Maximilien ne rejoint pas immédiatement la cité cachée pour accompagner d'abord les résidents d'Utopia dans la ville mirage. Il avait quelque chose à y faire en plus  de ne pas être pressé de retrouver les sous-sols de Qaixopia. Certes, il admettait clairement préférer l'air frais de l'extérieur à celui des sous-terrains. Mais c'était bien plus l'accueil incertain que lui réservai son ami, entre autre, qui était en cause ici, et il ne serai pas étonné qu'il ne soit pas des plus chaleureux. Un instant il pria pour qu'Hasan soit revenu du Grand Voyage et surtout resté dans le Désert. L'homme était plus tempéré, tant dans ses propos que dans ses actions, et avait une aura apaisante qui avait un effet bénéfique sur Raa'd comme sur l'Obstiné. Plus le temps passait, plus son absence se faisait indéniablement sentir et Maximilien savait que maintenant, plus que jamais, il aurait été bien qu'il soit là. Aussi remonta-t-il plutôt la principale allée de la Capitale pour y retrouver celle en qui il avait le plus confiance en ces lieux. Valait-il mieux que ce soit le cas. Pourtant ce fut une maison vide qu'il trouvât en arrivant. Alors il grogna, agacé. Il ne pouvait non plus lui en vouloir d'avoir une vie. S'invitant tout de même chez elle, il posa son sac pour en sortir un foulard dans lequel était délicatement rangé deux statuettes de bois. Un dromadaire, serti d'une pierre de cornaline. Une vache, sertie d'une œil-de-tigre. Il les laissa là, sur la table, avant de remettre le sac sur l'épaule et faire demi-tour.

Avant de quitter Utopia, il fit tout de même un détour. Il savait que Mehreen faisait décorer ses créations par quelqu'un d'autre et allait régulièrement lui rendre visite, lui et sa famille. Mais que toute la kazbah soit de la partie, ça lui semblait tout de même étrange. Ça ne coûtait rien d'aller voir tout de même. Ce fut une bonne idée. Il donna quelques coup à la porte de la maisonnée qui s"ouvrit quelques secondes plus tard sur le maître des lieux. « Oh. Maximilien. Tu voulais quelque chose ? » fit ce dernier en passant distraitement son regard par-dessus l'épaule de l'Obstiné, fronçant alors des sourcils. « Je me demandais si Mehreen était ici ? Ou si tu avais une idée d'où elle se trouvait ? » - « Une seconde. ». L'homme fit demi-tour hélant la jeune femme qui était bien présente. « Max ! » l'accueillit-elle en se plaçant face à lui. « Ça fait longtemps que tu es ren...tré ? ». Elle marqua un temps remarquant les excroissances dans son dos et l'interrogea du regard. « Je t'expliquerai plus tard. ». S'il arrivait à fournir une explication digne de ce nom. « Je viens d'arriver. Je te trouvais pas chez toi, j'ai supposé que tu serai ici. » - « Oui. Isana a accouché d'une fille il y a trois jours de ça et la petite se porte à merveille. On s'est dit que c'était une occasion... » - « Isana ? » la coupa-t-il, étonné « Déjà ? Ou c'est moi qui ai le sentiment le temps passe trop vite. » - « Les deux. On craignait qu'elle ne survive pas, la petite est née prématurément. » répondit-elle en se tournant vers l'intérieur de la maisonnée. « Joins-toi à nous. » - « Est-ce que c'est une si bonne idée ? » - « Tu as juste intérêt à nous fournir une très bonne explication. » rétorqua-t-elle, comprenant parfaitement son questionnement. Une bonne explication? Voilà qui ne serai pas aisé à trouver.

Le Kaahi s'intégra avec plus ou moins de facilité au groupe actif déjà depuis un temps certain, à en voir les couleurs qui habillaient la résidence et les odeurs de préparations déjà en cours. Maximilien prépara un thé pour tous, pause accueillie chaleureusement et avec plaisir dans la célébration de la naissance et la survie du nouveau-né. « C'est une fille de ce que j'ai cru comprendre ? » - « En effet. La troisième. » fit l'homme presque dépité d'être cerné de la sorte et sur un ton sec que Maximilien sût dire s'il était volontaire ou non. Il n'en fit pas grand cas. « La plupart des femmes que j'ai connu avaient un sale caractère. Je vous souhaite bien du courage. » rétorqua l'Obstiné sur le ton de l'humour en jetant une œillade à Mehreen, celle-ci lui répondant d'un regard, un éclat de défiance dans les prunelles. Pas toute en réalité. Antonija était d'une douceur égalant les fleurs qui l'entourait dans son quotidien. « Oh. Tu dois les attirer alors. » répliqua l'homme, semblant ainsi récuser ses affirmations et montrer que ce n'était pas son cas. « Continue donc comme ça, au moins ça me pose moins de problème et je suis sûr de garder intact les poteries de Mehreen. » ajouta finalement le peintre d'un air détaché, un rictus aux lèvres et bien plus amicalement que toutes paroles qu'il eût prononcée jusqu'alors envers le rouquin. La concernée ne put retenir un rire suite à cette étrange hypothèse, quoi qu’étonnamment réaliste, avant de répliquer en reposant son verre sur le plateau « Allez ! C'est pas en traînant comme ça qu'on arrivera à finir ... ». La silhouette discrète d'une jeune fille apparaissant dans la pièce coupa l'Humaine dans ses propos. « Reprenez sans moi. Je reviens. Il y a juste les Loukoum à préparer et de l'encens à aller chercher. » - « Oui chef. », répondit ironiquement Maximilien face aux ordres directifs de la jeune femme. « Je peux te laisser t'occuper de l'encens ? » ajouta-t-il en se tournant vers son comparse. « Il vaut mieux de toute façon. » répliqua ce dernier dans un soupir avant de se lever pour quitter les lieux. Bien sûr qu'il valait mieux et c'était pour cette raison que Maximilien le lui avait fait cette demande. Il ne se voyait pas se pointer au Madarah, à peine revenu d'Avalon ainsi changé.