Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

Partagez
 

 [Événement] Quand le Vent Tourne... - Partie II

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11264
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Jeu 20 Fév 2020, 09:30

[Événement] Quand le Vent Tourne... - Partie II Yzerel10
Quand le Vent Tourne...
Partie II


Assis à son bureau, l'Anjonù observait d'un air songeur la missive entre ses mains. Celle-ci était rédigée par Mancinia. Elle était officielle, cela se voyait aux informations contenues dans cette dernière. Elle ne lui était adressée que parce qu'on l'avait chargé des investigations, pour les avoir menées en sa compagnie. Leurs doutes se confirmaient. Ce qu'ils avaient appris sur le Marquisat de Nylmord semblait être avéré, plutôt qu'une tentative désespérée de sauver sa peau. Deux des noms sur la liste qu'ils avaient récupérer étaient manquants. L'Humaine avait épluché les archives civiles, ce qui n'avait fait que confirmer la situation. Deux Humains avaient trouvés la mort tragiquement. L'un avait été assassiné au milieu d'Utopia, sans que personne ne puisse en découvrir le meurtrier. L'autre avait disparu corps et biens dans un naufrage. Dans le premier cas, la Matasif soulignait la désagrégation de la sécurité au sein de l'ancienne Capitale suite au départ de la hiérarchie. Quant à l'autre, soit c'était un accident, soit ce dernier avait été orchestré. Ils avaient cependant un point commun. C'était des enfants de Zane Azmog. Voulus ou non, qu'ils le savaient ou non, les Démons les avaient pris en chasse pour s'en débarrasser. Les Enfants de Sympan étaient sûrement mieux protéger que d'autres, parce que les accidents étaient visiblement courants chez certains autres peuples ces derniers mois. Elle avait mis quatre autres d'entre eux sous surveillance. Neah soupira avant de se redresser de la chaise sur laquelle il s'était appuyé, il était attendu et il emmènerait ceci avec lui ...

Capitaine Katzuta. Des nouvelles ?

Neah relevait les feuilles de papier devant lui, avant de les tendre à l'Imperator, assis à son bureau et qui parcourait les lignes des yeux. Clover Brayan, Alphonse Freskin, Neil Vaancy et Osten Arnivor l'accompagnait. Tous les Capitaines demeuré aux Jardins de Jhēn, avec lui-même et qui n'étaient pas partit en Explorations. Vu qu'ils allaient lancer une opération sur la Terre Blanche, il était impératif de savoir ce qu'ils risquaient et de renforcer les défenses aux alentours ... Dans l'éventualité la plus terrible...

J'ai eu accès à une confirmation autant du côté Humain que côté Magicien. Certains noms ont disparus ... ou sont morts. Des accidents, des assassinats ou d'autres choses encore ... Quelqu'un fait le ménage au sein de descendance d'Azmog.
Est-ce qu'il a décidé de choisir un héritier parmi les survivants de ce carnage silencieux ? demanda Alphonse.
Il y avait ce fils ... Lucius. N'était-ce pas le Favori ? Peut-être est-il l'instigateur de tout ceci.

Un silence suivi les paroles de Neil. Il était délicat d'essayer de comprendre ce que pouvait avoir ces êtres dans ce qui leur servait de cerveaux atrophiés. Dans tous les cas, les Démons s'étaient servis de leur remue-ménage général d'il y a quelques semaines pour orchestrer plus de monstruosités, même s'ils se moquaient du sort réserver aux descendants du Monarque des Vils du côté de son royaume sanglant, ceux nés au sein des autres peuples n'étaient pas n'importe qui.

Une chance que votre Liée soit aussi consciencieuse, Capitaine. Elle a même obtenu la localisation d'autres noms présents sur la liste que vous avez récupérer et en a avertis les autorités légitimes. Quant à savoir les raisons...
J'ignore ce qu'ils manigancent, Imperator, mais cela reste très étrange, même pour eux. Il n'est pas dans leur habitude d'agir ainsi et ...
Ils sont étrangement silencieux.

Neah confirma les dires de son supérieur d'un hochement de la tête. Osten prit alors la parole.

Je doute qu'ils puissent rester calmes après la défaite de leur Roi devant l'Impératrice Blanche. Celle-ci a dû forcément créer un mécontentement au sein de leurs rangs.
Au Bal des Douze Cycles Lunaires, confirmait presque Neah. Le Maître des Vils s'est illustré par son absence. Il y a ces assassinats visant ses héritiers, certains ignorent certainement l'être, d'autres doivent s'en vanter sans l'être et subir un sort peu enviable également ... Cela ne peut réellement dire qu'une chose ...
Il y a des dissensions en Enfer, acquiesça Neil.
Nous ne pouvons pas en être certains, dit prudemment Brayan.
Peut-être que Zane soutien la chose. Et si c'est le cas ... Peut-être est-ce un signe de faiblesse ?
Les Démons méprisent la faiblesse. Ils ne se laisseront jamais dominer par un être affaibli. Alors ...
Il pourrait aussi détourner nos yeux de son réel objectif.

Il y eu un silence tendu. Ils savaient de quoi parlait l'Imperator. Leurs explorations.

Dans les faits, il est vrai que nous ne sommes certains de rien les concernant, admit Neah.
Est-ce judicieux de poursuivre l'opération ?

Le Capitaine Arnivor avait regardé son collègue. L'Ange avait été celui qui avait décidé de mener celle-ci, comme un ultime coup de poignard. Neah demeurait silencieux. Il ne le savait pas vraiment. Pour lui, c'était l'occasion de mordiller la cheville de la Bête et de le blesser, gangrenant la jambe pour lui faire ployer le genou, à terme. Mais si on l'attaquait à la gorge, alors là ... Voyant que cette conversation tournait en rond, l'Imperator se retournait vers le Capitaine Brayan.

Et cette substance noire que le Capitaine Katzuta à rapporter, vous avez des informations ?

Ce dernier s'approchait en étendant quelques parchemins devant l'Imperator et ses collègues.

Elle contient visiblement un mélange de drogue détonnant. Je ne saurais dire avec certitude lesquelles devant la faible quantité que nous avons récupérer, c'est d'ailleurs un miracle qu'on ait pu en avoir conscience ... Dans tous les cas, peu importe l'endroit visé, les effets sont dévastateurs. Ça rentre par les pores de la peau et attaque les nerfs ainsi que les muscles, paralysant la victime progressivement. Ce qui ... fait cesser le fonctionnement des organes à terme. Si la victime ne meurt pas étouffer, car incapable de respirer avec ses poumons paralysés, elle meurt d'un arrêt cardiaque ou d'une paralysie cérébrale. C'est impossible à soigner, car le décès survient trop rapidement. Un quart d'heure, tout au plus.

Le Capitaine Brayan soupirait, perdant contenance devant cette aberration atroce.

Franchement, Neah ... Comment as-tu survécu à cette chose ?
J'ai eu la chance de ne subir qu'une dose amoindrie. Et, par ailleurs, la Matasif Leenhardt est médecin.
Non certifiée ! répliqua son collègue en plissant les yeux. Elle n'a aucun diplôme officiel de quelle que nation que ce soit, mais elle réussit des opérations délicates et trouve des remèdes miraculeux ! Elle est bénie par l'Aether de la Médecine, ce n'est pas possible autrement !
Peut-être, oui, sourit-il. C'est une personne acharnée et studieuse ... Quoiqu'il en soit, elle peut essayer de trouver un remède avec ses collègues si nous lui fournissons les informations nécessaires. Si elle est parvenue à enlever une partie de ce maléfice de mon organisme, elle peut certainement le faire avec d'autres.
Peut-être que leur antimagie ralentis les effets du poison ? avançait Neil.
... Ça serait une idée.

Neah n'intervenait pas. Il n'était pas idiot. Son Don était la source principale de sa reconnaissance dans ce domaine. On la surnommait La Fille du Soleil. Mais bien évidemment, cela ne voulait pas dire qu'elle se reposait sur cette facilité. Elle étudiait continuellement, dans plusieurs manuels, de toutes les nations différentes. Reprendre les meilleures choses de chacun et apporter de nouvelles techniques aux Humains. Elle créait des remèdes ou améliorait ceux existants. Ses connaissances étaient élevées, personne ne pouvait le nié. L'Imperator reposait son regard sur la missive.

Je pense que ce sera utile si nous devions affronter les Vils et qu'ils menacent nos troupes avec cette ... arme. Mieux vaut être prêts à toute éventualité. La Matasif Leenhardt doit venir me voir ... Je lui transmettrais cette demande.

Il se redressait, provoquant immédiatement un effet de sérieux chez ses Capitaines.

Faites suivre cette information chez nos alliés et sur nos courageux compagnons partit en explorations. Qu'ils se tiennent prêts dans l'éventualité d'un assaut surprise.
Oui !

Un coup à la porte les fit se retourner, lorsque la Recrue entrait après en avoir reçu l'autorisation. Il osait à peine les regarder.

Imperator. Il y a la ... Matasif Leenhardt.
Navrée d'arriver si promptement, mais c'est urgent.
Nous allons vous lai...
Non, restez, s'il vous plaît, l'interrompit Mancinia en pénétrant dans le bureau. Cela vous concerne également.

Le Capitaine Vaancy manquait de déraper sous son intention. Il était tombé de haut en apprenant que le grade de Matasif conférait à l'Humaine autant de pouvoir que leur Commandant. Ce serait peu dire s'il n'avait pas failli s'étrangler. L'Imperator fronçait les sourcils.

Il y a un problème ?
Une aubaine.

Mancinia lui tendit deux lettres, en conservant une dernière dans son autre main. D'abord suspicieux, l'Imperator prit ces dernières. Son visage mêlait la surprise et l'incompréhension.

Imperator ? se risquait Alphonse.
...Où avez-vous eu ça, Matasif ?
Une histoire tellement incroyable ! se mit-elle à ricaner. Un éditeur de Nylmord qui s'était lancé un petit défi en lançant des missives au hasard ... mais une de ses lettres est tombée entre les mains des Démons sur la Terre Blanche !

Son affirmation soufflait les Capitaines qui se regardèrent les uns les autres.

L'un d'entre eux à fait écrire cette missive à une courageuse personne ...

Elle lui tendit la lettre cette fois.

... Qui a réussi par miracle à nous faire parvenir ce que vous avez dans la main.
Ne serais-ce pas un piège ? souleva Vaancy.
Non.
...Et vous le savez parce que... ?

Mancinia se contentait de lui sourire insolemment, Neah manquait d'étouffer de rire, même si son faciès demeurait imperturbable. Il savait quel agacement cela provoquait chez son collègue. Malgré la proximité des consonances dans leurs patronymes, Neil avait beaucoup de mal à la tolérer dans les environs. Il en voulait beaucoup aux Humains de les avoir laissés en arrière et depuis qu'elle était revenue, celle-là passait son temps dans leurs pattes. Trop, sans doute. Il ne disait rien parce qu'il appréciait et respectait son Gardien. Clover n'était pas en reste. Il se méfiait d'elle. Il ne savait pas mettre le doigt dessus. C'était comme ça. Il la trouvait exceptionnelle. Trop, aussi. L'Imperator sourit, presque admiratif.

La lettre ... Laisse à penser qu'elle était sous surveillance. Quelle audace.
Et cette courageuse personne à un nom ? demanda le Capitaine Freskin.
Valysteria Kaesra.

Ils qui se regardèrent encore les uns les autres, à croire que c'était fait exprès.

Cette carte est certainement la plus récente que vous pourrez trouver, reprit Mancinia. Elle contient les emplacements des Portails utilisés pour les ravitaillements et les transports de troupes des Démons dans le sud du territoire. Il y a également le positionnement des camps. C'est ce que vous aviez le plus besoin pour votre opération.
Vous aviez raison, c'est une aubaine.
Et l'autre... ? demanda Neah après un court silence.
Deux cents noms, répondit Mancinia. Deux cents Anges qui vont être envoyés en Terres Arides ou en Enfer pour soutenir l'effort. C'est ce que ce Dheroqth à indiquer.

Neah reprit son souffle en serrant imperceptiblement le poing d'une détermination nouvelle. Il y avait dans cette liste deux cents des leurs qui attendaient d'être sauvés. Ils étaient toujours là. L'Imperator relevait son regard vers eux.

Capitaines. Il est de temps de voir de nouvelles recrues fleurir dans nos rangs.

1830 mots
Explications

Salutations [Événement] Quand le Vent Tourne... - Partie II 520227573

Cet événement est ouvert aux Anges et aux Démons, ainsi qu'aux personnes des hiérarchies alliées de l'un, ou de l'autre, ayant connaissance de la situation [Lv VI, ou plus] et aux enfants de Zane. On est un peu plus avancé sur la chronologie générale du Forum, mais cela ne vous empêche pas d'illustrer des racontars, des rumeurs, vos avis, ... Il se déroule quelques temps après la Partie I.

Neah Katzuta et les membres de Yüerell ont récupérer l'information comme quoi de nombreux Azmog avait été assassinés. Neah avait obtenu une liste comprenant une vingtaine de noms, certains barrés, d'autres non. Ils pensent que de lourdes dissensions ont court en Enfer, mais ne comprennent pas le silence de Zane, ils pensent que ce dernier soutien la chose pour déterminer son éventuel héritier légitime. L'information est transmise aux Magiciens après investigation des Anges, également menées par les Humains. Mancinia apporte ensuite la lettre de Valysteria qui regroupe une carte du sud de l'île et une liste de noms. Ces deux informations ne sont pas connues. De un pour éviter que le plan ne fuite, de deux, que des débordements puissent avoir lieux, ceux sur la liste devant être transférés de là où ils ne reviendront probablement jamais, ce serait donner un espoir vain aux familles. Les tensions croisent sur la Terre Blanche au niveau des Démons qui sont plus agressifs, les prisonniers sont encore plus terrorisés.

La Compagnie de Yüerell, de son côté, effectue une vague de recrutement dans le but clair former de nouveaux Soldats pour remplacer ceux partis en explorations. Pour ceux désireux d'intégrer Yüerell - parce qu'on est les meilleurs /sbaff - il vous faudra rédiger un post qui puisse attester de l'entrée de votre personnage en son sein. Je vous renvoie vers la Fiche de la Compagnie concernant les modalités. N'oubliez pas que vous êtes soumis au regard inquisiteur d'Isiode, huhuhu 8D N'oubliez pas de préciser où vous souhaitez être affecter.

Ceux en Explorations peuvent aussi être mit au courant, s'étonnant de ne pas avoir eu de sabotages ou d'attaques, voire s'inquiéter de voir celles-ci arrivées vu qu'on leur recommande la prudence.

Pour les hauts-gradés des races alliées, c'est-à-dire les Lv IV ou plus chez les Humains, les Ygdraë et les Magiciens : vous êtes mis au courant que les Démons ont une nouvelle arme. C'est une substance noire et visqueuse, elle est contenue dans des fioles [petite ou grande, selon la souffrance qu'ils veulent vous infliger], celle-ci paralyse vos nerfs et vos muscles, vous immobilisant en trois minutes, s'ils ne vous tuent pas au combat, celle-ci le fera rapidement et d'une vilaine manière, aucun remède n'est connu pour l'instant [il y en aura un, comme vous avez pu le lire]. Peu importe la manière, un simple contact avec une petite éclaboussure suffit. C'est un mélange de drogues, tout simplement, mais ... On ne sait pas lesquelles encore 8D

Pour les enfants Azmog - si vous le souhaitez, votre nom peut être sur la liste, comme ne pas l'être [en fonction de si vous savez si c'est votre Père ou non]. Vous avez pu avoir l'impression d'être observé, traqué, vous avez peut-être fuis des poursuivants. Je vous laisse l'opportunité de rebondir sur ce pan d'intrigue.

Et merci I&I pour l'aide et les gains nastae

Durée du RP - vous avez jusqu'au 20-04-2020 pour poster.

Bonne écriture !

Gains

Pour 1350 mots - 1 Point de Spécialité
Pour 450 mots de plus, soit 1800 mots - 1 Point de Spécialité supplémentaire

Pour les Anges

Pour 1350 mots - Au choix, un bouclier magique de type Idaabe, un bouclier magique de type Othelto ou un bouclier magique de type Iṣẹlẹ [Pour la description des boucliers, allez lire ce post]
Pour 450 mots de plus, soit 1800 mots - 1 Point de Spécialité supplémentaire

OU

Pour 1350 mots - Intégration au sein des rangs de Yüerell
Pour 450 mots de plus, soit 1800 mots - Un Métier - Rang I, en rapport avec votre post OU 1 Point de Spécialité supplémentaire

Pour les Démons

Pour 1350 mots - un oeuf d'animal ailé
Pour 450 mots de plus, soit 1800 mots - 1 Point de Spécialité supplémentaire



[Événement] Quand le Vent Tourne... - Partie II Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhardt- En ligne
Invité
Invité

avatar
Lun 24 Fév 2020, 15:48

« Bon, Lydia ! Je suis très fier de toi. Tu as bien progressé depuis ces derniers mois. Tes résultats sont très satisfaisants et ton moral a l’air d’être bon en ce moment. Qu’en penses-tu ? » - « Il est vrai que je me sens mieux depuis que je suis aux jardins. Être au milieu d’Anges libres et sans problème me fait beaucoup de biens. En plus, nous sommes très bien traités ici. Cela me change vraiment après tant d’années là-bas. » - « Je sais bien Lydia, mais maintenant, vous pouvez devenir plus forte et plus courageuse. Je sais que ces dernières années n’ont pas été de tout repos… Vous avez essayé de survivre pour ne pas mourir entre les mains de ces démons. Mais tout ça, c’est terminé pour vous. Votre objectif, maintenant, est de savoir ce que vous voulez faire de votre vie. Vous n’allez quand même pas rester aux Jardins de Jhen à vous tourner les pouces. Chercher un but à votre vie, accrochez-vous-y et atteignez-le. » Il était bien drôle ce docteur, mais j’avais déjà essayé à réfléchir à ce que j’allais faire de ma nouvelle vie… Ma vision générale était que je voulais éradiquer le mal de cette terre, afin que la paix soit éternelle dans ce monde. Cependant, il était compliqué de réaliser cet objectif, car tout le monde n’avait pas la même définition du « Mal ». Donc, parfois, les discussions pouvaient être compliquées entre plusieurs anges. Moi, j’étais une Ange Extrémiste à l’extrême, après ce que j’avais subi dans les Terres Blanches. Il m’était impossible de passer à côté de ces problèmes. Il fallait les résoudre coûte que coûte, même si cela ne ferait pas plaisir à certaines personnes de notre race. « Bien ! Notre séance est levée. Être au milieu d’Anges libres et sans problème me fait beaucoup de biens. N’oublie pas de réfléchir à ton avenir. C’est une étape importante pour toi ! » Le psychiatre se leva pour m’ouvrir la porte. Je le saluais doucement avant de sortir du Temple.

Le soleil était haut dans les Jardins et c’était un temps magnifique pour jouer de la musique et sortir se promener dans le Lac Bleu. Cependant, les paroles du docteur étaient bien présentes dans mon esprit. Qu’est que j’allais bien faire ? Jouer de la musique n’était pas le meilleur des moyens de combattre les péchés de ces démons. Dans mon passé, j’avais apprécié d’aider les autres, de leur rapporter du soutien et de la compréhension. Aujourd’hui, ce n’était pas le même monde que j’avais connu, donc je devais bien réfléchir. « La Compagnie de Yüerell fait son recrutement aux Jardins de Jhen. Venez ! Nous avons besoin de main d’œuvre et de personnes voulant aider à combattre les forces du mal ! » Je me retournais aussitôt vers la personne qui lançait cet appel. Je me rapprochais de cet Ange avant d’entamer une discussion : « Excusez-moi, pouvez-vous me parler de cette compagnie ? C’est la première fois que j’en entends parler. » - « Ah bon ? Pourtant, elle est assez connue ici. » - « Cela fait à peine un mois que je suis aux jardins de Jhen… Je viens de revenir de la Terre Blanche. » - « Ah … Veuillez m’excuser, je ne voulais pas vous rappeler ces événements. » - « Il n’y a pas de mal ! Tout le monde ne peut pas connaître tout sur tout le monde. » - « Exact ! Alors la Compagnie de Yüerell a été créée afin de soutenir Delix dans son combat contre le Mal. Au début, la Compagnie se cachait du regard de la communauté angélique en raison de ses idées extrémistes qui allaient à l’encontre de la pensée populaire de l’époque. Mais aujourd’hui, la pensée a bien changé depuis que les Démons nous ont envahis. Le but de la Compagnie est d’éliminer les êtres du Mal pour le Bien de l’humanité, car, tôt ou tard, ils mèneront cette même humanité à sa perte. Voici un petit résumé de la Compagnie. Nous avons besoin de personnes pour mener à bien cette cause. » - « Votre cause partage parfaitement avec la mienne. » - « Vous êtes une extrémiste ? » - « Oui, totalement. Et je n’ai pas honte à le dire haut et fort. Avec ce que j’ai vécu, je ne veux plus que le mal soit autour de nous. J’ai envie qu’il disparaisse à jamais de vos vies pour ne plus revenir ce que j’ai eu aux Terres Blanches. » - « Oh ! Je vous comprends très bien. Alors, allez à cette session de recrutements. Vous serez très bien accueillis. » L’ange me sourit et me donna la direction afin d’être recrutée par la Compagnie. Je me dirigeais dans un lieu dont je ne connaissais pas. Nous étions toujours dans les Jardins de Jhen, mais je ne m’étais jamais promené dans cet endroit. J’avançais jusqu’à que je voyais un groupe de personne devant un grand bâtiment en bois ornée de couleur vive. Je m’approchais et j’entendis que les futures recrues allaient avoir des entretiens afin de connaître leur motivation et leur objectif à long terme.

Étais-je vraiment prête pour entrer dans ce genre de groupe ? Étais-je vraiment prête à m’investir corps et âme dans cette cause ? Il n’y avait qu’une solution, c’était de franchir le pas et de le vivre. C’était une expérience que je ne pouvais pas rater, peut-être que c’était la solution à mes problèmes… Qui sait ? Une queue s’était formée pour entrer dans le bâtiment pour les entretiens. Nous étions une bonne vingtaine de personnes à attendre dehors, et derrière moi, je pouvais en compter facilement une vingtaine de plus. Cette Compagnie était vraisemblablement très connue parmi les Anges. Après une heure de d’attendre sous le beau ciel bleu, ce fut enfin mon tour d’entrer dans le bâtiment de recrutement. Je fus accueilli devant une grande table, avec plusieurs personnes qui m’attendaient. Je m’assis sur la chaise en bois et j’attendis qu’une de ces personnes me pose la première question : « Bonjour Mademoiselle ou madame. Pouvez-vous décliner votre identité ? Cela nous servira pour nos fiches. » - « Mademoiselle, je vous prie. Je me nomme Lydia Lemingway. Je suis une Ange Extrémiste. » - « D’accord, je note. Alors pouvez-vous nous dire pourquoi vous voulez intégrer la Compagnie de Yüerell ? » - « Ma raison est simple et claire. La Compagnie suit le même but que moi. Je veux que le mal soit éradiqué de la surface de la terre, afin que la paix, le bien et la lumière soient éternelles sur notre terre à tous. Le mal n’a pas lieu d’exister en ce monde, il faut qu’il disparaisse, afin que la population puisse vivre en paix. » - « Qu’est qui s’est passé pour que vous vouliez éradiquer le mal ? Vous semblez avide de vengeances… » - « De la vengeance ? Non. Tout ce que je veux, c’est la justice. Pendant des dizaines d’années, j’étais enfermée par les Démons dans notre ancien royaume, dans la Terre Blanche. J’ai subi des violences, des sévices, des tortures pendant toutes ces années. Nous ne pouvions rien dire, rien faire, sinon nous étions violentés. Lors de mon temps libre, je priais jour et nuit pour qu’un groupe d’ange viennent nous aider. J’ai attendu, attendu et encore attendu… J’ai toujours gardé espoir d’une contre-attaque… Puis petit à petit, je me suis dit que les autres Anges nous avaient abandonné totalement, afin de se construire ailleurs, sans jamais venir pour nous. Puis, un jour, je fus choisie pour être l’une des milles Anges libérés. J’ai eu de la chance, mais pas pour certains de mes congénères. On m’a recueilli au sein du Jardin de Jhen, on m’a aidé à retrouver le goût de la liberté, à retrouver ma liberté et à aider les autres. Mais aujourd’hui, je pense toujours à ceux qui sont enfermés au sein de la Terre Blanche. Sont-ils toujours vivants ? Attendent-ils toujours notre aide ? Je n’arrive pas à dormir la nuit, en me disant que je les ai abandonnés à mon tour. Qu’est que je dois faire ? Qu’est que j’aurais dû faire pour les aider ? J’en sais rien… Mais aujourd’hui, vous me donnez la chance d’obtenir Justice pour ceux qui ne l’ont pas eu. Vous me donnez la chance d’éradiquer le mal autour de moi. Vous me donnez une chance d’être une meilleure personne pour ce monde. Je veux détruire ces démons et toute personnes maléfique pour les autres. Voilà ma raison de ma venue ici aujourd’hui. » Les personnes devant moi ne m’avaient pas coupé la parole. J’avais fait un monologue pour les convaincre que je serai utile à la Compagnie.

« De quoi avez-vous peur ? » - « J’ai peur de ne pas pouvoir réussir mon but, mais je ferai tout pour m’y approcher même si cela me prend des années. Je veux essayer » - « Si tu choisissais un métier dans notre Compagnie, tu prendrais lequel ? » - « Je veux être une recrue, afin de devenir un soldat et monter dans la hiérarchie. Je n’ai pas peur de me prendre des coups, ou d’échouer, car je sais que je pourrais toujours remonter à la surface. » - « As-tu une expérience en tant que guerrière ? » - « Non aucune, mais je n’ai pas peur d’apprendre. J’ai une grande soif d’apprendre l’art de la guerre, de manier une épée. » - « Hum, je vois. Ton enfermement te pousse à te dépasser et à entreprendre tout ce que tu ne sais pas. Ton apprentissage, en tant que recrue, va être long et sans facilité. J’espère que tu seras prête pour ces leçons. Tu tomberas souvent d’épuisement, de fatigue ou bien de blessures. Mais tu deviendras plus forte au fil de temps et tu deviendras meilleure. » Une femme me tendit une feuille afin d’y déposer ma signature. Je les regardais avec un air interrogateur. « Oui, nous te prenons dans la Compagnie de Yüerell en tant que recrue. Voilà la preuve que tu es reçue au sein de notre Compagnie. Tu n’as pas avoir honte de ton passé, nous t’acceptons comme tu es. Tu porteras une pierre à l’édifice de la Compagnie. » Je lui souris doucement avant de prendre une plume pour signer le contrat d’engagement. Je leur redonnais la feuille avant de me mettre dans une grande cour. Je n’en revenais pas que j’avais été accepté dans leur rang. Bien sûr, j’étais au plus bas de l’échelle, mais je n’avais pas peur d’évoluer. Tout ce que je voulais, c’était d’avancer et de continuer à vivre dans ce monde. Il était l’heure que je me réveille…

Nombre de mots:
Revenir en haut Aller en bas
Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1068
◈ YinYanisé(e) le : 04/01/2016
◈ Activité : Soldats
Isiode et Isley
Ven 20 Mar 2020, 02:40





# Suite des inquiétudes






« Un recrutement? »

L’interrogation eut à peine le temps de traverser la barrière de mes lèvres que je dus encaisser un nouvel assaut, qui se répercuta violemment dans l’intégralité de mes bras, faisant vibrer ma peau et mes muscles. Automatiquement, je repositionnais ma main et mon avant-bras à l’intérieur du brassard qui se situait au centre de la face interne de mon bouclier, serrant entre mes doigts la poignée de cuir qui me permettait d’avoir une attache et une prise solide avec mon arme de défense. Malgré tout, il était compliqué de manier une arme de telle dimension et de tel poids, encore plus lorsque ces manipulations se faisaient en plein cœur du firmament, n’ayant comme soutien que mon sens de l’équilibre et le battement de mes ailes. Parce qu’à tout moment, mon corps perdait rapidement sa balance et il me fallait rééquilibrer ma posture pour couvrir un maximum d’ouvertures, que les vents ne cessaient de dévoiler aux yeux attentifs de mon adversaire. Par conséquent, si je ne m’appliquais pas dans ce sens, la défaite serait l’unique finalité de mes échanges, surtout face à un rival expérimenté et observateur comme le chef de l’Unité de défense. Ce dernier, d’une propulsion engendrée par ses ailes, s’était rapidement positionnée afin de percer ma défense depuis mon angle mort. Sa hallebarde était levée et sa course, quant à elle, déjà enclenchée dans le ciel.

« Il semblerait qu– »

Steiner Hōss s’interrompit brusquement au milieu de sa phrase, voyant l’une de mes lames d’invocation filer droit dans sa direction, à l’instar d’un chien avide de chair et de sang. De nouveau, il fit battre ses appendices plumeux dans son dos, se jetant à toute vitesse sur le côté afin d’éviter l’éclair azuré qui pourfendait l’air de son tranchant affûté. La Lame Fantôme poursuivit son chemin au milieu des cieux, disparaissant brusquement dans une poignée diffuse d’étincelles bleues, me laissant alors la chance de contre-attaquer en fonçant droit vers l’Ange. Bouclier levé, je comptais effectuer une attaque frontale et brutale, sans gant de velours ou de pitié, mais l’Immaculé, qui avait rapidement retrouvé son centre de gravité, reprit de l’altitude en fouettant l’air de ses plumes. Il dû faire un saut de plus de trois mètres, suffisamment pour avoir une pleine vue sur le dessus de ma tête. Tournoyant agilement sur lui-même afin de donner plus de puissance à sa frappe, le chef Hōss visa mon crâne depuis ses hauteurs. Son épaule recula, son bras se replia et, dans une expiration bruyante qui sortit de sa gorge, il relâcha violemment la prise qu’il exerçait sur son arme, lançant cette dernière à bout de bras à une vitesse prodigieuse.

Ayant lu son esprit, plus par expérience que par magie, j’avais déjà engagé la danse, mon corps actionnant par instinct le mouvement de représailles. Poussant mon être sur le côté, je collais le bouclier sur ma poitrine, rabattant mes ailes autour de moi, comme l’on pourrait s’attendre d’une chenille qui confectionne son cocon hivernal. Cependant, cette mesure ne fut prise que dans l’intention de retourner mon être afin que mon dos embrasse la surface des eaux de la mer alors que mon visage, à son tour, était tourné vers le ciel. Puis, sans attendre, mon bras armé se tendit vers le haut au même instant que la hallebarde de mon compatriote quittait sa paume. Le choc fut saisissant, m’arrachant un grognement de douleur tandis que le fracas me repoussait vers le bas. Entraîné par le heurt violent de nos deux armes et le poids d’Idaabe, j’eus beaucoup de difficulté à m’immobiliser. Ma paire d’ailes se battait contre les vents, contre la résistance de l’atmosphère elle-même, de toutes ses forces, afin de m’éviter une chute désastreuse dans l’écume des eaux marines. Cependant, je parvins enfin à me stabiliser à quelques mètres à peine des vagues de la mer, soulevant l'air et quelques gouttelettes d'eau amères.

« J’ai peut-être forcé pour le coup, excusez-moi… »

Troquant ma grimace pour une expression sereine, je tournais mon visage dans sa direction pour lui assurer que tout allait bien. Il venait de me rejoindre en vitesse grand V, persuadé que je me fracasserais à la surface des eaux. C'est pourquoi il ne put s'empêcher d'expirer un soupir en voyant que j'étais parvenu à me redresser, me prêtant même sa main pour m'aider.

« Ne vous en faîtes pas. Le Capitaine Endeover est plus terrible encore », lui confiais-je en exhalant un faible rire, à peine audible, aux souvenirs des entraînements du Capitaine Blanc.

L’homme faisait rarement preuve de pitié à l’égard de ceux qui passaient devant ses armes, et n’hésitait pas à nous retrancher dans nos dernières limites afin de faire ressortir notre plein potentiel. Il savait que nous avions des particularités dans nos styles de combat, dans nos manières de penser et de réagir, et c’est pourquoi il cherchait constamment à nous faire sortir de nos zones de confort, pour que nous puissions être prêts devant toutes les éventualités.

« … Parce que c’est ainsi qu'il vous entraîne? Ou est-ce la même intensité pour tous les miliciens de la Compagnie? »

Si l’Aile Blanche était bel et bien un militaire, son allégeance s’était tout de même portée à l’armée angélique, dans laquelle il travaillait depuis bientôt huit ans. À la suite du Rimkalàri, il s’était senti affreusement coupable de n’avoir rien pu faire pour sauver tous ces gens, massacrés sans une once de compassion, sous les coups et les armes des Démons. C’est pourquoi, une fois exilé sur le territoire magicien, qu’il s’était mis en tête de s’entraîner et de renforcer son corps pour que, plus jamais, une horreur de cette envergure ne se reproduise. Cela étant dit, de tous les entraînements qu’il s’était tué à faire, de toutes les épreuves qu’il s’était forcé à accomplir afin de nourrir ses convictions, il ne s’était jamais adonné à un exercice aussi dangereux, surtout dans le cadre d’un simple entraînement qui se devait être « de routine. » De ce fait, il me lorgnait d’un œil incrédule depuis sa position. Et pourtant, chef Hōss, et pourtant… Le silence, seul, qui s’ensuivit lui faisait office de réponse et cela sembla faire fondre tous les doutes de son esprit : ses yeux s’étaient écarquillés et sa bouche s’était légèrement entrouverte, comme pour échapper quelques paroles, mais rien ne s’en extirpa, si ce n’est des mots muets – ou étranglés, qui n’arrivaient pas à faire leur chemin jusqu’à la barrière de ses lèvres, qu’il s’était, par ailleurs, empressé de refermer. Le gratifiant d'un signe de la tête, attrapant chaleureusement la main qu'il me tendait, je me redressais lentement de ma posture, sentant une brûlure de plus en plus significative à la naissance de chacune de mes rémiges.

« Quoi qu’il en soit, je crains qu’il nous soit impossible de parler dans ces conditions, soufflais-je calmement à son attention. Nous pourrions nous arrêter pour aujourd’hui? »

Sans mot, il acquiesça d’un hochement de la tête tout en accrochant sa hallebarde dans la sangle de son dos, qui lui servait, en quelque sorte, de fourreau.

« Pour tout vous avouer, je suis assez curieux d’entendre ce qui se passe aux Jardins actuellement », lui partageais-je tout en réajustant le bouclier Idaabe à mon bras.



« Tenez, votre gourde. »

Je la rattrapais en plein vol, le remerciant d’une voix basse dans laquelle il lui fût possible d’entendre ma gratitude sincère. Et pendant que j'ouvrais ma bouteille, le militaire rejoignit ma hauteur, appuyant ses avant-bras contre le bastingage du navire, profitant, un instant, de la beauté du panorama qui s'étirait devant nous. Le ciel était d'un noir encre, mais la Lune, scintillante, illuminait les cieux nocturnes. Les étoiles, en fidèles compagnes, se joignaient à l'éclat de leur mère, mais si elles n'égalaient sa splendeur, elles avaient tout de même le mérite de ne pas passer inaperçues, puisqu'elles offraient à la voie lactée une toute autre dimension – féerique, magique – qui se reflétait dans le coloris de nos pupilles.

« Alors, fit soudainement le chef de l'Unité de défense, mettant ainsi un terme à notre courte rêverie, pour en revenir à ce que je vous disais tout à l’heure, il semblerait que la Compagnie de Yüerell soit en train d’effectuer un recrutement de masse afin de combler les places laissées vacantes par tous les miliciens qui se sont engagés dans la campagne d’expédition. »

Je bus une première gorgée d’eau, coulant un bref regard en direction de mon confrère.

« Je vois… Murmurais-je en éloignant la bouteille de mes lèvres, mes yeux se perdant alors dans l’immensité de la mer, en contrebas. Ont-ils vraiment l’intention de… »

Le reste de ma pensée ne se prononça jamais, et même sans en connaître les mots, le chef Hōss comprit immédiatement ce dont je faisais mention.

« Je ne sais pas, mais leurs actions semblent porter en ce sens, vous ne trouvez pas? »

Oh si, justement, et c’est ce qui m’inquiétait.

« Ces bleus ne pourront jamais rattraper l’expérience que nos hommes ont acquis en des décennies d’existence. À quoi pensent-ils?

- … Si les rumeurs sont vraies, j’ose espérer que votre Imperator sache ce qu’il fait. Si l’attaque en Terre Blanche se concrétise, si tôt… »

Ce serait du suicide : nous en avions conscience, lui comme moi. Ces jeunes gens, qu’ils soient forts ou vulnérables, qu’ils aient déjà tenus les armes ou non, n’avaient jamais enduré un entraînement militaire et cela prendrait du temps pour en faire de vrais soldats, prêts à porter l’épée à la taille et le bouclier au poing, marchant au front pour se confronter à la bataille. À cette pensée, je soupirais.

« Sinon, la milice aurait également reçu des informations comme quoi les enfants du Monarque Démoniaque se feraient décimer un peu partout à travers les continents. »

Mon front se plissa tandis que je me tournais complètement vers l’homme d’armée.

« … Quoi? »

L’Immaculé poursuivit aussitôt sur le sujet, me décrivant comment, il semblerait, que des enfants Azmog aient été retrouvés morts, assassinés. Plus il parlait et plus mes sourcils se fronçaient. Mon expression était grave et pourtant, je ne laissais filtrer aucun signe de ma véritable nervosité. « Il doit y avoir un nouveau Souverain démoniaque, n’est-ce pas? » Ces mots me revinrent irrémédiablement en tête, ces mêmes mots que m’avaient partagé l’Ultimage durant cette nuit particulière. Était-ce… un signe? Était-ce… un jeu pour savoir qui serait le plus éligible au trône? Était-ce cela, le véritable silence du Souverain des Enfers? Parce qu’il ne se sentait plus la force de régner et voulait, désormais, que l'un de ses héritiers prenne sa place?

J’étais surpris et troublé, notamment en raison des connaissances de l’Impératrice Blanche, qui semblait en savoir plus qu’elle ne l’avait laissé entendre, cette soirée-là.

« … Vous m’écoutez? »

Je ne laissais rien paraître de mon égarement momentané, hochant rapidement de la tête en signe d’affirmation.

« Ne vous en faîtes pas : vous avez toute mon attention. »

Pourtant, après quelques secondes seulement, je me replongeais de nouveau dans mes réflexions, pensif.


1 853 mots


It's a little price to pay for salvation
Thème I | Thème II | Thème III | Thème IV | Thème V

[Événement] Quand le Vent Tourne... - Partie II Signat20
Merci Mancy et Shanxi pour les cadeaux ♪:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34283-isiode-isley-entre-
Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1068
◈ YinYanisé(e) le : 04/01/2016
◈ Activité : Soldats
Isiode et Isley
Dim 22 Mar 2020, 03:44





# Ne pas désespérer




Les voix ambiantes et les bruits de pas me tirèrent doucement de mon sommeil. Faisant papillonner mes paupières, je me redressais lentement de ma couche, les rayons du soleil qui traversaient le verre du hublot m’éblouissant. Je m’étirais à la manière d’un chat, poussant un long bâillement, sans pour autant esquisser le moindre mouvement qui puisse supposer une réaction qui m’amènerait à quitter la chaleur de mes draps. C’est pourquoi, silencieux et un brin endormi, je me laissais doucement émerger par les sons environnants et la respiration régulière de mon colocataire, qui s’était étendu dans son lit pour le restant de l’avant-midi. En effet, ce dernier dormait à poings fermés sur son matelas, revenu de sa patrouille de nuit il y a deux heures à peine de cela : je me souviens, vaguement, avoir été réveillé à l’entente de l’ouverture du battant de notre cabine, son coude s’étant involontairement cogné au cadre de la porte. Il avait étouffé une exclamation douloureuse, maugréant quelques mots venimeux à l’attention de l’encadrement de porte, tout en traînant des pieds pour se laisser tomber au-dessus de ses draps : c’est à cet instant précis que j’avais légèrement sursauté, m’extirpant d’un rêve dont les mémoires se perdirent presque instantanément dans mon esprit embrumé.

« Chut, chut. Désolé, j’ai été trop bruyant. Rendors-toi… »

La voix de mon colocataire était en train de me bercer doucement, alors qu’il venait de prendre conscience de sa propre maladresse à mon endroit. Pourtant, entre sommeil et éveil, j’avais légèrement relevé la tête dans sa direction, frottant mon visage de l’une de mes mains. Les yeux plissés, essayant de m’accoutumer à la noirceur, je cherchais le visage de mon collègue à travers la pénombre de l’aube, lui adressant un vague sourire.

« Ça a été, ta patrouille? » Me rappelais-je l’avoir questionné, comme si de rien n’était.

L’autre jeune homme était resté interdit quelques secondes, répondant à mon sourire avant de me faire signe de me recoucher.

« Ce n’est pas important, Isley, m’avait-t-il ordonné en chuchotant. Rendors-t– »

Et j’avais simplement abandonné tout effort de garder ma tête relevée, l’écrasant sur la surface moelleuse de mon oreiller. L’évanouissement, dès cet instant, n’avait pas été bien long à attendre, Harabella me tirant de nouveau dans son monde onirique, au soulagement de mon colocataire, qui avait relâché un soupir pour m’abandonner volontiers à mes songes, et cette fois, sans aucun bruit.

Et si les images, en plus de la nature, de ces rêves semblaient avoir complètement été effacées de mon esprit à ma première prise de conscience, étrangement, maintenant que je me posais et revenais petit à petit à moi, j’avais l’impression que chaque instant du songe s’imprimait, indélébile, dans les quatre coins de ma mémoire. … C’était vraiment un rêve étrange, en fait. Sans savoir pourquoi, une impulsion étrange m’agrippa et je me mis à rire doucement, amusé et narquois. Je ne saisissais pas le moins du monde pourquoi j’avais fait un tel rêve, mais il fallait croire qu’imaginer Isiode aux prises avec une charrette embourbée, Ren qui s’auto-proclamait coiffeuse émérite, il y avait de quoi trouver l’illustration particulière – et oui, plutôt divertissante par ailleurs. Par contre… Cette histoire d’amour entre l’Ultimage et mon frère était…

Rapidement je secouais la tête, les événements d’une nuit singulière faisant brusquement surface jusqu’à mon esprit, que je repoussais vivement. Pourtant, malgré les sentiments qu’éveillaient en moi ces réminiscences, une attraction plus forte, plus puissante, contraire surtout, m’empêchait de prendre la situation selon le sérieux qu’elle dégageait. Je n’arrivais pas à m’empêcher de rigoler, mais des parts de mon être se heurtaient violemment, incapables de comprendre mes réactions. Me rappeler de la nuit où l’Ultimage avait atterri dans mon lit ne pouvait me faire ressentir une telle allégresse comique et pourtant, j’étais bien en train de rire, là, tout de suite. Était-ce ce rêve qui, inconsciemment, était plus drôle que je le croyais moi-même?

« Je ne sais pas… Je ne vois pas du tout Ren formuler un tel gage non plus, chuchotais-je à moi-même, toujours plus hilare, tentant d’étouffer les rires à l’intérieur de mon poing.

- Gnnn… Isley… S’il-te-plaît… Moins de bruits…

- Hahaha! Désolé… Je quitte la cabine tout de suite pour te laisser dormir. »

Comme toute réponse, j’eus droit à un ronchonnement puis, mon colocataire s’emmitoufla de nouveau dans la chaleur de ses couvertures, soulevant ses dernières pour qu’elle lui recouvre l’intégralité du corps : de la tête jusqu’aux pieds. Rapidement, à pas feutrés, je rejoignis la porte d’entrée, la repoussant avant de la refermer. Cependant, je me permis de m’appuyer quelques secondes sur le battant de celle-ci, rigolant de bon cœur devant l’absurdité du songe. Il y avait de quoi s’amu–

« Isley! » Entendis-je de l’autre côté de la porte.

Waaah! Mince!

« Désolé! Désolé! Je pars pour de vrai cette fois! »

Et d’une foulée beaucoup plus pressée, je quittais les environs de ma cabine. Mais j’avais toujours le fou rire aux lèvres. Je voulais bien admettre que le rêve fut relativement rigolo et insolite, mais de là à le trouver aussi amusant, c’était quelque chose qui dépassait mon entendement…



« Soldat Yüerell? »

Je détournais le regard de Ren qui, assise en face de moi, était en train de laver une énième pomme de terre dans le seau prévu à cet effet. C’était notre corvée de l’heure et nous en profitions pour discuter, en même temps, de notre session d’entraînement quotidien. Aujourd’hui, j’aurais bien apprécié exercer nos feintes basses, mais l’Orine avait proposé un tout autre exercice – du véritable corps-à-corps –, m’expliquant qu’à Maëlith, elles et ses consœurs pratiquaient un style de combat particulier, qui semblait, selon ce que j’en entendais, bien distinct du Gubà, le combat martial que je pratiquais majoritairement avec mon frère. De fil en aiguille, j’avais été curieux, changeant radicalement ma pensée pour me joindre à son idée : ça pourrait être intéressant d’essayer.

Dans tous les cas, la jeune femme qui venait de m’interpeller avait mis fin à notre conversation, et je m’étais rapidement redressé, essuyant distraitement mes mains, remplies de pelures, pour lui serrer la poigne.

« C’est bien moi, lui répondis-je tout en écoutant sa propre introduction. Que puis-je faire pour vous, soldat Vagh? »

Je reconnaissais la milicienne – une Patrouilleuse – mais n’avait jamais vraiment eu la chance d’interagir avec elle jusqu’à aujourd’hui.

« Nous venons d’avoir des nouvelles des Jardins… »

J’hochais de la tête, voyant, pour autant, le regard qu’elle adressa à Ren. Immédiatement, je lui fis signe que tout était correct.

« Cela ne me dérange pas si elle écoute, lui avouais-je en la gratifiant d’un sourire chaleureux. Peu importe le sujet, je lui fais confiance. »

La jeune femme resta interdite durant un laps de temps assez court avant de finalement acquiescer et de reporter son regard vermillon dans le céruléen de mes yeux.

« Vous avez une cousine prénommée Valysteria, n’est-ce pas? Valysteria Kaesra? »

À l’entente de ce nom, mon visage se referma doucement et mon expression s’aggrava.

« Hum… O-Oui… Oui, j’ai bel et bien une cousine qui porte ce nom, c’est vrai, mais… »

Je déglutis.

« Elle a disparu à la suite du Rimkalàri, de ce que j’en sais. »

Mon frère et moi n’avions jamais entretenu une relation très proche avec le reste de notre famille. En raison de l’isolement que nous avait presque imposé notre père à la mort de Mère, les contacts que nous avions eu avec la fratrie paternelle avaient été très limités durant notre enfance, à Isiode et moi. Cependant, une fois libérés – d’une certaine façon – du joug de Béor et grâce à notre travail au sein de la Compagnie, nous avons pu, comme-ci, comme ça, renouer plus ou moins avec certains membres de la famille Kaesra. Au nombre de huit, nous avions rarement vu nos oncles en réalité et seul Leonhard était, à ma connaissance, un visage familier, puisqu’il avait été le seul, en partie, à soutenir notre père à la mort de Tia. Leurs autres frères avaient aussi voulu l’y aider, ne vous trompez pas, seulement, le comportement de notre géniteur avait rapidement fait grincer des dents et, un par un, une majorité de la fratrie s’était détourné de notre père.

Malgré tout, contacts limités ne voulaient pas dire inexistants et c’est pourquoi il nous était arrivé, quelques fois, de croiser Valysteria, notamment lorsque nous fûmes réintégrés à la Compagnie. Elle était notre cadette et si, pour ma part, j’étais parvenu à tisser un certain lien avec elle, je ne pouvais me targuer de la connaître énormément. Cela étant dit, entendre son nom de la bouche d’une parfaite étrangère, en plus de jongler avec le contexte actuel, je ne sais pas, j’avais une désagréable impression qui me tordait l’estomac.

« P-Pourquoi me demandez-vous cela, au juste? »

Le soldat Vagh étira un drôle de rictus sur le bord de ses lèvres alors que ses yeux s’ancrèrent profondément dans mes iris.

« Eh bien, les rumeurs vont bon train sur les continents à l’heure actuelle. »

Rapidement, elle nous éclaira, Ren et moi, de la situation de la descendance Azmog, qui, selon les informations récoltées par les Patrouilles restées aux Jardins de Jhēn, se faisait littéralement décimer. Leurs têtes étaient mises à prix et des assassinats, semblerait-il, étaient commandités pour les éliminer. Mais qui finançait un tel massacre? Mes sourcils s’étaient froncés à cette nouvelle, mais c’était encore plus plissés à l’entente du recrutement de la milice de Yüerell. Irrémédiablement, je songeais à Ōrus, un jeune père avec qui j’avais discuté tout récemment des fameuses attaques que semblaient planifiées les corps armées du peuple angélique afin d’attaquer la Terre Blanche. Une telle nouvelle aura de quoi le bouleverser, c’était certain…

« Excusez-moi, Vagh, mais j’ai de la difficulté à faire le lien… L’interrompis-je brièvement. Quel est le rapport avec Valysteria?

- En fait, la Compagnie a décidé de réagir en partie à cause d’elle, commença-t-elle. Elle aurait envoyé une lettre à notre attention depuis la Terre Blanche e– »

- Et qui vous dit que tout cela n’est pas qu’une vaste mascarade? Comment pouvez-vous croire qu’il s’agisse vraiment de Valysteria qui ait écrit cette lettre? »

Je l’avais coupé en plein milieu de sa phrase. Mon corps palpitait tandis que je serrais les poings. Cela était un piège. C’était forcément un piège. Pourtant, le soldat Vagh ne se démonta pas à mes interrogations, secouant négativement de la tête. Elle semblait convaincue de la chose, nous expliquant, à voix basse, que la lettre avait été accompagnée d’autres informations, qu’elle ne voulut révéler, mais qui, en son sens – et à celui de tous les responsables qui étaient restés au continent – étaient vraies. Malgré sa conviction, je doutais toujours de la véracité d’une telle histoire.

« C’est pourquoi j’aimerais que vous restiez discrets au sujet de Valysteria et de sa fameuse lettre. L’Imperator nous a donné comme consigne de ne pas ébruiter l’affaire. »

Je gardais le silence.

« Seulement, compte tenu de votre lien de parenté, nous nous sommes dit que vous apprécieriez certainement de savoir que votre cousine est bel et bien vivante… »

Je ne prononçais toujours aucune vocable, déchiré entre deux états : croire que tout cela soit authentique ou croire en un piège finement ficelé pour causer encore plus de pertes – et de désespoir – du côté angélique?

« Pouvons-nous avoir votre parole? »

Ma réponse fut longue avant d’être partagée, mais je finis par hocher de la tête, solennel. Ren, à mes côtés, fit de même. Nous garderons le silence.


1 920 mots | Isley réagit aux chocolats sentimentaux mangés par Kahel et compagnie dans ce RP.


It's a little price to pay for salvation
Thème I | Thème II | Thème III | Thème IV | Thème V

[Événement] Quand le Vent Tourne... - Partie II Signat20
Merci Mancy et Shanxi pour les cadeaux ♪:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34283-isiode-isley-entre-
Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4748
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Ven 17 Avr 2020, 15:36



Après le jour la nuit obscure,
Après les saisons les saisons,
Ses chants qui sont gravés au sein de la nature
Iront de l'avenir dorer les horizons.
D'un vol grandiose il s'élève,
La foudre il la brave de l'œil,
Le nuage orageux il le passe, puis s'enlève
Lumineuse trainée au sein de son orgueil.
De la lyre de sa patrie
Il fit vibrer les plus doux sons,
Et son âme de feu, céleste rêverie
Se fondit dans des flots d'admirables chansons.

Quand le vent tourne... - Partie II



Adossée au mur, la respiration lente, je gardais le regard fixé sur l'entrée de ma cellule, l'oreille attentive à ce qu'il se pouvait se dire ou se faire à l'extérieur. Au fil du temps, j'avais remarqué qu'ils m'ignoraient, moi, la petite Ange de pacotille, sans valeur, ni histoire. Se réincarner sans mémoire. Quelle idée ! Ce n'est pas comme si j'avais eu le choix en même temps. Si ça ne tenait qu'à moi, j'aurai largement préféré renaître avec toute ma mémoire et mon histoire plutôt que des bribes de souvenirs, dont je ne suis même pas certaine que ça en soit réellement d'ailleurs ! Enfin, il y avait un avantage. C'était presque s'ils ne m'oubliaient pas. La peur était toujours présente, évidemment. Mais je me cachais moins. Je me le permettais. Ils ne me voyaient pas pour ainsi pas. Ils s'en foutaient de ma présence. J'étais le petit joujou de remplacement lorsque les autres, plus intéressants, étaient abîmés. Et puis, le fait d'avoir un véritable sommeil aidait à se sentir bien et à avoir Foi et Espoir en un meilleur avenir. Cela faisait quelques temps que j'avais appris à choisir mes rêves. Qu'ils soient apaisants, tendre et heureux. Loin de cette vérité dans laquelle je vivais. Certes, le retour à la réalité était brutal et détestable. Cependant, mes nuits étaient moins agitées et mon sommeil bien plus réparateur qu'autrefois. Je le sentais. Il y avait toutefois quelques habitudes que j'avais abandonnée. Cupidon. Je l'appelais moins, pour bien des raisons. Mais je crois... Je crois que je me suis trop attachée à lui. Je ne devrai pas. A trop vouloir une présence à mes côtés, j'en suis venue à oublier qu'il n'était qu'une création magique. D'ailleurs, ma magie. J'avais cessé de l'utiliser, même s'il ne s'agissait que de quelques flocons. Je l'utiliser moins, en tout cas. La vision des Anges mutilés pour moins que ça m'avait quelques peu refroidie. Défiante. Je l'étais un peu moins également les quelques fois où l'on venait me voir. J'avais eu trop de problème. Je n'en voulais plus. Je n'en pouvais simplement plus. Et puis, un jour, ça aurait surement été le mot de trop qui m'aurait mené à ma perte si j'avais continué sur cette route.

Je levais lentement la tête. Il y avait de l'agitation à l'extérieur. Encore. Ce n'était pas la première fois et ce n'était pas dû à une quelconque nouvelle révolte angélique. Lors de la dernière – et seule – mutinerie, le choc de voir nos camarades disparaître pour ce dont ils n'étaient pas responsable avait autant attisé la flamme de la Colère, qu'elle avait marquée, et choquée, profondément nos esprit, étouffant toute idée de réitérer l'opération. Quand à l'assaut des Anges libres... Qu'une nouvelle attaque soit menée serait un miracle au vu du résultat de la précédente... Le souvenir de ces brefs instants d'Espoirs de liberté volés détourna mon attention de ce qu'il se passait à l'extérieur. Mon regard dans le vague, je serrai la mâchoire en revoyant tous ces Anges assassinés sous nos yeux tandis que des larmes de rages commençait à border mes paupières. Je les fermais alors, inspirant profondément, cherchant à la faire refluer. Il n'était pas bon de se laisser assaillir ainsi par ses émotions négatives. C'était exactement ce qu'ils désiraient. A force de les voir agir, j'avais fini par le comprendre ça aussi. Toutefois... C'était quelque chose de bien difficile à faire, justement, que de ne pas se plonger dans ces sentiments à cause de tout ces traitements ignobles, invivables, et inhumains qu'ils nous infligeaient. Un coup sur les barreau de la porte me fit sursauter. Le Démon se tenait devant la porte, l'air méprisant et colérique. « Bouge p'tite merde. ». Il me fallu un quart de seconde pour que ses mots, peu agréable, me fasse réagir. Aussi je me levai lentement, sans détacher mon regard de lui, comme si je faisais face à une bête féroce. C'était un peu le cas. Je retins mon souffle. Longtemps. Tout le long où le Vil gardait son regard perçant braqué sur moi. Devais-je m'inquiéter ? Probablement. Je m'attendais presque à ce qu'un brasier ne s'allume en mon sein sous son regard assassin, me consumant de l'intérieur dans une douleur atroce et terrifiante. Alors je vis un rictus malsain se dessiner sur son visage. « Profite bien d'ta cage... », me fit-il d'un air narquois. Je le dévisageai, surprise. « Tant qu'tu l'peux encore. », conclut-il dans un rire. Ma respiration s'accéléra. Que voulait-il dire ? Qu'est-ce qui allait se passer encore ? Avions-nous fait quelque chose les ayant contrarié ? Je n'en ai pas souvenir... Je déglutissais. J'avais réussi à faire en sorte d'améliorer ma condition par divers stratagèmes. Ces êtres allaient tout mettre en l'air par un moyen que j'ignorais et qui me paraissait être atroce. La mort ? La torture ? Quoi d'autre ? Des larmes perlaient aux coins de mes yeux. Non. Je ne veux pas disparaître ici. Je ne dois pas disparaître ici. Pas au milieu de ces créatures, enchaînée dans ce lieu de tristesse et de mort. Je voulais que ce soit auprès des miens, libre, là où existe l'espérance et la vie.

Recroquevillée dans un coin de la pièce, cachée dans l'ombre et cherchant à me fondre dans cette dernière pour me faire inexistante, comme par le passé, je laissais les larmes s'écouler le long de mon visage en silence, ma tête cachée au creux de mes genoux que j'avais ramenée contre mon torse, les cernant fermement de mes bras. Cupidon, à mes côtés, me dévisageai de son regard d'ambre, silencieux. J'avais repris de  mauvaises habitudes... Mes anciennes habitudes. Mais les paroles du Démon m'avaient effrayées. Jamais comme auparavant je n'avais senti le couperet de la mort si proche de ma nuque. Peut-être n'était-ce rien. Peut-être était-ce des menaces en l'air et que je m'inquiétais pour du vent. Justement. Je ne savais absolument rien de la véracité ou non de ses propos. Je relevai légèrement la tête et me mis à jouer avec mon bracelet. Il contenait un secret. Je l'ignorai jusqu'à il y a peu. Pourtant je n'en avais jamais fais usage depuis lors. Je pourrai l'utiliser... Éventuellement ? Pour m'échapper. Sortir de cet enfer. Vivre pleinement. Arrêter de craindre la mort. Pouvoir dire ce que je pense et à qui je le souhaite. Etre celle que je désir et... Je soupirai longuement. « Tu divagues complètement... », me fis-je à moi-même en délaissant le bijou. Pourtant, c'était tellement tentant, c'est vrai. Ce serai un juste retour des choses. Mais faire ça, c'était signer officiellement mon arrêt de mort. C'était certain. Je n'aurai même plus à me questionner sur le sens des paroles qui m'avaient été dites et ce qui pouvait m'attendre à l'avenir pour que cette cellule soit profitable. J'inspirai profondément avant de passer une main sur mon visage, chassant les vestiges de mes larmes qui cherchaient encore, malgré mes efforts, à inonder mes joues de leurs craintes. Je devais me reprendre. Je ne devais pas céder à ce genre de pensée meurtrière. Je devais garder l'Espoir. Il était notre meilleur allié ici. « Est-ce qu'on s'en sortira un jour ?... », fis-je d'une petite voix. Car malgré tout, je sentais au fond de moi cette lueur d'Espoir s'atténuer petit à petit. Quelques secondes de silences suivirent mon interrogation avant que Cupidon ne me réponde, d'une voix rassurante. « J'en suis certain. » - « Tu ne dis pas ça juste pour me faire plaisir, hein ? », insistai-je. Je tournai mon regard dans sa direction. Face au sourire qu'il m'offrait, je détournais les yeux, me plongeant à nouveau dans la contemplation du sol. « On va s'en sortir... », affirmais-je alors tout en me replongeant dans le creux de mes genoux. Toutefois, j'ignorai encore comment j'allais bien pouvoir quitter ces lieux pour une meilleure vie. Mais je la trouverai, la solution. Il le fallait.
Chacun se bat pour ce qui lui manque

Codé par Heaven sur Epicode



Mots 1421
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34243-kyra-lemingway-la-p
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[Événement] Quand le Vent Tourne... - Partie II

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [Événement] Quand le Vent Tourne... - Partie III
» [Événement] Quand le Vent Tourne... - Partie I
» [Événement] - Mettons la voile au vent
» Un Murmure Dans le Vent [solo] Partie III
» Un Murmure Dans le Vent [solo] Partie II
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Terres du Lac Bleu :: Jardins de Jhēn-