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 [Q] Comment occuper l'ennui ? | Deccio

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Mar 12 Jan 2021, 18:01

Intrigue/ Objectif : S'ennuyant, Kathe fait appel à Deccio pour occuper son temps et aussi lui faire part de ses progrès depuis leur précédente rencontre.

___

Assise sur le rebord d'un muret, loin des nuisances de l'académie et à l'abri des enseignants qui auraient pu la surprendre en pleine école buissonnière, Kathe commença à allumer la cigarette qu'elle avait piquée à l'un de ses camarades ce matin. Nul besoin de briquet, levant un simple doigt, une petite flamme sortie alors du bout de son index pour venir ensuite griller le bout de sa cigarette. Tirant deux trois fois sur cette dernière, un long panache de fumée s'échappa alors d'entre les lèvres de l'adolescente en un long soupir de pures satisfactions.
Cela ne faisait pas longtemps que Kathe avait commencée à fumer, une simple curiosité au départ, mais à peine avait-elle essayée que celle-ci en fut aussitôt accro. Cette chaleur qui lui emplissait les poumons à chaque bouffée, c'était toujours autant un véritable bonheur, pour la Lyrienne de feu qu'elle était devenue désormais. Fort heureusement, cette fumée ne risquait pas de la détruire au fur et à mesure du temps, bien au contraire. Pouvant mettre sa main sans crainte au milieu des flammes et se plonger toute entière dans la lave en fusion d'un volcan, cela n'allait pas être les pauvres petites vapeurs de cigarette qui allait la mettre à mal. Et dans le cas contraire, elle n'aurait pas arrêté pour autant, cela lui donnait un air bien trop indépendant et rebelle parmi les autres élèves de l'académie.

Désormais allongée sur son parapet, à l'ombre de quelques arbres longeant ce dernier, la Lyrienne tira à nouveau sur sa cigarette avant de fermer les yeux et laisser celle-ci se consumer doucement entre ses doigts. Vivement quel puisse quitter cet enfer qu'était l'académie de Basphel. Voyager, parcourir et explorer le monde, vivre l'aventure et se faire ses propres expériences sans être limitée par qui ou quoique ce soit, et surtout pas ces professeurs et leurs maudits cours aussi barbant qu'inintéressant. La fugue semblait, parfois, être une option envisageable, mais Kathe ne s'y résignait toujours pas. Ses parents avaient beaux être déplorable à ses yeux, elle éprouvait encore une petite étincelle d'affection pour eux ainsi qu'aux membres les plus proches de sa famille. À cette réflexion, ses pensées allèrent aussitôt vers ses cousines et tout particulièrement Astrid, pour ne citer qu'elle. Malgré tout, la Lyrienne voulait rester assez proche d'eux, par peur de se voir être bannie voir totalement reniée, comme un point d'ancrage sécurisant et rassurant vers lequel se retourner, un foyer en somme. En attendant la fin de son année à Basphel, Kathe essayait de s'occuper comme elle le pouvait en séchant les cours, préférant aller s'entrainer en cachette, s'amuser avec ses autres camarades ou se détendre tranquillement comme elle le faisait actuellement.

Tirant une énième bouffée de sa cigarette, laissant la fumée s'insinuer dans chaque parcelle de son organisme, l'adolescente se laissa enivrer un instant par cette dernière avant de se rasseoir. Il fallait dire qu'elle commença à s'ennuyer fermement. Elle appréciait, bien entendu, les moments de calme et de repos, mais pas trop longtemps non plus. Il lui fallait un peu d'action et de mouvement. Diverses idées d'entrainement lui vinrent en tête, tous ceux-ci dans le but de se préparer au mieux pour le monde extérieur, cela afin d'être assez forte pour se débrouiller par ses propres moyens. Ses yeux s'agrandirent soudainement à cette pensée et une vieille aventure lui revint à l'esprit, celle d'une jeune fille et d'un Démon plein d'arrogance, mais aussi plein de charisme, tellement qu'il en faisait même gonfler ses muscles dessinés à la perfection. Elle se souvint aussi du pacte passé avec ce dernier, les liants tout deux jusqu'à ce que Kathe puisse devenir plus forte, avec ou sans sa magie nouvellement acquise. Une petite rencontre avec ce Démon risquait fort d'être enrichissant pour la jeune fille, bien plus que tous les entraînements qu'elle pouvait faire en solitaire. Mais restait encore à savoir comment le faire venir jusqu'ici. Peut-être qu'en pensant très fort ou en prononçant son nom. Quel était son nom déjà ? À peine eut-elle cette réflexion que le nom complet du Démon vint s'imposer dans son esprit. Deccio V. Araki. Kathe le répéta mentalement avant de l'évoquer à haute voix.

"Deccio V. Araki…"

Attendant un instant, il ne se passa absolument rien, peut-être fallait-il le répéter plusieurs fois, ce qu’elle fit.

"Deccio V. Araki !"

Toujours rien et Kathe commença doucement à s’énerver et des volutes de flammes à s’échapper de son corps. Elle le répéta de nouveau et beaucoup plus fort, même si elle doutait qu’en haussant le ton il puisse mieux l’entendre.

"Deccio V. Araki !!!"

Rajoutant ensuite quelques mots doux de sa connaissance, la Lyrienne rajouta :

"Ramène tes putains de fesse ici !"

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Mer 13 Jan 2021, 18:09

[Q] Comment occuper l'ennui ? | Deccio Zk12
« Viens, épaisse nuit, enveloppe-toi des plus sombres fumées de l'Enfer. »



Alors qu’une lame s’apprêta à mettre fin à la vie de quelqu’un en lui tranchant la carotide, une main l’interrompit en saisissant le poignet du bourreau dont il était question. Au bout de ce bras avisé, le Démon a la crinière blonde drapé d’une grande veste qui couvrait presque intégralement son corps. Son visage étant lui aussi partiellement dissimulé, seule sa voix discernable entre milles perça l’air.  « Laisse-le tranquille. Son heure n’est pas encore venue. » Le bourreau se rétracta aussitôt, sa tête penchée en avant par respect pour son employeur. La ferme se tenait plutôt bien, mais l’exigence de certains clients devait être privilégié au profit d’autres, moins haut placés sur le marché économique. Quand de telles commandes étaient passées, son implication dans l’équation revenait immédiatement à la hausse. Il était de son devoir de se présenter dans la structure afin de superviser les règles durement établies. L’homme devait s’assurer que rien ne soit laissé au hasard. Il y tenait sûrement plus qu’à sa propre vie. Les pas lourds et affirmés du Démon résonnèrent à travers toute la pièce aux côtés d’un serviteur qui ne le quitta pas d’une semelle. Du moins jusqu’à ce qu’ils débouchent devant un énorme bassin de sang. Ce dernier ayant la vertu d'améliorer considérablement les cellules de l'organisme, le blondinet avait demandé à l'expérimenter personnellement. Elle était essentielle à son programme de maintien.

Une fois dépossédé de tous ses biens, l’homme à la carrure d’athlète effleura les entailles parsemées sur son corps du bout des ongles ; elles n’avaient pas cicatrisé malgré le cours des évènements. Mais lorsqu'il s'immergea dans le bain, une impression de bien-être l’envahit immédiatement. C’était comme d’assimiler une quantité astronomique de super bons plats sans en subir l'écœurement. D’ailleurs, ses blessures se refermèrent en à peine quelques secondes. Levant son bras pour y notifier les effets euphorisants, cela dépassait ses attentes. Ça allait bien au-delà d’un simple soin prodigué par une magie quelconque. Prodigieux. Lorsqu’il quitta ces thermes vivifiants et qu’il enfila son pantalon, une drôle de sensation vint à son tour assombrir son esprit. Que se passait-il ? Ce mal n’avait rien à voir avec ses l'eau qui l'avait submergé. Ce qu’il subissait était davantage ancré en lui, comme si quelqu’un tentait désespérément de l'arracher à cette terre. Se tenant la tête des deux mains, un autre coup de marteau retentit dans son crâne. Et puis, comme si ça ne suffisait pas, il faillit perdre l’équilibre à pas moins de deux reprises avant d’être confronté à l’extérieur. Son corps avait quitté celui des Enfers pour atterrir à l’orée d’un bosquet au climat un peu plus frisquet. Il comprit immédiatement qui était le responsable de son évasion.

Ses yeux de prédateurs ne mirent pas longtemps pour rallier la silhouette de la coupable. « Franchement, on ne vous apprend pas la politesse dans cette putain d’école ? » Juché sur la branche d’un arbre pour une obscure raison, il reconnut facilement les lieux. Il était proche de Basphel, la tanière des érudits. En quoi l’étaient-ils ? Ça, personne ne le savait, eux y compris. Quoiqu’il en soit, il sauta de son perchoir avant d’entreprendre un coup de pied dans les airs. Ce bain l’avait tellement revigoré qu’il se sentait plus souple que jamais au préalable. Pieds nus sur le minéral, il rejoignit son invocatrice à l'autre bout du muret. Un Démon n’oubliait jamais les personnes qui concluaient un pacte avec eux, même si des siècles séparaient leur précédente entrevue. « Tu devrais t’adresser à moi avec plus de respect. Ou alors tu me prends pour ton larbin, mais dans ce cas ça risque de chauffer sévère. » Et cela n’avait aucun rapport avec les talents de pyromanes de la donzelle. En fait, le lien ne lui interdisait pas de la rouer de coups, car il ne s'appliquait qu'à un surpassement de soi de sa part. Si elle égarait un bras ou deux dans le processus, ça ne le concernait pas plus que ça.

Empoignant fermement le menton de Kathe qu’il suréleva légèrement pour qu’elle daigne le regarder convenablement dans les yeux, le Démon se pinça les lèvres avant de faire la moue. « Ôte-moi d’un doute, c’est moi ou t’es encore plus petite qu’avant ? » Il toucha ensuite ses épaules, puis ses bras. Enfin, il prit la liberté de palper l’ensemble sans se gêner. « Dis donc, il faut muscler tout ça, qu’est ce que t’as foutu durant tout ce temps ? C’est pas en jouant à saute-mouton avec tes petits camarades que tu progresseras, choupette. » Il tourna les talons, de sorte à lui exposer son dos. « Par contre ta poitrine est un peu plus volumineuse. Mais ça ne nous avance pas ses masses. » D’autant plus qu’ils ne pouvaient plus modifier les clauses du contrat. Ce dernier était inviolable, sauf pour le Monarque en personne. Lui faisant de nouveau face, le Démon se laissa tomber sur la pierre équarrie, ses paupières se fermant durant quelques instants. Il réfléchissait. Lorsqu’il les rouvrit, ses pupilles fixèrent intensément l’adolescente. « Si tu m’as fait venir, c’est certainement pour une bonne raison. Crache le morceau. » Attentif au moindre mouvement de ses lèvres, il s’attendait presque à ce qu’elle le surprenne. En tout cas, c’était dans son intérêt.


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Sam 16 Jan 2021, 10:56


Alors qu'elle venait déjà de répéter par trois fois le nom du Démon, la jeune fille commença à désespérer tout en se disant que ce soi-disant pacte devait être une vaste fumisterie. S'apprêtant donc à descendre de son muret, pour aller s'occuper à d'autres activités, une voix non loin retentit soudainement. Levant aussitôt la tête, Kathe en vit alors le propriétaire, reconnaissant sans mal ce dernier. Tout en esquissant un léger sourire narquois, la Lyrienne répliqua tandis que le Démon descendit de sa branche, effectuant au passage une petite cabriole de singe dont elle ne se soucia guère.

"Non ! Et même si on nous l'apprenait j'y serai certainement bonne dernière.
Et chez vous alors ? On ne vous apprend pas la ponctualité ?"

Désormais descendu de son perchoir, Kathe put voir plus clairement, et avec un certainement étonnement, que son invité n'avait pas un seul vêtement sur le corps. Ce qui ne changeait guère de son habitude. Par ailleurs, l'adolescente se demanda qu'elle pût être son activité avant qu'il ne réponde à son appel. Certainement quelque chose d'assez licencieux. Dans tous les cas, la jeune fille prit un malin plaisir à observer avec attention le moindre détail de son anatomie, cela sans la moindre gêne. Pourquoi s'en priver alors que le Démon possédait un corps à faire trembler même les Anges. S'approchant d'elle, celle-ci ne quitta pas le muret sur lequel elle était confortablement assise, n'esquissant même pas le moindre geste suite aux paroles de son interlocuteur. S'autorisant même un petit rire amusé suite à ces dernières. Il n'avait même pas idée à quel point cela risquerait de chauffer. Étreinte assez récemment par son élément, la magie brûlait littéralement en elle désormais. Mais cela, il n'allait pas tarder à la découvrir par lui-même.

Les yeux baissés, à fixer sur un point en particulier, la Lyrienne poussa soudainement un petit cri entre surprise et protestation. Son regard fut alors relevé sans ménagement afin de se fixer dans celui de Deccio qui l'observa attentivement, de la même façon qu'un médecin observant son patient. Grognant légèrement suite à la remarque du Démon, Kathe leva alors sa main pour repousser le bras de son interlocuteur. Mais ce dernier le retira pour passer aussitôt à la suite de son examen, se concentrant désormais sur le reste du corps de l'adolescente. Même si cela n'était guère désagréable, en un sens, la Lyrienne n'était pas du tout prête à se laisser faire aussi facilement. Protestant un peu plus, la jeune fille s'agita sur son muret en battant des bras et des jambes, avant de descendre de celui-ci pour faire face au Démon. Époussetant ensuite frénétiquement ses vêtements, elle croisa les bras sur sa poitrine, les sourcils froncés de colère devant si peu de savoir vivre de la part de cet homme et de ses mauvaises manières.

"Non mais ! J'te permets de venir me peloter comme ça ! T'as des yeux pour ça non ?"

Relevant alors le menton en un mouvement des plus hautains, elle poursuivit :

"Puis-je n'ai pas fait que jouer ! J'uis plus la même qu'avant, peut-être pas en muscle, mais ça tu ne l'as certainement même pas remarqué j'parie !"

Soupirant d'exaspération, l'adolescente se mit ensuite à observer le Démon du coin de l'œil. Décidément, il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre, mais Deccio avait au moins l'avantage du charme et d'être plutôt bien fichu physiquement. Mais peu lui importait pour le moment, car celui-ci lui demanda alors les raisons de son appel. La première des raisons qui lui vinrent aussitôt à l'esprit de la jeune fille fut l'ennui, mais le Démon l'aurait très certainement mal pris de s'être fait happer pour simplement tailler le bout de gras avec une adolescente. Mais la seconde raison était bien plus intéressante et lucrative pour tous les deux. Subitement, un léger sourire narquois se dessina alors sur le visage de la Lyrienne, tandis qu'elle frotta ses mains entre elles, l'air de rien. Kathe n'allait pas tarder à lui montrer, à qu'elle point elle n'était aussi faible physiquement qu'il le pensait.
Se trouvant être à portée du Démon, mais aussi à sa taille, celui-ci étant à genoux, l'adolescente commença à serrer son poing et à charger ce dernier de magie afin d'augmenter considérablement sa force physique.

"Eh bien oui, j'avais une bonne raison. Je pensais qu'on aurait pu..."

Se mettant en positon, poing complètement chargé, Kathe profita de l'effet de surprise et envoya alors celui-ci en plein dans l'abdomen de Deccio, il ne fallait quand même pas abimer son joli minois. Cela allait largement compenser pour toutes les fois où il l'avait traité d'idiote et peloté sans ménagement.

"...Prendre un coup !!!"

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Dim 17 Jan 2021, 15:45

[Q] Comment occuper l'ennui ? | Deccio Zk12
« Viens, épaisse nuit, enveloppe-toi des plus sombres fumées de l'Enfer. »



Le changement dont elle parlait devait forcément provenir de son tempérament. Ses propos n’étaient plus aussi candides que lors de leurs premières rencontres. La façon avec laquelle elle s’adressait à lui rappelait le comportement de certaines tigresses qu’il eût côtoyé par le passé. C’est vrai que sa prise de maturité sautait aux yeux, de quoi en attendre encore plus de part. « T’es différente, je serais de mauvaise foi si je le niais. En plus t’es bien foutu, c’est pourquoi j'me suis pas privé. Il se trouve que je suis plus doué avec mes mains qu’avec mes yeux. Tu veux une démonstration ? » Deccio lui fit un clin d’œil malicieux, narguant la demoiselle comme il savait si bien le faire. Malgré la séparation qui avait conduit les individus à ne pas se fréquenter durant une longue période, taquiner son élève le rendait toujours aussi jouasse. Il raffolait d’autant plus des réactions tonitruantes qu’il parvenait à déclencher grâce à sa loquacité proverbiale. Bien que changée psychologiquement, elle conservait pourtant la même impétuosité. Tant mieux, car c’était sans doute le carcan de sa personnalité qu’il appréciait le plus, séquelle des vibrations qu’il ressentit au moment exact où elle jeta son poing dans son ventre.

Sans la présence de sa structure abdominale fièrement acquise, le Démon aurait certainement souffert le martyre. Néanmoins, en contractant ses muscles au bon moment, il réduisit considérablement l’importance de la douleur. De plus, il riposta immédiatement en se penchant en avant, de sorte à lui enfoncer son crâne en plein milieu de la figure. Profitant pleinement de l’ouverture que lui permit son approche frontale, il se redressa, puis se glissa avec une souplesse reptilienne dans le dos de son adversaire. Par le biais d’une technique d’immobilisation, il mit fin à cet échange, certes bref, mais très instructif. « Belle tentative. Cela étant, il est encore trop tôt pour te soustraire de mes enseignements. Te voilà rassurée, j’imagine ? Quelque chose me dit que tu es heureuse de me revoir. Très heureuse même. » La position dans laquelle il se tenait ainsi que l’angle de vue était on ne peut plus parfaits pour combler ses mirettes. Capturant l’instant de beauté que lui conféra la nature, il ne se rétracta que quelques secondes plus tard afin de la laisser respirer. Avant de l’éduquer dans les règles de l’art, Deccio devait d’abord s’occuper d’un problème mineur, mais non pour le moins préoccupant ; son accoutrement. Même si l’exhibitionnisme dictait la plupart de ses journées, l’aisance et la bienséance ne seraient pas contre de supporter davantage de tissus. Fort bien, il disposait du pouvoir idéal pour ça. D’un claquement de doigts, un textile naquit à partir de ses chevilles jusqu’à ses épaules, celui-ci s’éveillant juste assez pour recouvrir sa peau d’une fine couche de vêtements adaptés à l’ampleur de ses essors.

Désormais habillé, il étira ses muscles dans le but de valider son choix. Bien, ils pouvaient reprendre. « Pas trop déçue, j’espère ? Au lieu de m’attaquer comme une sauvage, tu aurais pu te régaler en abusant de mon corps sans défense. Dommage, on ne profite jamais deux fois d’une même chance. » Et une autre invective de plus en son honneur. Espiègle jusqu’au bout, le Démon marcha avec désinvolture en direction de la Lyrienne, le sourire jusqu’aux lèvres. Il s'agglutina quasiment à elle, plaquant son front sur le sien. « Tu veux toujours m’en coller une, hm ? À moins que tu préfères m’embarquer dans la forêt pour faire des bêtises. Ah non, excuse-moi, je sais combien tu tiens à m’affronter. Très bien. » Reculant de quelques pas histoire de garantir une distance adéquate, le Démon se mit en position, aussi bien prêt à se défendre qu’à passer à l’attaque. « C’est quand tu veux. Mais prends garde cette fois, car celui qui l’emportera aura le droit de donner un gage au perdant. Et ne t’attends surtout pas à ce que je te préserve. Ni pour le gage ni pour la déculottée que tu vas te prendre. » Elle pouvait lui faire confiance sur ce point, après tout, elle commençait à le connaître de mieux en mieux. Cassant sa posture, il porta finalement un poing à sa taille, le second sous son menton. « En revanche, tu peux aussi renoncer et me présenter tes excuses. Je les accepterais volontiers. » Puisqu’elle avait pris la décision de l’invoquer en sachant ce qu’elle encourait, elle n’avait d’autre choix que de se plier à ses règles ou bien mourir. Enfin, si on excluait la troisième option.




766 mots | Post II
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Mer 20 Jan 2021, 22:29


Envoyant, de toutes ses forces, son poing contre l'abdomen du Démon, la jeune fille eut un large sourire, l'air des plus enjouées, lorsqu'elle sentit ses phalanges percuter le corps de ce dernier. Hélas, cette joie se mua subitement en une figure assez étonnée, lorsque l'homme ne broncha nullement sous le coup et que son poing se confronta à un véritable mur de muscle, totalement impénétrable, tellement que la Lyrienne s'en fit mal aux doigts. Mais celle-ci n'eut pas le temps de s'en soucier plus avant, car déjà le Démon vint répliquer à la suite de l'assaut surprise ratée de son invocatrice. Son crâne percuta alors le front de cette dernière, en plein entre ses sourcils. Le coup assomma brièvement l'adolescente qui, d'ailleurs, n'eut même pas le temps de réagir tellement son adversaire fut d'une rapidité des plus déconcertantes. À peine le temps de ressentir la douleur, que le Démon venait déjà de se faufiler dans son dos, tout en l'immobilisant par la suite.
Totalement paralysée, la jeune fille tenta tant bien que mal de se dégager de la prise de son opposant. Hélas sans grand résultat, lui faisant bien plus mal qu'autre chose à chacune de ses tentatives. Ses yeux se mirent alors à briller d'une lueur mauvaise, chargée de colère, tandis qu'elle répliqua aux paroles du Démon.
"Tsss ! Rassurée ? Vraiment ? Qui serait rassuré de côtoyer un pervers exhibitionniste ? Et puis, je serais surtout heureuse lorsque je t'aurais fait mordre la poussière, Deccio !"
Son interlocuteur avait beau être des plus charmants et séduisants, quand il le voulait bien, mais il n'en restait pas moins absolument exécrable la majeure partie du temps. Cherchant alors désespérément un moyen d'échapper à son étreinte, afin de repartir à l'assaut pour lui montrer qu'elle n'était pas l'une de ses filles faciles, Kathe n'eut pas à réfléchir bien longtemps, car celui-ci la relâcha finalement.
S'éloignant alors de plusieurs pas en se tenant la tête, essayant de faire cesser cette douleur lancinante dans son crâne, la Lyrienne fit de nouveau face à son adversaire.

Des habits ceignaient désormais son corps, cachant ainsi sa nudité aux yeux des plus bienséants, même si dans ce petit coin de verdure de l'académie, et à une telle heure de la journée, rare étaient ceux pouvant le surprendre dans sa tenue d'Adam. Le regard noir devant les invectives de l'homme, Kathe l'observa un instant avant de répliquer aussi sec avec toujours un petit rictus sur ses lèvres.
"Et toi alors ? Pas trop déçu de ne plus pouvoir choquer les mœurs des pauvres petites étudiantes ?"
L'intéressé s'approcha alors de l'étudiante du charbon, qui se mit aussitôt en garde, prête à le frapper à nouveau. Mais de par son hésitation, ne sachant pas si le Démon allait riposter, celui-ci eut tout le loisir de venir se coller contre elle, tissus contre tissus, front contre front. Pendant un instant, sentant son souffle contre sa peau, le cœur de la Lyrienne se mit à aussitôt à battre la chamade et ses joues prirent une teinte cramoisie. Cette soudaine proximité mettait ses hormones en ébullition, mais celle-ci résista en serrant dents et poings afin de ne pas céder à ses instincts primaires. L'excitation était tout aussi forte que celle du combat, mais fort heureusement, Deccio ne tarda pas à faire marche arrière pour se mettre en garde, laissant à la jeune Lyrienne le temps de pousser un long et profond soupir de soulagement, avant d'entrer à son tour en une posture de combat.
"Viens donc ! Et pour toi aussi, ne t'attends pas à me battre aussi facilement que tu le penses !"
Sur ces belles paroles, le Démon fut le premier à lancer ces nouvelles hostilités entre les deux adversaires. Un premier coup à la taille, que la Kathe put parer en faisant barrage de son bras et sa jambe. Mais le deuxième, elle ne le vit pas venir, lui arrivant droit sous le menton. Ce qui la fit se renverser en arrière et tomber à terre. De sa position, son ennemi put alors voir sans le moindre mal sous la jupe de l'étudiante. Cette dernière prit par ailleurs un peu de temps pour se relever, quelque peu sonnée par ce violent échange. Finalement sur pied, Kathe expulsa en toute délicatesse un immonde crachat sur le sol, s'essuya la bouche d'un revers de la main par la suite.
"Des excuses ?! Même aux portes de la mort je ne t'en donnerais aucune !"
Pas question de lui donner ce qu'il désirait, elle n'allait certainement pas lui faire ce plaisir. D'ailleurs, elle n'allait pas se retenir non plus, quitte à épuiser toutes ses forces jusqu'à en mourir.

Concentrant toute la rage et la colère, enfouie au plus profond de son être, contre Deccio, contre ses parents, contre elle-même et sa propre faiblesse. En un cri furieux, Kathe laissa alors exploser l'ensemble qui se manifesta aussitôt sous la forme d'un véritable torrent de flamme, celui-ci venant lécher la moindre parcelle de son corps, ses cheveux et de ses vêtements, qui ne tardèrent pas à finir en cendres. La jeune Telebe utilisait bien trop de magie, plus que ce que lui imposait ses propres limites, mais à ce stade elle s'en fichait royalement.
Chargeant ensuite un condensé de feu entre ses mains, la Lyrienne envoya alors les deux projectiles en direction de son adversaire tout en chargeant droit sur ce dernier. Arrivant au contact, l'adolescente cracha à ce moment un torrent de flamme sur le Démon, créant ainsi un véritable mur de feu, tout en se déportant d'un côté pour l'attaquer sur le flanc. D'un chassé du pied, elle lança celui-ci droit dans les côtés de son opposant avec toute la violence dont elle était capable.
Malheureusement, Kathe n'allait guère pouvoir maintenir ce rythme très longtemps, déjà les flammes de son corps commençaient doucement à s'amenuiser.

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Ven 22 Jan 2021, 16:44

[Q] Comment occuper l'ennui ? | Deccio Zk12
« Viens, épaisse nuit, enveloppe-toi des plus sombres fumées de l'Enfer. »



Allons bon, il se moquait d’elle, mais il reconnaissait malgré tout son implication dans le combat. Difficile de prétendre que c’était grâce à lui, car il n’avait pas servi à grand-chose depuis leur compromis. Il prenait davantage de temps pour la tourner en dérision que pour lui inculquer ce qu’on lui avait enseigné lors de son pèlerinage. Toutefois, il peinait à garder son sérieux à ses côtés. Elle réagissait tellement promptement à ses remarques que ce jeu l’amusait beaucoup. Après tout, lui aussi ressentait parfois le besoin de se changer les idées. Le poing contre sa joue, c’est dans cette optique de la taquiner qu’il répondit à sa question avec un large sourire avant de la tourner à son avantage. « Pas vraiment. Les étudiantes c’est pas trop mon truc, elles manquent souvent d’expériences et sont très maladroites. Un peu comme toi. En parlant de ça, tu as un petit copain, Kathe ? Tu dois sûrement faire tourner la tête de beaucoup de garçons. C’est pas très gentil de jouer avec leurs cœurs. » Évidemment, il ironisait sur son propre sort, conscient qu’il jouait sur beaucoup de tableaux sans jamais approfondir ses relations. Sans doute car il se fichait éperdument de tout ça. De plus, la voir ainsi prête à sacrifier sa future carrière pour le simple fait de ne pas renoncer devant ses invectives relevait presque autant de la bêtise que de la bravoure. Une leçon s’imposait, et ça tombait à pic puisqu’il était justement chauffé à bloc pour endosser son rôle de professeur.

Si les premiers échanges avaient pour vocation de se jauger mutuellement, sa vision périphérique l’empêcha toutefois de voir l’une des frappes émerger par son flanc. Repoussé, il se réceptionna néanmoins en exécutant une brillante acrobatie. « Oh. Tu n’es plus la petite fille avec qui j’ai signé un pacte. Tu n’as plus besoin de moi, je m’en vais. » Feignant sa retraite en faisant volte-face, le Démon tourna la tête à mi-chemin. « Non, je déconne. » Assouplissant ses muscles en prêtant attention à la variation de température ambiante, Deccio se mit en position, les poings placés stratégiquement. « Je vais te battre à mains nu, sans mes pouvoirs. Tu sais pourquoi ? Parce que j’en ai pas besoin contre toi. » Et aussi parce qu’il était plus redoutable au corps à corps qu’à distance, mais ça, elle l’ignorait. Se jetant droit sur elle, le maître des arts martiaux changea rapidement de cap à mesure de ses enjambées. Feignant de franchir l’angle mort pour la tromper, le Vil renonça au dernier moment pour lui faire face. En engageant une posture qui rappelait celle d’un danseur dans toute sa splendeur, ses coups fusèrent à une vitesse ahurissante sur le corps démuni de la demoiselle sans prêter attention aux flammes qui rongèrent sa chair. Épris d’un rire malsain qui témoignait de l’entrain de l’homme à son paroxysme, ce dernier délivra un ultime coup de pied dans les côtes de la rouquine. Enfin, au lieu de l’enlaidir en couvrant son faciès d’hématomes, il se contenta d’une pichenette sur le nez. « Échec et mat pour la Lyrienne. Repose-toi, maintenant. C’est un ordre. » Secouant ses phalanges pour atténuer l'inflammation, l'homme se rapprocha de l’arbre sur lequel il était perché plus tôt pour les enfoncer dans le tronc, découlant l’effondrement de quelques feuilles qu’il captura aussitôt avec ses mains. Toutes sans exception furent coincés entre ses doigts. « Un entraînement basique, mais qui te permettra de progresser si tu le pratiques tous les jours jusqu’à ce que tu sois capable de toutes les saisir machinalement. » Les lâchant, il grimpa sur une corniche, observant l’horizon. « Tu tiens vraiment à progresser ? Alors, retourne à Basphel et ramène-moi la tête de tes petits camarades. Il n’y a que comme ça que tu pourras me surpasser. » Une légère brise caressa son visage, secouant sa crinière blonde qui couvrit ses yeux.

Le silence s’imposa durant une bonne dizaine de secondes avant qu’un sourire ne peigne ses lèvres. « Hé hé, je plaisante. Fais pas cette tête. » Passant de l’autre côté du muret, l’homme descendit la pente. « J’ai une meilleure idée. Si tu tiens tant à effleurer mon niveau, il va falloir me suivre. Au sens propre comme au sens figuré. » Pointant son index en face de lui, il désigna un immense arbre esseulé au loin. « Si tu me rattrapes avant que je l’atteigne, tu l’emporteras et le gage sera effectif. Si j’y arrive sans que tu m’aies touché, et bien… Je te sèmerais pour de bon. Du coup, à la prochaine. » Un sport amusant en plus de l’astreindre à un précieux entraînement. La technique était une chose, mais qu’en était-il du reste de ses capacités ? Rien de mieux que le jeu du chat et de la souris pour arbitrer ses progrès. Enfin, encore fallait-il qu’elle pût l’atteindre, car Deccio donnait toujours son maximum, et pour confirmation de sa volonté, sa course déjà enclenchée. D’ores et déjà engagé dans les bois, le côté simiesque du Démon ressurgit aussitôt, ce dernier se balançant aux branches avec une souplesse féline tandis qu’il prit une brusque accélération en s’appuyant contre les troncs. Le massif forestier n’avait aucun secret pour lui puisqu’il le pratiquait régulièrement. Ce qu’il connaissait moins, c’étaient les lieux en question, si bien qu’au bout d’un moment il s’arrêta, complètement paumé au milieu de nulle part. « Et merde. » Alerté par le son d’un craquement qui se manifesta dans son dos, le blond se retourna.



914 mots | Post III
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Dim 24 Jan 2021, 18:48


Telle une petite furie nimbée de flamme, la Lyrienne avait redoublée d'effort et d'énergie, aidée de sa magie fétiche, pour parvenir enfin à toucher le Démon. Cela n'eut guère l'effet dévastateur qu'elle escomptait, mais réussir à frapper ce maudit diablotin en plein combat relevait presque de l'exploit pour la jeune fille. Ce fut avec un petit sourire assez satisfait qu'elle le vit voler, avant de se réceptionner en l'une de ses maudites pirouette, indemne comme si de rien n'était. Ceci fit voler ce même sourire en éclat, d'autant qu'il continua à nouveau de se moquer d'elle. Ce qui avait le don de l'énerver au plus haut point comme c'était le cas en ce moment même. Ne prenant même plus le temps de répondre à ses invectives, Kathe n'avait qu'une seule idée en tête : Retourner se battre, encore et encore jusqu'à effacer cette maudite expression de son visage. Hélas, ses forces commençaient considérablement à lui manquer et à diminuer. Continuer de faire face à son adversaire risquait fort d'être impossible, mais serrant les dents, la Lyrienne continua malgré tout de maintenir l'aura de flamme se dégageant de son corps.
Chargeant, Deccio passa enfin à l'attaque. Les muscles de la jeune fille se contractèrent aussitôt, se préparant à l'impact, en le voyant foncer sur elle. Feintant d'un côté, elle protégea aussitôt ce dernier, mais le Démon était bien plus malin qu'elle et profita de cette ouverture pour s'y engouffrer et la ruer de coups. Le feu qui l'entourait atténuait en partie les dégâts, en se régénérant avec celui-ci, mais chaque impact était un véritable déluge de cris et de douleur se répercutant dans tout son être.
Finalement, son adversaire mit fin à son calvaire en une simple pichenette, avant que l'adolescente ne s'écroule au sol, n'ayant guère besoin d'ordre pour cela. Ses dernières flammes se consumèrent, sa peau les absorbant, afin de guérir ses blessures qui auraient pu être bien plus grave sans l'aide de son Qyndily Mantris. Kathe gisait ainsi à terre, ses vêtements à moitié calcinés.

D'un gémissement plaintif la Lyrienne tenta de se relever, mais bien trop exténuée pour y parvenir elle se contenta alors à rester allongée, le regard tourné vers Deccio. Un regard chargé de hargne, promesse d'une vengeance certaine, tandis que ce dernier faisant démonstration de réflexes et d'une dextérité fortement remarquable. Cela impressionna bien entendue l'adolescente, mais celle-ci retentit aussi un fort sentiment d'humiliation devant autant de maîtrise. Serrant les dents, une douleur lancinante dans ses côtes vint soudainement lui faire lâcher une longue quinte de toux, qui ne fit qu'accentuer la douleur. Alors que cette dernière sembla se calmer, l'adolescente leva de nouveau la tête en direction du Démon, perché dans un arbre, qui lui intima de ramener la tête de l'un de ses camarades de l'académie. Les yeux de Kathe s'arrondir entre la stupeur et l'incompréhension, ne sachant pas si elle avait bien entendu ou s'il était sérieux dans ses propos. Tentant de se lever de nouveau, elle n'y arriva malheureusement pas, même si un certain progrès put être noté dans sa tentative. Baisant ensuite les yeux en entendant que Deccio ne faisait que blaguer, une blague de très mauvais goût certes, mais cela fit lâcher un profond soupirant de soulagement à la jeune fille. Rassurée de ne pas avoir à aller tuer l'un des siens, ces dernières ne l'avaient absolument pas mérité et elle risquait fort d'y passer à son tour en faisant cela. À cela, le Démon lui proposa alors une alternative qui allait consister à le rattraper ou à le toucher avant qu'il n'atteigne un arbre qu'il désigna d'un geste du doigt. À peine avait-il annoncé les règles du jeu qu'il s'éloigna tel une flèche vers sa destination. La Lyrienne soupira de nouveau, encore épris de douleur.

Désormais sur pied, la Lyrienne trottina à travers les bois de Basphel, trop affaiblie pour espérer aller plus vite que cela. Elle avait d'ailleurs perdu le Démon de vue, celle-ci voyait l'arbre désigné par ce dernier, mais pas le petit diablotin qui aurait déjà dû l'atteindre au vu de sa rapidité.
Les deux mots qui résonnèrent à ses oreilles alerta soudainement l'adolescente. Son regard se braqua aussitôt dans cette direction et elle vit alors Deccio, l'air totalement désorienté. Pouffant de rire devant sa mine et tout en s'approchant de lui, la jeune fille lui adressa la parole.
"Alors le macaque, on s'est perdu ? L'arbre il est par là-bas si tu cherches ton chemin !"
Elle lui montra une direction du pouce, tout sauf la bonne bien entendu, tandis qu'elle continua de s'approcher de lui avec une main tendue dans sa direction. Le Démon pouvait penser qu'elle chercha à le toucher, mais la Lyrienne usa d'une petite once de magie retrouvée. Faisant ainsi flotter une petite branche dans le dos du bipède afin de lui cogner l'arrière du crâne. La branche était bien trop fine et légère pour le blesser d'une quelconque façon, mais certainement assez pour le surprendre.
Après tout, les règles ne précisait ni comment ni avec quoi il devait être touché.

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Mar 26 Jan 2021, 22:22

[Q] Comment occuper l'ennui ? | Deccio Zk12
« Viens, épaisse nuit, enveloppe-toi des plus sombres fumées de l'Enfer. »



La prochaine fois qu’il tiendrait un pari aussi insensé, il envisagerait de le faire en toute connaissance de cause quelque part où il était sûr de pouvoir lui arracher la victoire. Sa déroute fut concrète à partir du moment où une branche se brisa sur sa nuque ; une plaisanterie douteuse résultant de l’humour de la Lyrienne. Le rire gras, il admettait volontiers sa défaite plus que sa bêtise. « Bravo Kathe. La chance est un facteur qui intervient dans tous les jeux après tout. Pour le coup, elle a décidé d’être à tes côtés. » À vrai dire, il était plutôt soulagé de cette conclusion, car de cette façon, il aurait l’occasion de la sermonner à de maintes reprises et de la pousser dans ses retranchements. Il n’était pas près de la lâcher, pour la simple raison qu’elle jouissait du statut de premier disciple. Il assumerait son rôle jusqu’au bout, ça, elle pouvait s’en assurer. Mu d’un aplomb à toute épreuve, le Démon propulsa sa lame devant lui à la seconde où il sentit une présence à proximité. Le couteau s’enfonça net dans la chair d’un sanglier, qui n’eut guère le temps de souffrir, son point vital ayant été atteint. Soulevant la carcasse du gibier au-dessus de son buste, il examina minutieusement ses dents avant d’arracher l’une d’entre elles. Il palpa ensuite les membres postérieurs de l’animal, son abdomen et l’ensemble de sa gueule. De plus, il ôta la dague. En second lieu, il projeta ce dernier dans les ronciers, prétextant un comportement tout à fait usuel. Ne donnant aucune raison sur son étrange attitude, le Démon renifla l’air environnant, suite de quoi il retourna son attention sur la principale actrice de son vagabondage.

Il avait envie d’en savoir davantage sur elle, puisque ce n’est qu’en perçant tous ses secrets qu’il pourrait lui fournir la meilleure aide possible. D’une démarche assurée, il s’approcha de l’incandescente, ses doigts venant cueillir les siens. « Dis-moi, Kathe. Jusqu’où serait-tu prête à aller dans le seul but de me tuer ? En as-tu seulement la volonté, comme celle que j’ai eue en abattant cet animal de sang-froid ? » Lentement, il déplia ses doigts pour y déposer le couteau dans sa paume. Puis il les resserra de nouveau, un à un, avec la même nonchalance dans le mouvement. Il fallait qu’elle s’imprègne de la sensation de cette arme, qu’elle épouse la forme du manche afin de ne faire plus qu’un avec le tout. « Ton arme n’est qu’une extension de toi-même. Si tu l’égares, tu y perds également ta vie. Ne renonce à lui en aucun cas, même si tu te situes aux portes de la mort. Considère qu’elle est étroitement connectée à ton âme. » La théorie laissait toujours place à la pratique, c’est pourquoi Deccio lui écrasa immédiatement les phalanges avant de lui porter un coup de poing dans l’estomac. Évidemment, elle tomba à terre en lâchant le couteau ; réflexe jusqu’ici naturel. Loin d’en rester là, il réitéra l’expérience en la replaçant de la même façon, à la différence qu’il mit de côté ses coups bas habituels. Physiquement touché par leurs combats précédents, le Démon cherchait à présent à l’atteindre psychologiquement.

Ses nerfs à vif, c’est à partir de ce moment qu’il attribuerait une note à sa prestation. Doucement, il stabilisa la pointe saillante contre son propre thorax, forçant la jeune fille à enfoncer davantage celle-ci pour y faire surgir une infime quantité de sang. « J’ai cru comprendre que tu étais déterminé à en finir avec moi, alors vas-y. Qu’est-ce que tu attends ? C’est ta première fois, hm ? Comptes-tu encore me décevoir ? » Se penchant de sorte à lui délivrer ses plus belles expressions faciales, le Vil appliqua de nouveau une pression sur le manche, le métal se logeant un peu plus profondément dans sa chair, ce qui occasionna une vive douleur reflétée par l’ensemble de sa mâchoire qui se crispait. « Allez, tu y es presque ! Ton premier meurtre te procurera l’extase dont tu rêves tant. » Lui se rappelait sa première victime comme si c’était hier. Ce hurlement déchirant dans l’obscurité, le crâne fendu accompagné d’une abondante effusion de sang, synonyme de l’émancipation d’un jeune garçon faisant ses premiers pas dans sa vie d’adulte. Kathe était sur le point de découvrir l’étendue de cette croissance. Du moins, elle aurait dû y consentir si le destin n’en avait pas décidé autrement, nimbant les deux individus d’un voile lumineux qui les effaça progressivement de ce relief forestier pour les traîner ailleurs, vers une destination qui changerait radicalement l’ambiance qu’ils venaient de quitter.



792 mots | Post IV Du coup je te laisse commencer la partie 2 à Boraür [Q] Comment occuper l'ennui ? | Deccio 1628
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