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 [Événement] - Le Temps de la Terre

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Mitsu
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Mitsu
Ven 14 Juin 2019, 13:40

Le Temps de la Terre




Nyarlathotep n’en pouvait plus. Cette gamine était un véritable fléau. Lorsqu’elle plongeait son regard dans le sien, il se retrouvait comme paralysé. Elle avait rapidement compris qu’elle avait l’ascendance sur lui et, quand bien même Nyar n’était-il pas le plus intelligent des hommes, il avait saisi qu’il suffisait à Anya de prononcer quelques mots pour qu’il lui obéisse. La femme qui l’avait engagé lui avait assuré qu’il était l’homme de la situation. Il ne le pensait pas. Le voilà qui courait maladroitement dans les rues de l’île principale de l’Archipel d’Aeden, à la recherche de la brune. Elle lui avait faussé compagnie juste après avoir récupéré un instrument de musique qui, d’après la femme qui avait ouvert le coffre qui le contenait, avait une valeur inestimable. Le violon de Ludwig Macaria, un ancien Monarque Démoniaque. Bien entendu, les questions fusaient dans l’esprit du Lyrienn. Comment se faisait-il qu’une gamine de onze ans à tout casser ait accès à un coffre contenant un tel trésor ? Comment se faisait-il qu’elle ait seulement un coffre ? Il n’était même pas à son nom.

_

Anya marchait dans les rues d’Aeden, accompagnée de son frère, Jun Eorgor. Elle savait que sa cousine, Vlanya, en avait une peur bleue. Lui faisait-il peur, à elle ? Elle n’arrivait pas à le déterminer. L’homme s’arrêta, regardant quelques instants autour de lui. « C’est étrange. J’ai l’impression que les choses vont changer d’ici peu. ». La Déchue scruta à son tour l’horizon. Les bâtiments semblaient identiques, les individus vaquaient à leurs occupations. Une question lui brûlait les lèvres depuis un certain temps. « Que faites-vous ici ? » questionna-t-elle. Il tourna les yeux vers elle. « Je vous attendais. Vous l’avez essayé, le violon ? ». « Non, pas encore. ». Quelques temps plus tôt, l’homme s’était introduit dans sa chambre à Basphel pour lui parler de l’instrument. Il lui avait murmuré l’identité qu’elle devrait fournir à la banque afin de récupérer le bien. Jun n’était pas un garçon très bavard généralement. Taciturne, il passait le plus clair de son temps dans sa chambre. Elle était plutôt étonnée qu’il soit venu la voir ; aujourd’hui aussi, elle était surprise. « Ce sont nos parents que vous ont envoyé ? ». Il fit une grimace qui ternit pendant quelques instants les traits de son visage. Cela signifiait que non. « Alors pourquoi ? ». « Ai-je besoin d’une raison ? Et puis, je ne suis pas obligé de vous le dire. Le sort a beau avoir décidé de vous ériger en héritière, vous n’en restez pas moins qu’une merdeuse, pour l’instant. Vous comprendrez quand vous serez grande. Et c’est par là qu’il faut aller. » finit-il par dire après un silence, pointant du doigts une direction. Anya leva les yeux vers ce qui semblait être le palais des glaces. « Je ne suis pas certaine que l’on puisse y entrer. ». « Pourquoi pas ? ». La Déchue croisa le regard d’un commerçant qui la fixait d’un air étrange. Beaucoup d’individus l’observaient, en réalité. Elle passait rarement inaperçue. Elle essayait de ne pas s’en formaliser.

Quelques instants plus tard, Anya et Jun étaient à l’intérieur des murs du palais. « Savez-vous ce qu’il y a dans les sous-sols ? » demanda l’homme. « Non. » répondit-elle. « Nous devrions aller voir. ».

_


« Qu’est-ce que tu fais là ? » demanda un Lyrienn de glace d’un ton aussi froid que son élément. Jun fit apparaître une couronne qu’il remit à Anya. « Mettez ça. ». Elle obéit. Ce fut étrange, désagréable, puissant. Elle se sentit défaillir un instant, des points noirs s’invitant dans sa vision. Quand elle revint à elle totalement, elle tenait la couronne dans la main et l’homme qui s’était montré si froid était à genoux, immobile. « Qu’est-ce que… ». Son frère sourit, d’un air satisfait. « Avancez maintenant. ». Pendant quelques longues minutes, Jun écarta d’un geste de la main les adultes qui se mettaient sur leur chemin, les maintenant contre les murs avec une facilité déconcertante. Ils avançaient, tous les deux, dans le couloir, passant sous des arches magnifiquement travaillées. Puis, ils les atteignirent, les enfants. Ils étaient endormis, tous. « Qu’est-ce qu’ils font ? ». « Ils dorment. Ce sont des Lyrienns particuliers. Ils ont le pouvoir de les gouverner tous. C’est pour cela que la Reine de Glace les a parqués ici. Elle en avait peur. Le jour où elle a découvert le secret, la faille dans la division des îles et l’existence d’autres Qyndily Mantris, cela a tout changé. ». « Mais depuis quand existent-ils ? Ils doivent bien avoir des parents. ». « C’est ça le plus intéressant. Ces Lyrienns, en plus de les dominer tous, sont capables de les concilier. Ils étaient sous Aeden avant que l’île ne se divise, des enfants sans parent, avec une croissance stoppée à leur dixième année. Lorsque Gabriela les a trouvés, ils n’étaient pas mûrs. Ils ne le sont toujours pas. Ils ne savent pas utiliser leur magie, sont trop faibles pour cela. ». Il sourit. « Cependant, elle en a utilisé une poignée afin de se maintenir sur le trône plus qu’elle n’aurait pu en temps normal. Une femme l’a aidée. ». « Qui ? ». « Ça ne vous regarde pas, Anya. Le problème c’est qu’elle a fini par avoir peur, comme je l’ai dit. Quelques-uns de ces enfants, deux ou trois, se sont enfuis. Elle a endormi ceux qui sont restés. Elle s’est fait tuer, ensuite, par celle-là même qui lui avait promis quelques années de répit. ». « Pourquoi sommes-nous ici ? » demanda l’enfant, troublée. « D’ici quelques heures, un nouveau Roi se présentera, un Roi avec lequel il sera possible de discuter. ». « Comment le savez-vous ? ». « Par déduction. Il y a des signes qui ne trompent pas. ». « Lisez-vous dans l’avenir ? ». « Non. Je suis simplement intelligent. La magie est inutile face aux faits correctement analysés. Il est l’heure pour les Lyrienns d’en finir avec le règne de la glace pour entrer dans celui de la terre. ». « Et eux ? ». « Nous allons les réveiller. ». « Mais… ». « Nous sommes des Eorgor, Anya. Notre rôle est de gouverner ce monde, de créer les événements qui le feront avancer vers le meilleur ou le pire. Mère a déjà dû vous le signaler. ». Elle ne s’en souvenait plus très bien. « Et comment allons-nous faire ? ».

_

« Néanmoins, je dois vous avertir que nous ne sommes pas seuls. ». Anya fixait le nouveau Roi et la créature qui se trouvait à son côté. Son frère l’avait guidée jusqu’ici mais s’était arrêté sur le pas de la porte. Il lui avait murmuré ce qu’elle devait dire. « Majesté, nous devons parler. ». Elle l'avait dit d'un ton impérial et impératif. Elle ne semblait pas vouloir lui laisser le choix.

_

Le temps avait passé depuis l’annonce de la nouvelle. Les conseillers de Jaal’Akim lui avaient soufflés qu’il serait bon pour le peuple qu’il organise des festivités, afin d’honorer le début de son règne. Le Roi avait repoussé jusqu’ici mais avait fini par donner son accord, une fois une problématique réglée. Avril d’Ovipa n’avait pas été facile à convaincre. Elle souhaitait que Basphel reste une école neutre, détachée de la politique des monarques. Il lui avait assurée que la neutralité de l’établissement ne serait pas remise en cause. Il souhaitait simplement retirer certains enfants de l’influence potentielle des Üsthya, de sa propre influence même, le temps qu’ils grandissent. Il voulait que ceux-ci étudient sérieusement et qu’à la fin de leur scolarité, ils connaissent le monde, soient capables de prendre des décisions éclairées. La directrice était restée droite dans ses bottes : si elle décelait du potentiel chez ces bambins, ils pourraient étudier à Basphel. Dans le cas contraire, le Souverain devrait trouver une solution tout seul. Même si son visage n’avait trahi aucune faille, Avril avait été surprise des capacités de chacun des enfants. Ils étaient donc tous entrés à la Cité-École. Jaal’Akim avait enfin pu respirer un peu et donner son aval pour l’organisation de plusieurs jours de fête.

Le règne de Gabriela avait laissé des fractures sur les îles Lyriennes. La Terre au pouvoir, un semblant de paix pouvait à présent revenir dans l’archipel. Bien entendu, les guerres entre éléments existeraient toujours mais, quoi qu’il en soit, la Royauté était en conflit avec aucune île, ce qui assurerait un semblant de cohérence sur la sphère mondiale. Le Roi avait donné rapidement la mesure. Il n’était pas de ceux qui restent dans leur tour d’ivoire. Homme de terrain, il se promenait dans la capitale, écoutait le peuple, assumant sur ses larges épaules le poids de ses responsabilités nouvelles. Les festivités seraient l’occasion de rapprocher un peu le peuple, même s’il se doutait qu’il valait mieux éviter certaines associations qui ne manqueraient pas de terminer en conflit. Les choses avaient donc été organisées de façon intelligente, l’île principale divisée en quartiers, et des plans avaient été distribués à chaque Lyrienn en fonction de son élément. Les activités y étaient détaillées, conseillées à certains et non à d’autres. Jaal’Akim avait également prévu une sécurité importante afin d’éviter les conflits. Les Lyrienns du Feu étaient souvent belliqueux, après tout.

1532 mots

Explications


Coucou =)

Voici un petit événement Lyrienn. Ça fait quelques temps que Jaal'Akim a pris le trône mais il était pas mal occupé. Il a donc donné son aval pour que des festivités soient organisées sur l'île principale de l'Archipel d'Aeden. L'île a été divisée en quartiers d'activités, afin que les Lyrienns de feu ne se retrouvent pas à faire des activités avec de l'eau, par exemple, et aussi afin d'éviter que les ennemis jurés se croisent et s'entretuent. Il y a des quartiers mixtes donc cette configuration n'est pas exclue mais la sécurité est là pour veiller au grain. Les Lyrienns qui n'ont pas encore eu leur révélation peuvent, bien entendu, aller partout. Idem pour les étrangers (cf plus bas pour eux). Globalement, vous pouvez inventer n'importe quelle activité qui serait festive. Il y a des places où l'on danse, on peut jouer à des jeux divers et variés, en utilisant la magie ou pas. Voyez ça un peu comme une grosse fête foraine ou un parc d'attraction avec, en plus, le côté banquet + dansant.

Jaal'Akim est donc le nouveau Roi et a mis fin à la tyrannie de la précédente Reine.  Si vous regardez dans le tableau qui se trouve dans la fiche des Lyrienns, vous verrez que la Terre n'a pas d'ennemis (y a juste des tensions avec la glace et l'électricité) ce qui fait que le futur est plutôt positif. Bien sûr, chaque île reste en conflit avec ses ennemis habituels mais la politique globale de la race va servir la race entière et pas juste une partie de celle-ci. Contrairement à Gabriela, Jaal'Akim ne va pas chercher à exterminer une partie de la population parce que sa tête ne lui revient pas donc c'est cool ^^

Ceci est lieu pour les Lyrienns (*). Fin le 15/08 =)

Gains


- Pour 900 mots : Un compagnon Lyrienn de l'intrigue de race (*) OU 6 points de rp OU 1 point de spécialité
- Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots : Un point de spécialité au choix

(*) Donc faut que j'explique un peu le gain mais avant je fais un petit topo sur la participation.
- Comme j'ai dit, c'est un lieu pour les personnages Lyrienns. Cependant, je fais une exception pour ceux d'entre vous qui voudraient prendre le gain de compagnon (et seulement si vous prenez ce gain-là). Dans ce cas, soit vous pouvez jouer un PNJ Lyrienn qui va aux festivités, soit vous pouvez jouer votre personnage s'il y a une raison logique à sa présence ici.
- Ensuite, au niveau du gain, il y a des conditions :
1) Ce sera un Lyrienn avec soit le Qyndily Mantris Ombre (Kölge), soit le Qyndily Mantris Lumière (Yüngül). En deuxième pouvoir vous prenez le Qyndily Aenör qui correspond à ce que vous avez choisi (donc Kölge ou Yüngÿl). En troisième pouvoir, vous prenez, pour l'élément Ombre, le Nazaret de la Glace, du Métal, du feu ou de l'électricité, pour l'élément Lumière, le Nazaret de l'eau, de l'air, de la nature ou de la terre. Ce sera le Nazaret de votre personnage qui déterminera plutôt sa personnalité.
2) Votre personnage aura onze ans et vous devez l'envoyer à Basphel. Il n'aura aucun souvenir de sa vie passée. Il s'est juste réveillé devant Jaal'Akim qui l'a gardé, avec les autres, dans un bâtiment surveillé avant de l'envoyer à Basphel. Simplement, tous les Lyrienns spéciaux ressentent un lien entre eux. Vous devez prendre "Shängë" pour l'un de vos pouvoirs au choix. C'est le pouvoir qui établit le lien et on développera ça mais en gros ces Lyrienns ne se sentent pas forcément entiers sans les autres. Quand ils sont seuls, ils ressentent un gros vide. Ils se comportent un peu comme un tout. Ils ont un esprit de groupe très très fort. Si quelqu'un s'en prend à l'un d'eux, ils vont tous aller l'aider. C'est vraiment très puissant. C'est pour ça que si vous prenez ce gain, vaut mieux aimer jouer avec les autres ^^ En sachant qu'il y en a quelques uns qui se sont échappés sous Gabriela donc y a un petit vide qui sera ressenti en permanence par votre personnage. Après il peut y avoir des inimitiés mais ce n'est pas de la haine, plutôt une différence de caractère. Néanmoins, quand y a un danger, le groupe se recréée direct. Idem, après une période sans contact, ces Lyrienns se ressoudent automatiquement, comme s'ils étaient aimantés les uns aux autres. Peu importe le Nazaret choisi, le groupe prime avant tout.
3) Pour l'instant, vos personnages n'ont pas accès à leurs pouvoirs. On fera ça ensemble. C'est un gain un peu "collectif" dans le sens où même si vous pouvez rp avec comme vous voulez dans la vie de tous les jours du personnage, il va falloir adopter un mode de jeu groupé avec les autres joueurs qui en auront, pour avancer ensemble, comme les personnages. Donc voilà, vous aurez un événement spécial pour la révélation des éléments de vos persos un peu plus tard. Ils vont se déclarer en même temps.
4) J'ouvre l'intrigue pour qu'on puisse la faire ensemble (ça me paraît mieux que de faire des solos dans mon coin). Comme toutes les intrigues, ça va durer dans le temps et y a des trucs qui seront révélés au fur et à mesure donc voilà, c'est tout, faut en avoir conscience xD
Précisions ICI

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Sól
~ Réprouvé ~ Niveau II ~

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Sól
Ven 14 Juin 2019, 19:40


« Dois-je vous donner une réponse immédiatement ou ai-je le temps de réfléchir à votre énigme ? » Sun-Hi observa l'homme à ses côtés avec curiosité. Il s'agissait d'un lyrienn de la terre, un Müellim au caractère doux et attentionné. L'Orine était arrivée la veille sur l'île des maîtres des éléments, suivant les traces jusqu'à son prochain prétendant. Martan n'avait pas été son premier choix, elle avait tenté de se lier à deux autres hommes prometteurs, sans succès : le premier était mort en mer, tout juste sous ses yeux, et le second s'était trompé en lui donnant la réponse à son énigme. La vérité était tout simplement qu'il n'avait pas été à son gout et la belle avait fait tout son possible pour lui donner une devinette complexe. Même s'il figurait sur sa liste, cela ne signifiait pas qu'elle était prête à s'offrir au premier venu, et il lui était vite apparu que leurs caractères ne concordaient pas. Ce n'était pas le cas de cet homme qui l'avait accueilli et traité avec la plus grande bienveillance dès son arrivée. Même s'il avait été surpris de la voir toquer à sa porte, son hospitalité et son caractère léger avaient donné un avis positif à la demoiselle qui avait décidé de lui laisser sa chance. Pour autant, son énigme n'en était pas devenue simple. Même si une part d'elle espérait sincèrement voir cet homme répondre juste, elle ne se rabaissait pas à s'offrir à lui avec une question évidente. « Vous avez quelques minutes, mais ne tardez pas. » lui dit-elle avec un sourire encourageant. « Mmh... Vous ne m'avez pas facilité la tâche, n'est ce pas ? » La brune garda le silence tout en continuant d'avancer à travers la rue bondée, son bras passé par-dessus celui de son guide. Le roux fronça les sourcils sous l'effet de la concentration, ce qui attendrit le cœur de sa conquête. Ne voulant pas le distraire, cette dernière porta son attention sur ce qui les entourait pour arrêter de le dévisager.

La fête semblait être à l'honneur, aujourd'hui. Après tout, il y avait de quoi se réjouir. Martan lui avait expliqué qu'un homme avait enfin renversé le règne tyrannique de l'ancienne souveraine, reprenant le trône glacé qu'avait laissé Gabriela après sa disparition. C'est cet événement que les lyrienns célébraient avec autant d'enthousiasme. Cela pouvait se comprendre. Sun-Hi n'avait jamais visité ces terres du temps de la Reine de Glace, mais elle avait entendu beaucoup de rumeurs à son sujet. Son règne n'avait pas été des plus paisibles et avait entraîné de nombreux combats au sein même de la race. Ce changement dans la royauté sonnait le temps d'une nouvelle ère, comme une brise printanière après un rude hiver, un souffle de renouveau après être resté aussi longtemps figé dans la torpeur. Même si elle ne comprenait pas pleinement la situation pour ne pas l'avoir vécu elle-même, la bonne humeur des habitants semblait contagieuse et faisait flotter sur le visage de la douce un sourire chaleureux qu'elle ne parvenait pas à effacer tout à fait.

Après quelques minutes, l'Orine se retourna vers son prétendant. « Le temps tourne. Avez-vous trouvé la réponse à mon énigme ? » L'homme soupira et sembla hésiter un instant avant de céder et de tenter sa chance : « S'agit-il de la fleur de Lotus ? » Le cœur de la fille de Maëlith se serra de regret. Son visage dû trahir sa déception car Martan n'eut pas besoin de l'entendre pour comprendre le verdict. « Je me suis trompé, visiblement... J'en suis navré, vraiment. J'aurais beaucoup apprécié pouvoir profiter de votre compagnie. Vous me semblez être une personne très agréable et tout à fait charmante. Je ne suis simplement pas l'heureux élu... » Une pointe de déception s'entendait dans son timbre mais il se força néanmoins à sourire avant de continuer. « J'espère que vous trouverez bientôt l'homme que vous cherchez, et que celui-ci vous traitera aussi bien, sinon mieux que je ne l'aurais fait moi-même. » La brune esquissa un sourire pour cacher sa tristesse. « Merci. J'espère que cela arrivera vite, en effet. » « Mais que cela ne gâche pas votre plaisir ! Profitons de cette journée ensemble ! Il y a plein de choses pour nous occuper ! Vous pourrez également rester chez moi le temps qu'il le faudra pour préparer la suite de votre voyage ! » Sun-Hi sentit son cœur se remplir d'amertume et de regrets. Peut-être aurait-elle mieux fait de poser une énigme facile, finalement... « C'est très aimable à vous. » le remercia-t-elle. L'homme se gratta le coin du menton avant d'oser demander : « Puis-je savoir quelle était la bonne réponse ? » « Les campanules. » « Oh, je vois. » conclut-il tout en hochant la tête, comme si cette réponse faisait sens.

Le duo continua sa lente procession jusqu'à déboucher sur une place où une musique entraînante se faisait entendre, une troupe de musiciens faisant profiter de leur talent. Comme un mauvais réflexe incontrôlable, la danseuse ne put s'empêcher de compter les temps, tapotant l'air en rythme avec ses doigts. Ce geste anodin n'échappa pas au maître de la terre qui s'arrêta aux côtés des danseurs que sa partenaire s'était mise à observer avec envie. « M'accorderiez-vous cette danse ? » demanda-t-il avec une courbette, tendant la main afin que son invitée la saisisse. « Je ne connais pas les pas. » protesta faiblement l'artiste, l'envie transparaissant néanmoins sur tous ses traits. « Oh mais vous verrez, je suis un très bon professeur. » Tout en douceur, Martan attrapa les deux mains de la douce et l’entraîna au milieu de la foule. Cachant une main dans son dos, il tendit la seconde devant lui, le coude plié à hauteur d'épaules. Sun-Hi l'imita, adoptant la même posture, leurs mains droites se touchant. Aussitôt, l'homme commença à tourner, d'abord lentement, puis se mettant à sautiller rapidement afin de suivre le rythme. L'Orine suivit le mouvement. L'homme claqua des deux mains, puis changea de bras avant de continuer sa ronde. Il répéta le pas quelques fois avant de passer dans le dos de sa partenaire, attrapant ses deux mains et la faisant tournoyer tout en lui arrachant un petit rire surpris. Le meneur passa ensuite sa main droite dans le dos de la demoiselle pour se rapprocher d'elle le plus possible, sa main libre levée vers le ciel. Il effectua ensuite une série de pas très rapides les faisant tourner sur eux même tout en dessinant une courbe que la foule suivait. N'y tenant plus, la jeune fille s'accrocha aux épaules du danseur, comme si elle avait peur de le perdre, tout en riant pleinement. La danse continua ainsi pendant plusieurs minutes, s’enchaînant  aux autres musiques jouées par les musiciens.

« Je ne tiens plus ! » finit par déclarer la danseuse à bout de souffle. « J'ai la tête qui tourne. » dit-elle, riant à moitié aux éclats. Martan leur fraya donc un chemin jusqu'à un stand où il déposa deux pièces tout en passant commande. Bien vite, on leur servit deux verres remplis d'un jus de fruit. L'Orine se saisit du sien et le porta délicatement à ses lèvres, regardant avec amusement la foule qui continuait à danser au rythme de la mélodie. « Est-ce toujours comme ça, ici ? » L'homme haussa les épaules. « Lorsque l'on n'est pas en train de se faire la guerre, on trouve du temps pour s'amuser. » déclara-t-il. « Mais si c'est la danse que vous aimer, assurez-vous de passer sur mon île ! Les maîtres de la terre sont les meilleurs danseurs qui soient ! » se venta-t-il tout en riant et gonflant le torse avec fierté. La brunette se promit de visiter cet endroit. « Il nous reste encore beaucoup de choses à faire ! Il y a des jeux d'escrime, de quilles ou encore de lancés de ballons d'eau ! » Sun-Hi hôcha la tête tout en buvant quelques gorgées. « J'ai également entendu parler de concours de sculptures, j'aimerais beaucoup pouvoir y assister ! » « Ah ça, aucun doute qu'il s'agira d'un vainqueur Lyrienn de la nature ! On ne fait pas mieux pour travailler l'argile ! »
1413 mots
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Lexa Blaise
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Lexa Blaise
Lun 17 Juin 2019, 21:14


[Événement] - Le Temps de la Terre 86122410

Le Temps de la Terre

[Événement] - Le Temps de la Terre 77438810

Cela faisait longtemps que l'on n'avait pas mit les pieds à Aeden, pour ne pas dire jamais à cause de la tyrannie de glace qu'avait imposée Gabriela. Mais la déchéance de la reine tyrannique, ainsi que la montée au trône d'un roi issu de la terre, nous a tous soulagé. Mère a voulu nous tenir écarté de l'archipel le temps que cette situation politique se tasse pour pouvoir acheter des grandes maisons pour toute la famille. Maintenant les Blaise ont une propriété sur chaque île, permettant à tous ses membres de pouvoir avoir un point d'encrage. J'ai pu voir la maison sur Ildirim que l'on a baptisé Aldhïm. Elle est vraiment exceptionnelle et grande, mais pour l'instant je ne vais pas vous parler de ça. Je préfère profiter de ma petite visite à Aeden avec ma sœur Astrid et ma cousine Seïla.

L'île d'Aeden est des plus magnifiques avec ses nombreuses lumières qui éclairent les moindres recoins de la cité. Même si je suis habituée à la richesse d'Extalia, Aeden n'en reste pas moins différente, luxueuse et lumineuse. « Astrid tu as vu tout ça ! » Ma petite sœur était toute aussi surprise que moi, pour la première fois depuis très longtemps je la vis sourire. « C'est vraiment merveilleux ici. » Seïla s'empressa de rajouter « Encore mieux que ce que j'ai pu imaginer ! » De nombreuses ruelles et rues composaient cette île, avec une immense bâtisse resplendissante qui n'est rien d'autre que le palais où réside le roi actuel. D'ailleurs, toute la cité est en effervescence à cause des festivités qui s'y déroulent. Nous étions toutes les trois très  euphoriques à l'idée de faire la fête avec tout le monde et de pouvoir rencontrer de nouveaux Lyrienns. « Venez, on va voir les stands de jeux ! » Lançais-je à ma sœur et à ma cousine. Je leur prit chacune une main pour les amener avec moi et surtout pour que l'on évite de se perdre de vu. Après notre petite cavale entre les passants, on s'est arrêtées devant une sorte de patinoire. « Venez venez ! Je vous en pris ! L'heure du Tarvïnd a sonné ! » Poussée par la curiosité, je m'empressais de lui demander. « C'est quoi le Tarvïnd monsieur ? » Il rigola avant de nous expliquer les règles. « Ce jeu consiste à glisser sur la glace pour prendre les boules de neiges éparpiller un peu partout et à viser ses adversaires. Celui qui aura toucher le plus de personnes gagnera. Vous avez le droit d'utiliser la magie pour contrer les boules de neige. » Il posa sa grosse main sur mon épaule en riant encore une fois. « Aller amusez vous bien ! » Il nous poussa à entrer dans la zone de jeu. J'avais à peine posé un pied sur la glace que je me suis dit que ça va mal tourner. C'était tellement glissant ! Mais bon, il est vrai que je trouvais cela amusant de glisser sur la glace, mais le fait de partir à la recherche des boules de neige pour ensuite les jeter sur les autres … tout de suite mon élément a virer en mode guerrière. Il n'y avait plus de place pour l'amusement, il fallait que je gagne. Je tombais régulièrement à terre, mais je me relevais toujours. Je prenais de la neige sur la tête, il fallait que je rende le coup. Mais là c'était le coup de trop … j'ai totalement perdu le contrôle et péter un câble en plein milieu du jeu. Par chance les gardes m'ont évacué de la zone pour pouvoir me calmer.

Une fois calmée, je m'isolais dans un coin de la rue. Je me suis tellement prise au jeu que j'en avais oublié le premier sens … s'amuser. Et moi, j'en ai fait une guerre où il fallait absolument que je gagne. C'est dans des moments comme cela que je regrette d'avoir eu ma révélation … j'aurai tellement voulu m'amuser normalement sans que mon Qyndily Mantris s'anime en moi et modifie mon caractère. Je jetais un coup d'oeil à Astrid et Seïla qui semblaient à s'être beaucoup plus amusée que moi. Je pris un cailloux pour le jeter contre le mur. L'instant d'après un grand homme s'agenouilla devant moi et posa sa main sur mon épaule. « Et bien ma petite Aiyanna, que t'arrive-t-il ? » Je levais les yeux et j'aperçus Soran, le maître de la maison Lycanthe de ma famille. « Mon oncle que faites-vous ici ? » Il me sourit. « Je vais essayer de demander une audience auprès de notre souverain. » « Oh ! » « Et toi, que fais-tu ? Tu n'es pas avec ta sœur et ta cousine ? » « Non... » « Pourquoi ? » « Mon Qyndily Mantris me pose que des problèmes ... » Il me sourit encore une fois. « Ce n'est pas la période la plus facile celle que tu traverse là, j'étais pareil à ton âge. Mais tu verras, avec le temps tu arriveras à être en phase avec ton élément. » Il me redonna du baume au cœur et l'envie d'accepter ce que je suis devenue grâce à l'électricité. « Aller, vas rejoindre les filles, je pense qu'elles te cherchent. » Je regardais son imposante silhouette se fondre au milieu de la foule pour ensuite disparaître.

« Aya ! » Je tournais la tête et aperçus les filles courir vers moi. « Tu vas bien ? » demanda Seïla. « On te cherchait partout ! » enchérit Astrid. Je leur souris, elles sont si gentilles, je les adores. « Oui, j'ai juste perdu un peu le contrôle. » « Bon aller, viens on va aller danser ça sera plus amusant ! » Je ne pouvais que sourire à cette proposition. Je pris la main que me tendais ma petite sœur Astrid. Cela me faisait chaud au cœur de la voir sourire, de la voir s'amuser et oublier le tragique accident dont elle se sent encore coupable. Je sais qu'elle arrivera à passer au delà, même si la cicatrice est encore fraîche. Alors pour l'encourager, je me devais de les suivre et de m'amuser aussi, malgré la perte de contrôle que je viens d'avoir. « Oh ! Il y a de la musique part là ! » On se mit à courir pour partir à la recherche d'un lieu de danse. On s'infiltra dans des rues, les unes après les autres avant de tomber sur une grande place où une foule en délire dansait et chantait. On n'a pas pu résister à l'envie de se mêler à la foule pour que l'on puisse nous aussi s'amuser et danser joyeusement. Astrid avait raison, danser c'est beaucoup plus amusant pour moi. Au moins je ne risque pas de péter un câble vu qu'il n'y a aucune compétition. On tournait en rond, toutes les trois en se tenant les mains. On riait joyeusement, on essayait de danser au rythme de la musique même si ce n'était pas évidant pour nous. Mais le principal c'est quel l'on s'amusait sans se soucier du reste. Tellement que l'on était loin d'imaginer que notre oncle Soran venait demander une audience auprès du roi pour une raison bien particulière. En ce moment a lieu la coupe des nation un peu partout dans le monde. Pour cette occasion chaque nation doit concocter une épreuve que les représentants des autres nations devront passer. Il se trouve que la famille Blaise s'est proposée pour assister la royauté dans les préparatifs de l'épreuve. Je vous vois venir, vous souhaitez avoir des informations là dessus, mais hélas, je n'en ai aucune à vous communiquer. Il se trouve que les seuls personnes qui sont dans le secret sont pour l'instant la royauté et les trois maîtres des maisons de la famille Blaise. Donc je peux vous assurer qu'ils ne dévoileront rien, même pas aux autres membres de ma famille. Quoi qu'il en soit, je préfère largement me tenir écartée de ces complots et autres secrets des adultes. Je veux restée une enfant innocente le plus longtemps que possible. Je veux profiter de mon jeune âge et de ma pureté. Mais je dois avouer que je suis tout de même curieuse de savoir quelle surprise nous réserve l'épreuve Lyrienne. Je sens que cela va être mémorable.


[Événement] - Le Temps de la Terre 75171210



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Bellada Ward
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~ Magicien ~ Niveau I ~
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◈ YinYanisé(e) le : 30/07/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : Gilbel ♥
◈ Activité : Cuisiner avec amour !
Bellada Ward
Sam 29 Juin 2019, 22:10


« Henriette ! » Bellada se rua sur la fillette et la serra fort dans ses bras, étouffant presque la plus jeune qui se mit à rire face à tant de démonstration. La magicienne relâcha son étreinte et recula de quelques pas, afin qu'une longueur de bras la sépare de sa petite-fille. « Comment vas-tu, mon Loustique ? » questionna-t-elle, une ride anxieuse se dessinant sur son front tandis qu'elle commençait à examiner la silhouette de sa descendante. « Est ce que tout se passe bien, ici ? Est ce que l'on te traite bien ? Est ce que tu manges à ta faim ? Tu as maigrie, on dirait, non ? Gilbel, regarde, elle a maigri ! » Le magicien, qui suivait derrière son épouse, soupira avant de se rapprocher de la petite fille à qui il donna une embrassade beaucoup moins étouffante que celle de sa femme. « Laisse la respirer, Bella. A peine est-on arrivé que tu l'embêtes déjà, avec tes questions. » « Comment ça, je l'embête ? Je ne l'embête pas du tout ! Est ce que je t'embête, mon chaton ? » La concernée, qui avait du mal à se retenir de rire, ce mordit les lèvres pour ne pas se montrer irrespectueuse. Elle trouvait néanmoins la situation fort amusante. Elle adorait lorsqu'elle recevait la visite de ses grands-parents, les choses étaient toujours très animées. « Non grand-mère, tu ne m'embêtes pas. » répondit-elle, un grand sourire illuminant son visage. « Mais tu te fais du souci pour rien. On prend soin de moi, ici, et je reçois trois repas complets par jour. » « Trois repas seulement ? Et qu'est ce qu'ils ont fait du goûter ? Ils te privent de goûter ? » « Mais non Mamie, je suis devenue trop grande pour ces choses là, voilà tout. » « Balivernes ! On est jamais trop vieux pour manger une bonne tarte à la rhubarbe ! » affirma l'aïeule, l'air courroucé. Son visage outré fit rire Henriette qui passa ses bras autour de la taille de sa grand-mère, dans un câlin tendre. « C'est vrai que tes gâteaux me manquent un peu. » avoua-t-elle entre deux ricanements. « Ah, voilà ! Je le savais ! » Bellada se retourna vers son époux pour lui lancer un regard voulant dire tu vois, je te l'avais bien dit. Gilbel se contenta de hausser les épaules. « Tu sais ma chérie, si tu as envie de rentrer avec nous - » « Bonjour, maman. » coupa Maya qui était apparut à côté du trio. Elle avait les bras croisés, l'air peu ravie d'entendre ce que sa mère racontait à sa fille. « Bonjour, ma chérie. » répondit Bellada en affichant un grand sourire, heureuse de voir sa cadette. « Henriette, pourquoi n'irais-tu pas porter les valises de tes grands-parents dans leur chambre ? » « D'accord ! » L'enfant ne se fit pas prier et d'un mouvement gracieux du bras, elle contrôla l'air afin de soulever les bagages, faisant demi-tour afin de monter. « Alors, depuis quand es-tu arrivée, ma puce ? » « Cela va bientôt faire une semaine que nous sommes ici. » répondit la brune, l'air toujours contrariée. Cet état d'esprit n'échappa pas à la plus âgée qui arqua les sourcils. « Qu'y a-t-il, ma douce ? Quelque chose te tracasse ? » « Oui, Maman. C'est toi, qui me tracasse. » « Moi ? » Bellada sentit ses lunettes glisser le long de son nez tandis que sa mâchoire se décrochait, abasourdie. « Mais qu'est ce que - Pourquoi-donc ? » « Je t'ai entendu parler avec Henriette et... » Maya inspira grandement, prenant visiblement sur elle pour ne pas s'énerver. Elle se pinça délicatement l'arrête du nez pour s'astreindre au calme. « Maman, tu ne peux pas simplement dire ce genre de choses à Henriette, d'accord ? Sa vie est ici, maintenant. On ne peut plus rien y faire. » La lèvre inférieure de la couturière trembla, menaçant de fondre en larmes. Bellada, d'abord estomaquée, reprit vite ses esprits. Son visage était devenu compatissant. Tendrement, la magicienne s'approcha de sa fille et passa un bras derrière son dos pour la conduire à deux chaises où elles prirent place, sous le regard soucieux de Gilbel. « Oui, mon petit cœur, tu as raison. C'était maladroit de ma part de dire ça. » « Est ce que tu crois sincèrement que j'aurais laissé mon enfant dans un endroit où l'on n'aurait pas pris soin d'elle ? Que je l'aurais laissé sous la surveillance d'irresponsables, et que je... » ce fut trop. La brune éclata en sanglots tandis que sa mère lui tendait un mouchoir en tissus dans lequel elle essaya d’absorber ses larmes. « Penses-tu que je puisses être aussi irresponsable ? Comme si être séparée de mon enfant n'était pas suffisant. Tu sais, je me force à ne pas parler de la maison avec elle, parce que je ne veux pas la rendre triste, lui faire remarquer qu'elle est loin de tout le monde. Et en t'écoutant, elle aura l'impression que je l'abandonne et... Et... » « Non, bien évidemment que non... Tu es une mère remarquable, je le sais bien, et Henriette le sait aussi. Mais c'est plus fort que moi : je me fais du souci pour ma famille. D'autant plus pour ceux qui sont loin de moi et que je ne peux pas voir souvent... »

C'était un euphémisme. Henriette avait été étreinte par un élément, faisant d'elle une lyrienne au plus grand damne de la famille. De longues discussions avaient ensuite eut lieu pour savoir quel serait le mieux pour l'avenir de la petite Ward. Malgré quelques voix plutôt opposées, il avait été décidé que la fillette serait envoyée sur l'île de Hava, où un précepteur s'occuperait de lui apprendre la maîtrise de son Qyndily Mantris. Malheureusement, et même si ces tensions tendaient à diminuer avec le temps, les magiciens n'étaient pas encore les biens venus sur le territoire des maîtres des éléments, rendant les visites plutôt rares et très contrôlées. Néanmoins, Maya avait décidé de passer quelques semaines avec la plus jeune et avait convié Bellada et Gilbel à la rejoindre, sachant pertinemment que la petite serait heureuse de les voir.

Maya eut tout juste le temps de sécher ses joues que la Telebe réapparut, vêtue d'une petite robe blanche dans un tissu léger, lui donnant un air aérien la rendant plus gracieuse encore qu'à l'accoutumée. « Regarde Mamie ! Maman m'a confectionné cette tenue, pour demain ! Ne la trouves-tu pas magnifique ? » « Oh si, Loustique ! Tu es splendide ! » répondit la vieille dame. « Tu viendras avec nous, demain, hein ? Le nouveau Roi est un homme formidable, j'ai hâte de pouvoir revoir son palais ! Il est bien plus beau que celui de Gabriella, si tu veux mon avis. » continua Henriette. « Je te le montrerai si tu veux ! » « Oui, j'en serais ravie. » « Et puis, il y aura plein de choses à faire, sur Aeden ! » La lyrienne trotta jusqu'à sa mère qui la fit s'asseoir sur ses genoux. « Il y aura même un tournois de Hufwe'rum ! » « De quoi ? » « De Hufwe'rum ! C'est un sport très coté, surtout sur cette île ! Cela consiste à jouer avec une balle, en utilisant sa maîtrise élémentaire pour l'empêcher de toucher le sol mais sans la toucher nous même. L'objectif est de marquer des buts dans des arceaux de chaque côté du terrain. Tu verras, c'est vraiment très drôle ! Notre équipe a été championne durant quatre années de suites ! La coupe devrait bientôt recommencer, d'ailleurs ! » « Mmh, très intéressant. » « Oui, et il y aura de la danse et de la musique et de la nourriture et aussi des démonstrations de maîtrise... Oh, et mon amie Marie-Lyse m'a parlé d'une représentation de théâtre à la gloire de Jaal'Akim ! Je crois qu'elle a un petit rôle, dedans. » « Oh, tout ça m'a l'air trépident ! J'ai hâte de m'y rendre, ma puce. » « Oui, moi aussi ! Cela faisait tellement longtemps que l'on avait plus pu profiter d'une telle fête ! Et puis en plus, comme vous êtes tous là, ce sera encore mieux pour moi ! »
1363 mots
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Ven 19 Juil 2019, 15:15

Spécialités :
- Agilité : 4
- Force : 3
- Charisme : 3
- Intelligence : 7
- Magie : 8


Physique : Elle porte une grande cape noir et elle se couvre toujours le visage pour éviter que des personnes la reconnaisse. Elle est grande avec de longs cheveux noirs qui lui descende jusqu'en bas de son dos. Sa peau est aussi blanche que de la neige et elle possède des yeux verts pommes.  

Pouvoirs :
- Qyndily Mantris - Deck  [feu]
- Qyndily Aenör - Deck [Feu]
- Yüngül Nazaret
- Télékénésie
- Invisibilité




Wenwen découvrait tout juste le monde. Cela faisait quelques semaines qu’elle voyageait dans ces îles mystérieuses, dont elle ne comprenait absolument rien. Elle n’avait aucun souvenir de sa vie d’avant. Elle essayait de toutes ces forces de savoir qui elle était réellement et comment elle était arrivée dans ces lieux. Un vieux couple l’avait recueilli et l’hébergeait encore aujourd’hui, car elle n’avait nulle part ailleurs allée. Elle se sentait tellement seule, et abandonnée par le Destin et les Dieux. Elle avait appris à prier les Dieux, pour essayer d’avoir un signe ou bien un message pour savoir ce qu’elle devait faire maintenant. Mais ce n’était pas passé depuis. Un vieux couple l’avait recueilli et l’hébergeait encore aujourd’hui, car elle n’avait nulle part ailleurs allée. « Mais que fais-tu ici, toute seule, à broyer du noir ? Tu sais que c’est la fête dehors, sur l’île principale, Aeden ? Je pense que cela te fera du bien et de penser à autre chose ? Qu’en dis-tu ? » La vieille dame regarda Wenwen avec des yeux remplis de compassion et d’amour. Elle n’avait pas l’habitude de ressentir ce genre de chose. Elle détourna le regard et émit un grognement grave.

Wenwen prit sa cape en fourrure avant de sortir de la maison fait en bois. Elle se précipita vers Aeden, où elle entendit des cris, des rires ainsi que beaucoup d’ondes positives. Elle se dépêcha d’y aller pour en savoir plus sur ce peuple dont elle ne connaissait rien. Plus elle se rapprochait des cris et de la foule, plus son cœur battait comme jamais. C’était la première fois qu’elle ressentait ce genre de chose. Elle continua de marcher avant de déboucher sur un quartier où le feu était présent partout. Des Lyrienns jouaient avec le feu, faisaient des tours de magie aux enfants. Leurs yeux étaient remplis de joie et d’étoiles. Ils semblaient heureux de regarder ces activités amusantes. Wenwen se demanda si elle avait été ainsi un jour, elle aussi. Heureuse, des étoiles pleins les yeux et souriante. Elle haussa les épaules sans avoir de réponses à apporter à elle-même. La jeune femme continua à regarder les flammes montées haut dans le ciel. On avait l’impression qu’elle pourrait toucher les nuages sans soucis. Tout le monde applaudissait et fut heureux de cette prestation. Elle n’avait pas encore eu la cérémonie pour connaître son élément. Elle se demanda si cela était normal pour une jeune femme comme elle. Peut-être qu’elle n’avait pas du tout de pouvoir magique, qu’elle était une simple humaine dénué de pouvoirs, tout simplement. La jeune femme reprit sa marche à travers Aeden, pour découvrir de nouvelles choses. Dans chaque rue où elle allait, elle découvrit de nouveaux quartiers plus impressionnants les uns que les autres.

Elle quitta le quartier du feu, pour arriver dans celui de la Terre. Ils proposaient des activités de sculptures en maniant la terre. C’était vraiment impressionnant de les voir utiliser leur pouvoir ainsi, sans aucun souci. Ils avaient dû s’entraîner pendant tellement d’heures pour arriver à offrir ce genre de spectacle. Wenwen les regarda et prit note de leur mouvement et de leur savoir-faire. De plus, il y avait un grand banquet où elle put piocher de la nourriture à volonté. Elle mangea pour quatre sans aucun souci pour son estomac. Elle aimait beaucoup manger de la bonne nourriture, et elle était bonne aujourd’hui. Elle fut si heureuse d’apprécier ce repas qu’elle oublia les activités de la Terre. Elle regarda les enfants joués dans la boue, mais aussi d’arriver à réaliser des bonshommes de boues à l’aider de leur pouvoir. Ils avaient déjà reçu la cérémonie de leur élément. Elle fut jalouse de ne pas l’avoir eu encore. Et ils étaient tellement plus jeunes qu’elle… Elle serra le poing et s’arrêta de manger son sanglier. Elle prit la décision de reprendre son chemin dans Aeden pour voir d’autres activités.

Soudain, une personne la stoppa dans son chemin : « Mademoiselle, vous seriez tenté par le spectacle organisé avec les Lyrienns Qiln. » - « Mais euh … » - « Allez venez, vous ne serez pas déçue par cette démonstration féerique. » L’homme lui prit la main pour l’emmener dans le quartier de l’eau et la fit s’asseoir sur de grands bancs en bois. Il y avait une grande foule qui applaudissait et qui sifflait. Tous étaient impatients de voir le grand spectacle commencé. Les Lyrienns de l’eau commencèrent alors le spectacle en créant plusieurs tableaux fait de l’eau et leur nuance. Ils montrèrent l’histoire des Anciens Rois et Reine de leur peuple. Tout le monde n’était pas heureux de se souvenir ce genre de moment. Wenwen pouvait bien le comprendre. Le nouveau Roi était une personne plus soucieux de son peuple, que la précédente Reine. D’après la vieille dame, La Reine Gabrielle était une personne dangereuse, et qui aimait tuer son peuple. Aujourd’hui, tout le monde semblait être soulagée de ce grand changement. Surtout, que le peuple pourrait avancer normalement, et retrouver le goût à la vie. Wenwen resta tout le spectacle et n’en perdait aucune miette de ce voyage dans le temps. C’était vraiment fabuleux ! Elle décida de rester dans le quartier de l’eau afin de manger de nouveaux mets. Elle profita jusqu’au crépuscule de toutes ces activités avant de rentrer à la maison pour raconter ce qu’elle avait vu. Pendant une bonne journée, elle oublia sa quête de retrouver cette « Anwen ». Elle oublia son passé et le fait de découvrir son identité. Wenwen fut heureuse d’en savoir plus sur cette race et de profiter de ce temps majestueux.


HS:
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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
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◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Mar 13 Aoû 2019, 11:09



Je n’aimais pas spécialement être ici. Il le fallait, pourtant. Je descendis de la calèche et levai les yeux vers l’architecture. Je soupirai, tendu. Les relations entre Sorciers et Lyrienns étaient mauvaises. Pourtant, depuis la Conciliation, les cartes avaient été rebattues et certains enfants de ce peuple devenaient Sorciers. Ma formation à Basphel me gardait des préjugés mais j’étais très loin d’ignorer ceux des individus qui m’entouraient. Les discussions allaient s’avérer difficiles. Je m’étais néanmoins porté volontaire pour la tâche. En tant que prince, je disposais d’un poids diplomatique non négligeable et ce séjour accentuerait ma renommée. Il fallait au moins que j’obtienne l’ouverture de négociations. Les festivités en l’honneur du nouveau souverain me permettraient de me détendre, si je ne finissais pas dans un cachot entre temps. La terre qu’il représentait donnait plus d’espoirs que la glace. La précédente reine était connue pour être intraitable, aussi bien envers les siens qu’envers les autres peuples. Ce changement de couronne était aussi la raison qui faisait que je me risquais à venir jusqu’ici. « Prince Elias Salvatore. » Mon regard se figea sur un homme de haute stature. Il serait mon hôte pour les prochaines heures, un représentant de la terre qui écouterait ce que j’avais à lui dire et qui me répondrait dans un sens ou dans l’autre. C’était une occasion en or que je voyais se profiler, à bien des égards. « Enchanté, je suis Fin Qyntal. Suivez-moi, je vous prie. » « De même. » La politesse était toujours le propre des débuts.

Après quelques couloirs et escaliers, nous arrivâmes dans une grande salle. Devant la porte de celle-ci, je murmurai aux gardes du corps qui m’accompagnaient de nous laisser. Je m’assis à la place qu’il m’indiqua. « Vous buvez ? » me demanda-t-il alors. « Cela m’arrive. Il paraît que votre eau-de-vie est excellente. » Il sourit. « J’ai fait préparer trois sortes de liqueur à base de ce produit. Vous aurez le choix entre la rose, le cassis et le thym. Vous pouvez goûter les trois si vous êtes courageux. » « Je le suis. J’espère simplement pouvoir mener à bien notre discussion. » Mon peuple était réputé pour ses liqueurs. Ainsi, j’avais le choix : envisager son choix comme une offense ou prendre celui-ci comme une simple invitation à goûter des produits locaux. Je préférai la deuxième possibilité. Il ne servait à rien de m’encombrer de sentiments négatifs pour l’instant. « J’ai amené quelques caisses de champagne avec moi. Le champagne rosé est excellent. Cependant, je pense que ce que vous avez préparé suffira amplement pour notre entrevue. Mon roi risquerait de ne pas apprécier que je ne me souvienne pas de notre conversation en rentrant. » Je marquai une pause, souriant, avant de jeter un œil à la pièce et à ses fenêtres. « Votre cité est en effervescence. Cela a dû soulager plus d’un Lyrienn que la royauté change. » « C’est vrai. La terre est bien plus rationnelle que la glace, sans vouloir me vanter. Le Kraal n’empêchera sans doute pas les guerres entre îles mais il pourra les limiter, une fois que la vengeance de ceux qui se sont fait massacrer par la glace sera assouvie. » « C’est pour cette raison que j’ai demandé cet entretien. Je pense que les Lyrienns seront à-même de reprendre vie sur le plan global avec l’avènement du roi Kogaan’Orel. » Un ancien Réprouvé n’était pas de bon augure mais j’osais espérer que son élément le conduirait à prendre des décisions raisonnées. En ce qui me concernait, en toute honnêteté, je n’étais pas défavorable aux Lyrienns. Simplement, en tant qu’Elias, je devais chercher à détruire, quoi que je fasse. Ce mode de fonctionnement ne me plaisait pas forcément. Seulement, la puissance d’un Sorcier et sa renommée se mesuraient souvent au chaos qu’il était capable d’engendrer. Je devais tordre et abolir. Pourtant, je possédais quelque chose que la plupart de mes semblables n’avaient pas : la possibilité de réparer les torts que je pouvais causer. C’était une balle que je me lançais à moi-même. Ce qu’Elias prenait, Kaahl pouvait récupérer. Ce qu’Elias détruisait, Kaahl pouvait réparer. Ce qu’Elias blessait, Kaahl pouvait soigner. « Pour ne rien vous cacher, les Lyrienns ne seront pas favorables à une quelconque alliance avec les Sorciers. » « Tout comme les Sorciers ne le seront pas eux-mêmes s’ils venaient à le savoir. » Je souris. « Certaines relations diplomatiques ne sont pas faites pour finir dans les oreilles de n’importe qui et nous savons tous les deux à quel point le peuple peut être stupide. Convaincre un Lyrienn de métal me semble vain, par exemple, tout comme persuader un Sorcier raciste et inculte. » Je marquai une légère pause, attrapant ma barbe entre mes doigts. « De toute façon, nous n’en sommes pas encore là. Si je désire ouvrir une voie diplomatique, je souhaite avant tout parler du sort des Mages qui naissent depuis Aeden, qu’ils soient Sorciers ou Magiciens. Nous aimerions beaucoup récupérer les deux. » C’était ambitieux. En réalité, j’étais ici pour discuter du sort des Sorciers et uniquement de ces derniers. Seulement, si je pouvais, en plus, récupérer les Magiciens, je pourrais les conditionner pour qu’ils m’obéissent et s’infiltre sur les terres de leur peuple. Je voyais en eux des êtres facilement manipulables, arrachés à leur lieu de naissance, qui trouveraient sans aucun doute en moi une figure d’attachement. « Vous devez savoir que nous les exilons déjà de l’archipel. » « Oui et c’est pour cela que je souhaite commencer par là, par une remise directe de ceux-ci. Si nous devons installer une relation, je me doute qu’elle ne sera pas basée sur la confiance. Il faudrait être fou pour faire confiance à mon peuple. Seulement, en affaire, nous savons aussi nous montrer généreux. Les Lyrienns sont moqués depuis trop longtemps. » « Les Sorciers y sont pour beaucoup. » Aeden avait plus d’une fois été attaquée par les miens et partiellement détruite par mon père. « C’est vrai mais nous sommes également vos créateurs. S’il faut parler du passé, nous pouvons le faire mais je comptais plutôt me focaliser sur le présent et le futur. Nos peuples ne s’entendent pas mais je suis persuadé que les miens ont eu tort de vous considérer comme des erreurs. Les vies lyriennes se sont partagées entre des créateurs Magiciens et Sorciers et je pense que c’est pour une raison. Nous pouvons nous entendre et nous entraider, d’autant plus aujourd’hui, alors que la balance s’est inversée. Les Sorciers devront se faire une raison, à termes. Certains d’entre nous proviennent directement de vos unions. Nous ne pouvons plus ignorer ce fait. Il y a une interdépendance et rien ne garantit qu’elle ne s’alternera pas de nouveau à l’avenir. » Je pris l’un des verres de liqueur, preuve que j’avais confiance. Boire dans le verre tendu par l’ennemi était un premier pas. « J’entends, mais que me donnerez-vous en échange de ces mages ? » « Je ferai exécuter les Sorciers qui s’en prendront à vos terres. » « Avez-vous un tel pouvoir, au moins ? » Je me redressai légèrement et croisai mes doigts. « J’ai récemment fait écorcher vif des nobles qui s’approchaient un peu trop près de ma femme. Cela peut vous sembler barbare mais vous prouve que je peux garantir mes dires. » Ça m’arrangeait. Je comptais moi-même attaquer les villages Lyrienns. Il me suffirait ensuite d’exécuter ceux qui gênaient ma progression, en les accusant de traitrise. La satisfaction de mon interlocuteur serait de mise et il commencerait à me faire confiance sans même s’en apercevoir. « C’est barbare, en effet. » « Je ne vis pas dans un milieu où les conflits se règlent par une discussion et une tape amicale dans le dos. J’aimerais, mais ce n’est pas le cas. Cependant, je ne vous ferai pas l’affront de douter de votre connaissance sur le sujet. Les Lyrienns ne sont pas considérés comme maléfiques mais une partie l’est incontestablement, sinon, les Lyrienns du feu n’auraient pas à se venger du génocide engendré par Gabriela sur eux. » Je bus une deuxième gorgée. « Excellent. » « Merci. » dit-il, songeur. « Je vais réfléchir à ce que vous avez proposé. Restez ici quelques jours, nous en reparlerons. Votre réputation ne joue pas en votre faveur mais votre façon de pensée est intéressante. Un test pourrait être envisagé mais je dois y penser seul et demander au roi son avis. » « Bien sûr, c’est compréhensible. Je vais vous faire apporter le champagne. Croyez-vous que je puisse m’aventurer dans la ville sans escorte avant de rejoindre l’hôtel ? » « La prudence me murmure de vous le déconseiller. » « D’accord. » Moyen efficace pour savoir s'il comptait m'assassiner. Visiblement, ce n'était pas le cas.

1452 mots

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3865
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Mer 14 Aoû 2019, 19:40


(PNJ - Galljan Merchant by karatastamer) Les choses avaient changé. D'abord, les gens riaient. C'était peut-être un peu forcer le trait, de prétendre qu'ils avaient un jour cessé de rire, mais Ogden Balter s'en souciait peu. Il n'était pas connu pour sa mesure. Et puis, c'était son ressenti. Les gens ne souriaient plus, et maintenant, ils s'esclaffaient. Les jeunes qui le regardaient narquoisement ne pouvaient pas comprendre. Ils n'avaient pas connu Gabriela. Lui, si. Une grande partie de sa vie, même. Il aurait pu y être attaché comme un travailleur à sa routine, mais non. Il l'admirait en secret, pour sa force de caractère, sa ténacité et ses actions tranchantes ; cependant, nul n'avait besoin de le savoir. Oh non. Non. Il était ravi qu'elle fût morte. Bon débarras. Les grognasses frigides, personne n'en a besoin. C'est juste là pour ronchonner, crier, tuer des gens et déclarer quelques guerres de temps en temps - pareil pour les grognards. Vous pourrir la vie, en somme. Et Ogden n'aimait pas qu'on lui pourrît la vie. Vraiment pas. Le rôle était déjà pris, de toute façon. Sa femme s'en chargeait très bien, et son fils aîné, encore mieux. Parfois, il se demandait ce qu'il avait fait pour mériter une telle famille. Ils étaient pourtant tous porteurs du même Qyndily Mantris, et lui n'était pas ennuyant pour deux sous. Il voulait juste qu'on lui fichât la paix. Souvent, c'était trop demander. Surtout aujourd'hui. Il était content de voir les gens s'amuser, mais il aurait préféré qu'ils s'amusassent loin de lui. Suffisamment loin pour qu'il n'ait pas à faire l'effort de sourire. Peine perdue. Un gamin courait vers lui. On aurait dit sa petite fille, mais en garçon, blond, avec les yeux bleus et dix centimètres de moins - à part cela, les enfants, c'était toujours la même chose. Il s'y connaissait, puisqu'il en avait eu cinq - une des grandes erreurs de son existence, songeait-il dans ses instants les plus amers. Enfin bon, maintenant qu'ils étaient là, il fallait faire avec. Il était optimiste et voyait en chaque problème une solution, en chaque inconvénient un avantage. Certes, sa descendance avait sucé son énergie jusqu'à assécher ses racines, néanmoins, il avait conscience qu'ils seraient ceux qui viendraient les arroser lorsqu'il ne serait plus capable de le faire lui-même. Et malgré tout, il les aimait - au même titre qu'il adorait son épouse. Ogden avait un cœur énorme caché sous des ronces bougonnes. « M'sieur Balter ! Vous venez jouer avec nous ? » - « Hof non, c'est plus d'mon âge, ça, gamin. » Déjà, il avait promis une danse à sa chère et tendre, et savait qu'il en ressortirait fatigué. « Mais vous m'avez dit que vous étiez trop forts au Hufwe'rum et j'vous ai jamais vu jouer ! » insista l'enfant. Au nom du jeu, le vieillard sentit son pouls bondir. Il aimait tant ce sport. Il leva les yeux vers le stade et hésita. « Dans ma jeunesse, oui ! Maintenant... » - « Allez ! » Après moultes négociations - évidemment -, l'aïeul rejoignit les jeunes. Ils affrontèrent une équipe composée de Lyrienns de l'eau. Au terme d'une lutte vaillante, ils l'emportèrent.

Épuisé, Ogden s'enfonça à nouveau dans les rues en liesse. Il trouva un lieu pour se régénérer avec son Qyndily Aenör. De là où il se tenait, il avait une vue imprenable. Comme il l'avait remarqué, les gens riaient. Ensuite, il y avait cette atmosphère générale, légère et durable - au contraire des rires, éphémères (il pouffa en imaginant quelqu'un qui n'arrêterait pas de rire et en mourrait étouffé). L'avènement de Jaal'Akim avait redonné un souffle de vie à Aeden et ses peuples. La guerre était finie - il n'avait plus à endosser son rôle de rebelle. Les tensions habituelles subsistaient, mais ce n'était rien d'insurmontable. Levant la tête, il vit que le soleil poursuivait sa course vers l'Ouest. Il devait bientôt retrouver Raa'ja. Il se remit en route. Des dizaines d'étales attiraient l'attention des passants : concours de sculpture, jeux de fléchettes, dominos, concours de couronnes de fleurs, jeux aquatiques, et autres activités se succédaient. Çà et là, il était possible d'acheter quelque chose ; assiettes, couverts, tableaux, paniers, objets ornés de lapis-lazuli, denrées alimentaires... La mauvaise humeur du vieil homme achevait de s'éteindre doucement. La musique charmait les oreilles ; quand il fut suffisamment près de sa source, il put distinguer la place sur laquelle les danseurs évoluaient. Force était de l'admettre, la plupart étaient doués. De son humble avis, les Lyrienns avaient de toute évidence un don pour la danse. Il parcourut les spectateurs des yeux, et ce fut alors qu'il la repéra. Son épouse. Loin de la domesticité, elle était adorable. Elle était comme au premier jour ; tranquille et apaisante. Ses cheveux gris étaient relevés en un chignon tressé et elle avait revêtu une robe couleur émeraude. Ses yeux noisette couraient sur l'assemblée. Elle le cherchait. Sans se signaler, il s'approcha et lui prit la main. Elle sursauta, puis se tourna vers lui et sourit. Il connaissait chaque trait de son visage, du haut du front jusqu'au bas du menton, en passant par l'extérieur courbé de ses mâchoires. Chaque grain de beauté, chaque tache, chaque ride. Il ne voyait pas son âge. Elle était toujours aussi belle. Il sourit. Ce n'était pas aussi difficile qu'il le prétendait. Il l'entraîna sur la piste.

937 mots
Merci, c'était rigolo de jouer Ogden nastae




[Événement] - Le Temps de la Terre 1628 :


[Événement] - Le Temps de la Terre 2289842337 :
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Mer 14 Aoû 2019, 23:13

Dryad
Le temps de la Terre
Lizzy riait sans retenue. Dryad lui répondait en souriant. Elle jetait régulièrement des regards autour d’elles pour s’assurer qu’on ne les observait pas trop. C’était un jour de fête et les rues d’Aeden étaient bondées, animées par toutes sortes d’activités ou de divertissements. La musique omniprésente et rythmée permettait aux couples, aux groupes comme aux solistes de danser comme bon leur semblait. Elles, on pouvait dire qu’elles étaient un couple. Lizzy tenait son amie par les mains et toutes deux tournaient en rond, comme deux enfants, devant un groupe de musiciens. La blonde ne tenait pas en place. Elle sautillait sans jamais s’arrêter, et Dryad se demandait comment elle faisait pour ne pas s’essouffler. Elle-même n’avait pas autant d’énergie à revendre. La présence d’autant de monde la perturbait. Elle n’y était pas habituée et préférait de loin le calme relatif de sa maison et de ses petites habitudes. Mais bien entendu, nul ne pouvait se permettre de louper un tel évènement. C’était rare, et c’était la promesse d’un renouveau attendu par la plupart d’entre eux. Il fallait se lâcher et en profiter.

-Allez Dryad !

Le morceau se terminait à peine, et déjà l’adolescente entraînait son amie un peu plus loin.

-Où veux-tu aller ?

Elle avait un peu peur de se perdre et de ne plus pouvoir retrouver son chemin après. Dryad n’avait jamais mis les pieds dans la capitale auparavant, et il fallait dire qu’elle l’impressionnait. C’était très différent de chez elle.

-Baaah je sais pas, on va voir dans les autres quartiers ! Je veux visiter la ville ! Et je veux voir comment tout le monde fête ça !

-Mais… tu crois qu’on a le droit ? Enfin… tes parents ne vont pas mal le prendre ?

Ils étaient Lyrienns de l’Electricité, et la royauté venait de tourner à leur désavantage. Dryad s’en méfiait dans le sens où si quelque chose les renfrognaient, peu en importait l’origine, ils pouvaient devenir parfaitement exécrables. Fort heureusement, leur fille ne tenait d’eux que cette énergie débordante et inépuisable. Lizzy s’arrêta et se tourna vers Dryad, les poings sur les hanches.

-Rhooo, c’est bon ! Je te signale qu’on n’a pas encore eu notre Révélation, donc techniquement, on est un peu de tout à la fois. On peut aller partout. Et puis, on va quand-même pas tout faire en fonction des parents ! La vie est trop courte pour ça, y’a pas le temps. Elle reprit sa marche, se faufilant entre les corps avec une agilité que la brune n’avait pas. Peut-être que c’était mieux avec Gabriela, mais en tous les cas, l’ambiance ici est vachement bien. Il faut en profiter. Tu imagines ? Les Lyrienns de Feu doivent être super contents ! On devrait aller leur rendre visite, non ?

La blonde disparut dans la foule. Dryad accéléra le pas, mais elle peinait à s’imposer pour se frayer un chemin. Elle crut plusieurs fois perdre son amie de vue. Cette dernière, heureusement l’attendait. Elle aurait aussi bien pu faire le contraire que cela n’aurait pas étonné l’adolescente. Lizzy était plus de genre à foncer vers son objectif en oubliant tout le reste. C’est pour cette raison que son geste la toucha. Au fur et à mesure qu’elles avançaient, Dryad remarquait que les gens changeaient. Elles changeaient de quartier, et il était inutile de leur indiquer duquel il s’agissait : ça se voyait.

-Waaaaaah ! Regarde ! S’écria Lizzy en désignant le cracheur de feu qui effectuait une chorégraphie acrobatique.

Ses yeux étaient aussi ronds que des billes. Elle était fascinée par sa souplesse et son agilité. Les flammes qu’il crachaient valsaient au-dessus de sa tête avant de s’évaporer. Parfois, il créait des formes incandescentes, des choses qu’on lui criait de former : un oiseau, un pot de fleur, le chat de tante Ekerbine, une maison. Le rendu n’était pas toujours réussi, mais ce n’était pas grave. On riait à gorge déployée. Beaucoup étaient attablés, chope à la main. Les tavernes s’étaient étendues à l’extérieur pour présenter leurs meilleurs crus. Pour tous ces gens, rien n’était grave. Tout irait mieux à partir de ce jour. Pour d’autres, cela restait grave. Dans quelques coins, on apercevait un homme ou une femme plus grincheux que les autres, certainement déçu que le nouveau roi ne soit pas de leur élément. Parmi ceux-là, d’autres plus rares souriaient de temps à autres. Ils devaient déjà attendre la prochaine fête et l’imaginaient parfaitement. Certains n’étaient jamais satisfaits, de toute manière. L’adolescente pensa qu’il était dommage de vivre dans cet état d’esprit, et de ne jamais être capable de se satisfaire de ce qu’on avait déjà. Leur vie devait être bien triste, jamais suffisante. Quelque part, elle aurait aimé les aider à leur faire voir le bon côté des choses. Ils seraient bien mieux logés qu’auparavant, il n’y avait aucun doute là-dessus. Dryad continuait de suivre son amie. Elle ne cherchait plus à savoir où elles se trouvaient exactement. Elle n’en avait plus la moindre idée depuis un moment déjà, et avait fini par se dire qu’elles retrouveraient bien leur chemin à un moment ou à un autre. Au pire, elles demanderaient à quelqu’un – elles n’avaient que l’embarras du choix. La brune comprit aussi rapidement que dès qu’elle posait ses yeux sur un groupe de buveurs enjoués, on venait presque automatiquement lui proposer un verre, ce qu’elle refusait du plus poliment qu’elle pouvait. A vrai dire, ces personne saoules la mettaient mal à l’aise, car elle savait leur comportement biaisé et surtout imprévisible. L’alcool leur donnait un air de Lyrienn de l’Electricité fou. Leurs interpellations, par contre, n’avaient pas l’air de déranger Lizzy. Cette dernière savait comment leur parler – amicalement, en fait – si bien que la brune se demanda à quel point elle pouvait fréquenter ce genre de personnes – ou si, secrètement, elle était ce genre de personne. Après avoir fait un grand tour dans le quartier, la blonde fut satisfaite. Elle se tourna vers Dryad, le sourire toujours accroché à ses lèvres. Elle aimait vraiment beaucoup les fêtes et les foules. Oui, c’était là qu’elles étaient vraiment différentes. Dryad venait de le réaliser.

-Oh ! Et viens, on va voir chez les Lyrienns de Glace ! Je suis curieuse de voir comment ils fêtent ça, eux aussi.

Dryad fronça les sourcils.

-Mais… On ne va quand-même pas… Enfin, Lizzy…

N’importe qui aurait évité d’y aller pour le soi-disant plaisir d’y aller. Elle craignait que ces derniers ne les remarquent de trop, Lizzy et sa jovialité, et qu’ils prennent ça pour de la provocation. Elle ne voulait d’ennuis avec personne. Elle aurait pu mieux protester, au moins le lui faire remarquer, mais elle fut entrainée par le bras. Son amie ne voulait rien entendre. Elle ne voudrait rien entendre tant qu’elle n’aurait pas satisfait sa curiosité, quoi qu’il en coûte. C’était son côté pragmatique. Ou bien son goût pour le risque et son incapacité à réfléchir avant d’agir, aussi. Le chemin vers le quartier concerné fut assez long. Evidemment, les Lyrienns de Glace ne logeaient pas près de ceux du Feu, et les deux filles avaient dû traversé tout le quartier de l’Electricité pour s’y rendre. A leur arrivée, elles s’arrêtèrent net.

-Oh. Hm…

La frontière était presque tangible tant elle avait été franche. En à peine quelques mètres, la foule était devenue moins loquace et la jovialité était en chute libre. Lizzy se calma aussi sec. L’ambiance était définitivement plus calme que n’importe où ailleurs. Froide, tout simplement. Ça imposait le respect. Ou plus, ça imposait la crainte.

-Mince alors.

Dryad n’aimait pas ça, alors se contenta de garder le silence. A quoi s’était-elle attendue, exactement ? Des démonstrations de patinage artistique ? Une dégustation de crème glacée ? Elle soupira. Evidemment, on était bien loin de tout ça. On s’était contenté du minimum, voilà tout. Les rues n’étaient pas aussi bondées et les activités pas aussi festives. Pour colorer l’atmosphère, quelques rares Lyrienns alcoolisés et courageux – ou stupides – étaient venus jusqu’ici pour fêter l’avènement du nouveau roi.

-LONGUE VIE AU ROI DES TERRIENS ! S’écria l’un d’eux.

Dryad baissa les yeux, quelque peu gênée et en profita pour faire remarquer à son amie qu’il était peut-être temps de rentrer. En plus, elle avait mal aux pieds.

~1371 mots~

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Siruu Belhades
~ Sorcier ~ Niveau III ~

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Siruu Belhades
Jeu 15 Aoû 2019, 00:22



Siruu marchait dans les rues de la capitale. Il n’avait pas eu envie de venir ici mais, paradoxalement, l’avait fait de son propre chef. Il s’était débrouillé pour accompagner quelqu’un de plus important. Ce n’était pas prévu, initialement. Mais les choses s’étaient déroulées de manière à ce que ce choix soit le seul qu’il puisse faire.

Tout commença lorsque son voisin jugea bon de donner un jouet ensorcelé à Siruu. La scène donnait l’impression de sortir d’un roman d’horreur. « J’en ai marre, de l’entendre prononcer des mots en pleine nuit. Donc prenez-le, occupez vous-en, faites ce que vous voulez avec, mais moi je risque pas d’offrir ça à ma nièce. » Le journaliste n’avait pas jugé très poli qu’on lui délègue la charge d’un objet vraisemblablement maudit, mais sa curiosité l’avait poussé à accepter. Ce choix fut l’un des plus avisés de son existence. Loin d’être un monstre, le jouet répétait simplement les paroles d’un autre. Bien vite, le diagnostic fut prononcé : il s’agissait de Staurakios Tolshem, son ancien professeur de journalisme. Cette découverte fortuite allait avoir son utilité.

Les mots s’assemblaient. Certains manquaient, mais seul un sot n’aurait pas compris ce que le professeur de journalisme avait l’intention de faire. « Je vais visiter Aeden pour la nouvelle rubrique… l’Estropié. Je sais, les Lyrienns… seront pas très accueillants, mais ça devrait aller. Non… n’ai plus écrit depuis longtemps, ça me… presque. Tu veux que j’aille voir… ? Hm, je vois. Oui, je prendrais le bateau. La téléportation… ses risques et c’est juste… Nord-Est d’Amestris. »
L’Estropié était un journal, ayant récemment commencé une série d’articles sur l’actualité du monde. Ce n’est pas la plus vendue des gazettes, mais elle avait ses amateurs et son audience demeurait fidèle. De toute façon, Staurakios pouvait se payer le luxe de travailler avec qui il le voulait. Siruu avait flairé l’occasion pour continuer de parler avec son ancien professeur. Il espérait que ce dernier voie en lui du potentiel, et use du népotisme pour l’élever plus haut. Une stratégie classique, qui avait fait ses preuves.

Les deux journalistes s’étaient vus sur le bateau, mais n’avaient pas réellement discuté durant la traversée. Les choses changèrent quand ils eurent un pied à terre. « Je ne m’attendais pas à ce qu’un autre sorcier ait le courage de venir, à vrai dire. » Le professeur souriait légèrement, tout en prenant des notes. « Oui, il faut dire que les lyrienns ne sont pas les plus hospitaliers vis-à-vis des nôtres. » L’apôtre obscur souffla. Ses propres expériences avec le peuple que l’on surnommait à une époque les élementals n’avaient pas été glorieuses. « Tu viens ici pour un article ? J’ai cru voir que tu as commencé à te forger une petite place. J’ai lu quelques-uns de tes articles. » Siruu eut envie de répondre qu’il en avait rédigé une trentaine — dont la majorité était insignifiante — mais il se retint. « Je suis surtout curieux. Mais, si je peux rentabiliser le voyage, je ne dirais pas non. »

« Demande à ton agente de passer voir la Fronde. Ils veulent concurrencer l’Estropié et n’hésiteront pas à lancer une rubrique similaire en même temps qu’eux. »« Tu me recommandes de travailler pour un concurrent ? » Staurakios laissa s’échapper un court rire. « Pourquoi pas ? Je ne suis pas attaché à L’Estropié. Et, maintenant que tu es plus connu grâce à la Coupe des Nations, on peut envisager une rivalité de façade. »« Je fais un article qui t’insulte en sous-entendu, tu me réponds en sous-texte et on continue comme ça pendant des mois ? »« Exactement. C’est facile, et ça augmente les ventes. Demande les détails à Zélie, elle s'y connaît bien dans le domaine. » Le procédé était tordu, mais efficace. Siruu s’était toujours demandé pourquoi tant de célébrités semblaient se haïr entre elles.

Les deux sorciers observaient la foule. Ils avaient auparavant bu une potion qui les rendait plus transparents. On les voyait, mais ils n’attiraient pas l’attention. Les effets duraient quelques minutes. « Les lyrienns ont l’air de s’amuser. »« Dans ce quartier il sont surtout de l’air ou de l’électricité. Tous les autres éléments ne sont pas aussi pacifiques, tu dois t’en douter. »« Oui. Leur nouveau Roi est de la Terre, apparemment. C’est peut-être l’occasion d’améliorer nos relations diplomatiques avec eux. »« Avec certaines des îles, peut-être. Mais je ne sais pas si on aura le loisir de tisser des liens avec toutes. Je n’ai pas eu vent de projets allant dans ce sens, en tout cas. » Siruu était curieux de voir l’évolution des liens diplomatiques. En dix ou vingt ans, il n’y avait jamais eu autant de changements. La vieille génération était réticente, la nouvelle ne comprenait pas les anciens. Des coutumes avaient été balayées, d’autres étaient nées ou avaient ressurgi du passé. Le retour aux traditions semblait être devenu un phénomène mondial. Tous voulaient revenir à ce passé parfois idéalisé. Les races n’avaient jamais été plus divisées et indépendantes. Pourtant, c’est dans ce climat de tension et de nationalisme qu’était née l’Ère de la Conciliation.

« Les Sirènes n’ont pas énormément de liens avec eux non plus, à ce que je sache. Elles pourraient essayer de s’allier avec Su. »« Elles maîtrisent l’eau, non ? Elles seraient mal vues. En Erek, ils appellent les gens comme ça des Peyin. »« Ah, oui, c’est vrai. Ils n’aiment pas trop qu’on touche à leur domaine. » Le pigiste savait créer et contrôler la glace. Bien évidemment, il n’allait pas exhiber ces capacités-là devant les lyrienns d’Aeden — et n’avait aucune raison de le faire —. Pourtant, il se sentait agacé à l’idée que ses talents soient mal perçus. En quoi ces gens étaient plus légitimes à maîtriser les éléments que lui ? Certes, ils avaient plus de facilités dans le domaine, mais l’Histoire ne les retenait pas comme la sagesse incarnée non plus. L’expression « conseil d’Aeden » n’était pas là pour rien, après tout. L’apôtre obscur, sans doute en proie à un élan de racisme, pestait mentalement contre la race. Après tout, il était né magicien, et même ces derniers entretenaient des relations tendues avec le peuple d’Aeden.

Après un moment de silence, Staurakios reprit la parole. « Nous devrions rejoindre le banquet. Il y aura plus de choses intéressantes là-bas. » Siruu acquiesça, essayant d’effacer l’irritation qu’il s’était lui-même créé. Le duo se rapprocha du quartier le plus proche, peuplé de lyrienns de glace et d’électricité. L'ambiance ne battait pas son plein. Le pigiste eut l’occasion de tendre l’oreille.

« Antessa. » Elle avait une voix aigüe, malgré un âge plutôt honorable trahi par sa diction. « Ne fais pas de bêtises, arrête. » La dame n’avait pas à courir après Antessa. Cette dernière savait très bien qu’elle devait respect et obéissance à sa mère. Dans le cas contraire, la lyrienne de glace le paierait très cher. Ainsi fonctionnait leur famille. « Mais on s’est laissé faire ! Si on continue d’attendre, il va rester roi et... » Un second regard, toujours aussi pétrifiant. « Tais-toi ! La politique n’est pas pour toi. Rien ne sert de se suicider contre leur garde. » Elle parlait entre ses dents. « Mais... » Dès l’instant où ce mot sortit de sa bouche, Antessa regretta de l’avoir prononcé. « Tu te tais, tu acceptes et tu fais ce qu’on te dit. » Il ne fallait pas défier son autorité, apparemment.

Siruu s’éloigna de son ancien professeur un instant, pour faire face à la jeune femme. « Dites-moi… » Il s'inventa un sourire éclatant. « Pourriez-vous répondre à quelques questions ? C’est pour une gazette étrangère. Vous pourriez nous donner votre avis sur les événements récents. »« Je... je ne sais pas qui vous êtes et je n’ai pas à vous parler. » Le sorcier se retint de soupirer. L’expression « briser la glace » n’avait jamais été plus vraie. Cependant, avec un peu de lecture de pensée et beaucoup de patience, il pourrait obtenir de la lyrienne quelque chose d’intéressant.

« Nombreux sont les lyrienns à être embrassés par la glace. Le règne de Gabriela Zhukov favorisait ces derniers, et les années de souveraineté forgèrent de nombreux êtres de cet élément. Les envies de révolte ne sont donc pas encore totalement dissipées, mais Jaal'Akim — nouveau roi lyrienn — fait consensus pour la majorité de la race. Il n’est pas envisageable de le renverser ou, en tout cas, pas dans ces circonstances. Akull, idole de la glace dans ce peuple, n’a plus l’avantage qu’elle possédait autrefois. Tokë, idole de la terre, l’a battue. Le chapitre de la Glace vient de se clore, et le temps de la Terre est venu. »

Cet embryon d’introduction pour son article était encore perfectible, mais lui plaisait. Le terme « idole » insistait sur le caractère fictif et ridicule des soi-disant aetheri que vénéraient les lyrienns. Pourtant, les mots en eux-mêmes s’articulaient de manière assez solennelle et n’insultaient pas directement le peuple en général. Mieux encore, il ne prenait pas parti, que ce soit pour le camp vainqueur ou perdant. Il ne donnait que des faits lointains, et restait vague. De toute façon, le lecteur sorcier ne s’intéresserait pas vraiment aux détails des intrigues politiques lyriennes. Ce qui l’importait, c’est que la guerre civile avait pris fin et, bien que les braises soient encore chaudes, elles ne devraient pas démarrer de nouveau feu avant longtemps.

Staurakios aida son ancien élève à agencer les points du reste de l’article. Siruu appréciait le coup de main, mais, avant tout, il se délectait d’obtenir le soutien d’un mage de la corruption tel que lui. D’une part, l’apôtre obscur savait qu’il avait beaucoup à apprendre d’une personne aussi talentueuse que l’ancien rédacteur de La Calamité. D’autre part, c’était l’occasion de gagner en influence. Réussirait-il à faire de Staurakios son Maître ? C’était impossible à prévoir. Dans tous les cas, il essaierait.


1654 mots.


[Événement] - Le Temps de la Terre 3v8q
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Jeu 15 Aoû 2019, 23:36

La fête. Il fallait reconnaître que cela faisait un moment que des festivités n'avaient pas été organisées sur Aeden. En même temps, il fallait reconnaître que cela n'était pas chose aisée sous le règne de l'ancienne souveraine. En même temps, cela n'avait jamais réellement trop impacté le Lyrienn, la Glace et le Métal n'étant pas en conflit. Après, il n'était pas non plus venu souvent sur l'île principale donc ceci pouvait expliquer cela. Mais bon, là, il était prêt à faire un effort. Après tout, la Terre était un allié du Métal. Se rendre sur place, en montrant de façon implicite son implication ne pouvait que rapporter quelque chose de bien. Et puis, peut être qu'il ferait quelques rencontres intéressantes. Des amis, il n'en avait pas forcément besoin. Mais des connaissances, des contacts … Cela pouvait toujours servir. Il n'était peut être encore qu'un apprenti  forgeron mais peut être qu'il pourrait déjà commencer à se faire des liens, même petits pour prévoir son avenir. Il ne comptait pas rester toute sa vie sous la coupelle d'un autre. Il avait déjà connu ça, d'une certaine façon et c'était tout simplement hors de question.

La ville était beaucoup plus hétéroclite dans son architecture que Ejtë. En même temps, il avait entendu dire qu'il y avait ici quasiment un ou plusieurs quartiers par éléments. Lorsqu'il aperçut au loin, entre des bâtisses, le haut de bâtiment rappelant le feu, il ne put s'empêcher de cracher par terre. Qu'ils aillent tous pourrir en Enfers, il n'y avait que cela qu'ils méritaient. Il détourna le regard, préférant se concentrer sur autre chose. Il fallait qu'il tâte le terrain, voit comment les choses bougent. Il se mit donc réellement à tâter le terrain. Les rues pavées, les quelques zones herbeuses. Il s'accroupissait parfois et, assis au milieu du passage, posait ses mains sur  le sol, appuyant fortement ou bien touchant du bout des doigts pour voir la résistance que cela avait. Il fallait bien qu'il prenne la mesure … Malheureusement, il n'avait pas pas d'outil pour les distances sur lui. Peut être que s'il demandait, certains passants pourraient l'aider. C'était peut être comme ça que les choses bougeaient finalement.


Hhmm … Monsieur, monsieur ? !

Une man se posa sur l'épaule d'Angus et il sursauta. Il releva la tête pour regarder autour de lui. Quelques personnes s'étaient regrouper pour regarder ce qui se passait mais sinon, à part le fait qu'il gênait la circulation, les gens s'en moquaient. Deux soldats le surplombaient. C'était l'un d'entre eux qui s'était adressé à lui.

Euh …

Venez, levez vous … Vous pouvez nous dire ce que vous faisiez, assis au milieu de la rue ?

Les soldats avaient redressé le Lyrienn et l'avaient entraîné un peu à l'écart pour qu'il ne soit plus dans le passage. L'apprenti forgeron cligna des yeux et regarda de nouveau autour de lui. Il ne comprenait pas ce qui venait de se passer. Il avait l'impression d'être en train de sortir d'un brouillard, tout étant flou et lointain. Depuis la fin de la guerre, cela lui était arrivé plus d'une fois, bien trop souvent. Ca semblait même empirer et il était incapable d'y faire face. Il avait l'impression d'être en train de devenir fou. A un moment ou à un autre, il faudrait qu'il voit quelqu'un mais pour le moment, il n'était pas assez désespéré pour ça. Il fallait qu'il trouve quelque chose à ses hommes avant qu'ils ne se posent trop de question. Instinctivement, son visage se renferma quelque peu, lui redonnant un peu plus de contenance.

J'ai … perdu quelques pièces … J'étais en train de les chercher … Visiblement, elles ne sont pas là. Je suis désolé pour les désagréments que j'ai pu causer.

C'est bon, pas de problème. La prochaine fois, faites un peu plus attention.

Oui oui, promis.

Angus s'éloigna des soldats et soupira. Heureusement que ce n'était plus la Glace qui était au commande parce qu'il n'était pas certain que ça aurait si bien fini. Il se dépêcha de gagner le quartier réservé à son élément. Au moins, si jamais ce genre de crise le reprenait, ne risquerait-il pas de tomber aux mains d'iun ennemi. En s'approchant d'une place, il entendit de la musique et s'arrêta un instant pour observer un orchestre en train de jouer un air entraînant et quelques personnes en train de danser. Avant qu'il n'ait le temps de réagir ou de faire quoique ce soit, une jeune femme lui avait attrapé le bras et l'entraînait sur la piste de danse au milieu des autres couples.

Hé mais !  

Oh, ne fais pas ton timide. Je voulais danser, tu étais là tout seul alors je t'ai entraîné avec moi, c'est pas plus compliqué que cela. Et puis, comme tu n'es pas moche à regarder, ça ne rajoute que du plaisir à la chose.

Il fallait reconnaître qu'elle n'avait pas la langue dans sa poche. Une digne représentante du Métal qui alalit droit au but. Oh et puis, pourquoi résister ? C'était jour de fête. Il n'avait pas vraiment quelque chose de prévu et cela lui permettrait d'oublier ce qui s'était produit un peu plus tôt dans la rue. Toutefois, il était hors de question qu'elle mène la danse.

Oh oh, on prend les choses en main ! Ca me plait.

Leur danse devint peu à peu un peu plus endiablée, physique, chacun reprenant tour à tour le dessus sur l'autre. Ce n'était pas une compétition, juste le fait d'être au commande, de diriger et de ne pas se laisser guider. Ils étaient ainsi fait. Ses doigts étaient rugueux entre ses mains. Au vue de son  physique et des quelques tâches qui ne partaient pas malgré le lavage, elle devait travailler dans les mines. Une manuelle qui savait ce qu'elle voulait. Lorsqu'ils finirent de danser, ils étaient tous les deux essoufflés mais contents. Ils décidèrent d'aller boire un verre pour se désaltérer le gosier et de pourquoi pas passer le reste de la journée ensemble. Pour le moment, ils s'étaient trouvés et leur but – s'ils en avaient un – ne divergeait pas, leur permettant d'aller dans la même direction. Ils dansèrent, de nouveau, plusieurs fois. Participèrent à des jeux de bras de fer, de lancer de fer à cheval ou encore de course de sac à patate – Angus n'avait pas vraiment compris l'utilité de ce jeu mais Eya avait insisté. Quoiqu'il en soit, ils passaient une agréable journée. Peut être qu'après cela, ils ne se recroiseraient jamais ou bien au contraire, les Dieux leur avaient fait croiser chemin pour une bonne raison mais quoiqu'il en soit, ils ne s'en préoccupaient pas présentement.

Tu as des notions en ferme ?

Non, pourquoi ?

Angus se contenta d'un rire pour toute réponse et l'entraîna au milieu d'une course de porcelet où le but du jeu était d'attraper l'une de ses bestioles qui courait dans tous les sens. Après tout, c'était elle qui avait commencé au tout début en l'emmenant sur la piste de danse. Il fallait bien qu'il trouve une façon de lui renvoyer la politesse gentiment. Et puis, il fallait reconnaître que le spectacle était drôle à voir et les autres personnes autour de lui étaient bien du même avis que lui à entendre les éclats de rire qui s'échappaient de leur gorge. Contre toute attente, elle finit par attraper le porcinet. Elle était pleine de boue et totalement essoufflée mais elle avait réussi. Lorsqu'elle revint vers le forgeron, ce dernier eu juste le temps de se dire que ça allait être sa fête avant de recevoir une pleine poignet de terre bien humide en pleine face. Il espérait sincèrement que c'était de la terre.

Toi, tu ne paies rien pour attendre !

Oh ça, il n'en doutait pas un instant. Mais ça lui plaisait pour le moment. Et ils avaient encore toute la journée devant eux.

1 428 mots
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[Événement] - Le Temps de la Terre

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