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 C'est les vacances, qu'ils avaient dit | ft Astriid

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Kitoe
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Kitoe
Lun 23 Nov 2020, 20:11

Astriid & Faust
C'est les vacances, qu'ils avaient dit
-Hm…

Les bras croisés contre sa poitrine, Mira tapait frénétiquement du pied contre le sol, en pleine réflexion. Le dilemme était de taille, comme à peu près à chaque fois qu’elle et son fils partaient pour une journée ou deux en ville, à Avalon. C’était le début des vacances scolaires et la mère avait besoin de s’acheter des vêtements. Avec cette concordance des évènements, elle n’avait eu d’autre choix que d’emmener son enfant avec elle : laisser Faust tout seul à la maison pendant autant de temps, c’était la garantie de perdre ou l’enfant, ou la maison suite à une terrible bêtise de la part de ce dernier. Il avait beau être le sien, il restait un Démon et elle ne pouvait décemment pas lui faire confiance. C’était pourquoi elle ne lui avait jamais laissé l’opportunité de prouver ce qu’elle prédisait dans le cas où elle l’aurait laissé tout seul à la maison.

-Bon, à un moment, il va falloir faire un choix. Déclara-t-elle comme si ce n’était pas déjà évident.

Faust, lui, attendait. Les bras balans que sa mère lui interdisait de mettre dans ses poches parce que ça faisait mauvais genre, et dénué du moindre sac parce qu’elle avait d’office décrété qu’il le perdrait en chemin, ses yeux étaient rivés sur le pavé un mètre devant lui. Il n’écoutait les réflexions de Mira que d’une oreille. Il avait l’habitude, de toute façon, c’était toujours comme ça.

-Bon. Répéta-t-elle, pincée. Je dois aller acheter une robe. Elle l’avait déjà dit, mais il fit mine de rien. Tu m’attends à l’entrée de la boutique, d’accord ? Parce que je te connais, si tu rentres avec moi, tu vas attendre que je sois dans la cabine d’essayage pour mettre le magasin sens dessus-dessous. C’était toujours le même discours qu’elle sortait. Un peu comme celui de le laisser seul à la maison, elle s’imaginait toute une histoire qui ne s’était jamais produite parce qu’elle ne lui en avait jamais laissé l’opportunité. Du coup, tu restes là, à l’entrée, tu ne fais pas la gueule aux gens sinon tu vas faire fuir les clients mais surtout, SURTOUT tu restes là. Bon, ça par contre, c’était déjà arrivé. La dernière fois, sa mère l’avait cherché pendant une heure, paniquée, alors qu’il était juste parti se réfugier dans le bistrot du coin pour boire une grenadine. Tu ne bouges pas. Je veux que tu sois à ce moins précis, sur CE pavé précis quand je rentre, et que tu y sois toujours quand je sors. C’est compris ?

-Ouais.

-On dit oui. Bon, j’y vais. Elle se pencha vers son fils et déposa un bisou tendre sur son front. Tu ne bouges pas, hein ?

Il hocha la tête et après lui avoir adressé un dernier sourire, Mira s’engouffra dans le magasin. Dans un long soupir, Faust expira l’air de ses poumons tandis que ses paupières s’affaissaient sur ses yeux. C’était parti pour une éternité d’attente à rester comme un débile devant une devanture, à attirer le regard intrigué des passants, que quelques-uns lui demandent si le pauvre chouchou qu’il était ne s’était pas perdu, et à se faire chier, comme un clébard attendant son maître. Il n’avait rien pour s’occuper. Pas de laine et d’aiguilles à tricoter, ni même des billes ou des cartes comme faisaient les gamins qui avaient la moitié de son âge. Le Démon enfonça ses mains dans ses poches. Regardant ses pieds, il en leva un pour le décaler d’une dizaine de centimètres sur le côté. Et voilà. Règle enfreinte. Il avait bougé. Il sourit bêtement puis fit la même chose avec son autre pied. Satisfait, il s’aventura un mètre en avant, puis revînt à sa position initiale. Faust était conscient de ne pas être le plus grand caïd de tous les temps – malheureusement – mais il faisait avec les moyens du bord. Il ne voulait pas être surpris par sa mère, car désobéir était l’une des choses les plus regrettables à faire avec elle. C’était à peu près l’équivalent d’une signature pour un séjour dans un centre pénitencier chez des Sorciers en train de développer le pire système de torture de tous les temps. Alors oui, pour un Démon, cela n’aurait pas dû faire autant d’effet car en son sein, l’Enfer devait largement dépasser ce stade d’horreur. Néanmoins, puisque Faust n’avait jamais foulé la terre de ses ancêtres, les vrais, il commençait bien plus bas que la moyenne. Un caïd parmi les tantouzes, pourrait-on dire pour tenter de sauver sa « Strite Crède ».



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Bijin
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Astriid
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Astriid
Lun 23 Nov 2020, 22:37

C'est les vacances, qu'ils avaient dit | ft Astriid Kvtp
C'est les vacances, qu'ils avaient dit




Piäh Nour avait été investi d'une mission de la plus haute importance en ce jour ensoleillé. Le popotin frétillant, l'oeil acéré, la tête remplies de promesses de pâtisseries s'il faisait tout bien comme on lui dit, le Kinshäla était on ne peut plus motivé à surveiller les vagabondages de la jeune Ygdraë. Raïm, conscient de devoir passer plusieurs longues journées bloqué sur un bateau en compagnie de l'épuisante Elfe, avait autorisé une journée libre au groupe pour les laisser profiter d'Avalon avant de repartir pour d'autres terres. Cela lui ferait une journée de tranquillité avant de devoir supporter ses bavardages sans arrêt. Toutefois, après les évènements de la nuit du Fessetival, il s'était assuré que le Kinshäla lui colle au train juste au cas où. Il ignorait à quel point il pouvait faire confiance à ce monstre bleu mais au moins, ça lui faisait deux plaies en moins sur le dos.
Flânant dans les ruelles, Astriid regardait les vitrines d'un air curieux, Piäh Nour ronronnant dans ses bras. N'osant pas rentrer avec l'animal dans les commerces et n'ayant pas les moyens de s'offrir quoi que ce soit, elle se contentait de gratouiller distraitement son compagnon en se perdant dans le labyrinthe de la cité des Déchus. Gorgé de l'amour prodigué par l'Ygdraë, le Kinshäla commença à pousser de longs soupirs d'ennui. Elle était gentille Astriid à roucouler «Il est à qui le Nourrinet ? Il est à qui ? Il est à mamaaaaan !» mais quand est-ce qu'on allait jouer ? Puis quand il vit une mamie trottiner avec un minuscule roquet à l'air apathique sous le bras, ce fut la goutte de trop et il renifla avec dédain avant de se téléporter soudainement hors des bras de sa maîtresse. Il réapparut sur le rebord d'une fenêtre et quand Astriid l'appela d'un ton qu'elle voulait autoritaire, Piäh Nour se contenta de lui tirer la langue avant de sauter à terre et de disparaître dans une rue transverse, usant sans scrupules des passants comme support pour ses bonds.
Aussitôt, l'Elfe lui couru après, les volants de sa robe blanche s'enroulant autour de ses mollets et son sac bondissant contre elle à chaque foulée. À chaque fois que ses doigts frôlaient la fourrure de l'animal, il disparaissait avec un regard espiègle. D'abord mécontente de l'indiscipline de l'animal, Astriid se prit bientôt au jeu, laissant le vent de sa course colorer ses joues comme deux pommes et emmêler ses cheveux. Trop agile pour elle, il la distançait aisément, sa petite taille lui donnant un certain avantage sur elle qui était freinée par les passants. Finalement lassé, il décida que la course poursuite se transformerait en partie de cache-cache et il se réfugia derrière un banc en surveillant la silhouette de la rousse.
Les foulées de l'Ygdraë se firent plus rapprochées alors qu'elle ralentissait, cherchant du regard Nourrinet. Le souffle court, elle avisa un garçon brun planté au milieu du chemin. À en juger par son air renfrogné, il était là depuis un moment, peut-être avait-il vu passer Piäh Nour ? Pleine d'espoir, elle essaya de mettre un peu d'ordre dans sa crinière avant de l'aborder. «Bonjour !» Vu de plus près, il paraissait plus enfantin et Astriid modifia son approche avec un sourire plus engageant, elle s'entendait toujours bien avec les plus jeunes. «Salut ! Tu aurais vu passer un petit monstre bleu poilu ? Mmh enfin non ce n'est pas un monstre mais c'est comme ça que Raïm le décrit. Ce qui est ironique car c'est lui-même une brute mais passons. C'est mon petit Nourrinet, il adore faire des farces mais il n'est pas méchant !» Ses oreilles s'agitèrent rapidement trahissant l'agacement d'Astriid pour le manque de considération du Boräk à l'égard de son compagnon. Puis après un court moment de réflexion qui lui permit également de reprendre son souffle, elle reprit sur le ton sirupeux qu'elle prenait pour parler aux enfants en appuyant ses mains sur ses genoux pour se mettre plus à la hauteur du garçon. «Et sinon qu'est-ce que tu fais ici ? Tu t'es perdu ? Pardon, je m'appelle Astriid, et toi ?»
Plus loin, le Kinshäla sifflait son irritation à voir l'Ygdraë cesser leurs jeux au profit d'un blanc-bec. Comme s'il était plus intéressant que lui, comme si elle l'aimait plus que lui, c'était ridicule. Il invoqua un clone qui rampa tel un ninja en direction du garçon avant de planter sauvagement ses petites canines dans son mollet puis de disparaître dans un petit pop un rien narquois.

Message I | 797 mots



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Kitoe
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Kitoe
Dim 29 Nov 2020, 16:53

Astriid & Faust
C'est les vacances, qu'ils avaient dit
Après avoir cherché une occupation visuelle parmi la foule pendant de longues minutes, Faust en était revenu à ses pieds, ne trouvant rien de plus intéressant que sa propre personne et ce qu’il pouvait faire par lui-même. C’était une bien triste constatation, mais regarder des gens marcher, entrer et sortir de son champ de vision, n’avait aucune valeur de divertissement. Au final, ses pieds et ses jeux d’équilibres devinrent si fascinants que le garçon finit par faire abstraction du monde extérieur. Il entendait la voix d’une fille qui parlait tout près de lui, mais à vrai dire, jamais il ne lui vînt à l’esprit que celle-ci puisse lui adresser la parole. Il ne finit par la remarquer qu’une fois qu’il aperçut, en manquant de se casser la figure et de se tordre la cheville par la même occasion, des pieds étrangers tournés en sa direction, et surtout, très proches. Croyant d’abord avoir affaire à sa mère qu’il n’aurait pas vu sortir de la boutique, il sursauta, se redressant sur ses deux pieds, bien droit, et retirant ses mains de ses poches, comme un élève modèle. Réalisant que cette tignasse rousse n’appartenait nullement à sa génitrice, puisqu’elle ne l’était pas, ses épaules s’affaissèrent. Il ne le cacha pas : il était déçu. Il en avait marre d’attendre.

-Euhhhh… hein ? Il n’avait rien écouté. Aucune idée de quoi cette fille parlait. De toute manière, puisqu’il n’avait rien regardé, il n’aurait pas pu répondre. Non ?

La réponse de la fuite, celle qui coupait court à la majorité des discussions. Il aurait aussi pu faire croire qu’il était sourd, muet et qu’il ne comprenait rien au langage commun, mais il avait été trop surpris pour pouvoir l’appliquer. Assez indifférent à savoir s’il devait lui faire répéter la question, ses yeux glissèrent des mires de l’adolescente à ses oreilles, qui bougeaient à ce moment-là comme l’aurait fait n’importe quel animal pourvu d’oreilles du même genre.

-Comment tu fais ça ? Demanda-t-il en désignant sans aucune honte celles-ci du doigt.

C’était à son avis la seule chose qui pouvait le divertir chez elle. Il l’observa se baisser à son niveau avec l’expression de celui qui n’attendait rien de particulier de cette rencontre. Ça le fit se sentir un peu con.

-J’attends ma mère. Elle est dans ce magasin. Il désigna la boutique juste derrière lui d’un coup de menton. Moi c’est Faust.

Le strict minimum avait été dit. De toute manière, il n’eut le temps d’en rajouter qu’il ressentit une violente douleur au mollet.

-Aïe ! Putain de sa mère la p*te c’est quoi ça ?!

Pris par surprise, il fut trop lent pour comprendre ce qui l’avait mordu. Il était par la même inquiété par les mots qui étaient sortis de sa propre bouche. Il adorait dire des gros mots, mais il avait oublié que Mira n’était toujours pas dans les parages – il le vérifia aussitôt qu’il eût fini de gueuler. Se penchant vers sa jambe douloureuse, il passa sa main sur l’endroit de l’attaque pour constater qu’il saignait un peu.

-Putain, mon pantalon est troué !

Sa mère allait le tuer. Il avait super mal. Mais sa mère allait le tuer. Elle lui dirait qu’il aurait dû faire plus attention et que de toute façon, pour attirer l’attention d’une bestiole à ce point, c’était qu’il avait dû l’énerver, et que s’il l’avait énervée, alors c’était qu’il ne lui avait pas obéi : soit il avait quitté le pavé sur lequel elle lui avait dit de rester, soit il avait gesticulé en tous sens en faisant le pitre. Du revers de sa manche, il sécha ses yeux larmoyants. Ce n’était pas se faire gronder qui le mettait dans cet état, mais bien le mal qui le lançait dans la jambe. Ce machin, quel qu’il fut, avait mordu bien fort. Faust s’assit par terre et releva la jambe de son pantalon pour constater les dégâts. Sa peau était perforée de plusieurs petits trous formant un arc de cercle.

-T’as vu ce que c’était ?

Il était presque sûr que c’était pas un chien, sinon celui-ci aurait grondé et aboyé.


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Bijin
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Astriid
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Astriid
Jeu 03 Déc 2020, 12:23

C'est les vacances, qu'ils avaient dit | ft Astriid Kvtp
C'est les vacances, qu'ils avaient dit




L'Ygdraë haussa les sourcils et sa main se porta instinctivement à ses oreilles. Elle rit légèrement, peu habituée à ce qu'on lui pose la question. «Oh c'est juste mes oreilles, il ne faut pas avoir peur, elles sont juste plus longues que celles que d'autres races.» Elle recouvrit finalement de ses cheveux ces dernières, un peu gênée de l'attention qui y était portée. «Je suis une Ygdraë.» Précisa-t-elle. «Et toi Faust, tu es un Déchu ?» Ils étaient à Avalon. Il n'en fallait pas plus pour Astriid pour arriver à la conclusion qu'il faisait partie des Ailes Noires. Elle poussa la réflexion jusqu'à présumer qu'il était un Coléreux, à en juger par son air un peu renfrogné. Il glapit soudain, confirmant les doutes de l'Elfe qui recula, surprise par la virulence du garçon. Quand elle baissa les yeux pour regarder le mollet qu'il frottait, elle ne vit nulle trace d'un quelconque agresseur. Déconcertée, elle fronça les sourcils car elle ne voyait pas de réel problème. Avait-il des problèmes mentaux également ? Pauvre garçon. Son coeur s'emplit d'une compassion immense pour le brun et elle se mit à genoux pour regarder la prétendue blessure, prête à rentrer dans le jeu de Faust. À sa grande surprise et avec un brin de culpabilité, elle constata qu'il ne faisait pas semblant en découvrant le tissu déchiré de son pantalon. Elle releva la tête pour s'apercevoir que le garçon avait les larmes aux yeux. Catastrophée, elle se mordit la lèvre inférieure. Elle détestait voir quelqu'un pleurer, elle était trop empathique pour le supporter. L'Ygdraë lui prit la main pour le réconforter et lui offrir un sourire rassurant. «Ne pleure pas, on va voir pour t'arranger ça. Je ne sais pas ce qui t'a fait ça mais....» Une minute. Un terrible doute la saisissait soudain. Elle regarda autour d'elle, à la recherche d'un éclair bleu bien trop malicieux pour son propre bien. Son regard s'arrêta sur les extrémités de deux oreilles qui frémissaient derrière un banc. Il se croyait discret en plus. L'Ygdraë soupira avant de reporter son regard sur Faust. «Je suis vraiment désolée, c'est ma faute. C'est Nourrinet, il peut se montrer impossible parfois. Viens, je vais vous présenter.» Elle entraîna Faust jusqu'au banc où elle lui indiqua de s'asseoir et attrapa Piäh Nour par la peau du cou. Le Kinshäla fourra son museau humide dans le cou de la rousse avant de lancer un regard mauvais vers le garçon. Astriid le décrocha avant de le tendre à bout de bras avec autorité vers Faust. «Faites la paix ! Maintenant vilain garçon ! Je parle à Nourrinet hein, toi tu es trop adorable.» La créature bleue coucha les oreilles en arrière en grondant et tenta même d'atteindre le brun avec ses pattes arrières. Mécontente, l'Ygdraë passa aux menaces sur un ton qu'elle voulait ferme. «Si tu n'es pas gentil avec notre ami Faust, je raconterai à Raïm toutes tes bêtises et il t'enchaînera au fond du bateau pendant tout le voyage ! Et sans pâtisseries !» Soudain misérable, le Kinshäla geignit pitoyablement et se téléporta de mauvaise grâce sur les genoux de Faust. Lentement, et d'un effort qui semblait lui coûter beaucoup, il se pencha en plantant ses yeux comme deux billes d'encre dans ceux du garçon avant de lui passer un grand coup de langue sur le visage. Aussi heureuse que si on lui avait annoncé qu'elle avait gagné un cadeau, Astriid battit des mains avec frénésie. Boudeur, Piäh Nour sauta des genoux du brun pour aller disparaître ailleurs. Toute guillerette, Astriid s'installa aux côtés de Faust et pencha la tête sur le côté. «Ca va mieux ta blessure ? Ses morsures ne sont pas venimeuses et ça ne devrait pas laisser de cicatrices.» Elle ajouta après une courte réflexion. «Je crois qu'il faut que laves la plaie quand même, au cas où.» Il lui semblait que c'était important. «Tu fais quoi sinon dans la vie ? Tu vas à l'école ? À ton âge, j'allais aussi à l'école mais je n'aimais pas trop ça. En fait si, j'aimais bien quand on faisait des bêtises dans les dortoirs. Et j'aimais bien jouer avec mes amis. Ils me manquent. Mais maintenant je suis une grande ! Une fois, Nourrinet a mis le bazar dans la salle de bain des garçons, il a mis de la mousse partout !» Elle gloussa. Ces tendres souvenirs la rendait nostalgique parfois bien qu'ils ne furent pas si lointains. Elle ne pouvait se mentir, Melohorë lui manquait. Peut-être pourrait-elle y revenir le temps de se reposer de toutes ces explorations et de se soigner du mal du pays ? S'appuyant sur ses paumes dans son dos pour basculer le poids de son corps en arrière, elle fit battre ses jambes déjà toutes salies de poussières après ses excursions dans Avalon.

Message II | 842 mots



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Kitoe
Mar 08 Déc 2020, 23:14

Astriid & Faust
C'est les vacances, qu'ils avaient dit
Cette fille était bizarre. Pourquoi tenait-elle tant à lui taper la discute ? Le garçon aurait dû prendre ça pour une aubaine, un moyen efficace de passer le temps en attendant sa limace de mère qui devait s’amuser à essayer chaque article de la boutique. C’était le cas : Astriid était un véritable divertissement et concrètement, il n’aurait pas pu espérer mieux pour cela. Mais voilà, cette fille était bizarre et Faust avait ce défaut de ne pas très bien réagir aux changements : ça le rendait exécrable. Du moins, quand il le subissait.

-Nan, j’suis pas un Déchu. Répondit-il sèchement comme si c’était une évidence.

Cette fille était débile. Pour la peine, il n’eut pas envie d’en rajouter, mais puisqu’il se doutait qu’elle allait le relancer comme une grosse chieuse et que ça allait l’irriter, il décida de prendre les devants.

-J’suis un Démon, c’est ma mère la Déchue.

Mécontent, il essuya ses yeux brillants de larmes.

-J’pleure pas, d’abord. C’est juste toi qui me fais mal aux yeux. Et vas pas croire que tu m’éblouies.

Cette insulte était complètement gratuite mais quelque part, puisqu’il ne comprenait rien à ses explications, il admettait qu’elle n’était pas une lumière. Est-ce qu’elle était atteinte ? Ça expliquerait son étrangeté. Pour ne pas se faire engueuler, il pourrait prétendre à sa mère qu’elle avait tenté de le kidnapper et que c’était elle qui l’avait mordu à la jambe comme une sauvage de la forêt, car après tout, c’était au moins à moitié vrai. A moins que Mira n’arrive à dire que c’était lui qui voulait se kidnapper tout seul en emmenant cette inconnue avec lui pour rendre sa blague réaliste ? N’importe quoi ! Mais avec Mira, rien n’était sûr.

Une fois qu’Astriid se fut excusée sans qu’il ne sache trop pourquoi, il la suivit – de force – jusqu’au banc. Cela le tracassa un moment, au point qu’il oublia sa blessure. Il donnait régulièrement des coups d’œil vers l’entrée de la boutique. Il fallait qu’il retourne à sa place au plus vite. De nouveau libre de ses mouvements, il voulut y partir, mais une étrange créature bleue attira son attention. Il lui fallut un moment pour comprendre l’anatomie de la bête. C’était ça « Nourrinet » ? Un lapin-koala bleu avec des dents ?

-J’suis pas adorable.

Elle était vraiment conne. Paralysé par la stupeur – et un peu de crainte vis-à-vis de cette bestiole étrange – il émit une grimace lorsque l’animal se déplaça sur ses genoux. Il releva le menton, méfiant. Il n’aimait pas beaucoup les animaux. Ça ne savait pas s’exprimer, ça comprenait rien, c’était imprévisible et ça chiait partout. Franchement, c’était quoi l’intérêt ?

-Baaah, dégage sale dégueulasse ! S’écria-t-il alors lorsqu’il reçut sa grosse léchouille.

Du plat de la main, il le repoussa. A priori, lui et ce machin bleu étaient d’accord, ce qui n’était pas plus mal. Faust sécha sans ménagement sa joue baveuse avec sa manche. S’il avait pu, il aurait désinfecté trois fois la large zone où ce truc avait osé poser sa langue. Les animaux, ça puait. Faust n’était pas content, alors il croisa les bras, essayant de ne pas paniquer à l’entente du mot venimeux. Il avait appris en cours de biologie l’existence d’infections ou de maladies qui se déclenchaient à l’issue d’une morsure. Même sans poison, il avait retenu que ça pouvait être dangereux.

-J’ai pas besoin de ton aide. Nettoyer les plaies, c’est pour les chochottes.

Il espérait rentrer au plus vite pour soigner ça. Sa mère s’en occuperait. Elle l’engueulerait aussi, mais ça, au point où il en était, il n’y échapperait pas. Elle allait prendre dans son argent de poche pour lui acheter un nouveau pantalon, ce qui l’empêcherait d’acheter de nouvelles pelotes de laine. Lui qui voulait acheter des couleurs inédites – du violet, du turquoise et du bordeaux – voilà que l’affaire lui passait sous le nez à cause d’un vulgaire lapin. Cette journée craignait vraiment.

-J’suis à Basphel. Et elles sont nulles tes bêtises comparées à ce qu’on fait là-haut.

Ce n’était pas vrai. Faust était relativement sage pour un Démon. Parfois il se battait, mais c’était jamais de sa faute. D’autres fois il séchait les cours, mais ça n’avait rien de dramatique.

-T’étais à l’école où toi, dans une cabane dans les arbres ? Ou dans un terrier ? C’est vrai que les Elfes ça bouffe que des navets ?

En étudiant à la ville-école, il était bien placé pour savoir qu’au moins la dernière était fausse, mais il voulait l’embêter. De toute façon, vrai ou non, c’était comme ça qu’on harcelait les Ygdraës là-bas. Faust se souvenait avoir eu une leçon précisément pour cette raison : à force de blagues sur son régime alimentaire, la petite Ariane avait fini par pleurer et leur professeur avait pris une demi-heure pour leur expliquer que le harcèlement, c’était mal. Le Démon le savait mieux que quiconque pour en être lui-même victime, mais malheureusement, il était un Démon et les dérapages allaient vite. En même temps, pour sa défense, quelle idée de ne pas manger de viande.

-Je devrais retourner là-bas, j’ai ma mère qui m’attend.

D’ailleurs, elle commençait à être franchement longue, sa daronne.


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Astriid
Jeu 07 Jan 2021, 20:07

C'est les vacances, qu'ils avaient dit | ft Astriid Kvtp
C'est les vacances, qu'ils avaient dit




«Basphel ?» Astriid cessa le balancier de ses jambes pour braquer un regard étonné vers Faust. La célèbre école ? Impressionnée, sa bouche s'entrouvrit légèrement avant qu'elle ne se reprenne. «Alors t'es super intelligent ?» Sa stupeur exprimait l'admiration plus que le doute et écarquillait ses prunelles. Il devait la prendre pour une idiote à le regarder avec des yeux de merlan frit, c'était sûr. Si elle faisait partie d'un peuple d'érudits, elle en était aussi loin d'en être une bonne représentante que d'un poisson qui s'essaierait à la course à pied. Si elle en éprouvait des complexes, ces derniers furent chassés comme des fétus de paille alors qu'il la questionnait à son tour. «Une... cabane ? Un terrier ?!» Elle eut un sourire incrédule avec un léger rire perplexe. «On n'est pas des sauvages ! J'ai fait mes études à la Cité des Lettres, Dhrosca !» Annonça la rousse avec fierté pour essayer de ne pas passer pour un poulpe avec deux neurones qui s'entrechoquent dans sa tête. «Et je ne suis pas un lapin. Par conséquent, j'ai grandi dans une maison. Et les navets, c'est bon pour la santé ! Cuisinés avec une petite sauce aux herbes et découpés en lamelles dans une salade fraîche avec des pignons de pin, ça fait un malheur !» Tout ça lui donnait faim. Le régime alimentaire des sylvestres lui manquait terriblement et l'odeur de la viande dans tous les restaurants où ils allaient l'importunait. Les saveurs fraîches et tendres des légumes et des épices qui émanaient de la cuisine quand son papa cuisinait lui paraissait aujourd'hui d'une valeur supérieure à plusieurs pièces d'or. Désireuse de changer de sujet car la nostalgie lui embrumait l'esprit, elle reprit en utilisant sa méthode favorite : la noyade.
«Je n'avais jamais rencontré d'étudiant de Basphel avant. C'est comment ? C'est toi qui a les meilleures notes ? Tu dois beaucoup étudier ? C'est quoi ta matière préférée ?» La curiosité semblait dévaler de ses lippes comme une avalanche pressée d'engloutir le jeune démon mais elle ne pouvait pas se retenir plus facilement que de respirer sous l'eau. Elle voyait bien qu'elle agaçait le brun mais c'était juste plus fort qu'elle. Seule la force aurait pu lui clore le bec. «C'est pas trop dur d'être un Démon à Basphel ? Tu as des amis ? Je n'ai jamais rencontré de démon non plus ! T'es vraiment un démon ?» Ajouta-t-elle avec un ton légèrement accusateur. Astriid avait du mal à imaginer le garçon se transformer en être féroce et immonde sous ses pulsions meurtrières. Comme il était là, même s'il était légèrement désagréable, il n'avait pas l'air de pouvoir faire de mal à une mouche. Un démon n'aurait-il pas tenté de tuer Nourrinet après que le chenapan ait tant asticoté le garçon ? L'Elfe ne s'y connaissait évidemment pas très bien en démons et un sourire s'étala bientôt sur son visage quand la compréhension l'envahit. Elle éclata de rire. «En fait c'était une blague ? Haha tu m'as eue, j'ai failli te croire ! T'es marrant.» Riant encore, elle poussa de l'épaule le garçon. «Je ne vois pas ta maman. Viens, on n'a qu'à la rejoindre à l'intérieur.» Elle se releva et traîna Faust derrière elle jusqu'à l'intérieur de la boutique. Attirée par les étalages comme une abeille à du miel, la rousse tira la main de Faust pour regarder de plus près ces a-do-rables petites robes. «Mais c'est merveilleux ! Je n'y avais jamais pensé mais il me faut des vêtements car quand je sors mes ailes, ça déchire mes vêtements et je suis fatiguée de devoir tout le temps les recoudre. Alors que les Déchus ont tout prévu pour ça ! Rolala on a bien fait de rentrer. Ah mais j'ai rien pour les acheter. Bon je peux peut-être m'inspirer de leurs modèles et essayer de reproduire la même chose sur quelques tuniques.» Astriid blablatait, son enthousiasme poussé au maximum alors que chacune de ses pensées se déversaient sans filtre hors de sa bouche et sans qu'elle vérifie si Faust l'écoutait.

Message III | 718 mots



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Kitoe
Ven 15 Jan 2021, 11:27

Astriid & Faust
C'est les vacances, qu'ils avaient dit
Pourquoi elle tirait cette tronche ? Bah oui Basphel, et alors ? Elle en avait jamais entendu parler peut-être cette cruche ? Ils avaient pas le journal dans la jungle ? Ou alors elle faisait partie de ces gens qui adulaient tellement l’école qu’ils pensaient qu’il n’en sortaient que des êtres prestigieux ? Un sourire moqueur apparut sur les lèvres du diablotin. C’était ça. Et le pire, c’était qu’elle essayait de défendre son éducation de péquenaud dans sa « Cité des Lettres » malgré tout. Il fallait savoir ce qu’elle voulait à la fin. Pouffiasse.

-Ouais, on est super intelligents là-bas. Annonça-t-il fièrement.

Plus qu’elle en tous cas. Il exagérait, évidemment. Il profitait de son ignorance pour gonfler son égo qui ne demandait qu’à prendre des dimensions irrationnelles. Le reste des propos de l’Elfe l’ennuya excessivement. Alors qu’elle déblatérait, Faust regardait le ciel et les passants avec distraction.

-Mouais. J’attends de voir.

Lui, tout ce qu’il savait, c’est que les navets c’était chiant et que sa recette paraissait encore plus relou que le légume en lui-même. Il espérait sincèrement pour le peuple sylvestre que tous ses membres ne fussent pas aussi perchés que l’exemple qu’il avait sous les yeux car sinon, ils avaient du souci à se faire. Il ne côtoyait pas suffisamment les Ygdraës de son école pour appuyer ses hypothèses, mais l’idée de faire des expériences sur eux quand il rentrerait s’immisçait dans ses projets. Quand elle recommença à le questionner sur son cursus scolaire, le Démon la regarda avec de gros yeux. Lui, les meilleures notes ? Il faillit lui rire au nez, mais il avait une réputation facile à se faire et aucune envie de louper cette brillante opportunité.

-Hein ? Ouais, ça va je suis plutôt fort. Il passait de justesse. Mais y’a des étudiants encore plus forts que moi. Entre nous, je pense qu’ils ne sont pas humains. Et je ne suis pas le seul à le penser. Et ma matière préférée c’est les cours de Mal-Être. On apprend à rendre les autres malheureux, les plus vieux apprennent même des techniques de torture et de mise à mort. Après on essaie nos techniques sur des vrais gens. Ou sur des lapins et des chatons quand y’a pas de volontaire.

C’était totalement faux, il n’avait pas ce cours parce qu’il n’existait pas. Les êtres maléfiques savaient très bien se débrouiller tout seul pour tourmenter leurs camarades et tous les cobayes que leur fournissait l’école. Néanmoins, Faust n’en était pas encore à s’essayer sur ces derniers.

-Ouais, j’ai plein d’amis.

C’était une victime et ceux qui tentaient désespérément de sympathiser avec lui faisaient pour la plupart partie du club de tricot. C’était un peu la honte. Sa question suivante lui fit écarquiller les yeux encore plus fort que précédemment. Se tournant vers elle, il répliqua aussitôt.

-Evidemment que je suis un Démon ! Tu me crois pas ?

Furieux, il quitta le banc et se plaça debout devant elle, les poings serrés. Il faisait mine d’avoir l’air super méchant dans l’optique de l’impressionner. Il aurait bien aimé lui montrer sa forme démoniaque, mais il n’était pas très fort en magie, alors il n’osait pas s’essayer en public. On lui avait déjà raconté que s’il ne maitrisait pas assez sa transformation, il pouvait rester coincé au beau milieu d’une mutation, ce qui le rendrait difforme. Faust n’avait pas envie que ça lui arrive. Il savait déjà à quel point c’était difficile pour avoir dû prendre sa forme humaine une fois quand il était petit, parce qu’il effrayait trop sa mère. Depuis, il avait à peine réessayé et gardait cette apparence. En revanche, ce qu’il pouvait faire, c’était lui montrer ses ailes.

-Tiens, regarde. C’est pas des ailes de Démon peut-être, ça ? La prochaine fois que tu me dis que tu me crois pas, je te tue. Tu vas voir si c’est pas vrai ce que je te raconte.

Il fit disparaitre ses appendices et se rassit pour ne pas attirer plus l’attention des passants. La diversité des ailes n’était pas rare dans la capitale et les gens étaient plutôt ouverts d’esprit, mais quand-même, fallait pas déconner.

-A moins que tu ne veuilles faire un pacte avec moi ? Je te rends un service en échange de ton âme.

Lui-même ne savait pas comment s’y prendre, mais il admettait que la chose lui ferait suffisamment peur pour qu’elle n’en demande pas plus. De toute manière, elle l’embarquait déjà avec elle et il crut qu’il allait perdre un bras.

-Quoi ? Non ! Non, on peut pas rentrer dans la boutique ! J’ai pas le droit, lâche-moi.

Si sa mère le découvrait à l’intérieur, elle allait péter une durite. Il n’avait aucune envie de se retrouver au milieu d’une scène de scandale qui le rendrait juste ridicule. Encore moins avec cette fille à côté. Il ne voulait pas perdre la face devant elle.

-Je veux pas rentrer, tu m’énerves à la fin ! Tu me feras pas rentrer là-dedans. Laisse-moi tranquille !

Mais c’était trop tard. Ils avaient franchi le seuil. Soudain, propulsé par l’adrénaline, Faust tira dans la direction opposée, se soustrayant à l’emprise qu’Astriid exerçait sur sa main. Il y avait plus d’honneur à craindre de rentrer dans une boutique que de lui faire rencontrer sa mère.

-En plus elle est débile ton excuse, t’as même pas d’ailes, t’es qu’une Elfe j’te rappelle !

Il fallait croire qu’il avait crié un peu trop fort, car déjà, dans la petite échoppe, il entendait une voix émerger d’un autre rayon.

-Oh, Kinath dites-moi que je rêve. Faust c’est toi que j’entends ?!

Le Démon blêmit. Du plus vite qu’il put, il prit ses jambes à son cou. Mais pas très loin. En espérant s’en sortir en passant pour celui qui n’avait rien fait, il retrouva sa place, exactement sur le pavé de départ, devant la boutique. A force, il avait appris à reconnaitre précisément le caillou qui lui était attribué.


992 mots



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Astriid
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Astriid
Mar 09 Fév 2021, 08:47

C'est les vacances, qu'ils avaient dit | ft Astriid Kvtp
C'est les vacances, qu'ils avaient dit




Comment ça qu'une elfe ? Astriid tourna la tête vivement la tête pour lui répondre vertement, ses iris émeraudes assombries par l'irritation. Elle n'avait rien dit concernant cette histoire de cours de torture où il prenait plaisir à faire du mal aux autres et aux pauvres animaux car elle était bien trop choquée ou dubitative mais là. Elle fronça les sourcils. Il en venait de l'honneur de son peuple. Elle ne pouvait le laisser sortir s'en sortir avec un tel dédain pour un peuple aussi raffiné et intelligent que le sien, il avait dû mal écouter ses leçons à Basphel. Déterminée à le faire changer d'avis, elle le chercha mais s'aperçut rapidement le garçon s'était déjà volatilisé. Un soupir agacé lui échappa. Mais quel démon en carton. Il fuyait quand il sentait qu'elle commençait à s'énerver. Ce garnement n'apprenait pas bien ses leçons s'il était aussi dédaigneux envers les Ygdraës. Son ignorance pouvait lui coûter cher. Certains Elfes étaient très fiers et auraient pu prendre ombrage de ses propos. Il avait de la chance d'être tombée sur elle, la rousse possédait bien peu des qualités sylvestre mais à défaut d'avoir un esprit sagace ou une musculature impressionnante pour leur race, elle était suffisamment bonne pour deux. L'Eskët allait lui offrir une petite discussion et elle le ferait changer d'avis de manière pacifique et civilisée, c'était aussi simple que ça. C'était un enfant, ce serait facile de réorienter ses préjugés. «Faust ? FauFau ? Faustine ?» Appela l'Ygdraë au même moment qu'une femme faisait de même en se rapprochant. Le visage noir de la matrone n'exprimait rien de bon pour le démon - enfin s'il en était réellement un; elle avait bien des ailes blanches et noires, elle n'était pas une Réprouvée pour autant. Il lui semblait plutôt que le garçon voulait se faire passer pour un dur. Elle connaissait ça, son ami d'enfance était pareil. Elle chercha à désamorcer la bombe avant qu'elle n'explose en intervenant d'une voix apaisante. «Oh bonjour Madame. C'est votre fils ? Je bavardais avec lui mais je crois qu'il est retourné dehors. Je m'appelle Astriid, enchantée.» Devant son air interloqué, la rousse esquissa son sourire le plus niais tout en étudiant ses traits. À peu près de la même taille qu'elle, la ressemblance s'arrêtait là. Son visage semblait figé dans un état perpétuel de contrariété et Astriid fut à deux doigts de s'excuser alors qu'elle n'avait rien fait. Mais peut-être qu'elle devait le faire en fait. Juste en prévision. La jeune fille pouvait se montrer exaspérante, elle en était consciente. «Je... Je disais justement à votre fils que j'avais besoin de vêtements qui permettent un libre déploiement des ailes.» En regardant dehors, elle vit que Faust s'était planté à son post, raide comme un soldat. Il était bizarre quand même, craintif. Même s'il était réellement un démon, Astriid n'était pas sûre d'avoir suffisamment confiance en ses capacités pour signer le-dit contrat avec lui. «Malheureusement, je crois bien qu'il n'aime pas beaucoup les vêtements. Et vous ? Qu'est-ce que vous me conseilleriez ? Je voyage beaucoup alors j'aimerais quelque chose de résistant et de confortable. Et puis si c'est joli c'est encore mieux ! Je vais vous dire, depuis que je voyage, mes pieds sont en charpie, c'est une catastrophe. J'ai des ampoules sur mes ampoules ! Et la poussière des routes ou le sel de la mer ruine les tissus de mes vêtements.» Oubliant l'irritation que le jeune démon avait éveillé en elle, l'Ygdraë retrouvait sa bonne humeur. Elle adorait rencontrer de nouvelles personnes, c'était peut-être ça qu'elle préférait dans leurs explorations. Parler avec les locaux lui ouvrait l'esprit bien mieux que si elle allait arpenter pendant des heures des musées ou à lire des livres sur les différents peuples des terres du Yin et du Yang. «Vous devez être fière de votre fils.» Reprit l'Elfe en reposant la robe sur son portant pour aller examiner les de plus près les chandails. «Aller à Basphel est une vraie preuve d'intelligence. Faust deviendra ingénieux avec le temps, ça se voit. Si je n'avais pas eu tant en horreur l'école, j'aurais peut-être aimer intégrer cette prestigieuse Basphel.» Ses parents n'auraient sûrement pas eu les moyens mais en cumulant un petit travail à côté, ça aurait peut-être été possible.



Message IV | 767 mots



C'est les vacances, qu'ils avaient dit | ft Astriid Aoyv
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Kitoe
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Kitoe
Lun 01 Mar 2021, 18:22

Astriid & Faust
C'est les vacances, qu'ils avaient dit
Une robe promptement pliée sur son bras, Mira parcourait le rayon de vêtements à la recherche de son fils. Elle l’avait appelé deux fois, mais celui-ci ne daignait pas répondre. Elle imaginait qu’il n’était plus là. Ou alors, il avait décidé de se cacher dans la boutique, entre deux chemises en pendant, en espérant que sa mère ne le vit pas. Dans tous les cas, la Colérique savait déjà qu’il avait transgressé ses règles et c’était tout ce qu’elle retenait. Il pourrait bien lui mentir, lui inventer toutes les histoires qu’il voudrait, une chose était sûre : il avait fait connaissance avec… cette adolescente.

-Bonjour ?

Elle considéra Astriid avec suspicion, comme si elle s’attendait à ce que cette dernière lui annonce le pire. Etonnamment, ce ne fut pas le cas.

-Vous pouvez m’appeler Mira.

Elle étudia un peu plus attentivement la jeune femme, qu’elle trouvait somme toute intrigante. Sans surprise, elle n’était pas d’ici. Inutile d’être voyant pour le deviner.

-J’imagine que vous pouvez regarder les tuniques par là-bas. Répondit-elle un peu sceptique. Et puis… Demandez à la vendeuse.

Vraiment, quelle idée de lui demander à elle. Elle était une cliente comme les autres, ce n’était pas son boulot de faire la visite du propriétaire. Le silence étant retombé, Mira s’apprêtait à tourner les talons quand Astriid recommença à parler.

-Quoi ? Fière de son fils ? C’était bien la première fois qu’on la lui sortait, celle-là. Oh. Oui. Oui, c’est un bon garçon.

Tout était relatif lorsqu’on avait affaire à un Démon. Elle savait que Faust était loin d’être l’étudiant le plus sérieux ou le plus brillant de sa promotion, mais à un moment, que pouvait-elle y faire ? Elle eut un sourire moqueur – quoiqu’il témoignât peut-être de son désespoir.

-Ingénieux, il l’est déjà, mais je ne sais pas si c’est une bonne chose. Elle imaginait que pour un Démon c’était génial, mais elle, ça lui travaillait parfois sur les nerfs. Faust a aussi les études en horreur, mais croyez-moi que je ne lui ai pas lassé le choix. Il ne vous a pas trop dérangée j’espère ? Il a tendance à être… turbulent et grossier.

Il y avait d’ailleurs quelque chose qui la turlupinait dans les dires de l’Ygdraë.

-Faust vous a dit qu’il n’aimait pas les vêtements ?

Si Mira n’avait rien contre les gens qui n’aimaient pas faire les magasins, au fil des années, elle avait fini par avoir en horreur les mensonges que pouvait déblatérer son fils. Même le plus infime des détails, comme celui-ci, parvenait à faire hérisser ses poils.

-Attendez-moi ici deux minutes. La Déchue s’éloigna en direction de la caisse, où elle paya la robe qu’elle s’était trouvée. Venez avec moi. Ce n’était pas une invitation, c’était un ordre. Mira entraina Astriid à l’extérieur. Elle serrait probablement son bras trop fort. Faust !

_

Les yeux de nouveau rivés sur ses pieds, les épaules remontées et les poings serrés, Faust se remémorait sa brève rencontre avec Astriid. Avec du recul, il réalisait à quel point cette fille était encore plus bizarre que la première impression qu’elle lui avait donnée. Ses conclusions tendaient à dire qu’il s’agissait avant tout d’un véritable tas d’explosifs, et il était plutôt satisfait de cette comparaison. Mais un tas d’explosif nul, parce que les explosifs normaux c’était trop cool ; or, Astriid était nulle.

-Faust !

Le premier réflexe du garçon fut de sursauter. Le second de se dire que puisque sa mère ne l’avait pas appelé par son prénom ET son nom, ça devait aller. Le troisième de se retourner et de constater qu’elle s’approchait à grands pas avec la rousse sous le bras. Il remit aussitôt en question la théorie appliquée à son second réflexe. Son visage se décomposa. Quand elle arriva enfin à son niveau, sa mère avait un sourire crispé, celui-ci même dont elle se parait en la présence d’inconnus.

-J’ai cru comprendre que toi et mademoiselle aviez fait connaissance. Elle le trucidait déjà du regard. Et il se trouve que tu aurais dit à cette charmante Astriid que tu n’aimais pas les vêtements.

Faust fronça les sourcils, ne voyant pas où était le problème, puis soudain ses yeux devinrent aussi ronds que des pamplemousses.

-C’est pas vrai ! J’ai jamais dit ça ! C’est débile !

-Oh, arrête de mentir comme ça ! Excuse-toi. Elle se tourna ensuite vers Astriid, se souvenant qu’il fallait peut-être qu’elle la lâche. Désolée, mais ça commence par des petits mensonges et ça finit par tromper la terre entière. Faust, excuse-toi, je ne le répèterai pas.

-Mais j’ai pas…

-Ooohhh je te préviens que si tu continues, celle-là tu vas pas la voir partir. Le coupa-t-elle en brandissant sa paume.

Faust eut un mouvement de recul, censé le protéger de la menace.

-D’accord, c’est bon ! Pardon.

Il se sentit rougir comme une pivoine. S’il y avait une chose qu’il appréciait à Basphel, c’était que sa mère n’était jamais là pour lui foutre la honte comme ça.

830 mots
Tu peux jouer Mira (#3333cc) et inventer des potins un peu honteux sur Faust si tu veux xD




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Astriid
Mar 16 Mar 2021, 15:41

C'est les vacances, qu'ils avaient dit | ft Astriid Kvtp
C'est les vacances, qu'ils avaient dit




Si elle fut décontenancée par le ton revêche de Mira, Astriid ne le montra pas. L'Elfe semblait presque immunisée aux émotions négatives et elle se contenta d'afficher un sourire candide, simplement heureuse de bavarder avec une parfaite inconnue. Elle était capable de se satisfaire d'un rien et d'éloigner d'un haussement d'épaule les remarques acerbes et froncements de sourcils qui lui étaient adressés. Si la rousse devait se soucier de ce que pouvaient penser Jacques ou Martine, elle en avait pour plusieurs années de thérapie et de remise en question. Le jugement faisait partie de chacun et Astriid acceptait ça, elle n'en était pas exempte mais elle se réservait le droit de le prendre en compte ou non. «Pourquoi demander à la vendeuse ? Vous au moins, je sais que vous ne me montrerez pas quelque chose d'inadapté dans l'espoir de me faire acheter quelque chose. Et puis c'est plus amusant à deux de faire ses achats non ?» Dit-elle simplement, nageant dans la mélodie du bonheur et cherchant à entraîner la Déchue sur la piste de danse. Toutefois, la bulle éclata assez rapidement et Astriid chercha à protester face au malentendu : «Oh non, il n'a pas...» Mira ne l'écoutait pas. Sa main comme une serre sur son bras, son regard chargé de lourds nuages prometteurs d'une tempête pour le jeune garçon, elle sortit en trombe pour tomber sur le malheureux Faust.
Effarée, l'Ygdraë s'abîma dans la contemplation horrifique du petit Démon qui s'enfonçait et se liquéfiait devant sa mère. Astriid aurait sûrement trouvé ça comique si elle ne se sentait pas aussi responsable. «Oh s'il vous plaît non, c'est...» C'était sa faute, elle devait rétablir la vérité mais ses suppliques comme la faible défense de Faust glissaient sur la Déchue sans avoir le moindre effet. Mira était décidée à saucer le pauvre garçon. Etouffée par la culpabilité, Astriid s'accrocha avec désespoir au bras de Mira quand elle le leva, des éclairs dans les yeux. «C'est ma faute !» S'exclama la rousse au même moment où Faust s'excusait. Nullement gênée par l'Elfe, la Déchue s'arrêta néanmoins, les narines frémissantes. Soulagée, Astriid la lâcha et se plaça face à elle, tentant vainement de former un barrage de son corps frêle entre le Démon et sa mère. En toute honnêteté, l'Ygdraë trouvait Mira bien plus démoniaque que sa progéniture mais elle se garda bien de vocaliser ce commentaire, elle était trop jeune pour mourir. Peinant à soutenir le visage comme figé dans le marbre de la Colérique, Astriid souffla d'une voix minuscule, espérant presque qu'elle ne l'entendrait pas : «S'il vous plaît je me suis mal exprimée, il n'a pas menti. Frappez-moi à sa place !» Astriid ne put lire l'expression de Faust dans son dos mais elle vit un éclair étonné éclaircir les iris de la Déchue. Ses lèvres frémirent puis elle éclata de rire soudainement.
Déconcertée, l'Elfe échangea un regard avec le Démon, un sourire incertain creusant timidement une fossette. «Tu as bien de la chance d'être tombée sur cette gentille demoiselle, Faust.» Lança Mira avant de laisser un sourire torve étirer ses lèvres. «Mais je connais le garnement, ne vous donnez pas tant de mal pour le protéger. Je le connais mieux que personne.» La Déchue surprit l'air interloqué sur la bouille de la rousse et reprit sur un ton grave et presque douloureux, presque désolée pour elle-même : «Si vous saviez. J'en vois des vertes et des pas mûres. Si je ne serre pas la vis, il en profitera pour faire n'importe quoi. Gardez bien ça en tête pour vos mioches plus tard. Nourrissez-les de guimauve et de "Oui oui" et ça finit en petits délinquants fainéants immatures. Oh les professeurs de Basphel sont hautement qualifiés et savent parfaitement comment manœuvrer avec des enfants comme Faust mais je reçois tout de même des rapports de temps à autre. Ça vous en raidirait la crinière, croyez-moi.» Acquiesça Mira pour marquer son affirmation comme si elle discutait avec elle-même. Suspendue aux lèvres de la brune, Astriid murmura, la voix mêlée de curiosité et d'effroi. Le Démon ne lui aurait pas menti quand il racontait torturer des élèves et des animaux ? Y avait-il pire ? «Que voulez-vous dire ?» Un pli dédaigneux recourba la lèvre supérieure de la Déchue alors qu'elle toisait Faust en répondant : «Il invente toutes sortes de choses pour ne pas étudier. C'est comme je vous disais, il n'aime pas l'école. Il n'aime pas grand chose en fait.» Elle eut presque un air dégoûté et Astriid sentit pousser en elle le besoin de défendre le jeune garçon. «Oh mais c'est peut-être qu'il n'a pas encore eu l'occasion de...» Mira lui coupa la parole, elle n'avait pas écouté un traître mot de ce que l'Ygdraë avait essayé de dire et la rousse ferma son caquet, un peu vexée tout de même. «Une fois, il a préféré essayer de se rendre malade pour être dispensé de sport. Comment s'y est-il pris ?» Elle faisait les questions et les réponses désormais et Astriid se contenta de secouer la tête, se sentant de plus en plus mal à l'aise pour le Démon. «Il est allé se promener nu comme un ver dans les jardins la nuit après s'être mouillé les cheveux.» La rousse se composa un visage sérieux mais elle sentit l'hilarité monter malgré elle. Ses ongles mordirent les paumes de ses mains dans un effort pour retenir un éclat de rire «Mais c'était sans compter tomber sur un des professeurs qui, victime d'insomnie, se baladait dans les couloirs et a pu apercevoir mon garçon dans toute la grandeur de sa bêtise.» La Déchue ferma les yeux à ce souvenir douloureux et Astriid sentit des larmes perler au coin de ses yeux tant elle se retenait de rire en imaginant la scène. Elle les chassa en profitant que la brune ne la regardait pas.

Message V | 1027 mots (oops)
J'ai joué un peu Mira mais s'il y a quoi que ce soit, tu me dis et je modifierai nastae



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Kitoe
Jeu 08 Avr 2021, 00:47

Astriid & Faust
C'est les vacances, qu'ils avaient dit
Seize The Power - YONAKA


Vraiment, il détestait sa mère. Il la haïssait. Pourquoi avait-il eu le droit à une femme aussi conne et méchante en guise de génitrice ? Ça lui foutait la haine. Quand il voyait comment certains de ses camarades débiles étaient gâtés avec leurs parents riches et sans soucis, il se demandait ce qu’il avait fait au karma, au destin, au sort, au hasard aux Aetheri ou à n’importe quelle autre force cosmique pour mériter tout ça. Lui, tout ce qu’il demandait, c’était d’avoir une vie cool, pas… ça. Maintenant qu’il s’était excusé pour rien, ce n’était plus que de honte qu’il était rouge, mais aussi de colère, une rage folle qu’il était pourtant contraint de contenir s’il voulait se sortir à peu près indemne de cette altercation ridicule. Il était tellement furieux que l’excuse d’Astriid prit du temps à le faire décolorer. Ce fut le flottement qui suivit qui lui mit la puce à l’oreille. Un peu perdu, il leva les yeux, ses pupilles allant consécutivement de sa mère à l’Ygdraë. Que se passait-il ? Un éclat de rire, et il fronça les sourcils, profondément perdu. Quelle connerie avait-elle sorti encore, celle-là ? Dans le doute, il rit un petit peu pour imiter sa mère tout en restant sur ses gardes. L’atmosphère avait beau être un peu plus détendue, il n’aimait pas ça. Justement, c’était trop détendu, trop soudainement. Sa mère était assez imprévisible. Lorsque la Colère l’avait gagnée une fois, c’était un peu comme si plus rien n’était impossible. Elle devenait capable de tout, du pire comme du meilleur. Mais surtout du pire. Et il avait vu juste : c’était l’heure des anecdotes.

-Maman… Geignit-il, alors qu’il sentait déjà la chaleur remonter dans ses joues.

Les révélations de sa génitrice arrivaient. La Déchue prenait un malin plaisir à suspendre et ponctuer ses phrases pour donner plus de poids et de puissance à l’humiliation qu’elle était sur le point de lui faire subir.

-Arrête…

Il baissa la tête et ferma les yeux pour se préparer à l’enclume qui allait s’abattre sur sa dignité. Il priait pour qu’Astriid ne rigolât pas, même si c’était peine perdue. La honte l’écrasait déjà de toute son envergure, il était trop tard pour faire marche arrière. Lorsque le fin mot de l’histoire, le garçon était redevenu tout rouge.

-C’est même pas vrai d’abord, j’étais pas tout nu, j’étais en sous-vêtements !

C’était faux, en plus d’être un pitoyable moyen de se défendre. Faust sentait les larmes monter, bien malgré lui.

-Non, tu étais nu. Insista Mira. Mais ce n’est qu’une anecdote parmi tant d’autres, Faust s’est déjà retrouvé coincé dans un buisson en voulant échapper à une punition. Il avait jeté un seau d’eau et de colle sur une camarade si je me souviens bien. Résultat, un rapport et un pull détricoté qu’il avait pris tant de temps à faire. Bien fait pour lui !

-Putain, mais tais toi ! Pourquoi tu lui dis tout ça ?

Il s’en fichait si les gros mots étaient interdits. Il était en colère et il avait envie d’être méchant. De toute manière, il ne pouvait pas tomber plus bas que présentement.

-Oh, tu me parles sur un autre ton mon petit, c’est compris ? Excusez-le. Il avait eu de la chance de ne pas recevoir une claque pour toute réponse. Mais ainsi, vous savez à quel garnement vous avez affaire.

Il n’y avait même plus de mots pour décrire l’intensité de sa fureur. Remonté à bloc comme une cocotte-minute, Faust était à deux doigts d’exploser. Il était tellement rouge et sous pression qu’il transpirait. Même le blanc de ses yeux était rougi. Il avait envie de déverser toute sa haine et son venin sur sa mère. Il avait envie de l’insulter de tous les noms, de l’écrabouiller sous une masse de propos haineux, il voulait la faire exploser à son tour, peu importe les coups qu’elle lui rendrait, jusqu’à ce qu’elle se fatigue et qu’elle pleure. Il voulait la détruire et l’humilier tout comme elle venait de l’humilier. Il voulait qu’elle disparaisse à tout jamais dans la plus terrible des souffrances.

-JE TE DETESTE !

Etrangement, ce n’eut pas autant d’impact que ce qu’il avait imaginé. Encore plus vexé et les poings serrés, il tourna les talons.

-Wow wow, où est-ce que tu crois aller comme ça ?

Loin d’elle, voilà où il voulait aller. Il ne voulait plus jamais la voir, oublier son existence, effacer tout ce qu’elle lui avait fait subir, et enfin vivre sa vie comme il l’entendait. Sa mère était nulle.

-Faust ! Reviens ici !

Oh, et qu’elle ferme sa gueule ! Le garçon tourna au coin d’une rue et accéléra le pas. Les yeux rivés sur les pavés devant lui, il renifla. Il s’efforçait de garder le peu de dignité qu’il lui restait. Tirant un peu sur sa manche, il la passa sur ses yeux pour les sécher. Ne pas pleurer, c’était tout ce qu’il lui restait.

825 mots
Je comprends pas comment ça va se terminer, cette histoire /sbaf/




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Jeu 29 Avr 2021, 19:11

C'est les vacances, qu'ils avaient dit | ft Astriid Kvtp
C'est les vacances, qu'ils avaient dit




«Ne vous en faites pas, je vais le suivre !» Et juste comme ça, l'Elfe avait tourné le dos à la Colérique pour s'engouffrer dans les ruelles d'Avalon à la suite du petit Démon. Elle l'avait senti, sa fierté d'adolescent ne l'autoriserait pas à apaiser sa colère envers sa mère avant un bon moment et elle se sentait en partie responsable de la tournure qu'avait pris cette rencontre. Astriid puisa sans compter dans sa magie pour hâter sa course et devenir une véritable tornade orangée qui ne manqua pas de provoquer quelques heurts lorsqu'elle passait trop près d'un passant. Elle nota dans la périphérie de sa vision la présence de Piäh Nour qui sautait de murs en murs pour la suivre, croyant à un nouveau jeu.
Faust apparut dans son champ de vision et elle en fut si heureuse qu'elle oublia de ralentir et le percuta dans le dos de plein fouet, les projetant tous deux sur les pavés. «Aïe ! Pardon ! J'ai pas fait exprès ! Je ne t'ai pas fait mal ? Attends, je vais t'aider à te relever.» D'un geste maternel, elle se mit à brosser ses vêtements du plat de la main pour en balayer la poussière et les impuretés. «J'avais peur de ne pas te retrouver, Avalon est si grande et tu es si...» Elle faillit dire petit et se ravisa à temps. «... rapide !» Elle évalua sa tenue d'un air critique et voulut subir le même sort à ses cheveux mais elle sentit que ce serait sûrement mal accueilli. Il était un Démon après tout. Que savait-elle à propos de ce peuple ? Ils étaient chaotique mais différemment des Sorciers. Néanmoins, que risquait-elle avec un enfant ? Ce n'était pas comme s'il allait se faire un manteau en peau d'Ygdraë en plein milieu d'une ville gardée et en plein jour. Satisfaite de cette conclusion, elle lui prit familièrement son bras pour l'entraîner avec elle. «Je sais ce dont tu as besoin. Un certain Rajiv m'a montré il y a quelques jours l'existence d'un endroit merveilleux et je suis sûr que même un Démon adorera ce qu'il s'y trouve.» Plus loin, Piäh Nour prenait un air dégoûté en comprenant que l'Eskët s'était trouvé un autre partenaire pour la journée et il disparut en boudant.
Astriid mit un peu de temps à la retrouver mais la confiserie était toujours aussi fabuleuse que la première fois que le Déchu la lui avait faite découvrir. Surexcitée à l'idée d'y revenir et convaincue que les extraordinaires sucreries aromatisées viendraient à bout de l'humeur de Faust, elle le poussa presque à l'intérieur et commença à lui demander son avis sur tout. «C'est quoi ton goût préféré ? Moi j'aime tout ce qui est à base de fruits et de fleurs alors je suis obligée de choisir par couleur ! Tu aimes le cassis ? Et la pomme ? J'adore le vert et le violet et toi ? Tu préfères les bonbons mous ou durs ? Oh je sais ! On peux prendre la même sucette et le dernier à la terminer a un gage ? Ou alors on prend un sac entier de bonbons et on joue à action ou vérité et on a droit à un bonbon si on accepte de répondre à une question ou de faire l'action ?» Sa bonne humeur semblait sans limite et se retrouvée entourée de sucre la faisait retomber en enfance. Infatigable, la rousse continua à jacasser dans les oreilles du garçon jusqu'à la caisse où elle offrit de payer pour eux deux (avec l'argent volé à Raïm, cela va sans dire).
Ils s'étaient installés un peu plus loin, à l'écart de la chaussée trop bruyante afin de déguster leurs bonbons. «Ma maman verdirait sûrement devant cette orgie de sucre.» Songea Astriid à voix haute en engouffrant plusieurs serpentins rouges dans sa bouche. Elle haussa les épaules et, toujours en mâchonnant, elle reprit sur un ton malicieux : «Mais elle n'est pas là pour surveiller mon alimentation et je ne vais pas me priver de ce plaisir quand les adultes ennuyeux ne sont pas là, non ? En plus tu es en vacances, c'est le moment idéal pour manger des bonbons !» Même si, si on l'écoutait, chaque instant était le bon pour se noyer avec bonheur dans les plaisirs du sucre. Si elle n'était habituellement pas portée sur la nourriture, quand il s'agissait de sucré, elle devenait intenable. Raïm, après l'avoir d'abord laissée faire, s'était rapidement rangé à l'avis de la mère de la rousse et avait banni le sucre du régime des Eskëts quand il réalisa que ça les transformait en petits monstres bruyants et surexcités. C'était déjà le cas d'Astriid mais les bonbons accentuaient la virulence de la jeune fille et personne ne voulait de ça.

Message VI | 830 mots
J'en ai pas la moindre idée non plus, je vais juste manger mon pop corn en les regardant faire



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Mer 19 Mai 2021, 00:35

Astriid & Faust
C'est les vacances, qu'ils avaient dit
Il y eut un choc assez violent, qui fit tomber Faust en avant. Il eut le bon réflexe de se rattraper en tendant les bras, évitant ainsi de se manger le pavé en pleine gueule, ce qui lui aurait valu de se casser une dent ou deux. Néanmoins, la chute ne le laissa pas indemne : un choc au genou droit lui fit pousser une plainte tandis que ses paumes le brûlèrent dès qu’elles touchèrent le sol. N’y croyant pas que le destin le traite de cette façon, Faust resta étalé par terre, ébahi. La mâchoire serrée, il essayait encore, tant bien que mal, de retenir ses pleurs. C’était ridicule, pitoyable, il en était bien conscient et c’était d’ailleurs le problème : il faisait pitié et cette journée faisait pitié. Il était un Démon et il faisait pitié. Qu’y avait-il de plus pourri que ça ? Le garçon allait céder lorsqu’il reconnut la voix de l’Elfe. Ravalant ses sanglots, il roula sur le côté dans la ridicule intention d’esquiver sa main aidante. Il la fuyait du regard, son expression gravée dans la colère et l’indignation. Ses mains étaient pleines d’écorchures et il aurait un bleu au genou. Puis, finalement, lorsque la boule dans sa gorge se dissipa un peu, il finit par accepter sa poigne.

-C’est bon, t’es pas ma mère, arrête.

Il n’aimait pas qu’elle époussette ses vêtements comme ça. Il avait eu sa quantité de honte pour les mois à venir et il n’avait pas envie de remplir toute une année. Bougon, Faust s’efforçait de lui accorder le moins d’attention possible. Il guettait le coin de la rue au cas où sa mère se pointerait. Elle n’arrivait pas, curieusement. Cette cruche s’était-elle perdue ? Faust n’aurait jamais cru que sa mère puisse un jour devenir aussi sénile.

-Lâche-moi, je veux pas venir avec toi.

Mais il se fit tout de même emporter. Cette débile était imperméable à ses protestations, ce qui avait le don de l’agacer de plus en plus. Surtout maintenant, alors qu’il était officiellement de mauvaise humeur et que s’adoucir relèverait d’une pure preuve de faiblesse de sa part. Faust était orgueilleux et considérait davantage la rancœur comme une qualité qu’un défaut.

Arriver devant la confiserie, néanmoins, parvînt à lui faire lever un sourcil. Curieux, il leva les yeux vers l’adolescente. Elle était sérieuse ? Ça lui paraissait être une belle idée de fillette que de se jeter sur des dragées et trois guimauves, mais bon… qui était-il pour cracher sur un apport excessif de sucre ? Personne. Il était un enfant, et par définition le sucre raffiné était son substrat.

-J’en sais rien. Grogna-t-il.

Il n’aimait pas sa manière intempestive de poser des questions. Il s’en foutait un peu du goût, tant que c’était sucré. Il s’en foutait des couleurs et de ses jeux de chochottes. Ses interrogations lui faisaient réaliser, une nouvelle fois, à quel point le quotidien de cette Ygdraë devait être chiant à mourir. Il y avait des choses bien plus palpitantes dans la vie que de s’attarder sur la différence entre les goûts fraise et fraise des bois. Même les sucettes en forme de phallus, dans un coin de la boutique, ne le faisaient pas sourire. Tout ce qu’il voulait, c’était qu’elle paye tout, qu’elle lui donne de quoi se nourrir et qu’il puisse retourner dehors pour bouder. Le reste, il s’en foutait.

_

Faust introduit la sucette dans sa bouche. Il s’était calmé. Assis aux côté d’Astriid, il scrutait le bout de l’allée, toujours à la recherche du danger social qui lui servait de génitrice.

-Elle a l’air chiante ta mère. Commenta-t-il d’une voix grave.

Il était toujours contrarié, évidemment, même s’il en voulait un peu moins à la rousse. Les bonbons la réhaussaient un peu dans son estime.

-Au moins autant que la mienne.

Il dégusta ensuite sa friandise en silence, laissant l’autre déblatérer ses inutilités toute seule. Lui, il était trop occupé à surveiller et honnêtement, plus ça allait, moins il comprenait comment il était possible qu’ils aient échappé à la Déchue.

-Tu l’as tuée ou quoi ? Demanda-t-il au bout d’un moment.

C’était plus plausible que l’inverse. Si elle était encore en vie, elle l’aurait déjà retrouvé et trainé plus loin en lui pinçant l’oreille pour l’incendier. Soudain, Faust se leva et se planta devant Astriid.

-Qu’est-ce que tu me veux à la fin, au fait ? Depuis que t’es là, j’ai que des problèmes. Va pas me faire croire que tu veux être amie avec moi, parce que déjà, ça n’arrivera pas. C’est pas tes bonbons qui vont m’acheter. Et je veux pas d’une Elfe comme amie.

C’était tout ce qu’il avait trouvé comme prétexte pour râler. Mais le jeune Démon n’avait pas envie de tout pardonner la rousse aussi facilement. Après tout, c’était à cause d’elle s’il en était là et s’il allait passer une salle soirée lorsqu’il rentrerait à la maison avec sa mère. Les poings sur les hanches, il tâcha de garder un regard noir et sévère qu’il ancrait droit dans ses pupilles à elle. Cependant, le sachet de confiseries attirait inexorablement ses mires.

-Donne-moi ça. Dit-il en lui arrachant le paquet des mains.

Il plongea la sienne dedans et avala quelques bonbons. Il était méchant et il faisait exprès.

-Je sais pas ce que t’as fait ou ce que tu lui as dit, mais c’est pas normal. Ma mère devrait être là. Et plus le temps passe, plus je vais passer un sale quart d’heure. A cause de toi. Il se rassit, le temps de trouver quoi rajouter. Quand elle nous retrouvera, t’as intérêt à lui dire que tout est de ta faute et à dégager vite avant qu’elle commence à me re-foutre la honte devant toi.

Oui, c’était une menace. Parce que sinon… Sinon il se remettrait en colère et souhaiterait disparaitre de la surface de la terre. Et puis voilà.

-En plus c’était même pas vrai ce qu’elle t’a raconté.

Lui-même essayait de s’en persuader.

995 mots
Je sais pas ce qu'on fait de Mira, on a qu'à dire qu'elle a croisé un ami en chemin /sbaf/




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Ven 28 Mai 2021, 20:40

C'est les vacances, qu'ils avaient dit | ft Astriid Kvtp
C'est les vacances, qu'ils avaient dit





Astriid haussa les sourcils, surprise. Elle ne parvenait pas à s'habituer à l'attitude malpolie de Faust. Elle qui pensait les étudiants basphéliens irréprochables, le démon ne cessait de briser un par un tous les idéaux qu'elle se faisait sur la prestigieuse école dans les nuages.
«Elle veut juste me protéger, c'est pour mon bien.» Dit-elle finalement après un instant d'hésitation, se sentant obligée de défendre sa mère. Elle réalisait qu'elle ne faisait que répéter ce que cette dernière lui avait dit toute son enfance et cela l'agaça soudainement. Ne devait-elle pas, à son âge, commencer à se détacher de l'influence parentale ? Comment pouvait-elle se forger sa propre expérience si elle ne faisait que copier ce qu'on lui avait inculqué ? «Mais tu n'as pas tout à fait tort, elle m'ennuie souvent.» Avoua-t-elle finalement, les oreilles toutes rouges d'avoir osé critiquer sa mère à voix haute. L'Ygdraë s'agita sur son banc en remettant nerveusement en place une mèche imaginaire, comme si elle craignait que ses paroles puissent avoir été entendues jusqu'à Melohorë.
«Quoi ?! Mais pas du tout !» S'offusqua la rousse, balbutiant presque. D'où sortait-il cette accusation macabre ? Elle se recula, choquée par les cruelles paroles assénées par l'adolescent. La surprise lui coupait le sifflet et sa main tenant une sucrerie était figée en l'air à mi - chemin entre le sachet et sa bouche. L'Eskët était pourtant persuadée qu'ils passaient un bon moment, elle l'avait même emmené dans ce magasin merveilleux pour se racheter des erreurs qu'elle avait pu commettre. Quelle mouche l'avait donc piqué pour provoquer une telle colère ? Elle sursauta lorsqu'il lui arracha les bonbons des mains et ses sourcils se froncèrent imperceptiblement. Ses lèvres formèrent une mince ligne comme si elle se retenait de dire quelque chose et son visage avait légèrement pâlit. Lorsque l'Elfe réussit à mettre un mot sur les émotions qui la traversait, elle en fut la première surprise. La colère. Il était rare qu'elle en ressente la brûlure et elle se sentait démunie face aux émotions sauvages que Faust éveillait en elle. Ses mots l'avaient blessée plus qu'elle ne l'aurait cru, plus qu'ils n'auraient dû. Il n'était qu'un enfant, un enfant qui était en colère et cherchait à la provoquer pour se venger de l'humiliation dont il avait été victime un peu plus tôt avec Mira. Elle savait qu'elle devait de jouer le rôle de la plus sage, la plus patiente car elle était la plus âgée. Mais voilà, Astriid était vexée. D'un bond, elle se leva à son tour et avant même de réfléchir à ce qu'elle faisait, elle lui mit une gifle retentissante. Debout face au Démon, la Sylvestre tremblait de tout son être, aussi furieuse qu'une oie sauvage. C'était comme si un barrage avait cédé et qu'elle n'était plus maîtresse d'elle-même. Ses yeux jetant des éclairs, elle lui lança d'une voix plus aigue que d'ordinaire : «Tu n'es qu'un sale gosse mal élevé ! Tu ne vois même pas que je fais tout pour te remonter le moral ! Être mon ami ? Je ne veux même plus de ton amitié et tu ne mérites pas la mienne ! Je souhaite bien du courage à Basphel de t'avoir dans leurs rangs !» Ses joues avaient pris une teinte cramoisie alors qu'elle s'énervait toute seule. Une part d'elle essayait de retenir les mots de sortir de sa bouche mais il était trop tard pour reculer. Elle sentait avec horreur des larmes s'agglutiner aux coins de ses yeux. Furieuse autant contre elle-même que contre le Démon, elle laissa s'échapper une exclamation rageuse et tourna les talons. Astriid n'avait fait que quelques pas qu'elle s'arrêta pour retourner vers Faust d'un bond. D'un geste vif, elle récupéra le paquet de bonbons des mains du petit brun. «Je reprends ça, ingrat !» Siffla-t-elle comme pour le défier d'oser lui disputer la propriété du ridicule sachet qui était presque vide désormais. «Bonne journée !» Conclut-elle d'un ton digne.
L'Ygdraë s'éloigna, le dos raide et hâtant le pas pour mettre de la distance entre elle et l'adolescent. Ignorant les regards lancés par ceux qui avaient été témoins de son éclat de colère, elle sentait la culpabilité commencer à grignoter les flammes de son courroux mais elle se refusait à retourner sur ses pas. Elle avait aussi sa fierté après tout.


Message VII | 776 mots



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Mar 08 Juin 2021, 23:26

Astriid & Faust
C'est les vacances, qu'ils avaient dit
Était-il allé trop loin ? Ce fut la question qu’il se posa en réceptionnant la gifle monumentale et inattendue que l’Elfe lui colla. Dans un référentiel global, il supposait que la réponse était oui. Dans son for intérieur, ça ne l’était pas. En fait, c’était juste bien. Comme cela lui arrivait souvent à Basphel lorsqu’il subissait des réprimandes, Faust était partagé entre deux émotions : l’indignation, due à la réaction détestable de son interlocutrice ; et la satisfaction d’avoir justement provoqué cette réaction. De l’avoir fait céder. Son comportement était autant le résultat de ses ressentis, qu’un jeu auquel il jouait inconsciemment. La jeune Ygdraë joviale et imperturbable avait cédé à son insolence. Certes, cela lui avait valu une humiliation – celle d’une belle beigne – et ça le foutait hors de lui. Mais qu’est-ce qu’il était beau de voir cette bouffeuse de salades dans un état qu’elle-même ne contrôlait pas ! C’était pourtant courroucé, une main contre sa joue douloureuse, l’autre tenant le sachet de bonbons, et ses yeux lançant des éclairs sur la rousse, que Faust, impuissant, laissa Astriid l’engueuler comme une folle hystérique.

-Hé, t’insulte pas ma mère comme ça, c’est elle qui m’a élevé.

Oui, il venait de cracher tout son venin dessus une minute plus tôt et avait souhaité sa mort encore avant, mais ça n'avait rien à voir. Astriid n'avait pas le droit d'insinuer son illégitimité maternelle sans son autorisation. C'était la règle. Fronçant le nez, il sera les poings et bomba fièrement le torse. Le menton levé, il ne la quittait pas des yeux. Détourner le regard aurait été la preuve de son infériorité, et il était hors de question qu’il perde ce combat contre cette sniffeuse d’eucalyptus. Ses oreilles pointues ne crevaient les yeux à personne.

-Ouais, c’est ça, casse-toi, pouffiasse ! Tes bonbons étaient dégueulasses de toute manière ! Retourne dans tes buissons avec les taupes, puisque c’est tes seuls amis ! De toute façon t'es juste jalouse et t’as bien raison de l’être ! « Gnegnegne t'as trop de la chance d'être à Basphel ! » Bah ouais, peut-être que je suis pas un bon élève mais au moins j'y suis ! Moi au moins j'ai pas passé mon enfance dans une cabane dans les arbres à manger des pruneaux ! Tas de fumier !

Si elle croyait que l'abandonner ici allait le faire se sentir con, elle se mettait le doigt dans l'œil. Faust était très content qu'elle dégage. Il n’en voulait pas de sa compagnie. Vraiment, qu’est-ce qu’il lui avait pris de rester avec elle ? Elle était embarrassante. Une honte ambulante. Et le plus triste – mais drôle – dans tout ça, c’était qu’elle n’en avait même pas conscience. Quelle grosse tanche cette Ygdraë !

-Et mauvaise journée à toi ! Faites que tous les pigeons de la ville te chient dessus, sale guenon !

Toujours furieux, il la regarda disparaître au prochain coin de rue. Quand il ne la vit plus, le Démon pesta et grommela encore moulte insultes à son insu. Il tourna en rond un moment, ruminant tous les mots grossiers qui lui passaient par la tête. Les combinaisons étaient les plus inspirantes, et il s’amusait à allonger l’attribut du plus qu’il pouvait, à la recherche de la pire injure à laquelle il n’avait jamais été donné d’exister. C’était un exercice qu’il connaissait plutôt bien, à force de l’avoir travaillé toute son enfance avec sa mère, puis à Basphel. Avec le temps, il avait appris quels termes pouvaient ou non s’associer, de sorte à créer une nouvelle variante fleurie et audacieuse. Il l’avait élevé au rang d’art, au même titre que la poésie.

Après un moment à faire les cent pas, Faust oublia presque la raison pour laquelle il s'était mis en colère. Progressivement, il se calma, mettant fin à son manège. Ce fut là qu'il se sentit con. D’une part parce que sa rage déclinait alors qu’il avait toujours envie d’être en colère ; d’autre part parce qu’il était tout seul. Il prit donc la lourde décision de retrouver sa mère. En réalité, il commençait à être inquiet. Qu’elle ne l’ait pas retrouvé n’était franchement pas normal, et il était suffisamment attaché à elle, malgré ses défauts, pour s’en soucier. D’un pas décidé, il s’enquit donc de la retrouver. Il n’eut cependant que deux pas à faire, car une main se posa tout à coup sur son épaule. Croyant d’abord à l’assaut d’un pédophile, il saisit la main et se retourna vivement, prêt à immobiliser son adversaire comme lui avait montré un copain de Mira. Il sursauta presque lorsqu’il reconnut cette dernière.

-Bordel, mais t’étais où Faust ? Je t’ai cherché partout !

Le commentaire fut juste ce qu’il fallut au gamin pour qu’il réhausse le ton. Et il en fut content.

-Toi, t’étais où, plutôt ? Moi j’étais là tout le long ! Ça fait des plombes que je t’attends. J’ai presque cru que t’étais morte.

Elle dût elle-même admettre qu’elle avait pris des siècles. En chemin, Mira avait eu une altercation ridicule avec un passant, mais ce n’était qu’un détail qu’elle n’avait pas l’intention de révéler. Son expression s’adoucit. Ça la touchait qu’il se soit inquiété pour elle.

-Oui bon, bref. Lâche-moi avec ta technique ridicule. Tu ne sais même pas faire. Et elle est où ta copine, là ?

-C’était pas une copine, c’était une bouffonne. Elle est partie.

Bon débarras. Finalement indifférente au cas de l’Elfe, sa mère lui attrapait le bras pour l’emmener avec elle. Elle n’avait pas envie de l’engueuler une nouvelle fois pour lui dire de surveiller son langage. La journée avait éprouvé tous les esprits et il était l’heure de rentrer.

-Et toi aussi t’es une bouffonne de lui avoir raconté des trucs, là.

-Oh, hé, ça va Monsieur l’Emmerdeur. Et tu me parles pas comme ça ou je vais t’en foutre une. Si tu faisais pas autant le con à l’école, ca ne serait pas arrivé. Que ça te serve de leçon.

A côté, Faust répéta son discours en silence tout en exagérant ses expressions faciales. Heureusement, sa mère ne le vit pas. Sa deuxième joue était sauve.

1020 mots
Fin nastae




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