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 [Événement] - Les Chasseurs aux Ailes d’Ébène

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Sam 04 Jan 2020, 02:31

Les Chasseurs aux Ailes d’Ébène



Musique du Yicaly : Wardruna - Völuspá

Darka’Mri’Tuor, les Chasseurs aux Ailes d’Ébène.
J’observais d’un œil circonspect la mixture qui reposait à l’intérieur du contenant. La Melkaare arborait une douce teinte claire et blanche, qui était sans rappeler la couleur laiteuse de l’ivoire ou celle de la craie. Esquissant un vague sourire en coin, je finis par tendre une main vers le mélange, l’ouvrant sans plus de cérémonie tout en me dépouillant de la serviette que j’avais pris soin de porter autour de mes hanches, le temps de retrouver la quiétude et la paix de ma tente. D’un geste, je plongeais mes doigts à l’intérieur de la mixture, enduisant alors mes jambes, puis mon torse de celui-ci tout en prenant une grande inspiration. La lotion n’avait d’odeur que celle de l’environnement. C’était étrange de savoir qu’elle existait, que j’étais en mesure de la toucher, de la frotter entre mes paumes, mais que je ne pouvais pas la discerner complètement à l’unique puissance de mon odorat; même avec les sens surdéveloppés que j’avais entraînés et aiguisés au fil des années, je n’arrivais pas à retenir à cent pour cent son parfum, ce qui m’intriguait et me fascinait à la fois. Un jour, je demanderais aux Alchimistes de me filer la recette… Songeais-je en passant ensuite mes mains sur ma nuque, mon visage, et de les enfoncer dans ma tignasse, les mèches de cheveux absorbant presque sur l’instant le mélange inodore. Sur ces gestes, je venais de conclure avec succès le rituel de purification du Rite d’Ablution, qui consistait à prendre un bain avant chaque Chasse pour réduire au maximum notre odeur corporelle. Ce bain traditionnel pouvait se faire dans n’importe quelle source en réalité – même si les chasseurs qui réalisaient fréquemment ce rituel préféraient généralement les rivières à l’eau claire et pure – parce que le véritable secret de cette ablution était l’application de la Melkaare sur son corps, cette lotion dont je venais de m’enduire et qui devait être utilisé tout de suite après s’être lavé. Elle n’était pas grasse, ce qui permettait tout de même aux pores de respirer, mais elle éliminait les bactéries responsables des fortes odeurs que notre corps dégageait. Par conséquent, sans parvenir à une complète épuration de nos parfums et effluves corporels, l’efficacité de cette mixture augmentait néanmoins grandement nos chances de ne pas nous faire immédiatement repérer par nos cibles et ce, même lorsque le vent nous soufflait dans le dos.

Portant mon intérêt sur mes vêtements, j’enfilais rapidement mes pantalons, délaissant pourtant mon grand veston noir, compte tenu de notre aire de chasse. Si les Hauts-Plateaux ne nous incommodaient pas autant que la Jungle, les taux d’humidité étant bien plus faibles dans le premier secteur que sur ses terres homologues, plus à l’ouest, la douceur du climat laissait néanmoins supposer une certaine chaleur, qui n’avait rien d’étouffante, mais qui pouvait être tout de même accablante.

« Es-tu pr… »

Je pivotais tranquillement sur moi-même, ayant entendu sa progression bien avant qu’il ne franchisse le seuil du tipi, l’une des quelques tentes coniques, typiquement de fabrication chamane, dans laquelle on nous avait installé, mes frères de la Confréries et moi, pour le temps de notre Chasse en terre alliée. Nous la partagions même avec quelques membres de la tribu Mior, dont faisait partie Rassvakar, un homme dont le cœur épousait les valeurs de la guilde, mais dont l’âme restait accrochée à son peuple. En captant le regard de ce dernier, par ailleurs, je me rendis rapidement compte qu’il n’avait pas fini de me dévisager, ses yeux suivant les lignes brisées des fissures qui lézardaient l’intégralité de mon corps. À ce constat, j’étirais un sourire, allongeant mon bras pour aller cueillir mon médaillon de la Reconnaissance, que je fis glisser par-dessus ma tête pour le laisser pendre à mon cou.

« Tu peux poser la question, tu sais, m’engageais-je, brisant ainsi le silence gênant qu’il avait involontairement laissé durer.

- Est-ce que ça fait mal? »

Nonchalamment, je fixais les entailles profondes de ma silhouette. De mon visage jusqu’à la plante de mes pieds, les mutations m’avaient fracturé, les séquelles des effets secondaires marquant définitivement ma chair. Par le passé, nous avions tout tenté pour renverser le phénomène, en vain. Pour autant, aujourd’hui, bien plus qu’hier, l’intensité abominable des douleurs que subissaient mon être était plutôt passagère. Un seul regard sur les craquelures qui zébraient ma peau faisait remonter les souvenirs de la peur, de la souffrance et du martyr que j’avais vécu à l’époque.

« Des fois, répondis-je finalement en haussant des épaules. Surtout par grand froid, ça devient rapidement insupportable. J’ai l’impression que tout ce qui se trouve en-dessous de ma peau gèle instantanément. »

Enfilant une armure de corps par-dessus une veste simple, j’indiquais à Rassvakar qu’il pouvait rejoindre les gars et leur annoncer que j’arrivais dans une minute. Les sourcils du Chaman se soulevèrent sous le coup de l’étonnement.

« Tu as même entendu ça? Tu peux vraiment entendre à cette distance?

- Et comment! Plaisantais-je tout en ajustant Oörushi, mon gunbai et ma faucille, dans mon dos ainsi que ma besace magique.

- Ta réputation de Molosse du Voile Blanc n’est pas là pour faire joli! » S’esclaffa-t-il jusqu’à ce que j’avance à sa hauteur, lui tapant amicalement l’épaule.

Une fois à l’extérieur, nous nous dirigeâmes au centre des habitations traditionnelles, là où nous attendait une poignée d’hommes et de femmes, tous vêtus et armés, prêts à s’occuper des vermines qui pullulaient au cœur des Hauts-Plateaux. Le nombre peu élevé de Corvus présents ne représentait pas un réel problème à notre Chasse, compte tenu de l’effectif, plus imposant, de membres de la tribu Mior que nous avions rejoints. Wazikaw ne tardant à pointer le bout de son nez, la tribu avait commencé sa nouvelle migration à travers la région de la Jungle afin de s’enfoncer au cœur des arbres et du couvert pour éviter de terribles pertes et destructions en restant trop longtemps sur la côte des falaises. Cependant, si la tribu bougeait, elle s’était rapidement rendue compte qu’elle n’était pas la seule, une horde de Lekors suivant leurs traces depuis quelques jours, et tout le monde savait à quel point ces bestioles se montraient méchantes et voraces à cette saison de l’année : apparemment, elles adoraient la chair des enfants, ces derniers étant des mets de qualité pour leurs nouveaux nés affamés. C’est pourquoi un campement provisoire, avec quelques habitations et main-d’œuvre, avait été laissé derrière pour s’occuper du problème.

« Bon matin tout le monde! Je suis content de constater que vous êtes tous en forme et déterminés : on en aura besoin, parce que c’qui nous attend s’ra pas d’la p’tite bière. »

L’odeur ténue de mes compagnons m’indiquait clairement que chacun avait réalisé le Rite d’Ablution, même sur leurs vêtements. Parfait.

« Voici notre mission du jour: arrêter une horde de Lekors qui semble vous coller aux fesses. Comme vous le savez, le Draugr Mior est partie en tête avec les enfants et une poignée d’autres chasseurs, nous laissant la charge d’intercepter les bestioles. »

J’affichais un air un peu plus sérieux, m’approchant des trappeurs en leur faisant signe de m’entourer. D’un geste, je dégainais ma faucille, enfonçant la pointe de sa lame dans la terre sous nos pieds, leur dessinant la stratégie que nous appliquerons pour neutraliser l’avancée des Lekors. Tout était nécessaire pour les faire changer de voie.

« Nous devrons encercler les sept bêtes afin de former un étau et les obliger à changer la trajectoire de leur traversée, leur appris-je en schématisant tout ce que je leur transmettais. Ils se dirigent vers le nord-est et hier encore, ils n’avaient pas atteint notre hauteur. Cependant, aujourd’hui, ça pourrait être différent. »

Nous attendions surtout le retour des éclaireurs, partis évaluer la progression des bêtes.

« Alors je propose que nous les interceptions à… cet endroit, avant qu’ils ne s’enfoncent trop profondément dans la forêt. »

Je plantais ma faucille aux coordonnées voulues.

« Rassvakar, corrige-moi si je me trompe, mais il y a également une crevasse dans le périmètre, n’est-ce pas? »

Le Mior hocha de la tête, prenant la relève quant aux explications, mais en gros, son discours se résumait à ceci : nous devrons mener les Lekors dans cette crevasse pour qu’ils y tombent et meurent de préférence, parce que les laisser en vie serait trop dangereux en plus d’être une perte inutile d’énergie pour nous tous. Surtout qu’une fois le travail sur l’Île Maudite terminé, les Corvus et moi-même aurons d’autres chats à fouetter sur les continents, des missives traitant de l’apparition soudaine et indésirable de Goled sur plusieurs territoires ayant mobilisé une bonne partie des Corbeaux de la guilde… Les prochains jours risqueront d’être mouvementés.

« Nous sommes revenus! »

Comme un seul homme, nous nous tournâmes vers les trois éclaireurs qui étaient partis en reconnaissance. À leur approche, Rassvakar m’adressa un sourire.

« On vous écoute », les pressa le Chaman, prenant des notes mentales de tout ce qui se disait.

Et dès cet instant, l’atmosphère s’enfiévrait au cœur du petit campement, tout le monde terminant leurs dernières préparations.

« Rass’, l’appelais-je alors que je le voyais fermer l’ouverture de son sac. N’oublie pas de rappeler aux Corbeaux de tenir leur journal à jour, à la fin de la Chasse, d’accord?

- Tu t’inquiètes encore pour ça? »

J’acquiesçais.

« C’est la troisième fois que nous mettons les pieds sur l’Île Maudite et, à chaque fois, nous nous souvenons jamais de ce qui s’est produit ici. »

Je posais ma main sur mon front.

« Nous nous souvenons pas… Mais cela ne semble pas être votre cas, à toi et aux autres membres de Mior. »

C’est vrai, il semblerait que seuls les individus n’appartenant pas au peuple chamanique souffraient de cette drôle d’amnésie. Sur les bateaux de la tribu Kazak, lorsque nous partions au large, il suffisait que nous quittions les côtes de l’Île Maudite pour… tout oublier de notre aventure sur celle-ci. Merci à nos notes, à la mémoire de Rassvakar et des autres Chamans des Corvus, parce qu’autrement, nous ne saurions jamais si nous avions accomplis ou pas notre mission. Je secouais la tête, repoussant cette inquiétude dans le fond de mon esprit avant de me tourner vers les chasseurs.

« Mior! Draka’Mri’Tuor! Il est temps d’aller casser quelques Lekors trop persistants. »

Les chasseurs d’Awaku No hi, main dans la main avec les Chasseurs aux Ailes d’Ébène : c’était comme revenir des années en arrière, alors que nos deux communautés s’étaient jointes pour combattre ensemble l’adversité. Mais trêve de nostalgie : l’heure de la Chasse avait sonnée.


1 765 mots

Explications

Bonjour, bonjour tout le monde ♪

Il s’agit d’un Événement exclusif pour les Chamans et les membres des Corvus Æris, anciens ou à en devenir, qui sait? Avant tout, je vous dirige sur ce sujet où il vous est possible de prendre connaissance de l’alliance entre les Chamans et les Corvus. Également, pour plus d’informations concernant la guilde et la Tribu Mior, c’est ICI et .

Également, je rajoute une petite précision sur comment la relation se passe entre les Corvus et les Chamans. À chacun de leur voyage, les Draka’Mri’Tuor sont accompagnés de Chamans de Mior faisant également partis de la Confrérie. Tout ce beau monde voyage sur les bateaux des Kazak pour rejoindre l’IM (ils ne sont pas méchants, les Kazak, mais clairement flippants, sachez-le xD) et le peuple des Chamans, en raison de leur enclavement et de leur statut de race méconnue (quasi-secrète), est une notion assez floue dans la tête des plus jeunes Corvus. Par conséquent, et malgré la bonne entente entre le peuple et la Confrérie, il n’y a pas de partage sur le Cycle (parallèlement, aucune connaissance des Ombres), pas d’Esprits subitement visibles sur notre chemin, et tous les Chamans parlent en langue commune en notre présence.

Du coup, pour les Corvus Æris, plusieurs scénarios vous sont proposés :

- Le premier, c’est pour les personnes qui désirent que leur personnage fasse parti des Darka’Mir’Tuor. En gros, tout ce qu’il vous est demandé de faire, c’est de participer à la Chasse aux Lekors qui se déroule présentement sur les Hauts-Plateaux. La finalité de cette Chasse dépendra de vous, en réalité, puisque selon vos écrits, les Lekors seront soit tués, tombés dans la crevasse, soit déplacés vers une autre portion du territoire de la Jungle 8D

- Le second, c’est pour les Corbeaux « normaux » et ceux voulant intégrer la Confrérie en tant qu’Apprenti Corbeau. Sur les continents, plusieurs missives ont été envoyées au QG de la Confrérie pour que celle-ci déploie des hommes afin qu’ils s’occupent de Goled (téléportés par Kaahl dans ce RP), qui seraient apparus subitement sur les territoires réprouvés (Bouton d’Or et Gona’Halv), alfar (Forêt des Murmures), vampires (Myngrimu et Seaghdha) et orisha (Désert de Mow). Cependant, restez logique en fonction des peuples, puisque les Alfars ou les Réprouvés n'enverront pas nécessairement de lettres à la guilde pour que celle-ci les aide à se débarrasser des Goled.

Si vous faîtes déjà partie de la Confrérie, vous avez été mandaté pour vous occuper du problème, en soutien à la population locale. Si vous voulez devenir Apprenti, vous devrez réaliser une mission sur le terrain, comme décrit ICI. Bien entendu, faîtes attention à vos statistiques et ne jouez pas aux héros si vous n’en avez pas les capacités.

- Enfin, le dernier scénario, c’est pour les personnes qui désireraient faire de leur personnage une Corneille au sein de l’Althiass. Pour l’instant, c’est un peu la folie, parce que les nombreuses missives demandant d’aider à éliminer des Goled mobilisent tout le monde. Cela étant dit, dans votre cas, tout ce que l’on vous demande de faire, c’est de rédiger un texte sur votre travail chez les Corvus et de ce qui se passe à l’Atlhiass.

Pour les membres de la tribu Mior :
Concrètement, c’est la même mission que pour les Corbeaux voulant devenir Darka’Mir’Tuor. Vous pouvez aider à la chasse ou y participer. Également, il vous est possible de faire partie du groupe qui a continué la migration avec les enfants pour installer le nouveau campement et réagir simplement à la Chasse, selon votre bon vouloir. Mis à part cela, la situation actuelle pour votre tribu est assez particulière, étant donné que vous êtes complètement débordés par la nouvelle Île Maudite, qui est beaucoup plus grande que la précédente avec beaucoup de nouveaux territoires (en plus de la colonie sur Taelora et de la Terre d'Edel). Donc, plus question d'aller chasser dans le monde entier : vous avez suffisamment à faire sur les territoires chamaniques en réalité. Du coup c'est également le moment de réagir à cela, parce qu’il s’agit de votre intrigue et que les Corvus seront votre porte de sortie vers le monde extérieur.

Pour les autres Chamans, voici un petit mot du chef :
C'est l'occasion de réagir à l'arrivée des Corvus Æris sur le territoire : leur arrivée marque la réouverture des frontières de façon officielle, même si Aylimr a déjà réouvert ses routes commerciales; mais surtout, il s’agit de l’occasion de parler de leur étrange perte de mémoire, la rumeur ayant commencé à se distiller un peu partout à travers le peuple. C’est également votre chance de parler de la présence des différents monstres qui pullulent sur l'île.

Sinon, plus spécifiquement à la perte de mémoire des étrangers à leur sortie de l’Île, Devaraj et moi prévoyions approfondir un peu plus le sujet dans un autre RP, mais cela ne vous empêche pas de parler de théories, de quiproquos, etc. ^^


Si vous avez des questions, ma boîte à MP vous est ouverte ~

Vous avez jusqu'au 04 mars 2020, 23h59 (heure française), pour poster.

Amusez-vous bien et bonne écriture ♪


Gains

Vous devez faire 720 mots au minimum dans un message unique.

Voici les gains pour les futurs membres de la Confrérie :
Pour 900 mots :
✠ L’entrée dans les Corvus Æris en tant qu’Apprenti Corbeau + 1 point de spécialité au choix (À la fin de votre message, rajoutez votre spécialisation s’il-vous-plaît)
OU
✠ L’entrée dans les Corvus Æris en tant que Corneille + un métier au choix (en rapport avec ce que vous comptez faire au sein de la Confrérie);

Pour 450 mots de plus (donc, pour 1 350 mots minimum) :
✠ 1 point de spécialité au choix supplémentaire.



Voici les gains pour les membres actuels de la Confrérie :
Pour 900 mots :
✠ 1 point de spécialité au choix;
OU
✠ Une arme au choix;
OU
✠ Le Titre racial chamanique : Darka'Mri'Tuor (Chasseur aux Ailes d’Ébène) + Le Médaillon de la Reconnaissance : il s’agit d’un médaillon représentant une tête de loup, une hirondelle ainsi qu’un éclat de glace, qui vous donne un droit de passage sur l’Île Maudite. (Le médaillon doit être pris pour toutes les personnes désirant faire partie des Darka'Mri'Tuor, sans exception)

Pour 450 mots de plus (donc, pour 1 350 mots minimum) :
✠ 1 point de spécialité au choix supplémentaire.



Voici les gains pour les Chamans participants :
Pour 900 mots :
✠ 1 point de spécialité au choix OU un compagnon chaman Mior-Corvus de niveau I;

Pour 450 mots de plus (donc, pour 1 350 mots minimum) :
✠ 1 point de spécialité au choix supplémentaire.

S’il y a des Chamans dans les Corvus ou s’il y a des Chamans voulant faire partie des Corvus, le gain de la Confrérie prédomine sur le gain des Chamans.





[Événement] - Les Chasseurs aux Ailes d’Ébène Signat16
Merci Léto ♪:
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Mer 08 Jan 2020, 22:06




« Oublié, hum ? » Devaraj regarda son interlocuteur, un sourire étrange sur les lèvres. Il porta le calumet entre ses lèvres, ce qui n'arrangea pas sa grimace taquine. Il jouait à l'ignorant pour énerver l'ours à qui il parlait, mais bien sûr, la nouvelle était déjà arrivée à ses multiples oreilles. Il était assit en face de Mior, au centre du campement des trappeurs nomades, un feu les séparait, le bois étant arrangé pour produire beaucoup de fumée et éloigner ainsi les insectes. Des tentes colorés les entouraient alors que plus loin, des canoës dormaient sur la berge où coulait un bras de rivière verdâtre. Une odeur de poisson grillé s'échappait de l'entrée ouverte d'un des tipis et venait titiller leurs narines. « Pas vraiment. D'après nos rapports, les voyageurs partent, ils oublient tout : l'existence de l'île, sa position, son nom, sa géographie, même certains détails à propos de nous ! Mais s'ils reviennent, ils retrouvent leurs mémoires. Comme si notre île se situait sur une dimension parallèle qui scindait les souvenirs en deux. » Le Draugr parlait d'un ton sceptique. « Je vois dans tes yeux que tu n'y crois pas. » « Je ne crois que ce que je vois. » marmonna le vieux chasseur. Le roi laissa s'échapper un rire. « Ah ! Vieux corbeau. Pas très étonnant de ta part ! » Puis il haussa les épaules et laissa son regard divaguer sur la fumée qui montait vers les cieux. Mior n'était pas un mystique ni un être perché sur les hauteurs divines. Son métier l'obligeait à rester dans les limites d'un réalisme terre à terre. « Merci d'avoir accepté leur venue. » finit par grogner l'homme. Les Corvus étaient les seuls étrangers à pénétrer de façon pacifique -et volontaire- dans l'enceinte sacrée de l'île, fermée depuis belle lurette. Mais ils étaient des alliés de longue date aux trappeurs, une des seules tribus ayant gardé l'ancien mode de vie des Chamans et qui avait toujours vécu sans véritable territoire. A présent, ils en possédaient un, immense, indomptable à eux seuls mais passionnant. Une aide extérieure, expérimentée et discrète, était bienvenue. Ils avaient tout de suite renoués les liens avec la Confrérie.

« Alors, ces Darka'Mri'Tuor ? » Mior avait toujours été conciliant à l'idée d'accueillir des étrangers. Il avait voyagé partout dans le monde. Les frontières n'étaient pour lui qu'une ridicule limitation qui l'empêchaient outrageusement de se mouvoir. Les monstres d'ailleurs, ne s’embarrassaient pas des bornes frontalières. Ainsi le faisaient donc leurs chasseurs de proies. Le Draugr fuma à son tour et disparût derrière un nuage gris. « Oh. Eh bien Zawa'Kar a failli en éborgner un à Garamor. Tu sais comment il est, toujours à vouloir tester la force des autres. Sinon leur arrivée s'est bien déroulée. Je n'ai pas à te citer leurs qualités, tu les connais déjà. » Le Chaman se remémora son apprentissage pour le moins fructueux. « Eh bien, j'étais dans leurs laboratoires, je n'ai jamais participé à une de leur chasse. » « Heureusement. » Ils se gratifièrent mutuellement d'un sourire moqueur. Devaraj avait travaillé quelques années au sein des Corneilles, là où il avait perfectionné l'art de l'herboristerie et engrangé au passage quelques connaissances en biologie, chimie et sur le bestiaire des Terres du Yin et du Yang. Son attirance inexplicable et très encombrante pour les Monstres n'auraient pas fait de lui un très beau tueur... Dans le sens où il aurait plutôt massacré les villageois en danger pour protéger le monstre d'eux plutôt que l'inverse. Rien qu'aujourd'hui, il s'attristait du sort des Lekors, mais heureusement, il savait que ces animaux vivraient dans leur mort. C'était plus fort que lui. Il n'aimait pas la normalité du monde. Il préférait le danger à l'ennui, la différence à la banalité, la mort à la vie, l'horrible au mignon.

Le roi resta silencieux pendant quelques minutes. Son compagnon n'était pas des plus bavards et il le savait haïr les conversations trop étendues. En sa présence, il faisait l'effort de ne pas déverser son flot de paroles habituel, cela pourrait tuer le Draugr ou le faire fuir dans une grotte dont il ne ressortirait jamais. Il réfléchissait donc à ce fameux rapport. Le fait était là, mais pour l'expliquer, il ne voyait pas d'autre solution que de se tourner vers Raanu. Les agissements que la Déesse leur révélait s'imbriquaient dans une certaine logique compréhensible pour les mortels -contrairement aux autres Ætheri. Si elle avait choisi cette île pour en faire son temple sacré et si elle y avait déposé des trésors du passé, cela faisait sens qu'elle protège son bien avec les armes qu'elle connaissait bien : la mémoire et les souvenirs. Bientôt, plus personne autre que les Chamans ne sera capable de se souvenir de l'île Maudite, de son existence même. « Ils oublient, hum. Et bien tant mieux, cela m'évitera d'aller assassiner ceux qui savent. » Sa paranoïa ne s'en portera que mieux. Le processus sera cependant à étudier de plus près, sur différent types de personnes, pour être certain de son existence et de ses effets.

La chasse devait être terminée car il vit à l'entrée du campement les premiers participants revenir, les traits tirés mais victorieux. Il fallait dire que la Jungle de l'Île Maudite était particulièrement hostile. Peut-être que certains étaient morts même, mais cette dernière n'était qu'une ridicule étape vers l'infini pur. Sans aucun état d'âme, le roi se leva, les salua de la main. La plupart des visages lui étaient inconnus. Cela faisait longtemps qu'il avait quitté sa vie d'aventurier pour devenir général, puis roi. Cela ne lui laissait pas le loisir de côtoyer ses anciens camarades, que la guerre avait séparé de son destin. Aujourd'hui leurs opinions politiques et leurs vécus divergeaient trop pour qu'il puisse retrouver l'entente naïve et la sympathie dont il savait faire preuve autrefois. Son âme s'était entretemps perdue dans un labyrinthe noir et mortel. Parfois, il se demandait ce qu'il serait devenu s'il n'avait jamais suivi ce triste chemin. Son regard se fixa sur Miles. Il serra la main de l'Orisha, amusé. « Tiens donc le tourtereau. J'espère que mon colis te plais. On m'a obligé à te les donner parce-que j'ai déjà trop d'animaux chez moi paraît-il, moi je n'étais pas d'accord mais j'ai fini par obéir. Mais cela n'enlève rien à la valeur du présent bien sûr. Disons qu'il s'agit de votre cadeau de mariage. » Mariage qui n'avait pas encore eu lieu, mais Devaraj n'en avait cure et se fichait d'ailleurs bien des détails. Il n'avait heureusement pas besoin de vérifier où ses Draugr mettaient leur nouille et se fichait bien de leurs amours. Néanmoins, parfois il était de bonne humeur et avait envie de donner sa bénédiction. Devaraj ramassa la tunique qu'il avait enlevé à son arrivée. Sous le couvert des arbres pourris, l'air humide et lourd l'obligeait à rester torse nu et d'ailleurs, il se serait bien passé de son pantalon qui lui collait à la peau et de ses bottes, seulement les herbes de la jungle pouvaient... dévorer la chair. Un minimum de jugeote exigeait de se recouvrir la peau nue lors des promenades.

Le regroupement du Corvus, du Draugr et du roi avait attiré les membres de la tribu et de la Confrérie autour d'eux. Devaraj en profita donc et leva la main pour intimer le silence, avant de déclarer après avoir promené son regard sur les différentes blessures reçues pendant la chasse. « (*)Ces épreuves font de nous qui nous sommes, qui nous sommes, nous sommes. Nous sommes motivés par les cicatrices dont nous sommes faits. Ces épreuves font de nous qui nous sommes, qui nous sommes, nous sommes. Nous prenons nos places dans le noir et tournons notre cœur vers les étoiles. » Ainsi bénis par les paroles du Hofdingi, les chasseurs se verront recouvrir leurs plaies et fatigues plus vite. Illusion magique, pouvoir de soin ou véritable invocation divine ? Personne ne le saura jamais.

Puis, il murmura par télépathie au Draugr. « Raanu wa h'mtali kalamisahn'Helma Mior. » Que Raanu bénisse Mior. Un sourire macabre sur les lèvres, Devaraj fit un clin d'œil et disparût dans un nuage de fumée chimérique.


(*) Paroles de la musique Trials
1427 mots.
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Ven 10 Jan 2020, 20:59




Parfois, le Destin se montrait plutôt insistant à indiquer une direction précise, par une suite d’éventements incongrus dans un quotidien pourtant calme et simple. Appuyée contre la barrière du jardin, Zalcal regardait les membres de la Confrérie passer le long du chemin de terre qui menait au village. Leur passage provoquait une levée de poussière derrière eux, balayée par le vent sec. Elle ne vit pas dans leurs rangs la jeune chasseuse aux cheveux rouges qu'elle avait rencontré à Sceptelinôst, peut-être était-ce mieux ainsi. Les bavards pleins de rêves héroïques, ce n'était pas son truc à elle. La Réprouvée étouffa un soupir légèrement las. Quelle coïncidence... Pour autant, elle refusait toujours d'y prêter de l'attention. Sa vie était ici, comme elle l'avait été dans le passé. Autant dire que les chasseurs de monstres n'allaient pas recevoir un accueil très hospitalier à Bouton d'Or. Le dernier étranger qu'elle avait vu au marché du village avait manqué de peu de se faire tabasser. Et pourtant, c'était un Réprouvé. Mais pas un Réprouvé d'ici. Et ici, les gens étaient chauvins. Parfois, elle devait avouer que c'était un peu une plaie ! La maraîchère haussa les épaules et finit par détourner son regard curieux. Goleds ou pas, elle avait du travail qui attendait d'être fait, la nature ne ferait pas une pause pour l'attendre. Les habitants de Bouton d'Or étaient suffisamment grands pour se démerder seuls avec la merde qui arrivait dans leurs campagnes. Elle doutait qu'une aide soit acceptée sans quelques confrontations sanglantes au passage au milieu de la bataille ; mais peut-être que les Corvus n'étaient que de passage, car une autre rumeur disait que les Goleds étaient aussi apparus à d'autres endroits frontaliers, sur le Continent, à plusieurs endroits différents. Or les Orines, incapables de tenir un poignard sans se couper le doigt devaient bien avoir besoin d'aide, elles ! Zalcal ricana dans sa tête, remit en place son chapeau de paille et descendit les planches du jardin potager pour continuer d'aller désherber les rangées de légumes.
__________

Le feu de la cheminée se reflétait dans ses yeux sombres, ridés. Dehors, la nuit revêtait son voile sur les champs dorés. Elle était complétement ailleurs et ne prêta aucune attention à ce que son colocataire voulait lui dire. Il voulait probablement lui parler des Goleds. Tout le monde n'avait plus que ce mot unique à la bouche maintenant que la rumeur s'était étalée comme une traînée de poudre. Pour une région aussi étendue et peu peuplée, les nouvelles allaient incroyablement vite comparativement aux énormes cités. Trois voisins étaient déjà passés dans la journée pour récupérer des cagettes et lui rendre des outils, tous n'avaient cessé de répéter la même histoire remaniée de façons contradictoires et exagérées. Un seul élément restait commun, donc fiable : une milice allait être levée pour se débarrasser des intrus et surveiller quelques temps la frontière. Leur village n'en était pas si éloigné. Maintenant, il s'agissait de savoir qui allait participer à la battue. Le point de départ se trouvait à la mairie, rendez-vous au lever du soleil. Voilà donc un après-midi que la Réprouvée ruminait en silence sur sa propre décision, en se mordant la lèvre d'un air renfrogné. Cela lui semblait risible d'aller aider vu sa condition physique beaucoup plus faible que celle de ses homologues... D'un autre côté, ce serait lâche de rester les bras ballants sans avoir une véritable excuse autre que la peur de la honte. Mais elle n'était plus faite pour la guerre, il suffisait de se regarder dans un miroir pour voir ça ! Pouvait-elle seulement abandonner les armes alors que son sang bouillonnait en elle ? Mais personne ne l'accepterait jamais à l'armée, or elle avait besoin de réapprendre ces disciplines de combat qu'elle avait un jour maîtrisé, dans un passé lointain, flou et maudit.

__________

« Vous vous êtes bien défendue. » Elle fit une moue. « Pas la peine de faire la fine bouche. » répondit-elle sèchement à cet hurluberlu qui portait une armure en cuir noir et une épée beaucoup trop grande dans son dos. « Attention à la porte. » ironisa-t-elle lorsque l'homme se baissa pour passer la porte de la taverne sans se cogner. « Je suis sérieux. Vous avez du potentiel. » La Réprouvée grogna en se dirigeant droit vers le comptoir. La salle n'était pas encore remplie, seulement quelques voyageurs, des Corvus et des habitants étaient assis autour de grandes tables en bois. « C'est quand l'esprit et le corps sont jeunes qu'on a du potentiel, pas quand on est enfermé dans une carapace de quarante-ans. » Elle avait envie de lui retourner son compliment mais son chauvinisme national l'en empêcha. « Parles-moi de votre mode de combat, tiens. On me l'a déjà expliqué, mais j'avais bu de quoi te noyer dans une piscine. » Ils ne s'étaient pas battus ensemble à proprement parler, mais elle avait pu observer de loin, pendant que les siens agissaient comme à leur habitude en fonçant dans le tas, les méthodes plus sophistiquées de la Confrérie. Avec un sourire carnassier, elle commanda deux pintes pour commencer. Elle allait avoir besoin de plus, mais se précipiter l'empêcherait de savourer. Son corps lui faisait mal de partout. Elle avait haït sa façon d'être plus lente et rapidement essoufflée que ses congénères. C'était à peine si elle pouvait soulever sa hache avec ses deux bras sans perdre toute sa force. Elle allait rêver de Goleds, morts et vivants. La chasse avait été bonne, heureusement. Y-avait-elle véritablement contribué ? La réponse était discutable. Il allait falloir beaucoup de bières pour oublier ça... Pourvu que cette fois-ci, son interlocuteur ses explications avant que l'alcool embrume son esprit. « Tu vas couper la tête de ces machins pour l’accrocher dans ta chambre ? » Le courant passait bien entre eux, même si un coin de se son esprit se demandait ce qu'elle foutait ici. Elle ne savait pas exactement ce qu'elle faisait dans cette auberge à boire avec un inconnu. Son jardin attendait, Wotan attendait -peut-être- et le chat attendait. Parfois, elle avait des envies incompréhensibles à elle-même, comme si elle ne supportait plus d'être enfermée dans sa condition actuelle et qu'elle sautait sur tout ce qui pouvait lui changer les idées, même les trucs débiles, pourvu que ça lui fasse miroiter un autre horizon. « Ce n'est pas exactement cela, mais presque. » Elle ricana. Celui-là était un peu plus drôle que la gamine précédente. Le Chasseur lui expliqua qu'il était un Corbeau et commença à lui faire un tableau de ses trophées de chasse. Il avait l'air d'avoir son âge, comme l'indiquaient ses cheveux grisonnants et les petites rides au coin de ses yeux noirs. Un humain, peut-être. « Assez parlé de moi. Que faîtes-vous dans la vie, Zalcal ? » La Réprouvée fit semblant d'ignorer où il voulait en venir, pourtant c'était très clair dans sa tête. « Je plante des carottes. » Cash. « Vous n'avez pas envie d'une vie plus... trépidante ? » Non. En vérité elle avait adoré cette vie, demandeuse d'efforts et de sueur, mais simple et pleine de petites récompenses qui n'étaient certes pas héroïques ni brillantes, mais qui suffisaient largement à rendre euphorique. Que voulait-elle de plus, alors ? Pourquoi n'était-elle pas satisfaite ? Le problème était qu'elle n'arrivait pas à se réinsérer dans son propre peuple. La géopolitique avait trop changé. Vivre avec des Anges et des Démons ? Et puis quoi encore ?! Et son corps... Mieux valait ne plus en parler. Mais elle n'avait que les souvenirs de son passé auxquels s'accrocher. Son seul réflexe avait été d'immédiatement tenter de reconstruire exactement tout ce qu'elle avait perdu et que le feu avait dévoré. La solution ne se trouvait peut-être pas là. Ses yeux refusaient encore de le voir. « C'est hyper trépidant de savoir si son énorme jardin potager va survivre ou pas au prochain orage de grêle, si la taupe à manger toutes les patates ou si les chenilles ont survécu au poison. C'est une vie bien plus remplie que ce que tu crois. Est-c'que vous demandez à tous les crétins que vous croisez de vous rejoindre dans votre secte ? »


1416 mots.
Corvus Æris | Apprenti Corbeau | Chasseur
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Mar 11 Fév 2020, 01:38


Il faisait déjà nuit quand Omos arriva enfin en vu du fleuve Phaera, il prit la décision de le remonter par voie sous-marine plutôt que de se hisser sur la côte. Les terres sauvages de Taelora étaient connues pour être … sauvage et même si c'était la première fois qu'il se rendait en Disima, il ne voulait pas savoir si la région était tout aussi dangereuse que Lyscenni, au moins dans l'eau il était plus en territoire allié que sur la terre ferme et en restant proche des côtes du continent, l'ondin pouvait réduire le taux de rencontre avec des créatures marine indésirables. L'idée de se rendre dans le sud, à la citée vampirique de Taelora était venu lors d'une discussion avec un représentant de la race des dents longues. Alors qu'il était une nouvelle fois perdue dans ses pensées, il entendit une fois l'interpeller. Omos n'était pas exactement dans l'eau, il remontait le fleuve avec la tête qui dépassait de l'eau afin de pouvoir admirer les alentours. En se retournant, il vit un navire approchait et une femme qui était penchée à la proue et qui lui faisait des grands signes.


- Écartez-vous !!


Au dernier moment, Omos donna un puissant coup de nageoire pour se décaler sur le côté et regarder l'embarcation passer. Il était quatre à être visible et portait une sorte d'uniforme. Il avait l'impression de reconnaître la tenue, mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Il décida de nager à côté du navire qui était obligé de ralentir l'allure pour naviguer de manière sûre. L'ondin cria pour se faire remarquer.


- Ohé du bateau !


La femme qui l'avait interpellé se pencha, suivi par ses trois autres collègues.


- Bonsoir ? Je présume.


- Vous vous rendez à Seaghdha vous aussi ? Je suis content de voir que la réputation de la ville est fidèle à ce qu'elle annonce. Une cité sûre et accueillante.


- ça dépend de ce que tu entends par sûre et accueillante. Je ne suis pas sûr qu'actuellement ça soit le cas. S'exclama un blond.


- Vous dites ça parce que c'est une cité vampirique ? C'est raciste de dire ça.


- Oh ça va vous autres Sirènes vous êtes bien calé niveau rejet des autres et …


La femme reprit la parole.


- Oh ! ça suffit comme ça Karl, va dans la cale pour voir si tout est prêt et vous dit-elle en se retournant vers l'ondin. Je vous conseille de retourner dans la mer et de ne pas continuer vers Seaghdha. Ils subissent une attaque parait-il


- Les Vampires sont attaqués ? En pleine nuit ? Mais qui est assez fou ?


- On n'a pas beaucoup d'informations. Mon organisation nous a envoyé prêté main forte, car on était dans les parages.


- Mais il se passe quoi ?


- Il y a deux jours, des Goled sont apparus en plein milieu de la ville. Les gardes ont été pris au dépourvu et vu que notre spécialité c'est la traque de monstres et autres créatures dangereuses.


- Et vous êtes qui ?


Un homme assez âgés se pencha à son tour pour lui répondre.


- Nous sommes des frères et sœurs d'une même confrérie : les Corvus Aeris.


- Les chasseurs de monstres ? Mais on m'avait raconté que vous étiez apolitiques pourtant ?


- Et ? La ville se fait attaquer et des innocents se font tuer, violer et autres … On a été chargé de rejoindre une autre équipe de corbeau déjà présente sur place. Il semblerait que les derniers monstres se sont retranchés dans le port et on va les prendre à revers pour limiter la casse et puis … Le vieil homme s'arrêta de parler et regarda Omos qui nageait toujours à côté du bateau. Je suis désolé jeune homme, mais depuis le début je fais des efforts pour me concentrer et te parler, mais là je peux plus, tu ne veux pas monter ?


- Si vos compagnons sont d'accord. Je dois vous avouer que vous êtes intrigants.


- Attrape ça et monte !


La femme se retourna et lui lança une échelle de cordes qu'Omos attrapa et entrepris de monter. Une fois arrivé sur le pont, les personnes présentes furent assez bien élevé pour se retourner le temps de laisser Omos s'habiller avec ces vêtements trempés et de positionner près d'un brasero pour se réchauffer lui et ses vêtements. Il continua la conversation et les enjoints à parler de leur organisation. Omos fut très curieux et il apprit plusieurs choses : Les Corvus Aeris étaient des chasseurs de monstres. Ils étaient mandatés pour s'occuper des monstres. Omos avait assimilé ça une sorte d'armée neutre pouvant agir afin de s'occuper des problèmes que les bêtes sauvages provoquées et que les personnes affectées par ces problèmes ne pouvaient pas s'occuper. Le blond était revenu de la cale et l'avait repris,ils n'étaient pas une armée, mais une confrérie. Lui d'ailleurs considéré cette confrérie comme une famille unie et dont les membres étaient égales entre eux. Chacun avait sa place, les feignants n'étaient pas acceptés, mais toutes les compétences étaient les bienvenues, tant que tu mettais la main à la pâte, tu étais le bienvenu.


Omos s'entendit bien avec la femme. Elle finit par se présenter comme étant la cheffe du groupe, elle s'appelait Azrina et au sein de l'équipe elle était une chasseuse. Parmi les corvus aeris allant sur le terrain, ils étaient quatre à pouvoir être apte à y aller. Les chasseurs étaient les premières lignes, les traqueurs repéraient le monstre et son environnement afin de permettre aux chasseurs de pouvoir se battre dans les meilleures conditions possibles et ils assistaient les chasseurs avec des armes à distances, les alchimistes étaient les soutiens. Ces trois spécialisations étaient toujours présentes dans un groupe, mais il y avait une quatrième, celle des spécialistes : véritables érudits et expert de la chasse. Si un monstre était connu, le spécialiste savait comment le combattre, ses forces et faiblesses et il s'agissait de mage de combats préparé à se rendre sur le terrain. Néanmoins c'était avec Azrina qu'il s'entendait le mieux, quand Omos apprit que cette dernière était une réprouvée, il plaisanta en lui demandant qu'il aurait dû s'en douter que c'était une chasseuse, que tous les réprouvés étaient des bourrins, ce qui fit bien rire l'intéressé et les autres membres de l'équipe.


- Tu m'as l'air de bien t'intéresser à nous mon petit … Si le cœur t'en dit, essaye de venir à l'Althiass, c'est notre école, mais même si on te parle des bons côtés, je dois t'avertir que l'apprentissage est long et on n'accepte pas les feignants. Tu peux avoir des difficultés, c'est normal, mais on doit voir que tu te donnes à fond.


- Azrina ! on approche du port !


- Très bien ! Tout le monde sur le pont et équipé ! Je veux que ça soit rapide ! Karl ! à mon signal tu enverras une flèche enflammée pour signaler notre arrivée, le vieux file moi une potion de soin, je vais la garder au cas ou et une potion de perception.


En une seconde, l'ambiance bonne enfant s'était volatilisée, tous réagissaient aux ordres sans rétorquer et se préparer à débarquer. Azrina sembla à nouveau se souvenir de son existence. Elle regarda à la fois lui et le trident qu'il avait toujours dans son dos. Elle semblait hésiter.


- Tu sais te battre petit ?


- Eh bien je me défends, mais pourquoi ?


- Tu veux nous rejoindre ou pas ? Tu m'as l'air d'être une recrue potentielle et puis pour être honnête, je t'apprécie. Mais tu dois te décider maintenant.


- C'est soudain … Je croyais qu'il fallait aller à l'école de votre confrérie et que ...


- Goled sur le pont !!!


Tous se retournèrent et virent une bête monstrueuse. Omos avait l'impression de voir un nain, mais un nain de cinq mètres de haut. La bestiole était imposante, Omos vit que dans l'une de ses mains il y avait une sorte de massue et dans l'autre une forme sanglante, un cadavre. L'ondin fit rapidement le lien entre le corps sans vie et le sang autour de la gueule du Goled. Soudainement la créature poussa un hurlement guttural et balança son casse croûte en direction des adversaires, Omos essaya de regarder la chose, mais il ne restait plus rien. La tête avait été dévorée et il manquait des bouts un peu partout. Sans le lâcher des yeux, Azrina lança à Karl


- Il est seul !?


- Oui ! Mais je vois des combats sur le port .


Azrina se retourna vers Omos tout en dégaina en une épée à deux mains


- Tu te bats ou tu dégages. Je te l'ai dis on n'accepte pas les feignants et encore moins les mauviettes !


- Eh ! Personne ne me traîte de mauviette !


Piqué au vif Omos prit son trident s'avança vers le Goled tout en lui faisant des signes


- Gros tas ! Ici ! T'es tellement moche que je suis presque déçu de ne pas être aveugle afin de ne pas voir ta gueule !


Il ne savait pas si cela avait une quelconque utilité, mais il y eut un flottement pendant une seconde et la créature pencha la tête comme s'il réfléchissait. Omos entendit dans son dos la voix d'Azrina.


- C'était bien dit, mais les Goled comprennent qu'une chose : La violence ! Attaque-le !


- Mais ça ne risque rien ?


- Tu as les capacités, j'en suis sûr !


Omos se demandait si Azrina ne se payait pas sa tête et puis après tout, il avait cas à profiter de l’allonge de son trident. Il ramassa une choppe qui traînait sur le pont et le lança au visage du Goled qui réagit aussitôt en rugissant puissamment et commença à charger vers l’ondin. Au dernier moment Omos esquiva et trébucha sur une table, en se relevant il vit la bête lever sa masse bien au-dessus de sa tête. Omos ne se rendit pas compte, mais son apparence à lui commencer à se changer : Des écailles commençaient à apparaître sur tout son corps et ses cheveux se changeaient serpents. Sachant qu’un seul coup signerait son arrêt de mort, il prit son trident à deux mains et le planta de toutes ses forces dans le ventre de la bête qui arrêta son mouvement pour porter une main à son ventre. Omos crut avoir fait des dégâts, mais c’est à peine s’il avait réussi à faire une entaille, leur peau semblait plus solide qu’il n’y paraissait, mais l’ondin n’eut pas le temps de réfléchir plus que ça car le Goled attrapa l’arme d’Omos et la souleva de quelques mètres. Omos refusant de lâcher son arme fût soulevé lui aussi, sa tête était à la hauteur de son monstrueux adversaire et il pouvait sentir l'haleine puante qui fit naître la nausée au sein du jeune homme. Les serpents qui avaient fini de remplacer la totalité de sa chevelure mordaient violemment le Goled au visage. Soudain il sentit un puissant et fût projeté sur plusieurs, il se prit un des mâts dans le dos et tomba lourdement au sol. Omos cracha du sang et eut du mal à reprendre son souffle, il sentit le sol trembler sous lui et vit le Goled se tenir le visage en grognant. A priori, les morsures lui avaient causé du mal, de manière instinctive, Omos se mit à cracher et il lança une sorte de cri aiguë. Il vit que la créature s’était reprise et le chargeait, Omos eut tout juste le temps de se jeter sur le côté que la charge Goled explosa du haut de ses cinq mètres. L’ondin se prit un morceau de bois dans la tête et ce fut le trou noir.






Omos se réveilla d’un coup. Il venait de faire un cauchemar dans lequel il se faisait attaquer par un monstre. Il regarda autour de lui et vit qu’il était allongé dans une sorte de brancard. Il essaya  de se lever mais il ressentit une vive douleur à la tête et au ventre.


- Ce n'était pas un rêve …


- Eh non petit ah ah ah !


Omos tourna la tête et vit Azrina assise entrain de nettoyer des bandages.


- Tu t’es pris un méchant coup à la tête, toi ça t’as séché mais le ça a suffi pour étourdir le Goled, on en a profité pour le terminer. Tu t’es bien débrouillé petit. Et ton truc de sirène là … C’était surprenant.


- Mais la ville ? Et les autres Goled ?


- Tout va bien. Ça fait cinq jours que tu dors. Quand tu es tombé, le vieux s’est occupé de te mettre à l'abri. La ville a été nettoyée des Goled. On ne sait pas pourquoi, ni comment ils sont arrivés là, l’autre équipe dit qu'apparemment ils sont apparus d’un coup. C’est très étrange et j’ai hâte de pouvoir faire mon rapport. Si les Goled commencent à se téléporter c’est mauvais … très mauvais … Mais passons. Les autres et moi on a été impressionnés, on ne s'attendait pas à ce que tu tues un ennemi de ce niveau, mais tu as du potentiel c’est certain. Elle laissa planer un silence. Du coup je te repose la question : Tu veux faire partie des nôtres ?


Omos se laissa retomber dans les draps, il sentait déjà se sentir partir, il rassembla ses dernières forces et lâcha


- Foutu Gælyan … Il est violent le test d’entrée ah ah.



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Sam 29 Fév 2020, 11:37





« Un cours sur les z'animaux !  ! Un cours sur les z'animaux ! » hurlaient de concert les trois enfants en gigotant de plus belle du haut de leur promontoire, le poing brandit en avant. La jumelle plongea sa main dans la crinière de leur monture. « Plus vite d'abord ! La chasse va se terminer et on aura rien vu ! » Ce à quoi sa monture lui répondit : « Ça suffit, vous n'avez rien à y faire, c'est pour les adultes. » « Je suis un adulte ! Je suis Devaraj ! » « Tais-toi Junior ! » Un soupir agacé, long, comme un râle sortit des lèvres du Suprême de l'Au-Delà. En effet, c'était sur ses épaules qu'étaient perchés les trois enfants. Une sur son dos, les deux jambes entourant sa tête, les deux autres dans ses bras fatigués, se battant pour voler la place de princesse de la première. « Tu veux bien arrêter de triturer mes cheveux ? » « Seulement si tu vas plus vite. » « Je vais vous abandonner dans la bouche d'une plante carnivore et on en reparlera ! » « Une plante carnivore !!! Oussa ?! » Un second grognement s'échappa des lèvres du roi. Ce n'était pas pratique de bouger avec trois enfants dans les bras, au moindre geste ils pouvaient tomber par terre, quant à lui, il lui fallait faire trois fois plus d'efforts pour mettre un pied devant l'autre. « Bon Junior, je te repose. » Tu es le moins important à protéger, songea-t-il, mais ce ne fût pas l'avis du concerné. « NON ! Je veux pas marcher ! Je veux la place de Za ! Pousse-toi grognasse ! Je suis le roi, c'est moi qui doit être en haut des épaules ! Dégage ! » « Touche pas à ma sœur ! » Coup de pied de la part du frère, qui termina directement dans le nez de Devaraj. Ce dernier resta pourtant stoïque, constatant seulement qu'il saignait. Il avait les mains occupés et ne pouvait pas empêcher le filet carmin de se répandre le long de son visage. Qu'est-ce-que ça pouvait être violent, un enfant. « Chut ! Taisez-vous ! Regardez, un Choukam ! »

Après tout, quel mal y aurait-il à leur montrer la faune et la flore de l'île ? Si leur mère n'était pas contente, il n'avait qu'à la faire sacrifier. Elle n'était qu'un simulacre pour remplacer leur véritable mère, Raanu. « Les Choukams sont inoffensifs et peuvent s'apprivoiser si l'on est suffisamment malin. » chuchota-t-il alors que le petit rongeur au pelage blanc et noir furetait dans les herbes hautes.  « MOI JE PEUX ! » Junior était certainement la dernière personne capable de discrétion dans ce monde. « Bravo. Tu lui a fais peur. » La jumelle le jugea avec un mépris profond. « Est-ce-que c'est vrai qu'il y a des corbeau avec des têtes de squelettes sur les pentes du Volcan ? » « Oui. Et ils sont agressifs. Ils visent les yeux en premier, apparemment, c'est croustillant. » Son explication déclencha un silence général, choqué pour les deux jumeaux et rêveur pour Junior. « Hum. » Il n'avait jamais été très doué avec les enfants. Si ces derniers l'adoraient, cela tenait plus de la légende qui entourait sa personnalité que de lui. « Allons voir les plantes carnivores. Elles se nomment Exiclae, ce sont de grands iris de couleur vive, qui attirent par leurs parfums et leur beauté. Seulement, une fois qu'on est suffisamment proche, elles révèlent leur vrai visage : ce sont des horreurs cornues aux bouches monstrueuses qui vous avalent tout cru. » Bizarrement les enfants n'avaient plus tant envie de découvrir la faune. Ils s'accrochaient plus fermement aux épaules du Chaman, les yeux rivés vers les illusions qu'il faisait apparaître devant eux tout en marchant dans la plaine qui entourait le Lac Rouge.

« Nous avons aussi plusieurs sortes de loups. Les plus communs sont les loups d'Ether, ou Kaaz. Ils vivent en solitaires et ne se rejoignent que pour trouver... euh, leur amoureux et faire des bébés. Ils sont connus pour leur curiosité envers les humains, et n'attaquent jamais. Leur corps est transparent comme ceci. On voit le squelette et le contour de la silhouette en vert. On dit qu'ils sont parfois suivis de corbeaux de la même forme qu'eux, mais c'est une rumeur. Ensuite il y a leurs cousins et rivaux, les loups de la jungle ou Kröngs. Eux vivent en meute de dix ou quinze bêtes menées par une femelle. En effet, la plupart des mâles sont dévorés par leurs amoureuses, vous savez, comme les araignées ? Bref. les Kröngs ont un corps noueux fait de racines, épines, cristaux pointus et bois fendu. Ils sont apparus il y a peu et sont très dangereux car ils attaquent régulièrement les autres bêtes ou les hommes afin d'agrandir leurs territoires. Mior est chargé de contenir ces meutes dans la jungle afin qu'elles n'en sortent pas. Ils n'ont pas de prédateurs naturels excepté le RhéaLatiam. » Devaraj fit apparaître une forme horrible. Une sorte de créature d'ombre dont la seule extrémitié était une bouche béante, baveuse et pleine de crocs. «  Le RhéaLatiam n'apparaît qu'à l'improviste, n'importe où sur l'île, pour y dévorer tout ce qu'il y trouve. Le RhéaLatiam est le mécanisme d'auto-régulation de l'île Maudite. Il choisit ces lieux d'apparitions en fonction des déséquilibres de la faune et de la flore. C'est un cadeau de Nidalu, qui- »  Les pleurs des jumeaux l'interrompirent dans son monologue. Sa passion pour les animaux de son chez-lui l'avait porté loin dans ses pensées, si bien qu'il en avait même oublié qu'il parlait à des enfants. « Oh mais voyons. » Junior était descendu de ses épaules pour pouvoir être plus proche des illusions, qu'il s'amusait à frôler du doigt. Décidément cet enfant était dérangé. « Le RhéaLatiam n'apparaît pas pour les enfants qui sont sages, d'abord. » Devaraj souleva Zeli'Am'Ya de ses épaules pour la ramener devant lui, puis fit de même avec son frère. Ils s'assirent dans l'herbe et il pressa les jumeaux dans ses bras.

Ses doigts virent sécher les joues rougies et humides. « Est-ce-que les Corvus vont nous aider à chasser les monstres ? » Le Chaman plongea sa main dans la chevelure éparpillée du jumeau. « Oui, même qu'ils sont super forts, comme le grand Mior ! Maintenant, il faut rentrer. Si vous êtes sages, je vous offrirez un Oudelali. Même qu'ils vous suivra partout pour veiller sur vous, d'accord ? »

1098~ mots
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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11262
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Lun 02 Mar 2020, 17:43

Shapûr s'enduisait de Melkaare d'un air songeur. Il ne semblait pas très appliqué dans cette étape essentielle, mais il avait répété ces gestes un nombre de fois incalculables que son esprit et ses mains agissaient seuls. Il ne cessait de repenser à ce halo de lumière qui l'avait aspiré, avec Lancinia, au cours d'une session d'entraînement. Ils étaient seuls et aucun témoin n'avait constaté leur disparition. Seule Mancinia savait où ils devaient être et était étonnée de leur long silence, mais cette escapade, qui leur avait paru si longue, n'avait duré que quelques heures. Après être venu en aide à Oomaria, ils avaient obtenus quelques réponses disparates sur le lieu où ils étaient. Un endroit inconnu des cartes et où une guerre féroce semblait encore exister entre les Anges et les Démons. Leur attaque avait été déterminée pour exécuter le monstre qui était avec eux et lorsque son apprentie avait évoqué les Réprouvés, leur interlocutrice ne savait que répondre. Elle ne connaissait pas cette race. Revenu de cette expédition, Lancinia avait été secouée et Shapûr avait bien eu du mal à mettre les bons mots pour l'expliquer. Mancinia le croyait, lui révélant avoir été victime, plusieurs fois, d'un phénomène similaire. Ils avaient sûrement découverts un territoire lointain, mais les raisons et les conséquences leur étaient inconnues. Bizarre. À croire qu'il existait bien des choses dont ils ignoraient l'existence. Était-ce la raison de ce chantier à l'est des cités ? En remettant sa tenue pour la Chasse, il se rendait bien compte que parfois, ce n'était pas un homme à l'écoute. Cette histoire de halo magique dans un Royaume Humain baigné de ce qui aurait dû l'anéantir, un voyage aussi rapide que lointain, des peuples qui ignoraient tout d'eux ...

Les Chamans en étaient aussi l'exemple. Il avait vu leur existence comme un mythe d'antan, ne croyant guère au peuple baigner d'autant de mystères. Cependant, avant la défaite des Aetheri, il se souvenait très bien des similitudes entre les propos de Mancinia et de ce garnement. Il devait avoir grandi. Avait-il rejoins la Garde ? Non. Il était un archer, combien de fois ne s'en était-il pas vanter ... Probablement la Flèche. Hum. Il faisait en sorte de bien mettre du produit sur le tissu qui recouvrait ses aisselles et son entrejambe. Les deux endroits probablement les plus puants qui existaient et qui ne manqueraient pas de trahir un homme.

Ça va, Shapûr ? demanda Ted. T'as l'air stressé !
Nan ! Tu sais qu'il en faut plus pour me distraire ! Par contre, c'est chaud ... J'aurais pas cru qu'un endroit pareil existait !
Ah, c'est vrai ... C'est la première fois que tu viens ici, toi.
Ouais. J'envisage même de me prendre une résidence secondaire, t'en dis quoi ?

C'était faux. Ceci dit, cela eu le mérite de dérider un peu la situation. Le Traqueur n'était pas revenu depuis assez longtemps. Il avait dû réapprendre plusieurs points avant de retourner en mission. Une décennie dans les vapes ne s'oubliait pas facilement et les prérogatives des siens dominaient aussi. Lorsqu'ils furent près, ils se réunirent en attendant les dernières instructions.

Bon, qu'est-ce qu'il fait ?

Peu importait le retard. Le Traqueur se mis à réfléchir. Il était un peu lent, parfois. Était-ce en raison de la fatigue, ou parce que ce lieu était dérangeant ? Dans tous les cas, il n'était pas à son aise. Autant se concentrer sur ce qu'ils savaient, sans dévisager de trop les Chamans qui allaient les accompagner. Cela ne se faisait pas et il n'avait pas envie de donner une mauvaise image des Humains. Du moins ... Il souhaitait éviter une image encore plus mauvaise. Bon, soit. Ce groupe de Lekors regroupait sept individus. C'était assez conséquent. Leur but n'était pas de les tuer pour le plaisir, mais de se nourrir, comme toutes les créatures ambiantes, eux inclus. Ils avaient une certaine affinité avec la chair des plus jeunes. À moins que ce ne soit pas facilité ? C'était de la viande facile à attraper, peu lourde à transporter en cas de fuite, qui ne savait pas se défendre et restait facilement effrayer devant eux. Probablement les deux options. Pour l'Humain, c'était une raison suffisante de les chasser. Les enfants étaient des êtres précieux. C'était inadmissible de laisser une menace planer sur eux. En général, il aurait seulement suffit de leur faire comprendre qu'ils ne se laisseront pas faire, mais malheureusement, cela ne marchait pas toujours ainsi. Ils devaient être prudents, suivre le plan au mieux malgré les éventuels couacs. Ils devaient absolument réussir pour la sécurité de ces personnes qui leur avait demandé un coup de main. Ils se mirent en route. Le silence qui règne entre eux n'est entrecoupé que de leurs respirations. Il voyait bien que certains de ses compagnons avait bien du mal à progresser sous la chaleur ... alors que celle-ci semblait ne pas en souffrir le moins du monde. Elle n'avait rien à voir avec celle du Désert. Et pour l'Humain, les habitudes étaient grandes. Son attirail léger et les vents lui paraissaient bien agréables.

Dissimulés à contrevent, ces derniers observaient ceux qui progressaient à leur recherche. Ils semblaient avoir réalisé une halte. Pouah, mais qu'est-ce qu'ils sont affreux. Il y avait de quoi avoir une montée d'adrénaline, mais Shapûr se voulait sûr de ses capacités. Alors que la position des Chasseurs était clairement plus offensive que la sienne, les bêtes qui lui faisaient face ne semblait pas si terrible qu'escompté. L'effet de meute devait, à juste titre, être redoutable. La vitesse serait la maîtresse de ce combat, autant en esquive qu'en rapidité d'action. Son arme à la main le ramène au présent, à la raison de sa présence ici, il sort une flèche pour le mettre proche de la corde, au cas où. Il ne devait pas faillir. C'était rassurant d'être avec des compagnons, excitant de parcourir les courbes de cet endroit surprenant. Son organe s'accélère au fur et à mesure des secondes qui s'engrainent, les muscles se bandent et les sensations s'en retrouvent décuplées. Incroyable. À peine le signal donné, ils sont tous mû par le même objectif. Eux, prêts à terminer cet affrontement au plus vite et le troupeau, prêt à en faire leur festin du soir. Évitez les coups griffes et une morsure de leur imposante mâchoire. C'était son principal but. Essayez de les tuer ... en les piégeant pour les attirer vers la falaise. Cette seconde option lui paraissait bien ... Que quelqu'un serve d'appât, attire la bestiole, tandis que d'autres l'accule et qu'elle en perde l'équilibre. Technique aussi dangereuse ceci dit, puisqu'elle tenterait le tout pour le tout, même le plus imprévisible, pour s'enfuir. Que faire pour éviter ça ? Il n'en savait rien, voilà tout. Le mieux était de se conformer au plan et c'est tout, on improviserait en cas de besoin. Il avait été à bonne école pour ça.

Shapûr évitait un coup de mâchoire qui l'aurait certainement décapité si Ted ne l'avait pas tiré en arrière. Ils sont un petit peu plus sauvage et violent qu'il ne l'aurait cru, mais c'était parfaitement normal d'avoir un tel comportement lorsqu'on était séparé de ses compagnons, qu'on les voyait dans une position dangereuse, alors que soi-même était près du rebord inquiétant d'une longue crevasse. Ces créatures ne sont pas si différentes des autres espaces peuplant les terres, elles avaient un autre mode de vie. Il fallait respecter cet équilibre silencieux. Doucement. Attention de ne pas se faire happer au dernier moment. Ce fût rapide, son coup manqué de la première fois, la créature le prit à nouveau pour cible. L'Humaine repoussait Ted sur le côté. Le coup de patte lui arrache les vêtements, emportant une partie de sa peau, manquant de le faire crier de douleur, mais il se retint. Ça piquait sévère. Le coup de pieds des Chamans en pleine mâchoire du Lekors le déstabilise et la fait chuter en contrebas dans un grand cri déchirant. Lorsqu'ils revinrent au campement, l'Humain en soupirait de plaisir. Cela n'avait pas été facile de combattre les Lekors. Il avait d'ailleurs eu du mal à vouloir les éliminer, mais la survie de cette tribu en dépendait. C'est alors que son regard croisait un homme à la stature imposante qui le soufflait sur place.

C'est qui ? demanda-t-il discrètement.
Le Roi, murmurait son acolyte, tout aussi impressionné.

Il n'en doutait pas. Quelle aura écrasante. Il avait l'impression qu'un regard de sa part l'enverrait vers la Mort. Ce dernier avait disparu après prononcer quelques paroles rituelles. Quel peuple étrange ... et terrifiant. Ça lui donnait un peu envie ... d'oublier.

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[Événement] - Les Chasseurs aux Ailes d’Ébène Chriss10
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Stanislav Dementiæ
Mer 04 Mar 2020, 20:37


« Ils arrivent. » informa le traqueur dans un murmure. Les chasseurs autour de lui acquiescèrent, se tenant prêt à passer à l’attaque. Cersha avait appris à maîtriser ses dons afin de localiser avec précisions les bêtes qu’il recherchait. Plus la cible était imposante et lourde, plus il était aisé pour le Lyrienn de la Terre de les repérer. Autant dire que ses capacités exploitaient tout leur potentiel face aux Lekors : ces créatures-là étaient des mastodontes, véritables monstres enragés qui ne cherchaient pas à se cacher. Ils faisaient trembler le sol à chacun de leur pas, envoyant une multitude de signaux que le Traqueur percevait et analysait. Sylbille laissa son regard trainer quelques secondes supplémentaires sur le Lyrienn, curieuse : elle avait déjà entendu parler de son talent indéniable, qui faisaient de lui un élément reconnu chez les Traqueurs, mais c’était la première fois qu’elle était amenée à faire équipe avec lui. Du moins, la première et seule fois dont elle se souvenait. Cette façon qu’il avait eut de s’accroupir et de laisser courir ses mains sur la terre, les yeux fermés et l’air concentré, lui paraissait pourtant étrangement familière. L’Orisha était cependant certaine de ne jamais l’avoir vu à l’œuvre de la sorte, ce qui lui donnait une impression vague.

La brune soupira puis raffermit sa prise sur le manche de sa hache de guerre. Sa respiration se fit plus lente, plus profonde, signe qu’elle regagnait la concentration qu’elle avait perdue en se laissant distraire par la présence du Lyrienn. Ses yeux parcoururent l’étendue verdoyante du plateau sur lequel ils se trouvaient. Elle ne voyait aucune trace des créatures qu’ils devaient intercepter et pourtant, ce n’était plus qu’une question de minutes, voire de secondes avant qu’ils ne déboulent dans son champ de vision. Le groupuscule dont elle faisait partie devait intercepter des Lokars s’étant enfui du conflit principal. Voyant leur meute se faire massacrer, certains avaient eut la conscience suffisante pour rebrousser chemin et éviter la confrontation directe avec les guerriers. Malheureusement pour eux, cette hypothèse avait été envisagée dès l’élaboration de la stratégie des Corbeaux et des Miors et une escouade avait été envoyée à mi-chemin entre le nouveau campement des chamans et le ravin où les autres mammifères avaient péri, afin d’assurer la protection des nomades. Sylbille sentit son rythme cardiaque s’accélérer légèrement, mélange d’excitation et de crainte. Elle n’avait pas peur, plus depuis de nombreuses années : cette chasse-là ne semblait pas être plus difficile que les précédentes. Pourtant, la chasseuse savait pertinemment qu’une seule seconde d’inattention pouvait se révéler fatale : un coup d’œil de trop et la créature pouvait vous chopper et vous tordre le coup. A condition bien sûr qu’elle ne vous maintienne pas en vie pour jouer avec vous avant de vous dévorer, reproduisant le schéma du chat et de la sourie. Malgré ce danger permanant, la combattante sentait son corps entier se remplir d’adrénaline. Chaque nouvelle chasse la rendait plus accro encore à cette activité. A force de se confronter à ces bêtes dangereuses et meurtrières, elle avait fini par collectionner les cicatrices comme d’autres collectionnent les perles et les robes.

« Combien sont-ils ? » demanda l’un des Chasseurs. « Trois. » répondit le traqueur. Les Corvus, eux, n’étaient que six -dont quatre chasseurs-, leur groupuscule montant jusqu’à dix en comptant les trappeurs de la tribu Mior. Ce serait suffisant pour assurer l’élimination de la menace. « Bon, il est temps les enfants ! » s’exprima l’Alchimiste. Sa voix avait raisonné dans la tête de ses partenaires. Adan avait la désagréable faculté d’imposer ses pensées aux autres, sa voix nasillarde chantonnant dans la caboche des gens autour de lui. « Venez tous chercher votre petit remontant ! » continua-t-il en distribuant des fioles à ses coéquipiers. « Le premier, c’est pour durcir votre peau, la seconde pour vous rendre plus rapide. » expliqua-t-il. « Les effets ne dureront qu’une vingtaine de minutes, tout au plus. » « Et les effets secondaires au moins deux semaines. » ronchonna l’Orisha en pensée. Les potions confectionnées par les Alchimistes étaient un véritable avantage pour les chasseurs qui devaient bien souvent leur survie aux élixirs et autres mixtures confectionnées par les apprentis-chimistes, mais le contre-coup des prodigieuses capacités octroyées par ces tours de passe-passe n’en étaient que plus grand. Ce n’était rien, bien sûr, comparé aux séquelles des Traqueurs mais Sylbille ne pouvait s’empêcher d’appréhender les maux de ventres et autres joyeusetés qui suivraient cette chasse. La Chasseuse lorgna les fioles d’un air suspicieux avant de se décider à les déboucher et de les boire. Son visage se déforma sous une grimace de dégout : le goût était singulièrement infect. Les effets furent presque instantanés : Sylbille sentit son épiderme se tendre, tirant désagréablement. C’était comme avoir l’impression de contracter tous ses muscles alors qu’elle se sentait détendue.

Il ne fallut pas attendre longtemps avant que les Chasseurs et les trappeurs puissent à leur tour percevoir les Lokars. Les gardiens sortirent de leur cachette et brisèrent la course des monstres. La brune eut la drôle d’impression de voir des gorilles énormes, mais plus imposants et menaçants encore que d’habitude. Avant que les bêtes ne puissent faire demi-tour, le Lyrienn créa un rempart de roches et de terre en forme de demi-cercle, leur barrant toute retraire. Le seul moyen d’avancer était de foncer sur leurs opposants et de les battre. Il y eut quelques secondes de flottement, où les Lokars pris au piège semblèrent réfléchir à quelle attitude adopter. L’une des chasseresses de Mior en profita pour décocher une flèche enflammée qui atteignit l’une des bêtes en pleine poitrine. En gage de riposte, les deux autres spécimens foncèrent sur leurs assaillants.

Sylbille s’élança en même temps que les autres, hurlant comme si ça vie en dépendait.

L’Orisha essuya le filet de sang qui perlait le long de son menton et grogna à cause de la douleur. Elle devrait encore passer entre les mains d’un soigneur. Malgré leur surnombre, le Lokar qu’elle avait affronté avec deux autres chamans et un Chasseur des Corvus l’avait bien esquinté. Elle n’était pas la seule à être amochée : les Alchimistes auraient du travail pour les raffistoler. Essayant d’ignorer son mal, la chasseuse s’accroupit à côté de la dépouille. Elle n’aimait pas tuer les animaux mais s’y efforçait dans les cas qui le nécessitaient. Lorsqu’il y avait un conflit entre la nature et les Hommes, ces derniers se devaient généralement de l’emporter. « Il y a beaucoup de ces bêtes-là, dans la région ? » demanda-t-elle en se retournant vers le chaman aux côtés de qui elle s’était battue. Le Mior, encore essoufflé à force d’avoir usé de sa magie, s’était assis à côté d’elle. « Mmh… Pas vraiment. Mais lorsqu’ils sont en période de reproduction, ils deviennent un peu plus aventureux et ils s’approchent de nous… Nos plus jeunes sont souvent leur cible, malheureusement. Je pense qu’ils nous trouvent bon goût, les enfants tout particulièrement. » Sylbille acquiesça silencieusement. Elle imagina une seconde perdre son fils face aux griffes de telles créatures. Aussitôt, son cœur se serra. Non, il n’y avait aucun remord à avoir. Sans rien ajouter, la jeune femme se pencha près de l’énorme gorille et coupa une touffe de poils. Utilisant quelques brins, elle les noua autour des autres crins afin de les maintenir en un unique bouquet. « Tu veux te faire un souvenir ? Ton nez cassé te suffit pas ? » ironisa le chaman en observant faire la Chasseuse. Celle-ci esquissa un rictus. « Sa tête est trop grosse pour m’en faire un trophée. » répliqua-t-elle. C’était une blague : Sylbille ne s’était jamais adonnée à cette pratique qui valait aux siens le joli sobriquet de Bouchers. Pourtant, ils étaient nombreux à le faire, d’habitude. Ici néanmoins, la pratique était interdite : les Chasseurs ne pouvaient aucunement ramener avec eux les dépouilles ou des parties des corps des animaux chassés sur l’île. Ils ne devaient ramener aucun souvenir de leur visite sur le territoire de ce peuple mystique. La brune sortit un cahier de sa besace de ceinture et coinça les poils entre deux pages. S’emparant d’un fusain, elle inscrivit quelques notes pour décrire les spécificités de l’animal, dessinant même maladroitement un croquis de la bête. Les Spécialistes feraient un bien meilleur travail qu’elle, et les Chamans bien meilleur encore, mais la Chasseuse aimait consigner tout ce qu’elle jugeait bon de se souvenir dans son propre carnet. Sa mémoire se montrant défaillante, c’étaient ces précieuses pages qui devraient jouer ce rôle.



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Mer 04 Mar 2020, 20:53


« Sybella... » L'homme essaya d'attraper la sorcière par le bras mais celle-ci l'esquiva d'un pas de côté. L'opération aurait été d'un meilleur effet si elle n'avait pas eut une perte d'équilibre et attrapé d'elle même la main à laquelle elle avait voulu échapper. Pour faire bonne mesure, elle s'assura de broyer les doigts qui l'avaient retenus avant de s'écarter. « Je pense que ma lettre était suffisamment claire, pourtant. » laissa-t-elle entendre d'une voix sifflante en tournant les talons et reprenant sa marche. « Je ne suis pas intéressée. Je ne fais plus partie de la Confrérie. Fiche moi la paix. » récita-t-elle de mémoire. Le traqueur, en quelques enjambées, parvint à dépasser la fuyarde et se posta devant elle, lui bloquant le passage. Cette obstination déplu à la mage des ténèbres qui fronça les sourcils. « Tu es une Corbeau. Et tu le resteras toujours. Même si tu n'es plus avec nous comme tu l'étais autrefois, tu ne peux pas nier ton appartenance à la Confrérie. Tu ne peux pas désapprendre ce que l'on t'a enseigné au Hédas. » Les bras croisée sur sa poitrine, Sybella toisa son interlocuteur avec une mine ennuyée. Comprenant qu'il n'avait plus rien à ajouter, son regard se fit plus agacé encore. « C'est tout ce que tu avais à me dire ? Si c'était pour si peu, tu n'avais pas besoin de te fatiguer en voyageant jusqu'ici. Tu as simplement gagné un aller-retour inutile. » Pensant que la conversation était close, Sybella voulut contourner le Corvus mais celui-ci dressa son bras à hauteur de son visage, l'empêchant d'avancer. Son regard était devenu intense, ce qui fit reculer légèrement la Sulfr. « Viens avec nous. » « Non. » « Il y a beaucoup de demandes. Nous sommes débordés. crois-tu sérieusement que je serrais venu te retrouver ici si j'avais eut d'autres choix ? On ne sait plus où donner de la tête. » Un rictus moqueur s'afficha sur le visage de la brune. « J'ai deux hypothèses. La première, la plus évidente : tu dois avoir beaucoup plus de temps que tu ne le prétends pour venir me chercher jusqu'ici malgré toutes les demandes de missions que tu as soit-disant reçues. Du temps perdu, que tu n'aurais pas gaspillé si la situation était aussi urgente que tu le dis. » La sorcière s'approcha sensuellement de son vieil acolyte. « Peut-être te manquais-je seulement, après tout ce temps... Peut-être avais-tu simplement envie de me revoir. » La tête légèrement penchée, Sybella se mit sur la pointe des orteils, ses lèvres s'approchant dangereusement de celles du Traqueur. « Mais moi, je suis passée à autre chose depuis longtemps. » murmura-t-elle avant de s'éloigner à nouveau. « La deuxième hypothèse est que tu es effectivement débordé. Et que tu as sérieusement pensé que je t'accompagnerai. Mais si c'est le cas, tu as dû te prendre un sacré coup sur la tête. » Sybella fit descendre la barrière érigée par l'homme. « Dans tous les cas, tu as perdu ton temps. » Sybella fut satisfaite en se rendant compte qu'il ne la suivait plus. Pendant quelques secondes, elle pensa avoir eut le dernier mot. « Si tu fais ça pour moi... Je te montrerai où il est. » Cette remarque eut le mérite de faire stopper immédiatement la sorcière qui se retourna avec raideur, le regard rageur. « C'est toi qui l'avait depuis tout ce temps... » Le sourire moqueur était désormais sur le visage du Corbeau.

Sybella posa sa main sur le bras du Chasseur. « Pas encore. » siffla-t-elle entre ses dents pour retenir l'impatient. « Quoi ? Mais les premiers ont déjà dépassé le piège ! Les plus rapides vont bientôt atteindre le village ! » « Si tu sors maintenant pour les affronter, la moitié de la horde viendra à notre encontre. Le reste s'éparpillera sans que l'on puisse les arrêter. Mieux vaut patienter et laisser le gros de la meute se faire piéger : moins de risque de se faire blesser et, sans alchimiste, c'est une stratégie plutôt sage. Tu n'auras qu'à poursuivre les chanceux qui y auront échappés. Quand je te donnerais mon aval. » Le Chasseur sembla luter pour ne pas ignorer les paroles de cette inconnue. Finalement, il se rassit en laissant un grognement dédaigneux témoigner de ce qu'il pensait de cette nouvelle équipière. Lorsque la vague de Goled passa au dessus du piège qu'avaient installés les Corbeaux, la Spécialiste leva ses deux mains en l'air. Elle essaya de les rapprocher l'une de l'autre mais une force invisible semblait l'en empêcher. Le regard perçant de la sorcière se posa sur son piège. La magie fit son effet et le métal plia sous sa volonté, se refermant sur la dizaine de créatures sauvages. L'usage de son don élémentaire l'avait éreinté, elle était essoufflée, recouverte de sueur comme si elle avait couru un marathon. Les yeux toujours fixés sur son travail, elle passa le dos de sa main pour essuyer une goutte perlant sur son front. Le Chasseur s'élança sans attendre l'autorisation de la brune. Cette dernière fit courir son regard sur la vallée, à la recherche de Josse. Elle finit par l'apercevoir, sortant des ruelles du village. Finalement, les habitants n'avaient pas eut tant de souci à se faire que ça.

Le Chasseur enfonça sa lame dans le dernier parasite qui essaya de se débattre, en vain. Une fois que les Goleds furent tous exécutés, Sybella relâcha son emprise sur le métal et la cage s'effondra, ce qui fit légèrement trembler le sol. « Beau travail, partenaire. » lui glissa le Traqueur. « Je sais. » répondit la brune sans lui adresser un regard. Le joueur appuya son bras sur l'épaule de la femme qui se raidit. « Mais tu en as laissé filer quelques uns. » souligna-t-il en pointant le village où il avait attendu en embuscade. La sorcière leva les yeux au ciel avant de se dérober à lui. « Mon travail à moi n'était pas de tous les exterminer. Juste d'en retenir le maximum. Tu admettras qu'à part quelques rapides et un traînard, j'ai plutôt bien rempli ma part du contrat. » « Mmh... Est-ce de fausses excuses que j'entends là ? Des prétextes pour justifier ton échec ? Tu as bien changé. » Sybella ferma les yeux un instant pour faire le vide dans sa tête et rester imperturbable. Au lieu de crier sur le Traqueur, elle dégaina une lame et s'approcha des cadavres. Sans cérémonie, elle commença à récupérer les parties dont elle avait besoin. « Combien de missions ai-je accepté de faire ? » demanda-t-elle, connaissant parfaitement la réponse. « Six, en comptant celle-ci. » « J'avais dit une. » rappela-t-elle avec une rage contenue. « Oui mais... le devoir nous appelle, nous autres Corbeaux... Je n'ai pas le temps de faire un détour pour t'amener jusqu'à ton précieux boui-boui. Et puisque tu es avec moi... Autant profiter de tes habilités, n'est ce pas ? » Sybella ne répondit pas, farfouillant dans les organes du parasite. « En tout cas... Tu sembles prendre plus de plaisir que tu ne veux bien l'admettre. » La spécialiste soupira. « Peut-être bien que je trouve ça amusant, oui. Mais ça ne veut pas dire que je reviens. L'Autre est toujours active. Trop à mon goût. » « Tant que tu es en mission avec nous, elle ne peut pas te faire de mal. » « Tu es sûr ? Lors de la Coupe des Anges, elle n'a pourtant pas hésité à me buter. » rappela-t-elle. L'ironie et l'amertume avaient déformé sa voix. « Cette cinglée était prête à crever avec moi. Tu te rends compte ? Faut vraiment pas être nette pour faire un truc pareil. » Josse haussa les épaules. « Sans doute... Il devait y avoir une part d'émotions dans tout ça... » Il marqua une pause avant de reprendre. « J'ai entendu dire qu'elle avait un gosse. J'imagine qu'elle a dû se faire remonter les bretelles par pas mal de monde en faisant ça devant tout une foule. On a pas dû trop apprécier l'idée qu'elle abandonne son môme. » Sybella resta muette. « Roh allez, fais pas ta tête de mule. Accepte de revenir avec moi. » La sorcière secoua la tête, comme si elle perdait patience. « Donne moi ce que je veux et peut-être qu'on pourra en rediscuter ensuite. »
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Mer 04 Mar 2020, 21:37


« Eawi, regarde ! » s'exclama la fillette en pointant du doigt les silhouettes qui franchissant l'entrée du campement. La chamane tourna la tête dans la direction indiquée et observa avec curiosité les hommes et les femmes qui les rejoignaient. Ils avaient la mine joyeuse, malgré les blessures apparentes que même elle discernait sans difficulté : l'une des étrangères avait le nez cassé, son visage prenant une teinte violacée et déformé par la patate qui semblait y pousser disgracieusement. L'une comme l'autre des filles se levèrent, abandonnant leur jeu de mémoire, pour s'approcher du groupuscule de guerriers. Les autres membres de la tribu commençaient déjà à s'agglomérer autour d'eux, avide d'écouter le récit de leur bataille avec les monstres. Des questions fusaient ici et là. « Avant de vous répondre, certains ont besoins de soin. J'ai cru comprendre qu'il y avait parmi vous quelques guérisseurs pouvant nous éviter de subir les remèdes infectes de nos Alchimistes. » plaisanta l'un des hommes, déclenchant quelques rires chez ceux qui se faisaient appeler les Corbeaux. Un nom qui leur seyait à merveille selon la fille du suprême de l'au-delà : tout comme l'Æther qui avait cet oiseau pour emblème, les chasseurs semaient la mort sur leur passage.  « Oui... On est là. » déclara la chamane en agitant la main pour que les blessés la repèrent. S'ils étaient amochés, aucun ne semblait être incapable de marcher ou en danger de mort. La brune se contenta donc de leur faire signe de la suivre jusqu'à la tente où les soigneurs de sa tribu s'étaient installés. Elle était plus petite que celles des Miors et était reconnaissable par leur tentures blanches et les peaux de bisons.

A l'intérieur, plusieurs chamans s'activaient déjà, préparant les rituels nécessaires à la future guérison qu’ils allaient procurer. Au centre de la tente brûlait un feu odorant et laissant s'échapper une épaisse fumée blanche. La Delawam'Wa guida les étrangers pour leur indiquer la place à laquelle ils devaient prendre place. En voyant les blessés entrer, les soigneurs aguerris entamèrent des chants pour invoquer la miséricorde des Ætheri.  « Zi’Phrajï’Ial implore Hidenori, la sage, afin de vous bénir et de vous permettre de retrouver la santé rapidement. » expliqua avec quelques hésitations Eawi à voix basse : même si elle maîtrisait les bases du langage commun, cette langue ne lui était toujours pas naturelle et instinctive. Les paroles de la prière étaient en dialecte chamanique, empêchant ceux qui en bénéficieraient de comprendre ce qu'il se disait juste devant eux. Lyz'Mornea'Er serait leur interprète pendant le rituel. Zi’Phrajï’Ial s'approcha, psalmodiant toujours des paroles, autant chantées que hurlées. Elle tenait dans ses mains un bol en bois où elle avait préparé une solution à base d’herbes. Elle en aspergea soigneusement chaque membre installé en tailleur devant elle.  « Ceci, c'est l'Ayahuasca. C'est censé vous protéger en... En vous débarrassant de vos démons. » La jeune traductrice avait manqué de justesse de parler des Esprits mais s'était retenue à temps. Même si les étrangers oublieraient tout en quittant l'île, il aurait été sot de prendre des risques inutiles. L'Ayahuasca était là pour s'assurer que l'esprit des êtres ayant péri sous les coups des guerriers ne viennent pas les hanter par-delà le monde spirituel, les pourchassant et cherchant vengeance auprès de Souw. Ce pan de la tradition était autant pour sauver le combattant que l’esprit du défunt. Beaucoup de chamans trouvaient cette tradition inutile, mais les Delawam continuaient à la pratiquer des lors qu'ils en avaient l'opportunité. Mo'Karohth'Uk arriva ensuite. La vieille femme s'accroupit face au premier étranger puis, utilisant ses dons de soin, elle s'occupa de chacune des blessures de l'homme avant de passer au suivant et de répéter le processus jusqu'à ce que tout le groupe soit soigné. Enfin, Wom'Libuya'Yo s'approcha et fit boire la boisson qu'elle avait préparé puis transvasé dans une outre. Le rituel s'accompagna lui aussi de prières supplémentaires à l'adresse de Ghanem.  « Vous risquez de vous sentir fatigués, après ça. » expliqua l'adolescente. « Si c'est le cas, ne luttez pas. C'est le signe que les Ætheri vous parleront en rêve pour vous guider pour vos prochaines chasses. »

Plus tard, alors que le second groupe de Corvus eu regagné le campement des nomades, Eawi s'installa à côté des enfants de la tribu Mior pour le repas. Beaucoup d'entre eux se plaignaient de ne pas pouvoir bénéficier des histoires des guerriers et la demoiselle se sentir vite désœuvrée face à leur insistance. Fort heureusement pour elle, l'un des étrangers vint s'asseoir à ses côtés.  « Eh bien, comment ça va, par ici ? » demanda-t-il en langage commun. À peine eut-il pris place au sol qu'une armée de mômes se ruèrent autour de lui, le bombardent de questions impatientes. « Il ne vous comprend pas. » rappela l’apprenti guérisseuse d’une vois douce mais ferme pour recouvrir le vacarme des plus jeunes. Plusieurs soupirs et grognements plaintifs suivirent ce rappel. Se tournant vers l’étranger, la brune esquissa un sourire. « Ils ont tous très envie de vous écouter mais… Ils ne parlent pas bien la langue. » expliqua-t-elle avec un fort accent. « Vous n’avez qu’à traduire leurs questions et mes réponses, dans ce cas. Comme vous l’avez fait tout à l’heure. » proposa le Chasseur avec un sourire pour la jeune fille. Celle-ci n’hésita pas longtemps avant d’accepter : elle aussi, comme tous les autres, avait envie d’écouter le récit de ces guerriers. A vrai dire, ils éveillaient vivement sa curiosité. Et puis, la fille du roi aimait particulièrement raconter ses histoires. Ce n’était là qu’une occasion de travailler ce talent.
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Sam 14 Mar 2020, 21:41



Les Chasseurs aux Ailes d’Ébène

Mes yeux étaient fixés sur les tipis depuis le petit matin. J’attendais qu’il se passe quelque chose, concentré. Accroupi derrière un buisson, j’essayais d’oublier à quel point mes articulations me faisaient mal. Je voulais être un grand chasseur mais, pour le moment, je n’étais rien du tout. Je devais apprendre et l’impatience qui me caractérisait, une impatience presque sauvage, ne m’aidait pas forcément. Je me dispersais, voulais tout voir, tout entendre, tout faire. Je commençais tout mais ne terminais rien, comme si mon esprit était incapable de se concentrer sur quelque chose. C’était le cas en temps normal mais, actuellement, malgré mes douleurs aux jambes et au dos, je restais immobile dans l’attente d’une activité, quelle qu’elle soit. Mes yeux verts étaient fixes, tellement que, parfois, un léger picotement m’obligeait à fermer les paupières. D’après ceux de ma tribu, j’étais le portrait craché de mon père. Je perçus enfin du mouvement. Je m’étais levé tôt pour ne pas les rater. Le Draugr Mior avait décidé qu’il serait plus sage que les personnes vulnérables partent devant. J’en faisais malheureusement partie. Seulement, je voulais voir les étrangers. J’étais curieux. Une fois, on me les avait décrits comme des monstres ridicules. Une autre fois comme des fous à la foi détournée, des fous qui priaient de faux Dieux. Mon corps se pencha un peu vers l’avant. J’étais un piètre espion. Je n’entendais pas ce que les chasseurs disaient. Pourtant, une chose était certaine : ces étrangers nous ressemblaient. Ils étaient plus habillés, peut-être. Mes parents ne m’en parlaient presque jamais. Pourtant, ils voyageaient avec eux. Je n’étais pas assez expérimenté pour avoir le droit à des confidences. Lorsque je posais trop de questions ou que je me montrais impatient, l’on me demandait où est-ce que j’en étais dans mon apprentissage du tannage. À cette pensée, je soupirai. J’avais hâte d’aller chasser, tellement que j’en rêvais la nuit. Je voulais honorer la nature pour ce qu’elle m’apporterait et espérais que les Ætheri me soutiendraient lors de mes traques. Je deviendrais fort et je pourrais tuer un ours !

Le regard fixé sur les silhouettes qui discutaient, mon inexpérience s’illustra avec force lorsque je sursautai et tombai tête la première dans le buisson, m’éraflant un peu partout au passage. Un grand rire retentit, le rire d’une fille. Mon expression se durcit. Je fronçai les sourcils en me redressant, essayant d’oublier le cri aigu que j’avais poussé lorsqu’elle avait elle-même crié pour me faire peur. Ça avait bien fonctionné et ça me mettait mal à l’aise. « Qu’est-ce que tu veux ? » « Qu’est-ce que tu fais ? » Je détestais les filles de mon âge, surtout celle-là. Elle était toujours sur mon dos à reprendre ce que je faisais comme si elle s’y connaissait mieux que moi. Je n’avais pas envie d’être son ami. Elle ne répondait même pas à mes questions. « Rien. » « À d’autres Tekoa. » « Je voulais voir les étrangers avant qu’on parte, c’est tout. » « Et c’est pour ça que t’attends dans ce buisson depuis quatre heures, à te tortiller comme un ver de terre ? » Depuis quand était-elle là ? Je détournai les yeux avant de me reprendre un peu. « Et toi ? T’es là depuis quatre heures à m’observer ? » Elle sourit en montant un peu le visage, d’un air presque impérieux qui ne laissait place à aucun commentaire. Je grimaçai. Je n’aimais pas quand elle faisait ça. J’avais l’impression qu’elle cachait des secrets qu’elle ne voulait pas m’avouer ou qu’elle faisait semblant d’en avoir. Quoi qu’il en soit, ça ne me plaisait pas. « C’est bon, je viens. »

Nous nous mîmes à marcher. Au bout de quelques secondes de silence, elle prit la parole. « Moi aussi je suis curieuse par rapport à ces étrangers. » « D’après les légendes, aucun ne peut fouler l’île sans se faire dévorer par les monstres qu’elle renferme. » J’étais sans doute naïf. Je me passionnais pour les histoires que certains vieux Chamans racontaient. Le regard qu’elle lança me fit rougir. « Je crois qu’on n’a pas besoin d’eux. Les Mior peuvent se débrouiller seuls pour chasser les Lekors ! » dit-elle. Je ne savais pas quoi penser mais je n’étais pas vraiment d’accord avec elle. Je n’avais pourtant aucun argument à avancer. J’avais envie de voir ce qu’il y avait en dehors d’Awaku No Hi. Ma mère avait déjà essayé de refroidir mes ardeurs en me faisant remarquer que l’île était grande et qu’il valait mieux connaître sa propre maison avant d’essayer d’aller voir celle d’autrui. Elle avait sans doute raison mais elle sortait, elle.

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