-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 [Événement éphémère] - La musique du temps

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36412
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Jeu 20 Juin 2019, 18:25

La musique du temps


C’était il y a longtemps.

[Événement éphémère] - La musique du temps Zqug[Événement éphémère] - La musique du temps Xls0[Événement éphémère] - La musique du temps Xod9[Événement éphémère] - La musique du temps 2wm6[Événement éphémère] - La musique du temps Dyi1

« Bonsoir ! ». L’Impératrice de la Nuit baissa les yeux sur une petite fille, étrangement accoutrée. « Bonsoir. » répondit-elle, légèrement intriguée. Comment une enfant avait-elle pu arriver jusqu’à elle ? « L’On dit que vous avez un grand pouvoir. » continua son interlocutrice. Intéressant. Peu étaient ceux qui étaient au courant que le Roi qu’elle avait remplacé était mort. Elle l’avait tué, pour être exacte. Pouvoir secret, pouvoir puissant, disait-on ici et là. Voilà qui justifiait amplement qu’elle ait préféré prendre son apparence. Edelwyn n’aimait pas se montrer ou, alors, pour détourner l’attention de la plèbe de ce qui l’occupait véritablement. Les belles femmes de ce monde, celles avides de reconnaissance et de courtisans lui offraient ce dont elle avait besoin : la discrétion. Pendant que les regards se tournaient vers elles, ils ne la voyaient pas. Pourtant, au fur et à mesure que le temps passait, il lui devenait difficile de sortir sans attirer la foule. C’était malheureux. « Qui dit cela ? ». « Des voix. Moi, je ne les crois pas. ». « Ah non ? ». « Non. ». « Pourquoi donc ? ». « Je ne crois que ce que je vois. Et puis… je n’aime que les gens qui savent chanter. ». La jeune femme blonde sourit. « Et que dirais-tu si je te montrais ma puissance tout en chantant ? ». « Hum… d’accord. ». « Tu tu tu. Pas si vite. J’ai une condition. Si tu es satisfaite de ma performance, je souhaiterais que… ». Elle se baissa, chuchotant à l’oreille de l’enfant. Elle était certaine qu’il s’agissait d’une créature éternelle. Un Génie, peut-être ? « J’accepte. ». « Parfait. Viens avec moi, maintenant. ». Elles sortirent de la pièce et traversèrent un long couloir jusqu’à arriver à une autre porte. La poignée fut actionnée et une fois à l’intérieur de la salle, les deux protagonistes firent face à un miroir mural. L’une d’elle n’avait aucun reflet. Elle s’avança vers la paroi et la traversa. Quelques secondes plus tard, elles se trouvaient dans un petit village.

[Événement éphémère] - La musique du temps X6ki[Événement éphémère] - La musique du temps F0cx[Événement éphémère] - La musique du temps Hn27


La Vampire entama une marche lente dans la rue principale. Elle commença à chanter, jouant avec les ombres pour se fabriquer des ailes d’un noir de jais et une robe assortie. Son regard se ficha sur la première personne qu’elle trouva, une jeune femme blonde aux lèvres rouges comme le sang. Elle lui exprima ce qu’elle souhaitait qu’elle fasse. Celle-ci alla chercher ses deux sœurs et ses parents. Peu à peu, la population remplit la rue, suivant l’Impératrice de la Nuit jusqu’à une fontaine à l’eau croupie. En face d’elle, se trouvait un homme qu’elle trouva beau. Ses cheveux bruns faisaient ressortir ses yeux d’un bleu particulièrement clair. Elle l’admira, le charma. Cependant, elle n’était pas ici pour démontrer ses capacités d’attraction. Le pouvoir, voilà ce qu’elle devait illustrer. Quel plus grand pouvoir que celui de vie ou de mort sur ceux qui l’écoutaient ? Ils étaient rivés à ses lèvres, hypnotisés par l’aliénation la plus profonde qu’ils aient jamais connu. Juste avant d’arriver au refrain, elle murmura sans ciller. « Suicidez-vous. ». Elle entama la suite de sa chanson dans le sang, spectatrice cruelle d’un spectacle d’une grande originalité. Les méthodes employées étaient diverses car, sans arme, il fallait trouver des solutions pour lui obéir. L’eau croupie fut bientôt une eau rougie. L’odeur qui emplissait l’endroit était on ne peut plus délicieuse.

Bientôt, seul, debout, devant elle, l’homme qu’elle avait repéré plus tôt déglutit. Il était conscient de l’état de son village mais ne pouvait détourner le regard d’elle. Il ne pouvait pas bouger, ni fuir, ni crier. Plus que tout, il souhaitait rester à ses côtés. Elle sourit et lui fit signe de s’approcher un peu. Comme elle était physiquement petite, le fait d’être placée sur un piédestal la maintenait à une hauteur suffisante pour lui faire face. Elle approcha son visage lentement du sien, humant l’odeur qu’il dégageait. Elle entrouvrit la bouche, venant chercher ses lèvres avec une audace insolente. Il était faible. Moins que ceux qui gisaient à présent au sol, néanmoins. Pour sa beauté, ses yeux qu’elle espérait rendre vifs, elle allait faire de lui un enfant de la nuit, ce soir. « Suivez-moi. » lui murmura-t-elle. Elle fit un pas, sa magie la portant élégamment vers le sol. En passant devant la petite fille, elle lui sourit, et, sans même chercher à savoir si elle l’avait convaincue, elle articula : « N’oublie pas ta promesse. ».

751 mots

Explications


Hello ^^

Voici un petit événement pour la fête de la musique. Concrètement, voilà comment ça se passe :

- Une petite fille va venir voir votre personnage (peu importe où est-ce qu'il se trouve) et lui demander s'il peut chanter ou jouer d'un instrument pour elle, en se mettant en scène du mieux qu'il peut. L'enfant peut savoir des choses que peu savent et elle est plutôt convaincante. Dans tous les cas, elle dit qu'elle offrira un présent à votre personnage s'il fait ce qu'elle lui demande, s'il joue le jeu. Elle ressemble à ça :

[Événement éphémère] - La musique du temps Jsbr

- Une fois que votre personnage a fait ce qu'elle a demandé, elle lui sourit, le remercie, et s'en va sans plus de précisions XD

Cet événement est un événement pour la fête de la musique et est éphémère. Comme la fête de la musique tombe un vendredi (demain au moment où j'écris) j'ai décidé de vous laisser le weekend pour poster. Vous avez donc de maintenant jusqu'au 23 juin 2019, 23h59.

PS : J'ai fait un post assez sombre mais ça peut être hyper joyeux. Ne vous laissez pas influencer par ce que j'ai écrit qui est plus tourné vers l'intrigue d'Anya xD Fallait que je commence à semer un peu le doute donc j'ai sauté sur l'occasion, c'tout 8D

Gains


Surprise `\o/
Déclarez simplement le lieu. Je révélerai les gains ultérieurement ^^

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 22 Juin 2019, 17:21



« J’ai essayé de tout préparer en un temps record ! Dès que c’te p’tite fille était venue me parler, j’avoue que ma première réaction avait été d’éclater de rire … parce que … bon … Je n’ai pas pu m’en empêcher, voilà ! Mais tout de suite après, je suis retourné ici, et j’ai commencé les préparatifs ! Évidemment, je voulais avoir votre aide les enfants pour rendre ce spectacle encore plus gran-di-o-se ! Vous me connaissez ? Je ne fais jamais dans la démesure … mais cette fois, j’ai envie de voir grand ! Donc, vous trouverez à votre gauche, les pantins de bois que j’ai fabriqué, disposés dans leur ordre d’apparition ! Et à votre droite, la petite scène qui va nous servir pendant ce spectacle ! … A votre avis, il y aura du monde ? Parce que j’en ai parlé à une ou deux … ou dix personnes. J’ai essayé d’être le plus aimable possible … mais je ne sais pas si vous et moi avons la même définition du mot "amabilité" … Mais c’est pas grave. Si déjà, il y a vos parents, c’est déjà bien ! Vous en avez parlé à vos parents au moins? … Bon allez, fini de discuter, et place à l’action ! Toi, n’oublies pas, tu arrives avec la marionnette dès que j’ai fini de compter jusqu’à cinq ! … Quoi comment ça, tu ne sais pas compter ? Bon, bah quand je dis « Fleuriste » ! tu arrives avec cette poupée-là ! … Oui, je sais qu’elle ne ressemble à rien ! J’ai fait avec les moyens du bords … Des bâtons et de la ficelle, et j’ai même rajouté un peu de confiture pour faire les yeux et la bouche des personnages. Moi, je trouve que c’est assez convaincant ! … Et puis, il est trop tard pour reculer maintenant ! Allez, zou ! … Bonjour Mesdames et Messieurs ! Bienvenus ici, pour la représentation exclusive et unique de notre spectacle ! Les enfants et moi-même allons vous faire un show que vous n'êtes pas prêts d'oublier ! Croyez-moi ! Allez, c’est parti ! »

« Un … Deux … Trois … Quatre … Cinq ! Pstt. Pstttttt ! Bah alors, qu’est-ce que tu attends ? … Ah oui, c’est vrai : « Jardinier » ! … Ah non, mince ! « Fleuriste » ! »

« Au sommet de la montagne dorée,
Un berger gardait ses chèvres sacrées !
Hiodaly – Hiodaly – Hiodaly – Hi – Ouuuuu !

Au sommet de la montagne dorée,
Le berger rêvait à son amour caché !
Hiodaly – Hiodaly – Hiodaly – Hi – Ouuuuu !

Au sommet de la montagne dorée,
Son amoureuse était une princesse esseulée !
Hiodaly – Hiodaly – Hiodaly – Hi – Ouuuuu !
Hiodelay – Hiiii – Hiodelay - Hiiii
Hiodaly – Hi – Ouuuuu !

Un jour sur cette montagne dorée,
Le berger sauva la princesse du loup affamé !
Hiodaly – Hiodaly – Hiodaly – Hi – Ouuuuu !

Depuis ce jour sur cette montagne dorée
Le berger et sa princesse ne se sont plus quittés !
Hiodaly – Hiodaly – Hiodaly – Hi – Ouuuuu !

Mais au sommet de la montagne dorée,
Il reste toujours les chèvres sacrées !
Hiodaly – Hiodaly – Hiodaly – Hi – Ouuuuu !
Hiodelay – Hiiii – Hiodelay - Hiiii
Hiodaly – Hi – Ouuuuu !

Alors une nuit sur cette montagne dorée,
Les chèvres se firent attaquées par le loup affamé !
Hiodaly – Hiodaly – Hiodaly – Hi – Ouuuuu !

Mais sur cette montagne dorée,
Il y avait un bouc aventurier !
Hiodaly – Hiodaly – Hiodaly – Hi – Ouuuuu !

Et au sommet de la montagne dorée,
Il sauva tout son troupeau de chèvres sacrées !
Hiodaly – Hiodaly – Hiodaly – Hi – Ouuuuu !
Hiodelay – Hiiii – Hiodelay - Hiiii
Hiodaly – Hi – Ouuuuu !

Alors au sommet de la montagne dorée,
Le berger et la princesse décidèrent d’y retourner !
Hiodaly – Hiodaly – Hiodaly – Hi – Ouuuuu !

Ainsi, sur la montagne dorée,
Ils construisirent leur palais !
Hiodaly – Hiodaly – Hiodaly – Hi – Ouuuuu !

Et au sommet de la montagne dorée,
Ils promurent le bouc aventurier, chef des chèvres sacrées !
Hiodaly – Hiodaly – Hiodaly – Hi – Ouuuuu !
Hiodelay – Hiiii – Hiodelay - Hiiii
Hiodaly – Hi – Ouuuuu !

Vous vous demandez peut-être quelle est la morale de cette histoire !
Il n’y en a pas … et c’est pas la mer à boire !
Hiodaly – Hiodaly – Hiodaly – Hi – Ouuuuu !
Hiodelay – Hiiii – Hiodelay - Hiiii
Hiodaly – Hi – Ouuuuu !

Pas la mer à boire !
Hiodaly – Hiodaly – Hiodaly – Hi – Ouuuuu !
Hiodelay – Hiiii – Hiodelay - Hiiii
Hiodelay - Hiodelayyyyyyyy »

« Alors comment vous avez trouvés ? »
756 mots.
J'ai adoré ! Merci <3
Revenir en haut Aller en bas
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4037
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Dim 23 Juin 2019, 00:29



La musique du temps

Musique


« Assieds-toi. » L’enfant prit place à côté de moi. Il y avait bien un domaine qui transcendait le bien et le mal à mes yeux : celui de la musique. J’aurais joué pour n’importe qui. J’avais déjà joué pour n’importe qui. Mes doigts caressèrent l’instrument un instant. Je me revoyais apprendre alors que je n’étais pas plus grand qu’elle. Mes frères préféraient d’autres activités. La musique avait rapidement représenté énormément à mes yeux. Elle était un exutoire, une catharsis. Je jouais mes émotions et entendre les sons, voir mes mains s’activer sur l’instrument, m’apaisait. Il n’y avait bien que ça qui eut cet effet durant de longues années. Plus le temps avait passé, plus j’avais grandi et plus les morceaux que j’interprétais étaient devenus violents. Ma dextérité s’était améliorée, ma mémoire avec elle. Ceux qui m’écoutaient me demandaient fréquemment pourquoi est-ce que je n’en faisais pas mon métier. J’aurais peut-être dû mais je ne souhaitais pas que ce plaisir devienne une obligation. Je boudais rarement mon instrument mais j’étais satisfait de savoir que je pouvais le quitter quand bon me plaisait et le retrouver lorsque j’en avais besoin.

Mon regard se tourna vers l’enfant. « Tu ne veux vraiment pas me dire d’où tu viens ? » Elle était apparue comme ça, sans s’annoncer. J’étais en train de me raser et, comme je détestais m’interrompre, j’avais patiemment terminé avant de la questionner. Elle avait attendu en silence et m’avait expliqué sa requête. « Ni pourquoi est-ce que tu veux que je joue pour toi ? » Je finis par hocher la tête en signe d’abandon. Je n’avais pas besoin de savoir, me semblait-il. Ce comportement ne me ressemblait pas. J’avais l’impression qu’il était vain d’essayer de lui cacher quoi que ce soit. D’un côté, elle ne m’avait posé aucune question déplacée. Son comportement n’annonçait rien de particulier. Il y avait simplement le mystère de sa venue à élucider. Elle pouvait très bien avoir entendu parler de moi par un tiers. « As-tu une idée de morceau ? » « Celui que vous avez composé pour l’Impératrice Blanche. » J’eus un mouvement incontrôlé. Cela faisait des années. J’avais quinze ans, j’étais jeune et la première version était hideuse. Je ne l'avais jamais montré à qui que ce soit. En temps normal, je l’aurais chassée d’ici dans le meilleur des cas. Dans le pire, je l’aurais torturée des heures durant pour savoir qui elle était au juste et ce qu’elle me voulait. Curieusement, j’étais simplement étonné. Un soupir s’échappa même de mes lèvres. Je ne me sentais ni anxieux ni colérique. Je me rappelais simplement le temps que j’avais passé dessus. Je ne l’avais pas joué depuis des années, parce qu’il ne me correspondait pas. « C’était il y a si longtemps. » À l’époque, mes frères et moi étions soudés. Ce temps était révolu. Ils étaient de plus en plus inutiles et agaçants. L’un avait grossi, l’autre avait monté les échelons et son égo ne s’en portait pas mieux. J’avais longtemps cru que nous partagions le même sang. C’était faux. Il n’y avait qu’à observer leur physionomie pour comprendre que l’illusion toucherait bientôt à sa fin. « Bien. »

Je pris une inspiration et commençai à jouer. Je l’avais améliorée depuis. Lorsque je n’arrivais pas à dormir après être devenu professeur, je la retouchais parfois la nuit. Je la connaissais par cœur, même si je n’avais plus mis les yeux sur la partition originale depuis mon séjour en Enfer. Je n’étais plus aussi patient. La délicatesse était pour moi un vrai supplice. Ce soir, pourtant, j’arrivais à atteindre des sentiments bien trop purs pour un Sorcier. C’était une forme de tristesse, la tristesse maladive d’un homme qui observe une scène dont il aimerait être l’acteur. J’avais sans doute désiré, à une époque, pouvoir être celui qui sécherait ses larmes. J’aurais caressé sa joue en douceur et je lui aurais souri. J’aurais sans doute essayé de la faire rire par un jeu d’esprit. J’avais sans doute désiré, à une époque, être celui qu’elle aurait regardé d’une manière différente. À trop courir après une chimère, grandes sont les chances de finir englouti dans les profondeurs de son propre cœur. Avais-je seulement encore un cœur ? Cette musique me rappelait celui que j’avais été, un adolescent naïf, un jeune adulte empli d’un espoir qui avait été saccagé. Je n’espérais plus rien. Je voulais juste la détruire, la prendre de force. Elle m’obéirait. Elle avait beau se trouver à l’autre bout du monde, je la forcerais à ne regarder que moi.

Lorsque mes doigts cessèrent de caresser les touches, l’enfant se leva. « C’était bien. Merci. » Elle partit et je ne dormis pas de la nuit.

775 mots

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-elia
Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1067
◈ YinYanisé(e) le : 04/01/2016
◈ Activité : Soldats
Isiode et Isley
Dim 23 Juin 2019, 05:44




La musique du temps

~ La scène se passe tout juste après le RP de l’Espionnage II et le RP des yeux de la foule~



« …

- …

- Comment es-tu entrée ici? Lui demandais-je en la dévisageant.

- Par la porte d’entrée, répondit-elle.

- La porte d’entrée d’un bâtiment étroitement surveillé par des soldats entraînés?

- C’est ça! »

Une fois de plus, elle m’adressa un grand sourire, me détaillant des pieds à la tête avec intérêt. De même, je l’examinais attentivement, cherchant du coin de l’œil l’ombre d’une menace dans le couloir. Mais il n’y avait qu’elle, moi, et quelques Anges qui déambulaient à l’intérieur du bâtiment, frénétiques, en raison des duels qui faisaient rage dans le cadre de l’Épreuve angélique. Finalement, je la pris par le bras, l’éloignant légèrement du corridor principal pour pouvoir lui parler, seul. Comment cette gamine était-elle parvenue à pénétrer dans le bâtiment des participants sans que personne ne l’arrête avant?

« Serais-tu perdue? Lui posais-je tout en mettant un genou à terre pour arriver à la même hauteur qu’elle.

- Pas du tout. Je suis exactement là où je voulais être.

- C’est-à-dire?

- Je voulais vous rencontrer. »

Je restais muet avant de soupirer.

« Je ne sais pas qui t’as envoyé ici, mais tu ne devrais pas te promener toute seule. Je te raccompagne. Où vivent tes parents?

- Je suis ici de mon plein gré, protesta l'enfant.

- Pour quelle raison? » Voulus-je savoir, l’intimidant, par le ton de ma voix, à me dire ses intentions.

Je sentais bien qu’elle n’était pas mauvaise, puisqu’elle ne dégageait aucune aura de malveillance et de menace, comme on s’en serait attendu d’un représentant des peuples maléfiques. Et pourtant, cette petite fille me mettait mal à l’aise. Ses petits yeux rieurs, son sourire enfantin, je ne sais pas… Il y avait anguille sous roche.

« Pour quelle raison? Lui redemandais-je, méfiant.

- Pour que vous m’interprétiez une chanson. »

# Ode à la musique

« Laissez-moi vous prédire quelque chose et si cela se produit, chantez pour moi : vous serez récompensé à votre juste valeur. »

J’avais fait comme elle m’avait demandé, profitant de ma pause, non pas pour me diriger jusqu’à la salle des cuisines afin de dévorer mon repas – le premier de ma longue journée – mais plutôt pour faire des pieds et des mains afin de réserver une salle à part. Une fois cela fait, j’avais demandé à l’un des gardes de l’entrée principale d’indiquer à Isley que je l’attendais à l’intérieur de la fameuse pièce. Depuis, je tournais en rond, dans l’attente de leur arrivée, la petite fille assise dans un coin de la salle.

« Bonjour, mon frère. »

À l’entente de sa voix, je me figeais instantanément.

« Bonjour, Isley…

- On m’a dit que tu as demandé à me voir? S’enquit mon frère en ouvrant complètement le battant de la porte. C’est une bonne chose, car j’ai, moi aussi, besoin de te parler. »

« Je sais que votre frère est en compagnie de deux enfants dont l’un d’eux – le garçon – détient une missive à votre attention. »

« En fait, ce n’est pas vraiment pour moi, que je viens. Il s’agit de ces deux jeunes gens. Ils détiennent quelque chose qui t’intéressera certainement. »

Doucement, Isley se tassa sur le côté, permettant à deux enfants de pénétrer dans la salle : l’un d’eux était un petit garçon, à peine plus grand que la mystérieuse gamine, tandis que le second était une jeune adolescente. Le garçon fut le premier à s’approcher, tremblant d’excitation, m’admirant avec un si grand sourire que je ne pus m’empêcher de le lui retourner. Mais mon esprit était ailleurs, entièrement concentré sur le contenu de sa main, qu’il me tendit, d’ailleurs, avec une fierté non cachée.

« J’ai une lettre pour vous, sir Yüerell! »

Il n’était plus intimidé, surtout après s’être pratiqué auprès de mon frère, un peu plus tôt. Délicatement, je lui pris l’enveloppe des mains, le remerciant chaleureusement avant d’observer le sceau.

« Une importante missive qui vous a été envoyée par… »

Le petit garçon me fit alors signe de me baisser à sa hauteur, comme pour me confier un secret de la plus haute importance.

« Qu’y-a-t’il, jeune homme?

- Cette lettre, savez-vous de qui elle est? »

Je fis mine de ne pas savoir, secouant la tête. C’est alors que le garçon porta ses lèvres à mon oreille, me chuchotant au creux de celui-ci :

« … L’Ultimage! »
« … L’Ultimage. »

Je me redressais lentement, observant, d’un regard énigmatique, les trois gens qui se tenaient devant moi. Puis, les gratifiant de mon plus grand sourire, je m’adressais à eux :

« Merci beaucoup de m’avoir apporté cette lettre. Elle est très importante pour moi. »

Je pouvais sentir le regard de mon frère peser sur mes épaules, mais pour l’instant, je ne m’en préoccupais guère, toute mon attention concentrée sur les enfants.

« D’ailleurs, hum… Permettez-moi de vous demander, mais pourriez-vous nous interpréter la…

« Ils vous demanderont une petite faveur : que vous leur chantiez les paroles de cette belle chanson que vous avez fait avec la Reine, le soir du Lux In Caelum. »

« Chanson du Lux in Caelum? Veuillez me pardonner, mais je ne peux pas vous interprétez cette chanson : elle est réservée au soir du Lux In Caelum et pour rien d’autre », leur dis-je en posant un index sur ma bouche, sans réellement connaître la vérité à ce propos.

Discrètement, je jetais un regard en direction de la petite fille, toujours recroquevillée dans son coin. Il semblerait que personne ne l’ait encore aperçu. Cela étant dit, je ne pouvais revenir sur ma promesse, constatant que tout ce qu’elle avait prédit s’était avéré exact. Et puis, il ne s’agissait que d’une chanson, n’est-ce pas? D’un mouvement ample, je tournais le dos à mon auditoire, fixant la fenêtre à l’autre bout de la pièce avant de prendre une grande inspiration et de me mettre à chanter, récitant les paroles, en Naciaze, d’une vieille chanson que je déterrais de notre passé, alors que notre père, recroqueviller sous le poids de sa peine, se plaisait à psalmodier à longueur de journée. C’était pour déverser sa peine, c’était une manière comme une autre de crier son désespoir au monde qu’il accusait de lui avoir tout pris; il s’agissait de sa chanson de rédemption.

« Pourquoi fais-tu tout cela? Dans quel but? »

À un moment de ma performance, je me tournais en direction de ce coin, voyant la petite fille sourire avec ravissement tandis que les enfants – et mon frère, parallèlement – m’observaient calmement. D’un côté, les deux jeunes gens percevaient sans peine la douleur qui suintait de ces paroles, et quand bien même ils n’en comprenaient pas un seul mot, ils m’écoutèrent avec respect et attention; de l’autre côté, mon frère peinait à retenir les tremblements qui prenaient ses mains tandis que des souvenirs – certainement – lui remontaient à l’esprit. Tristement, je lui adressais un sourire. C’est ce qu’elle m’avait demandé.

« Je vous l’ai dit, non? Parce que je souhaite vous entendre chanter. Et puis, je n’ai pas assisté au Lux In Caelum, cette année, alors je me suis dit qu’il s'agissait d’une bonne opportunité d’entendre votre voix, ne serait-ce qu’une fois. »

Et à la fin de la performance, je me tournais en direction de ce coin. La fillette avait disparu.


1 207 mots


It's a little price to pay for salvation
Thème I | Thème II | Thème III | Thème IV | Thème V

[Événement éphémère] - La musique du temps Signat20
Merci Mancy et Shanxi pour les cadeaux ♪:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34283-isiode-isley-entre-
Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

~ Ygdraë ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 838
◈ YinYanisé(e) le : 27/08/2014
◈ Âme(s) Soeur(s) : Mircella Rumblee
◈ Activité : Stratège
Ezechyel
Dim 23 Juin 2019, 07:52

[Événement éphémère] - La musique du temps Wisnu-10
Image by Wisnu Tan
La musique du temps


Assis près de la fenêtre, je contemplai la nuit. Bien qu’ils soient baignés dans l’obscurité, les cieux étaient irradiés par la lumière opaline des astres qui illuminaient à leur tour les toitures et les rues de la Cité en contrebas. Pourtant, en dépit de sa grandeur, le vide semblait y avoir fait avidement son nid en écartant de son chemin la trace de l’humanité résidant en son sein. Il n’avait laissé de place qu’aux lueurs fades et vacillantes des lanternes dont les flammes luttaient désespérément afin de résister au souffle féroce du vent, suivant la cadence d’une danse frénétique. Mais outre les ombres qui s’amusaient à escalader les murs des habitations, il n’y avait rien. Aucun Homme, aucun son. Seulement le silence.

« Vous aimez la musique, Monsieur? » Il n’eut suffi que d’une voix fluette et le calme surnaturel fut aisément rompu. Surpris, je pivotai brusquement vers l’auteur de ces mots avant de froncer les sourcils en apercevant une enfant. Elle ne me paraissait pas plus âgé que mes deux fils et à bien observer son visage, je remarquai la même innocence animer son regard ambré. À ce simple constat, je sentis aussitôt mon corps se détendre, tandis que la petite fille reprenait le flambeau de la parole en insistant un peu plus sur ses propos : « Aimez-vous la musique, Monsieur? » répéta-t-elle en dodelinant la tête. « Que fais-tu ici? Es-tu perdue? » Je m’avance lentement en direction de la mystérieuse enfant et m’accroupis devant elle de manière à me placer à la hauteur de ses yeux. Je ne voulais pas l’effrayer, et c’est pourquoi un sourire arriva timidement à se dessiner sur le rebord de mes lèvres. Pour sa part, la fillette ne semblait pas en outre mesure intimidée par le fait de s’adresser de façon si familière à un parfait inconnu. Cela dit, en écoutant ma répartie, cette dernière serra les pans de sa robe avant de me faire la moue. « Vous n’avez pas répondu à ma question. » À ce moment-là, j’aurais dû lui demander d’où elle venait et la questionner sur l’identité de ses parents ou tuteurs, mais tous d’autres mots quittèrent néanmoins l’enceinte de ma bouche sans que je le réalise vraiment. « Oui, j’aime la musique. » Elle sourit, heureuse. « Moi aussi. Dans ce cas, ça ne vous dérangerait pas de jouer un morceau pour moi? » L’ombre d’une hésitation passa vivement sur mon visage. Je dévisageai la petite fille un moment, à l’attente d’une suite qui ne vient pourtant jamais. « Pourquoi? » posai-je finalement après m’être heurté à son mutisme. Elle ressemblait à une enfant qui sait pertinemment que, peu importe la tournure des événements, il finit toujours par obtenir ce qu’il désire. Devais-je m’en inquiéter? Non, ce n’était qu’un morceau de musique qu’elle me demandait après tout. Étrangement, la pensée de lui refuser son souhait ne me traversa même pas l’esprit, comme si le choix en lui-même n’existait guère. Pourtant, la meilleure décision qu’un adulte pouvait prendre en ces circonstances était de raccompagner cette fillette aux gens qui en prenaient soin. J’étais parfaitement conscient de cela et malgré tout, mon regard se laissa inconsciemment glisser vers la harpe qui reposait près du pied du lit.

« Lequel? » m’enquis-je enfin à l’intruse, cédant à la pression de son silence. Le sourire de la concernée s’élargit. « Hum… Je sais! Le préféré de votre fils! Vous savez qu’il chantonne toujours l’air quand il se sent seul au Temple? » Je me figeai instantanément. « Comment le sais-tu? » Elle haussa les épaules dans un geste nonchalant. « Je le sais, c’est tout. » Des milliers de questions se posèrent sur le bout de ma langue, mais je finis, contre toute attente, par saisir la harpe entre mes mains en dépit de mon trouble apparent. Qui était cette enfant exactement? Je lui lançai un dernier coup d’œil avant que mes doigts se mettent à caresser les cordes de l’instrument. La petite fille esquissa quelques pas afin de se rapprocher de ma position, alors que la mélodie s’imprégnait paisiblement à travers la chambre d’auberge. Les notes étaient lentes, sereines, mais la beauté de la pièce n’était pas à prouver à quiconque. D'ailleurs, l’enfant ne se lassa pas de balancer doucement la tête en suivant le rythme et ce, pour la durée entière du morceau que je lui consentis à jouer. « Merci. » me dit-elle à la fin de ma performance. Et quand elle quitta finalement les lieux, le silence avait déjà repris ses droits.

759 mots
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34740-ezechyel-valarunkar
Jil
~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~

~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~
◈ Parchemins usagés : 495
◈ YinYanisé(e) le : 23/07/2014
◈ Activité : Prof de Botanique, Puff-Puff Gueurle (Équipe C), Patronne de la Tendre Miche
Jil
Dim 23 Juin 2019, 13:58




— « Chandeli-doo ! Chandeli-daa ! Hey ! Yapalitali, chandeli-dé ! »

Jil applaudit à tout rompre, poussant de grands cris encourageants et enjoué, suivie tant bien que mal par un public aussi sceptique qu’épars. C’était les premières heures de la fête de la musique à Bapshel, et certains de ses élèves passaient sur scène ; le dernier groupe venait de terminer, assemblée hétéroclite d’apprentis druides, bardes et chasseurs-cueilleurs, qui vouaient leur art et leur amour à la nature. Certes, leurs paroles n’étaient pas à proprement parler composées de mots qui existaient dans une quelconque langue, mais les danses et les costumes qui accompagnaient le tout fournissait suffisamment de contexte pour qu’on puisse saisir sans peine le gros de leur message. De nombreux instruments étaient mis à disposition par l’école elle-même, mais la plupart des étudiants qui prenaient part à l’évènement possédaient leur propre instrument. Tambourins, lyre, banjo, batterie, cor, trompette, il y en avait pour tous les goûts, et parfois dans des mélanges incongrus. L’institutrice rousse les aimaient tous de la même manière, pourtant, avec une ferveur et une volonté d’encourager sans aucune limite. Si certains performeurs n’arrivaient pas à toucher le cœur du reste de leurs camarades, ils savaient au moins qu’ils pouvaient se tourner vers Jil pour y trouver un regard pétillant d’admiration et de grands gestes rassurants.

Ainsi s’enchaînaient les présentations, chanteurs, danseurs, chorégraphies inventives et tours de magie, entrecoupées d’entractes où étudiants et professeurs se ruaient sur les buffets et les futs d’hydromel mis à disposition de tous. Il faisait presque nuit quand elle se présenta à la Lyrienne ; petite fille aux yeux dorés, au regard perçant. C’est en tirant sur la jupe de Jil qu’elle attira son attention, et l’intéressée se pencha vers elle, parlant fort pour couvrir les chants.

— « Oui ? Oh, bonjour ! Quelle jolie tenue ! C’est du satin ? On dirait du satin. En tout cas, ça s’assorti très bien avec tes cheveux ! J’ai connu quelqu’un une fois qui s’entêtait à porter du bleu alors qu’elle était rousse – enfin, pas aussi rousse que moi mais rousse quand même, et clairement c’est du vert qui aurait pu… »

Sans ciller, la jeune inconnue parla d’une voix qui semblait douce et qui pourtant se faisait entendre sans peine au milieu du brouhaha de la foule et des instruments.

— « Dites, vous pourriez chanter, pour moi ? »

Impossible de déterminer si c’était une requête ou un ordre, ce qui faisait peu de différence au regard de Jil ; elle était davantage captivée par le teint de peau ambré de la gamine. Toutefois, la question la fit hésiter un peu – ce qui n’était pas du tout son genre. Elle se reprit bien vite :

— « Ah… Mais je ne suis pas au programme, et regarde, tous ces jeunes qui se sont inscrits pour pouvoir… »

— « Elle a raison, on veut vous entendre chanter madame ! »

L’appel avait sonné d’un peu plus loin, apparemment elle n’avait pas été la seule à entendre l’enfant malgré le bruit, et elle s’aperçut rapidement qu’une bonne partie des élèves autours d’elle, beaucoup d’étudiant qu’elle avait eu en classe de botanique, étaient tournés vers eux, un sourire aux lèvres. Certains semblait sincèrement ravis de la voir monter sur scène, d’autre, de l’Obsidienne ou du Charbon, affichait un sourire équivoque, qui – bien entendu – passait bien au-dessus de Jil. Rapidement, plusieurs autres voix s’élevèrent pour la pousser vers l’estrade, et elle s’y fit entrainer bien malgré elle.

— « Bon, d’accord, mais peut-être que je devrais d’abord vous raconter comment j’ai appris à chanter, parce qu’en fait – bon c’est une histoire assez banale au finale – mais ça remonte à la fois où j’ai participé à – »

Elle se trouva bien vite sur scène, poussées par des jeunes pas particulièrement pressés de l’entendre s’épancher dans un autre de ses monologues survoltés. Elle continua malgré tout ses explications, sans trouver de réelle oreille attentive, jusqu’à ce que les regards soient tous braqués sur elle. Ses yeux brillèrent.

— « Je voudrais déjà vous dire merci à tous ! Vous avez tous un talent incroyable, et je suis fière de vous avoir comme élèves – pour le moment, bientôt peut-être que j’irais vous voir en concert à la surface, je l’espère ! Une fois, j’ai connu une jeune qui… »

La voix rocailleuse et posée d’Avril d’Ovipa s’éleva de quelque part :

— « Chantez, Jil. »

Celle-ci ricana nerveusement, et s’ébouriffa un peu les cheveux, ce qui jeta quelques étincelles aux alentours. Devant elle, une petite centaine de visages attentifs, et sur chacun d’eux on pouvait lire leur département ; Craie et Ivoire étaient souriants, plein d’attente, Acier et Obsidienne observaient avec attention, l’Etain riait déjà, prêt à tout, et le Charbon dardait sur elle un regard chargé de mépris. Mais c’était Jil, et Jil ne voyait que des gens qui comptait sur elle, alors elle fit signe à un jeune batteur, qui alla prendre place, et lui chuchota quelque chose. Ceux du premier rang purent voir ses yeux s’écarquiller un peu ; puis soudain, il se mit à jouer, à un rythme frénétique, bien plus élevé que ce à quoi on était habitué.

La rousse s’agitait déjà, entrainée par la fréquence déjà brutale des percussions, et autour d’elle, l’air crépitait, chargé d’électricité statique, éclats bleutés dans la pénombre de la nuit tombante. Ce que les étudiants – et les professeurs – ignoraient, c’est que Jil n’avait pas appris à chanter ou danser à Avalon, ni chez les Lyriens. En fait, elle ne s’était jamais vraiment intéressée à l’un ou l’autre, en dehors des gesticulations aléatoires qu’il lui arrivait d’opérer dans sa chambre, ou des chantonnements approximatifs auxquels elle s’adonnait dans son bain. Non, le seul art qu’elle avait appris de manière appliquée, c’était chez les Démons qu’elle en avait fait l’expérience pour la première fois, après avoir concouru sous leur bannière pour la Coupe des Nations.

Entrainée par le rythme animal, elle s’adonnait à une danse païenne, archaïque, empreinte de violence et de brutalité. Les arcs d’éclairs claquaient maintenant dans l’air comme autant de coups de fouet. Puis vint le chant, et les derniers sourires sur les visages de la Craie s’éteignirent. Elle faisait jouer ses cordes vocales si bas qu’on aurait eu du mal à la reconnaitre si on n’avait devant les yeux sa tignasse ardente, s’agitant dans tous les sens. Un cri rauque, guttural, jaillissait de sa gorge, et les paroles, chantées en langue communes, étaient à peine reconnaissable. Elle était très loin, la professeure de botanique en jupe plissée ; c’était une incarnation de rage et d’éclair qui se manifestait sur scène. Sa peau était illuminée, comme enflammée, et ses yeux n’étaient plus que deux perles de plasma. Son chant résonnait contre la montagne comme un orage, son cri frappait comme le tonnerre, et la batterie derrière elle peinait presque à se faire entendre. Elle frappait la scène de ses pieds nus, en cœur avec les percussions ; et la où sa peau entrait en contact avec le bois, d’étrange motifs brûlés apparaissaient.

Dans la foule, la tendance s’était complètement inversée. Le Charbon avait redressé la tête, et encourageait maintenant la Lyrienne en jouant eux aussi des poumons ; Acier et Ivoire avaient ouvert leurs yeux un peu plus grands, et la Craie et l’Ivoire étaient bouche bée, légèrement déconcertés. Seuls les Etains continuaient d’applaudir, la plupart jubilaient, en plein fou-rire, jamais déçus. Le spectacle se poursuivit quelques minutes, jusqu’à un point où elle n’avait plus rien d’humain, l’élément s’étant emparée d’elle, pour ne laisser qu’un avatar de lumière et de son. Pendant quelques secondes encore, elle grimpa en intensité, exultant de colère, puis soudainement, aussi vite que ça avait commencé, tout cessa. Elle tituba un peu, agita les doigts pour en éjecter les derniers arcs, puis se redressa, et agita la main, un large sourire plaqué sur le visage, ses cheveux ébouriffés en vrac.

1310 mots <3


[Événement éphémère] - La musique du temps 3TFZNQ
♫ :

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t35022-jil
Invité
Invité

avatar
Dim 23 Juin 2019, 15:18


Le soleil haut déjà dans le ciel m'indique que la journée est bien entaméemais allongée sur une épaisse branche d'un noyer plusieurs fois centenaire, je n'ai pour l'instant aucune envie de quitter mon piédestal . J'ai rarement l'occasion de flâner de la sorte en pleine journée et je compte bien en profiter au maximum. Je joue avec l'écorche du vieil arbre nonchalamment en passant mes doigts entre les rainures irrégulières, les yeux rivés vers la forêt assombrie, malgré le beau temps, par les grandes branches verdoyantes.
Un mouvement en périphérie de mon champ de vision me fait me redresser brusquement, me déstabilisant sur ma branche. Je chois de mon perchoir et réussi in extremis à me rattrape maladroitement à une branche un peu plus bas qui plie sous mon poids. Je laisse échapper un juron avant de terminer ma descente en me raccrochant au tronc. Quand mes pieds touchent enfin la terre ferme, je fais volte-face dans la direction du mouvement que j'ai entre-aperçue et tombe sur une petite fille, assisse sur un rocher, qui ne me quitte pas des yeux. Ces deniers brillent d'amusement, ce qui m'agace prodigieusement puisque c'est à mes dépens.
Elle n'a pas l'air d'être une Ydraë et je ne l'ai jamais vu dans notre village. Je me méfie un peu et fronce les sourcils en posant lentement ma main sur la dague passée à ma ceinture. Ce mouvement attire son regard et elle lâche un rire cristallin qui fait tressauter les taches de rousseurs qui constelle ses joues roses. Je recule un peu plus hors de sa portée, de plus en plus méfiante.

« Que fais-tu ici petite fille ? Cette forêt n'est pas très amicale avec les étrangers, tu devrais rejoindre tes parents, et vite... » Je gronde en lui faisant volontairement comprendre que c'est plus un ordre qu'un conseil avisé.

« Calme toi, Eblaë, je ne suis pas ici pour te causer des ennuis ! »

Sa voix est bien celle d'une fillette mais son ton et son regard bien trop sage pour une enfant me font vite comprendre que j'ai bien fait de me méfier de son air de poupon inoffensif. D'autant plus que le terme « Eblaë » n'est principalement utilisé que par les Ydraë eux-même, les autres races sont peu familières à nos rangs. Pour preuve, ils nous nomment encore Elfe pour la plupart, nom que nous avons abandonné depuis un moment déjà.
Ma perplexité ne fait qu'augmenter crescendo et des dizaines de questions se bousculent dans ma tête. Elle s'étire et baille sur son rocher et je me rends compte que la forêt autour de moi, ne semble pas perturbée par la présence de cette petite en son sein. Alors je décide de desserrer ma prise sur ma dague et plante mes yeux dans les siens.

« Que veux-tu fillette ? » je lâche d'un ton bourru

Elle ricane à nouveau avant de me pointer de son petit doigt d'enfant mais ses yeux ne rient plus eux quand elle prend la parole.

« Cet arbre dessiné sur ta peau c'est le Dor’vaëch non ? Cet arbre et sa façon de se nourrir de vous à votre mort me fascine... »

J'écarquille les yeux de plus en plus surprise par les choses qu'elle mentionne et qu'elle ne devrait pas connaître si elle ne fait pas partie de mon peuple. Elle rit de nouveau devant mon visage ahuri et se penche en avant en posant ses paumes autour de son menton.

«  Tu aimerais savoir comment je sais ses choses n'est ce pas ? Si tu me chantes une chanson et qu'elle me plaît, je serais peut être d'accord pour te le dire. En tout cas une chose est sûre, je saurais te récompenser comme il se doit ! »

Une chanson ? Cette situation devient de plus en plus étrange à mesure que le temps passe. Mais je dois avouer que ma curiosité est piquée à vif. Je réfléchis quelques secondes et finis par dire :

« Très bien... »

Je retire mes chaussures et m'assois sur le sol couvert de mousse en plongeant mes mains dans cette dernière. Je ferme les yeux et tend l'oreille pour entendre la douce mélodie que me chuchote la forêt. Je conjure l'Earudien et les murmures deviennent, des paroles et forme cette chanson qui ne me quitte jamais vraiment. Je fredonne à l'unisson avec les arbres, brins d'herbes et roches présentes sur cette parcelle de terre et sens le flux de mon Yi s'écouler vers la forêt qui me donne le sien en échange. Un sourire béat se fige sur mes lèvres et je chante de plus en plus fort.
Lorsque la chanson atteint son point culminant, je suis carrément euphorique et j'ai complètement oublié la présence de la petite fille. Le forêt et moi ne semblons ne faire plus qu'un en cet instant.
Après de longues minutes de pur bonheur, la mélodie dans ma tête s'amenuise et j'ai l'impression de réintégrer petit à petit mon corps, me séparant avec tristesse du bois. Je rouvre les yeux, avec cette sensation de bien être que l'on ressent généralement après une bonne nuit de sommeil et la pierre où était assise la petite est maintenant vide.

« Bravo, c'était très joli, merci ! J'espère qu'on se recroisera un jour ! » chuchote une voix de fillette à mes oreilles.

Je sursaute et bondis mais le temps que je me retourne, je n'ai le temps d'apercevoir que sa robe dorée qui file à travers la forêt. Je reste longtemps à fixer le chemin par lequel elle s'est échappée et son rire cristallin résonne à mes oreilles un long moment après que sa silhouette ait disparu de ma vue.



951 Mots
Revenir en haut Aller en bas
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1704
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Dim 23 Juin 2019, 19:24

Weena924 mots
La musique du temps
-Bonsoir !

Weena fit un bond et fouilla dans ses poches. Elle avait bien ses clefs sur elle et elle était persuadée d’avoir verrouillé la porte d’entrée. Elle vérifiait toujours, à chaque fois qu’elle entrait et qu’elle sortait. Il en allait de même pour la grille qui obstruait la cheminée – car après tout, si elle rentrait chez elle par là, pourquoi pas quelqu’un d’autre ? La mine de la jeune femme s’assombrit. Si ça ne suffisait pas, c’était qu’il allait lui falloir installer un troisième verrou sur ces deux portes. La Déchue songea à ses précieuses et maigres économies. Ce qu’il ne fallait pas faire pour ne pas se faire cambrioler… Les temps étaient durs.

Tout cela lui était venu en quelques secondes en réalisant qu’elle ne connaissait pas cette voix, et qu’elle voyait encore moins la personne à laquelle elle appartenait. Cette dernière finit par apparaître d’elle-même. Weena sursauta et brandit ses poignards. Le fait qu’il s’agisse d’une gamine ne lui fit en aucun cas baisser sa garde. C’était presque pire.

-T’es qui toi ? Qu’est-ce que tu veux ? Comment t’es rentrée ?

Malgré son ton particulièrement agressif, elle ne lui ordonna pas de sortir. Elle ne pouvait pas le permettre, pas avant d’être certaine. Ses yeux examinaient le corps de la fillette à la recherche du potentiel objet qu’elle aurait potentiellement pu lui voler. La moindre fibre de ses vêtements pouvait être suspecte. La moindre forme. Les moindres détails de son attitude même.

-Vous n’avez pas d’instrument de musique, ici.

La Déchue se redressa avec un demi sourire. Si c’était ça que la malotrue voulait lui voler, elle s’était infiltrée au mauvais endroit. Haha ! Quelle idiote. C’était une débutante, à coup sûr.

-C’est dommage. Hmmm... Pourquoi vous avez une échelle dans votre cheminée ?

-Quoi, tu veux me la voler mon échelle ? N’essaye pas de m’embrouiller le cerveau en passant du coq à l’âne, je vois clair dans ton jeu.

Voyait-elle vraiment clair dans son jeu ? Peu importait. Le tout était de bluffer pour impressionner l’adversaire afin de l’inciter à abandonner. C’était ce qu’on lui avait dit de faire pour un jeu que l’on appelait le poker. Cependant, elle n’y jouait jamais, parce qu’elle avait peur de perdre et que de toute façon, elle n’y comprenait rien.

-On dirait que vous voulez que je la vole. Vous faites de la psychologie contraire ?

-Tu touches à cette échelle, je t’éventre.

-Vous n’en êtes pas capable. Je pense que vous seriez plutôt prête à chanter pour cette échelle. Mais pas à tuer.

-Tu ne sais vraiment pas à qui tu as affaire. Et c’est pas parce que t’es qu’une enfant que je vais prendre pitié, figure-toi !

-Oh, j’imagine bien. Néanmoins, je ne crois que ce que je vois.

La gamine croisa les bras. Il y eut quelques secondes de latence durant lesquelles Weena ne comprit pas. Elle n’en baissa cependant pas sa garde.

-Mais du coup… je dois chanter et après tu me fous la paix ?

L’ambiance ressemblait à peu près à celle que l’on retrouvait lorsque quelqu’un faisait un « pif » au jeu du loup. Weena sentait ses joues virer au rouge, et elle avait subitement très chaud. Elle ne chantait jamais, et surtout, elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle allait pouvoir inventer ou interpréter. L’enfant lui sourit, amusée, puis acquiesça.

-Je vous donnerai même un cadeau !

Les yeux de la Déchue s’illuminèrent. Un cadeau, cela n’avait pas de prix. Elle pouvait bien faire un petit effort musical pour ça. N’importe quoi ferait l’affaire, tant pis si elle devait se ridiculiser. Elles n’étaient que toutes les deux après tout. Toujours sur ses gardes et ses poignards en main, elle recula vers sa cheminée. Elle ne quittait pas la fille du regard, de peur qu’elle ne se volatilise, ou pire, qu’elle ne mette discrètement l’un de ses biens dans sa poche. Weena se racla doucement la gorge et procéda. Ses premières notent furent hésitantes, instables et un peu fausses, mais parvinrent rapidement à la bonne hauteur. Ce n’était pas une chanson très compliquée, et à vrai dire, c’était la seule qui lui était venue à l’esprit. C’était celle qu’elle chantait le plus souvent lorsqu’elle était bourrée. On pouvait aller jusqu’à la considérer comme sa préférée. Le problème, c’était que sobre, la chanson lui semblait tout à coup moins bien.

-… Rien de tel qu’une bonne beuverie…

Le manque d’alcool rendait même la scène terriblement gênante.  Il était néanmoins hors de question de se bourrer la gueule, car encore une fois, c’était un coup à se faire entourlouper. Tant pis. Elle ne serait que honte pour quelques minutes. Un sacrifice nécessaire pour avoir la paix accompagnée d’une récompense.

-… Un coup d’un soir et tous ses amis…

La dernière note était fausse. Weena se tut. Elle était cramoisie. Comme une enfant, elle attendait l’approbation du professeur, l’évaluation de sa performance. Ça lui semblait durer une éternité. Est-ce qu’elle allait vraiment lui offrir quelque chose ou se payait-elle sa tête depuis le début ? Et pourquoi ne s’était-elle pas posé la question avant de s’afficher comme ça ?! La gamine n’avait pas décroisé les bras, et son sourire n’avait pas bougé.

-Hm… D’accord, merci !

Et elle disparut. La Déchue entrouvrit la bouche, ébahie. Elle ne comprenait pas, encore emprise par la honte de n’avoir trouvé que cette chanson. Elle aurait certainement eu la même réaction si on l’avait laissée nue en plein milieu d’une place publique.

-Et… euh…

Trop tard, Weena. Trop tard.



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Invité
Invité

avatar
Dim 23 Juin 2019, 19:50

[Événement éphémère] - La musique du temps 257907Sanstitre1
La musique du temps
[Musique]

Accoudée à la balustrade de mon balcon, je regardais les terres d’algoculture qui s’étendaient à perte de vue. Plus loin, l’humble cité de Synæde s’éveillait sous la lumière matinale que projetait la bulle qui l’abritait. Je levais les yeux pour observer la vie aquatique. Un banc de poissons, sans aucun doute des harengs, finissait leur ballet complexe pour se disperser petit à petit. La vie nocturne était terminée. Un courant d’air vint valser sur ma peau. La matinée s’annonçait belle. Je rabattais mes mèches de cheveux derrière mes oreilles. Je me concentrais ensuite sur mon audition. Cette dernière se décupla. Les sons qui m’étaient proches s’intensifièrent et ceux, jusque-là inaudibles, m’apparaissaient. Je fermais mes paupières pour accentuer ma concentration. J’entendais le souffle du vent qui faisait ployer les plantes. Le jardin qui entourait la demeure était empli d’insectes. Ceux-ci ne survivraient pas si la bulle protectrice de la cité venait à disparaître. Dans le manoir, les pas des occupants frappaient la faïence dans un son cristallin. Le bruit de l’océan traversa la bulle pour me parvenir. Le son des courants aquatiques, des vagues et des habitants marins me berçait. Les battements de mon cœur s’unirent avec le calme mélodieux d’Aylidis. J’entrouvris les lèvres et fredonnais une douce mélodie. Mon corps se balançait doucement comme balloté par les courants. J’étais apaisée et sereine.

Cependant, un son brutal, disharmonieux et strident m’éjecta de ma rêverie. Je me retournais brusquement vers l’intérieur de ma chambre. « Qui est là ? » grondais-je en pénétrant dans la pièce. Automatiquement, mes yeux se posèrent sur une fillette pas plus haut que trois pommes. Elle se tenait, main tendue -et main coupable-, aux côtés de ma harpe. « Oups ! » s’exclama-t-elle. Son air ne transpirait en rien la culpabilité. Il était d’ailleurs plutôt enjoué. « Que fais-tu l… » « Bonjour ! » me coupa-t-elle. La perplexité passa sur mon visage. « Bonjour… » J’avançais vers la jeune fille et m’accroupis à sa hauteur. Était-elle la fille d’un de nos domestiques ? « Que fais-tu là ? Tu t’es perdue ? » Mon ton était étrangement maternel. Une telle intrusion dans mes quartiers aurait pu me mettre dans une colère noire. Cependant, j’avais depuis toujours eu un faible pour les enfants. Leur innocence juvénile m’attendrissait. « Je voulais te voir. » Mon sourire s’agrandissait. « Me voir ? » répétais-je presque en riant tendrement. « Mais pourquoi ? » « Pour la musique. J’aimerais entendre la tienne. » Mon expression devint perplexe. Voilà une demande venue de nulle part. « Tu auras un présent en échange de ta musique. » Un sourire tendre pris possession de mon visage. Même sans l’annonce d’un présent, je ne pouvais rien refuser à ce visage enfantin. J’opinais doucement de la tête et me redressais pour dépasser la jeune fille. Enfin, je m’installais sur le tabouret juxtaposé à ma harpe. La fillette tira la chaise de ma coiffeuse pour s’installer près de moi. Je plaçais mes doigts sur les cordes avant de regarder une nouvelle fois l’intruse. Ses joues rondes et pleines me faisaient penser à Samuel quand il était enfant. « Je vais te jouer une chanson que j’avais l’habitude de chanter pour mon fils quand il était petit. C’est une berceuse. » Je tournais de nouveau la tête vers mon instrument. Mes doigts se mouvèrent sur les cordes délicates. Les premières notes cristallines valsaient dans la pièce. La mélodie était relativement simple. Je faisais régulièrement appel aux mêmes notes. L’ensemble s’accordait dans une douceur extrême. Je commençais à fredonner calmement. Usant de mon pouvoir, des illusions de poissons, de Naephina, et d’autres éléments aquatiques flottèrent dans l’air. Leur facture était de faible qualité mais ils n’étaient pas là pour convaincre de leur véracité. Ils n’étaient là que pour illustrer mes propos calmement. J’entrouvris mes lèvres et commençait à chanter d’une voix apaisante.

Musique
« Sous les flots une femme t’attend,
Laisse-toi enlacer doucement.

Ecoute la chanson de l’océan,
Laisse-toi porter par le courant.

L’amour d’Aylidis est charmant
D’un baiser tu t’endors sagement.

Sous les flots une femme t’attend,
Laisse-toi enlacer doucement.

Ecoute la chanson de l’océan,
Laisse-toi porter par le courant.

L’amour d’Aylidis est charmant
D’un baiser tu t’endors sagement. »

Je fermais mes yeux pour écouter avec plus d’attention les notes produites par les cordes. La nostalgie m’emplit rapidement alors que je chantais cette berceuse. Il était loin le temps où cette berceuse résonnait dans l’esprit ensommeillé de mon jeune Samuel. Il était loin le temps où je pouvais embrasser son front lorsqu’enfin il avait trouvé le sommeil. Endormi, je me souviens qu’il me paraissait si paisible. La guerre des dieux ne semblait, à l’époque, n’avoir aucun impact sur son esprit innocent. Ce temps lointain me manquait. J’aimerais pouvoir, parfois, y retourner et réparer mes erreurs. Des erreurs que, cependant, je n’avouerais jamais. Samuel m’avait tellement blessée lors de notre dernière altercation que jamais je ne pourrais lui pardonner. Enfin… Était-ce vraiment le cas ? Je ressentais une colère sans nom envers lui mais l’amour profond d’une mère pour son enfant ne me laissait le haïr inconditionnellement. Mes sentiments étaient complexes et ambiguës.

Les dernières notes furent jouées et j’ouvris mes yeux. Ma tête pivota vers la jeune fille. Elle me souriait de toutes ses dents. Je le lui rendi. Même si cette berceuse m'avait rendue nostalgique, une certaine sérénité m'avait aussi envahie. Ne disait-on pas que la musique adoucissait les mœurs ? De son coté, la fillette se leva et sans un mot prit son départ. Je ne l'en empêchais pas. Quelle étrange rencontre !

912 Mots

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 23 Juin 2019, 20:45

Mon avant-bras parallèle au sol, mon index et mon majeur liés et tendues devant mes yeux, j’étais concentrée sur ma respiration, paupières closes. Encore une expiration et une inspiration. Doucement. Je fis pivoter mon bras pour que mes doigts se retrouvent à la perpendiculaire et j’ouvris les yeux d’un geste vif. Placé à quelques millimètres de l’arrête de mon nez, mon index y demeura un court instant avant d’effectuer un arc de cercle vers l’extérieur. Je parai un coup imaginaire avec une lenteur qui n’aurait pas été viable en combat. Je le savais parfaitement mais là n’était pas le but de l’exercice. Je n’aurais pas pu me battre, de toute façon. J’étais bien trop lente et maladroite pour porter un coup juste. Lorsque la douceur s’incarnait dans mes gestes, je pouvais espérer atteindre une certaine précision. Elle était néanmoins toute relative. Il s’agissait d’un enseignement complexe et long. J’avais dix-sept ans et jamais je n’avais atteint le stade qui m’aurait permis d’être plus rapide. J’étais condamnée à la lenteur tant que je ne maîtrisais pas parfaitement les nombreuses chorégraphies. J’essayais de maintenir mon équilibre lors des mouvements qui nécessitaient qu’un seul de mes pieds repose sur le sol. Il fallait de la souplesse et j’étais juste. À force de répétition, j’y arriverais pourtant. Sortir de Maëlith signifiait aussi se développer plus vite. La pratique du quotidien m’obligeait à apprendre plus rapidement. Demain, dans une rue sinistre, il se pouvait que nous nous fassions attaquer. Cette possibilité était un moteur pour ma pratique. La plus grande des motivations résidait néanmoins dans le portrait de mes maîtres. Je devais être à la hauteur, devenir plus forte.

D’un geste que je voulais maîtrisé, j’amenai mon autre bras derrière celui que j’avais déjà tendu, dans une sorte de danse aérienne, en courbes. Une pratique martiale, au ralenti, voilà ce que j’exécutais. Sur mon lit, un livre contenait de nombreuses images et explications des mouvements. Je n’avais pas pu tout amener avec moi et n’avais pris que le strict nécessaire. Cet enseignement l’était. Il m’aidait à me souvenir. Kagamiko et Saya étaient parties faire le marché. J’étais celle qui avait demandée à nous arrêter visiter les environs mais j’étais aussi celle qui sortais le moins. J’aimais ces instants de solitude durant lesquels je pouvais m’entraîner sans bruit. « Bonjour ! » Surprise, je sursautai, reprenant ensuite une position neutre. Mes yeux se posèrent alors sur une enfant au visage bruni par le soleil. Je passai ma main sur mon front pour essuyer la sueur, attendant plus d’explications. Étions-nous dans une région qui autorisait le travail infantile ? « J’ai dit bonjour ! » « Bonjour. » « Je suis venue te voir pour que tu me joues du Erhu. » « Qui es-tu ? » Je m’accroupis devant elle. « Et toi ? Tu ressembles à quelqu’un que je connais. » « Qui ça ? » « Quelqu’un. Tu vas jouer ? » Je fronçai les sourcils, m’apprêtant à poser davantage de questions mais quelque chose me retint. Après tout, je jouais quotidiennement de mon instrument. Avoir une spectatrice me serait profitable. Elle pourrait sans doute me donner un avis. « Je t’offrirai quelque chose si tu joues. » dit-elle comme pour finir de me convaincre. « D’accord alors. »

Je pris une serviette afin de continuer à me sécher puis alla chercher l’instrument. « Tu connais le Erhu ? » « J’en ai déjà entendu il y a quelques temps. » « Ça vient essentiellement de la région où je vivais. » « Je sais. Je pense que tes maîtres aimeront. Il y en a un qui est un peu mélancolique, je trouve. » « Ah oui ? » Cette conversation me semblait normale, ce qui n’aurait pas dû se produire. « Oui. Il y a parfois des tensions entre les deux frères et l’un a peut-être l’impression que l’autre lui cache des choses. Ils n’ont pas la même vision, non plus. J’espère qu’ils ne s’entretueront pas à l’avenir, ce serait dommage. » Elle l’avait soufflé avec une légèreté déconcertante sans que je ne trouve bon de répliquer quoi que ce soit. À la place, je m’assis sur une chaise et plaçai correctement le Erhu. Je me mis à jouer tranquillement, essayant de me remémorer la mélodie sans regarder la partition. Il s’agissait d’un des premiers morceaux que j’avais appris. Comme mes techniques martiales, je devais le travailler encore. La répétition était la clef, j’en étais convaincue.

Lorsque j’eus fini, elle me sourit. « C’était très bien, merci. » « Aurais-tu un conseil à me donner ? » « Détendre un peu ton poignet pour plus de fluidité. » Elle qui s’était assise par terre pour m’écouter, se releva. Elle me salua et s’en alla. Elle ne m’avait rien donnée.

796 mots
Revenir en haut Aller en bas
Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Dim 23 Juin 2019, 21:18

Les commérages se firent discrets, à l'approche de la violence incarnée. Calmement – plus que ce dont ils étaient accoutumés – la Conservatrice s'approcha de son recoin de pèlerinage, Zyurm. Les cloches firent un vacarme à la hauteur de son rang en ce lieu sacré. Latone demeura pensive face à la stèle dressée à l'occasion de son arrivée. Dépourvue de quelconques inscriptions pour leur vision primitive, l'Hozro semblait pourtant murmurer quelques mots inaudibles, tandis que ses yeux vaquaient à une singulière lecture. Des aveugles et une fugitive. Sa main enserra davantage la mimine de la petite fille, celle-ci joyeuse tout le long de leur périple en Zterbiuh'Oshi ; et ce, depuis Linos. La seconde Porte fut sécurisée et une route plus ou moins fiable s'était dessinée entre elle et l'extérieur : le premier relais entre Linos et Ciel-Ouvert. Bien évidemment, la zone demeurait strictement réglementée et rares furent les Marcheurs à obtenir l'autorisation pour s'adonner à la fameuse Marche qui se déroulait dans les entrailles de la montagne. Ce fut bien pour cela qu'une certaine panique s'installa lorsque les plus taciturnes s'agitèrent face à la présence d'une enfant. La jeune fille s'était immédiatement agrippée à la tunique de Latone, un choix qui la fit élire – malgré elle – comme responsable de cet "incident". Sauf que l'Esprit l'avait de suite devinée : cette gamine n'était point comme ses collègues. Quelque chose lui échappait à son sujet. Latone craignit tout d'abord que l'ombre du Bleu Roi planât sur sa silhouette, mais ce ne fut que sottises. En l'occurrence, seul un être déjà étranger à ce monde pouvait s'occuper de cette anomalie.

" C'est donc ici ? L'élue lorgna du côté de la petite et grommela comme si on la privait de son libre-arbitre.
- C'est ça. Il n'y a qu'ici que c'est possible. " Pourtant insensible aux affres du plan des Vivants, l'Hozro était tétanisée par le contact de cette enfant, dont elle ne connaissait ni les réelles motivations, ni son identité. Lui promettre monts et merveilles lui paraissait absurde et exquis, tout à la fois. Latone s'engouffrait dans une voie qu'elle avait renié depuis la chance que lui offrait la Chamane, une chance de juste exister, ici et maintenant. Malheureusement, le gong venait déjà de sonner. La Cité Miroir l'avait encagée dans cette réalité où se bander les yeux ne ferait que condamner autrui. C'était, en fin de compte, trop tard.

~~~

La salle d'opéra offrait une ambiance calfeutrée, à mesure que les lueurs s'estompaient peu à peu du faciès des spectateurs pour se concentrer uniquement sur la scène. Le moment fatidique pour Latone et la petite fille d'arriver à point. L'Hozro installa l'enfant à une place où le chant lui parviendra à merveilles et où l'angle, calculé à la perfection, permettra d'admirer avec engouement l'artiste en vigueur. La Conservatrice s'assit à ses côtés et observa quelques secondes les invités dont les visages semblaient effacés, assombris et informes. Des pantins, placés là dans le seul but de remplir les rangs, de grossir le tableau. La furie baissa le regard sur ses pieds, le regret s'emparant déjà d'elle. " Ça va commencer ? " Néanmoins, la ferveur de l'enfant l'obligea presque à prolonger cette torpeur. La défunte-née se redressa et autorisa sa magie à continuer la scène d'un autre temps.

Des pas feutrés caressèrent le parterre de la scène. Des talons se libérèrent des ombres oppressantes pour se recueillir sous l'unique halo de la pièce. Ces pieds, enchevêtrés dans un luxe théâtral, furent suivis de près par des jambes, couvertes d'une longue robe à froufrous, dans les tons sinistres entrecoupés de délicates touches cosmiques. La chanteuse se dévoila enfin tout entière, pile au centre de l'attention générale. Ses longs cheveux nuités encadrèrent son visage et reposèrent le long de sa silhouette fluette, ils vibraient à mesure que la demoiselle inspirait, se préparent à ravir toute la féérie de cette soirée. Sa voix muait en des notes graduellement chaudes, des résonances aussi douces que la laine leur caressaient les tympans et emprisonnaient leur être dans un cocon de velouté. Son verbe édifiait pas à pas une ruche entière sous son joug, dont ils étaient les larves avides de découvertes. Sa gestuelle accompagnait son message avec une danse posée, tandis que son regard azurin se baladait par périodes sur son auditoire. Et son chant, bercé par son timbre gorgé d'excellence, louait l'aventure en dehors de leur enveloppe. Une envie de transcender son être pour s'extirper de leur condition, de l'instant présent, d'appeler autrui à rejoindre le ballet. La cantatrice inviterait avec conviction à quiconque tendait l'oreille de monter sur la scène avec elle, et à chanter. Chanter. Avec toi, vous. Petit à petit, sa parole s'éteignit en de longues et lourdes notes de supplices. Chaque syllabe appuyait sur le cœur et accompagnait son emballement, son tintamarre en rythme ; plus vite, plus fort. Puis enfin, toute la beauté s'affadit et la prestation tira le voile sur son instigatrice. Les applaudissements se levèrent conjointement, des félicitations et des déclarations d'émerveillements fusèrent à l'attention de la diva. Cette dernière fondit en quelques révérences, ses lèvres de jais étirées en un sourire ravissant. Au bout d'un modeste temps, elle remercia son public et le salua une ultime fois.


" Bravo ! Les claps de la mystérieuse gamine s'éternisèrent alors que cet évènement d'outre-monde ne s'écoulait plus sous leurs yeux. La scène était vide, à l'instar des gradins, et l'opéra se morfondait dans un silence funeste et une obscurité macabre. La fillette allogène se tourna religieusement vers son accompagnatrice, la découvrant comme si on l'avait emprisonnée durant des mois dans une cellule exiguë. Latone ne savait fichtrement pas quoi faire, si ce n'était laisser sa cognition s'étouper d'elle-même. Vous avez une voix magnifique, mais vous ne vous écoutez pas. Non, l'Hozro s'était rendue imperméable à toute la scène, alors qu'elle savait pertinemment qu'elle en était la principale vedette. Seulement, malgré les efforts, elle sentit la chaleur de la lumière lui caresser la peau, elle entendit les ovations louer son œuvre. Merci. " La petite sortit de la salle, et disparut sans laisser de trace ; lui laissant alors le choix de rester pour quérir son présent, ou de continuer à écraser ces lucioles virevoltant autour de son nom.


1100 mots ~



By Jil ♪
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34266-latone#672534
Invité
Invité

avatar
Dim 23 Juin 2019, 21:39

[Événement éphémère] - La musique du temps 3vg3
La musique du temps



Oh vous êtes encore là à m’observer ? Je pensais avoir été claire : pas d’indice à l’avenir. Quoi, ce n’est pas juste ? Allons… Si vous pensez que la vie est juste, c’est que vous avez un nid de pie à la place du cerveau. Par exemple, moi, l’on m’a demandé de façonner des clefs, pour ouvrir la porte du palais d’Amestris. Croyez-vous que j’y sois arrivée ? Non. Pourtant, à force d’effort, j’aurais dû y parvenir. N’est-ce pas cela qu’on nous apprend, que l’effort paye toujours ? Les Anges sont bien les seuls à le croire. Ce n’est pas franchement une critique. J’entends beaucoup de voix dans ma tête, vous savez. Certaines appartiennent à des Anges. Des Anges qui fuient les Démons, pour ne citer que ceux-là. C’est toujours troublant. Si vous avez envie d’en savoir plus, vous n’avez qu’à étudier mon carnet, avant que je ne devienne assez puissante pour m’en détacher et en retirer l’accès à jamais des curieux tels que vous. Et puis, si cela se trouve, je vous baratine depuis le début simplement pour avoir votre attention. C’est ce qu’aiment les Djinns, non, avoir de l’attention ? Vous aimeriez percer mon mystère et je le comprends tout à fait. Vous n’êtes pas le seul.

Au-dessus de mon océan, je fixe l’immensité. Il n’y a pas d’autres mots pour décrire ce que j’ai sous les yeux. Tout ceci est inaccessible pour vous. Un certain auteur a écrit que l’on ne voit bien qu’avec le cœur car l’essentiel est invisible pour les yeux. Cet habitacle est semblable à mon cœur. Je vois par lui ce qui est inatteignable pour vous. Cet océan empli de Magie Bleue représente bien plus que les paysages qui me plaisent et dans lesquels je veux passer la plupart de mon temps. Cet océan est une prison, bien sûr, mais il est aussi ma vie, mon amour, ma folie. Il est la cause d’une recherche qui dura longtemps autant qu’il représente le bras qui me sauva de la noyade.

« J’étais en train d’expliquer quelque chose et c’est très mal poli de me déranger. » fis-je au comble de l’agacement. La fillette qui se tenait devant moi ne ressemblait à rien et elle m'irritait déjà avec ses mimiques bien trop joyeuses pour mon humeur maussade. « Qui es-tu et que veux-tu ? Tu n’es pas mon maître, à ce que je sache. » « J’aimerais que vous fassiez quelque chose pour moi. » « La réponse est non. »

Comme je le disais, l’océan est la clef. Il n’est pas celle du palais d’Amestris, certes, et mon très cher maître n’en aurait probablement rien à faire s’il me prenait l’envie de lui offrir le monde qui se trouve dans mon habitacle, mais il a bien plus de valeur qu’il n’en a l’air.

« Bordel ! À quoi tu joues, au juste ? » « Rien, je m’amuse. Ça peut durer longtemps. Par contre, vous devriez revoir vos manières. Ce n’est pas votre maître qui vous a signalé que vous étiez trop rustre ? » « Si, bien sûr mais l’avantage de mon statut, ma jolie, c’est que je peux être qui je veux. » « Être vous-même sera déjà bien. J’aimerais que vous chantiez pour moi. » « Tu es une agaçante petite fille, te l’a-t-on déjà dit ? » Pour toute réponse, elle me sourit. Puis, comme si de rien était, elle continua sur sa lancée. « Vous connaissez bien une chanson quand même. Vous chantiez, autrefois, non ? Enfin, en tout cas, vous avez chanté. Autrefois est peut-être un terme mal choisi. J’ai du mal à saisir. » Je soupirai, excédée. Être un Génie n’est pas facile, la fatigue s’accumulant sans que nous ne puissions jamais la combler. « Je vous offrirai un présent. » « Je n’en ai pas besoin. Simplement, si je chante, tu partiras ? » « Oui. » « Il fallait le dire plus tôt. J’espère ne plus jamais te revoir. » Elle sourit de nouveau, sans que je ne sois capable d’interpréter si c’était une forme d’amusement dissimulée ou le regret d’une rencontre à venir. Peu importait. Je réfléchis un instant. C’est vrai, elle avait raison, je connaissais, par le passé, beaucoup de chansons. Pourtant, aujourd’hui, dans cet état maudit, plus rien ne me venait en tête, si ce n’était une unique mélodie. Devais-je ? Ses yeux insistants ne me laissaient pas le choix. « Soit. » Je me mis donc à chanter, ma magie insuffisante pour que je puisse m’accompagner d’une quelconque musique.

« Donne-moi la force de faire face à la vérité, au doute dans mon âme
Je ne peux plus justifier les effusions de sang versé en son nom
Est-ce un péché que de vouloir rechercher la vérité, la vérité sous la Rose ?
Prie avec moi afin que je trouve les portes du paradis.

Trop aveuglée pour voir la cruauté de la Bête
C’est le côté le plus sombre de moi
Le voile de mes rêves a trompé tout ce que j’ai vu
Pardonne-moi pour ce que j’ai été
Pardonne-moi pour mes péchés »

842 mots
Revenir en haut Aller en bas
Pulsar Verhoeven
~ Magicien ~ Niveau II ~

~ Magicien ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 746
◈ YinYanisé(e) le : 17/08/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : June Hautbourg | Magicienne | PNJ
◈ Activité : Organisateur de Soirées [Rang II]
Pulsar Verhoeven
Dim 23 Juin 2019, 22:00

La réception donnée en début de semaine avait épuisé Pulsar nerveusement. Il lui aurait bien fallu quelques temps de repos, mais les remerciements sous forme de courrier auquel il devait répondre de sa meilleure plume et les cours prenaient tout son temps. Son temps libre, il l'accordait à June. Cette dernière était à son bras, ayant une douce conversation avec lui, tandis qu'ils se promenaient dans un lieu discret. Le Magicien lui avait fait sa demande officieuse, mais tout les deux attendaient la conclusion de leurs études pour envisager le mariage plus sérieusement, surtout que leurs familles respectives n'étaient pas vraiment au courant. Vraiment, la demoiselle était charmante dans sa tenue rose, son rire lorsqu'il relatait certains événements de la soirée lui donnait envie de poursuivre, inlassablement. La fraîcheur relative de l'endroit lui faisait oublier la chaleur de la saison et il fini par se trouver dans un état intermédiaire entre l'attention prêté à son environnement et la rêverie de son avenir. Mon esprit vagabondait presque, tout en écoutant le récit de sa bien-aimée sur les dernières histoires des Palais de Coelya. Dans une joyeuse ambiance de début de soirée, tout autour d'eux change doucement. De moins en moins de gens travaillent et de plus en plus discutent, parfois un verre à la main. La musique provient maintenant de plusieurs endroits, plus vive et plus forte, mais toujours incapable de surpasser les rires et les conversations. Le Soleil commence doucement à se coucher, on allume des lampes lorsque les lieux deviennent sombres.

Bonsoir !

La voix chantante qui venait interrompre le couple dans sa promenade était celle d'une enfant, visiblement guillerette à leur vue. Elle s'était interposée depuis leur gauche, là où reposaient de nombreuses familles venues converser les unes avec les autres, étendant des couvertures sur l'herbe pour que ce soit plus agréables, tandis que leur progéniture jouait entre eux. Les deux amoureux n'étaient guère surprit de cette intervention dans leur conversation.

Bonsoir, mademoiselle, sourit June. Avez-vous besoin d'aide ?

La Magicienne était d'une politesse exquise, même avec les plus jeunes, c'était là un art que de les considérer comme égaux des adultes malgré toute la candeur dont ils faisaient preuve, selon sa compagne, cela améliorait leur apprentissage. Cette dernière regardait d'un regard qui trahissait une espièglerie mûrement réfléchie et ce, malgré un sourire sur son visage basané.

Oui, Madame ! Je souhaiterai entendre votre compagnon me chanter quelque chose !
Pardon ?

Pulsar avait relâcher un soupir en riant devant ce qu'il considérait comme une mauvaise plaisanterie. Cette moquerie n'était guère méchante devant la demande de l'interlocutrice, mais elle avait de quoi déconcerter n'importe qui, surtout si c'était une parfaite étrangère qui le demandait. June se retournait vers lui tout en s'écartant pour les laisser discuter entre eux, curieuse et silencieuse.

Vous m'avez entendue ! reprit-elle en s'approchant de l'homme. Je souhaite vous entendre chanter !
Pourquoi cela ?
Pour une expérience.
Une expérience, vraiment ? demanda-t-il en arquant un sourcil.

Celle de voir un adulte se rendre ridicule devant d'autres avant ses véritables débuts ? Il échangeait un regard avec la rousse qui était aussi déconcertée que lui, son regard se reposant ensuite sur la nuque de la demoiselle qui ne semblait pas vouloir renoncer. Devant sa mine hésitante, la petite inconnue eu un immense sourire.

Je vous offrirait un cadeau en échange.

Qui était-elle ? La messagère de quelqu'un ici présent qui le testait ? Hum. Pourquoi refuser après tout ? Ce n'était pas comme s'il risquait quoi que ce soit de chanter faux lors d'une célébration improvisée. Pulsar mit un genou à terre pour se mettre à sa hauteur, lui tendit sa main retournée en souriant doucement.

Très bien, si cela vous amuse. Serrons nous la main pour conclure ce contrat.

Cette dernière prit cette dernière sans hésiter, amusée. Non sans une certaine appréhension, le Magicien quitta le chemin tracée pour se rendre près des autres membres de son peuple, certains s'étonnaient de son intervention lorsqu'il se racla la gorge. Lui qui avait l'habitude dans ses fonctions ressentait une gêne immense, heureusement que la nuit tombante cachait ses rougeurs. Se débiner devant sa promise n'était pas une riche idée non plus. Il devait se lancer à l'eau.

Chers amis, permettez-moi de vous interrompre ! La demoiselle ici présente souhaite m'entendre chanter pour une expérience. M'écouteriez-vous avec elle ?

Nombreux étaient enthousiastes, après quelques instants de silence pour se mettre en condition, Pulsar ouvrit la bouche. La musique qu'il se mit à entonner était dynamique, racontant une histoire au sens qui échapperait sans doute à l'enfant, mais que de nombreux Magiciens ici connaissaient. Une fois lancé, le jeune homme était prit volontiers dans la danse. Le refrain de l'air entraînant était parfois repris en choeur, de quoi créer une ambiance festive et heureuse. Cela ne prit que quelques minutes. Une fois sa prestation achevée, ce dernier observait la réaction de cette dernière, qui semblait ravie de sa prestation, alors qu'il reprenait son souffle tout en s'approchant d'elle.

Merci ! Je me suis bien amusée !
Tant mieux si tu ...

Telle une tornade, la demoiselle fit un tour sur elle-même et disparu en courant sans demander son reste, disparaissant dans l'attroupement

Eh bien, en voilà une boule d'énergie ! s'exclama-t-il, surprit de sa réaction.

Celle de June ne manquait pas d'attirer son attention également. Elle s'était mise à rire devant la sienne.

Qu'est-ce qu'il y a ? Tu n'as pas aimé ?
Au contraire ! dit-elle en reprenant son souffle. Je me disais seulement que tu serais un bon père quand nous aurons des enfants...

Pulsar lui sourit tendrement avant de lui offrir un baiser sur le front, sans plus de réaction quant à cette remarque qui laissait sa bien-aimée rêveuse.

Oh ! Elle est partie sans vous remettre votre présent !
Je l'ai déjà reçu, sourit-il. Nous poursuivons ?

974 mots


◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38148-pulsar-verhoeven-le
Invité
Invité

avatar
Dim 23 Juin 2019, 22:28

[Événement éphémère] - La musique du temps Xjrg
La musique du temps

Musique

Il faisait presque nuit. Aria réfléchissait. Elle avait passé plus d'une heure à faire semblant de méditer. Cela avait été suffisant pour soulever tout un tas de questions. Que devait-elle faire ensuite ? Sur le long terme ? Après sa mort ? Une partie d’elle comprenait les génies du mal, courant après la gloire comme un chien après le mouton qui s’égare du troupeau. Quel devait être son objectif ? Elle le cherchait du regard au loin, comme si les Dieux allaient s'embêter à lui offrir un signe. Il n'y eut rien, aucune lumière chaleureuse, aucune créature gigantesque... juste un enfant, à quelques dizaines de mètres de là.

« Il est un peu tard pour rester ici, non ? » Aria sourit à la petite fille, en détaillant sa tenue. Cette palette de couleurs prenait à contrepied la nouvelle mode. « Non. » La fillette se rapprochait lentement, l’air paisible. « Je ne t’ai jamais vue, tiens. Tu viens de quelle tribu ? »« Ceux qui aiment chanter. » La chamane haussa un sourcil, un peu moqueuse. « Tu aimes les énigmes, dis donc. Laisse-moi deviner… tu es une Raya’Wa ? » L’enfant se mit à rire, ce qu’Aria interpréta comme une confirmation.

La petite s’assit près de la Nyam’Wa. Elles avaient presque l’air d’être sœurs, sous cet angle. Toutes les deux regardaient l’horizon de la vallée éthérée. « Tu peux chanter, ou jouer d’un instrument ? »« Oui, mais probablement moins bien que toi. Pourquoi ? »« Tu peux le faire pour moi ? » Cette question paraissait étrange, mais Aria ne prit pas note. « Je n’ai pas ma flûte avec moi. »« Je sais. Mais tu peux chanter ? Des chansons qu’on t’a apprises quand tu étais enfant, peut-être ? »

La chamane, avant même de songer aux comptines réprouvées et sorcières de sa jeunesse, pensa aux jeunes Nyam’Wa que l’on éduquait parfois au travers de chansons. « J’en connais une. Tu veux vraiment l’écouter ? »« Oui. Mets-y du tien ! » Cette fille était autoritaire, décidément. Instinctivement, Aria se mit à tapoter sur les chaînes de sa Binda, prenant un rythme régulier. Une autre partie de sa conscience cherchait à se rappeler des paroles. Après quelques secondes passées à fredonner l’air, le tout lui revint avec une facilité déconcertante.

Souvent, la jeune Zäm’Anba’Io courait
Dans les champs, près des lacs et sur les prés
Mais les adultes étaient inquiets
Et entre deux rires la prévenaient
« Petite Zäm’Anba’Io va se blesser
Si elle s’approche de la forêt ! »
Mais Zäm’Anba’Io n’écouterait jamais.

Aria gagna en confiance, sa voix se faisant moins tremblante. L’espace d’un instant, elle oublia l’existence de la petite fille, qui gardait le silence comme tout bon public. La prestation était perfectible, mais l’atmosphère des lieux et le rythme compensaient le manque d’expertise vocale de la chamane.

Souvent, sur Zäm’Anba’Io on sanglota
Tous risquaient de la perdre, tous savaient
Car, avec la forêt, vint son trépas
Arbres voraces, sombres meurtriers
Oui, de sa vie, elle s’émancipa.
« Ô ! Petite Zäm’Anba’Io s’est tuée
Mais la mort jamais ne l’embrassera. »

Un léger moment de flottement s’ensuivit. Cette chanson, pourtant prononcée avec toute la douceur dont Aria pouvait faire preuve, restait profondément triste. « C’est à propos du fait que tu ne devrais pas être ici à cette heure. » C’était un euphémisme. « Pauvre Zäm’Anba’Io... » Le dernier vers était parlant. « Forêt » et « mort » portaient, dans cette comptine, un sens bien différent de celui des non-chamans. La Nyam’Wa imaginait tous ces esprits écrasés, songeant un instant à sa situation. Finalement, n’était-elle pas un parasite à sa manière ?

L’enfant toucha l’épaule de la chamane. Une fois son attention obtenue, elle lui sourit, murmura un remerciement discret, puis se leva. Aria eut peur de l’avoir traumatisée avec de telles paroles, mais ne réagit pas en voyant la fillette partir au loin. Enfin, au moins, elle rentrerait chez elle et ne sortirait plus si tard.


« J’ai croisé une petite Raya’Wa qui restait dans les parages. » La jeune chamane et son maître rangeaient les vivres qu’on leur avait donnés pour le mois. « Ah bon ? » Damlys possédait un flegme sans pareil, qui rendait difficile de savoir s’il ironisait ou non. « Oui. Enfin ça va, je l’ai persuadée de retourner à leur campement temporaire. Elle est partie vers le sud. » Damlys fit un regard moqueur. « Ne sois pas ridicule. Il n’y a pas de camp Raya plus au sud d’ici, pas en cette saison. Il faudrait partir vers l’est. » Aria resta silencieuse quelques secondes. Elle était certaine que l’enfant était bien partie dans cette direction, pourtant. Soudain, elle se rappela que jamais la petite ne déclina son identité. Était-elle seulement une Raya ?

769 Mots.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 23 Juin 2019, 23:12

[Événement éphémère] - La musique du temps Flute10
China par Simon Seene
La musique du temps




Chantez moi une chanson, s'il vous plait.

Jemina sursauta en se retournant. Concentrée sur son travail, elle n'avait pas entendu que quelqu'un s'approchait d'elle. Elle sourit à la petite fille qui lui faisait à présent face.

Bonjour. Que fais-tu là ?

Elle se trouvait dans un petit atelier situé dans une arrière cours, qu'elle louait de temps en temps, quand elle pouvait, que ses moyens financiers le lui permettait. Ici, elle pouvait travailler le bois, s'entraîner, se perfectionner avant de tenter de trouver un maître d'apprentissage qui voudrait bien lui donner une chance. Elle savait que les propriétaires des lieux avec des enfants mais elle ne se souvenait pas avoir déjà vu cette petite tête blonde parmi leur progéniture. Peut être que la jeune fille s'était perdue. Elle n'avait pas très bien compris la première phrase qu'elle lui avait dite, plongée dans ses pensées comme elle l'était. C'était peut-être de l'aide qu'elle avait demandé. Si c'était cela, la Déchue était prête à l'aider. Cela aurait été un crime de laisser une si jolie bouille dans la panade. Elle n'était peut être pas responsable au point d'être mère à plein temps mais elle ne pouvait toutefois pas rester indifférente si elle pouvait réunir une enfant avec ses parents.

Si vous chantez pour moi ou si jouer de la musique, je vous donnerai un cadeau.

Et un sourire, si enjôleur que l'on aurait pu donner les Aetheri en confession. La blonde haussa un sourcil en regardant la petite fille. Apparemment, elle n'était pas perdue. Ou alors, elle s'en moquait, plus intéressée par cette histoire de chant et de cadeau. Tout ceci n'avait pas vraiment de logique mais pourquoi pas. Après tout, ça lui permettait de faire une petite pause de son travail, ce qui n'était pas plus mal. Cependant, elle n'était pas certaine que ce qu'elle avait à proposer plairait beaucoup à l'enfant. Elle était loin d'avoir une jolie voix et elle avait toujours eu du mal à retenir les paroles des chansons. Quand à jouer d'un instrument, le seul art qu'elle avait réussi à retenir, c'était faire de la flûte. Et même là, elle était loin d'être une virtuose. En même temps, elle ne souhaitait pas forcément en faire son métier. C'était plutôt un passe-temps, quelque chose qu'elle faisait pour se détendre. Et puis, même si plus tard, elle voulait devenir fabricante de jouer en bois, ce n'était pas pour cela qu'elle devait se cloisonner uniquement à ce domaine. S'entraîner sur d'autres objets était aussi une bonne méthode pour acquérir de la technique.

D'accord, je veux bien.

Elle se leva avant d'aller fouiller dans son sac. Elle savait y trouver une flûte qu'elle avait faite quelques jours plus tôt. Elle la sortit, l'apporta à ses lèvres, jeta un coup d'oeil vers la gamine et se racla la gorge. C'était idiot mais elle avait le trac. Pourquoi, ce n'était rien de folichon qu'elle s'apprêtait à faire. Ce n'était pas comme si elle allait jouer devant tout un parterre d'admirateurs ou quoique ce soit d'autres. Il n'y avait qu'elle et l'enfant. Il fallait qu'elle se ressaisisse. Si elle commençait à avoir une appréhension pour quelque chose d'aussi simple et surtout sans conséquences réelles, qu'est ce que cela serait le jour où elle chercherait un maître. Elle ferma un instant les yeux, prenant de profondes et lentes respirations pour calmer les battements de son cœurs et prendre son courage à deux mains. Quand cela fut chose faite, elle rouvrit ses paupières et se lança dans les premières notes.

Certaines, au début, dérapèrent parce qu'elle allait trop vite, trop pressée, trop stressée. Puis peu à eu ses doigts arrêtèrent de trembler, sa respiration de se hacher et elle finit par se laisser porter par la musique qu'elle jouait plutôt que l'inverse. Debout, elle se mit à bouger, à se déplacer en sautillant et en tourbillonnant autour de la gamine. Ses yeux pétillaient de joie, ce qu'elle essayait de retransmettre aux travers des notes qui s'échappaient de l'instrument et s'envolaient guillerettes dans l'air. Lorsqu'elle eut finit son morceau, elle était à bout de souffle mais heureuse. Elle ne savait pas si sa petite représentation avait plût à l'enfant mais au moins, ça lui avait fait du bien à elle Comme on disait la musique adoucit les mœurs. La fillette sourit, applaudissant avant de remercier pour la prestation et de tout simplement s'en aller.


804 mots
Merci
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[Événement éphémère] - La musique du temps

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

 Sujets similaires

-
» [Événement éphémère] - Votre jour de chance
» | Gains de la musique du temps |
» [Événement] - Le Temps de la Terre
» [XXIII. Métier] - Tout jardin est, d'abord l'apprentissage du temps, du temps qu'il fait, la pluie, le vent, le soleil, et le temps qui passe, le cycle des saisons.
» La ritournelle du temps passé reprendra (Voie du temps I - Illithya)
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Terres du Lac Bleu-