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 Ce qui doit être (Caleb)

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Lun 25 Fév 2019, 18:22

Ce qui doit être (Caleb) Pmxa
Ce qui doit être


« Vous vous laisserez bien tenter mademoiselle, hum ? » fit une voix à l’oreille de Séléna. Haruki marchait à côté d’elle mais était sujet à d’autres propositions, venant de femmes de petites vertus. Un homme s’était même aventuré à lui faire des avances, lui promettant une nuit que son corps n’oublierait jamais. Le Maître du Temps ne semblait pas troublé le moins du monde, ce qui n’était pas le cas de la Lyrienne qui, peu à peu, s’était lentement mais surement rapprochée de l’ailé. Il lui sourit, semblant amusé par la situation. « Allons, cela te ferait du bien. » fit-il, taquin. « Je… ». « Je plaisante, Séléna. » précisa-t-il. Elle semblait prendre au sérieux tout ce qu’il disait, un problème de taille pour tisser une relation plus intime. Cela viendrait mais, en attendant, il devrait endurer bien des tourments. Le fait qu’il sache qu’ils finiraient par s’aimer ne signifiait pas qu’ils s’aimeraient tout de suite. C’était d’ailleurs bien le problème. La connaissance le torturait. Il était obligé de se tenir à son côté et d’endurer de la voir sans pouvoir la toucher. Le défi était de taille, même s’il savait. Observer les Luxurieux lui proposer leurs corps à bas prix, voire gratuitement pour les plus désespérés, avait de quoi le tourmenter. Savoir qu’il ne serait pas sa première fois était tout aussi douloureux. Il soupira, quelque peu mélancolique. Bien sûr, la jeune femme ne comprit pas la réaction. Il lui semblait énigmatique et, parfois, la distance qu’il prenait lui faisait penser qu’il ne l’aimait pas vraiment, qu’il était près d’elle uniquement parce que là était son devoir. Elle n’osait pas lui poser de questions, attendant qu’il décide de ce qu’ils feraient, attendant qu’il lui dise quelque chose. Sans doute l’impressionnait-il, aussi, bien trop mystérieux pour qu’elle puisse envisager une relation d’égal à égal. « Pour cinq pièces d’or je vous lècherai la ch… » « Oui on a compris. ». Le ton de l’Ange était sec, tout comme la poigne qu’il avait apposée sur l’épaule du prostitué. « La dame n’est pas intéressée. » conclut-il avant de le lâcher et d’attirer Séléna un peu plus loin. Tout ceci le fatiguait, finalement. Lui se fichait bien des décolletés aguicheurs et des lèvres pulpeuses qui promettaient des massages exquis à son entre-jambe. Il était vacciné de tout type de tentation. Mais elle… Il n’avait pas envie qu’elle subisse les lubies des Déchus. Ça le rendait grognon.

Une fois qu’ils furent arrivés à l’auberge où il avait réservé deux chambres pour la nuit, il pressa le pas vers celle de Séléna. Il ne se sentit soulagé qu’une fois qu’il eut fermé la porte derrière eux. Il savait qu’aujourd’hui serait un jour spécial. Son regard se fixa un instant sur la blonde. Ses yeux verts découvraient l’endroit avec une fascination intéressante. La chambre était particulièrement haute de plafond, faite pour des clients sachant voler et pouvant accéder aux moindres recoins. Les Réprouvés auraient pu construire sur un modèle identique, également, mais il semblait que ceux de Lumnaar’Yuvon préféraient marcher. « Il y a vraiment beaucoup de livres… ». « Oui mais je te déconseille de les ouvrir. ». Il s’agissait de livres érotiques, pour la plupart. Cependant, malgré son avertissement, Haruki savait déjà qu’elle n’allait pas lui obéir. Dès qu’il aurait le dos tourné, elle en prendrait un, par curiosité. C’était là un vilain défaut, un défaut qui lui attirerait bien des problèmes. « Je te laisse ici pour ce soir. Nous nous retrouverons demain matin. ». « Est-ce que… ». « Oui tu peux sortir de ta chambre mais… évite de sortir trop découverte. Comme tu l’as constatée, les Luxurieux ne ratent jamais une occasion de faire des propositions inconvenantes. ». « C’est vrai… ».

Quelques minutes plus tard, Séléna avait emprunté l’un des livres de sa chambre et marchait tranquillement dans les petites rues d’Avalon, essayant de changer de trottoir lorsqu’elle croisait un regard un peu trop lubrique. Vêtue de plusieurs couches de vêtements aux couleurs douteuses, elle avait suivi le conseil de l’Ange afin d’éviter les situations désespérées. Elle ne possédait pas beaucoup d’habits, d’où les teintes non assorties. Ses yeux dansaient à travers l’architecture impressionnante de l’endroit et elle finit par ne plus regarder où elle allait. Son corps percuta très légèrement celui de quelqu’un, presque comme une caresse. Elle échappa son livre de surprise en contemplant le visage de l’homme qui lui faisait face. « Malachai ? » demanda-t-elle, ne sachant pas exactement ce qu’elle ressentait vis-à-vis de cette apparition.  

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Ven 01 Mar 2019, 17:55


Quelques rayons perçaient délicatement à travers les voilages des fenêtres, pour caresser les traits fatigués de mon visage encore ensommeillé. Il était tôt. Je poussai un petit grognement contrarié, en enfouissant davantage ma tête au creux de mon oreiller. Le sommeil paraissait décidé à me fuir, après m’avoir honoré de ses grâces pendant quelques heures. Ce n’était pas si mal. Je finis par délaisser mon coussin, pour lui préférer la tendresse de mon épouse, plongeant mon nez dans ses cheveux blonds pour respirer son parfum. Mes doigts glissèrent doucement dans les mèches folles qui tombaient sur son joli minois. Je prenais garde à ne pas faire de geste brusque, craignant les mouvements désordonnés causés par mon adresse matinale, devenue légendaire au sein du Palais de Lua Eyael. Je pris quelques grandes inspirations, toujours blotti contre ma femme, avant de me décider à quitter les draps. Je déposai un léger baiser sur le front de la Magicienne, ma main s’attardant un instant sur sa joue, avant d’attraper le gros chat qui voulait profiter de mon départ pour s’affaler sur le matelas. Myrtille poussa un miaulement mécontent, ce qui ne m’empêcha pas de partir avec cette boule de poils sous le bras. « Azenor ? » murmurai-je, vaguement décontenancé par la présence de ma fille dans les couloirs, à cette heure inhabituelle. « Papa ! » s’exclama-t-elle en me sautant au cou. Je la réceptionnai sans mal, en ignorant la plainte étouffé du félin, irrité par cette bousculade . « Mon livre pour le cours de Madame Von Lucreria … Je l’ai perdu. » Elle me décocha un sourire innocent et un regard pétillant. « Est-ce que tu peux me dire où il est ? » Je poussai un long soupir, même si mes lèvres affichaient un petit sourire en coin. « Je croyais avoir été parfaitement clair, à ce sujet. Je ne suis pas un registre pour retrouver tous les objets égarés ! » - « S’il te plaît ... » Elle fit la moue, cherchant clairement à m’attendrir avec un regard malheureux et une petite mine contrite. Ce qui, évidemment, fonctionnait à merveille. Je soufflai à nouveau, vaincu par les yeux de merlan frit de ma fille. Qui avait bien pu lui apprendre à manipuler son vieux père  de la sorte ? « Dans la chambre de Néthi. Sous son lit. » Elle sautilla sur place. « Mais oui ! Merci, mon papa chéri ! » Elle embrassa furtivement ma joue avant de détaler en direction des appartements de Néthi. Je levai les yeux au ciel, en allant sur la terrasse où m’attendait un petit-déjeuner amplement mérité. Après avoir englouti un croissant, deux pains au chocolat, trois verres de jus d’orange et quatre tasses de café … Je me sentais déjà mieux. « Tu as plutôt bonne mine. » remarqua ma sœur, encore en robe de chambre. Elle venait d’arriver près de la table, qui n’allait pas tarder à être envahie par les différents membres de ma famille. « Je suppose que c’est un compliment. » Cercéis me gratifia d’une expression moqueuse. « Tu faisais peur à voir, ces derniers jours. Je suis ravie de discuter un peu avec mon frère, et pas son zombie. » - « Hilarant. » Elle pencha la tête sur le côté, surprise de me voir me relever. « Tu ne restes pas ? Tout le monde va arriver ... » - « Je sais. J’ai du travail. » Elle détailla mon expression maussade et mes lèvres pincées. « Rien de préoccupant. Je suis juste grognon. » - « Pourquoi ? » Je haussai les épaules. « C’est mon fardeau. » Je fis un petit signe de la main, avant de m’envoler pour la Capitale des Ailes-Noirs.

Mes yeux finirent par tomber sur la petite frimousse innocente de Séléna. Elle m’avait heurté, trop distraite pour faire attention à un type qui faisait pourtant deux têtes de plus qu’elle. Décidément, elles n’étaient pas bien grandes, ces Taiji ! Je pris un instant pour détailler la jeune femme. Elle était habillée de manière originale … Moi qui croyais que j’avais des goûts douteux en matière vestimentaire, j’étais soudainement rassuré. Je lui souris, mais cette expression fana rapidement lorsqu’elle murmura un prénom. Pas le mien. Celui de mon clone. Je savais pertinemment qu’elle allait faire cette méprise. Ça m’agaçait quand même. Je ne portais pas vraiment Malachai dans mon cœur, et je supportais difficilement qu’on puisse me confondre avec cet individu abject. « Bonjour, Séléna. » Mes mots n’étaient qu’un souffle. Je pris une petite inspiration, en passant mes doigts dans ma tignasse brune et désordonnée. Ce n’était pas en appelant mon interlocutrice par son prénom que j’allais lui faire comprendre son erreur … « Caleb. C’est ça, mon petit nom à moi. Malachai est ... » Une abomination à éliminer ? Une cible à abattre ? Ma malédiction personnalisée ? Un cauchemar vivant ? Un étranger encombrant, peut-être ? « … Mon frère. Plus ou moins. Plus moins, que plus. Il me ressemble beaucoup. C’est tout. » Je me baissai doucement pour ramasser le livre qui s’était échappé de ses mains, avisant brièvement la couverture. Cette-fois-ci, je lui fis un sourire franchement amusé. « Vous avez des lectures passionnantes, Séléna … Vous ne manquez pas d’audace, pour sortir avec un tel ouvrage sous le bras. Vous pensez réellement que c’est le genre de choses qu’on lit en public sur la terrasse d’un salon de thé ? Quoi qu’en Avalon … Sans doute ! » J’eus un petit rire, avant de lui attraper la main pour l’entraîner, de gré ou de force, à ma suite. « Vous ne me connaissez pas. Pour moi … Vous faites un peu partie de la famille ! » pouffai-je, sans être encore décidé à lui fournir plus d’explications. J’aimais ménager mon suspense. Non pas que terrifier les jeunes femmes en leur tombant dessus au beau milieu de la rue était une passion … Seulement, Séléna était une erreur. Une erreur à corriger. Une erreur qui, fatalement, me fichait la migraine. Je pouvais bien rouspéter un peu et lui faire un peu peur … Non ? « Comment se porte ce bon vieux Haruki ? Toujours aussi frustré ? » demandai-je, avant de rire à nouveau. Je finis par m’arrêter sur la devanture d’un petit établissement avec des tables à l’extérieur, indiquant à Séléna une chaise où s’asseoir avant de lui mettre son livre sur ses genoux. Lorsque le serveur s’arrêta pour nous demander ce que nous souhaitions boire, j’indiquais mon choix et celui de Séléna, sans qu’elle ait besoin d’ouvrir la bouche.

« Alors ... » Je bus une petite gorgée de bière, en croisant mes grandes jambes sous la table. Au moins, je ne devais pas faire trop peur à voir. Je n’avais presque plus de cernes et j’avais presque repris un teint normal. Je n’avais pas l’air cadavérique, juste un peu palot. « C’est le grand jour !  Anxieuse ? » Hum … Intéressant. Lorsque mon physique n’était pas frais au point de filer des complexes à un cadavre sur sa décomposition, je semblais compenser mon côté anxiogène dans mes paroles. Pauvre Séléna. Elle allait finir par croire que c’était Malachai, le plus sympathique des deux. C’était tout bonnement hors de question. « Vous ne savez pas qui je suis … Vous ne le savez plus, en réalité. » repris-je, le ton plus bas. Je secouai la tête, fourrageant à nouveau dans mes cheveux en bataille. « Mais ... » Une autre gorgée d’alcool. « Il est temps de se souvenir. » Et bien plus encore.
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Sam 02 Mar 2019, 22:07

Ce qui doit être (Caleb) Pmxa
Ce qui doit être


Séléna se mordit la lèvre quelques secondes après avoir prononcé le nom de Malachai. Elle doutait que ce soit lui, finalement. Il était bien plus… attirant. Il dégageait quelque chose de majestueux et il ne ressemblait pas aux quidams qui les entouraient. Il était différent. Elle se sentit toute petite quelques fractions de seconde, jusqu’à ce qu’il parle. Était-ce le même homme qu’elle avait rencontré jadis sur les Terres des Orines pour qu’il connaisse son prénom ? L’évolution était stupéfiante. Elle sourit, s’apprêtant à lui demander comment allait sa cheville lorsqu’il se mit à parler de nouveau. « Caleb… » susurra-t-elle, telle une promesse. Était-ce lui le fameux ami, celui qui était marié à une femme qui lui ressemblait, d’après le Déchu ? Ses yeux émeraudes se tournèrent vers le livre, comme pour s’arracher au regard du prénommé Caleb. Il lui faisait un effet étrange ; tout en lui était étrange en réalité. Néanmoins, elle le trouvait charmant. Sa façon de lui prendre la main pour l’emmener vers un horizon inconnu la rendait toute chose. Elle aimait les surprises et l’inattendu. Il semblait marcher, tel un funambule, sur les cordes secrètes de l’existence, sans se soucier de ceux qui empruntaient les chemins habituels et ennuyeux. Il lui plaisait. « Haruki ? » demanda-t-elle, tout en contemplant son torse malgré elle, un peu ailleurs. « Oh euh… Haruki, oui ! C’est vrai. Vous le connaissez ? » continua-t-elle tout en essayant d’éloigner des pensées légèrement dépravées. Ce qu’elle avait fait, jadis, en compagnie de Shizuo lui revenait en mémoire et, malgré tout l’amour qu’elle lui portait, elle songeait que l’homme qu’elle avait en face d’elle serait tout aussi apte à glisser ses doigts vers… « Hum. Il va… Frustré dîtes-vous ? ». Les joues légèrement rouges, elle baissa les yeux, troublée. « J’imagine que oui… Enfin, vous savez, il ne me parle pas réellement de sa vie privée. Il est assez… distant. ». Elle se dit que la distance entre Caleb et elle était bien dommage. Ses pensées allaient et venaient sans qu’elle n’arrive à les contrôler. C’en était gênant. Cependant, lorsqu’il parlait, il captait son attention d’une main de maître, avant que ses idées ne reprennent le dessus. Elle sentait la température de son propre corps grimpé à la vitesse de la lumière. « Hum c’est que… ». Elle se troubla davantage lorsqu’il commanda pour elle. « Comment avez-vous su ? » murmura-t-elle. Cet homme était épatant. S’il connaissait le moindre de ses désirs alors… Elle s’imagina un instant au creux de ses bras, les lèvres de Caleb frôlant son cou avec un appétit vorace.

La Lyrienne prit la tasse fumante qui se trouvait devant elle, humant l’odeur du thé à la menthe pour essayer d’éloigner les vices de son esprit. Était-ce Avalon qui lui faisait cet effet ? Ou lui et simplement lui ? Les paroles de son interlocuteur avaient tout pour semer le chaos en elle. Elle se demandait de quoi il parlait au juste, son propre désir lui faisait entrevoir des possibilités qu’elle n’aurait jamais cru pouvoir envisager. De là à les formuler tout haut, il y avait un monde. Pourtant… n’était-ce pas ce qu’il demandait, à instiller le doute en elle ? Elle inspira, lentement. Les images de leurs deux corps enlacés ne voulaient pas la quitter. Cela ne pouvait être. Il y avait forcément un piège, une machination, derrière tout ceci. « Vous euh… ». Elle se tut, trempant ses lèvres dans l’eau chaude parfumée. Elle se brûla la langue, forcément. Après un temps, elle demanda : « Me souvenir ? ». C’était presque une question rhétorique. Elle comprenait que s’il se plaisait à créer le suspens, à être le centre de mystères qu’elle ne pouvait résoudre, ce n’était guère pour lui donner facilement la réponse. Elle tenta quelque chose, néanmoins, une chose peu probable mais qui lui paraissait l’être, tant la situation était étrange. « Vous venez du futur et, là-bas, vous et moi sommes mariés ? ». À force de côtoyer les Grands, toutes les histoires lui semblaient probables. Seulement, elle n’assumait pas encore ses dires. Elle se sentit légèrement gênée, au point d’argumenter et, forcément, de s’enfoncer un peu. « Malachai m’a racontée, après m’avoir vu nue, que je ressemblais à votre femme… Et comme lui-même vous ressemble… Peut-être qu’il n’est pas votre frère ou que sais-je mais votre version passée ? Enfin… vous comprenez ? ». Elle but une nouvelle gorgée. « C’est que… Je crois que je vous dés… ». « Encore un peu de thé, mademoiselle ? » fit le serveur, interrompant la Petite Chose dans ses extravagances. « Hum… Oui, merci. » fit-elle, le laissant déposer une nouvelle théière sur la table. « Sinon, comment expliquer que vous me connaissiez ? » reprit-elle sans finir sa phrase précédente.

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Dim 03 Mar 2019, 00:00


« Une autre bière, s’il vous plaît. Pourriez-vous déjà emmener une troisième et quatrième choppe ? Merci d’avance. » Le serveur écarquilla légèrement les yeux, vaguement décontenancé par ma demande. Il s’interrogeait sur mes origines, balançant entre un Gourmand porté davantage sur l’alcool que sur autre chose ou un Réprouvé avec un joli minois propre et lisse. C’était un peu vexant de suivre le déroulé de ses réflexions, tandis qu’il hésitait à me ranger définitivement dans la case « ultime pécheur alcoolique incapable de maîtriser sa consommation excessive » ou « individu bipolaire et soiffard ayant miraculeusement découvert le rasoir contrairement à ses compatriotes ». Un peu raciste, ce brave monsieur. « Ni l’un ni l’autre. Essayez encore. » Il me dévisagea, surpris, avant de s’empourprer. « Je vous apporte votre commande. » bredouilla-t-il en prenant ses jambes à son cou. Un petit sourire étira lentement mes lèvres. Puis mes yeux tombèrent sur la frimousse – elle aussi rouge – de la petite Séléna, dont les pensées envahissaient mon esprit d’images que je préférais garder loin de ma petite tête d’homme marié. « Aheum. » marmonnai-je en tirant sur le col de ma chemise, les joues vaguement colorées, moi aussi. Séléna ne manquait pas d’imagination. J’étais enchanté de le savoir, mais je préférais autant céder le premier rôle à un autre, dans les mignonnes petites histoires qu’elle s’inventait. Haruki allait m’écharper avec des ciseaux rouillés. Il allait falloir que je lui confisque son livre, à la petite Taiji. Ce n’était sans doute pas la peine de débrider davantage sa petite conscience friponne. Je fus soulagé d’apercevoir l’arrivée de mes bières. Je pris une choppe et la vidai d’une traite. J’avais au moins besoin de ça, pour affronter cette journée. Quelle idée d’être venu quasiment sobre …

« Séléna. » repris-je, d’un ton cérémonieux en décroisant nerveusement mes jambes pour les recroiser dans l’autre sens. Mes doigts virevoltaient inlassablement sur le bois de notre petite table, tapant en rythme et de manière frénétique au point de faire trembler le meuble. Je renversai même un peu de bière et de thé. « Pardon. » m’excusai-je d’un sourire contrit. Je levai les mains pour les agiter un instant dans le vide. « Doigts de pianiste. » Puis je posai férocement mes paumes sur mes genoux en me traitant intérieurement d’idiot. La demoiselle en face de moi avait besoin d’un bain glacé, pas que j’excite davantage ses passions. La conversation était suffisamment gênante comme ça. Ce n’était pas parti pour aller en s’arrangeant. Comment voulait-elle que je lui annonce, de manière calme et mesurée, que j’étais l’époux d’Illithya et son roi, prêt à la ramener dans le droit chemin, après tout ça ? Je me contentai de prendre une large inspiration, en penchant la tête en arrière. « Ne soyez pas gêné. » Moi, je l’étais. Détail. «  Vous ne manquez pas de suite dans les idées. Nous vivons dans un drôle de monde … Cette explication aurait pu se tenir. » Par Elzédor … Est-ce qu’elle pouvait arrêter de me lorgner dessus ? J’allais finir par m’enrouler dans un rideau et me mettre un entonnoir sur la tête. Ça aurait sans doute le mérite de calmer ses ardeurs. Ceci dit … Elle n’avait pas tort sur toute la ligne. Je me servais bel et bien de mes capacités et de mes dons pour combler à coup sûr ma femme et … Temps. Destin. Rehla. Mission. On se ressaisie, Caleb. Il fallait bien dire qu’à force de me remplir la tête de fantasmes, j’en venais à penser à mon épouse, abandonnée toute nue dans mes draps ce matin … Temps. Destin. Rehla. Mission. On se concentre un peu. Un bain glacé pour moi aussi … « Vous avez oublié certaines choses, Séléna. » Si tu pouvais m’oublier, moi … Ou me considérer avec des vêtements, à  distance respectueuse et respectable. « Ce n’est de la faute de personne, si ce n’est des Dieux. Ils ont dû effacer certains secrets, lorsque vous avez été éjecté de mon petit monde pour rejoindre un autre, qui ne vous était pourtant pas destiné. Ne le prenez pas mal. »

Un peu de courage, Caleb. Je savais que j’étais quelqu’un de lâche, à mes heures, mais j’ignorais qu’une petite chose de quarante kilos – à une ou deux patates près – pouvait me donner envie de me réfugier dans un couvent. Il fallait bien avouer que sa parenté – magique mais bel et bien existante, personne n’y pouvait rien si ma belle-fille avait des problèmes d’expérimentation et des lubies créatrices douteuses – avec mon épouse avait tendance à me mettre légèrement mal à l’aise. « Séléna. » Je pris doucement ses mains dans les miennes, d’un geste tendre, affectueux et infiniment fraternel. C’était du moins toutes les intentions que je voulais donner à mon mouvement. « Vous n’êtes pas une Lyrienne. Enfin … Si, vous l’êtes. Mais c’est une erreur qui doit être corrigée. Une erreur que je vais corriger. Vous êtes venue au monde dans un autre peuple. Le mien. » Ce n’était pas la petite bête qui allait manger la grosse. Je n’allais tout de même pas continuer à me sentir embarrassé par les idées passagères de la jeune femme. Ce n’était pas la première fois qu’une demoiselle nourrissait des pensées plus ou moins équivoques à mon égard. D’habitude, je parvenais sans mal à faire avec ce petit désagrément. D’habitude, je n’avais aucun mal à en rire avec ma femme en rentrant, en même temps … J’allais peut-être lui taire cela. Non ! Caleb ! Pas de secret pour ta femme ! Enfin … A part ceux du Temps et du Destin. C’était déjà beaucoup. Je n’allais pas en rajouter par dessus. « Vous avez un destin magnifique, Séléna. » A deux ou trois artichauds près. Je n’allais pas m’encombrer de détails, là encore. Ma propagande visait à lui faire rejoindre mon peuple, pas à ce qu’elle m’envoie son thé à la figure. « Un destin, dont certains ont tenté de vous priver. Une vie, que certains auraient aimé contrôler. Parce que vous êtes incroyable. » Hop, un petit sourire gentil et fraternel. « Et je sais tout ça. Je sais tout de vous. Je sais tout d’Olivier le serveur qui s’est occupé de nous, de Maria la femme de la table d’à côté, de Haruki qui fait partie des miens … C'est le devoir des gens comme moi. » Je soufflai légèrement, avant de finir ma quatrième bière. Tiens … ? Je n’avais pas remarqué que j’avais terminé la troisième, entre temps. Je l’avais certainement vidé, sous le regard de braise de la petite chose en face de moi.

« Est-ce que vous êtes prête à me faire confiance, l’espace de quelques minutes ? » Je serrai doucement ses mains. De toute manière, ma jolie, si tu crois pouvoir m’échapper … J’aurai plus de mal à attraper mon perroquet qu’à traîner cette fille sur mes épaules pour la transformer contre son gré. J’allais éviter de lui préciser ceci, cela étant. « Tout va devenir limpide. Tout va devenir parfaitement clair. » Avant de devenir affreusement flou et compliqué. Question de point de vue. Je ne lui mentais pas. Je ne précisais simplement pas tout. Oh et puis zut, elle allait être heureuse, en Rehla. A deux ou trois papayes près. Il était peut-être temps de tenter une petite blague pour détendre l’atmosphère. « Sinon … Je serai obligé de vous enlever ! » dis-je avec un sourire idiot, un peu trop charmeur. Mais tais-toi, sombre crétin …
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Dim 10 Mar 2019, 15:45

Ce qui doit être (Caleb) Pmxa
Ce qui doit être


Haruki était couché sur son lit et fixait le plafond. Il lui suffisait d’attendre que le moment passe. Bientôt, elle serait de nouveau une Rehla. Bientôt, les choses deviendraient un peu plus simples. Il aurait aimé le croire mais il restait tant de chemin à parcourir avant ce grand jour, celui qu’il espérait de tout son cœur et celui auquel il se raccrochait. Il pouvait le visualiser, net, immuable. Tout pouvait, bien entendu, céder mais il espérait que les caprices des Dieux ne briseraient plus la Véritable ligne du temps avant un moment. En attendant, le Sin Luxinreïs avait de la chance de l’être parce qu’il l’aurait volontiers assommé avec sa propre chope de bière pour avoir mentionné ses « doigts de pianiste. ». Il savait néanmoins qu’il ne possédait pas cet instant et qu’il ne pouvait strictement rien y changer. Les fantasmes de Séléna se révélaient blessants, même s’il les connaissait déjà. Il était déçu sans l’être. D’un côté, Caleb était un homme agréable à regarder, de l’autre, c’était lui son âme-sœur. La difficulté des moments à venir mettrait sa patience à l’épreuve, il le savait. Il devait essayer de dormir. Au moins, dans son inconscience, il pourrait oublier les défis futurs.

Séléna se mordit la lèvre inférieure pour essayer de réprimer un peu ses sentiments. Son interlocuteur semblait embarrassé mais, d’un autre côté, ça le rendait d’autant plus attirant. Ses paroles nourrissaient des idées dénuées de sagesse, même si elle fut un peu déçue concernant la non-validité de sa théorie. S’il n’était pas son futur mari alors qui était-il ? Son futur amant ? Le père de ses futurs enfants ? Un psychopathe incroyablement plaisant à regarder ? Et Malachai, dans tout ça ? Cet homme accusait les Dieux avec certitude, sans aucune peur. Elle ne comprenait pas. Pourquoi auraient-ils effacé des souvenirs qui lui appartenaient ? Sincèrement, à y réfléchir, elle ne distinguait aucune image manquante. Sa vie avait suivi son cours jusqu’ici et nulle période ne lui semblait obscure. Il y avait simplement cette légère gêne au creux de sa poitrine, ce sentiment diffus de rater quelque chose. Seulement, elle ne voyait pas ce malaise comme un souvenir manquant, plutôt comme si elle n’arrivait pas à trouver le bon chemin de vie, comme si elle était passée à côté d’une donnée importante qu’elle n’arrivait pas à toucher du doigt. Cette pensée la fit légèrement rougir, son esprit divaguant sur l’index et le majeur de Caleb quelques secondes avant de se réorienter vers une idée qui commençait à s’installer confortablement dans son esprit, petit à petit, de plus en plus. Elle l’écoutait, elle le regardait, elle le désirait mais il y avait un petit quelque chose d’affreusement dérangeant qui se dégageait de cette scène et qu’elle ressentait au creux de sa poitrine. Ce type, aussi séduisant soit-il, ne lui semblait pas très net. Beaucoup de questions lui traversèrent l’esprit. Était-il le gourou d’une secte ? Était-il une sorte de Dieu vengeur ? Était-il un dangereux criminel échappé d’un asile ? Elle se demanda même un instant s’il n’était pas une sorte de maquereau, attirant les filles à lui en prenant l’apparence de leur connaissance afin de les forcer, en les charmant, à se prostituer pour ses beaux yeux ? Ou alors… Peut-être était-il un espion ? Un espion Lyrienn qui cherchait à savoir si elle n’avait pas pactisé avec l’ennemi ? Était-ce cela qu’il avait voulu dire par « C’est le devoir des gens comme moi. » ? Est-ce qu’il plaisantait vraiment en lui disant qu’il allait l’enlever ?

« Euh… Écoutez… Je pense qu’il vaudrait mieux que je rentre… » fit-elle, un peu décontenancée par son sourire qui semblait lui dire de l’embrasser et de lui grimper dessus sans hésitation. Ses sentiments à l’égard de cet homme étaient totalement mélangés. Elle le désirait autant qu’elle avait envie de le fuir ; et dire qu’elle avait envie de le fuir était un pléonasme alors, pour le reste… hum. « Ne le prenez pas mal. Je vous trouve vraiment charmant et peut-être que nous pourrions nous revoir plus tard. Haruki serait… eh bien, ravi de vous retrouver à cette occasion, je pense, si vous restez dans la région, bien sûr. ». Elle avait commencé à se lever tout en délivrant ses mains. Son contact l’avait électrisée. Il dégageait vraiment quelque chose d’attirant, d’attirant et de terrifiant à la fois, à cause de ses paroles décousues qu’il souhaitait pourtant visiblement rendre sympathiques. Elle ne savait que penser mais, dans le doute, il valait peut-être mieux rejoindre l’Ange. Et puis, elle se demandait si son interlocuteur n’était pas en train de manipuler son esprit à cet instant afin qu’elle les imagine s’adonner à des choses pas réellement vertueuses au beau milieu d’une forêt lugubre ? Elle était sûre qu'il savait donner des fessées comme personne mais... « Nous rediscuterons de tout ça à cet instant… D’accord ? Saluez Malachai pour moi… ». Par où devait-elle aller déjà pour rentrer ? Fuir à toute jambe ne semblait pas un bon plan, mais se tromper de chemin non plus, à vrai dire.

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Jeu 17 Oct 2019, 19:21


« Pardonnez-moi, Séléna. Il n’est pas question de s’opposer à son destin. Plus jamais. J’aurai préféré que les choses se passent autrement mais je suis plutôt bien placé pour savoir que ce n’était qu’un désir illusoire. » Quelques souvenirs se rappelèrent à ma mémoire.  Des instants passés auprès d’une enfant curieuse, très intelligente et un peu rebelle. Une enfant dont j’étais le seul à conserver une trace, dans les tréfonds malades de mon esprit. Tout était de ma faute. Chay-Ara … Séléna ressemblait un peu à ma fille. C’était réconfortant et préoccupant à la fois. Ce n’était cependant pas le moment de ressasser mes erreurs. Il était temps de passer aux choses sérieuses. « Je vous avais prévenue. » Elle était vraiment petite, encore plus que ma femme. Je n’eus pas le moindre mal à la rattraper et à agripper ses épaules, pour la hisser sur les miennes. Je portais quotidiennement des caisses de vin plus lourdes que cette demoiselle. « Ce n’est pas la peine de vous débattre ou de crier. Personne ne fait attention à nous. » lui précisais-je tranquillement. Mes dons étaient à l’oeuvre. « De toute façon … Il n’existe aucun endroit et aucune époque où vous cacher. » Cela me rendait malade d’agir de la sorte. Il n’était pas vraiment plaisant de troquer mon faciès courtois et goguenard pour enfiler le costume de Super Connard. Je me faisais l’effet d’un charlatan - dans le meilleur des cas - voire d’un abominable prédateur aux intentions douteuses. Heureusement que mes pouvoirs empêchaient les bonnes gens de se préoccuper de mes faits et gestes, car je devais renvoyer une image déplorable. Mais c’était mon rôle. « N’ayez pas peur. Je suis un bon gars, vous savez. Et de votre famille, encore une fois ! » Ce n’était sans doute pas le moment de l’inviter à dîner à la maison mais j’en mourrais d’envie. « Je suis désolé. » soufflais-je, un peu gêné par mon comportement de rustre. « Tout sera bientôt fini. » Ben tiens. Est-ce que j’en avais d’autres, des phrases rassurantes dans le genre ? « Je veux dire … Vous allez bientôt comprendre. Je ne vais pas vous découper en morceaux ou quelque chose dans le genre. » Mais que quelqu'un me donne des rames. Je fis un petit détour par une boutique, le temps d’acheter un petit quelque chose qui me manquait - oh ça va hein - avant d’articuler d’un ton que je voulais apaisant : « Attention à la téléportation. » C’était plutôt sympa de me part de la prévenir, mais j’aurai peut-être pu lui laisser une seconde pour comprendre. « Bienvenue chez moi. » Au moins, nous étions à la Cité des Astres, arrivés sans encombre. « Papa ! » Néphélie dévala les escaliers. Elle avait dû m’entendre. « Il faudrait que tu … C’est qui elle ? » Elle s’arrêta nette dans sa course, pour me dévisager avec circonspection. « Oh … Elle ressemble beaucoup à maman. » - « C’est normal. Elles sont ... parentes. » Ce qui l’était moins, c’était la réaction de ma fille. A quel moment est-ce que j’avais bien pu foirer son éducation ? « Le travail. On voit ça après, ma chérie. » - « D’accord ! » Elle se précipita vers moi pour déposer un baiser sur ma joue, avant de repartir aussi vite qu’elle était venue, d’une démarche dansante.

« Bien. » Avec précaution, je fis glisser Séléna par terre pour la remettre sur ses pieds, avant de lui attraper fermement la main. « On n’est pas en avance ... » marmonnais-je pour moi-même, en avisant la grosse horloge qui trônait dans un coin du hall. « Allez, filons. Haruki viendra vous chercher après. » Avais-je précisé à la charmante enfant que, si elle tentait de m’échapper, son ami se ferait un plaisir de la jeter dans mes bras le temps que je termine de régler sa situation ? Non ? Oh. Sans m’attarder sur cette petite gaffe, j entraînais la jeune femme à travers les couloirs, pour atterrir dans une grande salle aux allures de temple. Je refermais prestement la porte à l’aide d’un bon coup de pied, avant de plaquer mes mains sur les joues de Séléna. J’étais presque accroupi devant elle. Sérieusement, les Taiji, mangez de la soupe. Faites quelque chose. « Je n’irais pas jusqu’à dire que la suite va être agréable mais ... » Mes rames, elles sont où alors ? « Enfin, ça sera rapide. Vous allez faire une petite sieste. A votre réveil … Vous pourrez m’en coller une, mais tout sera parfaitement remis à sa place. Et je serai là pour répondre à vos questions. D’accord ? » Je fis doucement glisser mon index sur son front, pour l’obliger à s’endormir, en prenant garde à ne pas la laisser tomber par terre comme une crêpe. Haruki devait déjà vouloir me passer au moulinet pour avoir été le premier rôle dans les fantasmes de son âme soeur, ce n'était pas la peine de rajouter une commotion cérébrale à la liste de ses griefs.

C'est tout pour moi, à moins que tu répondes et que cela m'incite à répondre à mon tour. A son réveil, Séléna est redevenue une Rehla.

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