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 [Event Top Sites] - Thogii

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
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◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Mar 30 Juin 2020, 09:20

Thogii



C'est Réprouvé, c'est un peu cru o/




« Erza ! » La Reine releva la tête. Elle était chez elle, les bottes sur la table, à se curer les dents avec un petit couteau de poche. Elle réfléchissait. Contrairement à tous ces péteux qui avaient besoin de centaine de documents à la con pour se sentir en sécurité, elle, elle avait tout dans la tête. Le papier, ça servait à allumer la cheminée. « Qu’est-ce que t’as Brii, t’as avalé une queue de Goled ? » demanda-t-elle, en ricanant. Néanmoins, elle se rendit vite compte que quelque chose était en train de se produire. « Erza ! » « Oui bon, respire, ça va aller. » grogna la blonde. « Il a des plumes noires ! » « Ouais… et ? » L’Impératrice des Deux Rives commençait à s’impatienter. Elle devait prendre une décision sur ce traître d’Atthirari. Il avait beau être bien membré, ça ne l’amadouait pas pour autant. Son mari aussi l’était et, au lit, d’après ses statistiques personnelles, les Déchus étaient un cran au-dessus. Elle n’allait pas le crier dans toutes les chaumières mais c’était ça : les Anges, tout en bas, les Réprouvés en haut et les Déchus au sommet, grâce à leur insupportable magie. Les Démons étaient sympas aussi mais les proportions étaient souvent hors de la portée de la plupart des autres races. En tant que Réprouvée, habituée à une taille plus que raisonnable chez les hommes, ça passait crème, mais elle n’aurait pas voulu être une petite Ygdraë ou une Magicienne là au mauvais endroit, au mauvais moment. Les Goleds restaient les mieux pourvus – et les plus meurtriers pendant l’acte, en plus d’être dégueulasses – d’où sa blague à l’attention de Brii. « Non Erza il… Ses ailes, elles sont bicolores ! » La Reine resta paralysée une demi-seconde avant de se relever d’un bond qui fit trembler le parquet du sol. « Impossible ! » dit-elle, en avançant à grandes enjambées vers la porte, suivie de Brii, bien plus fluette. La Réprouvée guida la Reine jusqu’à la maison des heureux parents. Erza était en train de penser que c’était impossible. Le combat n’avait eu lieu qu’un mois auparavant. Elle savait comment marchait le Cycle, les grands principes du moins… Si c’était ce à quoi elle pensait, il aurait fallu attendre d’autres conceptions. Les enfants se faisaient rares ces derniers temps, en plus de ça. Pourtant, lorsqu’elle arriva sur place et qu’elle examina le bambin, elle se retrouva devant l’inéluctable : il avait deux ailes, une blanche et une noire, toutes les deux plumées mais bien bicolores. « Merde… Putain… » articula-t-elle, ne sachant comment réagir autrement. Leur malédiction avait été levée. Un Réprouvé était né.





« Mouais. » fit Erza. Atthirari sourit. « Nous sommes dans un moment historique de notre évolution, Erza. Stenfek essaye de s’ouvrir au reste des Terres. Je pense que c’est important que nous puissions entendre ce que les autres peuples ont à dire. » « Mouais. » Elle n’était toujours pas convaincue mais, au moins, elle avait arrêté de traiter les autres à grands cris, en recréant à elle toute seule le dictionnaire Zul’Dov en y incorporant des centaines de nouvelles insultes, toutes plus fleuries les unes que les autres. « Ces enfants, qui sont des Réprouvés, méritent de vivre dans un monde où les tensions entre les leur seront apaisées. Nous ne pouvons pas décider pour le peuple entier. Ce serait bien que ce dernier s’exprime et que les étrangers viennent nourrir le débat, en apportant un point de vue extérieur. » « Mouais. De toute façon, ce n’est pas comme si tu décidais, Atthirari. » « Je suis une figure importante à Stenfek. » « Peut-être mais tu n’es même pas Thur. » « Les gens me considèrent comme ton égal, Erza. » « On verra si tu seras encore mon égal lorsque je t’aurai tranché la tête, du con. » Elle ricana. « T’es peut-être un grand guerrier, mais je connais une étrangère qui est bien plus efficace et forte que toi. Je préférerais voir sa tête à elle entre mes cuisses, plutôt que la tienne. Tu me rappelles à quel point les Réprouvés de Stenfek sont des péteux, quand je te vois. » Il but sa bière, un sourire étrange sur les lèvres. Il savait qu’elle allait céder. Elle grognait beaucoup mais il était convaincu qu’elle trouvait son idée intéressante. En plus de ça, stratégiquement parlant, ça permettrait de voir un peu qui se positionnait pour qui et pourquoi. « Ça te dirait de faire un enfant avec moi ? » demanda-t-il soudainement. Erza recracha sa propre bière. Ça gicla jusqu’à l’autre bout de la pièce.

Quelques jours plus tard, le quartier diplomatique de Stenfek avait été redécoré, de façon à accueillir une grande estrade. Il fallait que tout le monde puisse entendre ce qu’auraient à dire les représentants des différents peuples. En parallèle, des festins se tiendraient dans la ville. Des espaces de duel avaient été créés. Il s’agissait de faire s’affronter les peuples dans des tournois amicaux et sans magie. Nul doute que ça dégénérerait un peu mais la bière et la charcuterie seraient là pour apaiser tout ça. Les rares Bicornes de Stenfek se trouvaient à présent dans une sorte de parc. Les plus courageux pourraient se frotter à ces bêtes, en essayant de rester dessus le plus longtemps possible sans blesser l’animal. Même Erza finissait par mordre la poussière.





Un petit sourire amusé trônait sur les lèvres de Judicaël Halloy. Il se déplaça, observant le petit groupe qu’il allait bientôt partir à Stenfek. « Vous logerez dans l’ambassade magicienne. Les agents diplomatiques se chargeront de faire le discours mais tout le monde pourra, bien entendu, participer. Si vous avez envie de vous y essayer les plus jeunes, n’hésitez pas. » Il avait glissé son regard sur deux étudiants qui se trouvaient là. Il devait les impressionner légèrement. Le roux s’abstint néanmoins de toute blague. Il aimait bien dire des choses fausses ou provocantes sur un ton sérieux afin d’apprécier les réactions, avant de rire en avouant plaisanter. Pas aujourd’hui. « La Reine a tenu à ce que nous adoptions une position mitigée mais qui ira dans le sens d’une scission si la situation actuelle n’est pas tenable. Les Magiciens sont contre une guerre civile ou n’importe quoi qui pourrait compromettre la paix. Nous appuierons donc le fait qu’il vaut mieux rester soudé mais que, si ce n’est pas possible, il vaut mieux coopérer pour que Stenfek puisse se détacher de Lumnaar’Yuvon progressivement, au fil du temps, le temps pour la capitale de préparer tranquillement son départ. Il leur faudra développer l’agriculture ainsi que leur artisanat et ça prendra quelques lunes. Le peuple des Magiciens est favorable à une coopération si jamais ils ont besoin de nos services, afin de les aider. Nos connaissances en riziculture pourraient leur être favorables. En tout cas, nous serons là s’ils en font la demande, sans nous imposer pour autant. » Il sourit. « Des questions ? » Il attendit. « Non ? Parfait ! Nous allons donc aller à la gare afin de nous rendre à Stenfek. »

Position des Magiciens : Pour l'indépendance si ça peut aider à conserver la paix. Possibilité d'aide magicienne si les Réprouvés la désirent.




Mathias Taïmon frappa son poing sur la table. Il était hors de lui et sa deuxième épouse en avait fait les frais. Il lui avait cassé le nez. Tant pis, cette garce le méritait forcément. Il vociférait dans son bureau depuis quelques longues minutes. Lui ?! Faire le voyage jusqu’à Stenfek, chez ces chiens de Réprouvés ?! C’était indigne de sa personne ! Il ne serait pas seul, bien sûr, mais ça le mettait hors de lui. Sa première épouse plissa les yeux. « C’est une opportunité politique parfaite. » articula-t-elle, tout en sachant très bien qu’elle risquait de subir le courroux de Mathias. De plus, chez les Taïmon, les femmes étaient considérées comme une sous-espèce. Elles n’étaient pas faites pour donner leur avis. « Tais-toi, femme ! » ordonna-t-il. Elle inspira profondément et attendit qu’il se calmât un peu. « Contribuer à la division des Réprouvés ne fera que renforcer les Sorciers. L’Empereur Noir pourrait voir en vous un collaborateur de choix si vous veniez à défendre la position de notre peuple efficacement. » « L’Empereur Noir devrait surtout rayer ces choses de la surface des Terres ! » dit-il, d’une voix agacée. Il n’aimait pas beaucoup le fait de devoir parler devant ces animaux. Le reste ne lui posait aucun problème. Bien entendu, il était capable d’inventer des raisons allant dans le sens d’une scission : l’impossibilité de rester ensemble, la différence de mœurs, etc. Tout était bon pour obtenir la séparation. En réalité, les Sorciers la souhaitaient pour affaiblir Lumnaar’Yuvon et pour pouvoir traiter avec Stenfek. S’ils pouvaient cramer pour de bon les champs d’or, ce serait parfait.

Position des Sorciers : Pour la séparation. Officiellement ils trouveront toutes les raisons "bénéfiques" du monde. Officieusement c'est : diviser pour mieux régner. Ils veulent affaiblir Lumnaar'Yuvon et passer des accords avec Stenfek. Ils ne proposent pas d'aide pour la transition. Ils viendront parlementer plus tard. Si les Réprouvés pouvaient se détruire entre eux, ça les arrangerait mais ils ne veulent pas prendre de risques en se positionnant pour l'union parce que ça pourrait les placer défavorablement vis-à-vis de Stenfek.





Aodh ricana, devant les silhouettes à quatre pattes devant lui. Il n’était pas question de sexe mais de vomi. L’un avait commencé et, comme une épidémie, les autres s’y étaient mis. Son aura écrasait littéralement les corps des plus faibles. Elle les repoussait, les empêchait d’avancer, leur faisait oublier de respirer et d’exister. Il n’y avait que le Monarque Démoniaque et la peur qu’il infligeait. Il sortait rarement de son trou mais chacune de ses apparitions restaient dans les annales, et les anales parfois. Il marchait tranquillement entre ses agents diplomatiques. Ce n’était pas de leur faute. Il puait, vraiment, un mélange de scelle, de tortue crevée, de durian, de pisse, de vomi et de foutre. À ces odeurs s’en rajoutaient d’autres. Ce n’était pas rare que ceux qui croisaient son chemin tombassent malades rien qu’en le reniflant. Il espérait tomber, un jour, par hasard, sur un Déchu qui aurait décuplé son sens de l’odorat. Ce serait sans doute aussi étonnant que… réjouissant. « Vous allez donc vous rendre à Stenfek, en amenant avec vous quelques piètres Démons que vous trouverez en chemin. De toute façon, nous n’avons pas le choix. En considérant la situation, autant essayer de promouvoir les pitoyables créatures en espérant en faire des Vils dignes de ce nom. Ce n’est pas comme si notre démographie était faramineuse. » Ça l’arrangeait. Personne ne remettait en cause son autorité ainsi. Il avait éliminé la plupart des Seigneurs non liés à lui, sauf l’Asmodée, pour une raison qui lui échappait. Il était un clone, même s’il l’ignorait. L’original avait côtoyé Aria dans le passé. De toute façon, il aurait eu du mal à la tuer. L’inverse était aussi vrai. « Vous direz… » Il fut interrompu par un bruit guttural, tout droit sorti de la gorge d’un Démon. « Vous direz aux Réprouvés que nous sommes pour qu’ils restent ensemble. » Personne n’osa objecter. Il avait une prestance écrasante. Il écrasait même les pensées. Néanmoins, malgré la puissance de ceux qui se tenaient devant lui, il n’était pas connu pour être particulièrement miséricordieux. Malgré ses dires, il préférait sans doute régner sur cinq Démons fidèles et obéissants que sur un million de récalcitrants et de couards. Il n’hésitait donc jamais à tuer ceux qui ne lui revenaient pas. Là était la culture démoniaque. S’il ne l’avait pas fait, il aurait été considéré comme faible. C’était hors de question. « Vous ferez les choses correctement. Si vous pouvez, jouez en douce sur leurs Péchés. Ne vous faites pas repérer, sinon ils vous tueront. Le mieux que l’on puisse espérer aujourd’hui est une guerre entre Stenfek et Lumnaar’Yuvon, ce qui ne manquera pas d’arriver s’ils venaient à devoir rester liés. » Il avait pensé aux Enfants de Réprouvés, aux Démons, mais ces derniers ne l’intéressaient pas particulièrement. La production était trop basse chez les Bipolaires, sans parler des Vils qui préféraient rester avec leurs pères et mères.

Position des Démons : Stenfek reste lié au reste des territoires. Officiellement le discours sera que l'union fait la force (grosso modo). Officieusement, Aodh espère que les Réprouvés finiront par s'entretuer dans une guerre entre Stenfek et Lumnaar'Yuvon. Il entrevoit la possibilité d'envoyer, si les Réprouvés décident de rester liés, des Démons afin de faire ressortir les Péchés et provoquer le conflit.





Thalie Uranie passa dans le Monde des Contes, afin de s’entretenir avec les autres Faes au sujet des Réprouvés. La naissance de nouveaux Réprouvés ravissait les Faes, puisque des Élus se trouveraient sans doute parmi ces derniers. Néanmoins, la situation politique les préoccupait. Il allait y avoir un débat. La Reine n’était pas intéressée par ce genre de considérations et avait laissé la décision au peuple. « Il faut se positionner en fonction de ce qui pourrait donner la meilleure histoire. » commença une Fae. Il n’y avait que ça qui comptait pour les enfants de Meli. Thalie réfléchit un instant. Elle n’était pas la plus bénéfique de ses congénères. Le Bien chez les Faes était tout relatif. Elles n’hésitaient pas à éliminer d’une façon cruelle ceux qui s’en prenaient à la Nature. De plus, leur vision des choses était différente de celle de la plupart des peuples. « La scission semble être la meilleure option de prime abord. Un peuple désuni, un déchirement familial… Il y a plusieurs Contes à produire sur ce thème. Néanmoins… Peut-être serait-il bien plus judicieux de prôner l’union. Une autre morale pourrait en découler : celle de dire que, parfois, la paix n’est pas possible. Vivre ensemble suppose un but commun. Or, les Réprouvés de Lumnaar’Yuvon et de Stenfek n’ont pas ce but commun. Leurs façons de vivre sont bien trop différentes et garder ensemble ce qui ne peut l’être revient à un suicide. Une leçon pourrait en être tirée. » « Hum… C’est vrai. » « De toute façon, nous n’avons rien à gagner de la finalité de cette opposition d’opinions. Les accords économiques continueront de se faire. Nous n’avons jamais cherché à nous imposer sur la scène mondiale. Nous contrôlons autrement, par l’intermédiaire des Contes que nous façonnons. » C’était du conditionnement dès la naissance. Les parents racontaient les histoires qu’elles écrivaient à leurs enfants et, plus tard, ces derniers les lisaient. Inconsciemment, les idées que les Faes voulaient véhiculer s’imprimaient dans leur esprit.

Position des Faes : Pour l'union. Officiellement, les arguments iront pour la paix, en se fondant sur l'Histoire. Les Réprouvés ont réussi à vivre ensemble jusqu'ici. Officieusement, les Faes cherchent juste à avoir une bonne base pour leurs Contes. Elles pensent que l'union amènera plus de tensions et de dramas et qu'une morale pourra en découler. Oui, ce sont des sales races 8D





Lothar était en pleine discussion avec Nawen et Oreste au sujet des Réprouvés. Le couple, que représentait l’Ange et l’Ygdraë, était assis autour de la table, alors que Lothar était appuyé contre le canapé. « C’est amusant cette différence de positionnement… Pourquoi est-ce que les Ygdraë désirent que les Réprouvés restent groupés ? » demanda l’Ailé. « Après quelques discussions, il nous semble évident que certains peuples maléfiques – ou non d’ailleurs – vont chercher à profiter de la situation. Les Réprouvés, scindés, seront plus vulnérables. Le fait qu’ils n’utilisent pas la magie dans la plupart des territoires, hormis à Stenfek et Sceptelinôst parfois, sans posséder de Ma’Ahid est problématique. Lorsque Jun Taiji a brûlé Lumnaar’Yuvon durant l’Ère du Chaos du Cristal, il n’a rencontré que très peu de résistance à cause de ça. Les Réprouvés sont butés sur cette question, à l’exception de Stenfek. Nous comprenons que la situation actuelle est source de tensions mais nous pensons aussi qu’elle peut s’améliorer si chacun y met du sien. Deux Rois rendraient les décisions plus difficiles à prendre et les changements seraient trop importants pour ne pas impacter la vie du peuple. » « Je vois. Néanmoins, les Réprouvés de Lumnaar’Yuvon sont têtus… Ce n’est pas certain qu’ils pardonnent un jour à Stenfek d’avoir demandé l’indépendance. Ça pourrait être source de conflits pour les siècles à venir. Il pourrait y avoir des tentatives de vengeance… » « C’est vrai, mais au-delà de ça, Lothar, je pense que si les Anges sont pour la scission, c’est avant tout parce qu’il leur sera plus facile de traiter avec Stenfek, notamment concernant leurs Enfants. » « C’est exact. Lumnaar’Yuvon est difficile d’accès. Leur racisme les rend intolérants. Nous pensons que ce serait peut-être mieux pour tout le monde qu’ils s’isolent s’ils le désirent, sans empêcher Stenfek d’agir. » « Et nous, nous pensons qu’à force d’éducation, les Bipolaires de Lumnaar’Yuvon pourraient s’adoucir et accepter de faire des concessions. Ils en ont bien fait avec ce qu’il s’est passé récemment. Des étrangers se sont vus inviter chez eux. » La discussion continua des heures. Les Ygdraë s’étaient isolés progressivement du reste du Monde mais la situation n’était pas viable sur le long terme. La protection des Yggdrasil et des Löth pourrait sans doute se faire sans vivre en autarcie.  

Position des Anges : Pour la scission. Rester ensemble ne favorisera pas la paix si les deux parties ne s'entendent pas. Officieusement, les Anges cherchent aussi à obtenir des accords avec Stenfek, ce qui n'est pas possible avec Lumnaar'Yuvon.

Position des Ygdraë : Pour l'union. Les Ygdraë pensent qu'avec une bonne méthode, les tensions entre les Réprouvés pourraient s'apaiser. De plus, ils pensent que des races avec de mauvaises intentions profiteraient d'une scission, étant donné le peu d'utilisation de la magie chez une bonne moitié des Réprouvés et l'affaiblissement que ça engendrerait.





Damérus fixait Yasmine et Amir avec un petit sourire en coin si propre aux enfants de Jun que la jeune femme se demandait s’il n’en était pas un. Ce serait ridicule. Le Souverain de Babelsba était beau. Il se dégageait de lui un magnétisme certain et, à chaque fois qu’elle le voyait, elle en oubliait la peau délicieusement halée d’Amir. Depuis sa rupture avec Samuel, elle avait multiplié les relations sexuelles sans lendemain. Pourtant, Amir, lui qui était habituellement dans cette veine là aussi, commençait à se dire que fonder une famille ne serait pas une si mauvaise idée. « Étant donné notre propre mode de vie, avec les autres Rois et Reines, nous avons convenu qu’il vaudrait mieux se positionner en faveur de l’indépendance de Stenfek. Chacun enverra des Humains dans la capitale pour défendre ce point de vue. Bien sûr, officiellement, vous êtes tous liés à Utopia. » Les autres peuples n’étaient pas totalement idiots. Ils voyaient bien que les Humains voyageaient plus qu’avant l’Ère de la Conciliation. Quelques hypothèses étaient nées ici et là mais elles étaient très loin de refléter la réalité des Royaumes. Damérus tenait son rôle de Roi à la perfection. Il embrassait la cause humaine sans aucun problème. Il ne désirait pas détruire la race. Il était un espion dormant. Il vivait comme un Humain, se comportait comme un Humain et observait simplement les rouages de leur existence, tout en essayant de voir si un rapprochement avec les Sorciers ne serait pas possible. Ce n’était pas à lui d’en décider. Il avait retrouvé sa place en tant que Chancelier Kamtiel lorsqu’Elias Salvatore était monté sur le trône. Tout dépendrait des volontés de l’Empereur Noir. En attendant, il était Roi des Humains et usait de l’Extinction à la perfection. Il n’avait pas besoin de magie pour vivre correctement. Son corps s’était habitué. « Est-ce que c’est vrai ? Clovis Muharkel est mort ? » demanda Yasmine. « Oui. C’est malheureux. » Absolument pas. Damérus ne pouvait pas l’encadrer. Le décès de ce vieux guerrier lui avait fait du bien. De toute façon, s’il n’était pas mort de cette manière-là, il aurait fini par l’y aider. « Quoi qu’il en soit, les Réprouvés de Lumnaar’Yuvon ont beau être racistes, peut-être que nous pourrions nous rapprocher d’eux. Le fait qu’ils vivent sans magie ne rend pas notre Ma’Ahid néfaste. Ça pourrait être une piste à creuser pour plus tard. En attendant, chaque chose en son temps. Le principal argument consiste simplement à dire que si Stenfek est tellement différent que ça pose problème, il vaut mieux que chacun puisse adopter la position qui lui convient. »

Position des Humains : Pour l'indépendance. Officiellement il s'agira de dire que si les Réprouvés ne s'entendent plus, rien ne les oblige à vivre ensemble. Officieusement, les Humains se sont scindés en Royaumes et donc ne peuvent pas se permettre d'aller dans le sens d'une union. De plus, Damérus a quelques vues sur Lumnaar'Yuvon.





Jaal’Akim était en train de dîner avec Edelwyn. Ils devaient discuter ensemble des Lyrienns qui avaient été envoyés à Basphel. La jeune femme lui avait avoué être cette enfant, qui était venue le trouver peu après son couronnement. L’ancien Réprouvé fixait la blonde d’une étrange manière. Quelle femme se faisait passer pour une enfant ? Et quelle femme aurait pu être au courant de choses que lui-même avait ignoré jusqu’à leur rencontre ? Ça le rendait curieux. Quant à elle, elle se contentait de manger avec une élégance propre aux gens de sa naissance. Leurs manières étaient bien différentes. Ils conversaient, la discussion ayant découlé sur les Réprouvés et l’étrange phénomène qui s’était produit une lune plus tôt. Tous les deux avaient été présents durant le combat. Le Roi était ravi d’avoir pu retrouver sa légitimité aux yeux de son peuple d’origine. Elle, était une Zaahin. Cela expliquait sans doute aussi le fait qu’il l’admirât légèrement, bien qu’ayant abandonné ses anciennes croyances au profit des Ætheri. « Oui, j’ai envoyé des agents diplomatiques et quelques Lyrienns à Stenfek. Étant donné la position des îles, ils prôneront l’indépendance. La paix a été difficilement acquise dans l’Archipel, je n’ai pas envie que mes décisions ravivent les flammes de la guerre. » « Vous faites bien, d’autant plus que les rivalités entre îles ne sont pas prêtes de cesser. Tant que les Walok’Krin ne seront pas plus puissants, la paix n’existera pas. » « Vous me semblez en savoir bien plus que moi à leur sujet. » dit-il tranquillement. Comme elle restait silencieuse, il changea de sujet. « Je suppose que les Déchus aussi sont pour l’indépendance de Stenfek. » Il la regarda. Depuis que le dessert était arrivé, il voyait briller dans ses yeux un appétit certain. Ses pensées se perdirent sur d’autres considérations que la réponse de la blonde effaça. « Oui. Les Déchus tiennent à leur liberté. Pour nous, c’est évident que si l’une des parties en présence ne se sent pas bien avec l’autre, autant qu’elle puisse partir. L’indépendance de Stenfek ne sera peut-être pas une réussite mais ça vaut le coup d’essayer. C’est ce que pensent le Dædalus et le gouvernement, en tout cas. » « Nos deux races sont donc d’accords. » « Oui. » dit-elle, en relevant les yeux de son gâteau au chocolat.

Position des Déchus : En faveur de l'indépendance. Les Déchus tiennent naturellement à leur liberté et n'admettent pas la contrainte. Pousser Stenfek à rester avec le reste des territoires ne leur semble pas juste.

Position des Lyrienns : Le Roi, après avoir entendu chaque représentant des îles, a pris le parti de la majorité. Les Lyrienns sont donc pour l'indépendance de Stenfek. Les arguments peuvent être divers en fonction de qui vient en discuter. Détails




Clauswitz tenait Rakel par le col. Pour le moment, l’Eversha ne s’était pas transformé, ce qui donnait un léger avantage au Vampire, malgré la musculature impressionnante du deuxième. Les tensions entre Vampires et Evershas existaient bel et bien. Ce n’était pas Clauswitz qui était à l’origine du combat mais bien Rakel. L’Eorgor était un homme intelligent, le Chef de la Lignée de Thanos. Il avait été Empereur de la Nuit, jadis. Il avait hésité à convier sa femme, Edelwyn, à Stenfek afin qu’elle pût prendre la parole devant la foule. Néanmoins, elle résistait encore mal à la lumière du jour. Lui s’y était fait. C’était un très vieux Vampire. Il avait traversé les Ères et le soleil ne lui importait pas. « Crève ! » cracha l’Alligator à la face du blond. Celui-ci lui envoya son plus fameux sourire, dévoilant ses dents blanches et pointues en prime. Les Evershas se positionnaient pour l’indépendance de Stenfek. C’était une seconde nature chez eux. C’était inscrit dans leurs gènes. Les Moutons ne côtoyaient pas les Alligators. La race était divisée, bien que la Reine sût tenir le tout par la peur. En réalité, ils auraient très pu vivre chacun de leurs côtés s’il n’y avait pas une présence mondiale à tenir. C’était plus pratique pour passer des accords. Les Vampires, eux, prônaient l’union chez les Réprouvés. Les Empereurs de la Nuit avaient bien trop souffert de la division au sein des différents Clans et Lignées au fil des temps. Se positionner en faveur de l’indépendance enverrait un message aux Iskahrins que l’Empereur ne pourrait certainement pas assumer malgré le Don de Lubuska.

Position des Vampires : En faveur de l'union. Même si le Souverain possède le Don de Lubuska, il préfère l'union afin de ne pas envoyer un message aux Niveaux V. Les arguments peuvent être multiples.

Position des Evershas : En faveur de l'indépendance, étant donné leur mode de vie. Idem, les arguments peuvent être multiples mais, globalement, on ne mélange pas les torchons et les serviettes /sbaf.





Lhyæræ fixait les Réprouvés se battre avec un certain dégoût. L’Ondine avait exactement le même regard que l’Alfar qui se trouvait à quelques mètres d’elle. Les deux jugeaient cette sous-espèce d’une façon visible. L’orgueil et le racisme se lisaient sur leur visage comme dans un livre ouvert. La Sirène était ici pour discourir sur la position adoptée par les Mers et les Océans. Sincèrement, elle savait que la décision avait été prise à contre-cœur. S’occuper des affaires de ces Bipèdes était la dernière préoccupation de son peuple. Cela était vrai également pour l’Alfar. L’indépendance avait été choisie dans les deux races, pour des raisons peut-être légèrement différentes mais pas tant. Les Ondins craignaient que les villes se rebellent contre la Cité Engloutie et, de ce fait, le choix était bien plus mesuré que chez les Alfars. Il s’agissait de soutenir le détachement de Stenfek à mi-mots. Concernant les Enfants de Drosera, le point de vue était bien plus assumé. Diviser pour mieux régner. Faire en sorte que les Réprouvés se déchirent pour mieux les déchirer ensuite. C’était un jeu de dupe et de patience. L’Alfar se pinça les lèvres devant la brutalité de ces hommes et de ces femmes, exaspérée. Il s’agissait là de bêtes. Le déplacement jusqu’à Stenfek ne lui avait pas plu du tout. Néanmoins, il fallait bien obéir aux ordres. Elle espérait que cette visite de la capitale réprouvée ne donnerait pas de mauvaises idées aux jeunes Alfars qui l’accompagnaient. Ce serait bien malheureux.

Position des Ondins : Pour l'indépendance mais de façon mesurée. Le discours sera plutôt mi-figue mi-raisin. Les Sirènes ne veulent pas que ça donne de mauvaises idées à leurs propres villes.

Position des Alfars : Pour l'indépendance. Officiellement, l'argument c'est la différence de Stenfek par rapport aux autres territoires. Officieusement c'est "Diviser pour mieux régner". Les Alfars veulent affaiblir les Réprouvés.  





Shä était en train de festoyer. Le Roi des Orishas ne s’était pas positionné sur le problème qui scindait aujourd’hui en deux groupes distincts le peuple des Réprouvés. Il avait simplement décrété que chaque Orisha pouvait se rendre au cœur de Stenfek pour exposer son point de vue sur la question. Ces visions étaient différentes. Ceux qui avaient connu le passé de la race, et qui étaient encore attachés à la Liberté, avaient tendance à vouloir que Stenfek se détachât. Ceux qui étaient nés à l’Ère de la Conciliation ne voyaient pas forcément les choses du même œil. La race possédait des dons spéciaux. Les Orishas voyaient les liens qui unissaient les individus entre eux et, au-delà des différences qui étaient aujourd’hui mises à l’honneur, Shä remarquait que les ressemblances étaient bien plus fortes. Pour elle, l’union devait l’emporter. Elle n’était néanmoins pas la seule voix de son peuple. En attendant de monter sur l’estrade, elle admirait les êtres. Certains n’étaient qu’une apparence. Leurs mensonges lui semblaient d’une clarté époustouflante. Néanmoins, c’était à cause de sa nature profonde. Tromper un Orisha puissant relevait de l’impossible pour le commun des Mortels. Les Grands avaient bien du mal, également. Au-delà de cela, puisqu’il leur revenait de tisser les liens, ils étaient au courant de ces derniers. Les fils qui reliaient les individus entre eux ressemblaient au tableau d’un détective sur plusieurs crimes en série. Parmi les infinités de couleurs, de liens, de croisements et de recroisements, parmi ce tissage complexe, Shä arrivait à se retrouver sans aucune difficulté. Les volontés de Delta et des Ætheri seules influenceraient ses actes mais le jour où ces derniers laisseraient place à l’entière liberté du peuple de Megido, nul ne savait ce qui pourrait advenir.

Position des Orishas : Le Roi ne s'est pas positionné mais a envoyé des Orishas débattre à Stenfek afin de nourrir les discussions. Vos arguments n'engagent donc que vous.

Environ 4300 mots

Explications


Bonjour ♪

Première partie - Fin de la Malédiction de Sympan - Naissance d'un Réprouvé : Au préalable, je rappelle qu'à cause du bordel chez les Ombres (que personne ne connaît), les naissances d'enfants sont rares en ce moment. Ça sera bientôt rétabli ;D Quoi qu'il en soit, depuis l'Ère de la Conciliation, à cause de leur soutien aux Zaahin pendant la Guerre des Dieux, les Réprouvés ont été maudits. Cette malédiction comportait deux choses :
- L'impossibilité d'engendrer des Réprouvés. Donc des Anges et des Démons naissaient de l'union de deux Réprouvés, ce qui a drastiquement diminué aussi la volonté des Réprouvés d'enfanter. Néanmoins, des Réprouvés aux ailes rouges se sont mis à naître sur les champs de bataille, la vie se créant dans les entrailles des ennemis tombés au combat. Il n'y avait que comme ça que les Réprouvés pouvaient voir la race s'agrandir, d'où le fait qu'ils combattent activement les Goleds.
- La pleine puissance sur le côté Ange et sur le côté Démon, les nuits sans lune blanche et de lune pleine pour certains Réprouvés.
La malédiction étant levée du fait d'Odon do Dur, les Réprouvés redeviennent capables d'engendrer des Réprouvés. Ils peuvent encore engendrer des Anges et des Démons cependant. Des Réprouvés naissent encore dans le sang des ennemis également. Si vous aviez un Malus d'Event sur votre Réprouvé (pour mon deuxième tiret) vous pouvez demander à ce qu'il soit retiré.

> À la suite de la découverte de ce nouveau-né Réprouvé, sur laquelle vous pouvez réagir (les naissances sont rares mais il va bien y en avoir sur tous les territoires), autant dire que ça va être la fête. La nouvelle va, bien sûr, se répandre dans le Monde entier. Les Réprouvés seront, bien entendu, les plus heureux mais vous pouvez faire réagir votre personnage à ça. Pour une astuce aussi, si votre personnage fait partie de l'une des races qui a été maudite (exemple : les Faes, les Humains, les Sorciers), il peut peut-être espérer une amélioration à venir par exemple. À noter aussi que les recherches sont toujours en cours sur Odon do Dur et que c'est un grand point d'interrogation. On parle aussi beaucoup des étrangers qui ont été amenés sur le champ de bataille, ils sont acceptés parmi le peuple plus que les autres et c'est assez étonnant (surtout à Lumnaar'Yuvon). Ce qui fait embrayer sur la partie II ^o^

Deuxième partie - Diplomatie - Tournois : C'est le gros du rp. Concrètement, votre personnage n'a pas besoin de se déplacer jusqu'à Stenfek si vous ne voulez pas. Il s'agira alors de décrire ce qu'il se passe, de votre point de vue. Quoi qu'il en soit, avant d'expliquer le reste, il faut savoir que la situation entre Stenfek (qui est la capitale) et le reste des territoires réprouvés (notamment Lumnaar'Yuvon) est tendue. Les Réprouvés de Stenfek prônent leur indépendance (et aimeraient qu'il y ait un deuxième Roi). Ils n'ont pas évolué comme les autres Réprouvés et sont bien plus attachés à la culture, à la connaissance et à la diversité. Ils veulent réellement s'ouvrir sur le Monde. Les Réprouvés de Stenfek apprennent le langage commun et la ville est de plus en plus cosmopolite. Le seul problème c'est qu'ils dépendent affreusement de Lumnaar'Yuvon pour les ressources. C'est Lumnaar'Yuvon qui nourrit la race. Sans eux, Stenfek n'a rien ou presque et ne peut donc pas proposer des échanges économiques aux autres races. Néanmoins, Atthirari veut aller vers un détachement progressif, en évitant une guerre civile ou une guerre tout court entre Stenfek et Lumnaar'Yuvon. L'idée est donc de faire venir des Réprouvés de toutes les régions, qui pourront s'exprimer sur ce qu'ils pensent, ainsi que des étrangers, afin de nourrir le débat avec leur point de vue, plus extérieur. Au final, il veut arriver à un accord avec Erza, quel qu'il soit, pour que la jeunesse réprouvée vive dans un environnement plus harmonieux.

En ce qui vous concerne, globalement, comme j'ai dit, votre personnage peut suivre ça de loin en en entendant parler. Le mieux est qu'il ait fait le déplacement jusqu'à Stenfek puisque vous aurez plus d'activités à faire pour nourrir votre rp. Il n'est pas obligé de donner son avis sur l'estrade. Il peut écouter les interventions des autres ou participer aux duels, au rodéo sur Bicorne (bon là à moins d'avoir une grosse force, ça va se terminer rapidement par terre xD) et festoyer. Concrètement, ça se passe comme ça : le Roi/la Reine ou le LVL V chargé de la diplomatie, a envoyé des groupes à Stenfek, composés d'agents diplomatiques, de personnes prometteuses ou ayant une popularité au sein de la race ET aussi de novices, afin de les faire voyager et découvrir un autre endroit. C'est globalement le mode de fonctionnement dans toutes les races. C'est l'occasion de sortir un peu et ça justifiera la présence d'un éventuel Ygdraë niveau I. Tout le monde est invité à s'exprimer (c'est pour ça que l'événement dure quelques semaines, les prises de paroles se succèdent en continu sur l'estrade) donc votre personnage peut le faire mais uniquement si vous vous sentez (s'il n'a rien à dire parce qu'il a 6 d'intelligence, vous n'êtes pas obligés de le faire s'exprimer). Son avis sera pris en compte que s'il a un charisme intéressant. Faites attention aux éventuelles bourdes etc. Les Réprouvés restent quand même des Réprouvés. Il peut se prendre un seau de purin sur la tronche s'il dit que les Réprouvés sont primaires ou ce genre de choses (ou se faire massacrer dans une ruelle sombre par des Réprouvé dans une phase démoniaque). En tout cas, faut pas les sous-estimer. Les Réprouvés peuvent être adorables quand ils sont en phase angélique et pardonner tout très facilement, comme ils peuvent vouloir vous buter parce que vous n'avez pas dit pardon quand ils sont dans une phase démoniaque (et ils peuvent passer de l'une à l'autre très très vite donc, par exemple, commencer à vous péter les dents et, la seconde d'après, s'excuser en pleurant, plein de remords, avant de recommencer ce qu'ils étaient en train de faire xD).

J'ai décidé de placer l'avenir des Réprouvés sur les participations avec un comptage de points en fonction du charisme, de la position adoptée par les personnages faisant un discours (donc si vous n'en faites pas, vous ne comptez pas) et de la race.

Charisme :
- de 5 > 0 point
de 5 à 10 > 1 point
de 11 à 20 > 2 points
de 21 à 30 > 3 points
de 31 à 40 > 4 points
de 41 à 50 > 5 points
de 51 à 60 > 6 points
de 61 à 70 > 7 points

Race : Rien sauf les races suivantes :
Réprouvé et Enfants de Réprouvé étant restés sur le territoire : +2 points
Déchu et participants à Odon do Dur (nouvelle race /sbaf) : +1 point
Alfar, Ange, Démon, Ondin : -1 point
Sorcier : -2 (on vous aime pas 8D)

Position :
- Pour l'indépendance de Stenfek
- Contre l'indépendance de Stenfek
Ça, ça ne dépendra pas de votre personnage mais de sa race. Vous avez dû le voir dans mon poste et je vais réexpliquer ci-dessous. Si votre personnage va à l'encontre de la position de sa race, il faudra en subir les conséquences (je ne vous conseille pas, sauf si vous avez envie de faire un tour en prison pour trahison, voire pire xD).

Il vous faudra marquer le nombre de points et la position en bas de votre poste, avec le nombre de mots ^^ Vous cumulez les points. Exemple : Vous êtes un Sorcier, vous avez 5 de charisme et vous avez fait Odon do Dur sous identité sorcière, ça fait donc - 2 + 1 + 1 = 0 ^^
Juste, pour ceux qui ont plusieurs identités, bagues raciales etc, c'est l'identité du discours qui prévaut. Exemple : si Mitsu a fait Odon do Dur sous la forme d'une Ange qui s'appelle Marie, brune aux yeux bleus et qu'elle vient faire son discours en tant que Mitsu, Déchue, Odon do Dur comptera pas parce qu'il n'y aura pas de lien entre elle et la guerrière qui a combattu à Odon do Dur. Si, par contre, elle a fait Odon do Dur en tant que Marie et qu'elle vient discourir en tant que Marie, les deux compteront. Si vous avez un doute, venez me voir o/


Réprouvés et Enfants de Réprouvés : Votre position est libre.

Ombres : La politique ne vous concerne pas. Si vous avez le niveau requis pour avoir un corps, vous pouvez prendre part aux festivités si vous n'êtes pas en mission. Vous pouvez aussi être en mission. Les Réprouvés sont nombreux et des suicides et des morts, il y en a tous les jours ;D Donc faites quelque chose dans le thème tout en effectuant votre mission. Si vous êtes niveau I, des gens peuvent parler d'Odon do Dur + de ce qu'il se passe dans ce rp à côté du lieu de votre suicide.

Génies : Aucune position hiérarchique sur la question. Les Génies trouvent leur intérêt partout. Ce sont des opportunistes. Si vous avez plusieurs identités, vous pouvez en choisir une pour défendre la position adoptée par la race liée à cette identité. Vous pouvez participer aux activités si vous avez un corps tangible, sinon vous pouvez toujours discuter, entendre des gens parler des événements et exaucer des vœux ^^

Rehlas : Étant donné que je ne connais pas la finalité de cet événement, la position officielle des Rehlas (celle que le Destin leur aurait soufflé) n'est pas connue. Donc soit vous faites les activités tranquillement ou en entendez parler, soit, si vous êtes inclus dans une race et que votre lecture a indiqué que vous deviez participer en défendant la position de ladite race, vous pouvez intervenir.

Orines : La position de votre Maître prévaut sur le reste. Si vous intervenez, c'est dans son sens (et donc dans le sens de sa race).

Chamans : Pareil que les Ombres. La politique ne vous concerne pas. Néanmoins vous pouvez entendre parler de ce qu'il se passe ou même avoir été envoyés à Stenfek par curiosité ou pour faire du commerce sans dévoiler votre race (ça dépend un peu de votre tribu). Pour les plus hauts niveaux, il se peut que les Dieux vous aient envoyé des signes que vous pouvez interpréter comme vous incitant à vous positionner de telle ou telle manière. Dans ce cas, vous pouvez aller discourir dans un sens ou dans l'autre.

Chronologie : Cet événement se passe un mois environ après Odon do Dur. Il est, par conséquent aussi, après la CDN des Sirènes et le Couronnement d'Elias. Il est aussi après les CDN Faes et Génies (je vous donnerai les liens lorsque ce sera posté) et, en ce qui concerne la CDN Alfars, je ne sais pas encore (Jämiel me dira). Il s'étend dans le temps sur plusieurs semaines mais votre personnage peut n'y aller que quelques jours (ou rester chez lui, comme vous avez vu ^^).
Donc de sûr :
CDN Déchue > Odon do dur > Couronnement d'Elias > RPPT Bisous > CDN Faes > CDN Génies > Thogii


Vous pourrez poster dans ce rp jusqu'au 31 juillet 23h59

Gains


Pour 2000 mots minimum (qui concerne la liste ci-dessous) :
Circë ; Pavel ; Ralph ; Astriid ; Dhavala ; Kaahl ; Vanille ; Kitoe ; Mephisto ; Aylivæ ; Adam ; Latone ; Lexa

- 2 points de spécialité au choix
- Un dictionnaire de Zul'Dov : Il s'agit d'un dictionnaire magique qui vous donne le mot que vous cherchez et le prononce pour vous. Il peut aussi traduire des phrases dites en Zul'Dov dans votre langue raciale ou des phrases dites dans un langage autre en Zul'Dov.
- Une statuette animale à l'effigie de l'un des Zaahin (vous devez choisir l'animal en question) qui, au choix : apaise OU échauffe les esprits (vous devez choisir l'une ou l'autre des possibilités)
- Un artefact (c'est un objet que vous choisissez) avec un pouvoir mineur au choix (c'est un pouvoir qui n'est pas offensif et donc qui ne peut pas provoquer quoi que ce soit chez quelqu'un. Un pouvoir de soin ou défensif par exemple). L'artefact vous sera remis par votre race d'origine, pour vous remercier d'avoir faire le déplacement jusqu'à Stenfek.

Pour ceux qui ont plus de 20 de charisme, vous pouvez choisir un titre en rapport avec votre discours si ce dernier fait plus de 1000 mots. Votre race devra faire partie du titre en question.

Pour ceux qui feront les duels (et qui écriront plus de 1000 mots dessus), mettez le en bas à droite de votre message. Je tirerai au sort un gagant qui obtiendra le titre de Thogii'Kendov (en gros c'est un peu "Le Guerrier de la Diplomatie", en souvenir de ce jour). À noter que pour justifier, il y a plusieurs "duels" avec des tailles/poids de combattants différents. Donc si un niveau I gagne, ça voudra dire qu'il a dû combattre d'autres niveaux I et gagner o/

La même chose pour 1000 mots minimum, sur deux personnages au choix pour :
Sol ; Orion ; Priam ; Léandra ; Jämiel : Daé ; Circe ; Siruu ; Deccio ; Isahya ; Djinshee ; Mancinia

Si vous avez des questions, n'hésitez pas ^^

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Dim 05 Juil 2020, 00:15


Les choses allaient de mal en pis. C’est en tout cas ce qui se disait dans le coin à propos des Réprouvés et de leurs chroniques sensa pas très tionnelles. Deccio ne comprenait rien à cette expression, mais c’est l’intention qui compte. Ce qui se passait à Stenfek était de toute façon assez préoccupant pour que ses supérieurs décident de l’envoyer lui et un autre groupe de démons porter un message à ces gens peu recommandables. Mais une question le taraudait : pourquoi lui ? Si on omettait le fait que les allocutions n’étaient pas du tout son truc, sa parole n’avait aucun poids. L’Œil seul savait à quel point la lumière ne brillait pas à tous les étages sur ce pauvre blondinet, et lui-même était suffisamment éclairé pour entendre qu’il n’était surement pas assez éloquent pour traiter d’un sujet aussi complexe et évolutif. Son don d’orateur était inexistant en dehors des propos qui le passionnaient vraiment, tel que le cassage de gueule, l’observation du monde animal dans ses enjeux géopolitiques et la méchanceté gratuite. Le reste lui échappait complètement, et pour le coup, il ne comprenait pas vraiment l’intention des principaux dirigeants. Quand bien même, il devait se la fermer et suivre les instructions à la lettre. Et dans le pire des cas, il se contenterait de raconter une connerie ou deux histoire de détendre l’atmosphère. Il connaissait une blague à propos de deux putes et un Goled qui valait le détour. En matière d’introductions, on ne ferait surement pas mieux.

Quoiqu’il en soit, le renard avait eu tout le temps d’apprendre à se familiariser avec ses collègues qui partageaient la mission, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils n’étaient pas rendus. Le seul qui tenait à peu près la route était un Saitāna parfaitement qualifié pour ce beau rôle. Les deux autres avec lesquels il avait le plus conversé en revanche, c’était à la limite de l’hérésie tant ça ressemblait à une déclaration de guerre. « J’espère qu’ils ne vont pas nous exposer tout nu sur la place publique et nous piquer le cul avec des lances. Ou nous obliger à chevaucher un bicorne… tout nu. » « Toi t’as rien compris au principe, spèce de trou d'balle. » « C’est un discours qu’ils attendent, pas un spectacle de fin d’année fait par des mioches. » « Mais je ne veux pas faire un discours tout nu non plus moi. » « T’inquiète pas. Au pire des cas on se jettera sur la foule pour tous les zigouiller. Et on clamsera juste après. » « Houuuuu, alors ça c’est très tordu, mais bougrement intelligent. » « Ou vous contenter de ne rien faire. C’est bien aussi. C’est même mieux. » Le démon hiérarchiquement plus gradé fit retentir son arme sur le sol pour les sommer de se taire. Et pour gagner leurs considérations par la même occasion. Entreprise pour le moins difficile depuis qu’ils avaient écumé la mer. « Deccio a raison. C’est moi qui prendrais la parole. Vous, contentez-vous d’observer et d’être juste… là. Ceux qui s’en sentent les épaules pourront toujours s’y essayer, mais attention à vos mères. » « Mais alors à quoi ça sert de venir si on se fait chier comme des pelles ? » « Je ne veux pas devenir une pelle… tout nu. » « Vous en faites pas, ils proposent aussi des activités pour divertir les têtes de glands comme vous. Autant ils sont pas foutus de prendre une décision concrète, autant ils sont doués pour écarter les débiles. » « Ça m’arrange. Me connaissant, mon côté taquin nous aurait tous condamnés à une mort certaine. » « Condamnés tous nus ? » « La ferme, abruti de mes deux ! » Une belle équipe de bras cassés comme on en trouvait peu ailleurs. Le trajet se déroula tout du long ainsi. Entre les sermons du capitaine, les coups de pétards du plus trapu, les bêtises du dégénéré et les remarques sarcastiques de Deccio, la basse-cour n’aurait pu être plus anarchique. Il ne restait donc qu’une chose à faire ; prier pour qu’aucun incident diplomatique n’ait lieu d’ici leur pied-à-terre jusqu’à leur retour.

Lorsqu’ils accostèrent à Stenfek, il était peu dire que les tensions étaient à leur apogée. Bon nombre— si ce n’est pas l’intégralité — des représentants raciaux avaient répondu présents. Les enfants chahutaient comme à leurs habitudes, les oiseaux chantonnaient tout pareil, les moins concernés se mirent à l’écart, mais quelque chose de différent était palpable dans l’air. Un peu comme si une épée planait au-dessus de leur tête et menaçait de s’abattre à tout moment. « L’ambiance est assez lourde. » « C’est ça qu’on appelle la pesanteur ? » Deccio n’entendit pas la beigne qui résonna en fond, bien trop investi dans son observation environnementale des escales vers lesquelles il allait foncer. Le commandant les abandonna d’ailleurs aux abords de l’entrée, en leur expliquant très clairement combien ils devaient se tenir à carreau s’ils voulaient éviter le peloton d’exécution. Le renard acquiesça brièvement avant de se rendre vers l’immense bicorne qui officiait en tant que sacré challenge. Un jeu méritocratique pour celui qui parvenait à rester le plus longtemps possible sur son dos saillant. Fort de ses entraînements intensifs, le fils du Mal frotta ses mains l’une contre l’autre et ôta son haut de la manière la plus… chaotique qui soit. Il manqua de s’étouffer dans son linge, jusqu’à ce que ses deux frères viennent l’en libérer pour finalement se chamailler en arrière-plan. Il attendit son tour et passa à l’action. Son heure de gloire enfin se présentait. C’est ici qu’on le reconnaitrait à sa juste valeur comme étant un prodigieux chevaucheur contre qui aucune monture ne pouvait résister. Avec élégance — ou pas — il grimpa sur la bête, et chose promise chose due ; l’homme se fit virer comme un étron au bout d’à peine huit secondes. Sachant qu’il resta accroché à ses excroissances durant bien cinq secondes que grâce à l’intervention de ses sous-vêtements qui s’étaient coincés dessus. Bikbik voulut à son tour essayer, mais il se positionna à l’envers et tomba avant même que le bicorne ne daigne s’agiter. Une prouesse très rare dans le milieu du sport. Deccio enchaina donc avec des duels, mais là encore, l’équilibre entre les faibles et les forts était tel qu’il ne gagna qu’un seul combat. Ses deux compatriotes se battirent ensuite l’un contre l’autre, mais ce dernier se termina par des morsures et des menaces de morts proférés par Pickles.

Vint alors le moment fatidique des discours, où chacun fit part de son avis sur les bienfaits de telle ou telle décision. Curieux d'entendre de si belles paroles, le Démon s'avança aux premières loges. attentif quant aux leçons qui allaient lui être inculqués. Certains prônaient officiellement l’indépendance, tandis que d’autres préféraient l’aspect communautaire à la scission. Mais si certaines avaient de bonnes intentions, ce n’était pas le cas de tous, notamment ceux ayant des prédispositions à engendrer des frictions avec les réprouvés. D’un œil extérieur, il était difficile de démêler le vrai du faux, et pourtant il n’était probablement pas le seul à penser que tout ceci ne rimait à rien. Les petites voies des gens peu renommés ne compteraient surement pas, voire très peu. C’étaient les personnalités un peu plus influentes qui allaient avoir le plus de poids, et ces derniers maniaient souvent la langue avec plus de verve, rendant tout discours assez abscons dans le fond comme dans la forme. Quand leur capitaine prit à son tour la parole, il récita clairement ce qu’on lui avait gagé de dire. Ni plus ni moins. Tous sans exception étaient interprétables de plusieurs manières, et c’est pourquoi il comprenait de moins en moins l’intérêt de ce rassemblement, autre que celui d’imposer une sorte de branlette intellectuelle à ses spectateurs tout en contribuant à une promotion pour la cité. Mais peut-être manquait-il encore de clairvoyance pour tout saisir. Quoiqu'il en soit, il s'en battait les reins puissance milles.


1300 mots
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Typhon Gargantua
~ Eversha ~ Niveau V ~

~ Eversha ~ Niveau V ~
◈ Parchemins usagés : 915
◈ YinYanisé(e) le : 09/01/2019
◈ Activité : Chasseur [Rang III] & cuisinier [Rang III]
Typhon Gargantua
Lun 06 Juil 2020, 16:57



Dhavala et sa meute en devenir restèrent bien plus longtemps que prévu à Stenfek, ville réprouvée. Si à l’origine, les Béluas ni faisaient escale que pour se reposer avant de poursuivre leur chemin vers les Terres du Lac Bleu, l’impromptue participation de Dhavala à une sorte de guerre réprouvée, Odon do Dur, bouscula le plan initial.

Le mystère enveloppant cette guerre d’un jour demeurait total. Cela dit, pour plusieurs guerriers, notamment l’Eversha du Totem du tigre, des liens se tissèrent pour avoir longuement combattu côte à côte. Il faut savoir que si les participants à cette grande bataille ne disparurent qu’une journée durant, la bataille elle-même se déroula dans un autre espace-temps. La rumeur voulait d’ailleurs que les meilleurs guerriers combattissent des années durant. Dhavala ne pouvait dire combien de temps il avait lui-même combattu, mais ils étaient au moins une centaine à vouloir rencontrer le changeur de forme.

En temps normal, Dhavala aurait ignoré cette attention et serait parti de Stenfek comme prévu. Toutefois, ses compagnons de voyage avaient un avis contraire. Échidna, en particulier, insistait sur la nécessité de tisser des liens. Cette ancienne cheffe de meute attribuait la déchéance de son groupe par un manque d’alliés. Ils étaient seuls et au moindre signe de faiblesse, ils furent anéantis. Le tigre ne comprenait pas en quoi des Réprouvés allaient faire quoi que ce soit pour l’aider à établir sa meute au Rocher au Clair de Lune, mais c’est Renart, son apprenti, qui trouva l’argument le plus convaincant, la nourriture.

Les rencontres entre guerriers se faisaient à grand renfort de nourriture et de boissons. Véritable colosse insatiable, avec ses deux mètres de taille et 120 kilos de poids, Dhavala trouvait moyen d’attirer l’attention auprès du peuple guerrier. Le résultat était d’ailleurs assez particulier. Rares étaient les rencontres qui ne se terminaient pas par une lutte au corps à corps. De véritables bipolaires, les Réprouvés passaient de l’amabilité et du respect à l’agressivité et à la violence, ce à quoi l’Eversha répliquait coup pour coup.

Les compagnons de l’aspirant chef de meute furent d’abord inquiets de ce genre de comportement. Le but était de se faire des alliés, pas des ennemis. Au bout de la quatrième altercation toutefois Échidna et Renart se contentaient de sourire et d’encourager l’un ou l’autre des combattants, selon leur humeur. Échidna prenait en note les inaptitudes de son chef, mais face à un Réprouvé, elle laissait son mâle se débrouiller seul. S’il y avait bien une race qu’un tigre pouvait réussir à bien paraître, c’était bien avec les Réprouvés.

***

Au bout d’un mois à travailler les notions de « relations publiques, » la silhouette des Béluas s’était plutôt arrondie. Entre les nombreuses rencontres des compagnons d’armes de Dhavala et les célébrations suivant la naissance du premier Réprouvé né de parents Réprouvés, il était difficile de se contenter de portions normales. Après quoi, il y eut les festivités pour la tenue du débat sur l’indépendance de Stenfek. Toute cette nourriture donnait une ambiance joyeuse à la chambre partagée par Dhavala et ses compagnons.

Autant qu’Échidna cherchât à faire de Dhavala un meilleur chef de meute, autant ni l’un ni l’autre n’avait un quelconque intérêt à participer aux débats publics. Il était trop tôt pour que Dhavala s’investisse sur la scène mondiale. Le chef en devenir était beaucoup trop à risque de commettre des erreurs monumentales. L’abstention était donc préférable. Ce fut donc toute une surprise lorsqu’un représentant diplomatique du Rocher au Clair de Lune se présenta. Le Grand Totem Rakel avait été désigné pour assurer la représentation des intérêts evershas. Ce dernier cherchait des éléments prometteurs pour promouvoir la position du Rocher au Clair de Lune dans cette affaire.

En moins de temps qu’il en fallait pour dire « bonjour, » l’immense félin et le tout aussi imposant reptile s’affrontait, « amicalement. » Il était rare pour Dhavala d’avoir affaire à un Totem aussi imposant que le sien. Il dut évidemment s’incliner devant la force et l’expérience de son aîné. De retour en forme humaine, Dhavala invita formellement le Grand Totem à partager son repas. Les deux hommes s’habillèrent alors et mangèrent côte à côte. Échidna et Renart furent lents à venir rejoindre la compagnie des deux mâles, toujours sous le choc de la rencontre initiale. Même Dhavala se montrait beaucoup plus respectueux qu’à l’habitude.

Ce visiteur de rang avait surpris son hôte en adoptant le salut traditionnel du clan Himsaru. Le clan déchu n’existait plus, si ce n’est dans les descendants du fondateur du clan. Malgré cela, le représentant de la Déesse Totem avait choisi de s’introduire de la sorte. Il démontrait ainsi que sa visite n’était pas due au hasard. Le clan Himsaru n’avait pas une longue histoire, alors Dhavala fut surpris de la manœuvre. Ancien brigand, Himsaru n’avait que faire de la politique ou des politesses. Le salut du clan était donc à la fois une preuve de force et une soumission à l’autorité. Ce n’était qu’une fois ces deux points avaient été mis au clair, qu’une discussion pouvait avoir lieu.

Dhavala n’était qu’un des Evershas d’intérêt pour le Grand Totem, mais s’il s’était mérité la visite du diplomate, c’était pour son récent gain de popularité parmi les Réprouvés. C’est pourquoi le tigre serait écouté par l’assemblé. Cet atout le démarquait d’un grand nombre de ses pairs. Puisque Dhavala était parti en voyage hors du Rocher au Clair de Lune, l’ambassadeur tenait à s’assurer personnellement de la fidélité de l’Evergrim envers sa patrie. Accessoirement, le Grand Totem démontrait que l’aspirant chef de meute ne passerait plus inaperçu. Il s’agissait donc d’une reconnaissance, mais aussi d’un avertissement. Les Evershas formaient un peuple divisé. Pour maintenir un semblant d’ordre, il était nécessaire d’exterminer certains éléments dissidents.

***

La journée du débat, Échidna incita Dhavala à participer aux festivités réprouvées pour retrouver confiance en ses capacités. La visite du Grand Totem l’avait ébranlé, ce qui contrastait avec l’image de guerrier insoumis que le changeur de forme avait bâti auprès des Reprouvés de Stenfek. La Wynmeris ne se souciait aucunement des émotions de son partenaire, mais elle avait besoin que son mâle réussisse à s’imposer comme chef de meute. Son projet d’une vie meilleure en dépendait.

Dhavala s’illustra sans aucun mal au rodéo de bicorne. Il n’était pas né l’animal qui défierait la domination d’un Eversha aussi expérimenté que l’était l’Evergrim du Totem du tigre. Dhavala était assez fort et pour tenir sur le dos de ses mastodontes suffisamment longtemps pour se servir de ses pouvoirs et ainsi calmer la bête. Était-ce de la triche ? Probablement pas, puisqu’il n’y avait aucune autre récompense à la clé que démontrer son talent. Après tout, la seule directive était de ne pas blesser les animaux.

Les duels se passèrent plutôt bien également. Compétitionnant dans sa forme animale, reconnue par des centaines de Reprouvés qui participèrent à Odon do Dur, Dhavala participa dans une catégorie « hors concours, » pour le simple plaisir de se divertir et divertir la foule. Il n’y avait tout simplement pas de catégorie de taille et de poids pour accueillir un tigre de quatre mètres et 360 kilos parmi les compétiteurs. Il y eut donc des échanges amicaux pendant un temps. La règle de base de ces duels était d’éviter d’utiliser la magie, mais tous ne s’entendaient pas sur comment catégoriser la transformation animale du Bélua. Or, le but d’Échidna n’était pas de remporter un quelconque concours, mais simplement de redonner à Dhavala sa vigueur perdue. Qui plus est, l’Eversha était bien plus facilement reconnaissable en tigre qu’en homme.

Voyant que ni le rodéo ni le combat ne redonnait sa fougue à Dhavala, Échidna allait désespérer quand, encore une fois, Renart lui annonça qu’elle faisait fausse route. Le jeune garçon n’eut qu’à pointer le coin des festins que son mentor s’y précipita, oubliant du coup tout le stresse causé par la précédente rencontre avec le Grand Totem. La Wynmeris passa un bon moment à jurer et à insulter son partenaire. Elle craignait pour son avenir et avait tout fait pour soutenir moralement son mâle, alors que de la nourriture suffisait à la tâche. La chatte jeta ensuite un regard noir au renard qui s’était bien amusé à regarder Échidna se fendre en quatre alors que la solution était si simple. Le garçon lui retourna un sourire carnassier, avant de s’élancer à la suite de Dhavala.

***

C’est après une longue baignade en compagnie de ses compagnons, que Dhavala se dirigea vers l’estrade. C’était aujourd’hui que se déciderait le sort de Stenfek et de l’avenir des Réprouvés. Observé par les dirigeants du Rocher au Clair de Lune, le changeur de forme avait reçu le mandat d’apporter sa voix en faveur de l’indépendance de Stenfek.

Rejoignant la délégation eversha, l’Evergrim se retrouva en compagnie des siens, pour la première fois depuis plusieurs années. Le tigre avait bien changé depuis son départ, trois années plus tôt. Il avait grandi, il avait gagné en force et il avait pris du poids. Il avait pris part à trois guerres. Il avait été capturé à de nombreuses reprises. Il avait rencontré des Hesshas, des Démons, des Vampires, des Ygdraës des Déchus et des Réprouvés. L’Eversha qui revenait au bercail n’avait plus grand-chose à voir avec celui qui quitta le Rocher au Clair de Lune. Malgré tout, il était parmi les siens, sous le regard attentif du Grand Totem. Dhavala savait qu’il était imprudent d’espérer de quelconques faveurs du diplomate. Il allait s’assurer que les Evershas suivent le plan, sans plus.

Quand vint le moment pour lui de parler, Dhavala se leva, dominant ses semblables, mais aussi ses voisins, assis à attendre leur tour.

«  Je ne suis pas doué pour les discours, alors je serai bref. On ne met pas un loup dans l’enclos d’un mouton pour espérer qu’ils vivent en harmonie. Le loup va dévorer le mouton, puis mourir de faim. Il ne restera rien.

Stenfek doit être indépendante, sinon les Réprouvés vont s’entretuer et il n’y aura que des perdants.
 »

Voilà, c’était dit. Dhavala se rassit sur son banc et il devait maintenant tâcher de paraître éveiller et concentrer jusqu’à la fin du débat. D’autres, notamment le Grand Totem, allaient continuer l’argumentation en faveur de l’indépendance de Stenfek, mettant de l’avant des arguments plus enjolivés ou plus émotifs. Le changeur de forme, lui, n’y voyait aucun intérêt d’une manière ou d’un autre. Le Rocher au Clair de Lune était trop éloigné pour bénéficier de l’indépendance de cette ville réprouvée. Tout ce qu’il comprenait, c’était que les grands dirigeants opéraient en coulisse pour influencer les évènements selon leurs intérêts. Nul doute que plusieurs souhaitaient voir les Réprouvés perdre en influence. Dhavala s’imaginait que le Rocher au Clair de Lune avait plus d’intérêt à ce que les Réprouvés conservent leur puissance militaire, alors le Grand Totem œuvrait en ce sens.

***

Dhavala était mentalement et moralement épuisé, lorsqu’il revint rejoindre ses compagnons dans leur chambre. La journée avait été longue et il espérait ne plus avoir à revivre ce genre d’évènement. Toutefois, le sourire de satisfaction d’Échidna eut tôt fait de briser ce rêve. Elle qui poussait l’Evergrim à gagner en influence, elle n’était que ravie de la tournure des évènements. Suivant une manœuvre, dont la Wynmeris avait le secret, l’Evergrim se retrouva dénudé et sur le dos. Sa compagne lui massait le ventre, ses mains se dirigeant progressivement vers l’entrejambe.

La relation entre la Wynmeris et l’Evergrim était assez particulière, exempte de sentiments amoureux. Après avoir pris part à trois guerres, Dhavala était soucieux d’assurer sa descendance et le plus tôt sera le mieux. Pour sa part, Échidna comptait se servir de sa future progéniture pour plus facilement être admis au Rocher au Clair de Lune, malgré son statut de sang-mêlé. Les deux changeurs de forme se servaient l’un de l’autre pour parvenir à leurs fins. Cela dit, le produit de cette union se faisait toujours attendre. Pour une obscure raison, les naissances étaient rares dans toute la région et ils n’étaient pas l’exception. Malgré cela, quelque chose n’allait pas.

Ces derniers jours, en particulier, Échidna se montrait beaucoup plus douce et attentive. C’est Renart qui souffla à l’oreille de son mentor qu’elle craignait d’avoir de la compétition. Le jeune changeur de forme invisible réussi de justesse à éviter le courroux de la Wynmeris, qui se colla dès lors contre son mâle, ronronnant à la manière d’un chat qui voulait se faire pardonner de son geste. Renart, qui redevint visible de l’autre côté de la pièce, continuait de se narguer Échidna. Moqueur de nature, le jeune garçon se plaisait à tourmenter les deux adultes. Cela dit, les interventions du renard étaient la plupart du temps nécessaires pour convaincre lesdits « adultes » de passer outre leur fierté respective et discuter, plutôt que de tout garder sous silence.

Échidna admise qu’elle était à la fois jalouse des Evergrims, tout comme elle les détestaient, pour être la source de ses malheurs. C’est pourquoi elle avait probablement plus besoin de Dhavala que l’inverse. Dans un monde où elle était la seule femme changeuse de forme, elle pouvait appeler Dhavala son mâle et le pousser à agir comme il lui plaisait. Cela dit, si près du Rocher au Clair de Lune et avec la délégation d’Evershas, elle était remplaçable et ça l’énervait. Elle avait enfin de l’espoir de vivre une vie meilleur et elle craignait de tout perdre, encore une fois.

Pour réponse, Dhavala mordilla l’oreille de sa partenaire avant de se redresser et d’asseoir la femme sur ses jambes, enlaçant le torse féminin de ses bras masculins. Plus petite que l’Evergrim, la Wynmeris se retrouvait immobilisée par le câlin de son mâle. Il n’y eut pas de réplique. Même Renart garda exceptionnellement le silence. Aucun membre de la nouvelle meute n’était exempt de regrets ou encore de fautes. Selon la culture eversha, ils étaient tous les trois des vagabonds sans meute. Ils n’avaient donc aucun avenir au Rocher au Clair de Lune, là où ils convoitaient une nouvelle vie.

Le tigre n’allait pas délaisser la chatte pour jouer à saute-mouton avec les femelles de la délégation eversha. Il n’avait rien à tirer de ce genre de relation. Les Evergrims de cet âge avaient déjà choisi de s’investir dans la meute familiale, ou rejoint une meute correspondant à leur nature bestiale. Au mieux, le vagabond pouvait espérer un avenir pour sa descendance dans la meute de la mère, mais lui ? C’était le bas de l’échelle sociale ou l’exclusion. Ce n’était pas là l’avenir que ne souhaitait Dhavala, ni pour lui ni pour sa progéniture. Il avait pris goût à l’idée de devenir chef de meute. Or, pour remplir ce rôle, il avait autant besoin d’Échidna qu’elle avait besoin de Dhavala. Même Renart avait son rôle à jouer.

***

Au lendemain des débats publics, Dhavala n’avait toujours aucune idée de la décision des Réprouvés. Le tigre et sa meute avaient choisi de rester un peu plus longtemps à Stenfek. Ils voulaient éviter de conclure le voyage en compagnie du Grand Totem. Dhavala, en particulier, tenait à poursuivre son voyage de retour par ses propres moyens. Indomptable jusqu’au bout, l’Evergrim n’allait pas donner le plaisir au Grand Totem de le voir rentrer dans le rang.

La délégation eversha se garda toutefois de laisser l’un des leurs à son sort. En récompense de son aide pour appuyer la position du Rocher au Clair de Lune lors des débats, un cadeau fut remis à Dhavala, de la part du Grand Totem. Il s’agissait d’une unique boucle d’oreille en argent, ornée d’une pierre blanche polie. Ce puissant artéfact, se voulant à l’image du Rocher au Clair de Lune, permettait à son possesseur de se téléporter n’importe où dans le territoire Eversha. Ainsi, d’où qu’il puisse se retrouver, Dhavala pourrait instantanément retourner chez lui.

Un grand frisson parcourut l’échine de l’Eversha. Le Grand Totem n’était pas seulement au fait des traditions du défunt clan Himsaru, il savait pour le pouvoir de téléportation qui avait permis à Dhavala de se retrouver, parfois malgré lui, aux quatre coins du monde, alors qu’il cherchait tant bien que mal à revenir au bercail. Que le puissant alligator donne un tel cadeau au vagabond pouvait être interprété par le fait qu’il avait foi que le tigre devienne un atout pour le Rocher au Clair de Lune. Cela dit, un tel présent signifiait également : « peu importe où tu es, nous t’avons à l’œil. »

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Lun 06 Juil 2020, 18:24




Couché sur un des toits de la cité, Icare se laissait caresser par les rayons du soleil. Ça avait le don de l’apaiser, en plus de lui fournir un bronzage pour le moins sympathique qui embellissait davantage la qualité de son grain de peau, d’ores et déjà exemplaire. Il était bien sûr au courant du capharnaüm qui régnait à Stenfek vis-à-vis de la situation précaire des Réprouvés. Son avis sur la question ? Il n’en avait pas vraiment. Toutefois il voulait participer par principe, car sa conviction — unique — pourrait notablement aider ces âmes en perdition. Ils avaient besoin d’un guide, d’un messie en mesure de leur indiquer la voie. La bonne. Ça ne l’enchantait guère, mais c’était là le rôle des élus. Ils devaient se montrer disponibles pour élever ce type de débats vers des hauteurs inatteignables par les autres sommités. Cette fonction étant intrinsèque à ses talents, il avait appris à l’accepter bon gré mal gré lui. Mais pour l’instant, il est vrai qu’il éprouvait une flemme assez excessive pour le clouer sur ce toit. Si ça se trouve, il s’était déjà fait galvaniser par le péché de la paresse. Était-ce seulement possible pour un Déchu que d’en posséder deux ? Quelqu’un d’aussi spécial que lui le pouvait surement. C’était drôle, car d’un côté il se méprisait d’être si vulnérable, et de l’autre il en était presque ravi, voire carrément fier. De telles contradictions ressemblaient à la composition même des Réprouvés. Quelle étrangeté. Ça ne l’étonnerait pas d’apprendre un jour qu’il est en réalité un hybride parfait de plusieurs espèces. Et né dans les choux avec ça. Toutefois, à cet instant précis, il commença à songer qu’il partait beaucoup trop loin dans ses divagations. Un signal tempéré pour le sommer de bouger son cul, car le soleil lui tapait sur le système. Ouais, c’était probablement la théorie la plus plausible jusqu'à maintenant.

Icare renonça donc à son piédestal en s’accrochant à son rebord et en se rétamant au sol. Une habitude qu’il avait mise au point pour descendre plus rapidement. Si, si, c’était volontaire. Désormais au même niveau que les citoyens lambdas, sa compassion refit surface. Dans ces moments-là, il entendait leurs douleurs, leurs débâcles, leurs tiraillements. Y comprit pourquoi ils élevaient des chèvres. La réalité d’un monde dur, qu’il combattrait d’une main de fer. Ou d’un gant de velours, il ne savait plus bien. Quoiqu’il en soit, pour se rendre à l’audition sans se paumer, il connaissait une méthode infaillible qui consistait à… suivre les autres. Il l’avait déjà expérimenté à de nombreuses reprises, et ne s’était perdu qu’une douzaine de fois en tout. Sur un total de quatorze, c’était plutôt un score honorable. Inutile de préciser que les mathématiques et lui ne faisaient pas bon ménage. Pour le coup en revanche, sa bonne étoile l’amena exactement à l’endroit où il devait aller ; un stand où ils vendaient de sublimes pâtisseries. Ah ben non, il s’était égaré en fait. Il réitéra alors le même procédé, car la qualité première d’Icare résidait dans son acharnement à ne jamais se remettre en question. Et il eut bien raison, puisqu’après avoir fait le tour complet de la ville, enfin l’estrade se révéla au grand jour comme une pucelle dans un bordel. Bien que cette comparaison lui semblât un peu tirée par les cheveux.  

C’est à ce moment qu’il prit conscience de son ignorance. Aucune des têtes ici présentes ne lui évoquait quelque chose, de près comme de loin. De toute façon, Icare avait pour habitude de juger les personnes sur leurs apparences en les foutant dans des cases ; moches, beaux, et lui. Une façon peut-être un peu radicale de faire du tri, mais à défaut de lui avoir appris les bonnes manières, on lui avait enseigné la modestie. Pour le meilleur, et surtout pour le pire. Il ne reconnut que Deccio au loin, mais puisque ce dernier s’amusait avec des copains à lui, il préféra rester en retrait. Les Démons étaient d’ignobles créatures ; ils tiraient les cheveux des gens. Les souvenirs de ces supplices le hantaient encore aujourd’hui. Bon, il était toutefois assez lucide pour comprendre qui étaient les dominateurs des soumis, et cela se ressentait jusqu’à dans leurs discours ; très démagogique et allant à l’essentiel. Sans la présence de son maître, Icare était clairement livré à lui-même, c’est pourquoi il devait tout donner. Pour le rendre fier, mais aussi pour lui montrer combien sa prise de position aurait de l’impact pour leur avenir. En fait, il n'était même pas au courant de l’opinion officielle de son peuple, ce qui était particulièrement dérangeant. Non seulement car personne ne lui en avait soufflé mot, mais également parce qu’il en avait grand besoin pour garder un semblant de cohérence scénaristique. Oh et puis tant pis, il improviserait le moment venu. Quand ce fut leur tour, il passa en dernier à cause de... il ne savait pas pourquoi. En tout cas il s’était mis sur son trente et un pour l’occasion en arborant un sublime costume mi-noir, mi-blanc et remi-noir derrière. Il se présenta sur l’estrade, regarda son public qui était passé complètement à autre chose, hormis quelques respectueux. Et au dernier moment, fut pris de panique. De loin, ces gens étaient plus petits que de près, ce qui stressait d’autant plus l’animal. Allez savoir ce qu’était cette sorcellerie. Enfin bon, il retrouva ses esprits quelques instants plus tard, avant de définitivement prendre la parole.

« Alors, je sais que vous l’attentiez tous avec impatience. Il est vrai que… je suis quelqu’un de très volumétrique, et que ma beauté flamboyante vous intimide au point de vous imposer à détourner le regard, mais n’ayez crainte, je suis comme vous. J’ai un cœur tout pareil. Et des os. Et des yeux d’une profondeur à faire crever les Sans-Âmes. Et des cheveux d’une qualité irréprochable. Tout ça pour vous faire prendre conscience que… les oiseaux aussi ont besoin d’attention. Ils volent haut, très haut, et ne redescendent que pour chanter la même mélodie, et ainsi faire naufrager les papillons de ma jeunesse. De la votre aussi. D’ailleurs j’ai une anecdote à vous raconter. Un jour je me promenais, je ne sais plus où. Je m’étais paumé, je crois. Et durant mon incarcération, j’ai trouvé quelqu’un près d’un lac. Il était seul, démuni. J’ai senti une profonde tristesse en lui. Chaque matin quand je revenais, il nageait dans cette eau, toujours au même endroit. J’ai longtemps essayé de lui parler pour connaitre ses tracas, mais il ne m'a jamais répondu. Je pense qu’il était muet, le pauvre. Vous savez ce que j’ai fait pour l’aider ? Absolument rien. Et je le regrette… » Ce qu’il omettait de préciser — et qu’il ne savait pas — c'est que ce quelqu’un en question était en réalité un canard. Qui faisait sa vie de canard. Rien d’autre. Il prit donc une pause pour laisser le temps nécessaire à l’audience de se remettre de cette histoire. « Pour conclure, mes chers amis, j’aimerais vous dire quelques derniers mots. Ameno. Ameno. Latire. Latiremo. Dori me. Ça n’a aucun sens mais on pourrait très bien imaginer une traduction du type : “Quand un courant d'air arrive… montre-lui ton derrière” ce qui ne veut rien dire non plus. Merci. »  Il quitta la scène, tout guilleret, sans se rendre compte que rien de ce qu’il avait dit n’avait de sens. Et pire encore, il avait été hors surjet du début à la fin.


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Je compte pas les points vu que c'est du n'imp' /sbaff
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Daé Miirafae
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Daé Miirafae
Jeu 09 Juil 2020, 11:58


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Thogii..ou presque




La foule applaudit la prise de parole qui venait d’être faite avec réserve. Daé connaissait l’identité de l’auteur de l’austère discours. Dhavala Himsaru, un Eversha tigre qu’il avait déjà eu l’occasion de rencontrer, il y avait quelques mois de cela. Son discours était à l’image de ce que ressentait le Rehla à l’instant : de l’ennui. Il n’en voulait pas aux gens de s’exprimer avec peu de panache, mais lui qui avait une propension très rapide à l’ennui était servi. Depuis des heures, l’estrade voyait défiler des orateur•ice•x touxtes les plus démotivé•e•x•s les un•e•x•s que les autres et Daé regardait ça en manquant de s’endormir à chaque instant.

Il n’avait pas vraiment compris pourquoi il avait été envoyé ici et l’Aurum soupçonnait que c’était de la moindre importance, même s’il n’en était pas sûr. Ses soupçons venaient du mot d’Elsa qu’il avait reçu un matin dans sa chambre qui disait plus ou moins qu’elle était trop occupée pour aller faire joujou avec des indépendantistes et que le Sin Luxinreis demandait au jeune Rehla d’aller jeter un coup d’œil pour le peuple. Daé fut bien surpris que le Sin Luxinreis s’intéresse à son cas et l’envoie en mission, il en avait donc déduit qu’Elsa avait trop envie de fumer des clopes pour l’accompagner et qu’elle avait fait bricoler une – mauvaise – excuse à sa majordome. Tout ça amenait au fait que Daé se faisait chier comme un rat mort et qu’au bout d’un long moment à écouter les gens prendre position il décida de se retirer discrètement.

Synaën était à ses côtés pour ce voyage et il était bien content de ne pas être seul. Quitte à se faire chier, autant se faire chier à deux. « Pourquoi tu croies qu’iels veulent leur indépendance ? L’idéal serait pas de se fédérer ? Surtout que les Réprouvé•e•x•s sont pas totalement en position de pouvoir ces temps… Enfin je sais pas hein, mais j’ai l’impression que leur naissance toute neuve là, elle va pas sauver le peuple en trente secondes..J’en sais rien en fait. C’est pas ma guerre hein. »

Daé continua à se promener dans les allées, porté par le vacarme provoqué par les combats qui commençaient à se mettre en place un peu plus loin. A l’image de ce peuple, la fête était violente. Le Rehla n’avait jamais compris vraiment pourquoi ce peuple avait un tel besoin de violence. Il se prépara à partir dans d’éternelles pérégrinations mentales sur le destin, mais fut arrêté par la perspective d’un combat haletant qui s’offrait à lui. Il ne voulait pas y participer, aucunement. Ses combats aux côtés des Réprouvé•e•x•s lors de l’étrange Odon Do Dur furent bien assez intenses pour ne pas avoir envie de le refaire pendant le cinq-cents prochaines années, mais en revanche, il assistait à un combat sans magie, à l’épée et à la dague qui était absolument magnifique. L’Aurum se posa au sol, proche de l’endroit où se déroulait l’affrontement, s’appuya contre Synaën qui ronronna, contente de retrouver son ami et les deux observèrent la violence contenue par les codes. Daé trouva étrange que ce moment intense de politique devint, pour lui, un moment de répit, de joie et de plaisirs simples. Cela faisait des mois qu’il n’avait pas pris un moment avec Synaën pour ne rien faire ensemble et il en était ravi. Sa main allait et venait autour de la tête de la tigresse qui bougeait la nuque comme pour attraper la moindre parcelle de caresse possible.

Le combat sembla perdre assez vite de sa superbe jusqu’au moment où l’une de combattantes, Réprouvée, insulta l’autre en Zul’Dov (ce n’était peut-être pas une insulte, mais ce n’était clairement pas dit avec tendresse, alors à moins qu’elle lui ait hurlé dessus quelque chose comme « MERCI POUR CE COMBAT », Daé en déduisit que c’était une insulte, propos confirmé par la réaction de l’autre combattantx, qui plus est.) et où l’autre fut piqué dans son ego. Après ce qui ressembla assez basiquement à l’ablation des deux bras de la personne qui s’était faite insultée, le combat se termina alors que la Réprouvée se préparait à uriner sur les membres désormais séparés de son adversaire, lorsque l’arbitre arrêta tout cela et qu’une équipe de médecins partit s’adonner à un travail de couture sur humain.

« Toi aussi ? » Daé se retourna et aperçut une jeune personne aux cheveux aussi blancs que lui qui lui souriait. « Comment elle s’appelle ? » dit-iel en pointant la tigresse et en la caressant. « Synaën » . Daé souriait à demi, plus par politesse que par sympathie. Il fut surpris de voir la réaction de son amie qui ne grogna pas et qui se laissa faire. « Tu es membre des Rehlas aussi hein ? » Iel sourit. « Je m’appelle Daé et toi ? » « Line. T’utilises quels pronoms ? » « Il et lui » « Ok ! Moi j’utilise elle. » « Trop bien ! Tu es venue ici de ton plein gré ? » « Je sais pas.. on fait des choses de notre plein gré ? » Les deux rirent et Daé proposa d’aller prendre quelque chose à boire au milieu de ces gens qui étaient empêtrés le nez dans l’illusion du choix. Pour la première fois tout lui paraissait simple. « Ça te fait ça à toi aussi ? » Daé la regarda, estomaqué.  « Pardon ! Ça m’arrive à chaque fois !! Je lis dans les pensées et je gère pas ça bien du tout !! » Daé éclata de rire. « Pas de soucis ! J’ai un peu ça aussi ces temps.. C’est étrange hein.. Comme si la magie sortait de moi sans que la contrôle » « Ouais bah voilà, ça me fait exactement pareil ! »

La conversation passa par tous les points, leur vie, leur race, Odon Do Dur où iels se battirent toustes les deux, leurs amours, leurs passions, le destin, le futur. Jamais iels ne parlèrent de l’indépendance de Stenfek. Il y avait, dans la Ligne de ces deux Rehlas, plus important à faire aujourd’hui.

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Mar 14 Juil 2020, 17:31


image by thomas chamberlain
Thogii



Les Nevrakis n'étaient pas restés bien longtemps à Sceptelinôst en fin de compte. Les événements s'étaient enchaînés assez vite et les voilà partis pour Stenfek, la capitale Réprouvée. Orion ne savait pas trop quoi penser de ce qui lui était arrivé à Odon do Dur. Cette bataille avait été purement démentielle et avait vraisemblablement eut des conséquences positives pour tout le peuple des Réprouvés, un truc de naissances qu'il ne saisissait pas trop et d'ailleurs il s'en fichait un peu. Par contre ce qui l'intéressait c'est qu'il avait des ailes dans le dos maintenant ! Le jeune vampire n'arrivait pas à ce décider... Etait-ce super cool ou super naze ? On avait déjà vu des vampires ailés ? En plus elles étaient dépareillées, l'une était angélique et l'autre démoniaque... Il avait essayé de prendre son envol avec mais c'était pas simple. Il n'était pas assez fort pour bien les contrôler. Son dos devait encore prendre un peu de muscles...
Sur la route, le vampire regardait parfois sa mère d'un air interrogateur. Celle-ci semblait anormalement soucieuse et surtout silencieuse. Ils n'avaient pas choisi de se rendre à Stenfek. La décision était tombée d'un seul coup lorsque Mathilda reçut une lettre qui avait l'air franchement officielle. En la lisant son teint avait viré encore plus blème que d'habitude si c'était possible. La missive consistait en un ordre, apparemment venu de très haut. La hiérarchie vampirique semblait déterminée à envoyer des représentants à Stenfek pour un grand événement diplomatique et avait immédiatement pensé aux participants d'Odon do Dur car ils auraient peut-être plus de poids dans les débats avec des réprouvés parfois assez... caractériels. La lettre contenait également la position à adopter : s'opposer à l'indépendance de Stenfek.
Orion était saoulé d'avoir à jouer au perroquet mais d'un autre côté il avait aussi envie de participer à des moments importants qui font l'Histoire. Il était donc mitigé en entrant dans la ville.

Même de nuit, la capitale réprouvée était pimpante avec ses tours de marbre et de verre illuminées. L'ambiance était à la fête. Mais pas de tourisme prévu pour l'instant. Autant se débarasser le plus vite de la raison de leur visite avant de pouvoir se détendre. D'autant plus que dans quelques heures Orion devrait être nourri de nouveau. Le vampire avait l'impression d'être un bébé à nourrir absolument avant de tourner monstre sanguinaire... Il détestait cette perte de contrôle sur lui-même... Mais résister à la Soif prenait tant d'énergie... Très vite leur calèche les emmena dans le centre de la cité.

Orion prit place sur la tribune où tout le monde pouvait se succéder pour parler. Cependant, de nuit, l'audience était réduite. Il allait faire son discours devant un atroupement d'ivrognes et de fêtards. Génial... Au moins il n'avait qu'à débiter un petit discours improvisé et ça passerait crème. La mission serait accomplie. Le vampire prit soin de montrer ses ailes sorties pour signifier sn statut d'élu à Odon do Dur.  

« Alors... Je serai pas très long je crois... Euh... D'abord avant d'être balancé à Odon do Dur je ne connaissais pas trop la société réprouvée et tout ça... Et  sérieusement vous voir... nous voir combattre tous ensemble dans cette bataille était vraiment impressionnant. Vous êtes du même peuple, vous êtes compagnons d'armes. Vous devriez être capable de vous entendre même si vous êtes différents. Vous serez plus forts unis.
Le même sang...  »
Orion ne résista pas à l'envie de se pourlécher les babines rien que d'y penser.
« Le même sang coule dans vos veines. Donc arrêtez de regarder votre nombril et arrêtez d'écouter ceux qui veulent vous désunir !  Bon vous vous en foutez peut-être de ce que je dis mais c'est mon avis... Allez salut et trinquez en mon honneur et celui de votre peuple !»

Le vampire avait fait sa mission, il pouvait se détendre. Bon il ne savait pas si son petit discours avait eu le moindre impact mais il l'avait fait donc la hiérarchie serait satisfaite. Peut-être que sur un malentendu ses mots avaient eu du sens pour les cervelles avinées qui l'avaient écouté. De toute manière ça lui était égal.
Une des activités festives proposées attira son attention cependant. Du rodéo sur Bicorne ! Une épreuve pour tester son courage et sa force ! Du courage, le vampire casse-cou en avait. De la force par contre...
C'est une fois juché sur le gros animal ruminant qu'il se dit qu'il avait été trop téméraire sur ce coup là... Au top départ, la bête immense commença à le secouer comme un prunier. Mais surtout... Le gros animal était appétissant en fait... Dans la force du désespoir, Orion sortit les crocs et mordit l'animal à la fois pour s'accrocher d'une nouvelle manière mais aussi pour commencer à lui sucer le sang. Le Bicorne meugla de surprise teintée de douleur et de colère. Il remua de plus belle, envoyant valser le vampire en vol plané de l'autre côté de l'arène.
Le pauvre ne fut pas aidé par les organisateurs, bien au contraire les Réprouvés commencèrent à lui flanquer des coups de bâton pour le punir d'avoir blessé leur animal. Orion dut s'enfuir en courant pour éviter d'être tabassé par cette bande de dégénérés.
C'est plusieurs rues plus loin qu'il put enfin s'arrêter. Les poursuivants avaient lâché l'affaire en lui lançant de dernières insultes en Zul'Dov. Orion s'essuya les lèvres du revers de la main. Il aurait aimé avoir plus de sang... D'ailleurs il ferait mieux de retourner auprès de sa créatrice avant de s'en prendre à quelqu'un...  

Les malheurs d'Orion ne s'arrêtèrent pas là. Une fois revenu auprès de sa mère il se prit une gifle pour avoir sali et déchiré ses vêtements. C'était décidément une nuit de merde.

1017 mots
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Kyra Lemingway
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◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Mer 15 Juil 2020, 20:50


Thogii


Maximilien revenait avec la Gazette en main, feuilletant en diagonale ce qui pouvait accabler le monde ce jour-ci. Il y avait déjà une avancée considérable quant aux misères qui le touchait. Il y a quelques temps de ça, le couronnement de l'Empereur Noir et les événements y ayant fait suite avaient fais couler l'encre durant un temps considérable. C'était compréhensible. Toutefois, moins il entendait parler de ces êtres, et plus ces derniers se trouvaient loin de son champs de vision, mieux il se portait. L'avantage avec un Démon c'est que s'il décidait de tuer, il le faisait. Les Mages Noirs étaient abject en ça tant ils étaient imbus d'hypocrisie. Mais aujourd'hui, c'était comme si la percutante nouvelle avait empêché le reste des terres de se lancer dans un conflit quelconque. Aujourd'hui, ce qui faisait les gros titres et se trouvait sur toute les bouches, c'était une naissance. Ce simple fait avait de quoi raviver les cœurs. Les naissances étaient trop rares pour ne pas venir à craindre qu'elles disparaissent, aussi, chacune d'elles était une bénédiction et un remerciement envers ce don d'Edel. Mais cette fois c'était encore différent. Cette fois, ce n'était pas seulement "une naissance". D'un pas rapide, il rejoint l'appartement de la Déchue et pénétra l'habitation tout en interpellant celle-ci. « Qu'est-ce qu'il se passe ? » - « Tu as entendu ça ? » - « Quoi ? Il se dit beaucoup de choses ici, tu sais. » - « Je parle de ce nouveau-né Réprouvé. », fit-il en délaissant la Gazette sur la table. « Oh ! En effet, j'ai entendu des échos. » répondit-elle en se penchant sur le journal « Cela faisait longtemps que les Réprouvés n'avaient pas eu d'enfants aux ailes bicolores. Ça va se fêter. Mais s'il n'est pas un cas unique, ce risque d'être un coup dur pour les Anges. » - « Les Anges ? » - « Bien sûr. Si les Réprouvés sont de nouveaux capables d'enfanter, et bien, des Réprouvés, une partie de la population angélique qui dépendait de ces naissances va en pâtir. ». Maximilien fronça des sourcils, ça ne lui était pas venu à l'esprit, mais elle avait raison. D'autant que tout les Anges issus de Réprouvés ne rejoignaient pas forcément les Vertueux. Et si ces Anges, déjà pas forcément nombreux, se faisaient encore plus rare chez les Réprouvés, alors... « Les Anges ne seront pas les seules victimes dans cette histoire. » souffla-t-il, les traits tendu. « Pardon ? » - « Rien, ça m'a échappé. » - « Non, tu as raison. Il ne faudrait pas que ça entraîne un conflit entre les Anges et les Réprouvés cette histoire. Les choses pourraient déraper si facilement aux vus des tensions. Ces enfants étaient le seul lien de paix et il risque d'être rompu à n'importe quel moment. ». Maximilien resta silencieux. Ce n'était pas exactement à cela qu'il songeait. Il songeait plutôt à son peuple, et au lien dont la majorité dépendait vis-à-vis des Vertueux. C'est à cause de ce lien qu'il en oubliait parfois les terrifiantes paroles d'Antonija sur son peuple désigné bénéfique.

A une table de la taverne, Maximilien exhala un long souffle. « Tu ne t'essais pas à la chevauchée de Bicorne ? » fit Kyra d'un air amusé. « Ça ira, je leur laisse l'animal. ». Ils étaient arrivés la veille, et avait chacun prit le temps de se mettre au fait de la situation en ville et des avis de leur compatriotes. « Tu n'as pas à te mettre tant la pression. Il y aura tellement de prise de parole que tout le monde aura oublié qui a dit quoi à la fin. » - « C'est utile. ». Le Kaahi marqua une pause avant de reprendre. « Tu vas dire quoi toi ? » interrogea-t-il l'Abjecto en calant son menton dans le creux de sa main, tandis que ses iris vinrent se plonger dans celles de Kyra. La Déchue reposa lentement la chope, le temps de la réflexion. « Je pense évoquer les principe de base. La liberté de choix, d'opinion, bla-bla-bla. Quelques autres trucs dans ce style, je ne sais pas trop quoi encore. De toute façon, les Humains se positionnent également en faveur d'une indépendance pour Stenfek, c'est ça ? ». Maximilien approuva d'un signe de tête. « Tu n'y arriveras pas. » fit soudainement la Petite Sœur. Sous l’œil surpris de l'Obstiné, elle indiqua du menton les ailes de l'Humain. « Je te vois là à essayer de les replier. ». En effet, même s'il ne le faisait pas consciemment, elle voyait ses ailes se replier toujours plus sur ailes-même, comme s'il voulait leur donner le moins de place possible. « Rappelles-moi combien de fois tu t'y es essayé sans qu'elles ne se rétractes ? Je te le dis, c'est surement pas aujourd'hui que tu y arriveras. ». Et elle doutait qu'il y arrive un jour en réalité. Puis elle laissa fuir un soupir. « Et toi tu comptes dire quoi une fois sur place ? » reprit-elle pour revenir à la conversation initiale en voyant l'air irrité du Kaahi. « J'en ai pas la foutu idée. ». Kyra le dévisageai avec attention quelques instants. « Et bien moi j'en ai une. ». Maximilien posa un regard interrogatif sur la Déchue qui marqua un temps, tapant du plat de ses mains sur la table comme elle le ferait avec un djembé. « Tu as une idée de la position des Magiciens ? » - « Non. Pourquoi ça ? » - « Je crois qu'il sont pour l'union, mais j'en suis pas certaine. » - « Dans tout les cas, ils doivent être pour la solution la moins sanglante. Mais pourquoi tu t'intéresses à la position des Magiciens ? ». Un sourire fendit le visage de la Gourmande. « Disons que  c'est ma contrepartie pour le Fessetival. Il n'y a pas que dans la nudité que l'on a le droit d'être célèbre. ». Il allait râler, que ce soit de sa remarque ou de ce qu'elle avait en tête. Ça n'avait que peu d'importance.

L'Obstiné laissa un instant planer son regard au pied de l'estrade. Puis, dans une profonde inspiration, il releva la tête et fixa avec intensité la foule. Kyra, déjà passée la veille, était plus loin, mais invisible dans la masse. Il n'avait pas la prestance de certains s'étant déjà exprimé avant lui et attirant l’œil dès le premier regard. Il n'était qu'un nom qui se faisait connaître sur un visage inconnu, Humain qui plus est, probablement déprécié des siens d'ici peu, lorsque tous le découvriront tel qu'il est à présent, ailé du plumage des anciens Réprouvés. Mais c'était pour ces mêmes raisons qu'il se tenait là, aujourd'hui, maintenant, sur cette estrade, face aux Bipolaires et représentants de tout horizons. Il exhala un souffle. C'était bien la première fois qu'il prendrait la parole de cette façon. Jamais il n'avait eu à le faire. Pourquoi aurait-il dû ? Il n'était qu'un homme du peuple, appartenant à ceux qui écoutaient et subissaient le choix de ceux qui parlaient. Aujourd'hui, les choses étaient différentes. Aujourd'hui, il avait la possibilité de rendre les choses différentes. « Mon nom est Maximilien Eraël. » commença-t-il d'une voix forte, cherchant à attirer l'attention des plus proches et moins désintéressés. « Del Haftavân, Baron sur le Duché de Yavinor en Volatys et Kendov do Silus. ». Cela sonnait bien pompeux à ses oreilles et il devait admettre que prononcer ces mots lui faisait un étrange effet. En réalité, il n'avait jamais exposé un seul de ces Titres sur la table. Alors évoquer les trois à la fois et à la suite. Mais loin de chercher à se pavaner à la manière d'un paon en rûte - d'autant qu'il se doutait que certains personnages, présents ou non, étaient bien plus encombrés que lui - l'objectif ici était tout autre. Le Titre Magicien. Celui du peuple synonyme garant de la Paix. Le Titre Réprouvé. Celui du peuple pour lequel le monde s'était déplacé à la recherche d'un compromit sur la scission qui les touchait. Le Titre Humain. Son peuple, celui dont il se faisait l'un des porte-parole, et déjà touché par ce phénomène, quoi que le monde n'en sache rien. « Je m'exprime aujourd'hui sous l'égide du peuple Humain. ». Il était toujours bon de le préciser, il y avait presque de quoi douter avec son plumage bichromatique. « Il est évident que le peuple Réprouvé se trouve aujourd'hui dans une impasse. Nous ne serions pas là aujourd'hui sinon. ». Il posa un regard sur les siens avant de revenir à la foule. « La mésentente entre Stenfek et le reste de la communauté Réprouvé est bien trop grande pour que la ville reste unie aux autres sous un même drapeau sans qu'un feu n'éclate. ». En vérité, il avait l'impression d'y voir sa propre patrie. Comment cinq Souverains étalés sur cinq territoires différents pouvaient chanter le même hymne ? « Personne n'accepte la soumission. Les révoltes dans le sang sont communes lorsque l'on force un homme à aller contre son gré. Il serait ridicule de noyer les cités Réprouvés dans le sang de leur enfants pour une histoire de liberté. ». Même s'il était connu que les Bipolaires ne faisaient pas dans la dentelle. « Il serait plus simple, pour chacun, y compris votre peuple, de laisser Stenfek à ses propres lois plutôt que de continuer sur cette corde tendue où la confiance est déjà rompu. ». D'autant qu'il ne comprenait pas pourquoi le reste de la communauté Réprouvé refusait cette indépendance. Dans cette histoire, c'était bien Stenfek qui avait le plus à perdre actuellement.

Maximilien exhala un long souffle. Inutile de souhaiter la protection des Aetheri ou quoi que ce soit du genre. Il avait cru comprendre que ces derniers n'avaient pas leur place en ces lieux. Un remerciement serait ridicule également. Il prit le parti de quitter l'estrade sur ces mots, son regard planant une dernière fois sur la foule.  Il vit alors deux ailes noires s'envoler dans le ciel, offrant aux regards alentours des reflets abyssaux pour qui posait le regard sur les plumes obscurs, et s'éloigner sans un au revoir, ni un adieu. Il était simplement tant de rentrer. Les dunes commençaient à lui manquer, il devait l'admettre.
©gotheim pour epicode


Mots | 1718 (ouai, je sais. en vrai il aurai dû en faire moins si j'avais pas décidé de glisser la partie de Kyky dedans parce que j'avais la flemme de le faire avec elle finalement /mur)
Position : Pour l'indépendance > +3 points (+2 pt > Charisme ; +1 > Participant à Odon do dur)
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Sam 18 Juil 2020, 21:48




Thogii



SolheimRevenir à Stenfek après ces longs mois d’absence était un sentiment de doux réconfort. Je connaissais tous les recoins de cette ville qui avait vu grandir mon enfance. Je m’étonnai des transformations qui s’étaient opérées depuis mon départ. Les commerces les moins lucratifs avaient cédés leur place à de nouveaux plus ambitieux, les travaux de rénovation du Siège des Thurs étaient parachevés et certaines fontaines s’étaient offertes de nouvelles statues pour orner leur bassin. La capitale rejetait son enfant, me donnant l’impression d’être un étranger parmi les miens. Elle me boudait pour l’infidélité que je lui avais faite ; mais je n’avais pas eu le choix. Gona’Halv m’avait appelée, m’ordonnant de la rejoindre ; je n’avais eu d’autres possibilités que de céder à sa vie militaire et ses forges titanesques.

Je volais à travers les ruelles rassurantes qui menaient au quartier résidentiel, projetant mon ombre sur les passants en contrebas. La capitale était en liesse. Les événements récents nous avaient libérés de la Malédiction de Sympan. Les nouveaux parents brandissaient fièrement leur bambin comme la récompense d’une rude bataille. Nous étions tous ressortis victorieux et grandis. Pourtant, l’unité de notre peuple était menacée par les tensions politiques. Les idées novatrices d’Atthirari n’étaient pas au goût de l’Impératrice des Deux Rives ; pire, les autres cultures réprouvées s’opposaient fermement à son projet de mondialisation. La majorité de ses administrés, néanmoins, soutenait sa décision et l’exhortait à défendre sa vision. La situation se dégradait depuis des années, accentuant la scission qui existait entre la capitale et les villes bipolaires. L’accès à la culture et à l’éducation était également un sujet de discorde ; la plupart des détracteurs considérait les instruits comme des faibles et des lâches - d’autant plus s’ils s’adonnaient à l’art magique. Des rumeurs de coup d’État et d’associations indépendantistes dissidentes courraient depuis un certain temps. Cependant, la situation économique de Stenfek - tributaire des autres villes pour sa survie - ne lui permettait pas de vivre en autarcie. Il lui faudrait conclure des accords commerciaux avec d’autres races pour survivre à un tel événement. Mais l’idée n’avait pas été abandonnée, bien au contraire. Aujourd’hui,  réprouvés - comme étrangers - avaient étés conviés afin de participer au débat. Officiellement, il s’agissait de prendre en considération les remarques des autres peuples, de trouver un accord pour réussir à vivre en harmonie entre bipolaires. Officieusement, la voix publique accusait Atthirari de profiter de l’occasion pour construire des partenariats solides afin de mettre son plan à exécution. Pour ma part, je n’avais que faire de la vie politique. Peu importe les conflits ou les alliances qui pourraient se créer, les relations de force entre les différents bourgs étaient trop ancrées pour qu’une simple décision gouvernementale puisse y changer quoi que ce soit. Même au sein de l’académie militaire, les querelles étaient courantes entre cités. Les mentalités étaient trop dissemblables pour être conciliées. En particulier, jamais Stenfek et Lumnaar’Yuvon ne trouveraient un compromis satisfaisant.

Profitant de la permission qui m’avais été donnée - et peu intéressé par les négociations géopolitiques - je décidai de rendre visite à mes mères. J’espérais qu’elles fussent à la maison bien que je soupçonnai qu’elles participassent aux festivités. Je ne rencontrai aucune difficulté particulière sur mon chemin, si bien qu’en quelques minutes à peine j’atteignis le seuil de leur demeure. Je frappai trois coups secs la porte en bois sombre. Personne ne répondit. Sans attendre, je fouillai le fond de ma poche pour en sortir l’imposante clé qui m’ouvrirait un accès vers l’intérieur. Je pénétrai la pièce vide et la balayai du regard. Rien n’avait changé. L’air exhalait une odeur de cannelle. Un regard vers la table à manger me permit de remarquer la pile de biscuits qui attendaient de se faire dévorer. J’en avais l’eau à la bouche ; Leya-Niera était une cuisinière hors paire. J’attrapai une première galette et l’engouffrai aussitôt. Le goût de miel et de beurre ravit mes papilles. Mes yeux se posèrent sur la note posée à côté de l’assiette.

‘ Bienvenue à la maison Soso !

Nous sommes désolées de ne pas être présente pour t’accueillir à ton retour. Cependant, au vu des festivités qui se déroulent dans la cité, Ayleth a été réquisitionnée pour patrouiller dans les rues du Centre Ville. Quant à moi, je suis partie pour essayer de faire entendre ma voix à nos dirigeants. Ayleth m’a interdit de le faire, mais tu me connais, je ne peux pas rester les bras croisées face à cette situation. Si ça te tente de venir m’écouter, je serai sur la place de la liberté dans le quartier diplomatique.

Je sais que le voyage a été long pour toi depuis l’île donc je t’ai préparé des gâteaux. Mais n’en mange pas trop, pour ton retour nous avons prévu ton plat préféré.

J’ai hâte de te revoir et de te serrer dans mes bras.

Bisous

L-N»


J’engloutis un nouveau biscuit, en récupérai quelques uns pour la route et repartis immédiatement. Je voulais être présent pour donner mon soutien à l’Ange lorsqu’elle ferait son élocution. Je doutais que le peuple se rangeât de son côté. Personne n’était prêt à entendre l’utopie dont elle rêvait. La femme qui m’avait élevée avait un coeur bien trop pur, une sagesse bien trop grande, pour ce monde orgueilleux et violent. Incarnant à mes yeux la Justice et la Droiture, elle ne se laissait jamais influencer par les doctrines - qu’importe ceux qui les lui imposaient. C’était une femme intelligente et rêveuse qui percevait  la bonté résidant en chaque être. Bien évidemment, elle avait elle aussi des préjugés et des avis bien tranchés - notamment en ce qui concernait les démons et les déchus - mais elle était capable de se remettre en question et de lutter contre ses instincts primaires et son éducation. Depuis que j’étais enfant, c’était un modèle de vertu que j’aspirais à suivre. Malheureusement, la part d’ombre en moi m’empêcherait toujours de lui ressemblait totalement. Elle ne s’en offusquait pourtant jamais, m’incitant à faire de mon mieux. J’étais fier d’être son fils.

Je survolais l’estrade en balayant la foule du regard. Au milieu de la cohue, je n’arrivais pas à repérer celle que j’appelais mère. Je ne portais aucune attention à l’homme qui suggérait l’indépendance de Stenfek, bien trop occupé à scruter la populace. Finalement, je l’aperçus non loin de la scène. Je voulus l’approcher mais je n’avais pas l’espace pour la rejoindre. Je me laissai descendre autour d’un clocher pour atteindre un rebord surplombant la place. De ma position, je n’avais aucun mal à percevoir ce qui se passait en contrebas. De longues minutes s’écoulèrent durant lesquels de nombreux individus se succédèrent sur l’échafaud. Chacun y allait de son petit argument pour faire pencher la balance. Je bâillai d’ennui pour la énième fois lorsque Leya-Niera se présenta enfin sur la tribune. Je relevai la tête avec intérêt.

« Peuple Réprouvé,
Amis ambassadeurs,
Mes chers compatriotes,

Nous vivons des jours heureux. La nation en déclin, unifiée par les Zaahins, a vaincu son adversaire. Sympan a été défait, sa malédiction n’est plus. Gloire à ceux qui, rassemblés dans la colère, ont lutté pour leur salut. Nous devrions chérir cet événement, célébrer notre victoire ! Mais qu’entend-je ? L’alliance d’hier s’avoue vaincue face aux difficultés de demain ?

Aujourd’hui, je ne vous parle pas en tant que représentante des Anges, je ne m’exprime pas en ma qualité de Réprouvés, je n’aurai pas l’audace de discourir au nom des Zaahins. Non. Je vous expose le point de vue d’une femme libre de choisir ses convictions, de porter sa propre opinion. »

Elle toisa l’assemblée de son regard. Ses yeux étaient aussi bleus que la glace. Ils semblèrent transpercer chacune des personnes présentes autour d’elle. Je ne l’avais jamais vu aussi déterminée.

« N’êtes-vous pas les guerriers les plus émérites ? Pourtant, vous êtes sur le point de commettre l’erreur la plus élémentaire : éparpiller vos forces sur le champ de bataille de la politique. Ce n’est qu’en restant unis et soudés que vous pourrez faire le poids face à vos adversaires. Êtes vous à ce point aveugle pour ignorer ce qui se trame ? Les Sorciers ont annexé la Terre Blanche, les Anges pactisent avec les Magiciens et les Humains et vous - Réprouvés - vous vous isolez encore davantage ? Pensez-vous réellement que Lok'Silus vous aurait réunis si Keizal ou Lumnaar’Yuvon avait pu vaincre seul ?

Mais en ce jour, ce n’est pas pour vous convaincre de consentir ou non à l’indépendance de Stenfek que je me dresse ici ; je vous sais suffisamment éclairés pour demeurer unis. Je me tiens devant vous pour vous enjoindre de consentir à embrasser les idées d’Atthirari. »

Leya-Niera se laissa tomber sur les genoux sous des regards interloqués. Une vague de chuchotement se propagea à travers la foule. Ses ailes immaculées s’ouvrirent par réflexe, dévoilant ses plumes duveteuses.

« Je comprends votre naturel méfiant, j’entends votre singularité, je sais votre haine des Étrangers. Je l’ai moi-même éprouvée des années durant. Vous avez été forgé par votre Histoire. Et au nom de ceux qui vous ont persécutés, j’implore votre pardon.

Ne vous condamnez pas par Orgueil ou Vengeance - vous rendriez victorieux ceux qui vous ont rejetés. Accordez leur plutôt votre Pardon - vous n’en sortirez que plus Grands. Je sais que c’est difficile, mais la victoire n’en sera-t-elle pas plus savoureuse ? Vous devez vous ouvrir aux autres - comme vous devez développer l’éducation dans vos villes. C’est un changement nécessaire afin de conserver votre supériorité face à des peuples qui ne cessent d’évoluer. Tout ne se fera pas du jour au lendemain, le chemin est semé d’embûches mais je vous en conjure, empruntez-le.

Vous êtes d’excellents guerriers, de talentueux agriculteurs de formidables forgerons, d’admirables négociants. Alors qu’attendez vous pour devenir d’incomparables diplomates et d’illustres savants ?

S’il vous plaît, faites les bons choix : non pas pour moi, ni pour vous mais pour vos enfants à naître. Je sais que vous en êtes capables… Que les Zaahins guident vos pas.

Merci d’avoir pris le temps de m’écouter. »

Ses paroles résonnaient encore dans ma tête quand elle se leva pour quitter l’estrade.




1 660 mots
Vote pour l'indépendance avec un PNJ (je sais pas si ça compte ?) mais surtout pour que les peuples réprouvés acceptent les idées d’Atthirari.

Merci pour l'event, c'était cool <3
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Dim 19 Juil 2020, 16:02

Zoé
Thogii
On frappa à sa porte. La tête de Zoé émergea d’entre ses bras. Elle ronchonna.

-Ouvre !

Elle avait la flemme de lever son cul de sa chaise pour faire trois mètres, alors qui que ce fut, eh bien qu’il entre. Elle ne connaissait pas beaucoup de monde, de toute manière. Ce n’était jamais n’importe qui qui lui rendait visite. En d’autres termes, elle pouvait faire confiance. La poignée pivota dans un léger grincement, puis le bruit sourd du verrou choquant dans le cadre retentit.

-C’est fermé. Entendit-elle de l’extérieur.

Elle reconnut la voix. Elle grogna encore. Putain. Depuis quand elle fermait la porte à clef, elle ? Depuis toujours à vrai dire, car autrement, celle-ci risquait de s’ouvrir à cause des courants d’air et ça l’énervait. Elle l’avait juste oublié car ces jours-ci, il n’y avait pas trop de vent. Plaquant ses mains contre la table, Zoé prit appui pour se relever dans un soupir bruyant et exaspéré. Elle arriva jusqu’à la porte et tourna la clef. Zull entra dans la pièce.

-Quoi ?

Il s’installa à sa table comme à la taverne du coin. Zoé ne savait pas quelle heure il était. Assez tard, de toute évidence, mais c’était toujours le matin. En fait, elle venait de se lever. Elle avait la tête dans le cul. A croire qu’elle avait chopé une connerie dans la nuit.

-Tu sais pas quoi ?

Elle plissa les yeux. Il était exalté. Heureux. Dynamique. De bonne humeur. Bien sûr que non elle ne savait pas. Elle n’était pas sortie. Elle n’avait même pas ouvert les fenêtres pour aérer. Elle n’avait pas voulu entendre les bruits de l’extérieur. Elle avait voulu s’isoler du monde, car aujourd’hui et les jours qui avait précédé, le monde était nul et elle voulait qu’ils aillent tous se faire foutre, cette bande de rats crevés.

-Hm.

Ça voulait dire non. Il avait intérêt à comprendre parce que sinon tant pis pour lui, ce sale con de merde. Déjà qu’il tournait autour du pot. Putain, pourquoi elle l’avait laissé rentrer ? C’était une journée asociale. Elle devait rester dans sa grotte, normalement. Trop gentille, voilà ce qu’elle était.

-Y’a un gosse réprouvé qu’est né.

Elle phasa. Cela lui prit environ cinq secondes. C’était plutôt long.

-Dégage.

-Mais tu te…

-Dégage putain ! Tu vas m’en sortir d’aut’ conneries longtemps ? Le fils de Joh c’est un Réprouvé pareil et qu’est-ce qu’on s’en fout !

-C’est un Démon !

-Ta gueule ! C’est un Réprouvé toujours !

-Mais tu m’écoutes quand j’te parle ? Un Réprouvé avec des ailes blanches et noires !

-Arrête de dire des conneries et dégage.

-Mais c’est pas…

-J’T’AI DIT D’PARTIR !

Zull ne put retenir plus longtemps son poing pour la faire taire. Zoé tomba en arrière dans un fracas lourd. Elle porta sa main à sa joue.

-Pardon.

-Fais l’aut’. Dit-elle, fâchée.

-Hein ?

-Fais l’aut’, j’te dis. C’est pour respecter la symétrie. J’TE DIS D’FAIRE L’AUT’ BORDEL DE-…

Elle finit complètement étalée par terre.

-Merci.

-De rien.

-Barre-toi main’nant s’te-plait.

-J’avais un autre truc à te dire mais…

-Ouais, nan, casse-toi. Plus tard.

-D’accord. Bonne journée. Ça va aller ?

-Ouais. Salut. Claque bien la porte en sortant.

L’homme quitta la pièce et referma la porte derrière lui en la claquant, comme elle le lui avait demandé.


***


-Tu comptes y aller ?

-Où ça ?

Zull soupira. Ce n‘était pas comme si ça faisait dix minutes qu’ils en parlaient. Puisque la femme n’était pas sortie de sa baraque depuis des jours, il lui avait fait un résumé de ce qui se tramait au sein de leur peuple. Il ne s’était pas attendu à ce qu’elle reste aussi calme. Il mettait ça sur le compte de sa fatigue. Il avait bien fait de l’extirper de chez elle. Un peu plus et elle aurait fini morte-vivante.

-Bah, à Stenfek.

Elle recracha le contenu de sa chope, aspergeant son ami au passage. Celui-ci s’essuya le visage à l’aide de sa manche. Sa mine crispée reflétait bien que le geste l’avait contrarié. Pourtant, il n’en fit rien.

-On a le temps d’y aller. C’est justement l’objectif de cet événement, de rassembler le plus de monde pour qu’on émette notre avis.

-Tu viens vraiment d’Stenfek, en fait.

Cette insulte revenait souvent. C’était parce que Zull était plus intelligent qu’elle et qu’il parlait beaucoup. Parfois, la Réprouvée se demandait s’il se masturbait verbalement, comme savait si bien le faire les littéraires. Elle avait pourtant passé plus de temps à Stenfek dans sa vie que lui. Mais cela, Zull l’ignorait. Zoé n’avait jamais mentionné cette partie sombre de sa vie, ni à lui, ni aux autres membres de son équipage. En fait, puisqu’elle ne connaissait que ses parents d’avant la Paal Maar, personne d’autre n’était au courant de son passage par la ville des péteux. Et encore, même eux n’avaient jamais trop su ce qu’il s’y était passé.

-Nan, je me dis juste que c’est con de pas y aller alors qu’on a l’occasion de participer à résoudre ce bordel.

-Odon do Dur, c’était pas bien ? On va pas aller à Stenfek pour dire des trucs que tout l’monde s’en fout, gast ! T’as vu nos gueules ? Tu crois qu’on nous écoute ?

Elle n’avait aucune envie d’y aller. C’était surtout à cause des mauvais souvenirs qu’elle y avait que d’une réelle aversion pour cette ville. Zoé termina sa bière et se leva de sa chaise.

-Tu crois vraiment que c’est en disant : …

« Salut.

Elle dévisagea les gens au pieds de l’estrade, qui l’écoutaient plus ou moins. Putain, elle était vraiment en train de faire ça ? Pourquoi avait-elle cédé ? Ce con de Zull le lui paierait. La foule était impressionnante. Zoé n’était absolument pas à l’aise, mais elle aimait le travail bien fait, alors elle allait faire ce qu’elle avait à faire. Cela ne voulait pas pour autant dire qu’elle avait préparé tout un discours. Elle avait essayé mais n’était jamais parvenue à quelque chose de clair et construit.

-Hm… J’aime pas Stenfek. Mais j’suis quand-même venue pour vous dire que franchement, en plus d’être nuls parce que j’vous aime pas, vous êtes cons. Vous savez même pas semer le blé, pêcher du poisson ou tabasser des connards pour prendre leurs sous. Vous allez tous crever si vous vous barrez, à moins que vous mangiez du papier et buviez de l’ancre comme des putains de Sorciers. C’est quand même vlà la honte putain. Vous êtes des Réprouvés ou des chochottes en robe noire ? Moi j’vais vous dire, Stenfek, si vous vous barrez, des lèche-culs que vous s’rez, des gens qui savent boire du thé avec le p’tit doigt en l’air, mais que personne voudra prendre le thé avec parce que c’est des clochards que vous s’rez. Vous êtes cons. Salut.

Sans un mot ni un regard supplémentaire, elle descendit de l’estrade. Elle ne voulait pas voir les réactions qu’elle avait engendré, si tant est qu’elle en eu engendré une seule. Elle n’écouta pas Zull, qui passait juste après elle. Son discours était sûrement plus construit. Elle s’en foutait. Zoé s’assit sur un muret en attendant qu’il termine, lui et les deux autres membres de son équipage. Elle ne s’attardait sur personne, pas même l’architecture de la ville, qui aurait pourtant su soulager ses tocs et son sens de l’harmonie. Elle n’avait pas envie de passer du temps ici malgré toutes les activités qui leur étaient proposées. Zull, Lokar et Tir lui demanderaient peut-être, mais elle dirait non. C’était catégorique. Ils étaient parvenus à la trainer jusqu’ici mais c’était tout. Maintenant, elle voulait juste rentrer et quitter cet endroit maudit. Elle préférait qu’ils restent un peuple uni, mais ce n’était pas pour autant qu’elle allait devenir tolérante.


~1296 mots~




Zoé est contre l'indépendance
Points : charisme de 8 et Réprouvée, donc ça fait 3 points
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Dim 19 Juil 2020, 18:25

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Debout au milieu du salon, la jeune femme énumérait le nom des plantes au potentiel vénéneux dont elle souhaitait se procurer un échantillon. Pour en retenir les effets, Adénosyne lui avait suggéré de forger sa mémoire par l’expérience. Le plus naturellement du monde, elle venait donc de profiter du retour de son père pour lui demander le nécessaire. Pensivement, le Sorcier écoutait ses explications, son journal entre les mains. Qu’elle manifeste enfin un intérêt pour de sombres activités le réjouissait. La silhouette du voisin envahit brusquement son champ de vision. « César ! J’ai une grande nouvelle à vous annoncer. » Catastrophé, Sven ne tarda pas à faire son entrée à son tour, la colère au visage. « Veuillez me pardonner, Monsieur. Il est entré en trombe dans la maison, et je n’ai pas pu l’arrêter. Souhaitez-vous que je l’assomme ? » D’un geste négligé, l’hôte déclina sa proposition. Quand bien même son congénère ne s’était pas annoncé, il ne pouvait se permettre de lui réserver le même sort que les malheureux de la cave. L’envie, cependant, ne manquait pas. Pour ne pas lui faire payer son intrusion, il prit le temps de se lever et de se servir du thé, avant de répondre. « Non, ça ira. Qu’est-ce qui vous met dans un tel état ? » Les traits rougis par l’empressement, l’autre fit une pause théâtrale. « Un Réprouvé est né. Naturellement. » Les doigts resserrés sur l’anse en porcelaine, le Sorcier interrompit son geste. « Je vous demande pardon ? » De surprise, il manqua renverser le liquide ambré. C'était regrettable.

Quelques jours plus tard, une lettre parvint à la famille. Une délégation de Sorciers devait rallier Stenfek, au sujet d’un débat dont la jeune femme ne saisissait pas les enjeux. Darius absent, son père décida de la prendre avec lui. Ces derniers temps, elle adoptait un comportement étrange, et il tenait à la surveiller de près, avant que quelqu’un de plus important ne remarque ses frasques. C’est ainsi que la brune se retrouva à voyager en compagnie des siens. Bien qu’elle appréciât passer du temps avec eux, la situation lui faisait miroiter un nombre vertigineux de dangers, et, par conséquent, elle garda soigneusement sa langue dans sa poche. Le son de sa voix ne parvint aux oreilles des autres que pour exprimer son désir d’entrer à Asresh ou louer la Mère du Chaos. Lorsque ses congénères avaient échangé à propos de l’incident, elle n’avait pas fait le moindre commentaire. Se remémorer les affrontements la terrorisait ; il lui arrivait parfois de se réveiller la nuit, trempée de sueur. Malgré la noirceur tapie dans ses veines, elle craignait que l’événement ne se reproduise. Non pas que la perspective de tuer la dérangeât ; elle avait aimé plus que de raison arracher la vie des entrailles de sa victime. Ouvrir les yeux sur sa fragilité, en revanche, offrait de funestes augures. Quoi qu’il en soit, grâce aux mises en garde de César, ils étaient parvenus aux abords de la cité sans qu’elle ne crée de problèmes. C’était un véritable miracle _ mais pour combien de temps ?

La verticalité commençait à donner la nausée à Isahya. Incapable d’utiliser ses ailes, elle suivit les siens à travers les escaliers, tâchant de ne pas s’égarer dans la contemplation des tours de verre. Une estrade ayant été dressée sur la place centrale, les membres du groupe attendirent sagement leur tour. Quiconque les connaissait, dans l’intimité de leur foyer, aurait trouvé leur attitude surprenante. L'un d'eux s'apprêtait à parler. En dépit de leur attitude avenante, peu d’inconscients eurent l’audace de leur adresser la parole : leur aura les trahissait. « Nous ne pouvons raisonnablement attendre d’êtres qui n’ont plus en commun que le nom de leur race et la couleur de leurs ailes qu’ils restent sous la même bannière. Qu’apporterait de s’accrocher au passé, si ce n’est la discorde ? » Son père ne prendrait pas la parole ; malgré le potentiel qui assombrissait son cœur, César détestait se faire remarquer. À juste titre : lorsque le visage d’un marchand d’esclaves devenait célèbre, sa tête se retrouvait prématurément sur une pique. « Si vous voulez mon avis, je ne suis pas certain qu’une consultation pacifique suffise à régler le problème. Pourquoi vos cités ne feraient-ils pas s’affronter vos champions ? Je suis certain qu’une bataille entre les Zaahin contenterait les deux parties. » Les Réprouvés n’étaient pas une race de fillettes. Si leurs idoles s’entretuaient au combat, un chaos indescriptible en résulterait _ et même s’ils connaissaient un sort plus favorable, affaiblir les figures de proue d’un peuple initiait toujours de savoureux bouleversements. Dans le public, quelques sifflements fusèrent : il allait devoir enrober son discours d’une douceur trompeuse. Entre machination et provocation, l'exercice l'amusait follement.

Incapable de comprendre le jeu auxquels se livraient les orateurs, la brune échappa malencontreusement à la vigilance de César. Un peu plus tôt, elle avait repéré un buffet, et, à défaut de nourrir son esprit, elle comptait bien remplir son estomac. D’une ruelle à proximité, les prémices d’une dispute entre deux Réprouvés lui parvenaient, et à en juger par le langage fleuri qu’ils employaient, ils ne tarderaient pas à en découdre. Décidant de leur tourner le dos, elle s’empara d’une friandise. « Vous avez pas l’air d’ici. » Manifestement ennuyée de n’avoir personne à qui faire la conversation, la serveuse s’était approché d’elle. « Pas vraiment. Je suis juste venue pour l’occasion. » Haussant les épaules, elle mâchonna pensivement son goûter. Incroyablement bavarde, l’autre lui parla longuement de la vie à Stenfek, et elle se surprit à s’intéresser davantage au quotidien des habitants qu’aux élucubrations sur l’estrade. Après plusieurs minutes de badinage, l’employée posa la grande question. « Alors ? Vous pensez quoi de toute cette histoire ? » Perplexe, la brune fit glisser ses ongles le long d’un de ses tatouages. Que pouvait-elle bien dire, elle qui percevait à peine l’intérêt de la rencontre ? Tout ce qu’elle savait, c’était que son amour de la destruction paraissait faiblir de jour en jour, au profit d’une cause sensiblement moins chère aux yeux des siens. « Honnêtement, je ne comprends pas grand-chose. Je pense simplement que les conflits ne sont pas nécessaires, et qu’il existe une solution pacif... » Avant qu’elle ne prononce l’inexcusable, la voix d’Isahya se brisa. Mêlé aux clients, son père la toisait d’un regard amer. « Je n'ai pas vraiment d'avis sur la question. Excusez-moi. » Avec un sourire gêné, la jeune femme baissa la tête et retourna, pantoise, auprès du groupe. Comment sa cervelle sournoise pouvait-elle imaginer de telles inepties ? Ses lèvres implorèrent silencieusement le pardon d'Ethelba. C’était absurde.

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Mar 21 Juil 2020, 17:51

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Depuis quelques semaines, une rumeur courait à Avalon. Totalement désintéressée de la politique, la jeune femme avait appris au détour d’une conversation qu’un dilemme tumultueux agitait la société Réprouvée. De ce qu’elle avait saisi, l’une des villes réclamait son indépendance, et les tensions allaient croissant. L’affaire prenait une telle ampleur que les gouvernements du monde entier envoyait des émissaires donner leur avis. À son grand regret, son confident faisait partie des heureux élus. Réjouie par l’opportunité de visiter une nouvelle cité, l’Envieuse avait su convaincre Joliel de la laisser venir. Au vu des derniers événements, qu’elle demeure à ses côtés le rassurait, et durant le voyage, il s’assura de toujours garder un œil sur elle. Lorsqu’ils arrivèrent à Stenfek, il manqua la perdre de vue. Frappée par l’élégance des édifices, elle ne tenait pas en place. L’alliance impromptue entre le marbre et le verre donnait à la cité une allure éthérée, et le soleil prenait plaisir à jouer entre les tours. Bondissant sur les pavés, la blonde ressemblait à une fillette découvrant son cadeau pour la première fois. Cependant, une pointe possessive ravageait sa gaieté. La splendeur de la ville lui faisait douter qu’elle soit la création des Réprouvés : dans son crâne naïf, ils tenaient davantage des brutes épaisses que des amoureux de l’architecture. Concevoir que la passion de la guerre ne dispensait pas d’un goût pour les beaux bâtiments requérait une vivacité d’esprit qu’elle ne possédait pas encore. Aux yeux de la Déchue, le monde ne s’encombrait pas de complexités.

Il leur fallut plusieurs heures pour parvenir jusqu’à l’estrade. Ponctué par les pauses de la blonde, le trajet se trouva considérablement allongé, et avant de parvenir à destination, ils firent de multiples détours. Lorsque, une moue boudeuse aux lèvres, Calanthe avait commencé à arborer un air peiné, ils avaient cessé leur vagabondage et rallié la place où les envoyés discouraient. Lorsque son tour, Joliel s’avança sans enthousiasme : venir à Stenfek lui avait fait rater une soirée particulièrement croustillante. Scrutant la foule, il se demanda soudain à quoi ressemblaient les visages du premier rang en plein orgasme. Une bosse incurva son pantalon. « J’aurais aimé avoir de si belles paroles que celles de mes prédécesseurs, mais je n’ai pas de grande déclaration à vous faire. Je crois qu’il est absurde d’obliger les gens à faire quoi que ce soit. Nous sommes déjà les marionnettes des Aetheri, autant conserver le peu d’indépendance que nous possédons. » Désormais seule dans l’assistance, la jeune femme étouffa un bâillement. Bien que les propos de son confident ne lui paraissaient pas dépourvues de sens, elle ne comprenait pas l’intégralité de ce qu’il déblatérait. Perplexe, elle attrapa une friandise dans son sac et la mâchonna distraitement. « Le monde se porterait bien mieux si chacun respectait la liberté de l’autre. En l’occurrence, je ne vois pas quel mal il y aurait à une séparation. Ne pas avoir le même roi n’empêche pas de faire partie du même peuple. Voyez les Humains. » À la mention du peuple privé de magie, la blonde décrocha totalement.

Quelques instants plus tard, un individu au faciès couvert de cicatrices lui souffla une remarque. « On dirait que tu piges pas grand-chose à tout ça. » Avec un sourire contrit, elle confirma son intuition. « C’est le cas. » L’autre lui adressa une tape sur l’épaule. « Ouais. Parlementer c’est bien gentil, mais je vais me chercher une bière, j’en ai marre de ces conneries. T’en veux une ? » N’ayant pas la moindre idée de ce pouvait bien être la fameuse bière, elle hocha la tête et suivit l’inconnu jusqu’à un étal aménagé plus loin. « Puis-je savoir votre nom ? » « Jacques. » La blonde porta la chope que ce dernier lui offrit à ses lèvres. « Enchantée. Je m’appelle Calanthe Firenze. » Lorsque le liquide parvint à ses papilles, son nez se plissa. Ce n’était franchement pas bon. « Oh ! C’est toi ! Le prends pas mal, mais t’as pas la gueule de l’emploi ! » Surprise par sa réaction, elle battit des cils. « Vous me connaissez ? » Une lueur admirative passa dans ses prunelles. « Un peu que je te connais ! Il paraît que t’étais sur le champ de bataille, avec les autres. J’ai pas tout pigé à ce qui s’est passé, mais qu’est-ce que j’aurais pas donné pour briser une ou deux mâchoires ! » Éclatant de rire, il descendit le contenu ambré d’un geste brusque. « Alors, c’était comment ? » Un étrange malaise s’installa. Repenser à l’événement la rendait anxieuse. « Je n’ai pas vraiment envie d’en parler. » « Tant pis. Un petit duel, ça te tente ? Je suis d’humeur à démolir un bœuf. » « Je n’ai pas vraiment l’habitude de me battre. » Il leva les yeux au ciel. Comment pouvait-elle avoir été choisie, et pas lui ? « Allez, fais pas ta princesse ! Viens tâter mon gourdin ! »

Elle avait fini par se laisser convaincre. Entonnant une joyeuse ballade qui narrait les aventures d’un guerrier, le Réprouvé l’entraîna plus loin. Plusieurs individus s’affrontaient déjà, l’arme à la main. Quelque gouttes de sang luisaient sur les pavés. Grommelant vaguement qu’il ne voulait pas l’abîmer, il fit tournoyer son arme au-dessus de lui. Impressionnée par la taille imposante de l’engin, elle envisagea d’abandonner. Devant son regard enragé, elle n’osa pas. En position de défense, elle attendit son approche. Sans prendre de pincettes, l’autre se précipita vers elle à toute vitesse. Affolée par la réalité de son assaut, elle abattit maladroitement sa lame dans sa direction : il l’évita sans difficulté. En guise d’avertissement, il lui administra un coup de genou sur la cuisse. « Bouge-toi un peu ! Je suis pas un gamin ! » Flageolante, elle esquissa une roulade sur le côté. Pourquoi diable avait-elle accepté ? Sa tenue allait être couverte de poussière. Une fois encore, ce fut Joliel qui lui sauva la mise. Alors que le Réprouvé la faisait danser comme une sauterelle, il interrompit le duel. « Je ne peux pas te laisser seule cinq minutes. » Courbaturée par ses récents efforts, elle passa un bras par-dessus son épaule pour décontracter ses muscles. « Les Réprouvés ont un drôle de sens de l’hospitalité. J’ai même goûté de la bière. » « Je vais finir par t’attacher pour ne pas te perdre. » « Méfie-toi. Tu risquerais d’aimer ça. » En douceur, il lui ébouriffa les cheveux. « Quelqu’un m’a parlé d’une épreuve de rodéo. Je me demande si les Bicornes sont aussi farouches que leurs maîtres. »

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Astriid
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Astriid
Mer 22 Juil 2020, 00:01

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Thogii




«Bordel, v'la qu'ils font des mioches les bipolaires maintenant, voilà autre chose.» grommela Raïm dans sa barbe, le nez dans une bière. Choqué, Daràdir ouvrit de grands yeux et ses oreilles frémirent. L'Erëla ne parvenait pas à s'habituer aux manières rudes du Boräk et l'elfe évitait souvent sa compagnie, non pas par mépris mais parce qu'il souffrait d'une timidité maladive qui l'éloignait du reste de leur groupe. «C'est quoi la prochaine étape ? Des humains qui font de la magie ? Pfft c'est risible. Y a plus rien qui tourne rond en ce moment, d'abord cette lune noire qui vous a tous fait hurler comme des cochons qu'on égorge alors qu'il se passait foutre rien, et maintenant ça. Vraiment, on f'rait mieux de rentrer à Melohorë et vite fait.» reprit Raïm. Ce qu'il ne disait pas, c'est que cette même nuit, il avait failli s'oublier de frayeur dans ses draps et des sueurs froides l'avaient fait trembler pendant de longues minutes dans son lit, comme quand il était encore un enfant à peine plus haut que trois pommes. Allez quatre parce qu'il était bougrement dodu.
Le Boräk s'essuya la bouche après avoir descendu la moitié de sa choppe d'une seule rasade et Astriid fronça le nez. Il ne faisait aucun effort. Un rot sonore sortit de sa bouche comme pour appuyer les pensées de l'Ygdraë et elle échangea un regard dégoûté avec Daràdir. Après de longues semaines passées aux côtés de l'Erëla, celui-ci acceptait enfin la présence de la rousse sans rougir ni baisser les yeux. La bonne humeur et son naturel avaient aidé à forger les prémices d'une complicité entre les deux Ygdraë pourtant très différents. Au contraire, leur rapprochement avait été bénéfique. Daràdir avait un effet apaisant sur la jeune elfe et il arrivait parfois qu'Astriid demeurât immobile à ses côtés un long moment, sereine et sans s'agiter; elle se complaisait juste de la présence de l'Ygdraë aux cheveux d'un bleu azur clair tandis qu'il jouait des airs sur sa flûte de pan. A l'inverse, elle venait parfois lui tourner autour, le harcelant gentiment pour qu'il partage ses connaissances avec elle, le forçant à sortir de sa bulle. L'Erëla se pliait volontiers à ses désirs, invitant alors les autres Eskët à les rejoindre pour que chacun puisse bénéficier de son expérience. Sa timidité semblait alors s'envoler tandis qu'il racontait ses aventures lorsqu'il était lui-même un jeune Eskët parcourant le monde, ses yeux brillant de ses souvenirs encore vivaces.
Attablés à une auberge à Avalon, ils se reposaient des événements du fessetival et profitaient de ce moment de répit pour visiter la Cité des plaisirs et satisfaire la soif de connaissances des Eskëts. Astriid espérait aussi trouver un Déchu pour lui apprendre à maîtriser la paire d'ailes qu'elle avait obtenu suites à son apparition parmi les Réprouvés sur le champ de bataille. Sa tête fourmillait de questions sur ce qui était arrivé ce jour-là et elle peinait à démêler ce qu'il s'était passé et les rumeurs qu'elle entendait accentuaient sa désarroi. Tout ça n'avait aucun sens et elle n'était pas sûre de comprendre son rôle à jouer dans cette histoire. Si elle avait vraiment un rôle. Que recherchaient les Ætheri avec leurs obscures machinations ? Tout ce qu'elle savait aujourd'hui de manière certaine, c'est qu'elle ne voulait plus jamais se battre mais qu'en revanche, les ailes c'est plutôt classe.
Distraitement, elle fit jouer le fond de sa bière en tournoyant lentement le poignet, prêtant une attention distraite à ses alentours et à la discussion que Raïm avait engagée avec Solenn, l'Eorbeth blonde qui semblait avoir à coeur de découvrir les implications des rumeurs d'enfants réprouvés. Soudain Astriid frappa la table avec ses mains, ses yeux émeraudes brillant d'une compréhension nouvelle. «Et si ce que j'ai vécu était lié avec la naissance des réprouvés !» Elle en frémissait d'excitation, certaine d'avoir mis le doigt sur quelque chose de capital et d'important. Raïm et Solenn la dévisagèrent avec un visage neutre, hésitant sur la réaction à avoir. L'elfe blonde finit par baisser les avec un sourire gêné et Raïm se prit franchement la tête dans les mains en soupirant et en se demandant ce qu'il avait fait dans une vie antérieure pour mériter une Ygdraë aussi sotte. Daràdir vint au secours de la rousse. «En fait nous avons reçu une lettre de Melohorë, on nous demande de rejoindre la délégation des Ygdraë à Stenfek où un débat doit avoir lieu. Nous partons dès demain.»«Débattre ? Mais de quoi ?»«De l'avenir des réprouvés. De l'indépendance de Stenfek.» Un silence accueillit les paroles de l'Erëla. Astriid réfléchissait, ses lèvres se tordant sous une concentration intense.«Un peu comme les phranssés quoi ?»«Pardon les quoi ?» Daràdir intervint pour mettre fin au discours de sourds qui s'opérait, Raanu le bénisse. «Les phranssés sont des insectes qui ne parviennent pas à vivre en communauté, ils vivent en solitaire. Un jour un elfe a voulu tenter l'expérience d'enfermer plusieurs phranssés ensemble dans un lieu clos pendant plusieurs jours et leur carapace a viré au jaune et ils se sont entre-tués.» Les yeux ronds, Raïm en arrêta de boire. «Je euh... Et alors ?» Daràdir fronça les sourcils, ce Braskä n'était pas très intelligent en plus d'être un rustre. Astriid les coupa dans ce qui ressemblait au début d'une discussion inintéressante. «D'accord mais en quoi ça nous concerne exactement ?» Raïm soupira de nouveau. Il n'avait pas la patience pour ça. Il n'était pas suffisamment alcoolisé non plus. «Une autre bière s'il vous plaît !» cria-t-il au serveur avant de joindre ses mains pour tenter d'expliquer avec tout le calme du monde la situation à la rousse. Avec pédagogie. Sans taper sur la table. Ni tenter de lancer une chope remplie de bière sur la tête de l'Ygdraë. Une épreuve certainement aussi difficile qu'une Coupe des Nations. La Coupe des Nations Astriidienne. Cette bière était peut-être un peu plus forte que prévu s'il en arrivait là dans sa tête.
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Le nez en l'air, Astriid admirait la grande cité de Stenfek, elle n'en avait vu que les peintures et avait lu les descriptions à son sujet mais la réalité était bien plus complexe et elle eut soudain hâte d'en arpenter les ruelles lumineuses et pourquoi pas, s'essayer au vol ? En écho à ses pensées, elle se plut à faire ressortir sa paire d'ailes. C'était grâce à elles si elle était ici aujourd'hui. L'Ygdraë vacilla quelques secondes sous le poids de celles-ci avant de parvenir à retrouver son équilibre en penchant légèrement son buste en avant. Elle attira les yeux de plusieurs locaux, surpris de voir les ailes bicolores dans le dos d'une elfe mais certains reconnurent en cette marque distinctive la preuve de son implication dans les récents événements. Une atmosphère festive régnait en ville et Astriid se surprit à trépigner, se déplaçant par petits bonds plus qu'en marchant aux côtés de son groupe. Alors que ses yeux se posaient avec admiration sur la végétation qui dévorait la ville, cohabitant habilement avec les bâtiments en marbre d'apparence plus sévère. Astriid tombait amoureuse de l'équilibre inattendu entre la pierre et les innombrables plantes qui n'était pas sans lui rappeler Dhrosca, la cité des lettres qui dressait sa silhouette au beau milieu de la Forêt de Briaryës. Les deux villes étaient charismatiques tout en restant très différentes. Elle aimait les deux et se réjouissait de découvrir les végétaux uniques de Stenfek pendant son séjour.
Ils arrivèrent sur la place où se tenait le coeur de l'activité, les badauds s'attroupaient pour venir écouter les ressortissants étrangers venus donner leur avis. Astriid ne savait plus où donner de la tête, elle n'avait jamais vu autant de races réunies en un seul et même endroit. Il lui sembla reconnaître quelques personnes du fessetival mais la foule était si compacte qu'elle n'eut pas l'occasion de s'approcher d'eux. De plus, Raïm, qui commençait à bien connaître l'animal, la tenait à l’œil, sachant pertinemment qu'en une seconde d'inattention de sa part, la rousse pouvait s'éclipser avec une discrétion étonnante pour une Ygdraë aussi bruyante.
Mais Astriid restait près de son groupe, elle ne voulait pas donner une mauvaise impression à la délégation venue tout droit de Melohorë pour l'occasion et composée principalement de Cyraliel. Elle n'avait pas l'habitude de côtoyer cette branche de son peuple et ne savait pas trop sur quel pied danser avec eux. Pour le moment, ils gardaient un visage neutre mais un oeil attentif saurait reconnaître un soupçon de mépris dans le léger froncement de sourcils de l'un ou le plissement des ailes des narines d'un autre quand ils apercevaient un comportement qu'ils n'approuvaient pas. Dans la langue de Raïm, c'étaient juste les coincés du cul qui subvenaient à ses besoins. Ni plus, ni moins.
Mielleux, ils avaient abordé Astriid pour la féliciter de son engagement pour la race auprès des bipolaires. Avec son honnêteté habituelle, elle avait rétorqué qu'elle n'avait rien mérité du tout et qu'à refaire et si on lui laissait le choix, elle ne serait pas allée se battre. Ils l'avaient alors dévisagée avec froideur, la voyant telle qu'elle était, une enfant inexpérimentée qui n'avait sa place ici que par un malheureux hasard. Elle n'était finalement pas aussi importante qu'ils avaient cru mais juste au cas où, ils la garderaient à l’œil. Il ne s'agissait pas d'encourir les foudres des Ætheri en offensant leurs Elus.
Avec un ton faussement hypocrite, l'un deux se pencha vers l'Eskët. «Ud mereuva aeth pòna dù Tulkäh ?»(Tu voudras parler devant les Réprouvés ?) lui demanda-t-il en souriant, certain que la jeune elfe refuserait, trop gênée pour oser. Son sourire factice s'effaça quand elle répondit avec enthousiasme. «Yr telya ? Heri ve apa ?»(Je peux ? Pour de vrai ? ) Le Cyraliel réfléchit rapidement, coincé à son propre jeu. Piégé dans les iris verts remplis d'espoir de la rousse, il ne put se résoudre à lui dire non. Il opta finalement pour un compromis en lui proposant de passer à la fin. Avec un peu de chance, le public se serait lassé des interminables palabres diplomatiques et ne l'écouterait pas. Il le voyait tout de suite, sa confiance en elle ne parvenait pas à lui offrir une présence suffisante pour tenir une audience en haleine. Il passa tout de même quelques minutes avec elle sur le côté, s'assurant qu'elle comprenne ce qu'il fallait dire et surtout, ne pas dire.
Astriid soupçonnait le Cyraliel de la sous-estimer lourdement et si elle se prêta de bonne grâce à ses assommantes directives, elle fit rapidement semblant de l'écouter et laissa ses pensées divaguer ailleurs. La position de son peuple lui semblait logique, il n'y avait donc pas lieu de s'éterniser sur le sujet et il lui faisait manquer les discours des autres races. Elle était intéressée par les différents arguments que chacun apporterait. Bientôt, ce fut son tour de monter sur l'estrade. Le Cyraliel ne put résister et lui passa une main dans les cheveux pour mettre de l'ordre dans sa crinière bouclée, sans beaucoup de succès. Il soupira, il avait fait de son mieux étant donné le temps limité pour la préparer.
D'un pas assuré, l'Ygdraë grimpa vivement les marches pour se placer au milieu de l'esplanade. Le soleil terminait sa course dans le ciel, l'aveuglant de ses derniers rayons et l'empêchant de distinguer clairement son public. Ce n'était pas plus mal. Elle se racla la gorge et choisit de placer ses mains dans son dos, ce serait mieux que de jouer avec le devant de sa chemise. «Eave reyliik Dov»(Bonjour peuple Réprouvé) Astriid avait choisi de commencer son discours dans la langue locale. Elle espérait que les bipolaires apprécieraient ses efforts pour honorer leur peuple. Ce n'était pas grand chose mais ce sont parfois les petites choses qui font de grosses différences. Une voix cria dans la foule : «Plus fort !» L'Ygdraë serra les poings dans son dos, est-ce qu'on lui lançait un défi ? Elle gonfla la poitrine et prit soin d'articuler la suite de son discours, en langue commune pour éviter d'éventuelle erreur. «Peuple Réprouvé ! Et je m'adresse surtout à vous, habitants de cette belle cité ! Je sais bien que vous n'êtes pas des phranssés ! » Des murmures s'élevèrent. «Qu'est-ce qu'elle a dit ?» «Des phran-quoi ?» «J'sais pas mais j'crois qu'elle nous insulte.» «On lui lance des tomates ?» «Nan j'en ai plus.» «Ha? On s'en va alors ?» «Ouais, j'comprend pas ce qu'elle dit.»
Sur son estrade, Astriid ignora le brouhaha qui montait et continua son discours comme si de rien n'était. «Je suis peut-être trop jeune et inexpérimentée, mais je pense qu'il faut faire table rase du passé, oublier vos querelles. Au fond, en vous palpite le même coeur. Montrez l'exemple ! Ensemble, vous êtes plus forts ! Gagner votre indépendance, voilà qui sonne glorieux ! La gloire vous sauvera-t-elle de ceux qui profiteront d'une séparation au sein de votre peuple pour vous attaquer ? Je sais combien vous êtes forts et vaillants, je l'ai vu sur le champ de bataille ! Mais unis, vous saurez mieux vous défendre ! Pouvoir compter sur son prochain, c'est ça qui est vraiment important ! Ne voulez-vous pas offrir à vos enfants réprouvés un monde stable pour débuter ? Enfin voilà, c'est mon avis. Soyez pas des phranssés.»

2070 mots



Vote contre l'indépendance : 2 points (+1 pour Charisme (8) +1 pour Odon do Dur)


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Lyz'Sahale'Erz
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Lyz'Sahale'Erz
Jeu 23 Juil 2020, 16:56



Thogii

« Tekoa ? » J’étais devant, en train de trottiner, les yeux remplis d’étoiles. Lorsque j’avais été choisi pour participer à la Coupe des Nations de la race des Faes, j’avais compris que j’allais pouvoir sortir d’Awaku No Hi. Depuis cet instant précis jusqu’à maintenant, je n’avais arrêté de parler que grâce à l’intervention divine d’Harabella. Je parlais, parlais, parlais, faisais des théories à n’en plus finir sur ce qu’était une Fae, soûlais tout le monde sans m’en rendre compte, et bougeais dans tous les sens, à lancer à qui voulait bien l’entendre « Je vais chez les Faes ! » « Tu savais que j’allais sortir de l’île ? ». La plupart des Mior ne faisaient pas attention à moi. Soa'Lêtó'Ha venait d’être couronnée Maîtresse des Esprits, dans le sang, et la fête n’en finissait plus. J’étais un gamin. Au mieux les adultes faisaient mine de s’intéresser à moi, au pire, ils me viraient à coups de panière en osier. Dans tous les cas, que l’on fît attention à moi ou non, j’allais partir et j’étais content ! Je n’appréhendais même pas, parce que j’étais naïf. Je voulais juste tout voir et tout entendre. Je voulais savoir s’il y avait des ours là-bas, si les Faes connaissaient des techniques de chasse révolutionnaires. Ma joie avait d’ailleurs augmenté lorsque l’on m’avait dit que je serais placé dans un groupe de Chamans qui se rendrait ensuite à Stenfek, afin de se renseigner et prendre part à une discussion diplomatique ou quelque chose dans le style. De toute façon, je n’avais pas tout compris, parce que j’étais trop excité par mon départ. J’avais réfléchi longuement à ce que j’avais envie d’emporter. Je voulais montrer ce que je faisais de mes journées à ces étrangers. Ma nourrice avait levé les yeux au ciel plus d’une fois : « Non Tekoa, tu n’amèneras pas ces couvertures en fourrure. » « Non Tekoa, laisse ce poêle en place. » « Tekoa, tu n’as pas besoin de tous ces totems. ». Plus tard, sur le bateau, j’avais été insupportable. J’avas commenté absolument tout. « Hum… Il pleut. Est-ce que tu crois qu’Aylidis est en colère ? » « Oh regarde ! Des dauphins ! » « L’écume mousse beaucoup… » « Le soleil a une drôle de couleur. Tu crois que c’est parce qu’on entre en territoire étranger ? » « Tu penses qu’elles sont comment les Faes ? » « Tu crois que je vais devoir tuer un ours pendant l’épreuve ? » « Est-ce que les autres voient les Esprits ? » « T’es sûr que non ? » « Ça se trouve, ils les voient mais ils ne le disent pas. » « C’est vrai que les Ygdraë enferment les femmes ? » « Tu crois que les Réprouvés se peignent le corps ? C’est vrai qu’ils sont à moitié des Démons et à moitié des Anges ? » Dans ma tête, le mélange donnait quelque chose de chaotique. Déjà, mes représentations des deux races citées étaient faussées. Ensuite, j’imaginais un patchwork rationnellement impossible, qui donnait un corps déformé avec des plumes à des endroits improbables.

Je m’arrêtai de courir, totalement essoufflé. Mon corps était chétif mais mes yeux étaient écarquillés. « Vous avez vu ? C’est tellement haut ! » Je me faufilai entre deux Réprouvés et touchai leur peau sans pudeur aucune. « Waahou ! Mais ils peuvent se battre contre des ours ! Moi aussi je veux devenir comme ça ! On dirait des Zawa’Kar ! Vous êtes des Zawa’Kar sans peinture ? » demandai-je, après un temps de silence. Je ne parlais pas le langage commun mais une sorte de patois incompréhensible pour mes interlocuteurs. L’un regarda l’autre et passa une main dans ses cheveux mi-longs. Ça banda ses muscles et mon visage se déforma d’admiration. « Woooo ! » L’homme sembla à la fois embarrassé qu’un mioche le colle et amusé. Il montra son bras et mima quelque chose que je compris à ma manière. « Trop bien ! » m’exclamai-je en essayant de m’accrocher à son biceps. Je sautillai et échouai lamentablement. Il dut se baisser. Là, je liai mes doigts entre eux. Il se releva le bras tendu et me souleva. « OUAIS C’EST TROP BIEN ! » hurlai-je, complètement extatique. Le seul truc qui m’embêtait était les vêtements. On devait passer relativement inaperçu, ce qui excluait la peinture et les balades le cul à l’air. J’aimais bien avoir les fesses nues, sauf lorsque les filles faisaient des commentaires sur mes parties génitales. Je ne savais pas ce qu’elles avaient avec ça mais ça semblait les intéresser plus que toute autre partie de mon anatomie. Est-ce que je m’intéressais à leur entre-jambe moi ? Non ! Je m’en fichais complètement ! De toute façon il n’y avait rien là-bas, qu’une fente bizarre et pas très attirante. Je préférais les ours. « Encore ! » clamai-je lorsque l’homme, qui devait faire deux fois ma taille et quatre fois ma largeur, me reposa par terre. Il en décida autrement après une brève conversation avec le deuxième. Les deux Réprouvés tournèrent les talons. Ils allaient très probablement m’oublier vite, alors que ce ne serait clairement pas mon cas. Moi aussi, je voulais devenir comme ça et pouvoir porter les enfants pour les faire tourner ! Je serais si fort que je pourrais en soulever dix en même temps ! « Tekoa ! Arrête de t’éloigner. » « Je ne m’éloigne pas, je sympathise ! » « C’est ça. » « Mais si ! C’est pour la diplomatruc ! » En réalité, je n’avais, pour l’instant, pas du tout envie de faire de la diplomatie. Parler devant des gens, ça avait l’air chiant. Moi je voulais chasser et combattre ! Avec des muscles pareils, j’étais certain que les Réprouvés devaient aller chasser les ours. Néanmoins, ce qui me perturbait était l’absence de végétation dans les environs. Où étaient les animaux ? Et puis, je me faisais une remarque que j’allais exposer quelques jours plus tard, lorsque je monterais sur l’estrade. Franchement, je trouvais mes pensées très intelligentes, ce qui ne serait pas le cas des autres Chamans. Comme j’étais petit et que je passais relativement inaperçu, ils me perdaient souvent, ce qui me donnait une grande marge de manœuvre pour découvrir la ville sans souci.  1054

« Hum hum. » fis-je, en me raclant la gorge. Finalement, j’avais décidé de monter sur l’estrade, après avoir admiré plein de gens le faire avant moi. Je n’avais rien compris mais j’avais trouvé l’exercice plaisant à regarder. Je m'étais donc, moi aussi, hissé sur la scène. Personne ne faisait attention à moi. Je me tortillai pourtant dans tous les sens, avec l’agilité d’une poutre. « Bonjour ! Je m’appelle Tekoa et je ne connais pas trop le problème que vous avez mais on peut réfléchir ensemble. Chez moi on en a aussi, des soucis. Par exemple, je trouve que les Delawam sont un peu mous du bulbe. Ils sont gentils hein, mais bon… tout le monde peut ramasser des patates et cueillir du maïs ! Donc si j’ai tout compris, à Lumanyuvon, ce sont des sortes de Delawam. » Personne ne comprenait rien à ce que je racontais, à part les Chamans. « Franchement, même s’ils ne chassent pas, faut les garder quand même vos Lumanyuvon. Les Dieux les ont créés pour une raison puis, si vous les rejetez, le chef de tribu n’aura plus rien à faire et il manquera quelqu’un pour faire des orgies. » Peut-être que ça ne marchait pas pareil. « Sinon, j’ai compris pourquoi vous ne viviez pas avec nous. J’ai remarqué ça chez les Faes aussi. Elles, ce sont des sortes libellules. Et vous vous êtes des oiseaux. Chez moi, ça se mange alors je pense que vous avez fui pour pas vous faire traquer par des Mior. En vrai… Depuis que je suis tout petit, j’ai envie de combattre un ours mais je me dis que si je pouvais combattre un Réprouvé, ça reviendrait au même. Vous êtes des oiseaux très musclés. Je trouve ça bizarre d’avoir des ailes et de vivre comme des hommes. Est-ce que vous pouvez croasser ou piailler ? » demandai-je. Bien sûr, je n’eus aucune réponse. Déjà, personne ne faisait attention à moi et, quand bien même, personne ne comprenait rien. Heureusement, parce que j’aurais sans doute fini la tête enfoncée dans les fesses d’un Bicorne. « En tout cas, je suis content d’être dans votre nid. Stenfek c’est vraiment bien, même si ça manque de végétation. Moi j’aime bien vivre dans la forêt, même si ma nourrice dit que c’est trop dangereux. La dernière fois, j’ai poursuivi un oiseau et comme il ne voulait pas que je l’attrape, il m’a envoyé un liquide rose au visage. Après, les filles se moquaient de moi parce que le rose chez moi c’est la couleur du s… » « Tekoa ! Ah te voilà ! » fit la jeune femme qui était en charge de me surveiller, en m’attrapant fermement par l’oreille. « Mais aïeuh ! » « Qu’est-ce que tu fais là ? Descends d’ici tout de suite et laisse parler les grandes personnes ! » « Mais je suis une grande personne ! » « Non pas du tout. Tu n’as même pas de poils ! » « Mais si, regarde ! » « Non ça c’est du duvet. » « Raa mais vous m’agacez à tous dire la même chose ! C’est pas un duvet, je ne suis pas un Réprouvé ! » « Que… ? Qu… ? Qu’importe. Tu descends de là et tu te tiens tranquille maintenant ! » Les adultes n'étaient vraiment pas drôles.

Devant moi, il y avait une fille, une Réprouvée si j’en croyais sa corpulence. Je pouvais me tromper. Elle était plus grande que moi d’une tête et, pourtant, il me semblait qu’elle fût plus jeune. Elle fit craquer son cou, en me fixant comme si j’étais la seule source de nourriture à l’horizon. Je déglutis. Je me battais parfois mais ça n’avait rien de fou. J’avais envie d’apprendre et j’avais d’ailleurs commencé à le faire avec mon mentor mais, pour le moment, il m’enseignait surtout à reconnaître les armes. Les seuls duels auxquels j’avais participé étaient donc des combats entre enfants, qui se terminaient souvent par l’intervention d’un adulte, après que l’un de nous eût éclaté en sanglots. Généralement, après, quelques punitions tombaient. Je soupirai, en fixant mon adversaire. Elle fit craquer ses doigts. « Bon, ça va, j’ai compris. » dis-je, un peu énervé de ne pas réussir à faire pareil. J’allais m’entraîner et, plus tard, moi aussi je saurais faire ces bruits agaçants pour ceux qui ignoraient comment les exécuter. « De toute façon, t’es même pas une Mior ! Tu vas perdre ! » clamai-je, sans tenir compte de l’adage selon lequel il ne valait mieux pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Je m’avançai donc, en gonflant un peu mon corps avec mes bras d’une façon ridicule, dans l’espoir de paraître plus imposant. La Réprouvée me fixa d’un air étrange. Elle n’était pas habituée à cette technique de guerre, somme toute bizarre et sans doute inefficace. Elle était habituée à foncer dans le tas et à défoncer les opposants, chose qu’elle fit sans trop de mal. Après un coup de pieds dans les couilles et un coup de poing dans le ventre, j’étais par terre, en position fœtale, à pleurer comme un bébé. Je ne l’avais même pas touchée une seule fois.

« Ha ha ! » Les adultes n’avaient cessé de se moquer de moi depuis que l’un d’eux m’avait récupéré dans l’arène. « Ça t’apprendra à fourrer ton nez partout. » « Je ne mets pas mon nez partout ! » dis-je, en boudant. « C’est pourtant ce que tu fais depuis le début ! » « Non, je me cultive sur les autres cultures ! » « C’est ça. De toute façon, les Réprouvés sont des hérétiques. Ils ne croient pas aux Ætheri. » « Hein ? » Je fronçai les sourcils, en me déplaçant péniblement sur mon coussin. « Mais comment ça ? Ils ne croient pas ? » « Tu as compris. » Je ne comprenais pas. Pour moi, les Dieux étaient la base. Comment pouvait-on ne pas croire en eux alors qu’ils étaient partout ? « Hum. Ils sont bizarres t'façon. » lâchai-je, en croisant mes bras sur mon torse.

2073 mots
1 point contre l'indépendance de Stenfek

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Jeu 23 Juil 2020, 22:55

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Ce que les autres attendent





Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
Taille : 185cm
Âge apparent: 25
Niveau : I | Rahzdens

Spécialités :
- Agilité : 6
- Force : 7
- Charisme : 7
- Intelligence : 7
- Magie : 5
Le souffle court, je reprenais mes esprits. A genoux dans les feuilles mortes, je regardais sans le voir le corps flasque sous mes yeux, vidé de son fluide vital. Ma tête bourdonnait encore du plaisir que j'avais éprouvé à boire son sang et je me sentais suffisamment détendu pour m'allonger contre une arbre pour faire une sieste. A la place, j'essuyais avec soin ma bouche maculée de sang poisseux avec ma manche et je terminais en léchant les dernières gouttes carmin sur mes doigts. Le léger goût terreux me fit grimacer mais ma Soif ne me permettait pas de faire la fine bouche. Je repoussai le corps sans vie de l'animal avant de me relever pour inspecter les environs. Dans le feu de la chasse, Laysa et moi nous étions séparés mais je savais qu'elle ne devait pas être loin. J'haussais les épaules et me décidai à reprendre ma course dans les bois qui bordaient le Myghomvar.
Lentement, douloureusement, mon corps s'était habitué aux efforts physiques que l'on m'imposait et je commençais même à ressentir du plaisir à réussir à courir plusieurs minutes sans m'essouffler.
Comme mû par un instinct, mes foulées me rapprochèrent de la vaste étendue d'eau et je ralentis progressivement en entendant les bruits caractéristiques de plusieurs personnes. A l'abri du couvert des arbres, j'observais un couple s'ébattre dans l'eau en riant, jouant à s'éclabousser. Ils étaient éclairés par la rondeur lunaire qui illuminait la surface de l'eau mais je n'en avais pas besoin pour les voir. Ma bouche s'assécha, allais-je tenter de les attaquer ? Ce ne fut pourtant pas la présomption d'en être capable qui me décida mais ce besoin brûlant et impérieux de plonger mes crocs dans une veine tendre, de sentir la vie s'écouler dans ma bouche. Aussi, quand je vis la femme rejoindre la berge en essorant ses cheveux tandis que son compagnon restait dans l'eau et partait dans la direction opposée d'une brasse puissante, je me décidai. C'était l'occasion rêvée.
Mes battements de coeur s’accélérèrent et je m'approchais de ma proie tout en restant dans l'ombre. Je dus manquer de discrétion car elle se figea après avoir passé sa robe par dessus sa tête. Son regard me chercha dans le noir, passant sur moi à plusieurs reprises. Une idée me vint, Magnus et Laysa m'avaient parlé d'une capacité des vampires, celle-la même que ma Créatrice avait utilisé sur moi. Je ne savais pas bien comment l'utiliser, j'allais donc compter principalement sur mon ressenti. Je sortis de l'ombre et plantai directement mon regard dans celui de la jeune femme. Surprise, elle ne bougea pas et je m'approchais lentement d'elle, mes prunelles plongées dans les siennes. Je voulais que mon idée devienne la sienne et pour cela, je devais capter son attention, rester en mouvement pour ne pas l'alerter ni accélérer pour l'effrayer. Ma tentative fut un échec car elle recula d'un pas, ses mains s'illuminant d'un halo bleuté. «Arrêtez d'avancer. Je sais ce que vous êtes.» Ce serait donc la manière forte.
Je me jetai sur elle sans prévenir, mes crocs assoiffés prêts à se planter en elle quand une sphère me percuta dans le ventre avant d'éclater, m'éclaboussant totalement d'eau glacée. Hoquetant, je cherchai à reprendre mon souffle mais une nouvelle sphère apparut au-dessus de moi, heurtant ma nuque avec la puissance d'un poing. Étourdi et mes yeux voilés de souffrance, je gisais sur le sol en attendant le prochain coup quand j'entendis un grondement sur le côté puis le bruit caractéristique d'un os qui se brise. Je me redressai en gémissant pour voir Laysa aux prises avec la femme, la vampire était trop rapide et bientôt, le deuxième bras encore valide de la Lyrienne pendit, inutile, à ses côtés. Les yeux humides de larmes, elle appelait son compagnon d'une voix plaintive. Laysa ne perdit pas de temps et prit sa tête pour la tourner violemment sur le côté. Elle s'effondra dans les bras de ma Créatrice qui pencha la tête sur elle pour boire son sang. Le spectacle était étrangement jouissif et je n'en perdais pas une miette. Laysa jeta bientôt le corps de la femme sur le côté avant de se tourner vers moi. Ses yeux étincelaient encore du plaisir qu'elle avait éprouvé à se gorger du sang de la femme et ma gorge se serra douloureusement. Je mourrais d'envie moi aussi de me nourrir. Laysa sourit mais son sourire n'atteignit pas ses yeux. «Occupes-toi de l'homme tout seul. Je ne vais pas tout le temps passer derrière toi.» Je jetai un regard vers le compagnon de la femme qui avait enfin rejoint la berge et qui se précipitait sur ce qui devait être sa femme. Il devait beaucoup l'aimer car il ne nous prêta pas attention. La douleur que je lus sur son visage réveilla un écho désagréable en moi et ce fut presque un soulagement quand je me penchai vers lui pour le délivrer de sa peine que je comprenais trop bien. Je me servis de mon couteau de chasse pour dessiner un sourire sanguinolent sur sa gorge. C'était le premier homme que je tuais mais j'avais trop soif de sang pour m'en préoccuper. La culpabilité viendrait plus tard, pour le moment, seul son sang encore chaud m'importait et je plongeai avec délices mes crocs dans son cou, frissonnant d'extase. Rien d'autre n'existait que la veine palpitante à laquelle je buvais sans m'arrêter. Ce n'était pas aussi bon que la petite brune dans notre salon mais ça ferait l'affaire. Je me promis de faire mieux pour la prochaine fois, je ne voulais pas provoquer la colère de Lubuska.
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Assis autour d'une table, je me faisais profondément chier. Magnus avait reçu une missive et nous avait convoqués avec Laysa. Après l'effort de la chasse, j'avais juste envie de me rouler en boule et dormir. «Quelque chose a changé. Partout dans le monde, les réprouvés, ces fils de goleds, arrivent à avoir des enfants aux ailes bicolores.» Magnus avait parlé et le mépris dégoulinait de ses paroles. Je haussai les sourcils, pas sûr de savoir en quoi cela nous concernait. Il poursuivit. «Je pense que ça a à voir avec ce que tu as vécu, Dorian, c'est bien de là que tu as obtenu ta paire d'ailes ?» Je hochai la tête silencieusement. Devais-je lui dire qu'elles m'étaient inutiles car je ne savais pas m'en servir ? Non. Dans le doute, mieux valait se taire. «Ils envoient une délégation à Stenfek et nous proposent de les rejoindre.» Laysa se redressa. «Ils veulent obtenir leur indépendance ?»«Oui, ce n'était qu'une question de temps après tout. »«C'est vrai. Ils ouvrent donc le débat à toutes les races ? Pourquoi donc ?» Je pris la parole à mon tour. «J'ai vu lors de la bataille que je n'étais pas le seul étranger à se battre parmi les Réprouvés. Ils l'auront aussi remarqué.» Magnus termina ma phrase. «et ils pensent donc que notre avis compte. Ou pas. On ne sait jamais avec les Réprouvés, un coup c'est oui, un coup c'est non. Mais il est vrai que Stenfek est une Cité ouverte d'esprit. Tu aimerais y aller Dorian ?» J'allais répondre mais Laysa me coupa la parole. «Non. Il n'ira pas. Il n'est pas prêt. Si je n'avais pas été là tout à l'heure... Je préfère le garder encore un peu à l'abri. Les Réprouvés sont trop instables. Même si c'était un Élu, il restera ici.» Elle n'avait pas tort et je savais que j'avais aussi le don d'agaçer les gens autour de moi, même sans parler. J'étais sûr de me faire laminer par les bipolaires en allant là-bas. De plus, je n'avais pas envie d'aller à Stenfek. Par contre, j'avais envie d'être chiant. «Pourquoi je n'y vais pas ? Ce serait l'occasion de me tester.» Sa réponse fut sèche. «Tu as déjà été testé Dorian, pas plus tard que cette nuit. Je ne t'emmènerai pas dans une ville qui fourmille de Réprouvés ainsi que des autres représentants des races. Tu serais capable de provoquer un incident diplomatique avec une parole malheureuse ou en perdant le contrôle.» Je me renfrognai dans ma chaise, essayant difficilement de cacher ma mauvaise humeur. Rien que par contradiction, j'avais soudainement envie d'insister pour faire le voyage jusqu'à Stenfek.
Elle reprit comme si de rien n'était. «Qu'est-ce que l'Empereur de la Nuit dit de tout ça ?» Magnus ne répondit pas tout de suite, son regard fauve planté sur moi tandis qu'il réfléchissait. «Non tu as raison Laysa, ce serait trop rapide. Laissons les vampires plus expérimentés parler pour notre peuple. Pour répondre à ta question, officiellement, nous votons contre l'indépendance. Je pense personnellement que Lochlann Deslyce se fout pas mal de toute la situation. Les relations restent tendues parmi les Lignées.» Il eut un sourire entendu avec Laysa avant de continuer. «Et les mots sont si facilement interprétables. Il ne peut se permettre de sous-entendre qu'il est pour une scission dans la race des Réprouvés alors que nous-mêmes avons souffert des déchirures dans notre peuple. Nous sommes l'exemple vivant de l'échec d'une race si elle ne s'unit pas.» Bêtement, je posais alors la question qui me brûlait les lèvres. «Mais je croyais que tu étais contre le fait d'unir les Lignées ?» Magnus rit et se recula dans son siège. «Attention à ce que tu dis Dorian. Et je n'emploierai pas ces termes-là non. Disons simplement que... que j'attache beaucoup d'importance à notre Lignée et qu'il me tient à coeur de la voir s'élever, et ce, par tous les moyens.» Je fronçais les sourcils, il ne faisait que jouer sur les mots, le fonds était le même. Était-ce pour cela qu'il n'insistait pas pour nous envoyer à Stenfek ? Il ne voulait peut-être pas y aller et soutenir une cause en laquelle il ne croyait pas. Je m'entêtais. «Mais c'est contre la politique de Kochlann non ?» Oui j'avais fait mes devoirs de Rahzdens et m'était renseigné sur l'historique dans les grandes lignées des vampires. Laysa me lança un regard noir. Mon intervention relevait de l'impolitesse. Comme si j'en avais quelque chose à faire qu'elle se fasse mal voir de Magnus. S'ils ne voulaient pas de mon avis, il ne fallait pas m'inviter. Avec calme, Magnus inspira, rassemblant ses pensées pour me répondre et je vis un tic agiter sa paupière. Je n'étais pas sûr mais je pense que j'étais en train de l'ennuyer prodigieusement avec mes questions. «C'est plus compliqué que ça. Tu n'as pas vu, tu n'as pas vécu. Lochlann a sans doute eu raison de faire ce qu'il a fait et je n'oserai pas remettre en question ses décisions. Le passé appartient au passé. Je m'intéresse au futur. C'est pourquoi je passe aussi du temps avec toi alors que tu n'es qu'un Rahzdens sans importance.» De pâle, je devins blême sous le reproche sous-jacent de Magnus. J'agissais comme un enfant à me mêler de choses sur lesquelles je ne savais rien. Je baissais les yeux dans un geste volontaire de soumission et me reculait sur ma chaise pour signifier que mon intervention était terminée. Magnus et Laysa continuèrent de débattre sur le destin de Stenfek mais je n'écoutais plus que d'une oreille. J'aurais aimé être assez fort, avoir suffisamment de contrôle sur mes pulsions pour que Laysa me fasse suffisamment confiance pour que nous allions là-bas.
En attendant, j'allais faire une sieste et oublier ces Réprouvés et leurs mioches.

2037 mots



Dorian reste donc au chaud à Fjörd pour critiquer au coin du feu comme une commère
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Jeu 30 Juil 2020, 15:42



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Thogii


« Merde ! » m’écriai-je soudain.

Il venait de me frapper. Je l’avais vu dans ses yeux un peu avant que ça ne se produise. Il alternait entre le bien et le mal depuis que nous étions arrivés à Stenfek. Officiellement, nous n’étions pas venus ensemble. Je logeais dans le quartier diplomatique et lui avait loué une chambre dans un quartier sans prétention de la capitale. D’habitude, nous ne faisions jamais rien en dehors de la maison de poupée mais les bâtiments qui accueillaient les agents des autres races étaient tous protégés par magie des intrusions extérieures. Les fonctions étaient trop importantes pour que les discours fuitent. Je l’avais donc invité à partager mes appartements un matin, sous couvert de prendre un petit déjeuner. C’était lui que j’étais en train de manger, avant qu’il ne se mette à m’insulter et qu’il finisse par m’en coller une, en me reprochant tous les maux du monde ou presque.

« J’ai pas envie de te frapper mais parfois tu le mériterais. »

J'étais plus fort mais il avait une technique supérieure. C'était ça le problème, ça et le fait que les Réprouvés étaient insupportables. Ça ne servait à rien de faire semblant de m’énerver de toute façon. Il regrettait déjà.

Je me levai, afin de constater les dégâts. Il m’avait ouvert la lèvre et je sentais ma peau gonfler au niveau de ma pommette. Il fallait vraiment que j’apprenne à me battre, sans quoi, il finirait par me tuer sans faire exprès. Je soignai ma blessure avant de me diriger de nouveau vers lui. J’agrippai ses cheveux pour qu’il me regarde bien.

« Je vais continuer ce que je faisais et toi tu vas te détendre. Explique-moi ce que tu as pensé de la dernière nouvelle que j’ai écrite tiens, ça te changera les idées. »

En Réprouvé, il n’était pas aussi fin qu’en temps normal. Sa magie ne semblait pas avoir spécialement envie de se manifester non plus, ce qui m’arrangeait parce qu’elle était le principal danger chez lui, sans parler de son caractère de chien. Je m’agenouillai de nouveau par terre et fis glisser mes doigts contre lui. J’avais envie qu’il commence à me donner son avis et qu’il ne puisse jamais finir de le faire. Ce qu’il pensait m’intéressait mais moins que ses gémissements à l’heure actuelle.

**

« Je commence à être sollicité à chaque fois qu’il est question des Réprouvés. »

J’étais en train de mettre de la confiture sur ma tartine. Je n’avais remis qu’un caleçon.

Je levai les yeux vers lui. En Réprouvé, il était plus grand et plus musclé. Je me demandais comment est-ce qu’il faisait pour changer d’apparence d’une façon quasi-automatique lorsqu’il plaçait les couronnes sur sa tête. En Humain… D’un autre côté, je ne pouvais plus changer d’apparence lorsque j’étais Humain, en plus de ressentir un vide profond dans mon existence. Je m’étais imaginé que je retrouverais ma véritable silhouette avec la Bague mais c’était un peu con de ma part. La mue emportait un changement complet qui restait dans le temps. Je me demandais si d’autres Déchus étaient impactés par le fait de n’avoir aucune idée de leur apparence d’origine. La préoccupation était assez récente chez moi.

« Je vais devoir discourir sur un sujet sérieux… »

Je n’étais pas habitué. Je préférais parler de sexe plutôt que du bien fondé de l’indépendance de Stenfek. Le côté sérieux de la fonction titillait mes défenses. Je voulais me battre contre cette privation de liberté, contre le fait que je doive refouler une partie de ma personnalité pour endosser un rôle sérieux.

Sur le côté de mon assiette étaient posées des notes. Les idées n’étaient pas de moi. Je pouvais les formuler comme je le voulais mais le message était un peu formaté. Je ne pouvais pas faire ce que je voulais. Je préférai changer de sujet.

« Tu crois qu’elle va venir ? »

C’était inutile de préciser de qui je parlais.

« J’ai entendu dire qu’elle et son frère avaient aussi combattu lors d’Odon do Dur. »

Je le regardai. Mes yeux s’arrêtèrent sur ses pectoraux un moment avant de descendre sur ses abdominaux. Je sentis mon corps réagir, encore.

« Est-ce que tu pourrais te rhabiller ? J’ai vraiment envie de te sauter. »

**

Sur l’estrade, j’arrangeai un peu mes cheveux avant de commencer. J’avais été professeur quelques siècles alors ce n’était pas vraiment la foule qui me dérangeait. Je cherchai quelques visages connus des yeux. J’espérais voir Laëth, juste pour lui envoyer un petit coucou de la main. Ça la gênerait ou l’énerverait, et ça me ferait rire. Je ne la vis pas. Stenfek était une cité gigantesque. La croiser relèverait du miracle. La croiser sans problème encore plus. J’aimais les problèmes, c’était évident. Je souris à cette pensée et me concentrais.

« Bonjour, je suis Adam Pendragon. Je suis ici aujourd’hui en tant qu’agent diplomatique du peuple des Déchus. Je tiens tout d’abord à remercier nos hôtes de nous donner l’opportunité de venir discourir sur un sujet aussi important pour eux. Nous sommes conscients que la différence culturelle emporte des avis différents aussi et espérons que notre démonstration saura être utile. »

C’est que j’étais presque convaincant. Restait que je préférais convaincre en privé. Il était plus facile de glisser malencontreusement ma langue dans quelques interstices dans un face à face. Là, même si ma langue était devenue experte avec le temps, ça me prendrait des heures pour faire jouir tout le monde. Le sexe avait le mérite de rapprocher. Les accords se concluaient plus facilement entre deux gémissements. Dès que mes supérieurs hiérarchiques me feraient un peu plus confiance, inutile de préciser que j’emploierais mes propres techniques pour faire flancher mes partenaires. J’avais réfléchi à la question et, après tout : j’étais un Déchu. Tout le monde pouvait s’y attendre.

« Le peuple des Réprouvés se divise en quatre territoires que sont Gona’Halv, Lumnaar’Yuvon, Gein’Draakul et Keizaal. Le problème majeur se situe essentiellement entre Lumnaar’Yuvon et Keizaal mais les autres territoires ne doivent pas être délaissés du débat à notre sens car, dans le cas d’une indépendance acquise par Stenfek, qu’adviendra-t-il de ces derniers ? »

C’était une question intéressante.

« Mais d’abord, concentrons-nous sur le souci. Au fil du temps, les tensions entre Lumnaar’Yuvon et Keizaal n’ont fait que s’accentuer, à cause de modes de vie différents. Pourtant, les Réprouvés des deux territoires semblent plus ou moins réussir à s’entendre à Gona’Halv, lors du service militaire, ce qui prouve bien que toute coopération n’est pas exclue. »

Il n’y avait pas à dire, être diplomate supposait aussi enfoncer des évidences.

« Le conflit vient surtout, d’après nous, d’une incompréhension entre le mode de vie des Réprouvés de Lumnaar’Yuvon et des Réprouvés de Keizaal. Étant issu d’un peuple assez disparate et composé de personnes extrêmes, je ne peux que comprendre. Mettre un Gourmand et un Avare ensemble n’a jamais été une idée judicieuse, même si la Cité d’Avalon réussit à regrouper chaque Péché sans trop de casse grâce à l’appui des mentors. »

Parfois, cependant, quelques maisons disparaissaient, comme la mienne. Je souris. Nous devions toujours avoir une discussion. Je temporisais d’une manière ou d’une autre, souvent la même.

« À Lumnaar’Yuvon, la vie est simple. Les Réprouvés qui y habitent n’ont pas besoin du monde extérieur. Ils ont absolument tout pour exister confortablement, même s’ils ont fait le choix de ne pas utiliser la magie. L’histoire les a construits et on ne peut pas leur en vouloir d’être méfiants, étant donné ce qu’il s’est passé là-bas. À Keizaal, les Réprouvés ont décidé de se tourner vers l’extérieur et c’est un choix tout aussi valable. En faisant ça, ils ont développé un attrait pour la culture des autres peuples et pour la magie. Néanmoins, le principal problème est ce désir d’indépendance et l’impossibilité pour eux de l’acquérir par eux-mêmes. Keizaal dépend de Lumnaar’Yuvon et, surtout, il nous semble évident que s’autoproclamer indépendant sans l’aval de l’Impératrice des Deux Rives conduirait forcément à des conflits ouverts. »

C’était peu de le dire.

« Erza, comme n’importe quel Souverain raisonnable, ne peut pas accepter une scission pure et dure. Cela mettrait, selon nous, à mal son autorité, sans parler de l’affaiblissement que connaîtrait la race et, plus particulièrement Keizaal, qui ne serait plus alimentée en vivres, à moins qu’une aide extérieure ne lui parvienne. Après… »

Je fis une pause.

« Étant donné la position de Keizaal, une attaque extérieure n’est vraisemblablement pas à redouter, malgré ce qu’il s’est passé récemment chez les Orines. Les Terres d’Émeraudes ne sont pas vraiment faciles à franchir si on a de mauvaises intentions. En plus, malgré leur position plus intellectuelle, les Réprouvés de Keizaal font aussi leur service militaire et utilisent la magie, ce qui pourrait être un atout en cas d’attaque mais aussi pour se tourner vers l’agriculture et l’artisanat. Le peuple des Orines est, en plus de ça, très réduit. Il pourrait faire un geste et concéder davantage de terres aux Réprouvés qui l’ont protégées jusqu’ici. »

Je me raclai la gorge, bus de l’eau et détachai deux boutons de ma chemise.

« Si je n’avais qu’à parler en mon nom, je dirais que je trouve ça dommage de scinder une race en deux. Ça donnera des idées à des races plus maléfiques qui ne manqueront pas de vous dire que la scission totale est une bonne chose pour servir leur propre intérêt. Il y a quelques temps, des femmes ont accouché de Réprouvés. C’est une bonne nouvelle et je pense que la situation actuelle pourrait être réglée avec du dialogue et de la compréhension des deux côtés. Lumnaar’Yuvon pourrait, par exemple, accepter que Keizaal s’ouvre au reste du monde à quelques exceptions près. Keizal pourrait accepter que Lumnaar’Yuvon désire avoir un statut spécial qui implique la non présence des étrangers sur ses terres. Au fond, peut-être que le problème vient plus du fait que la Reine passe la majeure partie de son temps à Lumnaar’Yuvon, qui est devenue une sorte de deuxième capitale malgré elle. Sa disparition a renforcé les tensions entre les deux régions puisque personne ne gouvernait durant celle-ci. Même si elle l’a fait pour une bonne raison, je suis intimement convaincu que reprendre le peuple en main, réunir les Thur et discuter de l’avenir de chaque région apporterait une solution satisfaisante à tout le monde. Si une seule cité, Avalon, peut contenir les sept Péchés sans exploser, je pense qu’une différence de point de vue pourrait exister au sein d’une race possédant de multiples villes et villages. Les Réprouvés ont déjà réussi à faire coexister Anges et Démons, pourquoi pas des idées différentes ? »

Ma main passa dans mes cheveux. Je laissai mes doigts autour d’une mèche un temps avant de passer l’index sur la commissure de mes lèvres, en réfléchissant.

« Cependant, je ne suis pas ici en mon nom. Le peuple des Déchus tient particulièrement à la liberté et au consentement. Si Keizaal veut se détacher du reste de la race, la forcer à rester n’amènera rien de bon. Nous sommes donc pour l’indépendance si aucun accord n’est possible, une indépendance qui devra, selon nous, se faire progressivement et ne pas être totale dans le sens où les Réprouvés de Lumnaar’Yuvon et de Keizaal ne devraient pas couper simplement les ponts. Si Gein’Draakul vit seule, Gona’Halv est un nouveau territoire et regroupe l’armée et le service militaire. Les Réprouvés de Keizaal devraient toujours s’y rendre, tout comme il parait nécessaire que chaque Bipolaire puisse effectuer un voyage au sein des différentes régions. »

Je bus de nouveau.

« Ce que nous pensons c’est que, actuellement, il vaut peut-être mieux aller dans le sens d’une indépendance mais qu’il est préférable aussi de garder des terrains d’entente et des pistes pour une possible union future, dans le cas où les tensions s’apaiseraient et que le vivre ensemble deviendrait possible à nouveau. »

Ma langue passa rapidement sur mes lèvres.

« Je pense pouvoir avancer sans me tromper qu’il existe un lien entre les Réprouvés et les Déchus, qui s’est créé avec le temps et avec l’union de nos deux Souverains. Quelque soit la décision finale, je veux assurer aux Réprouvés le plein soutien et l’aide des Déchus pour ceux qui la voudront. Je serais heureux d’en parler plus longuement en privé s’il y a besoin. »

Histoire de pouvoir faire ce que je savais faire le mieux : tripoter les autres agents diplomatiques.

« Je vous remercie de votre attention. »

Je n’avais aucune idée de ce que faisait Ârès, ni même si Laëth était là. Je descendis de l’estrade tranquillement, dans l’objectif de m’enivrer un peu. Il ne fallait pas déconner. Maintenant que j'avais été sérieux dix minutes, j'allais devoir me plonger dans dix jours d'amusement et de sexe pour compenser.

2088 mots dont 1052 mots de discours.
Pour l'indépendance :
- 4 point de charisme
- 1 point pour Déchu
- 1 point pour Odon do Dur
= 6 points



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