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 Comme un homme | Solo

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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4732
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Mar 02 Juil 2019, 20:36



Tout seul dans mon placard Les yeux cernés de noir A l'abri des regards Je défie le hasard Dans ce monde qui n'a ni queue ni tête Je n'en fais qu'à ma tête Un mouchoir au creux du pantalon
Je suis chevalier d'Eon

Tour à tour on me chasse De vos fréquentations Je n'admets pas qu'on menace Mes résolutions Je me fous bien des qu'en dira-t-on Je suis caméléon Prenez garde à mes soldats de plomb
C'est eux qui vous tueront

Puisqu'il faut choisir A mots doux je peux le dire Sans contrefaçon Je suis un garçon Et pour un empire Je ne veux me dévêtir Puisque sans contrefaçon Je suis un garçon

Comme un homme



Un chocolat chaud entre les mains, je regardais les flocons tomber lascivement sur les plaines entourant l'imposante bâtisse. Cela faisait plusieurs jours que je m'étais retirée dans cette petite maison, installée comme simple bibelot dans ma chambre. Je crois que c'est la première fois, depuis que j'y avais été pour la visiter alors que j'en avais eu la clé, que j'y retournais. A peine étais-je rentrée en Avalon suite à ma prestation à l'épreuve angélique de la Coupe des Nations que je m'étais logée dans cet étrange logis. J'avais besoin de temps pour moi. Ce qu'il s'était passé là-bas avait été bien trop étrange et j'avais besoin d'encore un peu de temps pour faire le point. J'avais l'impression que ce que j'avais vécu dans les Jardins de Jhēn n'avait été en réalité qu'un affreux cauchemars dont j'avais du mal à me remettre. Pourtant je savais pertinemment que tout ça avait été bien réel. Entendre ses quatre vérités était donc si difficile à encaisser ? Il semblerait bien que oui. Peut-être était-ce la raison pour laquelle je n'avais jusqu'alors jamais voulu y faire face. Le plus étrange en y réfléchissant bien, c'est qu'à mes débuts en tant que Déchus, j'assumais parfaitement tout cela. Ou presque tout. A partir de quand avais-je bien pu changer pour me voiler la face ainsi ? Mentalement je remontais le temps, essayant de me remémorer chaque instant depuis ce jour jusqu'à celui où j'avais perdu la blancheur de mes ailes. Après quelques minutes, je posais la tasse sur mes genoux, les lèvres entre-ouvertes. Et si c'était ça ? Ce jour là, la Guerre des Dieux avait débuté depuis peu. J'étais perdue entre les dieux vertueux que j'avais vénéré depuis ma tendre enfance et que j'étais sensé retrouver, ou me soumettre à l'autorité de celui qui était alors mon nouveau souverain et qui finalement le restera. Ce jour-là j'avais fait la rencontre d'un vent de liberté nommé Lilith. Ce jour-là, à la suite de cette rencontre, je me souviens ne plus avoir regardé mes ailes d'encres de la même manière. Et ensuite ? Ensuite la guerre.

Je détournai les yeux de la fenêtre et posai le regard au sol, pour finalement pousser un soupir. « Tout va bien Madame ? » - « Bien sûr. La boisson est parfaite merci ! ». Je répondis à sa révérence par un sourire avant de reporter à nouveau mon attention sur le sol et me penchai pour me saisir de l'une de ces plumes de jais qui constituait, il y a quelques minutes à peine, le plumage de mes ailes, puis la fis tourner entre mes doigts. J'avais de la chance. En voyant les premières chutes de ces dernières, signe du début de cette nouvelle mue, j'avais eu un instant de panique en songeant qu'à quelques jours près et ça aurait pu tomber en pleine Coupe des Nations. Ça aurait été problématique. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si un tel cas avait dû arrivé. Abandonner ? Pour avoir la vie sauve, ça aurait été le choix le plus judicieux, d'autant que j'avais déjà eu dû mal à me vaincre en étant en possession de tous mes moyens. Pourtant, plus j'y pensais, plus je me disais que j'aurais été capable d'entrer dans l'arène même dans cet état. Je me détournais finalement de la baie vitrée et pris la direction de la cuisine. Une odeur agréable se dégageait du four. Ouvrant ce dernier, j'observai l'état de la tarte aux pommes. Un sourire se dessinait sur mon visage. J'éteignais alors le feu et sortis la tarte dorée que j'allais poser sur la table de la salle à manger, à côté de cet énorme bouquet de tournesols. Mis l'un à côté de l'autre sur cette table en bois massif sombre, on y retrouvait un petit quelque chose de printanier. Quillan allait encore me faire remarquer que ça n'était pas mon rôle de m'occuper de ça. Je me répondais à moi-même d'un haussement d'épaule en attrapant une part de cette tarte que j'avais préalablement découpée, pour rapidement retirer la main, portant mes doigts brûlant à ma bouche, foudroyant la pâtisserie du regard. Puis mes yeux se posèrent sur le bouquet de fleur.

Une fois à l'extérieur, j'avais la sensation de me trouver dans un autre monde. Peut-être était-ce le cas. Je me dirigeais vers le salon, en quête de la raison pour laquelle j'étais sortie de ma cachette. « Kyra ! Où tu étais passée ? On t'as cherchée pendant tellement longtemps ! » - « Jessica ?! ». J'étais aussi étonnée qu'heureuse de la voir. Même si j'étais surtout étonnée. « Je suis contente de te voir. Mais qu'est-ce que tu fais-là ? ». Un air sévère apparu sur son visage. « Je suis venue te voir toi tiens. On a l'occasion de pouvoir se parler pendant ton passage aux Jardins de Jhēn, mais non ! Si tôt passée, si tôt repartie. » - « C'est vrai excuse-moi. C'était pas facile. », fis-je avec un sourire désolé. « Ça fait longtemps que tu es là ? » - « Quelques jours, à peine. ». L'inquiétude s'empara alors de moi. « Et ça va ? Tu n'as pas eu de problème ? » - « Non, tout va bien. Ton amie était là, même si j'avais l'impression de l'agacer un peu. » - « Ne fait pas attention. Tout l'agace. », concluais-je en riant, soudainement rassurée. « Puisque tu es là, aide-moi à porter ce yucca ! ». Elle s'approcha alors de la plante et m'aidait, s'interrogeant sur mes intentions. « Viens, tu verras. ». Une fois dans la chambre, je lui intimais de me tenir la main pendant que je cherchais la petite clé dorée.

« Bon retour chez vous Madame. » - « Merci. » - « Madame à une invitée aujourd'hui ? » - « Oui ! C'est ma sœur, Jessica. Jessica, Quillan. » - « C'est incroyable... » - « Dois-je préparer le salon pour Madame. ». J'avais beau avoir passé plusieurs jours ici, c'était difficile de ce faire à ce genre de comportement quand on n'en avait pas l'habitude. Aussi je mis quelques secondes avant de lui répondre. « Oui. Excellente idée. Pendant ce temps je vais déménager la plante. », ajoutais-je en commençant à tirer sur le pot du yucca que j'avais ramené avec nous. Seulement, à peine avais-je commencé à le tracter que je sentais toute mes forces m'abandonner. A bout de souffle, je m'effondrais sur le pot, le visage à moitié dans la terre. « Kyra ! Kyra est-ce que tout va bien ?! ». Je sentais les mains de ma sœur s'affairer sur moi, s'inquiétant de mon état. « Vous n'avez pas à vous inquiéter, Madame n'est pas souffrante. Elle s'est seulement surmenée malgré son état actuel et à besoin de repos. » - « Son état actuel ? ». Le domestique se pencha pour attraper une plume qui gisait à mes pieds et la tendis sous le nez de Jessica qui la fixa, abasourdie. « Madame est en pleine Mue. ». J'essayais de lui dire que j'allais bien, qu'il n'y avait pas raison à s'inquiéter. C'était inutile. « Venez, vous serez mieux dans la chambre. », ajoutait-il en me prenant dans ses bras. Je me sentais ridicule ainsi, mais il avait raison. Je serais bien mieux dans un lit confortable que la tête dans le pot de fleur.

Une nouvelle tasse de chocolat en main, j'en avalais plusieurs gorgée avant de me plonger dans l'émeraude des yeux de ma petite sœur, inquiète sur mon état de santé. « Ça va je te dis. » - « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » - « Du surmenage, comme il a dit. Dis-moi plutôt, comment ça se passe avec la famille ? », lui demandais-je finalement. « Difficilement, surtout depuis la montée de l'extrémisme chez les Anges. Ce sont des hommes comme Raeden Liddell qui donne encore l'espoir que notre peuple est encore capable de tendre la main au plus grand nombre plutôt que de brandir le poing en se fermant aux autres peuples par méfiance et défiance. » - « Je suis désolée. Je n'aurais pas dû t'abandonner comme ça. Dis le à Nefi et Brethil aussi. ». Je fronçais des sourcils en voyant Jessica se pincer la lèvre et détourner le regard à l'évocation des noms de mon frère et de ma sœur. « Qu'est-ce qu'il se passe ? Il y a un problème ? ». Elle tourna sa tasse entre ses mains nerveusement plusieurs fois avant de reprendre la parole. « Brethil a beaucoup changé depuis le Génocide... Elle... Ne cherche pas à la revoir, crois-moi. De même pour Nefi. Coup sur coup il a subit les affres des ''maléfiques''. Il n'a plus laissé la place au gris dans son monde. » - « Changée ? Comment ça ? Et de quels affres tu parles ? ». Cette fois-ci c'est moi qui était inquiète. Ils avaient beau être loin, ils avaient beau ne plus rien avoir avec moi, ils restaient ma famille. Ils restaient ancrés dans mon être, ma chair et mon âme.

Les yeux plongés dans mon chocolat, les sourcils froncés, j'assimilais avec difficulté chacun des mots que Jessica venaient de prononcer, ayant peine à y croire. Il s'était passé tant de choses en si peu de temps ? Tant de choses que j'avais ignorée ? Je comprenais mieux la colère de mon frère retranscrite dans sa missive. A mon tour je me levai et alla fouiller dans un tiroir pour en tirer un papier, une plume et son encrier. Rapidement j'y inscrit quelques mots, plia la feuille et la scella avant de ranger le courrier au fond de ce même tiroir avec la plume et l'encrier. « Qu'est-ce que tu y as écrit, si ce n'est pas indiscret ? » - « Pas grand chose. Un message pour mon amie sur les Îles Suspendues. » - « D'accord... ». Le doute se sentait dans son affirmation, ce qui était compréhensible, vu la précipitation avec laquelle j'avais écrit et emballé cette lettre. « Tu n'as pas de problème au moins ? », ajouta-t-elle. Je lui souris pour la rassurer. « Non, ne t'en fait pas. Et si tu parles de mes ailes qui se déplumes, ça n'a rien de grave non plus. C'est tout à fait normal même. » - « Normal de perdre ses plumes ? ». Je perçu un brin de cynisme dans le ton qu'elle avait employé pour me répondre, ce qui m'amusa. « Haha, oui. Ça m'a aussi fait bizarre la première fois. De façon régulière il y a ce phénomène physiologique de mue qui se passe. Les anciennes plumes tombent, et sont remplacées par de nouvelles. Un peu comme le feuillage d'automne qui laisse place à celui du printemps, plus coloré, vivant et somptueux. », conluais-je en passant ma main sous mes cheveux, les soulevant dans un mouvement de balayage exagéré pour appuyer mes derniers mots, dévoilant alors le doux sourire de ma petite sœur. « J'ai eu peur... Ça n'a rien de terrible alors. » - « Mmmh... Disons qu'il ne fallait pas que ça tombe plus tôt. », rétorquais-je en me plongeant dans le fond de ma tasse. « Ça aurait été compliqué de gérer ça sur les Terres angéliques. ».

En même temps que je me servais une part de ma tarte aux pommes, je repris la parole d'un ton léger. « Mais tu sais, c'est qu'une mauvaise semaine à passer. En plus je suis sur la fin là. Ensuite je serais tranquille pendant un bon moment. » - « Combien de temps ? » - « Je sais pas trop. Trois ans. Cinq ? Peut-être moins, peut-être plus. ». Jessica gardait le silence quelques instants, faisant tourner une plume qu'elle avait ramassé au sol entre ses doigts, comme je l'avais fait un peu plus tôt. « C'est bizarre quand même que vous ayez à subir ça, les Déchus. Quelque chose que vous avez mais qui ne coule pas dans nos veines. » - « Peut-être que si. Peut-être que les Anges ont cette faculté de Mue, mais qu'elle reste passive. Peut-être qu'il y a un élément déclencheur pour que cette dernière devienne active. En y réfléchissant, oui, peut-être que la magie Déchue est nécessaire à la réalisation de la Mue. » - « Qu'est-ce qui te fait penser ça ? Pourquoi la magie serait la clé de la Mue ? ». Un sourire malicieux vint se dessiner sur mon visage. « Je vais te montrer pourquoi je pense ça ! ». Je me levai et attrapai la main de ma sœur pour qu'elle me suive dans la chambre à coucher. Là, je passais quelques minutes à m'observer devant le miroir sous le regard interrogatif de Jessica. « Je sais ! », criai-je soudain suite à un éclair d'illumination en pointant mon index vers elle, les lèvres étirées en un sourire amusé. Je jetai avec négligence mon châle sur le lit et fis de même après avoir retiré de mon débardeur. Le pagne entourant ma taille à la manière d'une jupe déstructurée subit le même sort une fois que je m'en fus défait, celui-ci rapidement suivi du short se trouvant dessous. « Qu'est-ce que tu fais ? » - « Ça se voit pas ? Je me déshabille. » - « Justement, pourquoi tu te mets à nue ? C'était ton raisonnement que tu était sensé me montrer, non ? » - « Patience. Tu auras bientôt ta réponse. », lui fis-je avec un clin d’œil en même temps que je me débarrassai des derniers morceaux de tissus couvrant mon corps.

« Bien ! ». Une dernière fois je m'observais dans le miroir, me détaillant de la tête aux pieds. Puis je pris une profonde inspiration et fermai les yeux pour mieux m'imprégner des détails de cette personne que je m'imaginais. Sa taille, sa carrure, son teint. La longueur de sa chevelure, sa couleur. La forme de son visage, de son nez, de sa bouche, de ses yeux. Leurs couleurs. Ses bras et ses jambes. Ses mains et ses pieds. Leurs épaisseurs, la longueurs de ses doigts, de ses orteils. Tout passez au crible. Chaque parcelle de son corps – mon corps –, la moindre des aspérités de sa peau – ma peau. Chaque détail avait sa plus grande importance et rien ne devait être oublié. Je poussai un nouveau soupir et ouvrai de nouveau les yeux. Un large sourire illumina mon visage en voyant mon nouveau moi comme je me l'étais imaginé. Je me tournais alors vers Jessica, cette dernière affichant un air béat, les yeux comme des soucoupes. « Tadaam ! Alors ? Oh ! Waouh je pensais pas que même changer de voix serait bizarre. » - « Tu... Comment... Je veux dire, tu t'es vraiment amélioré. » - « Nan, même un crétin peut le faire ça pendant une Mue. Je change de plume et en prime je peux changer de tête aussi. Sympa hein ! Mais c'est vrai, je voulais t'époustoufler et ça me semblait être la meilleure des idées pour ça. ». Elle resta silencieuse quelques secondes avant de soudainement pouffer de rire. « Qu'est-ce qu'il y a encore ? » - « Tu as raison. Je suis bluffée. Mais et toi ? Tu as conscience que tu vas devoir vivre comme un homme pendant une durée indéterminée j'espère. ». J'ouvrais la bouche pour rétorquer avant de la refermer, ne sachant quoi lui répondre. J'étais tellement préoccupée par ma démonstration que j'en avais oublié de réfléchir à ma propre situation. Je tournais la tête en direction du miroir et détaillais ce il que j'étais devenu. Je ne pouvais que l'admettre, cette nouvelle physionomie était vraiment étrange et m'y habituer ne se fera pas du jour au lendemain. Néanmoins, dans un haussement d'épaule je répondis finalement, « Et bien j'apprendrais à vivre comme un homme si c'est que ça. ».
L'homme ne naît pas homme, il le devient.

Codé par Heaven sur Epicode


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