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 [Q] - Viens avec moi si tu veux vivre | Isley

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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Mer 06 Nov 2019, 17:16

Partenaire : Isley
Intrigue/Objectif : Son canular ayant fortement tourné au vinaigre, Pendrake part à la recherche des jumeaux pour limiter les dégâts et empêcher un gang de Sceptelinôst de leur nuire. Il finira par tomber sur Isley à Avalon.


" Mais je me contrefous du braquemard du Monarque Démoniaque, laissez-moi passer ! " Par les Zaahin que ces Luxurieux étaient pénibles. Qu’Avalon était pénible. Depuis Sceptelinôst, le voyage s’avéra être une calamité que Pendrake se souviendra encore longtemps. Oh bien sûr, il avait l’habitude de la brise marine et du tango constant des navires ; après tout, il était un natif de la cité pirate des Bipolaires, en plus d’être rôdé à réaliser des allers-retours entre le Dévasté et Tælora pour sa femme. Mais clairement, se ruer à la tâche pour rattraper ses bêtises, ce n’était pas de tout repos. Il ignorait très franchement si les hommes d’Areze possédait une avance considérable sur lui, ou si les jumeaux ont déjà été localisé ; d’ailleurs, cet gowno (enfoiré) d’Areze devait être encore vivant, toute fouine qu’il était. De toute manière, tout comme lui, toute cette aventure ne reposait que sur un pari osé : Pendrake savait que les angelots seront à l’une des adresses de son colis, mais laquelle ? Pour les avoir côtoyer – pour ne pas dire supporter – durant un séjour gorgé de périples à Lumnaar'Yuvon, le Réprouvé supposa pouvoir se projeter dans leur façon de penser et ainsi deviner l’itinéraire emprunté. Puis, la plupart des lieux s’avéraient fictifs, alors ils n’y resteront pas indéfiniment. Quant aux autres, de potentiels témoins y naîtront…

Ainsi, le fringant Hrafninn s’était coltiné une longue traversée jusqu’aux Gorges Jumelles de la cité des Déchus. De là, le cauchemar redoubla d’originalité avec le peuple en lui-même. À vrai dire, Pendrake n’a dû fréquenter la cité qu’une unique fois, car il n’en avait que très peu de souvenir. Néanmoins, il ne pouvait que se rappeler les hauteurs indécentes et vertigineuses, ces étages et empilements qui n’en finissaient plus. Pour un Ailé, ce devait être sûrement une partie de plaisir de virevolter entre les Quartiers. Mais pour un pauvre gars qui n’a plus vu la couleur de ses ailes depuis sa plus tendre – pas tant que ça – enfance, il en était du même ressort que pour les non-Ailés : une plaie pour les pieds. En franchissant le ponton, le Réprouvé s’y était préparé. Il avait donc enfilé ses plus solides bottes avant d’entreprendre l’ascension jusqu’au Quartier du Centre. Les Zaahin soient loué, il lui sera normalement inutile de monter jusqu’aux Sommets.

Enfin, c’était depuis l’une des places bondées que Pendrake n’en finissait plus de croiser des Déchus de la Luxure, comme s’il s’était retrouvé dans leur coin favori. En même temps, étant donné son lieu de destination, il aurait dû s’y attendre… Toutefois, ces demoiselles et damoiseaux lui contèrent les fantastiques dimensions d’un nouveau modèle, une statue apparemment authentique du Bhūta Rāja. Sans mentionner le fait que le Drem n’était pas attiré par les verges en général – ah finalement, je l’ai fait – il n’avait pas que ça à faire de loucher sur l’entrejambe d’une figure. Il avait un devoir, un simili de bonté à préserver. Et je ne respecte qu’une seule Démone en ce monde. En plus.

Finalement, le Choucas parvint à retrouver l’établissement de sa petite carte de visite. Un sauna avec ses plus glorieux avantages pour les Pécheurs. L’espace d’une seconde, il imagina la tête qu’aurait fait les angelots en découvrant les services tapis derrière cette belle porte, avant de reprendre son sérieux. Sans ménagement, Pendrake pénétra le lieu et taper des mains sur le comptoir :
" Quelqu’un ?! " Ni une ni deux, les clients présents dans le hall s’éloignèrent pour laisser cette brute, quoi qu’un poil trapu à leur goût. Une petite tête toute mignonne se dessina à travers les rideaux à l’arrière. La réceptionniste s’avança, souriante, en réarrangeant une mèche de cheveu.

" Bonjour Monsieur. Le Réprouvé se redressa et réajusta à son tour sa propre chevelure, sûrement contaminé par le geste de la jeune femme. Il souffla du nez, contenant le Démon intérieur.
- Bonjour, je cherche quelqu’un. Les lèvres de la demoiselle s’étirèrent un peu plus.
- Comme tout le monde ici. Vous avez une réservation ?
- Non, je… Non, vous ne m’avez pas compris. Il y a quelqu’un qui a pu venir ici et j’aimerais savoir si vous l’avez vu.
Elle secoua la tête, une expression moins avenante.
- Je regrette mais le maître-mot de notre politique est la discrétion. Je ne suis pas autorisée à vous divulguer la moindre information sur nos clients. Pendrake leva les yeux au ciel, presque hilare.
- Ce sont des Anges. Ils ont dû faire demi-tour juste après être rentré.
- Qu’elle ait consommé ou non nos services, toute personne entrante conservera l’anonymat. Désolée Monsieur. "
Il abandonna, les suspicions à son égard commençaient à lui taper sur les nerfs.

Accueillant avec ravissement l’air frais, le Drem leva les yeux au ciel, pensif, à quelques pas plus loin du lieu de réception. Il voyait très mal l’un des Anges franchir les rideaux, même pour une enquête. Ou alors, il était arrivé trop vite… Ou, tout bêtement, les Yüerell ne se sont pas laissés entraîner dans sa farce. Ah, ce serait presque trop beau, mais également trop décevant. Il gratta sa toison grisonnante, totalement déboussolé. Que devrait-il faire, maintenant ? Peut-être que les Grands Héros décidèrent de lui venir en aide, car se dessina une silhouette bien connue de son répertoire. Quittant l’établissement des plaisirs, l’un des jumeaux lui fit face. Le silence de la scène perturba Pendrake, peu rassuré par le fait qu’il n’y ait pas d’autres piétons. " Isley. Émit-il pour écarter tout soupçon des deux côtés. Il semblait à la fois seul et dans un terrible état. Qui faire parler : l’Ange ou le Démon ? On dirait que tu n’as pas encore rencontré le Grand Bitem. "


999 mots ~



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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Sam 09 Nov 2019, 02:53





~ La scène se passe tout juste après le RP de Pleurer tout son soûl ~





Je ne sais pas comment je parvins à sortir de cet endroit infâme, mais j’y parvins. Je ne sais toujours pas comment j’étais parvenu à me rhabiller, après avoir traversé l’établissement, les vestiaires remplis de ces nudistes assumés et le regard aguicheur de cette réceptionniste dévergondée, mais j’y étais arrivé. Malgré tout, j’étais dans une sale posture à présent, l’alcool ayant fait fondre une bonne partie de ma raison. J’avais pleuré, je m’étais frustré, et est-ce que j’avais crié également? Peut-être. Malade, je plaquais l’une de mes mains contre mon visage. Les souvenirs étaient flous, emmêlés comme des fils dans une boule de laine et ce, quand bien même je venais à peine de quitter la bâtisse, abandonnant toute cette folie et incongruité derrière moi. Pourtant, à mon grand désarroi, une nouvelle surprise m’attendait à l’entrée de l’édifice. À sa vue, mes yeux s’écarquillèrent et pendant une poignée de secondes, je me disais que je devais rêver ou qu’il s’agissait des effluves de l’alcool qui me rendait encore plus barjot que je ne l’étais déjà. Est-ce que l’alcool nous faisait halluciner? Je n’avais jamais entendu parler de tels effets secondaires auparavant! Bon sang, j’ai bien fait de ne jamais en prendre. Enfin, jamais autant qu’aujourd’hui. Je ne me sens… pas bien… pas bien du tout… Songeais-je en sentant un haut-le-cœur monter jusqu’à ma gorge. J’ai toujours su à quel point l’alcool et moi ne faisions guère bon ménage, et cette journée ne faisait que le confirmer. Mais est-ce que cela pouvait être pire? Il semblerait que oui, le visage de l’homme qui se tenait devant moi faisant soudainement monter la Colère au fond de mon estomac. Mes yeux se plissèrent alors que mes jointures se contractèrent pour former un poing. Chancelant, je me traînais jusqu’à l’homme, l’œil en feu.

« Pendraaaaake! » Grognais-je en m’avançant péniblement jusqu’à la hauteur du Réprouvé, m’accrochant à son col d’une poigne aussi faible que malhabile.

Cela étant dit, ce n’était pas la volonté qui me manquait, alors que j’amenais ma seconde main au collet de son vêtement afin de bien retenir ma prise.

« Toi… T-Toi… S’pèce de… Tu m’as rou… rou… »

Je n’arrivais pas à aligner convenablement deux mots l’un à la suite de l’autre. C’était pénible et pitoyable à la fois et pourtant, je ne m’en souciais guère, l’alcool aidant la frustration, qui bouillait en moi, à faire fi des apparences et de la retenue.

« Sunvaar! Mevee Dok! » Lui criais-je à la figure, le Zul’Dov que j’avais entendu de ma dernière visite à Bouton d’Or faisant soudainement chemin jusqu’à mon esprit embrouillé.
« Idiot! Sale chien! »

Là-bas, je ne sais combien de fois on m’avait insulté alors que j’investiguais sérieusement sur l’identité de ce Tarak. Vaar, noret, fiin jun… J’en avais entendu de toutes les sauces et, malgré cela, j’avais poursuivi mes recherches jusqu’à ce qu’elles nous mènent ici, à Avalon. Tout cela pour dire que j’avais fini par en retenir, des insultes réprouvées, et, à présent que je me tenais face à l’homme qui avait tout commencé, je ne voyais pas le besoin de filtrer mes propos. J’étais en Colère et désespéré, ne sachant trop s’il s’agissait bien là de Pendrake ou si j’hallucinais pour évacuer ma frustration. Dans l’un ou l’autre des cas, je l’avais brutalement tiré à moi, lui administrant un coup de boule. Dans un fracas qui me parut assourdissant, nos deux fronts s’entrechoquèrent au point où la vibration de l’assaut perça bien plus que mon crâne : il me semblait que celle-ci avait littéralement pénétré mon âme. J’y étais allé de toute ma force, amoindrie par l’embrun de la boisson, relâchant finalement le haut de son chandail en chancelant vers l’arrière. Clairement, ce ne fut pas ma meilleure idée, la douleur qui cognait entre mes deux oreilles se multipliant violemment alors que je m’adossais machinalement contre le mur de l’édifice.

« Aïe! Aïe! Aïïe! M’exclamais-je, mes deux mains contre mon front, comme pour endiguer le mal que j’avais moi-même causé. Ça t’appren… t’apprendra! Oui! Ça vous apprendra, à toi et ce Grand Bitem de pacotille! » Continuais-je fièrement, comme si l’attaque que je venais de lui coller à la figure avait été suffisant pour le terrasser, alors que le Réprouvé avait à peine bouger de sa position.

Mais je le remarquais à peine, trop préoccupé par mon propre mal de crâne. La douleur était terrible, insoutenable, et c’était sans parler de cette boule que je sentais monter à ma gorge. Lentement, je me laissais glisser contre le mur jusqu’à atteindre le sol de la rue. Les yeux dans le vide, observant un point à l’horizon, je me mis à sourire bêtement.

« J’ai été stupide de faire ça… Isiode m’avait averti pourtant, de ne pas en faire grand cas, mais nooooon! Je ne l’ai pas écouté! Je voulais investiguer et retrouver ce mécréant de Pendrake! Pourquoi j’ai fait ça d’ailleurs? C’est trop con… J'suis trop con… »

Et, comme si je me rendais de nouveau compte de sa présence à mes côtés, mon regard se posa sur le Réprouvé.

« Qu’est-ce que tu fais ici? T’es venu te moquer de moi? Tu voulais t’amuser? Tu t’ennuyais, hein, c’est pour ça?! Toujours le même bon vieux Pendrake! Ce renard qui passe sa vie à mentir et tromper sans vergogne! »

Je ne m’en rendais pas compte, mais être soûl me rendait aussi extrêmement sensible et c’est pourquoi, sans que je sache comment, des larmes revinrent couler le long de mes joues. Je me sentais sale, humilié. Et tout ça, c’était de sa faute. De sa faute à lui… Isiode, Hiddleston, s’il-vous-plaît… Venez vite… Je veux rentrer à la maison… Je voulais partir loin d’ici, très loin d'ici.


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Dim 10 Nov 2019, 16:35

Sa dernière réplique n'aidait en rien, Pendrake le savait, il s'en mordrait presque les doigts. Mais son instinct lui dictait de montrer à cet Ange la face qu'il croyait connaître. Et peu à peu, enlever chaque couche du vice pour dévoiler le véritable visage de Pendrake Hrafninn. Le Bipolaire, évidemment, allait être mis à rude épreuve, confronté aux accusations directes ou indirectes. Cependant, il s'y était préparé ; depuis la fin de la dernière ère, il n'était plus rare pour lui de croiser des Anges, voire des Démons, même jusqu'en Gein'Draakul (Sceptelinôst). On aurait beau leur inculquer la philosophie Réprouvée, le choix finira toujours par leur appartenir. Le Choucas serra des dents face à Isley, déjà prêt à rendre les coups, physiquement ou verbalement. Malgré tout, plusieurs détails le décontenancèrent : l'haleine d'ivresse et le Zul'dov. Le tout de la bouche même d'Isley Yüerell, l'un des Anges aussi casse-pieds que pur de sa génération. C'était juste impensable, aussi incroyable que les intentions du Drem ici-même. " Fod sil anha Zul'dov ?! " (Comment connais-tu la langue Réprouvée ?) Il ne fit pas le lien avec l'inventaire de Tarak, trop gros à son goût pour être vrai, et pourtant… En fait, la scène lui parut si réaliste qu'il ne prit même pas le temps de contrer l'assaut de l'angelot, surtout dans un état pareil. Pendrake encaissa le coup, avec plus de mal que de bien, et peina à se maintenir debout sur place.

" Sunvaar… Drem'lok… " (Stupide… Ange…) Pestiféra-t-il en se tenant le front, la différence de force se faisait ressentir. Là où Isley était un soldat, Pendrake n'était qu'un bambin ayant assimilé les rudiments de la guerre, juste de quoi le qualifier de Réprouvé. Ce dernier serra les dents, fort, et cloua le bec à plusieurs reprises au Démon intérieur. L'équilibre, il avait besoin de son équilibre. Il darda le jumeau, maintenant ses distances juste quelques secondes, le temps de l'écouter s'éterniser dans ses jérémiades. À l'époque, dans cette maisonnée de Bouton d'Or, Pendrake constatait le dégoût d'Isley pour les boissons alcoolisées, et le voilà fin saoul au beau milieu de la Cité des Vices. Soit son canular avait trop bien marché, soit cela cachait quelque chose d'autre. Une certaine fascination naissait avec les propos accusateurs du Wun, cette idée arrêtée comme quoi le Hrafninn représentait la pire engeance que ce monde aurait enfanté… Au moins, quelque part, il eut raison de renouer les racines avec ces Anges, pour leur faire oublier une bonne fois pour toute cette image qu'il exécrait comme sa dernière grosse commission. Dans tous les cas, le Réprouvé ne pouvait pas le laisser ici, surtout pas !

Silencieux – puisqu'il savait que sa langue serait considérée comme une arme – le Drem s'approcha, avec prudence, du jumeau recroquevillé par terre. Il allait devoir le déplacer avant qu'un potentiel témoin daignât avertir la garde ; ou pire, qu'Areze les retrouvât. Le regard quasiment noir, il s'agenouilla à hauteur d'Isley, lui cernant doucement les épaules, puis finit par resserrer fortement sa poigne sur son col pour l'obliger à pénétrer son regard. " Je m'excuse ! Tu entends, je m'EX-CU-SE ! Pendrake hurla à en faire tambouriner les fibres musculaires du petit, ses iris alternèrent un fond de regret et de méprise. Ce n'est pas ce "bon vieux Pendrake", ni ce "renard" qui t'ont fait sortir de ta caserne d'emplumés ! Et si je vous ai fait venir loin de vos terres immaculées, toi et ton péteux de jumeau, c'est pour vous le prouver une bonne fois pour toute ! Le grisonnant serra les dents, c'était la partie la plus corsée qui s'amorçait. Il força autant sur ses mains que sur l'impulsion de ses genoux pour obliger le jeune homme à se remettre sur pied. Sans rompre le contact visuel, le Drem continua de lui crachoter ses aveux. Vous avez fait exactement ce que je voulais : vous revoir en terrain neutre ! Il colla son doigt contre la tempe du garçon. J'ai parié que vous tomberiez dans le panneau, l'ultime moyen que vous me preniez au sérieux, et devine quoi ? Ça a marché ! Tu m'as retrouvé ! Alors pourquoi tu chiales comme un gamin ?! Il le plaqua contre le mur avec la paume de ses deux mains. Si tu étais vraiment trop con, Isley Yüerell, je ne me serais pas donné autant de peine pour tous nous faire venir ici ! " La Colère parlait en grande partie, toutefois il était remarquable que la Tempérance prît également le pas pour ne pas déborder vers ses sombres retranchements.

La mélodie des dalles tapotées par les foulées alerta le Réprouvé qui, dans un geste purement instinctif, étreignit le garçon contre lui et lui plaqua le visage sur son épaule.
" Je suis désolé, je te promets que je suis désolé. Ce n'est plus une farce. Répéta-t-il tout bas, usant un peu d'aura angélique pour l'obliger à se calmer. Dans le même temps, son regard azuré croisa les passants qui n'y virent rien de plus qu'une dispute domestique. Ceux-là à distance raisonnable, le Drem relâcha soudainement la pression et recula, les mains bien en évidence. Il observa le guerrier, accablé par le chagrin et la fatigue. Le Hrafninn ne niait pas que ce fut en partie de sa faute, néanmoins, encore une fois, l'état d'Isley le prenait au dépourvu. Je retire ce que j'ai dit, continua-t-il d'une voix plus posée, tu n'es qu'un con. Un petit con. Pourquoi as-tu bu ? Ce n'est pas toi qui disais que c'était d'une telle bassesse de se perdre dans la boisson ? Dans son esprit, Pendrake dépeignait toujours Isley comme l'ange le moins ouvert de la fratrie ; de la part d'Isiode, cela aurait été une toute autre paire de manches. Il se massa la barbe, l'adrénaline le noyant encore un peu ; ils n'avaient guère le loisir de traîner dans les parages. Où est ton frère ? Vous avez des renforts ? " Il avait besoin d'évaluer les ressources des deux côtés, quitte à totalement changer ses plans initiaux. De toute manière, ce n'était jamais comme prévu avec ces angelots.


1069 mots ~



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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Lun 11 Nov 2019, 05:05

Le contact que je sentis sur mon épaule me fit sursauter. J’allais lui demander, cordialement, de ne pas me toucher, mais la prise du Réprouvé se raffermit, glissant jusqu’au collet de mon vêtement pour m’agripper. D’un œil mauvais, je marmonnais un « Quoi? » cinglant à son visage, mais le puissant cri du Bipolaire me paralysa sur-le-champ. Visiblement en souffrance, je plaquais mes mains contre mes deux oreilles, fermant les yeux, comme pour les éviter de sortir de leur orbite.

« Mais ça va pas! Baisse d’un ton! Je t’entends TRÈS. BIEN! » M’exclamais-je à mon tour, ouvrant l’un de mes yeux, croisant du même fait les prunelles du grisonnant.

Je fus quelque peu troublé par ce que j’y vis, me laissant soulever comme un bambin à qui l’on gronderait ses quatre vérités. D’un pied maladroit et gauche, je tentais de me stabiliser, m’aidant de l’Enfant des Deux-Rives pour me rééquilibrer. Nous avions fait exactement ce qu’il voulait? Il voulait nous revoir en terrain neutre? Qui ça, « nous? » Mon frère et moi? Je grimaçais lorsqu’il posa son index sur ma tempe. Mais de quoi il parlait? Qu’est-ce qui se passait? Il me réconfortait ou pas du tout? Non, parce qu’entre ses paroles et ses actions, alors que je sentais mon dos se fracasser contre la pierre du mur, je ne savais plus du tout quoi penser. Et ce qui vint ensuite ne m’aida pas non plus, puisque, sans crier gare, je me retrouvais subitement dans l'étreinte du Bipolaire, coincé entre les bras et le torse de ce dernier. Il enfonça mon visage dans ses vêtements, sa main frottant doucement les mèches blanches de ma tignasse chaotique. Mais qu’est-ce qu’il faisait? À quoi il jouait?!

« Lâche-moi… » Maugréais-je sous le coup du ressentiment, mais le Réprouvé me tenait solidement, attendant que quelque chose passe, il semblerait, parce qu’après quelques secondes à me débattre dans son accolade, il finit soudainement par reculer et me relâcher.

Titubant, je me retins au mur de l’établissement, appuyant ma confusion d’une œillade noire et froide à l'endroit du Choucas. Je restais silencieux, malgré la suite des événements, sondant simplement Pendrake de mon regard agacé.

« C’est toi le petit con… » Bougonnais-je comme un enfant, baissant les yeux sur les dalles de la rue.

Quelque chose se tramait, mais je ne savais pas quoi, et je n’étais clairement pas en état pour comprendre cela. Pourtant, malgré mon visible mécontentement, le comportement du Réprouvé ne cessait de me troubler. Il avait dit être désolé, il avait dit vouloir nous rencontrer, il avait dit vouloir nous prouver, à « moi et mon péteux de jumeau », quelque chose. Mais quoi? Je ne comprenais pas. Tout se mélangeait dans mon esprit et se noyait dans les restes alcoolisés qui flottaient dans mon système. Et maintenant, il voulait savoir où se trouvait mon frère? Si nous avions des renforts? Mais… pourquoi, bon sang?!

« I… Isiode… Je sais pas… Il doit être avec Edmund… Et peut-être Hiddleston? Je sais pas… » Finis-je par lui transmettre d’une faible inflexion, éreintée et lasse.

Je me pinçais l’arête du nez, les dents serrés.

« On… On s’est séparé… Pour trouver les adresses. Des lettres. Isiode et Edmund sont partis retrouver le Grand Bitem et Hiddleston et moi, on a cherché l’adresse de cette carte, soufflais-je d’une voix pâteuse et lente, lui tendant, après une longue fouille, la fameuse carte d’invitation que j’avais rangé dans l’une des poches de mon vêtement. J-J’ai demandé à Hiddleston d’aller retrouver mon frère et Edmund à notre point de rendez-vous, voir si les deux y étaient déjà, et je… je suis entré. Pour savoir si tu y étais. »

Un marmonnement vibra doucement au fond de ma gorge.

« J’ai attendu dans un sauna. J’étais seul. Jusqu’à ce que deux énergumènes se pointent… Et me forcent à boire. »

L’un des deux, par ailleurs, avait une sacrée poigne et ne semblait pas être très familier avec le concept de consentement. Il n’avait cessé de faire apparaître de la boisson par Magie, nous en « offrant », au Brûlé et à moi, sans que l’on lui demande quoi que ce soit. Cet homme semblait vivre pour la fête et l’alcool, l’excès et la passion. À ce simple souvenir, un nouveau grognement guttural fit trembler l’intégralité de mon être.

« C’était affreux… Tellement affreux… »

Fatigué et complètement vidé, je fis un pas en direction du Réprouvé, me laissant alors tomber sur lui, appuyant ma tête contre son épaule.

« J’ai la tête qui tourne. Et j’ai les paupières lourdes. Et j’ai les jambes toute flasque. Et j’ai la bouche pâteuse. Et j’ai mal au cœur… Comment vous faîtes pour supporter tout ça, à longueur de journée? J’comprends pas… Vous devez sûrement être Sunvaar. »

C’était une sensation des plus désagréables. Je me sentais faible et vulnérable, incapable de riposter contre qui ou quoi que ce soit. C’était à peine si mes jambes étaient en mesure de supporter le poids du reste de mon corps. Mes yeux me renvoyaient des images embrouillées du décor environnant, et les silhouettes, ainsi que les formes, que j’observais depuis l’épaule du Bipolaire, dansaient vaguement, indistinctement, sous mes yeux. Les plus fines s’étiraient et semblaient se tordre entre elles tandis que les plus rondes et petites grossissaient et rapetissaient à intervalles irréguliers. Tout était flou et démesuré et, en même temps, tout me paraissait extrêmement calme et serein. Un nouveau sourire fendit mon visage.

« Hahaha! Regarde Pendrake! Il y a un éléphant qui se pavane en chemise rose derrière toi! Pouffais-je tout en pointant du doigt un piéton, effectivement dodu, qui nous jeta un drôle de regard par-dessus son épaule, comme s’il n’était pas certain de mes précédents propos. Il tire l’une de ses gueules, Pendrake. Il est rigolo… » Continuais-je en rigolant faiblement à l’oreille du Réprouvé, mais l’amusement cessa brusquement : j’étais épuisé de rire.

Tout me semblait si dur à faire. Puis, je ne réfléchissais plus clairement, ce qui devait certainement expliquer la perte provisoire de tout instinct de survie de ma part.

« P-Pourquoi tu veux connaître la position de mon frère? Pourquoi tu veux savoir tout ça? Qu’est-ce que tu veux faire, encore? »

Forcément un mauvais coup, aurais-je pensé, sans le moindre doute, si ça n’avait pas été de cet étrange câlin qu’il m’avait gratifié plus tôt. Il se passait quelque chose dans la tête de cet renard : restait plus qu’à savoir quoi. Lentement, je relevais les yeux droit devant moi, gloussant nerveusement.

« Oups... Hahaha... On dirait qu'on a de la visite... »


1 095 mots | Post II


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Dim 24 Nov 2019, 23:27

Edmund et Hiddleston, en voilà des nouveaux malvenus. Enfin, ce n'était pas plus mal que les jumeaux soient entourés, surtout étant donné la situation. Et Isiode… Il était particulier, celui-là, radicalement différent de son frère. À Bouton d'Or, ce fut principalement Carmine qui le côtoya, et en conserva un bon souvenir. Pour Pendrake, il se souvint d'un soldat professionnel, droit sur lui et plutôt réceptif. Dans tous les cas, cela restait une sacrée épine dans le pied ; peut-être moins grande que celle d'Isley à l'heure actuelle, mais quand même. Bon, l'autre est allé chez "Bitem", il a dû vite faire demi-tour… Mais où est ce fichu point de rendez-vous ? C'était diablement frustrant de n'avoir qu'un angelot ivre sous le coude, comment allait-il faire pour se dépatouiller dans ce foutoir ? Alors que Pendrake se rongeait intérieurement les ongles, tout en gardant un œil attentif sur les alentours – de peur de tomber sur un visage bien trop familier et bien trop moche – il écouta les plaintes du jumeau. " Oui, oui, ce devait être affreux. " Effectivement, il ne l'écoutait qu'à moitié. Pour un Réprouvé, ce ne s'apparentait qu'au déroulement d'une cuite normale, on lui en conta des biens pires, même de la part de gaillards et bougresses soi-disant purs. Enfin, il joua ainsi les confidents jusqu'à que…

" Oh ? De son propre chef, le petit ange s'était étalé sur son épaule ? Impensable. Autant l'embrassade de tantôt ne servit qu'à calmer ses ardeurs – accessoirement s'assurer qu'il ne lui enfonce pas une lame entre les deux yeux, une nouvelle fois – et à masquer leurs présences, autant là c'était passer à un niveau trop… intime. Tu peux te ressaisir, s'il te plait ? Isley continuait pourtant de marmonner sur son état catastrophique. Isley, tu ne m'écoute pas là. Puis, à remettre en doute la sanité du peuple Bipolaire. Il m'ignore complètement. " Pendrake écartait les bras de sorte à ni le toucher, ni le brusquer. Il était tendu comme le sous-vêtement d'une Luxurieuse, prêt à déguerpir à la moindre initiative du soldat. Et pourtant, l'angelot laissait exprimer toute sa détresse présentement, surtout avec cette locution Réprouvée qui perturbait le concerné. Malgré tout, mis à part les dissensions raciales, les dissonances des valeurs, les discordes du passé, tout ce méli-mélo électrique à l'écart, Pendrake ressentait une sensation bizarre. Ce devait bien être la première fois qu'il serrait un garçon aussi anéanti contre lui, comme si on lui léguait le rôle de pilier. Il n'avait jamais eu de fils, enfin, pas un seul reconnu en tout cas. Et maintenant que sa femme attendait son enfant, il devrait sûrement s'habituer ce genre de… mésaventure. Un frisson lui parcourut l'échine, tant cela lui fichait une nausée effroyable. Il devrait peut-être lui renvoyer l'étreinte, resserrer ses bras autour de lui et lui tapoter l'épaule… C'était ainsi qu'on devrait agir, non ? Mais c'était sans compter le manque de jugeote d'un saoulard. Le Hrafninn se retourna vers le pauvre passant qui n'avait rien demandé, surtout pas de la part d'un vertueux. Je vais le jeter dans les Gorges. Ce sera plus rapide et il pourra repartir aussitôt. Ah non, il était venu pour lui sauver les miches… " Pour te ramener auprès de lui, figure-toi. Et après, vous… "

" C'est lui qui me traite d'éléphant ?! En maintenant le Wun debout, du mieux qu'il pût, le Drem se tourna vers la personne offensée. Évidemment, tout partit à vau-l'eau, et pour une fois ce n'était même pas de sa faute.
- Bravo, tu es passé de "petit con" à "gros con". Épatant. Lui souffla-t-il tout bas, avant de se redresser en direction du Déchu.
- Alors, qu'est-ce qu'il a ?! Ajouta-t-il en se rapprochant bien comme il faut des deux zigotos.
- Non mais, ne faites pas attention à lui, il est juste un peu con. Pendrake tapa le ventre de l'angelot avec le plat de sa main, comme pour le réprimander.
- À ce niveau, c'est même un gros con. De la sueur perla sur son front, peu enclin à se lancer sur ce terrain glissant.
- Oui, je le lui ai dit aussi…
- C'est sûrement le gamin le plus con que j'ai v—
Cependant, c'était sans compter cette goutte de trop qui mit le Réprouvé dans tous ses états.
- Bon ça va hein ?! On a compris ! Il grogna, les dents bien évidence, quasiment démoniaques. Le Réprouvé bomba le torse et fit presque barrière entre les deux partis. Maintenant tu lui fous la paix, le pachyderme, avant de prendre sa place de "gros con" ! Ses yeux azurés captèrent les goûts luxueux de l'emplumé d'ébène, rien qu'à travers sa tenue, effectivement rose, mais aussi remarquablement fournie en accessoires raffinés. Et si ça t'emmerde, eh bah tiens ! Le Bipolaire saisit sa bourse, garnie de toutes ses économies, et la lui balança à la face. La ficelle retenant son contenu se répandit sur le Déchu à son contact, le tintement de l'or prit le pas sur l'atmosphère jusqu'ici tendue. Va te racheter une dignité ! " Et sur ces mots, dans la confusion causée par son Péché et celui des Avares alentours, il profita de l'occasion pour s'éclipser.

Sa main sur la bouche d'Isley, Pendrake l'obligea à le suivre dans les dédales sombres du Quartier du Centre. Cela allait être une journée bien merdique, il le sentait comme si les oracles le lui avaient confié. Voilà donc à quoi ressemblait le chemin de la Rédemption… Fichtrement escarpé, et surtout jonché d'obstacles dont on n'aurait jamais deviné la nature. Durant leur marche forcée, à un moment, soudainement, il tourna la tête vers le Drem'lok et lui répéta ainsi :
" Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Pardon, madame. Je te déteste. Ce n'était juste pas possible… En même temps, comment ne pas faire honneur à une bonne cuite sans être une bonne plaie ? Sous cet angle, tout prit du sens. Il s'arrêta net à une intersection et libéra les lippes du pauvre angelot. Écoute-moi bien, c'est très important. Il lui fit signe de s'approcher. Ouvre grand tes oreilles… Il prit sa tête entre ses deux mains, comme s'il allait lui rendre ce coup de boule de tantôt. Tu la fermes. À partir de maintenant, tu ne parleras qu'à voix basse, seulement si nécessaire, et surtout qu'à moi ! Si on te cause, tu me laisses répondre. Si on me cause, tu ne rajoutes rien. Tu sais pourquoi tu dois faire tout ça ? Il lui laissa un instant pour endurer tout ça. Parce que j'essaye de te sauver la vie. T'es dans un sale état, ce type là-bas il aurait pu te refaire le portrait, voire pire ; en fait, n'importe qui le pourrait, même moi ! Ses paumes s'écartèrent, un coup d'œil à droite et à gauche avant d'enchaîner. Il faut que tu me montres où sont ton frère et tes copains, Isley. Tu saurais m'y emmener ou me décrire l'endroit ? Dans d'autres circonstances, Pendrake lui aurait raconté toute la vérité, toutefois le mal rongeait beaucoup trop le vertueux. Le placer dans la confidence ne ferait qu'empirer la situation. Le Réprouvé s'en remettra sûrement à l'autre jumeau, enfin… Allez, on doit retrouver Isiode et tous les deux, vous partez de cette ville. Vite. "


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Jeu 28 Nov 2019, 07:04

Dans les vapes, tel un narrateur omniscient dont l’action le touchait à peine, je me tenais difficilement sur mes deux jambes, m’aidant de l’appui qu’était devenu Pendrake pour conserver ma stabilité.

« Roooh! Ça va! Il est ridicule dans cet accoutrement de toute façon… » Bougonnais-je en me décalant derrière le Bipolaire tout en esquissant un sourire plaisantin, parlant suffisamment bas pour que seul le Réprouvé puisse m’entendre dans mon délire alcoolisé.

De l’autre côté du rempart que formait le Drem entre moi et les problèmes, j’écoutais l’échange avec une satisfaction certaine, presque malsaine, grognant au visage du bonhomme rose lorsque je l’entendis me traiter de gros con. Et lui, il n’était peut-être pas con avec sa tenue ridicule, là, à se dandiner comme un hippopotame qui portait un pantalon trop serré? Il croyait quoi? Qu’il pouvait paraître plus fluet en s’habillant comme un emballage de sucrerie? Et c’était quoi, tous ces artifices absolument inutiles qu’il se trimballait au cou, et aux doigts, et aux oreilles… En fait, il en avait partout de ces trucs! À ce stade, je n’aurais même pas été surpris de le voir nous gronder avec une canne dont l’extrémité se terminait par une pierre précieuse et lumineuse. En plissant des yeux, je cherchais la curiosité de mon imagination du regard, ne trouvant rien de semblable dans sa tenue – que je considérais comme un véritable déguisement. Ce qui me déçu grandement et j’étais prêt à riposter lorsque je m’aperçus que Pendrake s’était soudainement redressé. Par chance, il fut plus rapide que ma bouche, prête à déverser l’intégralité de ma réflexion sur ses goûts vestimentaires, mais en considérant le résultat, je me dis que ça aurait été du gâchis que je m’interpose.

« Hahaha! Elle est bonne celle-là! Tu as vu sa têt… Mm? Mmmmm!! »

Je me débattis quelques secondes, mais je n’avais rien pour lui résister. C’est ainsi qu’une main contre ma bouche, Pendrake me tira de force dans les rues d’Avalon. Je trouvais la situation rigolote, mais le Réprouvé, étrangement, n’avait pas du tout envie de rire. Cette idée se confirma lorsque je l’entendis me répéter sans cesse « Je te déteste. » Aussitôt, mon sourire s’effaça et je fixais le sol d’un air dépité, un sentiment puissant de culpabilité m’envahissant. Je repensais, par ailleurs, à cette bourse que le Réprouvé avait jeté au visage du bonhomme rose. Il s’agissait de son argent, n’est-ce pas? Oh non… À cette constatation, je n’osais même pas le regarder droit dans les yeux, même quand il prit l’initiative de me prendre le visage pour que je ne détourne pas le regard.

« D-D’accord, reniflais-je en me retenant le plus possible de pleurer. J-Je vais essayer… Promis. »

Pendrake faisait tout cela pour me protéger. Pour me sauver la vie. Je n’étais pas au mieux de ma forme, certes, et quelque part, ses paroles me touchèrent. Il était vraiment venu pour me sauver la vie? C-C’est pour cela qu’il s’était retrouvé devant l’entrée du sauna? Il voulait me sortir de là, n’est-ce pas?

« Tu peux compter sur moi! J-Je vais t’aider à retrouver mon frère! »

Cette fois-ci, avec conviction, j’essuyais férocement l’humidité de mes yeux, redressant bravement la tête pour le guider jusqu’à notre auberge. Cependant, toute cette soudaine confiance en soi se heurta violemment à mon état physique : les bras ballants, les jambes en spaghetti, la tête en compote, par exemple… Et ce qui arriva, arriva. À un moment, dans un faux pas, mes pieds s’emmêlèrent entre eux et je tombais tête première contre les pierres du chemin.

J’étouffais un grand cri dans ma chute, me relevant presque aussitôt lorsque je pris conscience de ma culbute. Co-Comment était-ce arrivé? Qui avait osé? Comment étais-je tombé? Je faisais attention pourtant! J’avais regardé droit devant moi, chacun de mes pas, pour m’assurer que je ne tomberais pas ou que je ne ralentirais aucunement notre cadence, déjà bien entamée. L’Enfant des Deux-Rives voulait que l’on trouve Isiode le plus rapidement possible, et c’est ce que nous ferons. Mais alors, cette chute… Elle allait salement nous ralentir! Je voulu me relever trop brusquement, mais mon mal de crâne me ramena rapidement à l’ordre : sans même lui résister, je retombais par terre tout en m’asseyant, attrapant ma tête entre mes deux mains.

« Aïe… Aïe… Foutu plancher. Ça bouge là où il ne faut pas. Et ça n’a même pas vu que j’avais déjà mis le pied dessus », pestais-je soudainement contre le sol qui n’avait pu être responsable de mon écroulement fort disgracieux, malheureusement.

Cependant, comprenant que je venais encore d’aller à l’encontre des directives de Pendrake, je plaquais brusquement mes deux mains contre ma bouche, tournant aussitôt mon visage dans sa direction dans l’honnête intention de m’en excuser. Il allait encore m’engueuler. Et je ne voulais pas l’entendre m’engueuler. Sa voix résonnait si fort et puis, elle faisait des échos au fond de ma tête. Ça, c’était douloureux. Déjà que je peinais à entendre mes propres pensées si, en plus, celles du Réprouvé hurlaient dans mon crâne, ça ne ferait que compliquer encore plus les choses. Toutefois, à l’instant où je croisais ses yeux, je me rendis compte que quelque chose n’allait pas.

« Qu’est-ce qu’il y a? » Maugréais-je en me frottant le visage, espérant que cela apaise quelque peu la douleur décuplée qui se fracassait à l’intérieur de mon crâne.

Pourquoi il me fixait avec un regard pareil? J’étais tombé sur de la crotte de chien, c’est ça? J’avais glissé sur de l’urine? Pire! Sur d’autres fluides humains? Rien que d’y penser, un haut-le-cœur monta jusqu’à ma gorge, que je ne pus réprimer cette fois-ci. Dans une course folle, j’allais m’échoir au pied d’un arbre, crachant et vomissant la bile qui brûlait ma gorge. J’étais dans un état pitoyable, absolument pathétique. Cela étant dit, éjecter ce poison malsain me faisait un bien fou. J’avais l’impression que le mal s’évacuait petit à petit de mon organisme.

« La poisse… » Croassais-je.

Lentement, je m’essuyais la bouche, l’odeur remontant jusqu’à mes narines et aussitôt, je reculais de quelques pas. J’avais la tête qui tournait. C’était insupportable.

« Désolé… À cause de moi, on est encore plus retardé. À ce rythme, on ne retrouvera jamais Isiode… »

Je reniflais, regardant les environs d’un œil un peu plus circonspect qu’accoutumé.

« On est où, d’ailleurs? On a bien tourné à droite pourtant… J’comprends pas… »

Oh si! Je comprenais : venais-je en plus de nous perdre? Bien joué, champion. Mes lèvres se mirent à trembler alors que je baissais les yeux. C'est bon, j'étais prêt pour l'engueulade.


1 104 mots | Post III | En gros, quand Isley est tombé, il a changé d’apparence sans s’en rendre compte (avatar ci-dessus) nastae


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Latone
Ven 27 Déc 2019, 00:16

" Eh ben, c'est un début. Pour avoir validé officieusement une thèse en psychologie de l'ivresse, Pendrake savait que cette canaille n'aurait pas été de tout repos à dompter. Pourtant, sans trop savoir quel facteur primait, le Réprouvé avait réussi à reprendre l'ascendant sur l'Ange. C'était ironique, dans le sens où il devrait accueillir une lame juste en-dessous de son menton, en temps normal… Mais non, il fallait croire que l'intrépide Isley était tout à fait disposé à l'amener droit dans les bras de son jumeau. D'une pierre, deux coups, et cela en un rien de temps. Du moins, en théorie. Bien, alors tout d'abord, tu… Lentement, le visage du Hrafninn suivit les mouvements impromptus. Ah bah, il est parti. " Jusqu'à sa déchéance.

Lui-même devait l'avouer, un mal-être profond parcourut son essence lors du fracas contre le sol. Ce n'était déjà pas agréable à l'accoutumée de se prendre le parterre en pleine face, mais alors si on rajoutait le sentiment nauséabond de l'alcool… Pendrake faillit en crachoter de dégoût. Néanmoins, ce fut surtout l'état de l'angelot qui l'accapara. Durant un court instant, celui-ci ne bougeait plus, après avoir rendu son ultime cri de désespoir. Le tableau était si parfaitement grotesque que le Réprouvé crût qu'il était mort sur le coup. Là, une idée lui trotta dans la tête : S'il est mort là, ce n'est techniquement pas de ma faute. Et ainsi, il n'avait plus rien à se reprocher. Allez, une bricole en moins ! Enfin, rien n'était simple pour un Bipolaire empêtré dans les problèmes. Isley était bien vivant, et… plutôt bizarre. Bouche bée, le Drem fixa le Drem'lok se relever péniblement de sa chute. Absolument tout lui faisait comprendre que ce ne pouvait pas être le Yüerell, là, juste sous ses yeux. Est-ce qu'une étrange magie l'avait permuté avec un autre badaud ? Cette réflexion lui glaça le sang et l'obligea à opérer un rapide coup d'œil autour de lui. Est-ce que les hommes d'Areze étaient déjà dans les parages ? Ce serait la pire situation possible, sachant qu'il ne savait toujours pas où diable se terrait l'autre frère. Néanmoins, l'attitude imprévisible du gars le rassura quelque peu, et cette voix était bien propre à l'angelot. Se massant la barbiche sans le quitter des yeux, le Réprouvé se convainquit que cette métamorphose pourrait être une aubaine. Si jamais on les embusquait – et si Isley fermait sa gueule – il lui serait aisé d'induire les poursuivants en erreur. Bon, pour son propre cas, ce sera sûrement plus délicat, néanmoins il n'était pas à ça prêt. En quelque sorte, en venant ici de son propre chef, il s'était lui-même engagé sur cette pente glissante.
" Ça, c'est une première. Lui concéda en toute simplicité le Choucas, avant que le pauvre hère partît dégobiller son venin. Pendrake lui tapota doucement l'épaule, comme un capitaine de soirée dépité par l'état catastrophique de ses compagnons. Avec ça en moins, tu seras peut-être un peu moins idiot. Même si la suite de ses propos ne lui plut guère. À deux doigts de se pincer l'arête du nez, le vil en voie de paternité soupira de manière bien audible. Qu'est-ce que j'ai dit, Isley ? Si tu ne sais même pas où tu mets les pieds, dis-moi OÙ est ton frère, par les Zaahin. Il le tira un peu plus loin, il n'appréciait guère le regard circonspect des passants ; encore une fois. Il y en a qu'un de nous deux qui a toute sa tête, alors crache le morceau. Oh et arrête de faire ces yeux-là, Kaaz'lok (Félin céleste), je ne vais pas te lâcher : la prochaine fois que tu te viandes par terre, tu te démerdes. " Assura-t-il en resserrant son étreinte sur le bras de l'angelot. Il n'était pas plus costaud que le soldat, mais l'autre demeurait un véritable parasite.

Les deux pédestres inséparables parcoururent ainsi les quartiers du Centre, parfois sous l'air ingénu de quelques étrangers piqués à vif par le comportement d'Isley, parfois sous l'amusement des pécheurs qui devaient apprécier l'animation. Dans tous les cas, Pendrake ne lâchait pas d'une semelle son petit protégé. Les moqueries fusaient avec grâce entre eux, cependant il continuait d'être intrigué par cette transformation : l'Ange avait l'air d'être à la frontière entre la bête et le roublard. Plutôt intriguant mais terriblement bien tombé ; sans mauvais jeu de mot. On aurait presque dit un Réprouvé… Pour cela que, depuis, c'était son "Kaaz". " Ça ne sert à rien de réfléchir pendant cinq minutes si cet endroit ne te dit rien. Toute cette histoire lui montait tellement à la tête qu'il avait l'impression de tourner en rond. Toutefois, c'était bien vrai : Isley se souviendra sans doute soudainement en passant devant un endroit-clé, il suffisait de persister. Au lieu de te refiler la nausée et de me vomir dessus, raconte-moi plutôt ce que vous aviez fait après Bouton d'Or. Depuis l'incident des champs, avec notamment cette histoire de Démons, les deux duos ne s'étaient plus revus et n'avaient plus jamais réentendus parler des autres. Du moins, jusqu'à récemment. Moi, l'armée Réprouvée m'est tombée dessus et ils m'ont envoyé en camp de guerre. Le Choucas se disait que tourner les idées du jumeau autre part lui fera un bien fou, à défaut de ne pas pouvoir lui refiler de l'eau fraîche pour purifier ses boyaux. J'ai encore les marques dans le dos, et… bah, un peu partout, en fait. Ils n'épargnent rien quand t'es là-bas, tu y passes au peigne fin. J'en suis ressorti tout casser, mais bien vivant. Il lui lança un regard goguenard. Pour ton plus grand malheur. Quoique… Gona'Halv l'avait vraiment changé, ou plutôt lui avait tout bonnement révélé son véritable reflet, après toutes ces années passées dans la brume du déni. Et je me suis marié aussi. Pas avec une Démone, eh non, mais tu sais, les Sirènes, c'est tout comme. Toute cette tergiversation ne fut pas anodine : il lui fallait à tout prix sortir de son crâne qu'il était le même homme qu'autrefois. Quelque part, cela lui était vital. D'autant plus aujourd'hui, si Pendrake ne voulait pas se retrouver entre deux feux, avec d'un côté les Anges et de l'autre des Réprouvés fichtrement hargneux. Carmine serait contente de te revoir, tiens. Il leva fugacement les yeux au ciel, là où les Ailes Noires se firent plus nombreuses. Mais elle se débrouillera toute seule si elle y tient, j'ai déjà assez galéré à vous retrouver dans ce foutoir. " Que lui-même avait créé.


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Isiode et Isley
Mar 07 Jan 2020, 03:19

Musique du Yicaly : Moskau 1979 par Dschinghis Khan

Entraîné dans le sillage de Pendrake, je tentais de remettre un peu d’ordre dans mon esprit, maintenant que je m’étais vidé les boyaux d’une bonne partie des substances qui me causaient un malaise et un sans-gêne si conséquents au plus profond de mon être. J’avais l’impression qu’un forgeron me fracassait le crâne sous la force de son marteau; mon corps me paraissait aussi mou et désarticulé que tout à l’heure et pourtant, mes idées me semblaient plus claires, peut-être moins brouillonnes également; mais définitivement plus attentives et réfléchies. C’est pourquoi je réagis à peine aux propos de l’Enfant des Deux-Rives lorsque ce dernier me remit à ma place : mon esprit semblait s’être dégagé de son étourderie, mais les vapes de l’alcool continuaient pourtant à l’embrouiller et à le plonger dans un désordre dont je n’arrivais pas à le soustraire complètement. Cela étant dit, même sans réagir, ses mots n’en furent pas moins bouleversants dans l’état dans lequel je me trouvais, ses paroles volontairement piquantes soulevant, à certaines occasions, une forte envie de représailles de ma part, que je m’appliquais à lui faire comprendre par des moqueries ou des insultes de toutes espèces. D’où se permettait-il ce comportement, celui-là? Raaah! J’avais envie de l’étrangler parfois! Et qu’est-ce que ça voulait dire, exactement, Kaaz? Il m’avait interpellé de la sorte à quelques reprises maintenant, et je ne savais pas du tout si je devais bien le prendre ou pas.

« Je sais pas de quoi tu me traites par cette expression, mais fais gaffe! Je vais te faire bouffer ton sourire de gouailleur, Jun. (le moche) »

À mon tour, j’étirais un sourire, fier de cette magnifique contre-attaque, mais la réplique, quant à elle, ne se fit pas attendre. J’avais l’impression de me chamailler avec un frère – pas mon frère : nous ne nous disputions jamais comme ça de toute manière… À un moment, Pendrake me demanda néanmoins de faire attention à ce qui nous entourait, voir si je pouvais reconnaître des bâtisses et retrouver un peu mes repères. C’est pourquoi, je me mis à regarder mes environs d’un œil attentif, cherchant dans ma pauvre mémoire les traces de souvenir qui pourraient nous aider à nous situer dans le dédale de ruelles et d’établissements qu’étaient le Centre d’Avalon. Cependant, si j’étais aussi concentré dans mon repérage, la suite des propos du Bipolaire me prit totalement de court. Je me tournais dans sa direction, les yeux écarquillés, le menton pendant.

« L-L-L’armée? Bégayais-je, mi-surpris mi-incrédule, me permettant de braquer mon regard dans le sien.

Pendant une minute, je m’imaginais Pendrake le renard avec une épée, Pendrake le Choucas avec une armure sur le dos et je ne pus m’empêcher d’étirer un vague sourire, étouffant un ricanement dans ma paume.

« Non, non, non, ça doit être une blague… » Laissais-je tomber, captant sans difficulté le regard moqueur qu’il m’adressa.

Voilà, voilà, c’était des conneries. Je savais que le service militaire était obligatoire pour tous les Réprouvés – merci aux informations que nous avaient partagés quelques Enfants de Bipolaires au cours de leur intégration à la communauté angélique – mais Pendrake était beaucoup trop vieux pour avoir été embarqué aussi tard dans la conscription réprouvée… À moins que, depuis tout ce temps, il leur soit passé sous le nez? Dans ma vision des choses, il s’agissait seulement des plus jeunes qui se faisaient ainsi entraîner, mais si l’histoire du Réprouvé était vraie…

« … Attend, quoi? Qu’est-ce que tu viens de dire? Marié?! »

L’exclamation explosa instinctivement dans ma gorge, balayant dans un coup de vent mes dernières réflexions. Quelques regards sur notre chemin se tournèrent dans notre direction, curieux de connaître la raison d’un tel éclat de voix. Cela étant dit, en remarquant qu’un silence étrange venait de s’abattre entre nous, les voyeurs finirent par détourner leurs yeux pour les reporter sur la route, non sans jeter une dernière œillade par-dessus leur épaule dans l’espoir intéressée de capter une nouvelle bribe de cette conversation. Ils furent bien déçus, parce que pendant plusieurs secondes, tout ce que je fis, fus de battre rapidement mes paupières tout en dévisageant le Réprouvé, bouche bée, incapable de croire ce qu’il venait de m’avouer.

« Là, définitivement, tu te moques de moi, soupirais-je en me passant une main sur le visage, évaluant brièvement son expression, qui était, pour une fois, complètement sérieuse. C’est pas possible… »

Je n’en croyais pas mes oreilles.

« Qu’est-ce que Carmine vient faire dans l’histoire? Murmurais-je en fronçant des sourcils. En plus, elle est dans le coup elle aussi, pas vrai? Cette mascarade, elle t’a aidé… Je frémissais de frustration. Je ne l’ai croisé qu’une fois dans ma vie et c’est suffisant. Surtout après ce que vous nous avez fait endurer lorsque vous avez filé en douce à la suite de l’intervention de la Garde pour contrer les Démons… »

Hargneux, je lui donnais un coup de poing sur l’épaule, n’ayant pas la moindre idée de l’image que je renvoyais au reste de la population, qui n’observait que deux Réprouvés, en apparence, se disputer.

« Les Réprouvés nous ont retenu tellement longtemps! et demandaient à ce que l’on paie pour l’intégralité des dommages de la maison! Bon sang… T’es au courant qu’on a dû verser plus du trois-quarts de nos économies à cause de ça, alors que Carmine et toi étiez également présents au moment des faits? »

J’avais encore cet incident sur le cœur. Payer pour ce que nous avions brisé n’était pas un problème en soi, c’était même tout à fait normal que nous soyons responsables pour les dommages causés. Cependant, c’était le fait que ces deux renards se soient éclipsés comme des voleurs qui me faisait autant rager.

« Tsk! Et d’après toi, qu’est-ce qu’on a fait après Bouton d’Or? Il y a eu la guerre à Stenfek, la guerre des religions, notre propre guerre contre les Démons… »

Je baissais la tête, ayant chuchoté les derniers mots d’un ton de voix clairement acide. Cependant, sentant la hargne et la Colère monter en moi, je pris le temps d’expirer de grandes respirations avant de reprendre d’une inflexion plus calme et posée :

« Bref, on a été occupés… Concluais-je en perdant mon regard sur les bâtiments aux alentours. … Et… Hum… félicitation pour ton mariage… »

Je soupirais. En supposant que tu ne l’ai pas floué? Ne pus-je m’empêcher de songer.

Frottant ma tignasse entre mes mains, comme pour faire agiter mon cerveau afin qu’il s’active de nouveau, je finis par relâcher une grande exclamation.

« Pendrake qui a fait l’armée, Pendrake qui s’est rangé. »

Je portais mon regard sur le Réprouvé.

« Et tu peux m’expliquer, encore une fois, ce qui t’as poussé à monter toute cette… farce? »

Je laissais planer le silence quelques secondes.

« T’étais tranquille, on était tranquilles, nous étions tous tranquilles… Avec le Génocide, tu dois bien avoir conscience qu’on a d’autres chats à fouetter, alors pourquoi? »

Je me rapprochais du Réprouvé, ne le lâchant plus des yeux.

« Pourquoi instigué un tel bordel? Et pourquoi mon frère et moi serions en danger? Qu’est-ce que tu as déclenché au juste qui demande à ce que tu viennes nous sauver les miches? »

Le ton n’était pas accusateur ou méprisant pour une fois. Seulement, je désirais comprendre ce qui se passait dans cette petite tête, et ce que les actes qu’il avait posés, en toute innocence peut-être, avaient désormais éveillé.


1 236 mots | Post IV


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Mar 28 Jan 2020, 16:33

Gouailleur comme jamais, son sourire fut maintenu en permanence pour titiller les nerfs de l’angelot. Pendrake était peut-être là pour lui sauver les miches, de sa propre bêtise uniquement, mais le ménager ne faisait clairement pas parti de ses plans. " Cela te va bien, le Zul’dov de ta bouche. Il ne s’en remettait toujours pas d’ailleurs, Isley n’était pas un Ange parmi les Réprouvés aux dernières nouvelles. Était-ce lui, apparemment leur obsession, qui les avait poussés à se renseigner sur son peuple ? Si ceci se confirmait, cela n’en restait pas moins tiré par les cheveux, et très inquiétant. Par contre, la suite ne lui plus guère : que l’Ange soit surpris, il s’y attendait grandement, mais qu’il se montrât moqueur… Là, Pendrake n’échappa pas au léger grognement et au serrage de dents. Était-ce si inconcevable que cela ? Apparemment oui. Bon, lui aussi n’en revenait pas parfois d’être ressorti de Gona’Halv en un seul morceau, mais quand même. Il demeurait avant tout un Réprouvé. Filou de Sceptelinôst mais Réprouvé. Enfin, cela ne fit pas un aussi gros choc que la nouvelle de son mariage. Le grisonnant leva les yeux au ciel, un brin taquin. Je suis vraiment marié, quel intérêt à se moquer de toi à ce sujet ? Tu veux peut-être que je t’invite à un dîner familial ? Ma belle-famille adore les angelots comme toi. " Jamais cela n’arrivera, mais la perspective d’imaginer Isley au beau milieu des carnassières Deslyce lui arracher un rire gras à peine étouffé.

D’un respect étrangement solennel, le Hrafninn laissa le faux Réprouvé déglutir toute sa hargne sur la dernière ère. Pendrake souffla du nez, pour une fois qu’il était bien d’accord avec lui. Et cela sur tous les plans : non, il ne niait pas avoir été un salopard à Bouton d’Or, "Carmine" non plus. Mais… C’était peut-être pour cela qu’il y pensait encore. Il se massa l’épaule affligée par le soldat, préférant doser toute sa frustration avant d’en placer une. Puis vu son état, il valait mieux. " Garde tes éloges, je ne fais que te mettre au courant. Recevoir les vœux d’un Drem’lok, et puis quoi encore ? Dès que t’auras fini de me charrier, tu pourras te concentrer sur le chemin qui mène à ton jumeau ? Pourtant, le Kaaz n’en démordit pas, enchaînant sur un interrogatoire que le Drem aurait préféré esquiver. Dommage. Un danger ? Quel danger ? Il n’avait pas mentionné de danger, du moins il était sûr de ne pas avoir vendu la mèche aussi tôt. Il n’y a pas de danger, enfin, pas immédiat. Nota-t-il en s’arrêtant deux minutes. Vous n'avez rien à foutre à Avalon, je vous trouve déjà assez débiles de vous balader librement dans la Cité des Vicieux. Je te rappelle que t'en as provoqué un ; même si ce n'était pas intentionnel, ils chercheront le moindre prétexte pour ternir vos magnifiques plumes blanches. Il fronça les sourcils, le frappant de la paume à son tour sur son bras ; au fond, cette bagarre à la Réprouvée sous l’attention médusée des Déchus lui plaisait, et l’aidait dans sa démarche. Je ne m’y connais pas bien en politique, mais ça se devine que vous, les Emplumés, vous ne pouvez pas vous piffer. Ce n’était pas le problème principal, c’était bien vrai, mais détourner la méfiance du Yüerell tant qu’il était encore faible lui semblait la meilleure solution, pour le moment. Dans le pire des cas, il improvisera, comme toujours. Oh, et Carmine n’a fait qu’écrire la lettre pour Isiode, car je lui ai demandé. Quant au reste, tout n’est que de mon fait. " Saoulé, le Réprouvé reprit la marche, attendant à ce que l’autre le talonnât, même sans se tenir tranquille.

D’ailleurs… " Je n’étais pas tranquille. Confia-t-il soudainement, plus doux. Contrairement à ce que tu affirmes. Vous peut-être, mais pas moi. Vous êtes toujours les mains qui tiennent le manche de l’épée. Et lui la carotide attendant son heure. Sa tête pivota en sa direction, empruntant des ruelles un peu moins fréquentées. Sans parler de moi : qu’arrivera-t-il à ma femme et à mon enfant, hein ? Vous allez leur laisser un deuil, une plaie à vie, à cause de mes propres erreurs ? Ou pire ? Une pause. Lumnaar'Yuvon se répétera ? Je siroterai une bière aux céréales tranquille avec les copains, j’emmènerai mon gosse jouer à cache-cache dans les champs de blé, et tout d’à coup, vous débarquerez pour me sermonner ? Il répéta : Ou pire ? Un air mauvais transparût sur son visage, celui-ci un chouïa levé pour lui donner un air hautain ; et parce que l’autre plouc était fichtrement grand, aussi. Avec le Génocide, justement, vous ne devriez plus être les mêmes. Qui sait quel coup tordu ils prépareront pour la suite, maintenant que la passivité des Munax'nah (Démons) se faisait ressentir ces derniers temps. Voilà pourquoi… Compliqué. Le grisonnant grommela, une mèche se balança d’un côté vers l’autre de sa crinière. Isley, j’ai fait une erreur en vous amenant ici, toi et ton frère. Je suis venu réparer cette faute avant que les événements n’empirent, c’est tout. Toute la vérité, bien que masquée. Il se pourrait qu’ils ne croisent pas du tout les hommes du gang, et cela serait inespéré au plus haut point. En échange, je veux que vous acceptiez ma part – et celle de Carmine, mais je la couvre – pour les dégâts causés à Bouton d’Or. Il le darda droit dans les yeux. Ce n’est pas de l’argent sale. Si tu ne me crois pas ou que vous refusez, je verserai tout cet argent aux propriétaires de la maison ; en dommages et intérêts supplémentaires. Avec un peu de chance, ils vous en laisseront une partie… N’y crois pas trop. Tu les connais bien, maintenant. Dans tous les cas, Pendrake aura ainsi réglé sa dette. Il en avait l’opportunité et les moyens. Je veux qu’on soit quitte et qu’on en parle d’homme à homme. Contextualisa-t-il en brodant, implorant les Zaahin que tout marchera sur des roulettes. Allez, il n’y a pas de Démon à chasser ou d’Ange à libérer ici. À part vous, alors on se bouge. " Sans trop savoir pourquoi, il avait un mauvais pressentiment.

" M’sieur, m’sieur ? Les petites mimines du gosse tentèrent en vain de toucher le fourreau du soldat, cherchant à lui arracher avec ses maigres forces les lanières. Je peux voir l’épée ? Pendrake s’immobilisa et constata d’un air moqueur le pétrin dans lequel s’était livré l’angelot : l’enfant ne semblait n’avoir de yeux que pour l’arme, ne tentant même pas de charmer son propriétaire pour attirer ses bonnes grâces. Bien évidemment, le Réprouvé resta en retrait ; cette péripétie ne faisait pas parti de ses obligations personnelles, puis il l’avait prévenu qu’il ne le rattraperait pas à l’avenir.
- Oh, Adimus, laisse cette personne tranquille. La mère, ou la tutrice, attrapa le garnement par les épaules et le retint contre son giron. Excusez-le, les histoires de guerre lui montent tellement à la tête… Le fameux Adimus tenta de réitérer sa demande en vain. Cette femme possédait une autorité, et sûrement une poigne, exemplaires. Vous n’êtes pas le premier qu’il interpelle de la journée, enfin j’imagine que vous avez mieux à faire que d’émerveiller les têtes brûlées de sa trempe ? " Elle lui gratifia un franc sourire. En retrait, Pendrake n’osait esquisser le moindre geste, il était blême. Il la reconnaissait. Elle est l’une des leurs.


1315 mots ~



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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Sam 21 Mar 2020, 21:44

« C’est pas à tous les jours que tu t’pointes dans l’coin pour nous dire que tu es là pour nous protéger », alignais-je comme simple riposte, ayant lentement parvenu à faire l’équation dans mon esprit, malgré l’embrun de l’alcool et le babillement de mes réflexions.

Pendrake qui se déplace exclusivement pour mon frère et moi : s’il ne s’agissait pas là d’une mauvaise blague, je ne voyais pas d’autres choses qui pourraient expliquer le pourquoi de son déplacement jusqu’ici en réalité. Un danger? Quel danger? Ouais, il n’était peut-être pas immédiat, mais il était là, visiblement. À son instar, j’avais suspendu ma marche, lui jetant un regard en attendant qu’il s’explique. Mais tout ce qui sortit de son gosier fut de me rappeler la très mauvaise idée d’avoir mis les pieds à Avalon – et ce, pour bien des raisons – et de revenir sur le sujet de Carmine. À ce nom, je grognais. Eh bien, à cause d’eux, des soldats avaient été envoyés pour rien à Caelum afin de retrouver la trace de la fameuse « Rousse. » Seigneur… Songeais-je en me pinçant l’arête du nez. Ces deux-là mis ensemble n’avaient décidément aucune limite, c’en était presque… dangereux en fait.

Cependant, mon exaspération laissa de nouveau place à mon écoute, alors que Pendrake reprenait de la voix à mon attention. Je n’affichais plus d’air indigné ou las, simplement perdu dans les paroles du Réprouvé.

« Pendrake… » Laissais-je tomber doucement, exhalant un soupir, sans pour autant trouver les mots pour poursuivre.

Je ne savais pas quoi dire, en réalité, les propos du Bipolaire semblant sincères et dénués de toute malice. Malgré tout, la méfiance maladive que je lui vouais semblait me freiner. Pouvais-je vraiment m’attendrir devant lui, devant le grand Pendrake Hrafninn? Je n’en savais rien, mais mon cœur, lui, chavirait drôlement au plus profond de ma poitrine, hésitant à donner du crédit à ses paroles tout en voulant le croire… Je finis par grogner, plaquant mes mains dans ma crinière pour la secouer vivement.

« Ce n’est pas la peine », finis-je par murmurer dans une sorte de bougonnement.

Mais, en voyant l’œillade de l’Enfant des Deux-Rives, qui me lorgnait d’une expression indéfinissable, je me repris, plus fortement cette fois :

« C-Ce n’est pas la peine. De nous donner l’argent, j’veux dire. »

Je voyais bien qu’il voulait se racheter, mais je me sentais mal à l’aise d’accepter, malgré les bonnes intentions.

« Donnez-le aux propriétaires de la maison : ce sont eux qui en ont vraiment besoin, après le bordel qu’on y a mis… »

J’évitais de le regarder, rougissant, ne sachant trop ce qui me prenait présentement. Je parlais… normalement… avec Pendrake Hrafninn. C’était étrange. C’était déstabilisant. Cependant, je n’eus le temps de réfléchir énormément à la question, Pendrake reprenant la marche, m’incitant de la sorte à le suivre. À ces derniers mots, j’étirais un sourire nerveux et mal à l’aise.

« Ouais… Soufflais-je, incertain. Ok! Allons-y! »



Je baissais les yeux vers l’enfant, me reculant par instinct lorsque je m’aperçus que ce dernier désirait agripper l’étui de mes armes. Pourtant, en reprenant petit à petit contact avec la situation, je me ravisais en me tournant complètement vers le bambin, cherchant à étirer un sourire plus ou moins rassurant pour m’introduire.

« Ce n’est pas un jouet, tu es au courant? »

Mais le gamin ne semblait pas s’en soucier, et s’il ne s’était pas agi de l’intervention de sa tutrice, il aurait encore tenté de me subtiliser la lame.

« C’est pas un problème, vraiment, assurais-je à la jeune femme lorsqu’elle voulut excuser le comportement de l’enfant. Ils sont curieux à cet âge-là, c’est normal. »

Surtout que ça pouvait impressionner, les petits comme les plus grands, lorsque qu’ils n’étaient pas habitués à un tel environnement. Si, pour ma part, je baignais dans cet univers depuis plusieurs années, observant les armes de manière plus critique que passionnelle aujourd’hui, j’avais déjà commencé tout en bas de l’échelle, petit et impressionnable, les yeux pétillants d’étoiles à la simple vue d’une lame, comme si les lueurs de cette dernière se reflétaient dans l’iris de mes pupilles.

Parce qu’à une époque, j’avais été comme cet enfant, au cours de mes premiers entraînements avec Père, notamment. La première fois que j’avais eu la chance de poser mes yeux sur une vraie lame d’acier – tranchante comme si on venait de l’aiguiser, éclatante comme si on venait de la polir –, je m’étais figé pendant plus de dix minutes, ébloui et tiraillé entre la prudence de devoir m’approcher aussi près d’une arme de guerre et la curiosité, de plus en plus grandissante, que sa contemplation faisait naître en moi. Je voulais toucher et prendre l’épée afin de la soupeser, de l’admirer de plus près et espérer avoir la permission de mon père afin d’exécuter quelques frappes avec. Cependant, en même temps, je craignais le poids de l’arme, non pas tant en raison de ses kilogrammes, mais plutôt en raison de tout ce qu’elle pouvait causer comme mal autour d’elle : le sang que son fil acéré faisait couler, les blessures et la douleur qu’elle pouvait engendrer… Une arme avait beau être magnifique, elle restait néanmoins une arme; un outil pour tuer.

Cela étant dit, elle avait bien raison sur une chose : nous avions mieux à faire que d’émerveiller les petites têtes brûlées pour l’instant. Pendrake devait trépigner d’impatience derrière moi, et lorsque je m’étais permis de lui jeter une œillade à la dérobée, par-dessus mon épaule, je me rendis compte de son teint, quelque peu pâle, et des traits étirés de son faciès. Oh… C’est vrai que nous étions en mission : il n’y avait tout simplement pas de temps à perdre. Cette histoire semblait le tourmenter et, dans un sens, elle aurait dû moi aussi. Cependant, je prenais la situation plutôt légèrement, ne sachant, encore, la nature et la forme de la menace qui semblait planer au-dessus de nos têtes. Et c’est pourquoi, en m’abaissant légèrement en direction de l’enfant, que je le gratifiais d’un nouveau sourire, pointant le Réprouvé du doigt.

« Mon… ami (c’était vraiment trop étrange de prononcer ces mots en faisant référence à Hrafninn) et moi, on est un peu pressés, tu vois? Mais, si tu veux voir de belles armes, j'suis sûr que celles de la garde d’Avalon sont encore plus impressionnantes. »

Est-ce que je filais un coup de main à la jeune femme? Non, pas du tout. Après, tout dépendait de comment elle réussirait à modérer le caractère de son fils. Ainsi, je me redressais, mais avant même d’avoir pu esquisser un premier mouvement afin de rejoindre la hauteur du Réprouvé, la jeune femme vint envelopper ses doigts autour de mon bras.

« Vous semblez perdus, avez-vous besoin d’un coup de main, par hasard? »

Je secouais gentiment de la tête, me libérant doucement de sa poigne.

« Nan, nan! On va s’débrouiller. Merci quand même! »

Et d’un pas assuré, je m’étais précipité vers le Choucas.

« Eh! Ça va? On dirait que tu as vu un fantôme… »

Je n’avais aucunement conscience que le danger imminent, dont avait fait mention le Réprouvé, ne se trouvait qu’à quelques pas à peine de notre position actuelle.


1 203 mots | Post V | Désolé pour la longue attente ^^’’


It's a little price to pay for salvation
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[Q] - Viens avec moi si tu veux vivre | Isley Signat20
Merci Mancy et Shanxi pour les cadeaux ♪:
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Sam 11 Avr 2020, 18:10

C'est trop tard. Pour s'extirper de leurs griffes, pour rejoindre Isiode et les autres, pour… tout avouer. Aurait-il vraiment confié son poids à Isley ? Maintenant qu'il y pensait, dans l'état actuelle des choses, ce n'était pas impossible. Mais hautement improbable. Cette demoiselle n'avait rien d'innocent, point sûr pour le gamin non plus. Mais ce qui l'était, c'était qu'avec sa venue, Pendrake comprenait que le gang avait fini par les rattraper. Bien, parfait, tout partait à vau-l'eau. Ce n'était pas tant la réaction de l'angelot qu'il redoutait que les conséquences qu'engendrera cette rencontre. Enfin… Pourquoi réagissait-il comme ça ? Il était venu jusqu'ici pour réparer son erreur. Comment faire autrement pour se débarrasser des malfrats, seul ? Il aurait préféré ne, justement, pas impliquer les jumeaux pour ne pas éveiller les soupçons. Toutefois, encore une fois : c'était trop tard. " T'es con… Souffla-t-il à la réplique du Drem'lok. Les yeux plantés dans ceux de la femme, il reprenait peu à peu ses moyens. Les fantômes n'existent pas. Elle lui sourit, comprenant le message. En s'agenouillant près de l'enfant, elle lui chuchota quelques mots inaudibles à l'oreille, tout en glissant une pièce de monnaie entre les mains. Docile, le garnement accourut dans une ruelle voisine. Pendrake balaya du regard leur environnement et comprit assez aisément qu'ils étaient faits comme des rats : il devait y avoir des hommes de main partout. Sale catin, résidu de bordel, ton père t'a crachée dans ta grognasse de mère et est parti gicler chez sa voisine. La roulette des insultes fusaient à travers sa gorge, toujours aussi créatif. La dame ne sembla pas s'en offusquer plus que cela, étant donné son apparente mesquinerie sur son visage. Il nota son recul, pour prendre ses distances sur ce qui allait être une très mauvaise journée. Isley, à la première occasion, tu te tires, très loin. " Sans plus de cérémonie, il n'était plus à ça près. Il ne doutait absolument pas des capacités du soldat à se tirer d'un guet-apens, mais ce même guerrier était partiellement affaibli par l'alcool, et puis le Réprouvé ne souhaitait pas que le sang soit versé avec lui.

" Je te sens tendu, Hrafninn. Le nommé roula des yeux, et voilà la chimère de toute cette histoire. Maddie lui avait bien refait le portrait, néanmoins Areze était toujours bien vivant. Quelle joie. Voir sa sale trogne lui provoqua une certaine nausée. Ils étaient une bonne dizaine à débarouler de la pénombre, des armes bien en évidence mais non tirées au clair. Tu ferais mieux de garder ta salive pour m'apporter quelques éclaircissements. Le fameux chef s'avança un peu plus que les autres, sans pour autant jeter aux oubliettes sa prudence : l'impressionnante épée de l'Ange lui intimait de conserver une certaine distance. Il se frotta les mains et fixa à tour de rôle les deux protagonistes. Je vois que tu as décidé de venir accompagné. Le bras de Pendrake passa derrière les épaules d'Isley afin de l'attirer à lui.
- Lui ? C'est mon Kaaz, mon Bro (Frère) ! Dit-il d'un air enjoué, peut-être qu'ils prendront ses plaisanteries à la légère cette fois. Visiblement, ce n'était pas le cas.
- Qu'importe. Tu t'es toujours réfugié derrière autrui, cela ne changera jamais. Areze adressa un sourire franc à l'attention de l'Ange. Navré pour toi. Et fixa l'objet de ses convoitises, l'air pressé. Ylgar (Assez), où sont Isiode et Isley Yüerell ? Le Choucas relâcha le jumeau, sans lui lancer la moindre œillade.
- Aucune idée. Vous êtes en avance ! Le gangster tapa des mains, ravi.
- Bah voyons ! Tu vas pouvoir rentrer à Sceptelinôst, nous allons nous charger de ces plaies pour toi.
- En fait, j'avais plutôt dans l'intention de les retrouver et de me débarrasser de vous sur le chemin. Je hais gérer deux problèmes à la fois.
Areze pencha la tête sur le côté, intrigué par cette once de bravoure.
- "Vouloir" n'est pas "pouvoir". Ton manège ne fonctionnera pas : au cas où tu n'aurais pas remarqué, tu n'es pas maître de la situation. De bien grands mots pour une si évidente vérité. Même après avoir frôlé les portes de la mort, le criminel jouait avec engouement un rôle théâtral. Si nous n'y parvenons pas, notre grande famille saura, et nous continuerons d'envoyer des hommes : encore et encore. "

Les dents du Hrafninn se resserrèrent, des canines plus longues se faufilèrent en dehors de sa bouche. " Areze… Siffla-t-il à l'instar d'un monstre. Je n'ai pas été assez clair. Et il le regrettait ô combien. Une aura maléfique, sombre comme l'ébène, suivit les contours de sa silhouette et le Réprouvé invoqua le divin chaos, la part sombre de son être. Des attributs démoniaques envahirent son corps à vue d'œil. Pendrake n'en avait plus rien à foutre : ils étaient entre eux, à l'abri des regards indiscrets, et ce ne sera pas la première fois qu'un Démon sème la zizanie. Sous cette forme, l'ange démoniaque paraissait moins impressionnant, avec cette carrure fine à la limite du squelettique, pourtant ces griffes longues et acérées, ces crocs avides de sang, ces cornes immenses et crochus, ces pupilles filées, cette nouvelle paire d'ailes menaçantes… Toute cette panoplie transpirait la dangerosité. Il le pointa du doigt, enragé. Si tu oses t'approcher des jumeaux, je te prends, Areze. Je te prends et je t'emmène tout là-haut : plus haut que les nuages, plus haut que tout, je t'arrache les ailes et je te jette dans le vide. Et pendant ta chute, j'arracherai tes membres un à un, je boufferai tes bras et tes jambes juste sous tes yeux. Je prendrai tellement mon temps avec toi que tu en oublieras ton unique délivrance : finir écraser comme une merde juste ici et te faire piétiner par les touristes d'Avalon pour l'éternité. Sa tirade terminée, son apparence démoniaque s'estompa, ne laissant derrière que le fameux Pendrake Hrafninn comme on le connaissait. Il grogna en toute réponse, davantage contre lui-même qu'envers les autres : le voilà toujours aussi incapable de contrôler sa propre magie. Au moins, cette fois, il ne s'était pas transformé par erreur en son opposé ; les Anges n'étaient pas doués pour les menaces poétiques. On se moqua de lui, d'autres le prirent plutôt aux pieds de la lettre, mais pour ce qui était d'Areze…
- Et ainsi, parla Hrafninn ! Soutint-il en levant les bras comme pour l'encenser, ironique. C'est terminé, Choucas. Tes petites combines ne prendront plus avec nous. N'essaye même pas de te défiler : ta mort n'en sera que plus humiliante. "


1153 mots ~



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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Lun 20 Avr 2020, 23:24

À sa remarque, je fis claquer ma langue contre mon palais, percevant à peine les ondes négatives qui émanaient de notre ennemie, dans mon dos. Comme quoi, en plus d’avoir affaibli mes sens et mon attention, l’alcool avait également ensommeillé mon instinct de survie. Tout ce qui me frappait, en réalité, était l’expression placardée sur le faciès du Réprouvé. Je l’avais rarement vu aussi tendu, ses traits s’altérant de manière à effacer le narquois et le flegme naturels de son visage. D’habitude, il avait un sourire en biais, à la commissure de ses lèvres, un regard où il était possible d’y lire toute la moquerie et le sarcasme que le moment lui inspirait, mais alors là… Les lignes qui composaient son visage étaient étrangement fermes et distants alors que son regard ne semblait pouvoir s’arrêter sur un seul et unique point : ses yeux allaient et venaient à gauche, puis à droite, comme s’il cherchait un visage familier au milieu de la foule, espérant y reconnaître un proche ou une connaissance. C’est pourquoi, durant un certain temps, je me permis de le dévisager, perplexe, avant de répliquer doucement :

« … Ce n’est qu’une manière de parler, hein, détends-toi », voulus-je le rassurer tout en penchant la tête sur le côté, inquiet face à son comportement.

Cependant, à peine venais-je de conclure ces quelques mots qu’une valse d’insultes, plus imagées les unes que les autres, se laissa emporter hors de sa gorge, se fracassant entre mes deux oreilles avec une violence qui me parut inouïe. Choqué par de telles paroles, lancées gratuitement au visage de l’étrangère, je bondis presque aussitôt sur les épaules du Bipolaire, l’œil écarquillé.

« Mais qu’est-ce que tu fous?! » M’exclamais-je dans un chuchotement paniqué, horrifié à l’idée que la jeune femme ait pu entendre ses propos.

J’avais la permission de faire des conneries, parce que je n’étais pas tout à fait remis en état, mais pas le Réprouvé. Il avait encore toute sa tête, lui; il était toujours maître de ses moyens. Pourtant, ces tirs avaient été propulsés intentionnellement pour blesser la jeune femme. Rapidement, j’avais fait volte-face pour excuser ses commentaires, mais à l’instant où mon regard se porta dans sa direction, je compris, à retardement, que quelque chose clochait définitivement. Pourquoi ne semblait-elle pas plus offusquée que cela? Au contraire, elle s’en amusait et mes yeux, à ce constat, se plissèrent avant de lentement s’abaisser à la hauteur du Réprouvé : ces deux-là se connaissaient-ils? Ma mâchoire se contracta.

« Je n’te laisserais pas tout seul, grognais-je à l’attention de l’Enfant des Deux-Rives, distinguant des mouvements dans les ruelles voisines, des ombres qui s’étendaient sur les dalles du chemin et qui convergeaient toutes dans notre direction. Il semblerait que les problèmes ont fini par nous trouver de toute manière… »

Et c’était le cas de le dire. Durant tout l’échange entre Hrafninn et le… patriarche(?) de cette famille, je m’étais abstenu d’ouvrir la bouche, voyant bien que la situation n’était en rien à notre avantage. Cependant, je ne comprenais pas une chose : il nous cherchait, mon frère et moi, n’est-ce pas? Alors pourquoi ne tentait-il pas de m’attraper? Il ne me reconnaissait pas? Alors que j’étais juste devant lui? C’était ridicule, mais s’il était autant stupide, autant faire profil bas. Pour le moment. Surtout que les hommes d’Areze avaient soigneusement pris leur temps pour nous entourer afin de nous empêcher toute échappée et leurs armes, rengainées, certes, suffisaient, à leur seule présence, à acérer le sentiment de trouble et de nervosité qui m’écrasait la poitrine. Tout ça ne sentait pas bon, pas bon du tout. Et c’était sans compter la soudaine transformation du Réprouvé, dont le corps et l’essence changèrent brusquement du tout au tout. Je m’étais mis à le fixer, médusé, alors que mon être, bien moins statique que mes pupilles, s’était mis à trembler, non pas par crainte, même si un étrange sentiment de fascination flottait à l’intérieur de mon cerveau, mais par aversion : ma nature angélique se répulsait de tout ce qui émanait, à présent, du Réprouvé. Par chance, cela ne dura pas longtemps et, bien rapidement, je parvins à reprendre le contrôle sur moi-même. Je déglutis distraitement, me focalisant de nouveau sur les ennemis qui envahissaient notre espace. Ils étaient en supériorité numérique : à nous deux, nous ne ferions jamais le poids.

« Hum… »

Je m’étais légèrement raclé la gorge. L’attention du mercenaire convergea dans ma direction.

« Ton Kaaz sait parler maintenant? »

Je ne savais toujours pas ce que ce mot voulait dire. Et je ne comprenais toujours pas pourquoi il ne m’avait pas reconnu.

« Oui, il sait parler, Sunvaar. Très bien même, laissais-je entendre d’une inflexion froide et sceptique, sans pour autant détourner mon regard du sien, manipulant discrètement son subconscient grâce à la Magie. Et le Kaaz voudrait savoir ce que tu leur veux à ces deux… (Je ne savais pas comment il me voyait, mais pour notre sécurité, je me disais qu’il fallait mieux ne pas prendre de risque et continuer de jouer ce « rôle ») à ces deux emplumés.

- Et en quoi ça te concerne, exactement?

- Là, tout de suite, c’est parce que cet imbécile m’a embarqué dans une autre de ses conneries, pas vrai (Euh…) Pas vrai, Bro? En plus de m'avoir menti sur les raisons de notre venue ici, tu ne m’as jamais dit qu’il y avait des dégénérés qui étaient à leurs trousses! »

J’improvisais et je me disais que ça devait être d’une nullité abominable. Pourtant, je ne pouvais me permettre de perdre la face. Ils ne semblaient pas avoir découvert le pot aux roses et c’est pourquoi je poursuivais sur la lancée en esquissant un sourire bien arrogant. Autour de nous, le cercle se rétrécit en même temps et j’adressais une œillade en biais aux hommes d’Areze, une œillade qui se voulait menaçante. Intérieurement, j’espérais que cela fasse mouche.

« Écoute, on s’connaît pas, toi et moi, mais si tu veux savoir où se trouve ces emplumés… »

J’entendis un grognement dans mon dos. Méprisant, je fixais le Choucas.

« Pfff… Non mais ça m’emmerde, Pendrake. C’est que des angelots, putain. Laisse tomber. Qu’est-ce qu’ils ont fait pour toi, à part te mettre dans la merde? »

Et je reportais mon regard sur Areze, continuant d’exercer ma Magie sur le bonhomme, espérant qu’il ne note pas immédiatement la manipulation.

« Ouais, donc, si tu les cherche, te tracasse pas trop : je sais où ils sont.

- Mais Pendrake a dit tout à l’heure qu…

- Parce que tu fais vraiment confiance au Choucas de Sceptelinôst, toi? Pauvre crétin, t’as pas seulement l’air débile en fait. Quoi que… J’aurais dû sentir l’arnaque à plein nez dès qu’il m’a proposé de l’accompagner voir ce Grand Bitem de mes deux.

- Le Grand… Bitem?

- Ouais. Vous le connaissez pas? Il est reconnu mondialement pour ses séances de soulaxation. Depuis que Pendrake est père, la sudation de ses pieds est tellement abondante qu’on pourrait croire qu’il bosse les deux pieds dans l’eau à longueur de journée. Bref, j’vous raconte pas le stress. Ni l’odeur… »

Je n’arrivais surtout pas à croire ce que je disais. Pourtant, je continuais, sans relâche, cherchant à mettre du sens dans chacun de mes propos.

« Et où ils seraient, hein? Me questionna Areze, sous hypnose.

- Bah, j’en sais rien. P’têtre à l’adresse du Grand Bitem. P’têtre qu’il a fait exprès pour qu’on loge dans la même auberge qu’eux. Mais pour que tu sois certain de ton coup, faudrait sûrement fouiller les deux endroits. »

Je pointais Pendrake du doigt. Il s’était mis à m’insulter. Je l’ignorais royalement.

« Vous le connaissez, après tout : aussi têtu qu’un Bicorne, ce type. Il risque pas d’parler. C’t’un trouillard, mais il est intelligent. Il aurait pas choisi ces endroits par hasard s’il n’y avait pas une raison derrière. »

Areze observa ses hommes. Je souris, imposant plus encore ma volonté sur son esprit.

« Du coup, vous nous laissez filer? »

Brusquement, le regard du mafieux se darda dans ma direction.

« Non. J’te sens pas… Qui me dit que tu ne me mens pas?

- Rien. Mais c’est le meilleur indice que vous avez. »

J’alignais n’importe quoi. Je disais les premières choses qui me passaient par l’esprit. Face à moi, je remarquais la plissure du front du Réprouvé. Il réfléchissait. Ou peut-être essayait-il de contrer les idées que j’imposais à son mental?

« Me prends pas pour un con. Je n'vous laisserais pas vous enfuir. »

Il siffla et trois de ses hommes se rapprochèrent de notre position.

« Surveillez-les. Pendant ce temps, on va aller aux adresses qu’ils nous ont filé, et si tu m’as menti, le Kaaz. »

Son visage s’était rapproché du mien alors que je reculais machinalement d’un pas.

« Je m’occuperais d’abord de ton cas. »

Je le défiais du regard, hochant de la tête.

« Essaye pour voir. »

Et sur cette dernière provocation, il rassembla le reste de ses hommes alors que nous étions soudainement entravés par nos trois gardes désignés. Ils nous obligèrent à avancer, mon coude cognant brutalement l’épaule de Pendrake. Nous nous mîmes à marcher et, du coin de l’œil, je lançais une œillade, alertée, à mon compagnon d'infortune. J’avais voulu séparer les forces du groupe, mais maintenant, on faisait quoi? On attaquait ou on se laissait traîner comme des chiens? Surtout qu'il y a un de ces gorilles qui m'avait retiré mon épée...

Décidément, les problèmes, quand il y en a plus, il y en a encore.


1 606 mots | Post VI | Isley n’a pas conscience qu’il a changé d’apparence, en réalité, et il a filé les adresses bidons du Grand Bitem et de la petite carte pour des « Relations libres ». Il utilise également son pouvoir d’influencer les décisions pour entrer dans la tête d’Areze.


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Mar 28 Avr 2020, 19:08

Ah. Muet comme une tombe, Pendrake n'osa bouger lorsqu'Isley s'en mêla, commençant déjà à confier aux Zaahins que ce sera son dernier combat et qu'il était peut-être trop vieux pour ces conneries. Néanmoins, la rhétorique de l'Ange lui cloua le bec durant quelques secondes où l'échange sembla bien se porter. Absolument contre toute attente. Est-ce que tu comprends au moins ton Zul'Dov ? Parce qu'Areze s'était sûrement salie les mains pour moins que ça. Or là, il semblait ouvert… plus manipulable. Le Choucas rassembla des efforts incommensurables pour ne pas trahir son intuition, se doutant quelque part que le jumeau ne laissera pas la situation leur échapper ; alors qu'il était, justement, leur dernier barrage. Envers et contre tout, le Réprouvé se mit à grogner pour donner du crédit au retournement de veste de son Kaaz. Il sentit la vigilance des hommes de main lui peser dessus, ce qui l'aida pas mal à les embobiner au maximum. Heureusement, Isley jouait le jeu et répondait à son embarras comme tout bon Réprouvé. Au fond de lui, Pendrake jubilait et n'était pas loin d'éclater de rire à la face des ces empotés. Naturellement calibré pour ce genre de situation, le menteur se laissa emporter dans le scénario de l'angelot, calculant chaque geste et chaque grognement au poil près. Ils étaient peut-être Réprouvés mais pas complètement cons non plus, sinon Areze ne les aurait pas emmenés avec lui pour une revanche. Il leva une botte comme pour observer son pied, visiblement outré par les propos de son Kaaz. De la part d'Isley, il ne s'attendait pas à autant d'imagination. " Sil los EGOR ! " Jura-t-il à l'attention du jumeau camouflé, à deux doigts de l'étrangler, restreint par la vigilance de leurs importuns. Oui, finalement, ils pourraient s'en sortir, quitte à se faire gronder une nouvelle fois par les casse-pieds emplumés !

Avec un soulagement immense, Pendrake observa le chef de la troupe se laisser faire marcher par Isley et prendre une décision qu'il regrettera amèrement. Le cabinet du soi-disant Bitem et le sauna de tout à l'heure s'avéraient assez éloignés de leur actuelle position ; dire que le Choucas l'avait traîné jusqu'ici, avec son taux d'alcool infâme, selon les standards angéliques. Et cette réplique finale, ce culot qu'avait eu le Yüerell face à un dangereux criminel… C'était inespéré et Pendrake cachait mal sa jalousie. Lui aussi, il aurait aimé pouvoir avoir sa phrase poignante ! Tant pis, Areze attendra. Pour l'heure, l'avantage le revenait peu à peu. À trois gros bras près. Le Réprouvé échangea une œillade avec l'Ange, ses yeux étaient si rouges de fatigue… Et sans son épée, le soldat ne pouvait pas faire grand-chose. Le Hrafninn sut qu'il devait agir vite ; trop tard et ils seront exposés, sans savoir où on les amenait vraiment avec cette escorte musclée. Durant un bref instant, l'austérité de Gona'Halv se dessina autour de lui. Il tenta de se souvenir d'une leçon, au moins une, qui lui permettrait de prendre la relève. Il fallait au moins tenter ça et espérer que la synchronisation avec Isley se passe bien. Sur une pente un brin plus raide, Pendrake fit un mouvement de la tête à l'attention de l'angelot avant de s'embourber les pieds, il se vautra sur le ventre, un bras par-dessous.
" Relève-toi, connard ! " Le costaud lui attrapa assez rapidement la manche, mais c'était sans compter l'habileté du Choucas à réaliser son méfait : enrouler son lacet étrangleur autour de sa cheville. Pendrake profita alors de l'élan offert par le Réprouvé pour tirer et l'obliger à lever le pied. Étant donné la raideur du terrain, il perdit forcément l'équilibre et le Hrafninn se débarrassa de son emprise en quittant son manteau. D'un coup d'œil, Isley s'était déjà jeté sur un autre pour au moins l'immobiliser. Quant au troisième, il se préparait à frapper le Réprouvé ; par réflexe, ce dernier tendit son poing et l'ouvrit pour laisser échapper des gouttelettes créées magiquement. C'était loin d'être aussi spectaculaire qu'une belle maîtrise de la Magie de l'Eau, néanmoins cela eut le mérite de le distraire juste le temps que Pendrake se retourne vers l'autre à terre. Hors de question de le laisser se relever, alors : Comme à l'entraînement ! Se répéta-t-il sur le même ton que son mentor insupportable et la pointe de son pied partit fracasser sa tempe. Même si le coup ne l'assommera pas, il sera sonné suffisamment longtemps le temps qu'ils déguerpissent. Durant son mouvement, le lacet dans sa main s'était balancé et l'avait sauvé in extremis d'une charge de l'autre gars, l'impact du fouet lui lacérant les yeux et lui arrachant une horrible détresse. Aveuglé et en sang, celui-là n'avait plus trop le loisir de se battre. Bon, Pendrake souffla une seconde et se tourna vers Isley. " Henselt, Kaazin ! (Bordel, Chaton !) Il était si affaibli qu'il continuait à s'empêtrer dans une embrassade qu'une réelle lutte. Même si le Choucas de Sceptelinôst s'affaiblissait, il aida l'angelot à fracasser la tête du type contre un mur adjacent. Essoufflé, le Réprouvé regretta de ne pas avoir été bien régulier sur l'entretien de son corps, si ses mentors de Gona'Halv le surprenaient… Bon… Bon… Il vérifia une dernière fois qu'ils auront le temps de fuir avant de reporter son attention sur Isley, avec un franc hochement de tête. On se tire ! "

~~~

Terrés comme des rats, les deux évadés firent dépassés leurs yeux des barils pour analyser le terrain. Visiblement, pas de Réprouvés avec le regard qui fait peur, pas de gros bras en vue sur le chemin. Juste à une rue d'ici, l'auberge que recherchait Isley attendait leur venue. Pendrake n'était pas spécialement prêt à vouloir se coltiner le second jumeau, surtout qu'il avait apparemment fait sensation à Lumnaar'Yuvon. Il s'était juste juré de l'emmener jusqu'à lui, rien ne l'obligeait à rester ensuite. " L'Aubergine. Murmura le vicelard, c'était donc le nom de l'enseigne. Il se tourna vers l'Ange. Ils auraient pu pousser le concept jusqu'au bout et l'appeler "l'Aubergine Juteuse". S'attendant à subir une nouvelle réprimande, il retourna se cacher dans les ténèbres de la ruelle étroite. Areze devait encore s'en mordre les doigts de cette défaite. Enfin, ne pas crier victoire trop vite ! Je tiens ma promesse : je t'amène jusqu'à ton frère et ensuite on se sépare. Mais avant… Il prit une bonne inspiration, s'assurant que l'angelot soit un minimum attentif. Ces types, ils ont lu les lettres que je vous ai envoyés. Ils ont encore moins apprécié la blague que vous. Il planta son regard dans le sien. J'ai fini par l'apprendre et c'est pour ça que j'ai tenté de vous retrouver. Il lorgna du côté de l'Aubergine, sa façade s'illuminant sous les rayons de Jeriel, telle une présentation de la fin du voyage. C'est parti trop loin. Concéda le farceur. Mais c'est terminé. Il aida son Bro d'infortune à tenir sur ses deux jambes. Allez, ouvre la marche et finissons-en. "


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Isiode et Isley
Dim 10 Mai 2020, 19:10

Je l’avais compris dès l’instant où j’avais capté le signal du Choucas : mon corps ne tiendrait pas longtemps l’assaut qui se profilait dans la suite des événements. Pourtant, je ne pouvais pas abandonner maintenant. Par miracle – et merci au jeu de Pendrake qui m'avait soutenu et qui, certainement, avait été bien plus convainquant que le mien –, nous étions parvenus à nous débarrasser du trois-quarts des effectifs de cet Areze sans souffrir à la suite d’un combat ou subir une perte significative de nos propres forces. Ainsi, sur les dix bonhommes, il ne nous en restait plus que trois. Je fermais les yeux un instant et pris une grande inspiration. Je ne savais pas du tout si je pourrais tenir face à l’un de ces gars, mais je tiendrais jusqu’au bout. Il fallait que nous nous extirpions de ce merdier. Et à l’éclat de voix que je perçus à mon flanc, je finis par contracter la mâchoire avant de balancer sauvagement ma tête vers l’arrière.

Le contact entre le nez de l'homme de main et mon cuir chevelu fit vibrer l’intérieur de mon crâne avec violence, comme dix calèches qui venaient de me rouler dessus. Pourtant, je tentais de faire fi de la douleur, profitant du leste dans la prise de mon garde pour entraîner mon corps dans un pivotement qui le contorsionna et qui envoya, cette fois-ci, mon poing jusqu’à sa figure. Le sang explosa de ses narines et un grognement sourd brisa ses cordes vocales. Si mon adversaire avait encaissé la première offensive, la seconde fut bien plus efficace, l’obligeant à reculer. Je sautais– littéralement – sur l’occasion pour tenter de l’immobiliser, mais le mercenaire reprit rapidement ses sens, répliquant aussitôt à mon tacle en enserrant ma taille pour me jeter sèchement par terre. J’étouffais un grognement, mais n’eus le temps de riposter à mon tour : je pouvais sentir son poids au-dessus de moi, ses genoux bloquant mes côtes pour m’empêcher de bouger. Je pouvais voir la colère s’imprimer sur chaque parcelle de sa peau alors que, du coin de l’œil, je perçus un premier mouvement vif, rapide, bien trop adroit pour ma concentration actuelle : les phalanges de mon adversaire s’écrasèrent avec puissance sur ma joue, renversant ma tête sur le côté, celle-ci rebondissant sur le pavé. Je voyais flou. J'entendais mal. Comme un sifflement continu qui bourdonnait dans mes tympans.

« Vous allez rester tranquilles, oui?! » L’entendis-je me beugler au visage avec rage, alors que j’essayais de me soustraire à sa masse et à ses coups avec désespoir.

Mais les fracas pleuvaient avec force dans ma face. Je peinais à respirer, tentant de prendre chaque moment de latence pour attraper une bouffée d’air. Cependant, les assauts reprenaient rapidement. Mes bras bloquaient au mieux ceux que je parvenais à anticiper, mais les autres… Ils me tombaient dessus comme on pouvait s’attendre d’une averse drue. Soudainement, mes mains s’agrippèrent à ses poignets, et s’enchaîna un tour de force durant lequel lui et moi tentions de reprendre le dessus sur notre ennemi. Il avait le nez tout croche, les lèvres ensanglantées et, en raison des coups qu’il m’avait porté, je ne voulais même pas m’imaginer ma propre condition. Je serrais des dents, puisant dans le reste de mes forces pour empêcher un nouveau bombardement. Quand je vis une ombre s’étendre au-dessus de mon visage. Puis une main, qui vint s’agripper à la peau des joues du brigand avant de l’écarter violemment sur la surface d’un mur. Je clignais quelques secondes des yeux, observant, à la renverse, le visage du Réprouvé avant de me soulever tout en rejetant, impatiemment, le corps de mon attaquant sur le côté. Il était assommé. Et mon visage me brûlait. J’avais l’impression d’être dévoré par des flammes.

« M-Merci, Hrafninn », soufflais-je doucement avant de jeter un dernier regard en direction de nos opposants et de filer à la suite du Réprouvé, claudicant maladroitement en raison du mal de tête qui ne cessait de s’aviver entre mes deux oreilles.



Au début du trajet, et tout en appliquant le peu de Magie qui me restait pour, au moins, cicatriser certaines plaies, je lui avais demandé si nous étions vraiment obligés de nous cacher comme des vandales, mais le Choucas n’avait pas fait grand cas de ma plaidoirie – avec raison – m’obligeant à suivre son pas et sa cadence sans poser plus de questions. Je commençais vraiment à fatiguer, le poids de la journée m’écrasant les épaules, me donnant ainsi l’impression que l’ensemble de mon corps s’enfonçait à travers les routes pavées. Chaque pas était d’une lourdeur sans nom et lorsque nous fûmes afin à proximité de mon auberge, la devanture se dessinant plus ou moins nettement devant nous, je me permis d’exhaler un long soupir de soulagement. Enfin, par les Ætheri!

« C’est pas trop tôt! » M’enthousiasmais-je, une pointe d’apaisement, qui se perçut aisément dans mon parlé, marquant chaque traits de mon faciès alors que je m’écrasais, fesses premières, contre le sol.

Et quand bien même j’étais la principale source d’autant de détours et de perte de temps au cours de cette péripétie, je ne pouvais que nous féliciter d’être enfin arrivés à bon port sans trop, trop de séquelles. Doucement, je tournais mon visage en direction du Réprouvé, analysant l’écriteau de l’auberge du coin de l’œil avant de soupirer.

« T’es qu’un gamin. »

Tout en essayant de rester concentré sur les paroles de mon allié d’infortune, je me demandais comment Pendrake parvenait toujours à se fourrer dans ce genre de problèmes compliqués.

« Décidément, je vais finir par croire qu’on t’manque, mon frère et moi, expirais-je tout en m’appuyant sur l’épaule du Bipolaire, le mal de crâne aussi insidieux qu’agressif me vrillant les tempes, mais avant qu’il initie la marche, je l’arrêtais quelques secondes. Attends deux secondes… Qu’est-ce que tu comptes faire de ces types? Mon frère et moi nous arrangerons pour partir de la ville dès ce soir, mais toi? »

Je venais de relever la tête afin d’ancrer mon regard dans le sien.

« S’ils ont le même humour que moi, j’imagine pas la colère qui va les habiter en comprenant les tenants et aboutissants de notre « petite » farce. »

Je soupirais. Quand le chef de la bande se rendra compte de la supercherie, ce ne serait pas qu’une crise de rage qui attendra Pendrake à l’intersection d’une rue…

« Et je… je suis désolé. Je t’ai enfoncé dans un pétrin encore plus monstrueux qu’il ne l’était déjà. »

Nerveusement, je me massais la nuque tout en détournant les yeux quelques secondes.

« … Fais quand même attention à toi, Hrafninn. Essaye d’éviter les problèmes à l’avenir, s’il-te-plaît, poursuivais-je tout en me décalant légèrement de l’Enfant des Deux-Rives. Tu es père maintenant. Il ne faudrait pas que ta fille… »

Silence.

« Pense à ta fille. »


1 142 mots | Post VII


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Ven 22 Mai 2020, 14:22

" Crois-moi, ça ne me manquerait aucunement. Oh clairement, il se passerait bien de ce genre de sensation à l'avenir. Bien sûr, en tant que Réprouvé, l'appel de la baston était toujours plus fort, mais une bagarre de temps en temps n'avait rien à voir avec l'excès d'adrénaline qu'il venait d'encaisser. Faire la course avec des gangsters pour retrouver deux épines dans une énorme botte de foin, ce n'était plus pour lui. Il ne se faisait pas vieux : il était plus malin à présent. Même si, au fond, toutes ces péripéties avec l'angelot furent bien marrantes. Pendrake raconterait cette histoire à ses amis les plus proches – c'est-à-dire, Carmine – et ils en riront jusqu'à l'aube. Enfin, il n'était pas peu fier d'avoir fait une "bonne" action. C'était une conclusion plutôt douce. D'un bras fort, il accompagna le saoulard en pleine décuvée jusqu'à la porte de l'auberge. J'ai déjà anticipé ma sortie. Puis, qu'est-ce ça peut te faire si je ne m'en sors pas ? Les deux cas de figure vous arrangeront. Qu'il soit mort ou loin d'eux, tout serait bien qui finirait bien. Même s'il n'était pas insensible à ce semblant de sympathie qui se tissait entre eux. Pendrake détourna le regard, pleinement concentré sur leur objectif. Avoir les bonnes grâces d'au moins un des jumeaux ne serait pas plus mal, cela arrangerait même carrément ses affaires. Et dans le pire des cas, ce ne serait qu'un sursis ô combien bienvenu. On a tous les deux mériter une longue pause. " Se contenta-t-il de commenter en tout pour tout. Pour lui, pour eux, pour toutes ces mésaventures qui les attendront et les conséquences qui en découleront.

Le plan initial aurait été de laisser Isley sur le pas de la porte, mais Pendrake craignait deux choses : d'une part que l'Ange soit incapable d'atteindre sa chambre, et d'autre part qu'il soit embusqué par des hommes d'Areze, ou pire. Puis, il y avait cette histoire d'apparence : l'Ange ne s'en était jamais rendu compte, depuis le début. Qui sait, même ses collègues ne pourraient pas le reconnaître. Ainsi, il entra prudemment à l'intérieur de l'auberge : la partie restauratrice était pleine à craquer, une bonne partie d'emplumés d'ébène. Pas de regard de travers, pas des hommes isolés, tout cela était bon signe. Il avait encore du mal à avaler le fait que les Anges avaient élus domicile ici, mais bon, les siens avaient bien des Anges et des Démons dans les pattes maintenant.
" À la vôtre ! " Dit-il à un groupe qui trinquait ; on lui proposa bien de les joindre, en vain. Le Hrafninn qui venait d'entrer était raisonnable, autant qu'on puisse l'être dans un tel endroit ; ce n'était pas juste du fait des (très) bonnes relations entre leur Dovahkiin et le Dædalus que les deux peuples éveillaient mutuellement leurs vices les plus ancrés. En y réfléchissant bien, c'était sans doute la présence du Drem'lok qui l'apaisait, va savoir.

Quoiqu'il en soit, ils montèrent quelques étages avant d'arriver devant la fameuse chambre louée. Isley semblait sûr de lui, alors Pendrake lui fit confiance. Le soldat toqua et fit entendre sa voix, ce à quoi une autre répondit par l'affirmative ; ce n'était pas Isiode. En revanche, il se laissa emporter par l'entrain du jumeau, celui-ci souhaitant qu'il entrât avec lui.
" Je ne sais pas si c'est une bonne id— Trop tard : aussitôt que les Anges l'eurent dans leur ligne de mire qu'il se retrouvât avec deux lames sous la gorge. Doucement, Pendrake leva les mains un peu plus haut – et le menton aussi, menacé par la pointe effilée – et ne pipa mot. Ils étaient là pour lui après tout, enfin il n'en voulut pas réellement à Isley. Ce dernier voulut se faire entendre auprès de ses deux frères d'arme, toutefois sa métamorphose les laissa davantage sans voix. Puisqu'il appréciât la prise de défense du Yüerell, le Choucas daigna lui donner un coup de main pour cette fois. Tu sais que depuis tout à l'heure, tu as changé de forme ? Admire ton élégante allure dans un miroir ou de l'eau, ils peinent à te reconnaître. Il étira un grand sourire, bien narquois. Au fait, "Kaaz'lok" ça veut dire "Félin Céleste". Ça te va bien, mon petit Kaaz. Au bout du compte, la situation se débloqua des deux côtés. Pendrake ne pensait pas s'en sortir aussi bien, mais c'était un fait : il allait rentrer chez lui, sous peine de devoir se coltiner, au choix, des Anges revanchards ou des Réprouvés revanchards. Il laissera à Isley le bon soin d'expliquer tout ce bordel à ses collègues, et récupérer Isiode qui, selon les dires d'Edmund, se serait tout simplement volatilisé durant leurs recherches. C'était trop gros pour que ce soient les hommes d'Areze, Pendrake demeura serein de ce côté-là. Ceci étant fait, je ne veux plus jamais revoir vos tronches. Tu m'as rendu malade. Il n'y avait rien de plus insupportable qu'un Ange ivre, il était catégorique. Il le pointa du doigt au niveau du front ; nul besoin de contact, il l'avait déjà bien assez supporté à son goût. Prends soin de toi, petit Bro. " Ironique du fait de la différence de taille et de mentalité, malgré tout, il le percevait ainsi.

~~~

Le contremaître tapa du pied, agacé par le retard de son client. Son équipe était censée partir depuis plusieurs minutes. Tout ce qu'il lui faisait rester, c'était le pactole qu'il engendrerait : le Vicié avait déjà eu son dû et en souhaitait plus encore. Le loisir d'un Avare. Pendrake fit bien de faire appel à ses services, cela aurait été dommage de rater sa sortie après une telle réussite. Même si, sur le coup, il n'avait plus un rond sur lui… Voici donc le prix à payer pour préserver son honneur. Le Drem rejoignit le port et l'air semi-marin lui lava l'esprit. Il se croyait déjà à la maison, et pourtant. À présent, il allait devoir faire plus attention à Sceptelinôst : avoir un gang sur le dos, ce n'était pas bon signe lorsqu'on était seul. Il avait quelques alliés ponctuels, toutefois rien de concret. Il devait mûrir cette réflexion : devrait-il tout bonnement renverser la tendance ? Attend une minute… Il se tourna brièvement vers les sommets, à deux doigts d'embarquer à bord. Comment il sait que c'est une fille ? Venait-il juste d'apprendre le sexe de sa descendance ?


1138 mots ~
Je voudrais 2 points de Magie pour Penpen, merci <3



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