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 [Événement] - Ils avaient des ailes blanches et...

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Mar 11 Juin 2019, 17:05

Ils avaient des ailes blanches et...




Séléna se laissait guider vers l’inconnu. Elle marchait, dans sa robe immaculée, ses pieds se frayant un chemin entre les cailloux et les rochers. Sur son visage, une expression étrange trônait. Elle semblait dire au monde de la laisser tranquille. Il n’y avait personne mais si un quidam avait croisé son regard, il aurait pu y lire « Tu n’es pas digne de m’adresser la parole. Toi et moi n’appartenons pas au même monde. Laisse-moi. ». Elle n’était pas hautaine, psychologiquement parlant. Elle était simplement distante. Elle avait appris à l’être. Son existence entière avait ce petit côté amer. Transformation après transformation, rencontre après rencontre, elle avait compris que le secret était fait pour elle ; aujourd’hui plus qu’hier. Elle avait tout à apprendre, encore.

Alors qu’elle se croyait seule, elle fut troublée par un bruit régulier. Elle s’arrêta et son regard se posa sur les hautes herbes. Elle s’approcha d’un haut tilleul. Étendu sur le sol, la tête entre les racines qui partaient du tronc et posée sur une couverture pliée, un homme ronflait. Elle l’observa quelques secondes. Il possédait un certain charme. L’ambiance aidait. Les pâturages, le vent frais, les rayons du soleil, le paysage... tout cela donnait à l’ensemble un air de vacances. Elle s’accroupit à ses côtés, approchant son visage du sien lentement pour mieux l’observer. La bouche entrouverte, il semblait ne pas vouloir se soucier du monde qui l’entourait. N’importe qui aurait pu venir l’égorger qu’il ne s’en serait même pas aperçu. Mourir au beau milieu d’un rêve avait quelque chose de poétique. Pourtant, alors qu’elle s’apprêtait à se redresser pour continuer son chemin, elle sentit une main la retenir. Elle ne put se relever. « C’est vous. » murmura-t-il. Elle ne comprenait pas. Il la contempla à son tour, en plissant les yeux. « Vous lui ressemblez, en tout cas. ». Il s’aida de sa main libre pour s’asseoir. Elle semblait soudainement bien petite, par rapport à lui. Elle ne dit rien. Parfois, le silence valait mieux que les mots. « Si vous le cherchez, il est là-bas. » Il montra l’horizon d’un léger mouvement de menton. « Qui ça ? » demanda-t-elle. « Jun Taiji. ». « Oh. ». « Ce n’est pas lui que vous cherchiez ? ». « Je ne cherchais rien du tout. Je me promenais. ». « Dans mon champ ? ». « J’ignorais que c’était votre champ. ». « Eh bien vous le savez, maintenant. » s’amusa-t-il, la lâchant pour passer ses doigts dans sa barbe. « Pourquoi est-ce que vous êtes venue me voir ? ». « J’ai été attirée par vos ronflements. ». « Vous n’aviez pas besoin de vous approcher si près. ». « Je vous trouvais beau. ». C’était sincère. « Vous reviendrez ? » demanda-t-il alors. Cette conversation était étrange, comme s’il n’y avait pas de filtres, comme si tout était d’une simplicité enfantine. Elle fixa ses yeux bleutés. « Je ne sais pas. ». Il la laissa se relever et elle suivit le chemin qu’il avait tracé pour elle, jusqu’à trouver le deuxième homme.

Jun était torse nu. Il fixait l’horizon en silence. Il ne se retourna pas lorsqu’il sentit sa présence. Elle s’arrêta à son côté. « Bonjour. ». « Bonjour. » répondit-il. « Comment va mon fils ? » s’enquit-il alors. « Bien. C’est lui qui m’a proposée de me promener ici. ». « Mais il n’est pas venu. ». « Il savait probablement qu’il n’avait pas à venir. ». L’ancien Roi émit un petit rire amusé. Il se fichait bien, lui, de ce qui devait être ou de ce qui ne devait pas être. Les Rehlas et autres Maîtres du Temps étaient d’un ennui particulièrement ravageur. Il s’en accommodait néanmoins. « Je lui rendrai visite, dans ce cas. ». Il n’avait pas la moindre idée d’où il se trouvait. Il pourrait le chercher. Séléna était visible, elle. Comme Haruki était son chaperon, il ne faisait aucun doute que s’il surveillait l’une, il trouverait l’autre. Après un moment de silence, il demanda, comme soudainement exaspéré par sa présence. « Que fais-tu ici, Séléna ? ». « Rien de particulier. Je me promenais, comme je l’ai dit. Et vous ? ». Il soupira et finit par la regarder. « Je m’apprête à montrer au monde un petit projet que je prépare depuis plusieurs lunes, en compagnie des Dieux Vertueux. ». « Oh. ». « Veux-tu savoir, toi qui ne vois rien ? ». Il se moquait, même si son ton était parfaitement sérieux. « En ai-je le droit ? » répondit-elle simplement. Il se demandait si, elle aussi, allait finir aussi ennuyeuse qu’un cadavre. Il avait du mal à l’imaginer. Et puis, certains Rehlas – comme le Roi – n’étaient pas si chiants. D’un côté, il comprenait. Ne pas être Æther et « voir » avait de quoi rendre fou. Il avait été Rehla, lui aussi, même s’il n’avait jamais rien vu de particulier. Il avait simplement trouvé ce qu’il cherchait, avant que le Destin ne se charge de le placer là où il devait être. Séléna apprendrait. Peut-être même qu’un jour elle deviendrait Maître du Temps et qu’elle disparaîtrait pour de bon. « Il y a quelques temps, j’observais la Coupe des Nations. Un Sorcier a émis une idée intéressante que j’ai décidé de mettre en œuvre. S’il n’y avait eu que cela, peut-être aurais-je pris mon temps mais le Temps, justement, est une chose noueuse et complexe. Sais-tu que, nous autre, les Divins, ne sommes pas tenus par ce Temps, pas de la même façon que les Mortels ? ». Il sourit. « Je n’ai pas toujours été Dieu de la Mort. Il y en a eu d’autres avant moi. Pourtant, aussi loin que tu puisses remonter, tu ne trouveras que moi. ». Il reporta de nouveau son regard sur l’horizon. « J’ai fait en sorte d’effacer les autres, comme une Divinité future a fait en sorte de s’assurer un certain confort. Elle m’a livrée une vérité, une vérité que je dois rendre réalisable. ». Séléna ne comprenait pas tout. « J’ai donc décidé de créer cette race nouvelle, les Rasväar, fruits de la Déchéance des Démons en grande partie. Les premiers ne sont que ma pure création, sortis du néant. Ceux qui adviendront, bientôt, seront la résultante de Démons trop vertueux pour leur propre bien. ». Il marqua une pause, comme s’il souhaitait écouter le chant des oiseaux. « Je dois les exposer, maintenant, les sortir de leur cocon pour signifier au Monde que les choses vont très prochainement changer. ». Elle ne disait rien, écoutant. Elle savait que comme elle ne « voyait » rien, elle conservait une certaine marge de manœuvre quant à ses actions mais aucun acte qu’elle aurait pu accomplir n’aurait eu d’impact sur lui, de toute façon. Être spectatrice n’était pas si mal. Il la regarda de nouveau. « Je m’apprête à devenir un Dieu vertueux. » lâcha-t-il. C’était tellement improbable. Pourtant, la chose avait été discutée. Il manquait l’Æther de la Justice et puis, au-delà de cette seule vertu, il fallait guider les Rasväar. Jun était mitigé. D’un côté, il savait parfaitement que la chose augmenterait sa puissance, lui donnerait une légitimité renouvelée. De l’autre, il était tellement habitué au mal, à la mort, au chaos… Lui qui avait voulu étendre son culte vers les Cauchemars, voilà qu’il l’étendait vers des domaines de bonté. Il se consolait grâce à la relativité de la justice. Chez certains peuples, elle pouvait être malsaine. Arriverait-il à jouer ce rôle-là ? « J’ai toujours su que vous étiez plutôt bénéfique. » murmura alors Séléna. Il rit. « Tu es malheureusement trop jeune pour savoir de quoi tu parles. Beaucoup ont essayé de me prêter des vertus que je ne possède pas et que je ne posséderai jamais. ». « Peut-être. ». Elle réfléchit. « Vous savez, je pense que le mal et le bien sont des notions relatives. Certains Rois, convaincus d’être dans le vrai, dans le droit chemin, ont décimé des populations entières. Les Anges extrémistes pensent qu’éliminer des Démons est une bonne chose. L’est-ce vraiment ? ». Elle se pinça les lèvres un instant. « Parfois, la mort peut être une délivrance. ». Il posa sa main sur sa tête et sourit. « Ne colporte pas autour de toi cette histoire de délivrance sinon je vais venir te délivrer et tu verras que c’est très loin d’être plaisant. ». Son sourire avait légèrement changé. Elle avait plutôt l’impression qu’il avait envi de la violer. Il n’était peut-être pas si bon, après tout. Il s’éloigna un peu et ouvrit deux grandes ailes rachitiques d’un blanc immaculé. Le meilleur moyen pour que la population se rende compte des changements était que les Dieux eux-mêmes se mettent en scène. Les véritables Rasväar n’étaient pas encore assez charismatiques. Les Ætheri, au contraire, pouvaient focaliser l’attention du monde entier sur eux, une arme non négligeable. « J’espère qu’on ne se reverra plus. » murmura-t-il avant de s’envoler. C’était mieux pour elle. Il changea d’apparence et se dirigea vers Avalon. Les Dieux Vertueux agirent de façon synchronisée avec lui, se rendant dans les grandes villes avant de quadriller la campagne. Tout le monde devait savoir.

« Vous voulez du chocolat chaud ? ». Alaster avait décidé, finalement, après quelques longues minutes de réflexion, de la suivre. « Volontiers. ». Malgré elle, ses mains tremblaient. Jun lui était apparu simplement, régulant sa puissance pour ne pas la mettre mal à l’aise. Pourtant, le regard qu’il lui avait lancé avant de partir lui avait rappelée ce qu’il était. Il aurait pu la tuer sans ciller. Il aurait pu lui faire n’importe quoi.

1583 mots

Explications


Coucou 8)

Ceci est un événement que vous pouvez faire de n'importe où. En gros, votre personnage va être confronté à un phénomène étrange, à savoir qu'il va voir une créature avec des ailes de Démon mais blanches. Pour information, ce sont les Dieux Vertueux qui ont pris cette apparence. Ils ne vont pas parler à votre personnage, ils vont surtout passer, voire se poser sur une tour et ouvrir grand leurs ailes avant de s'envoler et de se barrer. Cela dit beeeennnn, c'est pas fréquent de voir ça. Certains Réprouvés nés avant l'ère de la conciliation peuvent avoir une aile rachitique blanche mais une seule. Là c'est les deux. Comme ce sont des Dieux et qu'ils ont un charisme ++ quand ils le veulent, ça va faire un peu apparition divine. Ça va faire jaser vu que l'attention de tout le monde va se porter sur la créature quand elle va arriver.

Voilà ! Votre personnage peut donc soit en voir une directement, soit en entendre parler parce que ça va être sur toutes les langues 8) Qu'est ce que c'est ? D'où ça vient ? Etc etc. Les experts vont essayer de faire des théories, pire que le Brexit /sbaf.

Tout le monde peut venir et la fin est pour le 12/08 =)

Gains


900 mots : 1 point de spécialité au choix OU 6 points de rp
Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots : 1 point de spécialité

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Ven 21 Juin 2019, 14:25


« Bon sang, où étiez-vous passés ?! » S’écria Rügnar d’un ton paniqué. Khira et Olleh revenaient de l’une de leurs chasses, essoufflés mais souriants, en s’échangeant un regard qui ne trompait personne. Rügnar s’avança vers eux d’un pas énervé et leur arracha leurs armes des mains pour aller les nettoyer dans la source. Le chaman grisonnant ne cessait de s’inquiéter pour les deux jeunes du groupe. L’âge le rendait plus lent, plus aigri, et la dureté du climat montagneux n’aidait en rien à faire sortir le meilleur. L’aînée Shuyèn, quant à elle, était plus tolérante. Elle insistait pour laisser plus de lest aux adolescents ; elle disait que le risque faisait partie de l’apprentissage. Elle estimait que Khira n’était toujours pas prête pour sa première chasse individuelle, mais elle autorisait les deux cadets à commencer leurs chasses ensemble. Cela leur offrait aussi une certaine intimité pour découvrir les sensations qui naissent à leur âge. À vrai dire, Khira n’avait pas accueilli cette idée d’une bonne oreille : les deux ne s’appréciaient guère et entretenaient une rivalité puérile. Mais leur collaboration forcée avait ajouté une épice à cette relation conflictuelle, qui était devenue une sorte de chasse.

Quand les chamans rejoignirent le groupe, leur besace remplie d’oeufs et de lapins, Khelpor, le dernier membre du groupe qui représentait la sagesse malgré son jeune âge, devina immédiatement ce qu’il s’était passé entre eux pendant la chasse. Il eût un sourire curieux et rassura Rügnar, en lui posant une main sur l’épaule :
« Laisse-les vivre, Rügnar. Ils sont revenus en un morceau, c’est ce qui compte, hein ? » Ce dernier alla rincer leurs armes en grommelant, mais il ne relança pas le sujet. La survie en montagne était ardue, ce qui mettait les adultes sur les nerfs. Ils savaient que si l’un d’eux se blessait ou pire, mourrait, cela mettrait en danger la survie du groupe tout entier. Pour être honnête, Khira ne saisissait toujours pas le pourquoi du comment de ce choix de destination risqué. Mais c’était ainsi que l’aîné Aylimr Megyarr avait interprété le rêve de Khelpor, et personne ne remettait en question ses interprétations.

« On a failli chasser un loup ! » Mentit Olleh. Il ne pouvait s’empêcher de se vanter en inventant des histoires impressionnantes de toutes pièces, et Khira se faisait une joie de le suivre dans ses élucubrations en renchérissant. « Il était gros comme ça, avec une fourrure de la même couleur que la neige ! Mais il grimpait mieux que nous sur les rocailles, alors il nous a semés… » En réalité, un loup capable de survivre sur ces terres n’aurait fait qu’une bouchée des deux adolescents. Les adultes n’étaient pas dupes, mais ils s’amusaient à jouer les crédules, curieux de voir où se plaçait leur limite.

Le groupe se dirigeait vers une grotte qu’ils avaient repérée pour la nuit. Khelpor ouvrait la marche et faisait oreille sourde face aux histoires fictives des adolescents. Comparé aux autres chamans, il était un mastodonte. La rumeur disait que sa mère avait bu des élixirs pour le rendre plus fort, et qu’il lui avait cassé des côtes à sa naissances, tellement il était massif. Des histoires dont s’amusait Khira, mais dont elle n’osait à lui parler. Car même s’ils formaient tous les cinq une sorte de famille, il l’intimidait. C’était certainement ce qu’était censé inspirer un meneur. Ce qu’elle aspirait à faire ressentir à ses proches une fois adulte.
« Furtif ! » Soudain, l’injonction de Khelpor provoqua une réaction instantanée du groupe. Tous se baissèrent en une fraction de seconde et stoppèrent leurs mouvements, si bien que l’on entendait plus que leurs respirations au milieu des bruits de la montagne. Lentement et sans un bruit, le lanceur d’alerte pointa sa lance dans une direction que tous les regards suivirent. D’abord, Khira ne vit rien. Elle plissa les yeux et se concentra. Puis, la chose en question lui apparut. Plus loin sur la crête, une silhouette se détachait du blanc neigeux qui recouvrait la roche montagneuse.  « Qu’est-ce que c’est ? » chuchota Khira. Piquée par la curiosité, elle ne put s’empêcher de s’en approcher, mais Rügnar lui barra la route de son bras. « J’y vais. » Rügnar était le plus doué pour s’approcher des proies sans qu’il ne le remarque. Silencieux et agile comme un chat, ses proies ne s’apercevaient que trop tard de sa présence : quand elles ne pouvaient plus fuir. Khira était censée être la deuxième la mieux prédisposée pour cela, mais elle manquait de patience et se faisait remarquer à chaque fois par ses proies. Elle n’aimait pas ça et était mauvaise élève.

Même si la silhouette était à une dizaine de mètres d’eux, le chaman prenait ses précautions ; ce dernier banda son arc et s’approcha lentement du sommet de la crête, en face d’eux. Comme la silhouette ne bougeait pas, le groupe commença à le suivre, leur équipement s’entrechoquant à chaque mouvement. Rügnar baissait sa garde petit à petit. D’un seul coup, il décocha une flèche qui alla siffler aux oreilles de la silhouette… mais elle n’eut aucune réaction. Surpris, il se releva en invitant les autres à faire de même, puis s’en approcha en marchant, toujours sur ses gardes. La silhouette semblait complètement insensible au bruit et leur tournait le dos. En s’approchant, Khira comprit que c’était une silhouette d’ange. Que faisait-il ici ? Pourquoi n’avait-elle pas l’impression qu’il se sentait en danger alors qu’il avait toutes les raisons de l’être ? Soudain, l’ange écarta les bras puis s’envola du sommet de la crête. Ses ailes blanches et rachitiques se mirent en mouvement et l’emmenèrent haut et loin, jusqu’à ce qu’il ne disparaisse dans une brume nuageuse. Cette apparition laissa le groupe bouche bée, qui ne pipa mot sur le chemin du retour, jusqu’à la grotte où ils passeraient la nuit.

Khira dépeça les lapins qu’ils avaient chassés sans bruit. Ce ne fut que quand le groupe commença à manger autour du feu que les langues se délièrent. Qu’avaient-ils vu au juste ? Et surtout, comment l’interpréter ? Les versions différaient. Khira pensait avoir vu le tout premier ange de sa vie, mais Rügnar, le plus cultivé de tous, n’était pas d’accord. Olleh avait une vision encore différente, mais elle ne comprenait absolument rien à ce qu’il disait ; il parlait de choses qui s’étaient déroulées avant l'Ère de la Conciliation, celle sous laquelle Khira était née et vivait. Les chamans finirent par se disputer, mais la question restait irrésolue. À la fin des débats échaudés, tous se tournèrent vers Khelpor. Ce dernier était le chef du groupe, et plus qu’une colonne de muscles, il était aussi d’un calme et d’une justesse qui imposait le respect. Il était un vrai modèle pour Khira.
« Nous n’avons qu’une seule solution », finit-il par déclarer en passant sa pipe à l’aînée Shuyèn. « Nous sommes venus en suivant la volonté des Dieux. Je pense que cette apparition était Divine et que nous devons en trouver la signification. » Rügnar comprenait déjà ce à quoi il faisait allusion, et un frisson d’excitation le parcourut. « Nous allons nous rendre à l’Île Maudite. Dans la tribu Kaori. » La tribu Kaori dédiait son existence à l’interprétation des signes Divins. Les membres étaient nombreux et gardaient leurs secrets, ne se mêlant que très peu aux autres tribus. De plus, ils vivaient à l’Île Maudite, qu’ils ne quittaient jamais. Khira n’en avait encore jamais rencontrés, et c’était un rêve qui, elle espérait, deviendrait réalité. De plus, la perspective de redescendre des montagnes l’enchantait au plus haut point ; elle détestait la morsure du froid et la sévérité de la nature dans les hautes altitudes. Le groupe allait commencer le plus long voyage qu’elle n’avait jamais fait, pour découvrir une tribu entourée de légendes.
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Bellada Ward
~ Magicien ~ Niveau I ~

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◈ YinYanisé(e) le : 30/07/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : Gilbel ♥
◈ Activité : Cuisiner avec amour !
Bellada Ward
Lun 24 Juin 2019, 13:35


« Alors, de quoi voulais-tu nous perler, Bella ? » La magicienne se trémoussa sur sa chaise en osier. Un étrange mélange d’appréhension et d’excitation l’habitait. « Vous n’allez pas en croire vos oreilles, mais je vous promets, les filles, qu’il s’agit de la vérité : je l’ai vu, de mes propres yeux vu ! » insista la vieille dame d’un ton grave. Ses copines se penchèrent toutes en avant, le regard braqué sur elle, comme pour l’inviter à parler librement. « Hier, j’étais au marché pour faire mes courses. Il me manquait des œufs pour pouvoir faire mes gâteaux alors je m’y suis rendue même si j’aurais habituellement dû m’y rendre dans seulement deux jours. Oui, enfin là n’est pas la question, n’est-ce pas ? Je disais donc : je me baladais sur le marché pour faire mes emplettes lorsque c’est arrivé. Le soleil brillait haut dans le ciel, c’était une journée magnifique, sans le moindre nuage dans le ciel. Alors, lorsqu’une large ombre a plané au-dessus de moi, j’ai été des plus surprise ! J’ai vite relevé la tête de l’étal de pelotes de laines auquel je m’étais arrêtée, et j’ai regardé dans le ciel. Il n’y avait aucun nuage. Et puis, finalement, j’ai vu quelque chose qui volait. D’abord, j’ai cru qu’il s’agissait d’un gros oiseau, une sorte de rapace, mais ce n’est vraiment pas commun d’en trouver dans la région, alors j’ai réajusté mes lunettes. En fait, ça ne ressemblait pas à un oiseau. C’était davantage comme un humanoïde avec des ailes. J’ai pensé qu’il s’agissait d’un ange. Il y en a beaucoup que l’on voit voler dans les parages, leur village étant situé à proximité. Parfois, ils voyagent par-dessus notre contrée, même si c’est plutôt rare qu’on les remarque : ils volent souvent plus en altitude que celui-ci. Et puis, du coup, j’ai continué à l’observer parce qu’il me semblait bien bizarre, cet ange-là. Je vous le dit, il volait drôlement bas, et puis il faisait des cercles au-dessus de nos têtes, comme s’il cherchait quelque chose ou quelqu’un. C’est un comportement un peu bizarre, tout de même. Alors j’ai plissé les yeux, comme-ca, pour mieux voir ce qu’il trafiquait. Et c’est comme ça que je me suis rendue compte que quelque chose d’autre clochait. Ses ailes, elles n’étaient pas normales ! D’habitudes, les anges, ça a des ailes toutes jolies, avec des plumes blanches et soyeuses. Mais là, zout ! Rien de rien ! Ses ailes, elles avaient aucune plume ! Ni même de poils ou que sais-je encore ! Mais si, Géraldine, tu as bien entendue Arlette le dire la dernière fois : les anges nés chez les réprouvés, ils ont des pas des plumes, ils ont des poils ! Ça aurait très bien pu être le cas ici, mais non, même pas ! Ses ailes, à lui, elles étaient toute lisses ! Comme de la peau nue ! En fait, ca ressemblait à des ailes de chauve-souris mais blanche ! Non, pour être honnête, c’était les mêmes ailes que des démons : il y avait des gros trous par endroits. Au début, j’en croyais pas mes mirettes ! Je me disais que ca devait être une illusion d’optique, à cause du soleil qui brillait si fort dans mon champ de vision. Mais bien vite, ce drôle de diablotin, il s’est posé sur le haut du clocher. Et là, il a déployé bien grand ses ailes ! Comme pour bien les montrer. Il avait l’air tout fier de parader comme ca ! Mais du coup, j’ai pu bien voir comme il faut ! C’était vraiment un démon avec des ailes aussi immaculées qu’un ange ! Mais non, j’ai pas pris de coup sur la tête. Et non, ce n’est pas le soleil qui a cogné sur ma caboche non plus ! Je suis sure de ce que j’ai vu ! J’étais pas la seule à le voir ! La foule du marché toute entière était agitée après ça ! Parce que du coup, il a repris son envol et il s’en est allé, mais nous, on est resté figés comme des benêts face à son apparition. Je vous jure, personne n’a osé parler. C’était comme un mirage, sauf qu’on était trop à avoir vu la même chose pour que ça soit vraiment une illusion ! Non, à mon avis… Enfin, je ne sais pas ce que ça peut être exactement que ces drôles de gens, mais ca ne peut pas être un bon présage, si ? »

Bellada prit une gorgée de thé. Parler semblait l’avoir déshydraté. Ses copines de commérages profitèrent de cette courte pause pour dire haut et fort ce qui leur traversait la tête. « Et si c’était un messager divin ? Peut-être celui de cet étrange Æther de l’Enfer, je ne me souviens plus de son nom mais… peu importe, est ce qu’il a dit quelque chose, avant de partir ? » La magicienne répondit par la négative. « Alors peut-être qu’il s’agit d’un démon suffisamment puissant pour masquer lq couleur de ses ailes ? » « Non, même son aura était différente. » « Alors… Peut-être… Une nouvelle lubie du roi des démons ? J’ai entendu dire qu’il faisait beaucoup de choses horribles aux anges qu’il détenait captif. L’une d’entre elles était de faire de drôles d’expériences pouvoir comment exactement ils se comportaient. Peut-être qu’il s’agit du résultat de l’une de ces expériences ? Si c’est le cas, j’espère que c’est le résultat qu’il attendait. Autrement, cela voudrait dire que les choses ont drôlement mal tourné. » « Et si c’était encore une nouvelle modification des réprouvés ? Ils ont des ailes velues, pourquoi pas des ailes démoniaques blanches ? Après tout, ils doivent être un mélange d’ange et de démon, ça ferait sens non ? » « Non, les bipolaires n’ont jamais les deux ailes de cette couleur. Un tel phénomène ne s’est jamais vu auparavant. Peut-être as-tu raison, peut-être est-ce tout simplement un mauvais présage… » « Je… Je crois que j’ai entendu une rumeur similaire il y a quelques jours… Mais ça concernait des faux anges en Avalon… » « Quoi, et tu ne nous en as pas parlé plus tôt ?! » « C’est que je n’avais pas compris l’importance de ce détail. Des faux anges, dans les Côtes de Maubë, ça fait davantage penser à un déchu qui aurait mal tourné ! »

Et c’est ainsi que Bellada et ses amies continuèrent de débattre pendant des heures.
1038 mots


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Avatar de noël : LINOK_SPB
[Événement] - Ils avaient des ailes blanches et... 2exr
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Sam 06 Juil 2019, 10:34


il avait des ailes blanches.


Aujourd'hui, j'avais promis à Sariel que j'allais aller me balader un peu dans les environs. Ça ne faisait pas longtemps que j'étais arrivé, mais elle avait remarqué que mis à part avec elle, je ne voulais pas sortir. Et pour elle, c'est hors de question que je continue ainsi, elle savait que c'était la peur qui me faisait rester sur place, mais en même temps elle ne voulait pas que je continue à vivre comme cela. Du coup elle m'avait demandé, si on peut dire ça ainsi, d'aller seul continuer à visiter le jardin, voire même d'aller jusqu'aux terres du lac bleu, me disant que de toute manière, tant que je restais sur les terres des magiciens, je pourrais me promener tranquillement, car je ne courrai aucun danger. Je m'étais donc résignée à l'écouter.
Bien que je mis un certain temps marcher simplement dans le jardin de Jhēn, je finis par prendre la direction du lac, je l'avais à peine aperçu quand j'étais arrivé ici, mais il m'avait l'air immense et magnifique, donc autant en profiter pour aller y faire un petit tour.
En chemin, j'avais vu quelque visage qui commençait à m'être familier, je commençais à m'y faire à cette vie en fait, saluant ces connaissances finalement, je devenais de plus en plus à l'aise avec ceux que je rencontrais. Il n'y avait que cette peur de me retrouver seul, une proie facile qui me faisait réellement peur, mais je savais qu'avec le temps j'allais réussir à surmonter cela.

Une fois arrivé au lac, je me posais sur le bord et regardais au loin, c'était étrange pour moi de me retrouver ainsi à profiter du paysage, mais agréable. Seulement, contrairement à ce que j'aurais cru, ça n'allait pas durer longtemps.
Alors que j'étais en train de regarder des animaux en train de s'abreuver un peu plus loin de moi, une ombre me passa au-dessus. Au début je paniquais, car la dernière fois que j'avais eue le cas, l'ombre appartenait à quelqu'un qui avait pour but de me reprendre dans ses filets. Je m'étais alors rapidement relevé, faisant fuir les dit animaux qui eux aussi avait remarquer l'ombre et j'avais regardé dans le ciel.
Mais ce que je vis me surprit plus que ça m'inquiéta finalement. Un être volait bien dans le ciel, il avait bien des ailes plutôt style de chauve-souris, rachitique. Mais ce qui le rendait si étonnant, c'est que ces fameuses ailes étaient blanches. Comment est-ce que cela était possible ? Je n'avais jamais entendu parler de démon albinos et bon il était assez loin et mon regard s'était fixé sur ces fameuses ailes, mais il ne me semblait pas que ses cheveux étaient blancs aussi.
J'avais regardé ce point s'éloigner et c'était comme si je m'étais mis dans une bulle, car quand il disparut totalement, j'entendis alors d'autres personnes à cotée de moi discutée, personnes que je n'avais pas remarquées précédemment. Mais visiblement, je n'étais pas la seule à avoir remarqué cet être.
Les réactions autour de moi étaient assez variées, certain était admiratif, d'autre perplexe et d'autre encore était quelque peu inquiet même s'ils reconnaissaient la beauté de l'être. Personnellement, j'étais un peu les trois à la fois. Mais j'étais surtout curieuse de savoir qui était cette personne exactement. Finalement, alors que le groupe d'homme et de femme continuait à discuter, l'un d'eux se décida d'aller en parler avec les gardes. Je pouvais comprendre sa décision, mais à mes yeux c'était trop tard, l'être était déjà loin et visiblement, surtout en écoutant ce qu'ils avaient dit, il s'était seulement posé un peu plus loin, avait regardé dans les environs et c'était envolé quelques minutes après, sans montrée le moindre signe qu'il était venu faire quelque chose en particulier ici, ce qui rendait ce comportement encore plus étrange.
Et pendant qu'ils s'éloignaient, moi je continuais à fixer l'horizon, comme si j'espérais qu'il revienne par ici pour être certain que j'avais bien vu. Bon, la réaction des autres me conforta dans l'idée que je n'avais pas rêvée, mais peut être qu'on avait tous mal vu ? Qu'il avait des ailes blanches, mais juste étranges et non rachitiques comme je l'avais pensé. Dommage que moi je ne savais toujours pas me servir des miennes, ça m'aurait été utile si j'avais voulu le suivre. Quoi qu'il avait une certaine vitesse, donc même pas certain que j'aurais réussi ne serait-ce qu'à le suivre sans me laisser distancer.
Et finalement, quand je me retrouvai tout seul et après avoir totalement retrouvé mes esprits, je décidais de rentrée chez Sariel.

Dans le jardin, je remarquais un certain brouhaha, bon la ville n'était pas du genre silencieux, mais là visiblement ça parlait avec une certaine effervescence et je compris rapidement que ça parlait de l'être que j'avais vu, certain l'avait aussi aperçu ici et avait commencé à en parler à tout le monde.
Quand j'arrivais à la maison, Sariel était occupée à préparer le repas de ce soir, elle me demanda alors ce que je faisais déjà là. Heureusement que je savais que je ne dérangeais pas, car dans le cas contraire, j'aurais pu mal le prendre. [corps=#EA26A9] «tu ne m'as pas donné de temps minimum pour la balade et j'ai quand même été jusqu'au lac. Mais il s'est passée quelque chose, alors je suis rentrée, escousse moi si je te dérange.»[/color] [corps=#5416E3] «Idiote, tu sais très bien que tu ne me déranges pas. C'est juste que je n'ai pas vu le temps passé. Allez dit moi, qu'est-ce qui à bien pu se passée aujourd'hui ? Est-ce que ça à un rapport avec tout le mouvement que j'ai vu à l'extérieur ? Pas mal de personnes parlent d'un événement qui se serait produit justement Pres du lac, mais je n'ai pas réellement compris ce qu'il ce passait. »[/color] [corps=#EA26A9] «Je n'ai pas vraiment bien vu, mais il y avait un être avec deux ailes blanches qui a survolé la zone et de ce que j'ai compris, avant que je le voie moi, il c'était posé plus loin, il aurait inspecté la zone et puis justement aurait repris son envol, mais dans tous les cas, il serait sorti de nulle part. Oh! Et si ça étonne tellement, c'est, car ses deux ailes n'étaient pas faites de plume, non elles étaient rachitique, un peu comme les démons, mais blanche.»[/color] j'avais vite préciser cela, car je voyais bien qu'elle se demandait en quoi c'était étonnant et c'est vrai que si je ne le précisais pas, elle ne pouvait pas comprendre pourquoi tout le monde en parlait autant. [corps=#5416E3] «Tu es certaine qu'elles étaient toutes les deux blanches? Il n’y en avait pas une noire ? Car certains réprouvés, avant qu'ils naissent avec les ailes rouges, pouvaient avoir une aile de chaque race et des fois les couleurs s'inversaient, ce qui donne une aile à plume noire et une rachitique blanche. »[/color] [corps=#EA26A9] «Je me suis demandé si je n'avais pas rêver tu sais, en plus je ne savais même pas pour les réprouvés. Mais sérieusement non, il n'en avait pas de noir. D'autres personnes étaient à coter de moi et elles ont vu la même chose que moi. Une d'entre elles a même été prévenir dans le domaine des magiciens par prudence plus qu'autre chose, car je ne vois pas qu'est ce qu'ils pourraient faire de plus… Dis, qui est ce que ça pourrait être et surtout qu'est-ce qu'il voulait ? »[/color] [corps=#5416E3] « Alors là je n'en ai aucune idée. Peut-être un démon qui a essayé de masquer la couleur de ses ailes, mais qui n'a pas réussi à masquer leurs formes ? Mais j'espère me tromper, surtout que ça signifierait qu'ils pourraient commencer à passer incognito jusqu'ici. Enfin essayer avec plus de facilité. Ou un autre être qui a obtenu ses ailes par magie. Je ne peux vraiment pas savoir, surtout que moi je ne l'ai pas vu. Mais écoute, tant que l'on n'en sait pas plus, est ce que tu veux bien me promettre d'être prudente s'il te plait, mais attention, être prudente ne signifie pas de ne pas sortir de la maison, compris ?»[/color] [corps=#EA26A9] « Ne t'en fais pas, mais bon quelque chose me dit qu'il ne reviendra pas par ici dans l'immédiat. Allez, je vais te donner un coup de main, je retournerais me promener demain. »[/color] je commençais alors à l'aider à préparer le repas tout en n'arrivant pas à chasser cette image de ma tête, il y avait tant de questions autour de lui et je me demandais si un jour j'arriverais à avoir les réponses le concernant. Mais comme je lui avais dit, il était parti et vu qu'il n'avait pris contact avec personne, en tout cas à ma connaissance, je doutais qu'il revienne un jour.



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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Dim 07 Juil 2019, 17:26





~ La scène se passe tout juste après le RP de La veille du départ ~



Ilẹ aṣalẹ ní tiwa.
Cette soirée était la nôtre, et les convives en profitaient pleinement pour discuter, échanger et profiter des derniers moments où ils leur étaient permis de s’amuser, du moins, pour une grande majorité d’entre eux. Attablé aux côtés des membres de ma Troupe, je mangeais ma nourriture tout en écoutant d’une oreille distraite les propos d’Hiddleston, qui racontait aux autres Fantassins sa dernière visite à l’humble atelier des forgerons Rogue, les grands frères d’Edmund, un Patrouilleur de notre milice qui m’avait escorté lors de ma visite à Caelum, pour les festivités du Lux In Caelum. À cette pensée, je relâchais une imperceptible expiration, levant les yeux vers le plafond, en constatant à quel point cette période me semblait – et devait être – bien lointaine. Je ne savais pas que sa famille travaillait dans le domaine de la métallurgie, songeais-je tout en reportant mon attention sur le récit de mon compagnon, que j’écoutais plus attentivement cette fois-ci. Il semblerait que la fratrie Rogue, des Anges venus d’une communauté réprouvée, ait en sa possession une modeste forge qui avait confectionné une petite partie de l’armement des Unités de protection.

« Qu’ont-ils produit, exactement? Demanda Faith en insérant une cuillerée de riz dans sa bouche.

- Des épées, principalement, ainsi que des boucliers », répondit Hiddleston, qui, à en voir son enthousiasme, s’était vraisemblablement beaucoup rapproché d’Edmund et de ses frères ces derniers temps, mais depuis combien de temps exactement?

Je me promis de lui poser la question plus tard, soudainement pressé d’en finir avec mon repas.

« Eh bien, Isiode, qu’est-ce qui se passe? Il y a le feu? »

D’un mouvement prompt, je secouais la tête, terminant mon assiette en quelques bouchées avant de me lever de mon siège, m’excusant auprès de mes compagnons.

« Désolé de prendre congé aussi brusquement, mais je dois aller voir quelqu’un… »

Une fois de plus, je leur adressais un vague signe de la tête avant de m’éclipser de la table pour retrouver la femme aux cheveux blonds que je venais d'entrapercevoir dans la foule. Me faufilant à travers les invités, adressant à la volée quelques excuses à ceux que je bousculais malencontreusement sur mon chemin, je finis par rejoindre la jeune femme, lui attrapant rapidement le bras pour attirer son attention.

« Lemingway… L’appelais-je avant de lui lâcher le bras. Veuillez me pardonner, si je vous ai surprise… »

À ses côtés, je remarquais la présence de quelques autres femmes, qui s’étaient également retournées dans ma direction au moment où j’avais accosté l’Immaculée aux yeux turquoise. Vêtues d’un drôle de costume, les Anges me fixaient étrangement, et je n’eus pas le loisir d’examiner davantage leurs vêtements que la nature de ces derniers apparut soudainement dans mon esprit. Et, à bien y regarder, Brethil portait exactement les mêmes habits.

« Alors c’est bien vrai, ce que l’on dit, à propos de vos nouvelles fonctions? »

Je fixais longuement l’Aile Blanche avant de porter mon regard sur les autres femmes qu’elle suivait, leur adressant à chacune un grand sourire.

« Puis-je vous emprunter votre amie, mesdames? »

À ces mots, les Ailes Blanches se jetèrent de drôles de regards en biais, certaines surprises, d’autres troublées, tandis que j’attendais patiemment que l’une d’entre elles réagisse ou, du moins, réponde à ma demande. Cela étant dit, finalement, des sourires se mirent à se dessiner sur la commissure de quelques bouches tandis que la majorité s'échangèrent des messes basses en nous jetant des œillades en coin.

« Aucun problème, monsieur Yüerell, finit par répondre l’une des prêtresses avant de porter son attention sur Brethil, à qui elle prit la main. Nous serons près des musiciens. »

Les remerciant d’un hochement de la tête, toujours souriant, je fis signe à Brethil de me suivre à l’extérieur. Depuis cet endroit, sous le firmament étoilé, il nous était possible d’apercevoir le spectacle aérien qui se donnait sur le terrain de l’édifice. Pour les yeux des amateurs et des rêveurs, des Anges virevoltaient harmonieusement dans le ciel, alliant un jeu d’ombre et de lumière pour enchanter encore plus leur spectacle, donnant un aspect particulièrement mystique et céleste à ce dernier. Nous les fixâmes un moment depuis notre position, dans le silence et la tension la plus palpable, avant que je me décide à prendre la parole, me raclant maladroitement la gorge.

« Félicitation pour votre victoire, Isemssith Brethil Lemingway, commençais-je en baissant le regard dans sa direction. J’ai été étonné d’apprendre votre participation… À quelle Épreuve exactement? »

Malgré mes obligations, qui m’avaient entraîné de tous les bords et de tous les côtés, ces derniers temps, j’avais, bien évidemment, entendu parlé des prouesses de Brethil quant à sa participation pour les jeux de la Coupe des Nations. Des résultats, annoncés par les Prêtresses d’Imseli, étaient tombés il y a quelques temps de cela et, depuis, j’avais été le témoin silencieux de la hausse de popularité de l’Immaculée. Sa victoire ne faisait aucun doute et, rapidement, toutes les bouches ne parlaient plus que de sa victoire et de celle du Délaissé, qui avait gagné la seconde position du podium.

« Enfin, peu importe l’Épreuve, finis-je par décréter en haussant des épaules, voyant bien que cette dernière mention semblait faire ressortir de désagréables souvenirs dans la mémoire de la jeune femme : je le sentais par le biais de mes pouvoirs et, prestement, je choisis de changer de sujet, plissant légèrement les yeux. Je voulais surtout vous parler de… vous savez, Amshloumkarhya. »

Même y penser me fatiguait. J’exhalais un profond soupir tout en malaxant ma nuque sous l’action rapide de ma main. Pour faire d’une histoire longue une histoire courte, une entité méconnue, priée par une tribu méconnue, nous aurait unis l’un à l’autre de manière purement illégitime. Nous ne connaissions pas le fond de cette pensée, ni même si tout cela n’était qu’un gros et illustre traquenard pour nous piéger, mais nous étions assujettis à un trouble violent quant à la véracité qui se trouvait derrière cette réalité. D’un côté, s’il s’agissait bien là d’un Æther, nous nous voyions mal l’offenser en refusant de suivre ces directives; de l’autre, j’avais également semé le doute dans nos esprits en ressassant d’anciennes aventures qui m’avaient porté sur l’Île Maudite, puis en pleine mer, pour terminer mon voyage sur une terre menacée par la présence d’une énorme tortue épineuse cracheuse de flammes. Bref, nous étions perdus et confus, et avions choisis, par prudence, de suivre les mystérieuses instructions : dans tous les cas, nous n’étions pas véritablement mariés, finalement, car les lois angéliques n’officialiseraient jamais une telle union.

« Depuis notre dernière rencontre, nous n’avons pas eu le temps de faire le point à ce propos, poursuivis-je doucement. Les directives nous disaient de faire autre chose, afin de finaliser le mariage, mais, vous comme moi, avions d’autres chats à fouetter. »

Une fois de plus, je me mis à observer ses vêtements, intrigués, alors que, en direction du spectacle des danseurs aériens, une sorte de commotion commençait à s’élever.

« Vous êtes véritablement devenue Prêtresse, Lemingway… Pour ce célèbre Temple d’Edel. »

À ce constat, un léger sourire fendit mes lèvres. Depuis sa victoire à la Coupe des Nations, on avait fini par entendre tant de choses à son propos…

« Je suis content que vous ayez trouvé votre chemin, lui avouais-je en m’inclinant doucement, et que vous vous y épanouissez. »

Des voix s’élevaient de plus en plus et je finis par me redresser doucement, tournant mon regard en direction du public qui entourait les danseurs, à présent au sol.

« Qu’est-ce qui se passe? »

Les yeux de tous convergeaient vers un seul point, vers le toit de l’édifice, et, intrigué, je finis par porter mon regard dans cette direction, voyant une silhouette, immobile, surplomber le bâtiment. L’individu se tenait debout, grand, dos à nous, et une sorte d’halo irisée l’enveloppait de la tête jusqu’aux pieds. Étrangement, il attirait tous les regards des gens présents à l’extérieur. Qu’était-ce? Une statue? Je ne l’avais jamais remarqué jusqu’à aujourd’hui…

Mais cette entité était loin de n’être qu’une simple figure, et nous le comprîmes aussitôt dès l’instant où nous pûmes observer son visage se tourner par-dessus son épaule. Il fixait tous les témoins de son apparition avant de sourire et d’étendre les ailes qui se trouvaient dans son dos. À leur vue, tout le monde se glaça et se tut : l’écho de la fête, qui se poursuivait à l’intérieur du bâtiment, était le seul indice qui nous indiquait que le temps poursuivait son cours, mais à cet instant précis, tous les convives à l’extérieur avaient l’impression que le temps s’était figé à l’instant où cette entité avait ouverte ses ailes. Des ailes blanches. Sans plumes. Des ailes de Démon. Rachitiques et immaculées.

Puis, aussi soudainement qu’elle était parue, l’apparition effectua quelques battements d’ailes avant de s’élancer vers le ciel, disparaissant rapidement au loin, dans le firmament.

« C-C’est… »

Nous étions tous choqués, figés. Je n’avais pas de mots pour expliquer cela.
C’était impossible.


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Ven 12 Juil 2019, 04:25





~ La scène se passe en parallèle avec le RP de Ils avaient des ailes blanches et… ~



Le départ précipité d’Isiode me laissa perplexe tandis que je tentais de le suivre du regard, mais, à un moment, il finit par disparaître entre les corps des convives, englouti par la marée humaine qui allait et venait irrégulièrement en fonction du mouvement du rassemblement. Mon frère avait dit allé rencontrer quelqu’un, mais qui exactement? Qui avait-il aperçu de si important pour s’enfuir de la sorte?

« Nous n’avons même pas le temps de dire « Ouf » qu’il est déjà parti… Se surpris Hiddleston en continuant d’observer la direction où mon jumeau avait disparu.

-Tu sais ce qui lui a pris? » Me demanda Acram qui, assis face à moi, reporta ses yeux sinople sur mon visage.

Je lui répondis par la négative en haussant des épaules, me joignant aux recherches visuelles afin de retrouver Isiode dans la foule, en vain.

« Je n’en ai pas la moindre idée, finis-je par murmurer, conscient, cela étant dit, des dizaines de tracas qui voyageaient inlassablement entre les deux oreilles de mon frère à l’heure actuelle. Peut-être qu’il devait communiquer un message important à un officier… »

- Hum… Possible, concéda Faith sans autre forme de réflexion, continuant de piquer les aliments de son assiette avec ses ustensiles.

- Quoi qu’il en soit, qu’est-ce que tu allais dire, Hiddleston? À propos des boucliers…

- Ah oui! Je disais donc… »

L’intervention de Travis eut tôt fait de détourner notre attention et, aussi naturellement que cela, l’intrigue entourant le départ hâtif d’Isiode tomba dans les oubliettes, le soldat Locke reprenant le fil de la conversation, là où nous l’avions interrompu. La soirée aurait pu se poursuivre de la sorte, Hemmiel nous ayant rejoint peu après sa discussion avec sa grande sœur, et – qui sait? – auriez-vous eu droit à une performance dansante de la part de quelques surprenants personnages, mais une agitation externe commençait peu à peu à faire chemin jusqu’à la paisible ambiance de la salle, troublant légèrement les convives restés à l’intérieur du bâtiment. Curieux, les quelques invités près des portes extérieures suspendirent leur discussion, étirant instinctivement leur cou vers ces dernières pour tendre l’oreille et jeter un coup d’œil indiscret. De l’autre côté des battants, le silence qui était tombé s’anima soudainement, se mit à vibrer sous l’agitation et l’incrédulité des témoins de cet étrange phénomène dont nous ne connaissions pas encore l’ampleur.

C’est alors qu’une silhouette, solitaire, traversa rapidement le seuil des portes, se dirigeant tout droit vers la table d’honneur où conversaient calmement l’Olori Ivanhnoé et ses collaborateurs. Lorsque ces derniers notèrent l’apparition de l’Ange, ils se turent doucement, invitant l’Immaculé à parler. Nerveux, celui-ci demanda à s’entretenir avec le dignitaire royal en privé, ce qui eut tôt fait de dessiner une barre transversale sur le front de l’Archange, qui accepta néanmoins la demande de son pair sans poser de questions, tous deux s’éclipsant d’un bon pas pour se diriger dehors. Le départ de l’Olori ne manqua pas d’attirer l’attention d’autres convives, dont ceux de notre table, qui se mirent à fixer les portes derrière lesquelles Nathanaël Ivanhnoé et l’Ange agité venaient de traverser.

« Vous avez remarqué? Il avait l’air d’être secoué… »

Faith s’était légèrement penchée dans ma direction, le regard rempli de points d’interrogation, alors que je me joignais à son avis, plus inquiet qu’intrigué en réalité : j’avais un mauvais pressentiment. Et le retour inopiné de l’Ange ne fit que renforcer mes doutes, alors que ce dernier alla quérir la présence d’autres notables de la table d’honneur, dont le Commandant de la Compagnie en personne, Séraquiel Tarveras, accompagné par l’un des Consuls.

« Oh… Souffla Acram, qui comprit également que quelque chose ne tournait pas rond.

- Même l’Imperator? S’étonna Hemmiel en coulant un regard en direction d’Hiddleston qui gardait le silence, les sourcils froncés, son visage tourné vers les portes extérieures.

- Mais qu’est-ce qui se passe? »

Le soldat Locke et moi eûmes alors un contact visuel, alors que nos environs se remplissaient peu à peu de chuchotements, en écho à notre propre confusion. Bientôt, quelques curieux se levèrent de leur siège pour aller voir ce qui se tramait à l’extérieur tandis que d’autres se contentèrent simplement de reprendre leur conversation d’origine, sûrs que l’émoi qui vibrait actuellement dans l’air s’amenuiserait rapidement. Cependant, à l’instant où les premières pensées indiscrètes devinrent des gestes concrets, la curiosité animant les corps de quelques invités pour les diriger vers le dehors, trois soldats s’interposèrent immédiatement devant les battants des portes. Aussitôt, la tension environnante grimpa d’un niveau, et il fallut attendre le retour de l’Olori pour que celle-ci se calme.

« Je vous en prie, mesdames, messieurs, retournez à vos sièges. »

Lui-même se laissa transporter jusqu’à la table d’honneur, restant néanmoins debout. Une fois de plus, il s’élança dans les airs, en plein cœur de la salle, captant ainsi l’attention de toute l’assemblée, qui attendait vraisemblablement des explications à toute cette agitation. Pourquoi avoir interdit l’accès vers la cour? Aurait-il eu un accident? Une bagarre? Tant d’expressions qui lui était possible d’observer et d’examiner, et de réflexions qui convergeaient vers une seule et même interrogation : quel était donc l’origine de cette commotion? À cette question, l’Archange Ivanhnoé esquissa un sourire, baissant légèrement son buste vers l’avant, en signe de pardon.

« Veuillez excuser toute cette agitation ainsi que les mesures qu’il nous faudra prendre pour le moment, chers convives. Mais un intrus a été repéré, il y a quelques minutes de cela, à l’intérieur de la cour, et, en ce moment même, des soldats affiliés à la Compagnie de Yüerell sont partis à ses trousses. »

La voix de l’Olori était calme et parfaitement contrôlée et il balayait la salle des yeux pour s’assurer que tous les regards se posaient sur lui, comme à son habitude.

« Encore une fois, je suis profondément navré que la soirée se soit troublée de la sorte, mais il n’y a aucun souci à se faire : la Compagnie a les choses en main et elle appréhendera rapidement l’individu.

- E-Et pourquoi ne pouvons-nous pas allez à l’extérieur? » Demanda un invité dans la salle, légèrement inquiet en raison de la nature évasive des réponses de l’Archange.

Il eut une courte pause durant laquelle l’Immaculé secoua doucement sa tête. Cependant, jamais, il ne se départi de son sourire, répondant simplement :

« Les hommes de Yüerell interrogent les témoins pour savoir ce qui s’est passé. Il s’agit d’une procédure tout à fait normale - le protocole - et le Commandant de Yüerell ne désire pas que des gens extérieurs à l’affaire interviennent inutilement. Comprenez cela et tâchez de les laisser travailler tranquillement. »

L’homme rougit violemment, comme s’il se sentait coupable d’avoir posé la question.

« Pardonnez mon indiscrétion, Olori », s’excusa-t-il en esquissant une basse révérence à l’endroit du dignitaire royal.

Ce dernier se rapprocha immédiatement du convive, l’incitant à se redresser.

« Ne réagissez pas ainsi, voyons! C’est tout à fait naturel de se poser des questions en ce moment, mais croyez-moi, tout est sous contrôle. »

D’un mouvement, il pivota sur lui-même pour faire face au reste du rassemblement.

« Ilẹ aṣalẹ ní tiwa, mes amis! Que l’on reprenne la musique et les danses! Votre célébration ne fait que commencer après tout! »

Dès cet instant, plusieurs sourires refirent surface sur les visages tandis que, peu à peu, l’on délaissait les portes pour retourner à la fête. Même autour de notre table, la majorité avait troqué leur expression tendue pour un faciès de soulagement et de profond apaisement.

« N’empêche, tout cela me trouble… »

Je me retournais machinalement vers Hiddleston, qui avait gardé les yeux rivés sur les portes.

« Viens-tu? »

Le regard de mon frère d’arme me scrutait tandis que, d’un vague hochement de tête, j’acquiesçais. Nous excusant auprès de nos compagnons, leur promettant de revenir avec, peut-être, un peu plus d’informations, nous nous faufilâmes jusqu’aux trois soldats qui gardaient l'entréee avant de nous présenter. Ces derniers nous reconnaissaient et nous les reconnûmes également, tentant de leur soutirer quelques indices sur ce qui se tramait, exactement, dans la cour. Ils s'observèrent, incertains, avant que l’un d’eux nous prenne à part pour discuter.

« N’ébruitez pas l’affaire, mais il semblerait que l’intrus de la cour avait des ailes rachitiques… »

À cette mention, nous écarquillâmes les yeux. Un Démon? ICI? Instinctivement, nos poings se resserrèrent, mais le soldat infirma rapidement notre théorie d'un signe, comme s'il avait lu dans nos pensées.

« Non, il ne s’agissait pas d’un Démon. Du moins, pas à notre connaissance. »

Que voulait-il dire?

« Il avait des ailes rachitiques, certes, mais ces dernières étaient d’un blanc pur, cristallin. »

Nos yeux se plissèrent, incrédules.

« Pardon?

- L’individu avait des ailes de Démon, répéta le milicien, mais elles arboraient la couleur des Anges. »



Le reste de la soirée se passa relativement bien, sans autre fracas, si ce n’était des quelques commérages que l’on pouvait entendre ici et là à propos du mystérieux intrus. En effet, untel aurait dit à untel, qui aurait lui-même entendu de la bouche d’untel, en écoutant aux portes, que l’individu avait de drôles d’ailes. Deux ailes blanches sans plumes? Se questionnaient les uns. Comment ça, un Réprouvé? S’indignait une jeune femme en grimaçant. Impossible que les Démons aient ainsi pu violer nos frontières sans que l’alerte n’ait été envoyé, se convainquaient les autres.

Tous avaient leur petite théorie, mais seuls les témoins de la scène connaissaient la vérité, du moins, une partie. Surtout que, confinés à l’extérieur, jusqu’à la fin de leurs interrogatoires, on ne cessait de mettre en doute leurs paroles pour être sûr de tout obtenir d’eux, pour être sûr qu’ils n’omettaient aucun détail qui pouvait nous aider à y voir un peu plus clair. C’était impossible; et oui, ça l’était. Pourtant, les témoins avaient bien vu ce qu’ils avaient vu. C’est pourquoi, lorsqu’on leur priait de retourner à l’intérieur, on leur demandait également de ne pas diffuser la nouvelle : en temps et en heures, les invités seraient mis au courant, mais d’ici là, le mot d’ordre, après tout, était de les laisser s’amuser, car il s'agissait de leur soirée.


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Stanislav Dementiæ
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◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
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Stanislav Dementiæ
Mer 17 Juil 2019, 11:22


« Puis-je vous emprunter votre cavalière ? » Georges et Werdna se stoppèrent dans leur danse aérienne pour observer l’homme qui les avait rejoints. Le danseur glissa un regard vers la concernée, qui le rassura d’un sourire. Il acquiesça avant de s’écarter et de tendre la main de la Wun à son nouveau prétendant. « Bien évidement. » Puis, avant de les laisser en tête à tête, le jeune homme effectua une révérence polie en direction de la danseuse. « Je t’attendrai à l’intérieur. A tout à l’heure. » la salua-t-il avant de voler jusqu’à la salle. Battant toujours des ailes pour se maintenir dans les airs, le nouveau duo se rapprocha. Les mains puissantes et imposantes de l’homme se placèrent aux mêmes endroits que celles de Georges, quelques instants auparavant. La danse qui s’ensuivit fut moins intuitive, un peu plus simpliste que celle effectuée sous la guidance du novice. Werdna ne s’en formalisa néanmoins pas. Elle-même était loin d’être une grande danseuse. « Tu es de toute beauté, ce soir. » la complimenta l’homme. Il avait la mine sombre, comme à son habitude. « Merci, Hector. » répondit la Wun sur le même ton. Au contraire de Georges, Hector n’avait pas accepté le départ de Werdna, refusant d’admettre que sa vie de soldate était derrière elle. Leur relation avait, pendant longtemps, été conflictuelle après ça. Ils avaient néanmoins tous les deux travaillé pour remédier à ce souci et, désormais, une entente cordiale s’était installée. Ils étaient loin d’être aussi complices qu’ils avaient pu l’être par le passé, mais ils ne se jetaient plus de savates à la figure, ils pouvaient discuter sans que cela ne dégénère en dispute. Sans doute était-ce le plus proche qu’ils pourraient à jamais devenir. L’apothicaire s’en satisfaisait amplement.

« Qu’es-tu venu me dire, Hector ? » demanda l’Ailée. « Je t’ai aperçu alors je me suis dit que venir te dire au revoir était une bonne chose à faire. » commença-t-il. Il continua néanmoins rapidement : le regard de sa cavalière était sans équivoque, elle n’était pas dupe et savait que ce n’était pas tout. Hector n’était pas le genre d’individu à se déranger pour si peu. « Et… J’ai aussi entendu dire que tu allais partir de ton côté. » avoua-t-il. Werdna soupira. « Les nouvelles vont vite, à ce que je vois. Comment as-tu pu être au courant, au juste ? » « Elena. » se contenta-t-il de dire. « Quoi ? Mais que – comment ? Rah, et puis zut, peu importe. » lâcha la danseuse, quelque peu agacée. « Et donc, qu’est-ce que tu me voulais ? » invita-t-elle le meneur à continuer. « Lorsque tu rejoindras les Protecteurs du Bonheur… Je voudrais que tu ailles parler à une certaine Evangeline Dargon. C’est une médecin pour votre ordre. Et, si cela est possible, je voudrais que tu lui donnes ceci, de ma part. » L’homme avait libéré l’un de ses mains pour fouiller l’une des poches de sa veste longue et en avait sorti une enveloppe cachetée. Il la tendit à sa partenaire qui s’en empara, un peu surprise par sa requête. « C’est très important, il faut absolument qu’elle prenne connaissance de ces documents dans les plus brefs délais, c’est compris ? » Les doigts de l’homme s’étaient resserrés autour de ceux de sa cavalière. « D’accord, mais… Qu’est-ce que c’est, exactement ? Ca a quelque chose à voir avec la Compagnie ? Un lien avec l’expédition ? » L’homme secoua doucement la tête. « Non, ca n’a rien à voir. C’est… C’est personnel. » confia-t-il. « Mais ca n’en reste pas moins important, d’accord ? » la pressa-t-il. Il y avait une sorte d’urgence dans son ton. Ses yeux s’étaient durcis lorsqu’elle avait commencé à poser des questions, comme s’il craignait qu’elle refuse de livrer la missive à sa destinataire après avoir appris qu’il s’agissait d’une requête personnelle. « Oui, ne t’en fais pas, je m’en occuperai. » lâcha finalement celle aux cheveux auburn. « Mais… de quoi s’agit-il, au juste ? » ne put-elle s’empêcher de demander. « Ca a l’air grave. » se justifia-t-elle. Hector soupira. « C’est juste… ca n’a pas d’importance, du moins pas pour toi. Mais je comptes vraiment pour toit pour – »

L’homme s’était arrêté abruptement dans sa phrase et avait écarquillé les yeux, le visage tourné vers les toits des bâtiments. « Quoi, qu’est-ce qu’il y a ? » questionna la rouquine, soudain prise d’un mauvais pressentiment. Le duo se posa à terre. La Wun put observer l’homme qui s’était posté sur les tuiles de l’édifice. Il y avait quelque chose de magnétique, dans sa physionomie. Werdna fut incapable de penser à quoi que ce fut d’autre que cet inconnu. Il avait une aura étrange, mais de celles qui donnent envie de vous regarder. L’homme leur tournait le dos, et pendant un instant, la rouquine se contenta de détailler le peu du visage qu’elle parvenait à discerner. Puis, brusquement, la silhouette déploya une paire d’ailes. Des ailes blanches, et pourtant démoniaques. Werdna écarquilla les yeux à son tour, plaçant sa main libre devant sa bouche tandis qu’elle retenait un sursaut de surprise. Instinctivement, elle effectua quelques pas en arrière, comme pour mettre le plus de distance entre elle et cette… abomination. Car ce ne pouvait être que cela. Une anomalie. Un mauvais présage. Rien de bon, en tout cas. Pendant quelques secondes, le temps sembla se suspendre tandis que chacun observait cette créature inconnue, incrédule ou choqué, abasourdi pour la plupart.

Puis la chose repris son envol, et les convives commencèrent de nouveau à s’agiter. « Hector, qu’est-ce que… Qu’est-ce que c’était que ça ? » demanda la Wun en se retournant vers son acolyte, visiblement secouée par ce qu’elle venait de voir. « Je n’en sais rien… Reste là, je reviens. » dit-il à la brune avant de se diriger vers des connaissances à lui. Werdna resta seule, les bras croisés sur sa poitrine dans une posture défensive. Elle fixait les cieux, là où avait filé cette chose, poursuivie par quelques Anges qui avaient décidé de le prendre en chasse. La gorge nouée, l’Ailée regarda autour d’elle : tous semblaient aussi choqués qu’elle, certain gérant néanmoins mieux leurs émotions. On ne tarda pas à venir la trouver. « Vous avez vu ce qu’il s’est passé ? » lui demanda un homme qu’elle n’avait jamais vu. L’apothicaire pinça les lèvres avant d’acquiescer lentement. « Est-ce que ça va, si je vous pose quelques questions ? » De nouveau, la jeune femme hocha la tête sans ouvrir la bouche. L’inspecteur lui demanda de la suivre et ils se dirigèrent dans un coin un peu plus à l’écart, plus au calme pour continuer cet interrogatoire. « Bien, racontez-moi ce que vous avez vu. Tous les détails que vous pourrez me donner sont importants, même ceux qui vous semblent anodins. » l’encouragea-t-il. Werdna prit une grande inspiration avant de raconter ce dont elle avait été témoin. Elle doutait que cela puisse être d’une quelconque utilité, elle avait vu ce que tous les autres avaient vu également, ce que tout le monde avait déjà dû lui raconter. Elle n’avait malheureusement pas vu grand-chose, à part cette paire d’Ailes terrifiantes. Elle ne savait pas d’où il était venu, n’avait rien entendu, n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait venir faire sur leurs terres – à part les narguer, peut-être- et n’avait vu aucune autre créature à part celle postée sur le toit. Encore heureux ! Ne manquerait plus qu’il y ait d’autres de ces abominations ! Son entretient dura quelques minutes avant que l’Ange la remercie et ne la congédie, allant aborder un autre témoin pour lui poser les mêmes questions, dans l’espoir d’obtenir des réponses plus satisfaisantes. De nouveau seule, Werdna essaya de rentrer à l’intérieur du bâtiment pour retrouver Georges mais les portes avaient été fermées le temps que tous soient interrogés. A la place, elle avisa un plateau où étaient posées des coupes de champagne. Sans réfléchir, elle se dirigea droit vers celles-ci et en attrapa une. Sans hésiter, elle la vida d’une traite, puis réserva le même traitement à une seconde coupe. Elle passa ensuite de longues minutes à patienter, marchant dans un sens puis dans l’autre, longeant un muret, avant que l’on accepte enfin de les laisser rentrer à l’intérieur.

Aussitôt les portes ouvertes, la Wun se précipita dans la pièce principale où elle retrouva son camarade, l’air toujours aussi affolée par la vision qu’elle avait eu. « Werdna, est ce que tout va bien ? Les portes étaient bloquées, on ne m’a pas laissé te voir dehors. » déclara le plus jeune avant de froncer les sourcils. « Werdna, qu'est ce qu'il s'est passé dehors ? Tu as l’air agitée. » Pendant une seconde, la jeune femme fut tentée de tout lui raconter, de lui dire ce qu’elle avait vu de ses propres yeux. Puis elle se rappela ce qu’avaient dit les Anges plus haut gradés qu’elle. Il fallait garder cet évènement secret. En un sens, elle comprenait la démarche. Il ne fallait pas perturber les troupes juste avant leur grand départ. « Rien… Rien du tout, tout va bien. » mentit-elle en essayant d’afficher un sourire rassurant.
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Merci Kyky  nastae
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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

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Ezechyel
Dim 21 Juil 2019, 21:28

« Que s'est-il passé? » Nous questionna le Garde réprouvé en coulant un regard en direction des malfrats assoupis, ligotés par les entraves de lianes que j'avais façonné. Tout en gardant contenance, j'inspirai un peu d'air, que je relâchai, avant de débuter mes explications. « Ils ont essayé de s'en prendre à lui. » Déclarai-je en désignant le Cyraliel du menton. « Je me suis simplement interposé pour le protéger. » Le Bipolaire parut étonné. Les pensées altruistes n'étant guère courantes dans cette Cité où la force dictait les lois, il ne s'agissait certainement pas du récit qu'il s'était préparé à entendre. Alors que ses yeux alternaient entre Svën et moi, il se permit de me poser une question supplémentaire : « Pourquoi? » Ses intonations étaient subitement devenues méfiantes, comme s'il doutait de la bonne foi que j'avais placé en mes actes, puis en mes mots. L'homme me dévisageait avec insistance, s'évertuant à deviner mes soi-disantes véritables intentions cachées derrière le masque de mes traits placides et stoïques. Son examen ne s'embarrassait d'aucune forme de politesse – selon les coutumes ygdraënnes du moins. Celui-ci s'étendit encore sur plusieurs poignées de secondes, avant que le soldat finisse par demander « Qui êtes-vous? » sur le même ton, ce à quoi je répondis naturellement : « Son garde du corps. » Le Réprouvé plissa le nez, davantage soupçonneux. « C'est vrai ce qu'il dit là? » S'enquit-il finalement à l'adresse du sylvestre resté un peu à l'écart. Ce dernier arqua un sourire bienveillant. « Bien sûr. » Son visage n'en laissait rien paraître, mais l'interrogatoire que nous subissions l'exaspérait depuis un moment déjà. Pour sa part, le Garde se contentait tout bonnement d'appliquer le protocole exigé par son travail, bien conscient du statut d'importance que l'Ygdraë possédait, tant bien même que ce dernier ne fasse pas partie de son peuple. Le Bipolaire ne prétendait nullement connaître les us et coutumes de ceux qu'il désignait encore comme étant des Elfes, loin de là, mais il préférait tout de même éclaircir chaque détail lui apparaissant douteux dans cette affaire, avant de se convaincre de lâcher prise. Il détenait suffisamment d'expérience dans son domaine, à patrouiller de fond en comble le cœur de Sceptelinôst, pour savoir qu'une âme charitable dissimulait bien souvent des desseins plus sombres. Telle une seconde facette annihilant l'image du bon samaritain, ces individus opportunistes se convainquaient que, de par leur bonne action, ils méritaient d'obtenir une récompense en échange de leur service, récompense qu'ils ne réclamait jamais dans la bonté et l'indulgence. Je n'apparaissais pas forcément maléfique aux yeux du Réprouvé, mais je ne m'offusquais guère du scepticisme qu'il nourrissait à mon égard. Après tout, s'il y avait bien une chose que la vie nous apprenait durement, c'était que les apparences étaient bien souvent trompeuses, mensongères. Le Garde ignorait, bien entendu, que, en dépit de la rondeur de mes oreilles, je n'en restais pas moins un Ygdraë au même titre que le Dagmar qu'il insistait à interroger.

« Hum... » L'homme ne se défaisait toujours pas de son air suspicieux. Cela dit, il semblait réfléchir sérieusement aux propos émis par le Borghild. « Il ressemble pas à un Elfe pourtant. » Persista-t-il en me détaillant à nouveau de la tête aux pieds. « Est-ce que cela a la moindre importance? Ma parole devrait vous suffire amplement. » Le concerné maugréa quelques mots en Zul'dov. Toutefois, il consentit à donner raison au Cyraliel, qui ne put s'empêcher d'esquisser un rictus de satisfaction. « Votre attention me touche sincèrement. » Poursuivit-il sans se départir de l'amabilité de sa voix, auquel le Garde renchérit par un simple « De rien » à peine chuchoté dans sa barbe. Cela ne lui arrivait pas souvent de se formaliser de règles d'usage, encore moins quand celles-ci appartenaient à des étrangers. Néanmoins, la prestance se dégageant du sylvestre était telle que le Garde se sentit obligé de lui rendre ses paroles de courtoisie. À vrai dire, malgré les apparences, le Réprouvé se préoccupait assez peu de la sûreté de l'Ygdraë. En vérité, il voulait à tout prix éviter que ses supérieurs lui tombent dessus, si jamais un incident venait à impliquer une personnalité d'influence – même s'il s'agissait d'un étranger – dans une regrettable tragédie, bien que le guerrier qu'il était estimait qu'un individu qui posait les pieds à Sceptelinôst sans être conscient de ses dangers n'avait rien à faire ici. Les faibles ne survivaient jamais bien longtemps au sein de cette ville de bêtes, d'animaux affamés par les vices et les Péchés qu'ils consumaient sans modération. L'homme devait probablement se dire que le sylvestre avait eu de la chance de m'avoir à ses côtés lors de l'assaut des bandits, inconscient du fait que mon absence n'aurait en aucun cas inversé le poids de la balance. Pour l'avoir déjà aperçu à l'œuvre, je pouvais garantir que Svën était plus qu'assez puissant pour se défendre seul contre un trio de criminels orgueilleux, mais surtout faibles et imprudents.

« Très bien. » Finis par souffler l'Ailé, avant de reporter son intérêt sur les deux autres membres de sa patrouille. Ceux-ci étaient, par ailleurs, occupés à extirper les scélérats de leur profond sommeil à coups de pied, violents et sans pitié, dans les côtes. L'expression du commandant se défigura soudain en un sourire lugubre, carnassier. « Vous pouvez partir maintenant. Vos témoignages nous ont été d'une grande aide. » Le Réprouvé se pencha au-dessus des prisonniers que ses hommes continuaient de frapper du bout de leurs bottes. « Vous aurez bientôt plus rien à craindre de ces trois vaar. » Il avait presque craché son dernier mot à la figure des malfaiteurs en y canalisant l'intégralité de son mépris. Des abrutis. Il s'agissait certainement d'une façon de décrire ces bandits, en effet. Personne n'ignorait que la Justice réprouvée suivait l'adage de la loi du talion après tout, et en plus d'être particulièrement intraitable à l'encontre des voleurs, ceux-ci subissaient systématiquement un sort identique. J'aurais pu me scandaliser du primitivisme d'un tel châtiment, tant les mœurs réprouvées entraient en contradiction avec les miennes. Cela dit, ma présence ici ne servait en aucun cas à alimenter les débats au sujet de la moralité sévissant au cœur de la Cité du commerce souterrain et de fait, je n'avais nullement l'intention de m'ingérer d'une quelconque manière dans les affaires des Bipolaires. Sceptelinôst était tout aussi impitoyable que ses habitants et au fond, sa Justice ne faisait que refléter cette réalité. Il est vrai que ces trois hommes n'aient sans doute jamais souhaité purger ainsi leur sentence. Néanmoins, ils s'étaient eux-mêmes condamnés, dès l'instant où ils avaient commencé à nous épier en échafaudant les prémisses de leur plan, de terminer leur aventure en ayant la main tranchée. C'est pourquoi que, sans un mot, Svën et moi-même finîmes par nous détourner de la scène de crime, abandonnant le trio entre les mains des Gardes. Quelques instants plus tard, après que les bandits eussent été tirer des bras de la douce Æther des Rêves, nous entendîmes leurs cris retentir à l'horizon.

Alors que nous poursuivions notre route en direction de notre auberge, progressant sous les premières lueurs de l'aube, je m'autorisai enfin à m'enquérir sur l'état de mon compagnon avec une simple question : « Vous allez bien? » Le Cyraliel ne souffla pas un mot, mais son signe de tête affirmatif me suffit amplement. Je laissai un court silence flotter, écoutant distraitement le vacarme en provenance des tavernes et des bordels, avant de poursuivre la conversation sur un tout autre sujet. « Savez-vous pourquoi votre contact a insisté à vous rencontrer à Sceptelinôst? » Second hochement de tête. « Nous avions une affaire importante à régler. » - « Mais pourquoi ici spécifiquement? Vous auriez pu choisir un endroit plus paisible, moins dangereux. » - « Sans doute. » Le sylvestre ne semblait guère être dans l'humeur de parler. « Je dois rentrer à Melohorë sous peu. » Me concéda-t-il subitement. « Un conseil aura bientôt lieu et je me dois d'y être présent. » Je le toisai un instant. « Est-ce à propos de la Fugitive? » - « Entre autres, mais pas seulement. Dans tous les cas, cela marquera la fin de vos obligations envers moi. » L'annonce me prit totalement de court. Surpris, j'en perdis momentanément le don de la parole, alors que mon cerveau tentait d'assimiler les propos que je venais tout juste d'entendre. Cela dit, avant même que l'occasion de m'extirper de ma torpeur me soit offerte, une forme dans le ciel attira irrémédiablement mon attention, tout comme celle des autres protagonistes qui vaquaient à leurs occupations dans les environs. Un homme s'était posé sur la toiture de la plus haute tour de la Cité, les ailes étirées à leur plus grande envergure. Elles étaient blanches, aussi immaculées que le plumage des Anges. La seule différence étant que ses extensions dorsales n'étaient guère composées de plumes et de duvets, mais de peau et d'os à l'aspect rachitique. Comme un Démon. Alors que la confusion se distillait progressivement au sein de tous les cœurs et de chaque esprit, l'apparition prit de nouveau son envol dans un vigoureux battement d'aile, avant de disparaître à travers les cieux. Ce n'est qu'après son départ que les clameurs de la foule se soulevèrent dans une dissonance assourdissante.

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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Kaahl Paiberym
Jeu 25 Juil 2019, 14:02



« Alors ? » J’avais l’impression de poser cette question un nombre incalculable de fois depuis quelques jours. Une femme et un homme étaient assis de l’autre côté de la table. L’un avait été chargé de retrouver Ares. L’autre de chercher Beth. Je devais me débarrasser du premier une bonne fois pour toute. Je devais m’entretenir avec la seconde. « L’homme que vous cherchez évolue en territoire magicien. Il va de taverne en taverne en racontant à qui veut bien l’entendre qu’il est le fils de Jun Taiji et qu’il doit devenir roi des Sorciers. Il est pauvre et à moitié fou, ce qui explique qu’il soit toujours plus ou moins en liberté. Il n’est pas dénué de puissance cependant. Il ressemble à l’Honorable, en plus crasseux. Je n’ai cependant trouvé aucun lien de parenté entre les deux ou les autres Paiberym. Il n’y a rien sur son passé, il semble n’avoir aucun lien avec quiconque. » « Je soupçonne une expérience magique qui aurait mal tourné à vrai dire. » fis-je tranquillement. Les hommes et les femmes qui me servaient été habitués à ne poser aucune question. Pourquoi est-ce que je le cherchais ? Pourquoi je demandais des informations ? Ils savaient parfaitement que ça ne les regardait pas. Depuis ce qu’il s’était passé à Amestris, chacun avait à cœur de penser que c’était mieux pour tout le monde. Le Prince, moi, n’avait pas à se justifier. « C’est bien. Vous me donnerez sa dernière position avant de partir, je vous prie. Un Sorcier fou au milieu des Magiciens a de quoi faire désordre et cela pourrait mettre en danger nos espions sur place. » « Je pense aussi. Je n’ai pas réussi à déterminer ce qu’il savait au juste mais ça peut s’avérer dangereux. » Sa première femme faisait partie de ces fameux espions et c’était justement la raison pour laquelle je l’avais détaché sur cette mission. « Concernant Beth ? » demandai-je alors. La Mage Noie me fixa un instant, tourmentée. J’en connaissais la raison. Mes yeux rejoignirent le visage de l’homme. « Vous pouvez disposer. Säkir vous fournira ce que vous désirez après don des coordonnées. » Je traçai quelques mots sur une feuille volante et la lui donnai. Les goûts de cet espion étaient particulièrement atroces, tellement qu’ils me mettaient mal à l’aise. Je pensai vaguement à le tuer, ultérieurement. Je n’aimais pas particulièrement les Ygdraë mais ce qu’ils faisaient subir à toutes les jeunes vierges qui lui tombaient sous la main avait de quoi faire vomir n’importe qui. Il n’était pas si bon dans sa profession. Personne ne le pleurerait vraiment. Un accident était si vite arrivé. Oui, j’allais finir cet entretien et le tuer.

Une fois qu’il fut sorti, je me mis à compter mentalement le temps qu’il lui faudrait pour obtenir son dû et en abuser, l’air de rien. « Je sais que la mission que je vous ai demandé dépasse l’entendement mais j’ai une grande confiance en vos capacités. » C’était vrai. Elle ne le savait pas mais nous nous connaissions plus que ce qu’elle pensait. Elle savait parfaitement jouer les Magiciennes, tellement que je doutais parfois moi-même de son alignement. C’était ce qu’il me fallait parce que si le doute s’était immiscé en mon esprit, cela voulait dire qu’elle était excellente. « Cette histoire est complexe, bien entendu, mais je dois trouver cette femme au plus vite. » « Je comprends mais elle n’a laissé aucune trace. » C’était exaspérant. « Dire qu’elle est capable de tromper toute une population… Comment l’avez-vous su ? » Je souris face à son audace, à cette interrogation qu’elle osait m’imposer. Avais-je le goût du risque ? Clairement pas. Il était une chose de savoir que Kaahl Paiberym était en réalité un Sorcier. Il en était une autre de faire le lien entre lui et moi, entre nous. « J’ai mes sources. » dis-je simplement. « Des Sorciers bien plus proches de la royauté magicienne, un en particulier. » « C’est pour cela que vous cherchez cet Ares ? Parce qu’il met Kaahl en danger ? » « Précisément. Je ne peux pas me permettre de perdre un espion si proche de l’Impératrice Blanche et aussi bien intégré. Le Chancelier Kamtiel non plus, j’imagine. » J’avais accepté de répondre, pour voir sa réaction. « Kaahl semble réellement affecté par la disparition de la reine. » lâcha-t-elle. Je restai un instant silencieux avant d’avoir une idée. C’était le meilleur moyen de savoir si je pouvais faire confiance à cette femme ou non. « Pour vous faire une confidence, Kaahl et Edwina sont amants. La fille de la Belle est en réalité de lui et son sacrifice entre les draps de la reine nous a été utile à bien des égards. Ne doutez jamais de sa loyauté. » Si l’information fuitait, elle avait intérêt à disparaître de la circulation rapidement. « Bien. Vous pouvez y aller aussi. Contactez-moi dès que vous aurez quelque chose de plus concret. »

Quelques temps plus tard, j’apparus dans la bâtisse de l’espion aux mœurs écœurantes. Sur le chemin, quelques murmures avaient accompagné mes pas, mon nouveau surnom filtrant sans peine entre les lèvres des Sorciers : l’Écorcheur. Il ne fut pas difficile à éliminer vu la position dans laquelle je le trouvai alors. Mes yeux se posèrent sur la petite fille, nue mais non encore atteinte. Je m’accroupis devant elle pour la détacher, annulant les effets de la magie des runes qui la clouait dans un périmètre déterminé. Je lui souris. « Je n’aime pas beaucoup que l’on s’en prenne aux enfants, tu sais. Je suis venu pour te sauver. Tu veux bien garder ce petit secret pour toi ? » Elle hocha la tête, ses yeux rougis par les larmes m’observant. Elle ne savait pas à quelle sauce j’allais la manger. « Tu vivais où, avant ? » Comme elle ne parlait pas, je décidai de ne pas insister pour le moment. « Tu veux du chocolat ? J’ai une boîte qui en fabrique par magie. Ils représentent l’Impératrice Blanche. C’est amusant non ? » Je me levai et tendis la main à l’enfant qui avait hoché timidement la tête. « Je vais te donner ça. Avant nous allons juste te trouver de nouveaux vêtements. » Je pensai brièvement à ma fille, Délilah. Je ne la voyais pas souvent et sans doute était-ce mieux ainsi. J’abhorrai profondément ceux qui osaient prendre pour cible spécifique les enfants. J’étais conscient qu’une action globale demandait leur mort mais il y avait une très nette différence entre tuer en masse sans distinction et sélectionner de petites victimes à torturer. « Une fois que tu m’auras dit où vivent tes parents, promis, je te ramènerai chez toi. Tu veux revoir ton papa et ta maman ? » « Oui. » répondit-elle enfin, sortant de son mutisme.

Au sein du palais royal, j’avais installé l’Ygdraë sur mon lit. Elle mangeait du chocolat tout en regardant dans le Miroir, captivée par ce qu’elle y voyait. Je la comprenais. J’avais ouvert les fenêtres pour laisser entrer l’air et la lumière du soleil, fait plutôt rare. Je fixais la foule, beaucoup plus bas, accoudé au rebord, pensif. L’enfant vivait à Avalon, une partie du monde dans laquelle je n’avais pas l’habitude de me déplacer. Alors que je réagençais mon emploi du temps pour y inclure un voyage chez les Déchus, quelque chose attira mon regard. Ma vision se précisa sur le point en question et mes yeux s’agrandirent de surprise. Sur l’un des bâtiments administratifs, un être se tenait, fier et impressionnant. Il attirait l’attention et, bientôt, la mienne ne fut qu’une parmi les milliers d’autres. Le peuple entier tourna son visage vers l’apparition. Le silence s’installa comme le calme avant la tempête. Ses ailes rachitiques semblaient narguer la population de leur blanc nacré. Je fronçai les sourcils, essayant de comprendre ce que ceci signifiait. Un Démon avait-il décidé de se teinter les ailes et de s’exhiber au cœur d’Amestris ? Pourquoi faire ? L’homme ne semblait pas maléfique, ce qui ajoutait à mon trouble. Vingt secondes après, il prit son envol. La plèbe resta aphone encore quelques temps puis le flot des paroles envahit les rues aussi facilement que la peste se répandait. Je devais comprendre.  

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Sam 03 Aoû 2019, 02:52

L’esclave était fier malgré sa mine grise. Un grondement survint par-de-là les terres lointaines, précédant une lumière vive qui anima le ciel d’un menaçant éclair. Une bourrasque se fit entendre avant de se faire sentir, balayant sur son chemin les rares feuilles des plantes autochtones. Trois Gardes Noirs s’activaient à les attacher à chaque pilori prévu, aidé de quelques esclaves du quartier. La Dame les observait faire sans grand intérêt, tapotant sa joue avec sa clef. Certains de ses achats étaient présents et elle comptait sur eux. Elle lança un regard amusé en direction d’Esmerald qui faisait parti de ceux qui se consacraient à la tâche silencieusement. Il tendit un maillet à l’un des Gardes Noirs qu’il suivait, décomposé devant le ciel qui s’éclairait de temps en temps. « Ils ont peur de la pluie comme certains craignent le jour. » dit-elle, souriante. Elle qui avait vécu plus loin que les glaciers, plus loin que l’océan même, aimait à se penser plus maligne qu’eux. Si seulement ils savaient qu’au-de-là des étendus glacés, lorsque l’horizon embrasse le ciel, la pluie est nourricière. Ils ne le sauraient peut-être jamais. Ils n’avaient pas besoin de le savoir. Mieux valait qu’ils soient hantés de crainte que d’aventure. Ainsi, elle pouvait se laisser aller à l’oisiveté quand il s’agissait de se reposer. Aucun des biens de son Maître ne s’enfuirait sur les terres glacées ; ils n’avaient nul endroit où aller. Quand bien même certains Valciel sillonnaient déjà les paysages, ils étaient maudits à vivre dans la quiétude de chez eux, dans leur quartier. Elle leva le menton vers l’une des bâtisses qui menaçaient la place d’une beauté froide et bleue, symbole des roches du pays et surprit des jeunes enfants qui s’amusaient. Malgré toute l’horreur qui régissait ces lieux, une lueur s’agitait de temps en temps. Un soupçon de vie, d’espoir pour certains. Il leur en fallait peu à ces esclaves pour apprendre à vivre sans se soucier de rien ; une bande de feignants écervelés. La dame eut une soudaine contradiction à l’esprit qu’elle chassa pour se focaliser sur le jeune Esmerald qui ne promettait rien, contrairement à son frère. Néanmoins, il fallait avouer qu’il savait écouter et qu’il était d’une docilité surprenante, celle d’une bête. Sa jeunesse et sa naïveté la répugnaient. Il ne vivrait pas longtemps, lui avait-on confié. Les enfants de l’Oie ne sont qu’une poussière dans le schéma de la vie, leur temps s’écoule plus vite que pour un sorcier. Malgré son air adolescent, un enfant sorcier du même âge ne serait pas en mesure de commencer sa vie à Basphel. Lui tenait déjà une position presque d’homme, une moustache naissante, un timbre de voix vacillant. Dans quelques temps, il aurait lui aussi des enfants qu’elle revendrait pour concurrencer par pure esprit de compétition certains Mayfair. Le Prince qu’elle servait n’aurait pas besoin de cet argent, à quoi bon enrichir un fortuné ?

Tandis que la Dame élaborait d’une mine rayonnante le plan de vie du jeune eversha, lui terminait sa tâche. Aucun des esclaves aux piloris ne s’étaient débattus, ils étaient condamnés à vivre le Chant de la Pluie comme dernier salut. Quand ils s’évertuaient à parler, de toute façon Esmerald ne comprenait rien. Ils ne parlaient pas la même langue. Seuls les sorciers semblaient les comprendre et quand ils ouvraient la bouche, ils ne recevaient que des coups. Ce qu’ils disaient relevaient peut-être du blasphème ou de l’idiotie. Une énième bourrasque vint fouetter leur visage d’un froid mordant, relevant par la même occasion la chevelure brune d’une femme qui en profita pour regarder Esmerald. La lueur valsait dans son regard, animé d’une colère sourde, presque muette. Il prit peur à la contempler. Malgré les tuméfactions sur son visage, l’eversha devinait qu’elle était belle. Pourquoi les avaient-ils attachés ? Une belle esclave valait chère ; et si elle était récalcitrante, on la servait aux Gardes Noirs revenus de longue expédition. Ses talents de chevaucher pouvaient la sauver. Il lança un regard interrogé à un voisin qui fixait le ciel depuis tout à l’heure, convaincu que leur place n’était pas ici. « Allez vous-en ! Rentrez au bercail, et que ça saute. » L’autorité du Garde n’était pas utile ; avec un simple mouvement de tête en direction d’ailleurs, ils auraient décampé sans attendre leur reste. Esmerald s’abaissa au niveau de sa maîtresse et attendit le deuxième accord avant de s’en aller. La Dame était sur l’esplanade qui dominait la place des esclaves où l’exécution allait avoir lieu. Prise d’une soudaine envie de le faire languir, elle prit une grande inspiration et fit exprès de regarder ailleurs. Les mains sur les épaules et dans son inactivité, le jeune eversha commençait à avoir froid. « S’il vous plaît… Est-ce que je peux… » Il était au niveau de ses pieds. Qu’est-ce qu’il l’énervait avec sa voix . Le cuir de sa botte imprima la joue du garçon qui resta coi, les yeux salés. « Si tu veux être attaché avec ces ordures, parle encore un peu. J’ai tellement envie de te couper les cordes vocales. » Les mains gantelés se crispèrent, il resta planter la tête baissée. Bien sûr qu’elle ne le ferait pas ; sa mère l’en avait assuré. Il était trop cher pour être tué bêtement, en tant que mâle, sa force leur serait utile plus tard.

Lorsqu’il sentit l’humidité se rapprocher, il pleura. Sa position l’empêchait de le voir en action. Les Gardes et sa maîtresse étaient assez protégés pour se prémunir d’une pluie acide le temps de trouver un abri. Le cuir serait rongé avant que cela n’atteigne la peau. L’acier des casques se contracterait sans jamais faillir. Ils pouvaient craindre des plaies superficielles alors que lui serait rongé jusqu’aux os. Respire, lui souffla une voix. Respire et détends-toi. Il ferma les yeux jusqu’à ce qu’un cri de stupeur le réveil de sa torpeur. C’était sa maîtresse, qui pointait quelque chose derrière lui, sur les bâtiments des esclaves. Il n’osa pas se retourner, jusqu’à ce qu’elle l’oblige. Était-ce un monstre de pluie qu’elle regardait là ? La peur qu’il ressentit dans tout son être immobilisa le jeune garçon. Cette peur, d’où venait-elle ? Ce qu’il voyait, étrangement, n’était pas l’objet de sa frayeur soudaine. Un homme doté d’ailes si rachitiques et si blanches qu’Esmerald doutait qu’elles soient assez fortes pour le soulever. Elles ne ressemblaient pas à celles d’une Oie. Au contraire, il fut pris d’une fascination qui effaça l’idée qu’une pluie mortelle allait bientôt s’abattre sur Valera Morguis. « Un démon… Ça… Ça ne peut… » Il essuya son nez baveux, soudain curieux. Il le trouvait beau. Déployant tout le volume de ses membres, l’être d’un blanc immaculé sur un paysage noir d’orage reprit son envol et le monde à ses pieds qui s’étaient mus d’un silence de mort se réveilla. Les gardes se hâtèrent de quitter la place, la maîtresse congédia finalement son esclave, pressée par une menace bien réelle. Avant que les premières gouttes ne s’abattent sur sa veste, Esmerald était rentré, essoufflé. Il gravit chaque marche pour observer le spectacle qui s’annonçait. Une nouvelle énergie le poussa à aller encore plus vite. Il avait déjà oublié la marque qu’il avait sur la figure. Il sourit à ses sœurs et à son frère. Ils n’allaient pas le croire. « J’ai vu un démon blanc. Il avait de grandes ailes ! Plus grandes que maman, plus fines aussi. » Aucun d'entre d’eux ne savait ce à quoi un démon ressemblait vraiment, ils en avaient entendu parlé car ils étaient connus pour être forts et rusés.

Enfin les esclaves se retrouvèrent pour regarder la cour à leur pied ; les prisonniers étaient faits comme des rats. Le vent n’était pas clément, signe d’une drache soudaine et brute. Malgré ce qu’ils voyaient juste en bas, leur bouche était imprégnée par ce mystère que certains avaient vu sur les toits. Contrairement au sort scellé des hommes et femme d’en bas, ce qu’ils venaient de voir était tout bonnement formidable. « J’ai senti de la peur. » avoua Esmerald. « T’as pas fait pipi dans ton pantalon au moins ? » Le garçon secoua la tête et plaça ses mains sur son cœur. « Quand j’ai peur, je ne respire plus. Là, je respirais, j’étais simplement tendu. C’était bizarre. » Des cris commencèrent à bercer l’atmosphère. Une plainte lancinante traversa la pièce, allant jusqu'à glacer le sang.




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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

~ Sorcier ~ Niveau II ~
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◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Lun 05 Aoû 2019, 11:04


« Ah… Bé… Cé… Dé… » récita Alice d’un air innocent. Elle reproduisait les syllabes qu’on lui avait fait apprendre par cœur. Ça avait été long et fastidieux mais elle avait presque retenu l’enchainement en entier. Au début, elle n’avait pas aimé cet exercice. Elle ne comprenait pas pourquoi ces idiots lui faisaient répéter ces sons sans queue ni tête, encore et encore, chaque jours. Pourquoi on la forçait à rester assise à un bureau, enfermée dans une salle alors qu’elle pourrait aller jouer à l’extérieur. Mais surtout, elle ne supportait pas d’être éloignée de l’Homme. Il était le seul à qui elle obéissait, à qui elle souhaitait faire plaisir. Parfois, il lui rendait visite et essayait à son tour de lui faire dire cet enchainement. Lorsqu’elle avait vu qu’il était satisfait après qu’elle avait mémorisé les premières syllabes, Alice avait trouvé cette tâche beaucoup plus importante, plus intéressante aussi. Parfois, elle se mettait à chantonner en même temps, elle chantait pour mieux retenir. Ca l’aidait beaucoup. « Gé… Ash… Ih… Ji… Èl… » L’Homme fronça les sourcils, l’air visiblement déçu. La sorcière imita sa mimique, sans comprendre ce qui l’avait provoqué. Elle continua à réciter docilement son alphabet. Voilà bien un mot compliqué, le premier qu’elle avait retenu. Malheureusement, elle n’avait aucune idée de ce dont il s’agissait ou ce à quoi cela pouvait lui servir. Elle parvenait juste à prononcer ce mot et se mettait parfois à le chantonner à tue-tête, sous différentes intonations, avant de retomber dans le calme. « Ikss… I-grèè-ke… Zè-de. » termina-t-elle avec un sourire satisfait qu’elle adressa à l’Homme. Il se tenait derrière la table, les mains croisées devant son visage. Un sourire étira également son visage. « C’est bien, tu ne t’es presque pas trompé. Tu as fait beaucoup de progrès ses temps-ci. Je suis fier de toi. » La brune n’avait rien compris de ce qu’avait raconté le mage noir. Son esprit s’était concentré sur le simple fait qu’il lui avait souri, et cela avait empli son cœur d’un sentiment euphorique. Elle se mordit la lèvre et pencha légèrement la tête sur le côté. Le son de sa voix, grave et lente, avait quelque chose d’hypnotisant sur elle. Elle aurait aimé qu’il ne cesse jamais de lui parler, qu’il lui raconte des choses du matin au soir et même pendant son sommeil. Malheureusement, il était très occupé et l’élève ne pouvait jamais rester longtemps à ses côtés, souvent renvoyée contre son gré dans cette froide salle de cours. « Viens-là. » ordonna-t-il. La brune ne compris l’injonction qu’une fois qu’il eut ouvert grand ses bras, comme il le faisait souvent avant de l’enlacer. La jeune fille émit un petit cri de joie émerveillé et, sans plus attendre, elle bondit en avant, s’apprêtant à grimper par-dessus le bureau pour pouvoir se blottir contre le torse de celui qu’elle aimait. Pourtant, alors qu’elle posa son genou sur le bois, Il l’empêcha d’avancer davantage. Perplexe, elle pencha encore plus la tête sur le côté : elle avait instinctivement décidé d’emprunter le chemin le plus directe pour rejoindre sa destination et ne comprenait pas pourquoi il l’en empêchait. Cela lui fit un peu de peine et son visage laissa transparaitre cette détresse. Le sorcier soupira puis la guida pour qu’elle contourne le meuble. De nouveau assis sur sa chaise, il invita la demoiselle à s’assoir sur ses genoux. Alice ne se fit pas prier et elle se posa à califourchon sur lui, son buste collé au sien, sa tête au creux de sa nuque et ses bras autour de ses épaules. C’était là le seul endroit et la seule position dans laquelle elle se sentait parfaitement comblée. Quel dommage que cette situation n’arriva pas plus souvent…

Le duo resta ainsi pendant quelques instants, Nostradamus passant délicatement sa main dans la chevelure de sa nouvelle protégée. Finalement, il força doucement la brune à se retourner et à porter attention au livre qu’il avait ouvert sur le bureau. Un peu déçue que ce contact privilégié prenne fin aussi vite, la sorcière fit une petite moue mais ne protesta pas. Lorsque l’Homme lui montrait ce livre, il se mettait généralement à parler et cela lui convenait également. Elle comprenait rarement ce qu’il disait, comme pour tout le reste. Mais il lui semblait que cela avait quelque chose à voir avec les drôles de choses gribouillées sur les pages. A sa plus grande satisfaction, le sorcier se mit à lire. Un sourire plana sur ses lèvres et elle ferma les yeux pour se concentrer sur la voix.

L’Homme s’arrêta subitement de parler. Curieuse, Alice rouvrit les yeux et se tourna vers le conteur. « Qu’est-ce que ça veut dire… » La sorcière cligna des yeux, patientant tranquillement. Elle aurait aimé qu’il s’intéresse à elle mais il semblait préoccupé par quelque chose. Une fois, elle avait essayé de le distraire, d’attirer son attention sur elle pour qu’il joue avec elle. Elle avait fait tomber un vase par terre, qui s’était brisé en dizaines de fragments. Il avait été tellement en colère après cela qu’Alice avait compris qu’elle ne devrait plus jamais toucher à rien. Lorsqu’elle essayait de l’attirer en se postant devant lui, il appelait quelqu’un qui la conduisait dans une autre salle et elle se retrouvait alors seule. Elle avait fini par se faire une raison. De toute manière, il finissait toujours par s’intéresser à elle, d’une façon ou d’une autre. La copie patienta donc, observant curieusement son protecteur.

La porte s’ouvrit soudainement sur la silhouette d’une femme à la chevelure blonde. Elle avait l’air tout aussi contrariée que son maître mais ce ne fut rien en comparaison de la mine dégoutée que fit Alice en reconnaissait celle qui avait fait irruption dans la salle. La sorcière n’aimait pas la nouvelle venue. A chaque fois que la blonde apparaissait, Nostradamus l’oubliait presque totalement. Il ne s’intéressait plus qu’à cette intruse que la clone aurait volontiers tué de ses propres mains si elle avait su comment s’y prendre. Dans une tentative désespérée, Alice se laissa aller à ses vieilles habitudes et se positionna de telle sorte à ce qu’elle soit la seule chose dans le champ de vision du ténébreux. Comme elle l’avait craint, l’Homme se contenta de la déplacer comme si elle n’avait été qu’une poupée de chiffon. « Il faut que tu vois ça. » La blonde se dirigea vers la fenêtre de l’office et l’ouvrit grand. Nostradamus se leva aussitôt et alla la rejoindre. « Là, regarde ! » « Qu’est ce que c’est que ca ? » « Aucune idée. Un démon, peut-être ? Mais qu’est-ce qu’il viendrait faire ici ? Et surtout, pourquoi s’amuserait-il à parader avec des ailes de cette couleur ? » Le silence retomba entre les deux partenaires. Alice, elle, était restée en retrait, à côté du bureau. La jalousie déformait son joli minois, le rendant laid au regard. Sa respiration s’était faite saccadée, irrégulière. Ses yeux se remplirent de larmes. Elle aurait voulu hurler pour que quelqu’un la remarque. Non. Pour qu’Il la remarque. Perdant le peu de raison qu’elle avait, elle se mit à gémir d’indignation, ce qui sembla déranger l’intruse. « La ferme ! » ordonna-t-elle d’une voix sèche. Aussitôt, Alice se tut mais n’eut aucunement l’intention de se montrer sage pour autant. Prise d’un élan d’audace, elle fit tomber la moitié du mobilier posé sur le bureau d’un ample geste de bras. Sans prendre de pause, elle réserva le même sort au reste des plumes, ancres et parchemins. Elle s’empara ensuite du livre et le leva haut au-dessus de sa tête, s’apprêtant à le jeter violemment au sol pour pouvoir le piétiner. « Arrête ça ! » Promptement, Nostradamus s’était approché et attrapa les poignets de la brune, la stoppant dans son geste rageur. Sa prise fut tellement ferme qu’Alice grimaça de douleur. « Lâche ! » La colérique s’exécuta, soudainement effrayée par le regard du sorcier. Derrière lui, Vulpina l’observait. Elle avait simplement l’air ennuyée, comme si ce petit excès de zèle contrariait ses plans. Alice laissa les larmes couler le long de ses joues. Sans que quiconque n’ajoute quoi que ce soit de plus, elle releva ses jupons puis s’échappa de la salle en courant.
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Merci Kyky  nastae
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Lun 05 Aoû 2019, 17:10

Plus il apprenait à la connaître et plus l’amertume gangrenait son cœur bleu. Il voulait lui faire mal, que l’emprise s’inverse. Qu’elle subisse un courroux qui la punirait d’être aussi vile. Il se surprit dans sa réflexion ; si ses parents l’entendaient penser de la sorte, il est sûr qu’il aurait été privé de quelque chose, comme un enfant. La bonté était ancrée dans les manières de son père qui n’aurait pas supporté de voir son fils ainsi. Or il était loin d’eux et le sylphe était certain d’une chose ; ils devaient être mort d’inquiétude, à moins que son double sorti de l’eau ne l’ait remplacé, lui qui rêvait d’être l’unique, le voilà très certainement comblé.

« Pourquoi les martyriser alors qu’ils t’embrasseraient les pieds si tu leur demandais ? » Le génie avait profité qu’elle soit rentrée dans sa pièce pour lui poser la question. Il l’avait entendu, ce n’était pas la première fois. La Dame était songeuse. « Tu as vu ce que j’ai vu ? » Faisait-elle exprès d’esquiver sa question ? Il n’avait pas la force de la lui reposer. « Le démon aux ailes blanches dont tu ne cesses de jacasser ? » Les yeux de la sorcière se mirent à briller. Alors, elle n’était pas seule à l’avoir vu. « Non. J’étais chez moi. » Ce qui la déchanta sur le champs. Elle plaqua sa main contre sa tempe, de nouveau. Il vint à côté d’elle et s’assit juste à quelques centimètres, histoire de la gêner, ce qui n’eut pas l’effet escompté. « Le Talleb doit déjà être prévenu. Des Gardes Noirs étaient présents et il y avait des esclaves. S’il faut des témoins, il y en a. Il suffit d’aller leur demander et d’écrire leur déposition. » - « Pourquoi cela t’affecte tant ? » - « T’imagines si Valera Morguis était attaqué par une horde de Démons Blancs comme celui-là ? Ils connaissent notre position ! L’emplacement de la ville est inconnu ! Or, c’est inconcevable ! Impossible ! Je dois leur écrire. » Plongée dans ses pensées, le génie insista. « Écrire à qui ? » - « Aux Talleb et au Prince. Qu’ils soient avertis. » - « Tu es une femme inquiète, pas un garde. Crois-tu vraiment qu’ils se soucieront de ton avis ? » Le génie n’avait qu’une piètre estime de cette Sorcière et il espérait qu’il en soit de même pour ceux qui la supervisaient. Il se demanda un instant des conséquences d’un canular sur son statut. Deviendrait-elle une esclave, détrônée de sa liberté pour s’être permise d’envoyer des missives d’avertissement sans l’ombre d’une preuve tangible ? Alors qu’il rêvassait à la maudire sans avoir à user de ses dons magiques, elle sortit immédiatement de la pièce. Le génie disparut, aspiré par son habitable lorsqu’elle franchit le seuil. Quelque chose la motivait et ce n’était pas l’apparition de cet être ailé. Il la savait ambitieuse et avait compris qu’elle était également méticuleuse. Avait-elle lu les pensées du sylphe qui comptait la doubler pour la mettre à mal ? Le phénomène était envisageable mais peu probable. Elle devait simplement connaître les intentions de l’habitant de la Clef à son égard car au détour d’un couloir, elle rangea le petit objet dans le mur imparfait d’un dédale de briques bleues. « A tout à l’heure. » dit-elle avant de s’éclipser.

La Dame revint, la mine satisfaite. Ils étaient de nouveau dans sa chambre à coucher et elle avait réuni plusieurs feuillets, attestant de l’avis des Gardes Noirs qu’elle connaissait et qui avait été présents. Personne n’avait prévenu le Gouverneur ou le Prince d’une telle apparition, confortés dans la peur de ne pas avoir essayé de capturer l’individu. « Je les ai convaincus d’écrire un témoignage en leur promettant que j’expliquerai qu’ils ont tenté d’approcher le Démon Blanc sans succès. Bien sûr, vu que cela s’est passé très rapidement, c’est logique que nous n’ayons pas réussi. Nous n’allions tout de même pas envoyé nos esclaves ailés le chercher car la pluie nous menaçait et... » Elle s’arrêta dans sa réflexion, le génie attendait une suite. Le visage de la Dame se tendit, elle commença à écrire de façon furieuse et intensive.

« Admirable Prince,

Je suis dans le déshonneur de vous apprendre que nous avons eu une visite impromptue sur les toits des bâtiments du quartier des esclaves. Alors que nous exécutions au nom de notre Talleb des esclaves récalcitrants, certains Gardes Noirs et moi-même avons été confronté à la vue d’un être extraordinairement ailé, aux ailes blanches et étrangement malingres. Ce n’était pas un Valciel, je puis vous l’en assurer. Vous trouverez ci-joint des témoignages des Gardes Noirs présents attestant de ma version des faits. Nous avons, malgré les conditions météorologiques, tenté de nous approcher de l’individu. Il s’est envolé avant que nous l’ayons atteint. Je vous demande donc disgrâce face à notre incapacité et nous serions extrêmement honorés de recevoir la peine qui nous incombe, à juste titre.

Je puis toutefois proposé une alternative si l’occasion se représentait malgré les protections naturelles qui entourent Valera Morguis. Notre armée est puissante mais admet en son sein que des individus dépourvus d’ailes. Or, nous avons à notre disposition des esclaves dotés de plumes et de membranes qui pourraient si nous leur ordonnions former un dispositif aérien, rendant ainsi intangible une telle intrusion au sein de notre Cité.

Je vous prie de bien vouloir considérer notre protection au près de notre Talleb, prévenu de la situation dans une missive aux informations égales. Nous avons dans nos effectifs un Valciel qui pourrait servir de prototype pour un tel entraînement.

Votre dévouée Gouvernante et Servitrice
Ezaëlle Mayfair
»


Il imprima la façon dont elle écrivait, les courbes et leurs singularités. Son écriture était régulière et expressive, annotée à certains endroits de belles majuscules empiétant la phrase du dessous. Cela pourrait lui être utile plus tard.




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Ven 09 Aoû 2019, 22:47

Draes
Ils avaient des ailes blanches et...
Il n’avait pas tout de suite compris. A vrai dire, il ne l’avait pas tout de suite vu, trop occupé à contempler le vide, comme il le faisait depuis des semaines à présent. C’était le seul endroit où il se sentait maintenant en sécurité : le vide. Cela pouvait sembler paradoxal, pour quelqu’un qui avait été traumatisé par l’ennui, mais l’avantage du néant était qu’il n’y pensait pas. Il était à l’abris de lui-même et de ses pulsions effrayantes, des autres et de leur jugement. Dans le néant, rien n’était compliqué. On le laissait tranquille. Ça le calmait.

Il avait finalement été arraché de sa torpeur salvatrice par le déploiement de ses ailes. Il avait alors plissé les yeux, le temps de se réhabituer à regarder vers l’horizon, et avait tout d’abord cru qu’il s’agissait d’un homme vêtu d’une cape blanche, qui s’était soulevée au passage d’une bourrasque. Sauf qu’il n’y avait pas de vent, et que surtout, une cape ne permettait pas à son porteur de prendre son envol. Pas qu’il sache. Pris de terreur, Draes avait eu un mouvement de recul. Ce n’était pas normal. Et ce qui n’était pas normal était une menace. Mais que pouvait-il faire ? Il était paralysé. Même après quelques minutes, son cœur battait toujours à mille à l’heure. Et si cette chose était le signe de sa fin prochaine ? L’Alfar eut un frisson d’horreur. Il ne pouvait pas mourir maintenant. Il ne voulait pas, c’était trop terrifiant. Draes prit une profonde inspiration avant de se rapprocher doucement de la fenêtre. Comme toujours, cette dernière était fermée et verrouillée. Il avait demandé à ce que cela soit fait, et c’était Ophélia, sa sœur, qui possédait la clef permettant d’actionner le petit verrou. Il avait trop peur de faire une bêtise, de tenter, dans un élan de panique ou de folie, de sauter. Il se méfiait tout autant du verre, qui, une fois brisé, pouvait être une arme redoutable. Malheureusement, contre cela, il ne pouvait rien faire, sinon que de contrôler sa force. Il posa timidement ses mains sur le rebord. C’était pour cette raison qu’il ne touchait jamais aux carreaux : au cas où ils se briseraient. Ses yeux balayaient l’extérieur, ratissaient chaque centimètre que lui accordait la vue de sa fenêtre, à la manière d’un arachnophobe à la recherche de l’araignée qui avait subitement disparu à la seconde où l’on aurait détaché son attention d’elle. Mais il avait beau chercher, rien n’y faisait. L’homme mystérieux avait disparu.

Derrière lui, la porte de sa chambre s’ouvrit sans délicatesse. Draes sursauta et fit volte-face. Il réalisa qu’il tremblait un peu. Sa sœur, elle, le dévisagea d’un air interrogateur, mais pas particulièrement ravi. Elle avait l’impression de l’avoir pris en flagrant délit de quelque chose. Il agissait comme un enfant et ça l’agaçait. Ce n’était pas la première fois que ça arrivait, et à vrai dire, Ophélia commençait à se demander s’il ne lui cachait pas réellement quelque chose. Ça ne l’aurait pas étonnée, vu son comportement depuis quelques temps, auquel il n’avait jamais apporté d’explications, et ses cochonneries qui avait eu pour cause de leur faire loger son bâtard de fils.

-Es-tu sourd ?

Il ne répondit pas, mais ce n’était pas la peine. Sa manière d’entrouvrir la bouche suffisait amplement à deviner qu’il ne comprenait pas. Ou qu’il jouait très bien les idiots. En tous les cas, ça n’améliorait pas la patience de sa sœur.

-Ça fait trois fois que je frappe à ta porte. Et Dunya est passée avant moi, avant de me dire qu’elle n’avait pas réussi à te sortir de ta rêverie. Tu es prêt ?

Draes baissa les yeux pour regarder sa tenue. Il était bien habillé, alors oui, il semblait qu’il était prêt. Pour quoi faire ? Pour aller où ? Il avait oublié. Il devait accompagner sa sœur quelque part, mais il ne savait plus où. Ça ne faisait rien. Il connaissait les codes sociaux de base exigés par les siens et se savait capable de s’y tenir en présence d’inconnus – au pire, il penserait au vide et ça le rassurerait. Et puis, il ne voulait pas l’énerver en lui posant la question, qu’il avait certainement déjà posé une ou deux fois auparavant. En plus de le renfermer sur lui-même et de l’avoir plongé dans une peur constante, l’épreuve du labyrinthe avait rendu sa mémoire particulièrement bancale, si bien que la comparaison à un homme de plusieurs siècles était vide faite. Ophélia entra dans la chambre de son frère d’un pas rapide et alla le prendre par le bras. Elle n’avait pas que ça à faire que de l’attendre. Dunya lui avait demandé de se montrer douce avec lui, afin de ne pas le brusquer, et que le laisser s’exprimer lui faisait parfois du bien. La femme tâchait d’appliquer ces consignes comme elle le pouvait. Elle n’était pas très pédagogue, et jouer aux mamans un peu gagas ne l’intéressait pas. Après tout, la procréation était une nécessité d’ordre familial avant tout. La satisfaction personnelle n’avait qu’à transparaître dans l’accomplissement de cette mission, et non la simple joie d’avoir des enfants parce que c’est mignon. Mais si Ophélia n’aimait pas son frère, mais elle n’était pas un monstre pour autant. Vu son état, elle aurait pu faire de lui un Näg, ou tout simplement le tuer, mais ce n’était pas dans les intérêts de la famille, et il n’était pas suffisamment encombrant pour avoir à prendre une mesure aussi radicale. Pour ainsi dire, avoir des domestiques à sa disposition lui avait sauvé la vie – ils sauvaient beaucoup de vies, en fait, surtout les vieux devenus un peu fous avec le temps.

-Il y avait un homme, dehors. Il avait… il avait des ailes blanches. Finit par déclarer Draes, alors qu’ils se dirigeaient vers la porte d’entrée.

Il avait déployé beaucoup d’efforts pour dire cela, persuadé qu’elle ne lui répondrait pas, ou bien qu’elle se contenterait de lui dire qu’il était fou. Mais tant pis. Il avait eu envie de le dire, peut-être pour se rassurer lui-même, se dire qu’il n’avait pas juste imaginé cet homme et que ses mots le rendaient tangible. Ophélia eut un rictus nerveux. En réalité, cela ne l’amusait pas du tout. Elle ne savait pas ce à quoi il pouvait faire allusion, mais il n’y avait aucun doute qu’il délirait.

-Ah bon. Un Ange ? Tu sais bien que ce n’est pas possible.

Elle jouait le jeu, mais cela l’agaçait profondément. Elle se sentait stupide à lui parler comme s’il avait six ans.

-Non, pas un Ange. C’était… Qu’est-ce que c’était ? Il n’en savait rien, en fait. Il n’avait pas bien vu. Autre chose.

-Ce n’est pas possible. Nous sommes à Drosera. Tu as dû rêver, comme d’habitude. Après tout, tu ne m’as pas entendue arriver. Tu étais ailleurs.

Draes se renfrogna, mais ne protesta pas. Non, il n’avait pas rêvé, il en était sûr maintenant. Il avait bel et bien vu cet homme ailé déployer ses ailes. Les deux Alfars étaient sur le pas de la porte. Dunya s’activa pour leur donner leurs capes. Elle venait d’apparaître et n’avait rien entendu de la conversation. Elle semblait un peu perturbée, un peu exaltée, mais ni l’un ni l’autre ne le remarqua vraiment. Elle avait beau être très douée dans son travail, elle restait une servante.

-Vous avez vu cet homme ailé ?

-Pardon ?

-Il y avait un homme ailé dehors. Des ailes rachitiques, comme celles qu’on affuble aux Démons, mais blanches.

Ophélia regarda consécutivement son frère, puis la servante, médusée. Draes, lui, semblait tout juste se réveiller. Il observait Dunya avec une sorte d’émerveillement surpris. S’il l’avait pu, il l’aurait prise dans ses bras pour la remercier de prouver qu’il n’était pas fou.

-Au lieu de dire des idioties, tu ferais mieux de te mettre au travail. Balbutia la femme sur un ton qui n’en était pas moins autoritaire et condescendant. Tu es en retard sur les tâches que je t’ai demandée de faire. Le linge ne se lave pas tout seul. Le sol non-plus. Et la nouvelle argenterie, tu as pensé à l’entretenir ?

La servante tressaillit, joignant ses mains devant elle et baissant la tête.

-Oui. Veuillez m’excuser, Madame. J’ai divagué. Je m’y mets de ce pas.

Alors que la domestique disparaissait dans le couloir, Ophélia se redressa, reprenant de sa contenance. Elle évita de croiser le regard de Draes. Quoi qu’il se soit produit en-dehors de cette maison, elle ne voulait pas lui donner raison. Elle était trop fière pour ça, surtout lorsque l’on était face à un fou doublé d’un idiot. L’Alfar se racla la gorge. Ses yeux sévères étaient rivés sur la poignée, comme si elle attendait qu’elle se tourne toute seule.

-Bien. Et toi, ouvres la porte.

~1461 mots~

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Ven 09 Aoû 2019, 23:30

Hawke
Ils avaient des ailes blanches et...
Comme tout le monde, Hawke avait entendu la rumeur. Il ne savait pourtant pas ce qu’il en pensait. De sa naïve compréhension des choses, il pouvait voir que ça allait changer. Quoi exactement, ou bien comment, il n’en avait pas la moindre idée. Simplement, ce serait crucial. Enfin… C’était peut-être justement sa naïveté qui lui faisait penser cela. Néanmoins, c’était le seul sentiment qu’il parvenait à identifier à peu près chez lui. Le reste était brumeux, pas totalement défini. Et puis, comme le lui avait dit son père, ce n’étaient que des rumeurs. Aucun de ceux qu’il connaissait n’avait directement été confronté au phénomène. Les nouvelles allaient vite, certes, mais elle se déformaient tout aussi facilement. Pour cette raison, Hawke aurait aimé pouvoir y prêter moins d’importance. Mais il était encore trop influençable, la nouvelle était trop fraîche et trop palpitante pour ne pas y réagir. Il avait vu deux ou trois personnes amasser de petites foules pour raconter ce qu’ils prétendaient avoir vu. Ils criaient et faisaient de grands gestes pour impressionner et appuyer le privilège qu’ils avaient eu d’avoir pu assister à cela. Ils exagéraient, mais tout le monde s’en foutait : on voulait du sensationnel. On voulait rêver un peu, ou bien alors se faire peur, avoir quelque chose à raconter à son tour – je connais un ami qui connaît un ami qui connaît un ami qui a vu un inconnu dire que… - et se sentir dans l’Histoire, un peu plus. Hawke ne comprenait pas encore bien le monde qui l’entourait, mais il fallait avouer qu’il ne faisait pas exception à la règle : lui aussi avait ce fier sentiment de vivre l’Histoire. La vision. Le phénomène.

Un Démon aux ailes blanches. Qui l’eut cru ? C’était tout ce qu’il avait retenu. C’était tout ce qu’on savait, ou du moins, ce que l’on supposait. Disons que ça ressemblait à un Démon très charismatique – on parlait carrément d’intervention divine d’après certains conteurs – avec des ailes blanches. Mais qu’est-ce que ça prouvait exactement ? A partir de là, des tas d’hypothèses avaient vu le jour. De la simple plaisanterie à l’éventualité d’un Démon vertueux en passant par un phénomène d’albinisme, chacun y allait de l’opinion qui lui seyait le mieux, n’hésitant pas à en rajouter une couche avec sa propre théorie – et d’une certaine manière, s’affubler de voix partisanes et d’une certaine notoriété. Hawke, lui, n’avait jamais rien dit. D’une, parce qu’il se doutait bien que tout le monde se fichait de son avis, et de deux, parce qu’il n’avait rien à rajouter, tout simplement. Il était trop perdu entre toutes ces hypothèses, et cela lui semblait inutile. Néanmoins, la chose ne manquait pas de nourrir son imagination. Dès lors qu’il avait entendu l’histoire, il avait entamé un croquis de ladite apparition, conciliant au mieux les descriptions dont il se souvenait. Un homme grand, beau, fort, charismatique et séduisant. Un homme qui aurait tout aussi bien pu être un Ange, sauf que lui « il avait ce visage typique des Démons, ce truc qui fait qu’on sait qu’il est mauvais, à la base. Et puis les ailes, terribles, rachitiques, bien entendu. ». L’Humain ne savait pas ce qu’était un visage typique de Démons, ni ce truc qui faisait qu’on savait qu’il était mauvais à la base. Il n’avait jamais vu de Démon lui-même, pour tout dire. L’on avait parfois évoqué la présence de cornes sur son front, parfois non. C’était aussi ce qui lui posait problème et ne faisait qu’augmenter ses choix à prendre. Après avoir réfléchi un long moment, il haussa les épaules et se dit que si ça se trouvait, les deux versions existaient. L’on racontait bien que ces tentateurs pouvaient tromper leur proie en changeant d’apparence. Quant aux traits typiques de Démon, ça ne se verrait pas forcément sur le rendu. Hawke comptait en faire une figurine en bois. Il était conscient que son niveau en matière de sculpture était encore grossier, bien qu’il s’améliorât. Il savait que sa figurine ne comporterait jamais suffisamment de détails pour qu’il réussisse à lui faire incarner ce truc typique d’un visage de Démon. Il essayerait, néanmoins. Et il en referait une deuxième plus tard au besoin. Hawke était patient et ne s’inquiétait pas sur le fait de faire des erreurs. C’est comme ça qu’on apprend, après tout, lui disait son père. Et il était d’accord avec lui. C’était comme ça qu’il avait tout appris.

Hawke se demandait ce que ça pouvait bien faire, un Démon aux ailes blanches. Car s’il présentait un changement, qu’est-ce que ça lui changerait, à lui, exactement ? Malgré sa curiosité vis-à-vis de cette nouvelle, Hawke ne rêvait que d’une vie assez simple pour le moment. Il ne faisait ce qu’il faisait que parce que cela lui plaisait, mais ne cherchait pas davantage. Il ne se sentait pas encore prêt à entreprendre de grandes choses. Peut-être que ça viendrait, nul ne savait. Alors oui, qu’est-ce que ça changerait ? Ce Démon avait-il seulement un quelconque lien avec les Humains ? Certainement, s’il s’était présenté à eux. S’il pouvait croire ces conteurs. Et donc ? Le rôle des Anges Gardiens lui effleura l’esprit et lui arracha aussitôt un sourire. Un Démon Gardien. La chose lui paraissait incongrue. Des créatures aussi profondément mauvaises ne pouvaient pas être des Gardiens. Quant à l’hypothèse d’un Démon vertueux, il avait du mal à s’imaginer la chose. Il lui semblait que ce n’était pas possible. Même avec toute la bonne volonté du monde, il pensait qu’un Démon n’était pas capable de bonnes choses et qu’au mieux, il était maladroit avec la bonté. Cette idée lui était véhiculée par son entourage depuis sa naissance, et la remettre en question, même maintenant, ne lui avait jamais traversé l’esprit. C’était une notion pilier difficile à détruire, et puis c’était comme ça. Il n’y avait pas à chercher d’explication, autant qu’on n’en demandait pas pour l’eau qui mouille ou le feu qui brûle. Cela faisait partie des choses.

~994 mots~

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Sam 10 Aoû 2019, 11:41


« Piouf ! C’est lourd hein ? … Enfin je veux dire … Pioufff ! Un peu quand même non ? Comment ça s’appelle déjà ce truc ? Du plomb ? Annnh … Je sais pas ce que c’est … Et ça sert à quoi ? … Oui, oui, je peux me taire et faire mon travail. … Piouf ! Mais c’est lourd quand même ! Enfin, je veux dire, j’ai pas l’habitude vous savez ! Normalement, je m’occupe des petits démons de mon maître ! Je pense que je m'en sors assez bien ... Il m’arrive même parfois à faire un peu la cuisine et le ménage … J'aime bien, mais je préfère m'occuper des enfants ... Enfin, rien à voir avec ce truc-là ! Comment ça s’appelle déjà ! … Et vous l’écrivez comment ? Pour que j’en parle à mes petits démons quand je retournerais dans ma famille ! … Bah pourquoi vous ricanez comme ça ? … Ah bon ? V-Vous croyez ? … Mais non ! Je suis sûr que ma famille va revenir me chercher ! … Ils m’aiment beaucoup ! Et je les aime bien aussi ! Ils sont pas méchants vous savez … C’est vrai que des fois, je les trouve bizarre … mais à part ça … Non, je suis sûr qu’ils vont venir. Après tout, qui s’occupera des enfants ? … Un autre ange ? Vous croyez vraiment ? … Mais non, voyons !  C’est moi qui s’occupe d’eux d’habitude ! Si je ne rentre pas, je vais beaucoup trop leur manquer ! … D’ailleurs je dois leur manquer maintenant c’est sûr ! … Et puis, qui sait qui leur fera des blagues, hein ? … Un autre ange peut-être ? Je ne crois pas non ! C’est moi, le plus fort en blague ! Et ça, mes maîtres le savent par-fai-te-ment ! Oui Monsieur ! … Attendez, je me repose un peu … C’est vachement lourd ce machin ! … Aïe ! Pourquoi est-ce que vous me frappez comme ça ! Voilà, voilà ! Je reprends votre plomb-bidule-truc-là ! C’est lourd ! Mais bon ! Piouff ! Vous savez, vous pourriez me le demander plus gentiment ! Piouff ! Moi, ça ne me dérange pas plus que ça de porter ce machin – même si c’est très lourd, mais passons ! – mais un peu de gentillesse ne ferait pas de mal. Ça n'a jamais tuer personne, à ce que je sache ! Tiens, est-ce que vous pourriez me passez un peu d’eau s’il-vous-plaît ? J’ai un peu soif … parce que voyez-vous, c’est un peu, voire très légèrement lourd ! ... Merci ! Même si ce n’est pas très gentil ce que vous venez de dire là : que vous espéreriez que je m’étouffe avec … Qui vous aidera à porter ce truc là-bas hein ? … Mais, vous avez raison sur un point ! Autant se dépêcher un peu ! Bah oui ! Plus vite j’aurais fini, et plus vite je pourrais retourner dans ma famille ! Je ne voudrais pas qu’ils m’attendent trop longtemps ! Je vais trop leur manquer ! Je n'ose imagnier comment les petits vont faire pour se coucher ... Qui leur racontera des histoires avant qu'ils ne s'endorment ? Et qui les fera rire, comme je le fais ? Oh ! D’ailleurs vous voulez que je vous raconte une blague ? … Oh, allez ! Elle n'est pas longue en plus ! Allez ! … Ouais ! Alors quel est le comble pour un démon ? … Alors ? Pas d’idées ? … C’est de dormir d’un sommeil de plomb !! Ha Ha Ha ! De plomb ! Ha Ha Ha ! C’est drôle non ? … Ha Ha Ha ! La tête que vous faîtes ! Je savais bien qu’elle allait vous plaire celle-là ! Qu’est-ce que vous voulez, je suis doué pour les blagues ! C’est un don pas donné à tout le monde … Mais j’essaie de rester humble ! Dîtes, vous voulez que je vous en raconte une autre ? Allez !! … Bon d’accord, je me dépêches ! … Vous savez, vous devriez sourire un peu plus ! Je le lui dis d’ailleurs souvent à mon maître aussi … Parce que, ne pas sourire, ça peut vous faire des hémorroïdes ! Sans parler des ulcères à l’estomac ! Paraît que ça fait un mal de chien ! Alors, essayez de sourire un peu ! Regardez faites comme moi ! Voyez c’est pas très compliqué ! Faut juste montrer les dents ! … Par contre, faut essayer de relever les commissures des lèvres, sinon on pourrait croire que vous allez me manger … Et on sait bien que ce n’est pas ce que vous souhaitez, n’est-ce pas ? … Enfin de vous à moi, je peux vous le dire : c’est vraiment lourd ce truc ! Pourtant c’est pas très gros ! Un peu comme un melon … ou peut-être une pastèque ! En fait, j’en sais rien ! Parce que je ne sais même pas si j’ai déjà vu un melon ou une pastèque … Peut-être même que je n’en ai jamais goûté ! … Vous vous en avez déjà mangé ? Pas sûr que ça pousse par ici ? M’enfin, est-ce que vous pensez que les melons ou les pastèques, ça soit aussi lourd que cette boule de plomb ? Vous imaginez si on l’envoyez sur quelqu’un ! Sûr que ça ferait des dégâts ! … Oh mais arrêtez de ricaner ! On dirait que ça vous plaît cette idée ! C’est un peu glauque quand même ! En tout cas, vous voyez ! Vous aussi vous savez sourire ! Bon c’est déjà ! Au moins , vous n’aurez pas d’hémorroïdes ! Et pas d’ulcères ! Alors, on dit merci qui ? … Oui, oui, je sais ! Il y a encore du chemin avant d’arriver pour déposer cette boule ! Et oui, je vois bien que les autres vont plus vite que moi ! Mais, je vais vous dire un truc : eux … Bah eux, ils sourient pas comme nous ! Et on sait tous, ce qui arrive aux personnes qui ne sourient pas ! … Allez admettez-le ! Vous êtes content d’être tombé sur moi aujourd’hui ? Moi, je dis toujours chez mon maître, qu’il vaux mieux prendre son temps, et arrivé à bon port que se dépêcher et mourir à cause d’un ulcère ! Paraît que ça fait un mal de chien ! … Ah bon, je vous l’avais déjà dit ! … Bah au moins, vous êtes avertis ! De mon côté, je suis content qu’on vous ait placé pour m’escorter … Vous me faîtes passer du bon temps ! Je vous aime bien ! … Qu’est-ce que c’est que ces bruits ? Vous aussi vous entendez hein ? Est-ce qu’on peut aller voir ? Allez ! S’il-vous-plaît ! … Ouais ! Vous voyez qu’avec un peu de gentillesse, on peut avoir ce qu’on veut … et on fait de mal à personne ! Oh vous avez vu ! Il a des ailes bizarres non ? Elles sont blanches non ? Dîtes, ça vous paraît pas bizarre quand même ? C’est un démon vous pensez ? Il a dû boire une potion ou un truc comme ça, parce que deux ailes blanches comme ça … C’est bizarre ! Qu’est-ce que vous en pensez ? Vous croyez quand même pas que c’est un ange qui s’est déguisé ? Ça se trouve c’est une expérience qui a mal tournée ! Croyez-moi, j’en ai vu des trucs bizarres ! Mais des ailes comme ça, j’en ai jamais vu ! Oh regardez, il s’en va maintenant ! Au revoir, démon bizarre ! Vous croyez qu’il reviendra ? La prochaine fois, on pourra peut-être allé lui parler et lui demander pourquoi il a des ailes comme ça ? … Oui, je sais. Il faut y retourner. Dites, ça vous dis qu’on fasse un petit jeu ? Allez ! … Je vous jure, il n’y aura pas de blagues ! Vous savez pas ce que vous manquez mais bon … Allez, s’il-vous-plaît ! … Vu que, selon vos dires, je ne vais pas assez vite, peut-être que vous, vous irez plus vite que moi … Non, non, je vous jure, je ne me moque pas ! … C’est juste pour un jeu ! Vous connaissez le bras de fer ? Est-ce que ça vous direz qu’on en fasse un, là maintenant ! Et le perdant, il portera la boule jusqu’à la fin … ? Alors ? On le fait ? Allez ? S’il-vous-plaît ? Ouais ! Vous allez voir ça va être très sympathique ! En plus, je connais un arbitre de jeu génialissime ! Vous allez voir ! Non parce que, quand même c'est lourd votre truc ! »  
1355 mots.
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