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 [Quête] - Dans les mains de la nuit, tous les corps consentent | Oriane

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Dorian Lang
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Dorian Lang
Jeu 22 Sep 2022, 17:36

[Quête] - Dans les mains de la nuit, tous les corps consentent | Oriane 1zj5
Dans les mains de la nuit, tous les corps consentent



Partenaire : Oriane
Intrigue/Objectif : S'amuser à faire d'Oriane une poupée Exploration du manoir de super méchants avec Oriane : C'est une clef qui est léguée à vos deux personnages. En la touchant ils sont téléportés sur une île à la localisation inconnue (ça semble être la Mer Maudite vu le temps exécrable et les vagues qui se jettent contre les falaises que forme l'île). Le manoir est une haute demeure sombre. L'extérieur est un jardin digne des Alfars tant les plantes sont effrayantes. L'intérieur semble avoir été habité par un Sorcier, si l'on en croit les plans de conquêtes du monde, les nombreux livres et la salle consacrée aux potions. Il y a d'ailleurs son cadavre dans la cave pour le plus aventureux.

Chronologie : Juste après notre rp sur Issë 8D - Lien


À peine eussé-je effleuré le métal glacé de la clé que ma vision se troubla. En une fraction de seconde, l'espace se plissa pour m'aspirer et en son sein, m'orienta ailleurs pour me recracher sur le perron du manoir. Je vacillai le temps de me stabiliser sur mes pieds, clignant des yeux pour mieux m'adapter au changement de décor. Même voulues, les téléportations chamboulaient mes sens et me désorientaient. J'inspirai profondément. L'air était charrié d'embruns salés et des fragrances capiteuses des plantes vivaces du jardin envahi par les ronces et les mauvaises herbes. La différence climatique dressa les poils sur ma nuque et le crépuscule brûlait désagréablement les pans découverts de ma peau. En hâte, je me hâtai de pénétrer à l'intérieur en me maudissant de ne pas avoir pris de cape pour me couvrir et sans mon bracelet, j'aurai pu y passer, ou subir de graves lésions. Les décisions prises sur un coup de tête ne me réussissaient pas.

Bien que l'endroit me soit désormais familier pour y avoir été une première fois en touchant la clé par pure curiosité, je me figeai dans l'entrée, à la recherche du moindre bruit suspect. J'avais inexplicablement accès à ce manoir lugubre qui appartenait à quelqu'un d'autre et craignais d'un jour rencontrer son propriétaire. De mes précédentes recherches, les lieux étaient laissés à l'abandon mais on ne se méfiait jamais assez et je n'avais jamais fait confiance aux Sorciers. Imprégné de silence, la demeure paraissait rire de ma paranoïa. À pas de velours, je me dirigeai jusqu'au salon, immense pièce de vie aux dimensions propices pour tenir des réceptions - ou simplement pour écraser les invités par sa taille démesurée. Le plafond était haut, orné de moulures d'un noir d'encre qui encadraient une peinture représentant Amestris baignée dans le halo mystique de la lune noire et rehaussée d'habiles traits dorés. À l'image des autres pièces, elle transpirait une opulence arrogante, un luxe orgueilleux qui se traduisait par les multiples œuvres d'art dont j'avais constaté la présence un peu partout, chacune issue d'une civilisation différente. Malgré les sentiments que m'inspirait la Dévoreuse, je me perdis dans sa contemplation et dans les souvenirs qu'elle ravivait. Un rictus apparut sur ma mâchoire. Mon expérience chez eux n'avait guère était réjouissante et en cela, je ne différais pas du reste du monde ; les Sorciers n'investissaient pas beaucoup d'efforts pour plaire après tout.

Avec un sursaut, je m'arrachai à mes méditations. Il faisait nuit désormais. Unique source de lumière, une flaque lunaire se découpait sur le sol lambrissé, fendue à intervalles réguliers par le quadrillage de l'immense fenêtre occupant tout un pan de mur. Encadrée de voilages que je devinais vert bouteille, elle dispensait une clarté suffisante pour que je n'eusse pas besoin de chercher à embraser les chandeliers suspendus aux murs. Je n'avais guère besoin de davantage, ma vision s'étant accoutumée à l'obscurité en même temps que le tranchant de mes dents s'était aiguisé, mais j'aimais parfois bénéficier de leur chaleur.

Avec le sentiment d'être un fantôme hantant les lieux, je m'emparai d'un livre hasard et m'installai sur l'un des sofas. J'ouvris mon livre mais échouai à m'y plonger. Ma respiration résonnait trop fort à mes oreilles dans le silence spectral. La solitude avait ses bienfaits, mais pour moi, elle ne faisait qu'exacerber mes cogitations vaines et je m'agitai, mal à l'aise. Je n'arrivai pas à me défaire d'un sentiment croissant de danger. Si je rassemblais tout ce que je savais sur les Sorciers, j'en tirais la sombre conclusion que ce manoir ne pouvait être inoffensif pour un étranger violant son intimité. Alors quel était le piège ? Où était le propriétaire ?

Le claquement de la poignée dans l'entrée me fit sursauter et dès que je perçus le froissement de la porte s'ouvrir puis se refermer, je ne perdis pas davantage de temps. Quittant le sofa, je fis appel à ma magie et ne fit plus qu'un avec l'ombre pénétrante qui remplissait l'espace entre la bibliothèque et les rideaux. Dissimulé ainsi, je m'autorisai à respirer à nouveau et scrutai l'ouverture séparant l'entrée et le salon avec une attention accrue. Une jeune femme s'y présenta, inconnue de visage. La propriétaire ? J'avais imaginé un homme mais il était vrai que les femmes partageaient les goûts mornes de leurs congénères masculins, non pas que les Vampires soient mieux dans ce domaine.

Alors qu'elle s'avançait, je compris à son attitude que comme moi, elle n'avait rien à faire ici. Mon regard tomba alors sur la table basse. Je me fustigeai mentalement en y découvrant le livre ouvert délaissé. Quel crétin.

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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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Kyra Lemingway
Lun 10 Oct 2022, 23:44


Dans les mains de la nuit, tous les corps consentent

par abigail larson

A Drop Of Blood | Tamino
L'appartement, illuminé de la claire lueur matinale filtrant en fins rayons à travers les persiennes, baignait dans un silence que ces murs ne connaissaient que peu. Seuls les petits gestes du quotidien venaient le troubler. Le tintement d'une tasse sur une soucoupe. Le bouillonnement de l'eau qui chauffe. Le grésillement des feuilles de thé tombant dans la tasse. Le ruissellement de l'eau qui la remplit. Un sourire fleurit alors sur le visage de la Tentatrice à la caresse des mains sur ses hanches. « Plus le temps passe, plus tu te montres attentif. » fit-elle en reposant la théière, un frisson courant sa nuque au souffle la caressant. « Bientôt tu sauras dire bonjour comme ça sans bander en même temps. » se moqua-t-elle ensuite en portant la tasse à ses lèvres comme elle pouvait deviner l'érection de son apprenti lorsque celui-ci se plaqua dans son dos. Elle le devina nu. « Et si je préfère bander quand je dis bonjour ? » souffla le blond, taquin, en soulevant assez la robe de la Déchue pour que le tissu ne gêne plus sa libido grimpante. Oriane reposa sa tasse avant même avoir pu y tremper les lèvres, ses mains s'agrippant sur le comptoir dans un soupir alors qu'il prenait un malin plaisir à feinter son intimité et exciter sa propre Luxure. Ça ne faisait pas partie de son emploi du temps et il s'en verrait retardé, c'était certain, si elle le suivait. Tant pis. « Tu ne m'as pas raconté tiens. Comment ça s'est passé avec la Magicienne ? » articula-t-elle entre les gémissements qui ponctuaient les coups de bassin de Rajiv sur ses fesses. « Nymeria ? » souffla-t-il en remontant le cou de la Luxurieuse pour glisser sa main sous son menton. « Hum... » confirma-t-elle en se pinçant la lèvre inférieure. « Une véritable girouette. » commença-t-il, rieur en tournant le visage d'Oriane pour pouvoir croquer ses lèvres. « Je lui ai conseillé de trouver un mari quand elle m'a proposé d'être ami. » ria-t-il en accentuant ses allers et venus. « Avant ? » réussit-elle à l'interroger, la seconde syllabe se perdant dans un gémissement. « Après. » répondit-il en raffermissant sa prise sur les hanches de sa mentore. La conversation s'arrêta là. Ça commençait à devenir compliqué d'échanger.

Comme elle l'avait imaginé, elle avait pris du retard dans ses tâches, ce qui ne fut pas pour ne pas l'ennuyer. Sa journée n'était pas terminée. Elle avait un autre programme de prévu ce soir et déjà le soleil était couché quand elle retourna au cabaret. C'était d'ailleurs cela qui l'avait convaincue de laisser Rajiv la prendre au matin, parce qu'elle savait que cette nuit elle la passerait seule, comme chaque fois qu'elle se rendait dans ce manoir des horreurs. Il était, de toute façon, trop déprimant et horrifique pour éveiller l'envie de qui que ce soit. Alors oui, ça avait été nécessaire, clairement. Elle tourna la clé d'un petit tiroir de son bureau et en dévoila une seconde cachée à l'intérieur. Elle l'avait mise à l'abri ici le premier jour où elle avait subi ses effets. Il ne valait mieux pas qu'elle traînât entre de mauvaises mains au vu de ce qu'elle avait pu observer. Alors elle effleura la clé.

Il lui fallut un instant pour retrouver l'équilibre après la téléportation. Il y avait toujours un temps d'adaptation disait-on avant les supporter réellement. Elle n'avait hâte que de ça. Elle prit une longue inspiration, puis se redressa pour pousser le grillage cernant la bâtisse qui répliqua en un gémissement douloureux. Puis, la main sur la poignée de la porte, elle mit quelques secondes avant se décider la faire tourner et pénétrer la bâtisse. Cet endroit l'effrayait, elle ne pouvait le nier. Cependant il était la résidence d'un Mage Noir semblait-il. C'était cela qui la poussait à revenir. Beaucoup de choses lui échappaient sur ces êtres, ce qui n'était pas une bonne chose quand on avait simulé avec l'un d'eux, qu'elle rêvait d'un second et qu'un troisième était son Orine — quoiqu'il ne conservât plus de Sorcier que son titre d'ancien roi. Sans attendre plus elle se dirigea vers le salon où elle savait y trouverait un briquet pour éclairer plus chaleureusement les lieux que la Lune ne pouvait le faire. Il lui fallut chercher un peu pour trouver ce dont elle avait besoin et, allumant une chandelle, elle se dirigea, bougie en main, vers le candélabre le plus proche qui s'alluma dans un crépitement fatigué. Alors elle leva la tête vers la peinture la surplombant, obscure malgré les différentes sources de lumière. Un frisson parcourut son épiderme alors même qu'elle eût l'impression que la Lune noire allait l'absorber. Aussi s'en détourna-t-elle rapidement pour continuer à illuminer la pièce. C'est en se dirigeant vers le chandelier suivant que son œil s'attarda sur une anomalie. Quelque chose qui n'aurait pas dû être là. Ses pas la menèrent ainsi au livre abandonné sur la petite table. Elle n'avait pas mémoire l'avoir laissé là la dernière fois. Ni même de l'avoir tenu en main. Un vent de panique vint la glacer jusqu'aux os. Elle avait toujours cru les lieux abandonnés. Le maître des lieux était-il, en réalité, toujours présent ? Était-il là ce soir ? Que lui dirait-elle si elle devait se trouver face à lui ? L'écouterait-il seulement ? « Moi je sais qui c'est. ». Le chuchotement eut le don de surprendre plus que de raison la Déchue qui fit un bond en arrière pour échapper à la voix. Elle s'apaisa toutefois en ne découvrant qu'une enfant. Elle devait avoir à peine dix ans. De longs cheveux blonds, presque blancs, encadraient un petit visage innocent. Ses yeux pourtant étaient aussi glaçants que la couleur qu'ils arboraient. « Qu'est-ce que tu fais ici ? » l'interrogea Oriane. « Je sais qui c'est qui a abandonné le livre. » murmura-t-elle plutôt en se penchant en avant. « Tes parents sont ici ? » continua plutôt la Déchue, supposant que la fillette devait être l'enfant des propriétaires. Elle nia pourtant. « Y a que toi. Maman Èibhlin elle est pas là. ». Oriane fronça des sourcils. « Quoi ? ». Elle ne comprenait pas la réponse que lui avait donnée l'enfant. Parlaient-elles de la même chose au moins ? « Même que c'est lui qui a laissé le livre. ». L'Abjecto marqua un temps. Ce que lui racontait cette gamine n'avait aucun sens. « Lui ? » l'interrogea-t-elle tout de même en se postant à hauteur de la fillette. « Le méchant qui embête maman Èibhlin. Même qu'il a voulu manger mon sang. » murmura-t-elle à nouveau, entre crainte et colère. Manger son sang ? Parlait-elle d'un vampire ? Dans un réflexe inconscient elle porta la main à sa nuque, les images du bal revenant à elle par la même. « Tu connais son nom ? ». Elle nia une nouvelle fois d'un signe de tête silencieux. Toutefois la Luxurieuse remarqua une chose. Chaque fois qu'une réponse concernait cet inconnu, elle avait pu constater le regard de la petite s'égarer dans un coin de la pièce bien plus à l'ombre. Alors elle se redressa pour se tourner en cette direction. Il n'y avait rien. Alors pourquoi ? « Qui est là ? » demanda-t-elle alors en haussant la voix. « Il y a quelqu'un ? » insista-t-elle en contournant le fauteuil pour se rapprocher d'un candélabre à proximité et atténuer les ténèbres autour. La porte du salon claqua. De nouveau la surprise gagna la Luxurieuse qui se retourna pour voir que ce n'était que la petite qui avait filé.
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Dorian Lang
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Dorian Lang
Ven 28 Oct 2022, 11:41

[Quête] - Dans les mains de la nuit, tous les corps consentent | Oriane 1zj5
Dans les mains de la nuit, tous les corps consentent



Protégé par les ténèbres, je manquai me trahir en étouffant une exclamation quand une nouvelle venue fit son apparition sans prévenir. Je réalisai avec un second choc que celle-ci ne m'était pas aussi inconnue que la blonde. J'avais fait sa rencontre il y a quelques jours à peine, dans un lieu très différent, très loin et dans des circonstances complètement opposées. C'était impossible et pourtant elle se tenait là. J'avais ordonné qu'elle soit tuée pour me nourrir de son sang. C'était la peste qui qualifiait Èibhlin de mère et qui avait subit les foudres de ma frustration après que l'Alfar ait quitté les bains. Que fabriquait-elle ici et qui était-elle réellement ? J'évitais de m'agiter mais tendis l'oreille avec une suspicion croissante, déterminé à lever le mystère sur cette gamine. Cette coïncidence ne me plaisait pas du tout.

La suite ne s'arrangea pas, au contraire, et je sentis une main de glace se refermer sur ma nuque quand les réponses de la fillette orientèrent l'attention de la jeune femme sur moi. Avait-elle conscience de ma présence ? J'eus la réponse à ma question quand ses yeux se verrouillèrent précisément sur l'endroit de ma cachette. Je m'immobilisai comme si cela pouvait me faire disparaître complètement mais c'était inutile. Elle savait déjà. J'étais indiscernable, alors comment ? Est-ce qu'elle m'avait vu avant que je ne m'y tapisse ? Une vague de haine assombrit l'écarlate de mes iris. Cette petite espionne n'avait pas eu son compte avec sa première mort manifestement. Aussi quand la blonde se rapprocha et chercha à percer ma présence, je quittai mon cocon et pénétrai dans la flaque dorée formée par les bougies qui armaient sa main. « Bonsoir. » Je suivis aussi son regard au claquement de la porte et fronçai les sourcils en constatant que la chipie venait de fuir. Un muscle se contracta sur ma mâchoire de voir ma proie m'échapper mais je n'y pouvais rien pour le moment. « Mince alors, je crois que je lui ai fait peur. » Déclarai-je d'un ton léger sans marquer le moindre remord. Elle ne faisait que repousser l'échéance. Je baissai ensuite les yeux sur la blonde et retrouvait sur ses traits une interrogation similaire à la mienne. « Je m'appelle Dorian. Et vous ? Qui êtes-vous ? Je présume que vous n'avez rien à faire ici, tout comme moi. » Sa présence m'intriguait. Possédait-elle aussi une clé ? « Vous m'avez surpris en arrivant. » Avouai-je. Je la contournai pour aller récupérer le livre abandonné et le ranger à sa place. « J'ai cru que vous étiez la propriétaire. » Je ne lui tournai pas le dos longtemps, je n'avais pas encore statué sur le danger qu'elle pouvait présenter. J'étais vaguement agacé d'avoir perdu ma solitude mais sans doute était-ce mieux de ne pas passer la nuit à ressasser mes sombres pensées et ma colère.

« Ce n'est pas une bonne idée de laisser une petite fille s'aventurer toute seule dans cet endroit. Vous la connaissez ? » Il me semblait que non mais je voulais m'en assurer. La réponse ne modifierait pas ma décision. « Nous ferions mieux d'aller la chercher. Je ne connais pas très bien le manoir mais je pense pouvoir dire avec certitude que ce n'est pas un lieu approprié pour une enfant. » Ajoutai-je, faussement inquiet pour son sort.

Après avoir obtenu son accord, nous quittâmes le salon, précédés par l'éclat de son candélabre. « Essayons au premier étage. » Je pris la tête en gravissant les marches de l'escalier. En marbre ivoire marbré de veines ocres, il s'enroulait autour de la statue gigantesque d'un dragon taillé dans un bloc d'obsidienne. « D'où venez-vous, si ce n'est pas indiscret ? » L'interrogeai-je au bout de quelques secondes de silence. « Je suis venu ici en pensant y retrouver le calme perdu après une querelle idiote. Comme tout indique qu'il s'agit d'un manoir abandonné, je ne pensais pas rencontrer quelqu'un d'autre. » M'expliquai-je à mon tour. Je me tus lorsque j'entendis un choc sourd ébranler le sol au dessus de nos têtes. L'objet parut se déplacer en roulant et j'accélérai notre ascension après avoir échangé un regard avec ma compagne. Une fois sur le pallier, je m'immobilisai. Un couloir principal nous faisait face, encadré par deux double portes fermées, elles-mêmes cernées par deux couloirs plus étroits. « Je crois que le bruit venait de là. » Je nous entraînai sur la gauche et enclenchai la poignée d'une des portes. Envahie par une pénombre que les bougies d'Oriane chassèrent, la pièce exposait diverses oeuvres d'art. Quelques peintures étaient suspendues au mur et une carte de grande taille était taillée à même la pierre d'une table au centre, représentant à échelle réduite les chaînes dentelées de montagne ou les vallées creusées d'un lieu que je ne reconnaissais pas. En m'approchant, mon pied se cogna contre un morceau de roche et je lâchai un juron à voix basse. Je pliai les genoux pour récupérer l'insolite obstacle et découvris un globe en verre épais de la taille d'une tête d'enfant et envahie de lambeaux brumeux tourbillonnant en son coeur. « Mmh. Je crois que notre petite joueuse a laissé un indice de sa présence. »

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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Ven 03 Fév 2023, 16:00


Dans les mains de la nuit, tous les corps consentent

Oriane fit un bond en arrière à la présence qui se révéla à elle, surgit des ténèbres. « Elle n'est pas la seule à avoir eu peur. » siffla-t-elle, la main sur la poitrine où elle pouvait sentir son cœur tambouriner sous sa peau. Qui était-il ? Le maître des lieux ? À ses dires, peut-être pas. Elle en fut en partie rassurée. Aux vus de l'état des lieux, elle n'imaginait pas le propriétaire du manoir des plus conciliants avec les intrus. Il n'en demeurait pas moins qu'elle ignorait toujours l'identité de l'inconnu. « Enchantée de vous rencontrer, monsieur Lang. Je suis Oriane Natey. Quant à mes affaires ici, je ne suis pas certaine que cela vous regarde si vous êtes étrangers en ces lieux. » répliqua-t-elle, moqueuse. Elle ne savait que penser de cet homme. En d'autres circonstances, il n'y aurait eu aucun problème et elle aurait agi comme à son habitude. Seulement, le lieu et la façon dont il se présenta à elle la faisaient, cette fois-ci, avancer à petits pas. Sans compter ce qu'avait dit la fillette plus tôt. « Je vous assure que vous n'êtes pas le seul à avoir été surpris. » renchérit-elle en suivant ses mouvements du regard, pivotant seulement sur elle-même pour conserver un visuel sur lui. Elle n'était pas encore certaine de savoir si elle devait classer son vis-à-vis parmi les gens amène ou ceux qui feintaient l'être. Au risque d'être biaisée par la première impression, elle laissait en suspens son jugement à son encontre, la forçant à marcher sur des œufs et considérer ses mots avant de les exprimer. Qui plus est, elle était persuadée de l'avoir déjà vue quelque part. Incapable de se souvenir où par contre. Son regard se porta sur la porte à la mention de l'enfant. « Non. C'est la première fois que je la vois. ». Agrippée à son candélabre, la Luxurieuse ramena son attention sur le brun. Elle n'était pas tout à fait d'accord. S'il s'agissait de la fille du propriétaire ? Elle voulut ainsi répliquer, avant se remémorer les plaintes de la fillette. Si c'était la première fois qu'elle voyait cette enfant. Ce n'était peut-être pas son cas à lui. « Allons-y. » confirma-t-elle ainsi la proposition en rejoignant son nouveau partenaire d'aventure. À présent, elle était intriguée.

Les portes défilaient en silence, à peine éclairées par la lueur des chandelles, jusqu'à ce qu'ils arrivent au pied d'un escalier poussiéreux. Il n'en demeurait pas moins majestueux pour autant. « L'indiscrétion est bien un problème duquel je m'encombre peu. » commença-t-elle sa réponse en suivant Dorian, les yeux rivés sur la statue autour de laquelle le duo serpentait. Son regard ne s'en détachait pas une seconde. Elle fixait l'animal de pierre comme l'on fixait les Enfants de Méduse pour sauver sa vie. « J'étais à Avalon. ». Elle sourit. « Vous savez, vous n'aviez qu'à me demander de quitter la pièce si vous teniez tant à rester seul. Je sais me montrer polie et compréhensive. ». Prendre la chose à la rigolade lui permit de se détendre et oublier la présence oppressante du monstre d'obsidienne à leurs côtés. « Je me demande bien d'où vous venez, vous, pour que la présence d'une seule personne suffise à briser votre tranquillité. Faites donc un détour par chez moi la prochaine fois, je vous assure que vous trouverez n'importe quel autre lieu des plus tranquilles après. » proposa-t-elle dans un rire. Et, alors même qu'elle se sentait plus à l'aise, une nouvelle présence émanant de l'étage figea la Déchue dans sa marche. Son corps était statufié dans le mouvement initié. Son souffle s'était bloqué dans sa gorge. D'une vive œillade instinctive en direction de Dorian, espoir irréfléchi d'y trouver une assurance envolée, elle comprit que leur état était finalement partagé. Au moins, ils pouvaient dire qu'ils étaient dans exactement le même bateau. Ce fut donc dans le silence qu'ils finirent d'escalader les marches pour rejoindre l'étage supérieur. « C'est un vrai labyrinthe en fait cet endroit. » souffla-t-elle en détaillant l'architecture des lieux. Elle n'était jamais montée ici. La faute à la statue qu'ils devaient contourner pour s'y rendre. « Après vous, je vous prie. » fit Oriane d'un geste de son bras libre, l'autre toujours fermement cramponnée au candélabre, pointant la direction du couloir et donnant à l'objet l'aspect d'un phare dans la nuit. Ce fut là qu'elle comprit que son partenaire d'aventure avait l'intention de rejoindre la pièce d'où venait le bruit, plutôt que l'éviter. Elle ne protesta pas. Qu'elle se l'admette même : elle était curieuse de voir le réel objet de sa précédente terreur.

Pour la première fois depuis le début de leur exploration, Oriane s'écarta du brun pour observer les peintures aux murs. « Réjouissant... » commenta-t-elle en détaillant la première, survolant la toile de la lueur des chandelles pour mieux discerner les détails et les couleurs. Une scène de guerre, sombre et sanglante. Ça lui rappelait ces histoires qu'elle avait entendues, ou apprit à Basphel, sur la guerre des dieux. Des scènes de massacres perpétrés un peu partout, causées tant par des guerriers que par des civils. Elle s'en détourna pour tendre le bras vers le candélabre éteint au mur, et s'offrir ainsi un peu plus de lumière. Ce furent les râles de douleur dans son dos qui la menèrent à se rapprocher de Dorian. À proximité, elle posa la lumière sur la table de pierre pour se saisir de l'agresseure inerte. « Un indice. Ou une diversion. Il serait étonnant de la part d'une fugueuse, quand bien même il s'agit d'une enfant, que celle-ci laisse des indications pour la retrouver. ». Un rire bref lui échappa. « À moins d'appartenir à cette frange de la population qui a tendance à courir vers les ennuis plutôt que les fuir. » ajouta-t-elle dans un rictus, l'œil brillant de malice rivé sur le brun qu'elle commençait à soupçonner être de ceux-là. « Mais ce n'est pas moi qui vais juger ou critiquer ce genre de comportement. » conclut-elle en reportant son attention sur la sphère. Elle n'était pas la mieux placée pour une leçon de morale à ce propos. « Comment ça marche ça ? » souffla-t-elle en secouant l'artefact après une tentative infructueuse de faire parler l'objet au recours de la magie. Le manque de coopération de l'objet fini finalement par l'agacer, et elle le troqua avec le chandelier afin de reprendre son exploration de la pièce, à commencer par la table dont elle fit le tour pour essayer de deviner ce qu'elle représentait. « Vous connaissez cette gamine ? Elle, semble vous connaître en tout cas. » continua-t-elle la conversation sans relever les yeux, attirée plutôt par des feuilles éparses au sol. Elle grimaça en découvrant qu'il s'agissait d'un croquis d'une quelconque machine à torture, accompagné d'une analyse. « Si cette fille n'est pas trop folle, elle sera déjà partie. » ajouta la Luxurieuse en posant un œil panoramique sur la pièce. Elle n'était pas à l'aise. Tout ici l'empêchait de s'exprimer comme ailleurs. Elle n'avait jamais été confrontée à un lieu si peu empreint de Luxure. « C'est quand même dingue. Je suis persuadée de vous avoir déjà vu quelque part, mais ça ne me revient pas. » lâcha l'Abjecto après quelques secondes à fixer Dorian, dans une énième tentative de se souvenir. La tentative de trop qui la mena à exprimer de vive voix ce qu'elle ne formulait alors qu'intérieurement.
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Dorian Lang
Jeu 09 Mar 2023, 09:26

[Quête] - Dans les mains de la nuit, tous les corps consentent | Oriane 1zj5
Dans les mains de la nuit, tous les corps consentent



Je m'étais détendu en apprenant d'où elle provenait. J'avais moins d'a priori sur les Déchus que sur beaucoup d'autres races. Une fois qu'on connaissait le Péché qui les définissait, on savait à qui on avait affaire. Du moins était-ce mon opinion. Au final, Oriane était une des rares que j'eusse pu rencontrer. Je l'observai du coin de l'oeil pour essayer de deviner la nature de son mal. Je chassais la colère ou l'orgueil assez rapidement. Amusé malgré moi par ce jeu de devinettes dans lequel je m'étais librement lancé, j'en oubliais presque la rancoeur qui m'avait mené ici au départ. La présence de la blonde était plus efficace que la lugubre demeure offerte aux bourrasques chargées par l'océan. Je n'avais pas rebondi sur la perche lancée. Avouer d'où je venais révélerait ma nature et je n'étais pas pressé de la lui apprendre. Les comportements s'en trouvaient toujours modifiés. Par l'horreur, la peur, le dégoût, une curiosité déplacée. J'étais las de ça.

« Mmh. » Marmonnai-je. « Vous aimez les ennuis, vous aussi ? » Lui demandai-je sur le ton de la conversation. « Certains ont juste un don pour s'attirer les ennuis à eux. » J'avais davantage le sentiment d'appartenir à cette catégorie. Ma zone de confort l'était trop pour que je sois poussé à en sortir sans une solide raison ou sans y être obligé. Je regardai la sphère qu'elle agitait et haussai les épaules. « Rien qu'un bibelot. Il n'y a que de ça, ici. Je suppose que le propriétaire était un collectionneur de curiosités. Je crois qu'on devrait éviter de toucher à tout. On ne sait pas ce que ça pourrait déclencher. Et si j'en juge de la décoration générale de cet endroit, je ne risque pas de me tromper en disant qu'il a l'air du genre à apprécier les objets dangereux et je n'ai pas envie de mourir aussi bêtement. »

Sur ces mots, je m'éloignai pour longer la table, jetant un coup d'oeil en dessous au cas où elle s'y cacherait. « Non. » Mentis-je. « Je n'ai pas un physique très original. On croit souvent me connaître et elle doit me confondre avec quelqu'un d'autre. » À croire que les bruns à l'air revêche pullulaient partout comme des rats. Néanmoins, dans le cas de cette fillette, elle ne faisait pas erreur. J'étais certain d'avoir ordonné qu'elle soit tuée sur Issë, sa présence ici était inexplicable et je blâmais la magie d'être à l'origine de ce mystère. Elle ne devait pas être qui elle paraissait être et j'étais prêt à la tuer à nouveau pour lui arracher des réponses, notamment sur le fait qu'elle prenne Eibhlin pour sa mère quand je savais que c'était impossible.

« Et où pourrait-elle être partie ? Cette île est perdue sur l'océan. Sauf si elle aussi possède une clé ou qu'elle se soit téléportée ? En tout cas, elle commence à m'emmerder. Je propose que nous la cherchions encore quelques minutes puis je redescend au salon. Tant pis pour elle si elle tombe sur un instrument susceptible de lui couper la tête. » Lâchai-je d'un ton sec.

La remarque d'Oriane me fit lever les yeux sur elle. « ... » Je fouillai ma mémoire dans le cas où j'aurais pu la rencontrer mais rien ne me venait. Je n'avais jamais mis les pieds à Avalon. « Je pense que vous vous en souviendriez si nous nous étions rencontrés. » Peu importe qui je rencontrai, je finissais invariablement par les sucer. C'était plus fort que moi, mon Péché à moi en quelque sorte. Je ne pouvais nier ne pas être attiré par son odeur. Elle était moins subtile que d'autres, mais la soif n'était jamais suffisamment éloignée pour que je fasse la fine bouche. « Je vous autorise à venir plus près si vous voulez davantage me regarder. » M'entendis-lui suggérer. Je m'accoudai à la table. Presque comme un automatisme, j'avais insufflé à ma proposition un filet de magie. Même si mon faciès lui rappelait une mauvaise rencontre, elle ne pourrait s'empêcher de m'obéir. L'aliénation arrimait des fils invisible à son corps qui ne lui obéirait pas plus que son esprit. Du moins était-ce ainsi que c'était censé fonctionné. Je m'en remettais entièrement à mon instinct. C'était plus inné que la chasse, que j'exécrais toujours autant. Je ne comprenais pas le principe de courir et de se fatiguer quand on avait la magie à disposition pour que les proies tombent d'elle même entre mes crocs. C'était une perte d'énergie inutile. Je pris son menton entre mes doigts pour l'amener à mieux me regarder. « Alors ? » Un premier sourire ourla mes lèvres, laissant entrevoir des dents anormalement formées.

Message III | 831 mots

Tu peux partir du principe que l'aliénation n'est pas trop forte pour qu'elle soit encore capable de réfléchir un peu et d'agir un peu sinon c'est pas drôle pour toi, comme tu préfères nastae


[Quête] - Dans les mains de la nuit, tous les corps consentent | Oriane O5u6
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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Lun 22 Mai 2023, 23:32


Dans les mains de la nuit, tous les corps consentent

«
Je ne suis pas contre, à petites doses. Ils apportent un peu de piment dans une vie qui peut facilement devenir monotone. » confia Oriane à l'interrogation du brun avant de relâcher la sphère, qui s'écrasa lourdement à ses pieds, pour reprendre son tour du propriétaire, songeant par la même à son cas. Elle s'était un temps confrontée à cette routine rassurante, lorsqu'elle résidait encore à Kamlann, loin au-dessus des tracas du monde. Kyra l'en avait sortie et, dès lors, rien ne fut plus pareil. Rien ne pourra jamais plus être pareil. Elle s'était fait une raison là-dessus. Le danger et l'inattendu étaient toujours derrière son dos et s'amusaient à la bousculer de façon plus ou moins violente. Elle avait d'ailleurs finit par intégrer cela comme des évènements récurrents, et non plus comme des singularités ponctuant sa ligne de vie. « Je suppose qu'elle est partie de la même façon qu'elle est venue. » rit-elle doucement à propos de la fillette. Un rire qui lui était nécessaire pour apaiser la tension qui nouait ses muscles. « Le monde est plein de surprises, et cette petite doit assurément faire partie de ces curiosités auxquelles on ne s'attend pas forcément. » développa-t-elle en reportant son attention sur Dorian. Le confondre avec un autre ? Peut-être avait-il raison, oui. Peut-être que dans le voile obscur de l'île elle l'avait prise pour quelqu'un qu'il n'était pas, comme il l'avait suggéré pour la fillette. Tout de même... « Si vous le dites. » se résigna-t-elle, non sans un rictus. Sa remarque avait piqué son intérêt plus qu'elle ne l'avait rebuté. Qu'avait-il de si particulier pour que sa présence se révèle si marquante ? À première vue, elle était incapable de le dire. Il lui faudrait pousser un peu ses investigations donc.

De l'intérêt vint finalement la surprise. Depuis le début elle avait ce ressenti selon lequel le brun se barricadait derrière de hauts murs pour empêcher le monde extérieur d'envahir sa sphère privée. Quelque part, elle l'avait imaginé légèrement misanthrope à cause de ça. À présent elle ne pouvait que songer qu'elle avait fait fausse route. Alors elle sourit, se laissant allégrement séduire par le velours qui habillait les paroles qu'il lui adressait. Quelque chose forçant le charme et d'indéniablement attirant. Ils lui offraient la sensation du drap soyeux sur sa peau nue, la caresse des lèvres brûlantes dans son cou, ou encore la volupté de deux mains avides sur sa taille. Elle avait une certaine fascination pour ces gens pouvant assaisonner de miel une phrase et saupoudrer la suivante de sel, et inversement. Ceux qui lui faisaient souffler le chaud et le froid par leur seule expression des mots. « Trop aimable. » commenta-t-elle, ravie de la proposition. À son tour elle se rapprocha, diminuant la distance entre leurs deux visages de sorte à pouvoir le contempler tout en dépassant la frontière du raisonnable. C'était dans ces moments-là que les choses devenaient compliquées pour elle. La flamme de son péché demeurait vive, quand bien même en avait-elle saisi le contrôle, et il suffisait de peu pour faire naître le désir. Ses mots précédents avaient fait sortir sa Luxure de sa cachette. Maintenant, le contact de ses doigts sur son visage fit naître un frisson brûlant sur son échine. Son corps perdait peu à peu de sa contenance et, à présent, elle devait faire force de volonté pour demeurer à cette distance sans au moins tenter une caresse ou un baiser. Son cœur déjà palpitait plus fort sous sa poitrine. Un détail, difficile à louper à cette proximité, la fit temporairement sortir de sa torpeur. « Ah. ». Elle ne sut quoi dire d'autre en constatant les canines plus aiguisées que la normale de son vis-à-vis. La cicatrice invisible de sa dernière morsure lui piqua le cou. Ce n'était pas douloureux. Ce n'était pas agréable non plus pour autant. Elle lui faisait plus l'effet d'un fantôme qui se montrait au grand jour pour lui rappeler que, aussi plaisant puisse-t-elle trouver la sensation de la morsure, le danger n'en demeurait pas moins présent. Cependant, il y avait des situations où elle se souciait peu du raisonnable, notamment lorsque la passion enlaçait son être. « Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu à faire avec un Vampire. » commenta-t-elle dans un mélange de curiosité et d'appréhension en plongeant dans les iris carminés du prédateur. En réalité, il y avait bien des races qu'elles pouvaient considérer comme tel. Elle savait qu'elle avait, d'une manière générale, bien plus valeur de proie aux yeux des autres. Une proie avec un instinct de survie claqué au sol cependant. « Alors je confirme. Je vous ai déjà vu. Peut-être nous sommes-nous croisés à Myngrimu. J'y ai passé une petite semaine il y a quelque temps. » supposa-t-elle, sans bouger d'un pouce, dédramatisant par la même la violence de cette épreuve de Coupe des Nations. Peut-être était-il l'un de ces jeunes vampires qui avaient essayé de la tuer — l'exsanguer serait un terme plus correct — à l'occasion de cet événement ?
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Dorian Lang
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Dorian Lang
Lun 12 Juin 2023, 18:13

[Quête] - Dans les mains de la nuit, tous les corps consentent | Oriane 1zj5
Dans les mains de la nuit, tous les corps consentent



Plus j'y songeais, plus j'étais convaincu que les Vampires n'étaient pas des séducteurs. Alourdies de magie, nos suggestions devenaient des ordres impossibles à désobéir. Nous étions des feignants qui attendions que le repas vinssent à nous. Peut-être que si Laysa me l'avait présenté ainsi à l'époque, j'aurai marché avec elle beaucoup plus tôt. Nos victimes confondaient peut-être ça avec de la séduction mais jusqu'à présent, j'étais arrivé à mes fins sans avoir besoin de charmer qui que ce soit. Peut-être que si Laysa me l'avait présenté ainsi à l'époque, j'aurai marché avec elle beaucoup plus tôt.

Oriane, à une distance bien peu raisonnable, me dévisageait et j'en fis autant. On disait des Déchus qu'ils se choisissaient l'apparence qu'ils souhaitaient. Personnellement, je trouvais que c'était de la triche. Il était tout à fait possible au final d'avoir pu la rencontrer auparavant, sous d'autres traits, ce qui expliquerait qu'elle eut l'impression de me connaître quand la réciproque n'était pas vraie.

« Une habituée des nôtres, donc ? Vous avez dû tomber sur des spécimens particulièrement sympathiques pour ne pas avoir peur d'être si près de moi. » Ma main libre descendit chercher la mélodie de son pouls sur son poignet pour voir si le petit oiseau battait des ailes derrière sa façade inexpressive. Non, pas inexpressive. Bae avait eu la même expression la première fois. Cette supplication muette qui transpirait d'eux, priant qu'on se penche sur eux pour les prendre. « Ah je vois. Vous faites partie de ceux qui aiment la morsure. Quelle chance pour nous deux. Mais vous vous trompez. Je n'ai jamais mis les pieds à Myngrimu. Vous avez donc survécu, c'est remarquable, toutes mes félicitations. Est-ce que ça signifie que je devrais me méfier ? Seriez-vous par hasard une chasseuse de Vampire ? » Plaisantai-je. « Plus j'en apprend sur vous, plus le mystère s'épaissit. Vous le faites exprès pour vous rendre intéressante ? Enfin, je suppose que ça fonctionne puisque vous êtes dans mes bras et j'en oublie même cette sale gosse que je voulais tuer à nouveau. » Avec l'Aliénation, mentir devenait superflu. Je pouvais lui glisser les pires horreurs à l'oreille, elle ne pourrait faire plus que broncher faiblement. Je n'aimais pas en faire usage. Pas avec ceux qui m'étaient chers. Mais cette fille n'était rien à mes yeux. Là où je rechignais à en faire usage avec Bae ou même Eibhlin, pour une raison obscure, je n'avais aucun scrupule à étouffer la conscience de cette Déchue pour en faire une chose juste bonne à se faire sucer. « C'est dommage que cette enfant soit partie, je me demande si j'aurais pu pousser le vice jusqu'à vous convaincre de la tuer pour moi en échange de ma morsure. Par chance pour toutes les deux, elle est hors de vue et vous êtes seule. Sachez aussi que j'ai terriblement soif, en plus d'être toujours contrarié par une vilaine Alfar qui s'amuse un peu trop avec mes nerfs. Ça ne vous dérange pas de payer les pots cassés ? » Comme si elle avait le choix.

« Je vais tâcher de ne pas vous tuer mais je ne peux rien vous promettre. Ça dépendra de votre goût principalement. » Je lâchai son menton pour enfoncer mes doigts dans ses cheveux et renverser sa tête sur l'arrière. La proximité avec ses veines me faisait à mon tour perdre la maîtrise de mes actions. Succomber à mes pulsions revenait à glisser sur une pente où aucune prise ne m'aiderait à remonter. Il n'y avait que dans l'assouvissement que je réussissais à m'arrêter. La barrière de sa peau, si fragile contre mes crocs, se déchira comme de la soie liquide et je plaquai mes lèvres contre la fissure créée pour ne perdre aucune goutte. J'étais devenu plus soigneux avec le temps, plus efficace, sauf en quelques exceptions. Je savais que je devais éviter d'élargir la plaie car c'était là que le flux échappait à mon contrôle et débordait. Les premières secondes étaient toujours les plus difficiles pour rester mesuré dans ma ponction, j'avais seulement envie de lui arracher la gorge, et tant pis si je laissais son cadavre derrière moi. À cet instant, ça m'était égal. Je me forçai à ne pas suivre mon instinct et adoptai l'astuce de Laysa qui consistait à essayer de deviner des choses sur l'identité de la victime juste en buvant son sang. Le fait de se concentrer sur ça aidait à ne pas vider la concernée en quelques minutes et là encore, ça fonctionna. Celle-ci ? Définitivement pas vierge. Un goût relativement intriguant néanmoins. Elle appartenait à une race qui oscillait entre le bien et le mal et les sucer était comme un jeu de loterie où on tombait soit sur un goût de poubelle, soit sur un goût de fraise.

La sentant faiblir, je me forçai à relâcher la pression et la poussai jusqu'à la table où je l'aidai à s'y asseoir. Là, je repoussai ses cheveux de l'autre côté pour la mordre à un autre endroit. Je n'aimais pas mordre au même endroit et me souciai peu des traces que mon passage pouvait laisser. Elle pourrait toujours user de magie pour les effacer, si elle s'en sortait. Je bloquai sa nuque avec ma main pour l'immobiliser et absorbai son sang jusqu'à en oublier pourquoi j'étais mécontent en premier lieu. Quand j'en eus fini, je la lâchai et m'écartai. Elle avait l'air de respirer encore. « Merci pour le repas. C'était pas trop mauvais pour... une Luxurieuse ? Désolé, je ne peux pas vous rendre la pareille en vous offrant une rétribution à la mesure de votre péché, vous comprenez que ma condition m'en empêche. Mais si vous aimez la morsure, alors quelqu'un m'a dit que c'était parfois même mieux. Bien, ce ne sera pas nécessaire de m'accompagner à la sortie, je connais le chemin et vous avez l'air d'avoir besoin de quelques minutes pour vous rétablir. À une prochaine fois ici peut-être ? » Sur ces mots, je tournai les talons et quittai la pièce. La fillette ne réapparut pas et je me saisis de la clé pour réapparaître sur le bateau où j'étais avant d'aller sur l'île. Si mon absence avait été remarquée, personne n'en dit rien. Repus, je partis m'allonger sur ma banquette pour piquer un somme.

Message IV | 1113 mots

Si tu déclares, je veux bien un point en charisme s'il te plaît nastae


[Quête] - Dans les mains de la nuit, tous les corps consentent | Oriane O5u6
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Kyra Lemingway
Mar 08 Aoû 2023, 01:49


Dans les mains de la nuit, tous les corps consentent

Une habituée ? Non, peut-être pas jusque-là. Sans compter qu'elle ne cherchait pas intentionnellement leur contact. Ça avait toujours été le fruit du hasard si elle s'était retrouvée seule à seul avec l'un de ces enfants de la nuit. Tiens. C'est vrai ça. Elle n'avait encore jamais eu affaire à une Vampire. Est-ce qu'elles suçaient de la même façon que leurs homologues masculins ? Elle était persuadée que non. Elle aurait pu essayer à Basphel, néanmoins on lui avait toujours dit de se méfier des jeunes Vampires. Ça n'était donc jamais arrivé. Il allait falloir remédier à cela. Il y eut la caresse d'une main sur sa peau qui réagit en un frisson brûlant courant sur son épiderme. Oh, ce qu'elle aurait souhaité pouvoir éprouver sa peau contre la sienne. Quel dommage qu'il fût Vampire. Elle plaignait cette race pour ça. Il lui était si inconcevable de songer à une vie sans sexualité. Son commentaire la fit rire. Une chasseuse de Vampires, elle ? « Et si c'était le cas ? » souffla l'Abjecto avec malice, ne réfutant pas cette possibilité quand bien même elle lui était absurde. Elle se contenta seulement d'ajouter « J'ai une bonne étoile je crois, tout simplement. » sans plus de détails. Il n'y avait, de toute façon, rien à expliquer. Elle-même s'étonnait parfois de la chance qu'elle pouvait avoir de sortir indemne de certaines situations dans lesquelles elle avait le chic pour se mettre. « Vous savez que je pourrais être vexée par ce que vous me dites ? Imaginer qu'il m'est nécessaire de ne pas me dévoiler pour pouvoir intéresser mes interlocuteurs peut être particulièrement désobligeant. » rétorqua-t-elle alors avec humour, quoique son Orgueil demeurât tout de même touché par cette remarque. Pourtant elle ne lui en voulut pas. Elle était dans cet état où sa Luxure prenait bien trop le dessus pour réussir à être outrée de ce genre de choses, où chaque contact, physique comme visuel, était un appel brûlant auquel elle réagissait avec trop de facilité. Elle était trop envoûtée par la voix de son vis-à-vis et de son péché pour relever ce qui aurait dû la révolter et la faire reculer. Si elle ne pouvait nier aimer la morsure des Vampires, son esprit avait à cœur de lui rappeler que la dernière fois qu'elle y avait succombé elle avait failli y passer. Sauf ce soir semblait-il. Ce qu'elle aurait dû interpréter comme des avertissements n'étaient que blagues à ses oreilles. Ce soir, elle se laisserait corps et âme abandonner entre ses crocs s'il le demandait. « Si ça me dérange ? » répéta-t-elle, amusée qu'il puisse envisager la chose. Un soi lucide aurait peut-être dit que oui pourtant, non à cause de la morsure mais bien du meurtre évoqué plus tôt. Ore, elle n'avait plus rien de lucide et ce depuis plusieurs minutes déjà.

Elle ne répliqua donc pas à la main se nichant dans sa chevelure, bien au contraire. Un soupir d'aise d'un contact qu'elle se rêvait depuis de longues minutes déjà lui échappa, rapidement suivi d'un gémissement situé entre la douleur et le plaisir. Ce plaisir coupable peu comprit d'un grand nombre et peu assumé des autres. D'une main elle remonta la clavicule de Dorian pour venir caresser sa nuque et mêler ses doigts à ses mèches sombres, l'invitant à continuer encore. Son cœur palpitait avec force sous ses côtes, de cette même vigueur qui le gagnait sous l'effet de la proximité des corps et du désir de l'âme. À intervalles irréguliers un gémissement résonnait dans la pièce, témoignage non dissimulé de ce qu'il lui faisait ressentir. Pourtant quelque chose manquait à son contentement. Son bas-ventre brûlant se satisfaisait à moitié de cette pénétration. Elle voulait jouir non seulement des effets de ses crocs ancrés à sa chaire, mais également de sentir son membre entre ses cuisses. Comme une illustration irréfléchie de son ressenti, elle se colla entièrement à son partenaire, sa main encore libre fermement serrée sur le tissu de son habit. Elle savait néanmoins que ce manque n'était que temporaire. Qu'il arrivera la ponction qui la mènera à l'orgasme en lui faisant oublier la solitude dont souffrait son entrejambe. Moment qui ne tarda pas à arriver. Un souffle plus puissant s'extirpa de ses poumons en un premier cri d'extase. Elle s'agrippa alors un peu plus au brun en se sentant perdre pied. Elle en voulait plus et la détresse s'empara d'elle lorsqu'il se retira, vite évanoui toutefois quand les mains du brun glissèrent sous ses fesses. Un rire désireux remplaça la manifestation de sa tristesse et, à présent sur la table, elle referma les cuisses autour du bassin de Dorian, par habitude, et enserra sa nuque dans ses mains entrelacées, ses lèvres cherchant les siennes à défaut de ne les sentir sur sa peau. Désolée d'abord, elle ne put contenir le gémissement d'une exquise douleur lorsque son épiderme fut à nouveau percé par les canines de son partenaire. Des gémissements qui cédèrent rapidement leur place à la jouissance procurée par la morsure qu'elle avait craint être déjà finie. Dans un geste lent elle glissa une main sur les boutons maintenant sa chemise en place. Avec précision, elle s'affaira à les défaire et lui laisser libre champ à caresser la peau nue du Vampire.

L'environnement lui parut de plus en plus flou. Tout lui devenait moins net. Ses sensations. Sa vision. Son ouïe. Quelque chose de désagréable naquit en son sein en lieu et place de la chaleur des émotions présentes. C'est à peine si elle sentit le brun se retirer. C'est à peine si elle l'entendit s'adresser à elle et partir. Elle demeura là, allongée et inerte à même la table, le souffle court et le palpitant au ralenti. De longues minutes s'écoulèrent ainsi où elle demeura seule et vulnérable. Alors une vague de chaleur infusa dans ses veines et sur sa peau. Il lui fallut encore une dizaine de minutes supplémentaire pour reprendre pleinement conscience d'elle-même. Elle ne bougea cependant pas, trop épuisée pour ça. Immobile et les yeux fermés, elle s'insulta mentalement de tous les noms. Elle avait été bête et insensée. D'une main elle prit enfin appui sur la table pour se redresser. La tête lui tournait, néanmoins elle fut capable de discerner, sur le bois sculpté, une tâche épaisse et poisseuse, petite flaque sombre du sang s'étant écoulé depuis son cou percé. Elle y passa la main de chaque côté. La Mue avait fait son travail et déjà sa peau n'était plus marquée des crocs du chasseur. Son regard balaya la pièce encore floue à la recherche d'une véritable assise quelconque. Elle y trouva un fauteuil dans un coin, à proximité de la fenêtre. Posant un pied au sol, elle se soutint à la table pour avancer jusqu'au crapaud, trébuchant à moitié lorsqu'elle dut se séparer de son appui avant se laisser lourdement tomber entre les coussins, écrasant douloureusement l'aile sur laquelle elle s'assit par mégarde. Le visage dans une main, elle sentait son corps lentement se régénérer. Il lui faudrait encore une bonne heure pour être capable de se téléporter sans danger à ce rythme. « Quelle conne... » souffla-t-elle sans bouger. « Je t'avais dit il était méchant. ». Oriane leva les yeux sur la silhouette de la petite. Elle l'avait dit, oui.
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[Quête] - Dans les mains de la nuit, tous les corps consentent | Oriane

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