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 [VI] Une seconde chance, une seconde vie | Solo

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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2016
Sól
Dim 31 Mar 2019, 16:54



Une seconde chance, une seconde vie.


Catégorie de quête : VI. Recherche & Exploration
Partenaire : Solo
Intrigue/Objectif : Suite à l'arrivée de plusieurs ombres sur la Terre d'Edel après que la déesse les y ait invoqué, Davina décide de donner une chance à l'endroit. Elle va pouvoir explorer la terre, participer à l'extension du lieu. Ce sera également l'occasion de se poser des questions sur cette nouvelle condition de vie, et choisir si elle souhait y rester ou non.

"Ah !" Davina tomba à plat ventre sur le sol, ne pouvant retenir son cri de surprise. Elle avait beau avoir retrouvé un corps fait de sang et de chair -un vrai corps, avec un cœur qui bas et un ventre qui gargouille-, savoir comment l'utiliser n'était pas aussi simple qu'elle ne l'avait imaginé. Elle était restée trop longtemps coincée dans cette illusion, dans ce corps factice, à tel point que ce corps là lui semblait désormais irréel. Trop lourd et à la fois cotonneux. Comme s'il pouvait se briser à la moindre secousse, se déchirer au moindre tiraillement. Elle devait se concentrer pour bouger et ne pas avoir l'air gauche. Si elle réfléchissait à quelque chose d'autre, ce qu'il venait d'arriver se produisait : elle tombait, se cognait ou était à l'origine d'autres maladresses. "Vous allez bien, mademoiselle ?" Un homme s'approcha d'elle, le sourire aux lèvres : il essayait de le cacher mais sa chute avait été plutôt drôle à observer et il avait du mal à contenir son rire. Il se souciait néanmoins de son état, ayant peur qu'elle ait pu se faire mal en tombant. "Je crois oui..." Délicatement, elle glissa sa main dans celle que l'homme lui tendait et accepta l'aide pour se relever. "C'est que... J'ai perdu l'habitude de..." Elle ne termina pas sa phrase, comme si elle n'osait pas évoquer la réalité passée. "Oui, moi non plus. Ça me fait tout drôle de pouvoir me sentir à nouveau vivant." La brune observa l'inconnu et lui rendit son sourire. "Vivant..." murmura-t-elle pour elle-même. Elle peinait encore à y croire. Elle doutait de ce que la messagère d'Edel leur avait avoué, comme si elle craignait que l'on puisse lui arracher cet lueur d'espoir si elle s'y accrochait trop... De l'espoir. Un mot qu'elle semblait avoir oublié. Même avec l'illusion d'Edel, qui lui donnait des semblants de sentiments, elle n'avait plus ressentit quelque chose de similaire depuis des années... Des siècles même. Une larme coula le long de sa joue sans qu'elle ne puisse la retenir. "Oh, vous vous êtes fait mal ?" s'inquiéta le jeune homme. "Oh non. Non c'est juste que... Je suis un quelque peu émue." L'Ombre esquissa un sourire gêné tout en passant la manche de son kimono sur sa joue. "Je m'appelle Henri. Et vous ?" "Davina." "Eh bien, enchanté, Davina." L'homme exécuta une courbette maladroite, un peu lourde, avant de se redresser. "Dois-je conclure que vous comptez rester ici ?" questionna-t-il. L'Orine tourna la tête pour mieux observer ce qu'il se passait derrière eux. De nombreuses personnes avaient l'air tout aussi bouleversées qu'elle ne l'était. D'autres sautaient de joie, dansaient ou riaient à gorge déployée. Mais certains, plus discrets, affichaient une mine sombre, dégoûtée pour certains. Ils ne tardaient pas à faire demi-tour pour rejoindre le large, jusqu'à atteindre la limite de la Nouvelle Terre et de s'éclipser dans le néant. Il s'agissait des Serviteurs de la Mort, ceux qui voyaient en ce cadeau un outrage fait à leur maître : une trahison envers Ezechyel. La brune sentit une boule se créer au sein de son ventre. Elle soupira avant de se retourner vers le dénommé Henri. "Je ne sais pas encore... Il me faut du temps pour réfléchir..." Elle marqua une pause silencieuse, les yeux dans le vide, avant de secouer la tête. "Non. Je... Je veux rester ici, au moins pour un temps..." "Super !" s'exclama le garçon, qui n'avait toujours pas lâché sa main.

"Bien, suis-je le seul à mourir de faim ?" Il tapota son estomac de sa main libre. "Je ne sais pas vous mais moi, cela fait une éternité depuis que j'ai avalé la moindre bouchée de... de quoi que ce soit, en fait !" Davina laissa un petit rire chatouiller sa gorge, amusée par l'air béat de son camarade. "Oui, moi aussi je suis affamée." Elle porta son regard sur les terres verdoyantes qui s'ouvraient devant eux. "Mais il y a plein de choses à manger, ici !" Prudemment, la jeune femme esquissa un premier pas, puis un second, jusqu'à retrouver ses repères pour avancer correctement. Elle était encore fragile, aussi elle fut reconnaissante que l'homme ne la lâche pas : à plusieurs reprise, il la soutint pour lui éviter de chuter à nouveau. "Où est ce que vous allez comme ça ?" interrogea le blond. "Je vais nous chercher un repas !" répliqua la brune. D'abord sceptique, l'homme observa les alentours avant de comprendre là où sa partenaire se dirigeait. "Oh, je vois !" L'homme patienta encore quelques pas avant que son envie prenne le dessus. Sans prévenir, il passa un bras sous les jambes de la brune, l'autre dans son dos, et la souleva comme si elle n'était pas plus lourde qu'une plume. La brune, surprise, lâcha un petit cri tout en s'agrippant à son coup. La situation sembla beaucoup amuser l'homme qui esquissa un sourire taquin à l'adresse de la jeune femme. En quelques enjambées, il les guida aux arbores d'un petit bois. Davina huma l'air et le parfum qui l'imprégnait déclencha un torrent de frisson tout du long de son corps. "Là, arrêtez vous." ordonna-t-elle. L'homme s'exécuta mais, au lieu de la lâcher, il la porta à bout de bras, telle une enfant, afin qu'elle soit capable d'attraper les fruits qui pendaient aux branches du premier arbre. L'Ombre cueillir quelques fruits, le maximum qu'elle put contenir dans ses bras, avant de commenter. "Vous pouvez me faire descendre, maintenant." Henri s'exécuta. "Tenez." La douce donna une pomme à son camarade avant d'en prendre une pour elle-même et de croquer à pleine dents dedans. Le jus coula le long de son menton sans qu'elle n'y prête attention. Le gout éclata en bouche. C'était comme pouvoir voir pour la première fois ! Comme si,toute sa vie, elle n'avait vu qu'en noir et blanc et que, soudainement, les couleurs lui apparaissaient. Le sucre réveilla ses papilles sans qu'un gout de cendre ne vienne tout gâcher. "Mmmh. Mmmh c'est délicieux ! Avez-vous déjà mangé quelque chose d'aussi bon dans votre vie ?" Davina rit de nouveau. Elle se sentait idiote, à ricaner à chacune des phrases de l'homme, mais elle se sentait tellement euphorique qu'elle ne pouvait s'en empêcher. Elle ne prit même pas le temps de parler, dévorant sa pomme avec voracité avant d'en attaquer une seconde. Bien vite, le duo fut rejoint par d'autres compatriotes qui, également guidés par la faim, se dirigèrent vers le bois pour trouver de quoi se nourrir. "Et si nous allions nous poser par là bas, pour déjeuner ?" proposa Henri. Davina réfléchit un instant. Il y avait tellement de monde, tout à coup. Elle avait l'habitude d'être entourée mais, habituellement, les gens ne la voyaient pas, ne la regardaient pas. Mais les choses étaient différentes ici. Elle avait le sentiment que tout le monde faisait attention aux autres. Elle voulait parler à tout le monde, apprendre à les connaitre tous... Elle inspira grandement. Non. Elle ne pouvait pas laisser les choses aller trop vite. Il fallait y aller par étape. Réapprendre à converser avec une personne à la fois. "Très bien. Je vous suis." L'homme les conduit un peu à l'écart où ils s'assirent à même l'herbe fraîche.

"Vous pensez que l'on peut tout refaire comme avant, ici ? On peut manger et ressentir des choses qu'il nous était impossible de ressentir avant... Est ce que cela veut dire que l'on pourra à nouveau dormir, avoir envie d'aller aux toilettes, envie de... de faire ce que n'importe qui d'autre pourrait vouloir faire ?" L'ombre réfléchit un instant. "C'est ce que la messagère d'Edel laissait entendre, en tout cas." "Ouah... Ce serait... Formidable. Vous imaginez ?" L'homme rit franchement avant de s'allonger dans le gazon. "La colombe a même parlé de fonder une famille ! Ca veut dire que l'on peut à nouveau avoir des enfants ! Et qu'ils grandiront, sans jamais craindre la mort !"  Davina resta muette, sentant son cœur se serrer. "C'est fabuleux, oui..." Elle semblait pourtant bien moins enjouée qu'elle ne l'était plus tôt. L'homme ne remarqua néanmoins pas son trouble et continua son monologue. "J'ai toujours rêvé d'avoir une famille nombreuse. De faire plein de petits enfants, qui me ressembleraient. Quoi que, je ne suis pas certain de vouloir qu'ils me ressemblent tout à fait. J'étais une vraie terreur, quand j'étais marmot !" Davina cessa de l'écouter un instant, laissant son regard flâner sur le paysage. L'idée de fonder une famille ramenait à la surface des souvenirs bien douloureux. La famille qu'elle avait eut, autrefois, avait disparu par sa faute. Comment pourrait-elle oser en fonder une nouvelle, désormais ? En avait-elle seulement le droit ? Elle ne s'était toujours pas pardonné les crimes qu'elle avait commis et penser à tout cela ravivait des blessures qui n'avaient jamais pu cicatriser. "Et fonder un village tout entier ! Une toute nouvelle communauté ! Oh ce serait tellement merveilleux !" L'homme partit dans un rire extatique. "Ha... C'est une seconde chance qui s'ouvre à nous." Henri posa son regard sur la brune, se taisant tout à coup. "Qu'est ce qu'il y a ?" "J'ai pour habitude d'être franc et de toujours dire ce que je pense." informa-t-il. "Et je dois avouer que je vous trouve... Très belle." Davina resta immobile, sans réagir pendant quelques secondes, le temps que l'information remonte jusqu'à son cerveau. Lorsqu'elle prit conscience du compliment, ses joues rosirent, la rendant plus adorable encore aux yeux du jeune garçon. "Oh. Merci, c'est très... gentil." Timide, elle passa une main dans ses cheveux, jouant avec l'une des mèches. "Mais de rien." Le blond s'empara d'une des pommes qu'il n'avait pas dévoré et croqua dedans. "Bon. Ce n'est pas tout ça mais il faut se mettre en marche ! Edel nous a donné les cartes en main pour rebattir une nouvelle vie, une nouvelle civilisation ! Mais c'est à nous de faire en sorte que tout cela se réalisé ! Si nous ne bougeons pas, rien ne se concrétisera ! Alors, en avant !" Henri se mit sur ses pied et tendit à nouveau sa main à la brune pour l'aider à se lever.
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Dim 31 Mar 2019, 18:16



Une seconde chance, une seconde vie.


Davina bailla bruyamment avant d'écarquiller les yeux. "Oh, pardon." s'excusa-t-elle, visiblement gênée de s'être laissée surprendre par une action aussi peu gracieuse. Sa réaction fit rire les quelques personnes qui l'entouraient. "Ne t'excuse pas, nous sommes tous fatigués, comme toi. Tu ne vas pas tarder à être rejoint par d'autres bâillements !" La brune se tourna vers l'Ombre qui avait prit la parole. Une femme du nom d'Amandine. "On a tous bien travaillé, aujourd'hui. Il est normal que l'on soit un peu fatigués." renchérit Henri, un sourire accroché au visage. Durant les quelques heures qui avaient suivi leur rencontre, Davina avait vite compris que son camarade était d'un naturel jovial et chaleureux. Son sourire ne le lâchait pratiquement jamais et il avait toujours un commentaire gentil à faire, une boutade à lancer pour détendre l'atmosphère. La brune ne pouvait s'empêcher de trouver cela étrange. Son peuple était lié par la malédiction qui les maintenait dans un état de transe. Un état de tristesse permanente. Voir l'un des siens aussi joyeux lui semblait impossible, et pourtant, elle avait un spécimen juste sous les yeux. Visiblement, le corps qu'ils avaient retrouvés s'accompagnait également d'un meilleur état d'esprit. C'était quelque peu rassurant mais la brune ne pouvait s'empêcher d'être troublée. Qu'est ce qui avait bien pu pousser ce jeune homme à commettre l'irréparable ? Qu'est ce qui avait pu le pousser jusqu'au point de passer à l'acte ? Davina fronça les sourcils avant de secouer la tête pour faire partir ces pensées lugubres de son esprit. "Je suppose oui..." En réalité, l'Orine n'avait pas tant travaillé que cela. Elle avait aidé du mieux qu'elle avait pu mais son corps était encore bien faible. Son esprit, toujours hésitant : elle n'osait se lancer dans des entreprises compliquées, au risque de ne pas réussir sa tâche... Les Ombres, après l'euphorie qui avait suivit leur arrivée sur l'île, avaient commencé à se diviser en plusieurs groupes. Certains étaient restés sur la plage où la Colombe leur était apparut pour leur expliquer les dessins d'Edel, d'autres étaient partis dans les bois, à la recherche de plus de nourriture. D'autres encore avaient décidé de s'éloigner. Davina et son groupe s'étaient rejoins après que Henri en ai convaincu certains de le rejoindre pour commencer à bâtir un village, un lieu où ils pourraient vivre tous ensemble. Une trentaine d'Ombres déterminées s'étaient joints à eux, puis ils s'étaient éloignés à leur tour, longeant la plage puis s'enfonçant dans les bois. Le groupuscule trouva alors une pleine dégagée où ils décidèrent de s'arrêter pour construire ce pour quoi ils s'étaient réunis. Certains hommes et femmes possédaient des connaissances en maçonnerie ou tout autre qualification nécessaire pour fonder des maisons. Ils s'étaient donc rassemblés pour trouver des solutions : avant de trouver les ressources pour la construction, ils allaient avoir besoin de matériel. Davina, totalement inutile pour ce genre de tâche, s'était jointe à un groupe qui allait chercher de quoi manger, tout en faisant le tour des environs. Au fur de la journée, d'autres inconnus se joignirent au groupuscule, si bien qu'à la tombée de la nuit ils étaient au nombre de quarante-six. Tous rassemblés autour d'un feu chaleureux, ils partageaient un repas tout en discutant pour apprendre à se connaitre.

La brune passa une main sur son ventre arrondi, preuve qu'elle avait eu un bon repas. Le murmure de ses camarades qui n'arrêtaient pas de discuter semblaient avoir un effet apaisant sur elle. Elle se sentait en sécurité, comme elle ne l'avait pas été depuis sa mort. Si elle avait d'abord craint qu'Ezechyel n’apparaisse fou de rage pour les punir, le fait qu'il ne se soit toujours pas manifesté lui laissa penser qu'elle était hors de danger. En tout cas, s'il voulait leur faire payer leur affront, ce ne serait pas tout de suite. "Quand j'étais encore vivante et que je n'avais pas encore connaissance du Cycle, je croyais au Paradis." commença une rouquine sur sa droite. "Le Paradis ? C'est quoi ça ?" "C'est une terre merveilleuse, où Ezechyel enverrait celles et ceux qui auraient passé une existence bonne et respectueuse, mais qui n'avaient pas eu le droit de se réincarner en ange." expliqua l'oratrice, dont le nom échappait à Davina. "C'était un lieu paisible où l'on aurait le droit à une seconde vie, loin des tracas du passé. Un lieu merveilleux, où il ne pourrait y avoir que des bonnes choses. Un endroit empli de végétation et de belles choses..." Un sourire mélancolique étira les lèvres de la conteuses. Sans doute était-elle tombée de haut, en découvrant la réalité. "Je pensais que ce n'était que des balivernes inventés par les gens de ma paroisse. Mais... peut-être pas, finalement. Edel vient de créer cet endroit que l'on m'avait toujours promis." On échangea des sourires, des rires. La brune laissa son regard se plonger dans l’immensité du ciel. Il est vrai que cet endroit était d'une beauté époustouflante. Il donnait l'impression qu'aucun drame ne pouvait survenir. Peut-être la déesse avait-elle entendu les prières de ces gens. Peut importait ce qui l'avait inspiré, Davina était simplement reconnaissante qu'un tel lieu ait été créé, et qu'elle fut assez chanceuse pour en profiter.

Henri se leva et vint prendre place à côté de sa première camarade. "Alors ?" demanda-t-il. "Alors quoi ?" "Toujours aussi contente ?" Davina haussa un sourcil. "Pourquoi ne le serais-je pas ?" "Je ne sais pas. Je crois que je cherche simplement à faire la conversation." La brune baissa son regard sur le jeune homme. Ses yeux étaient rivés sur elle et autant d'attention la mit mal à l'aise. L'Orine se redressa pour lui faire face. "Et vous ?" demanda-t-elle en retour, pour rester polie. "Oh, tu peux me tutoyer. Si l'on reste tous ensemble, ce sera étrange de continuer à dire vous." "Et toi ?" rectifia-t-elle. "Et bien, je suis ravi. Je dois avouer que je n'espérais pas que les choses iraient aussi bien. D'accord, on est loin d'avoir terminé, et notre campement est loin de ressembler à un village mais... Les choses se présentent bien." Davina acquiesça. "J'espère qu'il ne pleuvra pas, par contre. Même si on a fait des cabanes, je ne suis pas certain que ce soit suffisant pour nous protéger de la pluie." Leurs regards se tournèrent vers les petite construction qu'ils avaient bâtit dans la journée. Ce serait suffisant pour les abriter mais s'il y avait plus que du vent, ils seraient dans l'embarras. "Edel a été assez généreuse pour nous fournir un abri, une terre d'asile. Espérons qu'elle reste clémente et qu'elle nous accorde également une nuit tranquille." Un sourire taquin se dessina sur le visage du garçon. "Qu'étiez-vous avant ? Je veux dire, de quelle race ?" "Une Orine." Ses sourcils se haussèrent d'un seul coup, visiblement impressionné. "Oh, ça explique beaucoup de chose." commenta-t-il, faisant sans doute référence au compliment qu'il lui avait fait plus tôt. "Moi, j'étais un déchu." Davina pencha légèrement la tête sur le côté, intriguée. "Un ange noir... Hum... Et quel pécher vous habitait ?" "La colère. Mais ne vous faite pas de souci. Désormais, je suis débarrassé de ce fardeau." expliqua le jeune homme. "Est ce à cause de lui que vous avez... Vous savez... Que vous êtes mort ?" Davina comprit, trop tard, qu'elle avait été indiscrète. Une grimace défigura le visage d'ordinaire agréable du blond. "Oh pardon. Je n'aurais pas dû poser la question. C'était indélicat de ma part." "J'admets que je préférerais répondre à cette question un peu plus tard... C'est un peu trop tôt pour les confidences." laissa-t-il échapper, avant de forcer un rire. La douce joua avec les fruits secs qu'elle avait récolté et déposé sur ses genoux, avant d'en tendre un au blond. C'était un cadeau, comme pour se faire pardonner. Un cadeau plutôt minable, elle l'avouait, mais en l'état actuel des choses, elle ne pouvait pas réellement lui offrir grand chose de plus. Et puis, c'était davantage le geste qui comptait, non ? La démarcha arracha un sourire, plus franc cette fois-ci, au blond qui accepta l'offrande avant de la jeter en l'air et de l'avaler en plein vol. Acrobatie qui fut accueillit par les applaudissements de leurs voisins. Ces derniers entamèrent une discussion animée avec le jeune homme qui oublia un instant la brune.

Davina en profita pour se lever et, saluant le groupe d'un geste de la main et d'un "bonne nuit" en guise d'au revoir, elle se retira jusqu'à l'une des petites cabane de fortune. Un matelas de plantes avait été installé et elle s'y allongea avec un soupir de soulagement. Elle était réellement lessivée, malgré le peu d'activité qu'elle avait fait aujourd'hui. Comme si son corps réclamait les milliers d'heures de sommeil qu'elle avait manqué depuis son retour en tant que servante de la mort... Seule et dans la pénombre, Davina fixa le toit au dessus de sa tête, pensive. Elle s'était laissée porter par l'excitation et l'énergie de Henri, se joignant à son idée sans émettre de commentaire. Mais elle ne savait toujours pas quoi penser exactement de ce qui arrivait. Elle repensa aux paroles de certains, qui avaient clamer haut et fort qu'accepter ce présent était aussi sûr que de signer son arrêt de mort dès l'instant où l'on quitterait cette île. "Je n'aurais qu'à rester ici pour toujours, dans ce cas." pensa la jeune femme. Oui, cela semblait être une option envisageable. Mais l'était-ce vraiment ? Se sentait-elle capable de rester ici pour toute une éternité ? L'image d'Eulalie lui revint en tête. Son clone, aussi fragile qu'un nourrisson. Si elle l'abandonnait, parviendrait-elle à survivre ? "Bellone lui rend souvent visite." se réconforta-t-elle. "Oui mais, et si elle trouve son maître ? Continuera-t-elle à la surveiller ? Ou bien l'oubliera-t-elle totalement ?" Davina se tourna sur les flancs, les bras croisés. "Ce n'est pas mon problème. Après tout, ce n'est pas mon enfant... Les miens sont morts. Eulalie n'est pas sous ma responsabilité. Je ne sais pas pourquoi elle est apparut. Si ce n'est pas son heure, les ombres ne viendront pas la chercher." conclut-elle avant de se laisser sombrer dans le sommeil.
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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2016
Sól
Jeu 18 Avr 2019, 20:41



Une seconde chance, une seconde vie.


L'Ombre souleva péniblement la pierre avant de la déposer sur l'empilement de rochers qu'elle avait déjà amoncelé. S'essuyant le front pour chasser la sueur qui avait commencé à perler le long de ses tempes, elle fit un pas en arrière pour prendre le recul nécessaire et observer son travail. Le tas qu'elle avait formé ne ressemblait pas à grand chose. Tout du moins, il était loin de l'image qu'elle s'était figurée au moment où elle avait commencé son élaboration. Quelque peu déçu du résultat, elle pencha la tête, comme si changer d'angle pourrait lui permettre de visualiser le tout avec un regard plus satisfait... Malheureusement, malgré tout l'effort qu'elle y mit, la brune ne trouva aucun moyen de trouver son travail réussi. Elle qui avait été éduquée pour apprécier les belles choses, pour honorer les œuvres d'arts et le beau, elle était tout bonnement incapable de se contenter d'un tel échafaudage. Même un enfant aurait été capable de réaliser une plus belle construction... "C'est le temple pour prier Edel ?" Davina se retourna face à Henri. Elle répondit à son sourire par une moue contrariée. "C'est censé l'être, en tout cas, mais je songe très sérieusement à tout faire tomber et à jeter l'éponge." Sa réaction sembla surprendre son compagnon qui haussa un sourcil tout en l'observant. "Pourquoi ferais-tu une chose pareille ?" D'un geste las, elle indiqua la pile de pierre qu'elle avait bâtit. "Ça ne ressembla à rien, Henri. Vraiment, je ne sais pas pourquoi je me suis portée volontaire pour ériger un temple pour Edel. Je n'en ai pas les capacités. Je suis nulle !" D'un geste agacé, elle lança sur l'autel de prière un brin d'herbe qui s'était coincé dans sa tenue et qu'elle retira avec empressement. "Pour l'instant, je ne suis pas certain que l'important soit de créer un temple digne de celui de l'île Maudite ou de n'importe quel autre cité... Personne ne s'attendait à ce que tu fasses des miracles, encore moins en y accordant aussi peu de temps... L'essentiel, c'est que l'on ait un endroit pour prier, maintenant." Henri se baissa pour ramasser la dernière pierre qu'avait rassemblé l'Orine et la déposa sur l'autel. "Ca ne paye peut-être pas de mine, mais c'est amplement suffisant. Pas besoin d’extravagance, pour remercier notre sauveuse..." Le commentaire rassurant du Déchu fit sourire la brune. Lentement, elle détendit les bras qu'elle avait croisé sur sa poitrine et porta un coup d’œil à son travail. Étrangement, il lui sembla légèrement moins ridicule. "Aller vient, il va bientôt être l'heure de manger. Allons aider les autres à préparer le repas." S'exécutant, la brune suivit le blond jusqu'au centre du campement où plusieurs Ombres étaient occupées à faire mijoter des végétaux sur les braises.

"J'ai vu des plants de tomates et d'autres légumes sauvages, un peu plus loin dans la forêt. Si on les déterre pour les replanter ici, on pourra les cultiver. Ça prendra un peu de temps mais à terme, nous pourrons avoir des champs, des jardins et tout un tas de choses..." expliqua un jeune garçon. Encore une fois, Davina fut frappé par l'âge peu avancé qu'il semblait avoir. Depuis la veille, elle ne cessait de penser à cela : qu'est ce qui avait pu pousser ces gens à se suicider ? Qu'est ce qui les avait suffisamment ravager pour s'enfoncer une dague dans le cœur, pour sauter d'un pont ou se pendre au bout d'une corde ? C'était quelque chose d'idiot. Edel leur avait offert une terre libre de la présence d'Ezechyel, et elle ne cessait de penser à lui. A la mort. Même ici, loin de lui, elle ne parvenait pas à se défaire de son ombre... "C'est formidable, Jonas ! Grace à ça, notre village ressemblera à un vrai lieu de vie ! Une fois qu'on aura fait ça, on se sera vraiment établi !" commenta une partenaire enthousiaste à l'idée. L'Ombre secoua la tête et essaya de chasser ces pensées de son esprit. "Vous étiez agriculteur, avant ?" "Oui. enfin, mes parents. Moi j'aidais simplement à la ferme. Je n'en avais pas le titre, mais j'en ai acquis les compétences." "La chance ! Tu pourras te rendre utile, ici ! Moi, j'étais serveuse dans une vieille auberge miteuse... Je ne suis pas douée de mes dix doigts !" se lamenta une autre. "Mais non, ne dit pas ça ! Ici, on pourra trouver une utilité à tout le monde. Et puis, même si dans ton ancienne vie, tu n'avais pas un métier très excitant ou très valorisant, ce sera l'occasion d'apprendre de nouvelles choses, ici. De devenir quelqu'un d'autre !" Devenir quelqu'un d'autre... Oublier le passé. Davina se laisserait volontiers aller à cet état d'esprit. Pourtant, elle semblait encore prisonnière de ses anciens démons. Si elle passait le plus clair de son temps à s'interroger sur le passé de ses camarades, s'était pour ignorer la douleur si vive qui la tiraillait lorsqu'elle se mettait à penser à ses propres souvenirs... Même si la malédiction d'Ezechyel n'avait plus lieu d'être, sur cette île, il semblait que la nature joyeuse de l'Orine qu'elle avait été ne suffisait pas encore à effacer sa tristesse, une tristesse bien réelle, même sans le fardeau de la Mort. Comme elle devrait apprendre à utiliser ce nouveau corps fait de chair et d'os, elle devrait à nouveau apprendre à ressentir, à éprouver des émotions si vives, si puissantes. Qu'elles soient positives ou non.

"Eh ! regardez ce que j'ai trouvé !" scanda un nouvel arrivant qui sortit des bois qui entouraient le campement. Il tenait fièrement un lapin par les pattes arrières. La pauvre bête, terrifiée, essayait de se défaire de sa prise. "Un bon dîner à ajouter à notre soupe !" ricana-t-il. Beaucoup s'esclaffèrent, d'autres jubilèrent face à l'idée de pouvoir manger un peu de viande. Davina, elle, se contenta de froncer les sourcils. Elle n'aimait pas réellement l'idée de sacrifier un pauvre petit lapin. Elle avait toujours trouvé ces créature adorables. Elle doutait néanmoins qu'un autre gibier sois disponible dans ces bois, et même si c'était le cas, elle n'était pas certaine que ses camarades chasseurs soient suffisamment équipés pour les abattre et les ramener au camp. La chasse, si elle devait avoir lieu, ne serait pas pour tout de suite. "Vous pensez qu'on peut le manger ?" interrogea la brune. Des têtes curieuses se tournèrent vers elle. "Pourquoi ne le pourrait-on pas ?" "La messagère de la Colombe a bien dit que la Mort ne pourrait pas avoir lieu ici, n'est ce pas ?" Quelques personnes acquiescèrent sans comprendre, tandis que d'autres commençaient à voir là où l'Orine voulait en venir. "Est ce que cela concerne également les animaux, ou est-ce simplement applicable aux humanoïdes ?" Les derniers qui n'avaient pas encore réalisé finirent par s'arrêter pour réfléchir à la question. "On a qu'à essayer. On sera fixé, comme ça." finit par conclure le chasseur. Il attrapa l'animal par le coup et, faisant gonfler ses muscles, il brisa la nuque du lapin dans un sinistre craquement. Pendant quelques secondes, l'animal cessa de se débattre. Un instant, Davina sentit son cœur se serré à l'idée que cette pauvre bête, qui n'avait rien demandé, finirait bel et bien dans leur assiette pour rassasier leur appétit nouvellement retrouvé. D'autres durent avoir la même pensée car des sourires gourmands s'étaient dessinés sur certains faciès. Mais ils disparurent bien vite lorsque l'animal sembla retrouver la vie, gigotant de plus belle au point que son tortionnaire finisse par le relâcher. Quelques soupirs déçus traversèrent les rangs des pionniers. "Les légumes, c'est pas si mauvais que ça, quand c'est bien cuisiné." intervint le jeune agriculteur, comme pour rassurer ses collègues.

"La mort ne peut pas nous atteindre, ici..." murmura Davina, plusieurs minutes après la libération du petit mammifère. Les conversations avaient repris de plus belles, les gens discutant en petit groupes. La brune, un peu à l'écart, avait encore du mal à se mélanger totalement. "Oui, en effet. Nous n'avons plus à avoir peur." L'Ombre releva la tête pour observer son voisin. Elle ne pensait pas qu'il l'avait entendu. "Si Ezechyel ne peut pas venir nous chercher, cela veut dire que l'on ne peut pas non plus venir chercher les âmes sur l'île." énonça-t-elle. "C'est ça." "Mais qu'en est-il des âmes des nouveaux nés ? Quand la messagère d'Edel disait que nous pouvions fonder des familles... Est ce qu'elle voulait dire que l'on peut simplement se marier avec quelqu'un qui vivrait ici ou bien... Est ce qu'elle voulait vraiment dire que l'on pourrait... tu sais... avoir des enfants..." L'Orine marqua une légère pause pour se concentrer sur le légume qu'elle découpait. "Si l'on est privés de nos pouvoirs pour retirer les âmes, comment peut-on les amener à l'intérieur d'un corps ?" Henri fronça les sourcils. "Je n'y avait pas réfléchi..." Léger silence. "Peut être que l'on est privé de notre magie pour tuer des gens... Mais peut être que si l'on a une âme qui vient de l'extérieur, on peut la ramener ici et l'implanter dans le ventre d'une femme. Ou alors peut-être... Peut-être que l'on peut créer de nouvelles âmes ? Peut-être que l'on peut en fabriquer de toutes pièces ? Ou alors... il faut simplement sortir de l'île, et se l'implanter dehors avant de revenir ici..." La fille de Maëlith frissonna à l'idée de sortir et de risquer de faire une telle chose. Elle s'imaginait déjà éprouver le courroux du Corbeau, réduite à néant avant d'avoir pu faire quoi que ce soit. "Je suppose que l'on ne pourra pas savoir comme ça. Qu'il faudra encore essayer. Expérimenté, comme on l'a fait avec ce lièvre... Ou alors prier... Tu vois, ton autel nous sera très utile ! On pourra lui demander, la prochaine fois qu'on ira s'y recueillir." Davina sourit à son camarade à l'idée de pouvoir utiliser sa propre création. "Mais bon, c'est la Terre d'Edel.  Tout reste encore à créer, tout reste à découvrir. Nous avons encore le temps, avant de nous interroger à ce sujet ! Par exemple, il faut encore résoudre un problème de la plus haute importance : on cultive plutôt des carottes, ou des betteraves ?"
1818 mots
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[VI] Une seconde chance, une seconde vie | Solo

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