Partenaire : Astrid (Lexa Blaise )
Intrigue/Objectif : Kathe et Astrid sont encore de jeune Asgjës, mais la révélation viendra étreindre l'une d'entre elle. Cherchant à comprendre quel mal est venu mal frapper, toutes deux comprendront et apprendront ce qu'est la révélation par un élément.
Hélas tous cela ne se révèlera qu'être un songe, mais ce dernier cache peut-être une once de vérité, voir un brin d'avenir pour les deux jeunes filles.

Encore une nouvelle journée de cours qui commençait pour les étudiants de Basphel. Katheleen n'échappa pas à la règle. Levée de bonne heure comme ses camarades, mais à l'inverse d'une bonne majorité d'entre eux, celle-ci ne passa pas des heures à se pomponner pour être la plus belle possible. Non, un peu d'eau froide, quelques étirements et une queue de cheval, négligemment attachée, cela lui suffisait amplement pour débuter la journée. Enfilent ensuite son uniforme, duquel l'adolescente n'arrivait toujours pas à s'habituer, cette dernière suivit alors le mouvement de ceux qui arrivèrent dans les premiers dans la salle de cours. Elle avait l'embarras du choix pour sa place, ici pas de place attitrée, les élèves pouvaient s'asseoir à la table qu'ils désiraient. Légèrement décalée, ni trop près ni trop loin, Kathe venait de choisir sa place pour la matinée.
Déballant ses affaires, la jeune fille déposa les livres nécessaires pour les matières à venir, son encrier ainsi que la plume allant avec ce dernier. Sérieuse en apparence, cela n'était qu'une façade afin que les professeurs ne la soupçonnent pas d'être totalement inattentive et totalement détachée des cours. Non pas que Kathe s'en fichait, cela était plutôt dû au fait qu'elle ne comprenait absolument rien à ce qu'on lui enseignait. Dans tous les cas, la Lyrienne préférait largement les leçons de sport de l'après-midi, que les cours magistraux du matin.

Hey Kathe ! La forme ?

D'une main affectueuse, le garçon vint mettre le fouillis dans la chevelure de la rouquine déjà peu entretenue. Portant ses mains à sa tête, Katheleen tenta d'éviter qu'il ne saccage d'avantage ses cheveux. Défaisant l'élastique qui les maintenaient en place, la jeune fille jeta un regard noir en direction de Galan qui, comme si de rien n'était, vint s'asseoir à côté d'elle en lui renvoyant un grand sourire, ravit. Soupirant devant tant de stupidité, la Lyrienne détacha son regard du garçon pour se concentrer sur autre chose. Rattachant ses cheveux et feuilletant un livre au hasard, dont-elle ne comprenait absolument rien d'ailleurs, celle-ci fit en sorte d'ignorer son voisin de table. Galan était vraiment gentil et faisait un bon chef pour les projets de groupe, mais les Aetheri savaient à quel point il pouvait être agaçant parfois. De nouveau un soupir, tout en reposant son manuel d'un air exaspéré, Kathe leva la tête, préférant observer la venue des différents élèves de sa classe.
Mais alors qu'elle rêvassait à moitié, la Lyrienne s'affala soudainement sur sa table tout en érigeant un mur protecteur avec ses livres de cours. Katheleen venait à l'instant de repérer sa cousine, Astrid Blaise. La jeune fille cherchait à tout prit à l'éviter, lui parler ou même la regarder. Elle avait peur, peur que sa cousine ne découvre qu'elle était en partie responsable de la mort de son petit frère, du moins le croyait-elle. D'ailleurs, apprendre qu'elles faisaient toutes les deux partis du Charbon avait été un véritable choc pour Kathe, la rencontre entre les deux voulait, semble-t-il, être forcée par le destin, mais cette dernière cherchait à tout prix à s'y soustraire. Fatalement.

Un livre se leva soudainement, brisant le mur de défense de la Lyrienne et à travers la brèche, le visage de Galan apparut.

Tout va bien ? Un souci ?

Lâchant le manuel, le garçon repéra rapidement la cause de cette soudaine agitation de la part de sa camarade. Désignant Astrid du doigt, il questionna alors sa voisine.

Tu la connais ? C'est qui ?

Sans répondre à ses questions, Kathe agrippa sèchement le bras de Galan, l'obligeant à baisser ce dernier, tout en lui indiquant de se taire d'un signe de main. Lui jetant un regard des plus apeurée, la jeune fille était pourtant prête à frapper son camarade pour l'obliger à se taire. Un des autres défauts du garçon : il attirait beaucoup trop l'attention. Voyant sa détresse, celui-ci s'arrêta et l'interrogea de façon un peu plus sérieuse. Essayant de ne pas tout décrire à Galan, cela restant assez personnel, Kathe réussit néanmoins à lui expliquer qu'elle avait fait une grosse bourde par le passé et qu'elle ne voulait pas que sa cousine le découvre, au risque de représailles venant de cette dernière. Assez étonné par cette révélation, le garçon se contenta simplement de hocher la tête, laissant sa camarade tranquille pour l'instant. Après tout, l'enseignant venait à l'instant d'entrer dans la salle de classe, le cours n'allait pas tarder à commencer et il valait mieux ne pas se faire remarquer, surtout pour ce début d'année.
De son côté, guettant la moindre trace de sa cousine et ne la voyant pas, Kathe fit tomber son mur de livre et rangea ces derniers. Se faisant toute petite elle essaya de suivre le cours, ne fixant que le professeur, de peur de croiser accidentellement le regard acéré d'Astrid.

Comment sécher les cours

L'heure du réveil est le signe qu'une nouvelle journée à Basphel commence. « Allez Astrid, on se réveille ! » C'était à chaque fois la même chose, tous les matins sans exception. On est obligé de me secouer car je n'ai jamais envie de sortir du lit. « Hum ... » grommelais-je avant de sortir une sensation froide et humide sur ma figure. Je crois que je n'ai pas besoin de vous dire que je venais de recevoir un grand verre d'eau en pleine tête. « C'est bon je me lève ! » criais-je. J'envoyais valser mes draps avant de me lever en traînant des pieds. Je m'habillais sans grande motivation, je n'avais vraiment pas envie de mettre cette tenue, cet uniforme obligatoire … mais je me devais de respecter le règlement sinon je risque d'avoir des problèmes. Dans tous les cas ma grande sœur Aiyanna veille à ce que je respecte les horaires, que je ne sèche aucun cours. D'ailleurs elle m'attendait déjà à la sortie du dortoir de la fraction du charbon. « Bonjour Astrid. » Je ne me pressais pas pour la rejoindre. « Bonjours » lui répondais-je, nonchalante. « Tu ne t’aies toujours pas levée seule … » « Hum ... » grommelais-je. « Bon, au moins tu es prête pour aller en cours et surtout tu es à l'heure. » Elle me prit le bras pour m'accompagner jusqu'à ma salle de cours. « Aujourd'hui on n'a aucun cours en commun, tu vas devoir te débrouiller seule. » Ma cousine Seïla se rapprocha de nous en annonçant : « Non, elle a cours avec notre cousine, Kathleen. » Lorsque j'entendis ce nom, un sentiment de nostalgie m’envahit. Avant je m'entendais super bien avec elle, mais depuis la mort de mon petit frère Théodore par ma faute, elle est devenue très distante avec moi. Je ne sais pas pourquoi elle se comporte comme cela avec moi. Peut être qu'elle m'en veut de ne pas avoir protégé son cousin. « Aller c'est l'heure Astrid. » Je ne me suis même pas rendue compte que l'on avait déjà traversé les couloirs et que l'on s'est retrouvées face à la porte de la salle où aura lieu mes cours de la journée. Je soupirais profondément, je n'ai toujours pas envie d'y aller, mais il le faut pourtant. « A plus tard les filles. » lançais-je. Je rentrais dans la salle, je me retournais pour voir ma grande sœur et ma cousine me faire des signes de la main avant de partir dans leur salle de cours respective.

Je traversais les rangs de table pour me trouver une place. Du coin de l’œil je vis ma cousine Kathleen. Il y avait une place de libre juste à côté d'elle, mais j'avais peur de sa réaction, j'avais peur de lui adresser la parole. Mais je voulais tout de même être proche d'elle. Je décidais donc de prendre place quelques rangées plus loin, à la diagonale d'elle. J'angoissais rien qu'à l'idée de m'imaginer aller la voir, de lui parler. Je ne sais pas du tout comment j'allais entamer la discussion avec elle, comment j'allais amener la chose pour comprendre pourquoi elle ne m'a plus parler du jour au lendemain. Mais c'est vrai qu'elle était tout de même assez proche de mon petit frère comme de moi. Donc je trouvais cela légitime de sa part qu'elle ne veuille plus me parler à cause de cet incident. De ce moment tragique où je n'ai pas réussit à surveiller comme il le fallait mon petit frère et qu'il s'est fait tranché la gorge devant une grande partie de la famille. Je m'en voulais tellement … Je ne me sentais vraiment pas bien à cause de cela. Je sentais une boule dans le ventre, j'avais envie de vomir tellement que je suis angoissée, tellement que je m'en veux, tellement que je culpabilisais, … Je n'arrive plus à vivre, je n'ai plus envie de rien. Pour en rajouter une couche, c'est extrêmement dure de voir sa grande sœur avoir des cours particulier avec mère pour parfaire sa maîtrise élémentaire. Moi, je ne pouvais pas m'exercer. Je n'ai pas encore eu ma communion. Une angoisse de plus qui s'ajoute à toutes les autres. Oui, je suis angoissée par cet événement qui me permettra d'être embrassée par un élément. Mais je ne sais pas du tout comment cela va se passer. J'ai tellement peur de l'inconnu. Le cours venait de commencer, mais je restais perdue dans mes pensées.

◊ 748 mots ◊

L'arrivée du professeur marqua le début du cours, mais aussi la fin des bavardages. Hélas dans le département du Charbon la plupart des élèves n'étaient pas aussi bien disciplinés que ceux appartenant aux autres départements de Basphel. Le professeur dû alors reprendre une bonne partie de ses étudiants. Fort heureusement, Kathe ne faisait pas partie des plus bavarde, loin de là. Celle-ci se contentant souvent de peu de mots, préférant faire parler ses poings plutôt que les mots. Tout le contraire de son voisin de table, Garan. Bavard au possible et beau parleur, sans compter plein de petits détails agaçant pour la jeune fille. Au moins, celui-ci restait assez gentil avec elle. Un bon point, sinon Kathe aurait eu vite fait de l'éviter à tout prix, un peu comme sa cousine, hélas ce ne fut pas pour les mêmes raisons. Mais voilà que le destin c'était mis à lui jouer des tours en les ayant mises toutes deux dans la même classe.
Un profond soupir lui échappa. Vraiment elle n'avait pas de chance, elle avait l'impression que la vie elle-même s'amusait à lui mettre des bâtons dans les roues.

Bien aujourd'hui nous allons commencer par quelques exercices de mathématiques. Ouvrez donc vos livres à la page quarante-deux, pendant que je note au tableau la suite pour ceux qui seraient en avance.

Un deuxième soupir retentit, encore plus profond que le précèdent. Décidément cette journée s'annonçait comme étant la pire possible pour la jeune fille. Les maths étant la hantise de cette dernière, ne comprenant absolument rien à cette matière, la trouvant d'ailleurs totalement inutile. Plusieurs protestations d'élèves se firent alors entendre, apparemment elle n'était pas la seule dans ce cas-là. Alors que son camarade lui tapotait le dos en signe de sollicitude, un élève eut le malheur de sortir la phrase qu'il ne fallait surtout pas dire :

De toute façon les maths ça sert à rien !

A cette exclamation, l'agitation ce fit soudainement moins dense. Certains savaient très bien ce qui allait arriver, d'autre non. Kathe faisait partie des seconds, son camarade des premiers et celui-ci se rapprocha doucement de l'adolescente, comme pour chercher à la protéger d'une quelconque menace.
Finissant tranquillement d'écrire au tableau, le professeur s'apprêta alors à reposer sa craie, mais au moment de poser cette dernière, il se retourna d'un coup en lançant une partie de son stock de craie dans la classe, si rapidement et si soudainement que peu d'élèves avaient eu le temps de réagir, même ceux qui s'y attendaient. Fort heureusement personne ne fut touché, ce n'était pas là le but recherché. Mais plusieurs projectiles avaient frôlé le visage de certains étudiants, de quelques millimètres seulement, mais assez pour leur mettre la frousse et les obliger à se calmer. D'ailleurs, celui qui avait osé s'exclamer sur l'inutilité de la matière enseignée ce matin était devenu blanc comme un linge, encore sous le choc de s'imaginer qu'un simple mouvement de sa part aurait put lui coûter la vie. Les impacts se trouvant sur le mur juste derrière lui pouvaient en témoigner.

Bien ! Et en cadeau je vous rajoute aussi ces exercices à faire pour la semaine prochaine.
Inutile de me remercier, vous pouvez remercier votre camarde pour cela.

L'intéressé se trouva soudainement tout badaud, essayant de se faire le plus petit et discret possible désormais. Ce petit interlude passé, tout le monde baissa les yeux, la tête plongée dans leurs exercices de mathématiques, cela avec plus ou moins de réussite pour certains.

Cela faisait déjà une bonne demi-heure que le cours avait débuté, hélas Kathe restait encore et toujours bloquée sur les exercices du début, n'arrivant pas avancer d'un pouce. Quelque peu désespérée, elle se mit à jeter un coup d'œil sur la feuille de son voisin afin de copier les réponses de ce dernier. La jeune fille aurait très bien put demander de l'aide à son professeur, mais malheureusement la Lyrienne ne voulait pas paraître plus bête que les autres, et surtout elle risquait d'attirer l'attention de sa cousine sur elle, ce que Kathe désirait encore moins.
Par la suite, voyant que sa camarade avait énormément de mal, le jeune garçon tenta d'aider discrètement la Lyrienne en lui expliquant la démarche à suivre pour qu'elle puisse réussir ses exercices. Sans grand succès hélas, cette dernière étant une véritable cause perdue pour tout ce qui touchait à la logique et à la réflexion.
Soupirant d'un air des plus désespérée, Kathe vint à se dire qu'elle aurait mieux fait de sécher les cours aujourd'hui. Malheureusement, il lui restait encore une bonne trentaine de minutes à tenir avant de pouvoir s'échapper durant l'inter-cours, à moins qu'un miracle ne vienne à son secours.

.

Comment sécher les cours

Les mathématiques, qu'est ce que je n'aime vraiment pas ça. Je trouve cela ennuyant, fatiguant, vraiment trop compliqué à comprendre. Il y a beaucoup trop de chiffres, de caractères bizarres qui sont entre les chiffres ou alors juste en dessous ou au dessus … Des chiffres sur les chiffres, en dessous aussi, écrit en tout petit … mais c'est quoi cette matière de dingue ! C'est pour cela que je n'écoute pas son cours. Je ne comprends rien, je n'arrive pas et le professeur s'en contre fiche. En même temps à quoi bon s'éterniser sur une cause perdue comme moi ? Un de mes camarades de classe a bien raison de dire que les mathématiques ne servent à rien. Mais il est vraiment suicidaire de l'avoir dit à haute voix. Toute la classe s'est soudainement tue, mise à part quelques idiots qui rigolent dans leur coin ou qui soutiennent discrètement les dires du jeune homme. Mais dans tous les cas, notre professeur n'est pas du genre blagueur et il réagit au quart de tour. Il se retourne d'un coup en lançant des craies à travers la classe. Par chance, je réussis à éviter un bout, mais j'ai eu moins de chance lorsqu'il rétorque à la classe que l'on allait tous avoir des exercices supplémentaires à faire en plus pour la prochaine fois. Je sens que je ne vais pas réussir à les faire et que l'on allait me séquestrer pour je les comprenne et que je les fasse surtout.

Une fois la classe redevenue plus ou moins calme, je tente de me pencher sur les exercices. Un frisson parcourt mon corps. Je regarde autour de moi, il n'y a aucune fenêtre ouverte. Peut être que c'est quelqu'un qui s'amuse à faire des farces. Mais j'en doute fort puisque les frissons sont de plus en plus violents et rapprochés jusqu'à avoir l'impression de geler de l'intérieur. C'est comme si je me baladais dans le Berceau Cristallin totalement à poils. Je ne sens plus mes doigts, ni mes orteils. Je me recroqueville sur moi-même, tentant de me réchauffer par n'importe quel moyen. « Mademoiselle Blaise-Aodhàn ! Veuillez-vous tenir correctement ! » Les hurlements du professeur dirigés à mon égard m'ont fait sursauté suscitant des moqueries de la part des autres. Je me redresse sans protester tout en grelottant. Je tremble de tout mon corps sans pouvoir arrêter. Je ne sais pas ce qu'il est en train de m'arriver. Je pose mon regard emplit d'inquiétudes vers ma cousine. Je tente de contracter tous mes muscles pour essayer de réchauffer mon corps. Cela n'a finalement fait que augmenter considérablement les tremblements déjà bien présents et incontrôlables.

La sensation de froids quitte mon corps pour laisser place à une autre bien plus désagréable. J'ai l'impression que l'on vient de me jeter au fond d'un lac où je ne peux absolument pas regagner la surface. Je tente de retenir ma respiration, mais en vain. J'ai beaucoup de mal à respirer, j'ai vraiment l'impression de me noyer. Je tousse, je tousse, je tousse, je tente de respirer. « Mademoiselle Blaise-Aodhàn ! Arrêtez de faire le pitre ! » rétorque une nouvelle fois le professeur, totalement agacé et antipathique. Tout le monde riait aux éclats de cette situation. De leur point de vu, je faisais des gestes complètements incompréhensibles comme si je cherchais à attirer l'attention. Mais de mon point de vu, j'ai vraiment la sensation d'être dans un lac, que la surface s'éloigne de moi, au fur et à mesure que mon corps coule au fond de l'eau. J'ai vraiment cette vision dans ma tête. J'essaye tant bien que mal de regagner la surface, mais sans succès. J'ai peur, je suis terrorisée. Je dirige mon regard apeuré une nouvelle fois ma cousine. J'ai l'impression que je vais mourir d'un instant à l'autre. Une larme s'échappe de mes yeux pour glisser le long de ma joue. Pourquoi personne ne cherche à comprendre ce qu'il se passe ? Pourquoi personne ne me vient en aide ? Pourquoi je me sens si vulnérable et si seule ?

◊ 720 mots ◊

Étant aux prises avec un ennui des plus extrême, la jeune fille en vint à griffonner son cahier de cours. Agrémentant ce dernier de dessins divers, ceux-ci étant digne d'un enfant trois ans, voire peut-être même un peu plus pour certain. Dans tous les cas, le dessin ce n'était pas non plus son truc, tout autant que les mathématiques quoiqu'un peu plus tous de même. Lâchant son énième soupir de la journée, Kathe s'arrêta un instant en cherchant une source d'inspiration pour sa prochaine œuvre d'art.
Scrutant la classe avec attention, la Lyrienne ne put que remarquer l'étrange posture de sa cousine Astrid, recroquevillée de douleur sur sa chaise. Un mal de ventre certainement, Kathe connaissait cela aussi. Elle compatit un instant avant de passer à autre chose, là où l'enseignant la rappela à l'ordre immédiatement en lui intimant de se tenir correctement. Vraiment il n'avait aucun tact, ni aucune empathie. Une idée germa alors dans le petit esprit de l'adolescente, elle venait de trouver sa muse dans son professeur de mathématiques. Aussitôt, elle tenta de dessiner son visage avec autant de ressemblance que possible. Les yeux rivés, tantôt sur son cahier et tantôt sur son modèle, cela donnait étrangement l'impression que la Lyrienne suivait le cours avec assiduité. Cela étonna d'ailleurs son voisin de table qui la dévisagea avec curiosité, ce juste avant qu'un large sourire, des plus amusés, ne vienne s'afficher sur son visage lorsque son regard se posa sur le cahier de sa voisine. Galan glissa alors discrètement un mot à la jeune fille.

Il est plus moche qu'en vrai…

Surprise par cette intervention, Kathe fut partagée entre le rire et la colère pour cette raillerie. Son ami n'avait pas tout à fait tort, mais quand même il aurait put lui dire ceci avec plus de tact. S'apprêtant à lui répondre, l'adolescente fut malheureusement interrompue par la voix du professeur, intima de nouveau à sa cousine de se tenir correctement dans sa classe. Tous les regards se braquèrent alors sur la scène : Astrid qui semblait se débattre face à un adversaire invisible et leur enseignant qui s'énervait de plus en plus contre elle. Bien que certain s'amusaient de la situation des plus causasse, d'autre aux contraire semblaient quelques peu inquiet. Mais apparemment, pour le professeur, seul son cours et uniquement ce dernier semblait l'intéressé, cela semblait très peu lui importer que l'une de ses élèves pouvaient se sentir mal en point. Au côté de Kathe, Galan questionna la jeune fille sur l'état de sa cousine.

Tu sais ce qui lui arrive ? On devrait faire quelque chose non ?

Secouant négativement la tête, la Lyrienne était tout aussi dans l'incompréhension que la majeure partie de ses camarades. Elle avait tout d'abord pensée à un simple mal de ventre, mais cela semblait être bien plus grave que cela. Face à cela, Kathe ne sut absolument pas comment intervenir. D'un côté Astrid avait besoin d'aide et de l'autre elle avait peur de s'attirer les foudres de l'enseignant, tout comme celui de devoir faire face à sa cousine.
Finalement, Galan se chargea de désenvenimer la situation. Se levant d'un bond, il proposa alors au professeur qu'on amène Astrid à l'infirmerie. Acceptant aussitôt l'idée de ne plus avoir à gérer une élève difficile dans son cours. Pointant alors son doigt en direction de Kathe il déclara :

Vous là ! Mademoiselle Blaise ! Je crois savoir que cette énergumène est votre cousine ? Occupez-vous en et amenez là à l'infirmerie ! Allez ouste !

Restant bloquée pendant quelques secondes, le temps que tous ses neurones viennent se connecter entre eux, la Lyrienne vint soudainement réaliser sa chance : Celle de quitter ce cours des plus ennuyants. Seul bémol : Sa cousine. Mais d'un autre côté elle n'avait guère le choix. Ne pas obéir allait lui apporter plus de soucis qu'autre chose et Astrid restait tous de même un membre de sa famille, elle ne pouvait pas l'abandonner. Quittant sa chaise, Kathe vint alors prendre Astrid par l'épaule et l'amena dans le couloir, loin du bruit et de toute cette agitation.
D'une voix des plus calmes et compatissante, chose assez inhabituelle de sa part, la Lyrienne s'enquit de l'état de sa cousine.

Tout va bien Astrid ? Tu sais ce qui t'arrive ?

Sans perdre plus de temps, elle entraîna Astrid en direction de l'infirmerie en essayant de rassurer cette dernière.

Comment sécher les cours

La douleur devenait de plus en plus insoutenable. Je n'arrivais plus à respirer. J'avais beau tousser pour évacuer l'eau qui se trouvait dans mes poumons, qui n'était qu'une sensation en vérité, mais tellement puissante que je ne faisais même pas la distinction entre sensation et réalité, je n'arrivais pas à l'évacuer. Mais soudainement, un grand bol d'air frais entra dans mon corps, me permettant enfin de respirer normalement. Mais ce moment de répit était de courte durée. Une nouvelle fois encore je manquais d'air accompagnée d'une sensation étrange, comme si des lianes commençaient à s'enrouler autour de ma gorge, cherchant à serrer son étreinte pour me tuer. La voix d'un jeune garçon résonna dans la salle de classe obligeant le cruel professeur de mathématiques à choisir une élève pour m'amener enfin à l'infirmerie. Et cette personne n'est autre que ma cousine Kathleen.

La main de ma cousine était réconfortante, bien que la sensation d'étranglement continuait de me faire souffrir. Kathe me fit sortir de la classe, loin du brouhaha stressant de la salle de cours. On continuait de marcher jusqu'à ce que je puisse de nouveau respirer. Sur ce, je m'écroulais au sol pour reprendre lentement ma respiration et en tentant de mettre des mots sur ce qu'il est en train de m'arriver.  « Je … je ne sais … pas … j'ai l'impression qu'on … cherche à me … tuer ... » Mais avant de me pouvoir dire autre chose, une nouvelle sensation m'envahit. Cette fois elle cherchait à me priver d'air. J'arrivais toute fois à respirer, mais j'avais l'impression que je manquais d’oxygène comme lorsque l'on monte en altitude. Je commençais à avoir la tête qui tourne, à avoir la vue qui se trouble à en devenir noire. Nous filons vite à l'infirmerie, heureusement que cette dernière n'était pas très loin.

Une fois que nous sommes entrées dans la pièce des soins, l'infirmière nous demanda. « Mais que ce passe-t-il ? » Mais je ne pouvais rien dire, je n'arrivais pas à savoir exactement où j'étais, ni ce que je devais faire. Je n'arrivais même pas à aligner deux mots, ni mes pieds d'ailleurs. La gentille soignante prit le relais et m'allongea dans un lit. « Allez, respirez calmement, tout va bien. » me dit-elle pour me rassurer tout en me caressant les cheveux. « Depuis combien de temps est elle comme ça ? » demanda-t-elle à ma cousine Kathleen. Elle essayait d'en savoir plus pour savoir exactement de quoi je souffrais. Petit à petit je commençais enfin à reprendre mon souffle, je sentais de nouveau ce bon air qui me permit de retrouver mes esprits. Mais encore une fois, cela ne fut que de courte durée ! Je sentais quelques chose de froid, quelque chose de métallique, une pointe sur mon ventre me toucher, exercer une toute petite pression. Ce n'était pas désagréable ni agréable non plus. Mais soudain !  « AAAHhhhh » Je ne pouvais pas m'empêcher de hurler. Cette pointe était en faite celle d'une épée qui me traversa d'un coup mon ventre. Une autre se planta aussi rapidement que l'autre à travers mes côtes, sur le côté. Puis une lance semblait s'être plantée dans ma cuisse gauche. D'autres lames se contentaient simplement d’effleurer ma peau pour faire des entailles partout, pour me mutiler. J'étais totalement apeurée, j'avais l'impression que l'on cherchait vraiment à me tuer à petit feu, que l'on s'amusait avec ma vie, comme si le destin était en train de me punir de la faute que j'avais commise, celle d'avoir laisser mon petit frère rejoindre la bataille et d'avoir entraîné sa mort.

L'infirmière gesticulait dans tous les sens cherchant un remède, de quoi atténuer la douleur ou autre chose qui pourrait éventuellement me faire aller mieux, me guérir ou un truc dans le genre. Je dois avouer que dans l'état dans lequel je suis, il m'est difficile de voir, de savoir et de comprendre ce qu'il se passe autour de moi. Les seules choses qui traversaient mon esprit sont : la douleur, la souffrance, l'angoisse, l'envie de mourir, la peur, le rejet, l'incompréhension … Je continuais de me tordre de douleurs, tout en criant et en hurlant.

◊ 745 mots ◊

Sa cousine dans les bras, soutenant cette dernière afin qu'elle ne s'écroule pas de nouveau au sol. Les deux jeunes filles se dirigèrent donc péniblement en direction de l'infirmerie. Ne comprenant guère le mal qui avait l'air de ronger Astrid de l'intérieur, Kathe tenta de rassurer au mieux cette dernière tout en l'interrogeant sur la nature de ses douleurs. Hélas, même elle n'en savait pas l'origine, elle parlait même qu'on cherchait à la tuer. La jeune rousse s'interrogea sur les personnes qui auraient put vouloir la mort de sa cousine. Et surtout comment ils pouvaient s'y prendre. Hélas, Kathe avait beau y réfléchir dans tous les sens, elle ne voyait absolument personne. Étrange.
Finalement, elles arrivèrent à destination où l'infirmière leur demanda ce qui se passait. Trop affaiblit pour répondre, Kathe répondit à l'interrogation à la place d'Astrid.

"Je… On en sait rien. Elle m'as dis aussi qu'elle avait l'impression qu'in cherchait à la tuer. J'en sais pas plus."

L'inquiétude grimpa soudainement dans le cœur de la jeune Lyrienne, même si elle n'avait jamais été très proche de sa cousine, elle ne voulait pas voir cette dernière mourir. Alors que l'infirmière rassura la jeune fille, pleine de douceur, des vieux souvenirs remontèrent soudainement à la surface dans l'esprit de Katheleen, ceux de son cousin se faisant brutalement assassiner. Serrant les poings de rage, Kathe retint le début de larme qui commença doucement à perler au coin de ses yeux alors que l'image d'Astrid se superposa à cela du jeune Théodore. Une question lui fut soudainement posée, sortant alors la jeune fille de ses pensées. Reniflant bruyamment tout en essuyant le début de larme, elle lui répondit.

"Je ne sais pas trop. C'est arrivé quand on était en cours… Y a cinq à dix minutes je dirais. Vous savez ce qu'elle a ?"

Secouant la tête, l'infirmière ne semblait malheureusement pas en savoir plus que la jeune étudiante. Mais alors qu'Astrid semblait reprendre son souffle ainsi que ses esprits, un cri strident s'échappa d'un coup de sa gorge, un cri horrible et emplit de douleur. Ce cri raviva de nouveau les souvenirs de Katheleen. Se précipitant alors au chevet de sa cousine, elle prit la main de cette dernière, la serrant fortement, trop fort même, entre ses doigts tout en criant son nom.

"Astrid !"

Ayant retenue ses larmes jusqu'à maintenant, celles-ci se mirent à couler le long de ses joues en voyant la détresse de sa camarade. Ne cessant de crier à nouveau le nom de sa cousine, Kathe essaya de la soutenir du mieux qu'elle le pouvait dans cette situation qui lui était totalement incompréhensible.

"Astrid ! Courage faut que tienne bon ! Accroche-toi ! Écoute ma voix ! Allez S'il te plait ne meurt pas ! Si tu restes en vie, promis je passerais plus de temps avec toi. C'est d'accord ? Allez réponds moi Astrid ! J'ai pas envie de perdre une autre personne de la famille !"

_ _ _

Paniquée, angoissée par l'état apparemment critique d'Astrid, Katheleen cherchait tous les moyens possibles pour lui venir en aide, tandis que l'infirmière, de son côté, fouillait dans toutes ses armoires afin de trouver le remède adéquat. Fort heureusement elle en sortie finalement une petite fiole qu'elle s'empressa d'aller administrer à sa patiente.

"Poussa toi ma petite. Je ne sais pas si ça va marcher, mais cela devrait atténuer en partie ses douleurs, du moins je l'espère. Le dosage est normalement prévu pour des plus grands gabarit, mais je crois qu'on n'a guère d'autre choix dans l'immédiat."

Obéissant, n'ayant pas d'autre choix, faute de meilleures idées, Kathe laissa donc l'infirmière faire son travail.
Ouvrant alors la bouche de sa patiente, elle vint lui administrer le médicament, tout en s'empressant de lui refermer la bouche pour ne pas qu'elle puisse le recracher aussitôt. Les mains alors plaquées contre la mâchoire d'Astrid, elle força cette dernière à avaler le remède.

"Vient donc m'aider ! Va lui tenir les bras pour ne pas qu'elle ne bouge de trop."

Quelque peu abasourdit par la violence dont fit preuve l'infirmière, Kathe ne chercha pas à critiquer cette dernière, elle devait savoir ce qu'elle faisait même si celle-ci avait l'impression qu'elle faisait encore plus du mal à Astrid en faisant cela.
Ainsi, les mains serrées sur les poignets de sa cousine, Kathe plaqua fortement ces derniers contre le matelas du lit afin qu'elle se débatte le moins possible le temps qu'elle avale le médicament et que celui-ci fasse l'effet escompter.

Comment sécher les cours

Mais quand cette torture va donc s'achever ! Je n'en peux plus ! S'il vous plaît ! Je me tordais de douleurs, encore et encore. Cette sensation était vraiment horrible, vraiment insupportable. Je ne sais pas comment ni par quel miracle je suis encore en vie. Mais je sentais encore ces innombrables lames me persécuter, trancher mon petit corps qui commençait à s'affaiblir. Je ne sais pas si je vais m'en sortir. Surtout je ne sais pas contre quoi je me bats réellement. Peut être que ca n'en vaut pas la peine de se battre inutilement. Peut être qu'en faisant cela je retardais tout simplement l'échéance ultime … Mais la voix apeurée de ma cousine me parvint jusqu'aux oreilles. Mais mon corps ne répondait pas, il était bien trop occupé avec ces lames qui ne cessaient de me torturer. Toutefois les mots de ma cousines sont réconfortant et me donnent envie de continuer à me battre. J'espère que je ne me bats pas inutilement.

Visiblement l'infirmière a trouvé quelques chose pour calmer ma douleur. Mais j'étais bien trop occupée à lutter contre ce mal mystérieux qui me ronge depuis peu, mais tellement intense. Malgré cette douleur je sentais que l'on tentait de m'immobiliser sur mon lit, mais mon corps endolori refusait de se laisser faire. Même ma bouche refusa de s'ouvrir, comme ci mon être semblait savoir ce qu'il se passait en moi alors que mon esprit non. « Stop ! » cria une autre infirmière qui venait de rentrer à l'instant. « Ne lui administrez rien ! Je vais l'examiner. » Elle s'approcha de moi, repoussant sa collègue, mais laissant Kathe rester près de moi. Je sentais ses mains délicates toucher mon front, mon corps pour m'examiner de plus près. « J'ai vu votre professeur pendant la pause. Il m'a tout expliqué de ce qu'il s'est passé. » Cette infirmière était la responsable de l'infirmerie, l'autre était en faite une apprentie. « C'est bien ce qu'il me semblait. » Elle regardait Kathleen, essayant de trouver les justes mots pour lui expliquer ce qu'il était en train de m'arriver. « Si je me souviens bien, vous les Blaise vous êtes une famille de Lyrienn. Les individus de votre peuple ne font qu'un avec un élément en particulier. » Même si je continuais de livrer mon combat intérieur, j'entendais toutefois ce qu'elle disait. « Mais vous naissez sans avoir de magie élémentaire, mais elle se réveille lors de la Révélation. Cela peut durer plus ou moins longtemps avec plus ou moins de difficultés. Il se trouve qu'Astrid est justement en pleine Révélation. » Elle me caressait les cheveux tout en usant de sa magie pour me calmer un peu. « Chacun des huit éléments traversent son corps jusqu'à ce que l'un d'eux s'accorde avec elle et visiblement cela est très dur pour elle, mais malheureusement on ne peut qu'atténuer légèrement la douleur puisque c'est son combat pas le notre. » Beaucoup d'information en peu de temps et dans l'état dans lequel je suis, je n'ai pas tout saisit. J'ai juste capté que c'était une étape cruciale de ma vie et que c'est maintenant que ce joue mon destin, savoir quel élément habitera mon corps.

Les éléments m'offraient un petit moment de répit avant de reprendre de nouveau. Cette fois j'avais l'impression d'être enseveli dans la terre, sentant tout son poids écraser mon petit corps devenu frêle. Des larmes coulèrent de mes yeux, et ces derniers cherchaient ceux de ma cousine, pour avoir un contact visuel pour que je puisse être rassurée. Je bougeais légèrement ma main, pour chercher celle de Kathe, je voulais aussi avoir ce réconfort tactile avec elle. Je sens que ce jour restera à jamais gravé dans notre mémoire et cela va nous rapprocher davantage. « Kathe … » lui murmurais-je. « Théo … Je suis … désolée … » Je voulais à tout prit m'excuser auprès d'elle. Après tout elle était aussi proche de lui que moi je l'ai été. Je sais que j'ai ma part de responsabilité dans sa mort, c'est pour cela que je voulais m'excuser. Mes yeux commençaient à se fermer, j'avais sommeil très sommeil, j'étais totalement épuisée, mais mon combat n'était toujours pas terminé. Il fallait que je tienne bon.

◊ 744 mots ◊

Toujours à agripper les bras d'Astrid afin qu'elle se débatte le moins possible, la jeune Lyrienne resta le regard fixé sur sa cousine qui continuait malgré tout de s'agiter dans tous les sens, tandis que l'infirmière tentait de lui administrer son remède. Semblant ailleurs, comme perdue et serrant mécaniquement les mains jusqu'à ne plus sentir ces dernières, Kathe avait l'impression de rêver, ne réalisant absolument pas la situation dans laquelle elle se trouvait. Tout cela avait l'air tout bonnement incroyable. Comment en était-elle arrivée là exactement ? Contre quel genre de mal inconnu se battait donc la jeune Astrid ?
Continuant de suivre les directives de l'infirmière, trop abasourdit par tout ce remue-ménage pour réfléchir ou protester, un cri la tira soudainement de sa rêverie. Relevant la tête et relâchant la pression sur les poignets de sa cousine, Kathe vit alors une quatrième personne les rejoindre dans l'infirmerie, intimant à sa jeune collègue de stopper tout ce qu'elle faisait, y comprit de faire avaler son fameux remède à sa patiente. L'intéressée lui obéit sans broncher, l'air quelque peu désolée de s'être montrée aussi pressée. Mais devant cette situation des plus inédite elle n'avait eu d'autre choix que de se décider dans l'urgence. Laissant donc la titulaire s'occuper d'Astrid, l'apprentie et la jeune étudiante, encore abasourdie par les évènements, reculèrent d'un pas afin de lui laisser la place. Par la suite, l'infirmière expliqua alors à toutes l'origine du mal qui rongeait la Lyrienne de l'intérieur depuis un bon quart d'heure déjà.

La Révélation ! La fameuse Révélation, ce phénomène tant attendu, mais aussi craint, par une grande majorité des Lyrienns. Se fut apparemment ce qu'était en train de subir Astrid actuellement. Ce moment ou enfin un élément, ainsi que la magie, s'offrait à eux. À ces explications, Kathe fut quelque peu jalouse de sa cousine. Pourquoi pas elle aussi ? Pour quand les éléments allaient-ils enfin l'étreindre ? Sans magie elle se sentait comme amputée d'un membre, un vide qui n'attendait qu'à être comblé. Cela en était tellement frustrant par moment. Mais d'un autre côté, voyant l'état dans lequel se trouvait Astrid, la jeune Asgjës n'avait guère envie de passer cette épreuve qui apparemment semblait être une véritable souffrance pour sa cousine. Katheleen en vint alors à craindre encore plus le moment de sa propre Révélation. Mais pour l'heure, elle s'inquiéta d'autant plus pour sa camarade qui devait lutter corps et âme contre tous les éléments qui devaient la traverser. Combien en avait-elle passée depuis le début ? Il n'y avait malheureusement aucun moyen de le savoir.
Se rapprochant d'Astrid afin de la soutenir du mieux possible dans cette épreuve, Kathe vit les larmes couler le long des joues de cette dernière et tenta alors de retenir les siennes. Lui prenant ensuite la main, elle pressa tendrement celle-ci en tentant de rassurer sa cousine par quelques mots ainsi que sa présence à ses côtés.

"Allez Astrid ! Courage ! Tu es forte je le sais !"

L'encourageant du mieux qu'elle put, les lèvres d'Astrid se mirent soudainement à se mouvoir jusqu'à chuchotant tout d'abord le nom de Kathe jusqu'à finalement réussir à former une simple phrase. Une simple phrase qui ne manqua pas de faire pleurer la Lyrienne cette fois-ci. Théodore… Les souvenirs de cette terrible nuit remontèrent soudainement à la surface, emplissant son esprit de l'image horrible du jeune garçon se faisant trancher la gorge. Elle était là, elle avait vu le tueur s'approcher, elle aurait put crier, hurler ou venir à son secours, mais son corps avait littéralement refusé de bouger. Pourquoi n'avait-il pas réussit à bouger ? Pourquoi était-elle aussi faible ? Pourquoi ?
Sa main se resserra alors contre celle d'Astrid, honte et colère l'envahirent. Elle qui se pensait totalement responsable de la mort de son jeune cousin, voilà que la sœur de ce dernier venait de s'excuser auprès d'elle. Non, cela était de sa faute, non de celle d'Astrid. Kathe qui avait tellement et peur d'avoir à faire face à sa cousine à cause de cet incident dramatique, voilà que les circonstances les avaient rapprochées malgré tout. Mais peut-être était-il enfin temps de dire ce qu'elle avait gardée enfouie en elle depuis si longtemps. Ce qu'elle avait sur le cœur et qui lui pesait chaque fois qu'elle voyait Astrid. Inspirant un bon coup et reniflant bruyamment, la jeune Lyrienne secoua la tête aux propos de sa cousine.

"Non Astrid… C'est… c'est moi qui suis désolée. Désolée ne pas avoir pus le sauver. J'étais là tu sais… J'ai vu la scène… Je… j'aurais pu faire quelque chose, n'importe quoi, mais je n'ai pas réussie à bouger.
Je n'ai rien fait pour le sauver… Je suis désolée, terriblement désolée Astrid c'est entièrement de ma faute si Théodore est mort… désolée… désolée…"

Et ce mot se répéta inlassablement alors qu'elle pleurait toutes les larmes de son corps.

Comment sécher les cours

Je ressentais toujours cette oppression qui ne cessait de me ménager depuis tout à l'heure. J'avais l'impression d'être enfuie sous terre comme un mort, sentant tout le poids de la terre sur mon petit corps. Mais j'avais ma cousine Kathleen à mes côtés. J'aurai dû peut être être furieuse de ce qu'elle venait de me dire, mais … je savais que j'avais aussi une part de responsabilité dans la mort de Théodore. « On peut dire que l'on toutes deux notre part de responsabilité. » lui répondis-je avec beaucoup de mal. Non pas parce que cela me faisait mal de l'avouer, mais j'avais du mal à respirer. « Vivons pour lui … » Ce fut mes dernière parole avant que la terre ne libère mon corps de son poids et de ressentir une nouvelle douleur, cette fois-ci des plus atroces. J’essayais de me contenir pour éviter de hurler, je me mordais les lèvres pour cela. Mais cela ne suffisait pas. Des râles de douleurs réussir tout de même à sortir de ma bouche. C'était si affreux, si chaud, si brûlant. J'avais l'impression de me consumer de l'intérieur. Toutes les cellules de mon corps semblait être en ébullition et de se détruire par la suite. J'entendais limite un brasier brûler à l'intérieur de moi, c'était si affreux, si atroce. « Je … je n'en … peut plus … » Je ne pouvais plus supporter une telle souffrance que je suppliais ma cousine. « Tues moi … tues moi ! … Je t'en pris … » Cette douleur me rendait folle, je ne sais pas comment m'en défaire, n'y comment lutter contre. Je suis fatiguée, je n'en peux plus. « Que cela … s'arrête … je vous … en supplie ! » Je ne pouvais plus contenir ces cris de douleur qui se mirent à résonner dans toute l'infirmerie. Je voulais me reposer, je suis complètement fatiguée. Mais je ne le pouvais pas … ce feu ardent qui brûle en moi, ne cessait de me tourmenter ! Il ne me laisse aucun répit, je n'en peux plus. Je me tordais de douleur, c'était insoutenable. Je me faisais littéralement torturer. Je ne sais même pas si je sortirais indemne de cette bataille. Je repensais d'ailleurs à notre lointaine cousine Lyfaëlle qui n'a pas survécus à la révélation, les éléments l'ont emporté. Je ne voulais pas finir comme elle, mais je commençais à limite perdre connaissance. Cette douleur me rendait folle et continuait de m'achever tendis que je commençais à avoir la tête qui tournait, à avoir les yeux dans le vide.

Mais le brasier finit par s'éteindre, me laissant souffler quelques secondes avant de ressentir une nouvelle attaque. Cette fois je sentais pleins de courant électrique passer dans tout mon corps. Je m’apprêtais à ressentir à nouveau de la douleur, mais bizarrement … je ne ressentais rien, mise à par de la plénitude, comme si j'étais enfin entière. J'avais même l'impression que ces éclairs était en train de calmer mon petit corps meurtri par cette bataille contre la Révélation. Mais cette fois ça y est, un élément m'a accepté … le même que celui de ma mère et de ma grande sœur, Aiyanna. Cela n'est pas sans conséquence. Tendis que je me laissais emporter par la fatigue, mes cheveux passèrent du blond platine à un magnifique roux flamboyant où on pouvait observer quelques arcs électriques passer à travers. L'iris de mes yeux changèrent aussi leur bleu éclatant pour un marron noisette aux reflets électriques. Mais cela on ne pourra le voir qu'à mon réveil. Pour l'instant je profitais de ce moment de répit. L'infirmière saisissait l'épaule de ma cousine pour lui dire. « Ne t'en fais pas, elle va bien. Elle s'est juste endormie ne t'en fais pas. Visiblement, un élément a finit par se révéler à elle. » Elle continua de parler avec Kathe tout en positionnant mon corps d'une manière plus confortable. « Il est également fréquent de voir des changements aussi bien niveau physique que psychologique lors de la révélation. C'est pour cela que ses cheveux ont prit une nouvelle couleur. Et compte tenu des reflets que l'on peut voir, c'est l'électricité qui est venu se loger en elle. » Elle positionna une couverture chaude sur mon petit corps endormie. « Si tu le souhaite tu peux rester avec elle autant de temps que tu le souhaites. » Elle posa une autre couverture près de Kathe. « Si jamais tu as froid aussi. » Elle se dirigea vers la porte de la chambre. « Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à m'appeler. » Elle finit par sortir avec son apprentie, nous laissant Kathe et moi dans l'intimité, même si je dormais comme un bébé.

◊ 821 mots ◊

Au chevet de sa cousine, Kathe continuait de se morfondre en excuses tout en pleurant la totalité des larmes de son corps, ne pouvant s'empêcher de repenser au jeune Théodore mort par sa faute, ainsi que la colère devant certainement animer l'esprit d'Astrid face à ces révélations. Elle s'en voulait terriblement de sa faiblesse, mais d'un autre côté elle se sentait aussi soulagée d'un poids qui lui pesait terriblement depuis plusieurs années. L'abcès venait d'être percé, mais qu'elles allaient en être les conséquences ? Les deux jeunes filles allaient-elles pouvoir continuer d'être cousine, ou bien au contraire la situation allait-elle s'envenimer ? Dans le deuxième cas, Katheleen se disait qu'elle l'avait grandement méritée de par son incompétence et sa couardise.
Reniflant bruyamment et essuyant les larmes sur son visage d'un revers de la main, la jeune Lyrienne releva soudainement la tête, entendant la voix d'Astrid qui résonna dans ses oreilles. Aux mots prononcés par celle-ci, les yeux de Kathe s'agrandirent de surprise tandis qu'un mince sourire vint étirer ses lèvres. Rassurée par les propos de sa cousine. Cette dernière ne semblait pas lui en vouloir plus que cela, car elle aussi devait s'en vouloir. Mais toute deux avaient leur part de responsabilité dans le décès du jeune Théo. Commençant à sécher ses larmes, la jeune fille sourit de plus bel et hocha vivement la tête avant de répondre sur un ton des plus enjouée.

"Oui ! Continuons à vivre pour Théo !"

Pensant alors qu'Astrid se portait mieux, sa camarade souffla un grand coup. Hélas la panique reprit aussitôt le dessus, lorsque la jeune fille se mit à hurler de douleur et se tordant dans tous les sens à cause de cette dernière. Un nouvel élément venait apparemment de la traverser, celui-ci semblant bien plus violent que toutes les autres. Elle aurait bien voulue savoir lequel, si sa cousine ne se trouvait pas un état aussi critique. Les pleurs reprirent alors de plus bel, la main de Kathe vint ensuite enserrer celle d'Astrid afin de la soutenir dans cette épreuve.
Le visage en larmes, Kathe regardait impuissante sa cousine, celle-ci n'en pouvant plus de toute cette douleur et allant même jusqu'à supplier d'achever toute la souffrance qu'elle ressentait. Ne sachant que faire face aux suppliques d'Astrid, elle jeta un bref regard en direction des deux infirmières restées à côtés des deux filles. Malheureusement, celles-ci secouèrent négativement la tête, totalement impuissante, ne pouvant en faire plus pour aider la jeune Lyrienne en pleine Révélation. Rageant intérieurement, Kathe resserra ses poings jusqu'à s'en faire pâlir les phalanges. La jeune fille était littéralement en train de bouillir, rouge comme jamais elle ne l'avait été, jusqu'à finalement exploser en criant à l'attention de sa cousine en plein supplice. Allant même jusqu'à hurler dans l'infirmerie, sa voix retentissait aussi fort que les cris d'Astrid.

"Non ! Non ! Tu ne mourras pas Astrid ! Je ne le permettrai pas ! Rappel toi ce que tu viens de me dire ! On doit vivre ! Tu dois vivre ! Pour Théo ! Résiste et vis pour lui ! Je t'en prie Astrid ! Reste en vie !"

Soudainement, ne sachant si cela était dû à ses paroles, l'état d'Astrid sembla se calmer. Plus de cris, plus de douleur, sa respiration reprit un rythme à peu près normal. Avait-elle réussi son épreuve ? Kathe n'eut pas la réponse dans l'immédiat, mais celle-ci put remarquer un phénomène étrange qui se déroula sous ses yeux ébahît. Sans explication les cheveux de sa cousine se mirent à changer de couleur. Du blond habituel, ceux-ci se teintèrent d'un roux éclatant parsemé d'éclat électrique. Bouche bée, la jeune Asgjës observait Astrid avec la plus grande incompréhension. Était-elle devenue une véritable Lyrienne désormais, ou au contraire était-elle à jamais dénuée de magie ? Les réponses eurent tôt fait d'arriver lorsque l'infirmière posa sa main sur l'épaule de la jeune fille, expliquant à cette dernière qu'un élément avait finalement réussit à être accepté par sa cousine. Celui de l'électricité d'après ces dires, tout en ajoutant qu'il était fréquent que des changements physiques ou psychologiques apparaissent chez les nouveaux révélés. Enfin, l'infirmière proposa à Katheleen de rester auprès de sa camarade le temps qu'elle reprenne des forces. Acceptant en silence, les deux femmes quittèrent alors les lieux, laissant les deux cousines entre elles.

Un léger soupir se fit dans le silence de la pièce, soulagée, mais aussi terriblement frustrée. Astrid venait de recevoir sa révélation, là où Kathe n'était encore qu'une simple Asgjës dénuée de la moindre magie. Il était dur de vivre parmi tous ces gens pour qui la magie faisait partie intégrante de leur quotidien. Celle-ci pouvait apporter tellement de choses et dans le cas de Kathe : une force supplémentaire. Avec ses pouvoirs révélés, elle aurait très certainement put sauver Théodore, se défendre face au danger, ne plus être aussi faible que maintenant.
Dans son cœur bouillait ardemment le désir de la Révélation, d'être embrasée par un élément pouvant lui apporter la force et la puissance nécessaire pour écraser tous les dangers se mettant en travers de son chemin et de ses proches.

Comment sécher les cours

J'ouvrais les yeux doucement, émergeant tranquillement. Je regardais tout autour de moi, sans pour autant me lever du lit. Visiblement, je ne suis pas à Aldhim, la demeure familiale de ma famille sur Ildirim, l'île de l'électricité. Ni à Extalia d'ailleurs. Suis-je dans ma chambre à Basphel ? Non plus … Ah ! Ça y est, ça me revient ! Je suis à l'infirmerie de l'école. Je réfléchis encore un peu … J'y ai été envoyée parce que je ne me sentais pas bien. Mais oui ! Tous les éléments sont passé dans mon corps, un par un. Cela a été un véritable enfer pour moi. Heureusement que j'ai pu avoir le soutien de ma cousine, Kathleen. Je me redressais dans mon lit, pour prendre une position à moitié allongée. Mon corps était encore endolori, mais je me sentais bien. Je me sentais enfin entière, pleine de vie, capable de soulever des montagnes. Je regardais mes mains, je voyais de petits arcs électriques sortir et rentrer dans mon corps, c'était marrant. Donc comme cela j'ai été embrassée par le même élément que ma maman et qu'Aiyanna, ma grande sœur.

Mon ventre s'est mit à rugir de faim. « J'arrive au bon moment on dirait ! » Je tournais la tête et je vis l'infirmière qui arriva avec deux plateaux repas. « J'en ai apporté un pour vous et un pour votre cousine. » Je lui souriais tout en la remerciant. « Merci pour tout ! » Mais  quelque chose m'interpella. « Mais où est Kathe ? » Je regardais partout l'air un peu inquiet avant de la voir apparaître au coin de la porte. « Kathe ! » J'étais heureuse de la voir. L'infirmière posa mon plateau sur mes genoux après que je me sois mieux redressée et celui de Kathe, elle le posa sur la table de chevet. Je commençais à manger tranquillement avec ma cousine tout en lui parlant. « Dis moi, j'ai dormi combien de temps ? » Comme cela, sans le savoir je pensais que j'avais dormi une nuit normale, mais j'étais loin de m'imaginer que j'avais dormi plus d'une journée et demie entière. « Aiyanna et Seïla sont au courant pour moi ? » C'est une véritable question, parce que je ne sais pas si Kathe ou une autre personne les a prévenues. Je ne sais pas si elles sont venues me voir ou non.

Une fois que j'avais finit de manger, l'infirmière s'assit au bord de mon lit. « Alors comment vas tu ? » Je souriais. « Ça va … je me sens enfin … entière. Je ne sais pas c'est vraiment une sensation particulière. » Elle passa sa main dans mes cheveux devenus roux. « Il te faudra un petit moment pour t'y habituer. Tu peux me décrire les sensations que tu as eu pendant la révélation ? Comme cela je peux voir quel élément est entré en toi et par la même occasion, Kathe saura ce qui l'attendra. » Je hochais de la tête avant de me mettre à parler, en regardant principalement ma cousine. « Ben, au début j'ai eu des frissons avant d'avoir eu l'impression d'être complètement gelée. » « La glace » annonça l'infirmière. « Après j'avais l'impression d'être au fond d'un lac, que je ne pouvais pas rejoindre la surface et que de l'eau entrait dans mes poumons … j'avais vraiment l'impression de me noyer. » « Ça c'est l'eau. » Je me doute, un lac ne peut être que d'eau après tout, il va pas être fait de métal … « Après, j'avais l'impression de ne plus avoir assez d'air, comme ci j'étais en très haute altitude. » « L'air. » En y repensant, c'était logique que ce soit l'air. « Ensuite, j'avais l'impression qu'on m'étranglait avec des lianes je crois … » « La nature … » Je continuais mon petit récit d'aventures. « Après, ben, j'avais l'impression de sentir une multitude de lames s'enfoncer dans mon corps, essayant de me torturer à tout prix. » Je regardais l’infirmière avant de répondre avant elle. « Le métal ? » Elle acquiesça d'un signe de la tête. « Ensuite, bah, j'avais l'impression d'avoir été enterrée, c'était affreux. » Mon regard devenait de plus en plus sombre. Je pense que ma révélation restera ancrée dans ma mémoire comme étant un traumatisme. « La terre. Aller continue Astrid, il faut que tu te libère de ses sensations que tu as eu. » annonça l'infirmière. « Après j'ai vraiment cru brûler de l'intérieur, que l'on m'avait jeter dans un volcan. » La dame me caressa encore les cheveux. « Et voilà le feu. » Je lui souris un peu avant de concentrer mon attention vers Kathe. « Après quand j'ai senti l'électricité en moi, j'avais eu peur de ressentir de la douleur, mais en faite tout ce que j'ai senti c'est de la sérénité, comme ci j'étais enfin entière. » Je pris la main de ma cousine. « J'espère que toi aussi tu auras ta révélation et j'espère d'autant plus que nos éléments ne seront pas en guerre l'un contre l'autre. Je veux pouvoir me battre à tes côtés ! »

◊ 880 mots ◊

Restant pendant un instant à observer sa cousine, allongée paisiblement sur le lit de l'infirmerie, le regard compatissant envers cette dernière. Sa Révélation venait d'être des plus éprouvante, une lutte continuelle face aux différents Éléments qu'elle venait de gagner après d'énormes efforts. Une souffrance apparemment pire que la mort, mais pour une récompense qui en valait largement le coup. Astrid méritait donc bien de prendre du repos après toutes ces épreuves. De son côté, Kathe, éprouvait diverses émotions vis-à-vis de tous cela. Tout d'abord, joie et fierté à l'égard de sa cousine, heureuse qu'elle soit encore en vie et fière de sa grande réussisse face à cette grande étape dans la vie de tous les jeunes Lyrienns. Mais aussi peur et jalousie. Peur d'avoir à traverser tant de souffrance, peur de ne pas réussir et peur de mourir bien évidemment. Et enfin la jeune Asgjës fut jalouse d'Astrid. Jalouse que celle-ci ait reçu sa Révélation et pas elle, jalouse de ses nouveaux pouvoirs et de la puissance qu'elle allait en tirer. Un Lyrienn sans la maîtrise d'un élément ne valait pas mieux qu'un Humain, faible et inutile. Ruminant pendant un instant sur sa situation, la fatigue commença doucement à pointer le bout de son nez lorsque la jeune fille poussa un profond bâillement. Profitant alors de la couverture donnée par l'infirmière, Kathe s'installa le plus confortablement dans un coin de la pièce et ferma les yeux afin d'accueillir le sommeil à bras ouvert. Ce dernier ne tarda pas et emporta rapidement la Lyrienne qui s'endormit profondément.

Commençant doucement à ouvrir les yeux, émergeant délicatement de sa sieste, Kathe prit le temps qu'il lui fallut pour se lever et s'étirer. S'approchant du chevet d'Astrid qui dormait encore, elle esquissa un bref sourire. Tout allait bien pour la nouvelle Lyrienne, pas d'autre crise en vue. Quelque peu rassurée, Katheleen sortit alors de l'infirmerie à la recherche de l'infirmière et surtout de quelque chose à grignoter comme son estomac le lui indiqua en se mettant à grogner subitement. Cette dernière ne mit pas longtemps à être trouvée, dans son bureau elle s'occupait de la paperasse habituelle. La jeune étudiante lui indiqua alors son envie de manger tout en lui demandant d'aller jeter un coup d'œil sur sa cousine et s'assurer de son état de santé. Un grand sourire vint s'afficher sur le visage chaleureux de l'infirmière, celle-ci ayant déjà prévue de rendre visite aux deux cousines, car des plateaux repas, commandés à la cantine de l'académie, attendait justement d'être donnés à ces dernières. Plateaux en main, Kathe et l'infirmière allèrent donc rendre visite à la Lyrienne encore endormie.
Entrant alors dans la pièce, Astrid venait tous juste de se réveiller, son ventre grondant de faim. Les repas déposés, Katheleen pointa ensuite timidement le bout de son nez.

"Je… Je suis là !"

Avançant doucement, elle s'assit en tailleur à côté de la table de chevet, tout près de son plateau avant de répondre aux diverses interrogations de sa cousine.

"Je dirais une bonne partie de la journée au moins, les cours ne vont pas tarder à finir.
C'est bien, ça nous évite de devoir y retourner et on aura une bonne excuse."

Un petit gloussement lui échappa, toute contente d'avoir put échapper à une journée cours, avant de reprendre plus sérieusement.

"Et non pas encore, elles ne vont pas tarder à l'être je pense. Sinon on peut aussi les mettre au courant. "

Souriant doucement, Kathe entama alors son repas avec grand appétit. Tout en mangeant, l'infirmière s'enquit alors de l'état d'Astrid et chercha à se renseigner sur les sensations qu'elle avait ressentit durant sa Révélation. Assez intriguée et comme venait de le souligner la jeune femme, l'Asgjës porta donc une oreille attentive aux paroles de sa cousine. Celle-ci ayant finie de décrire son épreuve, Kathe en déduit que chaque élément se manifestait dans le corps du Lyrienn avant que l'un d'eux soit finalement accepté et ne devienne celui qui guidera la vie du futur Telebe.
Levant ensuite son regard, la bouche encore pleine, les yeux de l'adolescente commencèrent subitement à briller d'émotion face aux mots d'Astrid. Celle-ci tenait donc autant que cela à elle ? Cela lui faisait étrangement chaud au cœur, jamais on ne lui avait fait une déclaration aussi affectueuse. Quelque peu déstabilisée, Kathe bafouilla un instant avant de répondre.

"Ah, je… Je j'espère moi aussi ! J'espère qu'on pourra rester amie même après ma révélation Astrid."

Comment sécher les cours

Il se trouve que la jeune Astrid n'a pas vécu tout cela, du moins pas réellement. Il se trouve qu'elle s'est endormie en plein cours de mathématiques et visiblement elle dort bien puisqu'elle est en plein rêve. Pour l'instant elle a de la chance, la moitié du cours est passé que personne ne l'a remarqué, même pas le professeur. En même temps, ils sont beaucoup d'élèves dans la classe et pour le professeur la priorité va a ceux qui ont envie de suivre le cours. Du coup, temps que les autres qui ne font rien ne dérangent pas ceux qui travaillent, tout va bien. Cependant le problème avec Astrid c'est qu'elle commençait à ronfler et par moment à gémir. Il est vrai que son rêve n'est pas des plus agréables. Ses camarades de classe commençaient à ne plus écouter, dérangés par le son mélodieux, ou pas, du ronflement de la jeune fille. Le professeur ne pouvait pas supporter cela plus longtemps. C'est alors qu'il s'approcha de la jeune fille pour la réveiller à coup de livre sur sa table de travail.

J'étais heureuse d'entendre Kathe me dire qu'elle aussi elle espérait que nos éléments futurs soient alliés. Pour que nous puissions nous entraîner ensemble, pour que nous puissions combattre ensemble. Soudain, un énorme bruit sourd me fit sursauter. Je me redressais d'un coup sec en ouvrant les yeux. J'ai mit un peu de temps à comprendre. Je suis dans la classe de mathématiques … On m'a téléporté jusqu'ici ? Je regardais mes mains … il n'y avait pas d'électricité. Je jetais un coup d'oeil à mes cheveux … ils sont blonds. Je me concentrais sur mon élément … je ne sens rien, je suis juste moi … je ne sens pas d'éléments en moi. « Alors mademoiselle Blaise Aodhàn ?! On a bien dormi ? » De quoi ? Je regardais tous les autres élèves qui rigolaient autour de moi. J'avais un petit filet de bave qui sortait de ma bouche et aussi une grosse trace rouge sur mon front. « Vous allez avoir une retenue Mademoiselle Blaise Aodhàn. » Sur ces paroles, le professeur retournait faire son cours que je n'écoutais toujours pas. J'étais bien trop perturbée par le rêve que je viens de faire ? Donc, je me suis endormie et ce rêve n'était pas réelle. Peut être que je stresse tellement à l'idée d'avoir la révélation et que cela s'est retranscrit en rêve. C'est vraiment étrange, j'avais vraiment l'impression que tout cela était tellement réelle. Est ce que la révélation se passe réellement comme cela ? Est ce que tous les éléments entrent un par un dans le corps comme cela, se défoulent à l'intérieur en le torturant jusqu'à ce qu'il y en ait un qui trouve sa place ? Si c'est ça, c'est vraiment horrible ! Je suis encore plus stressée qu'avant. Je tournais la tête histoire de voir ma cousine … Et bien elle a l'air toujours aussi distante … Je préférais la Kathe de mon rêve, celle qui était proche de moi.

La fin du cours retentissait. Je faisais profil bas, je rangeais en vitesse mes affaires dans mon sac avant de sortir de la salle de classe en vitesse. Les cours de la matinée sont enfin terminés. Je errais dans les couloirs de Basphel en repensant à ce rêve très étrange. Est ce que Kathe s'en voulait réellement de ce qu'il s'est passé avec Théodore ? Pensait-elle réellement qu'elle avait une part de responsabilité dans sa mort ? Je ne le sais pas vraiment, mais ce songe m'a clairement bouleversée et je ne sais plus ce que je dois penser de tout cela. Je ne sais même pas comment la révélation doit réellement se passer. Je ne sais même pas si je vais devoir endurer toutes les souffrances que j'ai ressentis tout au long de ce rêve qui m'avait l'air bien réel pourtant. Tout est si étrange que je ne sais plus exactement quoi penser. Pour Aiyanna, je me souviens qu'elle a souffert pendant des heures quand son élément est rentré en elle. J'ai vraiment peur de souffrir encore et encore et de finir comme notre pauvre cousine Lyfaëlle … elle qui n'a pas supporter la douleur de la révélation et qui a finit par périr.

◊ 752 mots ◊

Les yeux clos, l'esprit totalement hermétique à toute stimulation provenant de l'extérieur, la jeune étudiante dormait profondément en faisant un rêve des plus étrange. Si réel qu'elle avait l'impression de la vivre pleinement comme un moment de sa propre vie. La Révélation de sa cousine, leur réconciliation et la naissance d'une nouvelle amitié entre-elles. Comment ne pas y croire et y démêler l'illusion ? Peut-être était-ce trop beau, voilà le problème.
Son voisin de table commençant alors à secouer doucement sa camarade, celle-ci ne se réveillant malheureusement pas malgré tous ses efforts pour y parvenir. Ce dernier essayant de lui éviter les foudres du professeur. Fort heureusement, ce ne fut pas Katheleen qui en fit les frais, mais sa cousine Astrid qui dormait tout aussi profondément qu'elle. Claquant alors violemment un livre sur la table, le coup partit soudainement, tel un marteau sur une enclume en résonnant dans la classe entière. Celui-ci eut l'effet escompté en réveillant les deux jeunes filles, sortant en même temps de leur rêverie respective. Même dans la réalité, cet enseignant était des plus exécrables.

Surprise, Kathe se redressa brusquement d'un air totalement perdu. Elle se souvenait encore d'être avec sa cousine, dans l'infirmerie et d'un seul coup voilà qu'elle se retrouvait à nouveau dans salle de classe en plein cours de mathématiques. Clignant plusieurs fois des yeux et se pinçant l'avant-bras, la Lyrienne finit par se faire une raison. Tout cela était bien réel. Regardant ensuite autour d'elle, la jeune fille vit sa cousine se faisant sermonner par leur enseignant. Apparement, elle aussi devait s'être assoupie en plein cours et paraissait tout aussi perdue que la rouquine. Chose plutôt étrange sachant que les deux cousines se trouvaient réciproquement dans le rêve de l'une et l'autre. Avaient-elles vraiment fait la même songe, ou peut-être était-ce un aperçu de l'avenir ? L'adolescente s'interrogea longuement, mais aucune réponse ne lui vint à l'esprit. Cette étrange expérience se relevait bien trop mystique pour être élucidée. Croisant ensuite soudainement le regard d'Astrid, Kathe resta le temps d'un battement à fixer ses yeux avant de détourner aussitôt le regard, assez gênée malgré une récente réconciliation entre les deux jeunes filles. Baissant la tête, la rouquine garda le silence durant tout le temps restant du cours, perdue dans ses pensées et encore assez confuses malgré tout.

La sonnerie marquant la fin du cours résonna dans la salle de classe et tous les élèves commencèrent à ranger leurs affaires. Kathe en fit de même bien évidemment, tout en gardant les yeux rivés sur Astrid. Elle aurait voulue l'arrêter pour qu'elles puissent discuter toutes les deux de ce rêve si étrange et peut-être même lui avouer sa faute dans la mort de Théodore, mais sa cousine venait de partir tel un éclair la perdant ainsi de vue. Par ailleurs, elle se demanda si elle aurait-eut autant de courage que dans son rêve pour lui révélation sa part de responsabilité dans le meurtre de son petit frère. Soupirant doucement, l'adolescente rangea son dernier livre et quitta la pièce sans même un regard pour son camarade qui s'inquiétait de son état. Une fois dehors, Kathe jeta un regard de tous les côtés, mais elle ne vit aucune trace d'Astrid.

"Un souci ?"

Tournant la tête, la jeune fille vit son ami qui la fixait d'un air inquiet. Faisant alors signe que non, la jeune étudiante poursuivit en ajoutant.

"Tout va bien... Enfin je crois. J'aurais besoin de me reposer je pense, j'ai fait un rêve vraiment étrange."

N'insistant pas davantage, le garçon laissa sa camarade repartir en direction de son dortoir.

Une fois arrivée sur place, Kathe commença à ranger une nouvelle fois ses affaires, personnelles cette fois-ci, en prévision du prochain départ pour le continent. Les vacances scolaires étant imminentes et la Lyrienne n'avait vraiment pas envie de passer celles-ci à Basphel, d'autant plus que son compagnon devait mourir d'ennui sans elle à passer ses journées dans le chenil d'Extalia. Celui-ci lui manquant aussi terriblement, seul véritable
Finissant donc de se préparer, l'étudiante se précipita alors en direction du prochain transport. N'ayant par ailleurs aperçue aucune trace de sa cousine en chemin, la Lyrienne ne s'en inquiéta pourtant pas trop. En vacances elles aussi, les deux cousines allaient certainement se croiser un jour ou l'autre à la demeure familiale, peut-être que là-bas elles allaient pouvoir discuter toutes les deux.