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 [A] - Papa est Mort, il faut se partager l'héritage | K.

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Dim 24 Nov 2019, 20:25



But - Devaraj et K. retrouvent les momies déposées par Jun.
Rp précédent - ici

"Bienvenue." Le Chaman regarda de travers l'homme qui venait de parler. L'Esprit, plutôt. Il venait de tuer l'homme qui les avait guidé ici, mais le Cycle de la vie et de la mort, étonnamment fonctionnel pour une fois, venait de ramener l'Esprit de sa victime sur son lieu de mort. A croire que quelqu'un avait tout manigancé pour se foutre de sa gueule... Sa précédente victime ne semblait pas s'étonner de voir son cadavre à ses propres pieds. Décidément, le Destin le forçait à devoir supporter ce stupide clone de Jun.

Devaraj inspira bruyamment. "C'est bien gentil de m'avoir guidé jusqu'ici, mais vous pouvez partir. Et d'ailleurs, faites attention, je connais des morts qui sont morts. Ne vous croyez pas intouchable..." glissa le Chaman, les dents serrées. "Votre père m'a dit que vous viendrez par ici, vous ou vos frères et soeurs..." Le visage du concerné ne fit que se rembrunir. Le simple fait de rentrer dans les plans de Jun Taiji l'agaçait profondément. Pourquoi tout, absolument tout, devait forcément tourner autour de cet homme ?! Sa marche se stoppa brutalement alors qu'il tournait ses yeux vers son interlocuteur, un sourire carnassier aux lèvres. "Quoi ?" murmura-t-il, instable. Contrecarrer les plans d'un dieu était impossible, pour un mortel. Cependant, le Fou de l’échiquier pouvait sûrement se permettre d'avoir des effets... imprévisibles. "Au revoir." déclara Devaraj avant de tourner les talons en riant. "Au revoir !" Il hurla brusquement en direction du prétendu tueur en série. Enfin, du cadavre de ce dernier, étendu par terre dans une position à désirer. "Jun m'avait bien précisé que seuls ceux étant dignes pourraient accéder à son cadeau, vous comprenez, sa descendance est assez nomb-" Devaraj fit une moue. S'il gardait une apparence calme, rien dans ses yeux ne pouvait rappeler la sanité d'esprit. Doucement, il répondit en lui coupant la parole. "Vous savez quoi ? Vous êtes une mocheté sur la surface terrestre. Je vais faire une bonne action et aider à la purification." déclara-t-il dans un grand sourire bienveillant. Sa main s'abbatit brusquement sur l'épaule de sa victime pendant que le Chaman, désormais vampire éthéré, se jetait littéralement sur l'Esprit pour le dévorer.

"Aaaah..." Devaraj releva la tête, les bras appuyé sur le cadavre qui gisait au sol,  un air heureux fixé sur son visage dément. Il venait de tuer deux fois la même personne en l'espace de vingt minutes et son seul regret était de ne pas avoir accès à une troisième fois. Le pseudo-tueur en série venait de subir dans le terrible sort que Devaraj réservait aux personnes qui l'agaçaient : des vacances dans le Néant. Tu parles d'un guide ?! Il avait dû parcourir la moitié de la terre et subir un bal magicien avant de réussir à venir ici. Ils sauront bien se débrouiller tout seuls, de toute façon. Son regard rencontra Azmüth qui avait assisté à la scène telle une statue de glace. Pour lui, ce n'était qu'une crise parmi mille autres.

"Tu devrais rester." L'Avatar du Chaos se retenait héroïquement de perdre patience. Il y avait derrière ces murs de quoi détruire le monde, il en était certain, tous ses cristaux lui en hurlaient la description. Il devait absolument faire en sorte que Devaraj mette la main dessus, au moins en partie. "Et toi tu devrais cesser de me fixer pendant que je dévore des gens. C'est, hum, presque perturbant ! Heureusement... Je suis immunisé !" Un fou rire se perdit sur ses lèvres. "Je ne vais pas rester ! Je ne vais pas accomplir les pro- Oh."

Ses yeux se plissèrent brusquement. Les poins serrés, il se retourna en bondissant pour fixer quelque chose derrière lui. Quelque chose de magique et de puissant, qu'il n'avait pas remarqué jusqu'ici car il était encore trop loin de la pyramide. "Qu'est-ce-que c'est que... ça." Un murmure franchit ses lèvres. Les yeux brillants, il regardait une ombre qui venait de sortir du bâtiment et se mouvait le long des murs. Oh, oui, une Ombre. Une Ombre. "Aha..." Un rire nerveux ? Seul moyen pour lui d'évacuer la puissante vague d'adrénaline qui le fit frémir alors. "Je dois avouer que..." Non, non, ce n'était pas une Ombre. C'était beaucoup plus. C'était malsain et méchant. Dangereux. Il avait la stupide envie de se jeter dans ses bras en courant. C'était... "Délicieux." susurra-t-il, comme hypnotisé. D'accord, il voulait bien avouer que son père, à défaut d'être aimable, avait de très bon goûts quand il s'agissait de créer des monstres. S'il savait qu'un crocodile géant et que cent-mille Ridere l'attendaient lui et Souw, patiemment dans les labyrinthes de l'Île Maudite... Heureusement, ce fait était encore hors de portée de sa connaissance. Il se retourna vers le Ridere. "Bon, d'accord ! Tu marques un point. J'ai changé d'avis ! " Tout sourire. Il indiqua d'un mouvement de tête les deux Dies Irae qui rodaient, apparemment bloquées par une invisible frontière qui les empêchaient -pour le moment- de se jeter sur eux. La porte de la Pyramide était bien gardée et le tueur en série ne l'avait pas précisé. "Vous n'allez pas... ?" Une moue agacé traversa le visage de Devaraj. "Bien sûr que si. Mais, hum, d'abord, j'aimerai, je... Oh. Ce serait dommage de passer ce merveilleux moment tout seul. Faisons une pause pour attendre notre invité."

---------

La Reine des Esprits regarda le bureau du Sorcier d'un air froid. Enfin, Magicien, en l’occurrence. Peu importe. Elle en avait rien à foutre. Devaraj lui avait demandé de transmettre un message à cet homme, pas de préserver sa couverture et ses secrets. Oh, elle n'allait certainement pas s'embêter pour un connard de Sorcier. Sa main reprit peu à peu une contenance matérielle, ses doigts purent attraper une plume et écrire en lettres délicates.

Cher petit frère,
Bravo, il paraît que tu multiplies les personnalités... Fais attention à ne pas y perdre ta mémoire. Quant à la santé mentale, je ne demanderais pas, c'est génétique.

Vois-tu un meilleur endroit pour faire connaissance que dans un charmant salon de la Cité Maudite, en compagnie de quatorze millions de momies à nos pieds ? Moi, non. Khaal (oui, je sais) te guideras.

Le Prince de la Démence.

PS : juste comme cela, par hasard tout à fait, n'aurais-tu pas beaucoup d'enfants à me confier ? Les Sorciers sont toujours pleins de ressources.


Un bref sourire passa sur ses lèvres grises. L'Alfar n'avait pas perdu sa main en calligraphie. Avoir écrit ce livre avait ses petites utilités. Elle se fondit ensuite dans un élément du décor, jusqu'à l'arrivée d'Elias.

---------

Pendant ce temps, le Chaman avait transformé une ruine aux alentours de la Pyramide, en habitation. Les Chamans avaient une certaine expérience quand il s'agissait de créer des campements dignes de ce nom. Cela dit, le mélange entre les tentes colorées, coussins et tables basses, avec le géant de Glace et les murs macabres de la cité Maudite pouvaient porter à confusion. Pour couronner le tout, les devants de la Pyramide étaient parsemés de squelettes vraisemblablement résultat de l’œuvre de Jun.

Devaraj faisait royalement abstraction de toute ceci et avait soigneusement préparé une autre de ses tartes aux fraises. Cela aussi, semblait être un goût familial transmis dans les gênes. Le Chaman laissait son cerveau vagabonder tout en fumant, assis dans l'ombre. Il avait certainement l'intelligence suffisante pour comprendre le but de Jun dans cette histoire, malheureusement il n'y accordait pas la moindre importance. En vérité, il suffisait d'aller contempler certaines statues nouvellement apparues dans l'Au-Delà pour se faire très rapidement un ordre d'idée. Ces momies allaient certainement s'activer pour accomplir un ordre. Ils ne seraient pas trop de trois pour passer la frontière des Dies Irae avant même de pouvoir contempler ces créatures. Ou alors peut-être que leurs puissances respectives ne les aideraient pas dans ce combat ? Il trépignait d'aller voir ces choses de plus près. Quand aux momies... Il allait définitivement s'en servir pour agacer Jun, par simple esprit de contradiction.

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 28 Nov 2019, 14:59



Nous entrâmes tous les deux dans mon bureau en riant. Alembert était mon mentor et, pour être tout à fait honnête, je m’entendais plutôt bien avec lui. Ses idées n’étaient pas tournées vers le bien absolu et il avait un humour noir assez étonnant pour un Magicien. « Il faudra remettre ça. » dis-je en grelottant. « C’est sûr. » me répondit-il. Nous étions tous les deux frigorifiés, malgré le fait que nous nous soyons changés depuis. Une serviette se trouvait autour de mon cou pour éviter que mes cheveux mouillés ne viennent tâcher mes vêtements. « Nous avons fait grande impression à ces dames. » ajouta-t-il en rigolant comme une baleine. « Surtout toi ! » « Quelle idée aussi de plonger dans l’eau glacée pour voir qui irait le plus vite… » Je m’approchai et lui tapotai l’épaule d’un air empathique. « Malheureusement, Alembert, il arrive toujours un moment où l’élève dépasse le maître. » Il me fit une grimace. « Gna gna gna. » Il avait perdu la course mais le vivait bien. En réalité, cela faisait longtemps que je le dépassais mais j’avais, jusqu’ici, toujours joué le jeu. Je voulais évoluer à présent. « Enfin, l’important à retenir c’est que je vais devoir attendre que ma femme meure avant d’aller retrouver toutes ces demoiselles. J’espère que ce sera pour bientôt, la blonde était vraiment séduisante. » Il plaisantait. Il aimait sa femme comme personne. Je n’avais jamais vu un couple aussi fusionnel. Jamais il ne l’aurait trompée, quel qu’en soit le prix. « C’est vrai. Sinon, tu peux me donner ta femme et aller roucouler avec elles. » « T’aimerais bien hein ? » Je ris et il m’imita. Sa femme était intelligente, c’est vrai. J’aimais beaucoup discuter avec elle. « N’oublie pas de fermer ta maison à clef. » lui dis-je, en me dirigeant vers mon bureau pour fixer une date à notre prochaine entrevue. Redevenant un peu sérieux, je lui exposai mon nouvel objectif. « Je sais que ce n’est pas trop de ton domaine mais j’aimerais bien m’entraîner davantage au combat. » « Pourquoi ? » Un sourire coquin éclaira mes traits. « Oh je vois ! Monsieur cherche une épouse et veut mettre toutes les chances de son côté ! » « Tu as tout compris. » Ce n’était pas du tout pour cette raison là. Il y avait un plan beaucoup plus ambitieux derrière. Je me fichais bien de ces femmes qui piaillaient, des adolescentes naïves prêtes à tomber sous le charme de n’importe quel Comte ou Baron qui passait par là. Il en allait de mon évolution hiérarchique. Je devais devenir un guerrier, savoir me battre physiquement et pas uniquement magiquement. Il fallait aussi que j’arrive à passer outre les douleurs que je ressentais depuis l’explosion. Certaines étaient psychologiques. J’avais été traumatisé par cet événement mais je ne voulais pas me l’avouer. Le fait de frôler la mort de si près, d’avoir été défiguré au point où il manquait des morceaux de ma chair… J’avais du mal à l’accepter.

J’allais continuer lorsque mon regard se posa sur une écriture qui n’était pas la mienne et qui n’appartenait pas à celles des lettres que j’avais déjà rapidement parcourues avant de quitter les lieux. Je fis un effort considérable pour que mon étonnement passe inaperçu. J’avais lu rapidement. Je savais de quoi il en retournait mais ne pouvais me permettre d’en parler avec Alembert. « Quand est-ce que tu veux qu’on se revoie ? » « Sincèrement, Kaahl, je pense que je n’ai plus grand-chose à t’apprendre. Je vois bien que tu fais exprès de rater tes pentacles pour me faire plaisir. » Il l’avait dit dans un sourire. « Je t’accompagnerai à Volatys prochainement mais, pour moi, tu as tout pour être considéré comme un Architecte de Lys maintenant. Adélie le pense aussi d’ailleurs. » « Adélie m’aime un peu trop. » Nous passions beaucoup de temps ensemble, elle et moi. Elle m’avait aidé sans poser la moindre question après les explosions et n’en avait touché mot à personne. Je voulais croire en la sincérité de notre amitié. Il sourit. « On se verra à Volatys. J’ai des choses à faire entre temps mais prépare-toi à un petit voyage, surtout que je crois que tu n’y es jamais allé, si ? » « Non. » « Ce sera l’occasion. » Il passa sa main dans ses cheveux. « Allez j’y vais. Je vais attraper la crève si je continue à rester dans ton bureau. » La pièce était froide parce que le froid me permettait de travailler plus longtemps. La chaleur m’aurait endormi alors je sacrifiais un peu de mon bien-être au profit de l’efficacité. « Bonne journée. Et ne raconte pas ce que tu as fait à ta femme. Elle va te frapper. » « Tu rigoles mais tu ne l’as jamais vu en colère. » précisa-t-il dans un rire en sortant.

Une fois que je fus seul, je reportai mon attention sur la lettre. Un étrange sentiment m’étreignit. Je n’aimais pas la facilité avec laquelle quelqu’un était entré chez moi, une personne qui connaissait tous mes secrets visiblement. Devais-je en attendre autrement du Prince de la Démence ? Non. Je connaissais son existence et les grandes lignes de ce qu’il était. La voix qui me suivait parfois, toujours la même, me parlait de temps en temps de ces choses concernant la mort. Elle n’en disait pas assez, égrainant les informations pour me rendre fou. J’avais compris qu’il y avait des choses qui dépassaient la plupart des individus, dont moi, et des peuples secrets qui régissaient une partie de l’existence des autres. Ce n’était pas agréable à entrevoir lorsque l’on était moi. Je faisais beaucoup d’efforts pour contrôler ma vie et pour préparer minutieusement mes stratégies. Si l’on commençait à me dire que le Destin ou je ne savais quelle grande notion régissait le monde et que j’étais impuissant, ma frustration en serait dévastatrice. Je préférais donc ne pas me pencher sur la question.

D’un geste un peu pensif, je tirai ma chaise pour me focaliser un peu plus sur les écrits. Le cynisme que je relevai dans les termes utilisés avait un côté familial déplaisant. Je n’aimais pas forcément la tournure du premier paragraphe. Seulement, je savais aussi que mon frère était fou, contrairement à moi. Je n’étais pas très sain d’esprit, je devais bien le reconnaître, mais j’avais conscience de ce qui me hantait. Ma position n’était pas évidente, surtout quand le mal et le bien ne m’apparaissaient plus clairement. Il y avait toujours cette frontière floue entre les deux notions. J’avais peur de me perdre, de devenir trop bon. C’était beaucoup plus aisé de jouer la gentillesse en étant maléfique que l’inverse. Le jour où je serais incapable de tuer par opportunisme me hantait. Je ferais tout pour que ça n’arrive jamais. Devais-je me méfier de mon frère ? Chercherait-il à me nuire ? Pourquoi le ferait-il ? Il n’y avait pas de raison aux actes des fous. Je préférais croire que nous puissions nous entendre mais je restais méfiant. Je n’étais pas certain que nos objectifs convergent. À moins que le chaos ne lui convienne autant qu’à moi ? Une alliance pourrait être bénéfique à nos deux peuples. Je connaissais mal le sien, même si la voix m’avait rapidement fait part du fait que les Chamans agissaient pour les desseins des Ætheri. Mon frère pouvait-il vraiment choisir ses combats ? Je n’en savais rien, tout comme j’ignorais tout des momies dont il parlait. L’idée, pourtant, avait de quoi me réjouir. Il avait bien dit « à nos pieds », n’est-ce pas ? J’aimais avoir des choses à mes pieds.

Khaal. Un instant, l’image de mon « frère » presque obèse à force de se gaver me vint en tête. Le Sorcier était aussi mauvais qu’il était gros. Une vraie enflure. Je me doutais qu’il ne s’agissait pas du même Khaal. Quant au post-scriptum, il eut le mérite de faire naître un sourire sur mes lèvres. S’il voulait des enfants, je pouvais lui en fournir. Cependant, il fallait déjà que je m’assure de ce qu’il voulait en faire. Puisque ce Khaal devait me guider, j’imaginai que j’aurais tout le temps de réfléchir à la question en chemin. J’étais loin de me douter que la Khaal en question était une femme, ni qu’elle était reine. Je sursautai quand elle apparut et me renfrognai durant tout le trajet. Mon frère, par sa position, devait savoir une quantité astronomique de choses. Ça me rendait envieux.

J’avais quitté mon apparence de Magicien pour revêtir celle qui était la mienne depuis l’explosion. Longs cheveux blancs, peau foncée, yeux particulièrement clairs, presque dorés. Un tatouage s’étendait sur la face droite de mon visage, courant le long de mon corps pour atteindre mes pieds. Il servait à cacher mes cicatrices, celles que la magie n’avait pu faire disparaître, ainsi que les dessins étranges dus aux produits chimiques qui m’avaient rongé la chair. Globalement, je ressemblais à un Alfar, aussi à cause de l’une de mes oreilles qui avait pris une forme pointue.

Le Désert était un endroit qui ne me plaisait pas. Trop d’Humains à mon goût. Seulement, j’avais hâte de rencontrer l’homme. Nous partagions le même sang et il me rendait curieux. Lui était roi, une position dominante qui me faisait un peu grincer des dents. J’étais jaloux au fond, sans trop de raison. J’étais certain que nous n’évoluons pas du tout dans les mêmes domaines, en plus de ça. J’avais vraiment envie de croire que nous pourrions nous entendre. J’avais d’ailleurs exigé de pouvoir me préparer un peu. Il avait fallu que je rassemble quelques affaires, que je trouve une raison de m’absenter et que je réfléchisse à un présent. Ça ne se faisait pas d’arriver les mains vides. J’avais donc fait une tarte aux fraises et avais tracé un pentacle dessus pour qu’elle se conserve, peu importe la chaleur ou le temps. J’avais revêtu une tunique blanche qui me couvrait la tête et le visage. Le soleil était traître. Heureusement, la téléportation rendit mon voyage assez bref, plus que je ne l’aurais pensé au préalable.

Lorsque nous arrivâmes, je m’arrêtai un instant pour contempler l’endroit. Ça pouvait très bien être un piège. L’Esprit me guida et je m’avançai dans le sable chaud, remarquant la présence de quelques squelettes. Je finis par le voir, à l’ombre de l’habitation colorée, accompagné d'un homme que j'identifiai comme étant un Ridere grâce aux pierres qui parsemaient sa peau. Des teintures pendaient ici et là. Je ne l’imaginais pas du tout comme ça. Je penchai un peu la tête et lui tendit ma tarte, enveloppée dans un tissu pour éviter que les grains de sable ne s'y glissent. Je sentis la magie qui coulait dans ses veines sans la moindre difficulté et je jugeai immédiatement l’homme comme dangereux. Je le saluai avant d’enchaîner. « Je suis venu mais je ne suis pas certain d’avoir compris la totalité du message. Qu’attends-tu de moi au juste, grand frère ? » Je lui souris, particulièrement amusé.

1820 mots
La prochaine fois je fais moins, je me suis un peu lâché.
Son apparence est celle de l’avatar que j’ai mis dans le rp.

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Ven 29 Nov 2019, 21:52




Devaraj avait son propre moyen de passer le temps pour contenir son impatience naturelle, nous y reviendront plus tard. Traverser le monde jusqu'à la Cité Maudite n'était pas direct, malheureusement s'y téléporter directement sans connaître le lieu était encore moins recommandé. Lorsque son invité arriva enfin plusieurs semaines plus tard, le Chaman était torse-nu et peint, entouré d'un nuage de fumée trop coloré et vivant pour être naturel. Il se leva pour saluer son frère et haussa les sourcils devant sa première question. "Tu attends de moi que je te dise ce que j’attends de toi ? " Un sourire horrible apparut sur ses lèvres. Oui, définitivement, c'était très drôle et cela se voyait bien que le brun n'avait aucune idée de ce qui l'attendait en coutoyant une incarnation vivante de la Folie. "Je suis vraiment désolé mais je n'en ai aucune idée. Je n'ai pas la responsabilité de devoir agir en respectant une quelconque logique..." Pour un roi, c'était critique... Mais heureusement que les Souverain des Chamans était fou, car n'importe quel stratège possédant cette place pourrait s'amuser à détruire le monde, n'est-ce-pas ? Cela n'excluait par contre pas la possibilité que le Prince de la Démence n'en fasse pas tout autant. "Oh c'est gentil d'avoir amené une... tarte aux fraises." murmura-t-il en ouvrant le paquet. Ils avaient les mêmes idées, cela était-il rassurant ? Non. "Nous en aurons deux avec la mienne." Ils pouvaient probablement se nourrir seulement de sucre et de fruits rouges pendant deux jours, non ? Hum.

Le Chaman examina attentivement son cadet. Il ne s'encombrait d'aucune gêne ni politesse, trouvant cela d'un ennui exécrable. Après un bref silence, il déclara : "Chacun ses souffrances." Ses pouvoirs magiques lui permettaient de sentir ce genre de sentiments chez autrui, bien qu'il soit incapable d'en discerner l'origine ou la nature exacte. "Tu as de la chance d'avoir un expert dans le domaine en face de toi. Pour repartir de bon pied et effacer la fatigue du voyage, je propose que nous mangions ces tartes et fumions le calumet." S'il n'avait pas l'habitude de ce genre de drogues, il y avait d'énormes chances que son petit frère se retrouve complètement défoncé par la réserve personnelle d'herbes de Devaraj, qui était confectionnée exprès pour ses vieilles lutes contre les Esprits Parasites. Elle avait deux effets : suppression de la douleur et surexcitation générale digne de plusieurs litres de caféines, qui servaient à l'empêcher de dormir et à maintenir le combat jour et nuit. Autant dire que ce n'était peut-être pas une bonne idée d'en donner au petit frère... Raison de plus de le faire. Devaraj lui, ne ressentait qu'à moitié les effets, trop habitué. Il ne continuait à l'utiliser que par pure et simple addiction. "Tu verras. C'est avec ça que j'ai survécu et c'est avec des Dieux et des rois déments que je me battais." Le Chaman se leva pour arranger la table et préparer son calumet. Toute la tente était beaucoup plus confortable qu'elle en avait l'air au premier regard.

"Je te présence Khaal, la reine des Esprits, et Azmüth, un haut dignitaire Ridere. Pas la peine d'essayer de communiquer avec eux, comme tu l'as constaté, ils ne sont pas très loquaces." Devaraj parlait plutôt lentement, choisissant soigneusement ses mots. Il préparait une de ses longues, mémorables, exubérantes tirades, de celles qui ne faisaient de sens que pour les fous ou les plus courageux. De quoi assommer ceux qui ne s'y attendaient pas. Il avait déjà pratiqué avec cet autre Sorcier, celui qui avait gagné la Coupe des Nations. C'est vrai que, pour des gens si attachés au contrôle stratégique, c'était vraiment hilarant de se pointer sans prévenir pour mettre les deux pieds dans le plats et briser des vies.

"Faisons bref : j'ai découvert via le monde des Rêves que notre cher papounet adoré est décédé. Toute mes condoléances. Moi, je ne l'aimais pas, donc je m'en fous."
Il attrapa une part de tarte. "Il nous a laissé en héritage quatorze millions de momies. Je connais le nombre car j'ai fais un cauchemar où j'étais obligé de toutes les compter une par une, et les Chamans ont la fâcheuse tendance de rêver de la réalité." Décidément, il avait la vilaine manie de raconter n'importe quoi au milieu d'un paquet de vérités, ces derniers temps. C'était comme avoir découvert un nouveau jeu, sans but ni fin autre que semer le chaos. "Voici mes hypothèses sur la nature de ces choses : les momies sont les cadavres d'Anges tués par les chiens de Zanounet, parfaitement conservés grâce à une embaumation très spéciale qui consiste en partie à entourer le corps de bandelettes. Les momies appartiennent au premier des enfants de Jun arrivé sur les lieux, mais j'ai décidé de partager avec toi. Pourquoi, me diras-tu ? Eh bien parce-que. J'éviterai d'inclure dans ma générosité notre soeur qui est devenue une folle dangereuse et qui essayera de nous tuer avec une telle arme entre ses mains. Oui, tu as une soeur. Bref ! Nous allons donc nous partager ces momies, qui, après s'être réveillées et avoir accomplit ce que Jun leur prévoit -la fin du monde, j'espère-, seront sous nos ordres respectifs. Elles se trouvent dans la Pyramide, qui est gardée par des Dies Irae, des créatures spéciales qui dévorent les âmes et les esprits, elles aussi créées par notre père pour aller assassiner la Déesse de la vie qui est une salope  ! Euh, une usurpatrice qui a prit la place de ma mère, qui elle, a disparut dans le néant. Je disais quoi, déjà ?" Dire qu'il ne faisait pas exprès de raconter des faits très intéressants et importants d'une manière complètement débridée et sans aucune logique était faux. Il en avait parfaitement conscience et la lueur amusée mixée à son sourire débile le trahissait complètement. Il ne cherchait pas à s'en cacher, il ne savait pas mentir.

Devaraj n'avait absolument aucune idée de la véracité de ses propos et ne se rendait pas compte de leur proximité plus ou moins grande avec les faits réels. Certes, il avait accès à un nombre astronomique de savoirs grâce au Monde des Morts, mais percer les secrets d'un Dieu restait hors de sa portée. Pourtant l'intelligence n’éclipsait pas la folie et son esprit vagabondait bien trop souvent pour essayer de comprendre les mécanismes qui les maintenaient en esclavage. L'air de rien, devoir et tenter de comprendre les plans tordus des Aetheri, cela augmentait drastiquement les capacités cognitives -et la paranoïa et la démence- pour peu qu'on y survive, et il avait vingt ans d'expérience dans le domaine. La différence se faisait dans l'utilisation de toutes ces données. Lui refusait toute tentative de stratégie. Être imprévisible et incarner la surprise quitte à faire des choses stupides, voilà ce qu'il voulait.

Bien sûr, c'était très mal de révéler quelques morceaux du Cycle à un étranger. Mais il connaissait déjà de source sûre l'intelligence particulièrement développée de son frère et ne se doutait pas ce que dernier avait déjà dû commencer à percer le secret réservé aux plus dignes. Dans le cas contraire... il serait très déçu et Devaraj haïssait être déçu. Quand il haïssait quelque chose, en général, il en éradiquait la source. "Aussi, tu n'as rien à craindre de moi. Tu devrais savoir grâce à ma réputation que je suis paranoïaque. Je n'aurais jamais invité quelqu'un que je prévoie de tuer à partager quatorze millions de momies." Quoique... "Le moins je suis présent sur la scène internationale, le mieux je me porte. Je suis donc très disposé à te laisser toute la place du théâtre de marionnettes, voire à t'y aider pour accomplir ce que tu souhaites, une fois que nous aurions appris à mieux nous connaître." C'était un autre théâtre, plus grand, plus divin et plus horrible qu'il avait à contempler tous les jours. Le Chaman alluma le calumet. Il avait rendu folle Lilith. La question était de savoir si celui-là de ses frères et sœurs résistera mieux à sa proximité... Quelque part, il trouvait cela rassurant d'avoir affaire à un Sorcier déjà atteint de troubles de la personnalité et de tortures intérieures. Kaahl n'était pas un homme fragile de toute évidence et il n'aurait pas à s'inquiéter ni de lui faire du mal, ni de le choquer.

Pour le Sorcier, c'était un pari risqué que de s'appuyer sur l'aide d'un fou, mais il avait accès à des ressources que personne d'autre ne serait disposé à lui offrir et puis... n'était-ce pas une tradition familial, de prendre des risques ? "Fume, d'abord. Ensuite, les questions... Tu pourras en poser des milliers. Nous avons tout le temps possible et imaginable." Il sourit, comme un enfant, si innocent. Sa main fine souleva un pan de la tenture pour révéler les abords de la Pyramide. "J'ai un problème dans la vie." A son signal, une caravane qui était restée à une dizaine de kilomètre de là s'avança vers le site maudit. Deux par deux, des hommes et des femmes se jetaient volontairement en pâture aux Dies Irae. C'était des Humains de Grimmvar. En recherche de cobayes, il s'était absenté quelques jours pour rejoindre leur territoire et avait sélectionné les plus religieux d'entre eux. Leur anti-magie lui était insupportable bien qu'ils soient tous faibles, mais le spectacle adoucissait sa peine. La drogue, aussi. "Je déteste les Humains. Et voici un secret : un jour, je les ai tellement détesté que j'en ai traumatisé une petite partie qui s'est séparée du reste du peuple. Hum, je n'ai pas fais exprès mais il se trouve que les survivants me vouent un culte fanatique et sont prêt à mourir pour moi." Aussi, c'était comme ceci qu'il avait apprit comment fonctionnait ces monstres gardiens devant la Pyramide.


Post 2 - Mots : 1714 ~
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 30 Nov 2019, 00:24



Quel drôle de personnage. Mon frère me faisait un effet étrange. Il me semblait revêtir l’apparence de ces choses instables et inopinées qui pouvaient faire pencher la balance d’un simple mot. Autrement dit, il me faisait un effet détestable. Pourtant, quelque chose en moi était inexorablement attiré par cette folie qui l’habitait. Il me subjuguait. Je me questionnai sur la façon dont un tel homme avait pu survivre jusqu’ici. Il avait dû sombrer dans la folie progressivement, au fur et à mesure qu’il se rapprochait du pouvoir et de ses maux. Je savais approximativement ce qui m’attendait si je suivais ses traces. À sa différence, j’essayais de maintenir un réel contrôle sur ma psyché. Lui semblait avoir cessé de se battre pour revêtir le rôle qu’il devait prendre. Il le jouait à la perfection. Cette facilité à laisser les événements lui passer dessus avec une telle désinvolture provoquait autant l’admiration que l’agacement chez moi. Néanmoins, je me doutais que sa souffrance avait dû être grande et qu’il éprouvait toujours des sentiments chaotiques et complexes. Était-ce là le prix à payer pour devenir le roi de son peuple ? Moi qui pensais que ce genre d’injustices ne touchaient que les races maléfiques. Je n’avais jamais entendu dire que l’Empereur Blanc souffrait de quoi que ce soit. À l’inverse, l’Empereur Noir devait se débattre dans les propres fourberies de sa magie. Puisqu’il semblait être le messager favori des Ætheri, peut-être avait-il eu vent d’une éventuelle préférence de ces derniers pour les bénéfiques ? À le voir, conscient de sa folie, il m’apparut plutôt que plus les Dieux aimaient quelque chose ou quelqu’un, plus celui-ci sombrait dans les affres de la torture. Un fou pouvait-il vraiment avoir conscience qu’il était fou ? Un fou sage ? Le tableau se dessinait devant mes yeux, plutôt vivace. Pourrions-nous nous entendre ? Il était trop tôt pour le dire. Il me rendait… eh bien, curieux.

Je me laissai glisser sur le sol, m’asseyant à ses côtés dans l’objectif d’au moins manger de la tarte. Je réfléchis un instant. Devais-je goûter celle qu’il avait faite ? J’étais méfiant. Empoisonné par une tarte aux fraises, gravé sur mon épitaphe, serait du meilleur effet, j’en étais certain mais… Hum… Même moi trouvais ce procédé trop fourbe pour être utilisé. Les fraises étaient trop bonnes pour être ainsi gâchées. Quant au calumet, j’étais sûr que ce n’était pas une bonne idée. Je n’étais pas familier avec les substances. Je nourrissais même un certain mépris pour ceux qui se plongeaient dedans à corps perdu. Noyer son chagrin ou supprimer ses maux par des procédés qui, potentiellement, en apportaient de nouveaux, me posait problème. Ceci dit, j’avais commis quelques excès récemment, rien de semblable à ceux que lui avait dû pratiquer mais ce n’était pas dans mes habitudes, sans parler de cette étrange boisson qui m’avait totalement drogué à Avalon. J’avais fini dans une fontaine avec une Déchue que j’avais prise pour une fleur. Les poissons rouges qui ondulaient avaient alors tous pris la tête de ma belle-mère. Je préférais éviter de prendre des risques inutiles. Adam en était déjà un suffisamment stupide que je m’accordais pour une raison nébuleuse que je n’avais pas envie de clarifier. Je pouvais envisager qu'un homme ayant à traiter avec le divin y trouve un réconfort mais ce n'était pas mon cas. Mes problèmes étaient d'une autre teneur, plus normaux bien qu'agaçants et virulents.

Silencieux depuis qu’il avait commencé à parler, je fis un léger signe de la tête en direction de Khaal et Azmüth. Ce dernier mettait à rude épreuve mon contrôle interne. J’avais réellement envie de lui ôter les pierres qui étaient ancrées dans sa peau. J’étais sans doute légèrement atteint de trypophobie. Je détournai le regard pour me concentrer sur la reine des Esprits. Les Esprits. Je savais que la voix que j’entendais en était un. Je n’avais toujours pas tous les éléments. À chaque fois que quelque chose s’y rapportait, ma frustration de ne pas tout comprendre revenait à la charge. Je savais que l’homme qui se tenait en face de moi savait. J’enviais cette connaissance. Peu importe. Je finirais par poser le doigt dessus.

Je ne pus m’empêcher d’émettre un rire lorsqu’il m’annonça le décès de notre père. Je n’y croyais pas une seule seconde mais ne protestai pas. Mort ou non, ça ne changerait sans doute pas la donne. En tant que Sorcier, j’avais toujours admiré l’homme. En tant que fils, j’avais très peu côtoyé le père. Je n’avais donc aucun grief particulier, si ce n’était celui qui concernait Adam. Pour le reste, notre père m’avait aidé lors de notre rencontre. Je l’avais revu plus tard brièvement sans qu’il ne me porte préjudice. Aussi, je me demandais pourquoi est-ce que Devaraj ne l’appréciait pas. Sans doute des histoires qui ne me regardaient pas. C’était amusant que nous soyons ainsi réunis, membres de deux peuples sur lesquels il avait régné. Je profitai qu’il prenne une part de tarte pour faire de même, l’écoutant patiemment. Comme il pourrait le constater, je n’étais pas particulièrement bavard. Je forçais le trait pour jouer Kaahl afin de paraître sympathique et avenant mais, lorsque je n’avais pas à le faire ou étais seul, je me murais parfois des heures dans le silence le plus absolu. « Zanounet. » murmurai-je, amusé. Quelle condescendance pour parler d’un roi qui avait orchestré un génocide. J’aimais assez et me demandais comment est-ce qu’il parlerait de moi lorsque j’aurais fait de même. Kaahlounet ? Ce n’était même pas mon prénom mais pourquoi pas. Devarajounet sonnait très mal, par contre. Devounet était bien plus doux et praticable.

La suite de son discours me fit oublier mes jeux. Je croquai dans la tarte, bien content d’être assis. Il y avait deux raisons à ça : la première était que j’avais souffert de la marche à travers le Désert lorsqu’il n’avait pu été possible de faciliter mon voyage par magie. La deuxième était dû à ses propos. Je reposai le gâteau et passai mon pouce et mon index sur mes yeux, jusqu’à pincer l’arrête de mon nez. Les Âmes, les Esprits, la fin du monde, la salope, notre sœur, sa mère, tout ceci avait l’apparence d’un bordel immense. Les informations finirent cependant par se ranger dans ma tête par ordre de priorité et je fis le choix d’oublier celles qui ne serviraient probablement à rien. « Donc, si je récapitule : notre père nous a légué des créatures qui se trouvent dans ces pyramides et qui sont gardées par d’autres créatures. L’objectif est de trouver un moyen de s’en débarrasser pour aller chercher notre dû. » J’avais prononcé mes deux phrases avec un œil amusé et un sourire trop évident pour qu’il ne remarque pas que je le charriais gentiment. En vérité, le fait qu’il parle beaucoup m’allait parfaitement. Pour le reste, ce ne serait pas facile. Je ne connaissais pas grand-chose aux Âmes et aux Esprits. Les Esprits, je commençais à saisir. L’Âme par contre était une notion floue. Peu importe mon ignorance sur le sujet, je comprenais clairement que ces Dies Irae étaient dangereuses et que nous mourrions si elles venaient à s’en prendre à nous.

« Parfait. » lui dis-je avec un regard entendu. Je voulais bien essayer de le côtoyer mais il serait mentir que de dire que la tâche de mon frère serait aisée. J’avais du mal à me connaître moi-même. Je vivais de stratégies mais mes obsessions me rendaient la vie difficile. J’avais tendance à m’attacher de façon malsaine à des personnes que j’avais envie de posséder. Par exemple, je désirais épouser Laëth Belegad, malgré la logique et la raison qui me poussaient dans une autre direction. Je la voulais, point. Je n’étais pas certain de mesurer l’étendue de ce que je pourrais réaliser pour atteindre mon objectif. En réalité, j’étais prêt à tout pour atteindre les buts que je me fixais. Le souci, qui rendait mon état mental vacillant, était que ces objectifs étaient normalement incompatibles entre eux. Peu importe, nous pouvions nous côtoyer sans obligation de nous connaître sur le bout des doigts. Il était fou. Connaître un fou était impossible. Je ne m’en formaliserais pas.

Je pris le calumet entre mes doigts sans fumer, me concentrant tout de suite sur ce qu’il me montrait. Je me mis à ricaner devant le spectacle. Effectivement, si ces Dies Irae venaient à nous toucher, nous tomberions comme des mouches. N’étaient-elles pas sensibles au Ma’Ahid des Humains ? « Intéressant. » lui soufflai-je. « Je connais ça. On ne me voue pas de culte puisque le culte est tourné vers une autre personne mais je possède une certaine autorité sur des fanatiques qui seraient prêts à se suicider pour leur Déesse si je le leur demandais en y mettant suffisamment de panache. » Mon sourire était à présent narquois. Je les trouvais stupides mais ils m’étaient utiles, un peu comme ces Humains devaient l’être pour mon frère. Je finis par lui tendre l’objet que je tenais, observant les corps tomber les uns après les autres. « Si nous y allons, nous subirons le même sort. Elles ont l’air d’être attirées par ce qui est vivant. » dis-je après avoir étendu ma magie pour faire se relever les cadavres. Les zombies ne semblaient pas les intéresser. Il y avait quelque chose de… Si vraiment elles mangeaient les Esprits et les Âmes, cela voulait dire qu’ils se trouvaient dans le corps avant la mort. Ça me semblait logique. « Et j’imagine qu’on ne peut pas se débarrasser de ce qui les attire. » Je réfléchissais à voix haute. Mourir pour y aller ou quelque chose comme ça. Le plan se détruisait seul à l’arrivée : personne pour nous ramener à la vie. Puis, sincèrement, je n’avais pas envie de trépasser. « Nous pourrions faire diversion pour rentrer. Le problème serait la sortie, si tant est qu'elles ne puissent pas nous suive à l'intérieur. » Après un moment, je ris. « Bien sûr, ce ne serait pas possible de se téléporter directement dans la pyramide ? » Trop facile sans doute. « Il y en a combien de ces créatures en tout ? Parce que j’imagine que si elles sont occupées par tes dévots, elles ne chercheront pas à nous atteindre. Il suffirait de les contourner. » Je ne savais pas ce qu’il avait déjà envisagé et essayé. En plus de cela, je connaissais très mal ces choses. « Elles perdraient peut-être leur magie si un nombre suffisant d’Humains était amené ici… » Elles me paraissaient bien peu sensibles à ceux qui lui étaient jetés en pâture. « Tu penses que notre père nous laisserait mourir ? » finis-je par demander. J’envisageais sérieusement que ces choses fussent là pour nous faire peur. C’était difficile à vérifier et bien trop risqué mais nous n’avions que très peu d’éléments, lui sans doute plus que moi, et il faudrait bien se décider.

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Mar 03 Déc 2019, 20:30

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Devaraj contempla les créatures d'Ombres, fasciné. Elles étaient un peu comme lui, mais avec une version plus complète du pouvoir. Elles ne laissaient rien derrière elles et cela lui plaisait bien : éradication complète. Il allait devoir se pencher sur leur cas pour en apprendre un peu plus. N'avait-il pas une tribu de scientifiques fous furieux près à faire n'importe quoi à sa solde, après tout ? Le Chaman mangea une nouvelle part de tarte. Il n'avait aucune limite. "Oh ! Non... C'est bien plus complexe que cela." dit-il, la bouche pleine. Etait-il en train de faire la leçon à un homme bien plus intelligent que lui ? Oui, c'était drôle et cela faisait pétiller ses yeux verts. Ce n'était pas de la moquerie qui brillait dans ses derniers, mais plutôt la lumière taquine qui animent souvent les enfants lorsqu'ils font des blagues à leurs semblables. "Ils ne meurent pas, c'est pire. Ils cessent d'exister. Leur conscience se délite, et leurs corps et âmes sont dévorés." Il n'en dit pas plus, il voulait que son frère fasse ses propres conclusions. Pourquoi se sentait-il obligé de tester cet homme sur ses capacités cognitives pour vérifier qu'elles étaient bien capable de détruire le monde ? Il n'en savait rien. Besoin familial de reconnaître le chaos dans l'autre, peut-être. "Leur magie est divine, elle n'est pas impactée par l'horrible puanteur que dégagent les microbes, euh, les Humains, oh, oh." Un trait d'humour ? Probablement.

Mourir et attendre que Jun réagisse. Il rit. Alors ça, ce serait vraiment drôle. Il était certain que pour casser les couilles à leur père, il n'y aurait rien de mieux que de se laisser volontairement bouffer par les gardiens. Bon, Lilith ne sera pas très contente, peut-être ? Difficile de savoir ce qu'il se passait dans la tête de cette femme, ces derniers temps. Devaraj avait brusquement envie de tester l'hypothèse de son frère, juste pour le plaisir de savoir que sa mère ira un jour massacrer le responsable. Heureusement, la tarte à la framboise le retient à sa place, pour le moment. "Bon mais si nous étions dans le cas d'une mort normale, supposons... Notre père est l'Aether de la Mort, je ne suis pas sûr que cela le dérange de nous voir mourir. Un dieu peut modifier la ligne du temps, dit-on : le passé et le futur. Et puis la Mort, ce n'est que la suite de la Vie, crois-moi. D'ailleurs, tu n'as pas à en avoir peur, c'est la faiblesse des ignorants." Ou des hérétiques, cela dépendait du choix de vocabulaire. Il fit une moue. "Pour répondre à ta question, cela dépend sans doute de son égoïsme et sa possessivité. Pour peu que l'on satisfasse ses plans ou non. Il a déjà assassiné notre sœur par le passé. Ceci dit, il m'a aussi sauvé la vie, mais il s'agissait à ce moment-là de ne pas laisser un autre dieu prendre la main sur mon peuple." Il ne précisa pas qu'il parlait de Nidalu. De toute façon, il transpirait déjà la Folie par tous les pores de sa peau. "Oh, et il m'a aussi sauvé la vie, il a quelques mois, lorsque notre sœur essaya de m'assassiner et que j'étais près à me laisser suicider. Hum, c'est encore une autre histoire. Et puis, tu le connais peut-être mieux que moi. Je ne lui ai pas parlé très souvent." Une histoire qu'il n'était pas certain de pouvoir raconter de façon claire et logique, en fait. Il avait beaucoup de choses à dévoiler concernant leur famille, mais ce n'était probablement pas le moment de s'étaler, si ça se trouve, cela n'intéressait même pas le Sorcier. Le Chaman expira un long nuage de fumée, qui prit des formes chimériques colorées et monstrueuses. Il portait bien son titre et sa réputation, le drogué. C'était aussi le comble de la puissance : il arrivera un jour où les substances ne feront plus effet. Une chance pour lui que les Chamans aient une longueur d'avance dans le domaine de la médecine...

Après le monologue brouillon qu'il avait fait exprès de sortir dans ses premiers mots, le bavard était revenu à son flot habituel de parole, espacé de pauses pour continuer à gâter sa gourmandise habituelle et profiter des effets de la drogue sur le malaise que lui inspirait la présence proche de tout ses cobayes. "Il paraît que tu entends les Esprits ? Tu dois devenir fou, mon pauvre. Ils sont parfois insupportables. Je ne sais pas ce qui est le pire entre les entendre mais ne pas les voir, pouvoir faire les deux ou rien de tout ceci." Tout ceci était tout à fait normal pour lui. Sa vision de la normalité s'était un peu cassée après les apocalypses successives apparues sur l'île Maudite. Appelons ceci : des différences culturelles. "Au fait, je n'ai pas établi de stratégie, je déteste ça. Avec Zane, on fonçait droit dans le tas et cela nous a toujours réussi." Certains que Kaahl pourrait s'évanouir s'il entendait le récit d'une de ces anciennes aventures entre futurs monarques, et qu'il préférerait danser en robe à froufrous devant tout le peuple des sorciers plutôt que de faire équipe avec un membre de ce duo. C'était ça le problème des mages noirs, en plus de toujours trahir leurs proches, ils étaient un peu coincés du cul. "Tu sais, c'est très impoli de refuser le calumet, chez nous. C'est un peu comme un sacrilège..."

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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Kaahl Paiberym
Jeu 12 Déc 2019, 22:34



Pire que la mort. J’essayais de rester calme, imperturbable. Je sentais les battements de mon cœur résonner à l’intérieur de mes tempes. J’étais exactement dans le même état que lorsque je courais un danger mais qu’au lieu de s’accélérer, mon rythme cardiaque diminuait. Je ne quittais pas mon frère des yeux. L’Esprit était forcément la conscience. Je le savais. J’imaginais la chose comme une sorte de magie, une magie demeurant après la mort et contenant tout ce qui avait fait l’individu : son caractère, sa vie, ses espoirs, ses déceptions. Je ne comprenais pas pour l’Âme. Je détestais tout ce qui me résistait. Je savais que si la notion même d’Âme m’échappait encore longtemps, elle deviendrait une obsession. Qu’étais-je capable de faire pour réussir à obtenir des informations à ce sujet ? Beaucoup. Il valait mieux que je pose simplement la question à cet homme au regard à la fois joueur et fou. Je ne le fis pas et détournai le regard pour le poser sur les créatures soi-disant divines. Comment le savait-il ? Je commençais à comprendre que lui et moi étions très différents. Je haïssais que la rationalité m’échappe. Il ne semblait pas se soucier de la logique. Finalement, alors même que j’étais un Sorcier, il était bien plus chaotique que moi. Le Chaos ne s’encombrait jamais de la raison. Le Chaos existait et se répandait au hasard. Je croisai mes doigts entre eux. « Les Humains, hein ? » C’était un commentaire de forme. Les Sorciers n’ont plus ne les aimaient pas. Personne ne les aimait, hormis leurs protecteurs. Le fait est que les microbes étaient sources de maladies parfois mortelles. Je m’en méfiais, donc.

« Pardon ? » dis-je dans un murmure. Je ris, me demandant s’il plaisantait ou s’il était sérieux. Ce n’était pas dans mon tempérament de rire face à ce qui me dépassait en temps normal mais… venait-il de dire que notre père était l’Æther de la Mort ? Mes lèvres redevinrent neutres un instant. Ce qu’il disait dépassait l’entendement, même si j’avais compris que la conscience ne s’arrêtait pas au moment où le corps tombait. C’était aussi la raison pour laquelle j’hésitais sur la sentence à appliquer à mes ennemis. « Je suppose qu’il est donc préférable de torturer un individu pour l’éternité plutôt que de lui accorder la peine capitale. » susurrai-je avant qu’un nouveau sourire ne vienne éclairer mes traits. Mon visage ne devait pas être rassurant mais je ne doutais pas que l’homme qui se trouvait à ma table n’en serait pas le moins du monde effrayé. Il me confortait simplement dans mes idées. C’était rassurant, en un sens. Soit. La femme du gouverneur ne trouverait pas la mort. Elle trouverait une éternité de souffrances. Quant à notre père, je savais que je devrais y réfléchir ultérieurement mais cela ouvrait des possibles. Æther… L’était-il depuis le début ? Naissait-on divin ? Ou… L’était-il devenu ? Pouvait-on réellement… « Hum. » Comment, dans ce cas ? Mon esprit frôlait le trop plein d’informations. Plus je réfléchissais, plus je comprenais à quel point je ne savais rien. Lui, Devaraj, savait. « Je ne lui ai réellement parlé qu’une seule fois. » Nous n’avions eu une conversation uniquement cette fois-là. Je l’avais revu ensuite brièvement à plusieurs reprises mais il n’avait pas cherché à établir le dialogue davantage. Pour la fameuse sœur, je me demandais s’il parlait de la même. Nous avions donc une sœur qui était morte avant de revenir à la vie… À moins que… Je me raclai la gorge, conscient de mes lacunes. Ce que je retenais c’est que l’homme semblait se ficher de la mort, s’il avait été prêt à se laisser mourir ainsi. Je regardai la tarte quelques secondes avant de revenir à lui. Il devait tenir son physique de sa mère. Je souris, une lueur taquine dans les yeux. « Rassure-toi, je n’ai pas l’intention de te tuer non plus. Tu as l’air d’avoir déjà assez à faire avec notre sœur. » Il fallait que nous nous apprivoisassions.

« » Je restai un instant les lèvres entrouvertes, ne sachant quoi lui répondre exactement. « J’entends surtout un Esprit majoritairement. » Cette magie semblait aller et venir. Elle n’était pas permanente. Parfois j’entendais plusieurs voix, des voix qui ne faisaient d’ailleurs pas spécialement attention à moi. Seulement, lorsque la voix principale était présente, les autres se taisaient, comme si elles préféraient fuir. « Il n’est pas très bavard. Je n’ai aucune idée de ce qu’il veut. Il semble patient mais déterminé à obtenir je ne sais quoi. » Ma sensation était délicate à expliquer. Il n’était pas sain. Il m’apparaissait qu’une rage froide l’habitait. Je croquai dans la tarte et attendis d’avoir la bouche vide avant de parler. « Il y a bien des domaines où je serais capable d’être précis mais celui-ci m’apparaît bien obscure. Mon manque de connaissances doit te navrer. J’aimerais savoir ce que tu sais. » Je n’étais pas certain que ce serait une bonne chose pour ceux qui m’entouraient néanmoins. « C’est étonnant d’ailleurs, qu’un homme qui en sait tellement ne soit pas plus visible sur l’échiquier politique. J’imagine que tu dois avoir quelques contraintes ou… préférer agir dans l’ombre ? » J’avais retenu ce qu’il m’avait dit sur son absence de la scène internationale. Je me demandais simplement à quel point il pourrait m’aider, en admettant qu’il le veuille toujours ensuite. « Côtoyer les Dieux ne doit pas être évident. » Il avait parlé de la Déesse de la Vie comme une « salope » et avait désigné notre père comme l’Æther de la Mort. Soit il était fou, soit il était génial. Les deux peut-être. Il m’attirait pour le pouvoir qu’il semblait posséder et l'aura magique qui l'entourait. Il attisait mon envie à cause des connaissances qu'il possédait sur la vie, la mort et les Dieux. Que savait-il d’autre que j’ignorais, à part dessiner des volutes de fumée qui forçaient secrètement mon admiration ?

« Foncer droit dans le tas… » J’imaginais sans aucun souci Zane Azmog se prêter à ce genre d’exubérances. Il avait la carrure pour. Mais… m’avait-il regardé ? Je souris, grandement amusé. « Je pense qu’il serait préférable de sacrifier quelques appâts supplémentaires à ces choses afin de les occuper et, peut-être, de les rassasier. Elles doivent bien avoir une limite. » Je l'espérais. « Ensuite, nous foncerons où tu le désires. » Je me levai et le regardai. « Détrompe-toi, je ne le refuse pas. » fis-je. « Si nous nous en sortons, promis, je fumerai autant que tu le voudras. Là d’où je viens, on ne fume et boit que lorsqu’il y a une victoire à fêter ou un événement à célébrer. Le faire avant porte malheur. » Et je n’avais pas envie de mourir aujourd’hui. Malgré le peu d’importance qu’il semblait accorder à la mort, je me doutais qu’une fois que la vie m’aurait quitté, je ne pourrais plus asseoir mes fesses dans aucun trône, à moins de piquer celui de la Reine des Esprits, si je comprenais bien. « Si nous réussissons, non seulement nous aurons peut-être de quoi marcher sur les autres peuples mais, en plus, tu pourras te vanter de m’avoir vu totalement défoncé, ce qui n’est pas commun. » Je ris et lui tendis la main. Je commençais à douter de l’état de ma propre santé mentale. Nous nous apprêtions à essayer de traverser une zone peuplée de choses pires que la mort, dans l’objectif d’aller chercher des momies. Je n’avais, en plus de ça, aucune certitude sur l’existence de ces dernières hormis les paroles d’un frère que je venais tout juste de rencontrer. Je n’avais d’ailleurs aucune preuve qu’il fût bien mon frère. Devais-je réellement faire confiance à l’amour que nous partagions pour la tarte aux fruits rouges ? Cela aurait été bien maigre s’il n’en savait pas autant. Il était mon frère et je n’avais aucun doute là-dessus. La raison n’avait pas sa place dans mon sentiment. Cela ne me ressemblait pourtant pas de laisser mon instinct me guider. « Après toi. » dis-je. J’imaginais mon épitaphe : ci gît Kaahl Paiberym, mort après avoir suivi un fou dans le Désert. Vu mon physique actuel, je n’aurais certainement aucune épitaphe. Personne ne savait qui j’étais sous cette apparence. Mourir dans l’ignorance la plus totale sans aucune possibilité de me moquer de ma propre connerie une fois devenu un Esprit… Je n’aurais pu rêver mieux, vraiment.

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Ven 13 Déc 2019, 19:29




"Oh oui, c'est bien tu commences à comprendre... La Mort est une délivrance, vois-tu. Les ignorants en ont peur, mais ce n'est qu'une mascarade. Si tu veux vraiment effrayer, il vaut mieux se tourner vers la torture." Devaraj regretta la vue des plats vidés de leurs tartes. Il ne mentionna pas que si le Sorcier tuait son ennemie, cette dernière risquait fortement de revenir le tuer à son tour sous la forme d'un Esprit Parasite. Les Sorciers adoraient devenir des Esprits Parasites, c'était indéniable... Seulement il n'était pas sûr d'arriver à expliquer cette exubérance du Cycle sans avoir l'air d'un malade mental incompréhensible, et en plus, c'était beaucoup plus drôle à imaginer en silence. De toute façon, il avait prévu d'éradiquer tous les Esprits Parasites... "Les dieux ne sont pas si divins qu'on ne les imagine. Ils aiment baiser comme tout le monde et en plus ils ont un complexe de supériorité, hum." Ça, ce n'était pas un secret sacré alors il n'allait pas se priver pour dévoiler toutes les envies farfelues de ces êtres détestables. "Mais oui, tu es le fils à papa d'Ezechyel, sois content !" s'écria-t-il brusquement en accentuant sur le dernier mot avec un sourire sarcastique. La conversation suivait son cours. D'accord, Kaahl avouait ne pas vouloir le tuer. Pour le moment. "C'est parce-que tu ne me connais pas encore très bien, tu changeras vite d'avis, mon cher frère." Autant qu'il se souvienne, Lilith n'avait pas commencé par avoir envie de l'étrangler au début de leur relation...

Le Chaman arrêta de lui rétorquer des réponses immédiates et sembla pensif pendant quelques secondes, l'air brusquement contrarié. Il n'aimait pas du tout la description que cet Esprit qu'entendait son frère. Cela ressemblait un peu trop à... hum. "Ah oui ? J'aimerai bien le rencontrer. Je rectifie : je vais le rencontrer. Ce n'est pas très poli de sa part de t'embêter sans te dire ce qu'il attend de toi, je vais corriger ce défaut, qu'en penses-tu ?" Son sourire disait clairement qu'il en avait rien à faire de l'avis du principal concerné. D'ailleurs, d'où venait cette contrariété ? Le Chaman connaissait cet homme depuis une heure et il se montrait déjà possessif -ou plutôt protecteur, c'est un mot plus joli- envers lui sous prétexte qu'il était son petit frère ? Aucune chance. Il était juste curieux, c'était tout. Oui, voilà. Le blond tira une longue moue. Il n'avait écouté que la moitié de la conversation suite à ce problème qui avait accaparé toutes ses capacités cognitives pour le moins enfumées. "Tes connaissances, hum. Eh bien oui, je suis un peu déçu, mais c'est plutôt bon signe. Je suis le gardien du secret du Cycle de la Vie et de la Mort. Si tous le monde était au courant de l'existence des miens, je n'aurai plus qu'à disparaître dans le Néant. Ma place est dans l'ombre, d'une certaine façon, hum. L'air de rien, nous possédons une puissance de frappe suffisante pour ébranler le monde. Parfois c'est si tentant de déclarer une guerre..." Son regard se perdit dans un océan vague de souvenirs chaotiques et brûlants. "Au fait, je crois que notre père est aussi l'Aether de la Guerre !" Non, vraiment, c'était beaucoup trop rigolo de voir le visage du Sorcier se décomposer. Il fallait qu'il arrête ! Il aimait bien Kaahl, pour le moment, ce serait idiot d'être méchant avec lui. "Hum ! Chez moi, c'est me rencontrer qui porte-malheur !" Et sur ces belles paroles, le Chaman se mit à rire comme un imbécile. Sa main fit apparaître une deux tasses de chocolat chaud. Dans la sienne, ses doigts fins firent glisser une poudre orange, réservée aux fous.

Il continua de répondre dans le désordre, créant un véritable labyrinthe d'illogismes. "Non, c'est une malédiction de côtoyer les Dieux. Refuse si jamais on te propose, surtout que tu as l'air de tenir à ta santé mentale..." C'était presque mignon, d'ailleurs. Personne dans cette famille n'avait de santé mentale. Mais pour le moment, Devaraj préférait laisser son frère dans le déni. "Je ne suis pas intéressé par la destruction massive d'autres peuples, ce qui est bien dommage car les miens disposent de...hum... véritables bombes. Seulement, sur un échiquier, chaque pion tiens son rôle. C'est celui des Sorciers de créer le Chaos." Il savait bien qu'il était déjà responsable de plusieurs apocalypses, mais il avait choisi d'être modeste -ou de rester dans le déni lui aussi. "Le rôle d'un Chaman de haut niveau, autre que de sombrer dans la folie, est d'obéir aux Aetheri. J'ai hâte de te voir défoncé ! Un jour je t'expliquerai le Cycle, mais je crois que je suis hyper mauvais en explications." Parfois, il paraissait impossible d'arrêter le flot de paroles qui se déversait de sa bouche alors qu'il passait du coq à l'âne sans se formaliser.

Dehors, les Humains continuaient leur macabre danse. Devaraj souleva le pan de la tenture qui formait l'entrée. "Bon quoi, me dis pas que t'as les miquettes ! De toute façon je risque fort de faire diversion pour toi si un problème arrive." Et il disait cela comme si c'était tout à fait normal et rigolo, comme un enfant qui s'apprête à aller jouer à cache-cache. Mais le fou était surprenamment clairvoyant et assez réaliste pour savoir que cela ne le gênerait pas de courir à perdre haleine dans les bras de ces choses, juste pour voir. Il fit quelques pas sous le soleil brûlant et finit par rabattre un voile blanc sur sa tête pour se protéger. "J'imagine que nous ferions mieux de commencer par devenir invisible et silencieux. Les deux Dies Irae font des rondes autour du bâtiment, chacune en sens inverse, jusqu'à revenir devant l'entrée pour se croiser.  Elles s'arrêtent à chaque fois quelques secondes pour manger les Humains qui se présentent en duo sur les côtés de la Pyramide. Il faut donc attendre qu'elles soient toutes deux occupées et grimper les marches jusqu'à la porte, que nous traverser- Oh." Parfait, mais il avait complètement oublié que ni Azmüth ni Kaahl ne pouvait se transforme sous forme éthérée afin de traverser les obstacles matériels. Ce qui n'était pour lui qu'un détail oublié depuis des siècles, était aussi une limite pour la plupart des mortels.

Contrarié, il fixa la Reine des Esprits, qui comprit rapidement ce qu'il voulait faire. "C'est une mauvaise idée." Sa voix était aussi agréable qu'un crissement de craie sur un tableau noir. "C'est toi la mauvaise idée..." grommela le Chaman. Finalement, l'ancienne Alfar leva les yeux au ciel, ignora la réponse et s'avança pour poser tour à tour une main glaciale sur les épaules des deux concernés, les transformant sans prévenir en Esprit, car tel était le pouvoir qui découlait de son trône. Azmüth se décomposa légèrement mais resta muet. Il connaissait assez Devaraj pour ne pas être surpris de la tournure des choses et son esprit se concentrait uniquement sur les momies et sur ce qu'il pourrait accomplir en tant qu'Avatar du Chaos. Il était aussi très intéressé par ce Sorcier. Les cristaux lui soufflaient le potentiel destructeur du mage noir et ce qu'il entendait lui plaisait... Satisfait, le Chaman se métamorphosa à son tour, littéralement. Ses cheveux devinrent sombres, son teint blafard, son accoutrement se modifia lui aussi sous les soubresauts de sa magie alors qu'il entrait dans le monde de la Mort. "Problème réglé. Tu vois, c'est ça d'être un Esprit. Je suis sûr que tu comprendras mieux après cette expérience !" Et sans expliquer quoique ce soit d'autre, très inconscient du trouble qu'il avait potentiellement provoqué chez son frère, il s'élança vers la Pyramide en flottant.


Post 4 - Mots : 1359 ~ J'ai fais n'importe quoi adieu
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 29 Déc 2019, 21:32



Il était curieux. Je me demandai si j’aurais envie de le tuer un jour, comme il semblait vouloir me le faire comprendre. C’était dans ma nature, sans doute, de vouloir éliminer mes concurrents et ceux qui me déplaisaient. Pour l’instant, il n’était ni l’un ni l’autre. Je faillis lui murmurer que le plus terrible venant de moi n’était pas mes propensions au meurtre mais plutôt mon goût excessif pour me trouver des obsessions malsaines, incarnées par différents protagonistes, hommes comme femmes. J’essayais de réduire ces dernières mais elles étaient vicieuses et revenaient sans cesse dans mes pensées. Je penchai un peu la tête en arrière tout en continuant à l’analyser. Évaluer un fou semblait bien vain mais je ne pouvais m’en empêcher. J’étais trop habitué à détailler les individus. Son débit de paroles n’était pas stable, tout comme sa tonalité qui variait au fur et à mesure de ses phrases. Il accentuait certains mots et avait une façon désordonnée de répondre. Pourtant, il le faisait. Il n’oubliait pas. C’était un autre mode de traitement, inhabituel mais intéressant. Je suivais sans trop de peine, rattachant les bons éléments à ceux que j’avais évoqué plus tôt. Il restait que ce qu’il avançait était parfois difficile à croire. Son intérêt pour l’Esprit qui me suivait provoqua chez moi un léger malaise. Je n’avais pas une connaissance affutée sur le sujet mais je m’étais fait à l’idée que les morts aimaient garder leurs mystères. Le fait qu’il l’évoque en des termes signifiant le contraire me rendit suspicieux. Aurait-il dû exiger quelque chose de moi ? Je plissai les yeux, incertain. Les Esprits étaient bien inoffensifs, non ? Comme je l’ignorais, je me contentai d’acquiescer. Mon frère semblait décidé, de toute façon. J’étais pareil, dans certains cas, à demander pour la forme, en sachant très bien que les choses étaient déjà actées puisque je les avais décidées au préalable. C’était un art de convaincre les autres que la décision venait d’eux. Lui ne se cachait pas, contrairement à moi qui aimais agir comme si de rien n’était. Je ne m’essaierais pourtant pas à ce jeu-là avec lui. Je jugeais le processus trop dangereux.

Un petit sourire apparut sur mon visage lorsqu’il évoqua la tentation de déclarer la guerre. Comme je le comprenais. C’était si attrayant d’imaginer le chaos se répandre comme la peste. Je devais pourtant me restreindre pour le moment. Stratégiquement parlant, ce ne serait ni malin ni opportun. Je ne possédais pas encore les outils nécessaires en plus de ça. J’étais patient, vraiment très patient. Pourtant, je ne pouvais nier avoir des visions chaotiques particulièrement alléchantes. Je me demandai de quelles forces exactes il jouissait mais ma pensée fut coupée court par une énième allusion à notre père. Je fermai les yeux quelques secondes. Je ne comprenais pas. J’avais étudié les Ætheri lors de ma scolarité à Basphel, j'en priais certains et, de ce que je savais, ces deux Dieux étaient parfaitement distincts. Leurs symboles différaient, les comportements que les légendes leur prêtaient aussi. Je sentis très clairement que je m’embourbais dans des considérations qui me dépassaient totalement. En admettant que notre père soit un Æther, ce qui me rendait déjà perplexe, un même homme pouvait-il vraiment être deux figures différentes ? Je choisis de mettre ça de côté, sous peine de finir par faire une tachycardie. Je n’aimais pas être si ignorant.

Je laissai un rire s’échapper d’entre mes lèvres lorsqu’il signala que le rencontrer portait malheur. « J’aimerais pouvoir en dire autant. » Je pris la tasse et commençai à trier les informations qu’il me présentait. Les Chamans disposaient de bombes mais obéissaient à des volontés divines. En soi, il n’était pas impensable que les Dieux, un jour, souhaitent que le chaos se répande. Je me questionnais. En admettant que son peuple puisse réellement entrer en contact avec les Ætheri, ceux-ci avaient-ils des vœux semblables ? Exigeaient-ils tous unanimement ou leurs visions étaient-elles dissemblables ? Et dans ce dernier cas, comment les Chamans choisissaient-il ? N’encouraient-ils pas le risque de s’attirer les foudres de l’un d’eux ? Tout ceci me paraissait périlleux. Mes hypothèses se succédaient sans que des connaissances solides ne s’y rattachent, ce qui me projetait trop loin dans les suppositions. J’arrêtai le flot de mes pensées en forçant mon esprit à se focaliser sur le chocolat chaud que je commençai à boire. Je commençais à m’habituer au Fumeur Macabre et à ses façons de faire illogiques. J’étais trop maniaque pour ne pas remettre de l’ordre dans son comportement. Ce qu’il faisait ou disait était soigneusement décortiqué et rangé. Ce qui me demandait un effort conséquent quelques minutes auparavant commençait à devenir plus facile.

Je levai les yeux vers lui lorsqu’il employa un nouveau mot presque enfantin. D’abord « il t’embête » et maintenant « les miquettes ». Je souris, tout en me demandant s’il ferait effectivement diversion ou non. Nous nous connaissions depuis une heure à peine. Je le suivis à l’extérieur, bien vite rattrapé par la réalité du désert qui semblait vouloir assécher chaque goutte d’eau contenu dans mon corps. C’était désagréable et je me demandais comment les Humains faisaient pour survivre sans la moindre magie. J’écoutai mon frère. J’avais toujours été un élève attentif et ce n’était pas pour rien que j’étais devenu moi-même professeur. J’étais sans doute meilleur en pédagogie que lui, même s’il semblait avoir repris un discours sensé, jusqu’à ce qu’il s’arrête brutalement. Je suivis son regard pour le poser sur Khaal. Nos accompagnateurs étaient restés silencieux depuis le début. « C’est toi la mauvaise idée. » Je relevai et souris, encore. Il était presque attendrissant. Il l’aurait certainement été s’il n’était pas roi d’un peuple mystérieux qui communiquait avec les morts et les Ætheri, fou, inconstant et muni de la force nécessaire pour faire trembler le monde. Il me plaisait assez. Nous n’avions d’ailleurs pas abordé le sujet des enfants. Il en avait parlé dans sa lettre. J’allais le faire quand les choses changèrent du tout au tout.    


La sensation fut indescriptible. La main de Khaal sur mon épaule fut le début de quelque chose d’effroyable. Mon corps me sembla différent et je me rendis compte rapidement que le maintien de ma posture ne tenait plus à rien. Jusqu’ici, ma silhouette tenait debout de façon inconsciente. Mon cerveau analysait seul mon environnement, avec des paramètres logiques et enregistrés dans ma mémoire depuis des décennies. Ce dogme se retrouva balayé violemment lorsque je me rendis compte que je dérivais. S’il n’y avait eu que ça. J’étais bien loin du compte. La matérialité des environs me sembla soudain inconsistante et, alors que m’apprêtais à lever les yeux vers Devaraj, mon regard rencontra des dizaines voire des centaines de… gens. « » Les dunes de sable de l'endroit qui, auparavant étaient désertes, étaient à présent parcourues par des personnes. Elles étaient partout : derrière moi, devant moi, en l’air, à moitié enfoncée dans le sol. Certains individus étaient en train de discuter comme si de rien n’était. J’aurais sans doute suffoqué si je n’étais pas déjà mort. Les paroles de mon frère me semblèrent si lointaines et vides de sens qu’il me fallut quelques minutes pour les comprendre, bien après qu’il soit parti sans plus d’attention.

Je regardai autour de moi, à la recherche de quelque chose capable de me calmer. Mille idées vinrent bousculer les cases normalement si bien rangées de mon esprit. M’avait-il tué ? Comment ? Quand ? Je n’avais rien vu. La tarte ? J’étais un Esprit… C’est ce qu’il avait dit. Si j’étais un Esprit c’est que j’étais mort. Si j’étais mort c’est qu’il m’avait tué parce qu’on ne mourrait pas simplement, comme ça, sans s’en rendre compte. Pourtant j’avais toujours mon corps, un corps qui s’enfonçait dans le sable comme si ce même sable n’existait pas. J’allais finir par me noyer dans du sable. Je devais bouger. Je n’étais plus sûr de savoir comment faire. Tout ce qui me sembla pertinent fut de toucher mes propres mains. Je collai mes doigts entre eux, à présent totalement penché par rapport au sol. J’aurais dû tomber en d’autres circonstances. Là non, j’étais juste planté là à dériver vers la droite sans que rien ne me retienne ou m’attire. Je pouvais me toucher. J’avais donc une prise, quelque part. Me toucher… Pouvais-je toucher les autres ? Le sable semblait appartenir à un autre monde. Il n’existait pas. Il était du vide. Et je flottais. Je flottais, entouré de ces gens inconnus qui étaient là… et qui agissaient comme si de rien n’était. Ils regardaient Devaraj parfois. Et lui était brun à présent. Je fronçai les sourcils, un sentiment désagréable s’emparant de moi. J’étais incapable de faire face à cette situation. Pas comme ça. Il m’aurait prévenu, averti… Il m’aurait expliqué, peut-être. Mais pas comme ça. J’avais l’impression de devenir fou et j’étais toujours à la dérive. Une chose à la fois. Je fermai les yeux, dégageant un maximum de problème. Je devais reprendre calmement. J’étais un Esprit. Bordel de merde ! Je rouvris les yeux, maintenant totalement tremblant. J’étais un Esprit. La mort sonnait dans ma tête, me harcelait. Mon corps n’était nulle part. Est-ce que j’allais rester ainsi ? « Problème réglé » avait-il dit. Il se foutait de qui ? Non. Respire. Ferme les yeux. Je fermai les yeux. J’étais un Esprit. Le sol se dérobait sous mon corps parce que… parce que les morts ne pouvaient communiquer avec les vivants et donc… donc ils étaient exclus de leur matérialité. Les morts ne pouvaient pas toucher les vivants, ni leur environnement. Conclusion : je ne pouvais pas toucher le sable mais je ne lui étais pas soumis non plus. Il me suffirait sans doute de bouger pour faire abstraction des dunes. J’étais mort. Je ne pouvais logiquement plus mourir. Je ne pouvais logiquement pas me noyer dans du sable non plus. Ok. Ces personnes autour de moi maintenant. Mortes aussi. Aucun doute. Sinon je les aurais aperçues plus tôt. C’était mathématique. Il suffisait de faire un calcul simple et de respirer calmement. Si les morts se transformaient en Esprit, à chaque fois qu’il y avait un mort, il y avait un Esprit. Et si rien ne tuait les Esprits, ils étaient forcément bien plus nombreux que les vivants. C’était donc parfaitement normal qu’il y ait des personnes dans ce désert qui ne comportait pas âme qui vive plus tôt, hormis ces Humains qui servaient de sacrifice aux Dies Irae. Tout était donc sous contrôle. Vraiment sous contrôle. Rien d’anormal. Tout était parfaitement normal. Parfaitement normal. Parfaitement normal.

J’ouvris les yeux et décidai de faire abstraction d’absolument tout hormis mon propre corps. Ma tête était à moitié enterrée dans le sable mais je n’en ressentais aucun malaise. J’étais juste penché, ridiculement tordu et enterré. Un peu plus et j'aurais pu commencer à rire nerveusement. Il fallait que je trouve la note juste pour me sortir de là. Je fis quelques essais avant de parvenir à produire quelque chose. Objectif : rejoindre Devaraj. Le reste : n’existe pas. En canalisant mon attention, je réussis à me calmer et à avancer malgré de sérieux problèmes directionnels. Maintenant je n’avais plus qu’à espérer atteindre la pyramide rapidement.

1843 mots
Je... Adieu !

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Lun 30 Déc 2019, 00:35



Yicaly | Mad Max 8D

Devaraj finit par se retourner, non pas parce-qu'il s'inquiétait de l'état psychologique de son frère dont il ignorait tout, mais parce-que des Esprits s'étaient mis à ricaner derrière lui, sans discrétion. En effet, le spectacle qu'offrait le mage noir -ou le vampire, ou autre- était des plus divertissant pour eux. Le Chaman lui, fit une moue. Il venait de se souvenir -enfin- que les mortels avaient des problèmes avec la mort, justement. Ce qui l'agaça le plus, ce ne fût pas la stupidité apparente de Kaahl, mais plutôt les moqueries dont faisait l'objet le novice. Le Fumeur Macabre se mit à sourire comme un psychopathe : ici, les Morts ne savaient pas encore à qui, plutôt à quoi ils avaient affaire... C'était presque grisant. Sur l'Île Maudite, tous le fuyaient comme la peste. « Bonjour. C'est mal, de se moquer des autres. » dit-il au petit groupe composé d'anciens Démons apparemment vu leurs armures et leurs têtes cornues. Il n'obtint que des rires en réponse, mais quelque chose dans son regard carnassier aurait dû avertir les coupables du danger. Malheureusement, les morts perdent l'habitude de survivre... Le Chaman s'adressa à sa première victime -son frère. « Voudrais-tu tourner fermer les yeux quelques instants ? » sussurra-t-il avec une innocence trop parfaite pour être réelle. Un hurlement fendit l'air. Puis, quelques secondes plus tard, il dévora l'entièreté du groupe et fit fuir tous le restant des spectateurs.

Voilà qui était plus commode pour leur mission première. Le Chaman déploya ses ailes et voleta jusqu'à l'endroit où s'était échoué son frère, afin d'accélérer son mouvement. Vraiment ? Il ne savait plus trop si ce n'était pas encore pour traumatiser un peu plus ce maniaque. « Tu ne vas pas mourir si tu t'enfonces dans le sol. Une fois, je me suis enfoncé tellement loin que je suis tombé chez les Di- Hum. Je te raconterais plus tard. » Étrange. A chaque fois qu'il voulait en parler pour témoigner de cette horrible expérience, il revoyait les visages de Nidalu et du mari de la Dame Rouge, fixés sur lui, et tous les mots disparaissaient de sa gorge. « Et puis je ne t'ai pas tué, imbécile. Où serait ton cadavre, dans ce cas ? C'est un état physique comme un autre, à ceci près que nous aurions pas à surmonter les obstacles matériels. Bien sûr, je nous retransformerai en êtres vivants à l'arrivée, je ne suis pas Fou. »  Ahahahaha ! « Par contre, si on s'approche des choses, on va mourir. Enfin, disparaître dans le Néant. Enfin ! » Les choses en question avaient quasiment terminé leur ronde solitaire et s'apprêtaient à se croiser à l'entrée de la Pyramide. « Au cas où vous vous le demanderiez, on ne s'habitue jamais. » se moqua la Reine des Esprits en faisait bien évidement allusion à la folie de son camarade et la peine que devait en tirer le Sorcier pour suivre son cheminement de pensée. Azmüth lui, flottait immobile, les yeux fixés sur la Pyramide qui l’obsédait. Il était à deux doigts de se demander s'il ne valait pas mieux qu'il fasse diversion lui afin de permettre à ces deux futurs personnifications du Chaos de mettre la main sur leurs armes de destructions. Néanmoins, cent-mille de ses camarades l'attendaient sur l'Île Maudite, il ne pouvait se permettre de se sacrifier qu'en dernier recours.

Le petit groupe n'avait parcourût que quelques mètres depuis leur sortie du campement. Devaraj attrapa son frère par le bras pour lui redonner un équilibre et une ligne de flottaison, disons, plus naturels. Il rangea ses ailes dans son dos cependant, car il ne les maîtrisait pas assez pour rendre sa vitesse beaucoup plus avantageuse que son corps flottant et il ne souhaitait pas laisser son frère dans l'embarras tout seul à terre. Peut-être qu'il aurait pu le porter et voler vers la Pyramide, mais il n'avait pas une force surhumaine et doutait de l'intelligence de cette stratégie. Puis après quelques secondes de silence, il se mit à monologuer comme il savait si bien le faire, en parlant très vite. Cette fois-ci cependant, son discours avait du sens, ce qui prouvait seulement qu'en plus d'être fou, il pouvait se montrer parfois intelligent. En réalité, il s'agissait simplement des capacités d'analyse qu'il avait acquises pendant la guerre alors qu'il était général d'une armée de fanatique, ce qui nécessitait à la fois d'être fou et stratège, un mélange autant curieux qu'explosif. Devaraj détestait être intelligent. Cela lui faisait entrevoir des rouages de son existence et l’entièreté des barreaux de sa prison. Il préférait largement le déni et le refuge doux de la folie.

Néanmoins, certaines situations l'obligeaient à se servir de son cerveau. Il aurait été seul qu'il se serrait déjà jeté au hasard dans les bras de ces monstres sans se poser de questions, mais ce n'était pas le cas. Devaraj passa outre des complications liées aux fonctionnements des Esprits dans le Monde des Vivants, pour se limiter à l'essentiel. « Tu n'es pas mort. Ils nous suffit de franchir en ligne droite la distance jusqu'à l'entrée au moment précis où elles mangeront leurs humains sur les côtés de la Pyramide. Elles vont peut-être nous repérer pendant ces quelques secondes de diversion que ces proies nous offrent, mais leur vitesse est équivalente à la notre et leur mode de déplacement identique : elles flottent. Ce qui veut dire que le temps qu'elles reviennent vers nous, nous avons toujours une chance d'avoir déjà atteint l'entrée. Si nous avions gardé nos jambes, nous serions dévalorisés. Si le temps nous manque, nous pouvons foncer directement dans la pierre sans se soucier ni des escaliers ni de la porte, ni d'un quelconque obstacle. Nous n'avons pas besoin de respirer ni donc, d'éviter de nous essouffler dans une course.  » Ce n'était pas tout à fait juste. Il s'agissait surtout d'abandonner ses réflexes de mortels et de se persuader de ne plus avoir besoin de respirer. La physique des Esprits fonctionnaient beaucoup sur l'auto-persuasion et la volonté. « Elles sont limitées par un périmètre, soit parce-que leur vision se limite à un rayon soit parce-qu'il existe une frontière qu'elle ne peuvent pas franchir, autrement elles seraient déjà venues jusqu'au campement. Je peux donc supposer qu'à l'intérieur de la Pyramide aussi, il existe une frontière qu'elles ne pourront pas franchir, puisque Jun ne nous laisserait pas mourir et qu'il faut bien que son héritage soit accessible d'une manière ou d'une autre -à part s'il nous fait une blague. Bon on y va ? Les secondes passent. »


Post 5 - Mots : 1130 ~
ailes de Dev
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 11 Jan 2020, 01:39



Papa est mort


J’obéis. De toute façon, ça m’arrangeait. Je devais me concentrer pour ne pas perdre de nouveau le contrôle de ce corps éthéré. C’est ce que je crus parvenir à faire mais, en réalité, je ne maîtrisais rien. Le hurlement me fit sursauter. Mon frère était un monstre. Tant mieux, cela nous faisait un point commun. Cette pensée, je ne pourrais la formuler que bien plus tard. Pour l’heure, je me posais trop de questions. La situation tournait dans ma tête. Privé de ma vue, les ténèbres enserraient mes pensées. Avait-il un impact sur les Esprits ? Que pouvait-il leur faire au juste ? J’aurais aimé pouvoir me débarrasser de mes chaînes, celles qui faisaient que je cherchais toujours une raison à tout ce qu’il se produisait, jusqu’à m’en rendre malade parfois. À force de creuser pour comprendre le Cycle, je risquais de m’enterrer vivant. J’étais mort. Je ris, nerveusement. Je ne pouvais plus attendre et décidai d’ouvrir les yeux. Tant pis si je me retrouvais confronté à une scène horrifique. Ce ne serait pas la première. D’ailleurs, le fait qu’il me demande de me détourner des événements m’interrogea sur la vision qu’il avait de moi. Pensait-il que je ne pouvais pas encaisser ce qu’il venait de faire, quoi que ce fût ? J’étais certes dans un état rarement égalé ces dernières décennies. Le sang, les entrailles, les corps déchiquetés, j’avais l’habitude. Ce que je « vivais » actuellement dépassait tout le reste. La peste, la lèpre, la famine et la variole me laissaient presque indifférent. Le monde des Esprits, par contre, n’avait rien de banal. J’étais mort.

Je fixai le vide laissé là. J’avais du mal à réaliser. Les avait-il congédiés ? Les avait-il tués ? Ça n’avait aucune logique de tuer ce qui était déjà mort. Je me mis à imaginer des strates, des morts dans la mort, menant à d’autres mondes. Je délirais complètement. Heureusement, il coupa court à ma folie. J’écarquillai les yeux face aux ailes de Devaraj. C’était si injuste. Il possédait. Il savait. Combien d’êtres normalement constitués n’appartenant pas à la race des Chamans cherchaient-ils à décrypter le sens de la mort toute leur vie durant sans jamais ne serait-ce qu’effleurer la vérité ? Lui, la détenait. Quant à ses ailes, elles me faisaient un effet étrange. Elles étaient noires et hantées par des visages qui incarnaient parfaitement les notions de vie et de mort, ou plutôt de vie dans la mort. Je l’enviai, même si elles lui allaient probablement mieux à lui, le Suprême de l'Au-Delà, qu’elles ne m’auraient jamais été. Elles lui donnaient une apparence d’autant plus impressionnante. Il était à l’aise, dans son élément, pendant que je me noyais à côté de lui, impuissant, terriblement frustré et agacé. Je sentis une désagréable envie naître en moi. Je la fis taire avant de devenir fou. La colère et moi faisions rarement bon ménage. Lorsqu’elle me saisissait, que je n’arrivais plus à contrôler mes émotions, je faisais des choses que je regrettais ensuite. Ce n’était plus arrivé depuis longtemps. Je ne voulais plus que ça arrive. C’était un risque trop important. Et puis, sincèrement, ce qui m’irritait n’était pas franchement sa puissance à lui mais ma propre faiblesse. Je détestais ça, être démuni. J’avais travaillé trop durement pour pouvoir tolérer encore de ressentir ce genre de choses. J’étais mort. Non. Je n’étais pas mort. Il venait de le dire. Pourtant, j’étais dans un état semblable à la mort et je dérivais comme un animal tombé dans une rivière et qui se dirigeait vers une chute d’eau mortelle.

Je souris à Khaal. Le sarcasme dont elle fit preuve eut au moins l’avantage de me calmer un peu. Le Néant. Il l’avait déjà évoqué au moins trois fois. Disparaître dans le Néant, toujours la même formulation. La notion semblait être importante. En avait-il peur ? Avait-il peur de quelque chose ? Lorsque la mort n’était plus qu’un simple état et que l’on pouvait passer de vivant à trépassé en claquant des doigts, plus rien ne devait avoir d’emprise. Riait-il de ceux qui pensaient contrôler le monde, de ceux qui étaient comme moi ? Sans doute. À moins qu’ils l’indiffèrent.

Je le laissai me tirer. Ça m’arrangeait parce que me redresser, debout, à la verticale, me prenait un temps considérable. Cette forme éthérée ne répondait pas aux mêmes lois que mon corps physique. Sans doute était-ce simplement dû à un blocage de ma part et à la panique qui courait toujours dans mes veines, bien qu’elle soit devenue plus diffuse. Je me mis à l’écouter. Je n’aimais pas être le plus nul de nous deux mais nous étions sur un terrain qui lui appartenait. Je savais aussi me montrer humble. Généralement, c’était une technique visant à glorifier l’autre pour en tirer un maximum d’avantages, de la fausse modestie en somme, bonne à attirer les pigeons et les orgueilleux. Pour une fois, j’étais sincère. Il forçait mon respect, même si ce simple fait m’énervait. Être le petit frère n’avait pas que des avantages. Je me demandais, une fois que cette histoire de momies serait terminée, ce qu’il adviendrait de notre relation naissante. Je notais aussi que, pour une fois, son discours était cohérent. Pas de diversions. Pas de régressions. Pas de mots étrangement placés. La fluidité rendait le tout facilement compréhensible, même si le contenu ne me rassurait pas davantage. Qu’il le dise de façon folle ou non, ce qu’il proposait consistait toujours à courir dans le sable en risquant de disparaître dans le fameux Néant. « Une blague ? » questionnai-je soudain. J’avais déjà relevé le « Nous pouvons supposer » sans le prononcer à voix haute. Une supposition. S’il se trompait, nous allions mourir. Je pouvais néanmoins l’envisager. Je faisais moi-aussi, parfois, des suppositions. J’aimais que les statistiques soient de mon côté mais il m’arrivait de me tromper de stratégie. Généralement, c’était rattrapable, sauf quand un laboratoire entier m’explosait au visage et qu’il n’y avait rien de plus à faire que de recoller littéralement les morceaux. Là, c’était d’un tout autre niveau mais pourquoi pas. Par contre, la fameuse blague… Qui ferait une blague aussi mortelle, à ses enfants qui plus est ? À de parfaits inconnus, c’était envisageable. Je l’avais déjà souhaité et je trouvais même ça intéressant. Pourtant, s’il y a une chose que je ne ferais jamais, c’était mettre mes propres enfants dans des positions desquelles je savais qu’ils ne ressortiraient pas ou, du moins, pas dans de bonnes conditions. J’aimais ma fille. Le premier qui la toucherait connaîtrait d'ailleurs une descente douloureuse jusqu’à sa fin, une fin qu’il attendrait et espérerait longtemps avant que je ne me lasse de le torturer. Rien qu’envisager qu’on puisse la faire souffrir me faisait ressentir une haine viscérale. « Oui, on y va. » finis-je par dire, préférant ne rien savoir sur cette hypothétique blague. Si c’était une blague, je risquais de très mal le prendre.

La traversée me sembla horrible, du début à la fin. J’avais compris que je n’avais pas besoin de respirer et que je n’avais donc aucune raison d’être essoufflé. Pourtant, c’est ce qu’il se produisit. Aussi résiliant pouvais-je être, je ne pouvais pas imposer à mon corps, qui avait vécu des siècles d’une façon, d’apprendre en cinq minutes à faire différemment. Je me raccrochais donc à Devaraj comme à une bouée de sauvetage. L’impression que la situation me faisait était déroutante. Nous étions deux hommes adultes d’un certain âge. Néanmoins, vu les circonstances, j’avais l’impression désagréable d’être un enfant, un petit frère tiré par son grand frère. Si nous avions grandi ensemble, je me demandais comment les choses se seraient déroulées. L’aurai-je pris pour modèle, à le suivre partout la morve au nez ? Probablement. Cette pensée me fit rire quelques secondes, avant que la peur ne me saisisse de nouveau. Ces choses, les Dies Irae, avaient fini par nous repérer et nous suivaient. Je pouvais sentir la terreur s’immiscer en moi, comme si elles avaient le pouvoir d’aspirer mes rêves, mes joies et mes forces pour ne laisser que l’horreur. Je tâchai de me dépêcher, refusant catégoriquement de lâcher le Maître des Esprits. Il ne restait plus que lui dans mon univers, comme un guide à ne surtout pas perdre. Plus tard, en y repensant, je trouverais mes pensées terriblement connes, illustrant une faiblesse qui me rendrait malade. Je restai silencieux, priant pour notre survie. Et si ces pyramides étaient vides ? Et si c’était un piège ? Et si… Je paniquais. « Merde. » finis-je par lâcher, me parlant à moi-même, tout en essayant d’accélérer. Lorsque le mur se rapprocha, j’étais en train de répéter la même chose en boucle dans ma tête : Tu n’es pas soumis aux murs, tu n’es pas soumis aux murs. Tu vas traverser, tu vas traverser. Effectivement, je traversai. Les Dies Irae ne semblèrent pas nous suivre.

« » Il y avait bien des momies, à perte de vue. « Et maintenant ? » demandai-je, légèrement incrédule.

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À nous les momies [A] - Papa est Mort, il faut se partager l'héritage | K. 2289842337

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Sam 11 Jan 2020, 15:11




Et maintenant ? « Je n'ai pas réfléchi jusque là. » Le Chaman haussa les épaules. Il frôla le bras de son frère et ferma sa main autour de son poignet pour lui rendre son corps matériel, une fois que celui-ci eu terminé de traverser le mur et de retrouver son équilibre. Cela aurait été plus drôle de le laisser errer en fantôme pour l'éternité, il serait devenu un Esprit Parasite, il aurait tué probablement beaucoup de monde et cela aurait fait rire Devaraj, qui aimait bien s'avouer responsable premier et secret d'un chaos de grande envergure. Seulement leur père n'avait aucun humour et serait probablement venu tout gâcher. Parfois, c'était ennuyeux d'avoir un dieu omniscient en parent. Il n'y avait que Jun qui avait le droit de faire des vraies bêtises sans que personne ne le sache... « Voilà. Ce n'était pas une blague. » Il avait l'air de le regretter. Les Dies Irae ne s'étaient pas suffisamment approchées d'eux à son goût. Ils avaient sentit leur souffle morbide sur leurs nuques, mais pas assez pour satisfaire l'attirance addictive que Devaraj ressentait envers tout ce qui était horrible et monstrueux. Il souriait d'ailleurs comme un enfant béat, assez content de leur petite expérience. Son corps éthéré flottait dans un balancement lent, il préférait rester dans cette forme pour le moment. La matérialité avait quelque chose de lourd et d'ennuyeux. Le contrôle de sa magie se relâcha peu à peu alors que l'adrénaline redescendait. Sans une parfaite maîtrise, sa maladie l'empêchait d'avoir une forme véritablement éthérée. Elle passait d'un état à un autre alors qu'il se mouvait à l'intérieur de la Pyramide. L'air sentait le renfermé, mais il reconnut tout de suite l'odeur de l'encens et de plantes. La décoration était sobre et monotone. Quelques lampes à huiles accrochées à intervalles réguliers contre les murs brûlaient en silence, afin de donner un éclairage minimal. Puis, une mer de corps était allongée sur des dalles en pierre. Alors, c'était ça, des momies. Il posa un doigt à moitié matériel sur le bord d'une des innombrables stèles où était allongé un des innombrable corps. « J'aurais imaginé ça plus pimpant. » Monstrueux, c'est à dire. « C'est aussi moche que dans mon rêve. » dit-il, un peu boudeur. Il ne mentait pas quand il disait ne pas avoir réfléchi. Qu'allait-il pouvoir faire de ces momies ? Les voulait-il vraiment, pour commencer ? C'était sa curiosité et son envie de faire n'importe quoi qui l'avaient emmené ici, pas sa volonté.

Le Chaman se retourna vers Kaahl. Quelqu'un était en train de s'approcher dans le couloir, à pas lents. La lumière de d'une torche mouvante éclaira les murs. « Hum. » L'homme, un Ange à en croire sa face ridicule, ne semblât pas très surpris de croiser le duo de choc dans un carrefour d'embranchements. On ne devait pas être surpris de grand chose quand on se baladait dans les couloirs d'une pyramide de la Cité Maudite, pour commencer. Il se présenta sous le nom de Ramsay Lemingway, thanatopracteur professionnel. Devaraj haussa un sourcil à la mention de ce nom ridiculement complexe. « Entreteneur de cadavres », ça faisait déjà moins orgueilleux. Il s'aperçut rapidement que l'homme essayait de lire dans ses pensées et probablement celles de son frère aussi. Peut-être cela faisait-il parti de sa tâche, de les accueillir et de les sonder. Fût une époque, le Chaman refoulait les intrus de ce genre. Aujourd'hui, il préférait les laisser entrer dans son antre personnelle, le tout avec un sourire en coin. Il faisait alors exprès de penser à ce qu'il y avait de plus horrible en lui, en son vécu. Il se focalisait sur des faits monstrueux, sur tout ce qu'il y avait de plus dément et terrifiant dans sa tête. Il abaissait toutes ses défenses, accueillait à bras ouvert pour les entraîner dans un voyage psychédélique et chimérique. Certains étaient morts comme ça, mais il jugeait que seule leur stupidité était à blâmer. Peu d'intelligence était requise pour comprendre que toute forme de contrôle mental glissait sur un Fou, comme l'eau sur un vêtement imperméable.

Lui par contre, espion paranoïaque professionnel, connaissait déjà cet homme. Il ne l'avait pas reconnu de suite. Les visages de ceux qu'il avait surveillé se comptait à peu près comme ces momies : en dimensions innombrables. C'est quand il fit exprès de penser à Lilith et que l'homme tressaillit, qu'il comprit. « C'est amusant tout ces hommes qui s'évertuent orgueilleusement à penser que notre sœur va rester une sage petite ange fragile entre leurs mains bénéfiques.  Moi, je crois que j'ai toujours voulu qu'elle me rejoigne dans la folie. » lâcha-t-il sans préambule. « Malheureusement, je réussi tout ce que j'entreprends. » Ce n'était absolument pas vrai, mais dans ce cas précis il avait bien participé à plonger Lilith dans la démence. L'homme comprit et devint légèrement plus blanc qu'il ne l'était déjà. En tout cas, leurs identités à lui et Kaahl étaient confirmées. L'Ange posa la torche dans un emplacement sur le mur prévu à cet effet, puis croisa les mains dans son dos et s'inclina. « Bien. J'ai ceci pour vous. » Alors, il leur tendit un rouleau de parchemin, sur lequel Devaraj reconnût rapidement l'écriture maniérée de leur père. Le Chaman passa la lettre à Kaahl sans même la lire. Il préférait laisser les rennes à son frère pour aller inspecter de plus près ses nouveaux joujous. « Oh, elles bougent. » commenta-t-il d'un ton stoïque après s'être retourné pour observer les stèles. Un grondement sonore s'élevait jusqu'à eux et se répercutait en écho sur les murs. Sans s'émouvoir du spectacle -depuis l'incident dans les labyrinthe de l'île Maudite, sa sensibilité était cassée- le Chaman se retrouva néanmoins curieux. Même si ces machins ne payaient pas de mine, ils avaient sûrement des pouvoirs un peu plus impressionnants. « Comment font-elles pour voir ? » Peut-être avaient-elles d'autres sens que les humains. « Si j'enlève les bandages ça fait quoi ? Et si j'en tue une ? »

Post 6 - Mots : 1070 ~
Le PNJ est ici et on a pas le droit de le tuer. ;-;
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Ven 17 Jan 2020, 22:09



Papa est mort


La sensation de la matérialité me déstabilisa un peu. Cependant, contrairement à l’état d’Esprit, je repris rapidement mes marques. Je me râclai la gorge, mon regard scrutant l’intérieur de la pyramide et les centaines de corps. Combien étaient-ils ? Je n’en avais aucune idée. La possibilité que nous puissions tous les contrôler me donna un léger tournis. C’était bien trop énorme. Je me déplaçai lentement, me penchant sur l’une des Momies pour la regarder plus en détails. Peut-être n’étaient-elles pas si différentes des Sans-Âmes ? Peut-être pourrais-je les manipuler comme les cadavres ? « Je trouve qu’elles ont un certain charme. » dis-je avant de rire. Non, en réalité, il avait raison, elles étaient particulièrement hideuses. Pourtant, en tant que Sorcier, je chérissais tout ce qui pouvait causer chaos, traumatisme et destruction. C’était inné, comme une seconde nature, d’envisager le meilleur moyen de faire crier les populations sur mon passage. Je m’étais montré relativement calme ces dernières années, surtout parce que l’espionnage demandait un temps considérable. Je me sentais tel un enfant dans un magasin de jouets immense. Mieux que ça, puisque le magasin de jouet en entier nous appartenait, à mon frère et moi. Je me demandai soudainement si d’autres de nos frères et sœurs viendraient réclamer leur part. Nous devions forcément en avoir. Le Suprême de l’Au-Delà avait parlé d’une sœur, au moins.

Lorsqu’un bruit se fit entendre, je me tendis légèrement, activant ma magie du bout des doigts. Il valait mieux être prudent. Un blond fit son apparition. Ramsay Lemingway, lis-je assez aisément avant qu’il ne se présente. La Coupe des Nations avait rendu d’autant plus fameuse cette famille. Il n’avait pas le comportement d’un Déchu. Il devait très certainement appartenir à la race angélique. Je lui souris lorsqu’il essaya de lire en moi, bloquant d’un même temps l’accès à mon esprit. Peu importe sa fonction, qu’il soit thanatopracteur, au service de notre père ou Roi des Evershas, je ne supportais pas les intrusions dans mon esprit. J’avais beaucoup trop de choses à cacher et prendre des risques inutiles avait le don de me débecter. Je notai silencieusement les paroles concernant notre sœur. Était-elle une Ange ? Une Ange folle ? Une Déchue par voie de conséquences ? Ramsay la connaissait-il ? Le monde me sembla soudainement bien petit.

Je pris la lettre et la parcourus. Je fronçai les sourcils au fur et à mesure de ma lecture. Soit Devaraj avait une mémoire visuelle impressionnante qui lui avait permis de lire la missive avec une rapidité stupéfiante, soit il me laissait le soin de la gestion administrative de l’affaire. La deuxième option me parut la plus crédible eu égard à la question qu’il posa. Jun avait pris la peine d’expliquer en détails ce qu'il allait se passer maintenant. Mes poils se hérissèrent, à la fois en raison de la suite à venir et du grondement qui retentit soudain. La situation dans laquelle nous étions plongés mettait mes nerfs à rude épreuve. L’Ange allait prendre la peine de répondre à mon frère mais je levai la main en l’air pour le faire taire. Plus tard. « Il… » Je parlais de Ramsay. « … doit les guider vers un portail qui conduira les Momies jusqu’en Enfer. Apparemment, le lieu sera fermé un certain temps. L’Œil est en train de procéder à une purge partielle. Elles ont pour objectif de détruire les Démons et ne nous obéiront pas avant d’avoir accompli leur mission. » « C’est exact. » confirma Ramsay. « Je vais répondre à vos questions avant de les guider. Vous pouvez aller avec elles en Enfer mais je vous le déconseille. Vous vous feriez sans doute tués. » Je ne pouvais qu’acquiescer. Seul, je n’y serais jamais allé et j’espérais que Devaraj nous épargnerait le voyage. J’avais déjà été en Enfer par le passé et je n’avais pas envie d’y retourner, surtout pas pendant une tuerie qui resterait sans aucun doute dans les annales.

Pendant dix bonnes minutes, l’Ange se lança dans un monologue. Il expliqua le fonctionnement des Momies de fond en comble ou, du moins, il livra tout ce qu’il savait à leur sujet : le besoin d’entretien, les scarabées, le gaz mortel ou encore le Kagsha, qui éveilla chez moi un frisson incontrôlable. Les chats étaient partout et personne n’avait l’air de s’en préoccuper. Je fis un effort pour enlever l'animal de mes pensées. Qu’allais-je faire de ces Momies et, surtout, où allais-je pouvoir les stocker ? Puisqu’il semblait si délicat d’en venir à bout, il ne faisait aucun doute qu’elles me seraient utiles dans la réalisation de mes desseins. Je me pris à sourire en pensant à différents scénarios.

Ramsay finit par tourner les talons, usant d’un artefact pour guider les Momies jusqu’à un portail gigantesque prenant place sur l’un des murs de la pyramide. « L’Enfer se trouve de l’autre côté. » précisa-t-il. « Je ne sais pas combien de temps ça va prendre… » Malgré son statut d’Ange, il me sembla détecter une sorte de joie dans sa voix. Il essayait de le cacher mais le massacre à venir lui était plaisant. Je pouvais comprendre facilement. Puisqu’il appartenait à un peuple qui avait été presque réduit à néant par les Démons, voir ses ennemis se faire anéantir à leur tour devait être jouissif. Peut-être étais-je de son avis. Les Diables hors-jeu, les Sorciers gagnaient forcément en puissance et en légitimité. L’idée de finir ceux qui resteraient après la tuerie germa instantanément dans ma tête. « Puisque vous êtes deux à être arrivés ici, vous devez déterminer la part qui revient à chacun. » J’émis un son d’approbation, trop occupé à regarder ces êtres au corps entouré de bandelettes se déplacer entre les stèles pour articuler. Tout ceci me semblait irréel. J’avais l’impression que j’allais bientôt me réveiller d’un songe particulièrement complexe. « Combien sont-elles ? » finis-je par demander. « Quatorze millions. » Je ricanai, à la fois nerveux et excité. Ma scolarité à Basphel m’avait appris bien des choses en géopolitique. La démographie des races était souvent importante pour évaluer leur puissance. Les Anges, réduits à presque rien, en étaient l’illustration parfaite. Quatorze millions. C’était énorme. Néanmoins, si ce qu’il avait dit précédemment était vrai, l’utilisation des Momies avait un coût. Si notre contrôle venait à être connu, nous allions accumuler un nombre astronomique d’ennemis. Autant dire que la mort nous attendrait rapidement au tournant. Inutile de préciser que mon frère ne devait pas autant se soucier de ce détail que moi. Un homme capable de se changer en Esprit ne devait pas avoir peur de grand chose. Pour moi, c’était un cadeau empoisonné, à utiliser avec minutie et prudence. J’en tremblais.

Lorsque les lieux furent presque vides et que le brouhaha cessa, je me tournai vers Devaraj. « Tu sais ce que tu vas en faire ? » J’espérai détourner son attention de la possibilité de se rendre en Enfer. Malgré ma mauvaise position, plus tôt, j’avais bien vu qu’il était totalement fasciné par les Dies Irae. Le danger l’attirait inéluctablement alors que je préférais tenir ce dernier le plus loin de moi possible.

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Sam 18 Jan 2020, 20:53




Le Chaman regardait les momies disparaître dans le portail, une par une. Il avait bien essayé d'en toucher une ou deux sur son chemin, par curiosité, mais elles évitaient ses doigts avec agilité. Bien sûr, comme le mauvais élève qu'il était, il n'avait écouté que d'une oreille les informations données par l'Ange, retenant seulement ce qui lui semblait essentiel. Au pire, il avait Jezekael sous la main. Cet autre fou, sur un autre trône maudit, dans un autre territoire maudit, que Devaraj avait vu momifier des gens dans un de ses rêves stupides. L'Ombre lui sera utile pour l'entretien de ces choses, c'était certain, même si le Suprême de l'Au-Delà ignorait ce que son homologue avait à faire dans cette obscure histoire. Il ne fut pas surpris du nombre. On l'avait obligé à toutes les compter dans un cauchemar si réel qu'il s'en souviendra pour l'éternité. Le Chaman s'était retenu d'exploser de rire à la mention du génocide Des anges tués par les démons pour aller tuer des démons. Inutile de chercher d'où venait son sarcasme, il en avait visiblement hérité de leur paternel.

« Ce que je vais en faire... Les ranger, pour commencer. » C'était déjà un problème en soit. Sept millions, s'ils partageaient en deux, c'était sûrement l'équivalent ou presque de la population chamanique accrue par leur éternelle explosion démographique. Bien sûr, l'île Maudite était grande, mais l'encombrer des cadavres de l'ancien génocide angélique, ce n'était pas une idée très brillante. « Et puis assassiner l'Empereur du Léviathan avec. Et toi ? » On aurait dit qu'il parlait de son nouveau coin à fraises dans les bois merveilleux de la capitale. Ce n'était pourtant pas d'une banalité écrasante à ses yeux, au contraire, la venue de Räk, celle qu'il avait lu dans le livre du futur, était plutôt l'incarnation du Chaos. Dans la description qu'il avait parcourut des yeux avec effroi, il y avait bien des momies, ce qui le poussait à penser que son destin s'écroulait visiblement dans cette affreuse direction et qu'il ne pourrait rien y changer. Il ne connaissait même pas la fin de ce futur combat. Il avait sauté plusieurs pages dès qu'il avait vu son nom et celui de Lilith inscris dans cette encre magique. Parfois, il était très heureux de n'avoir rien lu, d'autres fois il s'en mordait les doigts.

« Nous nous ferions sans doute tuer. » répéta Devaraj alors que sa main attrapa un vase au contenu huileux indéterminée. Une partie de son cerveau tiquait depuis le début sur cette phrase. « Ne touchez pas ceci, c'est- » Le Chaman fit une moue exaspérée et déversa le liquide sur le sol poussiéreux. « Oups. » Un large sourire éclaira son visage. « Je suis vraiment maladroit, c'est le stress. » déclara-t-il alors que son bras vint renverser par terre tout le reste du matériel servant à l'entretien des momies, le tout provoquant un fracas général sous le regard horrifié de l'Ange, qui comprenait enfin qu'il avait dit une bêtise. Lorsqu'il se fut lassé d'être suffisamment agaçant, Devaraj croisa les bras dans son dos. « Voyez-vous, nous venons d'affronter deux engeances de la mort et du néant, des créatures qui mangeraient l'Enfer en dix minutes. Alors pour ce qui est de mourir... » Affronter n'était pas le mot le plus correct, fuir était plus réaliste mais cela ne plaisait pas au Chaman. Un jour, promis, il essayera de se jeter dans les bras d'une Dies Irae, mais il fallait pour cela attendre que son frère ne soit pas dans ses pattes et qu'il n'ait pas une mission spéciale sur les bras. Chaque chose en son temps, disaient les gens normaux. Cela n'avait aucun sens pour lui. Le temps filait et ne s'arrêtait pas pour leur faire des fleurs. « Et puis s'il y en a quelques unes qui survivent à Räk, je les garderai pour le prochain demi-dieu avide de détruire ma civilisation. »

Puisqu'il n'y avait plus de momies à regarder, Devaraj concentrait sa curiosité sur le portail. Il voyait bien que l'idée de le traverser ne plaisait pas à Kaahl, pour une raison que seules les personnes prudentes et possédant un instinct de survie pouvaient toucher du doigt. Ce n'était pas son cas. « Nous devons y aller. Sinon, comment veux-tu savoir comment fonctionne réellement ces choses, comment elles tuent, est-ce-qu'elles sont discrètes ou voyantes, comment elles meurent, est-ce-qu'elles résistent au feu, aux coups, à la magie de combat, est-ce-qu'elles sont capables de se tenir à un plan militaire, est-ce-qu'elles prennent l'eau ? Oui. Cette dernière question est d'une importance capitale. Est-ce-qu'elles nagent... » S'il avait commencé sa phrase d'un ton grandiloquent et convaincant, il la termina en grognant à voix-basse, le regard voilé par un subit changement d'humeur. « Ce n'est pas un mode d'emploi qui va remplacer la technique. Je croyais que les stratèges accordaient de l'importance à la pratique tout autant qu'à la théorie. » Que d'excuses pour participer à un génocide. En l’occurrence, c'était son but premier, qu'il finit par avouer. Le Chaman fit quelques pas en avant. Son cœur battait à l'idée de ce qui était en train de se produire en Enfer. Non, il ne pouvait pas rater ça ! Ce serait unique et magnifique. Il avait été Zawa'Kar, après tout. L'ancienne incarnation de la guerre fanatique ne pouvait pas résister à cette opportunité. L'appel de la mort et du sang restait ancré dans la peau. Une certaine excitation montait en lui. « Moi j'y vais. J'ai un compte à régler avec les Démons. Si tu veux, je te retransformes en Esprit et tu ne craindra rien à regarder. » Comptait-il offrir la tête d'Azmog sur un plateau à Circë ? Ou encore tous les scalpes de ces victimes enfilés en colliers pour réparer le viol qu'elle avait subit ?  C'était de très mauvais goût.

Post 7 - Mots : 1048 ~
Je prends toujours avec beaucoup de soin les perches qu'on me tend. /SBAM
J'ai pas prit le portail de suite car j'aimerai qu'on finisse cette quête de la pyramide avec 8 posts et je sais pas si tu es assez fou pour me suivre. 8D Et je suis sage et gentil, je t'oblige pas.  [A] - Papa est Mort, il faut se partager l'héritage | K. 1929536143

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Lun 20 Jan 2020, 20:37



Papa est mort


« L’Empereur du Léviathan ? » demandai-je, curieux. Je connaissais l’Empire. Pour moi, ses membres étaient des pirates. Je ne savais rien d’autre, en tout cas, rien de ce que les hautes instances cachaient. Je ne m’y étais jamais intéressé. Leur territoire était éloigné et je n’avais aucun intérêt à me préoccuper des mers et océans. Il y avait d’autres moyens de se déplacer qu’en navire et, puisque j’appartenais à un peuple de Mages, nous disposions de magies capables de nous dispenser de côtoyer de trop près les Sirènes. On ne pouvait pas dire que nos derniers contacts avec le peuple nous aient beaucoup apporté. « Pourquoi lui ? » questionnai-je. Peut-être entretenaient-ils une certaine animosité l’un envers l’autre ? Une fois que je serais de nouveau dans une zone calme, dans le cas où Devaraj ne me répondait pas, j’allais me pencher sur ce mystère. « J’envisage de profiter de la faiblesse des Démons pour leur prendre la Terre Blanche. » L’Ange écoutait. J’eus l’envie subite de le tuer. Il m’empêchait de discuter avec mon frère. Je ne rajoutai donc rien. Si je disais que je voulais récupérer la Terre Blanche avec Elias pour la reprendre ensuite sous mon identité magicienne, dans le seul objectif de facilité ma montée hiérarchique, il y avait des chances qu’il me perce à jour. Je ne savais pas ce qu’il était exactement, ni s’il retournerait à la civilisation une fois sa mission accomplie. Il valait mieux éviter de lui donner des informations compromettantes. J’aurais bien parler de Laëth avec le Suprême de l’Au-Delà, pour avoir son avis, mais, là encore, je préférais être prudent.

La chute de multiples vases me tira de mes pensées. Devaraj agissait comme un enfant parfois. Ça m’arracha un rire. Mes yeux dans ceux de l’Ange, ils se firent narquois. Je me moquais ouvertement, tout en restant silencieux. Mon sourire se serait suffit à lui seul, de toute façon. J’aurais pu me désolidariser de l’action de mon frère mais je trouvais que nous étions un duo intéressant. « Le stress est toujours difficile à surmonter. » complétai-je à l’attention de Ramsay. J’espérais qu’il se tiendrait bien parce que s’il tentait quoi que ce soit, ma volonté de le tuer ne ferait que s’amplifier. Heureusement, il semblait bien élevé. Heureusement aussi, l’évocation d’un demi-Dieu me changea les idées. Qu’était-ce donc que ça encore ? Je n’avais jamais entendu parler d’une entité qui se trouverait entre les Ætheri et les autres. J’avais l’impression désagréable d’avoir trois ans et de faire mes premiers pas dans un monde qui, jusqu’ici, se limitait à ma seule chambre.

« Qu… Quoi ? » J’avais laissé filtrer mon étonnement. Je repris pourtant rapidement contenance. L’Ange venait de dire que nous allions probablement mourir et Devaraj tenait à ce que nous y allâmes quand même. J’avais bien deviné que l’homme aimât le danger, plus tôt. Ma tentative de contournement de la situation avait cependant lamentablement échoué. « Bien sûr. La pratique a son importance mais les stratèges doivent aussi refuser les situations trop risquées. » Comme se rendre en Enfer et se retrouver plongé au cœur d’une guerre sanguinaire entre Démons et Momies avec une chance de survie de l’ordre du un pourcent. Il n’y avait pas que ça. L’Enfer faisait ressortir le pire chez les individus. Ce qu’il y avait de pire chez moi était bien mieux là où il était. « » Je réfléchis et me tournai vers Ramsay. « Il y a un autre portail dans cet endroit pour nous mener ailleurs ? » « Non. » J’avais un choix à faire, bien plus compliqué que celui de prendre le portail vers l’Enfer ou non. C’était simple : si je voulais partir de la Cité Maudite, je devais soit sortir par là où nous étions entrés, et donc contourner de nouveau les Dies Irae sans Devaraj pour me guider, soit l’accompagner en Enfer. Dies Irae ou guerre ? Seul ou accompagné ? À moins que je ne puisse me téléporter. J’essayai, en vain. Parfait. Mon pouce et mon index se placèrent de chaque côté de ma tête avant de se rejoindre sur l’arête de mon nez. « D’accord. Allons en Enfer. » finis-je par lâcher. Ce n’était pas par gaieté de cœur. « Tu as l’air de bien t’entendre avec le Roi… » Il avait parlé plus tôt de ses escapades avec Zane. « … mais si nous pouvions en profiter pour lui régler son compte, ça me plairait assez. » J’ignorais si le Bhūta Rāja était toujours en place. Il y avait des rumeurs persistantes sur son absence. Tous les souverains avaient l’air de disparaître les uns après les autres. Je n’avais aucun grief contre lui, si ce n’était celui qu’il fût plus puissant que moi. « Rien de personnel. » Presque rien de personnel. Sans cette espèce d’arrogant, j’aurais sans doute pu conclure avec l’Ultimage. Je n’avais pas besoin d’en parler à mon frère, surtout pas devant cet Ange qui commençait à m’agacer profondément du seul fait de sa présence. « Pas besoin de me changer en Esprit. » affirmai-je. Je n’avais aucune envie de retenter l’expérience. « Si jamais je suis en difficulté, oui. Sinon je préfère éviter. Ça fait longtemps que je n’ai pas exercé ma magie. » Je parlais des Magies du Sang et des Ténèbres. Passer la majorité de son temps chez les Magiciens avait des désavantages de taille. Ce serait l’occasion pour moi de relâcher ce que je cadenassais au quotidien. Je n’étais pas sûr que ce soit une idée judicieuse mais entre ça et affronter les Dies Irae, il y avait un monde. Au moins, les Démons mourraient, eux. « Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ? » demandai-je finalement.

951 mots
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Lun 20 Jan 2020, 23:45




Devaraj fit une moue étrange. Il trépignait du pied devant le portal duquel il s'était imprudemment rapproché, prêt à sauter dedans, mais son frère avait l'air long à se décider. Le voilà qu'il posait des questions inutiles à cet Ange débile, quand à savoir ce qu'il se passait dans son esprit, le Chaman préférait ne même pas y penser. La prudence était d'un ennui qui l'avait toujours ébloui. C'était de naissance... On se demandait quelle genre de mère irresponsable avait pu le bercer trop près du mur.

Le pied posé sur un des crânes qui le suivaient partout quand il empruntait cette forme éthérée maudite, le Chaman fronça les sourcils. Devait-il répondre à cette question ? Cela allait possiblement engendrer le chaos dans leur famille. Alors, oui.  « Une fois, le mari de la Dame Rouge nous a enfermé dans un labyrinthe alors notre sœur est moi nous nous y sommes battus car nous nous détestons jusqu'à l'amour, puis finalement j'avais décidé de la laisser me tuer pour en finir, parce-que. Je ne me souviens plus très bien à vrai dire. Mais notre père est apparu pour nous séparer et nous a emmené notre sœur est moi dans une bibliothèque secrète où l'on peut lire la vie passée et future des personnes. » Il parlait bien sûr de Räk, même si cela ne se voyait pas encore. « Où j'ai lu le livre de l'Empereur par jalousie envers son mariage avec Lilith et parce-que je n'ai pas besoin de raison spécifique pour faire quoique ce soit. Dedans, il y a écrit qu'il va venir m'attaquer sous forme de kraken monstrueux, possédé par l'Æther du Léviathan, pour réclamer notre sœur, qui est aussi mon ex-femme, et effectuer avec elle les rituels qui le maintiennent en bonne santé -physique, pas mentale bien sûr, il est aussi dément que moi. Je n'ai pas lu la suite directe et je n'ai pas envie de lui donner Lilith. Je ne sais pas si tu es bien familier avec le concept du Léviathan. L'Empereur est dévoré de l'intérieur par un dieu avide et dangereux. Du coup, je vais le battre. » Cela coulait de source. Une source au torrent sinueux, tordu et à l'eau aussi croupie que morbide. Que les mortels comprennent s'ils le peuvent ! « Concernant Zane, eh bien... Je l'aime bien, c'est tout ! » Quelle était la question déjà ? Ah. « Mais il a violé l'élue de Raanu, c'est un sacrilège. » Un fin sourire déchira ses lèvres rouges. « Un sacrilège, cela se règle par un sacrifice et beaucoup de sang, pas vrai ? » Il y aura beaucoup de sang, lorsqu'il devra payer pour les siens, de blasphèmes. A moins que la malédiction ne se dévie sur tout son entourage pour les réduire en miettes à sa place,  ou qu'il ne finisse par trouver un moyen d'assassiner ceux qui lui en tiendraient grief.

Ses yeux affreusement nerveux à l'idée de goûter au somptueux festin du combat s'accrochèrent sur une stèle en particulier, vidée de son ancien occupant à bandelettes, mais où reposait encore des pots de pigments colorés et des pinceaux. « Oh ! Vous n'êtes peut-être pas tout à fait inutile, Ramsay, finalement. Je me disais que j'allais être forcé d'utiliser votre sang comme coloris, mais vous avez un pot de peinture rouge, c'est presque dommage ahahahahahahaha ! » Il y eut un craquement sinistre. L'os du crâne venait de céder sous son poids alors que Devaraj retrouvait peu à peu un corps physique. Il renifla le pot de pigment, puis fit une grimace qui en disait long et annonçait un orage. « C'est de la merde ! Voilà ce qu'on gagne à ne pas acheter aux meilleurs, les meilleurs pigments. » dit-il avant de jeter le pot par dessus son épaule d'un geste horriblement négligé. L'objet se déversa de son contenu et rebondit sur le sol dans un écho. Le Chaman s'avança de nouveau vers Kaahl et Ramsay. « Voyons, je vais finalement être obligé de me servir de votre sang. » Puis il explosa de rire, ce qui visiblement ne fût pas partagé avec le concerné. « Je rigole ! Humour, vous connaissez ? Bon. » Ses doigts s'agitèrent et il fit apparaître un autre pot de pigment, sans aucune différence avec le premier. Il plongea deux doigts dans la patte molle. « Voyons... » Sans prévenir, il traça deux traits sur les joues de son frère, en se demandant pourquoi il ne s'était pas encore prit une droite. Mais bon, c'était drôle, alors il continua. « Chez moi, on se recouvre de sang avant de partir en guerre. » Ce mot, sang, commençait à revenir comme une obsession brusque qui brillait rouge dans ses yeux. Par rapport aux stupidités que sa bouche racontait, il était assez doué avec les tatouages corporels. Il n'y pouvait rien, ce genre de rituel restait ancré pour l'éternité. Lorsqu'il eut fini de se peinturlurer lui et son petit frère, malgré les possibles réticences de ce dernier, le Chaman invoqua Minou auprès de lui et s'avança vers le portail sans arme autre que la démence qui coulait dans son être sous forme de flux magique. La chose qui lui servait d'animal de compagnie le suivait docilement, pour le moment. «J'ai une théorie qui dit que si tu laisses un lion sans viande pendant trop longtemps, il finit par devenir cannibale. Je vais en profiter pour donner à manger à mes lions, si tu me l'autorise. » Devaraj désigna une aire aussi dégagée que possible. Il se contenta quelques minutes sur sa position à lui et celle du général, jusqu'à ce qu'une voix familière, grave et basse retentisse. Même agenouillé, le géant guerrier avait l'air plus grand que son roi. « Hofdingi. » Comment ne pouvait-il pas inviter Zawa'Kar et lui faire l'affront de l'oublier en ce moment précis ?


Post 8 - Mots : 995~
J'ai complétement oublié de jouer Azmüth. On va dire que le Ridere et Khaal les suivent et puis j'ai rajouté Minou (le truc horrible dans ma fiche en bas) et Zawa'Kar, le Draugr de l'armée, qui ressemble à ça. Il fait peur et il bourrine. Promis la prochaine fois j'arrête de faire n'importe quoi. 8D

Et euh, 2 point de force pour la quête du coup XD

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[A] - Papa est Mort, il faut se partager l'héritage | K.

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