[Q] Sécher au soleil

Dim 22 Nov 2020, 19:03

Objectif : Faust et Blu se rencontrent alors qu'ils sèchent les cours tous les deux. Ils font plus ample connaissance malgré leurs différences.

Sécher au soleil

Blu

Faust

Un cours d’histoire-géographie sur le territoire angélique ? Pfff ! N’importe quoi ! Les mains dans les poches, Faust balança son pied en avant pour shooter dans un caillou imaginaire. Evidemment, il n’y en avait aucun dans les couloirs, qui étaient parfaitement propres. Il n’y avait pas non-plus une jambe de camarade à faucher qui trainait, car l’endroit était désert. A cette heure-ci, tout le monde était en cours, et si certains élèves n’étaient pas en classe, alors ils étaient à la bibliothèque ou sur un terrain de sport. Lui, il séchait. Le jeune Démon était dans ses mauvais jours, ceux où la journée est nulle, l’endroit est nul, les activités sont nulles, les gens sont nuls, le destin est nul, le monde est nul, on est soi-même nul et tout est nul. Il en avait marre d’être ici. C’était chiant, il y avait plein de péteux et s’ils n’étaient pas péteux ou étranges, alors il s’agissait de Jared, l’énorme abruti qui le malmenait à longueur de journée. Il en avait sa claque de Basphel, sa claque des cours, sa claque de se faire gronder quand il disait des gros mots et sa claque de ne pas pouvoir cracher sur les élèves des autres départements alors même qu’on était tous d’accord pour nominer les idiots de l’Ivoire comme les étudiants du pire département de l’univers. Faust voulait rentrer à la maison, pouvoir tricoter quand il le voulait, vivre avec sa mère Colérique et fréquenter ses amis douteux, mais qui eux, au moins, étaient cools. Là-bas, il n’y avait pas d’Anges, il pouvait faire des bêtises et il apprenait des trucs de la vraie vie. Pas de la vulgaire théorie sur des races qui ne l’intéressaient même pas.

Sa rage était excessive, il en était conscient. Il ignorait d’où tout cela lui venait, car il y avait d’autres jours où il adorait cette école. Les mauvaises périodes comme ça, normalement c’était réservé aux filles s’il avait bien compris ? Ça aussi, il le savait de sa mère. Non pas qu’elle lui avait raconté des trucs sur les cycles féminins, juste, il l’avait remarqué, puisqu’elle passait alors de la femme susceptible à un dragon de Vanille en pleine crise existentielle pendant quelques jours. Lui aussi était censé avoir des cycles ? Pourtant, ce n’était que depuis qu’il était à Basphel que ça lui arrivait comme ça. Basphel avait déclenché ses cycles ? Foutue gravité et foutue mixité raciale.

Perdu dans ses théories pseudo-scientifiques, Faust laissa ses pas le mener là où cela lui semblait juste. Un coin peinard où il ne se ferait pas prendre. Il ne savait pas trop ce qu’il avait envie de faire. Rien, en fait. Il voulait juste qu’on le laisse tranquille. Se calmer. Depuis le temps qu’il était ici, le Démon connaissait à présent quelques endroits sympas et isolés pour passer le temps. L’un d’entre eux, et de loin son préféré, était difficile d’accès et plus éloigné que les autres. C’était une cavité un peu en contrebas du reste du territoire est cachée par un monticule de rochers. Elle n’était accessible que si l’on se donnait la peine d’escalader un peu. Ce n’était pas très dangereux pour les non-ailés, mais il fallait connaitre. Elle se situait aux abords de l’île, donnant une vue imprenable, lorsque le temps le permettait, sur le monde d’en bas. Ils étaient rares à connaitre ce lieu car ceux qui le découvraient ne passaient jamais le mot, afin de le préserver des trop fortes fréquentations. Le seul moyen de le connaitre était de le trouver par soi-même.

« Merde. »

Il y avait déjà quelqu’un au point de vue. Quelqu’une. Cette constatation le rendit encore plus grognon. Jamais tranquille. Il était hors de question qu’il s’en aille, il n’avait pas passé ces rochers pour rien. Tant pis. Il s’installa le plus loin possible de l’étudiante qui avait investi son coin. De là où il était, les fesses posées sur un caillou, il examina la fille de haut en bas. C’était une brune plus âgée que lui. Elle était assise sur un rocher, comme lui, s’appuyant sur ses mains, posées en arrière.

-Salut.

Sa présence le gonflait, néanmoins il s’était senti obligé. Il ne connaissait pas son nom, mais il l’avait déjà croisée dans les couloirs plusieurs fois et il lui semblait qu’elle avait aussi fait partie de l’expédition de Jil, dans les souterrains de l’école. Tout ce qu’il pouvait dire sur elle, c’était qu’elle faisait tout le temps la gueule. Du genre à se prétendre cool et rebelle. Du genre un peu énervante, quoi.

761 mots

Bijin

:

Dim 22 Nov 2020, 19:09

Sécher au soleil

Blu

Faust

-Toi aussi tu sèches ?

De son côté, Blu n’avait toujours pas jeté le moindre coup d’œil au garçon, quand bien même elle l’avait entendu venir. L’un et l’autre pouvaient bien être tranquilles en restant chacun de son côté. Apparemment, il en avait décidé autrement. Soit. Après cinq secondes de silence, elle prit une inspiration.

-Nan, je jardine, ça se voit pas ?

Sans trop savoir pourquoi, Faust suivit son regard, comme si cela pourrait l’aider à comprendre ses propos. Tout ce qu’il trouva furent des nuages et la terre ferme, plus bas.

-Evidemment que je sèche. Patate.

Il fronça les sourcils, surpris par sa réponse. Elle l’avait insulté avec tellement de dédain qu’il en était presque outré. En même temps, elle avait raison : c’était vraiment con comme question. Mais quand même.

-C’est toi la patate.

-Hein ?

-Rien.

Il y eut un long silence. Tous deux regardaient le ciel bleu devant eux. La brise passa dans leurs cheveux. C’était l’après-midi. Il faisait beau, mais frais. Faust ne savait pas quoi dire. Pourquoi est-ce qu’elle restait là à rien faire ? Elle devait se les geler avec ce t-shirt. Lui, il était bien content d’avoir son joli pull fait pas lui-même. Ce dernier était noir avec un dessin de dragon vert représenté de profil dessus. Il y avait quelques ratures : la bête arborait quelques bosses ou verrues, ses membres n’étaient pas très bien proportionnés, et ses yeux rouges étaient de véritables pastèques comparé au reste du corps. Toujours était-il que c’était lui qui l’avait fait et que le manque de recul lui permettait d’affirmer qu’il était magnifique.

-T’es du Charbon, toi, nan ? Tu t’appelles comment ?

-Faust. Et toi ?

-Blu.

-C’est super bizarre comme surnom. Déclara-t-il après avoir été incapable de retenir un éclat de rire.

Les paupières de la Magicienne s’abattirent sur ses yeux, blasée. Lorsqu’elle les rouvrit, ce ne fut qu’à moitié. Elle soupira.

-C’est mon nom. Mon vrai nom.

Elle aimait bien son nom, à la base. Être à Basphel lui faisait de plus en plus douter de ce choix, bien que ce furent souvent les maléfiques qui s’en prenaient comme ça à elle, comme si c’était la chose la plus intelligente qu’ils avaient trouvé à faire. Tocards.

-Bah c’est encore plus bizarre alors. Conclut-il.

-Le tien n’est pas mieux. Rétorqua-t-elle sans le moindre filtre. Faust. C’est pas toi que les gens appellent Faustine ? Hé mais attends…

Elle fronça les sourcils et quitta sa contemplation pour se tourner vers lui. Depuis le début de la rencontre, elle n’avait pas encore posé les yeux sur le garçon. Elle l’examina de la tête aux pieds.

-C’est toi le Démon qui tricote ?

Le sang du plus jeune ne fit qu’un tour. Il serra les poings. Il était sur le point de se faire attaquer. C’était toujours comme ça à partir du moment où les mots tricot et Démon – ou parfois garçon – associés sortaient de la bouche d’un inconnu. En plus, elle avait pris le ton de celle qui énonce une rumeur sortie des légendes les plus profondes pour accentuer l’absurdité de la situation.

-Ouais, et alors ? Défendit-il sans que sa réplique n’ait aucun impact.

N’empêche, il se demandait d’où elle savait tout ça. Ce n’était pas comme s’il avait dit sa passion à tout le monde. Avec le peu de personnes qui savait, c’était déjà assez fatigant comme ça. Cependant, contre toute attente, la Magicienne reprit sa position initiale, semblant avoir oublié de se moquer de lui.

-Mon frère aussi est au club tricot. C’est Otoris.

Elle supposait qu’il le connaissait, du coup. C’était quand-même, selon elle, un club très particulier ou chaque membre devait être si heureux de trouver un collègue dans un couloir qu’ils retenaient facilement les noms et les visages de chacun. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi ils étaient autant à s’intéresser à une activité pareille. Enfin, pas à s’intéresser, mais plutôt à vivre pour ça.

-Putain, mais vous avez tous des noms bizarres chez vous.

-Ouais, bon, ça va on a compris. Répondit-elle froidement en balayant l’air du revers de la main.

Blouh et Otarie. Blu. C’était super court. Ce nom sonnait comme si on se prenait un mur. Blu… paf le mur. On bute. Fin. Nan, franchement, il ne s’y faisait pas. Leurs parents devaient être super niais pour leur donner des noms pareils et trouver ça joli. Ou alors ils leur voulaient du mal et les avaient envoyé ici pour se débarrasser d’eux tout en leur garantissant un lynchage de qualité sur leur identité.

758 mots

Bijin

:

Dim 22 Nov 2020, 19:15

Sécher au soleil

Blu

Faust

-Et sinon, pourquoi tu sèches ?

Elle se fichait un peu de la réponse, à vrai dire. Il faisait bien ce qu’il voulait et elle n’était pas le meilleur exemple pour lui donner une leçon. Elle voulait juste changer de sujet.

-Parce que le cours était nul. Il n’y avait pas que ça, bien sûr, mais il ne voulait pas passer pour un fragile. Tricoter, c’était déjà suffisant. Ça parlait de la géographie et de l’histoire des Anges.

-T’aurais pu aimer. Ils ont bien douillé avec vous.

-Bof.

Il avait décidé que non, un point c’est tout. Qu’est-ce que ça pouvait lui faire, à cette cruche ? Fallait qu’elle arrête de se mêler des affaires qui ne la regardaient pas.

-Dans ce cas, toi aussi t’aurais pu aimer ce que t’as séché.

Et toc ! Haha ! Qu’est-ce qu’elle allait répondre à ça, hein ?

-Nan, fallait faire une dissertation et je déteste ça. Encore un silence. Y’a tellement d’autres moyens de s’expliquer ou de s’exprimer au lieu d’écrire des pages et des pages à s’en casser les poignets, mais non. Apparemment, c’est mieux de développer des trucs débiles juste pour faire joli et noircir un maximum de pages.

Et pas toc. Malheureusement, Faust compatissait, même si à son niveau, il ne connaissait pas encore très bien ce qu’était une dissertation. Il imaginait bien le calvaire que ça devait être.

-T’habite en Enfer d’habitude ?

Il prit un moment pour répondre, baissant les yeux vers ses pieds. Cette question le rendait un peu grognon et honteux.

-Nan.

Blu attendit une suite qui ne vînt jamais. Elle prit une inspiration.

-Bah t’es d’où alors ?

C’était quoi son délire ? Elle lui faisait passer un interrogatoire ? Elle croyait qu’elle allait le forcer à regarder le soleil pour l’éblouir, comme ils faisaient dans les enquêtes sur des meurtres ?

-A côté d’Avalon. Je suis avec ma mère, c’est une Déchue.

-T’as pas de père ? S’étonna-t-elle.

-Si, mais il est en Enfer. Je vais le rejoindre dès que je sortirai d’ici.

-Il t’attend ?

-Non, il sait même pas que j’existe.

-Pourquoi tu tiens tant à le rejoindre alors ? Ca doit être un connard s’il est parti sans même se soucier de toi.

Elle comprenait vraiment rien à rien celle-là. Il ne savait même pas pourquoi il prenait le temps de lui expliquer. Elle ne méritait pas ses mots.

-Nan, mais il sait pas parce qu’il est parti avant de savoir que ma mère était enceinte. Sinon, il m’aurait emmené avec lui, je suis sûr. J’suis le coup d’un soir, comme elle dit ma mère.

-Elle t’as vraiment dit ça ? Demanda-t-elle en riant.

Il lui donnait une image formidable de ce à quoi devait ressembler sa « famille ».

-Ouais, et alors ? C’est pas parce que j’étais pas prévu qu’elle m’aime pas.

Elle ne le lui disait jamais, pourtant, qu’elle l’aimait. Il l’entendait plus souvent lui dire qu’il n’était qu’un petit con. Mais il se savait. C’était évident. Sinon, elle l’aurait abandonné à la naissance, comme n’importe quel être sensé. Quelle idée de garder un truc qu’on n’aime pas. Quoique… était-ce pour ça qu’elle l’avait envoyé à Basphel ? Pour se débarrasser de lui ? Comme Blu et son frère avec leurs noms pourris ?

-J’ai jamais dit le contraire. Renchérit Blu.

-Tu l’as pensé.

-Non.

-Si.

-Non.

-Rho ferme-la tu m’énerves.

-T’es super susceptible. Se plaignit la Magicienne.

-C’est toi qu’est super méchante. Sale Sorcière.

Piquée à vif, elle se leva et alla lui coller une gifle. Le garçon se tint la joue, choqué par cet acte de violence. Une fille l’avait frappé, lui. Il cacha sa douleur derrière un sourire narquois. Ça faisait super mal, mais il était content d’avoir trouvé son point faible : l’insulter de Sorcière.

-Apprends à être un vrai Démon avant de dire des âneries pareilles.

Il eut envie de répliquer qu’il venait de dire un truc de Démon, puisqu’il l’avait visiblement insultée très fort, mais il n’osa pas. Ce qui le rabaissa au niveau auquel elle le considérait. Faust se frotta une dernière fois la joue avant de la remettre dans sa poche. Au-delà, il serait considéré comme un fragile. Il espérait qu’il n’avait la trace d’aucune main sur la figure.

-Bon je me casse. Blu porta son sac de cours sur son épaule, quittant définitivement sa place.

-Tu vas où ?

-Me promener. Je m’ennuie.

Ce n’était pas tout à fait vrai. Elle était vexée et elle avait besoin de se vider la tête en bougeant. Rester ici ne lui permettrait que de ruminer et d’en vouloir à ce gamin pour un bon bout de temps. Faust resta pantois. Maintenant, il allait se sentir con s’il restait tout seul ici.

790 mots

Bijin

:

Dim 22 Nov 2020, 19:20

Sécher au soleil

Blu

Faust

-Ouais bah c’est ça. Bonne promenade.

Sa voix le trahissait un peu. Un peu molle, peu assurée, sensible. Blu soupira. Elle l’avait bien entendu.

-Tu veux venir avec moi ?

-Bof. Je sais pas. Il haussa les épaules. Marcher c’est pour les vieux.

-Je vais pas juste marcher, je vais explorer. Viens, je vais te montrer. Tu connais d’autres lieux comme celui-ci ?

Parfois, elle était trop gentille. Elle regretterait peut-être de se le coltiner. Tant pis.

-Non. Pourquoi tu veux me montrer ? Demanda-t-il, méfiant. Personne n’indique les endroits secrets aux autres. Sinon c’est plus un secret.

-Parce que tu vas pas rester planté là comme un navet à rien faire. Et que c’est pas les coins les plus secrets du monde. C’est juste que les gens n’y vont pas trop parce que ça fait loin de l’école. Je trouve ça bête, parce qu’ils valent vraiment le coup. Viens, ça va être cool.

Il souffla. Il appréciait l’invitation, mais il ne pouvait pas s’empêcher de la trouver chiante. Et puis, pourquoi elle était gentille avec lui d’abord ?

-D’accord. Mais c’est pas pour autant qu’on est potes.

Ce n’était pas parce qu’ils avaient discuté cinq minutes ensemble qu’ils allaient l’être. Ils ne le seraient jamais, de toute manière, c’était évident. A son tour, Blu haussa les épaules.

-J’ai jamais dit le contraire.

C’était sans aucun doute la phrase la plus agaçante qu’elle pouvait sortir. Le problème est que ça semblait aussi être sa préférée. Sans se retourner, elle escalada le rocher qui les isolait du reste de l’île et passa de l’autre côté. Faust pesta avant de faire de même.

-Tu veux aller où, du coup ? Réitéra le Démon.

-J’en sais rien. L’objectif de se promener et d’explorer, c’est de ne pas avoir de but spécifique. Juste se promener et explorer.

Ses pas se dirigeaient sans aucun doute possible vers la cité. Faust la rattrapa, parce qu’être le dernier, ça craint. Sa réponse ne lui plaisait pas, comme à peu près toutes celles qu’elle lui avait donné depuis le début.

-Pff, c’est débile.

Blu leva les yeux au ciel. Elle n’avait plus envie de répliquer. Ce gosse était fatigant. Sans rien dire de plus, et ignorant les commentaires désagréables de son acolyte Démon, les deux étudiants arrivèrent effectivement à la ville de l’île. Les boutiques étaient nombreuses. Quand la Magicienne entama une session de lèche-vitrine, Faust songea fortement à la laisser là et à se barrer.

-Oh, regarde, ça pourrait t’intéresser ça, non ?

L’adolescente s’était penchée vers la vitrine d’une boutique dont il n’avait même pas regardé la nature. Il leva les yeux vers la devanture : Maille & Coton. Derrière la vitre étaient présentés un ensemble de pelotes de laines aux couleurs aussi variées qu’improbables et différents kits d’aiguilles à tricoter accompagnés de livres pour « tout savoir sur le tricot ».

-Hm, mouais. Tu fais ça pour te moquer de moi ?

-Non.

Il ne la croyait toujours pas. A en voir son expression, elle jouait très très bien l’indifférence. Mais ça ne marchait pas avec lui. Dans son département, presque tout le monde se moquait de lui. L’inverse relevait du fantasme.

-Pourquoi je me moquerais de toi ? T’as bien le droit. Avec le frère qu’elle avait, elle ne jugeait plus trop les bizarreries de chacun. Peut-être que tu aurais préféré que je te montre… ça ?

S’éloignant de l’échoppe, elle lui en désigna une autre, plus sombre. Beaucoup plus sombre. De là où il était, le Démon pouvait déjà apercevoir du matériel de torture.

-Nan. Trancha-t-il, blasé, en croisant les bras.

-On pourrait aller à l’animalerie, y’a des bestioles amusantes parfois là-bas.

-Si on fait pas un truc cool maintenant je me tire. Tu m’as dit qu’on allait explorer et t’allais montrer des endroits intéressants.

Blu posa ses poings sur ses hanches. Qu’est-ce qu’il était ronchon !

-Très bien, bah tire-toi si t’es pas content. Moi je m’en fous, j’irai toute seule. Et toi, en attendant, tu vas errer là, paumé, et tu te sentiras bête.

Il se figea. La provocation marchait très bien sur lui. Pour la première fois, elle lui adressa un sourire rassurant. Faust leva un sourcil, impressionné par l’exploit. Toujours les mains dans les poches, il s’accorda à la suivre. Après l’ennuyant tour à l’animalerie, les deux étudiants traversèrent la ville pour rejoindre un autre bord de l’île. Il fallait grimper, l’exercice les essouffla tous les deux. Durant l’effort, Faust regretta amèrement d’avoir suivi cette idiote de Mage Bleue. Néanmoins, en haut de l’amas rocheux qu’ils avaient gravi, le garçon ne put que retenir son souffle.

-Ca va, c’est pas trop craignos ? Faut toujours me faire confiance quand il s’agit de trucs cool.

Il ne lui répondit jamais, par fierté. Bon, d’accord, le point de vue était classe : d’un côté s’étendait le ciel et sa mer de nuages ; de l’autre, on avait une super vue sur Basphel et sa cité. Pas de doutes, il reviendrait. Mais pas avec elle, fallait quand-même pas déconner.

837 mots

Bijin

:

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