Typhon Gargantua ~ Eversha ~ Niveau V ~ ◈ Parchemins usagés : 913 ◈ YinYanisé(e) le : 09/01/2019◈ Activité : Chasseur [Rang III] & cuisinier [Rang III]
Lun 15 Mar 2021, 14:44
Trois augures evershas se réunirent dans une presqu’île de terre saine de l’Antre des marais. La récente indisposition suivie de l’impromptu départ de l’Augure Typhon à Durienrisda avait donné du fil à retorde au trio choisi par le Grand Totem Rakel pour soutenir discrètement le tigre géant dans le commandement des forces evershas de l’Antre des marais. Il y avait tant d’Evershas contraints de vivre sur ces terres maudites, qu’un rien suffisait pour échauffer les meutes. La volonté de Rakel était de tout mettre en œuvre pour gagner rapidement la guerre, avant que la Déesse Totem ne se désintéresse complètement du sort de l’Antre des marais, peu importe le prix.
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La patience de la représentante de Phœbe parmi les Evershas ne divergeait guère de l’Eversha moyen. Entre son besoin de tout contrôler et sa vision à court terme de la société eversha, la rumeur courrait déjà que l’Antre des marais avait perdu beaucoup de valeur à ses yeux. Au contraire, une défaite dans ce vaste et hostile marécage pouvait même parfaire ses desseins. Fort heureusement, la régente des Evershas avait un minimum conscience qu’il fallait attendre le moment opportun pour mettre fin à une guerre. Si la guerre s’éternisait, la Déesse Totem n’aurait qu’à réclamer les objets de son désir auprès des Vampires et ainsi obtenir bien plus que la valeur de ce bout de terre à peine exploitable.
Devant l’attitude de sa sœur, Rakel imposait une plus grande pression sur ses Augures afin de faire bouger les choses. C’était, après tout, le Grand Totem responsable de l’Antre des marais. Perdre Durienrisda, c’était perdre la seule possibilité d’un avenir plus prospère dans les marais. Quelque chose épargnait le plateau des affres des marais en contrebas et si ce quelque chose pouvait s’appliquer ailleurs dans l’Antre des marais, ce territoire pourrait alors augmenter la prospérité de ce domaine eversha. Évidemment, il y avait de nombreux « si » dans cet avenir incertain. Du coup, le Grand Totem ne désapprouvait pas totalement l’attitude de sa sœur en ce qui concerne l’Antre des marais. Après tout, à quoi bon restaurer le marais, si le territoire se limitait à une terre d’exilés ? À quoi bon se battre pour Durienrisda, si les Evershas n’ont aucune raison d’exploiter le plateau ? Cela dit, Rakel acceptait difficilement d’être vaincu, encore moins par des Vampires.
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Assis autour d’une carte, les trois augures voulaient discuter, en privé, de leur prochaine intervention. À l’origine, Typhon aurait dû être invité et enfin découvrir l’identité véritable de ses alliés, mais son départ soudain le priva de cette opportunité, ce qui était un tourment de plus pour ces chefs evershas. Malheureusement, en s’établissant aux portes du domaine des Vampires, Typhon était maintenant à la merci des espions et des assassins du Marquis de Sanguice. C’est pourquoi les trois autres augures devaient vite trouver un moyen de tirer profit de cette nouvelle diversion.
« C’est quand même difficile à croire, avoua l’Augure Furtif, le maître espion. Cette façon de focaliser l’attention des Vampires sur lui, ce Typhon est vraiment le maître des diversions. — Oui, même s’il faudra bien que quelqu’un l’informe un jour, répliqua l’Augure Munin, le maître cambrioleur. Je dois me coordonner avec cet énergumène, moi ! — Tous ces secrets, soupira l’Augure Tantor, le maître saboteur. Moi, je dis fonçons dans le tas et détruisons tout sur notre passage… — Évidemment, soupira à son tour Furtif. En attendant, ne gaspillons pas l’opportunité que nous a donnée Typhon. Les chimères sont prêtes à passer à l’action. Tantor, quel est, selon toi, le bastion vampire qui a le plus de chance de tomber entre nos mains ? — Hum…, répondit Tantor. Je dis un de ceux au sud-est de la ligne de front. Avec Typhon au nord-ouest, les Vampires ne seront pas ou donné de la tête. — Dans ce cas, conclut Munin, je me faufilerai avec Furtif par le centre pour profiter du chaos et en apprendre plus sur les positions en retraites. Tantor, tu as carte blanche, fait ce que tu veux, mais on doit donner à Typhon une faille à exploiter sinon il va se casser les dents contre les défenses vampires. — Ce sera fait, déclara Tantor. Mais je vous avertis, je ne fais pas dans le subtil, alors une fois ma mission accomplie, j’ai bien l’intention d’aller le rencontrer ce Typhon. — Ah, s’exclama Furtif, je ne pense pas que tu seras déçu. Et n’oubliez pas de faire attention. Les Vampires ont eux aussi fait bon usage de l’énergie vitale des participants du banquet. J’ai entendu dire que leurs créations avaient une forme humaine, alors ils ne seront pas faciles à reconnaître. Je vais essayer d’en savoir plus lorsque je serai derrière les lignes ennemies. »
Les trois augures se dispersèrent dès lors pour rejoindre leur meute respective. Il était temps pour cette guerre de passer à un autre niveau.
Explications Il s'agit d'un événement complémentaire et optionel à La Guerre des Crocs – Deuxième Partie. Seules les joueurs ayant reçu une créature lors du premier événement peuvent participer.
Lors du banquet de déclaration de guerre, le Marquis de Sanguice et l’Augure Furtif ont dérobé aux invités une grande quantité d’énergie vitale. Cette énergie a servi à la création de puissantes créatures magiquement soumise à leur créateur (vous trouverez plus de détails ici).
Ces créatures ont reçu le don de la vie il y a maintenant quatre mois. Elles ont été soigneusement logées, nourries et entraînées à l’abri des regards indiscrets et elles sont maintenant prêtes à passer à l’action. Ces créatures n’ont aucune autre mémoire que leur temps passé avec leur créateur depuis leur éveil. Si à l’origine, elles n’étaient qu’un corps de chair animée, elles ont depuis développé une personnalité, celle d’un des individus ayant contribué leur énergie vitale. Elles n’ont à ce moment qu’un unique but dans la vie, obéir à leurs maîtres.
Objectif des créations des Vampires : la purge
Malgré tous les efforts du Marquis de Sanguice, il reste de nombreux Vampires irréguliers en Durienrisda. Ces anciens Evershas devenus Vampires se sont retrouvés sans maître au cours des conflits et forment maintenant leurs propres clans. Cherchant tant bien que mal un entre-deux entre leur ancienne vie eversha et leur nouvelle vie vampire, ces aberrations à l’allégeance douteuse doivent être éradiquées.
Objectifs des créations des Evershas : la brèche
La frontière entre Durienrisda et l’Antre des marais est farouchement défendue par les Vampires. Des années et des milliers de morts ont été fortifier cette position, alors la première ligne de défense ne tombera pas facilement. Cette fierté des Vampires doit être percée afin de forcer les suceurs de sang à se replier sur une position moins avantageuse et ainsi permettre aux Evershas de progresser plus rapidement à l’intérieur des terres du plateau de Durienrisda.
Pour accomplir ces objectifs, augmenter la puissance de leur créature et réduire leur degré de soumission, les joueurs concernés devront poster un message unique de minimum 720 mots avec leur PNJ (et uniquement le PNJ). Cela dit, une créature seule, aussi puissante soit-elle, ne peut accomplir l’un ou l’autre de ces objectifs. Plusieurs créatures œuvrant de concert seront nécessaires. La réussite ou l’échec de ces objectifs dépendra du nombre de PNJs qui sera incarné lors de l’événement.
Note : les créatures des deux camps sont déployées dans des régions différentes de Durienrisda. Avec une soumission au 3ème degré, rencontrer une créature adverse est impossible.
État des créatures Soumission au 3ème degré : les instructions doivent être suivies à la lettre. Aucun écart de conduite n’est possible. Puissance au 1er niveau : les créatures combinent la force et la robustesse de 10 soldats.
Gains Pour un message de 720 mots : augmentation du niveau de puissance de la créature et réduction de son degré de soumission.
Vous trouverez une description des personnages utilisés dans ma section PNJ et le regroupement de tous les RPs entourant la Guerre des Crocs dans mon Carnet de personnage.
Date limite pour participer : 1er mai
796 mots de RP
Informations supplémentaires Pour l'instant, les capacités des créatures chimériques sont très limitées. Elles sont âgées de seulement quatre mois et elles ont passé le gros du temps à manger, croître et à se battre. Bref se sont des bêtes féroces qui ont une relation amicale avec les Evershas et considèrent tout le reste comme des proies ou des ennemis.
Ces créatures ont une intelligence primitive. Elles sont capables de comprendre des ordres simples, un peu à la manière d'un chien ou d'un cheval dressé. L'exception est le Sphinx, qui a une intelligence humaine et la capacité de parler.
En termes de taille, Cerbère et l'Hydre sont grands et massifs (similaire à des éléphants), alors que le Sphinx et la Chimère sont plus petits (similaire à des lions). Scylla et Lamia sont grands et élancés (similaire à de très grands serpents).
Vous êtes libre de définir le sexe de votre créature. Les créations des Evershas ont eu une naissance biologique par une sorte d'élevage sélectif de monstres et de magie.
À la différence des créatures chimériques les créations des Vampires sont des individus adultes, dont la puissance a été augmenté par la magie (un processus qui leur déroba leur mémoire et leur identité d'origine). Cela dit, ils n'ont eut que quatre mois pour s'habituer à leurs nouveaux pouvoirs et ne les maîtrises pas encore à leur plein potentiel.
L'idée est que ces créations (Evershas et Vampires) évolueront au fil de leurs missions, permettant aux joueurs de les personnaliser. Pour leur première mission, les créations sont limitées à leur description (donc elles ne peuvent pas encore voler pour celles qui ont des ailes).
Dernière édition par Typhon Gargantua le Mer 14 Avr 2021, 13:18, édité 1 fois
Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1704 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Elle ressemblait à un jouet. Une poupée de porcelaine qu’on avait installée sur une chaise en attendant que le thé soit prêt. Les mains sagement posées sur ses genoux, elle se tenait bien droite, immobile. La tête baissée, elle semblait fixer ses mains, mais son regard était vide. Son esprit était vide. Elle était une coquille vide.
Aujourd’hui était supposément un grand jour où elle ne resterait plus longtemps ce pantin dénué d’émotions. Elle n’était pas au courant et cela lui importait peu. Pour le moment. Doucement, la jeune femme déplia ses doigts et les contempla longuement. Elle était assez fascinée par cette partie de son corps, elle ne savait pas pourquoi. Ils étaient si fins, si délicats. Sa peau était tellement pâle et diaphane qu’elle était presque grisâtre. Elle paraissait fragile. C’était comme si l’on pouvait la briser d’un simple effleurement, et pourtant, elle savait pertinemment que ce n’était pas vrai. Plus maintenant.
-Shalltear ?
La jeune femme leva les yeux. La voix de son maître était grave, chaleureuse, reconnaissable entre mille. Les mains jointes derrière son dos, il se tenait droit lui aussi. Il était grand, bien habillé en toutes circonstances, même lorsqu’il l’entrainait, et n’était jamais mesquin ou dédaigneux. Un homme très respectable, dont elle ne connaissait pas grand-chose hormis le fait qu’elle était tout à lui.
-Tu es prête ? Reprit-il.
Elle hocha la tête en guise d’affirmation. Son maître sourit.
-Alors va. Il est temps.
Machinalement, elle quitta sa place. Ses désirs étaient des ordres. Elle savait parfaitement ce qu’elle avait à faire. On le lui avait expliqué maintes fois depuis ce jour où elle était née, dans les moindres détails.
Shalltear n’était pas seule. Ils étaient beaucoup à avoir été envoyés çà et là afin d’honorer la mission qui leur avait été donnée. Néanmoins, la jeune femme ne connaissait pas vraiment les autres. Et elle s’en fichait. Depuis sa naissance, elle n’avait cessé d’obéir à son maître sans jamais défaillir. C’était son unique raison de vivre, après tout. Elle n’avait été créée que pour tuer. Elle n’avait été créée que pour ce moment précis. La jeune femme se trouvait en bordure du plateau de Durienrisda, non loin de la frontière avec le territoire occupé par les Evershas. Elle savait où elle devait aller précisément. On lui avait désigné l’endroit. Un campement, un petit regroupement de bâtards pour commencer sa mise en pratique sans trop de dangers. Shalltear n’avait pas peur. Elle n’avait pas hâte non plus, outre pour la satisfaction de servir son maître. Le fait est qu’elle n’avait pas encore goûté au sang, pas de cette manière. Pas seule, vouée à elle-même et à ses propres décisions.
Arrivée près du territoire dont elle devait se charger, la créature ralentit le pas. Elle devait se montrer prudente. Ceux qu’elle cherchait savaient que leur existence était discutée. En ces périodes de tensions, les étrangers étaient certainement les derniers bienvenus sur les terres de ces clans improvisés. Après avoir effectué quelques mètres supplémentaires, Shalltear se figea. Elle n’en était pas certaine, mais elle sentait une présence derrière elle. La main refermée sur le manche de son katana, elle fit volte-face. Son adversaire lâcha un râle surprit. L’ample mouvement de son bras avait presque tranché l’énergumène en deux. La profonde entaille traversait son torse et descendait jusque son bassin. Le flux abondant de sang qui s’en échappa la fit sourire. Elle se mordit la lèvre.
-Bonjour.
Le ventre de l’homme menaçait de s’ouvrir et de déverser ses tripes sur le sol. Shalltear regardait le Vampire avec étonnement. N’était-il pas mort ? Un peu vexée, elle posa une main sur son épaule et enfonça sa lame dans son thorax. Il émit une plainte. Elle dévoila ses dents. Impossible de retenir un ricanement.
-C’est terminé, salope.
Son souffle fut coupé par un coup reçut dans le dos. Shalltear tomba en avant, s’écrasant sur le corps sans vie de sa première victime, elle-même écrasée par le poids de son propre agresseur. Les cheveux tirés en arrière, elle eut le réflexe de retenir le poignet de celui qui avait l’intention de l’égorger. Déployant toute la force qu’elle possédait, elle le fit basculer sur le côté et reprit le dessus.
-Répète un peu. C’est qui la salope ?
Sans une seconde d’hésitation, elle arracha son poignard de ses mains et l’enfonça dans l’une de ses orbites. Sa victime poussa un hurlement. Du sang gicla sur son visage. Il hurla. Elle gloussa. Puis la chasseuse creva son deuxième œil. Juste pour le plaisir. Appliquant tout son poids sur la lame, elle s’assura de bien transpercer son crâne pour atteindre son cerveau. Lorsque le craquement qu’elle attendait retentit, elle termina le travail en lui tranchant la gorge. C’était inutile, car il était déjà mort, mais elle avait eu envie. Quand elle se releva, le souffle encore court et la gorge nouée par l’euphorie montante, elle réalisa que cinq nouvelles personnes venaient de faire leur apparition. Voir leurs visages contrariés ne lui fit que plus plaisir. D’humeur provocatrice, elle passa sa langue sur le plat sanguinolent du poignard. Dans son autre main, son katana était aussi ruisselant.
-Salut vous. Qu’est-ce que vous attendez ? Se moqua-t-elle.
Voir une femme aussi menue et en robe éliminer deux Vampires aussi facilement avait réellement quelque chose de provoquant. Furieux, ils foncèrent vers elle. Elle les imita. En rigolant. Elle n’arrêtait pas de rire. C’était devenu incontrôlable. Le choc, lorsqu’ils la percutèrent et qu’elle tomba par terre, ne parvînt pas à l’arrêter, au contraire. Dans sa charge, elle était parvenue à en embrocher un autre. Deux se jetèrent sur elle et une lame pénétra dans son bras. Shalltear poussa un cri, qui se mêla à son euphorie. Elle extirpa le couteau sans aucun état d’âme et le planta dans une jugulaire. Quant à l’autre, elle le mordit sauvagement, arracha la chair de son épaule comme un fauve affamé, puis le poignarda dans le dos.
-Meurs !
Excitée comme une puce, elle se redressa. Avant qu’elle n’ait pu retrouver son équilibre, elle reçut un coup de pied dans la tête. L’attaque la remit à terre ne parvînt pas à la faire taire. Elle s’amusait trop, avait complètement cédé à la jubilation. Vite, elle roula sur le côté pour éviter de finir avec une épée dans le ventre puis tendit le bras pour récupérer son katana, perdu dans sa première chute. D’un geste sec, elle s’attaqua aux jarrets de ses deux derniers assaillants. Reprenant pieds tandis qu’eux tombaient, elle écrasa leurs mains armées et tour à tour, les égorgea.
Haletante, Shalltear contempla son œuvre. Les visages étaient figés à jamais avec une expression de colère ou de douleur. La mare de sang au milieu de laquelle elle se trouvait ne cessait de s’accroitre, en même temps que l’odeur âcre qui s’élevait dans les airs. La jeune femme éclata de rire, d’abord normalement, puis si fort qu’elle se plia en deux. Se laissant tomber à genoux, elle s’allongea entre les corps. Elle était couverte de sang, de la tête aux pieds. Lorsqu’elle se fut calmée, elle lécha le contour de ses lèvres pour se délecter du fluide pourpre. Le goût l’enivra. Retrouvant l’esprit de la chasse, Shalltear balaya l’horizon des yeux, à la recherche d’autres adversaires. C’était tout ? Ce n’était pas drôle. Elle qui commençait seulement à s’amuser… Il fallait qu’elle se remette en marche. Elle avait besoin de tuer. Elle avait besoin de sang.
Un ordre résonna aux oreilles de Mumm-Ra. Le vieux Sorcier fixa quelques secondes son vis-à-vis avant de se lever, en silence, et tourner les talons. L'obéissance était une évidence. Pourtant quelque chose le faisait tiquer. Un sentiment étrange sur lequel il lui était impossible de mettre quelques noms que ce fût. Les mains dans le dos, l'ancien Mage Noir se traînait derrière les autres, sans s'inquiéter des ombres de Durienrisda. Cela faisait longtemps maintenant qu'il avait offert son cœur et son âme aux ténèbres. Sa cape léchait l'humus au sol, laissant une longue traînée derrière lui, comme la continuité de son habit. Enfin il rejoint Shalltear, en pleine hystérie. Il n'intervint pas. Ou peu. Cette gamine était pire qu'un grimlinn ; une créature se situant entre le lézard et la chauve-souris et plus insupportable qu'un Ange déblatérant ses inepties sur les Vertus, et la Lune Noire sait pourtant à quel point ces derniers sont irritants. « Tu es complètement folle. » siffla-t-il en s'approchant de la fillette au milieu de son bain de sang une fois le massacre terminé. Il la toisa de longues secondes de sa hauteur — quoiqu'il ne fusse pas si grand en vérité — avant de se détourner négligemment d'elle, traversant le champ de bataille comme il reprit son chemin. Qu'il aurait été préférable que ces bêtes la déchiquètent. Ce sera pour une prochaine fois. Il enjamba le corps d'un imposant néo-Vampire. Celui-ci devait être un sacré bestiaux dans sa vie antérieure. Il leva la main. Quelques syllabes silencieuses s'échappèrent d'à travers ses lèvres. Un sceau noir et compact, semblant presque dessiner un trou, se forma dans le creux de sa paume. Puis un vent froid balaya le campement dévasté. Enfin il referma sa main, détruisant le sceau, dans une longue inspiration. Elle n'était pas tout à fait inutile non plus. Il se tourna à nouveau vers la poupée sanguinolente et posa un regard nouveau, solide sur celle-ci. « Relève toi. Le travail est loin d'être achevé. » fit-il dans une injonction dure et grave avant de reprendre la marche, d'un pas leste. Ses rides avaient commencé à s'estomper, son port de tête était plus altier. Oui, il se sentait plus fort. Il l'était.
Sa cape de ténèbres imbibée du sang de leurs ennemis, les arabesques d'argent dessinées en bas du tissu restèrent toutefois préservées de toutes souillures. Le regard du Sorcier reprit à Ezechyel glissa sur son environnement. La forêt était calme. C'était un silence tout relatif. Les Vampires savaient se fondre dans l'ombre de leur milieu et se montrer aussi silencieux qu'une brise. C'était ainsi qu'ils attrapaient leurs proies. Par surprise. Suffisait seulement de déloger le prédateur pour le rendre aussi vulnérable que la proie qu'il chassait. Du revers de la main il balaya son champ de vision. Ce fut comme un instrument invisible qui fauchât les arbres devant lui, s'écroulant au sol dans un grondement assourdissant. Mumm-Ra tira la grimace. Il ne sût sortir que quelques insectes grouillants, mais aucun de ces vils rats suceurs de sang ne fit son apparition. Il avança à travers la flore, déblayant à nouveau le chemin jusqu'à trouver une nouvelle de ces meutes sauvages.
Le Sorcier resta impassible face aux bêtes découvertes. Un petit groupe d'un peu moins d'une dizaine individus, surprit d'avoir de tels visiteurs. « Et bien voilà. Il suffisait d'insister un peu. ». Il était temps cependant. Déjà il sentait ses forces s'épuiser. Il laissa libre-cours à la folie de Shalltear. Elle avait l'avantage d'attirer toute l'attention de ces nuisibles sur elle ainsi. De son côté, Mumm-Ra susurra quelques mots. Au pied des Vampires les plus en retrait, dans l'attente d'une faille probablement, une rune du sang de leurs comparses se dessina, les enfermant dans un cercle carminé. Le Sorcier ne fit rien de plus, patientant jusqu'à l'instant où ceux-ci tentèrent de passer la barrière invisible. Ce fut alors comme une brûlure à vif qui saisit leur bras et leur jambe. Le mort-vivant laissa pourtant fuir une grimace. Seulement ? Il était plus que temps, en effet. Il se rapprocha des deux prisonniers fulminant mais dont le regard trahissait la volonté de tenter d'outre-passer la douleur pour s'affranchir de leurs cages magiques. Le vieux Sorciers leur jeta un regard foudroyant. Dans d'autres circonstances, il l'aurait réellement été. Il s'arrêta à quelques pas d'eux, puis leva une main. Un cercle noir apparu autour du coup des deux captifs. Enfin, avec un sourire sinistre, il s'adressa à eux. « Faisons un jeu. Le dernier à sortir de sa prison a perdu. Et je ne tolère aucune égalité. » fit-il avec cynisme sans se soucier de ce que pouvait faire ses homologues. Quelques secondes s'écoulèrent sans qu'aucun des deux ne fasse un mouvement. Alors le Mage Noir fit claquer sa langue, agacé, avant de resserrer le cerceau autour de leur cou. La grimace douloureuse qu'ils lui offrirent alors que des perles vermillon commencèrent à glisser sur leur gorge lui arrachât un sourire satisfait. Ce fut le plus chétif qui ravala en premier sa fierté et abandonna son frère d'arme pour se confronter... À rien. Il traversa le cercle sans encombres et sans souffrances. À l'instant où il fit cette constatation, il se tourna vers son comparse. Un claquement raisonna dans l'air. Une gerbe sanglante vint teindre son visage confus qui fixait le corps du Vampire s'effondrer mollement au sol, sans vie et sans tête. Il y eut un temps, cours, où il prit conscience de ce qu'il venait de se passer avant de réagir. D'avoir été dupé avec tant d'aisance et d'avoir, par couardise, causé la mort de son camarade, le Vampire se jeta, enragé, sur le mort-vivant. Stoïque, Mumm-Ra claqua dans ses doigts. Son assaillant ouvrit de grands yeux. Il connaissait ce claquement. Il venait juste de l'entendre. Il n'eut pas plus de temps pour réagir. Le collier de ténèbres autour de son cou se resserra sur lui, tranchant sa peau et cisaillant ses vertèbres. Le torse s'effondra à quelques pas du Sorcier. La tête roula jusqu'à ses pieds, les traits déformés et un ruisseau sanguinolent s'y déversant par la carotide sectionnée.
Sphinx progressait à pas lent à travers la dense forêt tout en évitant les profonds marécages. Sa queue fouettait l'air à intervalle régulier dans un sifflement sourd, contrastant avec le velours de ses pattes sur le sol. En silence, impassible, elle avançait, sûre d'elle, en direction des côtes, balayant d'un coup d'aile nonchalant les quelques bestioles osant l'approcher de trop prêt. Car tel avait été l'ordre qu'ils avaient reçu de la part de leur Maître ; affaiblir leurs ennemis. La cité ciblée s'élevait déjà dans leur champ de vision. La créature marqua un temps. Elle n'était pas seule. Il valait mieux. Car s'était avec une pointe de désarroi qu'elle avait remarquée ne pas réussir à user de ses ailes. Quel dommage. Deux si belles extensions qu'elle ne pouvait que garder bien contre son pelage céruléen. Elle fut toutefois quelques peu rassurée en constatant qu'elle n'était pas la seule dans cette situation.
A distance suffisante de la ville portuaire, Sphinx s'assit, observant longuement la muraille montée tout autour pour protéger cette dernière. Le mur protecteur de pierre était haut de plusieurs mètres. A l'évidence, de la magie avait été utilisée pour ça. Jamais un tel ouvrage n'aurait été possible en ce lieu et en un temps si court. Elle se tourna vers l'Hydre derrière elle, cachant tant bien que mal — avec plus de mal que de bien cependant — son corps massif dans la forêt. Sphinx exhala un souffle de dépit. Avec cette créature, il était bien impossible d'effectuer quelques attaques surprises que ce soit. Les Vampires devaient même déjà avoir repéré l'anomalie que devait avoir dessiné son passage à travers les sylves et, à défaut de ne pouvoir envoyer d'éclaireurs, préparés une défense. Futile anticipation. Mais si l'animal avait le défaut d'être bien trop corpulent, il avait cependant également l'avantage d'être, pour ainsi dire, immortel. « Allons-y. Profitons du Zénith pour anéantir cet endroit. » fit-elle en reprenant sa marche, signifiant par la même à l'Hydre qu'elle n'avait plus à se cacher et pouvait laisser libre-court à toute sa monstruosité. Car c'était bien ainsi que Sphinx voyait ces créatures qui étaient nées en même temps qu'elle. Des bêtes sauvages qui n'auraient agit qu'en suivant leur instinct et foncées tête baissées sur ordre du Maître si elle n'avait pas été présente. L'écart monstre entre leur pouvoir de réflexion et le sien n'avait d'égal que leur capacité à prendre des décisions justes et utiles.
Rejoignant tranquillement l'Hydre qui tambourinait la porte comme une forcenée pour détruire cette dernière, elle attendit patiemment que celle-ci réussisse à l'ouvrir — l'anéantir plutôt — pour pénétrer à sa suite à l'intérieur de la cité, bondissant rapidement sur les miliciens les plus proches avant qu'ils ne tentent quoi que ce soit — qu'ils cherchent l'affrontement ou bien la fuite — leur fracassant le crâne sur le pavé dans une rosace de chaire, d'os et de sang, à défaut de les écraser de tout son poids, faisant résonner leurs vertèbres dans un concert de craquements et de hurlements de souffrances. Son regard s'attarda sur les côtes. Scylla ne devait pas être bien loin. Le raffut qu'avait causé leur arrivée devrait l'avoir attirée. Ne restait qu'aux autres de repousser ces humanoïdes en direction de l'Océan pour les prendre en tenaille. Cette pieuvre a donc intérêt à se montrer, sinon c'est la moitié du plan qu'il faudra revoir., siffla intérieurement Sphinx, le regard rivé sur l'horizon maritime. Car, de cette façon, il ne restait aucune échappatoire à ces Suceurs de Sang. L'Océan était condamné par Scylla, noyant le premier fou cherchant à prendre la mer. Elle, se tenait devant la sortie terrestre anéantie, faisant de même avec ces pucerons s'essayant à se confronter à elle. Ne restait que la voie des cieux, peu évidente à emprunter à cette heure-ci pour des créatures de la nuit.
Régulièrement, Sphinx jetait des regards à travers la ville tandis que les cris de peur, de rage et de douleur y retentissaient. Un rire bref lui échappa lorsque, du coin de l'œil, elle vit des passe-muraille rejoindre l'extérieur par le chemin non conventionnel du mur assassin. Pour certains, l'Heure n'était pas encore venue. Ceux-là seront les messagers de la Mort auprès du chef ennemis. Finalement, elle s'assit. Cela faisait plusieurs minutes qu'elle n'avait vue personne, elle pouvait se permettre une pause. En plus, cet attaque l'avait toute sali. Elle inspira la brise iodé de l'océan. Une odeur ferrique se faisait également sentir, relent des évènements touchant la ville portuaire. Puis elle posa son regard sur la scène, comme on observerait un spectacle. Elle hésita un instant à laisser les autres créatures dans leur frénésie. Pourquoi pas ? Elle verrait en fonction de la tournure des choses.
Le duo s'arrêta sur le toit du bâtiment, à moitié détruit par la guerre qui avait ravagé la région. Cela faisait des mois que personne n'habitait plus cette partie de Durienrisda : les habitations étaient trop proches des lignes de combat, le risque de se voir de nouveau détruites leur ayant valu de rester à l'abandon. Peut-être était-ce pour cela que les Traîtres avaient décidés de s'y réfugier, pensant à tort que personne ne viendrait les chercher jusqu'ici. A l'intérieur de la bâtisse, on pouvait entendre des grognement à peine humain : ils ressemblaient plus à des gémissement animaux qu'à des dialogues. Parfois, une dispute éclatait : on entendait alors le bruit des mâchoires qui claquent, de la chaire qui se tord, des os qui se brisent. Oui. Ces êtres tenaient toujours plus des hommes-bêtes que des véritables Vampires. L'Asharg huma l'odeur environnante : le sang délivrait un fumet particulièrement appétissant ; elle était cependant en mesure de se retenir, résistant à ses pulsions. Ce n'était cependant pas le cas des nouveaux-nés laissés livrés à eux-même, que l'odeur du liquide vital avait rendus fous. Ils se déchiraient entre eux pour espérer attraper un morceau de ce repas alléchant : une simple bestiole que l'un d'eux avait réussi à ramener au camp. Lentement, la Vampire se redressa : obnubilés par le cadavre qu'ils réduisaient à présent en charpie, ses cibles ne les avait toujours pas remarqué. Il fallait profiter de cet avantage. Elle se tourna vers la lourde figure qui se tenait figée à ses côtés. « Occupe t'en, Demona. » ordonna-t-elle. Sa voix sembla activer la conscience de la statue, qui acquiesça avant d'avancer dans le trou béant de la charpente.
L'atterrissage fut bruyant, le corps de pierre était lourd. La perturbation fit relever quelques têtes vers la nouvelle menace : un concurrent de plus pour leur voler leur viande. Cette invasion, sinon prise comme une attaque envers leur personne, était surtout considérée comme une provocation pour voler leur dîner. Il se passa quelques secondes où l'on jaugea cette silhouette titanesque qui s'approchait lentement de l'un d'entre eux - l'un des plus faibles, des plus chétifs, qui se tenait à l'écart : comme s'il respectait encore les lois de son ancienne meute, il ne se destinait qu'au reste de la carcasse, aux dernières de gouttes de sang que ses frères et sœurs auraient accepté de lui céder. Sans réfléchir, le buveur de sang fonça vers l'intruse, tous crocs dehors. La Créature lui envoya l'un de ses quatre poings en pleine figure, l'assommant légèrement. D'une pression supplémentaire sur le torse, elle le mit au sol. Sans lui laisser le temps de se remettre de sa chute, elle abattit son pied massif sur sa tête. Un horrible bruit de craquement résonna. Suivi d'un second, tandis que la voûte plantaire défonçait la boite crânienne - un bruit spongieux se mélangeait désormais à la mélodie morbide, les fluides s'échappant dans un sillon carmin sur le sol.
Deux autres silhouettes essayèrent d'arrêter l'intruse : l'un en lui sautant sur le dos, le second en fracassant une bûche de bois sur sa tempe. Demona vacilla légèrement puis, retrouvant ses appuis après avoir failli glissé sur le sang qui se répandait en une flaque abondante, elle para le second assaut de matraque. L'une de ses mains qui était encore libre s'enserra autour de la gorge de son assaillant, qu'elle souleva de terre. Lâchant le rondin, elle utilisa cette main-ci pour s'enfoncer brutalement dans la cage thoracique de sa cible. Elle en ressortit la seconde d'après, le cœur palpitant encore pour essayer de faire circuler un sang froid. N'oubliant pas l'attaquante qui essayait de l'étrangler par derrière, la statue s'empara de la gêneuse par la peau du cou puis glissa ses doigts de chaque côté de ses mâchoires : elle exerça une pression, ignorant les coups de jambes et de bras désespérés de sa victime, jusqu'à ce que les joues cèdent, que les os se disloquent, que la tête voltige loin du corps.
L'odeur du sang qui s'était répandue dans la grange et avait désormais éveillé l'instinct des buveurs de sang : si deux restaient encore accrochés à leur premier repas tels des sangsues assoiffées, les autres s'étaient tous désintéressés de la carcasse et avaient commencé à encercler la titane. Montrant leurs crocs saillants, ils sifflèrent, comme pour la menacer. Puis ils se jetèrent sur elle. Deux s'occupèrent d'immobiliser ses bras : malgré sa force élevée, elle se retrouva immobilisée. Le troisième se positionna face à sa cible et, avec un sourire carnassier, il tendit ses mains dans sa direction. Des flammes en jaillirent et s'écrasèrent contre sa peau rocheuse. La chaleur ne la dérangea pas : elle ne possédait pas de système nerveux, ne ressentait donc pas la douleur. Du moins, pas physique. Le souvenir de ses frères et sœurs, décimés par des humains, brûlaient encore ses entrailles fictives d'une rage vengeresse. Insensible, elle resta figée un instant, éblouie par la lumière vive qui perça la nuit. Puis, ripostant, elle fit basculer son bassin vers la droite, déséquilibrant ainsi le vampire qui maintenait en respect son flanc gauche. Un hurlement terrible lui arracha lorsque les flammes le léchèrent, l'avalèrent avec l'avidité qu'elles n'avaient pu témoigner sur le corps de pierre. La rocheuse entendit un sifflement : l'autre buveur essayait de lui arracher un bras. Elle sentit sa pierre céder, s'effriter sous l'aisselle. Avant de risquer de perdre son membre, elle l'attrapa par les cheveux et le jeta sur l'idiot qui avait cessé de lancer ses flammes. Telle une conquérante, la géante s'avança sur les deux cibles qui étaient tombées au sol dans le but de continuer son massacre. Elle se jeta sur eux avec tout son élan, écrasant leurs têtes, leurs bustes, jusqu'à être certaine que la vie eu quitté leurs corps.
La statue se releva. Elle était en sale état : sa face avant était carbonisée, sa chute avait aggravé l'état de son bras droit inférieur qui pendait désormais à un angle étrange. « Plus que deux. » pensa-t-elle néanmoins sans se soucier de ses blessures. L'une des deux cibles avait enfin cessé de s'abreuver. Elle s'était isolée dans un coin de la grange, geignant et sanglotant. « Pitié, pas moi, épargnez-moi, je ne voulais pas - Non ! NON ! NON PITIE ! LAISSEZ-M- » Sa nuque craqua tandis que sa tête regardait désormais dans la direction opposée à son angle originel. Finalement, la Créature revint vers la dernière vampire, qui avait passé ses bras autour du cerf dont elle se nourrissait, dans une emprise possessive. De nouveau, Demona abattit son pied sur sa tête.
« Tu es salement amochée. » commenta Xénia. Elle était revenue aux côtés de son esclave animé. « Il faudra rafistoler tout ça avant de passer au groupe suivant. Heureusement que ceux-là n'étaient tous que des Rahzdens. Leur soif de sang les a rendus agités et distraits. Ça t'a été utile. C'est un avantage non négligeable qu'il ne faut jamais négliger. » La femme laissa glisser son regard sur la scène morbide. « Mais avant... Tu en as laissé filer un. » Demona observa les cadavres. Effectivement. Il en manquait un. Celui qu'elle avait utilisé comme rempart contre les flammes. « Termine le travail. Ce sera tout pour ce soir. »
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La pluie martelait la surface polie de son masque, résonnant durement dans sa tête. Jason avançait à grands pas à travers la végétation sauvage, s'appuyant de la lueur blafarde de l'astre lunaire pour éviter la majorité des obstacles sur son passage. Il avait les yeux rivés sur les habitations - si on pouvait appeler ça comme ça - baignées dans les ténèbres. Sa Maîtresse, une Vampire de haute taille au visage poupin dissimulé par un chapeau haut de forme, posait deux doigts légers sur l'épaule du mort-vivant. Tous deux gardaient le silence. Elle l'avait déjà informé de ce qu'elle attendait de lui un peu plus tôt. Il ne se posait pas de questions, il allait simplement le faire. On ne lui demandait pas de réfléchir alors il s'exécutait. Peu lui importait de massacrer à tours de bras. Il n'était qu'un nouveau né au fond et la notion de bien, de mal ou de moralité n'entacheraient pas les plans des Enfants de la Nuit. Il serait un fidèle toutou et sa Maîtresse avait hâte de mettre son poulain à l'épreuve. Il l'avait entendue parler avec d'autres Vampires. Il savait ne pas être le seul dans son cas. Mais peu lui importaient les autres. Il préférait travailler seul. Ce n'était pas qu'il n'aimât pas les autres mais lorsqu'il se battait, c'était comme s'il devenait aveugle, il devenait une masse compacte de brutalité et de sauvagerie et il n'était pas certain d'être capable de discerner à temps ses alliés de ses ennemis. «Continue tout seul. Tu te souviens ce que je t'ai dit. Eradique-moi ces pourceaux indignes de Lubuska.» Persifla sa maîtresse. Parler de ces aberrations provoquait toujours chez elle des crises colériques. Que ses congénères transformassent ainsi des Evershas en les laissant à l'abandon était contraire aux principes fondamentaux de la race. Selon elle, ces géniteurs méritaient la purge autant que leurs progéniture. Elle avait vécu longtemps, ils devaient être punis pour avoir entaché la beauté du processus de transformation. Elle se jurait de les traquer pour les tuer personnellement. Jason ressentait bien la fureur qui émanait par vagues de la Vampire mais il s'en fichait un peu. Il émit un grognement d'assentiment mais elle n'était déjà plus à ses côtés. Sans se préoccuper d'où elle pouvait être, il serra la poignée de son arme et se remit en marche. Le Revenant dû manquer de discrétion, il avait à peine franchi la lisière des arbres que deux silhouettes se jetèrent sur lui. Sa large lame fendit l'air et l'un d'eux s'effondra, cherchant à retenir ses boyaux qui s'éparpillaient sur la bruyère. L'autre le percuta de plein fouet, les crocs découverts et les yeux fous. Jason le repoussa d'un coup de coude et lui flanqua une gifle magistrale qui fit craquer la nuque du Rahzdens. Profitant qu'il était désorienté, il acheva de le mettre à terre et s'avança près de lui. Sans même prendre la peine de le regarder, il écrasa violemment son visage, ses dents éclatant sous sa chaussures. Il recommença le nombre de fois suffisant pour ne laisser qu'une bouillie informe et sanguinolente à la place de sa tête. Le début du conflit avait alerté les autres car plusieurs étaient sortis de leurs chaumières insalubres pour braquer un regard prudent sur le tueur masqué. Jason ne prit pas la peine de faire les présentations, il n'aimait pas parler et son entrée en matière clarifiait ses intentions avec efficacité. On lui avait demandé de tuer et il tuerait. Il considérait tout cela comme un entraînement pour le jour où il rencontrerait le meurtrier de sa mère. Il dressa sa lame vers le ciel et marcha vers eux d'un pas résolu. La purge de ces rats pouvait commencer. Une mêlée se forma rapidement autour de lui. Méthodiquement, il tranchait bras, têtes et jambes mais il y en avait toujours plus qui arrivaient. Cela ne l'inquiéta pas outre mesure. Il avait été entraîné. Sa motivation était sans faille et il ne ressentait pas la peur. L'odeur du sang excitait les Rahzdens et ils commettaient des erreurs que Jason ne pardonnait pas. Son souffle s'accélérait, il avait chaud sous son masque et son corps vibrait d'une vie oubliée. Au bout d'un moment, il dû admettre qu'il était submergé par leur nombre qu'il avait sous-estimé. Cette vermine devait s'entasser dans les baraquements et ils étaient une vingtaine au lieu des dix estimés. Quelque chose lui disait que sa maîtresse le savait parfaitement mais qu'elle voulait tester ses limites. Son bras se fatiguait et il ne savait plus où donner de la tête. Des crocs se refermèrent sur le poignet du mort-vivant et son arme tomba au sol. La rage s'empara de Jason et il repoussa le Vampire d'un coup de pied avant de l'attraper par le cou pour l'étrangler. Aussitôt, les autres fondirent sur son dos, leurs crocs déchirant ses vêtements et cherchant à atteindre sa nuque. Une fois le corps devenu sans vie sous ses doigts, le Revenant se redressa difficilement. Son corps n'était plus qu'un paquet de chair sanglante. Il allait leur faire payer chaque meurtrissure. Sa lame, à nouveau, dans ses mains dansa comme une flamme argentée. Il avait cessé de pleuvoir. La brume enveloppait Jason d'un cercueil glacé. Les lieux étaient baignés d'une aura spectrale teintée de rouge. Il n'avait pas réussi à tous les tuer. Quelques lâches s'étaient enfuis et d'autres agonisaient encore, leurs gémissements montant dans la nuit. Allongé sur le ventre, le Revenant sombrait peu à peu dans l'inconscience. Ombre parmi les ombres, sa maîtresse se dressa au dessus de lui. Ignorant le carnage autour d'eux, elle s'agenouilla et usa de sa magie pour retourner le tueur. Elle claqua de la langue devant le triste spectacle qu'il offrait. «J'ai failli casser mon nouveau jouet.» Elle paraissait agacée. «Je vais te retaper un peu. J'avais peur que tu ne sois mort. C'est passé à ça.» Elle se releva, le corps de Jason flottant sur un matelas brumeux derrière elle.
La bête couvrait le flanc droit du groupe, avançant discrètement à travers le sous-bois. Son poitrail effleurait la mousse verte qui atténuait le son de ses pas, tandis que ses griffes acérées marquaient de leur empreinte la terre meuble sur laquelle elle avançait. Après de longs mois de captivité, elle appréciait cette soudaine liberté retrouvée. Elle pouvait se rendre là où elle le souhaitait, faire ce qu’elle voulait. Et, pourtant, son esprit embrumé lui dictait de participer au massacre qui se préparait. Elle savait qu’elle avait un rôle à jouer, une mission qui lui était rigoureusement réservée. C’était le Maître qui le lui avait dit et, aussi troublant que cela fusse, elle l’avait compris. Pis, elle s’était résignée à lui obéir. Elle ignorait cependant tout des enjeux de cette guerre ; le Maître lui avait seulement promis une Grand-Chasse dans un lieu où le gibier paissait à foison. Le seul problème ? Elle n’avait pas faim. L’instinct qui l’avait guidé toute sa vie durant s’éveilla : pourquoi assaillir une proie et risquer sa vie s’il n’y a rien à assouvir ? En cet instant, elle n’avait pas besoin de toute cette viande qu’on lui avait promis. Il serait toujours temps de combattre demain, lorsque l’appétit lui tordrait les entrailles. Elle n’avait pas envie de gâcher toute cette barbaque, de perdre la fraîcheur et le juteux de cette chair tendre et sanguinolente. La créature s’approcha pour soumettre l’idée à ses compagnons, lorsque le lion ailé à tête de femme s’adressa à eux en des termes proches de ceux du Maître. La ville portuaire se dressait au loin, entourée de hauts remparts de pierres noires. Le couvert de la forêt ne les protégeraient bientôt plus des regards curieux Trop tard pour reculer : la Chasse était ouverte.
L’épaisse porte ne tarda pas à céder sous les assauts répétés de l’Hydre. Les morceaux de bois jonchaient le sol alors que la Chimère s’élança à travers la brèche. L’adrénaline infusait les veines de la créature mue d’une férocité nouvelle. Les yeux vifs de la bête ne laissaient plus entrevoir qu’une rage sourde. Et, lorsque les premières proies apparurent dans son champ de vision, elle constata avec satisfaction que l’appétit lui était revenu. Elle fondit sur le milicien le plus proche avec une agilité féline, lacérant son corps de ses pattes affilées. L’odeur de sang qui émanait du corps charriait des relents de pourriture. Frustrée, la bête se jeta sur d’autres passants - mais le résultat fut identique. Pire, certains corps paraissaient se consumer à la lueur du jour. Le gibier était contaminé. Le Serpent siffla un ordre, mais le Lion, trop fier pour se résoudre à lui obéir, marqua son désaccord d’un rugissement à faire trembler la terre. S’il ne pouvait pas manger, au moins pouvait-il empêcher que ce Mal s’étendît à d’autres espèces.
Conformément aux ordres qu’elle avait reçus, elle contourna la cité vers la droite. Les flammes qui s’échappaient des trois têtes embrasaient les toits des maisons, forçant les habitants à se précipiter à l’extérieur. Malheureusement pour eux, le soleil était haut dans le ciel - et l’ombre fuyait son éclat. Les hurlements de détresse se mêlaient à l’odeur âcre des chairs calcinées. Le spectacle était atroce et - la certitude que tout cela ne servait à rien - enragea encore davantage la Chimère. Le Maître lui avait menti ! Nulle bénéfice n’était à attendre de ce massacre. Le Bouc fut soudain attiré par un mouvement sur la gauche, il étira son cou pour jeter un coup d’oeil. Une demi-douzaine de soldats étincelants s’avançaient, l’arme au poing. La créature se retourna d’un bond et s’ébroua, ses deux ailes vibrant dans l’air. Les trois têtes projetèrent instantanément leurs flammes sur le mur d’adversaires, lorsqu’un coup atteignit le flanc gauche de l’animal : une flèche s’était plantée au niveau de sa hanche. Un cri s’échappa des gueules béantes, incapables de maintenir la combustion. C’est le moment que choisirent les combattants survivants pour s’élancer dans le combat. En réponse à cette agression, le Bouc chargea tant bien que mal dans la mêlée. Arrivée à portée, les griffes du Lion tranchèrent les corps alors que la queue reptilienne étreignit les plus frêles jusqu’à l’asphyxie. Les blessures que recevaient l’animal peinaient à percer la dureté de son cuir - mais chacune d’elles lui arrachait un cri de souffrance, accentuant sa rage meurtrière. Bientôt, la bête retrouva de sa lucidité - et c’est un torrent de flammes qui s’abattit sur les vampires - chaque tête couvrant une direction différente. Les visages se déformaient sur les chairs calcinées, se liquéfiant en une substance écoeurante. Les cris de douleur ravivaient la bestialité sauvage de la créature. Une odeur atroce, mélange de pourriture et de viande brûlée, s’échappait en une fumée noire. Les plus couards commencèrent à fuir face à la certitude qu’ils n’étaient pas assez nombreux pour gagner. Malheureusement pour eux, la Mort ne tarda pas à les rattraper.
Les maisons ressemblaient à des feux de joie, allumés à la gloire des Evershas. La Chimère se déplaçait mollement à travers cette fournaise. La chaleur avait réussi à cautériser ses plaies, mais la souffrance et la flèche subsistaient toujours. Son pas lent effrayait peut-être encore davantage les fuyards qui résistaient à la lueur du jour. Certains, néanmoins, se félicitaient d’avoir échappés à ses griffes, détalant comme des lapins vers l’est - en direction de la mer. Dans leur détresse, aucun d’entre eux ne semblaient prêter attention au sifflement amusé du serpent. Il les conseillait pourtant d’abandonner tout espoir : l’Océan avait - lui-aussi - convoqué son instrument de Mort.
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Dim 02 Mai 2021, 21:13
Scylla se cachait sous un ponton et observait discrètement la vie de cette ville portuaire. Elle attendait son heure, le signal lancé par les autres créatures avec qui elle avait grandi. Elle se souvenait du plan. Ses alliées terrestres devaient attaquer la forteresse et elle, elle devait s’attaquer aux personnes trop proches des quais et empêcher les fuyards de partirent par la mer et par empêcher, le Maitre voulait dire tuer ou dévorer, peu lui importait. Scylla opta pour la deuxième option, en plus de sa propre personne, elle avait de nombreuses bouches à nourrir. Un anaconda commença à se glisser hors de l’eau et à se rapprocher de la jambe d’un marin en train de monter sur le navire, mais Scylla le rappela à l’ordre et la créature plongea aussitôt la mer.
- Qu’est-ce que c’était ?
Le palpitant de Scylla se mit à battre à toute vitesse. Elle entendit les bruits de pas de l’homme s'avançant vers là où elle était cachée. Les créatures marines faisant partie de Scylla commencèrent à suivre avec beaucoup d’attention le mouvement, leur appétit s’était éveillé, Scylla les rappela à l’ordre et elle plongea un peu plus dans l’eau, afin de suffisamment s’éloigner de la surface pour que les tentacules, serpents et autres créatures des abysses ne puissent pas les atteindre. Scylla était une femme au niveau de la partie supérieure du corps. Une femme à la peau blanche, des longs cheveux noirs descendant jusqu'à son ventre, cachant une poitrine à l’air libre et pas caché par une bande de tissus comme elle avait vu et un visage fin. De ses petits yeux noirs, elle jeta un regard mauvais aux créatures rattachées à son buste. A la place d’une paire de jambes comme la plupart des humanoïdes qu’elle avait vu, elle avait une masse de tentacules, serpents géants et des créatures entre le serpent et le chien. Bien qu’elle fut plus petite que ses créatures, elle avait une sorte d’ascendance sur elles, les forçant ainsi, à se calmer et à patienter. Elle entendit les pas de l’homme s’arrêter.
- Tu fais quoi ?
- J’ai entendu un truc plonger dans l’eau, à l’instant.
- Ça doit être un poisson, ne fait pas attention. Aide-moi à descendre les caisses.
Les bruits de pas repartirent. Scylla avait rien compris à l’échange entre les deux, elle n’osa donc pas bouger et continua à attendre.
Elle entendit de l’agitation à la surface après plusieurs minutes. De nombreux bruits de pas résonnèrent sur le ponton en bois, se dirigeant vers l’intérieur de la forteresse. Elle, ainsi que ses multiples bêtes levèrent la tête. Un grand boum se fit entendre. Suivit d’un deuxième et d’un troisième, les hommes de la place criait à plein de poumons, Scylla attendit encore, elle devait apparaître qu’à l’apparition des premières flammes. Un dernier grand boum se fit entendre et le raffut qui s’ensuivit poussa Scylla à croire que le porte en bois, gardant l’accès au fort, s’était fait détruite. Les cris se firent plus désordonnés et elle les vit. De là ou elle était, elle ne voyait que des taches rouges, mais elle comprit. Elle s’élança le plus vite possible vers la surface, les créatures marines à la suite. Elle se hissa sur le rebord du quai grâce à deux tentacules, Scylla laissa ensuite déchaîner les créatures qui ne faisaient qu’un avec elle. Son intervention surprit les malheureux qui tentaient de s’échapper vers les navires, mais elle ne laissa pas le temps à ses victimes de reprendre leur esprit. Deux serpents de l’épaisseur d’un arbre s’attaquèrent à un milicien, un prit le buste et l’autre les jambes et ils tirèrent tellement fort que l’homme fut arraché en deux, les quelques tentacules qui composaient son corps fouettaient l’espace devant la partie humaine de Scylla afin de protéger la partie la plus importante. Afin de limiter l’accès aux navires, la femme s’arrangea pour détruire les pontons de bois à la porté, afin de se défendre au cas ou, elle réussit à prendre une lance et à repousser les hommes armés qui s’approcheraient un peu trop d’elle, mais déjà ils devaient passer ses appendices qui ne laissait que peu de place à l’erreur. De temps à autre, elle regardait les actions des autres créatures, qui faisaient un excellent travail. Le Maitre serait content. Elle n’avait pas forcément compris pourquoi on les avait envoyé prendre cette place, mais le massacre qu’ils faisaient lui suffisait.
Environ une heure après le début de l’attaque, Scylla s’était à moitié allongé entre mer et quai en pierres, elle et les créatures marines avaient tellement mangé que la digestion était violente. Elle posa sa tête contre celle du serpent qu’elle préférait le plus et s’endormit, satisfaite de son repas et de l’attaque.
Typhon Gargantua ~ Eversha ~ Niveau V ~ ◈ Parchemins usagés : 913 ◈ YinYanisé(e) le : 09/01/2019◈ Activité : Chasseur [Rang III] & cuisinier [Rang III]
Jeu 06 Mai 2021, 17:44
Fin de la première partie de l’événement complémentaire à la Guerre des Crocs !
Tout d’abord, les créatures suivantes ont participé à l’effort de guerre :
Èibhlin (Sphinx) : premier assaut réussi sur un bastion portuaire (de jour, à midi) (1 de 6). Léandra (Chimère) : deuxième assaut réussi sur un bastion portuaire (de jour, à midi) (2 de 6). Omos (Scylla) : troisième assaut réussi sur un bastion portuaire (de jour, à midi) (3 de 6).
Effet : le bastion portuaire est en ruine et une bonne partie des occupants a pris la fuite plus loin dans les terres. Sphinx, Chimère et Scylla gagnent en expérience ! Elles passent donc au 2e niveau de puissance et au 2e degré de soumission.
Les créatures evershas ont permis d’affaiblir la première ligne de défense de Durienrisda et de restreindre le ravitaillement dédié aux Vampires. Ce faisant, elles précipitèrent la chute de la première ligne de défense et permirent de mener la charge contre la deuxième.
Kitoe (Shalltear) : premier assaut réussi sur les Vampires irréguliers (1 de 5). Jämiel (Mumm-Ra) : deuxième assaut réussi sur les Vampires irréguliers (2 de 5). Vulpina (Demona) : troisième assaut réussi sur les Vampires irréguliers (3 de 5). Dorian (Jason) : quatrième assaut réussi sur les Vampires irréguliers (4 de 5).
Effet : 80 % des irréguliers sont exterminés par les créatures des Vampires. Shalltear, Mumm-Ra, Demona et Jason gagnent en puissance ! Ils passent donc au 2e niveau de puissance et au 2e degré de soumission.
Les créatures vampires ont permis d’anéantir la menace des Vampires irréguliers qui œuvraient au sabotage de la deuxième ligne de défense et préparaient l’infiltration de la troisième. En désespoir de cause, les survivants se sont laissés transformer en Hesshas (monstres) par les Evershas afin d’échapper aux créatures vampires qui les pourchassaient sans relâche. Bien qu’il fût trop tard pour sauver la deuxième ligne, l’intervention des créatures permit de préserver l’intégrité de la plus importante position défensive en Durienrisda. Il ne reste donc plus aucun Vampire irrégulier en Durienrisda et les Evershas ont perdu un allié qui aurait pu saboter les fortifications vampires de l’intérieur.
Note : les effets du 2e niveau de puissance et du 2e degré de soumission seront expliqués dans la prochaine partie de l’événement complémentaire.
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L'atterrissage fut bruyant, le corps de pierre était lourd. La perturbation fit relever quelques têtes vers la nouvelle menace : un concurrent de plus pour leur voler leur viande. Cette invasion, sinon prise comme une attaque envers leur personne, était surtout considérée comme une provocation pour voler leur dîner. Il se passa quelques secondes où l'on jaugea cette silhouette titanesque qui s'approchait lentement de l'un d'entre eux - l'un des plus faibles, des plus chétifs, qui se tenait à l'écart : comme s'il respectait encore les lois de son ancienne meute, il ne se destinait qu'au reste de la carcasse, aux dernières de gouttes de sang que ses frères et sœurs auraient accepté de lui céder. Sans réfléchir, le buveur de sang fonça vers l'intruse, tous crocs dehors. La Créature lui envoya l'un de ses quatre poings en pleine figure, l'assommant légèrement. D'une pression supplémentaire sur le torse, elle le mit au sol. Sans lui laisser le temps de se remettre de sa chute, elle abattit son pied massif sur sa tête. Un horrible bruit de craquement résonna. Suivi d'un second, tandis que la voûte plantaire défonçait la boite crânienne - un bruit spongieux se mélangeait désormais à la mélodie morbide, les fluides s'échappant dans un sillon carmin sur le sol. 
