-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

Partagez
 

 [Q] - Joie et confettis

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Siruu Belhades
~ Sorcier ~ Niveau III ~

~ Sorcier ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 2339
◈ YinYanisé(e) le : 06/12/2015
Siruu Belhades
Sam 23 Mai 2020, 17:41

Intrigue/Objectif : Irégan souffre toujours de la malédiction de ??? parce qu'Oriane et lui ne se sont pas embrassés à temps pendant le RPPT des Révélations. Il doit aussi faire face aux conséquences de son statut d'élu d'Hel'Dra nouvellement obtenu, et sa maîtresse l'enferme dans le sous-sol de la maison close pour établir un plan d'action.


Crédits : Zhihui Su
« Répète. » Ethel avait très bien entendu, mais espérait tout de même le contraire. « On ne s’est pas embrassés et je… je crois que je subis encore les effets du jeu de chasse. » Il y avait beaucoup d’implications à une telle nouvelle. Il allait falloir se débarrasser de ça au plus vite, d’autant plus qu’Irégan se retrouvait au centre d’une intrigue infiniment plus grosse que lui. La démone comptait… hmm ? Quoi ? Oh, vous ne comprenez pas ? Bien, donnons un peu de contexte.

Les souvenirs étaient encore frais de quelques semaines. Le couple De Marny, hôte de ce qui devait initialement être un simple bal, s’était vraisemblablement efforcé de rendre la soirée inoubliable en multipliant les révélations. Cette histoire d’Élus d’Hel’Dra avait été un bouquet final spectaculaire. Une fois la surprise passée, la maquerelle s’était assurée — par prudence comme par opportunisme — de noter les noms annoncés dans un coin de son crâne. La plupart ne lui étaient pas familiers. Cependant, l’un d’entre eux avait retenu son attention. Oui, ces sonorités lui disaient quelque chose… sans doute parce qu’elles correspondaient à Irégan Blaise, son esclave domestique attitré. Aucun doute n’était possible : cet imbécile à peine apte à lever le petit doigt se retrouvait élu d’une soi-disant déesse. Pire encore, il avait apparemment des chances de contrôler le monde plus tard. Ethel n’avait jamais été de ceux qui pensaient que le monde était décadent, et que l’ordre des choses s’empirait. Cependant, si un individu comme cet ange pathétique venait à diriger plus qu’un village, elle allait peut-être réviser son jugement et admettre que tout était mieux avant.

En effet, Irégan n’avait en l’état que peu de chances de régner sur quoi que ce soit. C’était signe qu’il serait certainement un mauvais pari, l’un des élus qui finiraient inévitablement par mourir. Ou alors, les choses allaient prendre un tournant inédit. Aucune de ces deux hypothèses ne devait être négligée. La démone ne voulait pas boire les paroles de Monsieur de Marny, mais était bien forcée d’avouer que ce dernier en savait vraisemblablement plus qu’elle. Alors, elle avait pris les mesures nécessaires. Il avait fallu utiliser un charmant dispositif, emprunté à sa non moins agréable mère. Cette dernière étant morte et enterrée, Ethel avait pu se passer d’autorisation. Irégan s’était donc vu implanter un bijou étrange en bas du dos. Il avait eu mal. On avait désinfecté sa plaie. Après un dernier cri de douleur sans réaction de la part de ses tortionnaires, l’ange s’était mis à hurler « j’ai encore la malédiction du chasseur », priant sans doute tous les Dieux pour que cette remarque cinglante surprenne sa maîtresse et la fasse arrêter. Il avait visé juste. Ce qui nous emmène à là où nous en étions précédemment.


« Pourquoi est-ce que tu ne me l’as pas dit plus tôt ? » – « Vous ne m’avez pas laissé l’occasion de… » – « Tais-toi. » Ethel marchait en rond dans la salle. Généralement, elle prenait une façade plus clémente, enchaînant les couches de manipulation pour que son interlocuteur soit incertain de ses intentions. Cette fois-ci, cependant, l’on voyait clairement que le masque s’apprêtait à tomber. La démone elle-même sentait son contrôle se perdre, et tentait de regagner un tant soit peu de contenance.

« Pardonne-moi, Irégan. Je ne devrais pas te crier dessus. Comprends bien que la situation me dépasse. » Son ton était sec, mais laissait transparaître une pointe de vulnérabilité feinte. Le concerné n’avait pas la force de réagir à cette mascarade. À quoi bon, de toute façon ? Ce n’est pas comme s’il avait la possibilité de reprocher quoi que ce soit à Ethel. C’était elle, qui tenait les rênes. C’était elle, qui avait ordonné de lui introduire ce morceau de métal dans le dos sans rien pour neutraliser la douleur. C’était elle, qui décidait de si Irégan la pardonnerait ou non. Lui n’avait jamais eu le choix.

« Sinon, tu penses que le bijou va tenir ? Tu t’y fais ? » — « Oui. » Prononcer ce simple mot avait infligé une souffrance inattendue à l’ange. Outre l’inflammation autour du bas de son dos, il avait l’impression que ses poumons s’emplissaient de rouille. Il sentait le moindre de ses tendons, et si on lui avait donné la possibilité de représenter ses nerfs, sans doute les aurait-il dessinés en train de se replier sur eux-mêmes. Il s’agissait de sensations difficiles à décrire, un savant mélange entre les séquelles de l’opération, la frustration infligée par la malédiction du chasseur et, sans aucun doute, le désespoir de sa situation. Il ne pouvait se résoudre à détester entièrement Ethel. Techniquement, sans elle, il aurait sans doute subi des tortures bien plus douloureuses. Néanmoins, elle forçait ses esclaves à vivre dans cette illusion perpétuelle de bienveillance et de reconnaissance. Ils ne pouvaient pas connaître le sentiment libérateur qu’est la haine inconditionnelle, et devaient constamment se forcer à la complimenter. Les travailleurs du Petit Cabinet n’avait pas la liberté de critiquer la démone qui les employait.



Oriane enfourna un second chocolat dans sa bouche. « Bon allez, ça fait déjà plusieurs fois qu’on essaie. Tu n’as pas mangé depuis presque un jour entier. Fais des efforts, sinon tous ces délices termineront encore dans mon estomac. » Irégan fit un regard faible, espérant sans doute inspirer de la clémence. Douce erreur. La démone ne feignait la douceur que quand elle jugeait cela nécessaire. La plupart du temps, ça l’était. Toutefois, elle n’avait pas jugé bon d’adopter cette stratégie aujourd’hui. « J’ai de la chance d’avoir retenu son apparence, tu ne trouves pas ? Quel dommage, que je ne puisse pas imiter son odeur. » L’ange grimaça.

« Je ne peux pas contrôler, c’est la malédiction. » – « Tut tut tut. Il n’y a pas de ça avec moi. » Elle sourit passant la main dans ses cheveux et sur sa peau sombre. « Ah, dommage. Si tu avais retenu tes pensées, je t’aurais fait goûter un de ceux de cette rangée. Ils sont subtilement sucrés, tout en gardant un petit goût amer. Comme je les aime. » À chaque fois qu’il avait une pensée plus ou moins indécente vis-à-vis d’Oriane, elle mangeait un chocolat. La maquerelle était impitoyable, et s’était créé un corps de rapprochant de celui que possédait la déchue la dernière fois qu’elle l’avait vue.

« Répète : Oriane ne me fait aucun effet. Cinquante fois. » Irégan avait faim, et ne pouvait qu’obéir. Dans ces moments-là, il avait le privilège de pouvoir la détester sans limites. Sans doute que, lorsqu’elle le jugerait nécessaire, la démone viendrait le nourrir en prenant un air plein de compassion et de regrets. Elle lui dirait que c’était en quelque sorte de l’amour vache, et qu’elle avait souhaité le libérer de sa malédiction en employant des méthodes radicales. L’ange se sentirait forcé de la pardonner, quand bien même il se doutait de sa malhonnêteté.

« … aucun effet. Oriane ne me fait aucun effet. Oriane ne me fait aucun effet. Oriane ne me… » Il eut une pensée obscène, après avoir prononcé la phrase vingt fois. Sa tortionnaire le remarqua, et prit un sixième chocolat. « C’est le dernier, je pense. On essayera une autre fois. » Mensonge. Irégan avait remarqué que la boîte générait par magie d’autres douceurs. Il essaya d’en récupérer de force. Oriane — qui reprenait l’apparence d’Ethel — attrapa son poignet au vol. « Voler, c’est péché. Suis les préceptes de ta race. » Puis, comme saisie par une idée brillante, elle se mit à sourire.

« Tiens, prends ceux-là. J’ai essayé au mieux, mais tu ne veux pas t’aider toi-même. » Elle jeta une dizaine de chocolats sur le sol, vidant le reste de la boîte qui en recréait à chaque fois de nouveaux. Puis, elle referma le couvercle et partit. Irégan l’entendit fermer la porte de sa cellule improvisée en partant, mais il était trop concentré sur la nourriture. Puis, ses oreilles perçurent une discussion.

« Alors, on aura nos chocolats ? » Voix enjouée. C’était Mélie, une jeune femme récemment employée. Elle avait préféré une vie dans une maison close plutôt que de rester avec sa famille. Irégan l’aimait bien. « Non, malheureusement… » Ethel savait faire résonner ses cordes vocales pour laisser transparaître toutes les émotions possibles. Cette fois-ci, elle jouait la mélodie du dépit. « Mais… tu nous avais promis ! » – « Je sais. Il a refusé de manger toute la journée et je me suis dit qu’il accepterait peut-être ce soir. Il m’a arraché la boîte des mains et a tout pris pour lui. C’est de ma faute, j’aurais dû penser à cette éventualité. » Mélie et quelques autres voix eurent des réactions consternées. « C’est pas de ta faute, il n’avait pas qu’à refuser de manger pour tout dévorer d’un coup ! » Irégan refusa de chercher à entendre plus de la discussion. Certains de ces mensonges lui donnaient presque envie de recracher ce qu’il mangeait. Il aurait dû s’en douter. Ethel était une démone, après tout. Il y a des races où le bien est introuvable.



C’était le milieu de la nuit. Enfin… non. En réalité, le soleil battait certainement son plein à l’extérieur, mais Irégan n’avait plus eu l’occasion de sortir des sous-sols depuis plus d’un mois. Son rythme circadien était désordonné, et le prisonnier dormait quand il le pouvait. C’était une activité plus stimulante que de rester sur place à effleurer le contour des murs de ses doigts. Dans le monde des rêves, il pensait à Cornélia son ancienne épouse, mais aussi — il fallait bien l’avouer — à Oriane. Cette déchue ne l’envoutait pas ou, plutôt, elle n’avait presque rien fait pour. Une formulation plus correcte serait qu’il était envouté d’elle. Certes, c’était le fait de Monsieur de Marny, mais savoir cela n’y changeait rien. Les émotions, les sentiments, les ressentis : ces choses-là sont souvent reléguées au rang des notions abstraites et trop difficiles à décrypter, mais elles peuvent apparaître bien plus concrètes que ce que l’on croit. Oriane hantait son esprit, et il ne pouvait rien contre cela.

C’était une des raisons pour lesquelles Ethel l’enfermait. Elle comptait sans doute sur le fait que la malédiction se dissipe, mais, apparemment, ça ne s’arrangeait pas. Ce n’était pas son seul motif, cela dit. En effet, si elle retenait Irégan aux sous-sols, c’était aussi parce qu’elle ne voulait pas que son protégé — futur potentiel dirigeant mondial — soit confronté aux chaos du monde extérieur. Ou, plus exactement, elle souhaitait éviter à tout prix qu’il soit assassiné par des concurrents. Nonobstant de ses inquiétudes, elle avait fini par trouver une solution.

« Beaucoup de démons ont été tués, récemment. » L’on entendait à peine ses pieds traîner sur le sol. Sa voix demeurait caractéristique. L’ange ne put évaluer directement l’ampleur de cette nouvelle, et restait silencieux. Il s’était réveillé, encore en sueur, et fixait sa maîtresse sans piper mot. « Cette fois-ci, ce n’est pas comme d’habitude. L’ampleur du massacre est dantesque. Je n’étais pas présente, mais… eh bien, ça a de quoi troubler. Et pour que ça me surprenne, c’est que ce n’est pas juste un fait insolite. » Ethel s’approchait de son captif, jouant subtilement des émotions de ce dernier. Il aurait besoin d’avoir peur. « Mais les démons ne sont pas précieux. Toi, oui. C’est pour cette raison que j’hésite d’autant plus à te libérer. Des forces inconnues sont à l’œuvre, et la Conciliation que tu peux apporter est menacée. Si le moindre rejeton de l’Œil est menacé de mourir, on peut en conclure que toi et les autres élus êtes dans une situation d'autant plus complexe. Je ne peux t'aider que si tu le veux, Irégan. » L’ancien lyrienn avait l’impression que ce qu’il se passait à l’extérieur ne le concernait pas : plusieurs jours d’enfermement avaient eu raison de sa stabilité mentale. Pourtant, une pointe d’inquiétude s’élevait en lui.

1940 mots.
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38838-sirh-juuka-zeli-ka-
 

[Q] - Joie et confettis

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [Q] - Monstres et confettis | Dhavala
» [Q] - Celui qui chante va de la joie à la mélodie, celui qui entend, de la mélodie à la joie
» [Q] - Une joie partagée
» Entre joie et incompréhension [-18] [PV Aëran ♥]
» La tristesse se transforme en joie [Pv Frain Prain]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Est :: Mer des Trois Dames :: Antre de la Dame-