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 [Q] - Asile à Melohorë [Astriid]

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Typhon Gargantua
~ Eversha ~ Niveau V ~

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◈ Parchemins usagés : 913
◈ YinYanisé(e) le : 09/01/2019
◈ Activité : Chasseur [Rang III] & cuisinier [Rang III]
Typhon Gargantua
Sam 11 Avr 2020, 03:12



Partenaire : Astriid
Intrigue/Objectif : Apprentissage/Enseignement.
Demandant de l’aide pour retourner chez lui, au Rocher au Clair de Lune, Dhavala reçoit l’asile parmi les Ydgraës des Terres de Melohorë. Le temps qu’une décision soit prise, l’étranger est hébergé dans le village d’Astriid, dans la forêt de Briaryës, non loin de Dhrosca.
La lenteur bureaucratique elfique impose un séjour de nombreuses semaines, voire plusieurs mois, avant qu’une audience avec un représentant du gouvernement puisse avoir lieu. S’il s’agit en partie du temps nécessaire aux vérifications d’usage, la coutume veut que l’étranger réponde aux exigences personnelles du représentant avant de recevoir une invitation officielle.
Au cœur du territoire elfique et étroitement surveillé, l’Eversha doit apprendre à s’adapter à son nouvel environnement. De leur côté, les Ygdraës de ce petit village sans histoire ont pour tâche de préparer le visiteur aux nombreux us et coutumes qui attendent le voyageur.


Dhavala patientait depuis plusieurs heures déjà. Le jeune homme était surveillé par deux individus particulièrement imposants et bien armés. Ces derniers observaient religieusement les moindres faits et gestes de celui qui se prétendait Eversha et qui cherchait à retourner chez lui au Rocher au Clair de Lune.

Il y avait plusieurs problèmes quant à cette déclaration. Le premier, et non le moindre, le vagabond avait trouvé le moyen de se retrouver sans le savoir sur un autre continent que le sien. Le second, et le plus aggravant, ce voyageur « pacifique » avait trouvé le moyen de tromper la vigilance des Ygdraë en pénétrant assez profondément dans les Terres de Melohorë sans que même la nature s’en rende compte. Finalement, l’étranger avait de si grandes lacunes éducationnelles que la communication était extrêmement difficile.

Cette situation peu anodine causait bien des soucis au capitaine Ygdraë qui reçut la gestion de cette crise. Il n’était pas dans la coutume locale d’ignorer un appel à l’aide, surtout lorsque sincère, mais le dénommé Dhavala devait être la personne la plus simple d’esprit que le gardien de la forêt n’ait jamais eu la malchance de devoir entretenir la discussion. Le plus simple aurait très certainement été d’expulser l’intrus, mais s’il avait pu pénétrer aussi loin dans le domaine elfique, il y avait un risque pour Dhrosca. Le mieux restait encore de la garder sous surveillance. Donc, retour au point de départ, il fallait discuter avec quelqu’un qui le pouvait à peine.

***

Répondant à un l’appel d’assistance pour une affaire à la frontière, une ambassadrice de Dhrosca ainsi que son assistant se joignirent au petit attroupement qui surveillait l’intrus. Dhavala finissait alors d’engloutir près de deux kilos de viande, sous le regard toujours aussi attentif des deux Braskä qui le surveillaient. Cela faisait maintenant six heures que le voyageur accaparait l’attention du capitaine d’une escouade d’Enök et il y avait des signes évidents de tensions.

L’ambassadrice ne perdit pas de temps et réclama la présence du vieux gardien pour mieux comprendre la situation.

- Salutation, capitaine. Ne croyez-vous pas que vous y aller un peu fort avec ce voyageur ? Un seul Braskä aurait dû suffire pour le surveiller et assurer sa coopération. J’en vois ici deux, en plus du reste de votre escouade en position d’embuscade. La règle veut que tout étranger à nos terres soit surveillé, mais le rapport qui m’a été confié ne fait état d’aucune transgression à proprement parler.
- Malgré tout le respect que je vous dois, ambassadrice, cet étranger n’est pacifique que de son affirmation. Moi, je vois un barbare qui a la capacité de tenir tête à un Braskä.
- Eh bien, capitaine, je doute que vous ayez raison, au vu de l’âge de ce jeune homme, mais j’admets qu’il est au moins aussi vorace ! Il faudra le prendre note pour son hébergement.
- Madame, je ne crois pas…
- J’ai lu votre rapport, capitaine. Toutefois, je me permets de vous faire remarquer que malgré l’accueil qu’il a reçu, ce jeune Eversha s’est montré coopératif et n’a montré aucun signe d’agressivité. D’ailleurs, son seul reproche a été, et je cite, d’apparaitre comme par magie au beau milieu de la forêt de Briaryës. À ce titre, je crois qu’il est légitime que ce jeune homme puisse faire entendre sa requête d’assistance.
- Si vous le dites, ambassadrice.
- Allons, capitaine, on ne rejette pas les inconnus justes parce qu’ils sont différents. Soyez sans crainte, je partage vos réserves quant à notre nouvel invité. La sécurité de notre belle capitale me tient tout aussi à cœur qu’à vous. Or, ne croyez-vous pas qu’il serait sage de profiter de la coopération de l’étranger et ainsi ajuster les défenses de Dhrosca pour la prévenir contre ce genre d’intrusion ?
- Eh bien, bonne chance pour tirer quoi que ce soit de cet idiot !
- Mon brave capitaine, ayez foi en votre gouvernement, voulez-vous ? Vous devez être au fait des délais dans le traitement d’une demande d’audience non prioritaire. Il faut vérifier les antécédents, déterminer si l’individu est recherché par les autorités de nos alliés, attendre une libération de la chambre d’audience, et j’en passe.
- Humph ! Toujours aussi sournois, vous autres. Vous allez le faire poiroter jusqu’à ce qu’il sache parler elfique, si ça se trouve…
- Précisément, mon bon capitaine, précisément. J’ai déjà choisi le lieu d’hébergement. Un charmant petit village, non loin de Dhrosca, où nos capacités d’observation, tout comme d’intervention, sont à leur meilleur. Je vous prie de bien vouloir l’y conduire. Et, s’il vous plait, capitaine, veuillez fournir une escorte plus appropriée aux circonstances, voulez-vous ? Inutile d’effrayer les enfants. À priori, ce n’est pas un criminel.

L’ambassadrice prit congé du vieil Enök, concentrant son attention sur le dénommé Dhavala Himsaru, pendant que son assistant terminait de transcrire le contenu de la rencontre avec le capitaine. Elle occupait son poste depuis des décennies, déjà, et avait eu affaire à toute sorte d’individus dans sa carrière d’ambassadrice. Maintenant qu’elle avait ce nouveau défi à relever, l’Ygdraë n’attendait rien de moins que la perfection.

Son analyse de l’étranger confirma les difficultés du capitaine. Ce Dhavala avait l’innocence de la jeunesse et l’insouciance du vagabond, mais une grande confiance due à ses expériences passées. L’Ygdraë percevait également une forme de respect rarement observé dans l’attitude des deux Braskä. Même après six heures passées à surveiller l’Eversha, ni l’un ni l’autre n’offrait la moindre ouverture. Ils étaient prêts à passer à l’action à tout moment, tandis que l’étranger prenait ses aises au sol sans trop faire attention à ceux qui l’entouraient.

L’elfe se passa la main sous sa longue chevelure, pour se gratter la nuque. Si les rôles avaient été inversés, elle aurait certainement été traumatisée. Entre les séances d’interrogations et les imposants gardes armés, il y avait de quoi être intimidé. Lui, il ne l’était pas. Était-ce de l’insouciance, ou de la confiance ?

Quoi qu’il en soit, l’ambassadrice avait prévu attendre au lendemain avant de rencontrer formellement Dhavala. L’ambassadrice laissa l’étranger aux soins du capitaine, avant de repartir pour la capitale. Elle avait un bon nombre de formulaires à remplir pour légitimer l’asile de Eversha perdu.

***

Dhavala fut réveillé de son sommeil par une Ygdraë différente des autres. Elle portait une robe et avait de longs cheveux soignés et entretenus. Ses mouvements étaient bien plus gracieux et il dégageait d’elle un parfum subtil, mais plaisant. L’Eversha voulut se relever, mais c’est l’elfe qui s’assoit à son niveau. Le soleil se lèverait sous peu dans la forêt et seules les quelques lueurs précédents l’aube permettait au voyageur d’apercevoir les traits de son interlocutrice.

« Salutation, Dhavala Himsaru. Je suis l’ambassadrice Saeya. Le peuple Ygdraë consent à vous recevoir, le temps que votre requête d’assistance puisse être entendue lors d’une audience, par un représentant du gouvernement elfique. Pendant ce temps, il vous incombera de respecter certaines conditions, que mon assistant, ici présent, vous fera part. »

Baillant et s’étirant, le jeune homme s’avéra complètement insensible aux charmes de l’ambassadrice, se contentant d’acquiescer. Cette réaction surprise l’Ygdraë, qui avait espéré un minimum d’effet sur son interlocuteur, mais elle réussit à dissimuler son étonnement. Se relevant, elle informa l’Eversha qu’ils partiraient sous peu à la rencontre de la famille qui allait l’héberger.

« Bien que je vais faire mon possible pour accélérer la tenue de votre audience, j’aimerais vous prévenir que nos représentants sont très occupés. J’ai bien peur que vous deviez faire preuve de patiente en attendant ce jour. D’ici là, je vous conseille de tirer profit de l’hospitalité elfique pour apprendre nos coutumes. Vous paraitrez mieux lors de votre audience et augmenterez vos chances de recevoir une réponse positive. »

Saeya invita alors Dhavala à la suivre. Il y avait avec elle un petit groupe d’elfes, bien armé, mais les deux costauds n’étaient plus sur les lieux. Le voyageur chercha alors ses affaires, pour constater qu’elles avaient disparu.

« Toutes mes excuses, mais vos possessions, ainsi que vos armes ont été envoyées pour être examiné. N’ayez crainte, nous en prendrons grand soin. Elles vous seront restituées plus tard. Veuillez toutefois comprendre que nous ne pouvons vous remettre vos armes.

À propos de votre famille d’accueil, j’ai cru comprendre que les Evershas se plaisaient en compagnie d’animaux. Vous aimez les chiens, j’espère ?
»

Dhavala n’était pas particulièrement à l’aise de se voir ainsi dépouillé de ses biens, mais si tel était le prix à payer pour retourner au Rocher au Clair de Lune, chez lui, alors c’était un sacrifice qu’il était prêt à faire. Le jeune homme en avait plus qu’assez de faire usage de son pouvoir de téléportation qui l’envoyait partout, sauf là où il désirait se rendre. Pour une fois qu’il avait une chance d’y arriver, il ne pouvait que tenter le coup.

Ce n’était pas la première expérience que Dhavala avait avec des Ygdraë, alors il avait bon espoir qu’elles pourraient réellement l’aider. Après tout, si certaines des leurs s’étaient aventurées jusqu’au Rocher, elles pouvaient certainement le refaire. De toute façon, Dhavala doutait que les Ygdraë puissent vraiment le retenir s’il voulait partir.

« Je préfère les chats. »

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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

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Astriid
Sam 11 Avr 2020, 21:24

[Q] - Asile à Melohorë [Astriid] Pyob
Apprentissage/Enseignement




"Ainu! Ainu!" Astriid leva la tête de son manuscrit qui aussi vieux que grand-papi Edvärd, puisses Raanu veiller sur son Arbre ! Elle suivit de ses yeux ensommeillés une Braskä donner le signal d'alarme dans le village. Vu le ton pris, il n'avait pas encore été décidé du niveau de menace de l'étranger qui avait eu l'audace de pénétrer leurs terres.
  Elle frotta ses yeux fatigués de lire les petites lettres elfiques du manuscrit et s'étira sur sa chaise. Le mouvement eut raison de sa tresse qui ne tenait que par la bonne volonté d'Estella et les mèches rebelles vinrent caresser les pages jaunies devant elle. Elle portait une tenue confortable verte comme les feuilles de la Forêt pendant le Printemps. Celle-ci commençait à être un peu juste, elle avait encore grandit et ses formes féminines commençaient à modifier son corps d'enfant. Elle grogna un peu en massant son crâne. Cela faisait six heures qu'elle apprenait les subtilités des mouvements des étoiles lors de la naissance du Printemps et elle supportait une migraine telle que c'était comme si les étoiles dansaient derrière le voile sombre de ses paupières quand elle fermait ses yeux.
  Soudainement l'information frappa son cerveau, un étranger à Melohorë! Elle se leva si vite que sa chaise bascula en arrière. Sa mère lui jeta un coup d’œil désapprobateur quand la chaise tomba par terre avec fracas. Sa mère avait toujours été sévère avec elle, elle était persuadée qu'Astriid avait un énorme potentiel qu'elle gâchait à s'amuser dans la Forêt. Yvïg, le maître Braskä de la jeune sylvestre, lui avait lui-même rapporté que c'était bien dommage qu'elle ne s'investisse pas plus dans ses études car elle avait parfois des réflexions intéressantes lors des leçons. Elle commençait à s'améliorer sur les entraînements physiques mais rien qui  soit assez brillant pour mériter d'être évoqué.
  Vexée après les remontrances maternelles et scolaires, Astriid avait voulu leur montrer qu'elle s'investissait et travaillait depuis quelques jours même sur son temps libre au lieu d'aller jouer avec les autres Eblaës dans les points d'eau qui parcouraient la Forêt pour qui savait regarder.
  Elle marqua soigneusement là où elle s'était arrêtée dans le manuscrit puis couru au dehors de la maison pour en savoir plus sur les rumeurs qui emplissaient les rues. Le bouche à oreille étant ce qu'il est partout dans le monde, Astriid finit par entendre qu'un espion armé jusqu'aux dents et au physique menaçant souillait leur chère Forêt et prétendait en plus n'avoir aucune idée de l'endroit où il se trouvait ni pourquoi il était là. C'était évident que c'était un sale menteur qu'il fallait soit éliminer, soit faire partir sur le champ ! Un picotement d'excitation parcourut la peau de la jeune Ygdraë, elle n'arrivait pas à croire un tel événement, c'était surréaliste dans sa vie bien rangée. Elle devait en savoir plus.

***

  C'est seulement après avoir écouté aux portes une discussion entre sa mère et l'Ambassadrice Saeya qu'Astriid connu enfin la vérité. Ses oreilles frémirent, ils allaient héberger un Eversha! Traen, son ami d'enfance allait en devenir vert de jalousie comme le jour où il avait mangé une mauvaise baie qui avait coloré sa peau d'une vilaine teinte moisissure pendant une semaine.
  Astriid écoutait d'une oreille distraite les recommandations de sa mère sur l'attitude à avoir lors du séjour de l'étranger. Quand allait-il arriver ? Elle réfléchit intensément, les Evershas parlaient le Grimwyn et elle avait par chance commencé à l'apprendre depuis trois mois. Elle poussa un cri soudain quand sa mère lui tira l'oreille, bien consciente qu'elle avait perdu l'attention de sa sotte de fille depuis un petit moment. La jeune Eblaë se massa son oreille endolorie et baissa les yeux derechef vers le sol devant le regard noir de sa mère. "Tu dois prendre conscience, gwend, que nous ne devons à aucun moment paraître faible face à cet étranger, je n'ai pas l'impression que l'Ambassade ait fait son travail et j'ignore encore la menace représentée par cet Eversha. Ce que je sais en revanche, c'est qu'il ne faut pas lui faire croire qu'il peut nous faire du mal. Tu dormiras avec Hilï tant que cet étranger sera avec nous, elle te considère presque comme son propre chiot et te protégera et nous ne sommes pas loin ton Atar."

***

  L'Eversha était dans la pièce principale de la maison et parlait avec ses parents dans un Grimwyn impeccable, cela faisait plusieurs années qu'ils maîtrisaient déjà plusieurs langues et la langue des Evershas en faisait partie. Astriid s'était cachée dans la chambre qu'allait occuper l'étranger dans le but de lui faire une petite farce. Perchée sur la grande bibliothèque, elle était plongée dans l'ombre et indécelable à première vue à moins de porter directement son regard sur cet endroit.
  Enfin, l'Eversha entra dans la pièce et Astriid retint une exclamation. Il était aussi robuste que les Braskäs et les Enöks qui protégeaient Melohorë, peut-être plus malgré son jeune âge. Tout de suite, elle remarqua à sa manière de se mouvoir qu'il était agile, peut-être pourrait-elle lui apprendre à faire des acrobaties dans les arbres tant que les branches n'étaient pas trop frêles et qu'il n'avait pas le vertige ... Ses vêtements en revanches étaient plus pratiques qu'esthétiques et Astriid se promit de lui confectionner au moins une tenue digne de ce nom avant qu'il ne devienne la moquerie du village. Finalement, la fluette sylvestre lança du haut de la bibliothèque :
"BOO!!!"

968 mots

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Typhon Gargantua
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Typhon Gargantua
Dim 12 Avr 2020, 00:02



L’accueil qui fut offert à Dhavala était plus formel qu’il ne le s’était imaginé. C’était même beaucoup trop formel. Les maîtres de la maison voulaient visiblement démontrer leur savoir du Grimwyn, ce qui donna rapidement un mal de tête à l’Eversha. Ils employaient le dialecte citadin de Dhitys, ce qui, pour leur défense, était le dialecte le plus couramment parlé du Rocher au Clair de Lune. Il n’y avait qu’un problème, il était parlé exclusivement à Dhitys. S’il était le dialecte le plus parlé, c’était uniquement dû à la trop grande variété des dialectes régionaux.

Il ne fallut que quelques minutes avant que Dhavala ne supplie ces Ygdraë de poursuivre la conversation en langue commune. Le parlée de Dhitys avait cette fâcheuse habitude de nécessiter de deux à trois fois plus de mots que nécessaires pour énoncer la même idée que le dialecte de Dhavala, simplement pour que ça soit plus « beau » à entendre. Au contraire, le parlé régional de Dhavala préférait la simplicité et la fluidité. Parler plus que nécessaire était alors vu comme un signe de malhonnêteté.

Si Dhavala devait passer du temps à vivre dans ce village, il n’était pas question qu’on lui martel le crâne avec le parlé de Dhitys. Il allait parler l’elfique bien avant de se résigner à la domination de Dhitys. Le jeune homme ne saurait dire s’il a déplu aux maîtres des lieux, mais ceux-ci ne semblèrent pas particulièrement satisfaits de la tournure de cette situation. Ce n’était pas comme s’ils parlaient mal, mais le franc-parler de Dhavala ne lui donnait aucun avantage diplomatique.

***

Après cette rencontre avec les maîtres des lieux, Dhavala eut droit à une courte visite de la maison. L’ambassadrice lui avait précisé qu’il y aurait des chiens, mais pas qu’il y en aurait autant. C’était même troublant de voir autant de ces animaux. Les Evershas n’étaient pas étrangers à l’élevage des bêtes, mais généralement, ça servait à les nourrir d’une manière ou d’une autre. Le dressage des animaux n’était pas un concept très répandu.

De fait, il n’y avait que très peu de chiens au Rocher au Clair de Lune. La plupart des canidés présents étaient des loups, des coyotes ou encore des renards. Bref, des animaux qui conservaient leurs racines sauvages et non altérées par la domestication. Les Ygdraë semblaient étrangement satisfaits de la réaction de Dhavala sur leurs chiens. Celui-ci paraissait intimidé, même s’il était plus exact de qualifier cette réaction d’un mélange de surprise et de curiosité. Il n’était pas né le chien qui intimiderait Dhavala, mais il se garda de proclamer une telle bravade.

Depuis le début de son séjour dans ce qu’on appelait les Terres de Melohorë, le voyageur avait pris bien garde à ne pas prendre sa forme animale. Il n’en avait pas eu besoin avec l’accueil qu’on lui réserva, mais il préférait se garder une porte de sortie si la situation devait devenir plus tendue. L’Eversha n’avait aucune intention de finir domestiqué comme un chien.

***

Laisser seul devant la porte de sa chambre, Dhavala espérait que l’ambiance de la maison deviendrait sous peu moins rigide. Il pouvait comprendre l’impact de sa présence, mais ce n’était pas non plus de sa faute s’il fallait attendre tout ce temps pour avoir une réponse à la question : « je suis perdu, pouvez-vous m’aider à retourner chez moi ? »

Ouvrant la porte, le nouveau locataire fut accueilli par une jeune fille qui avait pris place sur une bibliothèque. Dhavala prit un certain temps avant de réagir, incertain de ce que ce « boo » signifiait. Si c’était une formule de salutation Ygdraë, alors pourquoi est-ce qu’elle avait été employée dans une position aussi précaire. Si la jeune Ygdraë était restée immobile, il aurait fallu un moment avant que l’Eversha ne pense à regarder ce coin particulier de la chambre.

« Bonjour ? »

Après le précédent débat sur la pertinence de s’exprimer en langue commune, Dhavala espérait qu’en abordant cette nouvelle Ygdraë directement en commun le préserverait d’un autre déluge de mots à la Dhitys. Au cours des derniers mois, le jeune homme avait eu la chance d’améliorer un peu son accent Grimwyn et il était plutôt fier du résultat. Il ne parlait pas encore d’un commun parfait, mais il y arrivait.

« Je suis Dhavala Himsaru. Nous allons habiter ensemble. »

Dhavala se gratta la nuque, cherchant à déterminer s’il devait en dire plus ou non. Il était l’invité, alors la tradition voulait qu’il se présente d’abord. Ça, c’était fait. Est-ce qu’il était mieux d’attendre qu’elle dise autre chose que son « boo, » ou était-ce une demande de présentation ?

« Tu n’es pas trop grande pour te tenir sur une bibliothèque ? »

Il y a des années que l’Eversha n’avait pas été tenté par ce genre de folie enfantine. L’enfance était coupée court assez tôt dans le clan Himsaru. Dès l’âge de sept ans, les enfants recevaient leurs premières responsabilités d’adultes. À douze ans, ils avaient une pleine charge de travail et à quinze ans, on attendait d’eux le même rendement qu’un adulte. Cette Ygdraë ne pouvait pas avoir moins de treize ans, alors Dhavala était surpris qu’elle puisse avoir autant de temps libre.

863 mots
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Astriid
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Astriid
Dim 12 Avr 2020, 21:38

[Q] - Asile à Melohorë [Astriid] Pyob
Apprentissage/Enseignement




    La colère fut la première émotion qu'Astriid ressentit face à la réaction de l'Eversha. Pour qui se prenait-il à lui dire ce qu'elle devait faire ou ne pas faire ?  Elle n'était pas d'humeur à rouvrir un débat sur ce qu'elle devait faire, devait être, ce qu'elle n'était pas assez, et surtout pas avec un étranger rustre et mal habillé. En fait, elle n'était d'humeur à rien dernièrement. Les beaux jours étaient sur leur déclin et avec le passage vers la saison plus froide, la cérémonie de l'Equinoxe d'Estella approchait et cette fois, Seïh, son frère adoré, était directement concerné. Il allait devenir Ildra si leurs divinités le voulaient et il allait les quitter. Il allait la quitter. Il souhaitait rejoindre les Eorbeth et Astriid savait ce que cela signifiait. Si ses souhaits se réalisaient, il partirait en mission chercher des reliques antiques et prouver ainsi sa valeur au peuple Ygdraë. Une petite partie égoïste de la jeune sylvestre espérait que son frère ne l'abandonnerait jamais mais elle savait au fond qu'il serait épanoui à faire ce que son coeur désirait.
    Son cerveau faisait donc des nœuds dernièrement entre ce qu'elle voulait, ce qui était le mieux pour son frère qu'elle aimait, l'avenir qui s'ouvrait devant elle avec le vide que Seïh allait lui imposait. C'est pour cette raison aussi qu'elle s'isolait et préférait emplir son esprit des manuels de savoirs fondamentaux plutôt que de penser à son frère. Heureusement une distraction d'un autre genre venait à elle et elle darda un regard intense et curieux sur l'étranger.
    Elle descendit avec souplesse de son perchoir improvisé avec une moue déçue. Sa plaisanterie était tombée à plat, ce pauvre garçon manquait cruellement d'humour... Elle attrapa une araignée qui avait déclaré résidence sur son bras et la déposa délicatement sur une étagère de la bibliothèque derrière elle puis elle entreprit de dépoussiérer sa tunique en gardant le silence et en observant son interlocuteur. Elle le voyait mieux en étant en face de lui et elle s’apercevait qu'il avait des traits très différents de son peuple, plus bruts en quelque sorte. Il avait des yeux bleus intenses qui détonnaient un peu avec le reste de sa physionomie. Avec une prise en main vestimentaire et capillaire, elle pouvait peut-être le rendre plus acceptable aux standards de son peuple. Les Ygdraë risquaient de se moquer de lui s'il continuait à se balader dans cette tenue pendant tout le séjour. Ce n'était pas un peuple mesquin mais certain elfes faisaient preuve de racisme envers les étrangers et elle ne souhaitait pas qu'il vive mal son séjour.

"Bonjour Dhavala, je suis Astriid, la fille des Ygdraë avec qui tu parlais un peu plus tôt. Je ne crois pas devoir me soucier de ce que tu peux penser donc je vais ignorer ta question et nous allons partir sur de meilleures bases. Tu peux déjà commencer par me dire ce que tu fais à Melohorë, les confidences font les bons amis et j'aimerai que nous soyons amis si nous devons habiter ensemble. Pour être honnête avec toi, je ne crois pas que tu sois une menace pour nous, Naleth exaggère toujours mais si Atar a accepté que tu loges chez nous, c'est qu'il t'a jugé inoffensif."
Spoiler:

    Elle avait poursuivi comme lui en langue commune. Elle avait noté un léger accent chez lui toutefois mais rien de gênant, c'était un étranger après tout.
    Sa colère était vite partie, elle n'était pas elfe à garder rancune et elle réalisait qu'il lui fallait être plus ouverte d'esprit si elle voulait que leur relation se passe bien. Il était évident qu'il n'allait pas faire preuve de la subtilité et de l'excessive politesse des elfes alors qu'il avait été élevé différemment. Elle devait l'accepter comme il était et supporter ce choc de culture. Elle pencha la tête légèrement la tête sur le côté comme un daim aux aguets, il y avait quelque chose de bestial chez lui, pas comme les Braskä, différemment. Tant mieux, elle avait besoin de s'améliorer sur sa force. D'ailleurs elle supposait en voyant sa carrure qu'il avait le même régime alimentaire que les Braskä et les Enök.

"Tu as peut-être faim. Je dois te prévenir que nous avons un régime végétal mais tu as de la chance, nous avons toujours un peu de viande de côté grâce aux chasses organisées par mes Nerestfi (parents). Que dis-tu d'aller te défouler dehors après ? Tu as du accumuler pas mal de frustration avec mon peuple à attendre qu'ils se décident et moi j'ai besoin de me défouler après avoir passé des heures assises à étudier. Si tu le désires, je serai deux maisons plus loin derrière la notre, on y sera tranquilles et j'ai pour habitude d'y retrouver Traen chaque soir pour s'entraîner ou simplement discuter.  ."

848 mots

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Typhon Gargantua
Lun 13 Avr 2020, 00:26



À la façon que la jeune fille, Astriid, eut de détourner la question de Dhavala par une autre, le jeune homme compris quel tel n’était pas la réplique à faire suivant un « boo. » Il comprit du coup qu’elle devait avoir plus dans les quinze ou seize ans que dans les treize ou quatorze. En d’autres mots, elle était toujours considérée comme une enfant par son peuple, mais approchait de ses responsabilités d’adultes. C’était bon à savoir.

Ladite question d’Astriid était étrangement similaire à celle qui lui posa les premiers Ygdraë que l’Eversha rencontra dans cette région qu’ils appelaient Melohorë. Dhavala répondit donc la même chose qu’il déclara alors.

« Je ne sais pas. J’ai pris une porte qui m’a fait entrer dans cette forêt. J’ai demandé à ceux que j’ai rencontrés s’ils pouvaient m’aider à retourner au Rocher au Clair de Lune. Au lieu de me répondre, ils m’ont questionné, m’ont fait attendre et puis fait venir ici. »

C’était une simplification des évènements, mais transport par halo de lumière pour prendre une porte aléatoire et apparaître quelque part n’a satisfait aucun questionnement, considérant que Dhavala n’avait aucune idée de comment il s’était retrouvé avec cette habileté, et encore moins comment elle fonctionnait. Si ça avait été le cas, il y a bien longtemps qu’il serait de retour chez lui.

Pour l’instant, le voyageur se contentait de suivre les directives qu’on lui donnait, ce qui lui avait valu la meilleure nourriture qu’il eut à manger depuis des mois. Dhavala ne faisait que peu de cas des menaces armées qu’il reçut ou encore des quelques provocations qu’on lui proféra depuis de la rencontre initiale. La notion qu’il était inoffensif ne faisait que s’ajouter à la liste. Depuis quand est-ce que faire de son mieux pour être gentil signifiait être inoffensif ?

« J’ai faim, mais je vais manger plus tard. Je veux m’habituer à votre coutume. On m’a dit que je vais vivre ici assez longtemps. Ils ne voulaient pas que je vive seul en forêt. »

Ce n’était pas faute de l’avoir proposé, mais la réponse avait été particulièrement vive et claire. C’était un non on ne peut plus catégorique. Apparemment, Dhavala avait besoin d’être surveillé constamment durant son séjour. C’était dommage, ça aurait été plus facile pour tout le monde si le jeune homme s’était débrouillé seul comme à son habitude. Cela dit, on avait souvent reproché à Dhavala, tout particulièrement depuis la veille, à quel point son éducation était limitée. Peut-être réussirait-il a apprendre quelques trucs en attendant d’avoir son « audience. » L’Eversha n’était pas sûr de ce que c’était, mais on lui avait assuré que tout lui serait expliqué le moment voulu.

« Je ne sais pas ce que c’est, « se défouler dehors. » C’est quelque chose que vous faites ici ? Je ne suis pas frustré. Je devrais ? »

L’accueil des Ygdraë comptait parmi les meilleurs que Dhavala avait reçu… depuis presque toujours. Le jeune homme avait eu quelques bons accueils chez lui, mais depuis qu’il cherchait le chemin du retour, c’était définitivement le meilleur accueil. C’était d’ailleurs la première fois que le voyageur était invité à vivre parmi des étrangers en dehors du Rocher au Clair de Lune. Il espérait donc ne pas finir avec plus d’ennuis qu’il a eus déjà.

« On m’a dit de ne pas quitter le village. Je peux venir avec toi. »

Avec toutes ces expériences nouvelles, Dhavala préférait éviter de chercher à tout comprendre d’un coup. Le plus important, c’était qu’il préférait tenter sa chance ici, avec les Ygdraë, plutôt que d’emprunter une autre porte qui allait l’entraîner dans des mésaventures encore plus dangereuses. Au besoin, ce serait sa porte de sortie.

« Je n’ai pas pu voir le ciel hier soir. La pleine lune, c’est pour quand ? »

Si Dhavala voulait continuer d’entre considérer inoffensif, il devait trouver une solution pour la particularité que confiait Phoebe à son Totem, les nuits de pleine lune. La chambre qu’on lui confiait avait une fenêtre, donc les rayons de la lune allaient y pénétrer si le ciel était clair. La maison, en général, disposait d’un grand nombre d’ouvertures pour permettre un bon éclairage naturel, alors mieux valait qu’il n’y dorme pas lorsque la lune serait pleine.

À force de voyager dans le monde des portes et d’apparaître ici et là sur le monde, le voyageur avait de la difficulté à déterminer le temps passé. Phoebe garantissait un ciel étoilé lors de sa saison préférée, mais ce don était exclusif au Rocher au Clair de Lune. Il était donc difficile pour le vagabond de garder en tête l’aspect de la lune quand il pouvait enfin la contempler, avec tout ce qui se bousculait pour prendre place dans sa tête. Trop souvent, il oubliait tout ce qui n’était pas immédiatement essentiel.

Avec de la chance, il y en aurait pour plusieurs semaines avant la prochaine pleine lune. Autrement, Dhavala avait de nouveaux problèmes en perspective.

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Astriid
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Astriid
Mar 14 Avr 2020, 21:12

[Q] - Asile à Melohorë [Astriid] Pyob
Asile à Melohorë

   
   
    Le souffle coupé, Astriid tentait de se rappeler la sensation de l'air qui passait dans ses poumons devenus douloureux après sa chute brutale. Elle se mordit les lèvres pour ne pas gémir et montrer à son ami qu'elle souffrait. Traen, pas dupe pour une pièce d'or, s'accroupit souplement auprès d'elle et lui susurra à l'oreille : "Tu sais, j'ai entendu qu'il faut crier pour faire passer la sensation."
    Comme toujours, le jeune elfe adorait la taquiner après lui avoir fait mordre la poussière. Ce soir n'avait pas fait exception et après quelques échauffements, ils avaient  engagé amicalement le combat. La fluette Ygdraë avait volé au bout de trente minutes et avait atterrit pas très gracieusement sur le dos quelques pas plus loin. Incapable de lui répondre, Astriid lui jeta néanmoins un regard noir, elle ne lui ferait certainement pas le plaisir de crier et lui donner l'occasion de l'humilier davantage. Déjà, la sensation d'étouffement s'effaçait et elle se força a prendre de petites respirations hachées en s'asseyant. Le jeune elfe sourit malicieusement et lui pinça son bras : "Par Raanu, j'espère bien que l'Anui a bel et bien de bonnes intentions car ce n'est pas avec ça que tu vas pouvoir lui tenir tête mon chou."
"On verra ce que toi tu peux faire face à lui, je l'ai invité à se joindre à nous ce soir et peut-être que tu pourras toi aussi savourer la douceur de l'herbe ce soir. Je suis sûre qu'il peut t’aplatir avec son petit orteil. Ou pire! Il se transformera en rat et viendra te grignoter les doigts de pied quand tu dormiras !"

    Elle exagérait évidemment pour agacer son ami mais il lui jeta un regard inquiet. Ne prenait-elle pas de risques à faire confiance si facilement à un étranger ? Nul ne savait qui il était, ni ses capacités. Il pouvait très bien se réveiller une nuit et tuer tout le village comme dans les légendes terrifiantes que lui racontait sa grand-mère pour leur faire peur les soirs où la nuit était si noire qu'elle semblait vouloir les aspirer dans le néant.
    Inconsciente de l'inquiétude que ses paroles avaient fait naître chez Traen, les pensées de la jeune sylvestre avaient suivi un autre sentier. Elle enviait son ami. Vu ses capacités prometteuses, il était promis à rejoindre la branche Enök de leur société. Son destin était presque déjà tracé au contraire du sien. Il avait déjà fait ses preuves en combat au corps à corps. Il était aussi plus musclé que la moyenne pour un Eblaë et il n'était même pas un exemple d'humilité sur le sujet. Il poussait son avantage en portant des manches courtes pour exposer ses bras alors même que le vent frissonnant d'Eliël arrivait sur le village. Elle pria silencieusement Raanu pour le punir de son attitude arrogante et qu'on lui demande d'être le garde du corps d'un elfe aussi agaçant qu'il l'était lui-même. Raanu était toujours plus attentif aux prières quand la période froide arrivait sur Melohorë, c'est ce que sa famille disait toujours. Elle ajouta à ses prières que le séjour de l'étranger se passe bien. Il semblait un peu perdu parmi eux, visiblement non préparé à sa rencontre avec les elfes. Si jamais il tombait sur un Cyraliel, il risquait de se sentir offensé par leur attitude hautaine et souvent mesquine. Les elfes qui gouvernaient Melohorë ne cachaient pas leur mépris pour les étrangers rustres et incapable de la moindre étiquette. A leurs yeux, Dhavala serait aussi méprisable que de la mauvaise herbe dans leurs jardins parfaits.

Les deux Ygdraë tournèrent leur regard vers le village et soupirèrent en coeur avant d'éclater de rire. Ils ne s'étaient pas trop éloignés à la demande d'Astriid pour que Dhavala puisse les rejoindre s'il le souhaitait et ils étaient toujours dans le village. La nuit était tombée depuis déjà quelques heures et seule la lumière des étoiles du ciel dégagé les éclairait. Ils s'assirent, non sans frotter quelques saletés de son fessier pour Astriid. Les nuits s'allongeaient mais cela ne dérangeait pas Astriid. Elle adorait les chaudes saisons mais l'ambiance si particulière à Eliël avec ses chaleureuses bougies ornant les fenêtres des habitations elfiques la charmait tout autant. Elle adorait le chocolat chaud aux épices que son père préparait et lire un livre allongé sur l'épaisse tapisserie dans la pièce de vie. Il faudrait d'ailleurs qu'elle revienne dans la chambre de Dhavala pour récupérer quelques manuscrits dont elle avait besoin pour ses études. La jeune sylvestre se mit à jouer avec ses tresses se remémora la rencontre avec l'Eversha quelques heures plus tôt.

***


"Se défouler c'est s'amuser pour oublier toutes les choses qu'on n'aime pas faire !" Elle avait secoué la tête en riant et avait continué à babiller très vite, comme elle avait tendance à le faire quand elle était excitée, c'est-à-dire tout le temps, ses oreilles frétillant sous la masse rousse de sa chevelure.
"Vous ne faites pas ça chez toi ? Tu n'as pas du avoir une vie très drôle mais mieux vaut tard que jamais ! Voilà une chose à retenir aujourd'hui, la vie ne vaut pas la peine d'être vécue si on ne rigole pas un coup. On ne va pas pleurer non ? Et c'est quoi cette histoire de pas quitter le village ? Comme si tu pouvais aller loin sans notre aide, trop nombreux sont les étrangers confiants en leurs capacités qui se sont fait avaler tout rond par la Forêt et ses habitants. En plus si tu as le malheur de passer sous n'importe quoi, tu seras maudit ! Personne ne veut être maudit, crois-moi, c'est jamais joli à voir. Naleth me menace toujours de jeter une malédiction sur moi qui me transformera en rat quand je ne l'écoute pas." Elle frissonna au souvenir, prenant très au sérieux cette menace.

"C'est quoi cette histoire de pleine lune ? Raanu te viennes en aide, tu es déjà maudit et tu te changes en rat quand c'est la pleine lune ?" Sincèrement désolée pour lui, elle lui avait tapoté le bras avec compassion. "Je vais voir si on peut trouver une solution pour toi, je vois bien que t'as pas eu une vie facile mais t'inquiètes, ici on te fera pas de mal. Seïh, c'est mon frère, dit qu'on devrait être plus altruiste et s'ouvrir au monde pour aider les autres races plutôt que de nous enfermer ici, que c'est très égoïste. Bon j'aurai adoré continuer à parler avec toi mais je dois absolument finir de lire mon livre aujourd'hui, je dois rendre un devoir demain."

    Avant de partir, elle lui avait sourit "C'est dans deux semaines la pleine lune, ça t'embêtes si je te regarde quand tu te transformeras en rat ? Je ne me moquerai pas, c'est promis!"

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Mer 15 Avr 2020, 02:13



L’Eversha ciblait mieux les habitudes qui régissaient la vie des Ygdraë qui l’entourait. Astriid approchait visiblement de sa vie d’adulte et il n’était pas surprenant qu’elle ait bien plus à apprendre que l’a eu Dhavala à la période correspondante de sa vie. Logiquement, il était normal que si les enfants se concentraient sur leur apprentissage, ils ne participaient pas à la vie communautaire. Forcément, sans ses responsabilités, l’enfant avait à la fois le temps et le besoin de jouer à un âge bien plus avancé.

« Je ne passe pas le temps à m’amuser. J’ai d’autres façons d’avoir du plaisir. J’aime me baigner. J’aime profiter d’une chasse réussie. J’aime me reposer au soleil après avoir mangé. »

Dédier du temps exclusivement pour s’amuser ? Ça, le jeune homme ne connaissait pas. Il préférait trouver le plaisir durant l’accomplissement de certaines activités utiles qui ne nécessitaient pas une attention particulière. Ça arrivait moins souvent depuis qu’il n’arrivait pas à retourner chez lui en terrain familier, mais Dhavala avait quand même quelques occasions ici et là.

Quand l’elfe mentionna que l’Eversha ne pourrait s’aventurer par ses propres moyens dans la forêt, Dhavala avait de la difficulté à déterminer s’il s’agissait d’une insulte, ou d’une autre preuve de l’innocence d’Astriid. Les lieux magiques avec suffisamment de puissance pour maudire les intrus n’étaient pas particulièrement difficiles à remarquer, pour peu qu’on se donnât la peine de le faire. Le plus difficile était de savoir ce qui pouvait être bu et mangé sans devenir malade. Pour le reste, une forêt, c’était une forêt. L’étranger choisit tout de même de ne pas contredire Astriid quant aux dangers réels de sa forêt. Elle ne semblait pas parler d’expérience, ou du moins, d’une expérience limitée. Il y avait des batailles perdues d’avance qui étaient plus sages d’éviter.

« Je ne suis pas maudit. Je peux plus facilement déchiffrer les signes de Phoebe quand la lune est pleine. Tu viendras voir si tu veux. »

Deux semaines, c’était bien. Ça laissait à l’Eversha assez de temps pour se faire connaître des villageois. Tôt ou tard, on allait cesser de le juger inoffensif et deux semaines était un bon délai pour ce faire. Dhavala était en plein contrôle de ses moyens. Ce qu’il n’était pas, c’était en contrôle des autres. Il valait mieux que ceux-ci acceptent cette réalité avant la nuit de pleine lune, où l’Eversha ne paraissait plus inoffensif. Cette situation serait autrement bien plus problématique.

***

Dhavala hésitait à rejoindre la jeune Ygdraë lors de son escapade en soirée. Le jeune homme savait être un partenaire de jeu pour de jeunes Evershas qui avaient besoin de dépenser leur trop-plein d’énergie. C’était d’ailleurs une tâche pour laquelle il avait plusieurs mois d’expérience. Cela dit, une Ygdraë ce n’était pas une Eversha. Elle ne risquait pas à tout instant de perdre le contrôle. Ce faisant, la discipline était probablement une mauvaise idée.

Ultimement, le voyageur se décida à aller au lieu où l’elfe lui avait donné rendez-vous. Dhavala n’avait pas l’habitude restée cloitrée dans un édifice en l’absence de mauvais temps. C’était maintenant qu’il le réalisait, mais sans avoir à monter un camp pour la nuit et sans avoir à chasser, il avait beaucoup de temps libre. Ce genre de situation arrivait de temps à autre, mais jamais pour une période prolongée.

L’Eversha trouva deux Ygdraë au cours de ce qui semblait être un exercice d’entraînement. Il préféra rester en retrait le temps qu’ils aient terminé. Ce n’est que plusieurs minutes plus tard, lorsqu’ils démontrèrent des signes qu’ils avaient terminé les exercices prévus, que Dhavala manifesta sa présence. L’Eversha était plutôt habile pour passer inaperçu, un trait à la fois tiré de son expérience en tant que chasseur, mais aussi d’une subtile part de magie*.

« Bonsoir. Je suis Dhavala Himsaru. Je vous ai observé. Ce n’était pas efficace comme entraînement. Vous voulez que je vous aide ? »

De ce qu’il avait vu, le dénommé Traen avait l’avantage du physique et de l’expérience martiale sur Astriid. Il en profitait pour dominer sa partenaire avec un effort moindre. De son côté, la jeune fille fonçait tête baissée et portait des attaques prévisibles. Lui, il risquait de se penser meilleur qu’il ne l’était réellement, et elle, elle gaspillait ses efforts. Puisqu’ils se connaissaient bien l’un, l’autre, ils exécutaient une routine d’une inutilité presque totale en considérant le peu de temps libre dont ils semblaient disposés.

Dhavala n’avait pas besoin de suggérer grand-chose pour complètement changer la dynamique du duo. Traen avait l’habitude qu’Astriid se jette sur lui pour porter des contre-attaques trop efficaces pour être appliqué dans une véritable situation de combat. Il suffisait d’inverser les rôles et de forcer Traen à uniquement effectuer des attaques directes, bien plus difficiles à réussir, et de forcer Astriid à uniquement contre-attaquer, ce qui était bien plus facile quand son adversaire ne contre-attaquait pas.

« Petit homme, tu entraînes des mouvements qui ne fonctionnent que sur ta partenaire. Ça pourrait te nuire. Petite femme, tu manques de sérieux. Ça incite ton partenaire à l’erreur. »

À leur âge, cet « entraînement, » comme l’appelait Astriid, était dangereux. En situation de crise, un combattant ne pouvait compter que sur ses réflexes et son entraînement. Ce Traen allait se souvenir de ces moments et possiblement chercher à répliquer des mouvements qui pourrait le blesser ou pire. À l’inverse, Astriid allait se souvenir de ses défaites cuisantes, ce qui lui ferait hésiter au moment crucial.

Le jeu était essentiel pour les jeunes enfants, puisque ça les aidait à se développer. À l’approche de la maturité, toutefois, ces mêmes jeux s’ajoutaient aux réflexes limités que l’entraînement martial apportait à un jeune combattant. Ce faisant, si le compagnon d’Astriid avait prétention à une carrière de combat, la jeune fille risquait d’écourter dramatiquement la carrière de ce dernier.

« Hum… Qu’est-ce que j’en sais ? Vos Braskä ont plus d’expérience que moi. Oubliez ce que j’ai dit. »

Le voyageur pouvait tristement clamer le titre peu prestigieux de guerrier. Il avait pris part à une guerre. S’il n’a joint aucun des deux camps rivaux, ça n’a pas empêché la guerre de venir à lui et de le forcer à combattre pour sa vie. Autrement, Dhavala était chasseur, pas soldat. Ces costauds, les Braskä, eux ils étaient entraînés depuis leur plus jeune âge. Ça ne faisait pas nécessairement d’eux de meilleurs entraîneurs, mais ils avaient très certainement de meilleures compétences que l’Eversha.

Sans trop savoir quoi ajouter de plus, l’étranger garda le silence un moment, puis s’assit à son tour. Il pouvait certainement apprendre quelques trucs à ces jeunes elfes, mais il n’avait aucune prétention à l’enseignement, alors peut-être valait-il mieux de les laisser à leurs jeux.

***

Couché sur le sol, Dhavala passa un moment en silence, à observer les étoiles qui lui étaient étrangères. C’était devenu une habitude qu’il avait prise la nuit tombée, se disant que si un jour les étoiles lui devenaient familières, il saurait que sa destination était proche. Puisque ce n’était pas le cas, le chasseur attendit un moment, au cas où Astriid aurait quelque chose à lui demander. Autrement, Dhavala avait l’intention de retourner dans la chambre qu’on lui avait assignée. Ça sentait un peu trop le chien à son goût, mais il n’avait pas l’intention de s’en plaindre.

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Lun 20 Avr 2020, 17:40

[Q] - Asile à Melohorë [Astriid] Hn9e
Asile à Melohorë



Astriid eut un sourire ravi. C'était très plaisant d'entendre Traen se faire critiquer sur ses capacités dont il tirait une grande fierté. De son côté,elle avait eu droit à assez de critiques pour ne pas en prendre ombrage. Elle accueilli plutôt ces conseils avec plaisir mais senti que les épices montaient au nez de son compagnon et avant qu'elle put dire quoi que ce soit, elle le vit se lever le dos raide. L'Ygdraë apostropha Dhavala sèchement :


    "Bonsoir Étranger, Je suis Traen Sillin, un ami d'Astriid. Elle m'a dit que tu n'étais pas quelqu'un de très drôle et je peux le constater maintenant. Il est tard, je ferai mieux d'y aller. On se voit demain Astriid."


La jeune sylvestre sentit que Traen se retenait de dire le fond de sa pensée mais qu'il n'avait pu s'empêcher de lui décocher une pique insolente. Si son Braskä l'avait entendu, il lui aurait collé une tarte sur l'arrière de la tête. Leçon numéro un, toujours respecter son interlocuteur, qu'il soit plus jeune ou plus vieux mais surtout s'il est plus expérimenté. Pour se donner bonne conscience, elle laissa traîner son pied innocemment et Traen s'étala de tout son long en trébuchant dessus en cherchant à partir. Elle éclata de rire et le jeune sylvestre l'insulta en Hyriel avant de partir encore plus vexé. Elle le savait, tout serait oublié le lendemain tant qu'elle lui apportait ces baies qu'il aimait tant.

***

Elle passa devant l'Eversha couché dans l'herbe en retournant vers la maison et s'accroupit :

    "Merci pour tes conseils plus tôt Dhavala. Je comprends ce que tu voulais dire mais il y a des personnes qui n'aiment pas qu'un étranger vienne leur faire la leçon. Ils aiment bien un peu connaître la personne avant tu comprends ? Je vois bien que tu es un peu maladroit socialement alors je ne le prend pas mal mais fais attention, tout le monde n'acceptera pas ce comportement ici. Tu es sur notre territoire et si tu dis aux gens ce qu'ils doivent faire ou qu'ils font mal quelque chose, même si tu as raison, ça ne passera pas bien tout simplement parce que les gens ont leur fierté personnelle. Il y a un manière de dire les choses et un moment pour le faire aussi. Si tu veux demain matin, avant que je ne parte pour mes cours, nous nous lèverons tôt et irons cueillir des baies pour Traen. Si on fait vite, on pourra peut-être même aller se baigner dans une source que je connais bien."


Puis Astriid se releva souplement et partit en chantonnant, le laissant à ses réflexions sous la lumière des étoiles. Elle se demandait s'il se sentait nostalgique de son pays d'origine et ce qu'il pensait de se retrouver avec eux. En toute modestie, elle pensait qu'il était bien tombé. Les Ygdraë étaient un peuple méfiant mais qui ne ferait pas de mal à une mouche. Mais il ne fallait pas qu'il provoque les mauvaises personnes. Elle pensa aussi qu'il fallait proposer à Traen de changer de routine pour leurs entraînements en solitaire. Il l'entendrait mieux si ça venait d'elle.
Bien sûr quand ils s'entraînaient avec des Braskä c'était différent, ils étaient plus sérieux et leurs éducateurs savaient varier les exercices suffisamment pour préparer au mieux les Eblaë s'ils devaient un jour en venir aux mains avec des ennemis lors de leurs explorations hors de Melohorë.

***

La sylvestre guidait les pas de Dhavala et, comme à son habitude, parlait beaucoup sans paraître prévoir de s'arrêter un jour. Ils étaient sortis en silence avant même que le jour se lève pour pénétrer dans la Forêt chercher les fameuses baies. Elle avait bien entendu prévenu ses parents de ses projets matinaux et comme ils ne devaient pas s'aventurer trop profondément dans la Forêt, ils avaient acquiescé sans chercher à demander à un Braskä de les suivre. De toute manière il y avait toujours des Ygdraë dans la Forêt dès les premières lueurs de l'aube pour diverses activités, ils ne seraient donc pas vraiment seuls.

Astriid ignorait pourquoi Dhavala l'avait suivie mais elle était contente d'avoir quelqu'un de nouveau pour l'écouter. Comme il était étranger, elle avait plein de choses à lui dire et à lui faire découvrir. Elle entreprit donc de lui décrire tout ce qu'ils rencontraient en ajoutant d'amusantes anecdotes pour tenter de dérider l'Eversha. Sa longue tresse battait ses épaules au rythme de sa marche dynamique et ce ne fut pas long avant qu'ils trouvent un buisson avec les fruits que Traen adorait. Comme promis, elle les dirigea ensuite vers la source qu'elle aimait beaucoup. Il avait dit aimer se baigner et il n'était pas dit qu'il partirait de Melohorë avec l'idée qu'ils étaient des sauvages qui ne se préoccupaient pas des souhaits de leurs prochains. Elle tenait à ce qu'il garde une bonne impression de son séjour et elle ne souhaitait pas être responsable de mauvaises rumeurs qui se répandraient au delà de leurs frontières par sa faute si jamais il repartait mécontent. La réputation était un instrument futile à ses yeux mais dangereux avait-elle appris il y a quelques jours dans un des livres qu'elle étudiait.

Ils arrivèrent enfin sur le lieu féerique où Astriid se réfugiait toujours quand elle avait besoin de méditer ou se rafraîchir. La source inspirait un sentiment de paix profond et presque envoûtant. Le soleil s'était levé et jetait des rayons lumineux sur la scène, rehaussant les différentes couleur de vert, les feuilles encore recouvertes de rosée brillant comme des émeraudes sous la lumière de l'aube. Des rochers couverts de mousse émergeaient ça et là dans l'eau translucide qui émettait presque un bruit de clochette en se déversant dans le bassin naturel. Sur les berges vaseuses, on pouvait apercevoir des grenouilles qui y avaient élu domicile et vaquaient à leurs activités sans se préoccuper une seule seconde des nouveaux arrivants.
Astriid prit juste le temps d'enlever ses bottes et ses dagues avant de sauter dans l'eau tout habillée en poussant un petit cri en entrant au contact de l'eau glacée. Elle se frotta vigoureusement les bras pour se réchauffer en enjoignant Dhavala de la rejoindre. Des mèches s'échappaient de sa tresse et étaient collés à son visage, dessinant des arabesques rouges sur son visage. Elle barbota ainsi dans l'eau, jouant avec les plantes aquatiques, essayant de se rappeler le nom de chacune. Seïh lui apprenait régulièrement le nom des plantes et des animaux et le savoir de la faune et flore était basique pour tout Ygdraë qui se respecte.
Concentrée sur ses révisions, elle ne prit pas attention aux yeux jaunes qui brillaient dans son dos et les observait. Tapis dans les buissons touffus et jouant avec les effets d'ombre et de lumière, l'animal s'était tapis dans l'obscurité et même son souffle ne faisait pas bouger les petits feuilles qui le cachaient.
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[Q] - Asile à Melohorë [Astriid] Aoyv
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Typhon Gargantua
Lun 20 Avr 2020, 23:12



Dhavala fut lent à réagir aux recommandations d’Astriid. Il s’attendait à ce que sa présence perturbe les deux jeunes. Il s’attendait également à ce que ce qu’il pouvait dire choque l’un ou l’autre. Ce que l’Eversha ne savait pas, c’était la raison qui avait poussé Astriid à l’inviter de la sorte. Puisqu’elle n’avait pas jugé bon procéder elle-même aux présentations, le voyageur avait assumé que la jeune elfe désirait ce genre de confrontation. Il ne ressentait donc aucun remords. Ce n’était pas sa première offense et ce ne serait pas sa dernière.

« Si tu le dis. De ce que j’ai vu, j’ai fait ce que tu attendais de moi. Je te suivrai demain. On ne m’a pas donné de responsabilités. »

C’était la grande difficulté de cet hébergement chez ces Ygdraë. On ne donnait rien à faire à Dhavala. Certes, le jeune homme s’y attendait pour les premières journées, mais il n’était pas dans ses habitudes de rester très longtemps en place. Qu’on le nourrisse ou pas, Dhavala avait besoin de bouger. Si la situation persistait, le jeune homme allait lui-même se trouver quelque chose à faire. Même lui savait que si la situation devait en arriver là, il allait certainement enfreindre l’une ou l’autre des nombreuses restrictions qui lui étaient imposées.

Il faudra que je parle au chef de la maison…

***

Dhavala n’eut pas trop de mal à suivre l’Ygdraë dans la forêt entourant le village. Les sentiers tracés par les elfes étaient toutefois plutôt étroits et serpentaient beaucoup plus que de raison. L’Eversha y voyait les efforts déployés pour limiter l’impact sur la végétation, même s’il ne reconnaissait pas l’utilité de cet effort.

Contrairement aux Ygdraë, les Evershas honoraient la nature, création de Phoebe, par une cohabitation. La nature avait son impact sur les Evershas, et vice-versa. De leur côté, les Ygdraë semblaient prioriser la nature avant leurs propres besoins. Pour un étranger, cette façon de faire ne semblait pas très efficace, mais ce dernier avait vu comment des elfes plus expérimentés s’y prenaient pour outrepasser ces désagréments.

L’Eversha reconnaissait certains avantages à cette façon de faire, mais il ne comprenait toujours pas comment les Ygdraë faisaient lorsque les temps étaient plus difficiles. De ses observations, elles se nourrissaient trop peu par rapport à leur taille et leur poids et elles étaient vulnérables à la sécheresse et aux incendies. De la magie devait être à l’œuvre pour préserver un équilibre précaire, ce qui impliquait une forme d’unité raciale impossible chez les Evershas.

Une chose était certaine, Astriid s’épuisait beaucoup plus lentement que Dhavala lors de cette marche matinale. Celle-ci parlait comme si elle était insensible à l’effort. Elle avait visiblement l’avantage de bien connaître son terrain, mais n’allait pas distancer le jeune homme pour autant. Il lui aurait été bien plus efficace pour lui de la suivre, s’il avait su où il allait et que les sentiers empruntés étaient plus praticables. Même les animaux sauvages traçaient de meilleurs sentiers !

Ce n’est qu’une fois qu’Astriid trouva les baies qu’elle avait tant vantées que Dhavala se questionna sur l’expérience de celle-ci. L’Eversha avait aperçu deux, voir trois buissons de ces mêmes baies sur le parcourt emprunté par l’Ygdraë.

« Il y avait plusieurs buissons de ces baies sur le chemin. Tu avais une raison de les éviter, ou tu ne les as pas vus ? »

Il n’y avait pas de trace de malice dans la voix de Dhavala. Le jeune homme cherchait à mieux connaître les capacités réelles de celle qui avait passé le parcourt à énumérer un bon nombre de noms de plantes. C’était un vaste savoir, bien plus vaste que celui de Dhavala en la matière. Or, pour un Eversha, la connaissance et l’expérience ne faisaient qu’un. Si une plante méritait d’être connue, le jeune Eversha était entraîné à chercher et à trouver ladite plante. Règle générale, différentier les plantes comestibles des plantes vénéneuses était l’un des premiers enseignements, précédent l’apprentissage de la chasse.

De ce que Dhavala comprenait, les Ygdraë étaient différents. Elles semblaient tout apprendre avant de pouvoir mettre ce savoir en pratique. Si tel était le cas, le voyageur comprendrait mieux pourquoi Astriid et Traen s’étaient satisfaits d’un entraînement aussi déficient. Après tout, il y avait peu de différence entre apporter son aide et faire la leçon, comme la jeune elfe avait averti l’étranger.

Un jeune combattant qui s’entraînait à devenir guerrier avait besoin de tous les conseils qu’on pouvait lui fournir, s’il espérait survivre à sa première guerre. C’était alors à ce combattant de choisir les conseils qui s’appliquaient à sa situation. Cela dit, un véritable aspirant guerrier n’avait pas le luxe de s’encombrer d’une quelconque fierté. Si l’intervention de Dhavala était le signe d’une leçon et non une aide apportée, ça en disait long sur le personnage et la culture locale.

Si l’Eversha avait vu juste, la façon de faire des Ygdraë impliquait d’enseigner le savoir avant l’expérience. Il n’était pas capable de juger de l’efficacité de cette méthode. Après tout, comme l’avait remarqué Astriid, Dhavala était socialement inapte.

Remarque, mon manque d’aptitude sociale est peut-être un trait de famille…

***

La source d’eau que l’Ygdraë avait mentionnée la veille prenait la forme d’un petit bassin peu profond, d’où s’écoulait un ruisseau. Ce n’était pas un lieu de baignade, mais plutôt un bon emplacement pour se détendre. C’est pourquoi l’Eversha déclina l’offre d’Astriid, laissant celle-ci jouer dans l’eau avec les plantes. Il préféra simplement s’assoir contre un arbre et simplement profiter de la scène que lui offrait cet environnement naturel.

« Tu as plus de connaissances que moi. Accepterais-tu de continuer à les partager ? Je n’ai pas grand-chose à offrir en retour. Demande et je ferai ce que je peux. »

Derrière Astriid, un éclat attirait l’attention de l’Eversha. Lui-même immobile et n’ayant rien de mieux à faire que d’observer son environnement, le chasseur avait remarqué plusieurs traces animales se rendant au bassin. Forcément, un point d’eau aussi pur allait attirer les animaux environnants. Une série d’empreintes en particulier laissait croire qu’un gros prédateur s’y abreuvait régulièrement depuis au moins quelques jours.

Dhavala connaissait assez mal la relation entre les Ygdraë et la faune qui les entourait. Ils semblaient très préoccupés par la flore, mais l’Eversha avait vu peu, sinon pas d’attention portée à la faune, exception faite des animaux d’élevage, dont les chiens de la famille d’Astriid. Le jeune homme voulait éviter qu’un prédateur finisse abattu simplement parce qu’une elfe voulait faire une baignade.

Ne laissant rien paraître de cette recherche, le voyageur tenta, tant bien que mal, de maintenir la conversation avec Astriid. Il fallait dire que la conversation était plutôt à sens unique tant la jeune Ygdraë se plaisait à prendre la parole. Dhavala avait l’impression qu’elle n’avait autrement pas souvent la chance de parler autant, alors elle profitait à sa façon de son compagnon. Ce répit de parole permit à l’étranger de procéder à sa recherche et à sa surprise, de trouver ledit prédateur. Au bruit que faisait Astriid, l’Eversha aurait pensé qu’elle aurait fait fuir la plupart des animaux.

Se levant en s’étirant, Dhavala marcha pour se dégourdir les jambes. Il se dirigea lentement vers la bête tapie dans l’ombre, pour se trouver un nouvel endroit où s’assoir au sec juste à côté du buisson qui servait à cacher la présence de l’animal. Le voyageur continua d’essayer de tenir une conversation avec Astriid, apparemment sans porter attention à la créature tapie à portée de bras.

« Je suis curieux. Le Rocher au Clair de Lune à plusieurs plantes comestibles. Vous avez les mêmes à Melohorë ? »

En termes de répertoire mental des plantes, celui de Dhavala ne comprenait, au mieux, qu’une fraction de celui d’Astriid. Toutefois, lorsqu’il s’agissait des plantes comestibles, même si le nom elfique différait, le chasseur était en mesure de décrire ces plantes, racines et champignons dans leurs moindres détails. Forcément qu’il avait besoin d’en savoir autant, puisqu’il était commun qu’une espèce comestible ressemble de près ou de loin à une variété vénéneuse. Il était donc essentiel de pouvoir faire la différence.

Maintenant que l’elfe faisait face à la cachette du prédateur, peut-être arriverait-elle à le voir. Cela dit, Dhavala avait eu recourt à sa magie pour trouver l’emplacement exact de l’animal et encore, il n’avait qu’une vague idée de ce que c’était vraiment. Cette bête avait une excellente capacité de camouflage et son buisson était parfaitement choisi pour la cause. Continuant de faire comme si tout allait bien, Dhavala se demandait comment Astriid allait réagir quand elle aurait connaissance de ce qui se passait réellement dans son dos.

Évidemment, l’Eversha avait désormais le plein contrôle de la situation. Selon la nature de l’animal, il allait le faire partir pacifiquement, ou le laisser aller boire après le départ de l’Ygdraë du point d’eau.

***

Au bout d’un moment, un immense félin se retrouva couché avec son imposante tête sur les jambes de Dhavala, insistant visiblement pour que l’Eversha continu de lui caresser derrière les oreilles.

Eh bien… C’est un chat.

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Jeu 23 Avr 2020, 13:28

[Q] - Asile à Melohorë [Astriid] Hn9e
Asile à Melohorë



    "[...] Et depuis ce jour, je ne mange plus les fleurs roses à pointes noirs, elles sont jolies mais j'ai eu l'estomac retourné pendant une semaine après les avoir mangées! Après ça, Seïh a pris en charge personnellement mon éducation sur la flore de Melohorë pour que je ne m'empoisonne pas bêtement. Si tu veux j'ai un livre chez moi qu'on remplit avec Seïh avec nos connaissance, moi je me charge du dessin et lui de la description de la plante et de ses propriétés. C'est en Hyriël mais je peux te le traduire si ça t'intéresse !Je ne connais pas le Rocher au Clair de Lune mais j'imagine que nous avons des plantes en commun. En revanche, selon la différence de climat et la manière dont la faune et flore sont gérées chez vous, il y aura certainement des différences. Ici on soigne tous nos maux avec les plantes et on cuisine avec aussi, on trouve tout ce qu'on veut avec ce que la nature nous donne."


Astriid était ravie de l'intérêt de son nouvel ami pour son monde. En revanche, son manque d'enthousiasme pour... et bien pour tout le reste surprenait la jeune elfe. Certes, elle ne s'attendait pas à ce qu'il se mette soudain à faire des facéties comme les Faes mais tout de même. Elle chercha une nouvelle fois à le tester, ses yeux sondant les traits de l'Eversha pour déceler une trace de sourire.

    "Dis, tu connais des blagues ?"


Elle profita que ses cheveux étaient mouillés pour entreprendre de les tresser et jeta un regard curieux vers Dhavala. Il était si... placide ? Elle aurait bien aimé le provoquer un peu pour voir une autre émotion que l'absence d'émotion. Elle devinait que ce n'était pas par manque d'énergie qu'il demeurait aussi calme mais alors quoi ? Il aimait juste rester tranquille ? Quelle drôle d'idée ! La jeune elfe eut alors un sourire malicieux.

    "Moi j'ai une blague : Qu'est-ce qu'un oiseau qui se gratte que d'un côté ? Un oiseau mi-gratteur !"


Astriid s'écroula de rire dans le bassin. Au moins une personne riait à sa blague. C'était elle.
Quoi qu'il en soit, Dhavala, à défaut d'être insensible à à peu près tout, semblait vouloir mieux connaître ce qui l’entourait et de son côté, elle cherchait à améliorer ses capacités physiques. Le marché était simple et serait équitable.

    "Voilà ce que je te propose, moi je t'apprend ce que je sais sur les sujets qui t'intéressent, disons tous les matins comme aujourd'hui ? Et en échange, les soirs, tu m'apprend ce que tu sais pour m'aider à progresser ! Je suis plutôt douée à l'arc et aux lancers de couteaux mais j'aimerai apprendre à mieux me débrouiller au corps à corps."


Ce marché lui permettrait en plus de mieux réviser ses cours. Rien de tel pour comprendre un concept que de l'enseigner.
Elle observa son interlocuteur. Leurs caractères étaient diamétralement opposés. Il était sérieux là où elle tentait d'alléger l'atmosphère. Son frère lui avait appris un sort qu'elle parvenait à maîtriser parfois, peut-être qu'elle pourrait s'entraîner sur lui, juste pour le voir rire ou au moins sourire. Avait-il toujours été comme ça ? Elle allait poser la question quand elle vit une énorme boule de poils noirs sortir du buisson derrière elle. Elle ouvrit des yeux ronds, surprise de le voir jaillir si près d'elle sans qu'elle l'ait senti. L'animal avait des crocs. Des gros crocs. Elle craint un instant que Dhavala se sente menacé et elle se tendit, observant le tigre noir s'approcher de l'Eversha, ses yeux luisants braqués sur lui. Alors, le plus naturellement du monde, le tigre s'installa à ses côtés et entrepris de ronronner comme un chat gigantesque sur ses genoux. Nom de Raanu, voilà quelque chose de surprenant ! Elle ne craignait pas les animaux qui peuplaient la Forêt à côté de son village car les plus féroces ne s'attaquaient pas aux elfes, proies sûrement jugées trop chétives pour satisfaire leur appétit. En revanche, elle n'avait jamais vraiment cherché le contact avec eux, elle préférait les observer car ils avaient un mode de vie social très particulier qu'elle cherchait à étudier sur ses heures perdues. Mais cet animal là était venu à Dhavala comme un des chiens de sa famille quand ils venaient quémander des caresses.

    "C'est parce que tu es un Eversha qu'il est venu à toi ? C'est un de vos pouvoirs ? Tu es lié à quel animal ? Tu es un sang pur ? Et comment c'était ton enfance ? C'est ton enfance qui t'a rendu aussi sérieux ou c'est juste toi qui est comme ça ? Bon tu me répondras sur le chemin du retour, je vais être en retard. Voilà ce que je te propose, on va passer par les arbres, ça sera rigolo, tu n'as qu'à suivre ce que je fais ! Tu ne peux pas rester à Melohorë sans essayer cette pratique !"


Elle sortit de l'eau, essorant sa tresse. Ses vêtement dégoulinaient mais ils sécheraient sur le chemin du retour. Elle saisit ses affaires sur le sol et allait écarter le rideau de lianes qui cachait son repère secret quand celui-ci s'ouvrit brusquement, laissant apparaître un petit Ygdraë à la barbe fournie. Des rides se creusaient dans son visage à la peau hâlée et ses cheveux blancs étaient maintenus en arrière par des rangées de perles. D'une voix pressée, il prit le bras d'Astriid pour qu'elle se baisse à son niveau et la regarda par dessus ses lunettes :

    "Mon petit, j'ai mis un temps fou à te trouver ! Tu dois absolument venir me voir ce soir ! Tu sais combien les cycles lunaires sont passionnants quand l’Équinoxe d'Estella approche et j'aimerai t'exposer quelques théories à toi et ton frère !"


Son grand-oncle avait été Eorbeth mais lorsqu'il avait enfin trouvé la relique qui faisait l'objet de sa mission, les effets secondaires l'avaient rendu gentiment fou. La plupart du temps, il gardait un esprit clair mais il s'était perdu dans sa nouvelle passion, les étoiles. De fait, Astriid avait appris plus tard que la relique dont il avait la responsabilités était une énorme paire de lunettes qui permettaient, avec les algorithmes adéquats, de lire l'avenir dans le ciel. Mais les lunettes été protégées d'un sort que son grand-oncle n'avait pas perçu et qu'il avait pris de plein fouet. Il menait depuis une vie d’ermite, en marge du village mais Astriid et son frère adoraient venir lui rendre visite car il y avait toujours des choses intéressantes à trouver dans son habitat. Le vieil elfe était persuadé environ une fois par mois d'avoir fait la découverte qui allait changer le monde. Son sujet favori du moment : la lune. Le vieil elfe décala sa nièce sur le côté pour regarder derrière :

    "Douce Raanu, c'est qui ça encore ? Faut toujours que tu traînes avec des personnes bizarres Astriid, un jour ça te causera des ennuis. Pourquoi il caresse un tigre comme ça ? Je t'ai raconté cette fois où mon cousin avait abusé de liqueur de pêche et qu'il avait tenté de monter sur un tigre ? Mmh il n'était plus aussi beau après... Plus aussi beau, non mon poulet... C'est grâce à cet incident que j'ai rencontré ta grande-tante d'ailleurs, il la courtisait mais après son incident, c'est drôle mais elle a refusé ses avances. Bon c'est pas tout mais je dois vérifier mes calculs et être sûrs que mes modèles sont prêts pour ce soir ! Emmène donc ton nouvel ami et surtout ramène Seïh, je dois lui dire deux mots à ce petit. Le fou veut prendre la même branche que moi ! Il a fumé de la mauvaise herbe, Raanu le garde !"


Il redressa ses lunettes sur son nez, tapota la joue de sa nièce et partit aussi brusquement qu'il était arrivé. Bon... Astriid se tourna vers Dhavala :

    "Alors euh, je te présente mon grand-oncle, Faendyr... Il est un peu farfelu mais il n'est pas méchant. La seule chose qui l'intéresse c'est regarder le ciel. Il est en train d'écrire un carnet de prédictions et il s'amuse parfois même à écrire des prophéties. Seul le temps saura si c'est fou ou un savant fou! "


***

De retour au village, Astriid vit que Ziräh, sa mère, devant leur maison. Ça sentait mauvais pour elle. Les bras croisés, le visage fermé, elle était visiblement en train de les attendre. Ça s'annonçait mal, Ziräh détestait attendre. Ça signifiait qu'elle était bel et bien déjà en retard pour ses cours. Elle jura en Hyriël tout doucement et espéra que la mauvaise humeur de sa mère ne rejaillirait pas sur Dhavala.
Son menton fier en l'air, l'Ygdraë les salua sèchement et fit un mouvement gracieux avec sa main. Sa fille comprit tout de suite le message. Il fallait partir. Partir très vite. Sans demander son reste, la jeune sylvestre se fit toute petite et fila, les oreilles basses. C'est quand elle utilisait les gestes plus que les mots que Ziräh était la plus terrifiante.
Elle darda ensuite un regard sur Dhavala, le jaugeant silencieusement, son beau visage devenu un masque neutre où on ne pouvait lire ses pensées. Mettant fin à son inspection et sans montrer la conclusion qu'elle en faisait, elle lui indiqua qu'il allait la suivre aujourd'hui pour qu'il l'aide à dresser les chiens. Son compagnon était parti pour Iraël pour y faire des achats et une paire de bras en plus ne serait pas de refus pour gérer les plus jeunes chiens, surtout si l'Eversha pouvait se montrer utile avec ses capacités raciales.

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Jeu 23 Avr 2020, 20:19



Il y avait beaucoup à apprendre d’Astriid. Si le mérite était dû à la qualité de l’éducation Ygdraë, cette éducation avait le défaut de bien mal préparer les jeunes elfes aux défis de vivre par leurs propres moyens avant un âge bien plus avancé que les Evershas. Cela dit, Dhavala se doutait maintenant que les parents Ygdraë n’envoyaient pas leurs enfants vivre seuls en forêt vers l’âge de dix ans. Ce faisant, l’accord proposé par la jeune fille lui paraissait honnête.

« Je peux peut-être t’aidez. Nous verrons ce soir. »

Dhavala avait une certaine expérience du combat. Toutefois, tout comme ses connaissances, cette expérience avait principalement été acquise par la pratique en situation réelle. Comme pour bien d’autres choses, le jeune homme devait les bases de son apprentissage à ses parents et tout le reste à son expérience. Il avait donc peu de techniques à enseigner, à proprement parlé, mais ça ne signifiait pas qu’il pouvait enseigner quelques astuces à la jeune fille. Enfin, ça c’était si elle savait ce qu’elle voulait faire.

« Si tu veux apprendre de moi, tu vas devoir dire ce que tu veux. Pas de réponse maintenant. Réfléchi pendant la journée. Ce soir, tu diras pourquoi tu veux tuer. »

L’humour n’était pas une force du jeune homme. Il fallait beaucoup trop d’habileté verbale et sociale pour lui. C’était à peine s’il pouvait éviter d’offenser ses interlocuteurs. Et encore, la plupart du temps, il finissait par offenser quand même ! Il se garda donc de faire la moindre tentative, puisqu’il n’avait rien en tête qui puisse plaire à la jeune elfe.

***

À force d’être apaisé, le grand félin quitta le couvert de son buisson afin de profiter de l’attention qui lui était conférée, visiblement à la grande surprise d’Astriid. D’un Totem de grand félin, l’Eversha avait toujours eu une affinité à interagir avec ces bêtes. En retour, ces derniers se sentaient également plus à l’aise avec Dhavala. Ce dernier n’avait pas prévu en faire la démonstration, mais il ne savait alors pas non plus qu’il avait affaire à un chat.

Il ne fallut pas longtemps avant que l’elfe ne se remette de sa surprise et bombarde le voyageur de question, sans réellement chercher à obtenir de réponses. Dhavala continua de caresser le chat, prenant l’Ygdraë au mot, il allait lui répondre plus tard. Qui plus est, une présence se rapprochait du duo.

Astriid parlait beaucoup trop pour être attentive au mouvement non loin d’elle, une fois de plus. Dhavala ne pouvait identifier la nature de l’intrus au bruit seul, mais son intuition lui affirmait que ce n’était pas un animal. L’elfe parlait beaucoup trop et beaucoup trop fort pour attirer un animal sauvage. Ces derniers avaient plutôt tendance à s’éloigner de ce genre de bruit. Cela dit, ce n’était pas non plus l’un des Ygdraë qui surveillaient les déplacements de l’étranger. Ceux-là étaient si bien cachés et si silencieux que Dhavala n’était au fait de leur présence que par un mélange de paranoïa et de magie.

Le nouveau venu se révéla être un autre membre de la famille d’Astriid. Ce dernier parlait au moins autant que la jeune fille, ce qui semblait indiquer un trait de famille. Dhavala laissa alors le félin s’abreuver à la source d’eau et se leva pour se présenter convenablement, mais le vieillard était déjà reparti.

Bon, on dirait que je ne suis pas le seul à être socialement inapte ici…

« J’aimerais rencontrer ce Faendyr. Il est plus facile d’interpréter les signes de Phoebe quand on est plusieurs à les observer. »

Dhavala n’avait aucune idée de ce qu’était l’Équinoxe d’Estella, mais de se servir de la lune pour faire des prédictions, ça, c’était assez similaire à la pratique des Evershas pour intéresser le jeune homme. Certes, la volonté de Phoebe s’étendait à bien plus que l’astre lunaire et donc, l’on ne pouvait pas se fier uniquement aux signes lunaires pour avoir une vue d’ensemble de tous les signes, mais toute aide était la bienvenue.

« Il faudra qu’il sache qui je suis et ce que je suis. Je ne veux pas qu’il panique quand je prendrai la forme de mon Totem. »

***

La journée fut beaucoup plus agréable pour Dhavala maintenant qu’on lui donnait des tâches à accomplir. Pour déchiffrer le non verbal des Ygdraë, il ne devait pas y avoir pire que le jeune homme. Pour interpréter le comportement d’un animal, alors là, l’Eversha n’avait que peu d’égal… à part d’autres Evershas plus expérimentés que lui. Fort heureusement, le voyageur était le seul Eversha du coin, alors il pouvait profiter d’une certaine fierté de savoir qu’il était utile à quelque chose.

Les chiens de ces Ygdraë n’étaient pas si différents des loups du Rocher au Clair de Lune, si ce n’est d’une absence d’un instinct sauvage. Ces bêtes-là, elles avaient non seulement besoin les uns des autres, elles avaient besoin de leurs maîtres elfiques. Nombre d’entre eux périraient rapidement s’ils devaient se retrouver en milieu sauvage. Il y avait là une démonstration évidente de l’élevage sélectif. Ce n’était pas une pratique inconnue des Evershas, mais c’était la première fois que Dhavala y voyait les résultats sur une espèce qui n’était pas destinée à être mangée.

Cela dit, Dhavala était un chasseur, pas un dresseur de chiens. Il n’avait ni les connaissances ni les compétences pour enseigner à ces bêtes. Ce n’étaient pas les pouvoirs propres à sa race qui allait changer quoi que ce soit à ce sujet. Oui, il pouvait contrôler les chiens. Toutefois, le jeune homme était sûr que personne d’autre que lui n’avait ce genre de capacité dans les environs. La famille d’Astriid n’allait pas vendre de chien qui ne pouvait obéir qu’à un Eversha.

Les talents et l’expertise d’un dresseur de métier seraient nécessaires pour concilier les capacités de Dhavala aux méthodes d’enseignement traditionnelles et que quelque chose de bon et de profitable en ressorte. Peut-être que la mère d’Astriid avait ce genre de compétence, peut-être pas. D’une manière ou d’une autre, si Dhavala et cette Ziräh devaient maintenant travailler ensemble, ils allaient devoir apprendre à se faire confiance l’un, l’autre. Il restait à déterminer si c’était possible.

***

Le soir venu, Dhavala attendit qu’Astriid vienne réclamer la leçon qu’elle lui avait demandée. Il attendait avec une certaine impatience la réponse que la jeune elfe apporterait à la question : « pourquoi veux-tu tuer ? » En réalité, il s’agissait d’une question piège. Le jeune homme n’avait que faire des motivations de l’Ygdraë. Elle voulait qu’il lui apprenne quelques trucs et c’est ce qu’il comptait faire. Ce qui importait à Dhavala, c’était plutôt de savoir à quel point la culture elfique romançait le conflit et la guerre.

Si la jeune fille voulait devenir une duelliste ou encore une assassine, Dhavala ne pourrait pas lui enseigner grand-chose de valeur. Sa spécialité à lui, c’était la survie. Il n’avait aucune technique imparable à enseigner, aucune méthode spirituelle ou autre élément du genre que se plaisait à promouvoir les maîtres d’armes pour attirer des élèves à leurs écoles.

« Qu’est-ce que tu veux devenir ? Je ne peux pas d’aider si je ne sais pas ce que tu cherches à faire. »


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Sam 25 Avr 2020, 12:12

[Q] - Asile à Melohorë [Astriid] Ymft
Asile à Melohorë




Dhavala l'attendait quand elle rentra finalement au village après ses cours. Le soleil brillait encore dans le ciel, baignant d'une lumière dorée les champs de colza qui entouraient partiellement le village.

    « Qu’est-ce que tu veux devenir ? Je ne peux pas d’aider si je ne sais pas ce que tu cherches à faire. »


Bon, belle entrée en matière. Elle ironisa sans méchanceté :

    "Oui merci j'ai passé une bonne journée et toi ?"


En réalité, l'Ygdraë n'avait pas passé une bonne journée. Arrivée en retard, réprimandée par son professeur et avec le double de devoirs en punition, elle s'était résignée à ne pas dormir de la nuit pour satisfaire les exigences de l'école. De plus, elle n'avait pas réussi à être attentive toute la journée car ses pensées s'étaient tournées vers la question que l'Eversha lui avait posée dans la matinée. « Ce soir, tu diras pourquoi tu veux tuer. » Sa première pensée avait été de s'offusquer. La question suggérait qu'elle souhaitait prendre l'horrible voie des assassins ce qui était totalement aberrant pour elle. Elle aimait trop la vie, elle aimait trop les personnes qu'elle rencontrait - même celles qui ne l'appréciaient pas en retour - pour songer à un jour planter une dague dans le coeur de quelqu'un. Elle n'avait pas en elle la haine suffisante, c'était un concept trop étranger et trop loin de sa personnalité. De sa petite expérience, elle jugeait aussi que personne ne pouvait pas tuer de sang froid et que par conséquent, seule la haine pouvait amener une personne à en tuer une autre. Mais que faire si un jour elle était amenée, d'une manière ou une autre à devoir tuer ? C'était ça qui amenait réellement son désir d'apprendre à mieux se battre.

    "Dhavala, tu as touché une corde sensible car je ne sais pas ce que je veux devenir. Ni l'ambition ni la vengeance ne viennent dévorer mon coeur. Mais ce que je sais, c'est que, lorsque je quitterai de Melohorë, je rencontrai des personnes extraordinaires mais peut-être aussi des personnes qui me voudront du mal. Ca me paraît difficile à croire car je suis vraiment quelqu'un d'adorable." Elle sourit naïvement à ça. "Mais quoi qu'il en soit, je ne veux pas risquer de me faire égorger comme un cochon sans pouvoir me défendre."


Astriid souhaitait avoir une chance de s'en sortir seule quand elle quitterait les terres paisibles de son pays. Ce n'était pas l'inquiétude qui la motivait à se préparer, mais plus une question de bon sens. On ne s'occupait pas d'un jardin sans savoir les notions élémentaires de chaque plante dont on s'occupait. Elle savait qu'elle ne serait pas seule dans son voyage, avec un Baräsk pour veiller sur elle et une poignée d'autres elfes. Mais le monde était vaste et personne ne pouvait prédire ce qu'il pouvait se passer. Le contrôle de notre vie n'était qu'une illusion destinée à rassurer les fous. Astriid était irréfléchie mais pas folle. Et elle savait écouter les conseils même si elle n'en avait pas l'air, elle gardait tout ce qu'on lui disait dans un coin de sa tête et y réfléchissait souvent dans ses moments de calme. Elle ne comptait pas passer sa vie à compter sur d'autres personnes pour la protéger. De plus, c'était aussi son devoir en tant qu'Ygdraë de savoir se protéger et protéger son peuple.
Elle ignorait pourquoi Dhavala souhaitait savoir pourquoi elle voulait tuer et surtout ce qu'il cherchait à obtenir comme information derrière sa question. C'était audacieux de sa part de penser qu'elle saurait lire entre les lignes pour deviner une question sous-jacente.

    " Je ne souhaite pas tuer, Dhavala. Mais je pense que plus je saurai me défendre et plus je pourrai me protéger et protéger les personnes qui en ont besoin. Et même encore, si c'est pour me défendre, je chercherai plus à assommer mon adversaire car tuer me répugne."


D'ailleurs il avait du remarquer que les Ygdraë n'était pas un peuple belliqueux sinon il ne serait pas ici libre de ses mouvements, étant uniquement surveillé. Il avait eu le bon sens de ne pas chercher à attaquer les elfes ce qui était heureux pour elle et pour lui sinon elle n'aurait jamais pu le rencontrer et il serait en prison à l'heure qu'il est ou abattu purement et simplement. Elle ignorait les capacités réelles de l'Eversha mais il avait su lui donner des conseils utiles. Elle n'était pas assez stupide pour savoir qu'il n'avait pas l'expérience des Boräk et des Enök mais il avait l'avantage d'être un étranger et de voir les choses de manière différente, comme il l'avait prouvé la veille en critiquant leur entraînement. Si Traen s'était vexé, elle-même avait obtenu ce qu'elle désirait : une autre façon de voir les choses.

***

Après leur discussion sérieuse, elle avait vite repris son entrain habituel. Se rappelant qu'ils devaient aller voir Faendyr, ils avaient tous deux pris le chemin vers les bois où logeait l'ermite. Pour une fois, la jeune elfe était restée silencieuse en prenant le chemin vers la Forêt, souhaitant écouter ce que Dhavala aurait à lui répondre. Elle voulait aussi savoir s'il avait la réponses aux questions qu'elle avait posé ce matin. Sur le moment, elle n'avait pas eu la patience ni le temps d'entendre ce qu'il avait à dire, trop occupée à parler elle-même. Elle se demandait aussi comment la journée s'était passée avec sa mère. Ce n'était pas la plus agréable des elfes il fallait longtemps pour lui arracher un sourire sincère.

Enfin, en arrivant aux premiers arbres, Astriid souhaita absolument faire découvrir à Dhavala le Di Eähl qui était une course dans les arbres. Elle le laissait libre de la suivre ou de simplement la suivre d'en bas. Le soir commençait à tomber mais il faisait encore assez jour pour pouvoir y voir suffisamment.

    "Le dernier arrivé est un démon!"


Elle entreprit de bondir sur une branche basse et de s'élever légèrement dans un arbre. Elle ne saisissait les branches qu'une fraction de seconde le temps de se balancer à la force des poignets, son énergie vibrant dans ses veines comme quand elle abusait de la liqueur de pêche. Elle éclata de rire, elle ne se lasserai jamais de ces sensations, cette adrénaline qu'elle ressentait quand elle plongeait dans le vide avant de se rattraper à une branche au dernier moment pour continuer la course. Elle adorait sentir l'odeur des arbres et sentir l'écorce sous ses doigts. Elle avait le sentiment parfois que ses ancêtres, désormais arbres, étaient à ses côtés.
Elle prit soin de rester attentive à la position de Dhavala, pour ne pas le distancer et rester à son niveau jusqu'à ce qu'ils arrivent dans la minuscule maison de son grand-oncle.
La petite bâtisse de pierre aurait semblé invisible à qui ne savait pas exactement son emplacement tant elle se fondait dans le paysage. Les murs étaient recouvert de lierre et un chat somnolait sur le rebord d'une fenêtre, la venue des deux compagnons n'étant pas une raison suffisante pour montrer de l'intérêt. Astriid pénétra dans la maison et sauta aussitôt dans les bras de son grand-oncle, les deux parlant avec excitation en Hyriël. La maisonnette ne comportait que deux pièces, une grande pièce croulant sous les parchemins, les grimoires et de curieux objets, et une chambre dont la porte était close. Faendyr se pencha sur la table, dessinant des schémas de manière frénétique et demandant à sa nièce de vérifier le modèle qu'il souhait appliquer pour ce soir. Il avait appris très tôt à sa nièce les notions d'algèbre pour qu'elle puisse l'aider dans l'élaboration de ses modèles. La jeune elfe avait naturellement montré très tôt plus d'intérêt pour les chiffres que pour l'histoire. Les chiffres, c'était le présent et l'avenir, on pouvait conclure tant de choses juste avec quelques équations alors que l'histoire, ce n'était que le passé et il n'y avait que les vieux croulants pour s'en soucier encore. Astriid s'intéressait aussi beaucoup à l'architecture, participant souvent aux plans lorsque dans le village, ils souhaitaient construire un édifice.
Faendyr se tourna vers Dhavala :

    "Viens mon grand, Astriid m'a dit tout à l'heure que tu étais un Eversha et que tu était très intéressé par ce que nous allons faire ce soir, c'est parfait. J'apprécie d'avoir un oeil neuf sur mes recherches et on va peut-être pouvoir faire une découverte d'ordre magistral! Sache que l'Equinoxe d'Estella approche à grands pas, il s'agit d'une cérémonie que nous organisons à chaque changement de saison dans notre pays, lorsque le jour et la nuit sont de même durée. C'est l'occasion pour nous de célébrer Raanu et Estella et d'offrir aux Ygdraë un test pour décider quel chemin le jeune elfe suivra. Mais tout ça on s'en fiche, moi ce qui m'intéresse c'est que cela occasionne de nombreux changements dans le ciel qu'il est élémentaire de pouvoir observer. Mais dis-moi plutôt comment vous interprétez les signes de Phoebe dans ton pays ?

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Typhon Gargantua
Dim 26 Avr 2020, 19:50



Dhavala ne comprenait pas la demande d’Astriid. Avait-il passé une bonne journée ? Il n’avait que très peu son mot à dire en la matière. Réalistement, ses mouvements étaient restreints, il était observé et il avait très peu de pouvoir décisionnel. Visiblement, l’on tolérait ses interactions avec la jeune Ygdraë, mais le voyageur n’était toujours pas certain de s’il s’agissait d’une faveur faite envers lui, ou si elle était destinée à la jeune fille.

« C’est une journée meilleure que certaines et pire que d’autre. Elle n’était ni bonne ni mauvaise. »

Il y avait une pointe d’amusement dans la voix du jeune homme. Plus tôt en début de matinée, l’elfe lui avait demandé une blague. Nul doute qu’elle n’en rirait pas aux éclats, mais Dhavala vivait plus d’interactions sociales en deux jours, qu’il n’en avait eus en deux mois. Il eut d’ailleurs tôt fait de poursuivre cette conversation, ne laissant Astriid confuse qu’un cours moment. Il écouta donc attentivement la réponse à ses deux questions, souriant de plus belle.

L’Eversha s’assit ensuite au sol, invitant l’elfe à faire de même. Il regarda le ciel étoilé pendant de longues secondes, insistant pour qu’Astriid garde le silence quelque temps. Dhavala ne s’expliqua pas d’avantage pendant de longues minutes, alors qu’il procédait à dessiner des symboles dans la terre, à l’aide d’une petite pierre qu’il trouva non loin. Ces symboles n’avaient aucun sens apparent. Il n’y avait aucun mot, seulement des formes simples. Il y avait des cercles, des croix, des triangles et des étoiles.

« Peux-tu comprendre ce que j’ai tracé ? N’essaie pas, il n’y a aucun sens. J’ai tracé des formes dans la terre. C’est tout. Si tu dessines toute seule, tu fais ce qu’il te plait. Si tu veux combattre, tu fais les bons choix ou tu meurs. »

Dhavala pointa son caillou vers Astriid, à la manière d’une arme. Ladite pierre, d’à peine quelque grammes, ne ferait guère plus de dégât que des ongles. Et encore, tenue à deux doigts, elle risquait plutôt de glisser de la main de son propriétaire bien avant d’infliger une quelconque blessure.

« Moi et mon caillou sommes plus dangereux que toi avec ton arc et tes couteaux. »

C’était pourtant là une évidence pour le chasseur. L’arc était un outil de chasse. Converti en arme de guerre, l’arc n’avait guère plus de capacité que de servir d’élément dissuasif. Il avait très peu d’utilité en dehors d’une position défensive, ce qui faisait de l’arc de combat une piètre option pour défendre et protéger. Qui plus est, il était encombrant et extrêmement sensible aux caprices de la météo. De même, le couteau était un outil d’une grande polyvalence. Un couteau de combat avait son utilité comme arme secondaire. C’était une arme légère et peu encombrante. Comme arme principale, toutefois, c’était un outil d’assassinat ou de duel.

Pouvait-on se servir de ces armes efficacement en combat ? Oui. Il y avait plus efficace, mais comme le chasseur l’affirmait, entre de bonnes mains et contre le bon adversaire, même un caillou pouvait devenir une arme mortelle. La différence, c’était qu’il n’avait aucune réticence à tuer si sa survie était en jeu. Astriid avait le handicap de sa conscience et de son innocence. Si son adversaire l’apprenait, alors il allait tirer profit de cette faiblesse et l’Ygdraë n’en serait que plus démunie.

« Choisi la lance. Plus dangereuse ; éloigne tes ennemis. Plus efficace ; permets de défendre les autres. Plus polyvalente ; elle peut blesser sans tuer. »

L’on pourrait penser, à tort, que les armes raffinées et ouvragées, telles les épées, avaient l’avantage sur les armes simples. C’était tout le contraire. La meilleure des armes était celle qui permettait de vaincre son adversaire, sans subir de blessure en retour. À ce titre, peu d’armes pouvaient rivaliser avec la lance. Celles qui le pouvaient s’inspiraient d’ailleurs de celle-ci.

Une lance, dans sa forme la plus simple, comprenait un long bâton avec un bout pointu. La portée de l’arme permettait de frapper sans être frappé, ce que forçait n’importe quel combattant expérimenté sur la défensive. Ensuite, le bout non pointu de la lance permettait une utilisation similaire au bâton, et donc de viser les genoux tout en restant à distance sécuritaire de son adversaire. Briser un genou, ça ne tuait pas, mais c’était particulièrement efficace pour mettre fin à un combat.

« Assez pour ce soir. Nouvelle question pour demain : pourquoi apprendre à te battre si tu ne veux pas tuer ?  »

Dhavala ne connaissait pas Astriid. Il ne connaissait pas ses aspirations, ses craintes ou ses ambitions. Il préférait donc respecter à la lettre son engagement. Chaque soir, le jeune homme allait enseigner ce qu’il savait à la jeune fille. En ce premier soir, Dhavala avait abordé l’importance de bien choisir son arme. Demain, ce serait un autre sujet, selon la réponse que lui fournira Astriid.

« Un indice : mieux tu sais te défendre, plus tu risques de mourir. »

Toute situation conflictuelle pouvait se résumer en deux choix très simples, combattre ou fuir. Plus la situation était sérieuse, plus la décision devenait irrévocable. Un combattant entraîné allait prioriser le combat. Le non-combattant avisé allait prioriser la fuite. Elles étaient rares les situations où la fuite était la décision fatale.

***

Dhavala fut un bien piètre partenaire de jeu, puisqu’il ne fit aucun effort pour suivre le parcourt d’Astriid. Il devait faire au moins le double du poids de l’elfe et il n’avait pas la capacité des Ygdraë de se mouvoir aussi facilement parmi les arbres. Pour cause, cette race avait un contrôle magique sur la flore. L’Eversha se contenta donc de suivre la jeune fille sans se presser.

De son expérience avec sa précédente rencontre avec un membre de cette race, Dhavala savait qu’une Ygdraë qui ne voulait pas être battue dans une course en forêt ne serait pas battu par un non-Ygdraë. Est-ce que Dhavala était devenu assez compétent pour ce tour de force ? Il n’en était pas certain. Son intuition lui disait que oui, pour peu que ça concerne Astriid. Son aura magique semblait peu développée, ce qui devait limiter grandement ses capacités à contrôler la nature qui l’entourait. Cela dit, le chasseur ne voyait aucun avantage à se prouver de la sorte.

Confronter à l’oncle de la jeune fille, Dhavala resta silencieux un moment, réfléchissant à comment répondre à la question qui lui avait été posé.

« Phœbe est la déesse de la lune et de la nature. Elle est la mère des Evershas et nous guide depuis toujours. Les signes de son influence sont innombrables. Certains servent à nous avertir d’une menace, d’autres nous témoignent de son accord ou de son désaccord quant à nos décisions. Ici, il y a peu de signes. La nature de Melohorë n’est pas sous le contrôle de Phœbe, comme elle l’est au Rocher au Clair de Lune. Il ne reste que la lune qui me permette d’interpréter sa volonté.

Il faut des années de pratique pour reconnaître les signes et encore plus pour les comprendre. Moi, je commence tout juste à comprendre. Ça ne s’explique pas, c’est de l’instinct. C’est avec le temps et les échecs qu’on apprend. Quand on est plusieurs à comprendre la même chose, c’est qu’on est près de la volonté de Phœbe.
 »

Dhavala hésita un moment avant de poursuivre. Il lui était difficile d’expliquer ce qui ne pouvait être réellement expliqué. Phœbe donnait à ses enfants la capacité de comprendre ses volontés, mais comme rares étaient les élus à bénéficier d’un lien plus direct, même les plus anciens augures pouvaient faire erreur. Toutefois, grâce à leur grande expérience, les anciens ne s’éloignaient que rarement de la volonté réelle de Phœbe. Ils pouvaient commettre des erreurs sur les détails, mais l’on ne devenait pas augure si sa compréhension des désirs de la déesse ne permettait pas de suffisamment comprendre sa vision globale.

« C’est pendant la pleine lune que je comprends mieux les signes. Pendant cette nuit, Phœbe renforce le Totem de tous les Evershas. Cette influence directe nous aide à mieux comprendre. Je veux bien faire une démonstration, mais il faudra que vous avertissiez ceux qui se cachent pour me surveiller. »

L’Eversha expliqua qu’il était un Evergrim, un sang pur, du Totem du tigre. Dès sa naissance, il était prédisposé à se battre et à tuer. Il n’était donc pas bien différent des Braskä qui combattaient pour les Ygdraë. De ceux qu’il avait vu, Dhavala estimait qu’un duel entre lui et un de ces colosses occasionnerait un combat particulièrement brutal et sanglant. Lors d’une nuit de pleine lune, toutefois, l’Eversha aurait un avantage de taille contre le Braskä.

« Moi, je suis chasseur, pas soldat. Je n’ai aucun plaisir à combattre. »

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Astriid
Sam 02 Mai 2020, 13:00

[Q] - Asile à Melohorë [Astriid] Ymft
Asile à Melohorë




L'Eversha avait plus parlé en quelques minutes que depuis le jour où elle l'avait rencontré. Elle avait donc respecté sa prise de parole sans tenter de l'interrompre même si ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Elle apprécia à sa juste valeur qu'il prenne le temps de lui montrer et de lui expliquer certaines choses. Rapidement, la jeune Ygdraë comprit l'ampleur de son ignorance dans ce sujet. Elle avait demandé quelque chose à Dhavala qu'elle ne comprenait pas et il lui montrait, plutôt subtilement pour quelqu'un qui à première vue était un rustre, qu'elle avait beaucoup à apprendre et qu'il lui faudrait réfléchir avant d'entreprendre quoi que ce soit.
Et en effet, sa question était justifiée, pourquoi vouloir apprendre à se battre si elle ne voulait pas tuer, ce n'était pas très cohérent. Bien sûr derrière ses honorables motifs de défendre ses proches et elle-même, il y avait aussi qu'elle aurait aimé briller dans un domaine. Parmi les Ygdraë, elle avait un niveau relativement moyen et malgré les entraînements physiques, elle ne parvenait pas à trouver la satisfaction de la chose bien faite. Elle montrait peut-être trop d'impatience, elle était après tout assez jeune et le peuple des elfes n'était pas un peuple guerrier et n'attendait pas d'elle des performances dignes d'un Enök. Mais elle ressentait malgré tout le besoin d'être douée quelque part, de voir les regards admiratifs sur elle, qu'on lui dise que ce qu'elle faisait était bien. Ce n'était pas qu'elle manquait de confiance en elle, mais plutôt un besoin de reconnaissance.
Assise à côté de lui, elle l'écouta avec attention et sentit qu'il était beaucoup plus naturel pour lui de parler de mort que ça ne l'était pour les farces et quand il eut finit de parler, elle ne put retenir la question de franchir ses lèvres :

    "Tu as déjà tué quelqu'un ? Pourquoi ?"


Elle espéra qu'il ne se vexerait pas de la question. Pour elle, ce genre de sujet était presque tabou, ce n'était pas le genre de discussion qu'on entendait autour d'un repas dans sa famille et son mentor Braskä, Yvïg, n'était pas un bavard, il était payé pour muscler les petits elfes et il ne cherchait pas plus loin. De fait, elle avait du mal à imaginer la réalité de la mort et le fait de tuer quelqu'un tenait presque du surréaliste. Dans sa culture, les Ygdraë vivaient longtemps et à leur mort, sauf exceptions particulières, se transformaient en arbre donc sa vision de la mort était quelque peu faussée pour les critères d'autres races. Elle se demanda comment elle réagirait si elle voyait un jour quelqu'un se faire tuer sous ses yeux ou si elle devait un jour tuer quelqu'un. Elle frissonna, ce n'était pas des pensées agréables et elle fut heureuse d'y mettre un terme quand ils se mirent en route pour aller honorer l'invitation de son grand-oncle.

***

Astriid ne se vexa pas de la décision de l'Eversha de ne pas tenter de la suivre dans les arbres, elle comprenait que c'était une activité qui n'était pas à la portée de tout le monde et Dhavala n'était pas de nature joueuse, ça au moins elle l'avait rapidement compris.
Pendant que Dhavala et Faendyr faisaient connaissance et discutaient, Astriid se promena dans la pièce, s'arrêtant sur les objets nouveaux que son grand-oncle aimait collectionner. Comme il n'avait pas beaucoup de place, il laissait traîner ses papiers, ses livres et objets un peu partout. Par conséquent, il se blessait souvent en marchant sur des fioles en verre ou en se cognant l'orteil contre un énorme grimoire.
Pendant que Dhavala parlait, Faendyr s'activait fébrilement et semblait chercher quelque chose. Il émettait parfois des remarques à ce que disait leur invité : "Écoutes ça Astriid, il est encore jeune mais il a une fibre philosophique! C'est avec le temps et les échecs qu'on apprend! Tu ferais bien d'écrire ça quelque part pour toi, ça te sera utile petite tête." Comme sa nièce, il avait le don de paraître ne pas écouter ce qu'on lui disait mais il écoutait en réalité chaque mot de l'Eversha. Il se mit à quatre pattes en grognant pour fouiller dans des feuilles sous la table. Il jura quand sa barbe se prit par mégarde dans son genou et ressortit, les joues un peu rouges de l'effort, tenant la feuille qu'il cherchait dans sa main.

    "C'est très intéressant oui très intéressant! Je vais envoyer un mot à l'administration pour qu'ils t'autorisent à rester au moins jusqu'à la pleine lune, j'aimerai disposer de ta compréhension lors de cette nuit. Astriid! Tu as fini de fureter dans les coins! Va donc nourrir le chat petite sotte! Alala ces enfants, elle est douée dans les chiffres mais si tête en l'air! Pire que moi à son âge! Viens voir Dhavala, je vais te montrer ce que j'ai jusqu'à présent."


Il le pressa de s'approcher de la table où il étala une grande carte qui représentait les cieux. Les yeux brillants, il se mit à expliquer avec de grands gestes les révélations qu'il avait trouvé et rapidement, il se mit à ajouter sur la table d'autres feuilles pour compléter son monologue. Il mit une feuille de calcul sous le nez de l'Eversha :

    "Tu vois c'est très clair! Les calculs et la position des étoiles concordent, je suis sûr de moi!"


Astriid s'approcha, le chat ronronnant dans ses bras, visiblement repus. Cela faisait déjà quelques heures qu'ils étaient chez Faendyr et elle craignait que son grand-oncle ne soit en train d'assommer complètement le pauvre Eversha. Dhavala avait dit plus tôt être du Totem du tigre, et elle se rappela l'avoir taquiné en disant qu'il se transformait en rat. Inquiète, elle pensa qu'il allait très certainement se venger et essayer de la manger lorsqu'il se transformerait. Elle devait vraiment apprendre à réfléchir avant de parler. Elle profita que Faendyr avait disparu temporairement dans sa chambre pour y chercher des études supplémentaires pour tapoter le bras de Dhavala :

    "Quand tu es arrivé ici, tu as dit à mon peuple que tu te transformerai en tigre à la pleine lune ? C'est juste une intuition hein mais je pense que ça serait utile qu'ils le sachent si on veut éviter que quelqu'un se blesse, surtout si tu dis que tu n'as aucun plaisir à combattre."


Elle songea à la panique que la présence d'un tigre occasionnerait au village et se promit de glisser également quelques mots à Faendyr pour éloigner Dhavala du village quand il se changerait. Il faudrait aussi prévenir l'administration Ygdraë, ces derniers savaient la nature de Dhavala mais ils n'avaient peut-être pas l'information qu'un tigre se baladerait en toute impunité dans Melohorë à la pleine lune. Les Braskä risqueraient de chercher à l'attaquer et ce serait rapidement un désordre total.
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Typhon Gargantua
Dim 03 Mai 2020, 02:59



La carte des étoiles du vieil elfe intéressa beaucoup Dhavala, qui passa de longues minutes à l’analyser, ne portant que peu d’attention aux nombreux calculs qui faisaient visiblement la fierté de Faendyr. Il eut ainsi la confirmation de ce qu’il supposait déjà. Il était assez loin du Rocher au Clair de Lune pour qu’aucun des repères du ciel nocturne ne concorde avec ceux de ses souvenirs. L’Eversha accepta ensuite de partager son savoir avec le vieil homme.

« Il va falloir s’éloigner. Ici, la nature est domptée. Elle n’est pas assez sauvage. Il va falloir que je trouve le cœur de la forêt. »

Dhavala expliqua que si la relation entre les elfes et la forêt prenait la forme d’une symbiose, l’un avait son impact sur l’autre. Cela créait une multitude d’altérations, similaires aux signes de Phœbe. Le jeune Eversha n’était tout simplement pas assez entraîné pour pouvoir différencier toutes ces nouvelles nuances. « Le cœur de la forêt, » comme Dhavala l’appelait, différait du centre géographique. Il s’agissait d’un endroit où la forêt serait vierge de l’influence elfique. Cet endroit variait d’une forêt à l’autre. Certaines forêts avaient plus d’un de ces endroits, d’autres, n’en avaient pas du tout. En général, il s’agissait de lieux où l’on pouvait observer une relation particulière, voire unique, entre la faune et la flore.

« Il ne faut pas être nombreux. Il ne faut pas rester longtemps. Ancient Faendyr, si je te porte, peux-tu demander aux arbres de me laisser passer ? »

La proposition du voyageur était un voyage d’une nuit. Si le vieil Ygdraë pouvait joindre sa magie à celle du jeune Eversha, Dhavala serait en mesure de parcourir une grande distance avec célérité, ce qui leur permettrait d’être de retour au village pour l’aube. Ainsi, très peu de préparation serait nécessaire au voyage. L’impact serait également moindre sur l’horaire chargé des Ygdraë.

« Le plus dur va être de me trouver assez de nourriture. Je suis distrait quand j’ai faim. Il ne faudrait pas que le voyage échoue parce qu’une proie m’est passée sous le mufle. »

***

Si la décision était prise de partir en excursion, Astriid allait probablement insister pour être du lot. Celle-ci semblait d’ailleurs déjà paniquée par cette perspective… à moins que ce soit une forme de frayeur à l’égard de Dhavala, maintenant qu’elle prenait conscience de ses capacités. Si c’était le cas, alors la jeune elfe payait le prix de sa curiosité par le sacrifice de son innocence. Et encore, l’Eversha n’avait même pas abordé le sujet le plus sensible de sa race.

« Je ne suis pas prisonnier. Je suis invité. »

Est-ce que Dhavala était dangereux ? Évidemment que oui. Est-ce que le jeune homme était le plus dangereux du village ? Certainement pas. Qui plus est, le Totem de l’Eversha était le cadet des soucis du gouvernement Ygdraë. Ceux-ci avaient été particulièrement insistants à ce sujet. Ce qui les intéressait, c’était la magie qui permettait à Dhavala de se retrouver un peu partout dans le monde.

« Je suis Eversha. Homme ou tigre, je suis moi. Maintenant, je suis humain. C’est plus utile. À la pleine lune, je serai tigre. Ce sera plus utile. »

L’Eversha ajouta alors qu’il n’allait pas se transformer parce que la lune sera pleine. Il pouvait changer de forme à sa convenance. S’il gardait sa forme humaine dans ce village, c’était parce que c’était la forme la plus adaptée à la situation. Outre la nécessité de pouvoir parler, c’était la nourriture qui motivait ce choix. Les Ygdraë mangeaient si peu que le jeune homme était laissé sur sa faim avec une double portion. Dans sa forme animale, Dhavala avait également l’appétit du tigre. Il ne désirait pas imposer un tel régime à la famille qui l’accueillait.

« J’ai proposé de partager mes connaissances. Pour ça, il faut partir en voyage. Si on me donne la permission, nous partons. J’interpréterai les signes de Phœbe. Pas de permission, pas de voyage. Pas de voyage, pas de signe. »

Il n’y avait aucune raison de se battre pour si peu, à moins qu’Astriid tienne vraiment à assister à un tel combat.

***

Sur le chemin du retour, Dhavala se décida à répondre à la dernière question en suspend de la jeune elfe. Avait-il tué ?

« Tu m’as demandé si j’avais tué. Je suis chasseur. Tuer, c’est mon métier. Tuer, c’est ce qui me nourrit. En tuant, je vends le cuir qui deviendra tes bottes ; la fourrure qui te réchauffera quand il fera froid ; la viande qui nourrira tes chiens. »

Se doutant qu’Astriid ne se satisferait pas de cette réponse, le chasseur poursuivi. Pour lui, la mort d’un animal n’avait que peu de différence entre la mort d’un changeur de forme. Au Rocher au Clair de Lune, le peuple Eversha était un peuple sauvage. Les conflits étaient si fréquents qu’ils faisaient partie du quotidien. Il n’y avait donc rien de surprenant que deux meutes s’affrontent et pour des raisons des plus diverses. De même, il n’était pas rare que des groupes s’attaquent aux voyageurs ou aux chasseurs solitaires.

« Est-ce que j’ai tué ? Oui. Au Rocher au Clair de Lune, j’ai été la proie de brigands. Deux fois. Pendant mon premier voyage, j’ai pris part à une guerre. Est-ce que je regrette ? Non. J’ai fait ce qu’il fallait pour survivre. »

Le jeune homme expliqua que suivre la voie de Phœbe, c’était suivre la voie de la nature. La vie tout comme la mort avaient son importance pour préserver l’équilibre naturel. Trop de vie menait inévitablement à la mort. S’il y avait trop peu de prédateurs, les animaux se multipliaient et dévoraient toute la végétation. Les animaux mourraient alors de faim et il ne restait plus rien.

« Une meilleure question. Qu’est-ce que j’ai fait de ma vie en échange de celle de mes victimes ? J’ai aidé à sauver un laissé pour mort. J’ai chassé avec une compagne pour sauver tout un village de la famine. J’ai brisé une malédiction qui affligeait de plusieurs jeunes hommes. L’important, c’est ce que tu fais de ta propre vie. »

Si Astriid ne voulait pas tuer, il y avait plusieurs voies qui permettraient à l’Ygdraë de vivre paisiblement jusqu’à la fin de ses jours. En évitant de s’exposer au danger, les risques étaient moindres de se retrouver dans une situation de vie ou de mort.

« Si tu veux te battre et protéger ta patrie, tu dois être prête à tuer pour que d’autres n’aient pas à la faire. Moi, je choisis de vivre libre et j’en accepte les conséquences. »

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