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 [LDR Génie & Rehla] L'Hybride - Seconde Partie

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Mer 14 Sep 2016, 11:21



L'Hybride - Seconde Partie


[LDR Génie & Rehla] L'Hybride - Seconde Partie 0000010

Ils ne pouvaient s’empêcher de trembler, la bravoure éprouvée par la lente agonie qui s’épuisait dans un souffle. Les mains plaquées sur les oreilles, ils faisaient de leur mieux pour ne pas entendre les craquements et les mastications, autant de sons insoutenables pour ceux qui se savaient les prochains. Paupières closes, ils refusaient de voir et lui tournaient le dos, dans l’expression d’un maigre trait d’arrogance et de révolte. Ce comportement amusait beaucoup l’Hybride. Nonchalamment avachi en tailleur dans un coin, il rongeait méticuleusement un os sans se préoccuper du sang qui coulait le long de sa gorge. Il ne prenait même plus la peine de l’essuyer du revers de la main, comme lors de ses premiers repas. A vrai dire, il aimait la sensation de se baigner de pourpre. « Que se passe-il ? » s’enquit tout bas un homme, qui prenait garde à ne pas laisser transparaître ses émotions. Il avait souhaité la venue de ce Monstre et avait été présent au moment de sa création. Malgré ses convictions, il n’était plus tout à fait sûr d’avoir eu raison d’agir comme il l’avait fait. « Vous savez ce que je suis. » murmura l’Hybride, d’une voix irréelle dans laquelle on pouvait distinguer deux tons tout à fait différents. « Evidemment. » Il déglutit, anxieux. « Vous songez à tous nous trahir. Moi, les autres et la cause. » Il écarquilla les yeux et balbutia : « Non, bien sûr que non. Le combat ne peut s’arrêter. Ils sont encore tellement nombreux à prôner ce Dieu Unique. Nous devons répandre la parole des Ætheri. Plutôt, vous devez le faire. » L’Hybride acquiesça lentement. « Tâchez de vous en souvenir. N’oubliez pas … » Il n’acheva pas sa phrase, se contentant de tapoter du bout des doigts sa tête. Il pouvait presque tout voir et tout savoir, s’il le désirait. « Je serai désappointé de devoir prendre les mesures qui s’imposent. Seulement, j’agis pour la gloire des Dieux et leurs requêtes peuvent se révéler cruelles. Il l’a compris, à présent. » - « Il ? » répéta le Sorcier en se grattant la gorge. « Comment s’appelait-il déjà … Emile ? » - « Emery ? » C’était un autre Mage Noir qui avait pris part à la cérémonie. « Il n’a pas cru en moi. » - « J’ai entendu dire qu’il essayait de vous échapper. Comment l’avez-vous trouvé ? » Il eut un sourire carnassier : « Plus gouteux que ce que j’aurai cru. » Le Sorcier baissa les yeux sur la chair que l’Hybride dévorait et reconnu le visage tuméfié de son vieil ami. Il n’avait jamais été quelqu’un de sensible mais la nausée l’emporta. L’Hybride se gaussa et ses éclats de rire résonnèrent dans la caverne, faisant vaciller ses prisonniers qui craignaient que leur tour arrive.

Même les rumeurs paraissaient hésitantes, indécises à l’idée d’accréditer l’existence d’un Monstre aussi inimaginable. L’Hybride ressemblait plutôt à un mythe, l’une de ses histoires que les grands-mères contaient aux enfants pour qu’ils prennent garde à ne pas s’éloigner des adultes, en une époque aussi troublée que celle de la Guerre des Dieux. Pourtant, les récits se multipliaient et les rescapés évoquaient cette créature difforme qui échappait à la réalité, et causait carnage et destruction d’un geste de la main. Fallait-il croire en la réalité de l’Hybride ? Rien n’était impossible mais les deux camps ignoraient de quoi il en retournait vraiment. Il n’y avait bien que les Génies et les Rehlas pour mener bataille au front contre l’immondice. L’Hybride n’était pas facile à débusquer, encore moins à arrêter. Ils étaient peu à avoir pu croiser sa route et aucun des traqueurs n’avait pu le blesser, ni même le malmener. L’Hybride s’était contenté de les recevoir dans un rire, de chasser les plus chanceux et d’anéantir les autres. Les deux races s’évertuaient à coopérer pour arrêter le Monstre mais la tâche était ardue. Tout d’abord, il était nécessaire de le trouver, de suivre les indices jusqu’à remonter sa piste. Plusieurs petits groupes s’étaient formés, composés autant de Djinn que d’Enfants des étoiles.

Explications


Ce Lieu est ouvert aux Génies et aux Rehlas, qu'ils soient des comptes principaux ou des compagnons. Tout d'abord, je vous invite à lire le premier post ici afin d'avoir quelques informations sur l'Hybride. Votre objectif, cette fois-ci, est de le débusquer et de tenter de l'arrêter (et d'échouer ! Navré mais il est trop fort pour vous. Donc, vous ne pouvez pas le tuer et ni même le blesser, à moins d'avoir de très bonnes stats) Vous allez tout de même vaincre d'une certaine façon, en survivant à ce qu'il va vous faire subir. Vous êtes avec un groupe composé de Rehlas et de Génies et l'Hybride va s'en prendre à vous, avec les pouvoirs des deux races qui le composent. Cela va être très difficile à vivre mais tous les indices, toutes les pistes, sont bons à prendre. Par contre, vous pouvez éliminer certains des Pro-Aetheri qui suivent l'Hybride.

Vous avez jusqu'au 15 Octobre pour répondre. Si vous avez une question : MP.

Gain(s)


■ Pour 900 mots : Un point de spécialité au choix
■ Pour 450 mots de plus : Un point de spécialité de plus au choix

ATTENTION : Ce rp est un rp d'event donc vous devez attribuer un point de pourcentage à la fin de votre message.
Note : Les Génies et les Rehlas Pro-Ætheri (s'ils existent ...) peuvent participer mais vu la finalité, seuls ceux pro-Sympan peuvent attribuer des points. Donc vous attribuez soit +1 point à Sympan, soit -1 point aux Ætheri.
Veillez à bien le préciser avec vos gains ;)
Récapitulatif des Gains



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Jeu 06 Oct 2016, 00:04


Eamon soupira. Du haut de sa tour d'habitations, par la fenêtre de son appartement vaste et froid, il observait les étoiles. La vitre l'empêchait de ressentir le mistral marin venu tout droit du port. Plus il avançait, il grandissait, plus il se sentait à côté du monde. Complètement sombré dans le vide. Les cours à l'université avaient commencé depuis quelques mois et c'était tout ce qui l'animait. Il étudiait, il révisait, il s'entrainait durement pour pouvoir y arriver et, pourtant, même ça n'avait pas beaucoup de saveur. Le prix de la réussite, l'émoi des premiers résultats, les félicitations ou, au contraire, les réprobations. Car disons le, il était loin d'être le meilleur mais il n'avait pas un niveau médiocre. Mais voilà, le vivre était une chose, le ressentir en était une autre.
Dans un énième soupir il finit par se décaler de là, ayant passé beaucoup plus de temps que prévu à lambiner. Lorsqu'il passa à côté d'une de ses nombreuses harpes sur pied, il en caressa les cordes, entendant la mélodie de ce brin de solfège. Le pas lourd, il s'arrêta malgré tout avant de se tourner. Ca faisait des semaines qu'il n'en avait pas joué... Le pouvait-il encore ?
Eamon s'assit sur le petit tabouret rembourré devant l'instrument, repensant immédiatement à son paternel. Tout cela lui faisait penser anormalement à sa famille, au seul lien qu'il avait, qu'il entretenait. Le voilà bel et bien seul maintenant...

Devant ce dilemme de vie, il fut coupé dans ses réflexions par la porte qui s'ouvrit brusquement. De nature calme, il ne broncha pas quand le bruit retentit mais, en son fort intérieur, il voulu hurler à la mort tant il avait eu peur. Pourtant, ce qu'il vit était beaucoup plus alarmant « S... Sean... ? » Ah ! Sean ! Parlons-en ! Il n'avait de Rehla que le nom cet homme. On s'était trompé à la naissance sur son cas d'ailleurs car, en vérité, il était une belle raclure. Comment avait-il pu tourné de la sorte ? La puissance ? Non, les Rehlas étaient beaucoup plus pondérés et modestes. Non, si ce n'était pas le savoir et la puissance, c'était l'ignorance et la faiblesse. Il fallait bien, dans toutes les règles, une exception qui confirmait ces dernières. Il était cette exception. Exception qui jouissait de son omniprésence dans la vie du pauvre homme qui, lui, subissait sa maltraitance.
Seulement ici... C'était le bourreau qui était devenu victime.
Eamon se leva, paniqué, les mains tremblantes. Rapidement, il arriva aux côtés de celui qui fut son ami, pour l'aider à s'asseoir dans le canapé « Viens... Oh mon dieu mais... Que s'est-il passé ? », « C'est... C'est beaucoup plus grand qu'on ne le croit... Cette chose... », « Ce n'est pas grave... C'est fini, calme toi... » La voix du Rehla était calme, douce, là pour apaiser son cœur. Malgré l'ambiance de calme qu'il voulait installer, il ne pouvait s'empêcher de trembler en le touchant.

Sean était partit, il y a plusieurs jours, à la recherche d'une entité dont il ne savait pas grand chose. Il avait été enrôlé dans une machine qu'il n'avait pas pu arrêter, jusqu'à ce qu'il se fasse blessé « Alors... Alors les rumeurs étaient vraies ? Il y a vraiment un fléau sur nos terres ? », « C'est plus qu'un fléau... Il faut l'arrêter à tout prix. Nous avions essayé de le surprendre, l'attaquer de côté, trouver ses points faibles mais il a décimé quelques groupes et seuls quelques survivants, comme moi, avons réussi à battre en retraite, avec les autres. » Le jeune homme souffla de soulagement, s'agenouillant sur le sol, au chevet du brun « Il en fallut de peu... » Commençant à rassembler sa magie, il chercha à lui prodiguer au moins les premiers soins « Et toi... ? Ca va ? » L'intéressé haussa les épaules « Ca pourrait être pire... », « Tu soupires comme un âne mort. », « Le spleen ne m'épargne pas que veux tu... Et donc, maintenant, qu'allez vous faire pour réussir à le neutraliser ? », « Appeler des renforts... » La peau du type était littéralement lacérée, c'était un miracle qu'elle tienne encore par endroits « Je vois... » Bien que le danger fut grand, il était curieux de voir cela. Les Rehlas n'avaient pas l'habitude de se battre de la sorte mais il ne pouvait pas rester passif à vivre l'ennuie au premier plan, alors qu'un être difforme sévissait dans la région « Je vais prendre la relève. Il va falloir que tu te reposes beaucoup tu sais... J'irai, demain, voir ton supérieur. Je verrai ce qu'il me dit. » Sean attrapa le poignet du blond alors que celui-ci se relevait « Certainement pas. Tu vas rester ici. », « Quoi ? Et pourquoi ? », « Parce que tu y mourras ! » Il n'avait pas tord. Son ambition était noble mais clairement de l'ordre du suicide. Il ne savait même pas tenir une arme ! « Je veux que nous y allions ensemble. Sans moi, tu ne survivras jamais ! » Eamon regarda son ancien ami, la mine un peu déconfite. Le spleen plus l'accablante vérité, ça ne faisait jamais bon ménage...

Sean dormit toute la nuit et bien plus. Le lendemain, Eamon était partit sans rien dire, le laissant vautré sur le canapé. Le Rehla prit à peine une arc à distance au cas où, et partit. Si Sean s'était fait blessé de la sorte avec ses compétences autant magiques que physiques, Eamon n'aurait que très peu de chances de survie avec un pauvre arc. Le brun pestait contre lui mais partit en troisième vitesse le rattraper. Avec un peu de chance, il n'aurait pas encore atteint le lieu de rendez-vous...

Eamon se perdit un peu dans les rues. Son espèce de dépression avait muté en litanie et il avait prit le pli d'errer plus qu'il ne marchait. Le brun le retrouva rapidement, connaissant ce type par cœur « Hé, je peux savoir où tu vas ? » Les yeux du blond étaient assez vides. Ils mirent du temps à se ranimer « En apprendre plus sur cette menace. Je ne pourrais jamais le tuer de toute façon alors autant que je me renseigne... » Sean le lâcha « Fais ce que tu veux, mais je ne veux pas que tu cherches à le retrouver. C'est une horreur, une engeance et nous sommes beaucoup plus à l'abris ici que dans les terres. » D'habitude, le brun faisait preuve d'une très grande fierté. Il était assez pompeux, s'estimait parfois beaucoup plus intelligent que les autres... Supérieur en somme. Mais là, pour la première fois de sa vie, Eamon le vit prononcer avec malgré tout une petite difficulté, que lui non plus n'était pas à la hauteur de ce combat. Et s'il osait se mettre une barrière de la sorte ça voulait dire que c'était la pire abomination qu'il n'ait jamais rencontré « Alors... Les rumeurs disent vraies sur lui ? », « Les histoires, les rumeurs... Je ne sais pas, c'est surfait. Je ne l'ai pas vu. Nous sommes juste tombé dans un piège avec un groupe, mais ça nous a suffit pour nous écarter. Juste les pièges nous ont donné une sacrée leçon Eamon. Ce truc est trop... Gigantesque pour que nous puissions l'atteindre. », « C'est un divin ? », « Peut-être, j'en sais rien. Un Héros des... Dieux ? Je ne sais pas, je n'y ai pas pensé, je n'y ai pas réfléchis. J'aurai juste aimé que ça n'existe pas. Alors ne te sacrifie pas pour ça, d'autres rempliront cette tâche à merveille à notre place. » Eamon doutait. Ce type était un abrutit fini mais, en attendant, il avait été sacrément lucide sur ce danger. La curiosité le poussait mais la peur le freinait. Comme si ses pensées étaient claires, il entendit son partenaire lui dire « Non Eamon. Ne cherche pas un moyen pour t'esquiver et voir ça de tes yeux. Ça n'en vaut pas la peine... » Et pour clore le débat, il poussa un énième soupir...

1 379 mots
+ 1 intelligence et + 3 en charisme
Comme j'ai pas des stats de ouf, j'ai fais apprendre l'existence du machin à Eamon, tout en lui faisant revenir son partenaire un peu blessé (même carrément amoché). Si je dois vraiment lui faire subir une épreuve de l'Hybride, et donc l'éclater totalement dans ce post, j'éditerai et le ferai =) [oui j'ai pris une initiative du type : chiant. XD]
Comme la guerre est finie je me permet de ne pas mettre le score 8D /sbaff

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Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

~ Rehla ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 772
◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
Babelda
Dim 09 Oct 2016, 09:51

Un objet entra dans son champ de vision tandis qu'elle était en train d'essayer de lire son livre. "Et ça aussi, tu es capable de le lire ?" Babelda releva la tête et fut confrontée au visage curieux d'Ulrich, l'un des rehlas qui avait fait parti de l'expédition pour retrouver l'ange Liddell. Depuis qu'il l'avait vu Lire, au manoir abandonné, il avait trouvé cette capacité "tout à fait fascinante", et tout le long de leur voyage pour regagner les terres de Lua Eyael, il n'avait cessé d'essayer de la tester pour voir jusqu'où elle pouvait aller. Elle baissa les yeux sur l'objet qu'il lui tendait. Il s'agissait d'une montre à gousset. Avec un soupir, elle referma son ouvrage et s'empara de l'objet. Il ne l'a laisserait pas tranquille tant qu'elle n'aurait pas fait son expertise. "Jusqu'où dois-je remonter ?" - "Aussi loin que tu  le pourras. Je veux en apprendre le plus possible sur cet objet." Babelda fronça les yeux. "Ce n'est pas la votre ?" - "Ne t'en fait pas pour ça petite sourie." La rehla dû se retenir pour ne pas lever les yeux au ciel en entendant ce surnom ridicule.

La brune se concentra et essaya de se vider l'esprit. Elle finit par ne plus penser à rien, par oublier qui elle était, oublier tout l'univers. Il ne restait plus que cet objet froid qu'elle tenait entre ses mains. Cette montre. Lentement, elle remonta les strates de son existence, elle absorba les souvenirs contenus dans l'objet, vivant par procuration ces moments passés. Quelques secondes plus tard, elle émergea de nouveau dans le monde présent. Après quelques secondes où ça tête tourna, elle repris conscience de ce qui l'entourait. Et particulièrement du visage du rehla, collé à quelques centimètres du sien. Avec un froncément de sourcils, Babelda s'écarta et rendit l'objet au voleur. "Vous devriez rendre cet objet à Jad. Je doute qu'il souhaite vous faire part de ces souvenirs." Ulrich sourit. "Je suis de ton avis. C'est vraiment étrange, cette faculté que tu as là... J'espère que je ne perdrais pas de vue tes petites mains..." Ce disant, l'homme serra dans les siennes les mains de la brunes, qui les retira aussitôt. Elle regrettait d'avoir fait cette lecture. Ulrich, qui parvenait à lire dans les pensées, avait un accès libre sur son esprit et il avait sans doute vu chaque détail qu'elle même avait observé... Cette montre avait une valeur toute particulière pour leur camarade, et elle venait de dévoiler les secrets au rehla. Bien évidement, si Ulrich avait vraiment cherché à obtenir ces informations, il les aurait eut par d'autres moyens, sa puissance magique lui aurait permit de le demander aux astres... Mais Babelda avait été un moyen beaucoup plus rapide et bien plus divertissant.

Tandis que la demoiselles'apprêtait à retourner à sa lecture, un drôle de bruit attira son attention. Des bottes qui marchaient en rythme, comme des militaires... Babelda se leva et s'approcha de ses compagnons, qui s'étaient rassemblés en direction de ce vacarme. Bientôt,  un escadron arriva à leur hauteur. "La Garde Blanche..." murmura la rehla. Il s'agissait de l'armée raciale. Le groupe de marcheur était arrivé à leur hauteur et s'était arrêté pour leur parler. "Que faites vous ici, vous ne devriez pas être là. Pourquoi n'avez vous pas écouté les ordres et n'êtes vous pas resté dans la cité ?" - "Excusez nous, mais nous rentrons d'un long périple. Nous n'avons pas revu notre belle cité depuis de longues semaines, parfois même depuis plusieurs mois. Nous n'étions pas au courant qu'un tel ordre avait été donné." Le garde regarda autour de lui et fit signe à deux autres soldats de s'approcher. "Bien, dans ce cas dépêchez vous de rentrer. Ces hommes vous accompagneront jusque chez vous." Le Devin les remercia et ne posa pas plus de question. Ses coéquipiers allèrent ranger le campement qu'ils avaient aménagés pour la journée mais Babelda, elle, n'avait pas bougé, elle restait devant les gardes, à les fixer.

Elle vit un mauvais pressentiment. Avant de partir pour effectuer cette mission, la jeune femme avait du participer à une enquête très... déplaisante. Quelque chose en rapport avec un monstre, qui avait torturé de pauvres innocents, tout ça au coeur même de la forêt bleu... Un sacrilège, que d'oser profaner un lieu comme celui-ci. Et voilà que la Garde Blanche se mettait à patrouiller sur les terres de Lua Eyael. "N'êtes vous pas censé rester garer la Tour de Chimaria ?" Demanda-t-elle de but en blanc. Le chef la toisa un instant avant de répondre. "Quelques soucis nous ont poussé à venir jusqu'ici... Mais ne vous en fait pas, la tour reste bien gardée." Babelda fut secouée par un frisson d'horreur. Devoir venir jusqu'aux tanières, ce lieu paisible où vivaient leurs animaux sacrés ? Quelque chose de mauvais se passait. "C'est... C'est encore lui n'est ce pas ? L'Hybride ?" Le chef, surpris qu'elle fasse le lien, haussa les sourcils. Après un moment d'hésitation, il finit par acquiescer : ça ne servirait à rien de mentir, il avait vu dans le regard de son interlocutrice qu'elle avait déjà compris, et qu'elle n'aurait pas cru une autre réponse.

Nouveau frisson. Babelda, les jambes tremblantes, réclame de quelques pas et s'assit sur un tronc tombé. Son corps tremblait incontrolablement. Elle avait vu ce que cette  rature était capable de faire. Sans pitié, sans coeur, il avait été capable de tuer des gens bien plus puissants qu'elle. Et on lui disait maintenant que cette chose rodait toujours sur ces terres ? Ou était-ce ? Est ce que le monstre se tapissaient quelque part par là ? Caché dans une ombre, pour attendre le meilleur moment de les attaquer et de les tuer ? Babelda fut stoppée dans ses réflexions par la main d'Ulrich posée sur son épaule. "Ne t'en fait pas, petite souri. On rentre à la maison." Elle attrapa le sac qu'il lui tendait et le mit sur ses épaules. Il l'aida à se lever et passa une épaule réconfortante par dessus elle. La brune n'aimait habituellement pas les gens tactiles, et cela s'appliquait à cet homme qu'elle n'avait pas réussi à cerner, mais en cet instant, elle remerciait les cieux de l'avoir mis sur sa route. Ulrich, pour une raison qu'elle ne comprenait pas, semblait s'être pris d'affection pour elle et, avouons le, pour ses mains. Elle doutait qu'il l'abandonne si jamais leur route croisait celle de l'Hybride. Quoi que, s'ils étaient en danger, sa vie à lui compterait sans doute beaucoup plus que la sienne à elle.

Les explorateurs se mirent en marche, accompagnés par leur escorte. Mais ils n'avaient pas fait trois mètres que les choses se guâtèrent. Sans que personne ne comprenne ce qu'il se passait, un vent violent se déchaîna sur eux. Tellement puissant, que Babelda en tomba au sol, accompagnant Ulrich dans sa chute. Plusieurs autres personnes, qui n'avaient rien à quoi s'accrocher, tombèrent également. Les rafales les plaquant au sol, personne ne pouvait rien faire, à par essayer de ne pas se faire emporter par le vent. Mais il était trop fort, bien trop fort. Le vent avait commencé à faire des cercles autour de l'escadron, formant un courant aérien,  en bientôt une mini tornade. Un premier rehla lâcha prise et, dans un hurlement, il fut emporté dans les airs, tournoyant dans le vide, son corps maltraité par le vent. Le second ne mit pas longtemps à suivre, puis un troisième.

Babelda sentit son corps commencé à être emporté. Elle commença à pousser des cris hystériques, tandis que son camarade, affermissant sa prise sur son poignet, la retenait prêt de lui. Utilisant toute la force qu'il avait, il tira la petite femme jusqu'à lui, et la recouvrir de son corps, la plaquant au sol. Plusieurs hommes de la garde furent avalés par la tornade, qui n'avait absolument aucune origine naturelle. "C'est lui ! C'est lui c'est la chose !" pensa Babelda. Et puis tout s'arrêta. Les corps brisés tombèrent comme une pluie sur leurs camarades essoufflés. Un rire rauque, mauvais, à glacer les sangs, se propagea dans l'air. Il semblait provenir de tous les côtés, il était impossible de connaître sa provenance. Babelda, remise sur pied grâce au rehla, se cramponnait à ses vêtements, ne voulant plus le lâcher. "On va mourir... C'est la fin." sanglota-t-elle. "Ne dit pas ça ! On va s'en sortir !" Il passa de nouveau son bras protecteur autour de ses épaules. Les gardes encore en vie formaient un cercle pour essayer d'identifier la position de la chose qui avait fait cela.

Quelque chose sortit des arbres. Il avait une puissance colossale, rien que sa présence suffisait à faire suffoquer Babelda. Celle-ci d'ailleurs commençait à voir flou. La puissance magique émanant du monstre semblait peser ses épaules, vouloir la presser contre le sol. Elle ne tint que quelques secondes devant la silhouettes monstreuses, avant que le noir se fasse.

C'est la voix d'Asgard qui la réveilla. "Eh bah toi, t'as sacrément de la chance de t'être fait des copains puissants. Je sais pas comment tu serais encore vivante si non."
1605 mots
+2 points de charisme
Merci pour ce LDR trop cool !  nastae
C'est vraiment super sympa d'avoir faut ça 8D


Merci Kyra nastae

Avatar : NIXEU
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http://yinandyangpower.forumactif.com/t34452-babelda-tilluiel
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Ven 14 Oct 2016, 23:15




Les aventures de la monstrueuse créature que le Djinn avait cherché à repérer étaient loin d’être terminées. Sans savoir si son aide avait été précieuse ou non, il était retourné auprès de Tobias sans demander son reste. La simple vision de l’aberration suffisait à le faire trembler. Du moins aurait-il tremblé de tout son corps s’il avait eu le loisir d’en posséder un. Incapable de comprendre quelle odieuse puissance avait permis la naissance de l’Hybride, il s’était réfugié à l’intérieur de son habitacle et refusait depuis d’en sortir, insensible au monde extérieur. Cela l’effrayait, et peu de choses sur ces terres pouvaient déclencher en lui une telle émotion. La maudite indifférence qui liait son âme présentait l’immense avantage de ne pas lui faire ressentir les petites contrariétés qui minaient habituellement le moral des hommes. Un bénéfice qu’il s’efforçait de se rappeler sans parvenir à en tirer la moindre satisfaction. Et voilà qu’aujourd’hui, une pression tourbillonnante lui poignardait l’estomac. Le trouble s’emparait de lui, étalant ses immondes tentacules sur sa logique défaillante pour la paralyser. L’abomination faisait naître en lui cette horreur dont il n’avait que le pâle souvenir. En dehors de son existence d’une innommable absurdité, c’étaient surtout les innombrables dégâts qu’il causait sur son passage, et plus encore le sort sans appel qu’il réservait à ceux qui ne suivaient pas son chemin qui préoccupaient les esprits. Tout cela prenait de considérables proportions.

De multiples voix le tirèrent d’un simulacre de sommeil. Sans qu’il ne parvienne à comprendre distinctement les paroles de ses pairs, il savait pourtant qu’il était temps de se joindre à eux. S’arrachant à l’emprise de son habitacle, ce qui lui réservait une douleur sourde dans la poitrine, il sortit. Un groupe de ses semblables bavardait, et le ton sérieux qu’ils adoptaient n’augurait rien de bon. Le Génie toussa. Tobias se tourna vers lui. L’inquiétude creusait certains de ses traits. Cela le faisait ressembler à une poupée de porcelaine contrariée. L’air ferme qu’il arborait ne laissait cependant pas de doute quant à ses intentions. Sa frange blonde masquait ses prunelles verdoyantes qui se ternissaient peu à peu. La magie qu’il chérissait tant provoquait parfois d’insensés désastres que personne ne semblait en mesure d’arrêter. Demander de l’aide était exclu, et à l’exception d’un autre peuple dont il ne connaissait pas grand-chose sinon que la créature en était à demi issue, ils ne bénéficiaient d’aucun soutien. Avant que la destruction ne soit irrémédiable, ils devaient tenter quelque chose. « Il va falloir régler son compte à cette monstruosité. C’est une sombre décision à prendre, mais nous n’avons pas le choix. Veux-tu faire partie des volontaires ? » La simple perspective d’affronter l’Hybride lui glaça le coeur. Lui ne possédait qu’une puissance ridicule en comparaison de celle de son ami, et il ne comprenait pas en quoi il aurait pu leur être utile. S’il partait combattre, il ne reviendrait jamais.

Seulement, la lâcheté restait un concept mystérieux à ses yeux, et ne pas se dévouer aurait été un insupportable aveu de faiblesse. Au moins serait-il définitivement libéré de son fardeau. Peut-être même aurait-il le droit de revoir le visage adoré de sa femme avant de disparaître. Hochant la tête doucement, il se dirigea vers plusieurs individus dont il ne savait rien. Certains parmi eux semblaient d’une fragilité extraordinaire. La pâleur de leur peau et les longues boucles blondes qui venaient encadrer leurs visages poupins lui firent hausser un sourcil. Malgré les armes de petite taille que tous portaient, il n’était pas difficile de deviner que leur expérience de combattant se limitait à savoir tenir une épée du bout des doigts. Le brun ne dégaina pas ses bras. Cela pouvait attendre quelques instants encore. La certitude qu’aucun d’entre eux ne survivrait s’ancra en lui. « Je vois que nous disposons d’une belle équipe de guerriers. » Le ton railleur qu’il employa se voulait volontairement blessant. Son intuition devait être confirmée, ou il jetterait aux oubliettes les maudites réminiscences qui s’affolaient au seuil de sa conscience. « Tu devrais savoir plus que n’importe qui qui nous sommes. » Le Djinn se figea. Le jeune homme qui venait de lui parler ne révélait rien, et pourtant, ses mots se chargeaient d’un sens affreux. Jamais il n’avait eu l’occasion de croiser à nouveau ces êtres de légende auxquels il appartenait autrefois. Que faisaient-ils à leurs côtés ?

Enfin, ils s’élancèrent. Leurs retrouvailles avec la créature ne tardèrent pas. Suivre les multiples traces de destruction qu’il semait sur son passage ne se révélait pas d’une extrême complexité. Un nœud douloureux se formait dans l’estomac du Génie à mesure qu’ils progressaient vers l’aberration, semblant grandir pour le dévorer à chaque mètre qu’ils passaient. Loziel n’aimait pas la peur. En chemin, ils croisèrent quelques individus aux ambitions peu recommandables. Tobias n’en épargnait aucun et se faufilait à travers leurs rangs comme un assassin invisible. Sa faux s’abattait sur les crânes avec une vélocité impressionnante, et le brun voyait souvent leurs corps s’effondrer avant d’avoir pu percevoir l’éclat de la lame. Sans comprendre tout de suite quel était le crime de ces individus, suffisamment odieux pour mériter une peine définitive, il remarqua que plusieurs de ses congénères l’imitaient et décida de suivre l’attitude du groupe. S’y prendre tard n’avait pas véritablement d’importance ; on lui avait toujours appris que la véritable valeur d’une action n’était pas la réussite mais l’acte en lui-même. Une certitude que sa transformation n’était pas parvenue à ébranler totalement. Se remémorant les conseils de sa mère, il se jeta sur un être désigné par l’un de ses semblables comme une future victime. N’attendant pas qu’on lui transmette un ordre, il s’élança en direction du malheureux qui ne savait pas encore ce qui l’attendait. Dans un bruit feutré, il fit glisser ses sabres entre ses mains, raffermissant sa prise au moment du coup qu’il lui porta au milieu du dos. L’honneur demeurait un concept mystérieux aux yeux du Djinn. Cela fut expéditif. Seulement, un second adversaire se dressa face à lui. L’inconnu ne prit pas de pincettes et tenta de lui fendre le crâne à l’aide d’une hache massive. Le brun manqua de peu de finir la cervelle à l’air, se décalant juste à temps pour éviter une blessure mortelle. Quelque chose fit son apparition non loin de lui. L’Hybride.

Une indicible souffrance lui broya soudain le crâne. Ses doigts se délièrent d’eux-mêmes pour relâcher ses armes. Hors d’état d’asséner le moindre coup, il s’écroula à genoux sans comprendre ce qui lui arrivait. Son corps entier paraissait revenu à la vie, prêt à succomber sous les assauts d’une force monstrueuse face à laquelle il ne pouvait que s’incliner. Sa gorge fut saisie par une suffocation imprévue, et il eut l’impression que quelqu’un le forçait à avaler des cendres. Pris d’une quinte de toux, il ne remarqua même pas qu’il avait fermé les yeux. « Livre-moi tes envies. » Une voix caverneuse manqua lui arracher les oreilles, résonnant à l’intérieur de lui avec une fureur dévastatrice. La résistance ne lui fut pas permise. Ses pensées s’ouvrirent d’elles-mêmes. Démuni, il sentit qu’une conscience immonde balayait les défenses de son esprit pour en déceler chaque faiblesse. « Livre-moi tes peurs. » De grosses larmes roulèrent sur ses joues. Depuis quand n’avait-il pas pleuré ? Le goût du sel descendu sur ses lèvres renforçait l’amertume désespérée qui le terrassait. Un sifflement strident fit exploser sa raison. Tout s’éclaira brutalement autour de lui. Une silhouette féminine parée de blancheur se dressait face à lui, recroquevillée sur elle-même. Loziel ne comprit pas et s’approcha d’un air hésitant. « Bonjour ? » C'était affligeant. Aucune réponse ne lui fut offerte, et il ne parvenait pas à distinguer le visage de la créature de lumière. Que se passait-il ? Cette scène lui semblait immanquablement familière. Une large tâche rouge attira son attention. Au niveau de l’abdomen, le sang grignotait la dentelle. « C’est ta faute. » Le Djinn baissa les yeux. Un poignard maculé reposait entre ses coupables phalanges. Un hurlement lui échappa, et son écho se répercuta sur les murs de marbre blanc. Il savait où il était. Qu’avait-il donc fait ? La mariée glissa sur le sol, inerte. Son coeur s’emballa, foudroyé de minuscules picotements. Allait-il mourir ? Ses yeux s’ouvrirent sur un visage encadré de boucles blondes. « J’ai cru que tu ne te réveillerais jamais. » D’une main consolatrice, Tobias lui épongeait le front, faisant preuve à son égard d’une affection presque paternelle. Cela réchauffa son coeur. Pourtant, la glace encerclait son âme défunte.
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Sam 15 Oct 2016, 21:40


« Cela fait bien trop longtemps que nos Hommes sont sur ses traces, pour des résultats qui ne valent pas les efforts déployés. » - « C’est un point sur lequel nous nous accordons. » - « Je suppose que votre présence n’est ni anodine ni innocente. » - « La violation des propriétés privées est mon passe-temps favori. Je suis certain que vous me comprenez aisément. N’êtes-vous pas le plus grand et le plus impuni des voyeurs ? » - « Ce n’est pas exactement le terme que j’aurai choisi. » - « Je m’en doute, l’ami. Quoi qu’il en soit, la chasse a pris un tournant inédit et sanglant. Il est temps de sonner l’hallali. Sonnons sa mise à mort. Là où l’alliance des peuples a échoué, celle des Rois l’emportera. » Je pris un instant pour méditer sur les belles paroles de mon prestigieux interlocuteur, loin d’être berné par son éloquence et ses charmantes manières comme l’étaient si aisément les demoiselles qu’il honorait d’un mot ou d’un regard. Ces gens-là ne savaient pas et ne se doutaient pas de la mascarade qui se jouait devant leurs yeux mystifiés. Sensible aux immondices qui troublaient le Temps et la Destinée, l’Hybride me causait mille et un maux que rien, si ce n’est un abus de boisson et de café, ne pouvait apaiser. Cependant, ce Monstre n’était pas le seul à rôder sur les Terres du Yin et du Yang et ses confrères, bien qu’ils ne m’éprouvent guère mis à côté du dernier rejeton de la portée d’abominations, étaient autant d’épines que je me ferai un plaisir de chasser. Il se trouvait que j’avais l’une de ses erreurs en face de moi, une vérité que je n’oubliais pas. « Bien. » me contentais-je d’articuler, provoquant un sourire au Djinn.  « Vous savez où le trouver, en ce moment-même. » Ce n’était pas une question. Nous avions déjà évoqué quelques problèmes, ensemble, et il soupçonnait une manœuvre de ma part pour voir ce qui m’échappait. « Oui. » Il se releva. D’une traite, je vidais ma coupe de vin. A défaut d’avoir la possibilité d’avoir la moindre vision sur une infamie, j’avais choisi d’épier ses traqueurs ou ses proches et il m’était aisé de trouver sa position, par cette méthode. « Où allons-nous ? » - « A quelques lieues de là. Il est au cœur des Plaines Sauvages. » L’idée ne me ravissait pas. Il s’approchait d’une Cité où je ne désirais pas le voir. Il était temps d’agir. Plus d’une fois, j’avais voulu me lancer à sa poursuite. J’avais néanmoins dû me raviser, conscient de mes propres limites. Je tenais à peine sur mes pieds tant son existence perturbait la mienne et la seule alternative que j’avais trouvé pour ne pas songer à me fracasser le crâne était de me souler. La compagnie du Marid changeait la donne.

« Saluez, mes chers dévots, nos deux invités, venus dans l’espoir de mettre un terme à ma grandiose existence. Il nous faut leur réserver un accueil digne de leur rang, à la hauteur de leur prétention. » L’Hybride eut un éclat de rire froid et moqueur. Malgré notre arrivée, il prit soin de terminer son repas, certainement le bras de quelqu’un qui lui avait déplut. Dans un trait de prétention qu’il entretenait, il s’entourait d’une foule d’admirateurs, supposés admirer et applaudir ses œuvres, ses carnages et ses folies. D’un regard las, je contemplais cette masse qui déployait déjà d’ingénieux stratagèmes pour venir à bout des gêneurs que nous étions. « Caleb. » Cela faisait plusieurs fois que Naram me rappelait à l’ordre mais je ne l’écoutais pas vraiment.  Déconcerté, je contemplais tour à tour chacun des membres de la suite de l’Hybride. Ce que je voyais était une preuve de l’importance de cette Guerre. Je ne voyais rien. En d’autres termes, l’on m’autorisait – et m’incitait si ce n’est me poussait – à exterminer ses individus. La pensée me rendait mal à l’aise et en un sens, cela me rassurait. Je n’étais pas quelqu’un de totalement mauvais. Néanmoins, avais-je le choix et, si je franchissais le pas, pourrais-je toujours me rassurer dans l’idée que je valais mieux que celui que je combattais ? D’autres visions se bousculaient dans mon esprit, celles des atrocités qu’allaient commettre ces gens si je leur permettais de vivre, des images sûrement censées me conforter dans ma décision. « Il faut au moins le Marid et le Sin Luxinreïs pour détruire l’être qui est le meilleur des deux races. » continuait le Monstre, qui ne perdait pas une occasion de se gausser sur notre dos. Le Djinn me scrutait d’un œil appuyé, avant de sourire. Il savait ce qu’il avait à faire, et moi aussi. Il s’élança contre l’Hybride, prêt à en découdre avec la bête dans un combat de magie et d’illusions. Je l’observais une seconde, avant de libérer, sans ciller ni sourciller, toute la force du Spleen que je contenais en moins. Ils allaient connaître une panoplie de sensations sombres, une profonde mélancolie, une poignante langueur. L’abattement allait se renforcer, jusqu’à devenir une véritable torpeur que rien ne pourrait calmer. De l’anéantissement allait naître l’envie d’en finir. D’ordinaire, c’était à ce moment que je tempérais les effets de ma Magie.

Cette fois-ci, il n’en fut rien. J’abandonnais ces hommes et ces femmes à leur sort, à la peine de mon Spleen. Je les laissais mettre fin à leur jour, de la manière qui leur semblait la plus facile et appropriée. Les Ombres allaient certainement me décerner un diplôme. Pour ma part, je savais qu’il me faudrait noyer le souvenir de cette journée sous une pluie d’alcool, de caféine et gâteaux au chocolat. Je ne pouvais arrêter ma macabre aura, contraint de noyer la foule sous le flot de la dépression, jusqu’à ce qu’il ne reste plus personne. L’Hybride hurlait, les mains et le visage tordus par la rage de mes actes. Cependant, il ne pouvait pas s’en prendre à moi, déjà bien occupé avec le Marid. Il ne se rendait peut-être pas compte de son propre état, de cette faiblesse qui s’emparait d’une partie de son être. Il était Rehla, du moins pour moitié. Il n’échappait pas au Spleen et mourrait à petit feu. Dans sa chute, il entrainait le Génie. « Je connais ton petit secret. » murmura Naram à l’oreille de la Créature. « Ce n’était pas bien judicieux. » Tuer l’Hybride était simple, dans la théorie, quoi que plus difficile à obtenir dans la pratique. Le Rehla et le Génie qui composait sa réalité devaient être tué, en même temps. Seulement, ils se supportaient l’un l’autre, se protégeaient. Il fallait être prudent, calculateur. Je soumettais l’Hybride au Spleen, pour qu’il sombre dans un état second qui le ralentissait, rendait ses mouvements gauches et son esprit lent. Le Rehla succombait peu à peu, et une partie incontrôlable cherchait à se faire du mal. « Maintenant. » articulais-je tout bas. Le craquement résonna, lugubre. Le Génie avait enfoncé une main dans la poitrine de l’Hybride, les doigts agrippés autour d’un médaillon, bien dissimulé dans les tréfonds de sa carcasse. « Tellement puissant mais pourtant si fragile. » susurra-t-il en caressant l’or du bijou, du bout de l’ongle. Dans un sourire, il le brisa, comme on rompait une brindille. « Tu t’es mutilé. Tu as perdu de tes privilèges et tu le savais.» Eclipsé sans un bruit, j’étais réapparu derrière le Monstre. J’avais glissé une lame dans sa gorge.

« Caleb … ? Est-ce que tout va bien ? Que se passe-t-il ? Tu … as besoin de quelque chose ? Je … » Je traînais les pieds dans les couloirs du Palais, sans prendre garde à être silencieux. Je n’en avais plus la force. « Qu’est-ce qui t’es arrivé ? » s’inquiéta Arame en m’approchant. Elle passa ses doigts sur mon torse mutilé, le sang séché. « Rien. Un combat – gagné – a été rude à mener. » Durant le Spleen, je ne m’étais pas protégé et il y avait eu des résistances, des ripostes. « Je vais bien, Arame. » Elle ne paraissait pas convaincue. Je pris sa tête entre mes mains. « Vraiment. » Ce n’était pas entièrement un mensonge. L’Hybride n’était plus, et cela me soulageait. Le reste était à voir entre moi et ma conscience.

1400 mots - Deux points d'intelligence. L'Hybride est mort.
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[LDR Génie & Rehla] L'Hybride - Seconde Partie

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