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 [Rp Dirigé] - Les Portes III - Pièce 2

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
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◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Lun 18 Jan 2021, 19:51


Image par Eva Sophie

Les Portes III - Pièce 2


« Recueil de légendes sur la Trinité.

L’on dit que lorsque la magie du Sympan cessa de créer les fondements du Monde, trois entités apparurent du Temps. Il fallait alors sauvegarder la vie. Edel réussit à façonner l’Esprit qu’elle modela afin de fournir aux êtres une personnalité qui se construirait au fur et à mesure de leur existence. Pourtant, l’Esprit ne tenait pas dans le corps. Impalpable, il s’en échappait et errait dans le Monde jusqu’à créer lui-même sa perte. De son suicide, il renaissait Dies Irae. Amsès, amoureux du travail d’Edel et de la Déesse elle-même, décida de vouer son existence à trouver un réceptacle pour les Esprits. Il travailla sur différentes théories et fit de multiples essais avant de tourner le regard vers les Étoiles. À partir de la matière de certaines, il façonna une sphère aussi blanche que la lumière qu’elles reflétaient. L’Esprit fut déposé en son sein et placé à l’intérieur du corps. La vie naquit ainsi, n’ayant alors plus besoin de la magie du Sympan. Edel, conquise, se rapprocha d’Amsès qui, en contrepartie, s’attira les foudres d’Ezechyel. Ce dernier décida que la vie ne pourrait pas être éternelle et trouva le moyen, avec la complicité du Temps et du Destin, d’arracher les Esprits à leur réceptacle. »


_

« De la relation entre le Corps, l’Âme et l’Esprit.

La plupart des chercheurs s’accordent sur la relation qui existe entre le Corps, l’Âme et l’Esprit. Le Corps serait la partie la plus éphémère qui compose un être, voué à disparaître. L’Âme serait ce qui permet au corps de s’animer. Elle serait le lien entre le Corps et l’Esprit. Elle fixerait ce dernier au premier et serait située au niveau de la cage thoracique. Invisible et impalpable, des individus seraient néanmoins capables de la visualiser par magie. Des Humains seraient également aptes à la sentir, par un instinct inexplicable. L’Esprit, à l’intérieur de l’Âme, façonnerait l’individu. Il serait ôté de l’Âme à la mort et continuerait une vie, différente, ailleurs, sans que plus rien ne puisse l’altérer. »


_

« Théories sur le voyage de l’Âme et les Phoenix.

L’Âme, après avoir été retirée du Corps, est, d’après ce que nous savons, nettoyée de l’Esprit et replacée dans le corps d’une femme afin de permettre le développement de l’Esprit de son enfant à naître. Notre théorie sur la question, si le postulat de départ s’avère juste, et qu’il y aurait des liens entre les individus depuis la création du système Vie-Mort par la Trinité. Une Âme passerait d’un individu à l’autre, à la mort du premier, sans jamais se renouveler. Nous ne savons pas si les Âmes pourraient s’user ou disparaître mais il semble y avoir un lien entre les Dies Irae et les Âmes puisque les rares à avoir croisé de telles créatures ont ressenti un malaise palpable et l’horreur d’une sensation pire que la mort, comme si l’existence d’une partie du monde s’effritait. Néanmoins, les Dies Irae ne semblent pas survivre dans les conditions de l’Ère actuelle et sont vouées à disparaître d’après les légendes. Quoi qu’il en soit, il nous paraît probable qu’un individu suffisamment entraîné et sensibilisé à l’existence de son Âme pourrait arriver à entrer en communion avec les Esprits de ceux qui l’ont portée avant lui, d’une façon ou d’une autre. Des phénomènes de déjà-vu ont déjà été repérés, sans que l’on ne puisse être certains qu’ils soient liés à ce phénomène.

(…)

Nous devons également attirer l’attention de nos lecteurs sur un phénomène particulier, qui ne pourrait s’opérer que sur certaines Âmes. En effet, il semble qu’une forme de bénédiction (ou de malédiction) ait été offerte à certains individus, appelés les Phoenix, ceux possédant les dons du Phoenix ou encore les Paons de Feu. Plusieurs appellations circulent mais ces êtres ne pourraient pas véritablement mourir. L’Esprit, à l’intérieur de l’Âme, ne pourrait jamais s’en dissocier, bien que pouvant changer d’une « vie » à l’autre. De même, il semble que le corps soit éternellement reformé à chacun de ses décès, à l’identique ou non, d’une essence ou d’une autre. Plusieurs éléments varient sans qu’aucune logique n’ait encore été trouvée. La croissance est tantôt rapide, tantôt bien plus lente que la moyenne. D’après les écrits du Recueil des légendes sur la Trinité, ce phénomène aurait fait son apparition après l’union d’Ezechyel et d’Amsès, les deux Dieux finissant par s’aimer après la guerre froide qu’ils se livrèrent pour les faveurs d’Edel. Rien ne le confirme mais rien n’indique le contraire non plus. Le phénomène est observable à l’œil nu dans certains cas, un énorme phénix enflammé jaillissant du corps décédé pour en emporter les cendres vers le lointain. Néanmoins, ce n’est pas toujours le cas. Quant à savoir pourquoi certains se seraient vus attribués cette faveur particulière (ou ce tourment éternel), les théories sont aussi variées que non vérifiées. »


_

« La famille Eorgor, recherche sur une famille faite de la même matière que les rêves.

Les Eorgor sont un mythe plus qu’une réalité mais ont une particularité, selon les légendes qui les entourent : à savoir une Âme dorée, qui est la conséquence des pouvoirs qu’ils possèdent. Ils sont, en effet, capables de choisir de se réincarner à volonté ou de morceler leur Âme afin de créer un nouvel être, quelque part dans le Temps et l’Espace. Toujours d’après les mythes, l’Âme divisée reste liée à l’Âme première, ce qui permettrait au détenteur de celle-ci de contrôler l’Esprit et le Corps de ses divisions. Ces dernières ignoreraient bien souvent leur origine, appartenant à une généalogie propre, éloignée de celle des Eorgor et ne possédant pas le même matériel génétique. La naissance des Eorgor en eux-mêmes, portant le nom véritable de la famille, au courant de son existence et possédant une Âme encore non divisée, est un fait rare. Les enfants vont toujours par paires et sont le fruit de l'union d'une paire précédente. Ce sont des jumeaux. La mission de l’un est de protéger l’autre et de visualiser le Monde à travers le Temps, en s’accommodant du chant des Étoiles. La mission de l’autre est de répondre aux prévisions de l’un, en changeant ce qui peut l’être dans l’intérêt de la famille et de ses desseins. Les hommes naîtraient capables d’entrer en communion avec les Étoiles. Les femmes seraient dépourvues de ce don. Dans les récits, quelques femmes sont liées à un Æther en particulier. Le rôle des Oracles y est prédominant. Les Oracles, au sens eorgorien du terme, signifie des êtres capables de choisir les Élus des Dieux, en les identifiant et en les nommant. La mort d’une des âmes anéantiraient tous ceux porteurs d’un de ces morceaux, d’où l’impératif pour tous de devenir un Paon de Feu. »


_

« Du Paradis.

D’après les récentes recherches sur la formation des Esprits et l’apparition des Dies Irae au cœur du Recueil des légendes sur la Trinité, il semblerait qu’il y ait un monde avant la Vie dans un corps matériel, niché au creux du Monde des Rêves. Ce lieu est communément appelé Paradis et ne serait pas accessible à ceux ayant déjà reçu la Vie ou ayant rencontré la Mort. Néanmoins, la phrase « De mon Enfer, je te regarderai te rendre au Paradis » revient souvent dans les légendes. Il semble que l’Enfer désigne un au-delà, le Monde après la vie au sein d’un corps. L’appellation du lieu démoniaque doit provenir de là, bien que rien ne soit sûr à ce sujet. Il peut très bien s’agir d’un hasard. Le Recueil des légendes sur la Trinité ne mentionne pas ce qu’il se déroulerait au Paradis, simplement que celui-ci serait le point de départ de la formation des Esprits. La phrase en question est généralement prononcée par Ezechyel, à destination d'Amsès ou d'Edel. »


_

« L’Au-Delà ou l’Enfer.

L’appellation Au-Delà, comme lieu se situant au-delà de la Vie et dans la Mort, revient souvent au sein du Recueil des légendes sur la Trinité. Il semble que l’endroit ait pour synonyme Enfer. L’Ombre du Cœur est également désigné mais ne semble pas être la même chose. L’Au-Delà serait une deuxième vie ou, plutôt, la continuité de la vie dans un autre espace. Il appartiendrait à Ezechyel, qui verrait son culte augmenter à chaque trépas, les Esprits lui devenant alors dévoués à lui, et non à Edel, leur mère, ou Amsès, celui qui les a maintenus en sécurité et leur a permis de se développer. L’Au-Delà ne serait pas accessible aux Vivants à l’exception de ses Gardiens, ces derniers ayant pour mission d’empêcher les Esprits de revenir dans le monde matériel. »


_

« De la formation du Néant.

Dans le Recueil des légendes sur la Trinité, il semble qu’un endroit particulier existe, sans pour autant exister. Là est son paradoxe. Il serait le lieu de destination des Esprits qui ont été maintenus en vie alors même que le Destin ne les y avait pas autorisé. Cette destination est, cependant, inconnue et inexistante. Elle aspire l’Âme et l’Esprit qui cessent d’exister en tant qu’objets. Le Néant serait le point de friction entre les Ætheri de la Trinité et le Dieu du Destin, lorsque le dernier ordonne et que l’un des trois autres ne se plie pas à ses volontés. Amsès est celui des trois qui a le plus tenu tête au Destin selon les histoires. De nombreux êtres vivants ont été sauvés de leur destinée par celui qui façonne les Âmes, Edel et Ezechyel soutenant Amsès contre Bétrâm, la divinité du Destin. Dans les Prophéties Divines, il semble qu’Amsès et Bétrâm soient condamnés à disparaître ensemble, après s’être confrontés. »


_

« Des enfants nés en même temps.

Un phénomène singulier se produit lors de la naissance de jumeaux. Nous parlerons de jumeaux par facilité mais cela est le cas avec tous les enfants nés de la même mère, en même temps. En plus du lien très particulier qui unit ces individus, de la vie de l’un dépend la vie de l’autre. En effet, si l’un d’eux meurt, l’autre aussi. La chose a été observée plusieurs fois et n’admet aucune exception ou presque. Il semble, en effet, que certains liens sauvent de la mort celui qui n’est pas touché par celle-ci directement. »


1651 mots

Explications


Rps précédents :
- Depuis la pièce n°1 | Lien

Départ : Voici le plan : >> ICI <<. Votre personnage était précédemment dans la pièce n°1. Il a réussi l'énigme du mur. Pour rappel, >> ces symboles << étaient contenus dans des phrases situés sur le mur à côté de la porte menant à la pièce n°2. En dessous, de petits espaces étaient dessinés, de la bonne dimension pour entrer des tablettes dans le mur. Les tablettes en question étaient rangées dans un meuble, à côté. Afin de trouver les correspondances, il fallait les chercher dans la pièce. Ouvrir la porte = compléter les correspondances sur le mur, en insérant les tablettes sous les bons symboles.

Pièce n°2 : La pièce n°2 ressemble à >> ça <<. Il y a des tablettes, des parchemins, des étagères, des tables d'étude et même des livres. Le tout est très ancien et il se peut que l'ouverture de l'un de ces objets amène à sa destruction pure et simple. La plupart des ouvrages traitent de la Trinité (donc d'Ezechyel le Dieu de la Mort, d'Edel la Déesse de la Vie et d'Amsès le Dieu des Âmes) et de la relation Corps, Âme et Esprit. Les ouvrages sont tous dans un langage inconnu mais qui semble quand même être une forme très ancienne d'Alikir. Les Humains pourront donc comprendre quelques mots qui n'ont pas changé depuis et même le sens s'ils passent un peu de temps à tout déchiffrer. Les Ygdraë, selon leur magie, peuvent traduire tout ou partie des textes (ou rien si la magie est faible xD). Pour rappel, le Cycle et la relation entre l'Âme, l'Esprit et le Corps ne sont pas connus du grand public, pas plus que l'existence des Ombres, des Rehlas, des Dies Irae et des Esprits. Le Monde des Rêves - hormis pour les Génies et ceux qui sont au courant - est une notion floue voire inconnue. Ce qui est contenu dans les livres ne coule pas de source. Votre personnage peut très bien ne pas y croire ou ne rien comprendre s'il arrive à lire (ou faire une crise cardiaque et mourir /sbaf).

Après la fermeture de la porte : Rien ne change dans la pièce. Elle reste telle quelle. Néanmoins, outre les livres, tablettes et parchemins, il y a quelques détails qui sortent de l'ordinaire.
- Reproduction d'une phrase similaire à celle de la Pièce n°1 au mur : Il semble que, pour sortir d'ici, la même technique que celle employée pour rentrer soit nécessaire. Cependant, ce n'est pas des tablettes qu'il y a dans le meuble à côté de la sortie mais de la peinture. Aussi, les correspondances ne se trouvent pas sur les murs ou la décoration, comme c'était le cas dans la pièce n°1. Rien n'est visible de prime abord.
- Fresque et crânes : La pièce est assez pauvre en décorations significatives mais une >> large fresque <<, imposante et déroutante, se trouve sur l'un des murs. Elle y représente un homme aux traits de chien (ou de coyote), regarder un crâne, pensif. Il se trouve que plusieurs crânes du même type prennent places dans la pièce, entre les étagères, ainsi qu'un masque semblable à la tête du protagoniste.

Gains


Gain de la première pièce :
- Le titre d’Élu ou d’Élue des Portes
- Tatouage : L'un des symboles suivants au choix >> ici << apparaît sur la peau de votre personnage. Il devient capable de comprendre ceux qui se sont vus apposés l'un de ces derniers également, quelle que soit leur langue. [ça aura cours en dehors du RD du coup, vu que tout le monde se comprend actuellement]

Gains de la pièce n°2, une fois à l'extérieur de celle-ci - les gains ne sont valables qu'une seule fois :
- Cryptage : Il s'agit d'une magie capable de crypter les communications de votre personnage, afin de ne les rendre accessibles qu'à leur destinataire. Pour les Humains, il s'agit de plusieurs tables de correspondance, en Alikir moderne et en langage commun. Afin de crypter le message, il suffit de recopier la correspondance et d'envoyer la lettre à un destinataire à qui une table aura été remise au préalable (en mains propres pour éviter qu'elle ne soit interceptée, même si Jun ne le permettra pas parce qu'il est sympa).
- 1 point d'intelligence ou de force
- Ce n'est pas vraiment un gain mais, du coup, en fonction des spécialités de votre personnage et de ce qu'il réussit à faire/lire dans la pièce, il en ressort avec de l'information.

Pour les gains généraux du RD :
Ça marche comme les gains de quêtes.
- Soit vous choisissez de considérer l'ensemble du RD comme une seule quête et vous déclarerez tous vos messages une fois votre personnage sorti définitivement.
- Soit vous considérez chaque sujet comme une quête unique et déclarez à chaque fois que vous changez de sujet.

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Lun 08 Mar 2021, 18:03


Les Portes III - Deuxième Pièce



SolheimJe ne prêtai que peu d’attention au marmot qui répéta mes mots. Bien loin de revêtir la musculature des adolescents de son âge, il me paraissait faible et chétif. Le pauvre avait dû être bien en peine de son vivant, incapable de lutter contre les attaques extérieures. Ma compassion fut rapidement balayée par la certitude qu’il ne me serait pas d’une grande aide dans l’au-delà.

L’insulte du réprouvé m’effleura comme la caresse du vent. Je me surpris à sourire pour toute réponse. L’homme était visiblement mal en point ; le liquide verdâtre qui venait de jaillir de sa bouche était une indication bien trop fiable. J’observai avec un merveilleux dégoût la flaque se répandre sur le sol pavé. Elle coula jusqu’à l’intersection entre deux dalles et s’étendit en suivant le chemin dessiné par les joints. L’air dragua une odeur âcre, piquante et écoeurante. Je relevai les yeux pour croiser le regard sombre de son propriétaire. Il me paraissait tout à coup moins imposant.

« Si tu le dis. J’imagine que tu dois en savoir un paquet sur le sujet pour être aussi sûr de toi. Personnellement, je n’ai jamais rien entendu indiquant qu’il n’était pas possible d’être souffrant en Siz’Fus. »

Les informations qu’il m’avait été donné de lire sur le sujet ne relataient pas de ce genre de considérations. Mes lectures tenaient davantage de récits, de légendes ou de théories éthico-théologique. Mais aucune d’entre elles n’esquissait les règles gouvernant cet autre monde. Pourtant, en jetant un coup d’oeil plus insistant aux groupes qui s’étaient formés çà et là, je remarquais l’incohérence qui m’avait échappée : nous n’étions pas tous des bipolaires. Je réfléchis un instant à une autre hypothèse pour expliquer cette disparition soudaine, mais la seule qui me vint à l’esprit était que j’étais à nouveau victime d’un sort. Quelqu’un - ou quelque chose - m’avait conduit entre ces murs pour une raison qui m’était encore inconnue. Je priai en silence pour qu’il ne s’agît là d’une convocation à un rôle ridicule ; ce qui s’était passé lors de ma dernière téléportation me laissait un goût amer dans la bouche. Je ne comprenais pas comment mon personnage avait tant pu prendre l’ascendance sur moi, s’adonnant à des pratiques sexuelles douteuses et à un mariage impropre. Cette simple pensée suscita un frisson qui courut le long de mon échine.

L’inconnu se perdit lui aussi dans la contemplation des pauvres victimes de la malédiction. Il semblait les connaître, les présentant par leur titre au petiot. Je portai une oreille attentive, essayant d’en apprendre davantage. A priori, il ne semblait pas y avoir de lien particulier entre tout ce petit monde. Après une fraction d’hésitation, il s’en alla rejoindre ceux qu’il avait désigné comme étant ‘l’Ange de Volatys et la Fugitive’. Je m’étonnais qu’un individu de sa stature se dirige vers ce qui semblait être une bibliothèque ; il tirait davantage du paysan de Lumnaar’Yuvon que des savants de Keizaal. Qu’importe. Cette salle renfermait peut-être la réponse à ma question. Je décidai de lui emboîter le pas bien avant qu’il me le proposât.

« J’sais pas si c’est la gueule de bois mais t’es quand même sacrément désagréable comme gars, lançai-je sur le ton de l’humour tout en marchant. En tout cas, si t’as encore des nausées j’peux p’tet faire un truc pour toi. Ça s’rait con que tu dégueules sur cet Ange de Volatys comme tu l’appelles, c’est que c’est fragile ces bestiaux. »

Le temps que nous arrivâmes, le duo venait d’ouvrir la porte qui menait à la bibliothèque. Nous nous infiltrâmes dans la pièce à leur suite.

« Bonjour ! les saluai-je avec enthousiasme. Vous allez bien ? »

Mon accueil était sans doute un peu trop énergique, surtout pour un lieu tel que celui-ci. Les bibliothécaires requerraient souvent le silence des lecteurs qui parcourraient les rayonnages.

Laötyr« Papaaaaa ! »

Je ne fis attention au cri qui s’élevait derrière moi que lorsque de petits bras entourèrent ma jambe droite. Je baissai les yeux sur le mioche qui s’agrippait avec énergie.

« Hé ! Qu’est-ce que tu fous ?! Lâche-moi, je suis pas ton père ! » protestai-je.

Le frêle enfant - qui ne devait pas avoir plus de huit ans - me regardait de ses petits yeux humides.

« Tu me reconnais pas, Papa ? Vraiment ? »

J’étais totalement désarçonné face à ce petit gars aux cheveux blancs. J’étais certain que nous n’avions aucun lien lui et moi et - pourtant - un sentiment de compassion était né au moment où nos regards s’étaient croisés.

« Et il s’appelle comment ton père d’abord ? demandais-je, avec la certitude de lui prouver son erreur.

— Ben, Solheim »

Je déglutis face à son ton assuré. Je n’avais aucune idée de qui pouvait être sa mère. Je n’avais eu que peu d’aventures par le passé, mais aucune de mes conquêtes ne m’avaient informé de la naissance d’un avorton.

« Et ta mère ?

— Bah c’est maman Astriid. Tu poses des questions bizarres aujourd’hui ! »

Je fronçais les sourcils, perdu dans une intense réflexion, le dévisageant des pieds à la tête.

« Mais je connais pas d’Astriid, moi ! En plus t’es pas un réprouvé, t’es une p’tite brindille des forêts ! J’sais pas qui t’a dit ça, mais il s’est bien foutu de ta gueule. Bon maintenant, lâche-moi ! »

L’enfant desserra son étreinte à contrecœur et et vint se placer devant moi. Une profonde tristesse imprégnait les traits de son visage.

« T’es vraiment trop méchant à dire n’importe quoi ! »

L’enfant se décomposa et de grosses larmes commencèrent à s’écouler sur son visage. Ses gémissements m’étaient insupportables.

« Non mais je vous assure, je le connais pas ! » expliquai-je à la cantonade.


Post IV | 922 mots:
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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
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◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Jeu 11 Mar 2021, 17:42



Deuxième pièce


Je grinçai des dents lorsque je m’aperçus que la Princesse de la Pureté n’était pas la seule à choisir la mauvaise voie. M’éloigner d’Ârès était la meilleure chose à faire. J’en étais certain. Je devais pourtant lutter contre l’avis de Devaraj. Laisser Circë entre ses mains revenait à faillir à la mission divine qui nous avait été confiée. Je grimaçai, en profitant du fait d’être seul, à présent. En tant qu’Empereur Noir, j’avais les pieds et poings liés. Rien ne justifiait ma présence auprès de mon double. Mon statut n’était pas enviable dans ce genre de situation. Ici, je n’avais pour ainsi dire que des ennemis. Je ne bénéficiais pas de la protection qui était mienne sur mes terres. Mon hégémonie n’existait pas. Mes connaissances se montraient insuffisantes. Devais-je changer d’avis ? Une bibliothèque comportait forcément des informations, vitales ou, au moins, précieuses. Cependant, en me sachant proche de lui, le Sorcier pourrait en profiter. Priam à ses côtés était un problème de taille. J’oscillais, comme un funambule mal lesté. Si Ârès commençait à parler en mon absence, je ne pourrais pas deviner ses propos, ni même l’arrêter, d’une manière ou d’une autre. Pourtant, ma présence pouvait l’inciter à jouer ce jeu dangereux que je redoutais. Je devais décider. Vite.

Rapidement, je me dirigeai vers l’un des couloirs. Je me collai au mur afin de disparaître à la vue de la foule. Il n’y avait, de toute façon, presque plus personne. Au fur et à mesure que les portes s’ouvraient, la pièce principale et les couloirs qui y attenaient se vidaient. Je changeai d’apparence et modifiai mes vêtements pour qu’ils correspondissent à ma nouvelle morphologie. Je cherchai l’esprit de la Génie, afin d’y déposer un message. « La porte de la bibliothèque vient d’être ouverte. Étant donnée la situation, nous perdrons moins de temps à entrer dans cette dernière avec le groupe qui l’a déverrouillée. À moins que vous n’ayez trouvé le demi-scarabée manquant, il vaut mieux que vous reveniez. » Je ne pouvais décemment par révéler que je voulais surveiller le faux Baron Paiberym. Pourquoi l’aurais-je souhaité ? Finalement, la présence de Circë était plus forte que le reste. Mon frère, tout à son Néant, ne m’aurait pas pardonné de la perdre. La connaissance d’une telle pièce pouvait s’avérer précieuse. En plus de cela, peut-être y aurait-il un deuxième possesseur de relique parmi ceux qui se pressaient vers la bibliothèque.

Je sortis donc de l’endroit où je m’étais adossé et allai récupérer l’objet fait d’or et de pierres précieuses. Je le gardai en main, afin qu’Esther pût m’identifier plus facilement. Je n’étais pas sûr qu’elle me rejoindrait, elle et cet homme à l’identité si semblable à la mienne. Si mon visage n’avait rien montré, le fait qu’il se nommât Cal ne m’avait pas paru si anodin. Cal allait rencontrer Kaahl. Tous les deux n’étaient pas ce qu’ils semblaient être mais qui l’était ? C’est sur cette question que je m’imposai à l’intérieur de la bibliothèque. Il s’avéra bien vite que cette salle ressemblait bien plus à une garderie qu’autre chose. Qu’est-ce que des enfants faisaient ici ? Je fis claquer ma langue contre mon palais de mécontentement, avant d’annoncer : « Si quelqu’un est détenteur d’un objet comme celui-ci, nous pourrons ouvrir la porte d’à côté, après avoir étudié celle-ci. » Je montrai la demi-relique et m’approchai de Circë, en souriant aimablement à Ârès. J’étais curieux de voir combien de temps il mettrait à comprendre. Je redoutais la réponse. Il y avait, entre lui et moi, un lien particulier. « Baron Paiberym. » murmurai-je, comme si je redoutais de briser le silence inexistant de l’endroit. Il me fixa, d’un air interrogateur. Je ne lui laissai pas le temps de réfléchir, m’adressant à l’Ygdraë. « Je crois que nous avons une connaissance en commun, ou avions. J’aimerais vous parler en privé. Venez, je vous prie. » Je fis un signe avec le bras, afin de l’inviter à se déplacer dans la pièce en ma compagnie. « Tu peux venir également, si tu le veux. » précisai-je, à l’attention de l’enfant aux cheveux blancs.

Mes doigts effleurèrent son dos et je la pressai entre deux rangées de livres. Le rapprochement fut total. Le dos voûté et les lèvres contre son oreille, je lui murmurai mes aveux. « Ne vous approchez pas de lui. Il n’est pas ce qu’il semble être. Restez avec moi. J’étais un ami du Hǫfðingi. » Je m’écartai légèrement et pris un rouleau au hasard. Je fixai l’écriture tout en haussant la voix. « Le dialecte m’est inconnu. » Je baissai de nouveau les yeux vers elle, mon ton suivant. « Mais vous… vous pouvez le lire, n’est-ce pas ? » Je n’avais aucune idée de ce que je ressentais à son égard. C’était un sentiment paternaliste, mélangé à d’autres choses auxquelles je ne préférais pas songer. « J’ai besoin de savoir pourquoi nous sommes ici, d’accord ? Prêtez-moi assistance. » Sa magie était grande. Nos deux auras se côtoyaient avec une curiosité manifeste de mon côté. Elle avait vécu avec mon frère.

841 mots

Quand il voit que la bibliothèque a été ouverte et que Priam a rejoint le groupe d'Ârès, Elias décide de changer de plan. Il rappelle Léandra par télépathie et s'engouffre dans la pièce après avoir changé d'apparence. Il prend Circë à part.
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Lun 22 Mar 2021, 00:38

[Rp Dirigé] - Les Portes III - Pièce 2 1j1b
Les Portes - Partie III - Pièce 2


Les yeux de Circë se portèrent sur le portail lorsque celui-ci s’ouvrit. Elle sourit, non moins perturbée par l’enfant qui jurait être son fils. Elle ne le connaissait pas mais elle ne pouvait pas faire comme s’il n’existait pas. Elle se rapprocha légèrement de Kaahl, afin de lui parler à voix basse. « D’accord, faisons ainsi. » Si l’homme devenait son allié, les choses seraient bien plus simples. Elle décida donc d’entrer dans la salle, entrainant Sylkian avec elle. Leur groupe s’agrandit et elle en fut soulagée, sans savoir exactement pourquoi. Elle salua l’individu et fut étonnée par le phénomène qui se produisit ensuite. Un deuxième enfant venait d’apparaître. La Princesse de Raanu se pinça les lèvres. Faisaient-ils partie de l’énigme, eux-aussi ? Il ne pouvait y avoir d’aussi énormes coïncidences. Néanmoins, elle n’était pas certaine que ces petits, qui les désignaient comme leur géniteur, fussent réellement liés à cet endroit. Elle était vieille et avait vécu bien des situations étranges et complexes. Elle reporta son jugement à plus tard, aussi parce qu’elle y fut obligée. L’arrivée d’autres personnes, et d’un homme en particulier, l’interrompit dans ses pensées. Lorsqu’il montra un demi-scarabée, ses lèvres s’entrouvrirent. Oui. Elle en avait un similaire, sans qu’elle n’eût réussi jusqu’ici à en percer le mystère. Elle garda néanmoins cette information pour elle pour le moment. Dans certaines occasions, le silence était d’or. La suite l’étonna davantage. « Une… » Une connaissance ? Qui ? Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre qu’il valait mieux qu’elle le suivît. Au mieux, il ne mentait pas. Au pire, il avait usé d’un stratagème pour s’entretenir avec elle. « Chouette ! » formula Sylkian, particulièrement heureux qu’on le considérât enfin. En plus, il n’avait pas envie de quitter sa maman.

Les yeux de l’Ygdraë s’écartèrent sous la surprise. À cette distance - absolument pas raisonnable - elle pouvait sentir l’odeur de l’intéressé. Il lui était également donnée l’occasion de le détailler plus qu’elle ne l’aurait souhaité. Elle préféra lever la tête, de façon à ne pas se retrouver nez à nez avec son torse. La situation la gênait, à tel point que l’une de ses mains se raccrocha à quelques ouvrages, comme si les presser lui permettrait de s’éclipser. Pourtant, il ne laissa pas durer le suspense longtemps. Ses mots créèrent chez elle un malaise. Comment connaissait-il Devaraj ? Comment la connaissait-il ? Était-ce le blond qui lui avait parlé d’elle ? Le fait qu’il s’écartât la soulagea quelque peu. Il se dégageait de lui quelque chose de magnétique. Il n’était pas le seul dans cette pièce à avoir une aura particulière. Sa magie l’appelait et la révulsait, sans qu’elle ne s'expliquât ce phénomène. Doucement, elle hocha la tête, ses yeux se portant sur le parchemin. Néanmoins, ce qu’elle y distingua ne lui plut pas. Il était question du Cycle de la Vie et de la Mort. Ces informations étaient sacrées. « Hum… C’est que… » « Tu es amoureux de ma maman ? Je te signale que mon papa c’est le plus fort, même que ! Si tu l’embrasses, il ne sera pas content ! » Le ton du gamin était tellement déterminé et sa voix tellement forte que tous avaient dû entendre. Les oreilles de Circë se baissèrent légèrement. « Allons, ne dis pas ce genre de choses. Ton papa est… Peu importe. » Mariée à une autre femme ? Ce simple fait rendait impossible l’histoire de l’enfant. Cette fois, ce fut l’Ygdraë qui initia un rapprochement. Elle dut se hisser sur la pointe des pieds, tant elle était petite. Un mètre quarante-sept. Ce n’était pas énorme. Aussi, une fois qu’elle eut atteint une zone non éloignée de l’oreille de l’homme, elle susurra quelques mots, tout doucement. « Ce n’est pas mon enfant mais il le prétend. » précisa-t-elle, au préalable. « Qui êtes-vous pour le Hǫfðingi ? J’ai besoin de savoir ce que vous savez avant de vous parler des écrits. Je n’en ai vu qu’une petite partie mais… je crois que je ne devrais pas vous divulguer ce qu’ils contiennent. Il s’agit de secrets maudits, que les Ætheri eux-mêmes gardent éloignés des Mortels. » Elle ne pouvait en être sûre. Et si, justement, l’objectif était de répandre ces connaissances ? « Maman… Tu aimes le monsieur ? Papa va être triste, tu sais. » « Non, Sylkian. Nous discutons, c’est tout. » L’enfant haussa les épaules mais revint tout de même à la charge. « D’accord. Tant que vous ne vous faites pas de bisous. » « Non, ne t’inquiètes pas. » Circë reporta son attention sur l’homme. « Pourquoi est-ce que Kaahl Paiberym est-il dangereux ? » questionna-t-elle enfin.

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Mar 23 Mar 2021, 12:33


Dimitri resta silencieux. Il baissa même les yeux devant les paroles du brun. Était-il un morveux ? Il n’avait pas de morve au nez. Il se mit à réfléchir sur totalement autre chose, le commentaire le plongeant dans un de ces moments particuliers où le temps semble n’avoir aucune prise. Son esprit s’égara vers son enfance, lorsque Tamina et lui étaient proches. À cette époque-là, elle n’était pas encore une vampire et il avait l’impression que leur proximité était d’autant plus importante. Ils vivaient exactement la même chose et ressentaient de la même manière. Aujourd’hui, à l’adolescence, ils s’étaient éloignés d’une façon qui ne lui plaisait pas. En tant que suceuse de sang, elle provoquait chez lui des réactions à cause desquelles il culpabilisait. Il avait peur qu’elle lise en lui et qu’elle s’en rende compte. Ils n’étaient plus des morveux, ni lui ni elle.

Le jet de liquide à moitié pâteux qui sortit de la bouche du réprouvé provoqua chez Dimitri une grimace de dégoût. Le pire fut l’odeur. Il pouvait voir mais sentir emporta la fin de son voyage au pays de la stabilité. Ce qu’il avait mangé lui-même se fraya un chemin hors de sa gorge. L’odeur qui en émergea fut quelque peu différente mais la gamme de fragrance resta du même ordre d’idée, l’alcool en moins. Rapidement, Dimitri passa sa manche sur ses lèvres, comme s’il avait peur d’être pris en flagrant délit d’outrage au sol pavé. L’autre ne semblait pas avoir remarqué son soutien vomitif. Tant mieux, parce qu’il se sentait étrangement mal. Il avait l’habitude de ramasser les rejets des animaux qu’il recueillait, surtout des chats, mais le vomi des humains était particulièrement répugnant.

Quand on lui posa la question, le rehla ignorant regarda les différents protagonistes qu’on lui proposait. Qui choisir ? Où aller ?

« Euh… »

Il n’avait jamais entendu la plupart des noms et surnoms prononcés. Il ne connaissait que ce qu’il se passait du côté des magiciens. Il se sentit d’autant plus mal. Son inculture lui pesait. Il n’aimait pas être ici. Il aurait préféré se réveiller tout de suite, faire cesser le drame de cette expérience. Il avait un mauvais pressentiment.

« Avec l’Ange de Volatys. »

Sa voix était blanche, comme s’il était en train de réciter un texte appris à l’avance. Il eut la certitude que personne ne l’avait vraiment entendu mais la décision de l’alcoolique alla dans son sens. Il resta d’ailleurs stoïque lorsqu’il fut attrapé par le col. C’était comme si son corps avait décidé de ne pas résister au mouvement, de se laisser aller, comme une poupée de chiffon. Si cet homme voulait faire de lui son jouet et le manipuler à sa guise, alors il ne s’y opposerait pas. Cette décision étrange lui semblait être la meilleure, sans qu’il ne soit capable de dire pourquoi au juste. C’était comme ça.

« Oui. D’accord… »

De toute façon, même s’il avait voulu se débattre, il en aurait été bien incapable. Face à une force plus importante, il semblait plus sage de suivre son sens, d’accompagner sa puissance. L’inverse pouvait s’avérer rapidement destructeur : Dimitri se serait brisé face à Priam. Heureusement, l’autre réprouvé avait l’air de suffisamment attirer son attention. Le faux lyrienn pouvait donc se contenter de suivre.

Lorsqu’ils arrivèrent dans ce qui lui sembla être un puits de savoir, les lèvres de Dimitri s’entrouvrirent. Il baissa les yeux, soudainement intimidé. Il tenta de s’éclipser, comme si le groupe pouvait se passer de sa présence. Ses pas le conduisirent entre les étagères. Ses doigts se déplacèrent sur les différentes surfaces. Il prit un livre et l’ouvrit. Il ne comprit rien. Un miroir posé dans la pièce lui aurait renvoyé son propre air perplexe. Il s’arrêta et resta immobile lorsqu’il se rendit compte qu’une conversation avait lieu non loin de lui. Il retint son souffle, priant presque pour qu’on ne le remarque pas. Il recula en douceur. Il ne voulait surtout pas être témoin de ce qu’il n’aurait pas dû voir : un comble pour un rehla. Pour le moment, il n’était qu’un apprenti. Il ne pouvait être plus aveugle, même si les étoiles avaient déjà commencé à guider ses pas. Tout ce qui se jouait en lui était inconscient.

Il revint vers le gros du rassemblement et tenta de s’exprimer. Il n’était pas sûr qu’on l’écouterait. Un enfant semblait mettre mal à l’aise le grand costaud de plus tôt.

« Ces livres sont dans une langue que je ne comprends pas. »

Il tendit l’un des ouvrages à tout le monde et personne à la fois, dans un essai de leur faire constater sa vérité.

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mer 14 Avr 2021, 16:57




Les Portes ; Deuxième pièce

En groupe | Priam



Priam lança une œillade noire à Solheim. « C’est pour éviter que les imbéciles me parlent. » Ce qui, au demeurant, ne semblait pas fonctionner du tout ; ou bien, son interlocuteur ne se sentait pas stupide. Il avait bien raison, car se fier à l’avis d’une personne aussi susceptible qu’un Cerfeuil et enragée qu’un Bicorne, dont le seuil de tolérance tutoyait des bassesses jusqu’alors jamais atteintes, n’avait rien de sensé. L’Ange avait été relégué à l’inconscient tant le Réprouvé prenait de la place. Il ne s’exprimait pas souvent : quand il le faisait, on aurait immanquablement préféré qu’il ne le fît jamais. Dans ces mauvais jours, il nourrissait à l’égard d’autrui et du monde une aversion et un mépris épatants de bêtise. À la suite de la remarque de son compagnon d’infortune, il haussa les épaules. « Ça lui ferait les pieds. » Il se fichait complètement de vomir sur Kaahl. Peut-être même que ça le contenterait un peu, au fond. N’était-ce pas tout ce que ce gros con méritait, avec ses airs de danseuse et son bonheur à la mords-moi-le-nœud ? Putain de Magicien.

Son regard balaya la pièce. Depuis qu’il avait vomi, il se sentait mieux, si bien que son environnement ne tanguait plus. Il distinguait nettement les détails du décor. Plus qu’à une bibliothèque, la pièce ressemblait à une salle d’études. Plusieurs tables y étaient disposées, sur lesquelles on pouvait trouver des tablettes, des parchemins ou des encriers. Une odeur de poussière sèche imprégnait l’air. Personne n’était venu ici depuis des années. La chaleur avait protégé les livres de l’humidité et de la moisissure. Alors que Priam suivait la trajectoire du morveux du coin de l’œil, il fut interloqué par l’exclamation qui s’éleva derrière Solheim et lui. Il se retourna. Un gamin câlinait la jambe du Bipolaire. « Papa ? » Parce qu’en plus, il avait eu la bonne idée de se reproduire ? Un sourire narquois chatouilla les lèvres du Belegad. « Tu m’étonnes, que tu renies ta propre ta descendance. » C’était petit et mesquin, toutefois, son humour faisait rarement la fine bouche.

Pourtant, lorsque son regard s’attarda sur les yeux embués de l’enfant, son cœur se serra, et il se détourna. Il y avait lu une détresse qu’il avait trop souvent ressentie. Les enfants de Réprouvés nés après la Guerre avaient tous connu ces moments extrêmement durs, durant lesquels leurs parents ou leurs pairs les rejetaient. Tu n’es pas mon fils. Tu n’es qu’un sale Ange ! Rentre chez toi ! Certains mots s’étaient gravés au fer rouge dans les mémoires. Incapable de faire face aux émotions qui le frappaient soudainement, le brun s’éloigna.

Comme il cherchait une distraction, ses iris vagabondèrent d’une personne à l’autre. Un nouvel homme, inconnu mais rayonnant, venait d’entrer. Il montra une demi-relique de scarabée, avant d’entraîner l’Ygdraë à l’écart. Elle aussi était accompagnée d’un enfant. Au goût de Priam, cette nouvelle édition des Portes intégrait trop d’enfants. Omi’Ake avait été truffée de dangers. Qu’est-ce qui garantissait que ce ne serait pas le cas ici ? Mécontent, il grogna, avant de s’approcher d’une des bibliothèques. Sur la tranche des livres, les titres avaient été inscrits dans une écriture aussi étrange qu’étrangère. Il fronça les sourcils, puis releva la tête et regarda à nouveau autour de lui. Sur un mur entier, une fresque représentait un homme à la tête de chien observant un crâne entouré d’une fumée bleutée. Les yeux plissés, le faux Réprouvé essaya de connecter quelques neurones pour tenter de percer le mystère de cette pièce. Il repéra notamment plusieurs crânes et un masque semblable au visage de l’être de l’œuvre d’art, avant que ses prunelles ne s’arrêtassent sur la silhouette de Kaahl Paiberym. Il le fixa.

Sans réfléchir, il s’approcha. Au passage, il attrapa le masque qu’il avait vu, ainsi qu’un livre, parfaitement au hasard. « Alors ? Il paraît que les Magiciens sont très érudits. Est-ce que vous sauriez déchiffrer ces putains de lettres ? » Il lui plaqua l’ouvrage contre le torse. S’il avait su qu’il s’agissait d’Ârès, il lui aurait sans doute plutôt plaqué son poing dans la figure, mais l’ignorance a des atouts que la connaissance omet. Il tendit le bras et attrapa le crâne qui traînait sur l’étagère la plus proche. Avec un sourire au croisement entre la provocation, la méchanceté et l’amusement, il apposa le masque sur sa figure. « Bouh. » sourit-il de toutes ses dents. Un vrai loup.



Message IV – 740 mots

Résumé : Priam va voir Ârès. Il enfile le masque de chien et attrape un crâne. Il a un peu décuvé mais n'est pas spécialement moins Réprouvé xD

Priam est toujours un Réprouvé et n'a pas son apparence habituelle.

Spécialités :
- Agilité : 25
- Force : 30
- Charisme : 26
- Intelligence : 26
- Magie : 25




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 18 Avr 2021, 18:33



Deuxième pièce


Mes yeux avaient détaillé l’homme qui venait de me ravir l’Ygdraë. Il ne perdait rien pour attendre. Pas maintenant mais, plus tard, lorsque nous ne serions plus que tous les deux, mes doigts courraient sur sa peau, jusqu’à sa nuque. Je la briserais sans état d’âme. Ou j’essaierais. Il n’avait pas l’air dénué de puissance. D’ailleurs… Je plissai les yeux. Je ne l’avais pas remarqué, plus tôt, dans la pièce principale. Ma réflexion me poussa à deux possibilités : soit nous n’avions pas tous commencé au même endroit, soit… Je retins un sourire mesquin. Se moquait-il de moi ? À croire que je ne le repérerais pas ? « Je vois… » susurrai-je tout bas, pour moi-même. Il connaissait donc cette femme. Il voulait la protéger de mes griffes. Quelle stupide tentative : en agissant, il venait de me provoquer. J’allais la tuer, juste parce que j’aimais le faire souffrir, sentir son cœur se briser éternellement. Je voulais qu’il tombât et qu’il s’alliât au mal pour de bon. Loin de ces crétins qui lui servaient de soi-disant amis et famille, il pourrait d’autant plus s’épanouir. Et s’il finissait par me tuer ? La perspective n’en serait pas moins satisfaisante, même si je commençais à le dépasser. Je ne serais pas celui qui mourrais si l’un de nous deux devait y passer. La suite serait facile : le remplacer auprès des Magiciens, le remplacer sur le trône noir. J’étais lui. Personne ne pouvait prouver notre différence. Jusqu’à l’Âme, nous étions les mêmes. Alors, une fois que j’aurais fait sortir les boyaux de cette petite créature elfique de son microscopique corps, il ne me resterait plus qu’à sourire à son protecteur et à lui lancer son cœur déchiqueté. Il ne pourrait faire autrement que de trouver ça beau, comme lorsque je finirais Constantine en revenant de cette épopée. Devant mon œuvre, il se rangerait à mon avis. Lorsque la souffrance deviendrait insupportable au point de paraître douce, il comprendrait que nulle lumière n’était viable.

Alors que je réfléchissais à ce que Circë était pour lui, je sentis un objet m’atteindre. Je n’y avais prêté aucune attention, ne jugeant personne assez crédible pour me faire le moindre mal. Mes yeux se relevèrent vers un homme inconnu. Lui connaissait Kaahl. L’inverse n’était peut-être pas vrai. Mon double jouissait d’une réputation de plus en plus étendue, ce qui multipliait ses ennemis également. Le mal n’aime pas quand le bien commence à briller dangereusement. « Désolé, je ne lis que… » Dans les entrailles des connards impolis ? Allons, je ne pouvais décemment pas lui répondre ça, même si je ressentais le besoin soudain d’éviscérer le moufflet du compagnon du brun et d’égorger l’ancien possesseur de l’ouvrage. J’aimais l’odeur forte du sang, si bestiale et particulière. Ils n’étaient pas des Sorciers. Sans doute faisaient-ils même partie des sous-races que j’avais esclavagées si longtemps. Certains, sans oser se l’avouer, aimaient goûter le fouet, celui qui leur rappelait qu’ils n’allaient pas assez vite dans leurs besognes. Lorsque je violais leurs femmes devant eux, étrangement, ils se mettaient à travailler plus vite, afin que j’arrêtasse. La motivation était un sentiment que j’avais toujours su faire naître dans le cœur de ceux que je côtoyais. Et lui, ce moins que rien qui venait de me déranger, qu’est-ce qui le motiverait ? Il devait bien avoir quelqu’un à qui il tenait, non ? Comme Kaahl. J’aimais commencer doucement, par des proches à l’importance relative. Puis, petit à petit, je remontais. Mes menaces fusaient et la motivation apparaissait, comme par enchantement. Le petit souci était celui-ci : j’aimais trop tuer pour récompenser ceux qui se pliaient à mes volontés. C’était ainsi. Seul l’anéantissement total de mes ennemis m’importait. Dans ce futur effacé dans lequel j’avais vécu, beaucoup avaient dû calmer mes excès. La mort me plaisait trop. Il n’y avait jamais assez de cadavres. La jouissance ultime survenait lorsque, en pleine possession de ma magie, je faisais se relever les morts pour marcher sur d’autres victimes. Plus je tuais, plus mon armée s’agrandissait et plus je devenais puissant.

Mais je devais jouer Kaahl. Dire que le Magicien était d’un ennui terrible était un pléonasme. Magicien et ennui ne faisaient qu’un. Du moins, lorsqu’ils ne croisaient pas mon chemin. « Excusez-moi… Est-ce que nous nous connaissons ? » lui demandai-je, calmement. « Et je crains que non. Notre traductrice est en train de s’entretenir en privé avec un autre. Vous devriez aller les arrêter, avant qu’elle ne donne l’information qu’à lui. » Les choses n’auraient tenu qu’à moi, j’aurais attaché cette femme au mur et lui aurais ordonné de parler. Elle aurait obéi. Sinon, j’aurais commencé à lui arracher les orteils. C’est fou, comme orteils et langue sont intimement liés. Il suffit d’en enlever un ou deux pour faire fonctionner ce qui semblait jusqu’ici hors d’état de fonctionner. Intérieurement, je me demandais comment Kaahl faisait, pour agir avec diplomatie. Ce n’était pas mon fort. Je trouvais cette technique particulièrement contre-productive et chronophage. « Pourquoi avoir amené votre enfant ? » demandai-je au brun. Peut-être avait-il envie que je l’éliminasse ? C’était trop tentant. Il n'y avait que trois sons que j'appréciais véritablement : celui du violon, celui du piano et celui des cris.

865 mots
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 18 Avr 2021, 22:02



Deuxième pièce


Le corps de l’Ygdraë était minuscule, tant en hauteur qu’en largeur. Discuter discrètement avec elle relevait d’un art qu’il m’avait été rarement donné de pratiquer. En règle générale, mes interlocuteurs n’étaient pas beaucoup plus petits ou grands. La taille de Kaahl était plutôt standard. Celle d’Elias bien plus haute. Néanmoins, dans le dernier cas, je n’avais pas à me dissimuler. Lorsque j’ordonnais, je ne me cachais pas. Lorsque je susurrais, il s’agissait de paroles souvent murement réfléchies, articulées dans le seul objectif d’avoir un impact. Quant à mon identité magicienne, le fait que j’essayasse d’éviter toutes les situations compromettantes jouait beaucoup. Je n’avais pas l’habitude de dissimuler à l’oral, surtout avec une aussi petite personne. Je pensai un instant à la soulever contre le bois de la bibliothèque mais l’idée provoqua immédiatement plusieurs pensées parasites. Devaraj s’insurgeait tandis que je comprenais très bien moi-même la gêne qu’occasionnerait un tel procédé. M’accroupir ? Je serais trop bas. Surtout, elle aurait l’impression d’être une enfant. Il y en avait déjà un, qui m’accusait d’ailleurs de vouloir piquer sa mère. Voulais-je ? C’était compliqué. Je n’étais pas certain des émotions de mon frère. Il n’y avait pas que des pensées paternelles. Quant à mes propres sentiments, ils étaient difficiles à dénicher. Je me perdais en lui. Cette femme, que je ne me souvenais pas encore avoir rencontrée, m’était déjà précieuse, par le truchement du lien qu’elle entretenait avec le blond. Je me demandais… comment faire la différence ? Si je me mettais à trouver son odeur enivrante, serait-ce lui ou moi ? Avait-ce au moins la moindre importance, si ces goûts finissaient par se mélanger ? Depuis ce rêve, je n’étais plus seul. Si, soudainement, j’avais envie de l’étrangler, parce qu’elle avait eu plus d’occasions de le côtoyer que moi, était-ce normal ? Est-ce que ça passerait ? Ou devrais-je vivre éternellement avec des désirs divergents ?

Son corps à quelques centimètres du mien me paraissait trop prêt et trop éloigné. J’avais envie de l’écarter et de la rapprocher à la fois. Je voulais être intime avec elle. Ça n’avait rien à voir avec le sexe. C’était différent. Contre moi, elle serait sauve, normalement. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de songer que le plus grand danger pouvait revêtir mes traits, qu’ils fussent liés à Ârès ou à Devaraj. Mon frère avait des accès de folie et de colère. Commettre un meurtre n’était pas si difficile. Combien de fois avais-… avait-il tenté de supprimer ceux qu’il aimait par-dessus tout ? « Je suis son frère. » murmurai-je, dans le creux de son oreille. Le dos voûté, je n’avais plus l’intention de la laisser partir. Je songeai qu’elle avait le droit de connaître la vérité. « Je connais ce qui doit être connu. Le Cycle, les Esprits, les Chamans, la Fusion, l’Esprit de la Mort, les Ætheri. » Le savoir du Hǫfðingi m’avait longtemps paru horrible. Il me le paraissait encore. « Les Rehlas. » précisai-je aussi. « Le Destin. Le suicide. » J’y pensais. Il y avait chez mon frère un besoin d’autodestruction terrible, qui ne faisait que s’ajouter à celui qui m’était propre.  

Ma voix était feutrée. Notre proximité me rappelait certaines soirées, à Basphel, lorsque nous nous agglutinions les uns sur les autres afin de regarder des spectacles magiques. Nous prenions parfois nos couvertures et nous nous posions dans la semi-obscurité. Il y avait ce sentiment de « possible ». Dans la pénombre, j’avais souvent pensé à prendre la main d’untel ou d’unetelle. Ceux qui avaient été entraînés avec nous dans cette aventure me paraissaient étrangement éloignés, comme s’il y avait un monde entre eux et nous. Seul l’enfant et un adolescent de passage étaient venus troubler nos cachoteries. « Ce n’est pas lui. » lui assurai-je, après l’intervention de Sylkian. « Il en a l’air mais c’est un Sorcier qui a pris ses traits. Si vous restez avec lui, il cherchera probablement à vous tuer. C’est la raison pour laquelle vous resterez à mes côtés. Je vous protégerai. » Elle n’était pas dénuée de puissance mais je savais, pour posséder les connaissances de Devaraj, qu’elle avait des relations aux autres et à elle-même complexes. Je m’étonnais d’ailleurs qu’elle n’eût pas encore paniqué. L’envie de la malmener me prit. Je regardai l’enfant. « Et que ferais-tu, si je faisais un bisou à ta mère ? » lui demandai-je, amusé. Malgré les sentiments de Devaraj, l’Ygdraë m’énervait pour sa faiblesse. Elle avait un avenir. Elle devait le réaliser. Trembler pour un oui ou pour un non ne l’aiderait pas. À mon sens, elle n’avait peut-être pas besoin qu’on la protégeât. Peut-être que ce dont elle avait besoin, au contraire, était un bon coup de pied aux fesses. Un oiseau en cage, qu’importât sa force, ne pouvait pas voler. Le problème c’est que cette volonté protectrice de Devaraj pesait dans la balance, atrocement.

804 mots
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Sam 29 Mai 2021, 23:03


Image par Neuntoterx
Les portes ; Première Pièce.
Sól
Sól avançait résolument vers la salle qu'elle avait repéré. Parfois, son regard déviait pour scruter les visages des autres participants mais elle revenait à chaque fois vers son objectif : seules les armes retenaient son attention. Non pas que la populace qui les entourait était inintéressante - au contraire, les visages inconnus présentaient bon nombre de caractéristiques incongrues qui marquaient son esprit, comme cette angelote qui tremblait comme une fleur ou bien cet homme blond qui agitait ses bâtons. S'ils lui semblaient si absurdes et dérangeant, c'était justement parce qu'elle n'avait jamais été confrontée au monde extérieur. L'ancienne Ange ne connaissait rien au delà des limites de Lumnaar'Yuvon et des territoires réprouvés. Face à une situation qu'elle ne pouvait pas maîtriser, sa réaction était donc naturellement de se raccrocher à un élément connu, quelque chose de constant et de réconfortant. Des détails qui lui donneraient des repères sur lesquels  s'appuyer pour se sortir du pétrin. Hormis Dastan, la seule personne que la Zaam connaissait était Laëth mais puisque sa fierté lui avait fait tourner les talons et partir loin de son modèle, ne restait plus que les Armes. Une fois arrivée devant la porte vitrée, l'apprentie guerrière fit une moue déçue. Les objets semblaient fragiles, presque ornementaux. Ils n'inspiraient pas la robustesse à laquelle les deux bipolaires étaient habitués. Ces armes-ci seraient-elles en mesure de supporter la prise d'un Réprouvé ? Seraient-elles à même de résister aux assauts que les combattants lanceraient pour s'échapper de cette prison souterraine ? La réponse ne semblait pas très engageante. Cependant, ils n'avaient pas le choix. Il s'agissait des seules véritables armes à leur disposition. Enfin presque : le duo, ainsi que les autres personnes qui venaient se rassembler autour de la porte transparente, étaient incapables d'y avoir accès. C'était un détail de taille, qui remit les plans de la réprouvée en doute. En désespoir de cause, la blonde imita le Belegad, essayant de pousser et taper sur la vitre, sans réellement croire un instant que leur tentative puisse aboutir : seule la force brute de l'Edmund'Faasnu serait à même de briser le vitrage, et cette dernière semblait occupée ailleurs - à côté de Laëth, ce qui rendait caduque toute possibilité d'aller lui demander de l'aide. Leurs tentatives stériles furent coupées par l'arrivée d'un personnage à l'aura sombre et malsaine, qui arracha une grimace crispée à la fille d'agriculteurs. Un flot d'animosité instinctive et de crainte préservative submergèrent l'adolescente, qui resta paralysée devant le roi des sorciers, incapable d'esquisser la moindre insulte ou le moindre geste - tant mieux, un acte inconsidéré lui aurait sans doute fait perdre la tête. Aussi, lorsqu'elle sentit la prise de Dastan la tirer en arrière, elle ne luta pas et se laissa entraîner plus loin.

Chaque pas qui l'éloignait d'Elias Salvatore permettait à la blonde de reprendre un peu de son souffle, qu'elle avait retenu comme si respirer le même air que cette ordure risquait de lui nécroser l'intérieur. Même si sa présence écrasante continuait à peser dans un coin de sa conscience, mettre de la distance entre eux lui permettait de retrouver un semblant de raisonnement. Elle réalisait donc que chaque centimètre la séparant du mage noir l'écartait également de son salut, des armes supposées les aider à se défendre... La jeune fille pesta, regrettant de ne pas avoir écouté Graelf et de ne pas avoir gardé sur elle ses armes - à défaut de se trimbaler avec sa hache, elle aurait dû avoir sur elle le couteau qu'elle gardait habituellement à sa ceinture.

Le sifflement qui perça l'air la fit s'immobiliser de nouveau. Contrairement à plus tôt, cette stagnation n'était pas modérée par la crainte et la réticence, mais au contraire par le rappel des souvenirs rassurants. Elle n'eut pas besoin de se retourner pour reconnaître l'autrice du signalement sonore - c'était celui de Laëth, le sifflement que l'Ange lui avait appris, et qu'elle utilisait désormais à son tour, comme un héritage. De nouveau, son orgueil se souleva pour lui interdire de céder à la tentation de retourner auprès de la déserteuse, de la traîtresse. Pourtant, maintenant que la salle des armes leur était interdite, barrée par la présence de plus puissant qu'eux, ne restait plus que la présence rassurante de la Vertueuse pour apaiser son âme. Toujours mitigée, son cœur balançant entre espérance et outrage, Sól se décida finalement à suivre la provenance du son. Elle s'élança derrière le Kiir’Sahqon pour essayer de regagner le pan de mur qui venait de s'ouvrir. Trop tard. De nouveau, ils se heurtèrent à une impasse, et leurs poings n'eurent aucun effet dessus. « Hein ?! » s'offusqua la Tynath'thuk lorsque le gamin l'accusa. « J'te rappelle que t'avais pas l'air plus intéressé que moi de la rejoindre ! » riposta-t-elle farouchement, ses yeux fusillant le visage contrarié de son camarade. Elle aurait voulut l'engueuler davantage, pour que le Démon en elle puisse faire passer sa frustration sur lui, mais le rouquin semblait avoir trouvé quelque chose d'intéressant. Intriguée, la blonde suivi le regard de son ami. Les silhouettes caractéristiques des guerriers lui donnèrent légèrement espoir et, comme plus tôt, elle se laissa guider par la hâte du plus jeune.

Des livres. Les Réprouvés les avaient conduits jusqu'à une salle pleine de livres. Quelle foutue idée de merde. Sól leur lança un regard dédaigneux. Ce devaient être des péteux de Keizal, pour les conduire dans un endroit comme celui-ci. Croisant les bras sur la poitrine, elle glissa un regard amer sur le rouquin. « Manquait plus que ça. » maugréa-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.
972 mots
Sol est avec Dastan et va dans la bibliothèque.
A : 15 | F : 17 | C : 6 | I : 11 | M : 9
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