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 [Q] - Asile à Melohorë [Astriid]

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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

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◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Ven 08 Mai 2020, 13:07

[Q] - Asile à Melohorë [Astriid] - Page 2 Ymft
Asile à Melohorë



La perspective d'un voyage avec son oncle adoré et son ami enchanta tant Astriid que ses longues oreilles se mirent à frétiller, elle se mit à sautiller et le chat, qui avait commencé à s'endormir dans ses bras émit un miaulement mécontent et protesta en griffant les bras de l'elfe. Astriid lâcha l'animal assez brusquement qui feula et couru se réfugier dans la chambre, outré par le manque d'égard de l'Ygdraë. Indifférente à l'animal vexé, la jeune elfe intervint dans la discussion :

    «Un voyage ! C'est parfait ! Faendyr, je m'occupe de tout, j'irai demander aux Braskä des provisions de viande pour Dhavala, je ne tiens pas à me faire croquer ! Je ne suis jamais allée au coeur de la Forêt, je me demande à quoi ça ressemblera ! Penses-tu que certains de nos ancêtres y reposent ? Oh j'ai tellement tellement hâte, est-ce qu'on peut partir tout de suite ?»


Faendyr soupira, se massa les tempes et posa une main sur l'épaule de sa petite nièce :

    «Mon petit, parfois je me demande si Raanu ne t'a pas maudite quand tu es née. Tu réfléchis parfois ou tu dis juste toutes les carottes qui te passent par la tête ? Heureusement que Seïh est là pour relever le niveau chez les enfants Cëlwùn, j'ai toujours su que ta mère n'aurait jamais du épouser cet imbécile de dresseur de chiens, tu as un pois à la place d'un cerveau comme lui !»


Astriid, loin de se vexer, ce n'était pas la première fois que le vieil Ygdraë tenait ce genre discours, sourit bêtement dans le but d’agacer encore plus son grand-oncle. Elle savait qu'il l'aimait tendrement malgré ses paroles sévères. Avec son grand âge, il ne s'embarrassait plus d'ajouter une touche de tact quand il parlait à son entourage et c'était pire depuis qu'il vivait en ermite. Il avait oublié tous les codes de conduites et les manières lisses des elfes pour devenir un vieux barbu irritable et lunatique. C'était ce qu'Astriid appréciait chez lui, il était différent et il la voyait comme elle l'était et l'acceptait avec ses défauts et qualités.
Le vieil elfe reprit la parole pour finaliser leur projet. Comme proposé, un voyage d'une nuit serait suffisant pour atteindre le coeur de la Forêt, il ne faudrait pas tarder pour avoir toute la nuit pour observer les étoiles et la pleine lune. Il leur conseilla de prier Phoebe régulièrement pendant les prochains jours pour maximiser leurs chances. Astriid avait plus l'habitude de prier la divinité pour son côté Nature que son côté Astre lunaire, elle allait donc devoir chercher conseil dans les livres pour effectuer au mieux les rituels elfiques dédiés à la Déesse de la Nature et de la Lune. Il serait intéressant de voir comment Dhavala honorait l'Aether, ce serait une question à lui poser à l'occasion. Elle avait du mal à saisir la subtilité de la relation homme animal des Evershas, pouvaient-ils se transformer à volonté ? Leur personnalité changeait-elle quand ils changeaient d'apparence ? Elle se promis de faire des recherches sur la race. Mieux elle comprendrait les Evershas et mieux elle comprendrait Dhavala et plus ils seraient amis.
Après la promesse de Faendyr de s'occuper des détails administratifs pour autoriser l'Eversha à les accompagner au Coeur de la Forêt, Astriid et Dhavala quittèrent le vieil Ygdraë. Ils avaient beaucoup échangé et Astriid devina qu'il ne restait que quelques heures avant le début de la prochaine journée. Elle allait devoir redoubler d'énergie pour terminer ses devoirs à temps.
Elle fut surprise sur le chemin de retour, qu'elle effectua cette fois à pied aux côtés de son ami, d'entendre celui-ci prendre la parole. Elle ignorait s'il se sentait plus confortable pour s'exprimer plus avec elle ou si c'était juste qu'elle avait monopolisé le temps de parole tout ce temps. Toujours est-il qu'elle écouta attentivement, les yeux perdus dans les étoiles. Elle comprit que pour lui, tuer un animal revêtait autant d'importance que de tuer quelqu'un, ce qu'elle comprenait plus ou moins étant donné sa nature. Elle ne participait pas aux chasses avec ses parents et les chiens, elle n'aimait pas vraiment voir des animaux se faire tuer. Elle en comprenait plus ou moins la nécessité mais préférait rester dans l'ignorance sur ces sujets. Dhavala et elle avaient une réelle différente manière de voir les choses.

    «Comment ne pas regretter d'avoir mis fin à une vie ? Chez nous, nous ne mourrons pas réellement et nous nous transformons en arbre quand le temps est venu. Nous perdurons ainsi à travers les âges et pouvons même offrir conseils aux générations futures. Mais quand une autre personne meurt, c'est définitif! Ça me paraît terrible. Même si la personne te voulait du mal, est-ce que tuer est l'unique solution ? N'y a-t-il pas moyen de dialoguer ? La communication et la compréhension de l'autre ne sont-elles pas les maîtresses de la paix?»


Elle ne cherchait pas à questionner ses actions, elle savait bien que l'Eversha avait un caractère qui lui permettrait de comprendre qu'elle cherchait juste à ouvrir une discussion philosophique, non juger ce qu'il avait pu faire. Elle n'était pas très futée mais elle savait que la vie était imprévisible, que plusieurs facteurs pouvaient entrer en jeu et mener à des actes comme tuer quelqu'un. Elle croyait au destin. Chaque chose arrivait pour une raison, c'était le désir des Aether si elle se retrouvait ici cette nuit avec Dhavala et c'était sûrement aussi leur désir que Dhavala ait du tuer pour survivre.
Elle espéra que Dhavala pourrait rester encore quelques semaine chez eux, elle appréciait ces discussions. Il lui ouvrait une fenêtre sur le monde ainsi que sur elle-même. Elle se rendait compte qu'elle ne voulait pas se battre ni tuer. Cela lui semblait barbare et sauvage. De plus, son peuple avait connu la souffrance et son désir était de rester dans un âge de paix et de bonheur. Elle voulait connaître et vivre dans un monde où les gens autour d'elle ne parleraient pas de survie mais de vie.
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