Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez
 

 L'Asile et le Chat [solo]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Sam 27 Avr 2013, 04:37

Peut-être n'aurais-je pas dû accepter de venir me promener en cette sombre journée. Je n'étais guère d'humeur, et j'aurais dû l’interpréter comme un signe, et je n'avais qu'une envie, m'évader des heures durant dans mes pensées, allongé quelque part dans les coins sauvages de Maëlith, à attendre le retour de ma Belle. Mais comment aurais-je pu résister aux assauts répétés et savamment étudiés d'Alice et de Ren, soudainement alliées, qui se relayaient sans cesse pour venir à bout de mes convictions ? Elles eurent bien vite raison de moi et encore une fois, je me voyais prêt à céder à leur caprices dérisoires. Je n'étais qu'un jouet entre les mains habiles de ces dames qui prenaient un malin plaisir à me manipuler, et je leur répondais pas un petit sourire en coin. Lamentable, diraient certains. Galant, leur répondrais-je. Peut-être aussi lucide, car les demoiselles m'auraient fait passer un sale quart d'heure si j'avais osé leur refuser une innocente balade ensemble, mieux valait choisir la voie de la facilité, et j'avais toujours la possibilité de laisser mon esprit vagabonder sur la route tandis qu'elles se chamailleraient. Je n'avais émis qu'une seule condition, qui fut à n'en pas douter ma perte : que l'on reste sur le Continent Naturel. « Pourquoi toujours le Continent Naturel ? Je crois qu'on le connaît mieux encore que Maëlith ! Et je suis une Orine, je te rappelle.» soupira Ren en écartant quelques longues mèches de cheveux aux reflets bleutés. « Pas dans son entièreté.» remarque Alice d'une petite voix trop angélique pour l'être réellement. Curieux quoique méfiant, je scrutais son visage souriant. « Et si nous allions à la Forêt des Murmures ? Nous n'y allons presque jamais !» Je blêmis, mais de toute évidence, Ren trouvait cette idée sublime puisqu'elle tapa vivement des mains, un grand sourire sur son visage de porcelaine. Les minutes suivantes furent dépenser à tenter de les faire changer d'avis, mais elles étaient décidées, et sans plus tarder, nous filions à cheval jusqu'à l’orée de la forêt, avec pour quelques bagages quelques provisions, pour continuer ensuite à pieds.

Je ne pouvais qu'avouer n'être pas tranquille. Je ne me sentais pas à l'aise en ces lieux où régnait bien trop à mon goût les ténèbres et la pénombre. Cela ne dérangeait guère mes tortionnaires qui avançaient gaiement, main dans la main, d'une démarche sautillante à souhait. Elles ne semblaient pas entendre tout ces murmures, ces voix aux intonations exécrables qui me soufflaient à l'oreille des mots que je n'avais guère envie d'entendre. « C'est de ta faute, Caleb. Elle est morte, et c'est à cause de toi. Tu n'as pas su la protéger. Elle a voulu t'aider. Et tu l'a tuée. Monstre. Assassin. Tu n'es qu'une bête.» Comme un enfant qui serait en train de se faire gronder par ses parents, je n'osais relever les yeux, tâchant de garder mes prunelles ocres rivés sur le sol. Je ne savais que trop qu'il y avait au fond de mon être une bête tapis qui sommeillait paisiblement, attendant la moindre de mes faiblesses pour resurgir. Un feu des Enfers me consumait lentement mais sûrement, et si ma douce Lily-Lune parvenait à calmer ses flammes, rien ni personne ne pouvait arrêter sa marche funèbre. J'étais voué à danser avec les démons jusqu'à la fin de mes jours dans une valse infernale. Je m'étais trop battue et j'en avais payé le prix, je ne pouvais dorénavant qu'accepter mon sort et patienter, attendre ma mort. Jamais je ne me complaisais dans mes malheurs, je devais simplement les subir. Il était dur pour moi de ne pas chérir les êtres chers, mais je craignais que toute cette mascarade tourne mal.

« Wahou ! Caleb, regarde ça. Qu'est-ce que c'est ? Un vieux manoir abandonné ?» Alice avait la voix enjouée. Moi, c'est avec fatigue que je relevais les yeux pour contempler la vieille battisse aux murs claires fissurés sur toutes leur longueur. Les fenêtres étaient sales, et elles avaient des barreaux. Il n'y avait qu'une seule et unique porte, celle qui devait être l'entrée, et des toiles d'araignée la recouvrait. « Je me demande ce qu'il peut bien y avoir à l'intérieur.» J'entrevoyais déjà l'horreur de la proposition à venir. « Et si on allait jeter un petit coup d’œil ?» Comme une seule femme, Ren et Alice se retournèrent vers moi, à la fois souriantes, insistantes et implorantes. « Je ne suis pas certaine que cette idée soit des plus lumineuses, mes douces.» - « S'il te plaît.» - « Nous serons sages pour le restant de la semaine !» - « Et on te laissera tranquille demain, tu pourras rêvasser autant que tu veux.» - « Et ...» - « D'accord, c'est bon, vous avez gagné.» soupirais-je. Je n'avais guère envie de batailler pendant des heures alors qu'elles remporteraient quoiqu'il arrive la victoire. « Mais une petite visite rapide. La nuit va bientôt tombée et j'aimerais que l'on sorte de la forêt pour dormir dans un lieu plus agréable et moins terrifiant.» - « Promis.» - « Oui, ça me va.» Et pourtant, je regrettais déjà d'avoir céder.

Face à la porte, je laissais courir mes longs doigts blêmes sur la bois sombres et usés, couverts de toile. Sur mon dos pesaient les regards insistants des deux demoiselles qui ne me laisseraient nullement changer d'avis. Dans un soupire, mes deux paumes à plat près de la poignée, je poussais de toutes mes forces pour ouvrir cette satanée porte qui n'avait du bouger depuis longtemps. Elle grinça de façon aussi horrible, comme un animal agonisant. « Mesdames, si vous voulez bien vous donner la peine.» articulais-je avec politesse, jouant les majordomes, j'invitais mes compagnons d'infortune à entrer dans la pièce sombre à l'odeur de renfermé et de poussière. « Super !» dit l'une en sautillant à l'intérieur. « Génial, on se croirait dans les contes d'horreur que me contait mes frères autrefois.» répliqua Alice, enjouée. « Tu avais des lectures passionnantes et fort adaptées à un jeune âge, ma petite.» soulignais-je, presque perplexe. Et ses côtes à côtes que nous avancions dans les couloirs sombres. « C'est drôle, on dirait .. comme un hôpital.» - « Oui. Et .. ha !» Elles hurlèrent en cœur. Je ne bronchais pas, contemplant avec une pointe de méfiance l'homme qui s'approchait de nous, une bougie à la main.

« Mais ça alors. Que faites-vous là ?» La voix était fragile et caverneuse, juste un souffle. Nous avions à faire à un vieil homme que je savais rongé par la maladie. Ren et Alice, dont les pulsations cardiaques peinaient à revenir à la normal, restaient en retrait, un peu derrière moi. « Veuillez nous excusez, nous avons cru que ces lieux étaient abandonnés.» - « Oh je ne vous en veux guère mes pauvres enfants. Ils le sont presque. Je persiste à rester pour les quelques patients qu'il reste, car je ne veux pas les laisser à leur sort, mais cet endroit n'est plus.» - « Patient ? Il s'agit donc bien d'un hôpital.» - « Pas tout à fait, mon pauvre monsieur, un asile.» Le dernier mot résonna avec un certain drame, et je songeais avec cynisme aux contes d'Alice. « Je vois ...» - « Nulle inquiétude, il ne reste que trois patients, et ils sont dans leur chambre, que je ferme pour la nuit. Il est si tard, mes petits. Vous devriez rester ici, la forêt n'est pas sûre.» - « Hum. C'est à dire que ...» - « Caleb … je suis fatiguée.» me glissa Ren à l'oreille en se frottant les yeux. « Oui, moi aussi j'aimerais bien dormir un peu. Nous avons beaucoup voyagé aujourd'hui» renchérit Alice en baillant. « Et bien … je suppose que je vais accepter votre offre, monsieur.» - « Mais bien sûr. Venez. Je suis monsieur Tanako.» - « Caleb Suellan, enchanté, et voici Alice et Ren.» Il hocha la tête, et nous invita à le suivre. Je ne mis qu'un instant à lui emboîter le pas, suivit de près par mon Orine et ma Sirène.

En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, les deux jeunes femmes allèrent se coucher dans les petits lits de la chambre pour s'endormir presque aussitôt. « Elles étaient fatiguées.» commenta le vieux monsieur en arquant les sourcils. « Oui. Je ne sais pas comment elles font, je n'arriverai pas à dormir, ici. Navré ...» - « C'est tout à fait naturel. Alors que cet établissement grouillait de monde et que je venais à peine d'arriver, je n'étais pas tranquille, la nuit.» Avec douceur, je fermais la porte pour discuter un peu plus amplement avec ce monsieur Tanako. C'est sur les escaliers qu'il alla s'asseoir, et j'allais sans hésitation m'installer à ses côtés. « Trois patients. Il ne reste que trois patients. Les autres sont tous retournés dans leur famille, ou tout du moins, sont partis. Je tâche de m'occuper des patients restants. J'aimerai partir, mais je ne le peux.» - « Pourquoi ?» - « Il n'y a plus qu'une fille, excentrique, je ne saurais pas dire si elle est folle ou simplement originale, mais il est clair qu'elle ne peut vivre seule, et je suis le seul qu'elle connaît, et deux hommes. Je traite l'un devenu fou après avoir tué toutes les filles de son village car l'une l'avait éconduit, et l'autre est un pervers. Je suppose que vous n'avez aucun mal à voir les problèmes.» - « Je vois … Mais il n'est pas bon pour vous de rester enfermé, prisonnier, ici.» - « Je le sais bien. Très souvent, j'ai voulu faire quelque chose, partir avec Myosotis pour lui trouver une famille, mais je ne pouvais laisser les autres, ni les emmener tout les trois où ma surveillance ne pourrait que faiblir, ne serait-ce que pendant la nuit.» - « Une excentrique, avez-vous dis ?» Il sourit avec une certaine tendresse. « Oui. J'aime beaucoup cette petite, elle est gentille. Mais elle se prends pour un chat.» Je devais bien avouer que je ne savais quoi répondre à cela. « Un chat ?» - « Oui. Peu commun, n'est-ce pas ?» - « En effet.» - «Mais elle est adorable. Je suis sûr que vous l'apprécierez.» - « J'aimerai la rencontrer.» - « Sincèrement ? Vous pouvez. Elle ne dort pas. Pas la nuit. Elle se prend pour un chat, après tout.» - « Alors je serai ravi de faire sa connaissance.» - « Et bien parfait ! Suivez moi, nous allons aller la voir. Elle sera si heureuse de rencontrer un visage inconnu. Vous verrez, c'est une gentille fille.» Je trouvais touchant la façon dont il parlait d'elle, il semblait si attaché à elle et devait très certainement la considérer comme sa propre enfant.

Je le suivis à travers les couloirs jusqu'à arriver devant une petite porte blanche où était dessiné une tête de chat orné d'un sourire. Monsieur Tanako frappa à la porte. « Oui ?» répondit une petite voix fluette et chantante. « Nous pouvons entrer ? » - « Nous?»


1845 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 27 Avr 2013, 05:09

La petite voix qui s'était élevée était claire et chantante, d'une infinie douceur, animée d'une pointe de curiosité. « Oui monsieur Tanako, entrez ! Qui est avez-vous ?» - « Je te laisse le découvrir par toi même.» Le vieil homme fouilla dans ses poches pour dénicher son trousseau de clef, pour y glisser une petite en métal rouillé qu'il fit grincer dans la serrure. Et je la vis. Elle était sagement assise, accroupit sur son lit, la tête légèrement penchée sur le côté, elle m'observait sans même prendre la peine de dissimulé la surprise de son regard, pas plus que le fait qu'elle était intriguée de ma venue. Bien que jeune, elle était très jolie, d'apparence calme et inoffensive, quelque peu candide et tête en l'air. Elle avait de grands yeux bleus comme j'en avais peu vu et de longs cheveux sombres aux reflets cuivrés. Fine et petite, elle était tout à fait attendrissante mais ne semblait pas dérangée comme on le prétendait. Elle paraissait on ne peut plus normale, aux premiers abords, et je me surprenais même à la trouver séduisante dans sa petite robe blanche. « Bonsoir. Qui es-tu ?» - « Je m'appelle Caleb Suellan.» lui répondis-je en allant m'asseoir sur la chaise branlante du bureau non loin où trônait quelques cahiers couverts de dessins plus ou moins réussis. « Et moi je suis Myosotis. Je ne connais pas mon nom de famille. Mais je ne suis pas sûre d'en avoir eu un, un jour. Après tout, je suis un chat, et les chats n'ont pas de nom de famille.» Je crois qu'il me fallut bien une seconde pour que j'enlève de mon visage cette expression surprise et perplexe qui avait suivis ses paroles. « Que penses-tu du mien ?» - « Il est joli. Suellan ? Ça sonne bien.» - « Aimerais-tu sortir d'ici ?» - « Oui. Je ne suis pas un chat de salon, j'ai besoin de liberté. Mais Monsieur Tanako m'a expliqué que ce n'était pas possible. Alors je demeure ici. Mais j'en suis triste. J'aime ton nom de famille, tu sais. Tu m'autorises à le porter, dis ?» Je lui souris. « Myosotis Suellan ?» - « Oui. Pourquoi cette tête ? Ça n'est pas agréable à l'oreille. J'aimerai vraiment avoir un nom de famille pour me démarquer des autres chats.» - « Pourquoi ? Tu es en compétition avec eux ?» - « Plus ou moins. Disons que je suis une infiltrée.»

Je comprenais sans mal le trouble du directeur de cet asile, car moi même, et alors que j'étais un Rehla, je ne parvenais à cerner la demoiselle que j'avais en face de moi. Était-elle folle ? Ou simple d'une extravagance démesurée et attachée à ses délires, comme une espèce de droguée qui n'aurait pas besoin de sa dose pour être dans un état second ? Je me contentais donc de lui sourire, songeur. « Bien. Écoute Myosotis, je vais te faire une proposition, et tu vas devoir y réfléchir très sérieusement, et j'aurais besoin de l'accord de Monsieur Tanako.» Je jetais brièvement un regard à ce dernier qui m'observait, surpris. « Je te propose de venir avec moi.» - « Quoi ?» Elle semblait paniquée, mais très touchée. Tout comme le vieux directeur d'ailleurs. « Monsieur Tanako ne peut te gérer avec ses deux autres patients, qui sont gravement malades. Puisqu'il est spécialiste en la matière, je lui laisse le bon soin de s'occuper de tes camarades, et je me propose pour te prendre sous mon aile.» - « Ah non. Pas sous ton aile. Je n'aime pas les oiseaux, je suis un chat.» Devais-je rire ou m'en exaspérer ? Je choisis la première option assez rapidement. « Alors mon petit chat, qu'en penses-tu ?» En quelques mouvements lents et élégants, elle déplia ses jambes pour s'approcher de moi et glisser ses mains dans les siennes. Même assis, j'étais plus grand qu'elle. « Tu es sérieux … ?» - « Oui. » Ses yeux se remplirent de larmes et elle dut de toute évidence faire preuve d'un immense contrôle de sa personne pour ne pas fondre. « J'accepte. Vous êtes d'accord, Monsieur Tanako ?» - « Mais bien évidemment, mon enfant. Prends ton envol. Je suis si … heureux pour toi.» - « Mais cessez donc avec ces oiseaux, je suis un félin pardi.» Je ris de bon cœur, accompagné dans mon éclat par Monsieur Tanako. Myosotis me contemplait avec un petit sourire, et elle tendit lentement ses bras vers moi. « Oui ?» J'étais sceptique. « Je veux un câlin. Les chats adorent les caresses.» Et je la pris dans mes bras pour la serrer doucement. Mais je notais quelque part dans mon esprit que je ne devais en aucun cas la laisser seule dans des endroits mal fréquenté ou tout simplement en compagnie des hommes, car avec pareilles paroles, elle risquait de s'attirer des ennuis et créer d'énormes quiproquos.

J'étais étonnement heureux de cette nouvelle rencontre. Myosotis me semblait être une bonne personne au caractère intéressant, qui risquait de ne pas me causer de problèmes. Seulement, je redoutais déjà le réveil, et je devais me pencher sans plus tarder sur les explications sur je comptais fournir à Ren et surtout à Alice, car celle-ci ne serait pas ravie que je m'encombre d'une nouvelle femme dans mon entourage. « Va faire tes bagages, Myosotis, tu dois bien avoir quelques affaires à emporter. Nous partirons après le petit déjeuner. Je te laisse avec Monsieur Tanako, vous devez avoir des tas de choses à vous raconter, avant ton départ.» Ce dernier articula un merci alors que je passais devant lui. Un sourire aux lèvres, je posais doucement une main sur son épaule.


953 mots
Revenir en haut Aller en bas
 

L'Asile et le Chat [solo]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [Quête] Jouer au chat et à la Gerbille | Solo
» Entre mort et vie, il faut sauver le chat[Quête Solo]
» [EVENT solo Partie IV - solo] Rétablir un semblant de vie
» Le chat mort-vivant [PV Raphaël]
» Le chat mort-vivant [Abel]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Forêt des murmures-