Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Sam 28 Déc 2019, 00:48
Voici un joli spécimen que vous pouvez trouver à Ciel-Ouvert et qui n'a rien à voir avec ce rp 8D Je vais aussi prendre un pouvoir pour qu'Erza puisse se transformer en ça... /sbaf
« Est-ce que je suis un homme ? » demanda Kahel. Son père sourit vaguement. Ils étaient tous les deux face à face, assis dans des fauteuils à l’aspect élégant et majestueux. Ils étaient des plus confortables, épousant merveilleusement bien les formes du corps pour une assise optimale. Cela faisait quelques minutes qu’ils s’étaient mis à jouer. Il avait fait en sorte d’envoyer des émissaires faire don de son nouveau jeu à des individus pris au hasard – ou pas – dans le Monde. « Kahel. » commença-t-il. « Je te serais reconnaissant de ne pas chercher à faire le malin en posant ce genre de questions. » « Mais… » La phrase de l’Orisha s’était perdue dans sa gorge lorsque son père avait posé un regard bref mais très clair sur lui. C’était une question non dénuée d’intérêt stratégique puisqu’elle pouvait permettre d’éliminer facilement la moitié du plateau. Cependant, ce n’était pas le but. « J’ai façonné ce jeu pour t’aider à apprendre les grands noms de ce Monde. Ce n’est pas pour que tu poses des questions d’ordre physique. C’est stupide. » « Oui père. » répondit-il. Il pouvait difficilement lutter contre la stature de celui qui l’observait maintenant avec des yeux exigeants. Finalement, après quelques secondes, il esquissa un petit sourire espiègle. « Ne t’angoisse pas pour si peu. Tu as tout le temps d’évoluer et de faire tes preuves. Je veux juste que tu joues correctement en essayant de te rappeler d’événements importants ou de catégories plus pertinentes. Tout le monde est capable de demander s’il s’agit d’un homme ou d’une femme, s’il est blond ou brun. Ce n’est pas le point. » « Oui père. »
Les bras de la Dame Rouge vinrent entourer le cou de son fils. Elle regarda un instant le plateau et ses doigts vinrent faire tomber deux portraits. « Mais… » « Ton père n’aurait jamais choisi ces gens, crois-moi. » Elle pencha la tête sur le côté en envoyant un petit sourire coquin à son mari. Elle en savait légèrement plus sur lui. Cependant, son prénom lui échappait toujours. Sa propre sœur avait été incapable de le lui mentionner. Il semblait qu’il ait souhaité que tout le monde l’oubli. Elle avait essayé plusieurs méthodes. Elle avait même prétexté qu’elle ne saurait quoi crier au lit. Ça ne l’avait pas dérangé, même lorsqu’elle avait articulé le nom d’un autre. Il n’était pas jaloux, encore moins lorsqu’il savait qu’elle agissait simplement dans le dessein de le faire réagir. « Tu ne manges pas ? » questionna-t-elle, en désignant les chocolats qui se trouvaient à côté du plateau de jeu. « Si. » Kahel prit un chocolat noir qu’il croqua. De la liqueur coula dans sa gorge, ce qui le fit grimacer sous la surprise. Il n’était pas habitué à l’alcool. Sa mère tenait à le préserver. Il n’était pas si âgé, malgré son apparence adulte. « Est-ce que… je suis un monarque ? » demanda-t-il après avoir vidé sa bouche. Aria avait chipé un chocolat noir aux noisettes qu’elle dégusta avec un petit gémissement de plaisir. Il savait très bien ce dont elle avait envie. Kahel n’avait pas l’air de s’en rendre compte. Il était cruellement naïf. La Collectionneuse fit le tour de la table, laissant filer ses doigts sur celle-ci avant de voler la carte de son mari. « Hum. Intéressant. » murmura-t-elle en se penchant sur lui. Elle déposa un baiser dans son cou et lui susurra quelques mots à l’oreille. « Oui c’est un monarque. » Absolument pas mais avec la proposition qu’elle venait de lui faire, il avait plutôt en tête d’abréger la partie. Il aurait pu chasser sa libido mais… eh bien, la Luxure et lui avaient une histoire en commun. Elle était une très vieille amie et il avait à cœur de ne jamais lui faire faux bond.
Kahel prit un nouveau chocolat, espérant qu’il n’y aurait pas d’alcool dans celui-ci. Il était blanc et des traits argentés le parcouraient. L’Orisha regarda le plateau et commença à faire tomber toutes les personnes qu’il ne pensait pas être des Rois. Le problème c’est qu’il avait réellement du mal à se souvenir de tout ce qu’on essayait de lui apprendre. Certaines races lui paraissaient même plutôt étranges. Il y avait ici des individus dont il ignorait tout. Était-ce des Souverains ou non ? Il n’arrivait même plus à se rappeler des deux que sa mère avait éliminé d’office. La plupart des protagonistes étaient jeunes. Il y avait quelques personnes âgées mais pas tellement. « Est-ce que je règne sur une race bénéfique ? » « Oui. » fit-il, en attrapant à son tour un chocolat, au lait, qui croqua sous ses dents. « Est-ce que je porte mon prénom ? » « Oui. » « Est-ce que je suis Kahel Heylik ? » « Oui, tout à fait. » Aria émit un petit soupir. « Ton père se joue de toi. Kahel n’est pas réellement un Souverain. C’est un remplaçant. » Son mari la regarda. Elle pouvait aisément deviner ce qu’il lui disait silencieusement. « Nous verrons cela plus tard. Ton père et moi avons à faire, des affaires très urgentes. » Elle sourit et prit la main de cet homme au prénom inconnu. « Tu devrais travailler sur ton itinéraire. » « Oui mère. » répondit le jeune homme avec un grand sourire. Elle n’aimait pas l’idée de le savoir à l’extérieur de ses terres, seul.
Kahel prit un autre chocolat, blanc aux rayures dorées cette fois et contempla les visages qui apparaissaient encore sur le plateau. Il aurait aimé pouvoir retenir chacun d’eux et les associer au nom de la personnalité correspondante mais il avait du mal avec toute cette théorie. S’il les rencontrait en chair et en os, sans doute aurait-il plus de facilité. Après quelques minutes, il finit par se lever, prenant un dernier chocolat, emballé dans un papier.
« Laëth Belegad, hein ? » demanda la Dame Rouge une fois qu’elle fut seule avec son époux. Il passa ses doigts dans les cheveux de sa femme avec un petit sourire en coin. Il ne répondit pas à la question. « Tu ne devrais pas aller en Enfer prochainement. » « Pourquoi ça ? » « Parce que j’ai envie que tu restes avec moi. On pourrait… inviter quelques personnes, tester ce nouveau jouet… » « Si tu crois que je n’ai que ça à faire de rester nue dans tes bras… » « Bien alors… procédons autrement. Nous allons faire une partie de mon nouveau jeu. Si tu gagnes, tu pourras aller où tu veux. Si je gagne, tu resteras avec moi quelques jours. » « Bien. » Il ne perdait jamais.
1118 mots
Explications
??? a inventé un nouveau jeu qu'il a fait distribuer un peu partout. Votre mission est simplement d'y jouer dans l'ambiance que vous voulez ^^ C'est un Qui est-ce ? en fait ^^ Il peut être magique ou non. S'il n'est pas magique, le plateau est fixe et contient énooooormément de monde. S'il est magique, le plateau contient une trentaine d'individus et ces derniers changent d'une partie à l'autre. Ça ne se joue pas comme je l'ai fait dans mon post. Chacun a un plateau et les questions se posent à tour de rôle. Celui qui trouve en premier gagne. Bon, vous pouvez toujours aller chercher les règles du Qui est-ce ? si jamais xD Là je l'ai fait différemment parce que ??? essaye d'apprendre des choses à Kahel - ou essayait avant qu'Aria ne vienne mettre son grain de sel xD
Quand le Qui est-ce ? se fait avec des individus ayant de la magie, à la fin, la personne qui gagne se voit révéler un petit secret sur le personnage qu'elle a deviné. Je vous laisse voir ça avec le joueur concerné. C'est souvent des petites choses comme un plat qu'il aime, sa couleur préférée, une anecdote etc. Rien qui puisse porter préjudice sans l'autorisation du joueur dans tous les cas ^^ Donc pas "Caleb Suellan, Roi des Rehlas, tu sais, cette race secrète !" par exemple xD
Le Qui est-ce ? qu'on va appeler Hagydz dans le rp, ne prend en compte que les individus qui ont au minimum une popularité nationale. J'ai fait une petite liste pour vous aider. Bon par contre je me suis rendue compte à la moitié des fiches de présentation que le Ctrl F ne marchait pas sur certains modèles dont il se peut que des compagnons aient été passés sous silence. La liste n'est pas définitive, elle peut évoluer etc, et comprend aussi les PNJ Rois et niveau V, les Rois et Reines du passé et les personnages célèbres donc je compte sur vous pour aller voir tout ça ^^ N'hésitez pas non plus à aller demander aux joueurs pourquoi leur personnage est connu si vous avez un doute/ne savez pas.
Liste non exhaustive des PJ : Aaliah Z'Odra, Adam Pendragon, Amanda Worthington, Aliénor Vaughan, Mitsuko Edelwyn Taiji Stark, Yasmine Taiji, Amir Taiji, Jun Taiji, Aria Mitsuko Taiji, Alaster Dah Numen, Aylivae Song, Babelda Tilluiel, Jane Lulitlei, Mertle Boffin, Belle Von Ez'Naremiel, Brethil Lemingway, Caleb Suellan, Callidora Raven, Cassiopée Atlan, Chelae Arcesi, Circë Fëanturi Vairë, Devaraj Saälm Taiji, Lilith Taiji Datreny, Edwina Nilsson, Lhyaerae Déliana, Eerah Von Dreth, Erza Taiji Stark, Pandore Taiji Von Dreth, Ethan Samuell, Ezechyel Valärunkar, Aramis Borghild, Ignis, Isiode Yüerell, Jämiel Arcesi, Jeanne Euskara, Faust Taiji, Jil, Kaahl Paiberym, Elias Salvatore, Kyra Lemingway, Adaeze Egwu, Maximilien Eraël, Yovan Telvrel, Léto Sùlfr, Lexa Blaise, Lily-Lune Araé, Mancinia Leenhardt, Neah Katzuta, Erina Aldini, Maya Taiji, Megaera Deslyce, Olympéa Salvatore, Jézabel Deslyce, Pearl Von Ghalem, Miles Köerta, Nostradamus Dementiae, Sylbille Dementiae, Läeth Belegad, Raeden Liddell, Izis, Angus O'Neil, Léamie Liddell, Rosée du Matin, Séléna Taiji, Siruu Belhades, Toble Alberone, Alwin Seneca, Auguste Khan, Vanille Caël Deslyce, Nausicaa Caël Deslyce, Viviane Salvatore, Marius Salvatore.
J'ai utilisé la boîte de chocolat aussi. Je crois que c'est le jour XIV. De concernés y a Wildric (Désir), Isley (Amusement), Aria (Optimisme), Laëth (Apaisement), Chelae (Bonheur) et Cassidie (Amour). Si vous avez envie de rebondir, n'hésitez pas 8D
C'est un événement pour tout le monde. La fin : le 29/02/2020.
Gains
Pour 900 mots : Hagydz : Il s'agit d'un jeu consistant à essayer de deviner la célébrité retenue par l'adversaire. Le premier qui y arrive gagne. Un petit secret sur la personnalité en question lui est aussitôt révélé par le jeu.
« Est-ce une hérétique ? » Non, Zawa'Kar. « Forte ? »Oui. « C'est Léto ! » Non. « C'est Erza ! » Non. « Je ne comprend pas. » Petit silence. « C'est fascinant. » « Ta gueule, Raoni. » La nuit commençait à poser son enveloppe macabre sur les abords de Zaowa. La lune provoquait des reflets sanglants sur les vagues étranges du Lac Rouge. C'était un spectacle éblouissant mais le petit groupe avait bien trop fumé et bu pour y prêter attention. Une voix de pimbêche éclata jusque dans le couloir. « Bon, on change de personnage. Et tu passes ton tour, Zawa'Kar ! » La jeune femme arrivait à bout de patience, ce qui fit ricaner Raoni. « Quelle grave erreur... Espèce de folle. » En effet, le poing du géant guerrier venait d'assommer sans prévention la cheffe de Raya. « Bon, c'était Aria, la Dame Rouge, et apparemment une de mes ancêtres. Son mari est un... hum. Bref. Un joueur, je crois. » Devaraj repensa à sa récente expérience de vol et à la façon dont elle s'était terminé. Les mots lui moururent dans la gorge.
Imperturbable, le Roi qui était installé au milieu du cercle de Draugrs, s'empara d'une nouvelle carte et attendit les réactions des autres joueurs. « La mort ? » « Ou la Vie ? » coupa Raoni en défiant du regard sa rivale, Alséa. « Vous avez des façons vraiment étranges d'appréhender les personnes. La Mort. » Le Draugr perdit son sourire goguenard. « Elles sont pourries tes cartes... » Puis il se mit visiblement à bouder. « Jun ! » Non. «Ezechyel ! » « C'est la même personne. » « Lord. » Nyam venait d'apparaître parmi eux, blanche comme le spectre qu'elle était. « Bravo ! Enfin quelqu'un d'intelligent ! » La jeune femme ne sembla pas le moins du monde atteinte par sa propre victoire, se contenta de les juger du regard avant de disparaître. En effet, c'était le premier personnage qu'ils arrivaient à trouver depuis le début du jeu... Eh bien, il y a plusieurs heures de cela. Il fallait avouer que ce qu'il avait dans le sang ralentissait de manière phénoménale les capacités cérébrales et que la plupart des chefs de tribu se torchaient le cul avec la géopolitique. « Bon, j'en ai un facile. » murmura Devaraj avec un sourire soudainement malsain. « On le connait ? » « Malheureusement...» Ils fixèrent la grimace étrange qu'avait prit leur Roi avant de tous répondre en même temps. « Lilith. » Dewalam ricana. « Devaraj ton sourire est vachement reconnaissable et en plus tu sais pas mentir. » Comme un enfant vexé, il jeta sa carte dans le feu. « Bon vous êtes même pas drôle. T'as qu'à tirer les cartes, monsieur le Sage. » « D'accord, monsieur le Fou. »
« T'as lu les règles au moins ? On est censé tous avoir un plateau et des cartes. » finit par trancher Delawam après un moment de réflexion. « Ah ! Je le savais que les autres machins servaient à quelque chose ! C'est lui qui veut tout ga-» « Tu veux mourir ? » « Hum. » « Bah moi, j'aimais mieux quand Devaraj posait les questions. Les règles ont s'en tape, en plus il vient même pas de chez nous ce jeu. » « Tricheur ! » « Bon ça suffit ! » hurla Zawa'Kar. Sa grosse main arracha le petit carnet des règles des doigts du médecin, pour les balancer, elles aussi, dans le feu. « Voilà, c'est finit. Moi, je suis ici pour me détendre et rigoler. Si j'ai envie de hurler, je vais dans ma forteresse torturer les derniers prisonniers de Souw, ok. Et pis je veux le pion où ya Erza. » Kazak s'empara immédiatement de la pièce convoitée. « Oh... Parie-la pour l'avoir, mon cher... Qu'est-ce-qu'on a quand on gagne, d'ailleurs ? C'est quoi cette partie d'amateurs. Quand on est pro, on parie. Et beaucoup. Bandes de chacals ! » Ses yeux carnassiers brillaient dans la demi-pénombre. « Il fallait peut-être le lire avant de brûler les règles. » déclara Delawam, amer. La situation tournait en rond et s'envenimait. De façon générale, rares étaient leurs soirées qui se terminaient bien, inexistantes même. Cela faisait parti du piquant, de l'aventure et le lendemain, ils trouvaient ensuite toujours un moyen de se rabibocher. Pour une communauté aussi solidaire que les Chamans, à force de se supporter dans les malheurs, ils avaient trouvé ce moyen-là : jouer avec de l'alcool et de la fumette et s'en mettre plein la gueule ici plutôt que sur un vrai champs de bataille. La plupart des Draugrs avaient donc développé un humour déplorable et un semblant de stupidité qui allégeait leur vie de souffrance et les faisait ressembler à des enfants un peu débile. Un sérieux tranchant et dangereux se cachait néanmoins derrière cette façade. Le roi soupira, il les connaissait tous par cœur. « Allons, allons. Les voici, les règles : je lis les cartes, parce-que je suis le roi et que c'est comme ça. Ensuite vous posez tous une question à tour de rôle et lorsque vous voulez proposer une personne, vous misez au passage quelque chose ; ou bien vous pariez sur la mise des autres. Celui qui gagne est celui qui a la plus grosse mise à la fin du jeu et celui qui perds devra garder mes momies. »
« C'est un roi ? » Oui. « Il est marié ? » Oui. « Puissant ? » Devaraj fit une moue. Non. Mauvaise foi absolue. « Fou ? » Il ricana. Oui. « C'est toi ! Je mise mes fesses ! » cria Raoni en faisait sursauter tout le monde. Le regard en lave liquide qu'il reçu en guise de réponse calma cependant ses ardeurs, si bien qu'il n'osa plus parler jusqu'à la fin de la soirée. « Quel est son métier ? » Hum. « Voler les femmes des autres. Marin, aussi. » « Lucia ! Je parie mon collier. » « D'où tu as vu Lucia sur un navire toi... » « Je sais pas, il paraît qu'il n'a pas peur de s'enfoncer dans les mers les plus torrides. » Hum. « Räk. Mais je croyais qu'il était mort... » Devaraj ricana brutalement alors que ses nerfs lâchaient à la vision du poulpe géant qui était dessiné sur la carte qu'il tenait entre ses doigts fins. « Oh ! Mort ! Lui ! Ahahahaah ! »
Mots : 1024
Latone ~ Orisha ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 2293 ◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014◈ Activité : Horticultrice
Mer 08 Jan 2020, 15:41
" Et pourquoi je ne peux pas jouer ?Kaori prit le paquet de cartes à contrecœur, alors que les autres se servaient déjà dans la pile de plateaux et les paniers de pions, finement triés par Raya après avoir lamentablement perdu la partie précédente. - Tu poses vraiment la question ?Surtout qu'elle était bien capable de connaître la réponse. - Parce que tu peux deviner avant même que la carte ne soit piochée, "Oracle". - Ah oui, c'est vrai. - Moi non plus, Souw, je n'avais pas compris. "Raoni ricana en mimant deux tourtereaux qui s'embrassent avec ses index, fort heureusement il était aussi habile à s'extirper des problèmes qu'à les créer.
" C'est Miles Köerta.Un vent de dégoût traversa le tipi lorsque la confirmation fila entre les lèvres glacées de Kaori. La mise était maigre mais Mior ne se gêna pas pour la rafler, gratifiant Souw d'un regard de défi à son attention. Celle-ci sourit, tendant la petite illustration de Madame Mimme, grandement sujette à l'inspiration ; mais Léto, joueuse, s'était préparée à une défaite cuisante sur ce terrain, ainsi avait-elle préparée tous ces mini-portraits plus ou moins dénudés. Les Chamans les aimaient bien.À quand le mariage ?Zawa'Kar leva direct la tête, Aylimr et Raoni rirent, malgré eux, ensemble de cette scène, alors qu'un soupir caractéristique se fit entendre du côté de Nyam. Avec son air habituel, Léto haussa les épaules. - Je ne sais pas. Peut-être avant que notre Île coule ? Ça m'arrangerait. "Kaori tira une nouvelle carte. L'ultimatum de Devaraj ne tarda pas à circuler parmi le cercle des Draugr, d'autant plus que les principaux concernés – Souw, Zawa'Kar et Kazak – n'avaient pas la langue dans leur poche. Néanmoins, l'urgence appelait aux chefs à se réunir et à réagir en conséquence. Cette soirée en particulier fut primordiale, car avoir Aylimr loin de la Terre d'Edel et Mior hors de ses chasses, cela relevait de l'ordre de l'aubaine. Avec les récents événements, Souw s'avéra d'autant plus impliquées, mais au fond désemparé. Elle avait la nette impression que tout lui échappait, entre l'épisode dans les labyrinthes, les Bángs avec les pierres… Et maintenant ça ; Kaori prédisait une impasse totale. Malgré tout, Zawa'Kar et elle s'accordaient sur un point : leur meilleur atout sera la défense. Souw joua ainsi avec ses doigts magiques pour faire virevolter des peintures de toutes les couleurs et à former des sortes de pions autour du feu central.
" C'est bien beau ce que vous proposez, mais s'il faut compter sur les bateaux de Kazak, on n'est pas rendu.Aylimr prit à son tour la titanesque jarre d'Ashï qui passaient de main en main – et de bouche en bouche – dans le cercle. Le guerrier grogna, cette carte de stratégie ne lui parût pas bien adapter pour contrer un demi-dieu. - Elle va forcément déployer ses meilleurs navires. Non ? - Non, elle sera la première à déguerpir, c'est d'ailleurs la seule qui en a les moyens. - Mais… - Elle était censée être avec nous ce soir. Tu commences à comprendre le problème ?La Draugr fronça les sourcils, un quart saoulée. - Je laisse quand même les bateaux, au pire on en piquera. - Ah par contre, j'aime bien cette idée !S'esclaffa l'opportuniste en agitant ses bras, manquant de frapper Nyam au passage. - Ne commencez pas à vous tirer dans les pattes ou vous n'aurez aucune chance. - Parce qu'on en a, à la base ? - Ta gueule, Raoni. - C'est quoi un Ridere ? - C'est grand comme Souw et c'est bleu. - Tu parles de Latone ?Léto éclata de rire. - Non… - Si on les place au niveau des côtes, cela fera déjà une première ligne de défense. "Ils restèrent songeurs plusieurs minutes ainsi, les propositions plus rares, le temps que l'envie de rejouer refasse surface. Chaque tribu pourrait apporter beaucoup, mais en face les forces – en l'occurrence LA force – semblaient incommensurables. Si Hǫfðingi en était rendu à leur laisser gérer le souci, cela voulait tout dire.
" Aylimr, c'est ton tour. - Je n'aime pas mon pion, il me fait des grosses fesses.Ivre, elle mit la fameuse sculpture en évidence pour les distraire et tricher sur le plateau voisin ; Kaori la prit, évidemment, encore la main dans le sac, mais vu que c'était déjà la cinquième fois qu'elle la reprit, l'oracle saturait. - Ce n'est pas une question. - Est-ce qu'il a des grosses fesses ? - Non, il a une carrure bien développée. - C'est un roi ? - Non. - C'est Ezechyel. - Lequel ? - L'Ygdraë. - Oui. - Donne le nu, Souw.Cette dernière grommela et laissa ses pions se faire bousculer par son bras tendu vers Nyam. Elle commençait à comprendre le manque de patience de Zawa'Kar. - Je n'ai plus de vêtement à miser, je fais comment ? - Tu te débrouilles ou tu sors. - Souw, je peux miser les tiens ? - Non ! - Roh… "Raoni s’était allongé sur le côté, de sorte à ce que le moindre de ses atouts soit bien mis en évidence pour les prunelles de ses congénères. Nyam soupira, le portrait gagné ne lui plaisait manifestement pas. Souw lui chuchota à l’oreille qu’elles intervertiront les nus plus tard. Mior crût voir la cheffe de la tribu de l’Au-Delà exprimer une fugace satisfaction, pourtant son attention de pisteur demeurait dans le doute. Avant que Kaori n’enchainât sur un autre tirage, Aylimr bondit sur ses jambes et déclara retourner plonger dans sa piscine d’or au sommet de sa pyramide ; elle ne parvint jamais à quitter la tente, trop éméchée pour n’esquisser que deux pas corrects. La soirée continua.
" Des crabes ! On les met tout autour, pour protéger le dôme de Momies entassées. Et s'il y a trop de Momies, on les met sur des crabes, parce que je crois que ça ne nage pas.Le tipi empestait la drogue et la transpiration ; et pour une fois, ce n'était même pas un coït commun qui en était la cause. Les Draugrs suaient à s'en liquéfier face à ce débat interminable. - Non mais ça n'a plus aucun sens !Se levant soudainement, Zawa'Kar ne se calma qu'en faisant rapidement le tour du cercle.On est foutu ! - Oui. - Tu es concernée aussi, Kaori.Mior retenait sa somnolence que par la force du coude contre genou, pourtant ses yeux vitreux en disaient long. Aylimr, tout pareil, en pire, ses dires ne ressemblaient plus qu’à des balbutiements de bébé. La tête lovée entre les jambes croisées de Souw, Nyam dormait, ennuyée à en mourir par la situation. - Elle fait plus vivante quand elle dort.Commenta Raoni en fixant l’intrépide endormie.Elle ronfle. - Souw…Léto se tourna vers leur légendaire trappeur.Honnêtement, si on compte tes Bángs dans l’équation, est-ce que tu penses qu’on peut y arriver ?La Souriante darda le plan final, gribouillés dans une mare informe de tâches colorées. Pour tous, pourtant, tout était clair comme de l’eau de roche. Laisser Räk venir prendre son dû, sans représailles, ne leur traversa pas l’esprit. Voilà pourquoi, ils demeuraient réunis. - Je pense que…Ses sourcils se froncèrent, l’air grave, les flammes du feu central dansaient dans le miroir de son âme.Oui : si on les fait détoner tous en même temps, on pourra lui catapulter Lilith sur sa tronche. "
1251 mots ~
By Jil ♪
Isiode et Isley ~ Ange ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 1066 ◈ YinYanisé(e) le : 04/01/2016◈ Activité : Soldats
D’aise, le Patrouilleur aux cheveux bruns se décala de quelques centimètres, créant alors un déplacement général qui entraîna les autres joueurs, rassemblés pour la partie d’Hagydz, dans un mouvement commun pour agrandir le cercle de jeu, me permettant ainsi de m’asseoir entre lui et une jeune femme. Cette dernière tourna sagement son visage dans ma direction, ses longs cheveux noirs tombant sur une partie de son visage alors que l'œil unique qui m’était possible d’observer arborait une couleur d’un bleu clair, qui se rapprochait d’un gris argenté doux et brûlant. Elle m’accueilli avec un sourire discret. Je lui répondis avec la même sérénité, lui adressant un signe de tête poli et respectueux; tout ce qu’il y avait de plus formel en somme. Je ne la connaissais ni d’Adam et d’Ève, mais elle n’était pas une Aile Blanche : je pouvais le ressentir.
« Enchanté, Isemssith Yüerell. Nous n’avons jamais eu la chance de discuter auparavant, vous et moi, se présenta-t-elle en me tendant l’une de ses mains. Je suis Lucina Bacher, cheffe de…
- Cheffe de l’Unité scientifique du détachement. Oui, je vous connais de nom, renchérissais-je en lui accordant une franche poignée de main. Isiode Yüerell. Enchanté également de faire officiellement votre connaissance. »
Visiblement ravie, elle me passa l’un des plateaux de jeu qui traînait non loin de notre position.
« Tu arrives à temps : nous étions sur le point de recommencer une partie, alors Trevor n’a pas encore piocher dans le paquet. »
Le fameux Trevor me salua depuis sa place, qui se trouvait de l’autre côté de notre cercle de six individus. J’acquiesçais tout simplement, posant le plateau dans le creux de mes jambes avant d'examiner les autres joueurs. À l’exception d’Edmund, de Trevor, un matelot de l’équipage, et de la cheffe Bacher, je me surpris à reconnaître les visages de Wilhelm Garland ainsi que du capitaine du vaisseau lui-même, Borssa. L’homme des mers ricanait à travers ses poils de barbe, ses doigts jonglant avec les quelques piécettes qui reposaient dans sa main.
« Ah! Vous avez rajouté une mise en argent?
- Oui! Trois pièces d’argent pour chaque perdant, histoire de pimenter un peu le jeu, me répondit le soldat Garland.
- Vos collègues ne voulaient pas que nous jouions à la manière de faire des Magiciens, sourit moqueusement la cheffe Bacher.
- Ou de la Maison Merynla! Riposta le capitaine en laissant échapper un nouveau rire de goguenard tout en donnant un coup de coude complice à son matelot.
- Eh! C’est Wilhelm qui ne voulait pas essayer! J’étais curieux, moi », renchérit le Fils de Réprouvé en haussant des épaules, comme pour montrer son impuissance quant à la décision de son collègue angélique.
Je portais mon regard sur le personnage aux longs cheveux châtain, qui se tenait en face de moi. Wilhem esquissa un drôle de rictus en coin, comme gêné par ce qu’il avait entendu de la part de ses camarades de jeu. À cette vue, je roulais des yeux. Même si ce vaisseau des Enfants de Yanna ne partageait pas les tendances et les mœurs brutes et sauvages de ses compères marins, je ne voulais même pas m’imaginer quel genre de pari ou de défis ces derniers ajoutaient au jeu pour le « pimenter. » Quant aux Magiciens, j’avais mon idée quant à la sorte de gages qu’ils pouvaient se lancer à la réussite d’une partie. Autant chez les plus jeunes, le jeu devait se révéler innocent et un brin moqueur, autant dans un groupe de jeunes adolescents ou d’adultes, les paris pouvaient devenir rapidement osés et grivois.
« J’aime bien me faire un peu de fric, mais on s’ennuie à mourir avec vous! Se plaignit le capitaine, qui observait les nouveaux portraits qui s’affichaient sur son plateau de jeu.
- Allez, soldat Garland! Une seule partie! »
Trevor, sans prononcer un seul mot, appuya néanmoins son accord par un intense regard porté vers l’Ange aux cheveux châtains, qui finit par céder dans un soupir.
« Et toi, Isiode? Une partie? »
Je restais silencieux un moment.
« Tant que le défi proposé reste raisonnable et décent, les avertis-je en voyant déjà la main de Trevor se porter vers le paquet de cartes.
- Bien sûr, bien sûr », s’empressa de répondre le capitaine Borssa en replaçant l’argent qu’il avait gagné dans sa poche.
Le matelot piocha une première carte, attendant alors nos premières questions.
« Alors, cheffe! À qui donnerez-vous votre gage? »
La jeune femme fit mine de réfléchir d’un air joueur avant de tourner son doigt dans ma direction.
« Je voudrais que vous m’embrassiez.
- Non. »
Catégorique et concis : je n’avais même pas réfléchi.
« Wow… Et tu n’as même pas cligné des yeux… » S’émerveilla le Patrouilleur brun, même s’il était difficile de connaître la nature de son admiration entre mon expression taciturne et la rapidité avec laquelle ma langue avait formulé mon refus.
De son côté, la cheffe Bacher étira un petit sourire en coin.
« Je savais que vous répondiez de la sorte. Vous êtes reconnu pour avoir un cœur de glace et pourtant… »
Il semblait qu’elle allait rajouter autre chose, mais se ravisa au dernier instant, haussant simplement des épaules.
« C’est pourquoi je précise que vous devrez m’embrassez sur la joue. »
J’exhalais un soupir.
« Ce jeu est ridicule.
- Ah non! Vous n’allez pas vous défiler, Yüerell. Vous avez accepté de jouer cette partie, alors on continue! En plus, c’est rien, un bisou : vous n’allez pas être déchu pour si peu.
- Je n’ai jamais dit que je quittais le jeu, d’accord? » Soufflais-je de nouveau avant de me tourner en direction de la Magicienne.
Elle me souriait et finit par tourner son profil dans ma direction. Je me penchais jusqu’à elle, collant mes lèvres à sa peau, avant de reculer dans la seconde qui suivit.
« Oh la la! Un doux baiser du Prince de Caelum! Malheureusement, nous savons tous que son cœur appartient à l’Ultimage. »
Sa déclaration créa une hilarité générale au centre de notre formation de jeu alors que je levais les yeux au ciel, plus ennuyé que gêné par la situation. Je n’étais pas ignorant quant aux rumeurs qui avaient commencé à courir quant à ma relation avec la Reine des Magiciens, mais sachant parfaitement qu’elles étaient fausses, elles ne me faisaient ni chaud, ni froid. Cela étant dit, le besoin de rectifier la vérité m’était indispensable alors que je les voyais rigoler gentiment de ma condition.
« Il n’y a rien entre sa Majesté et moi-même.
- Nous le savons bien : tu es marié à ton métier.
- C’est tout de même malheureux qu’aucune femme n’ait sa place dans votre cœur, Yüerell.
- C’est parce qu’aucune femme n’est parvenue à briser la carapace du cœur de glace. »
Je me tus tandis que les derniers éclats de rire s’éteignaient et que de nouveaux visages apparaissaient sur chacun de nos plateaux : c’était au tour du capitaine Borssa de piocher dans les cartes. Du coin de l’œil, j’aperçus le sourire léger de la cheffe d’Unité, qui se permit d’étirer l’un de ses bras dans ma direction pour me tapoter l’épaule.
« C’était une blague, ne m’en voulez pas, d’accord? »
Je tournais mon faciès afin de planter mon regard dans le sien, lui adressant un rictus.
« Ne vous en faîtes pas. Tout est pardonné. Mais pour la prochaine fois… »
Je penchais ma tête sur le côté, accrochant fermement mon regard au sien.
« Évitez de colporter inutilement ce genre de rumeurs infondées. »
La Magicienne perdit son sourire, se retournant lentement vers son plateau de jeu.
La partie avait recommencé, les autres joueurs alignant, à tour de rôle, leur question, mais au fond de sa poitrine, Lucina Bacher pouvait sentir un inconfort certain broyer sa respiration. De la nervosité? De la gêne? Elle ne pouvait mettre le doigt dessus, mais son regard, discrètement, se porta sur mon visage et elle le considéra un instant.
« Cheffe Bacher? »
Elle releva la tête vers le capitaine, le gratifiant d’un sourire.
« Essayez de poser des questions, Princesse Eméliana. » Je n’étais pas concentrée. Je pensais à la nourriture et à tout ce qui tournait autour de cette dernière. Un temps long passa. Les yeux rivés sur la table qui nous séparait, je songeais avec horreur que j’avais sans doute trop mangé aujourd’hui. J’avais essayé de cracher ma viande au maximum dans ma serviette de table et d’user de stratagèmes, pour que les invités ne remarquent pas le fait que je ne mangeais pas, mais c’était compliqué. Certains ne me remarquaient pas. Pourtant, le sujet de la conversation avait tout de même fini par dévier sur ma maigreur. J’avais répondu que j’avais beaucoup grandi ces derniers temps et que mon corps n’avait pas dû encore s’adapter à ce changement. Ma mère avait approuvé. Elle savait parfaitement qu’il y avait un problème mais préférait ne pas en parler devant ses convives. Personne ne comprenait. Moi-même avait du mal à saisir ce qu’il m’arrivait. Je ne me pensais pas malade. J’aimais contrôler ce que je mangeais. C’était comme si, en dominant ma prise alimentaire, je pouvais maîtriser mon existence. Les filles grosses étaient toujours moquées. Je ne voulais pas que l’on me juge. J’avais besoin de réduire mon alimentation. « Princesse Eméliana. » La voix d’Elias me fit sursauter. « Ah ! Est… Est-ce une femme ? » demandai-je, prise au dépourvu. « Non. » Je sentais son regard peser sur moi. Il m’effrayait. Je ne savais pas ce qu’il pensait, ce qu’il se disait. Il m’observait. Mon esprit divagua de nouveau sur la nourriture. J’avais envisagé de me faire vomir mais le déjeuner avait duré tellement longtemps que je n’en avais pas eu l’occasion. Comment devais-je faire ? Faire du sport… Je devais faire du sport, marcher jusqu’à épuisement pour brûler toutes ces calories que j’avais ingurgitées, ces calories de malheur qui me feraient grossir. J’avais peur de monter sur la balance ce soir. J’étais sûre d’avoir pris du poids. Ma balance, mon juge, mon bourreau.
« Vous ne trouverez jamais si vous ne posez pas de questions. » me fit remarquer le Prince Noir. Sa voix était étrangement calme. Pour un homme réputé pour sa cruauté, il m’apparaissait soudainement bien patient. « Oui pardon. » dis-je. Bientôt, il me faudrait rencontrer la directrice de Basphel, Avril d’Ovipa, afin de passer des tests. Je redoutais cet instant. « J’ai entendu dire que vous vous lanciez dans la cuisine ? » questionna-t-il soudainement. « O… Oui. J’essaye de préparer des plats. » Pour les autres. Je commençais à comprendre que mon entourage était préoccupé par mon poids et c’était un moyen pour moi de détourner un peu son attention. Inconsciemment, j’avais peut-être remarqué que les gens étaient moins soucieux lorsqu’ils voyaient que je m’intéressais à la nourriture. « Je ne suis pas encore très douée. » « Vous pourrez vous perfectionner si vous êtes prise à Basphel. » me dit-il simplement. Il ne m’avait jamais parlé de mon poids, pas un seul commentaire. Il devait être impatient de se débarrasser de moi.
Avant que je ne replonge dans mes pensées concernant le déjeuner, il me fixa d’un air insistant. « Pardon… » m’excusai-je. « Est-ce… » Je ne savais pas quelle question poser. « Si vous réussissez à trouver de qui il s’agit, le jeu vous révélera une information sur moi. » Je relevai les yeux vers lui. C’était étrange dans sa bouche. N’avait-il donc pas peur de ce que le Hagydz pourrait me confier ? Mon regard se baissa de nouveau. Je n’arrivais pas à le fixer trop longtemps. Il m’horrifiait. J’avais peur de ce qu’il pourrait me faire si mon expression lui déplaisait. Je me rappelais de ce gâteau qu’il m’avait forcée à manger d’une simple injonction. J’en avais eu des crampes d’estomac. Rien ne me disait qu’il ne pourrait pas recommencer. « Est-ce que c’est un maléfique ? » « Non. » « Un bénéfique ? » « Oui. » « Euh… Le connaissez-vous ? » « Cette question ne vous avancera à rien, Eméliana. Vous n’êtes pas en mesure de savoir exactement qui je côtoie ou ai déjà croisé. » « Oui c’est vrai… » J’étais sotte. Ma bêtise me donnait envie de me peser, pour me rassurer, pour voir que j’étais douée dans quelque chose, que je pouvais réussir dans un domaine. Je ne pouvais pas, pas tout de suite. Je redoutais. « Est-ce qu’il est… beau ? » « Beau ? » « Pardon c’est idiot. La beauté est subjective… Je n’aurais pas dû demander ça. » Il sourit. « Je pense que, de façon générale, on peut dire qu’il est considéré comme beau. » « Ah. » Sa réponse m’avait rassurée. Je n’étais pas si stupide. « C’est un homme bénéfique, plutôt beau. Un Magicien peut-être ? » « Non. » « Un Ange ? » « Oui. » « Je ne sais pas trop… Je ne connais pas beaucoup d’Anges. » Je n’étais pas très cultivée, on ne cessait de me le répéter. « Citez ceux que vous connaissez alors. » « Erwan Galathiel. » « Ce n’est pas lui mais c’est une bonne idée de commencer par le Roi, même s’il a disparu. » « Neah Katzuta ? » « Ce n’est pas lui non plus. » « J’ai entendu parler d’un Ange qui était proche de la Reine… » « Peut-être que c’est lui. Il est proche de l’Ultimage. » « Le Prince de… » « Non. Isiode Yüerell. Ce n’est pas lui. C’est étonnant que vous le connaissiez. Il n’est pas spécialement célèbre chez les Sorciers. » « Oui, je ne sais pas… » « Réfléchissez. Un Ange qui était amoureux d’elle. » « Oh ! Raeden Liddell ! » « Bien. Vous voyez, vous avez trouvé. » « Oui. » murmurai-je. Un petit papier replié apparut devant moi. Je le pris dans mes mains et l’ouvrit. « Alors ? » « Ça dit que vous aimez les tartes aux fruits rouges, surtout aux fraises. » Il me sourit. Je tressaillis.
Musique du Yicaly : Dans nos vieilles maisons par La bottine souriante
« Mais tu triches! Rechigna très fort l’enfant orisha en braquant ses yeux disparates dans les iris de son frère.
- Comment j’peux tricher avec un jeu pareil? Soupira Kaine en réponse aux jérémiades de sa frangine.
- Tu triches! Je le sais, c’est tout!
- J’ai une autre théorie pour toi : t’es simplement nulle, voilà.
- RAAAAH!
- J’en ai donc trouvé quatre sur les dix parties qu’on a joué, compta l’archer sur ses doigts, relevant aussitôt le menton pour considérer sa sœur du regard. Et toi? Deux non?
- Trois! S’écria cette dernière, complètement indignée par le verdict que venait de déposer l’aîné. Tu m’la f’ras pas à moi! J’en ai eu trois! La partie sur Gabriela, la Icktarÿe(Glace) compte! »
Les joues de l’enfant prirent soudainement du volume au souffle de mécontentement qu’elle essayait de retenir au plus profond de sa bouche. Sévère, elle fixait les prunelles de son frère, qui étira un grand sourire devant tant d’hostilité. L’aîné des Köerta avait le don de l’agacer des fois – surtout lorsqu’il arborait ce fichu sourire arrogant; les Dieux seuls savaient à quel point cela pouvait l’énerver. Bon, en fait, les Ætheri ne devaient pas être les seuls à connaître les ressentis de la petite fille, parce que Kaine prenait un malin plaisir à la taquiner de la sorte, dès qu’il en avait l’occasion. Personne ne savait vraiment s’il adorait tourmenter sa petite sœur par insolence et effronterie ou s’il s’amusait plutôt de la voir sortir ainsi de ses gongs pour un oui et pour un non. Parce qu’il fallait l’avouer, Toesia avait des réactions absolument magnifiques quelques fois, disproportionnées pour certaines, mais toutes étaient ce qu’il y avait de plus instinctif et impulsif, comme elle. La dernière explosion en date s’était déroulée il y a quelques jours à peine en plus, quand elle se torturait les méninges pour résoudre un problème de mathématique. J’avais tenté de l’aider un peu avec son problème, lui expliquant le principe et les principaux calculs qu’elle devra appliquer pour arriver à la réponse, mais Toesia étant Toesia… Prise d’impatience, la fillette avait simplement lancé son crayon dans la pièce avant de frotter ses cheveux comme une maniaque, énervée par le problème qui semblait lui résister.
« Mais comment on s’en fout de savoir la quantité d’eau que peut contenir l’seau! On l’remplit et c’est tout! Avait-elle ragé avant de me dévisager drôlement, cessant tous mouvements frénétiques. Pa’? »
Elle avait suivi mon regard pour prendre conscience… qu’elle venait de jeter son crayon dans le feu du foyer.
« Eh oh, tu as seulement eu la Reine Zhukov parce que j’en ai vraiment trop dit, reprit Kaine en haussant des épaules.
- Mais je l’ai quand même eu! C’est ma victoire! »
Le regard de la gamine s’enflamma subitement tandis que son torse se souleva de fierté, ses poings rejoignant ses hanches pour les bloquer dans une posture de grande majesté. Au contraire, son frère secoua la tête tout en échappant un rire.
« T’es pas possible…
- Je t’interdis de me voler ma victoire!
- C’est bon, c’est bon, arrête de gueuler. T’en as eu trois donc.
- Merci! »
La petite était fière comme un paon : elle n’avait peut-être pas gagné la guerre, mais elle avait réussi à gagner cette bataille et cela suffisait amplement pour la remettre de bonne humeur. Kaine, de son côté, souriait comme un gosse. La patience et la réflexion n’étant pas le fort de la barbäel(gamine), cela n’en était que plus frappant lorsque nous étions confronté à la mesure et à l’esprit méticuleux et avisé de son frangin. Dans tous les cas, même s’il était vrai qu’elle n’avait pas réussi à identifier les cinq personnages qu’elle aurait dû trouver – elle se promettait de retenir, à vie, les noms et visages de Jeanne Euskara et d’Amanda Worthington –, Toesia avait mené de belles parties malgré la difficulté plus ou moins relative en raison d’absence presque absolue d’indices de la part de l’archer. Le Köerta n’avait pas eu une once de pitié pour sa petite sœur du début jusqu’à la fin; même qu’elle avait tenté de jouer la carte de la mignoncité en abattant son jeu afin de lui dévoiler de grands yeux adorables et charmants, ce qui avait plutôt effrayé Kaine qui s’était mis à la contempler, plus assourdi qu’attendri. Devant sa totale inaction, la petite Toesia Eses avait fini par grogner en lui jetant une carte du Hagydz à la figure.
« Balance! C’est qui? » Avait-elle fini par souffler, irritée.
Elle s’était avouée vaincue à cette partie-là, reprenant pourtant du poil de la bête à la manche suivante pour reprendre la course. Malgré tout, le cumulatif lui était défavorable, comparativement à l’Orisha aux longs cheveux sombres qui se mit à rigoler, visiblement amusé par la suite des événements.
« Quoi qu’il en soit, ça finit sur un quatre contre trois. T’as perdu. Et maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire. »
Pendant quelques secondes, l’enfant ne prononça pas un mot. Ses yeux s’étaient plissés alors que son regard ne se détachait plus du visage de Kaine. Ce dernier ne se départait pas de son rictus, faisant un signe de la main à la gamine pour qu’elle s’active.
« Je siègerai bientôt aux côtés de Mäma! Pas question que je me ridiculise comme ça!
- Tu veux que je te rappelle qui est la personne qui a eu cette brillante idée? Parce qu’elle était per-su-a-dée de gagner le jeu, qu’elle en est même venue à parier l’un des yacks d’Odhéra? »
De mauvaise foi, Toesia ronchonna.
« Et puisque le pauvre Odhéra et ses yacks n’ont rien demandé, on s’est entendu sur ce pari, continua Kaine avant d’indiquer une dernière fois à sa sœur de se lever. Ma victoire mérite bien un p’tit spectacle, nan? T’en penses quoi?
- Je me vengerais! S’exclama l’enfant tout en se remettant sur pied, pointant un doigt de provocation à l’endroit de l’archer. Ce soir. Deuxième manche. Après le repas.
- J’attends que ça! »
Intérieurement, il était hilare.
« Mais ne change pas de sujet, là, t’as une danse à faire. »
Toesia avait essayé de retarder l’instant fatidique mais il était temps. Elle prit une inspiration, plia ses deux bras à hauteur de son visage avant de mimer un bec qui s’ouvre et se referme avec ses mains.
- Mais non, mais non! Tu fais un magnifique canard! Continue! »
Les joues de l’enfant rougirent d’embarras. Comment en était-elle venue à s’humilier de la sorte? Stupide Kaine. Une chance que Ma’ n’est pas là pour voir ça… Songea-t-elle, reprenant aussitôt la suite de la chanson.
Se secouent le bas des reins Et font « coin coin »
Les battements d’ailes? Non, en fait, c’était ce morceau de la chorégraphie qui était le pire.
Faites comme les petits canards Et pour que tout l’monde se marre Remuez du popotin en f’sant « coin coin »
À présent claquez du bec En secouant vos plumes avec Avec beaucoup plus d’entrain Et des « coin coin »
Allez mettez-en un coup On s’amuse comme des p’tits fous Maintenant pliez les g’noux Redressez-vous!
Kaine mourait de rire. Toesia, rouge de honte, lui sauta à la gorge pour l’empêcher de rire plus que nécessaire, mais rien ni personne ne semblait pouvoir étouffer les éclats d’hilarité de l’Orisha, qui se tordait dans tous les sens sous les assauts de sa benjamine. Un sourire aux lèvres, je jetais une discrète œillade en direction du bruyant duo alors que je déposais les couverts sur la table à manger.
« Shal kuran älsh dhinjärrek!(Le repas est servi) Toesia, ne tue pas ton frère, s’il-te-plaît! »
Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4732 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Dim 09 Fév 2020, 17:43
Hagydz
Le regard plongé sur le plateau de jeu et les sourcils froncés, Oriane réfléchissait à un indice qui pourrait la mettre sur la bonne direction. Un peu plus de la moitié de ses jetons étaient déjà tombé. Il en était de même du côté de Rajiv, et ça l'irritait. Elle ne pouvait pas se laisser battre par le Refute, elle ne l’accepterai pas. Cependant elle était ennuyée. Certains des visages restant lui était totalement inconnu. Des célébrités qu’elle connaissait probablement de nom, mais dont elle était incapable d'y mettre un visage. Aussi elle espérait que la personne à deviner ne soit pas l'un d’eux. D’autant que le Déchu avait la possibilité de gagner rapidement. « Qu’est-ce que t’attends dis-moi ? », fit le Luxurieux, la tempe nonchalamment appuyée sur son poing. « Je cherche un moyen de trouver rapidement ta carte. », rétorqua sèchement sa mentor en plongeant ses iris dans les siennes. Dire qu’à l’origine il ne voulait pas jouer. Gagner sans rien obtenir qu’un secret n’avait rien de tentant à ses yeux. A l'inverse, Oriane avait compris depuis un certain temps l'importance des secrets et, contrairement à lui, pensait qu’obtenir un détail sur une célébrité pouvait toujours avoir son utilité. Mais cet argument ne suffit pas à l'asseoir à la table pour partager cette partie, aussi avait-elle rajouté un peu de piquant en ajoutant un gage au perdant. « Tsss… ». Un sifflement agacé lui échappa. Elle avait de ces idées des fois. Elle se concentra quelques secondes, son regard toujours profondément ancré dans celui de Rajiv. Après quelques secondes, le sourire en coin que ce dernier affichait jusqu’alors s’estompa. Puis, dans un rapide enchaînement, il se redressa de sa chaise, cette dernière reculant comme il s'en levait, et plaquait brutalement, dans un bruit sourd, ses deux mains contre le bois de la table, ce qui eut pour effet de faire sursauter l'Abjecto. « En fait t’es sacrée mauvaise perdante. Tu crois que j’ai pas deviné ce que tu essayais de faire ? Espèce de tricheuse… », ajouta-t-il un rictus cynique aux lèvres. Lui ne l’était pas, aussi, il ne lui tint pas rigueur de sa tentative de deviner la carte du Déchu en s’écartant des règles de bases. Au contraire, voir sa mentor user de stratagème si fourbe et le dénoncer l'amusait. Il savait qu’elle n'en serait que plus agacée. Ce qui n'était pas le cas d'Oriane qui, en effet, avait des difficultés à assumer une potentielle défaite face à son apprenti. Il ne pouvait pas déjà dépasser son maître. C’était bien trop tôt pour ça. À nouveau elle poussa un sifflement mécontent. « Rassure-toi j’ai pas réussi à atteindre mon objectif… », lui répondit-elle sèchement avec un calme maîtrisé. Peut-être devrait-elle essayer un moyen moins subtil pour obtenir ce qu’elle voulait ? « Hum… ». A l’évidence, il suffisait de voir l’éclat dans son regard pour comprendre qu’il ne cracherait pas le morceau. Un peu plus tôt dans la partie, peut-être l'aurait-il fait ? A présent c’était trop tard. Cet idiot prenait bien trop de plaisir à la voir se creuser la cervelle ainsi pour échapper au jugement de la défaite.
« Est-il Bénéfique ? », demanda-t-elle enfin. Rajiv se rassit alors lourdement dans la chaise, presque déçu que sa mentor en soit déjà revenue aux méthodes conventionnelles. « Non. », répondit-il simplement pendant que l'Abjecto abaissait les visages ne correspondant pas. Trop peu. Puis il ajouta, « Est-ce que je l'ai déjà croisé ? ». Oriane poussa un profond soupir avant de répondre à son tour, d’un air l’as. « Oui… ». Tout en adaptant son plateau à son nouvel indice, Rajiv étira ses lèvres en un sourire satisfait avant de rétorquer, « C’est toi qui a insisté pour jouer à ça je te rappelle, hein. » - « Je sais. J'imaginais pas que dès la première partie tu aurais aurais tant de chance... », fit-elle, presque dépitée. « Le mien est pas bien difficile non-plus… ». La Déchue leva les yeux de son plateau de jeu. En attendant il lui restait bien plus de jetons chez elle que chez le Refute, songeait-elle en fronçant des sourcils. Reportant le regard sur son jeu, elle s’interrogea sur la stratégie à adopter. Aussi, après quelques secondes de réflexions, se décida-t-elle à poser une question ciblé. Ce serait un coup de poker, mais, avec de la chance, elle tomberait juste. « Est-ce un souverain ? ». Rajiv marqua quelques secondes de flottements durant lesquelles il ne détacha pas son regard de la Déchue, la mine sévère. Secondes durant lesquelles un sourire se dessina sur le visage de cette dernière. Jackpot !
« Non. », lâcha-t-il soudainement, un rictus à la commissure des lèvres, le sourire d’Oriane s’effaçant au même instant. Non… C’était la mauvaise question… Elle abaissa un unique jeton sous le regard amusé du Luxurieux. En même temps, ça avait été ridicule de vouloir compter sur la chance alors qu'elle n'était pas à ses côtés... « Est-ce que c’est un Déchu ? » - « Oui… », répondait Oriane dans un soupir. « Le Calciné ? », ajouta-t-il en abaissant beaucoup trop de pion, à nouveau. Elle poussa un nouveau soupir et tourna sa carte. « Oui. C’est bien lui. ». Un sourire s’étira sur tout le visage du Déchu. Pour lui c’était une double victoire. D’abord, il avait gagné. Ensuite, c’était sur son mentor qu’il venait de remporter cette partie. Sans compter la contrepartie qui allait avec. « N'oublie pas ce qu’on a dit en début de partie pour le perdant, hum ? », ajoutait-il rapidement, le regard pétillant alors qu'il mettait le morceau de papier juste apparu dans la poche de son pantalon. Oriane leva les yeux au ciel. C’était bien sa vaine. « Non, je n’ai pas oublié… Jusqu’à la prochaine lune je n’ai aucun ordre à donner et te suis dévouée corps et âme. ». Même si ça risquait d’être bien plus corps que âme. « Au fait, c’était qui que tu avais ? », demanda l'Abjecto à son élève qui s'était déjà levé. Il lui tendit sa propre carte. Un frisson glacé descendit le long de la colonne vertébrale de la Déchue comme elle portait instinctivement sa main à sa nuque. Elle ne l'aurait pas trouvé. Depuis le début de la partie elle ne faisait que fuir ce visage…
Chelae haussa un sourcil, tandis que Jadélynka l’invitait à s’asseoir dans le fauteuil, qui, à force de visites et de longues conversations, avait fini par devenir le sien. Elle était autant intriguée par ces espèces de plateaux qui se trouvaient sur la table basse à la place de leur habituelle boisson chaude que par le comportement et la mine amusée de sa cousine. Cette dernière semblait être retombée en enfance. Elle lui parlait comme si elle était sur le point de lui annoncer avoir fait une découverte grandiose et dont elle comptait lui révéler le secret. Elle ne l’avait pas vue ainsi depuis longtemps. Jade était du genre joueuse, mais ce qu’elle était sur le point de lui montrer devait vraiment – vraiment – sortir de l’ordinaire. L’Alfar avait un goût particulier pour l’inédit et le provoquant que Chelae, plus sage, ne partageait pas autant.
-Là.
Jadélynka alla à sa place et prépara les plateaux. Cela avait tout d’un jeu, mais Chelae n’était pas encore certaine de son utilité. Les plateaux présentaient une multitude de portraits remarquablement réalistes. Elle se pencha pour les examiner uns à uns. Une grande partie des visages lui étaient familiers. Était-ce vraiment un jeu ? Cela lui paraissait indécent de le faire avec de vraies personnalités, bien qu’elle n’en appréciât pas la plupart pour leurs origines raciales. Elle attendait toujours des explications, mais Jade était préoccupée par autre chose. Après avoir plusieurs fois balayé l’ensemble du salon, cette dernière dut bien confirmer qu’il manquait le plus important. Irritée, elle se tourna finalement vers sa servante, postée dans un coin de la pièce dans l’attente d’un quelconque ordre. Elle l’aurait foudroyée avec son simple regard si elle en avait eu le pouvoir.
-Ne voyez-vous pas qu’il y a un problème ? Silence. La servante était nerveuse. Elle entortillait ses doigts dans un pan de sa robe. Où est notre thé ? Ne savez-vous pas recevoir des invités ? Ladite servante, nouvelle dans le service, n’était pas encore au courant des habitudes de sa patronne. Elle frémit et disparut aussitôt en direction des cuisines. Jasmin ! Ajouta Jade avant de soupirer. Par Dothasi, quelle incompétence… Excuse-moi.
-Ce n’est rien. Dis-moi, plutôt.
Jade croisa les jambes et y joignit ses mains. Elle avait retrouvé son sourire.
-Ceci est un jeu. Il suffit simplement de deviner quelle personnalité l’autre à choisi en lui posant des questions.
Elle lui expliqua les quelques subtilités qui s’ajoutaient au principe de base. Chelae admettait que le concept de ce jeu était intéressant, mais elle trouvait la fascination de la Déléis un peu excessive. Cela lui paraissait trop simple pour que ce soit capable de lui faire autant d’effet. Ses yeux détaillaient toujours les visages. Elle en connaissait personnellement, et l’un d’entre eux attirait plus particulièrement son attention.
-Draes ?…
L’Alfar fronça légèrement les sourcils. Elle avait du mal à croire qu’il puisse être présent dans le jeu. Jade haussa les épaules. Elle ne l’appréciait pas plus qu’elle, mais elle était moins rancunière et avait plus ou moins fini par accepter qu’il s’agissait d’un raté indélébile sur l’arbre généalogique de leur famille, et qu’il fallait s’y faire. Chacun d’entre eux était une feuille de l’arbre qui se devait de cacher cette tache.
-Il est connu, donc techniquement, il a sa place ici.
Chelae baissa d’office son portrait avant qu’elles ne choisissent toutes deux leur carte. Elle-même aussi était connue, et pourtant, elle n’apparaissait pas sur le plateau… Evidemment, cela lui déplaisait. Le créateur de ce jeu était un idiot. Jadélynka n’eut aucun mal à déceler sa pensée.
-Je crois que les personnalités changent d’une partie à l’autre. Je ne me souviens pas avoir vu celle que j’ai choisi ici… En revanche, toi, j’ai dû te voir.
Chelae s’enfonça dans son fauteuil, moyennement satisfaite par la réponse. Cela ne changeait rien au fait qu’il figurait là, et que, selon elle, il était loin de le mériter. Elle ne se résigna à oublier ce détail que lorsque sa cousine lui fit signe de commencer.
-Est-ce un Alfar ?
-Non. Le mien est-il maléfique ?
-Oui, et moi ?
-Non. Est-ce qu’il a sombré dans la folie ?
-Tu as vraiment une piètre estime de nous-même. Non. Un monarque ?
Toutes deux avaient déjà éliminé une bonne partie des portraits. Ce jeu était d’une simplicité déconcertante. Chelae se demandait vraiment ce que sa cousine lui trouvait. Elle faisait tourner sa carte dans ses mains. Au hasard, elle était tombée sur Val-Aimé Taiji.
-Non et non, il aurait pu s’agir de Délix, ou ne n’importe quel autre Ange extrémiste, que j’aurais aussi posé la question. Un Sorcier ?
-Oui. Est-ce que j’ai déjà rencontré cette personne ?
-C’est possible. Hmm…
-Comment ça, c’est possible ?
-Je n’en sais rien parce que je n’étais pas témoin, mais c’est possible. Enfin, je crois. Le mien est-il un politicien ?
-Non. Ygdraë ?
-Comment le sais-tu ?
-Car je me suis souvenu tu es une personne provoquante et que tu as choisi ton portrait. Elle baissa la quasi-totalité des portraits. Il ne lui en restait que trois, dont deux anciens monarques. Ezechyel Valärunkar ?
Jadélynka posa sa carte. Elle avait raison.
-Je ne crois pas que ce soit tout à fait comme ça qu’il faille deviner.
-Dans ce cas, il fallait laisser le hasard faire le choix à ta place. Et pour information, non, je ne l’ai jamais rencontré.
-Très bien, tu as gagné. Et cette phrase sonna l’arrivée de leur thé au jasmin. Ah, c’est pas trop tôt.
Ezechyel était un grand joueur d’Eähl. Chelae ignorait d’où elle détenait cette information pour le moins inutile, sachant qu’elle connaissait à peine le principe de cette pratique, mais cela lui était venu à l’esprit, comme une évidence. A ce même instant, elle avait ressenti un profond bonheur. Jadélynka pensa que son sourire était dû au fait qu’elle lui passait sa tasse de thé. La vérité était qu’il n’y avait absolument pas la moindre raison. Et puis, les Ygdraë étaient tout de même des êtres détestables.
~1002 mots~
Sól ~ Réprouvé ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 2030 ◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2016
Hanako et Bae étaient installés dans la cale du navire, sur une petite table en bois bancale. Chacun faisait face à la multitude de visages présents sur le plateau qui leur appartenait. Une faible lueur leur permettait de reconnaître les personnalités : une bougie presque entièrement fondue. La blonde regardait la flammèche d'un air pensif, ses pensées virevoltants sur des sujets qui la préoccupaient. Elle aurait volontiers préféré monter sur le pont supérieur pour se changer les idées : son mentor aurait pu lui enseigner de nouvelles techniques de défense. Même aider les matelots lui semblait être une meilleure idée. Malheureusement, Hector devait s'entretenir avec le Capitaine et les matelots avaient envoyé paître cette gamine qui traînait dans leurs pattes et les dérangeait plus qu'autre chose. En plus de cela, une pluie légère mais agaçante s'était mise à tomber : incommodée par l'humidité, Hanako avait fuit le pont supérieur pour trouver couvert dans la cale, où elle avait rejoint son ami. Ce dernier s'occupait en accordant son Hurdy-Gurdy dans le but de s’entraîner à son Art Divin. La Hanatsu n'étant pas d'humeur à faire de même, elle avait commencé à arpenter la pièce devant le musicien qui en fut vite agacé : la voir tourner ainsi tel un lion en cage l'empêchait de se concentrer. Finalement, le plus âgé avait fini par cédé et était allé chercher les plateaux de Hagydz. C'était un matelot qui les leur avait donné, un jour où ils ne savaient plus quoi faire de leur temps. Il leur avait expliqué succinctement les règles, leur racontant à quel point sa fille adorait ce jeu puis était retourné à ses affaires. Depuis lors, les deux Orines passaient la plupart de leur temps à y jouer pour essayer de faire passer le temps. Malheureusement, après un certain nombre de parties -ils avaient bien vite perdu le compte- le loisir avait perdu de sa saveur et ni l'un ni l'autre ne parvenait réellement à y trouver un réel intérêt. Les pensées de la jeune Kondou avaient désormais souvent tendance à s'éparpiller, ne lui offrant plus aucune distraction.
« Ohé, tu m'entends ? » demanda Bae en agitant sa main devant sa partenaire de jeu, qui ne l'écoutait même plus vraiment. La main posée dans le creux de sa paume, elle affichait une moue boudeuse, preuve qu'elle n'était plus concentrée sur leur activité. « Oh, pardon, tu disais ? » demanda la fautive. « Est-ce un homme ? » répéta le blond. Hanako laissa quelques secondes de silence s'installer avant de répondre. « Oui. » Le garçon abaissa tous les panneaux présentant le faciès d'une femme. « A ton tour. » répondit-il. La jeune fille soupira et croisa les bras sur le bord de la table, observant les visages qui se dressaient encore devant elle, réfléchissant à une question pertinente. Pourtant, son esprit ne cessait de revenir vers un autre sujet. Toujours le même. « Est ce qu'elle... aime les montagnes ? » demanda la demoiselle. Son partenaire haussa un sourcil, pris au dépourvu. « Euh... Je n'en ai aucune idée... Comment suis-je censé le savoir ? » La Hanatsu haussa les épaules. Bae soupira. C'était elle qui était venue le déranger et maintenant qu'il avait accepté de jouer avec elle, elle affichait un désintérêt bien trop flagrant. « Est-ce un Ygdraë ? » « Non. » La réponse sembla surprendre le jeune homme. « Non ? » répéta-t-il. « Tu n'as pas eut envie de découvrir un secret sur ton très cher maître ? » Hanako secoua la tête. « Ça aurait été trop évident. » Et puis, elle avait trouvé quelqu'un de plus intéressant. « Oui, c'est vrai... » « A-t-elle participé à une Coupe des Nations ? » « Mmh... Pas de notre vivant, en tout cas. » La musicienne abaissa quelques visages dont la célébrité avait été faite à la suite d'une victoire des Jeux. « Est ce que... cet homme apparaissait dans ta liste ? » « Non. Est ce qu'elle... fait parti d'un peuple allier ? » « Pas vraiment... Mais... Nos races ont quelques similitudes, je dirais. » La combattante fronça les sourcils. Des similitudes ? Elle ne voyait pas réellement. Était-ce une Orisha ? Hanako se souvenait avoir lu quelque part que ce peuple possédait autrefois une affinité particulière avec les Liens. Était-ce là l'affinité dont lui parlait son partenaire ? Malheureusement, elle avait abaissé toutes les femmes de cette race. C'était-elle trompée ? « ... Est-il dans la liste de quelqu'un d'autre ? » « Oui. Est-ce une Orisha ? » « Non. La liste de Ran ? » « Oui. Les similitudes dont tu parles, ont-elles un rapport avec le Lien ? » « Non. Nostradamus Dementiae ? » La blonde acquiesça en silence, braquant son regard dans celui de son camarade.
Les Orines patientèrent quelques secondes avant que le garçon ne reprenne la parole. « Il adore la chasse. » affirma le blond. Cette révélation arracha une moue dégoûtée à Hanako : elle détestait l'idée qu'on put en vouloir aux créatures de Dame Nature. « Je ne comprends vraiment pas comment le Mars a fait sa Liste... » pesta-t-elle. Son regard se remplissait peu à peu d'orage. « Tu imagines ? Lorsqu'on la retrouvera enfin, il faudra l'abandonner aux griffes de cet homme ! C'est tout bonnement... » Elle ne termina pas sa phrase mais son expression laissait comprendre à quel point cette idée la répugnait. « On n'a pas le choix. Et puis... On ne connait rien de cet homme. Si cela se trouve, il est très correct. Ce n'est pas parce qu'il s'agit d'un sorcier que c'est forcément un monstre. » « Il fricotte d'un peu trop près avec les Démons, si tu veux mon avis. » « Et alors ? Il y a bon nombre des nôtres qui sont envoyées chez des Démons, et elle sont très bien traitées malgré leur nature. » « Oui mais... Ran... Ce n'est pas pareil. Tu l'imagine, toi, en train d'éxécuter les ordres d'un être maléfique ? Elle qui pleure lorsqu'on écrase un insecte ou qui ne sait pas dire non ! » Bae soupira. Il comprenait le désarroi de sa camarade. Lui non plus ne parvenait pas à se figurer un tel duo. Il avait toujours associé leur amie à un personnage doux, attentionné, un peu à l'image de Kaahl Paiberym. Leur souverain en avait néanmoins jugé autrement. « De toute façon, ce n'est pas de lui qu'il faut s'inquiéter pour l'instant. » trancha-t-il finalement.
« Prends ça. » Nalim lui tendit une boîte en bois, longue et fine. Sur son dessus, des arabesques dansaient. En lettres d’or, un mot était tracé au centre. « Hagydz… pourquoi est-ce que vous me donnez ce jeu ? » Le diplomate eut un sourire amusé. « Je m’en suis beaucoup servi, autrefois. Quand j’ai décidé de me lancer dans cette carrière. Si tu souhaites toi-même poursuivre dans cette voie, tu ferais bien d’y jouer. C’est plus ludique que d’apprendre par cœur tout un tas de personnalités publiques. » Priam attrapa le coffret. Il était bien plus léger que ce qu’il aurait cru. « Merci. » Il ne savait pas encore ce qu’il en serait. Toutefois, plus les jours passaient, plus son projet tendait à se concrétiser, et plus il se voyait le porter loin. Il hésitait encore, car son attachement à la terre était fort. Pourrait-il faire coïncider les deux ? Certains jours, il en était convaincu. A d’autres moments, le doute l’emportait. « Et tiens, j’ai ça aussi, pour toi. » Son mentor posa sur la boîte une pile de feuilles. « Beaucoup moins ludique, mais nécessaire. » ajouta-t-il dans un sourire entendu. Le fils de Réprouvés baissa les yeux sur les textes à traduire. Il y avait cela, aussi. Les traductions. Ce n’était pas ce qui lui tenait le plus à cœur, et s’il se lançait en diplomatie, le lien avec les Réprouvés persisterait sans aucun doute. Toutefois, cela posait quelques questions d’ordre affectif et moral. Certains jours, il devrait défendre l’intérêt des Anges au détriment de celui de son peuple d’origine. Le pourrait-il ? Le pourrait-il, lui qui n’avait pas divulgué ce qu’Erza lui avait confessé ? Il tentait de se convaincre qu’il ne l’avait pas fait pour ne pas raviver des plaies et pour ne pas enflammer les tensions en présence ; pourtant, en son for intérieur, il savait qu’il aurait aussi, et sans doute surtout, été incapable de trahir ses pairs en révélant le crime de leur souveraine, et de risquer ainsi leur avenir. Peut-être devrait-il se tourner vers d’autres horizons diplomatiques…
Lorsque Priam rentra, il monta jusqu’à sa chambre. Sur le bureau, il déposa les papiers, avant de se laisser tomber sur son lit. Le jeu sur les genoux, il l’ouvrit. Une trentaine de figures se matérialisèrent de chaque côté du plateau. Il les observa, attentif. Il en reconnaissait plusieurs, certains qu’il avait rencontré personnellement. Aliénor Vaughan, Brethil Lemingway, Erza Taiji Stark, Neah Katzuta, Mancinia Leenhardt… Quant aux autres, il ne les avait vus que de loin, n’avait connaissance que de leurs noms et parfois de quelques-uns de leurs faits, ou n’en avait jamais entendu parler. Tandis que ses yeux couraient sur les visages, l’un d’entre eux accrocha sa rétine. Laëth ? Il ne se serait pas attendu à la voir, miniaturisée, aux côtés des autres personnalités. Pourtant… Si elle n’avait rien accompli d’extraordinaire jusque-là, elle avait bien participé aux événements qui avaient mené à la libération des mille Anges. Il l’oubliait, parfois, tant les faits lui paraissaient incongrus. L’Ailé scrutait son faciès, se rendant compte avec une forme d’effroi nostalgique qu’il en avait oublié les détails, au fil des semaines passées loin d’elle. Elle lui manquait. Sa colère à son égard était complètement retombée, et il aurait aimé pouvoir être présent à ses côtés et la soutenir – face aux difficultés des explorations comme à la perfidie des rumeurs. Du coin de l’œil, il apercevait les traits fins du fameux Baron. L’image de cet homme éveillait toujours en lui une ire sourde, qu’il tentait de maîtriser. Ses excuses ne l’avaient pas apaisé – et la tolérance ne l’étreignait pas encore assez. Il aurait aimé pouvoir en discuter avec sa cadette, néanmoins, il ignorait comment procéder pour la voir. Se rendre sur Iyora n’était pas envisageable, car le trajet était trop long. Pouvait-il apprendre à se téléporter ? Combien de temps cela prendrait-il ? N’existait-il pas un autre moyen ? Peut-être les réunirait-on encore contre leur volonté, sur une île ravagée par la guerre ? Non, il ne pouvait pas s’en remettre au bon vouloir de forces mystérieuses ou surpuissantes. Il lui faudrait trouver une autre solution. Priam soupira, referma le plateau de jeu et se leva pour sortir de sa chambre. Une idée le traversa. « Kagami ? T’es là ? » Comme l’Orine lui répondait et apparaissait dans son champ de vision, il lui sourit. « Nalim m’a filé un jeu. Chacun choisit une personnalité et doit la faire deviner à l’autre. Le premier qui trouve à gagner. Ça te dit ? » Il sourit.
***
« Est-ce qu’il a trouvé la fève à la dernière galette et du coup rencontré l’Impératrice Blanche ? » - « Attention, ça fait presque deux questions. » Laëth fit la moue face à la taquinerie d’Hena. C’était simplement la suite logique. « Mais, oui. » - « Isiode Yüerell ? » - « Oui, bravo. » - « C’était trop facile. Tu m’as ménagée ! » Face à l’attitude de la Recrue, la guerrière rit. « Ça aurait pu être son frère ! » - « Non, pas avec la dernière question. Puis Isley n’est même pas sur le plateau ! » La mentor haussa les épaules, un grand sourire innocent aux lèvres. « Il faut bien que je vérifie que tu connais les figures importantes de notre peuple. » - « Franchement… quand même. » Elle leva la main pour arrêter la brune. « J’ai souvenir d’une jeune fille qui ne savait pas me dire qui avait régné avant Kahel. » Elle prit un air offusqué. « Nydelia Yuka ! Et c’était il y a longtemps, maintenant je sais. » - « Oh, pas tant que ça. » sourit tendrement Hena. Elle avait appris tellement de choses depuis son entrée dans la Compagnie. Plus les jours passaient, plus elle la voyait prendre son envol. Et un pincement triturait son cœur. C’était étrange. Elle aurait dû vouloir la former au mieux, le plus rapidement possible ; pourtant, elle redoutait le moment où elle n’aurait plus besoin d’elle. Parfois, elle se demandait si elle ne projetait pas sur sa disciple l’amour qu’elle ne pouvait exprimer envers ses fils décédés. Peut-être… Pour couper court à ses pensées, elle demanda : « Tu avais choisi qui, toi ? » - « Maximilien Eraël. » - « Ah oui, plus corsé ! » La fille de Réprouvés sourit. « J’ai pas de pitié, moi, tu sais bien. » La blonde attrapa un petit caillou et le lança vers ses épaules. « Je me vengerai demain à l’entraînement. »
1099 mots
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Quand je vois une bêtise plus grosse que moi et que je décide de la faire.
Saya sourit en entrant dans la maison de Priam. « Il n’est pas là ? » demanda-t-elle. « Non non, viens ! » s’exclama Kagami en la tirant par le bras. « Mais t’es sûre qu’il veut bien ? » « Mais oui rooo ! » répliqua l’Orine. « Regarde, j’ai trouvé un truc drôle ! » fit-elle, tout en se dirigeant vers le dossier du canapé. « Il suffit de se pencher et… hop ! » La brunette appliqua la théorie. Elle pencha son buste de façon à ce que le sommet de sa tête se retrouve sur l’assise et laissa son corps basculer ce qui la fit rouler. Elle rit. Saya s’approcha, sourit et remonta ses manches tout en contournant le canapé pour s’asseoir à côté de la tête de Kagami. « Alors ? Par quoi on commence ? » Saya aimait bien s’organiser de façon à être efficace pour la suite. L’Orine affalée sur les coussins la fixa. « Ha ha ! On commence par ce qu’on veut ! On peut faire un gâteau et ensuite, pendant qu’il cuira, on aura qu’à jouer au Hagydz ! » « Tiens ! Moi aussi j’en ai un ! » « C’est vrai ? C’est Priam qui l’a ramené la dernière fois. On y a joué et c’était trooop bien ! Il a même fait une drôle de tête lorsqu’il est tombé sur Erza. » « Ah bon ? » Kagami fit un rond avec son pouce et son index gauches puis tendit l’index de la main droite avant d’assembler le tout plusieurs fois. « Non ?! » Elle rit. « Mais non roo ! J’aimerais bien qu’il se trouve quelqu’un parce que bon… les chèvres ça va bien cinq minutes. En plus il est plutôt bien bâti maintenant. » « Comment tu le sais ? » « Bah je le vois souvent tout nu. » « Une pensée pour Ren. » Elles rirent toutes les deux. Kagami eut soudainement les yeux pétillants. « En vrai… Quand elle reviendra des explorations, j’essaierai de l’inviter en douce pendant que Priam se lave, juste pour rire ! » « Mais Kagami ! » « Allez quoi, toi aussi t’as envie de la voir rougir comme un coquelicot ! » « Tu n’essaierais pas d’arranger un coup par hasard ? » « Bah… C’est pas interdit tout de même ! » « Si Isley et Isiode veulent bien. » « Oui bon hein. »
La brune se redressa, se leva et se dirigea vers la cuisine pour sortir les multiples moules qu’elle avait en stock. « Priam n’est pas très fan de celui en forme de Bûche Sauvage mais moi je trouve ça drôle. Comme il n’est pas là, on a qu’à faire celui-ci et on dira qu’on n’a pas fait exprès. » Saya fit la moue. « J’ai pas très envie de manger la bûche de Raeden. » « Mais c’est ça qui est marrant ! Après… C’est le moule qui dit ça mais on peut dire que c’est la bûche de qui on veut. Une préférence ? » « On n’a qu’à dire que c’est la bûche du tien. » « Ah non alors ! » « Ah ben tu vois que toi non plus t’as pas envie de manger la bûche de ton maître ! » « Bah… Il a pas l’air d’avoir très envie que je fasse ça. » dit-elle en sélectionnant quand même le moule grivois, comme s’il s’agissait d’une conversation tout à fait banale. Cela dit, pour elles, ça l’était. Personne n’était dupe. Le Lien était ce qu’il était et plusieurs Orines servaient aussi de maîtresses à leur Maître, lorsque les deux ne tombaient pas purement et simplement amoureux du fait des sentiments naissants de l'homme. Chez les Anges, les coucheries devaient être assez rares mais avoir un Maître maléfique supposait bien des actes décadents. « T’imagines, un Maître Déchu de la Luxure ? » questionna tout à coup Kagami. « Ren serait morte. » « Ha ha ouais ! Elle aurait été rouge du matin au soir ! » « Bon ! On a qu’à dire que ce sera la bûche de l’un des hommes du Hagydz ! » « Bonne idée, comme ça, ça réduira le choix ! »
Lorsqu’elles eurent terminé la préparation, elles mirent la gâteau à cuir et se regroupèrent autour de la table. Kagami sortit le Hagydz. « Alors… » murmura Saya en disposant le jeu. « Ce moment est crucial ! » fit l’Orine de Priam avant de continuer sur sa lancée. « J’espère que l’une de nous tirera un homme parce que manger la bûche d’une femme ça sera compliqué ! » Elles rirent, toutes les deux. Les bêtises de la brunette étaient toujours une grande source de distraction pour Saya. « Bon voyons… » La plus petite tira au sort et regarda le nom inscrit avec perplexité. « Tiens… Je ne sais pas trop qui c’est… » « Ah oui ? » « Oui… Mais je crois qu’il a participé à une Coupe des Nations… Un Alfar… » dit-elle en réfléchissant. Kagami préférait faire des gâteaux plutôt que de suivre l’actualité. Cela dit, puisque Priam travaillait avec un diplomate, elle se sentait de plus en plus concernée. Elle avait même commencé à apprendre le Zul’Dov pour l’aider dans ses traductions. Depuis qu’elle en avait cramé certaines, en croyant bien faire - bien sûr, elle avait envie de se racheter. Saya tira à son tour et se mit à rire. « Je ne sais pas qui tu as, mais je veux que ce soit la bûche du mien qu’on mange ! »
Quelques heures plus tard, après avoir fait plusieurs parties, les deux Orines étaient occupés à démouler le gâteau. Celui-ci avait refroidi et avait pris la forme significative du moule. Elles entendirent la porte s’ouvrir et se lancèrent un petit regard complice. Kagami lança alors à travers la pièce : « Priam ! Ça s’est bien passé ta journée ? Tu tombes bien, on allait justement manger la bûche de Neah ! Elle a l’air su-per bonne ! » Ces dires furent ponctués de rires.
— Je comprends les règles du Jeu, mais ... Je connais personne dans ces cartes, moi ! — Moi non plus ! Ah, si, regarde !
Mithra avait saisi une d'entre elle, la mettant devant le visage de Rakhshan, ce dernier eu un mouvement de recul pour bien distinguer la représentation masculine qui avait été dessiné par un maître en la matière. Il eut un léger froncement de sourcils, avant de secouer la tête négativement pour faire comprendre à son amie qu'il ne reconnaissait pas l'homme en question.
— C'est Teterah Dret, dit-elle en reprenant la carte pour la regarder de plus près. Il est le Roi des Déchus ! ... Je crois ! — Mais comment tu le sais ? On n'a pas étudié ce qui concerne les étrangers. Tu es en train d'inventer, pas vrai ? — Mais non ! protesta vivement la fillette. C'est Mancinia m'en avait parlé, une fois ! Elle l'avait vu au Bal d'Encens et me racontait comment c'était ! Tu sais, c'est l'endroit où on se fait des bisous-bisous !
Pour illustrer son propos, Mithra joignit ses mains et mis ses lèvres en avant, se penchant vers son ami qui reculait autant qu'elle progressait dans sa direction. Il finit par tendre ses bras et apposer ses deux mains sur sa bouche pour la repousser gentiment.
— Arrêteuh !
Cela leur arrachait un rire. La demoiselle trouvait cela agréable, surtout que Rakhshan ne riait plus vraiment depuis leur retour. Le monde avait continué sans eux et personne ne les avait attendus lors de leur éveil. Ça avait causer plus de mal à ce dernier que ce n'était le cas pour elle, après tout, Mithra n'avait pas connu ses parents et se moquaient éperdument de qui ils étaient. La seule figure qu'elle aimait, c'était Drejtësi. Bon, Mancinia aussi, mais ce n'était pas pareil. Si elle venait leur rendre visite de temps en temps, ces dernières s'étaient espacées. Ce n'était pas de sa faute, elle avait un travail très, mais alors vraiment très dur ! Par contre, si elle pouvait pardonner à l'Humaine qu'elle considérait comme sa grande soeur, elle était mécontente envers les gestionnaires de l'orphelinat. Tout allait bien mieux maintenant. Elle restait sage et ne s'enfuyait plus, mais rien à faire. On lui interdisait désormais de consacrer des prières à l'Aether de la Justice, elle faisait une moue désapprobatrice tous les soirs et lui adressait toujours la parole ... la bouche fermée, au fond de son lit. Si sa venait du coeur, il devrait certainement atteindre celui de la divinité. Rakhshan était moins croyant que Mithra, mais cela ne l'empêchait pas de s'interroger sur bien des sujets. Les adultes parlaient. Beaucoup. Et ils ne comprenaient pas toujours que ça ne tombait pas dans les oreilles de sourds. L'arrivée des Enfants des Cieux lui avait fait du bien, tous ces petits bébés. Il y avait tout un pan qui leur était consacré et ils pouvaient aller les voir et même s'en occuper avec les adultes ! Ça lui plaisait beaucoup.
— Bon, on ne peut pas y jouer nous-mêmes ! On va l'offrir à Madame Dunfrey ? — Ben ... Oui. Je veux bien, mais c'est dommage. Pour une fois qu'on avait un cadeau ! — Je sais bien, mais on peut pas le garder, ça nous sert à rien ! On connait que Mancinia dedans ! — Dans quoi donc ?
Mithra s'était redressé d'un bond, droite comme un piquet avant de se retourner vers la provenance de cette voix et de lui courir dans les bras.
— Mancinia !
Elle n'eut aucune réponse à sa question, mais elle serrait la jeune fille qui lui arrivait à peine à la taille, les mains croisées sur ses épaules. Rakhshan s'était redressé peu de temps après, alors qu'elle relevait son regard vers lui, le gratifiant d'un sourire tandis qu'il la saluait respectueusement. Il était assez timide. Cette femme l'impressionnait toujours.
— Tu es venue nous dire bonjour ? l'interrogea Mithra avec enthousiasme. Tu vas rester avec nous ? Ah ! On a reçu un cadeau, tu as la temps ? Tu veux jouer ? — Je suis venue pour une autre raison, admit-elle avec un sourire. — Tu vas nous dire au revoir ?
Mithra s'était reculée et avait une expression d'une tristesse absolue. Il y avait de l'espoir et la crainte quant à une éventuelle déception qui traversaient ses iris. Cela étonnait Mancinia.
— ... Au revoir ? — Tu as tes enfants, maintenant ... Tu ne veux plus de nous ?
Un léger silence s'installait. Lourd dans le coeur de l'enfant. Mancinia relâchait un soupir en riant.
— C'est pour cette raison que je suis ici ... Mithra, Rakhshan ... Si vous êtes d'accord, tous les deux ... J'ai l'intention de faire de vous mes enfants.
A cet instant, ses yeux s'illuminèrent et un grand sourire transperçait son visage. Mithra se retournait vivement vers Rakhshan, qui eu un sursaut de surprise devant sa réaction. Ou parce qu'il ne s'était pas attendu à être dans son projet ?
— Tu entends ça ?! Elle veut nous adopter ! — Oui, j'ent... — C'est trop bien ! Tu es mon frère maintenant !
Elle s'était rapproché de lui en sautant pour prendre ses mains dans les siennes, ravie.
— C'est entendu. Vous allez venir avec moi, dans ce cas. À partir de maintenant, vous êtes des membres de ma Famille. — Trop bien ! — Mais ... Pourquoi moi ?
La question avait de quoi déstabilisé, Mancinia regardait le jeune garçon qui baissait les yeux, ne supportant pas d'être ainsi observer par cette grande dame qui avait l'immense gentillesse de vouloir prendre soin de lui, après tant d'années où...
— Idiot ! C'est parce qu'elle t'aime bien ! — C'est exact.
Rakhshan rougit instantanément, Mancinia vint à leur rencontre et prit leur main dans les siennes.
— Nous avons tout le temps de construire des choses ensemble. Venez, allons récupérer vos affaires et dire au revoir à vos amis. — On part tout de suite ? — Oui, mais vous pourrez revenir ici si vous voulez les voir.
Après un instant d'hésitation, le jeune garçon acquiesçait. Il se libérait néanmoins de son étreinte chaleureuse pour reprendre le Jeu après l'avoir soigneusement ranger, replaçant sa main dans celle ... de sa mère. Mancinia sourit. Elle avait choisi de créer toute une branche suite à son intérêt éveillé avec Isley et Idril. Son besoin de maternité était assez puissant aussi, mais en attendant son mariage ... Elle pouvait prendre soin de ceux qui en avait besoin et qui étaient certainement les talents de demain. Neah l'attendait à l'étage, seul. La directrice devait certainement se charger des derniers papiers et les apporteraient avant leur départ. Mithra le regardait de bas en haut. Il était ... Petit, mais il était tellement stupéfiant. Il avait cloué Rakhshan sur place, entre terreur et admiration.
— Toi, t'es ... heu ... l'Ange ! dit Mithra en se souvenant de l'avoir vu dans le Jeu. — Je suis Neah, sourit-il doucement en mettant un genou au sol pour être moins intimidant. Tu dois être Mithra ... Et toi, Rakhshan. — Et toi, tu seras papa, c'est ça ? demanda-t-elle les yeux pétillants. — Bien vu.
Dans les faits, elle ne s'attendait pas à une telle réponse. Sa bouche prit une forme ronde.
— Han ! Vous allez vous ... ! — Chut, dit Neah en mettant son doigt sur sa bouche avec douceur. C'est un secret.
Mithra mis à son tour un doigt pour remplacer celui qui devenait son Père d'adoption, puis, sans le moindre avertissement, parcouru les deux ou trois mètres entre eux pour venir dans ses bras. Lui non plus ne s'était pas attendu à une telle réaction, écarquillant les yeux devant ce geste sincère. Lorsque la surprise fût passée, Neah la serrait dans ses bras avec douceur, avant de mettre ses mains sous ses aisselles pour la soulever en hauteur avec aisance, pénétrant ainsi dans le dortoir où ils séjournaient. La main de Rakhshan se refermait un peu plus dans celle de Mancinia. En douceur. Elle le savait. Rassembler les affaires ne prit que peu de temps, mais les au-revoir d'amitié se révélaient longs, mais l'Humaine et l'Ange étaient patients et ne souhaitaient pas les arracher à leur entourage brusquement. C'était censé être une belle journée et non pas un mauvais souvenir. Lorsque les choses se terminaient, l'Imprévisible les invitait tout deux auprès d'elle.
— Bien. Je vous ramène à la maison, vous allez rencontrer Isley et Idril ... Votre frère et votre soeur. — Ah ! s'exclama Rakhshan avec les cartes en main. On peut le reprendre ? On l'a reçu en cadeau par des personnes qui sont venues nous voir ! — Elles sont venus vous voir ? demanda Mancinia en rehaussant un sourcil. — C'est pour les Enfants des Cieux. — Ah, oui. — C'est du Chadisch ! dit Mithra. Je crois. — Hagydz ? l'interrogea Neah. — Oui, c'est ça ! Il faut deviner qui sont les gens dessus, mais heu ... — On ne les connait pas, admit Rakhshan. — Eh bien ... Je vais vous apprendre qui sont les membres de cette liste et vous deviendrez rapidement les meilleurs. Vous êtes nos enfants, après tout.
![[Événement] - Hagydz Zicf](https://zupimages.net/up/22/46/zicf.bmp)
![[Événement] - Hagydz Signat20](https://i.servimg.com/u/f73/19/39/14/72/signat20.png)
![[Événement] - Hagydz 5uok](https://www.zupimages.net/up/20/30/5uok.bmp)
![[Événement] - Hagydz Signat16](https://i.servimg.com/u/f73/19/39/14/72/signat16.png)
![[Événement] - Hagydz Signa_10](https://i.servimg.com/u/f73/19/39/14/72/signa_10.png)
![[Événement] - Hagydz Wu1g](https://www.zupimages.net/up/20/30/wu1g.bmp)
« Essayez de poser des questions, Princesse Eméliana. » Je n’étais pas concentrée. Je pensais à la nourriture et à tout ce qui tournait autour de cette dernière. Un temps long passa. Les yeux rivés sur la table qui nous séparait, je songeais avec horreur que j’avais sans doute trop mangé aujourd’hui. J’avais essayé de cracher ma viande au maximum dans ma serviette de table et d’user de stratagèmes, pour que les invités ne remarquent pas le fait que je ne mangeais pas, mais c’était compliqué. Certains ne me remarquaient pas. Pourtant, le sujet de la conversation avait tout de même fini par dévier sur ma maigreur. J’avais répondu que j’avais beaucoup grandi ces derniers temps et que mon corps n’avait pas dû encore s’adapter à ce changement. Ma mère avait approuvé. Elle savait parfaitement qu’il y avait un problème mais préférait ne pas en parler devant ses convives. Personne ne comprenait. Moi-même avait du mal à saisir ce qu’il m’arrivait. Je ne me pensais pas malade. J’aimais contrôler ce que je mangeais. C’était comme si, en dominant ma prise alimentaire, je pouvais maîtriser mon existence. Les filles grosses étaient toujours moquées. Je ne voulais pas que l’on me juge. J’avais besoin de réduire mon alimentation. « Princesse Eméliana. » La voix d’Elias me fit sursauter. « Ah ! Est… Est-ce une femme ? » demandai-je, prise au dépourvu. « Non. » Je sentais son regard peser sur moi. Il m’effrayait. Je ne savais pas ce qu’il pensait, ce qu’il se disait. Il m’observait. Mon esprit divagua de nouveau sur la nourriture. J’avais envisagé de me faire vomir mais le déjeuner avait duré tellement longtemps que je n’en avais pas eu l’occasion. Comment devais-je faire ? Faire du sport… Je devais faire du sport, marcher jusqu’à épuisement pour brûler toutes ces calories que j’avais ingurgitées, ces calories de malheur qui me feraient grossir. J’avais peur de monter sur la balance ce soir. J’étais sûre d’avoir pris du poids. Ma balance, mon juge, mon bourreau. 
Avant que je ne replonge dans mes pensées concernant le déjeuner, il me fixa d’un air insistant. « Pardon… » m’excusai-je. « Est-ce… » Je ne savais pas quelle question poser. « Si vous réussissez à trouver de qui il s’agit, le jeu vous révélera une information sur moi. » Je relevai les yeux vers lui. C’était étrange dans sa bouche. N’avait-il donc pas peur de ce que le Hagydz pourrait me confier ? Mon regard se baissa de nouveau. Je n’arrivais pas à le fixer trop longtemps. Il m’horrifiait. J’avais peur de ce qu’il pourrait me faire si mon expression lui déplaisait. Je me rappelais de ce gâteau qu’il m’avait forcée à manger d’une simple injonction. J’en avais eu des crampes d’estomac. Rien ne me disait qu’il ne pourrait pas recommencer. « Est-ce que c’est un maléfique ? » « Non. » « Un bénéfique ? » « Oui. » « Euh… Le connaissez-vous ? » « Cette question ne vous avancera à rien, Eméliana. Vous n’êtes pas en mesure de savoir exactement qui je côtoie ou ai déjà croisé. » « Oui c’est vrai… » J’étais sotte. Ma bêtise me donnait envie de me peser, pour me rassurer, pour voir que j’étais douée dans quelque chose, que je pouvais réussir dans un domaine. Je ne pouvais pas, pas tout de suite. Je redoutais. « Est-ce qu’il est… beau ? » « Beau ? » « Pardon c’est idiot. La beauté est subjective… Je n’aurais pas dû demander ça. » Il sourit. « Je pense que, de façon générale, on peut dire qu’il est considéré comme beau. » « Ah. » Sa réponse m’avait rassurée. Je n’étais pas si stupide. « C’est un homme bénéfique, plutôt beau. Un Magicien peut-être ? » « Non. » « Un Ange ? » « Oui. » « Je ne sais pas trop… Je ne connais pas beaucoup d’Anges. » Je n’étais pas très cultivée, on ne cessait de me le répéter. « Citez ceux que vous connaissez alors. » « Erwan Galathiel. » « Ce n’est pas lui mais c’est une bonne idée de commencer par le Roi, même s’il a disparu. » « Neah Katzuta ? » « Ce n’est pas lui non plus. » « J’ai entendu parler d’un Ange qui était proche de la Reine… » « Peut-être que c’est lui. Il est proche de l’Ultimage. » « Le Prince de… » « Non. Isiode Yüerell. Ce n’est pas lui. C’est étonnant que vous le connaissiez. Il n’est pas spécialement célèbre chez les Sorciers. » « Oui, je ne sais pas… » « Réfléchissez. Un Ange qui était amoureux d’elle. » « Oh ! Raeden Liddell ! » « Bien. Vous voyez, vous avez trouvé. » « Oui. » murmurai-je. Un petit papier replié apparut devant moi. Je le pris dans mes mains et l’ouvrit. « Alors ? » « Ça dit que vous aimez les tartes aux fruits rouges, surtout aux fraises. » Il me sourit. Je tressaillis.
![[Événement] - Hagydz Signat16](https://i.servimg.com/u/f14/19/26/36/98/signat16.png)
![[Événement] - Hagydz IMG_20220210_125422](https://cdn.discordapp.com/attachments/892817711313342497/941403129705037884/IMG_20220210_125422.jpg)
![[Événement] - Hagydz IMG_20220210_125608](https://cdn.discordapp.com/attachments/892817711313342497/941403129465950248/IMG_20220210_125608.png)
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![[Événement] - Hagydz 3298876942](/users/3014/30/04/80/smiles/3298876942.gif)
Hanako et Bae étaient installés dans la cale du navire, sur une petite table en bois bancale. Chacun faisait face à la multitude de visages présents sur le plateau qui leur appartenait. Une faible lueur leur permettait de reconnaître les personnalités : une bougie presque entièrement fondue. La blonde regardait la flammèche d'un air pensif, ses pensées virevoltants sur des sujets qui la préoccupaient. Elle aurait volontiers préféré monter sur le pont supérieur pour se changer les idées : son mentor aurait pu lui enseigner de nouvelles techniques de défense. Même aider les matelots lui semblait être une meilleure idée. Malheureusement, Hector devait s'entretenir avec le Capitaine et les matelots avaient envoyé paître cette gamine qui traînait dans leurs pattes et les dérangeait plus qu'autre chose. En plus de cela, une pluie légère mais agaçante s'était mise à tomber : incommodée par l'humidité, Hanako avait fuit le pont supérieur pour trouver couvert dans la cale, où elle avait rejoint son ami. Ce dernier s'occupait en accordant son Hurdy-Gurdy dans le but de s’entraîner à son Art Divin. La Hanatsu n'étant pas d'humeur à faire de même, elle avait commencé à arpenter la pièce devant le musicien qui en fut vite agacé : la voir tourner ainsi tel un lion en cage l'empêchait de se concentrer. Finalement, le plus âgé avait fini par cédé et était allé chercher les plateaux de Hagydz. C'était un matelot qui les leur avait donné, un jour où ils ne savaient plus quoi faire de leur temps. Il leur avait expliqué succinctement les règles, leur racontant à quel point sa fille adorait ce jeu puis était retourné à ses affaires. Depuis lors, les deux Orines passaient la plupart de leur temps à y jouer pour essayer de faire passer le temps. Malheureusement, après un certain nombre de parties -ils avaient bien vite perdu le compte- le loisir avait perdu de sa saveur et ni l'un ni l'autre ne parvenait réellement à y trouver un réel intérêt. Les pensées de la jeune Kondou avaient désormais souvent tendance à s'éparpiller, ne lui offrant plus aucune distraction. 
![[Événement] - Hagydz 1628](/users/3014/30/04/80/smiles/1628.gif)
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![[Événement] - Hagydz 2289842337](/users/3014/30/04/80/smiles/2289842337.gif)
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Saya sourit en entrant dans la maison de Priam. « Il n’est pas là ? » demanda-t-elle. « Non non, viens ! » s’exclama Kagami en la tirant par le bras. « Mais t’es sûre qu’il veut bien ? » « Mais oui rooo ! » répliqua l’Orine. « Regarde, j’ai trouvé un truc drôle ! » fit-elle, tout en se dirigeant vers le dossier du canapé. « Il suffit de se pencher et… hop ! » La brunette appliqua la théorie. Elle pencha son buste de façon à ce que le sommet de sa tête se retrouve sur l’assise et laissa son corps basculer ce qui la fit rouler. Elle rit. Saya s’approcha, sourit et remonta ses manches tout en contournant le canapé pour s’asseoir à côté de la tête de Kagami. « Alors ? Par quoi on commence ? » Saya aimait bien s’organiser de façon à être efficace pour la suite. L’Orine affalée sur les coussins la fixa. « Ha ha ! On commence par ce qu’on veut ! On peut faire un gâteau et ensuite, pendant qu’il cuira, on aura qu’à jouer au Hagydz ! » « Tiens ! Moi aussi j’en ai un ! » « C’est vrai ? C’est Priam qui l’a ramené la dernière fois. On y a joué et c’était trooop bien ! Il a même fait une drôle de tête lorsqu’il est tombé sur Erza. » « Ah bon ? » Kagami fit un rond avec son pouce et son index gauches puis tendit l’index de la main droite avant d’assembler le tout plusieurs fois. « Non ?! » Elle rit. « Mais non roo ! J’aimerais bien qu’il se trouve quelqu’un parce que bon… les chèvres ça va bien cinq minutes. En plus il est plutôt bien bâti maintenant. » « Comment tu le sais ? » « Bah je le vois souvent tout nu. » « Une pensée pour Ren. » Elles rirent toutes les deux. Kagami eut soudainement les yeux pétillants. « En vrai… Quand elle reviendra des explorations, j’essaierai de l’inviter en douce pendant que Priam se lave, juste pour rire ! » « Mais Kagami ! » « Allez quoi, toi aussi t’as envie de la voir rougir comme un coquelicot ! » « Tu n’essaierais pas d’arranger un coup par hasard ? » « Bah… C’est pas interdit tout de même ! » « Si Isley et Isiode veulent bien. » « Oui bon hein. »
— Je comprends les règles du Jeu, mais ... Je connais personne dans ces cartes, moi !![[Événement] - Hagydz Chriss10](https://i.servimg.com/u/f83/11/47/94/71/chriss10.jpg)
![[Événement] - Hagydz Signat12](https://i.servimg.com/u/f83/11/47/94/71/signat12.jpg)
![[Événement] - Hagydz Signat13](https://i.servimg.com/u/f83/11/47/94/71/signat13.jpg)