Partenaire :  Maya  
Intrigue/Objectif : Maya et Bellone trouvent un påfugls mal en point, blessé à l'aile et devront prendre soin de lui.

Bellone laissa un soupir lui échapper. « Je n’en peux plus… » se plaignit-elle à voix haute bien que personne ne soit là pour entendre ses lamentations. Elle était épuisée. Depuis qu’elle avait quitté l’auberge dans laquelle elle avait passé la nuit, elle n’avait pas pris le temps de faire de pause et avait marché à travers les petits chemins de terre. Néanmoins, son endurance avait des limites et même si elle souhaitait arriver à Avalon le plus vite possible, elle devait ménager son corps si elle voulait arriver à sa destination en un seul morceau. Cette longue traversée représentait déjà à elle seule un véritable exploit pour elle. Son corps lui rappelait néanmoins qu’il n’était pas habitué à de telles promenades et s’était mis à devenir douloureux. Éreintée, l’Orine avisa un rocher volumineux sur lequel elle décida d’aller s’asseoir. Aussitôt, elle déposa son sac de voyage dans l’herbe verte et quitta ses souliers, soupirant cette fois-ci de soulagement : ses orteils étaient tout engourdis et la libération de ses pieds lui procura un sentiment de bien-être, accueilli avec un sourire innocent tendit qu’elle remuait les doigts de pied. Après s’être étirée tous les muscles douloureux, la brune prit le temps de boire quelque gorgées de la gourde qu’elle avait accroché à sa taille, puis sortit un paquet de biscuits secs qu’elle avait enveloppé dans un joli foulard. Ses réserves de nourriture diminuaient également drastiquement. Elle avait effectué un long voyage, depuis les terres d'émeraude, et il ne restait plus rien des provisions qu'elle avait récupéré là-bas. Heureusement, elle avait visité de nombreux bourgs sur son chemin et en profitait à chaque fois pour refaire son stock, en plus des quelques arbres fruitiers qu'elle trouvait dans la nature et dont elle pouvait récolter les fruits. Malgré tout, sa bourse maigrissait proportionnellement à la durée de son périple. La brune n'avait aucune envie d'en arriver là mais l'idée de devoir effectuer des petits travaux pour pouvoir se payer à manger et des chambres d'auberge avait fini par se faire un chemin dans son esprit. Elle n'avait pas vraiment envie d'en arriver là mais il était hors de question qu'elle quémande de l'argent aux passants, comportement qu'elle avait pu observer quelques fois dans les rues de grandes villes. Elle n'aurais pas dû se trouver dans cette posture délicate : en partant de Maëlith, on lui avait fourni une somme généreuse pour lui assurer un mode de vie confortable jusqu'à ce qu'elle trouve son futur maître. Malheureusement, la Disgracieuse avait trop traîné. Elle en payait le prix, désormais.

Une fois son appétit rassasié, la jeune femme sortit sa flûte de pan et commença à jouer une légère mélodie. Il s'agissait d'un air typique de son village natal, une composition complexe réalisée par une ancienne Muse il y a plusieurs siècles de cela. La mélodie avait néanmoins perduré et aujourd'hui encore, les jeunes filles de Maëlith continuaient à l'apprendre. Bellone aimait bien la jouer de temps à autre : cela lui rappelait la maison. Ca avait quelque chose de rassurant, elle se sentait ainsi moins seule, comme si la mélodie lui permettait de renouer du lien avec les terres d'émeraude... La musicienne fit donc parcourir ses doigts fins sur l'instrument, un léger pli se dessinant sur ses traits tandis qu'elle se concentrait. La partition qu'elle connaissait désormais par cœur était encore trop compliqué pour ses maigres talents. Elle continuait à faire de nombreuses fautes dissonantes mais ne baissait pas les bras et s’entraînait toujours avec assiduité.

Une fois qu'elle eut terminé la chanson, la jeune fille rangea ses affaires dans son baluchon de voyage puis s'apprêta à se remettre en route. Mais, tandis qu'elle commençait à remettre ses souliers, un bruit étrange attira son attention derrière elle. Inquiète, la brune observa les hautes herbes d'où semblaient venir les bruits suspects. S'emparant du balluchon comme d'une arme défensive, la brave s'avança de quelques pas à travers la prairie. Il ne lui fallut pas longtemps pour identifier la source de son inquiétude : un oiseau coloré était au sol. Soulagée, la brune soupira puis baissa son arme improvisée. « Tu m'a fait peur, dis donc. » lui dit-elle d'une voix douce en esquissant un sourire. Bellone pencha la tête sur le côté. Quelque chose clochait, sans qu'elle ne comprenne ce qui la dérangeait. En s'approchant, elle remarqua que l'aile de l'animal formait un angle étrange avec le reste de son corps. « Mais, tu es blessé ! » souffla-t-elle avec horreur.

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« Tout va bien aller, d'accord ? » murmura Bellone d'une voix douce, dans l'espoir d'apaiser l'animal tout autant que pour se calmer elle-même. « Je ne te veux aucun mal. » continua-t-elle en tendant son bras dans un geste lent. L'oiseau ne la quittait pas des yeux, son regard perçant scrutant le moindre de ses faits et gestes. Si elle faisait le moindre geste déplacé, le moindre faux mouvement, elle ne donnait pas cher de sa peau. Même blessé, le volatil se révélerait beaucoup plus puissant qu'elle. Bien que cloué au sol à cause de son aile, il lui restait encore une paire de pattes aux griffes acérées et un bec tout aussi redoutable. L'Orine prenait donc grand soin de bouger avec des gestes lents et ne présentant aucune forme de danger. Après plusieurs minutes, la brune parvint enfin à s'approcher suffisamment de la bête pour poser délicatement le bout de ses doigts sur le plumage coloré de l'ailé, dans une caresse inoffensive qui sembla les détendre l'un comme l'autre. La Hanatsu semblait enfin avoir fait comprendre à son protégé qu'elle ne lui voulait aucun mal, qu'au contraire, elle ne cherchait qu'à l'aider. La gorge serrée, elle s'accroupit auprès de la victime, un air à la fois désolé et révolté. L'angle que formait l'aile de la créature n'avait rien de naturel. « Comment as-tu pu te faire ça ? Etait-ce un accident en vol ? » demanda très sérieusement la fille de Meëlith, comme si elle attendait réellement une réponse de l'animal. « Ou bien... Est ce un humain qui t'a fait ça ? » Une pointe de colère perça dans son timbre lorsqu'elle fit cette hypothèse, ce qui sembla alerter la bête : elle releva aussitôt le coup pour recommencer à scruter méticuleusement les moindres faits et gestes de sa soit-disant sauveuse. « Les Hommes peuvent-être tellement cruels... A toujours chercher à détruire ce que Mère Nature a fait pour eux... » L'amertume avait recouvert les traits de la demoiselle. Elle avait été témoin, à plusieurs reprises, des catastrophes qu'avaient engendrés les Hommes sur leurs passages. Du gâchis presque perpétuel qu'ils faisaient des présents de Dame Nature. Pour elle qui avait grandit dans la cité des Arts, là où les créations de Phoebe étaient omniprésentes, il était inconcevable de se comporter de la sorte avec son environnement.

Se rendant compte que son comportement semblait affoler le petit être, Bellone se força à sourire et à détendre les muscles de son visage, tout en continuant à caresser doucement le plumage bariolé sous des doigts. « Bien, je vais voir ce que je peux faire pour te soigner... » déclara la brune tout en examinant avec attention la blessure. A Maëlith, elle avait l'habitude de prendre soin des animaux blessés qu'elle trouvait. C'est ce que faisaient toutes les filles de la capitale. Mais leurs patients étaient généralement de plus petite envergure, avec des blessure moins impressionnantes. Sans oublier que des Orines plus aguerries -leurs mères- étaient toujours là pour les aider, leur donner des conseils... Cette fois-ci, la Hanatsu devrait se débrouiller seule.Un sentiment d'inquiétude s'empara d'elle, tandis qu'elle réalisait que ce cas était bien trop grave pour qu'elle puisse s'en occuper seule. Inspirant profondément par le nez, elle ferma les yeux quelques secondes pour se concentrer. « Bien, avant tout... Je devrais te donner à boire. N'est ce pas ? Et peut-être à manger. Qui sait depuis combien de temps tu es coincé ici ? » La brune s'empara de son outre et la déboucha, avant de faire couler un fin filet d'eau près du visage de l'oiseau. Celui-ci s'avança par accoups pour s'hydrater. « Ne bouge pas, je vais te trouver de quoi te remplir l'estomac maintenant... » déclara la soigneuse, s'apprêtant à se relever.

C'est à ce moment là qu'une boule de poil apparut dans le champ de vision de l'Orine, produisant un miaulement attendrissant. Le chat fut bien vite suivit d'une jeune demoiselle qui l'attrapa avant de remarquer la jeune fille accroupie et l'ailé à ses pieds. « Bonjour... » dit timidement Bellone, incertaine. Elle était soulagée de voir quelqu'un d'autre. Peut-être cette inconnue serait plus à même de soigner la bête qu'elle ne l'était elle même ? Même si ce n'était pas vraiment le cas, de l'aide ne serait pas de refus et elle s'en sortirait bien mieux dans cette mission si elle était accompagnée. « Je sais que ce n'est pas votre devoir mais... Je ne sais pas exactement comment soigner cet oiseau. Pourriez-vous m'aider, s'il vous plait ? » Elle l'implorait presque, ce qui se lisait sur son visage. « Je m'apprêtais à aller chercher des graines pour le nourrir. » précisa-t-elle comme pour se donner contenance.

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