-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 [Événement] - Le monde est aveugle. Rares sont ceux qui voient.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4031
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Dim 20 Jan 2019, 14:37

Le monde est aveugle. Rares sont ceux qui voient.




Le bruit de la porte m’indiqua l’arrivée imminente d’une figure importante de Valera Morguis. Une légère hésitation vint perturber l’individu qui, d’un geste sec, frappa tout de même à la porte. La pièce dans laquelle je me trouvais, mon bureau, était plongée dans le noir. Assis dans un fauteuil en cuir, je tenais un verre à la main, la tête posée contre le dossier. Les flammes d’un feu verdâtre ne tardèrent pas à se refléter dans le cristal. J’exerçai alors une légère pression sur mes pieds afin de faire pivoter mon assise vers mon interlocuteur. Une interlocutrice, en réalité. J’attendis, en silence, qu’elle daigne m’informer des raisons de sa visite. Son port altier, ainsi que la façon dont elle me regardait, m’indiquaient qu’elle possédait un statut enviable. « Alors c’est vrai… vous êtes ici. Nous pensions que vous arriveriez de façon plus… officielle. » Elle s’interrompit, attendant visiblement que je réponde quelque chose. Au lieu de cela, je bus une gorgée de whisky. Ce n’était pas dans mes habitudes de boire. Je m’étais servi, puis avais laissé le liquide devenir progressivement chaud, au contact de la paume de ma main. Mes pensées étaient confuses : entre la culpabilité, l’agacement et le désespoir se mélangeaient des envies de meurtre, de suicide et de destruction. « Ce n’est pas grave. Mon mari a lancé les festivités dès que nous avons su que vous étiez arrivé. Nous sommes d’ailleurs confus quant aux problèmes causés à cette vieille femme, Réta Paiberym. Nous ne savions pas que vous viendriez accompagné et… » « Peu importe. » fis-je, agacé. Je n’avais moi-même pas prévu qu’elle viendrait avec la totalité de ses chats et, depuis que je l’avais appris, je l’évitais comme la peste. Il fallait que je trouve quelqu’un capable d’éliminer ces bêtes sans poser la moindre question. Ce ne serait pas aisé. « Parlez-moi de Valera Morguis. » Je me levai, avançant vers elle. Alors qu’elle tardait à répondre, je la questionnai sur un tout autre sujet. « Avez-vous peur de moi, ma Dame ? » « Non. » Je hochai la tête, amenant mon index vers son visage avant de me raviser. « Vous avez raison. Pour l’instant, du moins. » Je figeai mes yeux dans les siens d’un air mauvais un moment avant de lui avouer un petit secret. « Dîtes-vous bien que ça ne m’enchante pas d’être ici, dans un climat glacial, loin de tout. » Elle sourit. « Je pensais exactement la même chose que vous lorsque mon mari a pris la gouvernance de l’endroit. Pourtant, aujourd’hui, je sais que les possibilités offertes ici sont nombreuses. Vous verrez, nous saurons vous faire oublier le mal qui vous ronge. Lorsque vous découvrirez le plein potentiel de Valera Morguis, vous serez enchanté d’y vivre. » Me faire oublier le mal qui me rongeait…

« Je vous ai amené un présent. Une jeune esclave qui sera à votre service. » La dame frappa dans ses mains, une jeune fille étant alors poussée de force dans mes appartements. Je la fixai des pieds à la tête sans rien dire. « Elle ne vous plait pas ? » « Je vous répondrais lorsque je l’aurai vu à l’œuvre. Mais je m’occuperai de son cas plus tard. Parlez-moi de la situation ici. » « Eh bien… Valera Morguis a eu pour effet de priver certaines grandes familles traditionnelles de toute autorité. Le jeu politique est différent ici, bien autre qu’à la capitale. Des noms émergent au fur et à mesure que les talents apparaissent et s’affirment. Pour l’instant, il ne s’agit que d’un jeu de pouvoir très léger mais la ville est récente. » « De quoi faire trembler votre mari ? » « Je vous assure que non, pas encore. Nous surveillons cela de très près. » Je souris. J’étais conscient d’avoir ici le mauvais rôle : celui du membre de la famille royale susceptible de faire un rapport à l’Empereur Noir au moindre problème. « Sachez que je suis adepte de ces jeux de pouvoir. De plus, si n’importe quel Sorcier peut réussir à se faire un nom ici, Valera Morguis attirera forcément les jeunes talents, ainsi que ceux que la vie n’a pas fait naître dans les bonnes familles. Un combat acharné pour la renommée ne peut que donner de grandes choses. » Elle me regarda un instant, légèrement hésitante. « Mon mari envisage déjà de tester certaines avancées magiques sur d’autres terres. Il est très occupé en ce moment mais je suis certaine qu’une conversation avec lui pourrait vous intéresser. » « Votre mari, comment est-il ? Pardonnez ma franchise mais je me questionne. Il ne doit pas être ravi que le roi m’envoie ici. » « C’est vrai. » admit-elle sans trop de mal. La franchise était rare chez les Sorciers et sans doute aurai-je plus de chances avec la femme que le mari. J’étais très loin de me douter que cette femme était de la pire espèce. « C’est sans doute normal. Vous venez, en quelque sorte, perturber l’équilibre de Valera Morguis. Personne ici ne sait quelles sont vos intentions et ce que Lord vous a demandé d’entreprendre. Je ne doute pas que les pensées changeront une fois que le peuple vous connaîtra un peu mieux. Nous ne savons que peu de choses sur vous, celui que l’on nomme Le Chasseur. » Je bus une nouvelle gorgée. Il fallait si peu de choses pour inventer un mythe et pour le faire gober à une population entière. Les mystères d’Elias Salvatore, une vie montée de toutes pièces, un homme envoyé en mission dans un endroit secret, pour y effectuer des choses secrètes. Un titre, celui du Chasseur, assez explicite pour que tous comprennent les dangers qu’il était en mesure de représenter. Finalement, ici ou chez les Magiciens, je ne pouvais être moi-même. Le dilemme était le même. Je n’étais qu’un acteur, exécutant une pièce qui n’aurait probablement jamais de fin. Je n’avais aucun texte.

« Et qu’avez-vous prévu pour mon arrivée ? » Je changeai de sujet. Je n’avais pas l’intention de lui parler de mon personnage. « Quelques jeux qui, j’en suis sûre, vous amuseront. » « C’est-à-dire ? » « Nous avons capturé quelques individus pour nous amuser avec. Valera Morguis a été construite à l’intérieur d’une caverne mais plusieurs couloirs sont restés vierges, semblables à des labyrinthes. Nous avons donc cru bon de relâcher nos prisonniers dans ces dédales pour faire honneur à votre titre. L’objectif est de les traquer et d’user de Lux in Tenebris pour les achever, en faisant appel à sa créativité. » Je restai silencieux. Ça m’ennuyait d’avance. « Nous les avons endormis et rendus aveugles sur le trajet, afin d’éviter de trahir notre présence ici. De toute façon, à la fin, ils devraient tous ne plus être en état de parler. » Elle sourit d’un air carnassier. Cela se voyait qu’elle prenait du plaisir à envisager les pires horreurs. Voir le mal se refléter dans les prunelles de mes semblables m’avait manqué. Malgré moi, elle me fit frissonner. Je compris qu’elle était redoutable. Je ne savais pas en quoi mais si le gouverneur de Valera Morguis l’avait choisie pour femme, elle devait avoir quelques atouts cachés. « La partie a déjà commencé et nous serions ravis de vous compter parmi nous. » Je souris, créant moi-même une situation conflictuelle. « Malheureusement, je crains fort de devoir décliner. C’est très aimable mais j’ai déjà chassé il y a quelques jours. En plus de ça, j’ai horreur des jeux organisés. Quoi de plus détestable que de devoir traquer une proie dont le destin est déjà tracé ? » Je reculai. « Ce dont j’ai besoin, à présent, c’est d’intimité. J’aimerais qu’à l’avenir, vous frappiez avant d’entrer. La politesse n’est pas morte sur les terres de Valera Morguis, je me trompe ? » Je la sentis soudainement crispée. Je venais de me faire une ennemie, une femme qui détestait qu’on remette en question son autorité et que je venais de légèrement bousculer. Cependant, je m’en fichais pour l’instant, moi-même en proie à quelques noires pensées qui entravaient mon jugement de la situation. J’aurais dû être plus prudent, plus hypocrite. « Le voyage a dû vous fatiguer. Je vais vous laisser. Nous nous rencontrerons de nouveau plus tard. » « C’est ça. » répondis-je, déjà préoccupé par autre chose.

Lorsqu’elle ferma la porte derrière elle, accompagnée de l'esclave, je me dirigeai vers le tiroir de mon bureau, sortant de celui-ci le miroir. J’allais rester ici longtemps et son format me déplaisait. N’importe qui pouvait le dérober sous cette forme. Je souris tout en usant d’un don tabou, un don empli de magie bleu. La Valse Créatrice changea la forme de l’artefact, le fondant dans le mur et l’agrandissant pour en faire une imposante glace. « Montre la moi. » dis-je. Le fruit de mon échec apparut alors. Je n’avais pas l’intention de laisser tomber, même à distance.  
Explications


Salut  [Événement] - Le monde est aveugle. Rares sont ceux qui voient.  2289842337

Pour l'arrivée du prince à Valera Morguis (mon personnage, sous cette apparence et sous l'identité d'Elias Salvatore), le gouverneur et sa femme ont organisé quelques festivités dont une chasse dans les parois encore vierges de la grotte qui abrite la ville. Le climat est froid.

- Pour les Sorciers : Il s'agit de trouver les victimes et d'utiliser Lux in Tenebris sur elles. Vous pouvez parler de l'arrivée de mon personnage si vous voulez mais on ne connait pas grand chose sur lui. Il a une réputation qui fait froid dans le dos, basée sur des mystères et encore des mystères. C'est le fils adoptif de Lord ainsi que le mari de l'une des filles de celui-ci, Viviane Salvatore. C'est le seul représentant de la famille royale à Valera Morguis et on ne sait pas pourquoi Lord l'a envoyé au juste. Les gens se doutent que c'est pour surveiller mais ce n'est qu'une supposition.

- Pour les victimes : Vous avez été enlevés, endormis et rendus aveugles. Le rp est donc à faire à l'aveuglette. Je posterai avec Réta dans les derniers jours de l'événement pour faire intervenir Elias (qui va mettre un terme à ce jeu qu'il trouve stupide). Il fera en sorte de mettre les survivants dans des bateaux en direction d'un autre continent sans pour autant se préoccuper de leur sort. Il en gardera peut-être un ou deux pour lui, en esclaves. Si jamais ça vous intéresse, envoyez moi un mp, on pourra discuter d'une utilité pour votre personnage. Elias a quelques poussées de folies destructrices parfois mais il voit surtout dans les esclaves un moyen détourné d'arriver à ses fins. Il confiera donc des missions aux siens contre des avantages.

C'est un lieu ouvert aux Sorciers ainsi qu'aux autres races à la condition que votre personnage se soit fait enlever. Il se terminera le 20/03/2018 à 23h59. J'en ferai un autre après mais je vais aller en parler plus en détails ailleurs afin de poser les bases de mes projets. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à m'envoyer un mp.

Gains


Pour les Sorciers :
- Pour 900 mots : Un point de magie ou un compagnon esclave qui répond à l'une des conditions suivantes : amoché physiquement, maudit, malade ou fou.
- Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots : Un deuxième point de magie.

Pour les non Sorciers :
- Pour 900 mots : Un point de spécialité au choix
- Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots : Un deuxième point de spécialité au choix.


Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-elia
Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

~ Sorcier ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Lun 21 Jan 2019, 10:48


« Vous semblez bien contrariée, ma chère. » La femme enface de laquelle Nostradamus s'était installé le toisait de son regard glacial, aussi tranchant et mortel que les pics de la région. Son air maussade ne s'était pas enjoué à la vue du nouveau venu, c'était même tout le contraire. Son humeur déjà massacrante venait de se dégrader encore un peu plus. « Et vous, bien trop enjoué à mon gout. » Ses yeux perçants se plissèrent à la vue du sourire narquois. Elle n'avait pas confiance en cet individu, et c'était tout à son honneur. Il n'était encore qu'une larve, un rien d'intéressant, mais elle avait fini par le remarquer, le voyant apparaitre ici et là au devant de la scène. D'autres ne tarderaient pas à l'apercevoir également, et cela signifiait qu'il représenterait bientôt une menace sérieuse. Si elle n'y prenait pas garde, il finirait par l'éjecter du plateau pour être la dernière pièce à rester sur l'échiquier. Sa présence en ces lieux était inattendue, et elle ne voyait qu'une seule raison pour qu'il se soit aventuré aussi loin de la capitale. La même raison qui l'avait envoyé en ce lieu sinistre. Il le savait également, pourtant il poussa l'insolence jusqu'à former la question. « Qu'est ce qui peut bien vous amener jusqu'à cette nouvelle cité ? » « Ne faites pas l'innocent. Je ne suis pas d'humeur à jouer à vos petits jeux. » Ils auraient bien assez de temps pour jouer l'un contre l'autre. « Je vois… » La remarque accentua le sourire du sorcier, qui servit un verre de vin à son interlocutrice, avant de s'en prendre un également. S'installant au fond de son siège, il huma le parfum de sa boisson, avant d'en boire une gorgée. Il fit la moue, visiblement déçu. « Il est vrai que nous ne sommes pas des personnages importants ici… Néanmoins, j'aurais espéré être mieux reçu que ça. Une auberge miteuse, et du vin de bas étage. D'autant plus décevant lorsque l'on peut apercevoir les illustres habitations réservées aux personnes de marque, et ne parlons pas de leur cave à vin… » La femme soupira avant de poser le verre à pied sur la table basse, sans y avoir touché. Elle était déjà lasse de cette discussion. Elle soupçonnait son adversaire de venir ici pour l'épuiser mentalement avant que les véritables choses ne commencent. « Venez en aux faits, je vous prie. Que voulez-vous ? » Un rire rauque lui répondit. « Je suppose que vous vous doutez que le plaisir de votre compagnie n'est pas ce qui m'amène, après tout… » Le mage noir soupira. « Moi qui avait espéré pouvoir bavarder avec vous quelques temps, vous m'en voyez désolé… Les gens de gouts, comme vous et moi, ne courent pas les rues, ici. Ils sont tous trop occupés avec leurs recherches pour m'accorder de leur temps… » Le regard de son interlocutrice se fit plus meurtrier encore. Nostradamus entendait presque le chapelet de jurons qu'elle proférait silencieusement à son égard. « Ma foi, vous avez raison. Votre temps est aussi précieux que le mien, alors ne le gâchons pas. Je suis ici pour vous faire une proposition. » Le Dementiae marqua un temps de pause théâtrale. « Vous n'êtes pas sans savoir que la venue d'une personnalité importante a bouleversé les habitudes locales. Un petit jeu a été organisé, pour l'occasion. Je vous propose d'y participer. Vous, contre moi. Le gagnant remportera ce pour quoi nous nous trouvons ici. Le perdant se retirera de la vente sans opposer de résistance. Qu'en dits-vous ? » « Pourquoi accepterais-je ? Cette proposition n'est-elle pas un aveux de défaite ? Vous savez très bien que vous n'avez aucune chance de gagner les faveurs de l'offreur; contrairement à moi. » « Oh oui, pensez donc cela si ça peut vous rassurer. Mais nous savons l'un comme l'autre que ce n'est pas la vérité. » Nostradamus se pencha en avant, son regard sombre planté dans les givres de ses prunelles, à elle. Son sourire avait disparu, et un masque menaçant l'avait remplacé. « Vous savez aussi bien que moi que nous sommes les deux seuls véritables concurrents de cette vente. Les autres acheteurs ne comprennent pas encore la valeur de cet objet et ne seront pas prêt à déverser une somme suffisante pour l'obtenir. Votre employeur convoite cette relique tout autant que le mien. Alors voilà comment je vois les choses : ni vous ni moi ne voudra cédé. Nous allons nous affronter pendant plusieurs jours, peut-être même plusieurs semaines, à croupir dans cette région peu attrayante, à nous fatiguer pour rien, alors que d'autres merveilles nous attendent dehors… Réglons cela à l'amiable, entre vous et moi. Cela nous épargnera à tous les deux une perte de temps dont nous pouvons bien nous passer tous les deux. » Sa concurrente le toisa sans rien dire. Sans doute essayait-elle d'évaluer ses chances de gagner, comparées aux siennes. « Entendu. Le gagnant remporte la vente. » Elle tendis la main, comme pour sceller leur accord.

« Ha... Cette chasse est presque trop facile… » Sa voix fit sursauter l'homme frêle, qui s'était réfugié dans une galerie isolée. A pas lent, sûr de lui, le chasseur se rapprochait de sa cible qui, privée de sa vue, était forcée d'avancer à tâtons. Il ne cessait de trébucher sur les irrégularité des montagnes, manquant de tomber à plat ventre à plusieurs reprises. La panique le rendait plus maladroit, là où son poursuivant n'éprouvait aucune difficulté à le suivre. En quelques pas, il l'eut rejoint. Sans vergogne, il assena un coup de pied sur les flancs de l'homme, qui bascula sur le dos, le souffle coupé. « Pitiez, pitiez laissez-moi, je ferai tout ce que vous voudrez. » « Pitiez, pitiez. » répéta Nostradamus d'une voix railleuse avant d'enchainer sur un rire cruel. « Mais mon pauvre, tu es déjà condamné à faire ce que je veux. Ton sort est scellé. » Le sorcier enfonça un doigt sur le ventre creux de l'esclave, utilisant sa valse destructrice pour graver à même la chaire sa marque. Cette opération déclencha les hurlement de douleur de la victime. « Oh non non, jeune homme, pas de ça avec moi. » Nostradamus amena sa main libre jusqu'à la gorge du garçon. Ses doigts picotèrent légèrement, signe qu'il s'apprêtait à bruler la chaire de nouveau. « Si tu continues à gémir, il va falloir que je règle cela, et crois moi, ça ne sera pas agréable. » S'il rechignait à détruire le visage d'une jolie demoiselle, il s'embarrassait moins de précautions lorsqu'il s'agissait d'hommes. Les larmes commencèrent à couler des orbites déformées du prisonnier, mais il se contenta de sangloter sans rien dire, tremblant de terreur. « Ha, je ne sais pas pourquoi je m'embête… Cette victoire m'est déjà assurée. Elle n'a aucune chance de gagner.» En effet, la poignée de mains qu'ils avaient échangés le matin même, lorsqu'il l'avait retrouvé dans ses appartements, n'avait pas été anodine. Cette promesse scellée avait également été l'occasion de maudire son adversaire. Si elle ne s'en était pas encore aperçue, elle ne tarderait sans doute pas à en voir les effets : tout ce qu'elle entreprendrait se solderait par un échec. Il s'était assurer de la rencontrer suffisamment tôt pour que les effets agissent durant la chasse. Sans doute soupçonnerait-elle quelque chose, mais il serait trop tard pour vérifier ses suspicions une fois le jeu terminé. S'ajoutait à cela la folie que le collectionneur avait, à son insu, dispersé dans l'esprit de la jeune femme. « Ha ma foi… Je suis incorrigible. Je ne sais jamais dire non à une bonne partie de chasse. C'est que chez moi, c'est un sport prit on ne peut plus au sérieux. J'y ait été initié dès mon plus jeune âge. Cela me rappelle de bons souvenirs… » Nostradamus bougea, provocant un nouveau gémissement chez sa proie. Son regard se durcit à nouveau. Posant sa main osseuse sur le menton de l'homme, Nostradamus fit fondre sa chaire entre ses doigts, tandis que les cris reprenaient de plus belle. « J'ai dit la ferme. »
1396 mots
Merci  nastae



Merci Kyky  nastae
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34204-nostradamus-dementi
Invité
Invité

avatar
Mar 22 Jan 2019, 17:49


La poussière qui s’échappe du livre volumineux que je referme me fait toussoter. Décidément, cet exposé n’a pas encore fini de rendre malade. Je lève la tête vers mes compagnons du jour : Langtrost, le nez au-dessus d’un parchemin somnole à moitié, tandis que Gauyl le regarde d’un air amusé. Elle doit encore lui préparer un de ses mauvais coups. Tant pis pour lui.

Je repousse le volume devant moi. Je sais que je devrais finir l’écriture de mon paragraphe, mais j’ai besoin de changer d’air. Je cherche Higgings des yeux. Il est attablé sur une autre table de la bibliothèque, sûrement entrain de conseiller d’autres élèves sur la rédaction de leur exposé. N’en pouvant plus de devoir chercher des informations sur les propriétés magiques du sang de goule, je me lève de ma chaise et me dirige vers la sortie. J’avais besoin d’être seule. J’en avais plus qu’assez de devoir travailler sans cesse. Évidemment, je comprenais l’intérêt d’un tel engagement, mais j’arrivais doucement à saturation. Cette dernière année de premier cycle me paraissait la plus compliquée et la plus longue. Il m’était de plus en plus difficile d’en supporter d’avantage. J’espérais seulement que cela porterait ses fruits. Que je serais une bonne candidate pour la suite de mon parcours.

Un fois à l’extérieur de la bibliothèque, je me retourne pour la contempler : je ne sais pas si on peut dire qu’elle est magnifique, mais elle est gigantesque. Bien plus grande et fournie que celle de l’école. Ici, il y a des dizaines de milliers d’étagères qui parcourent les murs jusqu’au plafond et chacune d'elle est remplie de livres ou parchemins anciens. Je suppose qu’il y a tellement de savoir dans cette pièce qu’il faudrait toute une vie pour en venir à bout ! J’émets un petit soupir d’envie. Peut-être qu’un jour.

« Toi et tes livres ! » fait une voix moqueuse derrière moi.

Je me retourne et vois Gauyl et ses tresses brunes de chaque côté de son visage. Ses lèvres font un rictus qui me fait penser qu’elle n’a sûrement jamais réussi à faire une grimace à proprement parler.

« Qu’est-ce que tu veux ? » lui fais-je en partant dans la direction opposée.

« Si tu crois que je vais finir ta partie à ta place, tu te fourre le doigt dans l’œil ! Si tu pars, je viens avec toi ! » fait-elle en me suivant.                                      

« Je vais juste faire un tour. »

« Eh bien, je vais faire un tour avec toi. »

« Fais comme tu veux, tu m’agaces. »

« Je sais. »

Toujours à vouloir avoir le dernier mot celle-là. Je n’en ai que faire. J’aurais préféré être seule, mais je suppose que je peux endurer sa présence quelques minutes. Quand elle verra que je ne suis pas du genre loquace, elle s’ennuiera et s’en ira.

« Tu sais que c’est bientôt l’heure de la grande chasse ? » me demande-t-elle. Elle attend visiblement une réponse, mais comprenant qu’elle ne viendra pas, elle continue : « Il paraît qu’il y aura pleins d’esclaves à chercher. Peut-être même qu’ils seront tuer ! »

Je n’ai pas besoin de lever mon regard vers elle pour voir son sourire carnassier. Elle a toujours aimé maltraiter les esclaves, en tout cas, elle ne s’en était jamais gênée à l’école.

« Tu crois qu’on peut aller y jeter un œil ? Il paraît qu’ils sont dans les couloirs de la ville. Allez viens ! On va voir.»

Elle m’attrape ma chemise et tire doucement vers elle.

« Si tu veux mourir, je t’en prie ne te gêne pas ! » je lui réponds en lui retirant ma chemise des mains.

« Pourquoi, je devrais mourir ? » me dit-elle outrée.

« N’as-tu donc pas écouté les leçons de Higgings ? Cette ville est nouvelle, et certaines créatures rôdent encore dans ses couloirs. Pourquoi crois-tu que c’est là qu’on y a placé les esclaves ? »

« Écoutes, c’est un évènement pour les sorciers, et j’aimerais juste y jeter un coup d’oeil. Juste quelques pas dans ces couloirs pour voir un ou deux esclaves et puis on retourne travailler. C’est bien toi qui voulait faire un tour, non ? »

« Pourquoi n’y vas-tu pas seule dans ce cas ? Aurais-tu peur ? » la questionnai-je en ricanant.

« C’est toi qui le dit ! »

« Très bien, mais seulement quelques minutes. Quand je décide qu’on retourne à la bibliothèque, je pars. Avec ou sans toi ! »

Elle acquiesce et nous nous dirigeons alors vers le dédale de couloirs sombres. Nos pas résonnent sur le sol pendant que nous marchons silencieusement. Gauyl regarde dans toutes les directions. Si ce n’était pas elle qui avait proposé cette petite escapade, je croirai qu’elle est morte de peur. A vrai dire, je ne suis pas rassurée non plus. Certains aspects de ces couloirs me font penser à certains de mes cauchemars, dans lesquels je cours sans but à travers ce genre de labyrinthe. L’air humide et froid pénètre à travers mes vêtements et me glacent la peau. Je retiens un frisson lorsque nous entendons soudainement un cri. C’est un cri sauvage, guttural comme si l’être qui avait proféré un tel son subissait une extrême douleur.

Nous nous regardons avec Gauyl et sans un mot, nous décidons de courir. Nous aurions dû peut-être y réfléchir à deux fois car dans la précipitation, nous avons couru vers l’origine du bruit. Devant nous, une bête hideuse prend presque toute la place. Il s’agit d’une sorte de léopard à bec d’aigle. C’est surtout son bec qui m’intrigue car il est rouge sang et je vois une main ensanglantée qui en sort avant que la bestiole ne l'avale.

Un cri de nouveau. La bête se tourne vers sa cible. C’est une fille pas plus âgée que Gauyl et moi. Son bras saigne énormément. Il lui manque son avant-bras et j’en déduis que la créature s’est déjà servie à manger.

« Si on veut s’enfuir, il faut tuer cette bête ! » me lance Gauyl dans un souffle.

Je hoche la tête. Elle utilise sa valse destructrice pour blesser la créature. Son jet de puissance est tellement imprécis qu’il touche la bête et la jeune fille. J’entends le premier pousser un rugissement et la deuxième, un autre cri de douleur. Je me concentre à mon tour et envoie un boule de feu vers la créature. Ma boule ressemble plus à un carré informe mais elle a l’effet d’effrayer la bestiole qui s’enfuie, laissant derrière elle la fille.

« Allez, dépêches-toi ! On rentre ! » lance Gauyl légèrement hystérique.

« Qu’est-ce qu’on fait d’elle ? » Je désigne l’esclave du menton.

« Je sais pas. Franchement je m’en fiche ! On était pas censé participer à la chasse. Autant la tuer ou la laisser ici ! »

Je reporte mon attention vers la jeune fille. Elle a l’air totalement apeurée. De sa main valide, elle tient son moignon ensanglantée. Elle ne fait que sangloter à travers des paroles incompréhensibles.

« Toupe ! Elle est déjà bien amochée, on arrivera pas à la ramener en vie ! » me dit Gauyl en levant les yeux au ciel.

« On peut essayer non ? »

« Fais comme tu veux, mais moi je m’en lave les mains ! Je n’ai pas envie d’être mêler à ça ! Je rentre ! »

Pendant que j’entends les pas de Gauyl s’éloigner, je m’approche de la fille. Celle-ci s’affole et gesticule dans tous les sens en poussant des petits cris à travers un flots de paroles qui me sont inconnues. Je souhaite la calmer pour l’aider, mais impossible de savoir ce qui lui fait le plus peur pour le moment. Je décide d’utiliser Lux In Tenebris sur elle. Dans sa tête c’est le chaos. Cette jeune fille a peur de tout : de la bête, le fait d’être ici, des sorciers qui l’ont amenée ici, de moi. Le fait que je ne sois qu’une voix dans son esprit m’interpelle. Je comprends alors qu’elle est aveugle. Je pose alors ma main sur épaule et lui dit de se taire et de se tenir tranquille. J’essaie de rendre ma voix ferme mais la plus douce possible. Je sais qu’elle risque de ne pas comprendre mes mots, mais peut-être entendra-t-elle mon intention de lui porter secours. Au bout de quelques tentatives et elle semble comprendre car elle arrête de parler et reste immobile. Quelques sanglots s’échappent de sa bouche mais à part ça j’ai l’impression qu’elle essaie de s’apaiser.

« Je vais essayer de cautériser ta plaie. » informai-je d’une voix calme plus pour moi que pour elle. « Mes flammes ne sont pas assez puissantes, ni assez précises pour ça. Je vais essayer autre chose : ça risque de faire mal. »  

Alors, avec ma valse destructrice, je touche les bords de sa plaie. Sa peau se boursoufle et il en sort une odeur de chair brûlée. Je ne sais pas si elle crie ou non pendant mon action. Je suis concentrée par ma magie. Je ne m’arrête que lorsque le flot de sang s’interrompt. La fille est sous le choc mais elle est toujours consciente.

J’entends des bruits qui approchent. J’ai peur que cela ne soit la bête qui revient terminer son dîner. Je doute que ma magie sera assez puissante pour la repousser de nouveau, alors j’attrape le bras valide de la fille et le passe derrière ma nuque. Je l’aide à se lever et nous rebroussons chemin. Mon objectif est de nous sortir de ces couloirs pour retourner à la bibliothèque. Ce que je ferais d’elle après n’est pas encore très clair dans mon esprit. En tout cas, on dirait qu’elle a comprit que je n’allais pas la tuer car elle se tait et se contente de poser un pied devant l’autre en évitant de mettre tout son poids sur moi.

Quelques minutes passent sans que nous ne rencontrions personne. Je me dis que la bibliothèque ne devrait plus être très loin malgré le fait que je ne reconnais pas ces couloirs. Tout à coup, j’entends un « poc » au-dessus de nos têtes. La fille baragouine un mot qui me semble signifier « Non » puis elle s’affale sur moi. Surprise, je m’étale de tout mon long. J’essaie de la relever mais elle semble dormir profondément. Comment peut-on s’écrouler de sommeil dans pareille situation ? Je tente de réveiller la fille avec quelques gifles. J’utilise même une nouvelle fois ma valse destructrice sur sa peau, mais rien n’y fait. Elle reste inconsciente. Peut-être que sa blessure était plus grave que je ne le pensais.

Je devrais la laisser là, mais une petite voix dans ma tête ne cesse de me dire que je ne peux pas faire ça. Alors, j’attrape les deux pieds de l’esclave et la tire sur quelques mètres. Deux ou trois minutes s’écoulent puis la jeune fille se réveille. Je l’aide à se relever et nous continuons notre chemin, toujours son bras autour de mes épaules. Une vingtaine de minutes plus tard, ma panique est presque à son point culminant lorsque, enfin, je perçois les murs de la bibliothèque. Je presse le pas, mais un second « poc » retentit. L’esclave tombe de nouveau la tête la première sur le sol. Je la retourne : elle dort profondément.
                                                                                                   
Forcément, il a fallu que je tombe sur une esclave maudite !

1845 mots.


Revenir en haut Aller en bas
Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

~ Sorcier ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Jeu 24 Jan 2019, 13:20


« Tu es sûre que ça va aller ? » La sorcière sourit à son miroir, où plutôt au reflet de l'homme qui était apparu. « Eh bien, tu vas y participer également, n'est ce pas ? » Nostradamus acquiesça en silence. « Dans ce cas, je ne cours aucun danger. » « Nous ne serons pas ensemble, pour chasser. Je te l'ai déjà dit, je suis un solitaire. Je n'ai pas de partenaire, pour ce genre d'activités. Je ne pourrais pas t'avoir à l'œil. » Vulpina décroisa les jambes avant de porter une boucle d'oreille prêt de son visage, évaluant quelle paire était la plus adaptée pour accompagner sa tenue. Elle laissa un soupire lui échapper, avant de reposer le bijoux. Le regard de l'homme l'aurait presque rendue nerveuse, si elle n'y était pas habituée. « Tu sais, tu devrais arrêter de froncer autant les sourcils. Tu vas finir rider. Et contrairement aux croyances, les femmes n'aiment pas davantage les vieux que les hommes n'apprécient les jolies demoiselles. » Cette remarque ne fit qu'accentuer la grimace du sorcier, faisant naitre un sourire sur les lèvres de la Cartomancienne. « De toute façon, que je sois ici ou là bas, tu ne pourras pas me surveiller dans les deux cas. Au moins, là bas, je pourrais m'amuser un peu… » « Et comment feras-tu, si elle reprend le contrôle. » « Il n'y a pas de raison. Nous avons pris nos précautions. » répondit la mage en frôlant sa clavicule du bout des doigts, là où avait été tracée une rune avec le sang des deux acolytes. « Et si jamais ça ne suffit pas ? Qui sait combien de temps il te faudra pour reprendre le contrôle ? » « Si c'est le cas, encore une fois, l'endroit où je me trouve n'aura pas d'importance. Elle cherchera à s'enfuir, d'une façon ou d'une autre. Dans les deux cas, elle n'aura aucun intérêt à faire ça. Le froid mordant de Nashalæta devrait la dissuader de toute tentative d'escapade, et elle serait sotte de sortir le bout de son nez maintenant, lorsqu'elle pourrait très facilement être prise pour victime. Si elle ne sait pas utiliser sa magie noire, elle n'aura pas de preuve pour démentir qu'elle n'est pas une esclave à chasser. Certains se donneraient à cœur joie de la réduire ne cendre. L'aura des bénéfiques a toujours cet effet excitant chez les gens sombres, on ne peut s'empêcher de vouloir les détruire. » Vulpina marqua une pause pour se repouponner. « Et puis, j'ai l'avantage de ne pas être connue de ta… concurrente. Je pourrais m'assurer que ton plan fonctionne. » « Il fonctionnera. Pas de doute sur ça. Et je ne souhaite pas révéler avoir une allié ici. Il serait plus utile de t'utiliser une prochaine fois, lorsque je ne serais pas certain de gagner mon coup. » La sorcière fit la moue, visiblement déçue de la réponse. Elle s'était fait un plaisir d'imaginer pouvoir tourmenter cette femme. « Bien. Je serai sage. » promit-elle néanmoins. Nostradamus avait après-tout accepter de l'amener avec lui à condition qu'elle n'en fasse pas qu'à sa tête. La brune n'aimait pas recevoir des ordres et agissait souvent sans prendre en considération les consignes qu'on lui donnait, mais elle devait faire un effort avec cet homme. Même si elle détestait toujours autant devoir se montrer docile, il était un allié de choix -ou disons plutôt le seul à sa portée- et elle avait besoin de lui. Il n'était pas question qu'elle le froisse, et qu'il ne refuse de coopérer avec elle par la suite. « Et qu'est ce que c'est que cet accoutrement ? Ce n'est pas adapté, pour la chasse. » « Oh mon cher, sache qu'une femme se doit de toujours être présentée sous son meilleur jour. D'autant plus lorsqu'elle s'apprête à commettre des atrocités. » Se disant, la mage noire sourit à son reflet, enfilant les boucles d'oreille en rubis.

Vulpina dégaina sa lame et la tira avec une précision quelque peu médiocre. D'un coup de main, elle maitrisa l'arme pour en rectifier la trajectoire. Le couteau se planta dans le dos de l'homme, qui poussa une plainte craintive. La tueuse soupira tout en s'avançant vers lui. « Inutile de continuer à lutter. Ton sort est scellé. » L'esclave, bien qu'il soit blessé à de nombreux endroits, s'entêtait à fuir. Il en était presque réduit à ramper, mais faisait preuve d'une force de caractère qui agaçait fortement la sorcière.  « Je ne suis plus aussi agile qu'avant. Je vais avoir besoin de temps, pour parvenir à maitriser totalement ce corps. Cette petite teigne… Même lorsqu'elle est en sommeil, elle continue à luter, et elle exècre que je tue inutilement. Ou que je tue tout cours, en fait. » L'homme n'écoutait pas les délire de sa poursuivante. La seule idée qu'il avait en tête, c'était de fuir. Fuir aussi loin que possible de cette folle. Pourtant, en quelques secondes, elle le rejoignit et fut à sa hauteur. « Mais ne te fait pas d'illusion. Cela ne m'empêchera pas de te tuer. » D'une main de fer, la brune attrapa la chevelure du blond et tira fortement en arrière. Mais l'esclave ne l'entendait pas de cette oreille et se défendit, donnant un coup de poing de toute ses forces. Il ne voyait rien, rendu aveugle, mais parvint à la toucher dans l'abdomen. Vulpina recula, sonnée par le coup. « Merde ! » pesta-t-elle. « Les autres ne me donnaient pas autant de fil à retordre. » Utilisant de nouveau sa télékinésie, elle dénicha sa lame de la chaire rouge, pour la planter cette fois-ci dans la main au sol du pauvre homme, le clouant sur place dans un cri supplémentaire de douleur. « Oh, ça va, c'est rien. » ricana-t-elle. Le fugitif essaya de retirer l'arme de sa main, mais la sorcière ne lui en laissa pas le temps. Sans vergogne, elle l'allongea sur le dos et se mit par dessus lui, bloquant ses avants bras de ses jambes. Même s'il semblait plus musclé et fort qu'elle, la chasseuse n'avait pas subit des jours d'affamement avec ce jeu morbide. Elle n'eut aucun mal à le maintenir en place. « Hum... Un si joli visage… Je m'en voudrait de le gâcher. » La joueuse fit glisser ses longs doigts le long de l'arcade sourcilière, des pommettes, du nez… Lorsqu'il essaya de la mordre, elle lui asséna une gifle qui lui fit craquer plusieurs cervicales dans un craquement sinistre. « Hum... réfléchissons… J'ai déjà tué trois hommes en les marquant de sa signature… Il serait peut-être temps que je pense à jouer un peu pour moi, qu'en penses-tu ? » Vulpina prit son menton entre ses doigts, réfléchissant sérieusement à la question. « Lui, il a déjà plein de serviteurs sous son commandement, alors que moi… Moi, je dois me contenter des restes… Et crois moi, vu ce qu'il y a dans son assiette, ce ne sont pas toujours des restes de qualité. » Une moue répugnée déforma le visage de la Cartomancienne. « Mais rassure toi. Si tu es mon esclave à moi, tu ne finiras pas dans leur estomac. » Le délire de la femme agita l'homme, qui semblait paniqué par ses propos. « Et puis… C'est vrai que tu n'es pas si vilain, pour un esclave. » Son visage aux traits forts était encadré par une chevelure dorée. Ses yeux aveugles avaient la même couleur. Son corps, s'il était plus alimenté, deviendrait sans doute plus robuste. Il lui rappelait vaguement quelqu'un… Un sourire carnassier la défigura, tandis qu'une idée germait dans son esprit. « Hum... Jouons un peu, toi et moi. » Elle s'empara du visage face à elle à deux mains, et s'approcha, suffisamment loin pour qu'il ne puisse plus la niaquer, mais assez proche pour qu'ils sentent le souffle l'un de l'autre. « Ton cœur, peu à peu tombera pour l'immaculée. Mais à mesure que le sien s'inclinera, le teint de noir sera rongé. Tu la désireras mais jamais ne la toucheras, et lorsqu'elle partira, éternellement tu me suivras. »

1400 mots



Merci Kyky  nastae
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34204-nostradamus-dementi
Invité
Invité

avatar
Sam 02 Fév 2019, 22:34



Il avait perdu le grand jeu de la Vie et de la Mort. Deux fois.
L'esprit parasite hantait le dédale réservé aux victimes, observant ses anciens compères se régaler dans leur chasse. Son apparence terrifiante faisait fuir les rares fous qui tombaient sur lui. Le mort revenu à la vie tangible par la magie des Chamans regrettait amèrement ses choix passés. Le sorcier avait voulu venger son assassinat. Il avait développé ce pouvoir terrifiant que les Morts créent lorsque leur rancune est trop violente : celui de posséder les corps vivants et de dévorer leurs occupants. Il avait jeté son dévolu sur un homme que la souffrance et la folie rendaient faible d'esprit. Grave erreur. Rin'Xo aurait aimé se débarrasser de ce lien embêtant qui le liait au Suprême de l'Au-Delà, afin de se trouver une autre victime à tuer, mais cela lui était impossible. Il n'était pas seul, dans sa grande défaite. Ils avaient essayé, les Parasites, de lui arracher son corps et de prendre possession de lui. Ils avaient tous perdu. Devaraj s'était retourné contre eux avec une violence inouïe qui le faisait encore frémir. Devaraj, avait tué le plus puissant d'entre eux, celui qui avait entendu plusieurs millénaires dans la Mort avant de passer à l'action et dont la magie était démesurée. Gideon était mort, dévoré par sa propre victime. Et maintenant, c'était à son tour de mourir. Un mort, mourir... Quelle ironie.

Il n'existait pas d'échappatoire. La rancune du Suprême de l'Au-Delà égalait celle des pires malfaisants de ces terres et mieux encore, le chaman semblait prendre un plaisir interdit dans sa vengeance. Rin'Xo n'avait pas espéré lui échapper en se rendant dans cette ville noire. C'était peut-être par mélancolie qu'il avait tenu lui-même à choisir ce lieu pour sa fin. Car elle approchait, irrémédiablement. S'enfuir, pour un esprit immatériel, c'était facile. Mais le roi de Chamans avait à sa solde un nombre effrayants de morts qui se dépêcheront de le dénoncer afin d'acquérir en récompense l'espoir d'une nouvelle vie. L'Au Delà en était rempli, de ce genre d'espions, tout comme les terres du monde Vivant. Cela prendra peut-être du temps, car Valera Morguis était loin de tout et secrète. Mais après des mois d'attente angoissée, Rin'Xo savait qu'il ne verrait pas la fin de ce jour. Un pressentiment. Il ne verrait jamais plus rien. Il hantait les rues en rassemblant ses dernières forces, car il ne comptait pas, mais alors vraiment pas, finir sans avoir la gloire et le plaisir de lui infliger une douleur digne de ce nom.

«Dis donc.  Tu n'en as pas marre de te cacher au fin fond du monde ?» La voix de Devaraj le fit sursauter. Le Parasite se retourna brusquement, découvrant son pire ennemi. Il ne lui connaissait pas cette sombre apparence qui allait bien avec le lieu présent, mais sa voix ne pouvait tromper personne. Elle était plutôt unique : calme, enfantine comme celle d'un innocent, ce qui tranchait toujours avec la Folie présente dans ses yeux. Devaraj fit quelque pas, son corps éthéré lui permettant de passer outre les murs. Il avait l'air si content.... Très mauvais signe. Rin'Xo recula, inutilement. Une sorte de colère sourde s'empara de lui à la vue du Chaman, une haine spécialement forte qui était la source de son pouvoir de Parasite. «Je suis curieux. Cela fait quoi, de mourir une seconde fois ? Cette fois-ci tu n'auras pas l'éternité accordée aux esprits. C'est le Néant qui t'attend. Ton existence misérable et pustuleuse se termine ici, Rin'Xo Mayfair. Il ne fallait peut-être pas commencer par t'attaquer au fils de la Mort. Tu te doutes bien que j'ai hérité de certains de ses gênes douteux.» Maintenant ils ne se tenaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Rin'Xo ne répondit rien, la rage brûlait rouge dans ses pupilles de fantôme. L'air putride se leva, les enveloppant d'un ouragan venimeux, d'une fumée mortelle dont la magie instable hurlait dans le vent. Le vampire éthéré qu'était devenu Devaraj n'attendit pas plus longtemps et planta ses canines dans le cou du Parasite. Leur lutte fut longue mais moins phénoménale que lorsqu'il s'était débarrassé de Gideon. Devaraj savait que Rin'Xo s'était déjà fait en partie dévorer par d'autres parasites comme lui, avides de garder leur proie pour eux seuls. «Ce Pacte que tu as fais, avec ce Dieu, cela ne retombera dessus, imbécile.» ; «Peut-être. En attendant cela me permet de te réduire en poussière. Toi, le premier responsable de ma souffrance.» Rin'Xo étouffa un dernier rire. Malgré la morsure de sa défaite, il trouvait cela drôle que le Chaman ne reconnaisse pas sa propre faute dans leur histoire. «C'est ça. Victimise-toi. C'est toi qui a bien voulu t'offrir à notre Emprise. Tu étais curieux et tu voyais cela comme un défi.»

Un pan du mur s'écroula brusquement, pendant que le sol éclatait en morceaux disparates. La fumée, comme animée d'une vie malsaine, cinglait la pierre et la faisait trembler. Puis le silence retomba brusquement et avec lui, la Mort. La scène macabre s'était déroulée dans l'ombre, bien loin des spectacles de chasse animés par les habitants. Les rares témoins s'en étaient soit délectés sans comprendre, soit... Ils s'étaient enfuis. Mais la vision d'enfer les poursuivrait dans leurs cauchemars.  

Devaraj regarda autour de lui. Flou. Bien que faible, Rin'Xo avait manqué de le tuer. Il ne se sentait pas bien, comme si une partie de lui était encore en train de disparaître, comme si sa Vie s'écoulait pour s'évaporer depuis un verre renversé. Pourtant, il ne regrettait pas son acte. C'était fini. Pour de bon. Cette guerre interne longue de plusieurs ères... Plus aucun d'entre eux n'existait encore, il les avait tous chassé un par un, peu importe le prix que cela lui coutait. Plus jamais il ne laissera un Parasite s'insinuer dans son corps, grignoter son esprit. Il était lui même devenu comme eux, afin de pouvoir les vaincre, en quelque sorte. C'était le prix. Mais il ne le regrettait pas. Un plainte lugubre lui échappa. Avait-il lui même choisi de ruiner sa vie de son propre chef comme le sous-entendait sa victime à l'ombre de sa mort ? Alors tout était seulement la faute de sa propre curiosité malsaine, de son imprudence et de son entêtement ? Peut-être. Il fallait avouer que de base, son caractère formait un combo du genre explosif. Mais tout ceci n'avait plus d'importance. Devaraj avait juré de se venger devant les Aetheri, d'où sa persévérance dans sa chasse. Rin'Xo était le dernier. Devaraj ne voulait plus, ni que ses envies curieuses, ni que ses sentiments instables et extrêmes, ni que ses mauvais souvenirs entravent son chemin. Il voulait retrouver une entière liberté, qu'il offrirait immédiatement à la volonté des Divins. Maintenant que cette page du passé était entièrement tournée... Il allait pouvoir avancer de nouveau, vers là où l'Aether de la Folie le guiderait, vers là où les autres Aetheri comme Raanu daignerait bien l'appeler et le désigner comme élu. Il rendrait tous hommage, car ils l'avaient tous en quelque sorte aidé.

Avant de s'en aller, le Suprême de l'Au-Delà parcourut quelques mètres, prenant soin de se dissimuler dans la terre ou la pierre. Dommage que les Sorciers ne puissent pas voir le monde des Morts, car les esprits errants de leurs victimes étaient particulièrement... ludiques. Aucun doute qu'ils en tireraient un grand amusement ! Le Chaman s'éloigna dans l'ombre. Cette ville avait l'air intéressante et pleine de divertissements, mais elle appartenait aux Vivants. Ce n'était pas son Monde, ni son domaine de prédilection. Il avait fini ce qu'il avait à faire ici et sa présence était à présent malvenue. L'être malfaisant qu'il était devenu reprit rapidement la direction de l'Île Maudite, fendant les murs dans un sifflement spectral, véritable fantôme macabre, ombre de la Mort.


1372 mots
Merci à Kaahl pour l'autorisation. ^^
Revenir en haut Aller en bas
Siruu Belhades
~ Sorcier ~ Niveau III ~

~ Sorcier ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 2339
◈ YinYanisé(e) le : 06/12/2015
Siruu Belhades
Jeu 28 Fév 2019, 20:27


Crédits : The River of Ang-roth par Ferdinand Ladera

« Cette ville est laide. » Zalnonikhen ne réagit pas. « Il fait tellement froid que je ne sens plus mes doigts… c’est affreux. Je vais tomber malade à coup sûr. » Une part d’elle avait envie de lui dire que, dans une cité sorcière, le froid n’allait certainement pas être la première cause de maladie. Pourtant, encore une fois, le Mur n’en fit rien. Elle n’était pourtant pas comme sa dernière clone, bête et indécise. L’aînée savait que Lysium devait devenir plus fort, plus agréable et, surtout, moins râleur. « Irène devrait arriver devant le Vaxauru d’ici peu. » La garde du corps avait hâte de retrouver sa vraie maîtresse. L’héritier ne se montrait pas à la hauteur.

« Je sais, je sais. Tu l’as déjà dit deux fois. » Le fidèle d’Asresh ne pouvait pas interdire Zalnonikhen de quoi que ce soit. Le moindre des faits et gestes du Mur émanait directement de sa mère. « Désires-tu être téléporté ? » « Non. Par contre, essaye de revêtir une apparence plus civile. » Lysium, observa la servante, se demandant si elle allait obéir. « S’il te plaît. »« Bien. » Sans plus attendre, Zalnonikhen prit une apparence plus classique. Si, tout comme ses sœurs, elle ne tenait pas sa forme originelle en aversion, l’aînée possédait une magie égalant celle de sa maîtresse.

« Hmm… elle a eu un empêchement. »« De qui ? Irène ? » Le ton du sorcier alimentait la tension. Aucun d’entre eux ne souhaitait être avec l’autre. « Oui. Elle ne pourra pas venir tout de suite mais nous encourage à participer aux jeux. » Le roux fit claquer sa langue. Voilà qui ne l’arrangeait pas. « Quels jeux, et comment tu sais tout ça ? »« Par télépathie. Et parce que j’écoutais ce qu’il se disait aux alentours. On fête la venue d’Elias Salvatore. » Un frisson parcourut l’échine de Lysium. À un moment si opportun de la conversation, on aurait pu croire que cela venait de la peur que créait l’évocation du Chasseur. En vérité, le fidèle d’Asresh avait simplement froid. Bien entendu, il connaissait les rumeurs sur le fils adoptif du roi, mais cela n’avait aucune espèce d’importance. Selon le jeune sorcier, si Elias venait ici, c’était probablement pour garder à l’œil le Talleb. Une idée finalement plutôt ingénieuse, compte tenu de l’indépendance relative du lieu. Lord savait que Valera Morguis comptait sur ses exportations et financements, mais cela n’empêcherait pas certains de vouloir se séparer du gouvernement. Autant placer un garde-fou avant que les choses ne dégénèrent.

« Cela pourrait très bien être pour une autre raison. » Lysium haussait un sourcil, dubitatif. « Je lisais dans tes pensées. » Et maintenant, elle violait son esprit. Être entouré de personnes trop compétentes fatiguait le sorcier. Il n’avait pas vraiment l’occasion de la mettre plus bas que terre. C’était un objet, compétent qui plus est, et la propriété d'une autre. Quoi qu’elle fasse, tout était issu d’Irène.

« Essayons de nous dépêcher. »« Je t’ai déjà dit que… » Trop tard. Le duo était déjà rentré dans un portail de grande taille, qui les emmena près de l’entrée du réseau de grottes. Lysium n’était pas habitué à des transport si vifs. Il faut dire que Zalnonikhen était plus rapide que sa cadette. En fait, dès lors qu’on comparait la fratrie, l’aînée était le superlatif de ses deux soeurs par tous les aspects. Nekhinolanz demeurait folle et, malgré de grandes capacités, sa vision de la réalité et sa capacité d’interprétation ne faisaient pas d’elle une bonne servante. Hazinoklenn, quant à elle, ne contrôlait pas ses pouvoirs et se déguisait mal. Ils ne pouvaient que prier que les défauts de cette dernière s’évaporent ; tout espoir était perdu pour l’autre. En attendant, on comptait sur la première qui, à l’image de sa maîtresse, demeurait toujours aussi puissante, et toujours autant fiable.

« Je te protégerais et te faciliterais la tâche. »« Je n’ai pas besoin de ton assistance. » Si, il en avait besoin. Lysium était faible. Un mage aux pouvoir risibles. Sans Zalnonikhen, il pourrait être certain que sa chasse ressemblerait plus à une promenade au milieu des galeries. « Bien. Si tel est ton désir, je t'attendrais ici. Reviens vite. » Le sorcier regrettait déjà d'avoir décliné l'aide de la servante, mais il ne pouvait se résigner à la lui demander. Tant pis, il se débrouillerait seul.

Lysium avançait dans les réseaux de galeries, les bras resserrés. Sa bouche ne semblait pas vouloir se fermer, tant il était impressionné par la complexité du lieu. Parfois, l'on entendait des sons étranges s'échapper de certains couloirs. Il était souvent difficile de savoir s'il s'agissait des dernières plaintes d'un esclave agonisant, ou de créatures monstrueuses dont les mages ne s'étaient pas débarrassés. Après quelques minutes passées à déambuler dans les cavernes, des paroles vinrent aux oreilles du fidèle d'Asresh. C'était proche.

« P-pitié, arrêtez ! »« Désolé, ça ne va pas être possible. J'ai une compétition à gagner. Je compte bien être celle qui en tue le plus. » Une sorcière, et un esclave. On aura connu des situations plus réconfortantes, mais Lysium se contentait de savourer ces quelques instants de civilisation. Orientant ses pas vers la provenance du son, il tentait de se faire discret. On entendit quelques hurlements, puis un cri et, enfin, le son d'un corps tombé au sol. Si, au début, le roux pensait naïvement que l'esclave venait de périr, il se rendit bien vite compte que ce dernier s'était débrouillé pour surprendre son adversaire. La femme était au sol, immobile. Qu'elle soit étourdie ou morte, cela la mettait tout de même hors-jeu. Beaucoup d'entre eux étaient affaiblis, mais il ne fallait pas sous-estimer les esclaves pour autant. L'adrénaline, l'instinct de survie... tout cela pouvait décupler les facultés de celui qui se retrouvait en position d'infériorité. Quoi qu'il en soit, la cible devait être assez blessée ou épuisée. Aveugle et handicapé, il n'irait pas bien loin.

Lysium, bien décidé à tuer au moins l'un de ces esclaves, n'allait tout de même pas laisser tomber l'occasion. Celui-là était une victime parfaite. Le roux suivit les traces de sang irrégulières de sa proie, aussi discret que possible. Les hurlements et les échos couvraient déjà bien assez les bruits de pas. Lorsqu'il entrevit l'homme, ce dernier était à bout de force, et peinait à tenir sur ses deux jambes. Tant mieux. Lysium n'avait pas envie de faire d'efforts, aujourd'hui. En quelques enjambées, il rejoint l'esclave, rapière à la main. Les armes d'estoc ont l'avantage de faire des dégâts bien souvent irréversibles. En cela, elles laissent moins place à l'inventivité des coupures, mais conservent un certain caractère philosophique : il suffit d'un fin bout de métal pour mettre fin à l'existence d'un être. Le roux mit cette théorie en pratique.

Sa proie saignait abondamment, mais ne semblait pas perdre cet espoir caractéristique de ceux qui n'abandonnent jamais. Le mage tenta d'utiliser Lux In Tenebris pour détruire les derniers rêves de son gibier, mais la ténacité qui luisait dans les yeux du condamné ne semblait pas vouloir partir. Dans les œuvres de fiction, la sombre magie des sorciers enlève toute espérance, annihile toute combativité. Lysium n'avait jamais atteint ce résultat ; ses nombreuses tentatives n'y changeaient rien. Il se persuadait que les romans exagéraient. En vérité, cela était dû à sa propre faiblesse. Une part de lui le savait. C'était enrageant.

« C'était ma victime. Tu n'as pas le droit de venir ramasser les miettes comme ça. » Cette voix familière surprit le roux. Il ne pensait pas que la sorcière qui avait été mise à terre se relèverait. « Je te trouve bien jeune, pour jouer aux charognards. Rapace. » Son ton mordant n'était pas bon présage. « Si jeune... l'une des proies pourrait te tuer, prise par la panique. Ils peuvent se montrer forts... c'est même assez surprenant. Il ne faut pas baisser sa garde. » Oh oui, elle pouvait l'assurer, pour en avoir été victime. Lysium n'avait pas attendu bien longtemps avant de commencer à reculer. « N'y compte pas. » Le fidèle d'Asresh entendit se former de la glace derrière son dos. Il n'y avait pas besoin d'être un génie pour comprendre qu'elle comptait le prendre au piège, et le tuer. « Fais attention, j'ai des connaissan- »« Tais-toi ! Je n'ai pas de temps à perdre avec toi. Je compte juste te faire apprendre une leçon. Tiens-toi bien... » Dague en main, la femme s'approchait dangereusement du jeune sorcier. Lysium voyait sa fin approcher. S'il ne mourrait pas ici, il en ressortirait scarifié et tomberait de honte. Forçant ses paupières à ses fermer, il attendait son supplice, impuissant.

Pourtant, après quelques secondes sans un bruit, le sorcier osa ouvrir un œil, réveillé par une vague de froid étrange. Son bourreau n'était plus là, il ne restait à sa place que des fines particules de neige sur le sol. Il devait y avoir une explication. Quelque chose. Libéré de la stupéfaction qui contractait le moindre de ses muscles, Lysium contemplait le couloir vide. « Est-ce que quelqu'un m'a aidé ? » Le simple fait de prononcer cette phrase lui rappela l'existence de Zalnonikhen. « C'est toi, n'est-ce pas ? » La servante d'Irène sortit de l'ombre, sous son apparence originelle. « Je t'ai suivi. J'avais ordre de te protéger. » Le faciès de Lysium oscillait entre la joie et le dégoût. « Merci. C'était une bonne initiative, au final. » Prononcer ces mots lui avait fait l'effet d'un coup de poignard. Cependant, celui-là était fictif, comparé à l'arme de la sorcière qui comptait l'agresser. « Qu'est-il advenu de la folle qui a voulu... » Il s’essouffla au milieu de sa phrase. Les mots ne lui venaient plus. « J'ai créé un portail, et l'ai poussée dedans. Elle n'a pas dû atterrir très loin. » Et si elle cherchait à se venger ? Voyant l'inquiétude se dessiner sur le visage du sorcier, la servante reprit. « Quelque part dans Nashalæta, probablement. D'où la neige. » Lysium se sentit tout à coup soulagé. Si elle en réchappait, cela devrait lui passer l'envie d'attaquer les siens.

« Nous pouvons continuer la chasse ? » Zalnonikhen tourna la tête, visiblement en train de calculer son emploi du temps. Irène lui laissait une certaine liberté. « Très bien, mais faisons vite. Mes réserves diminuent. » À deux, la difficulté ne serait pas au rendez-vous, mais Lysium n'avait plus envie d'adrénaline.

Les jours qui suivirent, on entendit parfois l'héritier des Fortas-Petraliphas se vanter à propos de la sorcière qui avait osé le provoquer. Il était incorrigible.


1796 mots.
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38838-sirh-juuka-zeli-ka-
Invité
Invité

avatar
Mer 20 Mar 2019, 17:10

J'entre en compagnie de Flora dans la boutique d'alchimie de ma mère, je lui signale ma présence comme à mon habitude. D'habitude elle se trouve derrière le contoire à lire des ouvrages de botanique, mais pas cette fois. Je cherche dans les rayons puis j'entends au loin une conversation qu'elle entretient avec une cliente. Quand je la trouve je m'étonne de revoir encore une fois ce visage familier et ses cheveux blonds.

- Oh mon petit Caïn et Flora.

Encore cette Meri Wunter, dernièrement je trouve que nos routes se croisent un peu trop souvent. Flora n'a bien sûr pas oublié sa dernière rencontre après l'apprentissage du lux in Tenebris.

- Vous tombez à pic, je parlais justement à ta mère de t'emmener à un événement qu'à lieu dans Valera Morguis. Naturellement Flora peut venir.

- Je n'ai pas vraiment envie de vous accompagner dans cette expédition. Je ref...

- J'ai déjà donné mon accord, t'ira avec mademoiselle Meri à Valera Morguis Caïn.


Ma mère me coupe la parole pour me faire comprendre que mon refus est impossible. Auparavant je n'ai jamais discuté le moindre ordre venant de mes parents, mais quand ma mère décide de quelque chose c'est encore pire qu'avec mon père.

- Très bien mère.


Le voyage fut agréable, la compagnie de Flora m'aide beaucoup à passer le temps avec notre interminable discutions sur des sujets variés étudiés en classe. Pourtant notre destination semble être vague, il y a si peu d'informations sur cette ville. Meri semble en savoir beaucoup sur l'endroit, mais elle évite les conversations quand je cherche à en connaitre davantage à son sujet. Elle me dit de profiter du séjour et du petit jeu organisé. Nous marchons en direction du lieu pour débuter la chasse, le peu de présence dans les couloirs me laisse pensé que nous sommes un peu en retard. J'en profite pour dialoguer encore une fois avec Flora sur le sujet.

- Le but du jeu est d'user de Lux in Tenebris sur les esclaves aveugles d'après Meri. C'est un abattoir d'esclave en règle, chaque sorcier va pouvoir se laisser allers dans son bon plaisir de torturé avant de tuer et d'autres vont profiter de l'occasion pour essayer quelque tour avec leur pouvoir.

Je me situe plus dans la deuxième catégorie, j'ai hâte de pouvoir usé de mes pouvoirs en situation réelle pour découvrir de quoi je suis capable au fond de moi. Malgré toute l'idée de tuer quelqu'un handicapé de sa vue ne m'enchante pas vraiment. L'expérience n'est pas vraiment authentique si j'ai un avantage d'emblée. Où suis-je un peu anxieux à devoir tuer un être vivant ? Je ne sais pas, je vais bien le savoir assez tôt.
Nous arrivons à notre destination, je m'avance pour me préparer à la chasse. Ma main tremble un peu quand je saisis ma dague pour vérifier le tranchant de la lame, je tremble d'excitation à l'idée d’ôter la vie à quelqu'un ou je me réjouis de participer à ce petit jeu de chasse ? J'arrive pas encore à savoir pourquoi je tremble comme une feuille depuis mon arrivée ici. Un jeune sorcier m'aborde avec un grand sourire, je le regard de la tête aux pieds puis je déduis facilement la position familiale de celui-ci à cause de la qualité de ses vêtements et les bijoux qu'il s'amuse à montrer avec des petits mouvements discrets.

- Je suis Fenrir, de la noble famille Grom. Enchanté l'ami.

- Caïn, de la famille Belialuin.

- C'est la première fois que tu vas tuer quelqu'un, je peux le lire sur ton visage. Dans ma résidence j'ai la mauvaise
habitude de tuer mes esclaves, donc cette chasse n'est qu'une formalité pour moi.


Il proclame haut et fort être un tueur de sang-froid, un noble tordu n'a rien d'étonnant. D'ailleurs il joue avec une bague à son doigt qui semble avoir une de la valeur, une pierre bleue magnifique surement un saphir. Il me tape dans l'épaule en essayant de me rassurer toujours avec son grand sourire sur ses lèvres. Il ne semble pas bien méchant, pourtant je ne sais pas pourquoi il m'énerve un peu dans son comportement qui semble rabaissé tous les gens moins fortunés que lui. Je me retiens de lui dire le fond ma pensée, après tout je n'ai pas envie d'avoir sa famille sur le dos si je vexe son altesse.

- Bonne chance à toi l'ami.

Il s'en va en premier, je ne tarde pas à prendre le même chemin pour commencer la chasse. Je me balade tranquillement dans les longs couloirs à la recherche d'une proie pour essayer mes capacités de Tenebris sur le premier malchanceux à croiser ma route. Un hurlement de douleur ne tarde pas à me parvenir, quelqu'un qui s'amuse un peu trop avec sa proie peut-être. Ou le noble a déjà trouvé un jouet sur le quels pratiqués ses petits jeux de torture qui sait. Sans vraiment me préoccupé du bruit je continue d'avancée examinant les recoins à la recherche d'un rescapé encore en vie.
Ma première découverte fut une bague étrangement similaire à celui du noble de tout à l'heure, je la ramasse avant de la mettre dans ma poche après l'avoir examiné. Cet idiot-là laissé tomber pendant sa chasse, mais en relevant les yeux je remarque des traces de sang. Quelqu'un qui se traîne au sol d'après les marques, par curiosité je décide de suivre les marques de sang pour voir où elles vont me conduire.
La scène que je découvre après avoir suivi les traces de sang me laisse sans voix, le noble étendu sur le sol et une prétendue proie debout devant lui avec son arme entre les mains. Alors que j'observe son comportement je regarde qui renifle plusieurs fois, puis il tourne la tête dans ma direction avant de s’arrêter subitement. Il s'avance en marchant vers moi, je comprends très vite que je ne suis pas si invisible à son odorat et je recule de plusieurs mètres avant prononcer mon sort.

-Lux in Tenebris Necromancia !

Sans attendre j'ordonne à mon cadavre revenu des morts du chargé sans plus attendre, quand celui-ci l'immobilise en enroulant ses bras autour de sa taille il réplique avec l'arme du noble pour lui assigner des coups. Mon invocation ne bronche pas et continue son étreinte sans faire le moindre bruit. Je dégaine ma dague avant de du jeté dans les airs, j'use de mon pouvoir de télékinésie pour la faire redescendre vers la proie. Le coup fait mouche, j'entends un craquement au moment où la dague pénétrée le haut du crâne, le corps s'écroule sous son propre poids avec le cadavre réanimé.

- Quoi ? C'est tout. Dis-je surpris.

En voyant l'autre sorcier à terre je me suis senti en danger, je me suis dit que cette proie n'était pas faible. J'avais même oublié pendant un court instant son handicapé de cécité. Comment ce noble a pu finir dans une telle situation ? Je suppose que tabassé à mort des esclaves inoffensives ne suffit pas pour devenir un tueur de sang-froid dans une situation où la proie peut répliquer. L'espace d'un instant je m'interroge sur quoi faire, dois-je continuer ou ramener cette incapable à la ligne de départ ? Je réfléchis pendant quelques minutes avant de me dire que s'il meurt sa famille pourrait apprendre que je n'ai rien fait pour l'aider d'une façon ou d'une autre. Je laisse un long soupir s'échapper de ma bouche avant de trainer cet idiot comme je peux.
Une fois de retour des sorciers emporte le noble dans une autre pièce pour l'examiner, Meri applaudit en s'approchant de moi, son sourire sur ses lèvres est presque terrifiant.

- Je connais la mère de ce noble. Elle risque de le tuer elle-même si elle vient à apprendre que le nom de sa famille fut
humilié pendant cette chasse.


- Tu semble connaitre tout le monde, c'est limite terrifiant.

- Les relations sont aussi importantes que la puissance d'un Mage Noir mon petit Caïn.


1414 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 20 Mar 2019, 17:27


Aujourd'hui j'accompagne Caïn dans la boutique de sa mère, elle reste ma future belle-mère je dois bien lui rendre visite de temps en temps. Elle m'apprécie beaucoup, me considérant déjà comme sa belle-fille alors que notre mariage n'a toujours pas eu lieu. J'envie parfois la relation qu'elle peut avoir avec son fils, la mienne est très froide avec moi depuis mon enfance. Une fois dans la boutique nous rencontrons la sorcière sous le nom de Meri, je ne l'aime pas du tout cette femme. Son regard à mon égard est terrifiant, puis elle prend malin plaisir à tourné autour de Caïn dernièrement pour une raison que j'ignore toujours vu qu'il refuse de me le dire malgré mes multiples tentatives de le persuader. La blonde ouvre la bouche pour nous inviter à un événement dans Valera Morguis, naturelle quand je dis "nous" je veux dire Caïn, ne suis invité que pour enlever une raison à Caïn de refusé. Malgré tout mon compagnon refuse assez rapidement, au début je souris en prenant bien le temps de dissimuler mon facièce avec ma main. Malheureusement la belle-mère n'a pas le même avis, je suis très surprise sur l'influence que la mère peut avoir sur son fils. Cette information sera utile un jour si j'ai besoin d'un soutien pour que cet entêté de Caïn m'écoute sans discuter.
Le voyage est amusant, à vrai dire c'est la première fois contrairement à mon futur conjoint que je quitte Amestris pour une expédition en dehors de Nementa Corum. Nos discussions font passer le temps, j'admire le paysage blanc avec mes deux petits yeux tout ronds remplis d'émerveillement. Nous marchons dans un couloir quand Caïn m'adresse la parole pour me dicter les règles de la chasse pour le quels nous sommes venues. J'imagine que Meri lui a fait un résumé en oubliant de m'inclure dans cette petite présentation.

- Je n'aime pas l'idée de me salir les mains, je vais attendre en tant que spectatrice. Avec de la chance un grand Mage Noir va m'accoster pour discuter et ...

- Tu rêves les yeux ouverts Flora ?

Meri s’incruste dans notre conversation me rabaissant à ce que je suis dans ce contexte, une pauvre gamine venue en sa compagnie et rien de plus. Notre destination est finalement atteinte, on peut voir plusieurs sorciers ce préparé pour la chasse, même Caïn semble avoir ce petit sourire en coin. Il a surement hâte de vouloir tester ses capacités sur quelque chose ou plutôt quelqu'un dans cette situation. Je le regarde s'éloigner petit à petit pour rejoindre la ligne de départ. Je n'ai vraiment pas envie de jouer à ce petit macabre. La vue du sang ne me dérange pas, mais pourquoi devrais-je me salir pour un jeu qui ne m'interesse pas du tout. Une sensation désagréable me prend, un contact froid dans la nuque qui remonte jusqu'à mon oreille. Meri s'amuse à mettre mes mèches de cheveux derrière l'oreille en me tenant la nuque avec l'autre main. Elle s'approche doucement pour me murmurer quelque chose en serrant de plus en plus avec sa main sur ma nuque.

- Combien de temps penses-tu pouvoir vivre dans ce monde avec de si petite ambition ?

Je peux sentir au timbre de sa voix la colère à l'état pur, une impression me laisse croire qu'un seul mot de travers peut signer mon arrêt de mort, je sens sa magie au bout de ses doigts me aient la peau.

- Je n'ai que faire de vos menaces, je ...

- Caïn ne manque pas d'ambition, j'aime ça chez les gens. Il ira loin ou mourra en essayant. Mais toi, tu me répugnes. Tu n'es qu'un pantin articulé que ta chère mère entretient pour ses projets.

Elle relâche son emprise en me poussant en avant, je titube de quelque part avant de rester immobile. L'idée que Meri sache les traitements et l'avenir que me réserve ma mère me donne des sueurs froides. J'essaye de me rassurer en me disant qu'elle tente de me faire peur en étant vague dans ses propos, pourtant j'ai du mal à me défaire de cette idée que je sois vulnérable dans le creux de sa main avec cette simple information.
L'idée de cette chasse ne me semble plus inconfortable, m'éloigner de cette femme est la seule chose qui m'importe pour le moment. Une fois la préparatif terminé je m'élance dans les couloirs cherchant une proie, ma dague à la main j'avance doucement en essayant de faire le moindre de bruit possible. Après plusieurs minutes à parcourir ses longs couloirs je tombe sur un cadavre, le sorcier n'est pas allers de main morte. La gorge est grande ouverte, le corps baigne dans son propre sang.
J'entends un bruit dans mon dos, je me retourne immédiatement toujours ma dague en main. Une proie se présente devant moi, aveugle elle ne me voit pas et s'avance dans ma direction de façon insouciante. Malgré que je reste immobile comme une statue elle s'arrête net et semble regardée dans ma direction, après quelques secondes elle recule doucement, avant de se mettre à courir dans la direction opposée.

- Lux in Tenebris Metum !

Je n'ai jamais usé de ce sort contre quelqu'un, quand j'aperçois ma proie s'écrouler au sol en ayant trébuché sur un bout de roche je reste confuse. Mon sort a produit cette situation ou c'est simplement le fruit du hasard. Peu importe pour l'instant, je rattrape très rapidement mon retard puis je saute sur l'aveugle au sol, je m'assois sur son dos pour le plaqué contre le sol d'une main je tire ses cheveux en arrière puis de l'autre je le poignarde une première fois dans le dos. Son cri de douleur retenti dans les couloirs, prise de panique je retire la dague avant d'assigner plusieurs coups frénétiquement. Le sang gicle sur mon visage à chaque coup porté. Même après que ma proie finit de hurler de douleur je continue mes coups de poignards. Une fois ma folie passé, je regarde le sang sur mes mains, ma robe de sorcier et je n'essaye même pas de retirer celui sur mon visage. Je reste là, en regardant ma victime inerte sur le sol et ce que je viens d'accomplir.
Après plusieurs minutes à rien faire, je me lève sans dire un mot. Je pense que j'en ai largement fait pour ce jeu macabre. Je souhaite juste rentré chez moi, oublié ce cauchemar et me retiré tout ce sang qui me colle à la peau. Quand je reviens à la ligne de départ j'aperçois Caïn en train de discuté avec Meri. Mon regard est attiré par la dague qui tient en main, j'imagine que cette chasse fut un exploit pour lui aussi. Le sourire de Meri m'insupporte au plus haut point, je l'ignore totalement avant de venir vers Caïn en prenant un de mes faux sourires dont j'ai le secret. Je n'ose pas dire un mot, par peur que ma voix tremble ou trahisse ma position de faiblesse. Je n'ai pas de problème avec la vue du sang, pendant les cours de rune cela me dérangent pas, mais ce retrouvé recouvert de la tête aux pieds ne sont pas une expérience agréable. J'ouvre finalement la bouche, je tousse un peu discrètement pour m'assurer que ma voix ne va pas faiblir au début de ma phrase.

- Madame Meri, je pense que nous méritons un peu de repos après cet exercice.

Je tire la manche de Caïn pour l'attirer loin de cette vile sorcière avant qu'elle ne pose ses griffes dessus. Je me demande pourquoi cette femme lui tourne autour, parfois je me demande si son objective n'est pas principalement de m'énerver pour son plus grand plaisir.

1354 mots
Revenir en haut Aller en bas
Siruu Belhades
~ Sorcier ~ Niveau III ~

~ Sorcier ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 2339
◈ YinYanisé(e) le : 06/12/2015
Siruu Belhades
Mer 20 Mar 2019, 19:15


Crédits : Tom Bagshaw

« Drôle d’idée que de traquer une proie déjà condamnée. Enfin… non, drôle d’idée que de traquer une proie qui ne nous apporte rien, en fait. L’argent, la reconnaissance, le pouvoir, la connaissance, la puissance… je reconnais là les valeurs sorcières. Mais le meurtre par simple envie de tuer ? Non, vraiment, mon opinion sur ces choses-là tient en ces deux mots : drôle d’idée. »

Tels étaient les mots que Siruu griffonnait sur son carnet. L’on aurait pu croire qu’il ne chercherait pas à participer à cette chasse, et pourtant… le voici, comme je vous le présente, adossé à une paroi rocheuse humide. Pour un prédateur, il était assez lent, pour ne pas dire immobile. L’apôtre obscur n’avait cherché à être une hyène ou un lion. Il avait toujours été une araignée. Cependant, ses vraies victimes ne seraient pas des esclaves. Eux se contenteraient d’endosser le rôle de dommage collatéral ou, plus précisément, de marchandise.

On pouvait entendre se réverbérer les échos d’un halètement sans fin. Peu à peu, le son s’intensifiait, jusqu’à permettre de localiser la première partie du défi qu’il s’était lancé : l’un de ces prisonniers s’approchait. Couvert par une apparence sombre, Siruu ne se déplaçait pas, et regardait fixement la silhouette s’approcher à toute vitesse. Peu à peu, des traits s’ajoutaient à ce contour vague, pour révéler un homme dans la fleur de l’âge. Serait-il aveugle comme les autres ? Sourd, peut-être ? Peu importait. D’un léger mouvement de pied, le blond — qui venait de reprendre sa forme originelle — arrêta la course de l’esclave.

S’il devait être assassiné de manière aussi subite, Siruu espérait que son bourreau explique les raisons de son geste. En soi, une mort est une mort, et déclamer les deux-cent-cinquante raisons qui ont poussé au meurtre fait perdre du temps à l’exécuteur. Cependant, en plus de l’opportunité de survie que cela laisse à la victime, une justification permet d’avoir une dernière pensée autre que « Qui ? Quoi ? Comment ? ». Le fait est que les personnes agressées par l’empoisonneur n’avaient jamais pu vraiment comprendre. J’aimerais bien ponctuer ma phrase d’un « jusqu’ici », mais ce serait mentir.

La valse destructrice pouvait faire plus de ravages que n’importe quelle autre magie, lorsqu’elle fonctionnait. Siruu avait eu de la chance, puisque cette fois-ci, son sort avait marché. Deux chevilles tordues, une langue ratatinée et deux poignets craqués plus tard, le mage noir se reposa sur sa cible. Le pauvre homme n’aurait jamais l’occasion de voir le visage de celui qui mettrait fin à ses jours. Ou peut-être que… ?
Ne croyez pas que Siruu allait montrer son joli minois, ou que la situation allait se renverser. En fait, l’erreur qui se cache dans mon propos est l’identité du meurtrier. Car oui, l’apôtre obscur n’avait aucune intention de tuer cet esclave. Ni de le garder, en fait. Il attendait, tout simplement. Les galeries étaient immenses, mais les sorciers participant à ce jeu un poil ridicule se montraient d’autant plus nombreux. A un moment, l’un d’entre eux viendrait, et là Siruu pourrait parler.

Des talons ? Non, des bottes. Cela pouvait être une femme comme un homme, ou bien les deux. Il était dur de savoir si les bruits que l’on entendait correspondaient à une personne supplémentaire, ou à un autre écho. Le fait est que des pas aussi lourds et assurés ne pouvaient qu’appartenir à un mage noir. Peut-être voudrait-il procéder à une transaction. « Venez. » Siruu prit sa voix la plus claire, pour s’assurer que tous l’entendraient distinctement. Le ou les concernés ne se firent pas attendre.

« Qu’y a-t-il ? Qui êtes-vous ? » — « Sirh Juuka. Je ne divulguerais pas la dernière partie de mon identité par amour du mystère. Et vous ? » Son prénom était suffisamment unique pour qu’un nom de famille ne soit pas nécessaire. Et puis, de toute façon, il n’était pas connu. « Allen Lans Shantsor. Je divulgue mon identité en entier par haine du mystère. » Sarcasme à part, ces sonorités lui disaient quelque chose. Les Shantsor n’étaient pas anodins. Cela dit, ces prénoms en particulier n’inspiraient rien à Siruu. Sûrement un étranger dans sa propre famille, vivant dans l’ombre de quelques personnes douées.

« Que me voulez-vous ? » — « C’est par rapport au jeu. Je sais qu’il n’est pas toujours simple de récupérer ces teignes, donc j’en offre, en échange de quelques pièces. » Voilà le motif essentiel du blond : l’argent. Il fallait bien payer l’encre. « Ce n’est plus une offrande, s’il faut payer. » — « Certes, mais vous divaguez. J’ai ce spécimen-là, qui courrait assez vite. » L’utilisation du passé était adaptée, puisque l’homme dont il était question était maintenant coincé au sol. Siruu le regardait, avec un air vide. On aurait dit que le prisonnier était mort. En fait, il avait arrêté de se débattre. Après un léger flottement, Siruu reporta son attention sur son client potentiel. « Vendu ? »

« Vendu. Comment s’appelle-t-il ? » — « Aucune idée. Sa langue est complètement détruite. » Le blond omit de mentionner son implication dans cette blessure. « Si je l’achète, j’en fais ce que je veux ? » — « Bien sûr. Un esclave, de la bouillie, une omelette… je ne suis que fournisseur. Tu peux aussi le libérer et je ne cillerais pas. » — « Dites, la fameuse et mystérieuse dernière partie de votre identité, ce ne serait pas Mayfair ? » Siruu reconnaissait là le verbe d’un Shantsor. On les disait lettrés. Après un rire qui, dans ces circonstances, aurait pu glacer le sang de n’importe qui, Siruu fixa de nouveau son interlocuteur. « Je ne suis pas aussi bon qu’eux, mais si vous donnez autant de crédit à ce petit commerce, je le prends. Cela dit, pour être honnête, mes capacités mercantiles sont limitées. La preuve, je ne vous ai pas encore donné le prix. » — « C’est parce que vous vous doutiez que je paierais quoi qu’il en soit. En d’autres mots : je suis riche. »

Il fallait bien avouer que, après inspection plus approfondie des habits du client, ce dernier possédait forcément de moyens importants. Un veston de velours teinté de noir pur ; une chemise parfaitement taillée et ajustée… si le roturier moyen pouvait espérer posséder un tel uniforme, il ne fallait pas se leurrer : seul un bourgeois oserait faire une chasse à l’homme dans un tel accoutrement. Siruu, qui n’était pas encore tout à fait las de leur manège et de leur manière de parler cryptique, se leva. Le prisonnier, qui avait subi l’influence d’un Lux In Tenebris subtil, avait perdu tout espoir et, de toute façon, il ne pourrait pas se relever.
« Vingt pièces d’or. » – « Vous n’êtes pas facile en affaire » Allens Lanz, un sourire aux lèvres, sortait de ses poches un peu de monnaie, se préparant à compter ses sous. « Je vous l’ai dit, je suis un mauvais marchand. »
Quelques instants après, le blond se retrouva seul, et curieux de ce qui arriverait à la proie qu'il avait capturée.

Ce client avait accepté cet esclave plus par charité envers Siruu que par nécessité. N’importe quel sorcier accompli était capable de gagner un duel, face à l’une de ces charognes sur pattes. Le blond n’en avait pas grand-chose à faire. Il écrivait, attendant patiemment le prochain esclave infirme. Ce petit commerce ne lui rapporterait probablement rien. Cela dit, un sou est un sou, et l’apôtre obscur aimait s’occuper en faisant quelques activités diverses, par-ci par-là.
Le schéma exact de la première rencontre se répéta encore, sans succès cette fois-ci. Le client n'était pas intéressé. Puis, alors que l’empoisonneur commençait à désespérer, assis sur le dos d’une prisonnière qui se débattait telle une harpie, un jeunot entra en scène. Des pré-adolescents, vraiment ? Comme si ceux-là allaient pouvoir faire quoi que ce soit. Siruu soupira.

« Dis, tu as de l’argent ? » Le garçon brandit une petite bourse remplie de pièces d’argent et de bronze. Ça ne valait pas grand-chose, mais Siruu n’avait pas envie de se fatiguer. Il y avait des monstres dans ces couloirs, et il préférait éviter la mort. Ce serait son second et dernier client. « Je suis sûr que tous tes amis seraient jaloux, si tu leur apprenais que tu as tué un esclave tout seul. En échange, je prends ta monnaie. » Certains diraient, en voyant cette scène, que soutirer de l’argent à un enfant, c’est atteindre les bas-fonds de la moralité. Fort heureusement, personne d’autre qu’eux n’était présent, ici.


1370 mots.
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38838-sirh-juuka-zeli-ka-
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[Événement] - Le monde est aveugle. Rares sont ceux qui voient.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [Quête] Ceux qui Voient [Solo]
» A ceux qui sont restés [PV Helly]
» Les dangers les plus mortels sont ceux que l'on dissimule.
» Lorsqu'il faut recevoir ceux qui sont nos opposés [Améthyn|Siruu|Jaagd]
» [Événement] - Les blessures d'hier sont les cicatrices de demain
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent de Tælora :: Nashalæta :: Valera Morguis-