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 C'est l'amour qui perd les hommes

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Lun 10 Déc 2018, 11:19

C'est l'amour qui perd les hommes Ujb8
C'est l'amour qui perd les hommes



Je flottais dans le néant. Autour de moi, la lumière était telle que plus rien ne se distinguait si ce n’était un blanc immaculé. Le sang apparaît toujours d’autant plus que le support est clair. Je ne saignais pas, et pourtant. J’envisageais de me laisser dériver à jamais, perdu dans des souvenirs qui s’étaient envolés. C’est l’amour qui perd les hommes. Cette formule me semblait, auparavant, dénuée de sens. J’avais sombré dans la folie par amour, j’avais détruit par amour, autrui, jamais moi-même, ou si peu. Pourtant, actuellement, rien ne semblait pouvoir ôter cette boule au creux de mon ventre. J’aurais eu à me juger moi-même, sans doute aurais-je volontiers abaissé le glaive de la culpabilité. Personne ne pouvait me sortir de cet état. J’étais divin, je pouvais m’y soustraire, oublier, évaporer le passé. Je l’avais envisagé mais elle représentait quelque chose de plus puissant que mon essence à mes yeux. L’illusion des sentiments maritaux que certaines unions créaient n’aurait pu rivaliser. Je me sentais vide, vide d’elle. Elle avait toujours été là et j’avais perdu un morceau de moi-même. Je me sentais abandonné, délaissé, inexistant… insignifiant. Je ne pouvais le nier. Je ne pouvais lutter. Tout ceci était ma faute. Si seulement j'avais regardé plus attentivement au cœur de ce passé que je pensais être uniquement mien. La vérité c’est qu’elle avait toujours été là. Je l’avais toujours aimé, même lorsque nous étions enfants. Maintenant que je me penchais sur notre histoire, puisqu’elle seule me maintenait à flot, je revoyais ses yeux verts et ses joues rondes. Elle riait lorsque je m’approchais d’elle, lorsque je lui parlais de notre avenir, lorsque je jouais un rôle pour lui faire oublier ses peurs. Au fond, sans doute était-ce ceci que j’aimais chez elle. Elle avait beau se prétendre grande dame, elle avait toujours conservé ce petit côté enfantin et elle n’en faisait qu’à sa tête. Elle transformait les Anges en Faes, créait un peuple de rien. Elle s’émerveillait de la beauté de chaque chose, même si elle se gardait bien de le montrer au monde. Elle frissonnait à chaque fois que j’effleurais sa peau et était sensible à tout ce qui faisait son environnement. Il y avait cette carapace, dure, imbrisable, qu’elle s’était forgée. Pourtant, plus d’une fois, au fond de ses yeux, j’avais perçu une lueur. Cette lueur venait de s’effacer. Je ne la ressentais plus. J’ignorais où elle se trouvait. Je la cherchais, je n’avais pas arrêté, un seul instant, en vain. Le silence me répondait comme jamais il ne l’avait fait. Alors je sombrais dans ce néant, refusant de me redresser. Edel m’avait appelé plusieurs fois. Elle semblait désespérée mais je ne voulais pas la voir, pas tant qu’elle garderait ses traits. Peut-être que je ne voudrais plus jamais lui faire face, même. À quoi bon ? Le mal qui me rongeait n’avait rien de glorieux mais était-ce un crime d’aimer à ce point ? Au point de ne pas pouvoir survivre ? J’avais essayé de reprendre le fil normal de mes journées mais les roses étaient fanées et le soleil terne. Le sang que je versais avait un goût amer et rien ne me réjouissait. Je me fichais, à présent, des jeux auxquels j’avais joué durant mon existence entière. Tout ce qui me venait à l’esprit était son visage, ses traits détendus lorsqu’elle dormait. Tout ce qui me venait à l'esprit était que je m’invitais dans sa chambre pour caresser ses cheveux, pour glisser mes doigts sur ses joues, pour veiller sur elle sans qu'elle ne se doute de rien. J’avais l’impression que plus jamais l’occasion ne me serait offerte. Cette injustice me rongeait. Là était la sentence de la Déesse de la Vengeance. Je n’avais jamais voulu la quitter, jamais, et ma disparition, à l’époque, n’était pas le fruit de ma volonté. Depuis, je n’avais cessé de l’aimer, de chercher à la conquérir pour de bon. Des siècles valaient-ils un seul instant ? Avais-je rendu son cœur à ce point aride pour qu’elle cherche à me bannir de sa vie ? À me bannir de ma propre vie ? J’imaginais sa main dans la mienne, les souvenirs de nos danses bien trop sages tournant en boucle dans mon esprit. À maintes reprises, j’avais voulu que nos corps se complètent mais je ne m’étais jamais senti à la hauteur tant elle incarnait la perfection à mes yeux. Comment lui faire l’amour ? Comment lui faire comprendre la profondeur de mes sentiments et la pureté de ma sincérité en une simple étreinte ? Elle était tout ce qu’il y avait de bien en moi, ma grandeur et mes espoirs. Elle avait façonné mon existence et, bien que le monde ait crié d’horreur de nombreuses fois, ces cris n’étaient beaux que parce qu’elle était là. C’est l’amour qui perd les hommes. Et les Dieux, aussi.

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