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 [Événement] - La Terre d'Edel II

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Dim 09 Juin 2019, 14:18

La Terre d'Edel II





Royaume des Abîmes.

« Je vous ai attendu. ». Un petit sourire cynique apparut sur les traits de Jun. « C’est curieux. Après tout, n’étiez-vous pas l’Élu d’Edel ? ». L’homme ne trouvait pas les choses amusantes. Le Dieu de la Mort ne semblait pas se soucier de la situation. Était-ce une simple impression ou bien la réalité ? Comme le Roi ne disait rien, Ezechyel reprit. « J’avais à faire. ». « Ce n’est pas ce que j’ai cru comprendre de la bouche d’Edel. ». Le sourire disparut pour laisser la place à une expression entièrement neutre. Parfois, il avait des airs de psychopathe. « Peut-être ma présence n’est-elle pas la bienvenue, après tout. Si vous ne jurez que par Edel, sans doute devrais-je vous laisser lui parler de vos problèmes. À moins qu’elle refuse catégoriquement de vous soutenir ? Hum… ». L’Ombre soupira. Ces deux déités commençaient à doucement l’agacer. « Vous et moi savons ce qu’il en est. ». Il se leva, son corps ombragé laissant derrière lui une traine noirâtre. L’Esprit de la Mort créa un nouveau décor, une mer calme à l’horizon lointain. « C’est encore minime mais les effets se font déjà sentir. ». « Cela n’ira pas en s’améliorant, croyez-moi. ». « Ne pouvez-vous pas lui parler ? ». Il rit. « Non, pour tout avouer, la situation m’amuse. ». « C’est ce que je craignais. ». Ezechyel déplaça le soleil dans le ciel pour qu’un coucher de soleil vienne caresser doucement sa peau. C’était magnifique. Ses longs cheveux gris couraient le long de son dos, se perdant dans les profondeurs de l’eau. Il ressemblait à un devin, prêt à formuler une prophétie. « Le chaos s’abattra sur le peuple des Ombres d’ici peu, faisant de vous un Roi sans sujets. ». « Pourquoi laisser pareille chose arriver ? ». « Edel a besoin d’une leçon. ». « Est-ce une raison suffisante pour condamner les Mortels ? ». « Je condamnerai les Mortels jusqu’à ce qu’elle disparaisse. ». Il sourit, reprenant. « Mais vous avez un rôle à jouer, et vous le savez. Vos croyances ne m’ont pas échappé. Edel a posé la première pierre de sa perte. Je m’arrangerais pour édifier un monument qui s’effondrera sur elle. C’est à ce moment-là que vous interviendrez. ». « Vous l’avez manipulée quant à son choix. ». « Elle est bien plus inexpérimentée que moi. Et puis, je pense acquérir une puissance renouvelée très prochainement. ». « Puis-je vous demander comment ? ». « Vous le saurez bien assez tôt. La chose ne passera pas inaperçue. Comme je vous l’ai dit, j’avais à faire. ». L’Esprit de la Mort croisa les bras. Le problème demeurerait, il en était à présent certain. Il avait cru pouvoir obtenir un certain soutien de la part d’Ezechyel mais il semblait que ce dernier était soit cruellement indifférent soit manifestement impuissant. « Ce n’est pas faux. Edel m’a banni de ses Terres. Je pourrai, bien entendu, empêcher les Ombres de s’y rendre mais mes projets sont bien plus intéressants. Passer pour le bourreau n’est pas la solution. ». Les lèvres du Souverain s’étirèrent malgré lui. Une telle réplique, de la part de la Mort, relevait d’un certain comique. « Laissons les Ombres s’amuser. Laissons Edel détruire les règles du jeu. Nous verrons bien, à termes, qui en pâtira le plus. ». Il brisa le décor, le sol froid et noirâtre de la salle du trône réapparaissant alors. « Et les Anges ? ». « Je ne me mêlerai pas de leurs affaires sur ce terrain-là. Voyons si ce cher Raeden Liddell est capable de négocier le déplacement du Fleuve des Âmes. Je suis dur en affaires. ». « La situation me préoccupe. ». « Votre neutralité ne doit pas pâtir de la situation géopolitique actuelle. ». « Mais vous n’avez pas à être neutre, vous. ». « Croyez-moi, je ne le suis pas. ». Il sourit, observant les alentours. « C’est amusant, cet amour que vous avez pour la simplicité. Lorsqu’elle était Reine, le Royaume des Abîmes était bien plus spectaculaire. ». Il savait précisément de qui il parlait. Il resta néanmoins silencieux. « J’aimerais que vous appreniez la thanatopraxie à Iseult. Rencontrez-la quand vous aurez un moment. De même, il semble que l’un des clones du Suprême de l’Au-Delà mérite votre attention. ». L’Esprit de la Mort passa sa main devant son visage. Le Monde lui apparut alors géographiquement, des milliards de points lumineux se superposant en un flou chaotique. Il se concentra quelques secondes jusqu’à faire disparaître chacune des lueurs, à l’exception de deux. « Vous ne l’avez toujours pas retrouvée ? ». « Pour l’instant mais cela ne saurait tarder. ». Il avait maudit un nombre certain d’individus. S’il ne pouvait pas repérer son Âme, s’il ne pouvait pas la localiser, il était sûr qu’elle ne tarderait pas à agir. Edelwyn n’était pas le genre de femme à se contenter d’un chalet et d’un potager au bord d’une rivière. Elle avait besoin de contrôler le monde. Ses actions la lui révéleraient. Le seul problème demeurait la présence des Maîtres du Temps. Eux aussi, provoquaient des vagues inexpliquées. Il était déjà tombé sur l’un d’eux en essayant de la trouver. Il en avait été irrité. « La royauté lui va à ravir. Si je ne sais pas ce que Luftë a fait exactement, ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle ne s’empare d’un trône. Le vôtre peut-être. » fit-il dans un trait d’humour. « Très drôle. » répondit le Roi.

Terre d’Edel

Il était couché dans l’herbe. Le vent faisant frétiller la nature. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas senti pareille caresse. Lorsque les brindilles lui caressaient les bras, il souriait. Il était chatouilleux. Le soleil sur sa peau lui procurait une sensation agréable. Il n’avait plus peur. Auparavant, il aimait connaître de nouveau la vie. Il prenait une forme tangible et se frayait un chemin parmi la population. Il faisait semblant d’appartenir à une quelconque race et goûtait des joies éphémères. Néanmoins, le Cycle ne pouvait attendre et la torture reprenait toujours, inlassablement, plus grande à chaque instant. Le bonheur avait alors un goût amer parce qu’il savait que bientôt, la douleur et la dépression s’emparerait de lui. Pourtant, depuis qu’il était ici, sur la Terre d’Edel, il goûtait à un véritable délice. Les constructions étaient encore sommaires mais permettaient de vivre. Le climat aidait au développement. Il se sentait revivre, sans qu’aucune menace ne plane au-dessus de sa tête. Les premiers jours, certes, il avait craint la colère du Dieu de la Mort. Ces craintes étaient à présent de l’histoire ancienne. Il ne ressortirait jamais de ces terres. Il ne prendrait jamais le risque. Le Cycle lui semblait bien lointain, il s’était délesté de ses obligations. Il sourit.

Lorsqu’il entendit un bruit, semblable à un cri, il se redressa néanmoins rapidement. « Qu’est-ce que ? ». Ses yeux fixèrent la direction du son et il commença à courir vers les gémissements. Finalement, peut-être que la peur de la malédiction n’avait pas tout à fait disparu. Il se précipita vers une maison et passa la porte entrouverte. Là, il se figea devant le spectacle. Une femme était allongée sur une table, soufflant, poussant, donnant la vie. Il s’agissait d’une Ombre, comme lui, comme la plupart de ceux qui vivaient ici. Il en resta estomaqué. Il avait entendu dire, bien sûr, qu’une femme était tombée enceinte mais il ne l’avait pas cru. Maintenant que le bébé sortait de ses entrailles, poussant ses premiers cris, il ne pouvait que le constater. Il en trembla, la réalité s’imposant à lui avec une force terrible. Tous les possibles leur étaient offerts sur la Terre d’Edel. Quant à savoir comment un tel miracle était possible, il n’en avait pas la moindre idée. Était-ce la Déesse qui permettait un tel prodige ? Était-ce elle qui avait placé l’Âme dans le corps de cette femme ? Devant un phénomène si merveilleux, si incroyable, il se mit à prier presque immédiatement, louant Edel pour la protection qu’elle leur offrait. Peut-être ne risquait-il réellement rien, ici. Il finit par reprendre légèrement ses esprits. Il devait porter la nouvelle à ses semblables.

1365 mots

Explications


Hello =D

Je vous fais la suite concernant la Terre d'Edel. L'Esprit de la Mort commence à ressentir la perte de ses sujets au niveau du Cycle. Il n'y a pas de répercussions sur les Mortels pour l'instant mais c'est plus difficile à gérer pour lui (vu qu'il manque de plus en plus d'Ombres). Edel ne veut pas entendre parler du problème et Ezechyel s'en "amuse" (enfin c'est surtout qu'il a un plan xD). M'enfin, votre personnage ne sait rien de la conversation ni de la position des Dieux de mon message. Je vous le dis juste à titre d'information ^^

Votre personnage peut avoir décidé de vivre sur la Terre d'Edel (s'il est niveau II minimum) ou avoir décidé de rejeter l'idée (idem). J'en ai discuté avec Devaraj mais des Chamans se sont installés sur la Terre d'Edel (quelques uns seulement). Du coup si jamais des Chamans veulent faire le lieu, je n'y vois pas d'inconvénients. Pareil, si vous avez des projets en tant que Chaman, ça peut être pas mal ^^ Pour les autres races, vous avez pu tomber sur la Terre d'Edel en voyageant (cf la discussion). Je pense que les Ombres et les Chamans risquent de se méfier de vous par contre x)

Une femme a donné la vie dans mon post. C'est assez inespéré de base donc ça peut créer l'événement ^^ A ceux qui sont sur la Terre d'Edel de rebondir dessus. Pareil, si votre personnage Ombre n'y est pas, il peut en avoir entendu parler. Ça peut le déranger profondément, il peut aussi ne pas le croire.

Ce lieu est un lieu pour les Ombres et les personnages qui pourraient justifier d'un intérêt pour la matière (donc soit un Chaman, soit quelqu'un qui est venu sur la Terre d'Edel par hasard... mais pas touche au Cycle si votre personnage n'est pas censé le connaître). Vous avez jusqu'au 10 août 2019, 23h59, pour poster. N'oubliez pas de déclarer vos gains =)

Gains


Vous devez faire 900 mots au minimum, dans un message unique ;
- Pour 900 mots => 1 point de spécialité au choix OU 6 points de rp OU un compagnon qui vivra sur la Terre d'Edel (par contre si c'est une Ombre, faudra que vous commenciez à jouer ailleurs ; il ne pourra se déplacer qu'à partir du niveau II).
- Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots => Un point de spécialité au choix

N'oubliez pas de déclarer vos gains, maximum un mois après la fin du rp.

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Sam 06 Juil 2019, 11:42

[Événement] - La Terre d'Edel II Martin10


Le Chaman s'allongea dans l'herbe verte, profitant de la fraicheur ambiante. Tout n'était que paix autour de lui, pourtant il n'arrivait pas à avoir l'esprit tranquille. Les mêmes paroles tournaient, encore et encore, imprimées dans sa mémoire, claires comme de l'eau de roche. Il revivait le moment dès qu'il relâchait son attention et sa concentration. « Devaraj, sachez que la Vie n’est plus ce qu’elle était. Autrement dit, je ne suis plus Edel. La Justice est morte et la Vengeance risque de la supplanter. L’avenir m’effraie car la Mort ne peut connaître l’équilibre sans la Vie, la véritable. Ezechyel mettra le monde à feu et à sang, c’est une certitude. Si je ne puis vous dire quand, il est clair que pour venir à bout de l’Æther usurpatrice, il sera prêt à des extrémités rarement égalées qui pourront déstabiliser le Cycle entier. Jezekael a trouvé une piste de résolution, sans en être conscient, et si les probabilités sont de mon côté alors vous devriez le rencontrer à terme. Sachez que je ne peux plus voyager dans le futur. J’en suis interdite. Cela dit, j’ai toujours été une femme de stratégie et j’espère ne pas me tromper. Si j’arrive à m’échapper de la prison que Sympan a façonné pour moi – et j’y arriverai – il ne fait aucun doute que je ne voudrais pour rien au monde échanger de nouveau mon statut de Mortelle contre un statut Divin. C’est pourtant une obligation. Je vous supplie donc de me trouver et de me convaincre de reprendre mon office, d’une manière ou d’une autre. ». La déesse blonde aux yeux verts qu'il commençait à trop bien connaître à son goût avait été explicative, pour une fois. Peut-être était-ce pour préparer la crise cardiaque qu'il avait manqué d'avoir lorsqu'elle avait continué en disant :  « Aussi, si jamais vous doutiez encore de vos origines à ce moment précis du Temps, j’aimerais que vous vous rendiez au sein du temple d’Edel et Ezechyel au creux de l’Au-Delà. Vous devriez comprendre. » Ainsi, elle était sa mère. Il était le fils d’Edel et Ezechyel. Non. Cela n'avait aucun sens. Si cela était vrai, ils pourraient être élu pire parents du monde entier. Elle avait bien dit qu'il devrait comprendre, mais il ne comprenait pas, sauf que maintenant, elle n'était plus là pour lui expliquer et il ne saura probablement jamais la vérité. Finalement, rien n'avait changé dans la méthode de communication divine. Il s'agissait toujours de regarder le mortel et de lui balancer une phrase qui pouvait tout et rien dire, avant de le regarder écarquiller les yeux comme un idiot. Devaraj expira longuement. Il roula sur lui-même, descendant ainsi les quelques mètres du talus sur lequel il s'était allongé. Il était loin de comprendre ce qu'elle avait voulu lui dire, peut-être était-ce mieux ainsi. Il préférait garder le secret de son origine sous la forme d'une légende. Il n'avait jamais eu de mère, aussi loin qu'il puisse se rappeler. Il n'était que l'Orphelin de la Mort. La vérité lui faisait peur.

S'il n'y avait plus d'Ombres pour récupérer les Morts, il n'y en aura plus pour distribuer les Vies de même et l'ensemble du peuple Chamanique en pleine orgie ne suffirait pas à contrebalancer le problème. Cette île respirait le mensonge et l'usurpation. Qu'importe. Les Chamans étaient en bonne voie pour devenir champions de l’adaptation. Si Jun n'avait rien fait, cela voulait dire qu'il entendait qu'Edel se détruise toute seule. Pour être remplacée par qui ? Sera-t-elle seulement remplacée ? Devaraj ne s'en intéressait pas, malgré les avertissement de sa -soi disant- mère. Pour une fois, ce ne sera pas lui qui aura le plus de problèmes... Contrairement à l'Esprit de la Mort, son rôle à lui se limitait à garder les portes de l'Au-Delà fermées aux Vivants. Le brusque changement de situation était cependant une ouverture qu'il ne voulait pas rater. Les Ombres étaient leur plus proche voisines, mais aussi le seul peuple avec lequel les Chamans pouvaient logiquement s'allier. Après tout, n'étaient-ils pas les gardiens de leur secret ?

 Aylimr avait fait construire un premier village sur la côte, à quelques kilomètres du rivage, sur des collines verdoyantes qui n'avaient pas d’équivalent sur l'Île Maudite. L'endroit était tout autant secret que leur propre territoire. Mais il était encore vierge et débouchait sur une possibilité de vie commune avec leurs voisins ; ce qui avait suffit à la Draugr pour prendre sa décision. Les Chamans apportaient avec eux les matériaux de constructions et la main d’œuvre, tout en proposant aux Ombres déjà présentes des plans pour une ville commune. Une énorme ville. «Tu imagines déjà ta deuxième capitale ?» ricana Devaraj. La jeune femme sourit. Une sorte de tension régnait entre les deux Chamans, implicite, lourde et discrète à la fois. «Tu n'as pas idée.» La grandeur d'Aylimr'Gar et de ses pyramides ne lui suffisait pas. Elle voyait déjà une métropole bruyante et lumineuse qui s'élancerait dans la hauteur comme une provocation. Les Chamans viendraient, les Ombres viendraient, sur son territoire. «Non, effectivement. Je ne vois qu'un village de pêcheur pour le moment. Nous en reparlerons dans deux-cent ans lorsque tu auras terminé ton chantier et qu'un fâcheux ouragan viendra en détruire le résultat. Rappelle-toi seulement que nous sommes ici en explorateurs et profiteurs de la situation. Pas en tant qu'alliés pour les traîtres au trône de l'Esprit de la Mort.» Le jugement était clair. Aylimr fit une moue. «Comment leur en vouloir d'être venues ici ? On leur offre la liberté sur un plateau après des millénaires d'esclavages... Et pas avec le meilleur des maîtres, tu devrais le savoir.» Un rire s'échappa des lèvres du Chaman. «J'avoue. Quelque part, ça me fait plaisir de soutenir ceux qui font un doigt de pied à Jun. Cependant mes antécédents relationnels avec mon père ne doivent pas entraver le Cycle. La situation est encore stable mais pas pour longtemps. Je ne pense pas que nos chères voisines pourront rester ici pour l'éternité. Je ne pense pas qu'elles le devraient.» Un jour ou l'autre, Jun gagnera. Après tout, ce n'était pas son père pour rien et un Taiji ne perdait jamais. «Quoi, alors tu voudrais attendre et récupérer le territoire dans leur dos ?» Une mine outrée se dessina sur son visage. «Non, je n'ai jamais dit cela. Ce sont tes envies de pouvoir qui parlent, Aylimr. Cela m'étonnerait que mon père ne fasse pas couler cette île lorsque tout ceci sera terminé. Je pense, comme toi, qu'il est intéressant de voir la neutralité des Ombres voler en éclat et qu'une entre-aide entre nos peuples ne pourra être que bénéfique. Nous avons trop en commun pour rester chacun de notre côté. Construit donc cette ville, mais sans oublier qu'elle sera, pour le moment, remplie de traîtres. C'est avec l'Esprit de la Mort que je veux parler, pas avec ceux qui lui ont tourné le dos.» Devaraj haussa les épaules et se retint soigneusement de sourire devant l'ironie de la situation. Oui, cette île était véritablement remplie de traître et la première d'entre eux était la femme devant lui.

En vérité il n'avait pas grand chose à dire à Jezekael, à part «Une folle, ma mère, m'a dit que tu as trouvé une solution mais que tu n'en es pas au courant. Salut.» Le dialogue promettait d'être si facile et fructifiant qu'il en était fatigué à l'avance. Pourtant il serait nécessaire. Devaraj avait une autre proposition à lui faire. Les Chamans n'avaient plus tant besoin du pacte actuel, d'autres mécanismes pourraient être mis en place pour guider les esprits vers l'Au-Delà. Si le Cycle devait s'effondrer à cause de son père, mettant en danger leurs deux peuples... Le minimum seraient que les deux souverains prennent des dispositions pour se protéger entre eux. Ce qu'il y avait de bien avec Jun, c'était qu'on avait pas besoin de prédire le futur. On pouvait être certain qu'il irait jusqu'au bout et il n'y avait donc rien d'idiot à s'y préparer bien à l'avance.

«Coucou.» Devaraj venait de poser sa main sur l'épaule de son clone roux. Il le dévisagea de la tête aux pieds. «Hum.» Le Chaman détacha son manteau pourpre et le posa sur les épaules de Byzance. «Tiens, futur empereur, évite de ressembler à un croque-mort s'il te plais. » Autant dire que le rouquin allait se faire pendre si ses frères apprenaient qu'il avait obtenu un vêtement du Suprême de l'Au-Delà. Enfin, il avait déjà choisi la voix de la Mort après tout. Devaraj fit quelques gestes en direction d'Aylimr. «Je crois que notre expérience en sage-femme et garde d'enfant ne sera pas de refus. » Puis il disparu subitement, ne laissant derrière lui qu'une vague odeur d'encens.

1560 mots | Merci  nastae

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Mar 23 Juil 2019, 20:32


« Je vous l’avais bien dit que c’était une mauvaise idée ! » s’exclama Ginna d’une voix criarde. « Je savais bien que toute cette histoire allait mal tourner ! En même temps, quelle idée saugrenue ! Partir chercher un autre médecin ! » Ginna essayait tant bien que mal d’épousseter les grains de sable qu’elle avait sur ses manches et son pantalon. « Regardez dans quel état, je me trouve ! » Elle leva les bras au ciel, en plein désespoir. « Non mais regardez-moi ça ! » Elle désigna ses vêtements tâchés et mouillés. « Du sable partout ! Je vais en retrouver dans mes oreilles, dans mes cheveux et entre mes doigts de pieds pendant au moins deux semaines ! C’est sûr ! Et regardez-moi ma veste ! » D’une main, elle tirait sur sa manche comme pour corroborer ses dires. « Ils sont fichus ! Tout le monde sait que l’eau de mer, ce n’est pas l’idéal pour le lavage à sec ! Je vais encore en avoir pour des milles et des cents chez le teinturier ! Au moins, il ne pourra pas dire que je ne le fais pas vivre ! Avec tout l’argent que je lui donne toutes les semaines ! » Elle finit par hausser les épaules. « Et où on est d’abord ? » Elle tourna sur elle-même pour observer les alentours. « Pas de village à proximité. Pas de pêcheur qui rentrerait de sa journée. Rien ! Alors comment on fait pour rentrer à Amestris hein ? » Elle se tut, comme si elle attendait une réponse d’une personne invisible. Elle ne dit rien pendant quelques secondes. « Évidemment, il y a plus personne pour reprendre le navire quand il coule ! C’est toujours les mêmes qui rament ! » s’écria-t-elle, n’obtenant visiblement aucune réponse. Elle se laissa alors tomber au sol et s’installa en tailleur. De sa main, elle caressait le sable. « De toute façon, personne ne m’écoute ! » D’un air absent, elle égraina quelques grains entre ses doigts. « Il n’y a que le Professeur qui est là pour moi. Lui, au moins, il sait écouter. Il a vu la femme en moi. Oui, il a su la voir. S’il n’avait pas autant d’années au compteur, je pense que je me serais mariée avec lui ! Je suis certaine que l’attirance est mutuelle ! Parce que l’attirance, c’est quelque chose hein ? On ne sait pas trop pourquoi, ni comment elle arrive. Mais quand elle est là, elle est là ! Sinon pourquoi est-ce qu’il prendrait le temps de m’écouter, si je ne l’attirais pas, hein ? C’est bien pour ça, que lorsque je vous ai entendu parler d’aller chercher cet autre médecin … à l’autre bout du monde en plus ! … je n’étais vraiment pas partante ! Ah ça non ! Vous vous rendez compte de la traîtrise dont vous avez fait preuve ? C’est absolument scandaleux ! Et bien sûr, à moi, on ne demande jamais mon avis ! Parce que si on me l’avait demandé, tututu … croyez bien que j’allais dire non ! Et un non catégorique, pour sûr ! Mais non, la femme, on s’en fiche ! Pourtant, c’est bien la femme qui sait nager et qui vous a sauvé les miches lorsque le bateau a sombré ! Mais là, encore, pas de remerciements ! Non pas que j’en demande ! Loin de là ! … Mais bon quelques mots gentils de temps en temps ne font de mal à personne ! » Ginna s’arrêta là, boudeuse. Elle regarda l’océan pendant quelques minutes. Elle s’imaginait voir arriver un beau prince charmant, accompagné de toute une armada pour la sauver de cette plage et l’emmener avec lui dans un beau château. Cependant, rien de tout ceci n’arriva. Alors, résignée, elle se releva et s’épousseta de nouveau. « Vous savez, je crois qu’il y a quelque chose que je déteste vraiment … J’imagine que vous ne voulez pas savoir ce que c’est, alors c’est pour cette raison que je vais vous le dire quand même ! Je n’aime pas le sable ! Ça se met partout et c’est difficile à enlever … Et puis alors, si vous êtes mouillés, c’est encore plus compliqué ! De toute façon, je vous l’avais bien dit que c’était une mauvaise idée, ce voyage ! Ça ne pouvait que se terminer de la sorte ! Et en plus, vous me laissez me débrouiller seule ! Si j'étais vous, j’aurais honte ! » Ginna commença a faire quelques pas, cherchant la fin de la plage et le début des terres de l’île. « Oui ! C’est une honte de laisser une femme seule ! Sans défense ! Dans un territoire inconnu ! Si cela se trouve il y a des brigands à chaque coin d’r … d’arbres ! » Elle allait dire « de rue » mais s’était ravisée à la dernière seconde, se rendant compte que pour l’instant, elle n’avait que du sable à perte de vue, avec quelques silhouettes d’arbres à l’horizon. « Comment faire alors pour survivre ? Je vous le demande ? Parce que si je meurs, je vous signale que vous mourrez aussi ! Et là, bah … vous serez bien avancés hein ? » Elle était arrivée à la lisière de la plage. Devant elle s’étalait une terre fertile. Elle pouvait distinguer des montagnes au loin. Le paysage était magnifique. « Waaaah ! » ne put-elle s’empêcher de dire. « Vous loupez quelque chose les gars … parce que là, c’est juste … J’ai pas de mots en fait ! On dirait les paysages qu’on lit dans les livres, mais qu’on n’arrive pas vraiment à se représenter tellement on sait qu’ils sont magnifiques ! » Ginna remit sa veste en place, comme pour s’assurer qu’elle était décemment habillée pour fouler cette terre magique. « Tout compte fait, ce voyage n’est pas si mal … Enfin si on ne compte pas cette idée de changer de médecin. Je le répète, mais notre professeur actuel est très bien ! Et si on ne compte pas non plus le naufrage, mes vêtements ruinés … et le sable. Oui, on peut dire que ce voyage est appréciable. Bon après, nous ne savons pas encore où nous sommes, ni, si les occupants de cette terre sont ou non des cannibales mais bon, à part ça … D’ailleurs, si jamais, je finis avec un bras en moins, ou même un orteil, vous allez en entendre parler pendant plusieurs jours … voire plusieurs semaines … enfin pendant longtemps quoi ! Et ça sera la même chose si un seul de mes cheveux est maltraité ! » Ginna se passa une main dans les cheveux afin de s’assurer qu’ils ne soient pas trop emmêlés. « Déjà que l’eau de mer ce n’est pas terrible pour l’hydratation des cheveux … Oh, les garçons ! Vous n’imaginez pas ce que j’endure pour vous ! Ah ça non ! Et encore une fois ! Pas de remerciements ! Non ! On me laisse seule pour trouver une solution afin de rentrer chez nous ! C’est inadmissible ! » Elle ronchonna encore quelques minutes, puis fatiguée, elle décida de s’asseoir sur une rocher. « Aaah, ça fait du bien ! Cela fait longtemps qu’on a pas fait une marche aussi longue et intense. Je commence à avoir faim d’ailleurs ! Vous croyez que nous trouverons un village bientôt ? Parce que, j’ai un peu peur quand même. Je ne suis pas douée pour la chasse ! Et encore moins pour la pêche ! Si nous ne trouvons personne pour nous aider, qu’allons-nous devenir ? Je vous préviens ! Si je finis dans un état lamentable : les vêtements décousus, les cheveux en batailles, et les dents non lavées, je vais faire un scandale ! De toute façon, je ne pourrais pas survivre plus d’un jour sans manger ! Je m’imagine déjà ! Ça va être horrible ! Comment allons-nous faire ? Oh là là ! Est-ce qu’il ne vaut pas mieux que je retourne sur la plage ? Je pourrais peut-être faire un feu pour signaler notre présence afin que quelqu’un nous sauve ? Mais comment est-ce qu’on fait un feu, si on n’a rien pour faire un feu ? Et si j’arrive à faire un feu, comment savoir que la personne qui viendra voudra nous sauver et pas nous manger ! Peut-être qu'il faut que je prenne du bois ici que que je l'emmène là-bas ? Et je crois que j'ai entendu de l'eau couler non loin. Peut-être qu'il faut que j'en prenne aussi ? Mais je n'ai rien pour la prendre ? Et puis, si cela se trouve, elle est empoisonnée ! Oh là là, je vous l’avais bien dit ! Ce voyage était une très mauvaise idée ! »

1367 mots
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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Mar 23 Juil 2019, 22:48

Je glisserai la griffe d'Ezechyel sur ton cou. Ses ongles étaient rongées jusqu'au sang, le flux vermeil s'empressa de tâcher l'artefact qui trônait parmi ses affaires en vrac. Son cœur battait la chamade alors qu'elle se remémorait tout ce qui l'avait poussé à poursuivre cette folie. Léto repensa à Azmüth, le Ridere que Devaraj avait "recueilli" et toutes ces fois où la Draugr, au loin, observait ce titan de cristal empoisonner l'entourage de son roi. Ce parasite de Sympan n'aurait jamais dû survivre à son regard disparate. Puis un jour, elle peinait à le voir. Léto s'était contentée d'une dévoration en bonne et due forme, à l'instar du moindre Esprit qui sillonnait les alentours de ce domaine. Mais il n'en était rien. À force de passer du temps dans l'Au-Delà, sur la création-même de la Mort et de la Vie, elle perdait ses repères et ses limites. Sympan est le Créateur, l'Originel, le père des Ridere… et la main qui les pousse vers leur fin ; les mots de Marcus Araé en personne. Pourquoi toute cette gangrène proliférait partout sur ces terres ? Pourquoi tolérer si facilement la présence de ces créatures meurtrières, annonciatrices d'un nouveau déluge si telle était la volonté de l'Originel ? La Souriante ne pensait plus qu'à cela depuis quelques jours, la marque du Cristal-Maître sur son bras la démangeait davantage ; la blonde avait beau gratter, tenter de se l'arracher, elle restera à jamais imprégner de l'Originel. Sa seule échappatoire ? Hormis partir en croisade contre les Avatars de la Chute, à bas les théories et les réponses, et sus aux meurtriers qui ont déséquilibré le Cycle auparavant ? Léto la lorgna avec un regard plein de vigueur.

La couronne de la mort filait entre ses doigts, telle une traînée noire et immatérielle. Quelle ironie de savoir qu'elle trouvait du réconfort dans le châtiment d'Ezechyel, tandis que son Hozro dégustait la Vie avec tout autant d'entrain. L'artefact des Ombres lui avait servi à maintes reprises par le passé, alors qu'elle n'était qu'une ignare médiatrice des défunts. Échapper à la Mort en l'embrassant, cela l'avait toujours autant… fasciné, et, étrangement, cette métaphore lui paraissait si concrète. Léto n'avait jamais confié être en possession de cet héritage d'Oberon Mohr, pas même auprès de son plus proche ami. Peut-être savait-il, le Fou des Dieux tenait à avoir des yeux partout. Il devait déjà tout savoir à son sujet ; y compris son tour de poitrine, bien avant qu'elle ne succombât. Quoi qu'il en soit, elle était une expérimentatrice : à l'heure actuelle, rien ne l'intéressait plus que de toucher le Cycle du bout des doigts. Elle enfila la couronne.


~~~

" C'est impossible. L'entité, plutôt trapue, croisa les bras et balança sa tête en signe de protestation. Grandement outrée par ce que son collègue venait de lui révéler. On n'était guère blagueur parmi les Ombres, cette affirmation ne pouvait être que prise aux sérieux par ses camarades. On ne naît pas dans la mort. " Ajouta-t-elle avec le soutien de ses camarades renfermés. C'est la terre d'Edel. Léto doubla le groupe en étant convaincu de la véracité de toutes les rumeurs. Il était déjà à peine croyable que le peuple-martyr se rassemblait ailleurs que dans le Royaume des Abîmes, tout le reste dépassait l'entendement. Ou plutôt, la compréhension. Finalement, la Chamane – ce dont elle n'était point présentement – encaissait plutôt bien la nouvelle, comme si cet événement était inévitable.

Elle rabattit davantage la capuche sur sa tête, alors que son attention se baladait sur l'œuvre d'Aylimr. Cette dernière n'aurait pas pu rêver de mieux comme premier pas conquérant par-delà l'Île Maudite. À vrai dire, Léto se contrefichait pas mal de ce projet : elle serait venue en ces terres dans tous les cas. Ne faire qu'une avec les Ombres, dompter les épreuves de la couronne, tel était son objectif. La souffrance et la torture ne l'avaient pas atteintes depuis trop longtemps, il fallait qu'elle s'habitue à nouveau à cet état maudit. Sûrement était-elle en proie à un excès de confiance, à penser pouvoir surmonter sans grand effort tout le châtiment d'Ezechyel sur les épaules. Elle n'était vraiment plus tout aussi jeune à présent… Porter la couronne de la mort, c'était comme ingérer un poison mortel : on connaissait tous la finalité et des remèdes existaient. Pour son cas, son ardeur naturelle l'avait poussée à tenter l'expérience encore et encore, jusqu'à que son Esprit soit tout simplement habitué aux caresses de la Faucheuse. En vain. Il fut tout simplement vain de penser que sous cette forme, Léto serait capable de tirer un trait sur ses sentiments. Ces derniers reviendraient toujours à la charge ; d'autant plus maintenant que la terre d'Edel se dévoilât aux martyrs.

Plus loin, l'Ombre reconnut un attroupement de la tribu d'Aylimr. La Souriante baissa la tête et jugea que c'était le moment de s'éloigner des fondations d'Aylimr'Gar pour en découvrir un peu plus sur ces terres vierges, et pourtant pleines de "libérés". Tout comme ses congénères du moment, elle ne s'était jamais sentie aussi légère et épanouie que sur cette île. C'était tout simplement parfait pour laisser les afflictions de la Mort s'opérer sur son Âme, sans que son Esprit en soit tourmenté. Une bénédiction à double tranchant, elle en était assurée : il n'y avait pas de liberté sans condition. Les Divins s'adonnaient à un jeu des dangereux, pour eux, pauvres mortels et éternels.

La marche de l'Ombre se poursuivit donc jusque dans les terres centrales, là où la brise fut la plus pure et le silence de la nature d'autant plus stimulant. Chaque pas l'éloignait davantage de la populace et des édifices. Les demeures répondaient rarement présentes, ceci se confirmait encore alors qu'elle flirtait avec les parcelles sauvages. Parfois, elle croisait une voisine, qu'elle saluait en retour avec son sourire le plus commun. Ici, les Ombres prenaient réellement forme et créaient ou poursuivaient les œuvres de leur vie d'antan. Tel ce charpentier qui se démenait pour offrir un nouveau foyer. Curieuse, Léto s'approcha de l'Ombre : au moment de son suicide, cet homme était assez âgé, la moitié de sa vie adulte dépassée. Il arborait une crinière sombre, une barbe taciturne qui s'accordait parfaitement avec les reliquats de smog noirâtre, discrets mais pas moins présents. Lorsqu'il nota la présence de la Draugr, il cessa immédiatement ses activités pour accueillir son invitée comme il se doit. Son nom était Avgirdaz, il avait décidé de s'installer sur cette terre et de ne plus jamais se soumettre aux maux de l'Esprit de la Mort. Avec tout son vécu derrière lui, il n'avait plus peur de se livrer à l'interdit et au tabou. Ils échangèrent longuement, très longuement.


" Ce bois est d'une qualité remarquable. La Souriante fit glisser sa main sur le rondin qu'elle venait de déposer, prête à faire mouliner la hachette. Avgirdaz était assis à l'ombre, il buvait une chope d'eau, le nectar si pur des environs.
- Il est solide, parfait pour les fondations. Vous vous connaissiez en… ? Elle abattit la lame de la hache sur le rondin, le fendant en deux avec une précision mécanique. Cela ne faisait pas si longtemps qu'elle s'était adonnée à cette activité ; après tout, Souw'Gar ne s'était pas construite sans son aide.
- Mon père était bûcheron, j'avais suivi ses traces. Mon frère et lui m'ont appris comment couper, choisir l'arbre… Elle dégagea des pieds les débris traînant sur le billot et prépara la coupe suivante. On en a fait des bateaux avec. L'homme gloussa. Et vous ?
- Je… ne m'en souviens plus trop.
Cela fait tellement longtemps qu'il errait dans les ténèbres, il ne fut jamais capable de retrouver ces souvenirs si précieux. Peut-être des granges. Mais cette fois, je veux faire une maison. La mienne. Léto lorgna du côté de la construction en cours, elle la comparait à un énorme bouclier, comme si ces Ombres cherchaient à se barricader face à un désastre fatidique. Elle réitéra la besogne, toujours troublée de ne point être si informe.
- N'avez-vous pas l'impression d'être dans un rêve ?
- Un rêve ?
La répétition trahissait son manque de compréhension ou de vocabulaire. Qu'est-ce qu'un rêve ?
- Un rêve, c'est comme… une illusion, un fantasme qu'on peut toucher.
La vieille Ombre scruta le panorama, pensive.
- Si tout ceci n'est qu'un rêve, alors je préférerai qu'Edel ne m'en arrache jamais. La Draugr leva la hache bien haute.
- Pourtant, la Vie est implacable. " Et coupa d'un coup sec.


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By Jil ♪
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Lun 05 Aoû 2019, 13:52



La joie était plus vive. Elle était comparable à un mélange de couleurs vives. Un rose euphorique. Un Bleu revigorant. Un vert apaisant. Un rouge passionné. Un jaune éclatant. Un tourbillon de couleurs qui tournoyait autour d’eux, se fondant à un assortiment de senteurs. Celle de l’herbe chaude illuminée par le soleil. Un feu de camp où grillait différents légumes et fruits. L’air marin qui planait le long des côtes. Le tout se joignait à la cacophonie de sons assourdissants : les rires et les discussions qui couvraient délicieusement le clapotis de l’eau ou les bruits des animaux. C’était donc ça, la vie. Une effusion de sensations, d’informations claquantes. C’en devenait presque oppressant, submergeant. Pourtant, cela restait délicieux. Davina avait oublié ce que cela faisait de ressentir la joie et le bonheur anodin. Bien sûr, avant de rejoindre l’île, elle avait usé à outrance du cadeau de Sympan, se créant un corps capable d’éprouver des sentiments… Mais ceux-là semblaient bien fades maintenant qu’elle pouvait gouter aux véritables émotions. C’est comme si son monde n’avait été qu’en couleur pâles et brumeuses, et que sa palette s’était soudainement ouverte aux teintes vives et brillantes. Elle redécouvrait les plaisirs quotidiens. Oui, tout cela avait un petit quelque chose de paradisiaque. Une aubaine pour elle et toutes ces âmes maudites, subissant une déchéance dont elles n’étaient mêmes pas fautives en premier lieu... Le problème avec ce nouveau corps, c’est que tout lui semblait plus intense. Si les pensées positives s’accompagnaient de jolies couleur, les déceptions et les peines apportaient leurs teintes plus sombres mais toutes aussi puissantes. Même si elle n’avait pas été capable de ressentir véritablement depuis des siècles, cela avait également été vrai en ce qui concernait la dépression inhérente aux Ombres : l’illusion qui lui faisait croire au bonheur lui permettait d’atténuer ses propres peines… Ici, il n’y avait aucun filtre. Aucun faux-semblant. Tout était réel, les bonnes choses comme les mauvaises. L’ancienne Orine était constamment balancée entre les éclats de joies et les envies de pleurer, dès lors que des pensées nuageuses venaient envahir son esprit… c’était éreintant, et elle n’était plus certaine d’apprécier cela. Une part d’elle-même souhaitait simplement mettre un terme à ce flot d’informations trop brillantes.

« C’est merveilleux ! Tu te rends compte ? Un bébé ! Un véritable bébé ! Elle a pu donner la vie ! Et si elle l’a fait, ça veut dire que toutes les femmes de l’île le peuvent également ! C’est formidable ! » Henri partit dans un grand rire euphorique puis souleva le corps frêle de la brune qu’il fit tournoyer avant de la reposer au sol. Avec tendresse, il s’empara de son visage. Son regard luisait d’une lueur indéchiffrable. « On va pouvoir fonder une famille… Une famille qui vivra ici pour toujours. » Le blond se pencha jusqu’à poser ses lèvres sur celles de l’ancienne Orine. Celle-ci ne bougea pas. Ce baiser avait un goût amer. Elle se l’était imaginé des centaines de fois durant ses nuits. Malgré ses efforts pour rester indifférente au charme du déchu, elle n’avait pu contenir son affection, contrôler ses sentiments grandissants. Ce baiser aurait dû la combler de joie, éveiller sa passion, faire trembler son corps de frissons délicieux… Au lieu de cela, il la glaça d’effroi. Sa gorge se noua, ses muscles se tendirent. Elle garda ses yeux grands ouverts sur le visage soulagé de son partenaire. Il s’éloigna enfin, une mine soucieuse sur le visage. « Je… Je suis désolé… Je n’aurais pas dû… » Il avait sans doute sentit le malaise éprouvé par l’Ombre. Celle-ci resta immobile. L’homme se racla la gorge puis s’éloigna. « Je me suis laissé emporter par l’excitation. Ca… Ça ne se reproduira pas. » Un silence gêné flotta dans l’air. Davina déglutit puis esquissa un faux sourire qui n’eut rien de convainquant. « Ce n’est rien. » Elle observa son camarade qui s’était assis sur le sol. Il n’osait plus la regarder. Plusieurs longues secondes s’écoulèrent de nouveau. « Tu devrais sans doute aller voir le bébé, c'est un véritable miracle. Passe une bonne journée, Henri. » La femme mit fin au supplice en quittant la maison. Dès qu’elle eut franchi la porte, elle se mit à courir aussi vite qu’elle le put et alla se réfugier dans la forêt.

Une famille. Un bébé. C’est cela qu’avait souhaité Henri dès le premier instant. Ça avait été l’une de leurs premières discussions sérieuses. Elle aurait dû le savoir dès le moment où cette rumeur de femme enceinte avait commencé à circuler. Pourtant, elle s’était convaincue que ca n’arriverait jamais, que ce n’étaient que des mensonges. Mais voilà : le moment fatidique était arrivé. L’enfant était venu au monde. S’il était synonyme d’espoir pour certains, d’immondice pour d’autre, il représentait surtout une source de tourment pour Davina. Elle avait eu une famille, à une époque. Un mari et des enfants. Trois enfants fantastiques… Et pourtant, elle les avait tous tués. Tous les quatre. Elle les avait emportés dans sa déchéance, prise dans sa folie meurtrière. Ce geste la tourmentait depuis et si elle n’avait pas déjà été morte, elle aurait sans doute essayé de s’ôter à nouveau la vie. Ou peut-être pas, maintenant qu’elle savait ce qui attendait ceux qui déshonoraient le présent sacré d’Edel. Mais comment réussir à vivre après les pêchers qu’elle avait commis ? Comment surmonter ses démons ? Elle n’y parvenait pas. Souvent, elle essayait de ne pas y penser, d’ignorer le problème. Mais faire la sourde oreille ne permettait pas de changer le passé, cela n’effaçait pas ce qu’elle avait fait à ses proches. Et à la moindre occasion, la culpabilité la submergeait de nouveau, lui renvoyant en pleine figure les souvenirs de cette nuit atroce. Parfois, elle entendait les pleurs de son garçon. Les cris de sa fille. Parfois, elle sentait leur sang chaud sur son épiderme.

Davina s’arrêta de courir et vomi ce qu’elle avait dans l’estomac. Elle s’était arrêtée à l’orée de la forêt. Elle avait le cœur battant, les jambes flageolantes. Elle perdit son regard sur l’horizon. La mer s’étendait à perte de vue devant elle. Elle reprit son souffle avec difficulté. Lentement, elle traversa la plage de sable jusqu’à pouvoir tremper ses pieds dans l’océan. Elle s’arrêta une dernière fois. Si elle continuait à s’enfoncer, elle quitterait l’île. Etait-ce vraiment ce qu’elle souhaitait ? Partir de là ? Elle avait réussi à s’intégrer à une nouvelle communauté. Elle avait débuté un semblant de vie, ici. Elle s’y était faite des amis. Peut-être le mot était-il fort mais elle s'était attachée à des gens. Elle s’était attachée à Henri. Son cœur se serra à sa pensé. Serait-elle capable de l’abandonner ? Oui, sans doute. Dès le début, elle avait eu ses doutes quant à cet endroit. Bien qu’il paraisse merveilleux, elle avait craint que quelque chose de terrible n’arrive… Voilà qui était fait. Alors qu’elle avait commencé à apprécier sa nouvelle vie, voilà que ses cauchemars la rattrapaient. Elle ne voulait plus être une mère. Plus jamais. Elle avait échoué la première fois, aucun doute qu’elle échouerait encore. Elle ne voulait pas infliger ca à un innocent enfant. A moins que ce ne soit que de la lâcheté. Elle avait tout simplement peur de reproduire des erreurs. L’ancienne Orine inspira grandement. Elle s’imprégna de l’air marin, de la sensation de l’eau sur son corps, du souffle du vent sur sa peau dénudée. Une larme perla le long de sa joue. Elle essaya de graver tous ses sentiments, toutes ces sensations dans sa mémoire. Peut-être pourrait-elle garder ces souvenirs, tels un fragment auquel se raccrocher lorsque le désespoir se ferait trop lourd à porter. « Au revoir… » murmura-t-elle. Elle s’enfonça dans l’eau. D’abord jusqu’aux mollets. Un frisson dévala ses jambes et remonta jusqu’à sa nuque. La mer était froide. Elle continua jusqu’à la taille. « Davina ! » Le cri la fit redoubler de vitesse. « Davina ! Non, reviens ! » Bientôt, elle n’eut plus pieds. Elle se mit à nager. Puis son corps traversa la barrière invisible qui séparait l’île du reste du monde. Aussitôt, son corps mourut, s’évaporant dans le néant tout en lui infligeant milles douleurs. Le désespoir le plus absolu s’empara d’elle. Sans un regard en arrière, elle se laissa happer par le vide et disparu.
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Kaahl Paiberym
Ven 09 Aoû 2019, 12:19



Ma mâchoire se crispa. « Arrêtez de m’ignorer. Je sais que vous m’entendez. » Mes doigts se serrèrent contre la plume que je tenais au dessus du parchemin. Je devenais fou. Il n’y avait pas d’autres explications. J’avais tout essayé. Au début, j’avais cru qu’il s’agissait d’une intruse, quelqu’un de particulièrement agaçant qui ne se serait pas donné la peine de frapper. C’était impossible car il aurait fallu soit une naïveté à toute épreuve, soit un rang supérieur au mien. Ils n’étaient pas beaucoup et ceux-là étaient généralement bien éduqués. Même si j’étais simplement Mage de la Corruption, je n’en restais pas moins le fils adoptif de Lord. Vu les précédents morbides attachés à ma personne, je doutais que l’on me dérange avant un petit moment. Ne voyant personne, j’avais émis un pentacle pour me permettre de déceler l’invisible. Il n’y avait personne. J’avais ensuite envisagé une intrusion mentale et m’étais concentré sur celle-ci pour la bannir, sans plus de succès. L’ignorance ne paya pas plus. Je finis par répondre. « Voulez-vous bien attendre que je termine cette lettre avant de m’exposer votre thèse ? » « Pourquoi pas. J’ai tout mon temps. » Je n’eus aucune difficulté à lire le sarcasme dans la voix, agrémenté d’un soupçon d’irritation. Avec un peu de chance, elle s’éteindrait d’elle-même. Je l’espérais car j’avais d’autres priorités.

En effet, cela faisait plusieurs jours que je recevais des lettres. Certaines auraient semblé bien délirantes si je n’avais pas été moi-même témoin de la scène. Mes visites au Sanctuaire Noir n’avaient rien donné et une partie du peuple s’agitait. J’étais aussi tourmenté par ces apparitions, même si mon esprit rationnel voulait me faire croire à une plaisanterie douteuse. Au-delà de la simple nouveauté que ces créatures ailées représentaient, si elles en étaient, il y avait d’autres éléments à prendre en considération. Étaient-elles un message ? Une revendication ? Je me questionnais et avais détaché quelques Sorciers sur l’affaire, de ceux qui m’étaient fidèles. Quant aux lettres, j’y répondais avec grand soin. Si je voulais mettre le plus de voix de mon côté, je devais me montrer à la fois menaçant et attentif, un mélange parfait pour créer la dépendance. Ils voudraient me plaire pour obtenir un sourire tout en craignant de ne pas y parvenir et de n’obtenir que mon mépris. Néanmoins, celle que j’écrivais actuellement revêtait une certaine importance. L’idée contenue dans la missive était intéressante et sans doute valait-il mieux sacrifier des esclaves à la recherche de ces créatures que des Sorciers. Ce point était discutable dans mon esprit car certains méritaient sans aucun doute la mort, selon mes seuls critères.

« Chère Ezaëlle Mayfair,

J’ai reçu avec beaucoup de plaisir votre précédente lettre, fruit d’un esprit particulièrement vif et aiguisé. Je n’en attendais pas moins de vous puisque vos services ne m’ont jamais déçu par le passé. J’ai, en effet, appris la nouvelle de cette apparition et, bien que les meilleurs aient été mobilisés sur cette affaire, il semble qu’aucune information concluante n’ait vu le jour si ce n’est une certitude : elles sont multiples. Je ne vous tiendrais donc pas rigueur pour cette incapacité que vous avez décrite et accueille avec joie votre proposition concernant les esclaves.

Elias Salvatore, Prince Noir »

Je posai ma plume, attendis un moment puis demandai : « Alors ? » Il y eut un silence pendant lequel je crus que la chose avait disparu, la chose pouvant désigner à la fois ma folie ou une personne que je n’arrivais pas à déceler. Malheureusement, la voix reprit. « Vous savez, je donnerai beaucoup pour être à votre place. Votre Esprit a l’air délicieux, en plus de ça. » Ça sonnait étrangement. J’eus un doute sur ses réelles intentions et sur ce qu’elle entendait par délicieux. J’étais devenu efficace à force d’étudier mais je me demandais si c’était à mon intelligence qu’elle faisait des éloges ou s’il y avait un message bien plus macabre derrière. Le ton me questionnait mais je ne parvenais pas à deviner ce qu’elle aurait pu vouloir dire. « Certes. » répondis-je. Ça le fit rire. « Vous savez, contrairement à vous, je n’ai pas toute la journée donc j’apprécierais des explications. » « J’étais exécrable, moi aussi, avant. Un peu de patience, j’y viens. Seulement, toute information a un coût. » « Dîtes toujours. » Je sentais le traquenard. « Je désire simplement pouvoir discuter avec vous de temps en temps. Rester à vos côtés, en d’autres termes. » « Pourquoi ? » « Vous ne savez rien de ma condition et je ne peux vous en apprendre davantage mais si un jour vous comprenez ce qu’est ma vie, vous comprendrez aussi mon souhait. C’est rare de trouver quelqu’un capable de nous entendre par ici. » « D’autres le peuvent ailleurs ? » « Oui. » « Pourquoi n’y allez-vous pas, dans ce cas ? » Je me mis à penser que si tout ceci était le fruit de mon imagination, j’étais sérieusement atteint. Pourtant, je n’avais vu aucun signe de folie, précédemment. J’avais des périodes dépressives uniquement. Je me voyais agir, c’était sans doute le pire. Savoir que je flottais dans la déprime mais y rester. Était-ce le propre des fous de ne pas s’en apercevoir ? Quand même… Ce n’était pas comme si la folie s’éveillait un beau matin sans laisser aucune marge de manœuvre à celui qu’elle habitait. Si j’avais su que j’étais en train de parler avec un Esprit… À l’époque, j’étais ignorant sur la question. Je finis par céder, concluant un marché avec la chose. Sa voix féminine ne me rappelait rien de particulier mais la première information qu’elle me donna m’étonna un peu. « Que voulez-vous que j’aille faire sur cette île ? » « Explorer ? Vous n’êtes pas curieux ? » Je l’étais mais j’avais des choses à faire à Valera Morguis. Je m’étais bien trop promené ces derniers temps. Entre Avalon, Aeden, les terres magiciennes et Basphel, je craignais d’être trop absent pour pouvoir contrôler pleinement la situation qui se jouait ici. Je devais également avancer dans mes projets. J’avais toujours pleinement géré jusque là mais je sentais que m’éparpiller ne me donnerait pas raison. « Soit. » Le temps que les essais que j’avais ordonné soient prêts, je pouvais m’offrir ce luxe. J’irai les contrôler à mon retour et je resterai ensuite un temps long sans sortir de la cité. Mes idées ne s’illustreraient malheureusement pas mais, à l’époque, je pensais sincèrement que tout se déroulerait parfaitement, selon mes seules volontés.

Le voyage fut exécrable. Les Sorciers qui m’accompagnaient durent me haïr durant des jours. Heureusement, la forte magie de notre embarcation facilitait le voyage. Le navire était protégé et capable de se téléporter en même temps que ses invités de façon régulière. Je sus durant le trajet que la Mer Maudite portait bien son nom. Sans la chose, nous n’aurions pu trouver ce que nous cherchions. Nous aurions pu tomber sur l’Île Maudite à la place, sans espoir d’en repartir vivants. Le Mur rendait la Terre d’Edel invisible et c’est une fois que nous l’eûmes passé que nous prîmes conscience de l’étendue des richesses qui se trouvaient ici. J’étais pourtant méfiant. « Je vous l’avais dit. » Je ne répondis pas. Je n’étais pas seul et je devais prendre une décision. « Restez à bord. » fis-je d’une voix sèche avant de me raviser. « Vous pouvez sortir pour marcher un peu si vous voulez. Pas trop loin. » Il valait mieux que je préserve un peu les hommes qui m’avaient conduit jusqu’ici. Je doutais qu’ils me laissent seul et repartent mais je ne voulais pas tenter le diable. S’ils le faisaient, ils savaient qu’ils s’exposeraient à de sérieux ennuis si je réussissais à retrouver mon chemin. Ils n’oseraient pas.

Seul, je fis quelques pas en direction des terres et découvris qu’il y avait de la vie. Des hommes et des femmes existaient ici, loin de tout. Qui étaient-ils ? Des Humains ? Des traitres à leur race qui avaient décidé de s’affranchir ? J’espérais que ce n’étaient pas des Sorciers car il me faudrait revenir les exterminer. La trahison se payait toujours. « Je ne vois pas ce qu’il y a de si intéressant. » « Restez un peu, peut-être que vous comprendrez. »

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