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 [Événement] - Mettons la voile au vent

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Mar 01 Oct 2019, 14:58


Mettons la voile au vent


« Levons nos verres à la femme du Léviathan ! Que sa croupe vienne un jour ravir nos mâts ! » Les chopes s’entrechoquèrent en un bruit de bois et d’acier. Erza ricana, à l’image des autres trous du cul présents dans la taverne. La femme du Léviathan était devenue une sorte de mythe, à force de ne jamais être aperçue. On la décrivait brune et désirable – d’où l’histoire des mâts – mais certains pensaient que Rak avait fini par la tuer. Lui non plus n’apparaissait pas souvent. Cependant, moins le peuple du Léviathan voyait l’Empereur, mieux il se portait. Celui-ci n’était plus venu depuis un certain temps mais les choses changeraient, bientôt. La Réunion de la nouvelle saison, celle qui amènerait le Léviathan à T’ek’ilala, allait avoir lieu dans deux lunes. Un grand festin serait organisé et, au cours de celui-ci, l’homme allait annoncer les prochaines expéditions. C’était toujours un signe, béni des Ætheri. Le Léviathan savait mieux que quiconque où se trouvait la richesse. Après la Réunion, les navires partaient en mer et tout le monde revenait riche à souhait ; du moins, ceux qui revenaient. Les Sirènes n’étaient pas le seul mal qui pouvait toucher les membres de l’Empire. Un trésor se méritait toujours et ceux que Rak visait se trouvaient bien souvent dans des endroits difficiles d’accès et gardés magiquement depuis des Ères par des reliques ou des créatures. Cela étant, la Réunion signait un certain renouveau sur les Terres Oubliées. Il fallait recruter en masse et préparer les jeunes Lévathaniens à leur premier voyage au creux des flots. C’était la raison pour laquelle, dès le lendemain, les premières cargaisons arriveraient, amenant avec elle les rebuts de l’humanité que l’Empire avait achetés, échangés ou ramenés : esclaves, mendiants, bannis, condamnés, tous abandonnés à leur sort, tous exclus. Et puis, bien entendu, il y aurait ceux qui voulaient rejoindre les Terres Oubliées pour une raison ou une autre.

« Levons nos verres à ce putain de vieux Willy qui nous fait bosser jour et nuit comme des bêtes ! » « Ouais ! » « Qu’il continue de prendre ses somnifères ! » « Ouais ! » « Et que son deuxième œil soit toujours aussi aveugle que le premier ! » « Ouais ! » Ils ricanèrent de plus belle. La plupart de ceux qui trinquaient avec Erza avaient rejoint l’Empire en même temps qu’elle et étaient donc corvéables à souhait. Certains se plaignaient du fait de n’avoir point encore gagné les Mers. D’autres n’aimaient pas franchement briquer le pont et réparer les toitures usagées. La Reine, elle, était en train de travailler à la rénovation d’un vieux navire, cher au vieux Willy. Ce dernier n’était clairement plus en état de naviguer et c’était pourquoi il avait demandé à faire rénover le bateau. Dès que l’ouvrage serait terminé, il prendrait la mer une dernière fois et disparaîtrait dans les flots, emporté par les vagues et le courant. Il n’avait pas envie de pourrir sur les Terres Oubliées et préférait mourir dans les bras d'Aylidis. « Que sa mort soit lente et douloureuse ! » « Que l’eau salée l’étouffe et qu’il puisse trouver, dans un dernier souffle, la croupe de la femme du Léviathan ! » Ils ricanèrent encore face à ce qui était devenu aussi bien de l’humour qu’un espoir. Il ne faisait aucun doute que, bientôt, si les Lévathaniens continuaient à présenter cette femme comme celle qui venait enlacer les mourants une dernière fois, une légende serait créée et perpétrée.

En rentrant chez elle, Erza s’arrêta un instant à son bureau. La maison ne lui appartenait pas mais sa force était un élément plutôt convainquant pour obtenir ce qu’elle voulait. Elle avait donc pris ses aises. Ses bottes se posèrent sur le bois du meuble dans un bruit sourd et elle commença à lire ce qui lui avait été envoyé magiquement, décryptant le code qu’elle avait mis en place avec Win. Les nouvelles des Terres Réprouvées l’intéressaient au plus haut point. Il était temps de passer à l’étape supérieure. Elle avait gaspillé trop de temps à chercher la conciliation, enfermée chez ce péquenaud qu’elle avait finalement buté. Les choses bougeaient du côté de Stenfek et elle n’aimait pas que certains Réprouvés se permettent de regarder son trône avec avidité. Quand elle rentrerait, elle allait en épingler deux ou trois, afin de remettre les choses bien au clair. Il fallait déjà qu’elle puisse quitter les Terres Oubliées et, pour ça, elle devait acquérir la confiance des pirates. Ce n’était qu’une question de jours, elle le sentait. Elle sourit en commençant à rédiger sa réponse. Il était temps de faire entrer les Réprouvés dans la danse et la Réunion tombait à pic. Elle n’était pas encore à la hauteur pour s’en prendre à Rak Drornleth mais si elle pouvait s’assurer un soutien au sein même de l’Empire, convertir son peuple à la piraterie, alors ce serait toujours ça de pris. À termes, elle espérait pouvoir fusionner la race et l’empire pour que ces derniers ne forment qu’un. Stenfek pouvait aller se rhabiller parce que si la ville comptait faire sécession, elle se ferait une joie de lui rappeler qu’il n’y avait qu’un unique Chef : elle. Elle se demandait d’ailleurs comment traiter la chose. Devait-elle leur rentrer dans le lard ou s’infiltrer gentiment, mine de rien, jusqu’à la dernière seconde ? Elle aimait les plans complexes. Peut-être que, pour une fois, elle rangerait sa hache et se comporterait telle une véritable Taiji.

Quand la Réprouvée posa sa plume, une lueur de malice régnait dans son regard. Beaucoup sous-estimaient son intelligence. La jugeotte avait, certes, frappé à la porte de son esprit tardivement, mais elle s’était fait une joie de dissimuler ses capacités au plus grand nombre. Il valait mieux que ses ennemis la croient stupides. Ils n’en tomberaient que de plus haut. Bientôt, les Réprouvés viendraient ici. Pas tous, bien sûr, mais un certain nombre. Elle comptait bien mobiliser toutes les petites mains de Sceptelinôst. Ceux-ci, proches de l’océan, avaient déjà un minimum de savoir-faire. La nouvelle se répandraient discrètement, comme une trainée de poudre. Le Léviathan ne refusait personne. Il testait simplement la fiabilité. Elle dans l’Empire signifiait que les Réprouvés se plieraient aux volontés de Rak tant qu’elle-même le ferait. Ce ne serait qu’une question de temps. Pourtant, elle n’était pas crédule : Drornleth était très loin de n’être qu’un Mortel. Un Mortel ne pouvait pas être aussi puissant et un Mortel hanté par les Ætheri ne faisait pas long feu sans une solide carapace. Il y avait des choses qui la gênaient ici, quelque chose de beaucoup plus sombre, que très peu de ses camarades voyaient. Elle sentait cependant un vrai danger, un danger qui lui hérissait les poils. Elle n’avait pratiquement peur de rien, vraiment. Elle avait beaucoup combattu, essuyé des défaites mais également un certain nombre de victoires. Elle aimait être en première ligne. Néanmoins, ce qu’elle sentait touchait à l’occulte et était incontestablement malsain. Elle devait résoudre les énigmes du Léviathan mais ne pourrait le faire en continuant à restaurer ce vieux navire.

Le lendemain, les festivités commencèrent. Ce n’était pas encore l’heure de la Réunion mais étant donné le nombre important de recrutements qui allaient se dérouler, chaque membre de l’Empire sentait en lui courir les frissons de l’excitation. Beaucoup de nouvelles têtes apparaîtraient, des têtes à tester, des têtes à faire travailler. La période serait faste car la main d’œuvre importante. Les tavernes se remplirent ainsi rapidement, les tables se recouvrant de jeux divers et variés. Des chasses aux trésors se mirent en place afin d’amuser les enfants et les adolescents, voire les adultes pour les plus difficiles d’entre elles. Les parties explorées des Terres Oubliées, les grandes villes notamment, étaient d’une convivialité qui rappelait souvent à Erza celle pratiquée chez les Réprouvés. Cependant, il ne fallait pas se leurrer : si les pirates étaient amicaux sur la terre ferme et se soutenaient, en mer, les propriétaires de navire se livraient une guerre sans pitié. C’était la règle et tous ici la respectait. Il n’était donc pas rare qu’un membre du Léviathan se fasse exécuter par un autre sur l’Océan ou qu’un navire entier soit coulé au cœur d’une compétition. C’était cruellement excitant, un petit peu comme cette femme qui avait déclaré sa flamme à la Dovahkiin lors de la Coupe des Nations. Win lui en avait touché deux mots. Depuis, Erza était curieuse.

1398 mots

Explications


Hello  [Événement] - Mettons la voile au vent 46

Etant donné qu'il y a peu ou pas de membres dans l'Empire du Léviathan, c'est avant tout un rp de recrutement. Je vous laisse lire l'échelon 1 :
Citation :
Échelon I : Zik’i
Les Zik'i sont les nouveaux venus dans l'Empire du Léviathan. Quelque soit leur passé, les pirates ne leur feront pas confiance au début. Ils devront trimer afin de se faire accepter au sein du groupe, au cœur des Terres Oubliées. L'individu devra ravaler son égo et sa fierté pour se plier aux exigences des échelons supérieurs. Il y a néanmoins deux cas de figure parmi les Zik'i, certains mieux lotis que d'autres. En effet, depuis le début de l'Empire, les pirates recrutent en masse et distinguent selon ceux qui sont venus les trouver et ceux qu'ils sont allés chercher. La plupart des individus que Le Léviathan recrute sont des clochards, des esclaves que l'Empire rachète à bas prix, des hommes et des femmes condamnés à mort ou qui sont trop différents pour être intégrés à certains peuples, ces derniers les rejetant. Comme Le Léviathan prend parfois un risque ou paye pour les récupérer, il attend d'eux une fidélité à toute épreuve et les testera bien plus durement que ceux qui se sont portés volontaires d'eux-mêmes. En effet, les Zik'i de ce type auront bien souvent un maître qu'ils devront servir et aider jusqu'à ce que celui-ci considère qu'ils sont dignes de confiance et d'intérêt. La chose est légèrement différente pour ceux qui se sont rendus d'eux-mêmes sur l'île afin de rejoindre la piraterie. Ils seront testés également mais n'auront pas de maître. Les pirates les surveilleront simplement jusqu'à ce qu'ils décident qu'ils sont dignes de confiance. Les Zik'i correspondent également aux enfants nés au cœur de l'Empire. La confiance s'acquiert de la même manière.

Si vous souhaitez rejoindre l'Empire, cela emportera comme conséquence que votre personnage ne pourra pas trop quitter les Terres Oubliées dans un premier temps (sauf s'il a un maître qui part en bateau ou raison quelconque qui le justifie). L'échelon I se fait principalement sur la terre ferme, le temps que les membres de l'Empire fassent confiance au nouveau venu.

J'ai décrit un peu l'ambiance dans mon post ^^ Comme je l'ai dit, c'est avant tout un rp de recrutement que je fais avant de lancer l'intrigue de l'Empire. Aussi, j'ai fait un paragraphe pour les Réprouvés puisque Erza voudrait que pas mal de Réprouvés rejoignent l'Empire (PNJ comme PJ). Globalement, elle a en tête de prendre la place de Rak pour faire une méga alliance et maîtriser les Mers et les Océans en surface histoire d'avoir une économie du tonnerre et une force de frappe massive.

Donc en gros :
- Si vous voulez rejoindre l'Empire, vous racontez le périple qui a conduit votre personnage dedans (c'est globalement expliqué dans l'échelon I). Si votre personnage est un Réprouvé, il a entendu la rumeur courir, provenant d'une source fiable sans jamais vraiment connaître ladite source. On dit, en gros, qu'Erza se trouve sur les Terres Oubliées et qu'elle demande au peuple - surtout les Réprouvés de Sceptelinôst mais pas que - de la rejoindre autant que possible (sans entraver le bon déroulement de l'économie etc ^^).
- Si vous êtes déjà dans l'Empire eh bien vous pouvez décrire l'ambiance, participer aux jeux dans les tavernes, voir arriver des cargaisons de nouveaux arrivants etc.

L'image en haut c'est une représentation de la femme du Léviathan ^^ Elle a 38 de charisme aux dernières nouvelles donc le fantasme ne sort pas de nulle part même si peu d'individus l'ont déjà vue ^^ A force d'en parler, ça grossit les traits en plus donc voilà.

C'est un événement pour l'Empire du Léviathan. La fin : le 02/12/2019.

Gains


Pour 900 mots : Un point de spécialité OU 6 points de rp OU l'entrée dans l'Empire du Léviathan [OU un compagnon]

Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots minimum : Un point de spécialité au choix [Ou l'entrée dans l'Empire du Léviathan pour le compagnon obtenu pour 900 mots]

Les deux gains entre crochets vont ensemble ^^
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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36410
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Mar 01 Oct 2019, 23:15

[Événement] - Mettons la voile au vent 8iv2
Mettons les voiles au vent



« Et toi, pourquoi tu veux rejoindre le Léviathan ? » La discussion battait son plein. Anya était assise sur le pont, le regard fixé sur un homme en particulier. Lui non plus ne semblait pas vouloir prendre part à la conversation. De profil, son menton était soutenu par le dos de sa main, serrée en poing. Il fixait le large d’un air pensif. En temps normal, elle n’aurait sans doute pas prêté attention à lui, pas plus qu’à tous les détails qui l’entouraient. Pourtant, elle ne pouvait ignorer ce qu’elle avait vu en rêve plus tôt. S’il admirait les vagues depuis plus d’une heure, cela ne l’avait pas empêché de jeter plusieurs petits coups d’œil furtifs dans sa direction. « Ma famille. Je viens d’une famille de nobles et bon, la liberté c’est pas franchement ça. Alors j’ai pris mes affaires et je me suis barré. J’ai pas envie d’épouser cette femme qu’ils m’ont choisie ni même de faire de hautes études. C’était le seul moyen. » « Les parents, franchement… » « Malheureusement, c’est quand ils ne sont plus là qu’on vient à les regretter. » « Tu as l’air de parler en connaissance de cause. » « Je suis une Ange. » « Ah. » Forcément, tout le monde savait pour le Génocide. Ce n’était pas franchement le genre d’informations qui passaient inaperçu.

Anya écoutait d’une oreille distraite. La vie de ceux qui se trouvaient à ses côtés ne l’intéressait pas vraiment, pas quand cet homme était présent. Elle n’avait pas une forme qu’il connaissait alors que faisait-il là ? Était-ce bien lui, au moins ? Pourquoi aurait-il tourné son regard vers elle s’il s’agissait d’un parfait inconnu ? Qu’attendait-elle au juste ? Elle le détestait, vraiment.

Elle finit par se déplacer, les regards de ceux qui discutaient se tournant presque machinalement vers elle. Il était rare qu’elle passe inaperçu, contrairement à lui qui ne semblait pas attirer qui que ce soit hormis elle. « Bonjour. » dit-elle d’une voix légèrement hésitante. Ça ne ressemblait pas au personnage qu’elle avait endossé. Ça ne ressemblait pas non plus au ton qu’elle avait employé avec lui la première fois qu’ils s’étaient vus. Elle n’était pas sûre de son identité. Son instinct lui soufflait que oui mais elle savait que ce même instinct pouvait être trompeur. Il valait mieux se rattacher aux faits et à la science. La tête de l’homme ne bougea pas d’un millimètre. Seuls ses yeux se déplacèrent pour se poser sur son visage. Il resta comme ça quelques secondes avant qu’un petit sourire en coin ne se dessine sur ses lèvres. Il ressemblait à un Ange, un Ange trop attirant pour son propre bien. Si elle ignorait qu’il n’en était pas un, elle aurait eu peur de le briser. Elle voulait que la lumière qui se dégageait de lui scintille à jamais. Pourtant, elle savait aussi que cette lumière était sombre au possible. « Hum. » fit-il simplement en ôtant son regard d’elle pour le reposer sur les flots. Elle souhaita repartir d’où elle venait mais sa silhouette lui désobéit. Elle s’assit à côté de lui. Il semblait un peu bougon à bien y regarder. « Vous avez décidé d’intégrer l’Empire ? » demanda-t-elle. Son esprit avait la fâcheuse tendance à devenir brouillon quand il était là. La haine qu’elle ressentait pour ses faits passés se mélangeait à une certaine curiosité. Ce rêve, qu’elle avait fait, l’avait perturbée bien plus qu’elle ne l’aurait pensé. Son frère n’avait pas voulu lui en parler, décrétant qu’il s’agissait d’un songe comme un autre. Elle savait pourtant qu’il mentait. Elle le savait toujours. « À quoi est-ce que vous jouez ? » finit-il par demander d’une voix agacée qui la surprit. « Pardon ? » « Allons donc. J’ai beau avoir du mal à vous suivre, ça fait plusieurs fois qu’on se croise et vous n’agissez pas de façon logique pour un Maître du Temps. » « Que savez-vous de la façon d’agir des Maîtres du Temps ? » Elle ne savait toujours pas de quoi il s’agissait. « J’en sais visiblement plus que vous. » murmura-t-il entre ses dents. « Comment est-ce que vous m’avez reconnu ? » continua-t-il. Elle frissonna légèrement. « J’ai rêvé de vous. » Il resta silencieux. « C’était dans une chambre, avec un lit à baldaquin, près d’un endroit enchanteur aux herbes hautes et rouges. » Il resta stoïque un moment. « Et que se passait-il là-bas ? » « Je… » Elle baissa les yeux. Quand elle les releva, la lune était à son zénith. « Que… ? » Il sourit, soudainement amusé. « Je sais jouer avec le temps, moi aussi. » dit-il doucement. Elle tourna les yeux vers le groupe qui était en train de discuter plus tôt. Tous dormaient, recouverts de tissus fins et rapiécés qu’ils avaient dû dénicher sur le navire. Le bruit des vagues était omniprésent.

Il rit brièvement, changeant de position pour poser ses bras de chaque côté du bastingage. Son visage se leva vers la lune. Les rayons de celle-ci le caressaient délicatement, éclairant ses traits d’une façon à rendre jalouse la Déesse de la Beauté. Faisait-il exprès ? Elle en était certaine. Il voulait qu’elle le trouve attirant. Mais pourquoi ? Là était la question. « Vous cherchez à me détourner de ma mission. » souffla-t-elle. « Pourquoi est-ce que je ferais ça ? » « Je… Je ne sais pas. » Il sourit. « Pour m’agacer ? » questionna-t-elle soudainement. Ça n’avait rien de raisonnable. « Je vous agace ? » « Vous n’arrêtez jamais de poser des questions ? » « Et vous ? » Il y eut un silence, encore. « Vous voulez faire quelque chose d’excitant ? » demanda-t-il. « Je dois rester ici, pour rejoindre les Terres Oubliées. » dit-elle, fermement. Il sembla un peu surpris mais ne se laissa pas pour autant découragé. « Et si je vous ramène ici avant l’arrivée sur la terre ferme ? » « Ce ne serait pas raisonnable. » Il rit, moqueur. « Si vous vous en tenez à la raison, votre vie sera fade. Et puis, maintenant que j’ai éveillé votre curiosité, si vous ne venez pas avec moi, ça risque de vous hanter. » « Pas du tout. » « Hum… Alors je retire mon offre. » fit-il d’un air qui laissait entendre qu’il s’en fichait, après tout. « Non attendez ! C’est d’accord ! » dit-elle rapidement. Dans son regard, elle lut clairement qu’il trouvait ça trop facile. Un Ange tentateur, voilà ce qu’il était. « Bien, alors allons-y. » « Où ça ? » Il hausa les sourcils mystérieusement avant de l’attraper, de la soulever, et de plonger avec elle. Son cri mourut dans les flots. Elle paniqua quelques secondes avant de prendre conscience qu’elle ne risquait rien, qu’elle pouvait respirer. Elle leva les yeux vers lui et il sourit, murmurant tout bas « Ce n’est pas moi que vous devriez regarder. » Elle détourna le regard et entrouvrit les lèvres. Les courants marins portaient des bancs de poissons, des centaines de milliers, qu’il mettait en valeur en les éclairant d’une lueur douce. Plus bas, elle pouvait apercevoir des coraux multicolores. Ses doigts se resserrèrent sur lui. Il était celui qui rendait son état possible, celui qui pouvait aussi la tuer. Il leva les yeux au ciel. « Croyez-moi, si je voulais vous tuer, je ne me donnerais pas autant de mal. »

Ils passèrent un temps considérable sous l’eau, à admirer la flore et la faune marines. Elle avait l’impression de rêver, s’émerveillant de la diversité. Elle aima rapidement le calme qui régnait là, un calme pour l’ouïe mais une activité impressionnante pour la vue. Quand il la ramena, ce fut discrètement, d’une façon pourtant loin d’être particulièrement douce. Elle se retrouva seule, dans un coin du pont, sans lui. Pourtant, alors qu’elle allait faire quelques pas, un peu déstabilisée, elle se prit l’équivalent de trois seaux d’eau sur la tête. Elle toussa, trempée pour la première fois depuis qu’ils étaient partis. Et lui, où était-il ? Elle le chercha, ne le trouva pas. Elle fut déçue.

Alors qu’elle se mêlait de nouveau à la foule, un homme – sans doute un peu plus candide que les autres – se permit de lui donner un petit coup de coude. « Alors, le blond et toi, vous avez beaucoup discuté la nuit dernière. » Il lui fit un clin d’œil, comme s’il s’attendait à ce qu’elle y réponde ou se confie. Au lieu de cela, il n’eut qu’un regard étrange en réponse. Le blond et elle.

« Terres en vue ! » cria un homme, en haut du mât. Il n’avait pas besoin de sa vision pour le savoir car sa magie lui indiquait précisément où ils étaient. Pourtant, il était attaché aux traditions. Le voyage avait été étrangement calme. Aucune Sirène n’était venue troubler l’embarcation, aucun monstre marin ni autre pirate. C’était inhabituel. Anya ressentit une certaine anxiété. Le blond… Il lui avait fait perdre ses moyens. Il avait réduit à néant le jeu qu’elle s’apprêtait à jouer et, à présent, elle avait du mal à se remettre dans la peau du personnage. Son esprit était occupé à réfléchir à autre chose. Elle songeait à son rêve, aux mouvements doux qu’il avait exécutés lorsqu’ils étaient sous la surface. Que devait-elle en conclure ? Elle savait qu’il était un monstre. Ce n’était pas ce que son inconscient lui avait montré mais l’Histoire parlait d’elle-même. Elle ne pouvait pas se baser sur des bribes irréelles, venues de son imagination. Elle expira, perdant un instant la notion de stabilité. Elle cherchait dans sa mémoire toutes les données. Elle avait beaucoup lu sur lui. Les livres étaient tous unanimes. Elle devait absolument l’écarter de ses pensées. Instiller le doute était le propre des monstres. Mais pourquoi essayait-il de la manipuler, elle ?

Elle sentit son corps s’activer, quitter le navire, laisser derrière lui les mouvements de va-et-vient entêtants afin d’atteindre le terre ferme. Les Terres Oubliées semblaient mystérieuses, au-delà des frontières de la capitale. Elle savait pourtant que T’ek’ilala serait sans doute la seule partie de l’île qu’elle verrait pour le moment. Elle laisserait sans aucun doute la tâche à un Reflet, une fois qu’elle se serait imprégnée de l’ambiance. Elle avait tellement à faire, tant de rôle à endosser. Heureusement, il semblait qu’elle était dotée d’un sens aigu de l’organisation, relayé par la présence de son frère. Elle aurait dû penser à la suite, en réalité. Pourtant, ses réflexions ne pouvaient réellement se détacher de lui. Elle le trouvait trop énigmatique, trop attentionné. Qu’attendait-il d’elle ? Et elle, qu’attendait-elle de lui ?

« Nom ? » demanda une voix masculine à sa droite. Elle tourna ses yeux verts en sa direction. « Ostara Vaughan. » murmura-t-elle. « Hum. Pourquoi rejoindre le Léviathan ? » questionna-t-il après avoir craché par terre d’un air renfrogné. À vrai dire, s’il ne le montrait pas, elle l’impressionnait énormément. Elle dégageait une aura qui ne passait pas inaperçu, supérieure à celle de la Reine des Réprouvées d’ailleurs. Une autre Souveraine ? « Je veux fuir mes responsabilités. » « Pourquoi ? » « J’ai commis une erreur. » « Le genre à exclure d’obtenir un jour le pardon des tiens ? » « Non. Les miens pardonnent toujours mais je ne pourrais pas me pardonner à moi-même. Je préfère laisser l’Océan décider de mon sort. » « Hum… Tu vas devoir piller des navires, la Magicienne. » Il l’avait déduit. « Tu es au courant ? » « Les Ætheri guideront mes pas. » Il renifla, un peu perplexe. « On verra ça, Ostara Vaughan. En attendant, vas rejoindre les autres. On a du travail pour toi. Fais-le correctement et peut-être que tu prendras la mer un jour. Prouve que tu mérites ta place dans l’Empire. » Il lui fit un léger signe de la main pour lui dire de disposer, espérant secrètement qu’elle ne chercherait pas à le contredire. Il n’en fut rien, elle pensait de nouveau à lui, aux mouvements de ses cheveux dans l’eau et à la prise ferme qu’il avait maintenue sur elle. Que cherchait-il à faire ? Elle ne comprenait pas et ce qu’elle ne comprenait pas la rendait folle.

2048 mots


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Jeu 03 Oct 2019, 20:24

Spécialités :
- Agilité : 2
- Force : 3
- Charisme : 6
- Intelligence : 4
- Magie : 5

Physique : ???

Pouvoirs :
- La Peau des Grigori
- Le Souffle du Nephilim
- Les Artifices de Lucifer
- Copie
- Création de Terre



« Isabella !! Arrête de lire en ce genre de livre ! Et au lieu de rêvasser, viens m’aider dans la cuisine pendant que je surveille sur ta sœur. » Isabelle leva les yeux au ciel. Elle était l’aînée de la famille Kog’Wak et elle avait trois autres sœurs plus jeunes. Elle devait réaliser pratiquement toutes les tâches ménagères pendant que sa mère s’occupait de l’éducation des autres. La jeune fille ne supportait plus d’être une mère de remplacement. Bien évidemment, leur père avait disparu dans la nature, sans laisser de traces ou bien même un mot. Cela faisait un an qu’il était parti de la Cité. La déchus avait essayé de le retrouver, mais il était devenu un fantôme pour tout le monde. Personne ne l’avait vu depuis. Isabella priait pour que son père ne soit pas mort dans un accident ou bien  tué par un malfrat. Leur famille était pauvre, et criblée des dettes contractées par leur père. Ils étaient dans l’incapacité de payer ce qu’il devait à ce groupe. Alors, Isabella avait commencé à travailler comme ramasseur de fruits dans les Côtes de Maübee, dans le Cœur Vert. Elle passait le plus clair de son temps là-bas pour rembourser l’argent qu’ils devaient. Elle ramassait les fruits et les céréales, nuits et jours, avec une journée de répit. Mais elle restait forte et courageuse vis-à-vis de tout cela. Elle savait que c’était pour le bien de la famille, pour la survie de ses sœurs.

Cependant, elle commençait à être fatiguée de tout cela. Elle voulait vivre une vie palpitante, avec plein d’aventures et elle rêvait de liberté. La liberté… Ce mot était plutôt une légende, un mythe, quelque chose qu’elle ne touchera jamais des doigts. Un rêve inaccessible. Elle était coincée dans cette vie, dans ce destin, sans qu’elle puisse y faire quelque chose. Lors de sa journée de libre, elle allait emprunter des livres dans la bibliothèque d’Avalon, sans avoir l’autorisation de sa mère. Son genre de livre était les romans d’aventure, et d’amour, mais plutôt d’aventures sur les mers. Les pirates. Ces êtres étaient dangereux et sans pitié avec les autres. Mais ce qu’elle aimait dans ces récits, c’était encore une fois, ce sentiment de liberté en eux. Ne jamais être entravé par les chaînes et faire ce qu’on veut de sa vie. Isabella rêvait de naviguer dans ses eaux inconnues, dans ces lieux non découverts et peut être de nouveaux peuples. Un jour, elle posséderait un navire, avec un équipage valeureux et loyal envers leur capitaine. La jeune fille voulait à tout prix partir de cette capitale, qui n’avait rien à lui offrir…

Cependant, il y avait un lien qu’elle ne pouvait pas casser. Sa famille. Elle ne voulait pas faire subir à nouveau, un abandon. Que ferait sa famille sans elle pour les nourrir ? Pour les habiller ? Isabella n’avait pas le droit de fuir, ni de les quitter de la sorte. Peut-être, qu’un jour, elle remboursera entièrement la dette de son père et elles seront libres à nouveau. Mais quand ? Lorsqu’elle aurait 30 ans ? Tout ce qu’elle voulait, c’était que ses sœurs grandissent dans l’amour et dans la sécurité permanente. La jeune femme soupira doucement et se leva afin de rejoindre sa mère dans la cuisine. Sa mère leur faisait un bouillon de légumes, avec les ingrédients qu’elle avait trouvé au marché. La jeune fille était assez maigre, car elle mangeait que très peu. Elle laissa les restes pour ses jeunes sœurs. Elle pouvait se débrouiller lorsqu’elle était en train de cultiver des fruits, au Cœur vert. Parfois, les propriétaires lui donnèrent quelques fruits qui n’étaient pas bons ou des produits invendus et qui commençaient à pourrir. Elle eut beaucoup de maux de ventre à cause de cela, mais c’était de la nourriture tout de même. Depuis, son ventre s’était renforcé grâce à ces fruits. Elle pouvait en manger quelques-uns dans la journée.

Isabella coupa les légumes et les fit mijoter dans la grande marmite en bois. Le feu était intense, elle se manqua de se brûler les mains. Le repas fut pratiquement terminé. Elle décida de se reposer dans sa chambre, pour replonger dans ces récits d’aventures. Elle passa devant l’ancien bureau de son père, où sa mère faisait les comptes maintenant, à sa place. Isabella ne put s’empêcher de rentrer à l’intérieur. Elle s’approcha du bureau et aperçut une grande bourse remplie d’argent… « MAMAN ! » La jeune fille se rua vers sa mère, pour lui demander des explications concrètes. « Qu’est qui y a, Isabella ? Tu ne vois pas que je suis occupée avec tes sœurs ? » Hurla-t-elle. « C’est quoi cette bourse d’argent énorme ? » - « Tu as fouillé le bureau de ton père ? Comment oses-tu ? » - « Non, toi, comment oses-tu emprunter encore de l’argent, alors que nous sommes tellement endettées ? » - « Oui, mais c’est une dette que nous pouvons rembourser grâce à toi, qui travaille pour nous. » Isabella resta immobile et sans voix par l’annonce de sa mère. « Crois-tu vraiment que je vais travailler pour toi, toute ma vie, jusqu’à que je meure ? » - « Écoute, nous avons besoin de toi, alors tu dois travailler, jusqu’à qu’une de tes sœurs soient en âge de se marier, ou de travailler à son tour. » - « Il est hors de question que tu utilises mes sœurs. Tu es vraiment un désespoir, une mère indigne pour ta famille, alors que papa a disparu… » Sa mère se leva et donna une gifle monumentale à sa fille, sans aucun remords avant de lui demander de quitter de la maison, sans revivre ici. Isabella versa quelques larmes, entra dans sa chambre, prit toutes ses affaires et quitta la maison sans croiser un regard à sa mère.

La jeune fille quitta alors Avalon sans argent et sans connaissance de personnes importantes. Elle se dirigea vers la porte Nord pour quitter cette capitale. Elle marcha pendant des heures avant de trouver le port et ses nombreux bateaux. Isabella devait trouver une solution maintenant, elle devait trouver une raison. Elle était seule, perdue et sans ressources. Soudain, elle vit un bateau différent des autres, plus sombre, plus mystérieux et intriguant. Alors, elle se dirigea vers lui et monta à l’intérieur où il y avait du monde. Un homme était assis à une table et grattait du papier. Des hommes furent déçus, d’autres furent heureux. Mais pourquoi ? Elle se laissa prendre au jeu, pour savoir ce qu’il se passait dans ce bateau mystérieux. Puis, son tour vint. « Oh une femme ? Voilà qui est rare ! Pourquoi voulez-vous intégrer l'Empire du Léviathan ? » Des hommes rirent aussitôt. « Pardon ? L'Empire du Léviathan ? Je ne comprends pas ! » L’homme sourit avec la moitié de ses dents :  « Oh une pure ? Tu ne vois pas ? Alors, je vais t’expliquer ma jolie. L'Empire du Léviathan regroupe les pirates les plus désireux de voguer sur ses mers indomptables et mystérieuses. Ce sont des personnes ayant envie d’être libre et vivre des aventures et trouver des richesses dans le monde. N’ayant peur de personnes. Personne ne peut les arrêter. » - « Ce sont des pirates ? » - « Oui, ce sont des pirates. Je suis en train de rassembler des personnes ici, pour les emmener dans les Terres Oubliées afin de procéder aux vrais recrutements. » - « Les Terres oubliées ? » L’homme sourit et commença à s’approcher du visage d’Isabella. « Oui, tu verras… Alors motivations ? » - « Fuir. » - « Comment ça ? Il faudrait un peu plus développer, ma jolie. » - « Fuir ma vie passée, fuir cette famille avide d’argent… Fuir mon destin. J’ai envie d’être libre et de vivre ma vie, comme je le veux. » - « Ne vas-tu pas regretter de laisser ta famille là-bas ? » - « Non, j’ai envie de vivre ma vie, maintenant. Je ne reviendrais plus jamais à Avalon. » L’homme sourit et éclata de rire.

Ce dernier m’inscrit sur la liste, avant de dire qu’il n’y avait plus de place à bord du bateau. Le restant des hommes descendit du navire, pendant que des hommes emmenèrent Isabella dans la cale pour l’installer. Le voyage allait être long, mais elle fut heureuse de quitter enfin ce trou, cette prison. Les hommes lui donnèrent un hamac et une couverture. Elle s’y installa et s’endormit aussitôt. Quelques heures plus tard, Isabella se réveilla lorsque le bateau naviguait. Elle avait envie de voir la mer et sa vue. Elle monta alors sur le pont sans déranger les autres hommes qui dormaient. De plus, elle vérifia que son sac était toujours présent. Sur le pont, elle vit la mer à perte de vue. Aucune terre à l’horizon. C’était un spectacle magnifique. Le soleil n’allait pas tarder à se lever. La jeune femme resta éveiller pendant que le soleil se leva sur la mer. Elle fut heureuse d’être présente, mais elle eut un pincement au cœur lorsqu’elle pensa à ses sœurs. Sa décision était prise maintenant, donc pas de retour en arrière possible.

Des heures plus tard, elle arriva dans un endroit mystérieux. L’île était vraiment sombre, avec beaucoup de ports sur cette terre. Cela lui donna la chair de poule subitement. Le bateau s’amarra sur l’un des ports sombres où il y avait peu de monde. Puis, ils nous emmenèrent voir le principal personnage concernant le recrutement pour l’Empire. Un homme grand et imposant nous attendait près d’un autre navire plus grand et plus dangereux. Isabella se posait la question si elle avait bien fait d’être montée dans ce bateau. L’homme regarda le groupe de personne. Sa vue était sévère. « Toi la demoiselle ! Pourquoi es-tu là ? » - « Je fuis ma vie passée, je fuis cette personne que je ne veux pas être. Je veux vivre ma vie, je veux forger mon futur de mes mains et être libre de mes actions et de mes pensées. » - « As-tu peur de peur et de piller des navires ? De faire des besognes ? » - « Je n’ai pas peur de faire des besognes, je veux prouver que je peux être un bon élément dans l’Empire. Je suis prête à donner ma loyauté. Je veux changer. Je n’ai jamais tué ni piller, mais cela ne veut pas dire que je ne suis pas prête à le faire. » - « Toi, je t’aime bien ! Ton nom, la déchue ?» - « Isabella Kog’Wak » - « Pas mal, Isabella… Allez va dans le navire et attend qu’on te donne quelque chose à faire… Des femmes ne peuvent pas nous faire de mal dans cet Empire. » La déchue prit ses affaires et alla sur le navire pointé, pendant que les autres furent interrogés. La vie allait changer pour elle !


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Ven 11 Oct 2019, 12:12


Mettons les voiles au vent



"Un Woz ?" L'homme renifla avec dédain, tourna la pièce étrange entre ses doigts avides. "Un Wäz." corrigea le Lyrienn. "Et c'est à moi. Raboule !" La pièce de monnaie semblait être en or. Leurs yeux experts le reconnaissaient bien. Toutefois, ce n'était pas un K'urach'i. Elle était longue en forme ovale, percée au milieu et recouverte de symboles soigneusement gravés sur ses deux faces. C'était un bel objet, pour les amateurs et pour le collectionneur qu'était devenu Wenda. A défaut de pouvoir posséder les fameuses Pièces de Monstres, l'homme s'était mit à rassembler toutes les monnaies du monde dans ses coffres. Aucun des deux pirates ne se doutaient que leur envie brusque et soudaine de posséder mille fois plus de ces petites pièces si spéciales était dû à la magie sournoise qui se dégageait de l'objet. Le Zik'i enfila le Wäz autour d'une chaîne en or qu'il portait au cou,  à la fois pour attirer orgueilleusement les regards et pour être certain de ne pas la perdre. "Mouai. J'en trouverai moi aussi de tes babioles ! " gronda son interlocuteur, avant de reprendre son tonneau sur les épaules et de s'en aller plus loin sur les quais.

La ville était en effervescence totale. Et comme toujours, c'était sur le port que l'activité bourdonnait le plus. Plusieurs bateaux arrivaient au compte goutte, chargés de marchandises et de nouveaux arrivants. Le recrutement semblait être un succès. Quant à savoir si ses étrangers seront réellement digne de vivre parmi eux... C'était une tout autre histoire. Le Lyrienn toucha la pièce qui pendait contre son torse et se mit à siffloter. Il cherchait les arrivages d'alcool afin de marquer à la craie les caisses qui seraient destinées à la taverne du Trake'Lard. Wenda était connu de la plupart des travailleurs qui passaient leur journée de labeur ici, entre les quais, le port et les premières tavernes. A chaque fois qu'il sortait des cuisines pour aller accomplir une course, l'exilé s'arrêtait ci et là pour dire bonjour et échanger des nouvelles, pour lancer une félicitation ou une insulte. Cela faisait déjà presque un an qu'il avait misérablement débarqué à T’ek’ilala, depuis, il avait évolué. Il connaissait les rues de la capitale par cœur ainsi qu'une bonne partie des têtes qui y vivaient. Réciproquement, on le connaissait comme le garçon balafré qui travaillait dans les cuisines du vieux Myrk. Pendant son séjour forcé, il s'était enrichi de tatouages colorés pour compléter les anciens, ainsi que d'une nouvelle cicatrice acquise en fin de soirée mouvementée. Autant dire qu'il avait aussi appris à se servir un minimum de ses poings et que son vocabulaire s'était enrichis de gros-mots destinés aux échauffements verbaux qui précédaient les bagarres. Mais ce n'était pas tout, ses maigres économies commençaient à prendre forme, ses ambitions aussi. Quand il repensait à son pays natal, il ne se souvenait plus que de vagues paysages et discussions fades qui se seraient déroulées il y a une éternité. Sa famille ? Existait-elle encore ? Quelle importance ? Il était mort noyé à leurs yeux. Non, sa véritable place était ici, maintenant.

"Je prends les trois caisses de bières et deux caisses de rhum. Myrk a payé en premier, Myrk aura sa livraison." siffla-t-il, les yeux plissés. Sans étonnement, le partage de l'alcool virait mal, dans la mauvaise foi et les envies de compétitions enragées entre tavernes. Pourtant personne n'allait jusqu'à s'emparer des biens d'autrui, comme si, lorsque le conflit dégénérait trop, les esprits se stoppaient brutalement et décidaient plutôt de régler les différents aux jeux de hasard. Puis lorsque l'affaire était réglée, ils allaient boire un coup ensemble pour oublier et mieux repartir. "Ton vieux a perdu la tête oui !" Le Lyrienn grogna. "On va régler ça autrement ! Poses ta main là si t'as des couilles !" Le jeu était simple, il s'agissait de poser sa main à plat, pendant que l'autre joueur, les yeux bandés, abattait successivement son couteau là où il pensait que les doigts se trouvaient. S'il réussissait à toucher l'autre en moins de dix coups, il avait gagné. Autrement, les rôles étaient inversés, autant de fois que nécessaire pour qu'une des mains soit touché.

Wenda revint peu avant la fin de l'après-midi, vainqueur. Il avait gagné la parfaite confiance de Myrk, au fil des mois. Autant dire que cela n'avait pas était de tout repos de supporter les jérémiades incessantes du vieillard, qui avait encore toute sa tête pour le malheur de tous ! Pourtant une complicité avait fini par s'installer entre les deux. "C'est bon ! J'ai réglé son compte au toutou de Sorabon, ahahaha si tu avais vu sa tête ! Enfin, sa main !" Le vieux ricana. "Ce bon foutu de Sorabon sait très bien que ses clients iront finir la soirée chez moi et que mes clients iront de même chez lui... Que les caisses aillent ici ou là, quelle importance puisqu'elles seront vidées par les mêmes ivrognes ! Avoue simplement que vous aviez simplement envie de jouer et de vous battre. Ah ! Il faut que jeunesse se passe ! Dis-moi, tu as vu les nouveaux équipages ?" Myrk  commençait à lui parler de prendre la mer : pour de vrai. De s'engager pour de bon sur le Geobukseon par exemple, qui partira en exploration comme tous les autres navires, après la Grande Réunion. Un frisson lui parcourut l'échine. Cela voudrait dire qu'il ferait véritablement partie de ce peuple, d'une part. D'autre part, un horizon nouveau et merveilleux de découvertes, libertés et voyages se profilait sous ses yeux. Il vivrait sur l'eau, dans l'eau, autour de l'eau. Il ne savait pas encore sur quel équipage il s'embarquerait vraiment, il en connaissait plusieurs, il avait fait ses preuves sur certains d'entre eux. Comment savoir à l'avance qui aurait besoin d'un cuisinier à bord au moment venu ?


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Lun 14 Oct 2019, 14:35

Spécialités :
- Agilité : 5
- Force : 4
- Charisme : 2
- Intelligence : 5
- Magie : 4

Physique : ??

Pouvoirs :
- L'Invocation du Divin Chaos
- Sul Vulon
- Pruzah Aus
- Création du métal
- Traverser la matière

Armes:
- Une dague
- Un arc




Depuis qu’elle avait vendu la ferme de ses parents, Barthias vivait paisiblement à Lumnaar'Yuvon. Cela lui rappelait trop de souvenirs cette grande bâtisse, elle n’avait pas envie de rester ici toute sa vie. Elle avait envie d’embrasser son destin, de devenir une personne courageuse, avec des objectifs bien en tête. Cependant, trop de choses la faisaient retenir dans ce petit village. Le fait que son frère soit décédé de maladie, que ses parents soient morts sans avoir pu revoir leur cadet, et son petit-frère ait disparu dans la nature sans un mot, cela faisait beaucoup d’élément pour ne pas quitter la région. Elle priait sans cesse le retour de son petit-frère, qui avait tout renié, qui avait même changé de nom de famille… Tellement de choses s’étaient passé depuis quelques années, Barthias ne se sentait plus à sa place, mais elle ne voulait pas partir d’ici… Elle avait une grande envie d’être une voyageuse, aventurière et de voir le monde. La jeune femme voudrait surtout reprendre le métier, c'est à dire de rentrer dans une carrière militaire comme sa mère, autrefois.

Pour l’instant, elle n’était rien. Elle était instable, et elle avait du mal à rester correcte dans les lieux publics. Cela se déclencha n’importe quand, elle était vraiment bipolaire. Un moment, elle pouvait être calme, douce et généreuse et de l’autre, elle pouvait être agressive, humiliante et sans compassion. Ce côté ténébreux se révélait rarement, sauf quand une personne la poussait à bout ou essayer de l’agresser. Vaut mieux ne pas la voir ainsi, ou être dans les parages si vous êtes son ami. Enfin. Barthias n’en pouvait plus de rester ici, à ne rien faire, à travailler les champs, s’occuper des animaux et aller se reposer dans sa petite maison. C’était une existence trop tranquille, à son goût. Elle voulait partir en voyage, de quitter ce lieu et cette vie, pour vivre sa vraie vie. Mais par où devait-elle commencer ? Où devait-elle aller pour commencer sa nouvelle vie ? Avait-elle assez d’argent pour partir ? Est-ce qu’elle pourrait tout abandonner ? Elle voulait retrouver son petit frère, par ailleurs. Barthias savait très bien qu’il ne reviendrait jamais ici… Et pourtant, elle gardait espoir qu’il revienne dans son ancienne région, dans sa maison d’enfance. « Barthias, il est l’heure que tu partes d’ici… »

La jeune femme se sourit avec un air surpris, lorsqu’elle entendit cette voix. Un vieux réprouvé paysan lui avait adressé la parole avec une grande douceur, mais de tristesse. « Ark’aj, tu n’as pas besoin de t’inquiéter pour moi… » - « Si, depuis que toute ta famille a disparu, tu es seule et triste. Tout le monde le ressent… Et cela ne me fait pas plaisir… Tu dois partir d’ici, maintenant. » - « Pardon ? Mais je suis bien là … Je … » - « BARTHIAS ! Il faut que tu arrêtes de vivre dans le déni, maintenant. Ils sont morts. Ton petit frère ne reviendrait jamais dans les terres des Réprouvés et peut-être que tu ne le retrouveras jamais. » Barthias resta bouche bée, car le paysan ne lui avait jamais parlé ainsi. La jeune femme ferma les yeux et comprit que tout le monde savait qu’elle n’était pas bien ces temps-ci. Il fallait qu’elle change d’air, et qu’elle voit autre chose que ces terres d’or. Le vieux paysan partit de la maisonnette de la jeune femme, avec un sourire sur le visage. Il avait réussi à la convaincre après des années de conversation et de batailles.

Barthias regarda ses maigres économies. Elle n’irait pas très loin ainsi, il faudrait qu’elle trouve un travail ou faire quelques boulots en cours de route. Elle ne savait pas comment elle ferait, mais elle se débrouillerait dans tous les cas. La jeune femme rassembla ses affaires dans un grand sac en cuir et ferma sa maison, avant d’aller saluer son voisin pour lui dire qu’elle partait en voyage, pendant une période indéterminée. Ark’aj lui promit de surveiller sa maison et ses terres pendant ce temps. Barthias prit la parole pour aller au sud des Terres de Lumnar'Yuvon, où se trouvait une plage. Elle avait envie de voir l’océan et de respirer l’air marin. Pour arriver à la plage, elle mit plusieurs jours. Heureusement qu’elle avait pris des vivres, sinon elle aurait eu des problèmes en chemin. La jeune femme arriva à cette plage et vit un étrange navire qui avait jeté son ancre. Barthias fut intriguée de savoir ce qu’il se passait, alors elle courut à court berzingue pour en savoir plus. Plus elle s’approcha du navire, plus elle découvrit qu’il était gigantesque. La jeune réprouvée n’avait jamais vu un navire aussi… aussi ténébreux, aussi géant, aussi étrange.

Puis, elle découvrit qu’il y avait du monde au pied du navire : « Excusez-moi mais que faites-vous ici ? » Un homme chauve et borgne se retourna vers elle, avec une pipe dans la bouche : « Et vous, que faites-vous ici ? »  Barthias ne s’attendait pas qu’il lui retourne la question aussi vite. « Hum, je pars à l’aventure, je viens de quitter ma maison, plus rien me retenait réellement dans cet endroit. » La jeune réprouvée croisa les bras doucement en attendant une réponse de sa part, maintenant. « Oh ? Est-ce que vous cherchez une aventure particulière ou bien vous vous laissez à l’aller ? » - « Hum, non rien en particulier, je vais où je peux aller. Je veux juste vivre ma vie, découvrir le monde, et vivre des aventures extraordinaires. C’est tout ce que je veux aujourd’hui. » - « Alors, je peux te proposer quelque chose qui rentre dans tes critères. » Les oreilles de la jeune femme se dressèrent aussitôt. L’homme lui expliqua qu’il était venu recruter des hommes et des femmes pour une grande cause, en tant que Réprouvé. Il lui expliqua les grandes lignes de cet Empire du Léviathan, qu’ils étaient des pirates, qu’ils vivaient d’exploration, de trésors, mais aussi de grandes batailles. Rien qu’entendre ça, Barthias sentit son cœur battre à tout va. Elle était excitée de voir qu’il existait des personnes naviguant sur les eaux et vivre des aventures en tout genre.

De plus, l’homme lui avoua quelque chose en rapport avec sa race. « On raconte que la reine des Réprouvés, Erza Taiji, se trouve sur les Terres Oubliées et qu'elle demande au peuple des Réprouvés de la rejoindre autant que possible ! Enfin, c’est ce qu’on dit ! Alors en tant que Réprouvé, je veux voir ce qu’elle prépare et ce qu’elle veut faire. Je suis très curieux. » - « Il est vrai que cela est tentant. Mais dans tous les cas, je veux bien rejoindre l’Empire, je veux voir autre chose que cette terre. Et maintenant, je suis aussi curieuse de voir ce que veut faire la Reine. » L’homme lui sourit et l’invita à monter sur le navire pour qu’il puisse partir rapidement de cette plage, avant qu’il y ait  des problèmes. Barthias monta avec envie sur ce grand bateau. Elle allait quitter ce territoire, ce continent pour découvrir ce territoire appelé « Les Terres oubliées ». « Par Boholt'Kein et Kiir'Wahlwar, protégez-moi de tout problème et souhaitez-moi bonne chance dans ce nouveau monde. » L’homme borgne l’emmena dans un endroit pour qu’elle puisse se reposer pendant ce long voyage. Au bout de quelques jours, elle arriva dans les Terres oubliées, qui étaient vraiment sinistres, ténébreux et cela respira l’aventure et les problèmes. Barthias fut présenté aux grands recruteurs du Léviathan, qui fut acceptée aussitôt par ce dernier. La jeune réprouvée fut emmenée dans un endroit où d’autres réprouvés furent présents. La jeune femme se demanda ce qu’il allait se passer réellement dans cet empire… La rumeur que la reine Erza était dans les Terres oubliées, était vraiment réelle ? Tout cela sentait le suspense, mais aussi l’aventure et la découverte d’un monde invisible aux yeux de la population. Barthias avait hâte de jouer un rôle pour son peuple. Peut-être qu’elle retrouverait son petit-frère dans cet Empire !

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Lun 14 Oct 2019, 21:34

Mettons les voiles au vent

L’heure du changement avait sonné, le glas de la délivrance retentissait de toutes ses cloches aux oreilles du Réprouvé. Lui qui n’avait rien espéré jusqu’ici, lui qui s’était laissé emporter par les jours sans chercher à les prendre en main ou à rompre leur monotonie. Il était temps à présent de reprendre les choses en mains et de faire disparaître un passé qui ne faisait que le ralentir et le hanter chaque temps que les Zaahin faisaient. L’hybride avait pris conscience du triste constat de sa situation un certain moment après être sorti de sa torpeur d’apitoiement et de désespoir, un temps qu’il n’avait pas pris à la réflexion, un temps qui s’était soldé par un renfermement sur lui-même qui ne lui avait apporté que des ennuis et de terrible insomnies à s’imaginer ce qu’il avait été. Les parchemins qui lui avaient été légués l’avaient hanté longtemps, avaient fini par le dévorer dès lors qu’il se demandait si ces écrits étaient une partie de lui. Avant de quitter sa chambre à Sceptelinôst, il déposa un à un les rouleaux qu’il possédait en un endroit qu’il gardait secret, les seuls objets qui le rattachaient à son autrefois. Un détachement nécessaire pour aller de l’avant ; Oomaria posa cependant une dernière ligne sur un parchemin avant de les faire disparaitre. Le tatouage dans la paume de sa main serait cependant à jamais une trace du lien avec son ancienne vie, bien qu’il n’en ait encore pas complétement compris la signification.

Pour son départ, Oomaria n’emporta avec lui rien d’autre que ses armes facilement dissimulables et sa longue veste noire, il avait même fait nettoyer ses vêtements. Plus qu’une nécessité, une question de respect envers ses semblables. Tout s’était passé d’une manière plutôt inattendue. Le Réprouvé s’était rendu dans la salle commune de l’auberge dans lequel il logeait pour une partie de carte tout à fait houleuse durant laquelle les échanges s’organisaient à grand coup de cri. Une femme faisait le tour des tables en apportant un message aux personnes assises : « Erza cherche à recruter autant de monde que possible, surtout Réprouvé, pour un projet de grande envergure. Il paraît qu’elle prépare un assaut monumental ! » ajouta-t-elle l’ambition dansant dans ses yeux. Oomaria ne savait pas si cette information était juste, Ou bien si une partie l’était. Peu importait. D’ordinaire il avait tendance à se méfier de ces informations sorties de nulle part, mais les Réprouvés ne semblaient pas plaisanter avec leur reine et ils n’avaient pas l’air du genre à colporter des rumeurs sous prétexte de mener des personnes en bateau. En fumant son rouleau de tabac, le Réprouvé se demandait si ce n’était pas une occasion à saisir pour quitter cet établissement miteux. Il appréciait Sceptelinôst, il avait même songé à s’y installer définitivement mais ne valait-il mieux pas profiter de chaque opportunité qui se présentait pour en faire une expérience intéressante ?

Voilà comment le Réprouvé s’était retrouvé au port de Sceptelinôst, un bateau aux drapeaux sombres voletant aux vents devant lui, alors que d’autres personnes attendaient leur tour pour y monter. Un hybride se trouvant devant lui agitait ses ailes d’une façon qui commençait doucement à l’exaspérer, il trépignait d’impatience et ce n’était pas pour le calmer. Oomaria n’était pas spécialement expressif, et ne supportait pas davantage les personnes qui l’étaient, même s’il était beaucoup plus tolérant avec les Réprouvés, tout avait une limite. Un instant il pensa à lui planter un de ses stylets dans les plumes ou lui déchirer l’autre aile mais la mise en place de cette idée serait sans doute mal venue. Il prit donc sur lui, Quelqu’un lui avait dit un jour de se concentrer sur sa respiration dès que de violentes envies le prenaient. Des conneries. Toutes les personnes qui avaient embarqué sur le bateau était entassé sur ce dernier : la cale et le pont étaient occupés de telle manière que trouver une place se révélait particulièrement compliqué. Heureusement, Oomaria n’était pas très regardant quant à l’endroit qu’il trouverait, à partir du moment où il pouvait s’assoupir. Le voyage durerait un certain temps, voilà toutes les indications que les membres d’équipages avaient fournies aux embarqués. La traversé fut extraordinairement calme, tout le monde avait été averti : « À la moindre tentative d’esclandre, les fouteurs de trouble seront jetés par-dessus bord, avec d’autres de leurs camarades pour l’exemple ! »

Quelques jours plus tard, l’ambiance plutôt conviviale qui régnait jusqu’ici, disparut de manière progressive, à mesure que l’île se dessinait devant eux. Une atmosphère lourde pesa sur toutes les âmes présentes sur le bateau dès lors que celui-ci s’amarra au port, permettant un passage vers les funestes Terres oubliées. Oomaria garda son tube roulé au coin de la bouche et attendit patiemment son tour pour descendre la rambarde. Les personnes souhaitant s’enrôler dans le Léviathan était enregistrée une à une dans un registre, afin de questionner les motivations des nouveaux adhérents. Le Réprouvé n’y avait pas vraiment réfléchi jusqu’à maintenant, il partait du principe qu’il n’avait de compte à rendre à personne, mais se rendre associable avait fini par lui jouer des tours, mieux valait-il donc qu’il se montre coopératif avant que l’on ne décide de lui couper la tête. Il avait sans nul doute un gros travail à faire sur lui… Lorsque son tour fut venu, une pirate aux cheveux écarlates lui posa une question sans lever la tête de ses registres :

« Identité ?

- Oomaria Derios.
- Pourquoi intégrer le Léviathan ?
- Je n’ai plus rien à perdre
, répondit-il en haussant les épaules.
- Dov ? Demanda la jeune femme en posant finalement les yeux sur Oomaria.
Réprouvé?
- Geh.
Oui.
- Sil viing ?
Tes ailes?
- Feim.
Disparues.
- Qu’est-ce que tu attends du Léviathan ?
- Une libération.

- Mmh… J’espère que le Léviathan pourra t’aider. »


D’un geste de la main, la Réprouvée invita Oomaria à avancer et rejoindre les autres recrus. L’hybride s’exécuta en lâchant une volute de fumée dans l’air, il n’était pas inquiet, il espérait simplement qu’il ne regretterait pas son choix car après tout, il n’était pas certain d’avoir le pied marin…
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Mer 23 Oct 2019, 01:19


Un râle d’agonie souffrait dans sa gorge, compressée par une poigne de fer dans un gant de cuir noirci aux coutures abîmées dont les frottements semblaient lacérer un peu plus son organe. « Gmr… » Quelques mots auraient voulu former sa trachée, aucune aspiration d’air ne le luit permit. Et de son apparence monstrueuse, ses doigts n’étaient certainement pas les plus utiles : si fins, si maigrelets, si longs, ils s’échinaient sans prise contre la surface râpeuse des gants. Sa vie la quittait avec une telle lenteur que le monde n’aurait pas pu tourner moins vite, et sa terreur être néanmoins plus diluée. Peut-être est-ce que l’on ressent quand on se retrouve enfin face à ce moment que toutes savaient inévitables. Ses orbites dorées mourraient dans le regard aux iris à peine visibles sous l’obscurité du tricorne de son assaillant. Ce qu’elle y lisait - une parfaite maitrise de soi et de ses émotions car aucune ne filtrait sur ses traits - finissait de la glacer, comme tous ses sens l’abandonnaient. Comment s’était-elle retrouvée dans cette position ? Acculée contre un mur, broyée par cet inconnu qui ne la craignait pas quand bien même elle était plus imposante que lui malgré son impressionnante silhouette.

Non sans tout à fait comprendre ce qu’il se passait, Aura sentit pourtant la poigne se relâcher sur ton organe vital, et les doigts doucement se tirer, passant à travers les tentacules qui barraient normalement la vue du large tuyau qui lui servait de gorge. Incapable de reprendre son souffle, sa carcasse s’effondra lentement contre le mur, parvenant à peine à freiner sa chute jusqu’à ce qu’elle ne sente le sol sous ses doigts à peine conscients des sensations. Le sang refluait lentement dans son cerveau, mais la réalisation pleine de ce qui venait de se produire ne lui échappait : cet homme venait de brusquement l’épargner et la jaugeait désormais de haut, son regard de braise s’abattant sur elle, sévère. N’avait-il pas peur d’elle ? Il n’avait pas hésite une seule seconde à introduire sa main parmi ses tentacules pour l’étrangler. Aura n’était pas certaine de savoir comment réagir à un tel comportement… Finalement, un grommellement, aux intonations irritées, s’échappa da la voix de l’inconnu. « Tu as un endroit où aller ? » La question prit définitivement de court la Fae qui ne sut que répondre. De toute manière, les restes de sa trachée comprimées ne lui auraient pas permis de former quelques sons cohérents. Peut-être l’homme le sentit-il, ou peut-être crut-il bon de lui faire savoir qu’il était loin d’être un imbécile. « J’en ai croisé beaucoup des ères comme toi. » Un nouveau raclement de gorge irrité se fit entendre alors qu’il faisait un pas sur le côté et sortit quelque chose qu’il porta à sa bouche. « Des déchets dont personne ne veut. Alors ? tu as un endroit où aller ? » La question se répéta, mais au ton autoritaire franchement agacé qu’il avançait, Aura savait qu’il connaissait déjà la réponse.

Se massant du mieux qu’elle pouvait sa gorge, la Fae reprenait un souffle normal, mais la tension ne quittait pas son esprit tendu. Elle avait tenté de s’approcher du port des Côtes de Maübee, grand mal lui avait pris. Et elle se trouvait encore exposée, quelqu’un pouvait les surprendre et terminer ce que l’inconnu avait entrepris. Pourtant, ce dernier ne semblait pas en avoir fini avec elle. Au contraire, s’agenouillant devant Aura, ses iris foncés absolument pas impressionnées par ce qu’elles avaient devant elles, il cracha un nuage de fumée avant de reprendre. « Je peux t’emmener dans un lieu où tu pourrais avoir une vie. Pas la meilleure, et pas gratuite. Seuls ceux qui suent et n’attendent pas de faveur en voient le bout. » Un lieu… où elle pourrait avoir une vie ? Aura avait bien du mal à y croire, et cela n’était peut-être pas forcément à tort : cet inconnu laissait clairement sentir que sa proposition n’était pas une oeuvre de charité. Mais, jamais on ne lui en avait fait de pareil. Et, pourquoi, d’ailleurs ? Ramenée à la clarté de ses esprits par la nécessité de ce qui se produisait, Aura réussit à articuler les mots qui la brûlaient. « Pourquoi ? pourquoi me proposez-vous ça ? »

Un esclaffement plus tard, l’inconnu se redressa sans plus attendre, retirant le cigare entre ses lèvres. « Disons que nous sommes en pleine expansion. » Et c’était peu de le dire, une grande vague de recrutement avait été lancée au sein du Léviathan, et il ne manquait jamais de réfléchir à de potentiels recrus pour son propre équipage. « Et comme je te l’ai dit, tu n’es pas la première chose que je croise. On peut t’offrir une entrée, mais le reste c’est à toi de le saisir. On ne fait pas la charité. Et ne crois pas qu’en raison de ton apparence tu aurais le droit à un quelconque traitement de faveur. » Il avait même croisé des Beluas monstrueux bien plus effrayants que ça. Et au vu de la sévérité qui avait à nouveau recouvert la tessiture de sa voix, Aura comprit qu’il ne plaisantait clairement pas. Mais, bien trop d’inconnus restaient dans l’équation. « Q-Qui êtes-vous ? » Ah, l’homme avait bien cru que cette créature ne poserait jamais la question. « Je suis Evard Gramgold, capitaine de la Vengeance de la Reine, et j’appartiens au Leviathan. » Un sourire quoique moqueur devait probablement faire son effet à toute personne qui aurait connaissance de ce dont il parlait mais Aura n’avait pas la moindre idée de ce dont il s’agissait. Et ce dernier en avait bien conscience, mais comme il l’avait déjà dit, il n’était clairement pas là pour faire la charité. Et ne comptait certainement pas perdre du temps à lui donner toutes les informations pour qu’elle soit parfaitement à l’aise. Cette chose était bien suffisamment à même de comprendre sa situation pour faire des choix dans des conditions difficiles. Et si elle ne le pouvait pas, alors elle n’avait peut-être rien à faire dans le Léviathan.

La nuit, profondément entérinée, commençait à être bien avancée. Et après le coup qu’il était allé boire, il était temps pour lui de rentrer. Et à cette chose de faire ce qu’elle souhaitait. « J’appareille demain à l’aube du port. Si tu veux nous rejoindre, tu n’as qu’à revenir ici une heure avant le levée du soleil et je te prends avec moi. » Terminant en jetant négligemment son cigare par terre et l’écrasant sous le talon de sa lourde botte, il reprit finalement son chemin sans plus de cérémonie. « C’est à toi de voir. »

Mais que pouvait-elle bien faire d’une telle proposition ? Sans savoir où elle allait, ou même ce qu’était le Leviathan. Qu’attendait-il d’elle avec si peu d’informations ? Qu’elle lui fasse confiance sans rien savoir d’autres ? Et si cela était un piège et qu’elle ne revoyait jamais le jour ? Prendre ce risque était complètement insensé. Et pourtant… Et pourtant… S’il y avait une seule et unique chance de pouvoir avoir un semblant de vie, ne devait-elle la saisir ? Sur les terres magiciennes, Aura avait réalisé que se trouver dans un endroit peupler de gens qui pouvait ne pas la craindre, ce n’était pas forcément ce qui lui permettrait de s’en sortir. Si elle voulait avancer, et peut-être s’en sortir un jour, prendre des risques était le seul moyen. Et le fait est qu’il avait parlé d’un navire et donc d’une étendue d’eau, et de ce fait… Taan’tū ne pourrait l’accompagner. Elle se retrouverait… définitivement seule. A nouveau, toute seule. Mais pour la première fois, quelqu’un, une personne, venait de lui faire une proposition. N’était-ce pas tout ce qu’elle avait souhaité ? Qui était-elle pour refuser, même si les risques n’avaient jamais été aussi importants ? Pouvait-elle décemment dire non à une chance de vivre ? Non. Une vie, même mauvaise, valait mieux que pas de vie du tout. Quelque soit cette chance, Aura devait la tenter.

Le lendemain, alors que les premières lueurs de l’aube n’étaient encore loin d’apparaître, la Fae se trouvait à quelques distances de l’endroit où elle avait rencontré le capitaine. Taan’tū s’était incrusté, non loin d’elle, dans une jolie pivoine du bord du chemin. °Quand je pense que c’est parce que je t’ai incité à aller voir le port d’un peu plus près pour te faire une idée de l’océan.° La brise était légère, un peu rafraîchissante, mélancolique. « Tu regrettes ? » Une pétale de la pivoine, un peu trop fragile, fut emportée. Regretter ? Ce mot n’était pas familier au Lesovik. °Non.° Bien sûr que non. Taan’tū n’avait jamais eu à douter ou s’interroger sur ses décisions, n’avait jamais eu à savoir si c’était la meilleure. Il faisait juste avec. °Je t’attendrai ici, sur les côtes de Maübee.° Il n’était pas obligé, mais ils en avaient déjà discuté et Aura ne voyait pas trop ce qu’elle aurait pu ajouter. « Je vais y aller… » Et il ne valait mieux pas se retourner.

Ce n’est que lorsque le capitaine se montre que la Fae percuta enfin la réalité de la chose. Impassible, pas moins qu’hier soir, pas plus, Evard la détailla avant de lui faire signe. « La première fois que je t’ai vu, ton apparence était minuscule. Reprends la le temps que nous arrivions sur mon navire. » C’était en effet comme ça que leur rencontre avait eu lieu : Aura furetait doucement quand les yeux perçants du capitaine l’avait surprise, et l’avait faite paniquée. Elle avait tenté de s’enfuir mais, en tentant de l’en empêcher, il l’avait obligé à grandir sa taille de crainte pour éviter d’être blessée. « D'accord. » - « Bien. Bienvenue chez les pirates. » La Fae fut quelque peu déstabilisée, alors qu’elle obtempérait et se jetait derrière ce qui était toujours pour elle un inconnu, et vers une inconnue. « Et c’est tout ? » « Oui, c’est tout. Tu resteras dans la cale avec les autres recrus et lorsqu’on accostera sur les Terres Oubliées tu te feras enregistrer avec les autres. Puis, ce sera à toi de prouver ce que tu vaux. » Rien de plus, rien de moins. Bienvenue dans le Léviathan.

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Jeu 14 Nov 2019, 21:25



« Qu'est ce que vous voulez dire par : Il n'y a pas mon nom ? » s'indigna Vylker.

Voilà encore une nouvelle bien agaçante ! Non seulement on lui avait refusé le droit de diriger son propre navire au nom de l'Empire d'office, mais en plus, il ne figurait pas parmi ceux qui étaient autorisés à recruter des matelots pour les expéditions à venir. La patience du monstre était mise à rude épreuve depuis son arrivée sur les Terres Oubliées. Il avait déjà de l'expérience en mer de part ses précédentes aventures, à l'époque où lui et ses comparses avaient brisés leurs chaînes à bord de ce navire prison. En dépit de tout ce qu'il pouvait apporter : l'Empire du Léviathan n'était pas destiné à lui accorder la place qu'il désirait. Il paraissait que tout était une question de confiance, de loyauté et de compétence.

« C'est une insulte ! J'ai plus d'expérience en mer que la quasi intégralité de ces bleusailles dont vous chérissez la présence pour les futures expéditions ! J'ai déjà prouvé que j'étais capable de mener mes hommes et ma horde ! Qu'est ce qu'il vous faut de plus ? » poursuivit sa seconde tête.

L'homme avec lequel il était assis à la taverne, dans un coin de la pièce, leva la main avant de quérir sa bière et la vider dans son gosier. Il reposa la chope et lui renvoya un regard insistant.

« De la loyauté, Vylker. C'est une chose de prétendre avoir les compétences requises à rejoindre les rangs des capitaines de l'Empire. Cela en est une autre d'avoir l'assurance que vous n'allez pas nous trahir au premier instant. Après tout : Il apparaît que vous n'en n'êtes pas à votre premier mensonge. »

L'Eversha monstrueux fulmina un peu, croisa ses quatre bras et hocha doucement les têtes. La stratégie de recrutement de l'Empire était bien rodée. Ils s'assuraient que chacun développe ses dépendances auprès de leur organisation et de leur matériel, avant de donner des responsabilités. Bien qu'il n'eut été satisfait de sa situation, Vylker ne pouvait que saluer l'efficacité de la démarche. Il se contenta de boire doucement son verre de sa première tente avant de le reposer et de jeter un œil sur les environs de la taverne. Il y avait ici tellement de nouvelles têtes... La plupart des monstres de son équipages étaient occupés dehors à jouer ou sans doute à profiter de quelques femmes de chambres. Quand on avait la bourse remplie, il était possible d'ouvrir bien des portes. Et depuis que le Geobukseon s'était arrêté sur les Terres Oubliées, Vylker avait revendu la quasi intégralité de leurs affaires précédentes. Il fallait dire que le navire avait fait son temps et avait besoin d'être retapé. De sa charpente à ses canons. Une chance qu'ils eurent amassés un peu de butin de part leurs précédentes aventures : Sans quoi Vylker n'aurait jamais été en mesure de s'imposer.

« … Très bien. J'accepte vos conditions. Vous m'avez épargné les tâches de basse catégorie des matelots et vous me donnez l'opportunité de faire mes preuves pour devenir capitaine. Je remplirais ce rôle. Une maison, un navire et un premier voyage au sein de l'Empire. Nous sommes d'accord ? »

« Nous sommes d'accord. »

Les deux terminèrent leurs verres et se regardèrent dans les yeux. Vylker ne cachait pas l'animosité qu'il avait pour ce capitaine de pacotille qui venait lui donner des leçons. Avait-il seulement déjà connu la moindre difficulté ? Avait-il une idée de ce lui avait dû endurer pour en arriver jusqu'ici. D'un autre coté, il imaginait clairement que cet  homme savait lire dans son jeu. Vylker avait des airs de justicier et de bien pensant au premier abord. Mais la part de cruauté qui sommeillait en lui était probablement observable.

« Je ne vous aime pas. » dit sa première tête.
« Je pense que vous le savez déjà. » continua la seconde.

L'homme tapa sa cuisse et éclata de rire avant de se resservir à boire depuis sa bouteille. Il hocha vivement la tête.

« J'en suis bien au courant. Aimez vous seulement une seule personne dans cet endroit, Vylker ? »
« Bonne question... J'imagine que ce Rak me plaît... Tant de légendes, cet aspect théâtrale, c'est... Presque poétique en un sens. Cela me séduit beaucoup. Quand bien même c'est par les armes que les choses se passent parfois, n'est-il pas délicieux de se repaître d'une comptine macabre de temps à autre ? »

Il y avait quelque chose de fascinant dans cette histoire d'expédition pour Vylker. Des morts, de l'aventure, des richesses, du sang... Tout les éléments nécessaires à la bonne réalisation d'une épopée glorieuse aussi noire que les tréfonds des âmes des criminels des bas quartiers qu'ils appelaient « nouvelles recrues ». Combien d'entre eux allaient mourir exactement ? Sans doute plus qu'il ne pouvait se l'imaginer. Mais ainsi étaient constituées les histoires. Il était nécessaire que certains meurent et que d'autres vivent.

« A votre avis, comment est-ce que vous pensez que je vous tuerais une fois que nous nous rencontrerons en mer ? Par les armes ? La poudre ? Ou la planche peut-être ? » interrogea Vylker.

Le capitaine lui renvoya un large sourire, leva son verre et cligna de l'oeil en le toisant.

« Une question difficile. Que pensez vous que je vous ai réservé exactement mon très cher Vylker ? »
« Croyez moi : Je pense que je serais beaucoup plus créatif que vous... En fait... cela fait quelques années maintenant que … je réfléchis à un nouveau moyen d'exprimer ma poésie... J'ai déjà écris sur du papier, sur du bois... Mais jamais sur de la chair ou de la peau. Je souhaiterais vivement essayer de me servir d'un prisonnier comme d'une feuille vivante. Imaginez donc la surprise de ses proches quand ils le verront arriver tatoués de magnifiques alexandrins gravés dans sa chair ? »
« Audacieux. J'aime. »
« Je savais que vous adoreriez. »

Les deux s'échangèrent un hochement de tête et l'Eversha finit par quitter son tabouret. Il s'inclina en guise de fausse politesse et tourna les talons pour se diriger vers la sortie de la taverne. Si il n'était pas interdit de s'attaquer en pleine ville, nul doute que les deux auraient été en train de se poignarder à répétition à l'heure actuelle. Vylker avait un goût pour les jeux de pouvoir.

« Dans l'attente de vous rencontrer en mer, je vous prie, cher monsieur, d'accepter l'expression de mes salutations les plus distinguées. » s'exprima t-il.

Le capitaine leva son verre en guise de salut et le monstre quitta la taverne. Une fois dehors, il s'essuya les fronts de ses quatre bras et entreprit de regagner l'entrepôt qui servait d'abri à lui et son équipage pour l'instant, dans l'attente d'avoir un meilleur logis. Son regarde se perdit en chemin sur les quantités étonnantes de sang frais qui venaient gonfler les rangs du Léviathan. Vylker n'avait pas une grande estime pour eux, même un certain dégoût. Il espérait que la plupart finissent dévorer par les requins ou quelconque monstre marin. Le capitaine en devenir était ambitieux et il avait quelques difficultés à se faire à l'idée qu'il y allait avoir de la concurrence. Car pour une fois dans sa vie, enfin, il ne rêvait plus de liberté : Ca, ils avaient tous finit par la gagner à la sueur de leur front. Non. Cette fois, le monstre rêvait de poèmes sanglants et de funestes comédies, de membres tranchés et de râles d'agonies. Doux allait être le carnage provoqué par l'injection d'autant de nouvelles âmes dans le Léviathan. La mer finirait par se colorer de rouge et les flots allaient devenir la tombe d'un grand nombre de marins entrés dans la compétition.

Vylker espérait qu'il allait pouvoir se démarquer. C'est qu'il avait tout de même le désir de se mettre au travail de poésie sur chair, comme il l'avait raconté.


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Bellada Ward
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Bellada Ward
Dim 01 Déc 2019, 11:00

Mettons la voile au vent

Rhænys glissa un regard arrogant vers le groupuscule qui s'était rassemblé sur le pont, à quelques pas d'elle. Des hommes et des femmes aux divers horizons, qui s'étaient rassemblés autour d'une table puis mis à déballer devant tout le monde leur vie privée, comme si un soudain élan de camaraderie s'était répandu entre les futurs matelots et s'était mis à délier leurs langues bien pendues. La Lyrium trouvait cet état d'esprit totalement utopique, sinon grottesque. Bien trop naïf pour qu'elle veuille se joindre à ce mouvement de foule. Peut-être la trouvez-vous odieuse et orgueilleuse de refuser ainsi de se mêler à ces personnes qui deviendraient peut-être un jour ses compagnons de mer. Comprenez la bien : en tant qu'ondine, la jeune femme avait eut tout le loisir d'arpenter les mers et les océans, ceux-là même que les pirates déclaraient comme étant les leurs. Elle les avait vu, depuis les profondeurs, se livrer des guerres sanglantes et sans Mercie. Elle savait ce qui motivait les pirates : l’appât du gain, des trésors et de la richesse. La gloire pouvait également être un moteur pour ces explorateurs des mers. Peu importait les raisons qui les poussaient à voguer sur les contrées d'Aylidis, ils avaient tous un point en commun : ils ne faisaient preuve d'aucune pitié dès l'instant qu'ils avaient quittés leurs ports. L'esprit d'équipe et de camaraderie était bien vite oublié lorsque les voiles étaient déployées et glissaient aux vents. La sirène prenait donc grand soin de rester loin de tout ce beau monde, restant néanmoins à une distance raisonnable pour pouvoir entendre ce qu'ils se disaient.

Celle qui autrefois fut belle et célèbre se posa sur la bastingage. Son regard rosé sur les vagues indomptables qui léchaient la coque du navire. Le bleu de l'eau était d'une beauté inégalable. Il y avait peu de chose, dans l'univers tout entier, qui était capable d'égaler la magnificence du domaine d'Aylidis et les merveilles qu'il contenait. Même le plus stupide des Gælyans était capable de l'admettre. Mais sa couleur était l'une des raisons pour lesquelles Rhænys en était éperdument amoureuse. Un amour pur, qui la poussait à se perdre dans des contemplations régulières. Un soupire traversa les lèvres de la laideur incarnée. Elle aurait volontiers sauté par dessus bord pour rejoindre les flots et échanger cette paire de jambe désagréable et inconfortable contre son habituelle queue de sirène. Malheureusement, le maléfice dont elle était la cible rendait cette transformation douloureuse et instable. A son plus grand damne, elle était devenue plus à l'aise sur la terre ferme que dans son habitat naturel. L'océan lui était pour ainsi dire devenu interdit en attendant qu'elle se libère de sa condition. Forcée à côtoyer ces exécrables et bons à riens de Gælyans. La fille de la mer fut prise d'une nostalgie soudaine en repensant au monde sous marin, aux secrets et aux privilèges que le dessous de la surface renfermait. Le mal du pays la submergea : c'était une véritable torture d'être aussi proche de l'eau et pourtant incapable de s'y plonger. Triste, la vieillarde se détourna du grand large pour reporter son attention aux matelots qui s'étaient affairés sur le pont.

Le groupuscule qui, un peu plus tôt, s'était mis à parler à cœurs ouverts avaient aménagé une table de jeu avec des tonneaux et des plaques de bois trouvés ici et là sur le navire. Curieuse, Rhænys laissa son regard traîner un instant de trop sur ces activités douteuses : l'homme qui tenait le paquet de carte la repéra et lui fit un signe de la main. « Eh, toi, le laideron ! Viens un peu par ici, il nous manque un joueur ! » l’apostropha-t-il. La concernée, offusquée par le sobriquet qu'on lui avait attribué, ouvrit la bouche puis la referma, n'ayant pas la répartie nécessaire pour rétorquer une tirade digne de ce nom, et se contenta de ressembler à un poisson sorti hors de l'eau pendant quelques secondes, jusqu'à ce qu'un matelot ne passe un bras autour de ses épaules et ne l’entraîne de force jusqu'à une place à la table des jeux. « Bien, on va jouer au Tokiril, tu connais les règles, n'est ce pas ? » demanda le meneur. Toujours vexée, l'ondine opina avec raideur : elle avait entendu parlé de ce jeu d'escrocs. Un jeune garçon à l'air timide releva la main pour attirer l'attention du groupe. « Moi... je ne connais pas les règles. » avoua-t-il, visiblement honteux. « Bien, écoute, c'est très simple. Je vais te distribuer quatre cartes faces cachées que tu ne regarderas pas. Je vais ensuite t'en distribuer deux autres que tu auras dans ta main. A chaque début de manche, tu parieras une somme. Le but est simple : avoir le plus de points possible dans ta main à la fin de la manche. Je vais faire trois tours de table, où chaque joueur pourra choisir de se défausser ou non d'une carte que j'échangerai avec l'une de la pioche, et que je montrerai à chaque fois. Si tu te défausses d'un sept, tu as le droit de piocher dans la main d'un autre joueur : il ne lui restera alors plus qu'une carte. Sépares toi d'un six et tu as le droit d'échanger une carte avec un autre joueur, mais rappelle toi, les échanges se font sans revérifier quelles cartes sont dans la main du joueur : il faut bien tout retenir. Les cartes spéciales sont le roi de pique qui ne vaut que trois points, le valet de carreau qui vaut moins quatre points et la dame de cœur qui en vaut plus quinze... Ah, et à chaque carte défaussé, tous les joueurs doivent boire le nombre de gorgées sur la carte. » L'homme fit une courte pause pour s'assurer que le jeunot comprenait bien ce qu'il lui racontait. « A la fin de la partie, le gagnant retourne  sa première carte face cachée. S'il révèle une carte de pique, il devras boire le nombre de gorgés indiquées par la carte. Une carte de cœur impaire, et cela équivaut au nombre de fois que chaque joueur devra te reverser la somme misée en début de manche. Si le chiffre est paire, alors c'est ta somme qui sera multipliée. Les cartes de carreaux représentent le nombre de matelots que l'on te devra et une carte de trèfles représente des services à rendre. La partie se termine lorsqu'un des joueurs a ses quatre cartes retournées. » Le novice sembla quelque peu intimidé et fit mine de vouloir quitter la table mais un homme qui se tenait derrière lui lui appuya sur les épaules et le força à rester assis. « Non non non, mon mignon ! La règle d'or du Tokiril : une fois assis à la table, on ne part pas avant que le navire soit attaqué ou que la partie soit terminée ! » Des rires moqueurs s'élevèrent des spectateurs en voyant la couardise du jeunot. « Bien, que la partie commence ! »

Près d'une heure plus tard, Rhænys descendit du pont, la tête tournoyante à cause de tout l'alcool qu'elle avait consommé par le jeu. Elle n'avait pas l'habitude de pratiquer la beuverie intensive ! Fort heureusement, les matelots avaient été plus intéressés par les autres joueurs et n'avaient pas prêté grande attention à elle, de telle sorte qu'elle avait pu esquivé quelques gorgées. Au final, elle s'en sortait plutôt bien : elle ne s'était en tout endetté que de deux-cents pièces d'argent, trois services au petit jeunot et avait eut droit à cinq services de chacun des joueurs ainsi qu'à quatre matelots de chacun. Le résultat des courses n'était somme toute pas dramatique.

Tentant tant bien que mal de marcher droit, l'hybride marine se dirigea vers un homme répertoriant les nouvelles recrues amenées par le navire dont venait de débarquer la sirène. « Nom ? » « Rhænys  Song. » « Pourquoi veux-tu nous rejoindre. » Rhænys hésita à rétorquer que ce n'était en rien son problème mais se ravisa in extremis. Grognon, elle lâcha une réponse du bout des lèvres. « Il y a un homme que je cherche, et je sais qu'il parcours les flots. La meilleure chance de le retrouver est de vous rejoindre. » révéla l'ondine.

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