Le Deal du moment :
Cartes Pokémon : la prochaine extension ...
Voir le deal

Partagez
 

 [Événement] - Les blessures d'hier sont les cicatrices de demain

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1068
◈ YinYanisé(e) le : 04/01/2016
◈ Activité : Soldats
Isiode et Isley
Dim 05 Jan 2020, 15:58

Les blessures d’hier sont les cicatrices de demain



Musique du Yicaly : Rise Against - Prayer Of The Refugee


Les Démons qui surveillaient l’immense cage grondaient entre eux. Ils tentaient de se faire discrets, mais la Colère les étreignait plus que nécessaire alors que leurs regards lançaient de la foudre sur la tête des emplumés qui se recroquevillaient par réflexe. La nouvelle était tombée, surprenante et sidérante. Ils n’avaient pu le croire, les premières secondes qui ont suivi l’annonce : était-ce pour cela qu’ils avaient surveillé, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, ces silhouettes aussi décrépies que défraîchies? Était-ce pour entendre qu’ils avaient perdu un stupide pari entre le Monarque Démoniaque et la Reine des Magiciens? Cela les enrageait. À quoi jouait le Diable?

« Il s’est affaibli… Cracha l'un des Démons à ses comparses, les dents serrés et le sourcil tressautant tant le mécontentement et la frustration l’envahissaient. Plus de six lunes que l’on garde cette foutue cage! Plus de six lunes que l’on se fait traiter comme des chiens pour répondre aux besoins de morceaux de viande, ces moins que rien de la pire essence et espèce. »

Le terme sous-race failli s'échapper de ses lèvres, mais c’est à cet instant précis que sa supérieure intervint d’une voix froide et méprisante.

« Il s’agit des ordres du Roi… Il a voulu jouer au plus malin et voilà ce qui lui en coûte. Maintenant, nous devons remplir notre part du marché. »

Visiblement, la situation ne l’enchantait pas plus que les gardiens qui l’entouraient et qui se tournèrent tous, d’un seul bloc, en direction des prisonniers. La Démone, d’une démarche lourde et menaçante, s’approcha des barreaux avant de s’abaisser à leur hauteur. Ces Anges étaient pathétiques, misérables et aussi insignifiants que les insectes qui se retrouvaient prisonniers des liqueurs toxiques des plantes carnivores de l’Enfer : pour un peu, elle en aurait presque eu pitié si elle n’était pas ce qu’elle était. À cette réflexion, un sourire s’amusa allègrement sur ses lippes alors qu’elle poursuivait sa contemplation. Chacun s’écrasait sur son voisin, à la manière de larves qui s’entortillent en quête de chaleur ou en quête d’un abri. L’antre réconfortant prenait l’apparence des bras d’un semblable; le refuge salvateur se trouvait, pour d’autres, à l’intérieur de leur propre esprit, mais chacun s’enfermait dans le cocon qu’il connaissait le mieux pour se soustraire à la réalité qui les étreignait. Malgré le goût âpre et acide du désespoir, la morsure glaciale et tétanisante de la peur et de l’appréhension, les prisonniers tentaient de trouver le peu de consolation et de repos qu’il leur était permis dans un apaisement factice. En croisant l’œil d’un adolescent, la Cornue étira un rictus carnassier, extrêmement noir et extrêmement vil.

« Tu as de la chance, slavān (esclave). Tu iras rejoindre tes semblables comme tu l’as toujours rêvé, n’est-ce pas? »

Le jeune homme tremblait comme une feuille, reculant vivement à travers le corps de ses pairs pour s’éloigner et se cacher le plus possible de ce regard et de ce venin qu’il recevait en pleine figure.

« Ça m’écœure… »

La Démone souleva l’un de ses doigts, braquant ce dernier sur le front de l’Immaculé qui se figea subitement, les yeux écarquillés. Ses lèvres tremblaient, la frayeur brute et pure se goûtait dans les larmes qu’il ne pouvait retenir. Puis, en une fraction de seconde, l'Aile Blanche cessa de bouger. Ses yeux se révulsèrent dans leur orbite tandis que sa bouche, grande ouverte, psalmodiait les dernières prières de sa vie. Des cris retentirent dans l'immense cage au même instant que l’ongle, subitement allongée et tranchant de l’Enfant de l’Œil, se délogeait de la boîte crânienne du jeune adolescent.

« Allez chercher un nouveau prisonnier avant qu’Il n’arrive pour s’assurer que nous avons respecté les termes du pari entre le Diable et l’Impératrice Blanche. »

Elle était irritée, comme plusieurs des siens concernant l’attitude et la passivité du Roi. Cet excentrique se terrait depuis des mois dans les profondeurs de son domaine, dit impénétrable, et personne n’avait de nouvelles de sa Majesté depuis des lustres. Que faisait-il? Se cachait-il? Préparait-il l'une de ses entrées fracassantes dont lui seul avait le secret? Une fois de plus, le visage de la Cornue se défigura alors qu’elle quittait la grotte dans laquelle la cage et les mille Anges promis attendaient patiemment l’heure de leur libération. La Démone prit une grande inspiration. Et cette heure ne serait tarder…

Le soleil venait à peine de s’étirer dans le ciel. Kara Vaughan levait doucement la tête en direction de la grande statue d’Edel, qui baignait dans les rayons de l’aube. Comme à son habitude, elle venait se recueillir au pied de la déité dès qu’une réflexion la tracassait. Cependant, elle n’eut le loisir de profiter de sa méditation et de ce temps, seule à seule, avec la grande Déesse de la Vie, que l’on cogna brutalement aux portes du temple. Sursautant, la Grande Prêtresse du Temple Blanc se retourna vivement en direction des battants clos. Son cœur battait à tout rompre, mais impossible pour elle de savoir pourquoi. Son instinct lui disait que quelque chose n’allait pas. Elle ne bougea pas durant de longues minutes, avant de se permettre de se lever et de s’avancer jusqu’aux portes du Temple Blanc. Ses paumes touchèrent la surface de ces dernières. Elle pouvait le sentir, le toucher, presque, tant la sensation était forte et palpable : plusieurs Vies reposaient à l’entrée du sanctuaire, immobiles et tremblantes. Et tout de suite, la femme à la peau caramel se figea, intriguée. Les auras qu’elle pressentait n’étaient pas que nombreux, ils étaient également affreusement faibles, effrayées et certaines d’entre elles étaient aux limites de la Vie.

Sans plus attendre, la Grande Prêtresse du Temple Blanc poussa les portes du refuge et ses yeux s’ouvrirent en grand sur le spectacle qui l'attendait. Elle soupçonnait, depuis qu’elle avait senti cette soudaine vague d’auras se rapprocher du gîte de la Vie, que quelque chose clochait, mais elle n’aurait jamais cru que cela puisse être de cette envergure. Combien étaient-ils, par tous les Saints? La jeune femme n’en revint pas, appelant immédiatement les autres Prêtresses qui se trouvaient à l’intérieur du temple pour venir la rejoindre à l’entrée. Lorsque les premières femmes arrivèrent aux pieds des escaliers, elles en restèrent bouche bée, incapables de bouger sur l’instant, jusqu’à ce que le regard de la Grande Prêtresse ne les toise depuis le bas des marches.

« Ne restez pas plantées là! Ils ont besoin de notre assistance et vite! »

La religieuse venait de retirer les chaînes des esclaves, venait de briser les barreaux de leur cage, mais elle ne pouvait s’empêcher de pleurer, les dents serrées, à la vue du cadavre d’un jeune homme qui gisait au cœur des vivants. Comme une énième provocation. Comme une énième déclaration de guerre. Les poings de la Prêtresse se serrèrent sous le choc et l’écœurement.

« Et envoyez sur-le-champ des messagers aux Jardins, à la Compagnie et aux autres temples du territoire. Nous avons besoin de nourritures et de médicaments. Nous avons besoin de toute l'aide possible! Ne traînons pas... »

Personne ne se serait attendue à accueillir, si tôt le matin, un convoi de mille rescapés de la Terre Blanche.

« Brethil! » Appela la Prêtresse Bējethiel en cherchant son apprentie des yeux parmi tous les corps et les déplacements qui se bousculaient dans la foule.

L’arrivée impromptue et brutale des milles Anges avaient soulevée l’émoi dans tous les Jardins, de sorte qu’une grande majorité d’Anges avaient fait le chemin depuis leurs maisons, leurs potagers, voire les différents temples et monastères du territoire pour prêter main-forte aux Fidèles du Temple Blanc. Lorsqu’enfin, la jeune femme reconnue la longue chevelure dorée de sa protégée, elle esquissa un sourire soulagé avant de tracer son chemin jusqu’à elle. Doucement, elle posa sa main sur l’épaule de l’Isemssith, qui se retourna dans sa direction.

« Enfin, je t’ai trouvé! Nous avons besoin de toi pour soigner l’un des rescapés : nous craignons pour son état et nous avons besoin de toute l’aide nécessaire pour le réanimer. Dépêche-toi! »

Et alors que les deux jeunes femmes s’apprêtaient à partir, elles furent brusquement arrêtées dans leur course par l’appel désespéré de l’un des leurs. Heili Bējethiel s’arrêta net, avant de faire signe à son apprentie d’y aller : elle la rejoindrait rapidement. D’un pas assuré, mais non le moins délicat, la Repentie s’approcha de sa comparse. La voix de l’ancienne prisonnière était faible, rocailleuse et à peine audible, tant elle était sèche et brisée. Elle paraissait aussi vulnérable qu’un bambin laissé à lui-même à travers l’une des forêts monstrueuses de la Jungle de Tælora et pourtant, la poigne qu’elle avait accrochée aux vêtements de la pieuse, quand elle fut à portée de bras, était tout ce qu’il y avait de plus solide et résolu : le regard qu’elle lui adressa, par ailleurs, ne faisait que renforcer cette dernière impression.

« Qu’y-a-til? » Murmura la fidèle d’Edel en s’agenouillant devant sa sœur, qui parut extrêmement gênée par la douceur et la bienveillance qu’elle vit perler au fond des pupilles de la prêtresse.

Longuement, elle ne prononça aucun mot, les joues rouges de timidité. Pourtant, elle se devait de le lui dire. Il leur avait demandé de faire passer le message. L'esclave ne saurait dire de quoi cet homme leur avait parlé ni de l'importance de l'enjeu qui se profilait devant eux, mais ce n’était pas sa préoccupation première à l’heure actuelle : à l'instar de tous ces frères et sœurs qui avaient moisis pendant plus de six lunes dans cette étroite prison, serrés entre eux comme des sardines prêtes à être livrées aux crocodiles, elle ne devait accomplir qu'une seule et unique tâche à l'égard de celui qui était venu les sortir de leur Enfer.

« Il faut que je vous parle… Que je vous parle d’un… d’un… »

La Prêtresse était très attentive, son air réconfortant et ses gestes maternels aidant l’Ange à se confesser.

« Il s’agit de l'Accession des Élus d’Hel’dra… »


1 660 mots | J’ai eu la permission de Brethil pour jouer ses PNJs =)

Explications

Bonjour tout le monde! ♪
(Brethil, sache que la dernière partie du post, c’est pour ta mission de niveau ^^)

Ceci est un Événement ouvert à tous qui traite de l’arrivée des 1 000 Anges qui ont été libérés à la suite de cette révélation au dernier RPPT, mais également de l'Accession des Élus d’Hel’dra, Déesse de la Conciliation. Du coup, si la libération et l’arrivée des 1 000 Anges se passe quelques jours après le RP des bains (donc, dans la chronologie des Anges, avant l’Orgie et l’arrivée fracassante d’Aria aux Jardins on va dire xD), l'Accession des Élus d’Hel’dra s’étendra sur plusieurs semaines, voire quelques mois, le temps que la nouvelle fasse le tour des terres du Yin et du Yang. Par conséquent, considérez que les événements de ce sujet se produisent dans le passé, par rapport à notre chronologie : encore désolée d’avoir tardé x) Du coup…

Pour les Anges : c’est le choc. L’arrivée des 1 000 Anges aux Jardins de Jhēn cause l’émoi et la situation mêle la fébrilité, la joie et la méfiance. Des échos, comme quoi il y aurait eu un pari entre l’Ultimage et le Monarque Démoniaque, font chemin jusqu’à la population, qui s’interroge sur ce fameux jeu. Du coup, vous pouvez tout aussi bien interrogez les rescapés que vous posez des questions sur la situation, sur le jeu, mais en grande majorité, les Anges aideront à soigner et à rassurer les prisonniers. Il va falloir aider les Prêtre et Prêtresses des différents temples présents sur le territoire, puisqu’ils auront beaucoup à faire au niveau du logis et de la nourriture. Bref, toute l’aide nécessaire vous sera demandé. Aussi, considérez que l'identité des gagnants et de ceux qui ont concouru pour Edwina ou Zane ne sont pas encore connus et le seront prochainement, durant le RPPT du Bal des Douze Cycles Lunaires (qui se passe plus tard, du coup, comparativement à cet Événement).

Pour les personnes présentes aux explorations : l’annonce vous sera transmises par les Hérauts présents aux explorations. Considérez que vous êtes encore sur les bateaux à ce moment-là, depuis quelques jours seulement xD Pour ce qui est de l'Accession des Élus d’Hel’dra, il sera traité un peu plus tard dans notre RP commun – ou directement dans le prochain Événement que je compte rédiger à ce sujet, je verrais à ce moment-là.

Pour les Anges prisonniers : parmi les 1 000 Anges libérés, il se peut que l’un de vos personnages fasse parti du convoi et il sera rapidement pris en charge par l’une des Prêtresses du Temple Blanc, puis ensuite, il se peut qu’il passe par différents soignants, thérapeutes, etc., pour qu’on prenne soin de lui ^^ Concernant l’adhésion de votre personnage au convoi, vous pouvez considérer que des Anges, initialement choisis pour faire partie du convoi, sont morts durant leur « attente » à cause de mauvais traitements, de manque d’hygiène, de violence, etc. Du coup, pour garder le compte à 1 000 Anges pile, il y aurait eu un roulement et des remplacements jusqu’au jour de la livraison. Également, pour ceux qui resteraient en Enfer, en Terre Blanche et aux Terres Arides, il vous est possible de réagir aux rumeurs chez les Démons (voir le prochain paragraphe).

Pour les Démons : la nouvelle vous est parvenue également, et vous n’êtes pas particulièrement contents par l’issue du jeu. Vous pouvez tout aussi bien pester contre Zane que vous questionner sur les intentions du Monarque, étant donné que le bruit court qu'il ne sortirait plus de son château depuis des mois et le peuple n'a plus de nouvelles de leur Souverain depuis un long moment déjà. Et alors que plusieurs Démons quittent leur poste sur la Terre Blanche et aux Terres Arides, plusieurs membres de la race colportent que le Roi se serait affaibli et que des Seigneurs démoniaques convoiteraient le trône. Pourtant, il n'y a encore eu aucune guerre interne, aucune revendication de la couronne, et la situation est plus que préoccupante. Pour plus d’informations sur votre situation actuelle, référez-vous à cette annonce.

Pour les Humains (en Haute-Terre notamment) et les Magiciens : tout comme les Anges, la nouvelle de la libération des prisonniers à la suite de la perte d’un pari entre le Monarque Démoniaque et l’Ultimage vous parvient assez rapidement. Si vous le désirez, vous êtes invités à prêter main-forte aux Anges pour organiser les logis aux Jardins, la distribution des denrées et de médicaments pour venir en aide aux rescapés.

Pour toutes les races : si la nouvelle de la libération des 1 000 Anges ne vous a pas encore été transmise - à l'exception des races citées plus haut - vous avez néanmoins entendu parler de l'Accession des Élus de la Déesse Hel’dra. Vous ne savez pas exactement d’où provient l’information, mais cette dernière se répand à travers les peuples comme de la traînée de poussière. Vous connaissez, par ailleurs, la liste non-exhaustive des Élus, liste que vous retrouverez dans ce sujet. Comme mentionné plus tôt, l’annonce a été diffusée massivement, mais le temps de vérifier les sources, de vérifier l’authenticité, cela prendra un certain temps avant que l’information soit confirmée et véritablement crue. Selon les peuples, la preuve de l'Accession de ces Élus a pu être transmise par les Dieux, voire simplement par la croyance populaire : rien n’interdit, par ailleurs, que des gens malintentionnés utilisent cette rumeur pour nuire à leurs ennemis ou, au contraire, se prétendre eux-mêmes Élus d’Hel’dra. Bref, c’est un gros fouillis 8D /sbaf/


Si vous avez des questions, n’hésitez pas à m’envoyer un MP ~

Vous avez jusqu'au 05 mars 2020, 23h59 (heure française), pour poster.

Amusez-vous bien et bonne écriture ♪


Gains

Vous devez faire 720 mots au minimum dans un message unique.

Pour 900 mots :
✠ 1 point de spécialité OU;
✠ 6 points de RP.
Pour 450 mots de plus (donc, pour 1 350 mots minimum) :
✠ 1 point de spécialité au choix.



It's a little price to pay for salvation
Thème I | Thème II | Thème III | Thème IV | Thème V

[Événement] - Les blessures d'hier sont les cicatrices de demain Signat20
Merci Mancy et Shanxi pour les cadeaux ♪:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34283-isiode-isley-entre-
Invité
Invité

avatar
Jeu 09 Jan 2020, 14:37


Awaken - Legend Of Legends

« Allez, tu es libre maintenant. Nous allons bien prendre soin de toi. Nous te l’assurons. » Un ange au regard bienveillant m’avait annoncé ma libération de la Terre Blanche. Il me fit sortir de ma cellule doucement, en observant l’état de santé que j’avais. Ce dernier remarqua que j’avais une autre paire d’ailes dans le dos, mais ces dernières étaient de couleur grise. L’ange ne fit aucune remarque sur cet étranger aspect de mon corps. Cependant, il comprit très vite que j’étais sous-alimentée, faible, fragile. Il m’emmena dans un grand convoie, il y avait des milliers d’anges qui attendaient un certain départ. « Où va-t-on au juste ? » L’ange me sourit avant de me prendre la main tendrement : « Tu rentres chez toi… Enfin, notre nouveau chez nous, lorsque la Terre Blanche avait été prise par les démons. Là-bas, tu pourras être accueilli par les tiens, tu seras soignée et suivie pendant quelque temps, afin que tu sois bien intégrée à ta nouvelle vie. » Je la regardais avec mes yeux vides, car la liberté et le goût à la vie avaient complètement disparu de mon esprit. Cela faisait des dizaines d’années que j’étais enfermée dans ce lieu, dans cette cellule, en résistant à toutes sortes d’épreuves.

Aujourd’hui, j’avais la possibilité de partir, grâce… Mais grâce à quoi ? Alors que nous étions comptés pour que nous soyons littéralement mille anges à quitter le sol de la Terre blanche, je regardais une dernière fois autour de moi. J’espérais que je ne rêvais pas de nouveau… Oui, car je m’étais fait avoir par le halo lumineux pour ma part. Je m’étais engouffrée à l’intérieur en pensant que c’était une porte de sortie. Et au final, j’avais atterri dans un autre monde, qui ressemblait en tout point au notre. C’était là-bas que j’avais eu ma nouvelle paire d’ailes. Personne ne m’avait posé de questions, mais je savais bien que cela faisait défaut parmi les anges. Le halo lumineux avait réapparu dans ce nouveau monde. Je n’avais pas envie de rester dans un monde qui n’était pas le tien et dont je ne connaissais rien. J’avais repris ce halo lumineux pour quitter cet endroit nouveau. Et, malheureusement, j’étais de retour dans ma cellule, dans cette prison, en Terre Blanche. Je n’avais pas eu de chance, il m’avait ramené d’où je venais. Je souris tristement. Puis, les anges étaient venus nous chercher, pour que nous puissions aller dans un nouvel endroit. Beaucoup d’anges prisonniers avaient péri à force de ne pas avoir à manger, de ne pas bouger, et d’être torturés afin d’amuser les démons. Plus de la moitié des anges étaient morts pendant ces dernières années… Nous étions vraiment seuls et sans espoir. Je versais une larme pour ceux qui n’avaient pas eu la chance de quitter cette prison. Ils étaient morts capturés et sans possibilité de vivre une dernière fois.

« Nous allons partir. Soyez prêts ! » Je regardais devant moi, je serrais sur ma poitrine ma lyre, comme si elle me servait de boucliers contre les dangers. Nous nous quittâmes la Terre Blanche. Je ne reviendrais plus jamais dans ces lieux, même si notre peuple arrivera à la reprendre. Cela me rappellerait trop de souvenirs. Plusieurs heures plus tard, nous arrivâmes à un endroit totalement différent de ce que j’avais vu. L’endroit était une grande campagne avec une magnifique vue sur un grand si bleu. Je ne connaissais pas ce lieu. Je restais plusieurs minutes à observer les alentours, comme d’autres de mes pairs. Bizarrement, je ressentais une certaine joie, un certain bonheur et d’autres émotions vives et positives. Sans plus tarder, j’éclatais en sanglots et je pleurais à chaudes larmes pendant plusieurs minutes. « Qui y-a-t-il, jeune femme ? » demanda un ange avec un air de méfiance au fond de lui. « Cela fait des dizaines d’années que j’étais enfermée chez les Démons, dans notre si belle cité. Tous les jours, mes compagnons de cellule nous disaient qu’il n’y aurait aucune chance que nous sortions vivants de cette prison. J’ai vu mourir nos congénères à petit feu. Je pensais fortement que moi aussi, je finirai ma vie dans ce trou à rat. Mais au final, un miracle a eu lieu. Et j’ai la chance d’être ici, libre et en sécurité. » Je continuais de verser des larmes, car j’avais dû mal réaliser la chance que j’avais eue. Une bonne étoile devait sûrement m’aider dans ce chaos.

Le jeune homme m’aida à me relever et me dirigea vers les Prêtresses du Temple Blanc. Ces femmes m’expliquèrent qu’elles allèrent prendre soin de moi pendant quelque temps. Il fallait que je me réadapte à la vie, en tant qu’ange libre. Je serai suivi à plusieurs experts de la santé mentale pour me rééquilibrer… Elles savaient que j’avais subi des sévices physiques, mentales et sexuels. Je ne refusais pas leur aide, loin de là. J’avais besoin d’oublier, d’avancer et de comprendre le nouveau monde qui s’offrait à moi. Je n’avais pas l’intention de me laisser pourrir dans un coin et mourir sans profiter de cette seconde chance. Il n'y avait pas moyen… Les prêtresses me déshabillèrent et jetèrent mes vieux vêtements sales, afin d’en donner de nouveaux. Elles me lavèrent dans un immense bain propre. Cela faisait si longtemps que je n’avais pas goûté à l’eau chaude et au fait de se laver. J’étais vraiment heureuse, je restais une bonne trentaine de minutes avant de sortir. Les jeunes femmes soignèrent mes plaies doucement et essayèrent de me rassurer, que tout allait bien pour moi, que j’allais m’en sortir. Puis, j’entrai dans une grande pièce, où me donner l’occasion de me rassasier. Les anges parlèrent de quelque chose qui était en rapport avec les mille anges sauvés. Un défi entre la Reine des Magiciennes et le roi des Démons… Seulement, je n’avais pas forcément envie d’entendre parler de tout cela. J’étais si fatiguée, si faible. Je n’avais pas la force de comprendre, ni de parler. « Voilà, tu es propre, soigné. Tu peux aller manger quelque chose, si tu le souhaites. Pendant quelques semaines, nous allons prendre soin de toi. Nous ne pouvons pas te laisser partir dans le monde, sans que tu sois prête à aller de l’avant. Nous savons tous… Et nous sommes désolées. » La jeune Ange ferma les yeux : « Ne t’inquiète pas… Je ne juge pas. » Je me levai pour aller chercher quelques fruits. Je n’avais pas réellement d’appétit pour le moment, peut-être plus tard. « Puis-je aller prier la Déesse Ahena ? » - « Oui, nous avons un autel au fond du couloir. » - « Merci bien. »

Je terminais de manger mes fruits et de boire un petit d’eau, avant de me diriger dans l’autel. J’avais besoin de prier la Déesse, de ranger mes idées, d’oublier des moments de ma vie. J’avais besoin de courage et paix intérieure. Je savais que je pouvais tout dire à la Déesse, car elle était présente pour nous. L’autel était merveilleux bien décorer, sans surplus. Je décidais de me rapprocher au plus près de l’autel, afin de mettre de l’encens, d’allumer une bougie. Puis, pendant quelques heures, je restais dans le silence pour adresser des paroles à la Déesse. Cela me fit du bien de lui parler, comme si mon esprit se vidait au fur et à mesure du temps. Puis, je décidai de me retirer pour aller dormir. J’avais besoin de sommeil, de repos et de solitude. Le fait de changer de vie du jour au lendemain m’avait fortement impacté. Il le faudrait beaucoup de temps pour m’habituer à cette nouvelle vie. Avant de partir, les prêtresses m’avaient bien conseillé d’aller voir un thérapeute pour évacuer tout ce que j’avais sur le cœur. J’avais accepté, car je pensais que cela pourrait m’aider dans ma réinsertion. Mais surtout, je réfléchissais à ce que j’allais faire après. Je ne pourrais pas rester à ne rien faire… Non. Ma tête était vide et je n’avais qu’une envie, c’était d’aller dormir. Pour mon avenir, j’attendrais plus tard, lorsque je serai en meilleure forme physique et mentale.
HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Sól
~ Réprouvé ~ Niveau II ~

~ Réprouvé ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2030
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2016
Sól
Lun 03 Fév 2020, 07:48


Elijah releva brusquement la tête en direction de son supérieur, sa mine contrariée dessinant une ligne unique entre ses sourcils.  « Que voulez-vous dire par "des anges ont été libérés de la Terre Blanche ?" » demanda-t-il d'une voix tendue. Il n'était pas certain de comprendre ce que ces mots impliquaient. Ou plutôt, il en comprenait très bien le sens mais ne pouvait se permettre d'y croire. Elijah était un ange mais l'Espérance n'était pas une vertu qui l'étreignait naturellement. Il lui fallait beaucoup de temps pour assimiler les bonnes nouvelles, pour les digérer et les accepter, réaliser qu'elles étaient réelles. Il lui en fallait plus encore pour laisser tomber les barrières qu'il avait bâti autour de son cœur pour se protéger des violentes désillusions qui blessent les sots. Ce mécanisme était habituel pour le jeune homme. Mais il se montrait plus virulent encore qu'à l'accoutumée. Cette nouvelle-là, si elle était véridique, dépasserait même ses rêves les plus fous. Il n'osait y croire, préférait prendre des pincettes, faire répéter une fois encore ce qu'on lui avait dit. Marcus soupira en se passant une main dans les cheveux.  « Je veux dire que des anges ont été libérés de nos terres ancestrales. J'ai reçu une missive venant tout droit des Jardins de Jhěn : mille anges sont arrivés il y a quelques jours. Beaucoup blessés ou aux portes de la mort, comme on pouvait s'y attendre. D'autres n'ont pas survécu au voyage éprouvant. » Un rictus amer se dessina sur le visage de l’Ànjọnú.  « Ces pourritures ne pouvaient pas se contenter d'honorer leur contrat comme il se doit, ils devaient forcément laisser un dernier vice pour accompagner leur geste. » L'homme soupira puis tira une chaise où il prit place, feuilletant distraitement les notes d'un carnet recouvert d'encre. Elijah garda le silence. Il ne décrochait pourtant pas son regard doré, dont l'éclat s'était fait tranchant, de la silhouette de Marcus. Il ne les réclamait pas à voix haute mais son regard était tellement insistant qu'il n'avait pas besoin d'être accompagné de mots : il voulait plus d'explications. Cette nouvelle tombait tel un cheveu dans la soupe. Il avait besoin de plus de détails, de plus de renseignement pour ne serait-ce qu'envisager que tout cela ne soit pas une plaisanterie de mauvais goût. Bien sûr, le caractère sérieux de son supérieur, surtout lorsque quelque chose concernait la condition des leurs, aurait été un fait suffisant pour quiconque, mais le cœur du brun restait encore fermé à toute forme d'élancement prématuré.  « Tu n'as pas l'air réjoui par cette nouvelle. » remarqua le sociologue en pointant le froncement de sourcil de son disciple.  « Que s'est-il passé ? Les anges... Sont-ils... Vraiment des anges ? » Marcus arqua un sourcil.  « Qu'est-ce que tu racontes ? Bien sûr qu'il s'agit de véritables anges ! » Le maître soupira en laissant un bref silence s'installer.  « Mais je comprends que tu sois dubitatif... Ça semble trop beau pour être vrai, n'est-ce pas ? On ne peut s'empêcher de voir le pire dans ce cadeau. De se demander quel fruit empoisonné ils ont laissé dans le panier avant de nous l'envoyer... Une maladie contagieuse ? Un espion prêt à réduire nos espoirs à néant le moment opportun ? Sans doute quelque chose de plus monstrueux encore que ce que nos esprits soient capables d'inventer. » Elijah acquiesça sans couper la parole de son supérieur.  « Mais je pense que les fruits pourris sont déjà bien visibles. Les rescapés qu'ils nous ont fait parvenir sont déjà dans un état lamentable. Il leur faudra du temps avant de pouvoir affronter ce qu'il leur reste encore à surmonter. Je ne crois pas qu'ils aient besoin de plus pour nous abattre pour le moment. En voyant ce spectacle, nos pensées ne peuvent s'empêcher de divaguer vers les âmes de ceux qui sont encore retenus captifs contre leurs volontés. Celles et ceux qui doivent encore subir leur courroux. Il y a autant de souffrance que de réjouissance dans cette libération forcée... » Marcus s'empara d'une plume pour rectifier quelque chose sur le parchemin.  « Sans oublier que nous ne sommes en rien impliqué dans ce miracle. C'est encore une fois l'initiative de l'Ultimage qui a fait pencher la balance en notre faveur. Nous n'y sommes pour rien, et c'est encore quelque chose de plus douloureux pour notre moral. »

Elijah se mit à pianoter contre le bois de la table où ils étaient installés. Le scribe n'était pas totalement convaincu, bien qu'entendre parler de tout cela donnait une dimension plus réaliste à la nouvelle. Mais quand bien même sa raison accepte cette idée, il ne parvenait à réaliser ce que tout cela voulait dire. Il se sentait toujours peu impacté car au fond de lui-même, il était incapable d'envisager quelque chose d'aussi énorme sans le voir de ses propres yeux. Aussi la question suivante lui parut-elle la plus naturelle du monde : « Dans ce cas, quand partons-nous ? »  « Partir ? » répéta Marcus, faussement surpris par l'interrogation de l'apprenti.  « Il n'est pas question d'abandonner notre travail ici. »  « Quoi ? Mais... » commença à protester l'Okan.  « Possèdes-tu des capacités en matière de soin ? En psychologie ? Une quelconque compétence qui te permettrait de venir en aide à ces pauvres âmes, et qui ne soit pas déjà mise en œuvre par nos frères et sœurs là-bas ? » La question n'attendait évidemment pas de réponse : Marcus la connaissait déjà.  « La seule qui puisse se vanter d'un tel talent, c'est Angélique et elle est déjà en route pour porter main forte aux prêtresses. En ce qui nous concerne, notre place est simplement de continuer nos travaux de recherche en attendant qu'elle revienne auprès de nous. Nous ne serons d'aucune utilité là-bas, mais l'on peut faire avancer les choses ici. » conclut-il en se penchant une bonne fois pour toute sur le document qu'il examinait. « Et puis, de toute manière, notre mission sera peut-être interrompue plus tôt que prévu, jeune Elu. Alors j’aimerais pouvoir terminer cette dernière tâche avant de te voir partir malgré moi. » lâcha l’homme du bout des lèvres. Le scribe resta interdit quelques secondes, sans vraiment comprendre ce que cela voulait dire. Il continua à fixer obstinément son supérieur mais celui-ci se contenta de l’ignorer. Sans insister davantage, le garçon se mit debout et alla s’installer à une autre table, où il installa un nécessaire à écrire.

Une lettre. Il avait envie d’écrire une lettre. A sa propre surprise, son métier actuel lui avait appris à aimer communiquer par écrit. C’étai un support beaucoup plus simple que l’oral : là, il avait le temps de réfléchir à ce qu’il souhaitait exprimer, à la façon dont il formulerait ses pensées. S’il se trompait, il pouvait aisément reprendre ses mots, les changer et prétendre qu’ils n’avaient jamais été prononcés. C’était une façon de communiquer qui lui correspondait bien mieux. Même si les débuts avaient été laborieux et qu’il avait dû se faire violence pour répondre à certaines correspondances, il lui arrivait désormais d’envoyer de lui-même la première missive, attendant la réponse avec impatience pour pouvoir rebondir dessus ensuite. Avoir trouvé la bonne correspondante aidait sans doute beaucoup. Dahlia avait réussi à tisser avec l’Ange un lien de confiance, une amitié nouvelle et pourtant honnête, profonde. Leur entrevue au désert n’avait fait qu’accentuer ce fait : il se sentait à l’aise avec elle et savait qu’il n’avait pas à trop se soucier de la manière dont les mots se suivraient, elle parvenait à le comprendre par-delà les espérances. Aussi, dès que le brun eut la plume en main, il commença à rédiger sa missive, déversant dans ses phrases tous les doutes qui l’assaillaient, toutes les pensées qui qui le taraudaient. Cette fois-ci, elles avaient beaucoup à voir avec l’arrivée des anges. Il avoua aussi ne pas parvenir à y croire. Cette missive était longue, mais une seconde, plus longue encore, ne tarderait pas à parvenir à l’Humaine lorsque l’Okan apprendrait être l’Elu d’une nouvelle déité. Mais ces troubles là seraient pour plus tard. Pour l’instant, Elijah était occupé à transmettre son amour dans une seconde missive destinée à Ætheria.
1403 mots
Merci pour l’événement !
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t37253-davina
Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1068
◈ YinYanisé(e) le : 04/01/2016
◈ Activité : Soldats
Isiode et Isley
Dim 09 Fév 2020, 05:20





# Coups et surprise






Dans de puissants battements d’ailes, nous prîmes de la hauteur, assez pour nous tenir au-dessus des mâts du bateau. Nous nous étions vêtus en prévision de l’entraînement que nous nous apprêtions à initier, mais nous n’étions pas armés. Ce soir, Hayden voulait que nous nous pratiquions au combat rapproché, nos poings, nos coudes, nos pieds, nos jambes, l’intégralité de notre corps, en fait, devenant le réceptacle de nos attaques. Il était nécessaire, en tant que Fantassins de la Troupe Xēna, que nous ne négligeons pas nos aptitudes aériennes, puisque sur le champ de bataille, nous étions ceux qui soutenaient l’armée de terre.

« Quand tu es prêt », m’annonça le Capitaine en prenant sa posture de garde.

Je calquais mes gestes aux siens, avant d’initier immédiatement l’offensive par une pluie de coups de poings qui prirent fin contre les coudes et les avant-bras de mon supérieur au rythme de ses blocages et de ses ripostes. Je soulevais alors une jambe, tournant sur moi-même pour me donner plus de vitesse et de force, mais l’Ange esquiva dans un battement d’ailes mesuré et agressif, les rafales de son vol me fouettant le visage. Je me protégeais les yeux de cet assaut insoupçonné, ne rejetant pas la possibilité qu’il l’ait fait exprès pour m’aveugler, mais l’enchaînement ne se fit pas attendre, des phalanges s’écrasant violemment contre mon profil.

« Concentration, Isley », me conseilla-t-il, ne cessant, pour autant, ses frappes toutes plus déroutantes les unes que les autres : j'en avais la tête qui tourne.

Entre deux coups, je me permis pourtant une inspiration, évitant la nouvelle attaque en abaissant mon buste vers l’arrière, et je poursuivis le mouvement en réalisant un salto dans les airs, mon pied rencontrant avec fracas le menton de mon Capitaine. Je venais de faire mouche. Et mon corps ne se stabilisa pas complètement, que je fonçais directement sur l’officier, lui collant mon poing sur sa mâchoire, le faisant tournoyer dans les airs quelques instants, et même chuter en direction de l’océan. Mais l’Immaculé reprit rapidement ses esprits, parant la jambe que je venais d’étendre jusqu’à sa taille pour la bloquer contre son flanc et son bras. Il sourit. Pas moi : je me savais en sale posture.

Et ce ne fût qu’une question de secondes avant qu’il m’entraîne dans son tourbillon aérien, relâchant subitement ma jambe pour m’envoyer valser vers le firmament. Il avait été gentil. Le connaissant, habituellement, il n’aurait pas hésiter à viser la mer sous nos pieds. Déployant forces et agilité, je parvins à reprendre mon équilibre, m’apercevant, bien trop tard, que le Capitaine avait déjà reprit l’assaut, ses ailes faisant fi de l’air qu’il tranchait dans son vol expéditif. Pourtant, brusquement, nous nous arrêtâmes en plein milieu du duel, un bruit caractéristique attirant notre attention.

« S’il-vous-plaît, tout le monde, puis-je avoir une minute de votre attention? » Criait une jeune femme sur le pont du vaisseau en tapant ses paumes entre elles.

Du haut des airs, la voix de l’Imperio Militia porta jusqu’à nos oreilles et nous nous échangeâmes un regard à la dérobée, mon Capitaine et moi, avant de descendre en altitude pour rejoindre la petite assemblée qui commençait à se regrouper devant la Général de Yüerell. Elle affichait un sourire, mais un éclat étrange brillait dans le fond de ses pupilles. Gardant une certaine stabilité en plein vol, je me permis de me rapprocher de sa position, attendant posément que le reste des passagers nous rejoignent afin qu’elle puisse énoncer le message qu’elle désirait nous faire partager. Difficile de ne pas remarquer le tremblement qui faisait tressauter son sourire sur le coin de ses lèvres, alors que le céladon de son regard illustrait l’impatience qui agitait son esprit. Hayden le nota également, me faisant la remarque que cela devait être particulier, si ce n’était pas exceptionnel. Enfin, après quelques minutes, relativement tout le monde se tenait sur le pont, observant la Générale qui, la tête haute, gonfla ses poumons avant de s’exprimer à toute l’assemblée.

« Merci, beaucoup. Je ne veux pas vous prendre plus de temps que nécessaire, mais compte tenu de la nouvelle, je me dois de vous avertir… »

Elle cachait difficilement sa joie. À bien des égards, le Gant de Fer de la Compagnie de Yüerell ne ressemblait plus du tout à l’officière autoritaire et intransigeante que plusieurs dépeignaient comme ferme et rigide. Il y avait un certain charme dans son sourire, une certaine naïveté dans son regard, qui la rendait, tout à coup, beaucoup plus charmante et accostable.

« Nous venons de recevoir une grande annonce, mes amis, renchérit-elle avant de poser ses mains sur ses hanches. Mille Anges ont été libérés de la Terre Blanche et amenés en sécurité sur le territoire des Jardins de Jhēn. »

Un silence s’écrasa dans tout le rassemblement. Des yeux s’étaient écarquillés alors que d’autres s’étaient plissés. Des œillades s’échangeaient à la volée tandis que des murmures confus et incertains se soulevèrent à travers la foule. Qu’est-ce que c’était que cette histoire? Mille Ange libérés de la Terre Blanche? Comment était-ce possible? Et avec quelles ressources? Était-ce les troupes restés au continent qui avaient réussi un tel exploit? Mais non, ni l’armée angélique, ni la Compagnie n’avait suffisamment d’effectif pour espérer libérer un tel nombre. Et si les Magiciens avaient prêté main-forte? Mais alors, pourquoi n’avions-nous pas été mis au courant plus tôt?

Et ainsi de suite. La confusion était palpable, s’élevant en quelques secondes à peine, sans laisser le temps à la militaire de clarifier les faits. Cependant, lorsqu’un certain calme reprit les rangs, l’Imperio Militia ne pouvait s’empêcher de sourire.

« Mille. Anges, reprit la Générale avec un grand rire, dans l’espoir de bien nous faire comprendre que nous ne rêvions pas et pourtant, après quelques secondes, son sourire se fana étrangement, comme si le souvenir d’un événement venait brusquement d’assombrir le bonheur qu’elle ressentait à revoir ses frères et sœurs au bercail.

- C’est difficile à croire. Vous n’êtes pas les seuls à être tombés des nues à l’entente de cette nouvelle, mais l’information nous a été confirmée et assurée il y a peu. »

Comme un seul homme, des dizaines de paires d’yeux se détachèrent du visage de l’Imperio Militia pour rencontrer l’iris émeraude du premier Consul de la Compagnie : Amaël Nortamion venait d’apparaître subitement aux côtés de l’audience, foulant le plancher du pont comme si de rien n’était pour venir se poster à la gauche de la Générale. Venait-il de sortir de la cabine de la capitaine de Babylone ou s’était-il toujours trouvé au beau milieu de la foule, sans que personne ne le remarque? Cette dernière hypothèse n’était pas particulièrement bidon, compte tenu que le célèbre Consul était reconnu dans toute la milice pour sa grande discrétion et son étrange besoin d’effacement, comme s’il ne sentait pas le besoin de s’afficher plus qu’il n’en était nécessaire, l’homme d’une trentaine d’années d’apparence laissant volontiers la parole et les projecteurs à d’autres personnalités, telles que le Second Consul, Michkaël Luthosia, et, dans le cas présent, la Générale du peloton d’intervention, Milena Astaria. Pourtant, à cet instant précis, il avait repris les rênes de la conversation, sa voix s’imposant d’elle-même dès les premières intonations qu’il fit vibrer dans sa gorge et nos têtes. Respectueusement, nous nous détournâmes de l’éclat rayonnant de l’Imperio Militia pour admirer, plutôt, les traits fins et posés du représentant de la milice armée.

« Un convoi de mille Anges a été relâché par les Démons à la suite de ce qui se serait apparenté à un pari entre l’Ultimage et le Monarque Démoniaque, nous apprit le chef de la Compagnie. Ils ont été pris en charge par les Prêtresses d’Edel du Temple Blanc et un important approvisionnement leur a été légué afin qu’elles puissent subvenir aux besoins de tous ces gens. »

Le choc maquillait toujours nos visages. Impossible de prononcer quoi que ce soit, tant la joie – ou l’incompréhension de la situation? – nous endiguait. Malgré cela, le Consul ne s’arrêta pas, nous fournissant tous les détails de l’opération, qui avait rassemblé les Anges, les Humains d’Haute-Terre ainsi que les Magiciens du Lac Bleu. Tous avaient prêté main-forte aux rescapés, qui peinaient à se tenir debout, conséquence d’être restés trop longtemps assis dans cet espace exigu qu’avait été leur cage. Ils seraient faméliques pour la grande majorité, et blessés aussi, à la suite de nombreuses négligences et mauvais traitements faits à leur endroit. Le Consul Nortamion alignait chaque description l’une à la suite des autres, désenchantant aussitôt le beau portrait que nous nous étions illustrés de cette libération. Ces Anges avaient vécu l’Enfer.

« Et… »

L’homme s’arrêta brusquement, échangeant un bref coup d’œil avec sa subordonnée, qui acquiesça sans mot dire.

« Mais comme si ce n’était pas suffisant, les Démons ont également eu l’audace de nous envoyer… … un cadavre. »

Cette révélation jeta un froid soudain dans le rassemblement.

« Pardon? Cracha un Ange dans la foulée, sa mâchoire se contractant brutalement à cette réalisation.

- Ils ont osé?! Renchérissait un autre, écœuré.

- Ils vont nous le payer! »

L’indignation était puissante, virulente, véhémente, et si plusieurs conservaient le silence, une Colère froide et sourde semblait vibrer autour de leur espace personnel, comme prêt à exploser, à s’enflammer… littéralement.

« Capitaine Endeover, s’il-vous-plaît, reprenez votre sang froid. »

J’observais, angoissé, le regard tranchant du responsable de ma Troupe, dont les yeux auraient pu glacer sur place quiconque qui aurait porté deux cornes. Et malgré cela, la Générale soutint vaillamment l’étincelle de son œillade tandis que, petit à petit, le brasier mourrait autour du Capitaine. Tout le monde se taisait, mais tout le monde partageait le sentiment d’Hayden. Combien de temps devrons-nous supporter tout cela? Pendant combien de temps, encore, ne pourrons-nous rien faire pour mettre un terme à toute cette folie et cruauté malsaine?

Les Anges, cette nuit-là, avaient envie de hurler.


1 658 mots


It's a little price to pay for salvation
Thème I | Thème II | Thème III | Thème IV | Thème V

[Événement] - Les blessures d'hier sont les cicatrices de demain Signat20
Merci Mancy et Shanxi pour les cadeaux ♪:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34283-isiode-isley-entre-
Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3875
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Jeu 13 Fév 2020, 13:07



« Merci. » Laëth prit la missive que lui tendait le Héraut. La journée avait été riche en émotions. On leur avait appris que les mille Anges étaient arrivés aux Jardins. Elle savait que ce moment adviendrait. Son cœur avait palpité de joie. Les Vils avaient tenu parole. Même si elle n’avait pas terminé le Jeu de l’Ultimage et du Monarque Démoniaque, dont les rescapés avaient été l’enjeu, elle ressentait une forme de soulagement et une félicité certaine, comme si les épreuves qu’elle avait endurées apparaissaient moins pénibles à la lumière de la conclusion des événements. Lorsqu’on leur avait décrit l’état des rescapés, son sourire s’était fané et une haine sourde avait enseveli son cœur. La jeune Ange s’assit sur un tonneau et décacheta la lettre. Elle était de Priam. Malgré la situation, un sourire ravi étira ses lèvres. Quand rien n’allait et que la nuit engloutissait le jour, son frère avait toujours été la flamme capable d’éclairer son chemin. Bien qu’elle se doutât qu’il n’apportait pas que de bonnes nouvelles…

Laëth,

J’espère que ces premiers jours de voyage se passent bien, et surtout que tu vas bien. Ici, ça va. Beaucoup d’agitation, ces derniers temps. Je suppose qu’on vous a déjà avertis. Les mille Anges sont là. Bien sûr, tout le monde en est ravi, mais je crois que personne ne s’attendait à les retrouver dans cet état. Qu’ils aillent mal, oui, cependant, de là à ce que certains soient presque aux pieds de la mort… Je me suis trouvé sur place très rapidement après l’apparition de la cage. Ariès m’y a traîné avec une force que je ne lui connaissais pas. Je crois que rien que l’annonce de leur arrivée l’a beaucoup perturbé. Quant au reste… Même avec tout ce que j’ai pu voir à Lumnaar’Yuvon, j’ai trouvé ça choquant, et j’ai eu du mal à rester calme. Ou plutôt, tu me connais, je suis resté figé un bon moment, avec toutes mes pensées en vrac, avant de réussir à m’activer. Les Prêtresses d’Edel s’étaient déjà empressées de les libérer et avaient commencé à les soigner. Je t’avoue avoir pensé qu’au moins, dans la cage, ils tenaient debout. La plupart était écroulée de fatigue ou à cause de blessures. Il y avait même un cadavre, au milieu des vivants. Heureusement qu’Ella n’était pas là. Je pense qu’elle ne l’aurait pas supporté… Ariès a retenu ses larmes et sa rage, mais il aurait fallu être plus buté qu’un Cerfeuil pour refuser de voir qu’il allait mal. Il s’est précipité pour aider, et je l’ai suivi… On y a passé toute la journée.
Ella a fini par nous rejoindre, en fin d’après-midi. Ils avaient retiré le corps. Elle a beaucoup pleuré, comme tout le monde. Je crois que ça l’a quand même soulagée et rassurée, de voir tous ces prisonniers revenir, de savoir qu’ils ont échappé à un sort plus traumatisant encore, voire plus funeste. Elle a réussi à aider, malgré tout. Zeïk aussi était là. Mais je crois que tous les deux, on avait plus de mal à mesurer l’ampleur de la chose… Je veux dire : mille Anges, c’est énorme, et nous avons conscience du fait que quitter la Terre Blanche est extrêmement difficile et que les conditions de vie y sont désastreuses, mais nous n’y avons jamais vécu et n’avons pas subi le génocide. C’est terrible pour tous ces gens, mais je n’arrive pas à m’en émouvoir comme si ça m’affectait directement. C’est assez étrange. Et toi ? Je suppose que c’est encore différent, d’apprendre ça en se situant déjà à des centaines de kilomètres…


Le récit que lui faisait son frère ravivait l’ire qui aurait pu s’engourdir. Les Démons méritaient d’être massacrés. Même perdants, ils narguaient les Anges. Ils agitaient sous leur nez la toute-puissance qu’ils exerçaient sur l’existence des leurs, de ceux qui ne se réincarnaient désormais plus que pour vivre un enfer. Elle les haïssait. Agrippées au papier, ses mains tremblaient. Ce qui n’atteignait Priam que dans une moindre mesure la révoltait. Si elle avait été présente, il était certain qu’elle se serait effondrée. Rien que là, elle peinait à supporter les vives émotions des autres, entre allégresse, colère et désarroi. Elles tourbillonnaient autour d’elle, perçait sa carapace, jouaient avec son pouls, écorchaient sa sensibilité, et ne s’éloignaient que pour mieux revenir à la charge. Elle ne parvenait pas à toutes les maintenir à distance, tout comme elle ne parvenait pas à contenir les siennes. Plus l’heure avançait, plus elle sentait la fatigue la happer. Après une longue expiration destinée à la calmer, elle reprit sa lecture.

Malgré leur arrivée désastreuse, les médecins sont plutôt optimistes. Grâce à la réactivité des prêtresses, les Anges ont pu être soignés rapidement. Ils devraient tous s’en remettre, même les cas les plus critiques. Ils sont nourris, logés, blanchis. C’est la réadaptation, qui sera longue. Mille personnes, c’est vraiment énorme… je me demande bien comment ce sera géré. Est-ce qu’on en a les capacités ? Avec vous en exploration, nous sommes quand même moins nombreux, et j’imagine que quelques bras supplémentaires n’auraient pas été de refus. Heureusement, les Magiciens et les Humains nous prêtent main forte. Tu me diras… logique que l’Ultimage nous aide si ces Anges sont la récompense qu’elle a demandée pour avoir gagné ce pari. Cette histoire n’est pas très claire d’ailleurs, ce sont beaucoup de rumeurs pour peu de vérités. Un peu comme tout ce truc d’Elus... Les gens commencent à en parler mais personne ne sait trop s’il faut y croire et rien n’est trop certain non plus. En revanche, pas la peine de faire semblant de ne pas savoir. J’ai entendu nos deux noms plusieurs fois. Celui de Za, aussi… Enfin, elle doit s’en ficher comme de la première ère, puisqu’on est sûr que ça n’émane pas des Zaahin.

Je vais m’arrêter là, il faut impérativement que j’aille nourrir les bêtes avant qu’il ne fasse nuit. Prends soin de toi et reviens en un seul morceau,

Priam


Le sourire retrouvé, Laëth replia la lettre. Elle resta quelques instants immobile, son regard vert perdu sur la ligne d’horizon. Puis elle glissa le papier dans l’une de ses poches et se releva. Une douce odeur montait à ses narines : c’était bientôt l’heure du repas.

***

« Watsiam ! Cornélia ! » En bas de l’escalier, Madeleine s’agitait. La nouvelle leur était parvenue à grande vitesse – son frère vivait aux Jardins. « Descendez, vite ! » Les visages de ses deux enfants apparurent. La cadette s’assit sur la rambarde et se laissa glisser jusqu’en bas en poussant un « yahouuuuu » enthousiaste tandis que l’aîné dévalait les marches quatre à quatre pour terminer sa descente sur les fesses, dans un fracas caractéristique de son passage. « Par Suris ! Fais attention, un peu, tu vas finir par te tuer ! » - « Mais non maman, mais non, je vis des choses bieng plus dangereuseuhs quand je suis à Sceptelinôsteuh ! » affirma-t-il en se relevant et en se frottant le derrière, les larmes au bord des yeux. Malgré les années et les chutes, c’était toujours aussi douloureux. « Ne parle pas de malheur ! Prenez vos tics et vos tacs, on file chez les Anges ! » Alors que Watsiam, poussé par le ton directif de sa mère, s’empressait d’enfiler un manteau – dans lequel il était en train de s’empêtrer –, il s’interrompit brusquement. « Tu as trouvé une enquêteuh ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » - « Non non, arrête un peu avec tes enquêtes. » Elle s’approcha de lui et l’aida à mettre le vêtement. Tendrement, elle caressa doucement la joue de son fils. « Tu es en vacances, profites-en un peu, mon pitchoun. D’accord ? » - « Oui oui. » bougonna-t-il. Il s’en fichait. Il trouverait un moyen de mener son investigation. Laquelle ? Aucune idée, mais peu importait : pour l’œil aguerri ou l’oreille attentive, elles pleuvaient comme bâche qui tisse. « Les Anges ont besoin d’aide, c’est ton cousin Ulrich qui l’a dit à son père Théodorus, mon frère, qui me l’a dit, et je crois que quelqu’un, dans toute cette histoire, le tient de la boulangère, mais aucune importance ! Nous allons leur venir en aide. Ça nous fera une petite sortie familiale ! » Elle paraissait ravie. Cornélia fronça le nez, puis retrouva subitement le sourire : « Bon, y’aura pas le Prince de Caelum, et c’est vraiment dommage… mais il paraît que la Bûche Sauvage n’est pas partie en explorations ! » Madeleine lui adressa un regard lourd de réprimandes, outrée. « Jeune fille, nous y allons pour aider, pas pour batifoler ! Avec des Anges, en plus, mais quelle idée ! » Sans plus attendre, elle téléporta toute la petite troupe aux Jardins de Jhēn.

1463 mots




[Événement] - Les blessures d'hier sont les cicatrices de demain 1628 :


[Événement] - Les blessures d'hier sont les cicatrices de demain 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34615-priam-belegad-aux-i
Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

~ Sorcier ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Sam 22 Fév 2020, 12:58


Image de Natalia Sorokina #


Nostradamus inspira profondément. Les effluves sucrées et printanières lui arrachèrent un soupir léger, serein. Un sourire à peine perceptible mais pourtant bien présent parvenait même à détendre ses traits d'habitude si sévères et sérieux. La mine du sorcier était celle d'un homme ayant succombé au tourbillon malsain du travail : des problèmes avaient requis toute son attention et il n'avait que très peu dormis depuis ces derniers jours. Il pouvait sans doute compter ses heures de sommeil sur les doigts des mains. La tension accumulée semblait néanmoins se déliter peu à peu tandis qu'il avançait sur le chemin de sa promenade quotidienne, chaque pas lui fournissant une nouvelle bouffée d'air frais, revigorant ses muscles, ses sens, ses pensées. C'était devenue une routine, depuis qu'il était venu dans cette nouvelle propriété. Chaque matin, le mage noir enfilait une tenue légère mais suffisamment chaude pour ne pas qu'il eut froid, puis il faisait un tour dans ses nouveaux jardins, seul -ou presque. Le sorcier rouvrit lentement ses paupières et contempla le paysage qui s'offrait à lui. L'ancienne terre angélique était véritablement paradisiaque. La flore avait quelque chose d'étincelant, la faune semblait tout aussi enchanteresse bien que plus discrète. Les terres du peuple noir étaient loin de s'en retrouver aussi envoûtantes et agréables : les territoires de désolations et de terreur étaient le pain quotidien des siens. Ils étaient rares ceux à aimer se promener sur les vastes étendues marécageuses de Nementa Corum. La Capitale possédait évidemment une architecture remarquable, mais la végétation s'y faisait rare hors des serres des botanistes et autres rares amoureux de la nature. Se trouver ici avait donc quelque chose de revigorant. Car malgré l'occupation Démoniaque, le lieu n'avait en rien perdu de sa superbe sauvage et naturelle. Fait plutôt étonnant, car dans l'imaginaire collectif, il était aisé de désormais se figurer une terre aussi désolée que les Terres Arides, la Terre Blanche se trouvant décharnée et dégradée par le rythme de vie décadent de ses nouveaux habitants... Mais non. Les démons avaient réussi à préserver un équilibre fragile mais possible, sauvegardant l’environnement sensible de l'île. Nostradamus s'en trouvait légèrement envieux. Il avait entendu parler d'un projet similaire, mené par le Prince Noir, mais n'y croyait pas réellement. Son peuple possédait un penchant naturel pour détruire et faire pourrir tout ce qu'il effleurait. Lui-même ne faisait habituellement pas exception à la règle mais il se trouvait chanceux d'avoir échu d'une telle demeure et comptait bien préserver la beauté de son domaine. Le sorcier enjamba une colonnade qui avait été abattue, des décennies auparavant. Même si les Vils avaient préservé leur nouveau territoire de la sauvagerie des leurs, les structures autrefois existantes n'avaient pas eu cette chance. Le temple dans lequel il résidait désormais était l'un des seuls vestiges encore debout d'une époque révolue...

Tandis que le Dementiæ profitait du soleil levant baignant sa peau et réchauffant son corps, un démon apparut à quelques mètres de lui, dans une position révérencieuse. « Maître. » Le mage soupira. Son moment paisible venait de prendre fin. Si son gardien venait ainsi le déranger, c'est que de nouveaux soucis avaient toqué à sa porte. « Même sur une terre aussi paradisiaque, la tranquillité n'est qu'une illusion provisoire... » murmura-t-il pour lui-même en secouant légèrement la tête, retrouvant un air renfrogné qui lui seyait davantage. « Qui a-t-il ? » demanda-t-il, irrité. Il sentait déjà sa mauvaise humeur remonter à la surface. « Des messagers sont arrivés il y a peu pour vous laisser prendre connaissance de ceci. » expliqua le démon en tendant une missive cachetée. Le sorcier s'en empara et la lut sans plus de cérémonie. Son front se marqua de plusieurs rides mécontentes. « Me déposséder de mes esclaves angéliques ? » dit-il d'une voix sourde après plusieurs minutes de silence. Un rictus froid et dénué de joie étira le coin de sa lèvre. « Mmh, ce n'est guère étonnant. S'ils doivent renvoyer mille Anges, autant piocher dans la réserve de l'étranger de service, n'est-ce pas ? » ironisa-t-il. L'étranger en question replia la lettre et la rangea à l'intérieur de sa veste. « Ainsi donc, les rumeurs étaient fondées... C'était un pari risqué, auquel il a lamentablement perdu... Il est d'ailleurs étonnant que votre Souverain se tienne à sa parole... Je ne pensais pas cet Azmog aussi docile. » Nostradamus se remit en route, abrégeant le parcours qu'il empruntait habituellement. « Peut-être s'est-il véritablement entiché de cette pauvresse de Magicienne, finalement... » Une moue dégoûtée traversa le faciès du ténébreux. « Je ne pensais pas que ton peuple tolérerait un spécimen aussi faible à leur tête. » Le démon ne dit rien, gardant un silence calme qui n'était que de façade. « Mais je suppose que ces histoires ne me concernent pas. Pas vraiment, du moins. Je ne suis après tout pas encore l'un des vôtres. » Il ne faisait aucun doute au Mage qu'il rejoindrait un jour leur rang, mais il n'était pas pressé de s'y retrouver. Sa vie lui convenait davantage de la sorte. « Va, et rassemble mes esclaves, que je choisisse ceux dont je me déposséderai. » Le Vil obtempéra et s'évapora tel un mirage.

Le sorcier mit plusieurs minutes à le rejoindre dans sa demeure à colonnades, et eut le plaisir de constater que sa demande avait été exécutée : une cinquantaine d'anges se tenaient alignés devant lui, tous assis sur leurs genoux, la tête baissée vers le sol. Le Maître avait fait connaitre son mépris pour ces êtres inférieurs et il leur avait formellement interdit de le regarder dans les yeux. Certains, se croyant suffisamment téméraires pour l'affronter, s'y étaient essayé, bravant outrageusement ses ordres. Le Mage s'était fait un malin plaisir de les punir jusqu'à leur faire passer l'envie de recommencer. L'idée de devoir se défausser de ces esclaves qu'il avait passé tant de temps à dresser lui-même avait quelque chose d'agaçant. « Vous ne savez sans doute pas pourquoi je vous ai fait rassembler ici ! » commença le Maître d'une voix forte. Plusieurs silhouettes sursautèrent, d'autres frémirent à l'entente de ce son glaçant qui lui servait de voix lorsqu'il s'adressait à eux. « C'est une regrettable nouvelle pour moi, une véritable bénédiction pour les heureux élus que je sélectionnerai. » Tout en parlant, l'homme arpentait la pièce, baladant son regard sur ses objets vivants. « Dix d'entre vous seront amenés à intégrer le convoi que vos chers geôliers ramèneront jusqu'aux Jardins de Jhēn. » Cette nouvelle propagea une étincelle d'espérance dans le rang des esclaves : dix d'entre eux seront épargnés ! Dix retrouveront la liberté à laquelle ils aspiraient tous. Cette lueur sentimentale s'exprimait par de faibles ébrouements d'ailes, des écarquillements d'yeux, des soupirs soulagés, des mots de prières... Toutes ces manifestations dégouttèrent le maître qui s'immobilisa soudainement devant l'un de ses jouets. « Oui oui oui, quelle joie... » L'homme asséna une violente claque à l'Ange accroupi devant lui. Cette attaque fut si violente que l'on entendit quelques vertèbres craquer en symphonie du cri surpris de la victime. « Quelques-uns de vous réchapperont à ce paradis devenu Enfer ! » Les coups continuèrent à pleuvoir sur l'homme qui se recroquevillait désormais en boule, geignant sous les assauts continus du Maître. « Bande de merdeux ! » siffla-t-il en s'arrêtant finalement, observant son travail. Plusieurs bleus apparaissaient déjà sur la silhouette amaigrie de l'esclave. Des coupures laissaient couler des traînées de sang frais par-dessus les cicatrices. S'adressant à Apéliote, il désigna celui qu'il venait de battre. « Celui-là est en trop mauvais état, maintenant. Tu peux le mettre dans le lot. » Sans ménagement, le Vicieux attrapa l'Ange par sa tignasse et le tira en arrière, faisant davantage gémir le pauvre malheureux. « Bien, à qui le tour maintenant ? » Les anges se replièrent encore un peu plus sur leur position, priant silencieusement pour ne pas attirer l'attention de ce Maître violent. « Toi... » dit-il en attrapant la figure d'un adolescent à l'air terrorisé. Il la tourna sous tous les angles, l'évaluant. Il était plutôt faiblard et passait son temps dans les cuisines. De toute évidence, il n'avait aucun talent pour cet art. Il aurait tôt fait de lui trouver un remplaçant plus digne. Lui assénant une simple pichenette sur le front en guise d'adieux, il laissa au Démon le bon soin de l'éloigner. Au lieu de continuer son inspection, le sorcier s'arrêta un instant devant la femme assise à la gauche du jeune homme. Elle tremblait de tout son corps mais ne pipa mot. « Mmh... Devrais-je t'envoyer avec ton fils ? » demanda-t-il. Son ton laissait entendre qu'il prenait un malin plaisir à poser cette question. L'attrapant par le bras, il souleva la femme pour mieux la détailler. « Mmh... Non, je crois que je te garderai pour moi. » Ignorant ses protestations, l'homme déchira le tissu qui recouvrait sa chaire, lui retirant tout semblant de pudeur. Sans cérémonie, il agrippa son sein et le palpa sans aucune douceur. « Le plaisir de la chaire... » Le chasseur colla son nez à la chevelure de la femme et en huma la douce odeur. « Ne t'en fais pas, je ne te laisserai pas t'ennuyer. Tu n'auras même pas le temps de penser à ce garçon. » prédit-il avant de jeter sa future compagne de chambre au sol. Nostradamus continua son inspection, se débarrassant de plusieurs esclaves lui paraissant trop faible ou inutile, s'amusant encore et encore à les ridiculiser à chaque fois. Finalement, il prit quelques secondes pour réfléchir à la dernière âme dont il se débarrasserait. « Vous... Vous êtes un monstre ! » La voix s'était élevée depuis l’extrémité de la file. La silhouette tremblante d'une jeune femme leva la tête, dans un défi ultime. « Vous n'en avez pas les cornes, mais votre cœur pourri est bien trop semblable à ceux des démons ! » Nostradamus haussa un sourcil, braquant son regard à celui de cette insolente. Un rictus se dessina sur son faciès et il se tourna légèrement pour totalement lui faire face. « Mmh... Est-ce censé être une insulte ? » demanda-t-il. Malgré la colère, il se trouvait amusé par la bravoure stupide de cette inconsciente. « Vous devez être bien triste pour posséder un tel cœur de glace ! Vous nous traitez comme des moins que rien, mais en réalité, c'est de vous qu'il faut avoir pitié ! Vous n'êtes pas encore mort que déjà votre corps pourri du Mal qui ronge nos ennemis ! Oui, pour cela, je vous plains ! Car jamais vous ne connaîtrez ce que nous, nous ressentons au travers de notre Foi ! Vous êtes un Monstre plongé trop loin dans les ténèbres pour un jour recevoir la Lumière bienfaitrice de nos Ætheri ! » Cette simple tirade semblait avoir épuisé la rebelle, qui s'en retrouvait essoufflée. Elle ne baissait néanmoins pas les yeux, son audace contaminant ses voisins : ils étaient plusieurs désormais à jeter des regards au-delà de la limite qu'avait fixé le Maître. « Mmh... Quel beau discours... » répondit l'enfant du Chaos. « Il y a sans doute une part de vrai dans tout ce charabia. Peut-être pourrais-tu m'apprendre à trouver de cette bonté qui vous étreint tant ? » Sa proposition sembla déstabiliser l'Ange, qui écarquilla les yeux, ne comprenant visiblement pas là où il voulait en venir. « On m'a souvent appris qu'il faut guérir le mal par le mal. » Le brun se pencha et attrapa un esclave au hasard. Il le traîna devant l'oratrice dont le teint devenait soudainement cireux. Son regard, brûlant de haine et de mépris quelques secondes auparavant, semblait désormais terrorisé et paniqué. « Alors, que voulais-tu m'expliquer ? Ma chair est pourrie ? Comme ça ? » Illustrant ses questions, le Mage Noir plaqua la paume de sa main contre le torse de sa cible. Celui-ci émit un cri presque inhumain tant la douleur fut vive. La Valse Destructrice rongeait la chair délicatement, tandis que les doigts du tortionnaire continuaient à se balader. « Ou bien, parlais-tu du Mal un peu plus profond ? Un qui ne se voit pas de l'extérieur ? » Le Monstre força sa victime à ouvrir la bouche et cracha à l'intérieur, sa salive concentrée de magie obscure : Lux in Tenebris lui avait permis d'insuffler quelques maladies peu sympathiques dont cet Ange serait l'incubateur. Son mal aussitôt répandu, l'homme plaqua sa main sur les lèvres du garçon usant à nouveau de sa magie destructrice pour faire fondre les tissus et sceller cette bouche hurlante. Se désintéressant de sa victime, il la jeta vers le groupuscule qui serait envoyé en terre angélique puis s'accroupi à hauteur de la femme qui l'avait défié. « Pensais-tu qu'en attirant ainsi mon attention, je me concentrerai sur toi et que je ne ferai plus de mal à tes pairs ? » demanda le sorcier. Un rire sinistre s'échappa de sa gorge. « Quelle idiote tu fais... Quelle hypocrite, aussi. En fait, ce que tu désirais, au fond, ce n'était pas d'épargner tes frères et sœurs... Ce que tu voulais, c'était une place pour rejoindre la Liberté... » « Non, je ne - » La gifle claqua avec brutalité, coupant la sotte dans son élan. « Ne me coupe jamais la parole, femme. » dit-il sans essayer de cacher son mépris. « Ha... » Nostradamus soupira tout en passant une main dans ses cheveux. « Tu m'as rendu nerveux... C'est mauvais pour moi. » L'homme se redressa et fit signe à Apéliote de s'occuper du chargement. « Viens avec moi. Tu vas me montrer cette bonté qui te tient tellement à cœur. »
2322



Merci Kyky  nastae
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34204-nostradamus-dementi
Invité
Invité

avatar
Sam 22 Fév 2020, 15:27




Les blessures d'hier


                A l'Antre des Damnées, la nouvelle est parvenu jusqu'aux oreilles du démon mineur. Alors qu'il essayait tant bien que mal de soutirer quelques sous aux aventuriers imprudents, il aperçut en contrebas d'une colline une petite horde de diablotins déambulait. Ils hurlaient leurs mécontentements par des cris stridents tout en baladeant sur des piques la tête d'une quelconque victime non identifiable. Ces temps-ci, cela affectait de petits groupes débauchés dans la région,certainement un prétexte pour s'amuser, sans changait généralement quoi que ce soit. "Bon sang, qu'est ce qu'il y a pu bien se passer entre le Monarque Démoniaque et la Reine des Magiciens?" s'insurgea Mephisto,suspicieux. Cela déclenchera probablement une guerre, mais bon les victimes ont quand même étaient rendus à leur propriétaire en vie sain et sauf,avec quelques petites supercheries. Cette situation le réjouissait. Plus il y avait de problèmes, plus la situation s'envenimait et mieux c'était. Cela voulait dire que l'influence de l'Oeil a de plus en plus d'effets dans le monde.


De plus, la situation enchantait le démon. Si Monsieur le Roi des Enfers se cachait dans sa tanière et que les grands "Seigneurs Fontaine" étaient préoccupés, il pourrait alors profiter de l'embarras de la situation pour élargir ses champs d'action et s'investir personellement. Il avait discuté avec quelques Démons mineurs.Certains criaient que le Roi des Enfers devait être remplacé et d'autres étaient convaincus que tout était planifié et que le Monarque avait préparé un sal coup contre les Anges. Tout cela indifférait Mephisto. Tout ce qui l'agaçait actuellement était le simple morceau de linceul qui lui couvrait honteusement le corps. "Raah combien de temps encore compte t'il m'enterrer avant qu'il me vende une de ses actions pour mon investissement?" s'exclama t'il, en rentrant des terres du Compte. Son camarade lui fit un clin d'oeil et me dit:
"Ca te dit de voir la nouvelle Oeuvre de notre Maître?"


[Événement] - Les blessures d'hier sont les cicatrices de demain Z
Enfin, quand on eu atteint la Grande demeure du Compte démoniaque, on put aperçevoir un ange empalé sur un pic en bois. On aurait dit qu' on a lui a pris toute vertu et toute signification d'exister. Rien n'exaltait de plus que ce sentiment de domination et de cruauté qui l'habitait. L'image de l'Oeuvre représentait à nos yeux une atteinte aux lois et limites de la nature,dans l'opposition entre la pureté et la déchéance,une pure perfection. C'était comme tenter de toucher les cieux ici-bas. Le visage de la Terreur qu'exprimait l'Oeuvre semblait éclairer les alentours,étants plus sombres.  

Il était écrit ironiquement sur une étiquette "Les blessures d'hier sont les cicatrices de demain".

"Viens je vais t'expliquer"
me déclara mon compagnon.



Après être entrés dans la demeure, on discuta autour d'une table de négociation.
"Ces derniers temps,on les aperçoit un peu partout sur le marché noir. Certains disent qu'il s'agit des Anges qui ont été victimes du dernier Pacte entre Le Roi des démons et l'Archimage.Ils auraient été capturés puis remplacés par d'autres anges pour respecter les termes de l'accord. Enfin,je dis ça mais ce n'est qu'une supposition l'ami. Après,ces choses valent un maximum de Kaṇive sur le marché. Je te dis comme ça mais ces trucs ça rapporte tellement qu'on s'inquiète de l'impact que ça pourrait avoir si ce commerce amplifiait. Aussi, j'ai entendu parler qu'on aurait essayé de créer des champs d'élevage de ces choses-là, jusqu'à soupçonné notre maitre.." ricana t'il avant de boire un coup.


"Ok l'ami, mais en quoi ça nous rapporte nous?" lui répondis-je circonspect.


"C'est là que je fais table rase."me dis t'il. Il se rapprochait de moi et me murmure à l'oreille: "J'ai un marché avec le Maître. Il m'a dit que si on arrivait à  vendre sa précieuse cargaison, il nous récompensera et réfléchira à nous loyer une petite partie de ses terres." Et il se mit à claquer des mains en me souriant.


Un lueur d'espoir se réfléta sur mon visage. J'étais content. Soudainement, on entendit l'entrée fracassante du Compte:
"Qu'est ce qui vous ramène bande de tourterelles?!"
Le démon inspirait l'autorité et on pouvait sentir sa puissante présence bestiale.


Mon ami baissa les yeux et lui chuchote:" On ne faisait que de se réjouir des propos que vous faites sur les anges.."

Un lueur terrifiante apparut dans les yeux du Maître puis il se mit à sourire malicieusement.
"En effet,je blaguais. L'un de mes serfs vous attend dehors."dit il en disparaissant.


Après quelques temps, on sortit de la demeure et commençâmes à marcher un peu dehors, dans l'obscurité sans nom. Enfin, on a pu croisé un démon avec une marque sur le front qui représentait le symbole du maître. Ca devait être un de ses serviteurs. Il nous intima de le suivre afin de nous mener vers une charette cachée où l'on pouvait aperçevoir de multiples cargaisons à l'intérieur. Il nous précisa le lieu de destination du convoi. J'ordonna à mes esclaves de tirer le convoi jusqu'à ce qu'une boite mal attachée tombe et se fracasse par terre. Alors on fit une découverte macabre,on apperçut quelques membres blanchâtres ,encore un peu saignant. On se demandait de quelle créature s'agissait il. On aurait pu comparer cela à un morceau de puzzle,faisant partie d'une grande et mystérieuse Oeuvre.
                                                                     

Alors qu'on marchait sur les vastes collines ombreuses de l'Antre,nous entendîmes quelques sanglotements venants de l'intérieur du convoi.J'ordonna à mes esclaves d'arrêter la marche:" Bon Diable, que se passe t'il encore?" Après avoir essayé d'identifier la provenance de ces petits cris,on finit par s'aperçevoir que les sons aigus venaient d'une grosse boîte.Mon compagnon ricana: "Ahahah maintenant les boîtes ça parle?" Je pris le risque d'ouvrir la boîte et après avoir déballé l'emballage bien ficellé, on s'aperçut qu'il s'agissait d'un être vivant avec seulement une tête,les deux membres antérieurs coupés et tronqué au niveau des hanches,là où du sang dégouliné et avec deux orifices dans le dos. Avec mon camarade, on ricana un instant tandis que l'ange suppliait:
"..vous en prie..Sauvez moi.."avant qu'une goulée de sang lui sorte par la bouche et éclabousse mes bottes. Je lui renvoya violamment un coup de bottes dans les tempes.


Puis je regardais mon ami et lui demandait:
"Bon, qu'est ce qu'on fait de ça?"


Il me répondit:
"Ce n'était pas prévu dans les accords du transport des marchandises. Il est décrit que tous les produits sont inanimés."


Je soupira un moment.Puis une idée m'éclaire.
"Toi tu veux être sauvé?" Un cri faible sortit de la bouche de la victime.Je proposa un pacte avec la marchandise:


"Je peux t'aider à sortir de là.Mais comme tu le sais, tout a un prix.".J'entendis un petit son aigue en guise de réponse.


"Je prends cela pour un oui."ajouai-je en souriant malicieusement.Je regardais mon camarade et lui dit:
"Je suppose que le Maître n'a pas prévu cela.Comme nous ne sommes pas ses serviteurs de sang,on aura qu'à mentir qu'on a mit en quarantaine le produit défectueux avant de le jeter ou le dévorer"


Il me regarda d'un regard réfléchi et malicieux:
"Pas mal. Mais comme tu le sais, tout a un prix?"


"Tu reçevras la moitié des revenus.Ca te va?" déclarai-je


"Marché conclu"me répondit il en me serrant les mains.Une chaleur déchira foudroyamment un instant la pomme de ma main,se référant au pacte démoniaque lié avec mon interlocuteur.


Je me rapprocha du contenu de la boîte de marchandise.
"On va te vendre dès que possible mais on va plutôt pencher sur l'idée de te ramener près de ta race en échange d'une rançon."

L'être agonisant qui ne pouvait voir dans l'obscurité sans fin de l'Antre sanglota avant que des gouttes de sang lui sortent des yeux et des oreilles.
Je me rapprocha de la victime, posa ma main sur son front avant qu'une chaleur déchirante marqua la peau de la victime.On pouvait voir un symbole marqué sur son front.
"Ce seront les termes de notre accord."déclarai-je enfin avant de sortir. Les yeux de la victime ne pouvaient aperçevoir d'où et de quel propriétaire était elle encore prisonnière. L'être agonisant et souffrant ne se rapellait plus de qui il était.Il n'avait qu'un nom, Souffrance et cela l'avait marqué jusque dans l'âme.

                                                                                                                                                                                                1 498  
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 26 Fév 2020, 01:10

l’Althiass - Réfectoire


Omos était assis à l'une des nombreuses tables du réfectoire de l'école, il se mettait un peu à l'écart des autres apprentis. L'Ondin n'avait pas trouvé d'autres Næphina, d'autres membres de sa race et il avait trop peur de demander l'origine à chaque personne qu'il croisait pour ne pas paraître fou ou méprisant. Il se sentait seul et ça lui pesait sur les épaules. Oh bien sûr, ce n'était pas de la faute des autres, les autres apprentis avaient tenté de l'approcher pour discuter, faire connaissance, mais Omos renvoyait les propositions en prétextant vouloir rester seul. L'Apprentis Chasseur ne pouvait pas se permettre de renvoyer ses camarades avec des insultes, car il avait peur de s'attirer les foudres de ses nouveaux congénères et de ses supérieurs. On leur avait apprit que la solidarité et l'esprit de groupe étaient des valeurs clés de la confrérie, encore plus semblait-il pour les chasseurs qui devaient protéger le reste de leur équipe lors des chasses, mais comment faire confiance à des étrangers. Ironiquement, se fit la réflexion que lui aussi devait être vu comme un étranger par les autres, mais eux arrivait à se faire confiance. Il avait passé des années à grandir dans une société qui considérait de haut les autres races et qui favorise l'évolution individuelle à celle de groupe.


Alors qu'il jouait avec un morceau de viande qui baignait dans de la sauce, une personne se mit en face de lui. En levant lentement la tête, il vit que c'était Azrina, la Chasseuse qui lui avait permis d'être recruté quelques semaines plus tôt, lors de l'attaque des Goled sur une ville vampirique de Taelora. Une fois débarqué à l'école, elle était restée le temps de l'accompagner lors de la visite et des tests d'entrée que l'Ondin dut passer, fameux tests qu'il rata d'ailleurs, mais il apprit par la suite que s'était pour s'assurer de s'il avait les tripes et cela avait été le cas. Azrina avait bien ri et lui avait collé une tape dans le dos en lui disant que toute manière, peu importe la spécialisation, pas grand réussissait les tests, par la suite lui et la Réprouvée Corbeau avait été séparé. C'était normal après tout, elle n'était pas sa nounou et elle avait une équipe à diriger, des chasses à faire, mais vu qu'elle était, elle et son équipe, les seuls Corbeaux avec qui avait tissé un semblant de lien, ne plus la voir, lui avait fait quelque chose au moral et de la revoir subitement devant elle, fit naître un sourire.


- Cela faisait longtemps Azrina !


- Eh bien gamin ! N'oublie pas que tu me dois le respect, je suis ton supérieur après tout. Elle avait ajouté cela avec un tel aplomb qu'Omos balbutia des excuses. Excuses qui fit rire son interlocutrice.


- Mais fait cette tête abruti, supérieur ou pas, tant que tu es polie c'est bon ne t'inquiètes pas. Y'a juste avec les Maîtres et le Vieux Corbeau que tu dois mettre les formes, du moins jusqu'à ce qu'ils disent le contraire.


- Ça m'avait manqué ! Répondit Omos en rigolant. Comment se passent les Chasses ?


- Bien, bien. On a escorté des Anges qui partaient de Keizaal jusqu'à chez les Mages.


- Keizaal ?


- Stenfek si tu préfères, Keizaal c’est son nom dans ma langue maternelle.


- D’accord et oui, c’est vrai qu’on fait des missions d’escorte aussi.


- Tires pas cette gueule, c’est des missions très bien payés. Tout dépend des secteurs à traverser et d’autres choses.


- Mais comment avez-vous été payé ? Ce sont les anges qui ont … ?


- Non pas du tout, c’est à la fois un riche Réprouvé et un ancien ami qui s’est souvenue que j’étais membre des Corbeaux, en plus il a toujours eu le cœur sur la main, ce qui fait qu’il a financé leur voyage.


- Je vois. Et sinon ? Quelles sont les nouvelles du monde extérieur ? C’est toujours l’amour fou entre les Anges et les Démons ?


Le visage de la Réprouvée s’assombrit. Omos l’avait jamais vu comme ça.


- Tu ne devrais pas rire avec ces choses-là. Pour tout te dire c'est calme, un peu trop calme même.


- Bon d'accord … J'imagine que les Démons sont occupés sur les Terres Blanches, enfin si on peut toujours les appeler Terres Blanches et que les Anges … Font des trucs d'Anges je suppose.


- Ouais … Ça pue cette histoire et je ne te parle pas de ce qui se passe chez les magiciens.


- Pourquoi ? Il se passe quoi chez les magiciens ?


- Quelque chose de gros aussi. Quand on est arrivé à la frontière, des gardes nous ont stoppés. Encore heureux qu'on avait le contrat signé qui nous demandait d'escorter les Anges sinon … Corbeaux ou pas on aurait eu des ennuis.


- Des ennuis ? Ils n'auraient pas osé …


- Détends-toi l’entrejambe. Ils nous auraient seulement emmené au poste le plus proche, le temps de vérifier l’infos, mais du coup ça s’est bien passé, le commandant de la garde qui était présent à valider le contrat. Devant le sourcil levé d’Omos, elle ajouta rapidement. Dans le contrat il était stipulé qu’un représentant de l’armée magicienne devait apposer un sceau magique sur le contrat, pour prouver que le boulot avait été fait et que les Anges avaient bel et bien étés remis aux autorités compétentes. Une fois que c’était fait, on devait retourner à Stenfek pour récupérer l’autre partie de la récompense.


- Si tout s’est bien passé alors. Du coup, vous en avez profité pour visiter les Terres Bleues ?


- On avait autre chose à foutre que de faire du tourisme et puis de toute façon, l’ambiance était tendue … Il se passe en truc chez eux aussi.


- Ouais. Donc en gros : C’est tendu.


- Exact. Mais ! Y’a quelque que je suis sûr !


- De ?


Azrina fouilla dans son sac et sortit un journal qu’elle lui passa, l’Ondin l’ouvrit et commença à feuilleter, il se mit à rire soudainement.


- Ha ha ha ! Ils sont fort ces Déchus. Ils auraient écrit un roman qui s'intitulerait : Cinquante Nuances d’humour, apparemment c’est une liste d’histoires d’humour lié au sex et le résumé est un extrait du bouquin :


” L’inspecteur regarda Christian et lui lança :

- S’il se réveille, n'hésite pas à le maîtriser.

- Ne vous en faites pas. Elle a des menottes dans sa poche et elle n’hésitera pas à s’en servir

- J’espère bien.

- Elle sait s’en servir …”




- Mais espèce demeuré … Sois un peu sérieux Omos, lit la première page ...



- Oh c’est bon … Je vais la lire ta première page … Alors … Blablabla … Un nouveau Aether ?
Omos leva un sourcil et regarda la Réprouvé qui l’encouragea à continuer Aether de la Conciliation … Blablabla … Nous avons reçu la vrai liste des élues selon les races, rendez-vous à la page suivante. C’est quoi cette histoire d'Élu encore ?


- Apparemment, la seule chose qui est sûre, ce qu’un Aether sortit de nul part aurait choisit des gens pour le représenter, ces gens-là seraient soit-disant ceux qui amènerait la paix dans le monde … Connerie d’utopie si tu veux mon avis.


- N'empêche, j’aimerai bien savoir qui sont les heureux Élus …


- Je me méfierais à ta place, il y a une liste qui apparaît presque tout les jours. Ce journal date d’il y a trois jours, et avant, à Stenfek, j’ai lu dans un journal qu’il y avait une autre liste.  Comme je te l'ai dit, la seule chose qui serait sûre, c'est qu'un nouveau Dieu serait apparut pour arrêter les conflits, via ses représentants.


- Tu n'as pas l'air d'y croire toi.


- Oh moi tu sais, vos trucs d'Aetheri c'est un peu ridicule, nous les Réprouvés on est sur du concret au moins : Les Zahiins.


- C'est quoi ça ?


- Eh bien en fait c'est très simple ....



Un homme arriva et interrompit le duo, Omos le reconnut aussitôt et sut que la pause était finit.


- Ah ? Je crois que tu reprends les entraînements Omos, on parlera plus longuement une prochaine fois. A plus !


- Au revoir Azrina et passe plus souvent !





Mots : 1389
Revenir en haut Aller en bas
Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4748
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Mer 26 Fév 2020, 18:52



Liberté : c'est un de ces détestables mots qui ont plus de valeurs que de sens,
qui chantent plus qui ne parlent,
qui demandent plus qu'ils ne répondent,
aussi propre aux analyses illusoires et aux subtilités infinies qu'aux fins de phrases qui déchaînent le tonnerre.

Les blessures d'hier sont les cicatrices de demain


Une voix retentissait en écho à travers les rues souterraines de Qaixopia, répétant à intervalle irrégulier un seul et même mot. Ou plutôt, un nom. Elle s'arrêta un instant, essoufflée par sa course, avant de reprendre avec plus d'entrain encore. Il fallait qu'elle le lui dise. Elle n'avait pas une minute à perdre, pour tous. « Maximilien ! », fit Antonija plus fort encore en l'apercevant dans son champ de vision, en compagnie de Raa'd, pour finalement se jeter sur l'Humain, l'enlaçant de toute ses forces. Il échangea un regard avec son ami qui ravala ses paroles tandis que la Wun fut prise de sanglots. « Anto... Ça va pas ? », fit l'Obstiné en posant doucement ses mains sur les épaules de l'Ange. « Ils sont arrivés... Ils sont enfin arrivés... », répondit-elle en levant son visage larmoyant vers celui de son Protégé. « Qui est arrivé ? », questionna le bâtisseur qui les observaient, noyés dans l'incompréhension. Antonija se tourna vers celui-ci, esquissant un triste sourire, avant de lui répondre d'une voix fluette. « Les Anges... ». Puis elle tourna son visage en direction de Maximilien. « Ces Anges qui devaient être libérés des Terres Blanches dont tu m'as parlé... ». Son sourire s'agrandit, quoi que ce dernier ne soit pas aussi rayonnant qu'habituellement. « C'était aussi magnifique que désolant... Mais je suis heureuse. ». Maximilien ne dit rien. Son visage s'était fermé à l'évocation du millier d'Anges, victimes d'un pari entre des puissances jouant sur la vie des autres, même si une part de lui était rassuré. Rassuré que cette histoire était réelle, que ça n'avait pas été du simple bluff destiné à donner un faux espoir à un peuple qui en fait l'un de ses pilier. Raa'd, également mit au courant par le rouquin, fut bien plus expressif que ce dernier en comprenant ce que voulait annoncer Antonija dans ses bafouilles. « En quoi une armada d'Ange sauvé c'est désolant ? J'ai du mal à la suivre ton Ange des fois. », ajouta-t-il à l'attention de son ami. La Wun se pinça les lèvres, laissant planer un silence trop long au goût de ses vis-à-vis. Elle s'écarta de son Protégé et fini par rétorquer d'un ton brut et âpre, « Songes-tu seulement à tous ceux laissés derrière ? A tous ceux qui vont probablement subir la colère des Vils ayant dû céder des Anges qu'ils considéraient comme leur possession ? ». Elle avait lâché cela l’œil dur et le cœur serré. Finalement, sa mine s'assombrit. « Mais surtout, tous ne sont pas revenus indemnes... » - « Comment ça ? ». Elle leva le visage, presque surprit. C'était la première fois que Maximilien prenait la parole depuis le début de leur échange. « Personne n'est humainement fait pour vivre comme un animal... », lui répondit-elle dans un murmure. « Anto... ». Elle détourna le regard. Il lui était difficile, même pour elle, d'évoquer à voix haute le sort de ces malheureux. « Il y a des malades et des blessés... Beaucoup... Parfois gravement. Trop. ». Tous n'ont pas survécu. Elle n'aimait pas cette phrase et fut incapable de la prononcer. Mais son expression était largement suffisante pour comprendre où elle avait souhaité en venir. L'Obstiné serra des poings et de la mâchoire avant d'expirer profondément. « Pourquoi est-ce que tu es venue si c'est tant le bordel aux Jardins ? », fit alors l'Obstiné d'un ton neutre. « Je... Je voulais te prévenir au plus vite que l'arrivée des Anges avait bel et bien eu lieu... ». Elle avait prononcé ses paroles, troublées par le stoïcisme de son Protégé face à ces révélations. Elle le fut encore plus en le voyant s'emporter à ces mots. « Il manquerai plus que ça, que ces Anges ne quittent jamais les barreaux ! ». Raa'd également l'observait d'un œil étrange. « Tu es épatant. T'arrives à t'inquiéter pour ces Anges et à t'en foutre totalement à la fois. », lâcha-t-il sur le ton de l'ironie. Maximilien l'assassinat d'un regard meurtrier avant de les quitter, lui jetant un « Va te faire voir. » au passage. Il s'écoula quelques secondes, le temps que le rouquin disparaisse du champ de vision de son comparse et de sa Gardienne. Puis cette dernière jeta un regard exaspéré à l'Humain, celui-ci lui rétorquant par un « Quoi ? » cynique, avant d'aller à la suite de son Protégé.

Elle le trouva au bout de quelques minutes, auprès d'une petite fontaine, à fixer d'un œil morne son reflet. L'Ange s'installa alors à ses côtés, fixant à son tour son propre reflet avant de détailler celui de l'Humain. « Tu connais Raa'd mieux que moi. Tu sais qu'il ne disait pas ça méchamment. ». Le Kaahi releva la tête vers l'Immaculée qui suivi le même mouvement. « Mais je le comprends. Tu ignores la maltraitance que mes pairs ont subit et ne t'indignes que du bon respect du contrat entre les deux partis ce pari ridicule ! » - « Je ne voulais pas que tu le prennes comme-ça. Désolé. » - « Et bien trop tard. T'as intérêt à avoir une bonne explication parce que c'est blessant. ». Maximilien poussa un soupir avant de se replonger dans la contemplation de l'eau calme. Un flottement silencieux pesa sur la tête des deux protagonistes le temps que l'Humain cherche ses mots. « Ce n'est pas ce que tu crois. Je ne les ignores pas. Mais... J'ai beau y repenser, s'il a bien évoqué la libération des Anges, jamais il n'a mentionné qu'ils arriveraient vivant. Et puis, les Démons aiment le sang. Ce serait trouver un Ange parfaitement indemne au milieu des Terres Blanches qui seraient étonnant. ». Antonija l'observa un instant, surprise. « Je n'avais pas songé aux choses d'après ce point de vu. » - « Les gens vivent en s’appuyant sur leurs convictions et leurs connaissances et ils appellent ça la réalité : mais le savoir et la compréhension sont des concepts si ambigus que cette réalité ne pourrait être alors qu’une illusion. », rétorqua-t-il en laissant couler ses prunelles émeraudes sur l'Immaculée. « Je ne te savais pas si résigné non plus. », ajouta-t-elle rapidement, faisant fis de sa remarque, en fronçant des sourcils. Il ne répondit pas immédiatement. « J'ai compris qu''aboyer si l'on est incapable de mordre n'est d'aucune utilité. Tout ce que l'on risquerai c'est de se prendre un coup de pied retourné pour nous faire rentrer sagement à la niche en gémissant. ». Ce fut au tour de l'Ange de garder le silence. L'Obstiné se tourna vers elle et la trouva en pleine réflexion. « Est-ce qu'ils en seront capable,eux ? »« Eux ? ». Elle hésita. Après tout, rien n'était encore trop certain concernant cette histoire. « Certains de ces Anges ont parlé de l'accession des Elus de l'Aether Hel'dra, et de ce qu'ils sont voués à accomplir. ». Maximilien eut le souffle coupé. Il ne lui avait pas parlé de ça, ce qui avait été ridicule puisqu'elle aurait apprit l'information un jour ou l'autre – d'autant que certains en parlaient déjà ici. Et ce jour venait d'arriver. « Oui... Cette histoire circule aussi à Qaixopia. ». Il ne pouvait décemment pas dire Ha, oui ! Je le savais mais j'ai juste pas voulu te le dire tellement ça paraissait improbable. Si tu veux je peux même te dire les concernés ! Non, clairement, c'était trop tard. « Et du coup, tu te demandais quoi sur eux ? ». Elle réfléchit un instant, se remémorant ses dernières paroles. « Ah ! Oui, je me demandais s'ils seraient capable de tenir tête à la totalité des Souverains. » - « Il n'y a qu'un dieu pour ça. Mais j'imagine que l'Elu d'Hel'dra aura toute sa bénédiction et son aide, donc ça revient un peu au même. » - « L'Elu ? Plusieurs sont mentionnés pourtant, non ? ». Le Kaahi haussa des épaules. Il avait du mal à se figurer certains noms, trônant aux côtés des autres. A terme, même les Elus finiraient par se mettre des coup de poignard dans le dos, c'était évident. « Ça n'a aucune importance. ».
Le contentement apporte le bonheur, même dans la pauvreté.

Codé par Heaven sur Epicode



Mots 1357
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34243-kyra-lemingway-la-p
Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11262
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Mar 03 Mar 2020, 22:00

Un rayon solaire traversait les rideaux et éclairait doucement la chambre, signe que la matinée était bien entamée. Étendue sur le lit, Mancinia avait un sourire aux lèvres, plongée dans ses souvenirs et bien loin de se perdre dans la contemplation béate du plafond. L'Humaine serrait dans ses bras le second coussin en riant dedans. Elle était encore sous les affres de cette nuit enchanteresse où les sentiments de Neah et les siens s'étaient unis. Définitivement. Il l'aimait et rien que cela la rendait heureuse. Dans sa tête, il y a tout qui tournait et les émois sont si puissants qu'elle a l'impression d'être une enfant. Bim, bam, boum. Elle se retournait convenablement avant de se redresser. Il était l'heure de se lever ou son équipe serait prête avant elle, ce n'était pas convenable pour la directrice de mission. Elle se débarbouillait avant de mettre une tenue de voyage et de nouer ses cheveux en une queue haute. Cette coiffure lui plaisait et ce serait d'autant plus utile quand la chaleur mordante prendrait place à la douceur de ces terres. Ils retournaient à Qaixopia. Beaucoup de choses se passaient, c'était inévitable. Elle ne pourrait plus voir son compagnon, mais il serait là d'une autre manière. Leur Lien. En descendant les escaliers, l'Humaine entendit quelques voix dans la salle commune. Ses compagnons étaient en train de s'installer et l'accueillirent avec le sourire. Ils aimaient bien les Anges, mais c'était bien mieux auprès des leurs. Un Ange s'était retourné vers la fenêtre en voyant quelques soldats passés dans la rue, les gens s'écartaient à leur passage. D'autres aussi observait la cause de cette précipitation soudaine.

Ils sont agités depuis ce matin chez Yüerell.

Mancinia mangeait son quignon de pain beurré en se demandant si tout allait bien. Sans doute était-ce la réorganisation suite au départ des explorations ? Elle n'eut pas vraiment le loisir de s'interroger plus, lorsque l'un d'entre eux ouvrit la porte, se rapprochant du comptoir où se tenait la tenancière à grandes enjambées.

Ryth ... Il te reste des chambres disponibles ?
Eh bien, débuta-t-elle, assez prise au dépourvu. Oui ! Quelques-unes probablement.
Parfait ! N'en attribue plus aucune ! Il me faut savoir ton nombre de lits disponibles le plus vite possible.

Celle-ci eu une barre sur le front, hésitante entre le mécontentement et l'incompréhension de cette demande.

Il se passe quoi là ? Pourquoi mon établissement serait réquisitionné ?
Il se passe que mille Anges viennent de revenir au Jardin et que nous devons nous assurer de leur accueil.
Quoi ?! lancèrent plusieurs voix.

Les réactions furent aussi prévisibles qu'escompté. Certains avait recrachée leur boisson, d'autres s'étouffaient avec leur nourriture, certains avaient les yeux grands ouverts et des murmures s'élevaient rapidement.

Mais ... Attends, attends ! Des Anges sont revenus ? Comment ? Pourquoi ?
Je n'ai pas plus d'informations. Les Démons nous les ont renvoyés. Nous avons beaucoup de blessés. D'ailleurs, si vous avez des personnes capables d'aider, nous ...
Je suis médecin.

Mancinia s'était relevée, surprenant le Soldat, qui ne l'avait pas vue immédiatement. Il lui était impossible de rester aveugle dans une telle situation. Ce serait encore tourner le dos aux Anges. Pas question. Elle se reprit néanmoins.

Enfin ... En apprentissage. Je suis cela dit opérationnel.
Bien, dit alors son interlocuteur. Je vais vous conduire là-bas en attendant. Ryth, il ...
Ça va, ça va. Je m'en occupe. Reviens dans dix minutes !

Ce dernier la remerciait d'un hochement de tête. Mancinia laissait là les restes de son déjeuner, tandis que les Anges et autres étrangers présents dans l'auberge discutaient de cette incroyable découverte. Une fois sortie au dehors, la Matasif saisi l'épaule de sa partenaire de voyage.

Sarah ... Rentre à Haute-Terre immédiatement. Transmet cette information. Essaie de recruter des volontaires pour venir aider et demande aux habitants la charité pour la nourriture. Prend leurs noms, si tu sais, je m'occuperais de les récompenser plus tard. Va, aussi vite que tu le peux ... Et reviens, aussi vite que tu peux !
À vos ordres !
Matasif, dit alors Divar. Puis-je rester ? Je ne sais pas si je serais utile, mais j'aimerais ...
Oui, ne perdons pas plus de temps et allons-y !

Sarah hochait la tête et tournait les talons, presque en courant, pour aller chercher sa monture et retourner vers le sud. Le Soldat les conduisaient tout deux vers le Temple et ses alentours. Heureusement que le temps était beau.

Vous n'avez aucune idée de la raison de ce retour ? demanda-t-elle à mi-chemin.
Eh bien ... Ce serait un pari perdu par le Monarque Démoniaque. Contre l'Impératrice Blanche. C'est ... Bizarre. Nous n'en savons pas plus pour l'instant.

Le Soldat de Yüerell s'était permis cette confidence en sachant qu'elle était entre de bonnes mains. Divar paru surprit. Il devait penser que c'était improbable, mais à elle, cette histoire de Jeu lui semblait cohérente et pour cause ! Elle avait été autrefois victime d'un des amusements ayant opposé l'Impératrice Blanche et l'Empereur Noir. Et elle avait obtenu la victoire. Elle n'osait imaginer qu'elle avait été les conditions de ce dernier et si d'autres involontaires en avaient été victimes. Son dernier Jeu remontait à quelques semaines et ... Est-ce que cela avait contribué à cette libération ? Elle avait encore été mise devant le fait accompli de l'Impératrice Blanche. Cela la décevait ... Pourquoi devait-elle s'amuser avec le Diable sur la vie des autres, bon sang ?! Ils étaient encore un peu loin, mais le Soldat terminait ses explications pour retourner au travail. Elle lui souhaitait la bonne chance, parce qu'en ces lieux ... C'était le chaos. Un bordel sans nom. Bon. Comment s'organiser là-dedans, à deux qui plus est ? Peu sûre d'elle, l'Humaine essayait tout de même de se frayer un chemin parmi les soigneurs. Se collant dans un coin le temps d'évaluer la situation. Son regard fût attiré par ce qu'il y avait sur la table. Un corps. Ce dernier était étendu là. Il avait été recouvert d'un drap blanc, évidemment. Mais ils n'avaient pas encore eu le temps de s'en occuper. Divar paru troublé lorsqu'il la vit relever le tissu pour le regarder. Assassiné avant de revenir. Un dernier cadeau de ces enflures.

Pauvre petit, souffla Divar. Il n'avait rien mérité de tout ceci ... Matasif, je ne serais pas d'une grande aide et tout le monde semble occupé. Me laisseriez-vous au moins prendre soin de lui ? Savoir qu'il est abandonné là m'est douloureux.
... Oui, fais. Merci.

Divar s'inclinait respectueusement devant la dépouille de l'Ange. Il adressait une prière à l'Aether de la Mort, pour que son âme soit accueillie et puisse trouver le repos. Elle faisait de même, en respect, mais lorsqu'ils eurent terminés, elle se dirigeait vers l'équipe médicale, totalement débordée par le nombre de blessés, de malades et d'affaiblis. Elle n'osait pas trop les interpeller. Cela ne faisait que peu de temps que la médecine l'intéressait, depuis la naissance de l'enfant de Simin. Elle voulait se servir de son don au mieux, s'assurer une couverture. Elle étudiait, mais entre les mots et la pratique ... Son regard se tournait vers une équipe de deux personnes. Un homme et une femme, qui discutaient. Celle-ci semblait assez inquiète. Cela se voyait sur son visage. Ils tournaient le dos à leur patient, un homme qui, malgré ses efforts pour ne pas déranger, ne pouvait s'empêcher de gémir de douleur.

Je ... Je ne comprends pas ! Nous avons tout essayé et ...
Besoin d'un coup de main ? Je suis ... médecin.

Mancinia s'était rapprochée. Elle pouvait peut-être avoir un point de vue différent, après tout.

Oh, Matasif Leenhardt, nous ...

Elle se reprit, consciente que l'heure n'était pas aux politesses.

Le patient se plaint de crampes et de douleurs aux intestins. Nous ignorons quoi faire pour calmer ses douleurs. Celles-ci provoquent des vomissements à intervalles réguliers.

Ce dernier semblait d'ailleurs mal à l'aise, Mancinia le voyait frissonner malgré la couverture reposant sur son torse dénudé.

Ce patient est déshydraté ?
Nous lui avons donné de l'eau.

Des sueurs froides. L'évidence lui sautait aux yeux.

Il se déshydrate encore en tremblant. Des douleurs au ventre et son état précaire ... Ce doit être une colique.
Une ... colique ?

Un point d'interrogation venait d'apparaître sur le visage de son interlocutrice. Évidemment. Les Anges usaient de la Magie pour se soigner et ils avaient un bon environnement depuis des siècles. Cette maladie devait être inexistante chez eux. Certains l'avaient probablement étudié ou vécu chez les Humains, mais sans doute n'étaient-ils pas sur ce cas précis. Ils avaient décidément beaucoup à apprendre les uns des autres.

Cette déshydratation est le symptôme d'une infection du système digestif, il n'y a pas un instant à perdre ! Il lui faut de l'eau et en quantité !
J'y vais ! déclara l'un des hommes.
Je ne comprends pas, reprit la médecin. D'où cela peut-il provenir ?
Cela vient de la qualité de l'alimentation ... Et de l'eau. Ils ont dû manger des aliments avariés durant leur détention ... Les germes contenues passent par le tube digestif et provoquent systématiquement des troubles intestinaux, sans parler de l'anxiété qui a dû être la leur durant tout ce temps.

Pour ne pas dire la terreur. De l'eau contaminée ... Elle doutait que les Démons ne le fassent, mais cela pouvait aussi dire que, en désespoir de cause, les prisonniers avaient dû boire la seule chose qu'ils avaient. Leur urine. Cela la fit serrer les dents.

Il faut éviter que le patient ne perde plus de poids, c'est notre priorité.

Elle ne savait pas depuis combien de temps il était dans cet état. Il était peut-être en urgence vitale, mais elle n'avait aucun moyen de le savoir présentement. Dans les ouvrages prêtés par Korthiad, elle souvenait qu'un homme perdant dix pour cent de son poids était en danger, autant qu'un déséquilibre important aurait un impact important sur son organisme.

Les diarrhées et les vomissements qui en découlent peuvent être fatals. Il nécessite une surveillance constante ... Je vais m'en occuper.
Vous êtes sûre ?
Je ne peux pas me charger des cas plus graves. Cela vous libérera un peu. Si vous avez d'autres patients avec des pathologies similaires, ou que vous n'arrivez pas trop à diagnostiquer, n'hésitez pas à venir me voir. Le climat du Désert est différent d'ici, nous avons aussi un héritage médical de nos errances et nous avons donc plus l'habitude que vous pour certaines d'entre elles.

L'Ange inclinait la tête avant de la remercier et de tourner les talons, se chargeant d'un patient sur la table voisine qui semblait lucide, mais très amoindri. Dénutrition sévère, à vue d'oeil. Mancinia se contentait donc de rester là, à tenir la main de son patient, en attendant que l'eau n'arrive. Cela pouvait sembler dérisoire, mais rien n'était plus important que la Vie. Si elle s'unissait avec un Ange, ce peuple deviendrait aussi le sien. Elle devait tout faire pour le protéger.

Est-ce que ... Je vais mourir ? siffla ce dernier. Dites-le moi, s'il ... S'il vous plaît.
Non, répondit-elle en serrant doucement sa main dans la sienne. J'aurais un oeil constamment posé sur toi. Tout ce que tu as à faire, c'est de te reposer et boire quand je te le dirais. Tu es à la maison, maintenant. Rien de mal ne t'arrivera.
La maison...

Rien que cette idée semblait le soulager.

1900 mots


[Événement] - Les blessures d'hier sont les cicatrices de demain Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhardt-
Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11262
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Mer 04 Mar 2020, 18:35

Neah était en train de relire la page complète de notes qu'il avait prise et où siégeait une vingtaine de noms. Sous ces derniers se trouvait des informations utiles sur les malades, ainsi que leur état de santé global. Celle-ci était la dernière d'une longue liste de feuillets noircis et il était loin d'avoir terminé. Cela faisait bien six ou sept heures que le Capitaine se chargeait de ce travail éreintant. C'était délicat de ne pas afficher sa Colère devant l'état de ceux qui se trouvaient tout autour de lui, mais le détachement que lui avait procuré ses années d'entraînement lui permettait de se concentrer sur sa mission. Des hommes et des femmes qui avaient fui l'Enfer qu'était devenu leur Mère Patrie, atterrissant aux abords de leur nouvelle cité. Personne n'avait rien vu venir et cette nouvelle avait eu l'effet d'un souffle aux premières lueurs du jour. Mille Anges. Libres. Et l'affront d'en envoyer un supplémentaire. Mort. Ça ne pouvait pas continuer. Ils ne pouvaient pas laisser les leurs se faire ainsi humilié et réduit à rien à cause de leur inaction. Selon les dires, d'autres avaient péris en attendant leur départ et le roulement avait été conséquent. Mais d'abord ... les survivants. Des familles attendaient d'éventuels nouvelles et c'était bien là l'ennui. Une partie de ses subordonnés cherchaient des endroits pour accueillir les rescapés les plus capables dans les prochains jours, si on ne retrouvait personne ... D'autres se chargeaient de surveiller les alentours pour empêcher une arrivée de curieux et plein d'espoir. Sans savoir ... il valait mieux éviter de surcharger le corps médical.

Une annonce officielle pour rassurer les familles aurait lieu un peu plus tard, avant d'éventuellement autoriser des visites, voilà la raison de son travail. N'étant pas médecin, Neah se chargeait du tri. Il y tenait. Cela lui permettait de voir les informations directement. Il demandait le nom de toutes les personnes et leur apposait un sigle magique pour dire qu'elle était bien passée par lui ou l'un de ses collègues. Comment ne pas être stupéfié par cette situation ? Pourquoi ? Est-ce que les Démons prévoyaient un mauvais coup ? Ce serait bien leur genre. Tout cela était-il réellement le résultat d'un pari entre le Cornu Suprême et l'Impératrice Blanche ? Elle s'amusait au détriment de leur peuple, plutôt que de prendre les armes ... Comment pouvait-elle diriger une nation avec un comportement aussi puéril ? C'était agaçant. Terriblement frustrant, même. L'Ange fermait les yeux pour prendre une inspiration et expirer longuement. Il devait se remettre au travail.

Vous ... Vous êtes de Yüerell ?

Cette demande venait d'un homme après duquel il s'était agenouillé. Ce dernier était assis contre un des murs du temple. Il était assez malingre et avait du mal à se tenir debout, recouvert de crasse qui donnait à ses cheveux des allures cendrées, tandis que ses mèches noires étaient à peine visibles. Son regard émeraude le regardait avec une certaine pression. Comme si tout allait s'arrêter d'un instant à l'autre. Neah lui répondit par l'affirmative, ce qui eut pour effet e provoquer un soulagement chez son interlocuteur.

Ma femme ... Elle travaille ... Dans l'unité de surveillance ... Vous ... Vous pourriez me dire si elle ... ? Je n'ai jamais eu de ces nouvelles depuis le ... Elle s'appelle Lublina. Lublina Elnium.
Vous avez dit Lublina Elnium ?

Neah eu à peine le temps de répondre que la voix avait surgit dans son dos. Il se retournait pour en découvrir la provenance. Il fût surprit de reconnaître Divar Morisat, qui venait de suspendre sa progression à l'entende de ce nom. C'était un des compagnons de Mancinia. Qu'est-ce qu'il faisait ici ? Ne devaient-ils pas repartir ce matin ? Est-ce que par hasard ... Ils étaient restés pour les aider ?

Oui ? dit l'Ange. C'est mon épouse ... Vous la connaissez ?
Vous êtes Auguste, n'est-ce pas ? demanda-t-il en s'approchant, avant de se baisser à sa hauteur. Par les Aetheri ... Elle sera si heureuse de vous revoir !
Elle va bien ? Dites-moi seulement si elle va bien !
Elle va très bien. Elle est mon Ange Gardienne. Je suis Divar Morisat, un Humain. J'ai été victime de la Malédiction de Sympan ... Elle a fait cela pour m'aider. C'est un honneur de vous rencontrer.
C'est tout elle d'aider les autres, ça ... Enchanté. Elle n'aura pas été seule tout ce temps ... J'avais peur.
C'est une femme forte. Je vais aller la chercher. Si le Capitaine Katzuta m'y autorise, bien entendu. Elle n'est pas très loin. Je l'ai croisée en réalisant ... mon travail.
Si cela ne vous dérange pas.

Normalement, il aurait refusé. Mais ... une entorse ne faisait pas de mal. Il comprenait réellement son envie de revoir l'être aimée. Oh, vraiment, il le comprenait. Mancinia lui avait terriblement manquée en une décennie. Il ne savait pas si elle allait se réveiller. Ni quand. Ce doute était ... dévastateur. Et la fatigue le consommait assez. Les émotions avaient été trop vives et intenses ces dernières heures. Ça l'épuisait autant que de brandir son arme sur un champ de bataille.

C'est ... égoïste, mais je veux tellement la voir ! Je sais qu'elle est en vie, c'est le plus important, mais ...
Calmez-vous, sourit Neah. C'est tout à fait normal. En attendant que messire Morisat nous l'amène, pouvez-vous me dire ce que vous avez ?
Heu ... Mal à la tête ? Ah ah. Ils doivent encore m'ausculter ... Mais je n'ai rien de grave qui justifie qu'on se précipite sur moi et ...
Auguste !

Ce qui avait transpercé les airs était la voix déchiré d'émotions d'une femme. Lublina venait de pleinement le reconnaître après avoir perdu tout espoir de le voir parmi les envoyés de la Terre Blanche, ayant parfaitement cherché après lui malgré son envie de faire correctement son travail. Lui n'avait même pas la force de crier son nom, étranglé sous l'émotion lorsque son regard se posait sur son épouse. Celle-ci avait joint ses mains sur sa bouche, des larmes naissantes sur ses yeux. Elle se précipitait ensuite vers lui pour le serrer dans ses bras. Il n'y avait pas assez de mots pour illustrer cela. Divar et Neah restaient en retrait. Il semblait étourdi en sa présence, certainement le bonheur de retrouver celle pour qui battait son coeur. Il semblait respirer de plus en plus vite et de la bave coulait sur son menton. Sa pâleur semblait plus prononcée. Neah fronçait les sourcils. Ce n'était pas normal. Une vive émotion ne provoquait pas ce genre de chose. Auguste eu alors la tête qui partait en arrière, son corps suivi, sous le regard d'incompréhension de Lublina. Le Capitaine réagit vite. L'homme était assis contre un mur, alors la seule solution était de l'étendre et de surélever ses pieds. Cette surélévation permettait de renvoyer le sang vers le cerveau et de l'oxygéner, ce qui n'est pas possible en restant assis.

C'est un simple malaise, dit-il avec un sourire à l'Ange. Il a dû être soumis à une vive émotion.
Tu lui as fait de l'effet Lublina, sourit Divar.
Pouvez-vous desserrer sa ceinture ? Cela lui permettra de mieux respirer.

L'Humain s'exécutait, demeurant prudent pour ne pas blesser l'Ange davantage. Voyant que cela s'étendait un peu, Neah utilisait sa maîtrise de l'eau pour l'asperger légèrement au nouveau du visage et permettre une nouvelle impulsion au coeur. Il ouvrit les yeux, d'abord surprit, prêt à replonger en Enfer, mais non. Ce n'était pas un rêve. Il sourit en ayant un léger relâchement amusé. Le Capitaine était soulagé que cela ne soit que la force des événements. Mancinia l'avait tellement bassiné avec ces histoires médicales ... Elle était convaincue de pouvoir révolutionner le monde et voilà qu'il se servait de ses astuces.

Vous ... Vous n'avez pas de force ! rit Auguste.
Il peut cogner plus fort si vous voulez ! répliquait Divar.
Non, non. Ah ah ... Merci. Ça fait du bien d'être revenu à la maison.

Il regardait sa femme. Quelques larmes avaient coulé sous la peur soudaine de le perdre, mais tout allait bien. L'Humain resterait avec eux pour s'assurer qu'Auguste n'est pas besoin d'un médecin de manière plus urgente. Neah l'en remerciait. Il en avait ainsi terminé avec cet homme et passait à la personne suivante. De fil en aiguille, il se rapprochait de l'endroit où était sa Protégée. Il n'avait pas su qu'elle était restée avant de voir son compagnon. Décidément ... Elle ne cessait de le surprendre.

Vous êtes venus en soutien, merci.
C'est normal ! répliquait Mancinia. Nous sommes les meilleurs alliés après tout ! Et nous avons beaucoup à rembourser.

Mancinia n'avait jamais digérer l'affront qu'avait été leur abandon devant leur détresse.

Mon patient se repose. Tu dois vraiment lui parler ?
Son nom et des informations sur son état de santé aussi, c'est tout ce que je demande.
Pas besoin de le réveiller pour cela ! Son nom est Louis Verdy, il est atteint d'une colique. Son état s'est amélioré en soirée et il arrive à dormir plus de quinze minutes sans se réveiller de douleur. Il doit rester en observation encore un bon moment pour éviter une rechute.

Son état n'était pas trop inquiétant. Mancinia lui avait probablement sauvé la vie. Neah avait eu envie de la prendre dans ses bras et de l'embrasser, mais il ne devait rien laisser paraître qui puisse éveiller les soupçons. Il se contentait de sourire à Mancinia tout en prenant sa main dans la sienne, essayant de se donner du courage avec ce contact. Il était épuisé.

Merci. Je vais continuer.
Moi aussi ! Faisons de notre mieux, d'accord ?

Ensemble. Pour eux. Pour leur Lien. Pour leurs peuples.

1620 mots


[Événement] - Les blessures d'hier sont les cicatrices de demain Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhardt-
Bellada Ward
~ Magicien ~ Niveau I ~

~ Magicien ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 915
◈ YinYanisé(e) le : 30/07/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : Gilbel ♥
◈ Activité : Cuisiner avec amour !
Bellada Ward
Jeu 05 Mar 2020, 20:52

Le démon exerça une pression qui fit avancer Hortanse dans le grand salon où étaient réunis plusieurs démons et une ange étalée au sol. La vieille dame tenait à peine sur ses pieds. Elle se sentait épuisée après la journée qu'elle venait de passer aux mines. Ses vêtements étaient déchirés à différents endroits, des entailles sanguinolentes se dessinant parfois dans sa chaire. Ses lunettes étaient de travers, les branches tordues et les verres brisés lui faisant voir double. Elle était recouverte de poussière et de saletés de la tête aux pieds, laissant aisément deviner à quand remontait la dernière douche qu'on lui avait accordé. Malgré son âge avancé, les Vils ne la ménageaient aucunement, bien au contraire : Hortanse avait l'impression qu'ils s'amusaient à tester ses limites, attendant avec impatience de voir à quel moment elle s'écroulerait jusqu'à ne plus pouvoir se relever... Malheureusement ou pas, l'ancienne Magicienne avait un fort caractère et faisait preuve d'une endurance qu’aucun n'aurait soupçonné. Cela, ou bien elle avait la chance de se montrer divertissante seulement quelques secondes avant que les Démons n'aillent tourmenter d'autres victimes. Aussi, l'Ange n'avait pas été des plus surprises lorsqu'un de ses geôliers était venu l'intercepter au moment pour elle de retourner dans sa cellule. Au lieu de la conduire dans la cave humide où elle restait enfermée dès l'instant où elle n'était plus aux mines, on l'avait fait sortir de la propriété de ses propriétaires et l'avaient conduit ici, dans ce grand manoir. Là, on lui avait fait monter plusieurs escaliers -où elle avait bien failli se tordre une cheville à cause de l'épuisement- et conduit jusqu'à cette pièce luxueusement décorée. « Alors c'est elle ? » demanda le Démon assis dans le fauteuil principal. Le garde acquiesça. « Elle ne paye pas beaucoup de mine mais elle est efficace. Elle fait ce qu'on lui demande sans broncher. Elle est plutôt docile et plus robuste qu'il n'y parait. Elle est juste.... Sourdingue, à ce que j'ai compris. » Un sourire moqueur se dessina sur les lèvres de l'homme qui se pencha en avant, comme pour mieux la scruter. « Je pense que l'ouïe va miraculeusement lui revenir. » prédit l'engeance maléfique. « Ici, les esclaves qui se montrent têtus ne font jamais long feu. » Il y avait quelque chose de menaçant dans sa voix. Son regard de vipère n'avait rien de rassurant non plus. Sans l'ombre d'un doute, Hortanse comprit que ce Démon-là ne se montrerait pas aussi naïf que les précédents : ici, il n'y aurait pas de jeu, pas de faux semblants, si elle s'amusait à prétendre être sourde, elle se mangerait les retours de bâtons.

« Mmh... Même si tu me dis qu'elle est plus robuste, j'aurai trop peur de la casser... Je ne pourrais pas jouer avec elle comme j'aime le faire d'habitude. » se plaint le nouveau Maître avec une mine boudeuse, tel un enfant capricieux. « D'ailleurs, j'ai fini de m'amuser avec celle-là. » dit-il en désignant la pauvrette qui était allongée sur le sol. Elle semblait inconsciente. « Occupe t’en. Maintenant qu'elle est inutilisable, je veux bien la renvoyer jusqu'aux Terres Bleues. » Une moue contrariée chassa la précédente. « Pff, quelle connerie ça encore... Je sais pas ce qu'à foutu Zane mais c'était sacrément con de parier nos esclaves comme ça... S'il avait tant envie de se taper l'Ultimage, il avait qu'à lui céder ses esclaves à lui au lieu de taper dans les nôtres ! » pesta le chef tout en se levant. Au passage, il donna un coup dans le corps inanimé, qui roula sur le dos. En voyant sa face et les nombreux hématomes qui la défiguraient, Hortanse ne put retenir un éclat de surprise sur son visage. Remarquant que le Démon l'observait, jaugeant sa réaction, elle fit de son mieux pour retrouver une expression neutre. « Vivement que les Seigneurs démoniaques prennent sa place et qu'on n'en parle plus ! » L'homme s'approcha de sa nouvelle possession et passa un bras autour de ses épaules. « Manako est l'une de mes esclaves depuis le tout début... Elle était là dès le premier jour. » expliqua-t-il. « J'ai cru comprendre qu'elle avait une famille, qui a réussi à s'échapper. Je me demande s'ils sont toujours en vie... Si c'est le cas... Je me suis dit qu'il serait drôle de voir s'ils la reconnaîtraient en la voyant débarquer avec les autres ? Bien sûr, je ne pourrai pas voir leur réaction mais... L'imaginer me suffit amplement. Je me demande s'ils seront contents du petit cadeau que je leur ai laissé, aussi. » Hortanse fronça les sourcils derrière ses grosses lunettes. Elle ne comprenait pas tout ce que cet hurluberlu racontait mais elle n'aimait pas ça. Il lui inspirait un profond mépris, qu'elle n'essayait pas de cacher lorsqu'elle tourna la tête vers lui pour le fixer dans les yeux. Le Démon, moqueur, fit une mine dégoûtée. « Par contre, tu schlingues sévère... Avant de te laisser la conduire dans sa nouvelle maison, il faut que quelqu'un s'occupe de toi. » Il claqua des doigts et aussitôt, un homme l'attrapa par le bras et la traîna dans une autre salle. Là ; on lui donna un semblant de bain, qui consista à lui verser des sceaux d'eau glacée sur la tronche et de la forcée à se savonner. Une fois "propre", on lui donna de nouveaux haillons, en guère meilleur état que les précédents.

Une fois de retour dans le salon, on la laissa seule avec l'autre esclave, qui n'avait toujours pas retrouvée conscience. Anxieuse, Hortanse s'approcha de la femme. Tremblante, elle tomba plus qu'elle ne s'assit à ses côtés. Elle fut soulagée de voir sa poitrine se lever lentement mais surement. Elle respirait toujours. « Ma pauvre enfant... Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? » demanda la vieillarde dans un murmure horrifié. Lentement, l'ancienne infirmière attrapa un linge propre et le trempa dans la cuve d'eau qu'on lui avait fait puiser sur le chemin du retour. Elle essaya tant bien que mal de nettoyer les blessures, les bandant juste après. Au bout d'un certain moment, l'Ange finit par remarquer que les hématomes et les blessures s’étendaient sur les jambes, les bras et le visage, la poitrine également... Mais le bas du dos et le ventre avaient été épargnés -il y avait bien quelques traces d'anciennes séquelles mais elles s’effaçaient peu à peu. Mon cadeau. C'est ce qu'avait dit le maître. Avec horreur, Hortanse laissa son regard tomber sur le ventre légèrement arrondi de la jeune femme.  « Par la barbe du Nylmord... » jura l'ancienne magicienne. Il n'y avait cependant aucune conviction dans cette injure. L'ange était davantage épouvantée pour cette pauvre enfant plutôt que réprobatrice. Elle ne pouvait pas être enceinte, n'est-ce pas ? Les anges avaient perdu la faculté d'enfanter n'était-il pas ? Et surtout, si par miracle cette femme avait pu bénéficier d'une bénédiction d'Edel, qu'est ce qui était en train de grandir dans son ventre ? Les réprouvés ne naissaient plus de cette union depuis tout aussi longtemps.

« Ce n'est pas le sien. » murmura la mère d'une voix fébrile. Hortanse sursauta. Elle ne s'était pas aperçue que la pauvrette s'était réveillée. Avec des gestes fermes mais bienveillants, la vieille fille aida la plus jeune à se positionner différemment, dans une position plus confortable. « Mais alors, si ce n’est pas lui… Qui est le père ? » La question sembla déplaire à la victime qui s’esquiva au regard de sa bienfaitrice, portant instinctivement ses bras autour de son ventre dans une posture défensive. « Ça n’a aucune importance… Une fois que j’aurai regagné les Jardins, cet enfant sera loin de cet homme et il n’aura jamais à savoir de qui il s’agit… » Le visage défiguré de la jeune ange se distordit davantage sous une grimace. « Il y aura du bon en lui, je le sens. » insista-telle malgré sa voix tremblante. L’esclave esquissa un sourire pour apaiser sa camarade. « Je n’en ai aucun doute. » affirma-t-elle avec conviction tout en serrant la main de la future mère. « Prenez garde à vous. » prévint celle-ci. « Ne te fais pas de souci pour moi, ma fille, je suis plus résistante qu’il n’y parait. » Manako secoua la tête. « Non, vous ne comprenez pas… Ce Maître là… » La panique sembla regagner la captive, qui se mit à trembler de la tête aux pieds, les larmes lui montant aux yeux. « Chh, ne te fais pas de mauvais mouron, c’est pas bien bon pour les gamins ces choses-là. » Rassurant l’ex-minière, bien qu’elle sentît un étrange sentiment d’inquiétude la gagner. « J’aurais cependant une demande à te faire. Lorsque tu seras rentrée, pourrais tu trouver une femme dénommée Bellada Ward ? C’est une magicienne. Dis-lui que sa sœur Hortanse est encore en vie. »


Avatar
Avatar de noël : LINOK_SPB
[Événement] - Les blessures d'hier sont les cicatrices de demain 2exr
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t35442-bellada-ward-le-clu
Invité
Invité

avatar
Ven 27 Mar 2020, 11:21




Les blessures d'hier sont les cicatrices de demain

Ambiance - A dark knight, Hans Zimmer


Guerra


Faminea


Mortadelle


Murène



Arcadia sonnait au vent et s’effarait dans une cacophonie qui pouvaient paraître chaotique, mais était aux yeux avertis méthodique et précise.

Plusieurs Paladins de la Citadelles s'étaient portés volontaire pour une expédition chez les Anges en réaction à l'arrivée des captifs. Néanmoins, le nombre des libérés et les aides extérieures des Magiciens et Humains ne nécessitaient pas le déploiement global de toutes les capacités d'Hébé. Ainsi, deux Paladins s'étaient mit d'accord pour envoyer leurs hommes, pendant qu'un troisième organisaient les convois matériels qui continueront jusqu'à ce que les Anges affirment ne plus en avoir besoin. Faute de moyens matériels et de ressources, un délai de quelques jours s'imposaient pour préparer les envois. Les récoltes n'étaient pas terminées et les habitants de la cité, qui vivaient un certain bien-être et ce en autonomie complète, devaient s'organiser pour donner quelques unes de leurs réserves personnelles et fabriquer rapidement un surplus de production. Le ponton qui menait au Lac Bleu ouvrirait dans les prochains jours d'après les diagnostic des gardiens magiciens qui avaient été consultés, ce qui permettra l'acheminement très rapide des convois de nourriture, vêtements. Hébé étant fier producteur d'avoine, seigle et noix, ainsi que connu pour ses manteaux et tuniques en laine angora et mohair. L'Empire pouvait sans se serrer la ceinture offrir quantité plus que suffisante de pains, farines, biscuits, ainsi que toutes sortes de fruits de saisons et de la viande fraiche conservée dans des blocs de glace. Les habits étaient quand à eux des dons personnels ou des pioches dans les réserves commerciales habituellement exportées vers l'extérieur.

Cependant, la situation telle qu'elle leur avait été rapportée par leurs messagers, n'attendaient pas. Arcadia s'anima en quelques heures au rythme des cloches d'alarmes qui vrillaient les tympans et guidaient les pas. Une effervescence particulière formées de cris disparates s'empara de la ville entière et contamina quelques temps plus tard les campagnes environnantes, qui pouvaient entendre les cloches résonner leurs appels. En urgence, l'Ordre, qui gardait en permanence à Arcadia des régiments prêts à être déployés au combat tout comme en soutien, envoya en premier les troupes spécialisées en soin et génie civil, voués à construire des hôpitaux de fortune pour pallier aux manques logistiques, ainsi qu'à fournir médecins, infirmiers. La grande majorité des Chevaliers étaient, pour des raisons stratégiques, formés aux premiers soins et poussés à apprendre des sors de défense visant à supprimer ou alléger les blessures physiques ; cependant, certains en faisaient leur métier à part et intégrait les régiments avec ce rôle spécifique. C'était le cas de Gracia, qui, même s'il préférait combattre, avait une formation complète en médecine traditionnelle. Le Chevalier donnait de la voix pour éclairer les siens sur la situation particulière. Le premier réflexe d'Itak, qui ignorait alors la cause de l'alarme, avait été de s'enfoncer dans son armure pour courir à la caserne, et il n'était pas le seul. « Prenez les tentes, apprêtez vos chevaux. Rentrez chez vous et attrapez ce qui vous tombe sur la main et vous semblera utile. Les armures ne seront pas nécessaires, gardez les complets en cuirs, gambisons et vos armes. Rassemblement au point de téléportation dans une heure. »

 La foule se dispersa aussitôt, chacun courant en direction de son logis, évitant avec agilité les charrettes qui étaient chargées, les personnes chargées de caisses et les écuyers qui guidaient les montures. Le blond poussa violemment la porte en bois de son appartement et fût accueilli par quatre chatons en manque d'affection, qui lui grimpèrent aussitôt dessus. Le Chevaliers se débarrassa de son armure (c'est à dire, il en envoya chaque morceau au hasard dans la pièce), puis ramassa couvertures, manteaux, capes et fourrures, le tout roulé en boule. Chargé comme un âne, il ressortit et remonta toute la rue en demandant aux habitants de rajouter quelques pains, réserve de fruits, habits. Finalement, lorsqu'il sentit qu'un seul poids de plus le ferait complétement défaillir, il continua son chemin en soufflant comme un bœuf, jusqu'à l'immense champ entre les murailles hautes et la forêt, qui servait à téléporter les régiments entiers. Il y retrouva Comanche, le second grand écuyer de Gracia, ainsi que Seth, l'écuyère qui secondait le blond et venait d'apporter leur deux montures. « Tu n'étais pas obligé de tout porter toi-même, tu sais. » Le jeune homme aux cheveux gris haussa un sourcil, moqueur mais sans arrière pensée négative. « Oui bin la magie c'est pour les faibles ! » « Et les animaux, c'est d'la merde ? »  Seth le fixait, les poings sur les hanches, une expression blasée sur la face. « T'es vraiment trop con. J'en peux plus de devoir réparer tes conneries ! Et pis t'as encore apporté tes démons, ils vont faire n'importe quoi, tu sais ! » Les quatre chatons miolèrent de concert. Elle avait la délicatesse d'un Réprouvée, ce dont l'accusait être plusieurs de ses camarades. Cependant personne n'insistait : le passé des Chevaliers avant qu'ils intégrent l'Ordre était tabou.

Hébé disposaient de quelques téléporteurs plus efficaces que les pontons, mais qui nécessitait une logistique carrée et stricte. Sur les charrettes, les caisses empilées correctement. Autour des charrettes, les chevaux et sur les chevaux, les hommes alignés en rang d'ognons pour former un carré parfait. Il fallait deux mages, un qui se trouvait face à eux et l'autre sur le point d'arrivée pour s'assurer de trouver une aire d'atterrissage libre et sans danger. Les deux mages ne pouvaient envoyer que cent hommes à la fois et préparèrent donc trois voyages différents. Le premier régiment était constitué des médecins, les deux seconds le suivront de quelques heures avec le génie civil et les premiers vivres rassemblés. Itak avait toujours trouvé les gesticulations du téléporteur ridicules, n'empêche que ce moment-précis était stressant. Alors qu'ils étaient tous immobiles, le regard rivé vers l'avant, l'appréhension montait au sujet de ce qu'ils pourraient bien trouver de l'autre côté, alors qu'ils étaient sur le point de quitter la sécurité légendaire d'Arcadia pour faire ce qu'ils s'étaient voués à faire : protéger le Bien. Ils chantèrent l'un des hymnes à l'Æther de la Justice et disparûrent brusquement, ne laissant qu'un champ vide roulant sous la brise, ainsi qu'un homme fatigué.

1018 mots
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[Événement] - Les blessures d'hier sont les cicatrices de demain

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [Événement] - Le monde est aveugle. Rares sont ceux qui voient.
» [Q] Des souvenirs pour demain | Shanxi, Lyfaëlle, Helsinki
» [XI] Soigner les blessures | Mancinia & Miha
» | Recensement de demain yeah ! |
» [ IX ] L'échec d'aujourd'hui, la force de demain. [Lucius]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Terres du Lac Bleu :: Jardins de Jhēn-