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 [Événement] - La Coupe des Nations - Chapitre I : L'économie

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Jeu 28 Fév 2019, 14:28

Chapitre I




« On ne sortira jamais d’ici… ». « On se demande à cause de qui, hum, Byzance ? Dire que tu es un clone du Suprême de l’Au-Delà ! N’importe quel individu digne de ce nom aurait été honoré ! Mais non ! Non ! Toi, tu as décidé de mettre fin à tes jours ! Tu n’es qu’un lâche ! Un pauvre type sans aucun avenir ! ». Byzance broyait du noir. Le pire, dans l’histoire, c’est qu’il n’avait aucune idée de ce qu’il faisait là. « On restera toujours enfermé dans cette chambre… » fit l’une des voix, au bord du gouffre, comme si la fatalité venait de s’abattre sur elle. « Les autres ne viendront jamais nous chercher… De toute façon, ils n’en ont rien à faire de nous… ». « Je meurs, je meurs, je meurs… » l’interrompit une autre. Coincée dans cette ritournelle, elle ne semblait pouvoir rien dire d’autre que cet éternel refrain.

Un bruit retentit, le son de la porte de la chambre de Vräska. Un éclat de rire vint heurter de plein fouet la dépression de Byzance qui, curieusement, au lieu de partager cette joie, se sentit encore plus minable. « Tu aurais pu avoir une vie heureuse si tu n’avais pas été si stupide ! » asséna l’accusatrice. Oui, sans doute. À présent, plus rien n’avait vraiment d’importance, hormis le vide qu’il ressentait, cette mélancolie douloureuse, cette monotonie fade et assassine. Le bonheur d’autrui le démangeait. Il avait envie d’effacer l’espièglerie des yeux de la rousse, pour toujours. Il voulait être seul mais la présence des voix dans sa tête rendait impossible l’opération. Il se noyait. Il s’en voulait et, surtout, changeait d’avis toutes les trente secondes. Peut-être qu’il aurait aimé avoir quelqu’un près de lui, quelqu’un pour répondre à ses questions, pour lui dire le fin mot de toute cette histoire, pour le rassurer et lui murmurer que tout irait bien. Il n’y avait personne.

Une fois que les jeunes filles furent assises sur le lit de Vräska, cette dernière débuta une nouvelle conversation. « Alors c’est vrai ? Tu vas partir en voyage ? ». « Je suis bien obligée avec le métier de ma mère. ». « Ne dis pas ça comme ça. J’adorerais, moi ! ». « En fait j’ai hâte ! » sourit son amie. « Tu as des choses à me raconter depuis la dernière fois ? ». L’Orisha adorait parler avec elle. Elle s’y connaissait tellement sur les affaires concernant les autres peuples qu’elle se trouvait totalement inculte en comparaison. Et puis, elle avait une façon de faire durer le suspens qui la mettait dans tous ces états. Shän se mit à rire. « Si tu savais ! Il s’en passe des choses, tellement ! ». « Raconte ! ». « Que veux-tu savoir ? ». « Hum… J’aime tellement les histoires concernant les Magiciens et les Démons… ». « Oh la la. Ce n’est vraiment pas une période sujette à la romance. Apparemment quelqu’un a essayé d’assassiner l’Impératrice Blanche. Elle n’est toujours pas réapparue depuis. ». « Han ! Essayé ? Mais pourquoi ? ». « Je ne sais pas… Ma mère m’a racontée qu'aux dernières nouvelles les Chanceliers d’Ivoire avaient assuré qu’elle était encore en vie mais personne ne l’a revue. Certains pensent qu’elle est morte sans oser le dire mais comme ses conseillers ne semble pas vouloir annuler les festivités qui étaient prévues… Peut-être qu’ils la gardent en sécurité le temps de trouver le coupable. ». « Mais qui ça peut bien être ? ». « Le Diable, si tu veux mon avis. Ou alors… le nouvel Apakan… Parce qu’à peine couronné, en privé en plus, il a décidé de s’éclipser. ». « Mais pourquoi il aurait fait ça ? ». « Beeeennn… Il y a des rumeurs selon lesquelles la Reine des Magiciens aurait tué la précédente Souveraine angélique, Asriel. Peut-être qu’ils se sont chamaillés à ce propos ? Et puis… une femme qu’on dit fricoter avec les Démons, ce n’est jamais très sûr… Enfin, toujours est-il qu’Erwan est parti quelque part et que personne ne sait où. Il a juste laissé la gestion des Jardins à quelques Anges et à… Oh je pense que tu ne le sais pas non plus ! ». « Quoi ? Quoi ? ». Vräska n’en pouvait plus, la hâte se lisant sur ses traits. Il se passait tellement de choses en ce moment qu’elle n’était pas certaine de pouvoir en retenir la totalité mais, dans tous les cas, elle adorait écouter Shän. « À Kahel. ». « C’est qui ? ». « Le précédent Roi, celui qui régnait quand il y a eu le génocide. Je ne suis pas très sûre mais une Démone le détenait jusqu’ici et l’a relâché au beau milieu des Jardins avant de réussir à s’échapper par un portail. Depuis c’est le bazar… La sécurité a été renforcée et on parle même de faire venir des Humains sur les Jardins pour être certains que les Démons ne pourront pas y pénétrer par ce biais. ». Shän sourit. « Nan mais la situation devient un peu instable… surtout qu’on ne sait toujours pas qui a tué Asriel. Il y aurait un tueur en série de Souverains que ça ne m’étonnerait même pas. ». « Un tueur en série de Souverains ? Nan… ». « Ben entre l’Impératrice des Deux Rives qui n’est plus là. ». « Quoi ? ». « Ouais… ça ne se sait pas encore vraiment mais ma mère sait pas mal de choses grâce à son travail et, apparemment, Erza s’est fait la malle… Mais personne n’est sûr. Ça se trouve elle s’est fait tuer et le meurtrier a maquillé le truc en départ souhaité. Et puis, il n’y a pas que ça. Il y a des choses étranges qui se passent chez les Lyrienns… avec la Reine de Glace. Elle ne faisait plus beaucoup d’apparitions jusqu’ici mais là, ça fait un bout de temps que personne ne l’a vue. On commence à parler d’assassinat, que quelqu’un l’aurait remplacée un temps avant de se volatiliser. Forcément, ça remet tout en question. Ma mère dit que, finalement, il n’y aura peut-être pas de combat, que le chef de la rébellion la plus avancée, Jaal’Akim Kogaan’Orel, va juste prendre le trône. En plus comme c’est un Lyrienn de la Terre, il fait plutôt consensus. ». « C’est fou quand même ! ». « Ouais ben ça… depuis le temps qu’ils luttent ceux-là, ça risque juste de se terminer en soufflet dégonflé… ». Le ventre de Shän se mit à gargouiller, ce qui fit rire Vräska. « Tiens, si tu veux, j’ai des gâteaux secs. » fit-elle en sortant une boite de sous son lit. « Merci ! ».

Byzance fixait la scène, totalement hermétique à la joie et au suspens ambiant. Il écoutait, entendait, mais son cerveau ne faisait aucun lien. Tout ceci lui paraissait sans le moindre intérêt. « Non et puis je ne sais pas, je sens qu’il y a un climat étrange. Enfin, c’est ma mère qui dit ça. Eerah, le Souverain des Déchus, essaye de trouver un nouveau moyen de protection d’Avalon… ou quelque chose comme ça. L’hypothèse d’un tueur en série n’est pas si bête ! ». « Mais qui voudrait tuer tous les Souverains ? Surtout qu’ils seront forcément remplacés… ». « Boarf je ne sais pas trop… y a des gens qui pensent que les Rois ne devraient plus exister. ». « Mais… ». « Oui je sais, c’est fou mais, comme dit ma mère : il faut de tout pour faire un monde. ». Shän sourit, passant à autre chose. « D’ailleurs, je ne sais pas si tu en as entendu parler mais, apparemment, il y aurait deux petits événements globaux mis en place par un groupe qui travaille en dehors de toute autorité royale ! ». « Ah nan, c’est quoi ? ». « En fait, des artisans auraient fabriqué des armes comportant une gravure de hibou et les auraient cachées un peu partout sur les Terres du Yin et du Yang ! ». « Oh ! Il y en a beaucoup ? ». « Je ne sais pas mais, attends, y a un truc encore plus dingue ! Y a un scientifique qui a réussi à créer un arbuste qui produit des pièces d’or et d’argent ! Et, pareil, il a voulu que ce soit lié à la Coupe des Nations alors il s’est rapproché du groupe dont je t'ai aprlé pour en cacher ici et là ! ». « J’aimerais tellement tomber dessus… ». « Ben écoute, il te suffit de te balader et d’espérer ! Personne ne sait où ils sont ! Peut-être que les Ætheri seront cléments avec toi ! ».

1460 mots

Explications


Coucou ^^

Comme j'ai bien envie d'insister sur le fait que c'est la Coupe des Nations (qui va durer un certain temps IRL et INRP), je vais essayer de faire quelques événements en rapport. C'est une période où les peuples bougent beaucoup, des voyages sont organisés pour se rendre dans les endroits où se déroulent les épreuves, les familles en profitent pour partir en vacances, pour partir en pèlerinage également, afin de prier les Dieux. En ce qui concerne mes races, tout est ouvert (c'est à dire que si vous deviez, normalement, rester à un endroit précis au niveau I, hors événement spécial spécifique à la race, vous pouvez bouger pour cette occasion. En fait, ça permet de palier le fait que tous les lieux de race ne soient pas encore sortis ^^). Bon les Ombres par contre, désolée pour vous mais si vous êtes niveau I (comme Byby) Ezechyel ne vous laissera pas aller assister à un spectacle de Puffball pour le plaisir, donc vous restez dans votre caca 8D /sbaf

Bref, je vais essayer de développer plusieurs aspects de la Coupe des Nations dans ces rps événements. Globalement, comment je vois les choses : tous les habitants s'y mettent assez mais y a aussi des groupes - avec des gens qui ont ces métiers spécifiquement - qui sont là pour organiser les événements, motiver les foules etc. En fonction des peuples et de la situation, la Coupe des Nations est célébrée. Dans ce rp, c'est surtout l'économie qui est traitée et tout ce qui y est lié (bon, ça le sera plus, en ce qui me concerne dans mon deuxième message xD). J'ai essayé de brosser un peu la situation dans chacune de mes races - quand c'était possible - avec le dialogue entre Vräska et son amie (ça permet aussi de relater quelques événements écrits/pas encore écrits/qui ne seront pas écrits pour vous faire un petit point sur la situation politique chronologiquement) mais vous pouvez inventer des choses concernant les activités sur les différents territoires etc. Donc voilà, vous pouvez parler de tout ça, faire exercer son métier à votre personnage, partir en quête des armes spéciales ou de l'arbuste etc. C'est assez libre finalement. Je posterai une deuxième fois (sans Byby) pour continuer un peu le dialogue entre Vräska et Shän et pour aborder la situation dans les races de Vanille ^^

Comme vous devez vous en douter, le lieu se passe où se trouve votre personnage. Je l'ai mis sur les terres du lac bleu mais voilà, l'intrigue se déroule où vous voulez.

L'événement est ouvert à tout le monde. Vous avez jusqu'au 30 juin 2019, 23h59 pour poster ; le chapitre II traitera de la religion et je le lancerai probablement dans un mois ^^

Gains


Pour 900 mots minimum > Au choix, en fonction de ce que vous avez choisi de développer :
- Un arbuste qui produit, en fruits, des pièces d'or et d'argent (précision : cela ne donne pas richesse à vie à votre personnage mais contribue grandement à améliorer sa situation financière)
ou
- 6 points de rp
ou
- Une arme au choix sur laquelle est gravée un hibou.

Pour 450 mots supplémentaires, soit 1350 mots au total minimum > 1 point de spécialité

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Jeu 28 Fév 2019, 18:33



Chapitre I : L'économie


Une décision importante avait été prise concernant le fameux voyage. La mère de Shän avait discuté longuement avec les parents de Vräska qui avaient finalement accepté de laisser leur fille parcourir le monde en compagnie de son amie et de sa génitrice. Le plus dur avait été de les convaincre de ne rien dépenser. Shän venait d’une famille monoparentale mais son ascendante était une personne très aisée. Amener sa fille ou sa fille et une amie revenait exactement au même pour elle ; sans mentionner le fait qu’elle trouvait la jeune Orisha particulièrement adorable et pleine de joie de vivre. Durant des jours, Vräska allait pouvoir parcourir quelques endroits et tenir compagnie à Shän lorsque sa mère travaillerait. L’emploi du temps était particulièrement chargé mais, le soir, entre deux visites, les deux filles se retrouvaient dans la même chambre d’auberge et la plus cultivée des deux continuait de raconter les nouveautés à l’autre. « Y a vraiment des peuples auxquels je n’aimerais pas appartenir… ». « Ah oui ? ». « Oui. Tu vois, par exemple, les Anges ont connu le génocide mais si on enlève les traumatismes, ils sont accueillants et profondément bons. Le Roi ne va pas se retourner contre son propre peuple. Alors que chez les Evershas… La royauté fait vraiment peur, c’est une tyrannie et il parait que si tu bouges le moindre petit doigt de travers, tu es dénoncé et tué immédiatement. En plus, apparemment, il y a régulièrement des tentatives d’assassinats ratées sur la Souveraine et sa famille… On en ignore encore le Totem d’ailleurs. ». « Si elle est si tyrannique ça doit être un vrai monstre… ». « Oui… Sans doute un animal qui vit sur le continent dévasté ou à Tælora… ». « T’imagines si elle se transforme… ». « Je ne préfère pas y penser. » fit Shän. « J’ai entendu dire que l’animal pourrait pétrifier quiconque le verrait… Et puis, apparemment, elle serait comme le Roi des Chamans, elle mangerait les gens ! ». « Les quoi ? ». « Les Chamans ! ». La jeune fille marqua une pause, réfléchissant un moment. « C’est vrai qu’ils ne sont pas très connus… Le Souverain est monstrueux à ce qu’il parait. Ils vivent tous sur une île et ils sont tous de la même famille. Ils seraient maudits et n’auraient pas de visage ! Juste un trou béant qui leur servirait à manger les gens qui s’aventureraient sur leur île ! Et ils parleraient tout seul ! ». Shän avait lu quelques notes prises par sa mère, une série d’interrogations et de témoignages. Elle en avait retenu le plus croustillant. En réalité, personne ne savait trop ce qu’il se passait sur l’Île Maudite. « Oh la la… Ils ont l’air horrible… ». « Oui. Si tu devais aller les voir, qui est-ce que tu emmènerais avec toi ? ». Vräska se mit à rougir. Elle ne pensait pas au professeur qui hantait ses pensées mais à un autre homme dont elle était – aussi – un peu amoureuse. Elle ne le connaissait pas, ne l’avait jamais vu, mais Shän lui avait raconté ses aventures, la galette, Lux in Caelum. Depuis, elle rêvait de le rencontrer. « Ouh ! Tu fantasmes encore sur Isiode ! ». L’Orisha baissa les yeux en se pinçant les lèvres. « C’est vrai qu’il est vraiment classe ! Moi j’étais là quand il est apparu au balcon avec la Reine des Magiciens. Il est super ! Vraiment ! On va sans doute passer par les Jardins. Ça se trouve tu pourras le croiser ! ». « Oh ne dis pas ça, je ne saurai même pas quoi lui dire. ». « Que tu le trouves génial ! ». Shän sourit. « Je vais te raconter des histoires de couple, pour te faire rêver un peu en attendant que tu te maries avec Isiode ! ». « T’es bête quand tu t’y mets ! » fit Vräska en rougissant davantage. « Hé hé ! ». La jeune fille laissa un petit temps s’écouler, prenant un air un peu mystérieux, ce qui mit l’appétit à la bouche de son auditoire. « Figure toi que le Roi des Ondins a disparu un sacré bout de temps. Vanille, qui n’est déjà pas réputée pour sa douceur était devenue exécrable ! ». « Tu crois qu’elle est amoureuse ? ». « Bien sûr ! Elle est bien plus douce quand Cole est là ! Ma mère a entendu dire que ce serait lui qui garantirait la paix, qu’il serait le seul à pouvoir calmer les envies destructrices de sa femme ! Tu te rends compte ? Et puis, c’est pareil, on ne sait pas pourquoi il a disparu ! C’est peut-être un coup de Lord. De toute façon, chez les Sorciers, c’est un peu bizarre en ce moment. Ils ont connu pas mal de défaites mine de rien et le Roi est vraiment étrange… ». « Carrément fou tu veux dire ! ». Vräska n’était pas bien cultivée mais elle avait entendu parler de l’Empereur Noir. Elle l’imaginait tel un monstre sanguinaire. Si elle avait retenu des choses à son sujet, c’était avant tout parce qu’elle était rousse et qu’il n’était pas réputé être tendre avec ces dernières. Elle espérait ne jamais le croiser. « De toute façon, j’espère ne jamais rencontrer ni Lord, ni Lochlann, ni Lucia… ». « C’est qui Lochlann ? ». « Le Roi des Vampires. Il me fait peur. Ma mère dit qu’il est en pleine conquête territoriale et que c’est à surveiller ! Il a même marché sur le territoire des Evershas ! Je trouve ça louche que même la Reine tyrannique n’ait rien fait ! C’est aussi l’un de mes suspects concernant la disparition des autres Souverains… Peut-être que sa soif de conquête le pousse à éliminer la concurrence… ». « Ce serait terrible… ». Vräska n’avait jamais rencontré de Vampire de sa vie. Elle savait qu’ils existaient mais avait du mal à comprendre le concept. Des gens qui se nourrissent de sang et vivent la nuit… elle se demandait comment est-ce qu’ils pouvaient survivre au juste. « Et Lucia ? ». « Lucia c’est le Souverain de Spectre… Il est abject, c’est ce que dit ma mère. Elle pense que c’est un violeur… Il a un rapport particulier avec les femmes et fait parler de lui à chaque fois qu’il se présente quelque part… ».

Pendant des jours, Vräska et Shän ne se quittèrent plus d’une semelle. Elles assistaient à des spectacles divers et variés dans des cités différentes. Le thème du hibou revenait souvent, forcément, vu qu’il était représenté dans le ciel à chaque seconde. C’était une période réellement propice à l’économie des races. Le mouvement, les voyages, contribuaient à rendre le Monde beaucoup plus vivant. Les habitants des grandes villes sortaient de leur routine et les peuples se mélangeaient, non sans difficultés, parfois. La sécurité était renforcée, le quotidien était bien rempli et les talents se croisaient. Tous les individus profitaient de leur voyage pour acheter des produits d’exception qu’il était rare de trouver sur leurs propres terres, si ce n’est à un prix exorbitant. Les commérages étaient particulièrement prégnants, sur la politique, sur les champions de la Coupe, sur la teneur des épreuves, sur n’importe quoi. On parlait aussi mariage, lignage, futur ; les plus âgés se souvenaient des anciens événements, comparant passé et présent sans aucun ménagement. Certains sujets restaient un peu tabous, dépendamment de l’endroit mais, concrètement, la Coupe des Nations était une période où tout semblait possible.

« L’Empereur que je préfère c’est Jarod Lan. Il est vraiment beau… Je me demande pourquoi il n’a toujours pas épousé sa promise ! ». Cela ne dérangeait pas Shän. Elle fantasmait un peu et le préférait célibataire. « En tout cas, il est efficace contre ceux qui maltraitent les Dragons. ». « Vraiment, pour être franche, les Dragons, ça me fait peur ! ». « Oui mais lui il arrive à les contrôler ! Il est vraiment puissant ! T’imagines s’il arrive quelque part à dos de Dragon ! Ses ennemis doivent tellement avoir peur ! Pour moi c’est vraiment le Souverain le plus fort ! ». « Je n’aimerais tellement pas le voir arriver à Megido avec son armée de Dragons… ». « Han ! Moi si ! Ce serait tellement classe ! S’il pouvait me faire faire un tour et tomber amoureux de moi au passage… Comme ça, on ferait un double mariage ! Jarod et moi, Isiode et toi ! ». « T’es bête ! » se mit à glousser Vräska. « Ou alors j’épouserai Damon Von Ivanova, le Duc d’Arcadia ! Quand il ne sera plus avec sa femme. ». « Tu n’aimes que les hommes déjà pris en fait, Shän ! ». « J’aime le défi ! ». Les deux se mirent à rire. « Non mais sérieusement, en ce moment l’Ordre d’Hébé recrute pas mal. Il faut dire que depuis le génocide angélique, le Bien n’est plus aussi représenté sur les Terres du Yin et du Yang ! Personnellement je m’engagerais bien si on me disait que je pusse le côtoyer… ». « Hum… c’est vrai que c’est rare de croiser des Elfes ou des Faes… ». « Oui je ne sais pas, ma mère ne s’y intéresse pas tant que ça pour l’instant. C’est un peu compliqué. Entrer chez les Ygdraë relève du miracle et les Faes ben… un vrai mystère. Au final, c’est comme avec les Alfars, elle m’a dit qu’ils étaient toujours en train de comploter mais se rendre à Drosera pour vérifier relève du miracle. De toute façon, ils n’aiment pas trop les étrangers… ». Elle marqua une pause, fixant le plafond de la chambre un moment. « Oh oui d’ailleurs ! Tu sais, je t’avais dit qu’il se passait des choses étranges autour des Souverains. J’en ai parlé à ma mère hier et elle m’a dit qu’il y avait des disparitions inquiétantes dans l’entourage de Rhenis d’Avada… ». « Rhenis d’Avada ? ». « C’est la Reine d’Opaleha, tu sais, l’Impératrice chez les enfants de Yanna. ». Shän adorait raconter ces anecdotes. Elle en connaissait un rayon et, à vrai dire, c’était l’une de ses grandes passions. Vräska expira, essayant de digérer la totalité des informations. « En fait, quand j’entends tout ça, je me dis que la situation chez nous est plutôt favorable. ». « Oui c’est sûr. Sephiroth est un bon roi et son mariage avec Liaæbella est vraiment profitable à tous. ». « Oui ! ». « Enfin, nous ne sommes pas à l’abri d’un retournement de situation. Ça va tellement vite avec la politique et les relations diplomatiques. ». « Et les Humains ? ». « Ah je ne sais pas trop… Ma mère évoque quelques idées d’ouverture vers d’autres peuples mais ce qu’ils font est assez énigmatique. Le Désert n’est pas franchement un endroit sympathique. ». « J’aimerais tellement monter sur un dromadaire un jour… ». « Et moi sur Marcus Araé ! ». « Quoi ? » fit Vräska avant de comprendre le sous-entendu charnel. « Je ne sais même pas à quoi il ressemble ! C’est le Roi des Orines, hein ? Han tu te rends compte… avoir un Roi pour Orine… ». « Je lui ferai faire plein de choses moi… ». fit Shän avec un regard espiègle. « Si ta mère t’entendait ! T’es pire qu’une Déchue de la Luxure ! ». « Mais non roo ! Je plaisante ! Je n’ai jamais embrassé personne ! ». « C’est normal si tu vises aussi haut ! ». « J’aime bien les hommes puissants et protecteurs ! D’ailleurs ma mère m’a dit que Marcus cherchait un moyen de sécuriser son territoire. Un peu comme Eerah Von Dreth. ». Shän fit une courte pause. « Et puis, ça fait du bien de rêver. Ma mère dit que c’est comme ça qu’on va loin dans la vie ! De toute façon, je me suis promis que si jamais le Roi des Magiciens quittait sa femme à cause des rumeurs qui courent sur elle, j’irais lui demander sa main ! J’adore la couleur de ses cheveux ! Quoi que, si on le mettait à côté de toi, ce serait encore plus beau ! ». « T’es bête ! » fit la rousse en riant, répétant un petit refrain qu'elle prononçait souvent lorsque Shän la mettait mal à l'aise.  

2044 mots
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Sam 02 Mar 2019, 16:29



Texte de quête.

Rumeur et recherche..


Après plusieurs jours de marche, on se regardaient avec les deux autres, Glorhal était assez nerveux depuis quelques temps sans que l’ont sachent réellement pourquoi. En fait, plus on avait continué notre voyage, plus on avait l’impression qu’il avait envie de rentrée au pays quelques fois, chose qui était plus que surprenante. Finalement, n’en pouvant plus de le voir tournée comme un fauve prisonnier, je fini par lui demander ce qu’il se passait exactement. Ça faisait des jours qu’ils nous avaient plus chambrée où engueuler car il nous jugeait trop faible ou inconscient. «Disons que je préférais auprès des nôtres pour le moment. Quand j’ai été en ville il y a quelques jours, j’en ai entendu des choses, des choses qui ne me rassure pas réellement. Du coup, j’aimerais plutôt être auprès de nos dirigeants au cas où il viendrait à ce passer quelques chose, même si je sais que j’ai plus de chance d’avoir des ennuis ici que sur vos terres natals… » il replongea instantanément dans son mutisme suit à ces paroles, ce qui eu le don de nous agacée. On savait qu’on ne serait pas le forcée à nous dire les choses s’il ne le voulait pas, mais là il fallait avouée qu’il ne nous avait quasiment rien dit, en fait même nous on commençait à être inquiet. Après tout, c’était sa mission de nous accompagner et on n’avait jamais entendu un Braskä se plaindre de cette mission. Ils avaient plutôt tendance à en être fière et comme il le disait, ça leur permettait de sortir de nos terres ou effectivement, il ne s’y passait pas grand-chose pour les amoureux du combat comme lui.
Arriver à notre nouveau lieu pour nous reposer, on monta le camp en silence, puis pendant le repas, c’est Valar qui rompis le silence de cette soirée, en lui demandant exactement ce qu’il se passait.

«Vous ne me lâcherez pas les morveux n’est-ce pas ? Bon, en gros, il y a beaucoup de bruit pour le moment, la reine des magiciens a failli se faire tuer et depuis disparue, on ne sait pas par qui. Or celle des anges est morte il y a quelques temps aussi. D’autre souverains chercheraient à améliorer leur protection. La reine des Lyrienns, plus de nouvelle non plus. Alors tout cela, combiner au fait que certaine race son fort agressive comme les vampires, je m’inquiète assez pour les nôtres. Bon après je sais que les terres son bien protégée, mais est ce que ce serais suffisant.» «Effectivement, il n’y à pas réellement de bonne nouvelle, on diraient qu’il n’est pas bon d’être souverain pour le moment…» «Hum, c’est ce que je me dis justement. Je me demande dans quelle mesure on n’est pas à l’aube d’un grand changement pour tout ce qui est monarchie… Mais bon au moins il y a quelque chose de bien qui est arriver, bien qu’inquiétant pour les anges, mais l’ancien souverain aurait été lâcher en plein milieu du jardin… Mais pour le coup je n’en sais pas plus.» Je poussais un léger soupir… Qu’est ce qu’il pouvait bien se passée tout autour de nous ? Glorhal n’avait pas tort, est ce que le changement ne touchait que la monarchie, je n’en sais rien. Moi je me demandais si ça n’allait pas toucher tout le monde finalement. En plus actuellement, il avait des événements intéressants, que beaucoup attendait que ce soit pour faire la fête ou pour essayer de se faire un nom…

Pendant toute la soirée on continua à lui posée des questions, après tout en plus des rumeurs qu’il semblait avoir réussi à remarquer, je voulais aussi il avait aussi l’habitude du voyage et du coup il en savait beaucoup sur les situations actuelles, après tout, peut de temps avant de nous avoir à sa charge, il venait de rentrée avec un autre groupe qui avait fini son voyage. Mais fatiguer, il fini par trouver de quoi nous occuper l’esprit tout autrement. «Bon aller vous trois, demain vous aller un peu vous bouger le cul, j’ai l’impression que vous commencez à vous engraisser… Il y a une autre rumeur, enfin deux mais elle se ressemble sur un point. Il y aurait des personnes qui aurait lâché des armes avec un symbole de hibou un peu partout, elles seraient cachées. Tout comme des arbustes qui eux serais capable de faire pousser des pièces. On va voir si les Aetheri sont avec vous et si vous arriverez à en trouver un, que ce soit l’arme ou l’arbuste. Vous pourrez partir à l’aube et avez intérêt à être rentrée avant le coucher du soleil. Aller au lit maintenant.» Il avait réussi son coup, on partit rapidement dans nos couchettes tout en pensant à ce qu’il venait de nous annoncer.

Quand il nous réveilla, il était déjà prêt et le soleil n’était pas encore en train de se levée, mais bon on savait que c’était une question de temps, on devait donc ne pas trainer à déjeuner. Il passa alors auprès de chacun d’entre nous pour y nous une cordelette. Lui-même avait la sienne comme d’habitude. En fait, c’était une sorte de rituel qu’il avait quand il nous lâchait sans pouvoir nous surveiller. Ça lui permettait de savoir où nous nous trouvions et de se téléportée auprès de nous. Si on avait un souci il pouvait le savoir, mais surtout si on avait vraiment besoin de lui, on avait qu’à enlever le bracelet et du coup il arrivait immédiatement. Une fois cela fait, ont parti chacun de notre cotée, du coin de l’œil, je le vis se téléportée rapidement et je me demandais dans qu’elle mesure il n’était pas déjà parti pour aller chercher de nouvelle information.

J’avais personnellement rejoint Laël et était montée sur son dos, me permettant d’avoir une certaine distance sur les deux autres. Mais je n’en profitais pas longtemps, après tout si je voulais réellement trouver une des armes ou un des arbustes, ce n’était pas en étants haut perchée que j’allais remarquer quelque chose.
Je lui avais expliquer ce que nous cherchions, mais lui semblait assez sceptique quant à nos chances de trouver quelques choses. Moi je voulais y croire et je foulai chaque parcelle de l’endroit ou je me trouvais. C’était un petit bois assez rocheux, donc des cachettes possibles, alors autant dire qu’il n’avait peut-être pas totalement tord… Mais bon j’avais jusqu’au couchée du soleil pour en trouver l’un. En plus, j’avais un avantage comparé aux autres, j’avais de quoi rentrée beaucoup plus rapidement, j’avais demandé à Glorhal de m’apprendre.
J’essayais aussi de parler de ce qu’il nous avait dit à Laël, mais fatalement, c’était un animal et du coup ce qu’il se passait dans le monde des bipèdes, il n’en avait pas grand-chose à faire. Quelques parts, je l’enviais. Il était tellement loin des préoccupations. Quelques parts, j’aurais pu aussi le faire, après tout comme ça avait été dit, nos terres étaient assez sur et pourtant…

Le soleil commençait à être assez haut dans le ciel. J’avais bien trouvé quelques armes, mais celle-ci était usée et surtout aucune marque de hibou. Certainement d’ancienne arme qui avait été abandonner pendant les différents conflits ou que leurs propriétaires était mort d’une manier ou d’une autre.
Quand a l’arbuste, aucune trace non plus. Fatalement, j’en avais vu aussi mais aucun ne semblait donner de l’argent. En fait, j’étais en train de me dire que s’il avait une période de floraison, je risquais de facilement passée a cotée si on n’était pas en plein dedans. Mais bon, il devrait bien avoir quelques choses de particulier qui me permettrais de le reconnaitre, après tout j’avais pas mal étudié tout ce qui était plantes, du coup avec un peu de chance, je tomberais sur une espèce que je ne connaissais pas et ce serais ça… Sauf que j’étais loin de connaitre tous les arbustes qui existait aussi.

Je dois avouer, que quand je commençai à voir le soleil décliner, je me demandais si j’allais réellement trouver quelques chose… J’avais l’impression d’avoir retourner chaque pierre, regarder dans chaque tronc d’arbres, fouiller chaque nid, chaque terrier et chaque tanière… Non sans avoir du des fois faire face à des propriétaires assez réticentes à ce que je mette mon nez chez eux. Mais rien, aucun scintillement qui aurait pu m’attirer et me mettre sur la piste que je cherchais. De plus, je dois avouer que je ne sentais plus mes mains et plus mes pieds à force d’avoir crapahuter de la sorte des heures durant. Je me demandais si les autres avaient eux plus de chance que moi…
J’annonçais alors à Laël qu’il pouvait recommencer à rentrer, que je le rejoindrais au dernier moment, je ne voulais vraiment pas rentrée maintenant, je voulais me dire que j’avais réellement chercher jusqu’au dernier moment.

Ça faisait donc quelques temps qu’il était parti et je me préparais à tenter de me téléportée au campement quand je trébuchais sur une racine que je n’avais point vue. Je me retrouvais coincer dans un buisson de ronce et pendant que j’étais en train de maugrée, ma main entra en contacte avec un métal froid. Regardant, je remarquais une épée scintillante. M’extirpant tout en la prenant avec moi, je souris quand je remarquais la gravure de hibou. Mes doigts passèrent sur les traits fin… J’avais chercher toute la journée et finalement c’est une petite maladresse qui me permit de la trouver, si ça ce n’était pas de la chance.
Toujours contente, je me téléportais rapidement au campement maintenant, j’allais vraiment être limite dans les temps. Kayla ! Je t’ai déjà dit que quand tu faisais cela, tu devais veiller à prendre une destination assez éloignée pour éviter de me tomber dessus !» Je me relevais rapidement, laissant Glorhal l’opportunité de se relever, puis je lui montra l’épée que j’avais trouvé. «Cesse de râler s’il te plait, regarde, j’ai réussi, j’ai trouvé une des armes !»

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Mar 05 Mar 2019, 19:05


A la recherche de l'introuvable.



«Je n’aime pas ça, c’est à toi qu’il va s’en prendre quand tu rentreras. Sans compter de ce qu’il arrivera une fois sur place. Ils ne t’ont pas dit ce qu’ils te voulaient ?» Je hochais négativement la tête. Comment est ce que j’aurais pu le savoir ? Kristen et Abadon était venu me voir pour me dire que le lendemain je partirais avec eux et que j’avais intérêt à être prête car il était hors de question que je les mette en retard. Il n’était pas compliqué de comprendre pourquoi. Adonis n’était pas là pour le moment, mais il devait rentrée demain dans l’après-midi. Il avait eu quelque chose à faire.
Du coup, il était facile de comprendre pourquoi il était aussi inquiet. Après tout on ne savait pas pourquoi j’allais avec eux, pourquoi moi et encore moi comment il allait réagir quand il allait apprendre que j’étais partie. Il y avait peu de chance que je rentre à temps pour son retour. Et effectivement, même si ceux qui me l’avait demandé allait certainement avoir des ennuis, il y avait beaucoup de chance qu’il s’en prenne à moi en même temps.
Finalement, quelque peu resignée, je lui dis que de toute manière je ne savais rien faire d’autre. Je ne pouvais pas refuser de les suivre, cela m’aurait attiré aussi des ennuis. Du coup autant que j’aille avec eux et voir ce que ça va donner.

Le lendemain, je pris alors la route avec eux. Je n’avais pas pris grand-chose pour moi, je savais que j’allais devoir porter une bonne partie de leurs affaires et ça n’y manquait pas. Mais si je craignais que le chemin soit long et ennuyeux, je remarquais que tendre les oreilles étaient tout aussi pratique. «tu as entendu ce qu’ont racontent au niveau de leurs ancien souverain ? Il parait qu’il est réapparu soudainement. Je n’ai pas réellement compris comment, mais visiblement il n’était pas mort celui-là…» «Hum… N’y avait-il pas une rumeur comme quoi il était captif lui aussi ? Enfin dans tous les cas, ces assez fâcheux si c’est vrai… ça va leur donner de l’espoir à ces imbéciles. » Si je n’avais absolument rien compris à ce qu’ils venaient de se dire, il n’était pas compliquer de comprend qu’ils parlaient de nous. Mais qui avait réussi à s’échapper ? Ils continuèrent pendant un moment, se demandant comment ça pouvait arriver et tout ça, puis finalement ils parlèrent de la fille, disant qu’elle avait été tuée, mais que personne ne connaissait le responsable, que l’impératrice blanche elle avait failli être tuée, mais que visiblement c’était un échec. Bien sûr, ça les chagrinait, même si quelques parts ils disait qu’ils avaient une chance de le faire eux même.
Et pendant tout le voyage je les entendis parler des différentes races, un autre événement marquant c’était ces hostilités entre les vampires et les evershas. Je n’avais pas besoin d’enseignement pour comprendre que jamais ce monde ne connaitrait une réelle paix. On était beaucoup trop différents tous.
La seule chose qui me marquait davantage c’était ce qu’ils disaient des shamans, je n’avais jamais entendu parler d’eux et visiblement, j’avais l’impression qu’il était assez discret comme peuple. Mais… Un peu aussi secret, ou visiblement on ne disait pas du bien d’eux, ne serait-il pas aussi un suspect potentiel ?
Mais bon, entre les tentatives de meurtres, les meurtres et les disparus comme celle des réprouvées ou des Lyrienns, ou encore ceux qui voulait juste augmenter leurs défenses… Autant dire qu’il se passait quelque chose et je me demandais bien quoi. Était-on à l’aube d’un changement majeure ? Si c’était le cas, j’espère que les Aetheri entendais notre prière aussi secrète soit elle pour nous permette d’échapper à notre sort.
En tout cas, pour eux il semblait assez content de tout ce qu’il se passait, pour eux deux, il était clair qu’il allait avoir des événements et sans doute des conflits ou tout autre moyen de se démarquer et ils avaient bien envie d’en profiter à un moment ou un autre.

Finalement, on arrivait à destination, regardant devant moi, je vis une végétation assez conséquente, mais l’endroit était tout autant humide, certainement des marais. Pourquoi est-ce qu’ils étaient venus jusqu’ici ? Pendant que Kristen s’occupait de s’installer, Abadon se tourna vers moi et me regarda avec une extrême froideur. «Ecoute moi bien toi. Tu vas nous aider à nous installer ici, mais une fois fini, tu partiras directement là-dedans. Il y a une rumeur comme quoi certaine personne aurait caché des armes avec un symbole de hibou dessus, d’autre aurait cacher à l’inverse des arbustes faisant poussée de l’or et de l’argent. Ça fait quelques temps qu’ont cherchent et on n’en a marre de rien trouver. Alors rend toi la bas, je doute que beaucoup de personne s’y soit aventurée et trouve nous l’un ou l’autre.» Je le regardais assez surprise, pourquoi est ce qu’il m’envoyait la dedans ? Toute seul ? «Par compte, on te laisse trois jours… Si après ces trois jours tu n’es pas revenue, crois-moi que Ixion et Lina en subiront les conséquences… Donc tâches de restée en vie…» c’était assez clair, même si je me demandais comment j’allais y arriver. Par compte… Je n’osais pas réellement demander ce qu’il se passerais en cas d’échec.

Je partis rapidement dans les marais une fois que tout fut fini. Mais une fois sur place, je ne savais pas réellement ce que je devrais faire. Comment est ce que je pouvais trouver une arme ou encore un arbuste particulier ? Si l’arme avait visiblement cette fameuse gravure, ce n’était pas le cas de l’arbuste et je ne m’y connaissais pas en plante moi.
Je marchais donc sans réellement sans savoir ou aller, la seule décision que j’avais prise, c’était que je ne voulais pas m’aventurée trop profondément dans les marais. Je n’avais que trois jours si je ne voulais pas que les deux autres aillent des soucis, du coup il ne fallait pas que je prenne en plus le risque de me perdre.
U fur et a mesure que j’avançais, je comprenais pourquoi ils avaient choisi cet endroit, il était visiblement hostile et je ne croyais pas qu’il n’y avait beaucoup de personne qui allait rentrée dans ces marais à la recherche d’une arme ou d’une plante. Est-ce que ceux qui les avaient créés en avaient seulement mis ? Est-ce que c’était seulement vrai ? Il valait mieux, car vrai ou pas, si je revenais les mains vide, eux ne verrais qu’un échec et refuserais d’entendre mes excuses….

Et heureusement que j’avais eu trois jours. Chaque heure que j’avais je l’avais mis à la recherche des ces choses, sans savoir réellement si j’allais les trouver. Je dormais peu, de toute manière je n’étais pas fait pour dormir en pleine nature. En plus de cela, j’avais bien été incapable de me trouver de quoi manger. J’avais à peine trouvé de quoi boire, un coup de chance.
Et je continuais à regarder partout, fouillant même les nids ou les creux des arbres, sachant parfaitement que je risquais de me faire attaquer par l’une ou l’autre créature qui s’y nichais. Fatalement, moi qui n’étais pas déjà bien glorieuse, j’étais maintenant dans un piteux état, ma peau été écorchée de partout, mes cheveux n’en parlons pas… Et mon état de fatigue instance. Pourtant je ne voulais pas laisser tomber.
Est-ce qu’à un moment j’avais songer de fuir. Oui peut être, qui n’y aurait pas penser en en ayant l’occasion. Mais Ixion et Lina avait tellement fait pour moi que je ne voulais pas leur planter un couteau dans le dos en partant et les laissant assumer les conséquences de ma fuite. De plus, autant aussi être honnête, je n’aurais pas la force d’aller bien loin dans mon état.
Le plus dur pendant mes recherches, c’était la solitude, la peur d’échouer qui m’envahissait, j’essayais d’y croire, mais plus le temps passait et plus je commençais à me dire que je n’allais pas y arriver.
Jusqu’au moment ou un éclat attira mon regard, m’approchant de ce dernier, je remarquais un fouet dont la poignée avais un anneau de métal, sur cet anneau, un hibou était gravé. Je souris faiblement pendant que je l’accrochais à ma ceinture. Je l’avais enfin trouvé.
Epuisée, je retournais vers le campement. Fatalement quand ils virent arriver, ils me reprochèrent d’avoir mis autant de temps, voyant que je leur tendais ma trouvaille. Abadon me l’arracher presque des mains. La nuit tombante, ils m’autorisèrent d’aller dormir, disant qu’ont repartiraient le lendemain. Je ne me fis pas priée.

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Sam 09 Mar 2019, 12:24




“Tu sais, il y a tellement de connaissances que je n'ai pas eu la chance de découvrir.”
Commence Ahna en parlant de vive voix. “Il y a tellement de livres ici, que je ne sais même pas par où commencer.” Continue la jeune femme en se levant pour commencer à marcher le long des rayons de livres. Ses doigts caressaient amoureusement les couvertures de cuir colorés pendant que ses yeux avares de connaissances dévoraient les titres des livres. “Humm... Le choix est si difficile.” Demande-t-elle simplement. Pourtant, personne ne lui répondit, parce qu'elle était seule, du moins, pensait-elle. Parfois, il lui arrivait de se parler à voix haute, brisant le silence de la librairie. Malgré sa popularité pour les étudiants ou les vieux érudits, ils ne venaient pas tous se précipiter ici à tous les jours. Elle laisse échapper un soupiré, qui camoufle le léger son de la vieille cloche de la porte d'entrée. C'était le signe simple que quelqu'un venait de pénétrer la boutique. "Dis-moi, que ferais-tu à ma place ?” Beaucoup trop préoccupée par ses propres pensées, elle ne réalise pas la paire de pas, qui font légèrement craquer le plancher et qui se rapproche de sa position.

“Si j'étais toute seule dans une boutique, je sortirais pour découvrir ce qui se passe dehors.” Laisse entendre une voix féminine. Ahna sursaute un peu, surprise, elle se retourne pour faire face à la femme qui s'était glissée jusqu'à elle. “Tu étais trop distraite pour entendre une cliente.” “Pardon, j'étais en profonde discussion avec moi-même sur ma prochaine lecture.” “À quand remonte la dernière fois que tu as mis le nez dehors ?” Demande la belle rouquine. “Belle lurette. Je n'aime pas aller dehors...” Ment-elle. “Pourquoi ?” “Trop bruyant... Et j'attire que des problèmes à mon paternel quand je mets les pieds dehors.” “C'est quand même dommage, parce qu'aujourd'hui, c'est une journée plutôt spéciale.” Continue la femme qui venait d'attirer l'attention d'Ahna sans problème. “Ah oui ? Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?” “Je ne peux pas croire que tu n'es vraiment pas aux courantes, la coupe des Nations ? Les plus grandes festivités de tous partagent...” “Ah ça... Oui, mais mon père m'interdit toujours d'y aller, je suis trop bruyante...” “Tu écoutes toujours ton père ?” Demande la femme avec un petit sourire moqueur. C'était comme si elle connaissait personnellement la jeune femme et pourtant, Ahna ne la reconnaissait aucunement. “Est-ce qu'on se connaît ? Il y a quelque chose... De familier chez vous.” Demande Ahna en se rapprochant du comptoir où c'était accoudée la femme. “Je ne crois pas, mais j'ai entendu dire, que cette année les festivités avaient deux activités plutôt particulières. On raconte d'un groupe encore inconnu à cacher plein d'armes marquées d'un hibou...” “Les armes ne m'intéressent pas trop.” La coupe net Ahna qui commence à se détourner.

“Et si je t'annonçais qu'un scientifique s'était allié avec eux et qu'il avait trouvé la recette parfaite pour créer un petit arbre qui façonne des pièces d'or et d'argent ?” Ahna se retourne, les yeux brillants de curiosité. “Fascinant, mais comment est-ce possible ?” “Ah toi de le découvrir, il faudra que tu sortes pour le trouver... Ils peuvent être n'importe où.” L'encourage la rouquine avec un sourire mystérieux. “De plus, une fois dehors, tu apprendras plus sur le monde actuel que tu pourras en apprendre dans tes livres. Il est bien de découvrir la vieille connaissance, mais il est encore mieux de découvrir celle qui se trouve sous son nez...” Ahna reste silencieux et pendant que la rouquine se rapproche encore un peu. Elle pose la main droite sur le comptoir, dévoilant un petit tatouage à son poignet qui était composé de trois petits corbeaux en pleins vol. Immédiatement intriguée, Ahna se jette presque sur elle, attrapant son poignet pour le tirer de son long manteau noir. “Oh, trop joli ce tatouage, il me fait penser à celui de ma mère.” “Ah oui ? J'ignorais que d'autres portaient cette marque. Où se trouve-t-elle ?” “Elle n'est plus, elle a disparu, il y a bien longtemps.” “Je vois... Tu devrais aller faire un tour dehors et en apprendre plus sur les rumeurs qui courent ou encore les vérités qui se dévoilent.” “Quel intérêt ?” “Faal Anha Qahnaar Neh” déclare simplement la femme avec un sourire taquin. “Pardon ? Quand j'étais plus petite, ma mère disait souvent cette phrase... Vous avez raison, je vais sortir un peu et aller découvrir. Je vais vous demander de partir, vais falloir que je ferme boutique. Mais merci !” Termine Ahna en attrapant son sac en bandoulière qui se trouve derrière le comptoir. Elle accroche la clé de l'entrée et invite la cliente à la suivre. “Oh, vous étiez venue chercher quoi ?” “Je reviendrai demain. Bonne aventure !” “Merci !”

Après avoir barré la porte, Ahna cours jusqu'à la boutique de fourrures où elle récupère Bruniik. Pendant qu'elle ne lui laisse aucune chance de riposter, elle l'entraîne vers le centre de la ville où elle peut déjà entendre le brouhaha des foules qui s'amassent. “Tu savais qu'il y avait des armes cachées au travers de la ville ? Ou encore un petit arbre qui fait pousser des pièces d'or et d'argent ? Tu imagines ? De plus, il y a plein de rumeurs qui courent sure nos souverains.” Commence Ahna, mais elle est coupée dans son élan par Bruniik. “Rassure-moi que tu ne m'as pas dérangé que simplement pour des ragots et des objets.” Demande un peu sévèrement Bruniik. “Oui et non... Je m'ennuyais toute seule et je me suis dit qu'on n'avait pas assez passé du temps ensemble. Vu que Davenn n'était pas là, je me suis dit qu'on pourrait faire une chasse au trésor.” “Humm... Pourquoi pas... Je suppose que ça ne fera pas de mal.” Réplique Bruniik qui se laisse à nous entraîner dans la foule. Pendant qu'elles observent ou encore participes aux diverses activités offertes. Ahna porte également une certaine attention aux rumeurs et l'une d'entre elles l'accroche plus qu'une autre. “Dit Bruniik, tu y crois à cette rumeur que l'impératrice des deux rives serait partie ?” “Je ne sais pas... Fait un moment qu'on n'a plus de nouvelles.” Marmonne Bruniik peut satisfaite de sa réponse. “Certains comme a chuchoté qu'il y aurait un assassin qui s'occuperait de tous les souverains...” “Foutaise ! Si une telle créature existe, nous ne sommes pas ici pour en parler. Tu imagines à quel point ce monstre serait fort si c'était vrai. Je préfère croire qu'Erza a pris des vacances pour avoir la paix avec toute cette foutaise politique.” Réplique Bruniik en coupant court la discussion. La grande femme portait en très haute estime la Reine des deux rives.

Après ce cours moment silencieux entre elles, elles reprirent leurs chasses à l'arbuste magique. Tout comme son obsession envers les corbeaux, la gamine semblait vouloir absolument fouiller tous les recoins possibles pour mettre la main sur le dit arbuste magique. Pendant qu'elles ont trouvé refuge dans une ruelle et qu'Ahna est rendue désespérée au point de fouiller derrière les poubelles, Bruniik lève les yeux vers le ciel, remarquant une étrange tâche verte qui est suspendue dans le vide par des cordes. Le pot en terre cuite est très visible dans son rouge sang et fait autant tâche dans le bleu ciel encore pâle. “Dit Ahna, tu as une idée à quoi ressemble ta plante.” “Bah, c'est une plante, j'imagine un petit arbuste trop mignon avec des pièces accrocher dedans pourquoi ?” “Je crois que j'en ai trouvé un.” “Ah oui ça ?” Déclare Ahna en se précipitant vers elle. “Juste là.” Lui pointe-t-elle. “Quoi ?!? Mais je vais faire comment pour me rendre là moi !” “Va falloir que tu grimpes.” “Tu veux rire de moi ?!? Je suis déjà toute la misère du monde à te suivre, alors monté tout là-haut, je vais tomber bien avant.” “Au moins essaye, si tu tombes, je te rattraperais. Si tu ne réussis pas, j'irai pour toi.” “Non, je ne veux pas !” “Ahna, arrête de faire ton enfant où tu n'auras rien !” “D'accord.” Annonce-t-elle en boudant. “C'est fou comme tu es à fleur de peau dernièrement.” Marmonne Bruniik. Ignorant la remarque de son amie, elle d'approche de l'échelle rouiller qui lui permettra de faire une partie du chemin. Une fois son ascension commencée, elle commence à ressentir la peur des hauteurs quand elle jette un coup d'œil vers le bas pour s'assurer que Bruniik était toujours là.

“Ne regarde surtout pas en bas. Je suis là Ahna, tout va bien aller.” La calme un peu Bruniik. Pendant qu'elle continue, elle se retrouve rapidement au bout de l'échelle et donc dans une impasse. “Tu as fait du beau travail, repose-toi un peu contre l'échelle.” “Et pour le reste ? Je fais comme pour me rendre jusqu'à la plante ?” “Tu me fais confiance ?” Demande soudainement Bruniik. “Oui ?” “Tu n'auras qu'à sauter et à t'accrocher au pot.” “Et ensuite, tu vas me rattraper, parfait. J'adore ce plan.” Déclare Ahna avec sarcasme. Toutefois, elle s'exécute et saute sur l'arbuste. Elle pour un cri de peur, mais s'accroche de toutes ses forces. Pendant un instant Ahna doute qu'elle soit assez endurante pour rester accrocher assez longtemps, mais quand elle entend la corde cédée et la chute vient aussi rapidement. Pendant un instant, elle sent le vide et la peur l'envahit, mais elle reste accrochée de toutes ses forces au pot. L'atterrissage, n'est pas aussi douloureux qu'elle l'aurait cru, surtout que quelqu'un lui avait servi de cousin. “Tu as ton arbuste ?” Grogne un peu Bruniik. “Oui et en parfaite santé ! Maintenant, on va à la recherche des armes !”


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Sam 09 Mar 2019, 14:19




Installée derrière le comptoir de la boutique, Bruniik observait la femme qui se trouve devant elle et qui n'arrêtait pas de parler depuis son arrivée. Si la grande noire avait bien compris, cette femme venait chercher une commande un peu spéciale pour son mari qui avait été dans l'incapacité de se déplacer lui-même. La pipelette devant elle, n'avait pas arrêté de déverser plusieurs rumeurs qui touchaient plus ou moins aux réprouvés ou encore à d'autres races qui pouvaient être, dans un sens, proche ou déstabilisant dans leur dire. “Tu imagines, le vampire attaque le territoire des Evershas et leur Reine ne fait rien ? Et si l'avidité de ce Lochlann le poussait à attaquer d'autre territoire environnant vue l'inactivité de la Reine Eversha. Bon, d'accord, de ce que j'ai entendu dire, la femme était énormément occupée à tyranniser son peuple et à faire des exécutions ici et là si ça ne faisait pas son affaire, mais quand même...” Pour la toute première fois depuis qu'elle est arrivée, Bruniik respire, la cliente venait de se taire. Allait-elle enfin prendre sa commande et quitter la boutique ? La patience de la Noire commençait lentement à s'effriter et Bruniik espérait sincèrement ne pas tomber du côté des forces du mal pour une pimbêche comme elle. Toutefois, les espoirs de Bruniik mourir dans l'œuf assez rapidement.

“Il n'y a pas que ça, on raconte aussi, depuis le génocide chez les anges, le Souverain déchu chercherait une manière de protéger Avalon. On raconte que le Diable et l'impératrice blanche fricoteraient ensemble, tu imagines ? Je n'en reviens tout simplement pas.” Bruniik commençait à se demander si c'était elle qui n'était pas assez expressive, ou l'autre blonde qui n'était tout simplement pas capable de lire l'atmosphère, parce qu'il était très clair que la Noire était très ennuyée par tout ceci et qu'elle se fichait un peu des autres races. “Les anges se sont beaucoup refermés sur eux-mêmes, surtout depuis le retour assez mystérieux, une démone l'aurait détenue tout le long et aurait fini par le jeter dans les Jardins avant de prendre la fuite. De quoi terrifier un peuple tout entier.” La femme se penche un peu sur le comptoir, lui faisant signe de se rapprocher d'elle. Bruniik ne pas bouger d'un poil, observant la femme de ses yeux bleu clair, toujours cette expression ennuyée accrochée au visage. “Mais il n'y a pas que ceci, il y a une rumeur, que ce serait l'Impératrice blanche qui aurait tué l'ancienne reine angélique...” Une fois sa confidence faite, elle se redresse, visiblement très fière d'elle. Bruniik soupire, poussant un peu plus l'arc et les flèches qui reposent sagement sur le comptoir. “Il vous manque quelque chose ?” Demande-t-elle en espérant de couper court aux monologues de la blonde. “Le seul bon avantage qui ressort de tout ceci, c'est qu'au moins, les sorciers se tiennent un peu plus à carreau, avec toutes les défaites qu'ils ont eues, ils vont peut-être apprendre à rester dans leur coin !” Continue la femme avec toujours autant d'enthousiasme.

“Cependant, un petit oiseau m'a soufflée que l'empereur noir aurait kidnappé le mari de Vanille, la reine des Sirènes et qu'elle serait très impatiente, en espérant qu'elle ne décide pas de repartir dans une nouvelle guerre, plutôt un massacre...” Et pendant qu'elle s'accoude une nouvelle fois au comptoir, elle continue ; “le seul bon côté dans tout ceci, c'est que les Orines ont enfin un bon roi qui prendrait soin d'elles. Il est reconnu pour être très puissant et protecteur envers son peuple... De plus, il serait assez bel homme. Si tu vois ce que je veux dire.” Termine-t-elle avec des sous-entendus et un clignement d'œil. “Non.” À cet instant, il y a un petit silence de malaise et Bruniik espère que ce sera suffisamment pour la faire fuir. “Bon et bien, si vous avez terminé, voici votre commande et je vous souhaite une bonne journée.” Termine simplement la Noire dans le but de la chasser. “Ah non, mais...” Reprends la femme qui semblait avoir encore de choses à dire. “Bruniik ! C'est le temps de fermer la boutique ! On va en ville.” Déclare Ahna qui pénètre telle une tornade dans la boutique. Elle se précipite jusqu'au comptoir où elle pousse presque la femme qui a tout juste le temps d'attraper sa commande. “C'est la coupe des Nations et j'ai envie d'y aller. J'ai fermé la boutique j'en avais marre d'être toute seule.” “Excusez-moi, c'est que je n'avais pas fini.” Déclare la femme un peu offusquée. “Vous aviez terminé au moins depuis plusieurs minutes, à voir l'expression de mon amie ici présente, elle n'en a rien à faire de vos blablas et clairement vous l'ennuyer. Si vous cherchez à parler avec quelqu'un, venez me voir à la boutique de livres, ça va me faire plaisir de discuter avec vous des rumeurs qui courent les terres du yin et du yang, mais en attendant, arrêté d'ennuyer mon amie et faite de l'air.” Termine assez brusquement Ahna.

Pendant que la femme tourne les talons, maintenant très offusquée et qu'elle quitte sans un merci, Bruniik souffle un peu. Elle attrape le peu d'effets personnels qui lui appartient et passe le comptoir pour suivre Ahna vers l'extérieur. Elles restent quelques minutes silencieuses avant d'échanger des ragots sur la reine des deux rives. Bruniik sans lui dire clairement sa pensée, tuer la chose dans l'œuf, ne désirant aucunement parler de l'état actuel. La grande noire, ne voulait pas croire que la grande Erza pouvait être morte aux mains d'un assassin, elle ne voulait surtout pas croire, qu'il y avait un assassin assez puissant pour s'attaquer à plusieurs souverains et réussir là où plusieurs avaient échoué. Si une telle entité existait vraiment... Bruniik frisonne à cette seule pensée. Si tous les rois venaient à tomber face à un assassin, que se passerait-il ? Bruniik avait la vague impression que ce serait un chaos général. Après un silence qui fut brisé par Ahna qui cherchait toujours son supposé arbuste magique, qui finalement, elles trouvèrent dans une ruelle, accrochée dans le vide. Elles reprirent la chasse, cette fois-ci pour les armes marquées d'un hibou. “Elles ont quelques choses de spéciales ses armes ?” “Sincèrement, je ne sais pas trop, mais elles doivent être de très bonne qualité. Je ne sais pas si elles doivent être magiques ou autres... Il n'y a pas beaucoup d'informations sur lesdites armes.” Souligne Ahna.

Elles prirent le temps de s'arrêter à l'un des stands de nourriture, commandant la spécialité du jour. Elles obtenaient trois bâtons de pâtes remplies de viande, le tout juste sortir du four. Offertes avec plusieurs sauces, elles se dépêchèrent ensuite de manger pour reprendre la petite visite du marché festival. Il y avait beaucoup d'activités ou encore de vente commerciale qui aidait grandement à l'avancer économique, mais ce qui était le plus fascinant dans tout ceci, c'était que ça touchait toutes les races du Yin et du Yang. “Bon, reprenons les recherches” déclare Ahna qui avalaient la grosse bouchée qu'elle avait engouffrée. Ils leur prirent au moins une autre bonne heure avant de trouver ce qu'elles cherchaient. Coup de chance ou non, c'est un petit garçon qui leur offrait la chance de trouver l'une de ses armes. Pendant qu'elles arrivaient dans l'un des parcs plus calmes, un enfant se tenait devant un grand arbre, fixant les branches de l'arbre avec découragement et tristesse. “Que ce passe-t-il ? ” Lui demande Ahna. “Notre ballon s'est retrouvé coincé entre les branches et personne de nous est assez bon pour aller le chercher.” Dit tout simplement l'enfant. Un peu plus loin, un petit groupe d'enfants semblaient essayer de trouver un autre jeu à faire, sans vraiment beaucoup de succès. “Tu penses que tu pourrais ?” Bruniik hoche la tête, commençant à monter l'arbre pour y récupère ledit ballon. Elle réalise qu'il est coincé entre une branche et la corde d'un arc. Pendant qu'elle attrape les deux, elle remarque la marque du hibou donc avait parlé Ahna et rit presque devant l'objet. Le destin avait parfois un sens de l'humour particulier. Après avoir récupéré les deux objets, elle saute au sol, donnant le ballon au garçon qui les remercie en repartant aussi rapidement. “Regarde ce que j'ai trouvé.” “Fantastique, justement, tu en avais besoin d'un.” Bruniik hoche la tête, avant de passer l'arc dans son dos. “Allons porter ceci à la maison puis retournons découvrir le festival.” Déclare Ahna.


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Mar 12 Mar 2019, 12:10

Nikolaz se contempla une dernière fois dans le miroir des vestiaires et soupira discrètement en tirant sur le tissu trop serré autour de ses épaules. Le tain lui renvoya l’image de son grand corps étriqué dans la tenue de danseur de cabaret moulante et haute en couleurs.
-Allez, c’est pour la bonne cause.
Faisant de son mieux pour s’en persuader, il sourit à son reflet et finit par tourner les talons, vers les bâtiments principaux de l’hôpital.
Nikolaz avait décroché son poste d’infirmier il y a deux semaines et il s’était adapté plus vite qu’espéré à sa nouvelle condition. Mieux : au-delà de toute espérance, ce nouveau quotidien lui procurait une intense sensation de bien-être. Le métier, prenant, lui remplissait ses journées et avait le pouvoir de tenir à distance ses sombres pensées. Mais, avant toute chose, il le rendait utile ; et c’était quelque chose que Nikolaz n’avait plus osé espérer.
Et pourtant, il n’occupait qu’un petit rôle, pour le moment. Il avait à peine achevé sa période de formation et n’en était qu’aux rudiments du métier. On lui demandait d’accomplir les tâches élémentaires, comme faire les prises de sang ou prendre la température des patients. Mais c’était déjà beaucoup. Et Nikolaz n’avait encore jamais ressenti une émotion telle que lorsque les individus dont il s’occupait lui renvoyaient un regard reconnaissant à la fin de son intervention.
Son métier venait contrebalancer le reste de son quotidien, bien plus morose. Ses cauchemars ne le quittaient pas ; plusieurs fois par semaine, Anita accourait dans sa chambre au beau milieu de la nuit, alertée par les cris que les souvenirs de l’Île Maudite lui tiraient. La vision du corps inanimé d’Anîhl peuplait ses songes.
Et ses propres expériences traumatiques n’étaient pas la seule source d’inquiétude. L’ensemble de la communauté angélique était bouleversée par la crainte de voir des Démons déferler sur leur territoire. Cette peur transpirait des pierres. La reine avait été assassinée deux mois auparavant ; on n’avait pas trouvé le meurtrier. Kahel, le souverain angélique qui avait disparu pendant le génocide, était réapparu par magie la semaine précédente dans les rues des Jardins de Jhën. Pour couronner le tout, on parlait de plus en plus de la reine des Magiciens ; de quel camp était-elle réellement ?
Nikolaz ne suivait cette actualité que de loin. Les potins allaient de bon train dans les couloirs de l’hôpital, mais le jeune homme n’avait pas très envie de s’accabler de nouvelles raisons de s’enfoncer dans l’angoisse et la déprime. Il culpabilisait un peu de ne pas chercher à s’impliquer plus dans l’actualité de son peuple, mais d’un autre côté, il sentait qu’il avait atteint la limite de ce que son esprit était capable d’encaisser et son instinct lui dictait de se concentrer sur ses problèmes personnels, pour le moment.
Dans le couloir, Nikolaz fut rejoint par Célia, sa supérieure directe. Elle sourit à la vue de sa tenue et Nikolaz eut la même réaction en découvrant qu’elle s’était elle-même transformée en bouffonne du roi.
-Tu vas danser pour les patients ? plaisanta la femme en calquant son pas sur le sien.
-Il vaut mieux ne pas tenter l’expérience, répondit Nikolaz sur le même ton. Je risquerais de finir moi-même sur un lit de cet hôpital.
Célia rit. C’était agréable d’entendre ce son ; avant son entrée à l’hôpital, Nikolaz ne l’avait plus entendu pendant longtemps.
-Dans tous les cas, les patients ont intérêt à apprécier notre geste, fit-elle remarquer. Je ne me remettrais pas d’avoir consenti à enfiler ce costume incroyablement peu pratique pour rien.
Nikolaz grimaça.
-Dans un cas comme dans l’autre, je ne remettrai jamais cette tenue. Si j’avais encore des doutes, je suis maintenant certain que le métier de danseur de cabaret ne me convient pas.
-Tu as trouvé ta voie dans la médecine, c’est certain ! le conforta Célia.
Nikolaz sourit, touché par le compliment gratuit.
Ils croisèrent quelques autres membres du personnel, tous déguisés en diverses figures plus ou moins grotesques.
Malgré le contexte politique tendu, le lancement de la Coupe des Nations avait, comme chaque année, déclenché une grande effervescence chez les peuples, et les Anges n’y faisaient pas exception. Pour marquer le coup, l’hôpital avait décidé d’apporter un peu d’animation à leurs patients et tous s’étaient déguisés pour la journée. L’activité de l’hôpital n’étant pas très intensive ces derniers temps, ils pouvaient bien se permettre d’organiser un tel événement.
L’affluence d’Anges depuis les Terres Blanches s’était presque tarie, comparée à ce que Nikolaz avait connu à sa propre arrivée dans les Jardins de Jhën. C’était une nouvelle douce-amère ; presque aucune information ne filtrait depuis le territoire occupé par les Démons et on ne savait pas comment évoluait le sort des Anges qui y étaient retenus captifs. Des escouades de courageux partaient régulièrement pour leurs terres déchues et s’ils en revenaient, ramenaient quelques précieuses informations et parfois même des rescapés. Mais le risque de s’y aventurer était si grand et les chances d’en revenir si minces que les Anges n’étaient pas vraiment encouragés à tenter l’expédition vers les Terres Blanches. Seuls les extrémistes les plus convaincus faisaient des appels réguliers au volontariat.
Nikolaz avait fait progressivement connaissance avec cette partie de la population angélique. Les extrémistes étaient présents dans toutes les couches de la société angélique et n’avaient en général aucun scrupule à se qualifier eux-mêmes comme tels. Ils défendaient une vision très inflexible de la reconstruction du peuple angélique ; et, plus important, ils bénéficiaient de l’appui très large, quoique passif, de l’ensemble des Anges.
Nikolaz n’était pas très à l’aise avec les idées intransigeantes des extrémistes. Se qualifier soi-même « d’extrémiste » lui posait d’ailleurs souci. Lui qui avait grandi entouré de Réprouvés, il savait ce qu’un extrême pouvait représenter, pour le meilleur comme pour le pire. Et l’idée qu’il se faisait des Anges ne correspondait pas au déséquilibre caractéristique des extrêmes.
Cela étant dit, il comprenait tout à fait que l’on pût partager de telles idées. De ce qu’il avait compris des revendications extrémistes, elles consistaient essentiellement à restaurer le peuple angélique et sa dignité en récupérant l’ensemble des Terres Blanches et en rendant la monnaie de leur pièce aux Démons. Ils se faisaient une idée très précise de la pureté et de la droiture angéliques. Nikolaz n’était pas certain que ce fût la meilleure option pour remettre le peuple des Anges sur les rails.
Mais à vrai dire, il n’avait pas vraiment réfléchi à ces questions. Comme pour beaucoup d’autres choses en ce moment, il les avait suspendues dans un coin de sa tête et les avait reléguées à plus tard, pour lorsqu’il serait prêt à les affronter.
Nikolaz émergea de ses pensées et adressa un grand sourire à sa première patiente, tandis que Célia claironnait en entrant en premier dans la pièce :
-Bonjour, Khessindra ! Tu vas bien ?
La petite femme toute fripée lui répondit par son habituel sourire édenté et sa voix frémissante mais encore pleine de vivacité :
-Oh, vous savez, je vais comme tous les jours, ça passe si vite qu’on n’a plus le temps de les différencier ! Quoique, j’ai eu mal aux articulations cette nuit, ça m’a un peu embêtée…
-C’est sûrement lié à l’humidité qu’il y a eue à cause de la pluie, lui répondit Célia avec son ton assuré et enveloppant que Nikolaz admirait tant chez elle et chez les autres membres du personnel. Mais on va regarder ça quand même.
-Mais vous êtes déguisés, constata enfin Khessindra en tournant son regard vers Nikolaz.
-On célèbre la Coupe des Nations, lui révéla le jeune homme.
-Oh, ça existe encore, ça ? rit la petite femme. Je pensais qu’ils se seraient lassés, avec le temps. Mais si les Aetheri le veulent… On a bien besoin de se distraire, ces temps-ci, de toute façon !
-Tu as bien raison ! répondit Célia tout en s’occupant de la visite médicale d’un geste expert, assistée de Nikolaz. Tout a l’air d’aller pour toi, Khessindra. On va passer voir les autres patients, si tu veux bien.
-Faites votre travail, les jeunes ! J’espère voir défiler l’ensemble du personnel costumé, par contre !
-Ils n’y manqueront pas !
Célia s’éloigna dans un rire, Nikolaz sur ses talons.
-Je me demande quel âge elle a, fit-il remarquer d’un ton songeur.
Il n’avait pas l’habitude de croiser des personnes dont l’âge avait laissé une trace sur le corps. C’était plutôt exceptionnel chez les Anges comme chez les Réprouvés, qui étaient des peuples éternels. Célia lui lança un regard amusé par-dessus son épaule.
-C’est le genre de choses qu’on ne demande pas aux patients, répondit-elle d’un ton malicieux.
Nikolaz sourit et haussa les épaules, gardant pour lui ses interrogations.

La journée s’acheva pour Nikolaz au coucher du soleil. Fatigué mais mis de bonne humeur par l’ambiance joyeuse qui avait régné dans l’hôpital, il prit le chemin de la maison le cœur léger. Tout en gravissant la côte qui le menait vers chez lui, il profita de la lumière dorée qui illuminait les murs de grès des habitations. Nikolaz avait beau avoir vécu des choses difficiles depuis son arrivée aux Jardins de Jhën, il s’était irrémédiablement attaché à cet endroit. Il s’y sentait chez lui.
Dès qu’il franchit le pas de la porte, il se fit accueillir par un grand cri surexcité.
-Nikolaz !
Une crinière blonde obstrua son champ de vision et il recula d’un pas sous l’impact d’Anita se jetant dans ses bras. Un peu surpris, il eut à peine le temps de lui rendre son étreinte, car elle avait déjà reculé et lui parlait avec un enthousiasme qui tranchait avec son naturel plutôt calme.
-Tu ne vas pas me croire ! J’ai participé à une chasse au trésor géante organisée à l’occasion de la Coupe des Nations, et regarde ce que j’ai trouvé !
Elle se tourna vers la table et les yeux de Nikolaz la suivirent. Surpris, il s’approcha de la plante posée sur le bois.
-C’est quel genre de plante ? demanda-t-il et, tout en posant la question, il remarqua que de minuscules fruits dorés pendaient entre ses feuilles, malgré la saison encore fraîche.
-Accroche-toi bien. C’est une plante qui produit des fruits en or. Avec ça, on peut dire adieu aux problèmes financiers !
Nikolaz observa encore la plante bouche bée, puis il tourna ses yeux agrandis vers Anita. Un sourire fendit son visage et il s’exclama :
-Bravo ! Tu es la meilleure !
Les yeux d’Anita brillèrent et ses joues se couvrirent d’un rouge de plaisir, que Nikolaz fit semblant de ne pas voir.
Il inspira profondément. Cette journée valait bien toutes les difficultés du monde.

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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

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Ezechyel
Ven 15 Mar 2019, 16:46

[Événement] - La Coupe des Nations - Chapitre I : L'économie  Young_11
Chapitre I - Économie


Prenant une profonde inspiration, Elyot se retourna sur le dos. Sa tête s’enfonça légèrement à travers la terre et l’herbe fraîche, alors que son souffle peinait à reprendre une cadence normale. Son cœur battait à tout rompre, soulevant sa poitrine à une vitesse débridée. L’Eskët resta coucher au sol quelques instants encore, le regard ancré vers le ciel ensoleillé, typique de la saison de Liraën. Il plissa les paupières. Outre le fait que l’astre solaire était entrain de l’aveugler, ses muscles lui faisaient affreusement mal. Il ne ressentait plus la force de se remettre sur ses pieds, l’obligeant à contempler l’éclat beaucoup trop intense du soleil. Cet entraînement avait eu raison de ses limites : il se sentait complètement vidé de toute énergie dont il aurait pu se vanter de posséder quelques heures auparavant. La gorge de l’Ygdraë était sèche. Il avait soif, ce qui n’était guère étonnant au vu de toute la sueur s’étant déversé de son corps svelte, mais il refusait néanmoins d’essayer de se relever, comme si l’effort lui était impossible à réaliser. Il s’agissait simplement de paresse, lui aurait dit son ancien professeur Braskä. Dommage, car le jeune sylvestre commençait sincèrement à apprécier le sentiment – ou le vice selon les points de vue. Une main finit par se tendre devant son regard blasé et fatigué, bloquant en partie la lumière qui brûlait ses iris. Sans hésitation, le garçon empoigna la paume si généreusement offerte, avant de laisser l’Enök le soulever. Une fois debout, Elyot secoua vigoureusement la tête pour déloger les mottes de terre et de feuillage de ses cheveux en bataille, dont la pigmentation dorée était méconnaissable parmi la poussière qui les maculait. L’homme de l’armée n’émit aucun commentaire. L’Ygdraë laissa un soupir franchir ses lèvres. Il interrompit le geste de ses doigts puis leva son regard vers les traits de son enseignant. Celui-ci performa immédiatement le mouvement inverse en baissant ses prunelles en direction de la pointe de ses bottes. L’enfant s’était attendu à observer une réaction pareille de la part de son garde, mais à chaque fois, il n’arrivait jamais à cacher sa déception.

L’engouement généré par la Coupe des Nations avait pourtant réussi à assouplir la fermeté des hauts gradés qui permettaient désormais, sous certaines conditions, aux Eblaë de quitter le couvert de Melohorë. Il s’agissait d’un privilège que ces derniers pouvaient uniquement s’octroyer en cette occasion particulière. Ils étaient, bien entendu, étroitement protégés par des Enök ainsi que des Braskä, juste au cas où le pire surviendrait, mais Elyot trouvait cela quand même injuste de rester enfermé ici. L’Ygdraë savait qu’il avait été choisi pour représenter sa nation parmi le peuple des Mages Bleus. Toutefois, on continuait de lui interdire de préparer une quelconque escapade au-delà de ces murs, insistant à affirmer que le moment n’était pas encore venu. Et plus les jours défilaient, plus le sylvestre se convainquait que ce « moment » ne le serait jamais.

« Avez-vous déjà visité les Terres du Lac Bleu ? » posa sans crier gare le jeune Eskët au soldat. L’homme acquiesça d’un vague hochement de tête, sans toutefois ajouter un mot pour enrichir leur début de conversation. Pour autant, l’enfant ne se découragea pas. « C’est comment là-bas ? Est-ce que c’est beau au moins ? Dans mes livres, les auteurs disent que c’est beau, mais sait-on jamais, je préférai connaître votre avis personnel. Les forêts magiciennes sont-elles aussi belles que les nôtres ? Avez-vous assisté à une performance de Lam Ekya durant votre voyage ? De Caelhya ? De Ging ? Non ? Rien du tout ? » - « Elyot. » La voix avait claqué dans les airs sur un ton désapprobateur que le concerné connaissait par cœur. Rìan apparut à l’entrée de la cour où son élève assiégeait l’un de ses gardes d’un tas de questions. Le jeune Löth fit la moue devant l’intervention de la Cyraliel. Il ne l’avait pas entendu arriver. « Cessez d’embêter le pauvre Beocth de questions auxquelles il ne peut pas vous répondre. » - « Parce que c’est défendu, oui, je sais. » lança le blond en pivotant vers sa nouvelle interlocutrice. « J’essaie seulement d’apprendre à mieux le connaître. Il est nouveau vous savez. » La femme resta muette. Elle n’avait aucune envie de participer au jeu du sylvestre. D’un mouvement de tête, elle invita l’Enök à se retirer, avant d’esquisser quelques foulés pour rejoindre le jeune Ygdraë. « Je peux comprendre que vous trouviez l’attente longue, mais je vous demanderai de bien vouloir garder votre mal en patience. » - « Jusqu’à quand ? Deux jours ou bien trois lunes ? » ironisa-t-il, fixant courageusement sa professeure dans le blanc des yeux. « Jusqu’à ce que nous le décidions. » Restant fidèle à elle-même, l’Aslak maintint le contact visuel sans flancher. L’Eskët fut le premier à détourner le regard. « Pourquoi m’empêchez-vous de sortir ? » murmura-t-il après un silence. « Pour assurer votre protection. »

Rìan était fatiguée de répéter le même discours. Cela se percevait dans son ton impatient. « La Coupe des Nations a attiré un nombre important d’étrangers au sein de la Capitale. Nous ne voulons pas compromettre votre sécurité. » - « Voyons donc. » L’Ygdraë était sidéré. « Vous contrôlez nos frontières avec plus de prudence que jamais. Vous ne laissez même pas tous les étrangers pénétrer sur nos Terres. » - « Et avec raison. Nous préférons éviter les mauvaises surprises. » - « À cause de tous les incidents qui ont touché Earudien jadis, c’est ça ? Vous ne voulez pas que ça se reproduise. » Elyot ne pouvait même pas compter le nombre de fois qu’il s’était fait répéter la chanson. Évidemment, il comprenait d'où ses gardiens tiraient la source de leur méfiance paranoïaque, mais il avait juste envie de célébrer l’événement comme le reste de ses pairs. En demandait-il trop de la part de ces adultes qui ne cessaient de vouloir gérer sa vie ? Sans doute, si on considérait tout ce qui lui était déjà arrivé. N’empêchait que cette attitude l’irritât quand même. « En partie. » répliqua la Cyraliel de son intonation catégorique. « Mais ce qui se profile actuellement n’est pas plus rassurant que les souvenirs du passé. Les Rois semblent tomber l'un à la suite de l'autre et honnêtement, je comprends que les Déchus veuillent renforcer leur sécurité. Ils ne sont simplement pas les seuls. » - « Personne n’aura quelque chose à gagner en me tuant, contrairement à des têtes couronnés. » L’Eskët tentait de se montrer réaliste en face de la situation, même si celle-ci l'inquiétait. Rìan ne partageait pas son point de vue. « Par « personne », vous voulez dire tous ceux qui ne réalise pas l’importance de votre statut. » - « J’existe littéralement qu’aux yeux des nôtres. » - « Ça, c’est ce que vous voulez bien croire. Certains incidents qui vous ont touché me prouvent le contraire. » L’enseignante arqua un sourire amer. « Il y a des forces en ce monde dont vous n’avez pas encore conscience. » - « Des forces… divines ? » - « Non, mortelles. N’oubliez jamais que le Mal continue d’exister partout où nous soyons. Le Bien s’est affaibli. » - « Vous en parlez comme si nous n’en avions aucune part de responsabilité. » - « C’est compliqué. » - « Ça ne l’était pas avant. » Le garçon soupira. « Pourquoi avons-nous autant changé ? » - « Pour le bien de nous tous. » Le sylvestre ne rajouta rien. Il était incapable de le nier lui-même. Peu importe le temps qu’il investissait à débattre contre la jeune femme, il finissait constamment par perdre la répartie. Elle était douée, contrairement à lui. Elle bénéficiait d’une expérience qu’il ne possédait pas encore sur le monde au sein duquel il vivait.

Changeant de sujet, Elyot posa une question qui attisait également sa curiosité depuis quelques jours : « Très bien. Sinon, comment va mon clone ? » La Cyraliel cligna des paupières. Elle ne s’était attendue à voir l’Eskët abandonner leur argumentation aussi facilement. Prise de court, elle mit une poignée de secondes avant de répondre à son interrogation. « Il va bien. Il se fait appeler Dærion maintenant. » La nouvelle soulagea le jeune sylvestre qui, contre toute attente, étira un vague sourire. Une part de « lui » avait de la chance d’être libre, d'être exemptée des chaînes de sa condition qui n'était pourtant pas normale. Malgré tout, l'Ygdraë était content pour son double. Il était enfin parvenu à trouver sa place.

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Ven 29 Mar 2019, 18:54


La lettre était toujours posée sur le petit plateau en argent, qui trônait à présent, près de Edward Sénéca, le chef de famille. Tous attendaient qu’il commence son petit-déjeuner pour, qu’à leur tour, ils puissent étancher leur faim. Jacob occupait la place à droite de son père adoptif. Il avait pris cette habitude des années auparavant, lorsque Edward le lui avait autorisé. Cela avait tellement énervé son frère adoptif Alwin, que ce dernier avait piqué une crise de colère mémorable. Ce n’était, bien sûr, pas la cause de leur mésentente, mais cela n’avait aucunement arrangé leur relation. Sur les sept enfants naturels de Edward Sénéca, Alwin était le dernier des garçons à occuper encore une chambre dans la maison familiale. Ses autres frères étaient partis depuis longtemps faire leur vie dans la société et seules ses deux sœurs étaient encore à la maison avec lui, attendant un mari convenable aux yeux de leurs parents. Ainsi, ce matin, la répartition des deux sexes à table étaient plus ou moins respectée : à la gauche du père, se trouvait la mère adoptive de Jacob, elle-même à côté de Alwin, lui- même à droite de sa plus jeune sœur Micaela. De l’autre côté de la table rectangulaire, Jacob se tenait à côté de leur sœur plus âgée, Apolline.

Pour un oeil extérieur, certain aurait trouvé l’ambiance de la pièce pesante, mais chez les Sénéca, on attendait toujours les deux premiers coups de sept heures, avant de commencer à manger et à discuter. Ainsi, les seuls bruits que l’on entendait était les tic-tac de l’horloge murale et les va-et-vient discrets des domestiques s’affairant à ramener les derniers plateaux de la cuisine. Jacob et sa famille, silencieux, attendaient, chacun à sa façon, que l’heure sonne. On pouvait voir, comme à l’accoutumée, Alwin lançait des éclairs noirs du regard sur la personne de Jacob. Celui-ci préférait jouer du bouts des doigts avec les dents de sa fourchette posée sur la table. Micaela avaient encore les yeux fermés. Elle trouvait que une minute de repos était toujours préférable à une minute d’ennui. La mère regardait son mari du coin de l’œil qui était entrain de lire le journal du jour. Et enfin, Apolline essayait d’arranger sa chevelure blonde dans un chignon duquel la moitié des mèches n’arrivaient pas à tenir convenablement.

Au premier coup des sept heures, Edward plia son journal et le posa, sur le deuxième coup, sur le coin de la table. Il regarda, ensuite le domestique qui se situait près de la porte – il s’agissait du responsable des serveurs – et hocha la tête. Comme un seul homme, les domestiques s’avancèrent vers la table et proposèrent à chacun des mets variés pour le petit-déjeuner. « Quelle belle journée, n’est-ce-pas ? » fit Edward en désignant du menton un cake au fruit, pendant qu’on lui servait une grande tasse d’un thé supérieur. « Magnifique ! » s’exclama sa femme. Devant elle, se tenait déjà une ribambelle de jus de fruit dont elle aimait les saveurs. Elle attendit qu’on lui en serve un verre avant d’y plonger ses lèvres. De leurs côtés, les enfants faisaient aussi leur choix. « Quelles sont les nouvelles ? » demanda Jacob de sa voix caverneuse. A peine avait-il dit ces mots qu’il vit Alwin serrer les poings tellement forts que la tartine beurrée qu’il tenait entre ses doigts finit en morceaux dans son assiette. « Rien de très intéressant, j’en ai bien peur. Ces nigauds ne parlent que de la disparition de l’Impératrice Blanche. Et comme on pouvait s’en douter, il n’y aucune avancée sur ce point. » « Mais c’est horrible ! » s’écria Micaela en repoussant sa tranche de jambon sur le côté de son assiette. Elle avait oublié qu’elle ne souhaitait plus manger de viande et elle en avait oublié la raison d’ailleurs. « Ne dis pas de sottises, veux-tu ! Ces magiciens sont bien assez puissants – qu’ils disent – pour la retrouver seuls ! Et qu'ils laissent nos journalistes évoquer les réelles affaires importantes dans leurs papiers ! » « Et quelles sont-elles selon vous ? » demanda d’un ton revanchard Alwin. Il était toujours en constante guérilla avec son père pour une raison que Jacob ignorait, mais il devait admettre qu’il trouvait qu’il était bien courageux de montrer de telles attitudes envers Edward. « Comme la politique voyons ! Tu devrais d’ailleurs t’y intéressé plus, si tu souhaites un jour y faire carrière ! » Alwin ne répondit rien, mais Jacob savait qu’on fond de lui, Alwin n’avait aucune prétention pour faire carrière en politique. Jacob trouvait cela encore plus brave ! A sa place, jamais Jacob n’aurait tourné le dos aux attentes de son père ! Les conséquences étaient trop cruelles. « Commences déjà par lire la section « Économie » tiens ! » dit Edward d’une voix agacée en envoyant le journal dans l’assiette de Alwin.

Une deuxième tartine entre les mains qui partait en direction de sa bouche s’arrêta avant d’atteindre son objectif et Alwin regarda le journal puis son père. Jacob et le reste de la famille observait anxieusement la scène. Il n’était jamais bon pour les deux protagonistes de commencer la journée de cette façon. « Que vous êtes idiots tous les deux ! » s’indigna Apolline en prenant par dessus la table le journal plein de sirop, de beurre et de miettes. « Voilà comment gaspiller un bon journal ! » Un des domestiques s’était approché d’elle et attendait un plateau dans la main, sur lequel elle posait le journal sans délicatesse. « J’aurais aimé le lire moi ! »

Le reste du repas se déroula sans autres incidents, et lorsque, enfin, Edward eut terminé son plat, il posa finalement les yeux sur le plateau en argent présentant toujours la lettre. Il tendit la main en l’air et le chef des domestique lui plaça entre les doigts un coupe-papier.  Il entreprit d’ouvrir la coursive et ne retira la lettre de l’enveloppe qu’une fois qu’il fut certain que toute l’attablée avait son attention portée sur lui. Une fois qu’il l’ouvrit, il la parcouru rapidement des yeux et un sourire éclaira son visage. Il regarda Jacob, se leva et lui donnant la lettre, lui tapota fièrement l’épaule. « Tu devrais être fier ! Tu vas avoir le pouvoir de représenter la famille Sénéca pour l’ouverture de la Coupe des Nations. » « Pourquoi lui ? » ne put s’empêcher de déclarer Alwin. « Saurais-tu jouer du violon ? » « Non. » « Tu as donc ta réponse. » La discussion était close et Edward mit fin au repas en se retirant de la pièce, permettant à sa famille de quitter la table à leur tour.

Alwin se leva alors et s’approcha de Jacob qui était toujours en train de lire la lettre. « Fais voir. » Il n’attendit pas sa réponse et lui prit le papier des mains. Cependant avant que Alwin n’ait pu lire son contenu, Jacob lui révéla l’information. « Le plateau organise un concert pour célébrer l’ouverture de la Coupe des Nations, et ils ont demandé à Père de choisir quelqu’un pour y participer. » « Évidemment ! » fit Alwin avec dégoût. « Ils disent que cela ramènera du beau monde et que cela aura de conséquences positives sur les affaires des Alfars. De nombreux commerçants risquent de doubler leur chiffres d’affaires avec la Coupe des Nations et si un concert a lieu, cela permettra de gagner encore plus d’argent. Et si cela peut faire connaître un peu plus notre famille … tu ne trouves pas que c’est une grande opportunité ? » « Évidemment ! » répéta Alwin. « Mais pourquoi c’est toujours toi que Père choisis ? C’est bien ça qui me révolte ! » « Peut-être que si tu n’étais pas si ... » « Si quoi ? » « Si toi … Tu aurais peut-être plus de chances de faire tes preuves. » « C’est la meilleure ça ! Il faudrait que je devienne comme toi c’est ça ? Pff, laisse tomber ! Je ne vois même pas pourquoi je suis venu te parler ! » Jacob regarda son frère froisser la lettre et la jeter au sol avant de tourner des talons et partir hors de la pièce. Alwin ne savait pas ce que Jacob ressentait pour lui : toute cette admiration qu’il éprouvait pour lui depuis son plus jeune âge. Quand il avait vu que son frère faisait d’aussi beaux dessins, Jacob avait voulu faire de même et n’avait pas réussi. Il avait alors été meilleur pour jouer du violon mais il aurait nettement préféré faire des beaux croquis comme Alwin. Il aurait préféré être comme lui, courageux et brave. Lui n’avait que son violon et son charisme pour espérer faire quelque chose de sa vie. Mais ça, Alwin ne le comprenait pas.

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Mar 02 Avr 2019, 19:57


Caleb évita de justesse la boulette de papier gluante qui traversa la salle de cours pour atteindre le mur opposé aux étudiants, en passant à quelques centimètres de la grosse tête blonde du professeur des arts. Le déchu ne put s’empêcher de pouffer de rire devant la situation, accompagné de sa bande d’amis. Il avait toujours était bon public et ce n’était pas aujourd’hui qu’il allait changer. « Envoie plus à gauche. » dit-il à son ami lanceur de boulette. Ce dernier reprit sa sarbacane improvisée dans un crayon de bois qu’il avait creusé au milieu à l’aide de sa magie, rechargea son arme, prit une grande inspiration et souffla dans l’objet, envoyant une nouvelle boulette vers le professeur. Cette dernière s’arrêta sur le bureau de l’enseignant. « Encore raté ! » Les élèves dissipés continuaient de s’amuser de la sorte pendant une bonne partie du cours. Les autres élèves étaient loin d’être aussi concentrés qu’à l’accoutumée. La plupart conversaient avec leurs voisins, les plus discrets s’échangeaient des petits mots, mais il n’y avait pas grand monde pour écouter les enseignements du pauvre professeur, qui s’était résigné au bout de la troisième remontrance qu’il avait dû faire à ses élèves. Il avait alors comprit qu’il n’arriverait pas à avoir le calme dans sa classe aujourd’hui. C’était bien dommage car il leur avait préparé un formidable cours sur les courants impressionnistes et curcubiques des peintres les plus célèbres depuis l’ère ancienne à l’actuelle. Mais lui et son cours ne faisaient visiblement pas le poids face à l’évènement prochain qui rendait l’ambiance électrique. Les élèves – et beaucoup de professeurs – ne parlaient plus que de la Coupe des Nations. C’en était épuisant ! En tout cas, cela n’était apparemment pas compatible avec l’évolution des courants artistiques à travers les âges.

De son côté, bien que Caleb aimait rire aux bêtises de ses compères, il continuait de griffonner méticuleusement sur son cahier de dessin. Non pas pour suivre le cours – il n’avait d’ailleurs aucune idée du sujet du cours, et avait arrêter d’écouter la voix du professeur après le « bonjour » de circonstance du début – mais parce qu’il appréciait se perdre dans ses coups de crayons, et que cela lui permettait de ne pas être trop enseveli par les pensées de ses camarades. Cela n’arrivait pas si souvent, mais certains jours, il se levait avec cette capacité, ce qui, en plus de lui donner une migraine intense, ne lui permettait pas de garder son calme. A combien d’occasion, n’avait-il pas piquer une crise de nerf parce qu’il avait « entendu » son voisin penser à un sujet qu’il trouvait soit désagréable, soit complètement sans intérêt. Il avait déjà du mal à contenir son tempérament colérique et lorsque son pouvoir lui jouait des tours, c’était peine perdue pour passer une bonne journée. Il avait trouvé cependant la parade en s’enfonçant plus profondément dans ses songes et dessinant des formes quelconques sur un bout de papier. Il ne faisait même pas attention à ce que ses mains dessinaient, mais visiblement ça lui permettait de se contrôler un peu plus.

Ce n’est que lorsqu’il entendit des messes-basses derrière lui qu’il tourna la tête vers ses amis, afin d’être inclus dans la conversation. « Bon comment on s’y prend ? » demanda Niles. « Il faut être méthodique. J’ai pas envie qu’on se trompe comme la dernière fois ! » répondit Luther. « Tu veux dire quand on a envoyé le colis à la secrétaire au lieu du département de l’Obsidienne ? Et qu'elle s’est retrouvée avec des pustules sur le nez et les oreilles pendant deux semaines ? » fit Caleb. Les trois amis se lancèrent un regard entendu et se mirent à éclater de rire. Ils essayaient de retenir leur rire ce qui leur firent, chacun, gonfler les joues. Leur rire redoublèrent d’intensité lorsque de nouveau leurs regards se croisèrent. On ne peut pas dire qu’ils étaient spécialement discrets, mais à ce point du cours, le professeur ne faisait plus attention à ses élèves et continuait son cours, totalement incompris des autres.

Une fois leur fou rire passé, il en avait oublié de reprendre l’établissement de leur plan et se concentrèrent sur un sujet d’autant plus important : les filles. « Je suis pressé de voir arriver les premiers concurrents de l’épreuve des Déchus. » commença Luther. « Moi, je suis pressé de voir les belles pépées qui vont venir regarder l’épreuve. » continua Niles. « Pff, qu’est-ce que c’est que ce mot ? Pépées ? Personne dit ça. » s’amusa Caleb. « Bien sûr que si, les gens disent ça. » « Ah bon ? Qui ? » « Moi je le dis ! Et puis, vous allez voir, je suis sûr qu’elles vont avoir le sang chaud ! On n’aura qu’à les cueillir tranquillement ! » Niles poussa du coude Luther, d'un air complice et lui envoya un clin d’œil. « Comme ça, tu pourras tremper ton p’tit biscuit, hein ! » Luther en profita pour lui lancer sa sarbacane de fortune au visage. « Sérieusement, les gars, je suis pressé. Déjà que les rues sont peuplées les jours de marché, j’ose même pas imaginer ce que ça va être pendant la Coupe des Nations. » « Ouais, on pourra même pas aller s’acheter un casse-croûte sans faire la queue pendant dix ans ! » « On n’aura pas à faire la queue. » lança Caleb un large sourire aux lèvres. « On n’aura qu’à les chaparder en passant. Au pire, un p’tit tour à la « Charbon » et les tour est joué ! » « On va bien s’amuser, ça c’est sûr ! » Cela allait être la première fois que Caleb se rendrait à l’épreuve pour y assister et encourager les concurrents. Il savait que cela allait être un évènement à ne pas rater, qu’il allait faire rentrer dans l’histoire le gagnant de l’épreuve et Caleb aimerait bien pouvoir au moins le voir de loin. Cela serait quelque chose qu’il racontera à ses enfants plus tard.

La fin du cours arriva enfin pour le plus grand bonheur des étudiants – et du professeur. Tandis que les élèves rangeaient leurs affaires, le professeur s’écria par-dessus le brouhaha : « N’oubliez pas de me rendre votre devoir sur la Coupe des Nations au prochain cours. » A l’évocation de l’évènement, les élèves s’arrêtèrent tous d’un coup : finalement, l’enseignant avait trouvé la clef pour que ses étudiants daignent l’écouter. « Vous me ferez un dessin en accord avec le courant impressionniste sur le sujet de l’impact économique de la Coupe des Nations. Ne faites pas ces têtes, voyons ! C’est bien vous qui n’avaient que cet évènement dans le crâne ? Alors autant joindre l’utile à l’agréable ! Vous pouvez disposer maintenant ! »

La mine dépitée, les étudiants sortir un à un de la salle, maugréant diverses insultes contre leur professeur. « Manque rien pour attendre celui-là ! » s’exclama Niles, une fois sorti. « Allez, faut pas se décourager … et si on allait voir comment les installations de l’épreuve avancent ? » fit Luther. « Mais on a encore deux cours avant la fin de la journée. » remarqua Niles. « Et ? » « Je suis partant ! » termina Caleb.

Les trois camarades se rendirent alors dans la ville et s’amusèrent à pointer du doigt tous les détails rappelant la Coupe des Nations. « Si avec tout ça, personne ne vient, on aura l’air bien con ! » remarqua Niles. « Tu vois, c’est dans ces moments-là que j’m’dis que j’aimerais être commerçant ! » déclara Luther. « Et tu vendrais quoi ? De la lingerie fine ? » ironisa Caleb. « Ça pourra être un début ! Non, mais je me dis qu’avec tout le peuple que la ville va brasser, y’aura forcément des retombées économiques derrière. Les commerçants vont s’en foutrent pleins les fouilles, c’est sûr ! Et j’aimerais bien avoir les poches bien pleines aussi ! »

Les amis continuèrent leurs marches, jusqu’à ce qu’ils arrivent devant l’ancien orphelinat de Caleb. Il n’avait pas forcément prévu d’y passer aujourd’hui, mais vu qu’il était devant l'établissement, il n’allait partir comme ça. « J’vous laisse les gars. J’vous retrouve dans le département, ok ? » Il laissa ses amis et s’engagea dans le bâtiment Il y retrouva ses anciens compagnons de chambrée et d’autres nouveaux enfants à qui il se présenta. A chaque fois, c’était la même chose. Très peu d’anciens partaient, trouvaient une nouvelle famille, alors que de nombreux nouveaux orphelins arrivaient. S’il avait un souhait à exaucer maintenant, il demanderait que la Coupe des Nations apporte, en effet, des retombées positives, et surtout pour l’orphelinat : que les enfants trouvent une famille aimante et que l’orphelinat ait des fonds suffisants pour s’agrandir afin de recueillir les malheureux qui n’avaient encore nul part où aller.

Sur la route du retour, Caleb était perdu dans ses pensées. Il connaissait le chemin par cœur et ne faisait pas forcément attention où est-ce qu’il mettait les pieds. Ce n’est que lorsqu’il trébucha sur un objet qui émit un tintement métallique qu'il leva le nez sur l’objet en question et eut la surprise de trouver un arbre dont les fruits n’étaient qu’autres que des pièces d’or et d’argent. Son souhait avait peut-être été exaucé finalement.

1474 mots.
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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Mar 02 Avr 2019, 23:06



Chapitre I : L'économie


L’argent. Pour certains, il est une raison de vivre. Pour d’autres, il est futile. Les uns penseront que les autres se voilent la face, les autres penseront que les uns sont superficiels. Les modérés se plairont à dire qu’il ne s’agit que d’un outil. Les riches n’y penseront plus. Les pauvres obséderont dessus. Les sobres essayeront de fermer les yeux lorsqu’il s’approche. Une chose est sûre : quelle que soit votre position dans ce débat, il est à l’origine de toute une organisation, en ces Terres. Je ne parle pas là forcément de pièces, mais aussi d’esclaves, de fumier, de rendements d’agriculture. L’économie forge l’évolution de la société, et la société forge l’évolution de l’économie. Beaucoup diraient qu’il y a bien plus à ce monde, en pensant à ces civilisations anciennes et emplies de savoir. Ils auraient raison. Cependant, la magie, les belles tenues, les bals extravagants, les prophéties et les mystères ne perduraient pas, sans vivres. Et ces vivres, eux, sont obtenus par le biais de ces transferts de biens. Voilà une vérité inaltérable par les opinions de chacun.
Il me semble avoir déjà bien assez insisté sur la cupidité de Lysium, protagoniste de ce court récit. Il cherchait le contrôle sur sa vie, et l’étude de l’économie lui avait ouvert la porte vers un avenir peut-être radieux. En fait, il pouvait tout aussi bien échouer. Le jeune sorcier n’en savait rien, mais préférait miser sur l’optimisme.

Le roux fixait une pièce d’or. Il avait autre chose à faire de son temps — réviser, par exemple — mais quelque chose dans les courbes de l’objet l’avait fasciné. Lent, il avait toujours eu besoin de temps pour réfléchir et, en l’occurrence, tout ceci lui avait fait penser à une nouvelle, dont il venait d’entendre parler. Il allait falloir agir en conséquence.

« Hazinoklenn ! » La servante débarqua en quelques secondes. « Les soi-disant arbustes qui font pousser des pièces d’or et d’argent... » Depuis qu’il s’était trouvé le pouvoir de création d’or, il avait compris la fragilité de ce système de monnaie. S’il n’avait pas été faible ; s’il avait été assez puissant pour produire l’équivalent de millions de pièces, le système financier se serait retrouvé blessé. Une ressource aussi primaire ne peut pas être créée et échangée sans perdre de valeur. Les capacités comme celles de création d’or étaient une vraie arme, bien au-delà de la simple aide au quotidien. La rareté de ces pouvoirs-là était la seule chose qui permettait à l’équilibre financier de tenir, mais l’hériter des Fortas-Petraliphas doutait d’être le seul à posséder ces dons-là. De temps en temps, il se demandait pourquoi personne n’avait jamais tenté de tout détruire. Sans doute était-ce parce que cela arrangeait bien les personnes concernées, et qu’ils savaient être modérés.

« Oui ? » Hazinoklenn attendait après son maître, dont le regard semblait perdu dans le vague. « Je veux qu’on les cherche. Tous les arbustes. » Elle acquiesça. « Dois-je prévenir Nekhinolanz et Zalnonikhen ? Dois-je charger des esclaves ? »« Nous n’en avons pas assez pour rivaliser avec les plus grands, ce serait jouer avec le feu que de les mettre à l’extérieur. Sans compter que, leur cerveau n’étant pas lavé, ils pourraient s’enfuir avec le plant. Charge seulement les servants les plus fidèles et efficaces. Je te laisse décider de qui mérite ce titre. » La Chose considéra la situation pendant un instant, avant de préparer un portail. Avec elle, le processus était toujours long et fatigant : il valait mieux s’y prendre à l’avance.
« Bien. Je préviendrais Zalnonikhen, Nekhinolanz, Chantelle, Desmond et Angrégas. Nous devons supposer que Zalnonikhen et Nekhinolanz mettront au courant leurs deux maîtres respectifs, qui sont Dareios et Irè — » Le roux passa une main dans ses cheveux, l’air fatigué. Son simple regard suffit à arrêter la Mur dans son discours. Il n’était pas particulièrement charismatique, mais elle avait fini par reconnaître chez son maître les signaux qui indiquaient l’envie de silence. Une réprimande allait sortir des lèvres du sorcier. « Quand je te dis “Donne-moi un maximum d’informations, Haze”, c’est pour que je puisse être certain que tu n’as pas oublié de préciser quelque chose d’important. Je connais ma famille, je connais tes sœurs, et je n’en ai absolument rien à faire de savoir leurs actions. Compris ? » La servante acquiesça. Elle n’était pas vexée, et prenait chacun de ses mots pour une vérité. « Maintenant, va. »

Cela faisait plus d’un jour que Lysium attendait, voyant de temps en temps passer des servants près de sa chambre. L’épreuve des elfes devait encore être en cours, à des milliers de lieues de là. Le fidèle d’Asresh, comme beaucoup d’étudiants, aurait pu profiter de l’occasion pour se déplacer et, pourquoi pas, récolter plus de connaissances. Pourtant, ces temps-ci, il se sentait malade sans aucune raison apparente. Souvent naïf, il se doutait tout de même que l’origine de cette fatigue ne serait certainement pas le hasard. Chez les mages noirs, les maladies sont plus souvent forgées de la main de l’Homme que de celle de Phoebe. Restait encore à deviner qui pouvait être le coupable. Voilà un mystère sur lequel il faudrait lever le voile, après s’être fait soigner.

« Les servants ne sont pas sûrs d’avoir trouvé les bons arbustes. Ils en ont tout de même ramené plusieurs, sans savoir lequel pourrait produire de la monnaie. » Zalnonikhen venait d’apparaître. Si l’on pouvait voir ses yeux, on y lirait de la fatigue. « Je dois vérifier par moi-même, ou on attend juste ? » La servante sembla hésiter un instant. « Ce ne sera pas nécessaire, je pense. Ils seront plantés sur l’île et Nekhinolanz s’occupera de les entretenir et de tenir compte de leurs capacités éventuelles. S’il ne s’agit que d’arbustes classiques, ce n’est pas une perte en soi. Et puis les mercenaires ont quand même trouvé ce que l’on cherchait. »« Comment ? »« Après avoir été prévenue de ton projet, Irène a engagé des mercenaires, et ils ont pu récupérer l’un des arbustes. »

Lysium n’en croirait pas ses oreilles si le nom « Irène » n’avait pas été prononcé. Elle faisait des merveilles. Cela dit, un point de cette histoire le perturbait. « Tu es sûre de ce que tu avances ? Des mercenaires assoiffés d’or ne donneraient pas un moyen de produire de l’argent aussi facilement. » Zalnonikhen opina du chef frénétiquement, sans émettre un bruit. « Explique. »« Elle ne les a pas directement payés. Elle les a maudits en indiquant que s’ils ne trouvaient pas d’arbuste d’ici les trois prochaines semaines, ils souffriraient des symptômes d’une syphilis aiguë sans jamais mourir ou pouvoir être soignés. Ils ont donc attaqué une charrette qui contenait un des arbustes. On ne sait pas s’il allait être caché par l’association ou si quelqu’un le faisait ramener chez lui. Dans tous les cas, après l’avoir eu, ils ont contacté Irène et elle a annulé la malédiction en versant une somme en compensation. »

Le fidèle d’Asresh ne bougeait pas, ébahi. Ce récit illustrait une vérité souvent oubliée : s’il y a bien une chose à laquelle les gens tiennent souvent plus que l’argent, c’est leur bonne santé. « Pourquoi tu ne m’as rien dit ? » Ses sourcils anormalement froncés ne démontraient pas qu’il faisait semblant d’être en colère, contrairement à ce que l’on pourrait croire. Lysium se sentait exaspéré vis-à-vis de sa servante. Pourtant, à cet instant, son visage ne voulait que prendre une expression neutre. Il forçait donc le trait. « Vous m’aviez dit que les histoires concernant votre famille ne vous intéressaient pas... », souffla Hazinoklnen. Elle n’était pas sarcastique, ni même impertinente. La créature n’avait pas interprété les paroles du sorcier comme on le lui avait ordonné ; il ne pouvait que se plaindre de lui-même.


~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-


Lysium fixait l’arbuste depuis plusieurs minutes déjà. On pouvait voir les pièces pousser en temps réel, lentement. Chacune pouvait valoir un repas, un dixième de parfum, un centième de parure. En se concentrant assez, on pouvait presque entendre les fontes d’argent travailler à plein régime, en ces temps de Coupe des nations. Le monde travaillait et échangeait, à cette époque. C’était le moment idéal pour les nobles, les hôteliers et les entrepreneurs en tout genre. Peut-être serait-ce son moment, à lui aussi.


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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

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Ezechyel
Mer 03 Avr 2019, 01:36

Dans un geste d’une infime délicatesse, mes doigts effleurèrent le manche du coutelas qui reposait sur la coiffeuse. Mon index suivait le tracé des arabesques finement gravées dans le bois de l’objet, avec une fluidité lente, indécise. Cela faisait un long moment que je répétais ce mouvement sans, toutefois, oser affermir mon emprise sur l’arme en question. Ce que je m’apprêtais à faire, je n’en avais pas peur, contrairement aux apparences. Néanmoins, une part d’anxiété me retenait encore d’agir, dans un acte de résistance acharné que je savais pourtant vain et inutile. Tôt ou tard, je serais contraint d’accomplir ce qui devait être fait, même si ma volonté n’y était pas vraiment. Il s’agissait d’un rite incontournable, je le concevais, mais au fond de moi, je craignais également de perdre une part de mon identité en le menant jusqu’au bout. Une naïveté dont je, malgré l'ampleur de son ridicule, n’arrivais pas à me soustraire, par sentiment d’insécurité. Le ressenti était, certes, fugace, mais sa présence à elle seule suffisait à renforcer son influence. Après quelques instants à contempler, inlassablement, ces fines gravures argentées, je dérobai enfin mon regard de la dague pour le diriger vers mon reflet qui m’observait à travers le miroir. J’examinai, pendant un certain temps, les contours de mon visage, étudiant en détails chacun de mes traits. Ceux-ci paraissaient étonnamment doux pour un homme de ma stature, quoique quelques lignes fermes demeuraient visibles ici et là, affirmant la maturité de mon faciès. Je restai ainsi, à me dévisager devant la glace, encore un moment, non pas par élan de vanité, mais bien pour mémoriser l’image de mon portrait avant de débuter le changement. Ma main vint, machinalement, caresser la pointe de mon oreille qui perçait légèrement le rideau doré de ma longue capillarité. Puis, lentement, je dégageai mes mèches sur le côté, révélant la forme entière de l’organe auditif – celui se trouvant à la gauche de mon visage. Je saisis promptement le couteau que j’avais délaissé et posai son tranchant contre la longueur acérée de mon oreille. Je pouvais sentir la lame me chatouiller la peau en raison de sa froideur, dans un contact qui était loin d’être agréable. Inconsciemment, je retins mon souffle à l’intérieur de mes poumons, alors que mon cœur martelait, de plus en plus fort, ma cage thoracique. Malgré tout, ce fut dans un geste concis que je coupai l’extrémité pointue de mon oreille gauche, sans même sourciller ou fermer les yeux. Je laissai ensuite l’air s’exhaler de ma poitrine, comme si un poids immense venait subitement de se retirer, soulagé, avant qu’une légère grimace vienne défigurer mes traits sous les effets de la douleur. Je regardai le sang couler de la plaie que je m’étais infligé, tandis que le liquide pigmentait le contour de mon pavillon d’une vive couleur écarlate. Ma paume s’apposa aussitôt contre la blessure fraîche, libérant la magie curative d’Earudien afin de panser la cicatrice et le résultat ne se fit pas attendre : lorsque je retirai, avec précaution, la main de mon entaille, celle-ci avait déjà arrêté de saigner. En outre, mon oreille était complètement guérie, comme si je ne l’avais jamais tailladé en première place. Pourtant, tout avait bel et bien changé alors que je constatais distinctement, à travers la réflexion du miroir, la rondeur de mon organe d’audition. Et de un, songeai-je en poussant un soupir résigné, tandis que j’écartais mes cheveux dans le sens inverse. Puis, je répétai la même opération en segmentant, cette fois-ci, la pointe affilée de mon oreille droite qui vint, à son tour, épouser une forme arrondie. Quand je redéposai finalement le coutelas sur le meuble, sa lame était recouverte de sang.

_________

« Tu pars bientôt papa ? » Mes mains s’immobilisèrent au-dessus du fourreau de Caliawen – mon épée – au son discret, mais légèrement angoissé, de la voix de Dærion. Je pivotai, lentement, vers le clone qui s’était figé sur le seuil de la porte. Même en étant vaguement effacé par la pénombre de la pièce, je devinais sans peine le regard étrange qui me lorgnait de loin. L’Ygdraë ressentait toujours une gêne, une incompréhension à l’égard de sa condition qu’il n’acceptait pas encore totalement et de fait, cela le désarçonnait d’interagir avec des parents qui ne l’appelaient plus par le prénom de ses réminiscences. Il semblait constamment hésitant à nous – Mircella et moi – adresser la parole, comme par appréhension que nos mots lui rappellent sa véritable nature. C’était sans doute le cas. Je ne serais pas surpris. La situation était insolite pour notre couple, mais nous essayions de garder un climat favorable à l’épanouissement identitaire du sylvestre dans la ferme intention qu'il n'ait, à l'avenir, plus rien à voir avec celui d’Elyot. Dærion devait apprendre à devenir sa propre personne, car il était un être distinct de son original, bien qu’ils partageassent tous les deux le même physique et les mêmes souvenirs. Ce n’était pas facile, bien entendu. Son jeune âge couplé au choc que Rìan lui avait fait subir venait, certainement, jouer en notre défaveur, mais il était encore trop tôt pour baisser les bras. J’étirai un sourire à l’intention du jeune garçon, m’approchant de lui en quelques foulées. Mon corps s’abaissa à la hauteur du sien, avant que ma main vienne s’engouffrer à travers les mèches de sa chevelure ambrée. « Demain, aux premières heures de l’aube. » L’Eblaë inclina la tête en direction du sol. « Pour combien de temps ? » - « Je l’ignore. » avouai-je sans detour. « Mais sans doute pour longtemps. » Le sylvestre acquiesça tout en se mordant la lèvre inférieure. Il hésitait à m’aborder ouvertement le sujet de ses craintes, par embarras, ou peut-être même par peur. Je ne dis rien pour éviter de le brusquer, l’invitant d’un regard bienveillant à s’exprimer de sa propre volonté. Finalement, Dærion osa enfin délier sa langue, annonçant d’un ton étonnamment ferme : « Je ne veux pas que tu t’en ailles. » Sans réfléchir, j’enlaçai l’Ygdraë contre moi, murmurant un doux « Je sais » à son oreille. Après un instant d’hésitation, l’enfant décida de répondre à la tendresse de mon geste dans des proportions équivalentes. « Mais je n’ai pas le choix, il s’agit de ma mission. » poursuivis-je, toujours en douceur. « Le monde extérieur est dangereux ! » renchérit-il en resserrant ses doigts autour des pans de mes vêtements. « Des Rois meurent ou disparaissent sans qu’on sache qui est le coupable ! Et s’il t’arrivait quelque chose à toi aussi ? Ou au Dagmar Borghild ? » Doucement, je mis fin à notre accolade afin de scruter le garçon dans les yeux. « C’est justement pour contrer une telle éventualité que je me dois de l’accompagner. Svën a pleinement confiance en mes talents et mieux encore, je sais que je suis qualifié pour surpasser ses attentes. J’ai été formé pour cela presque toute ma vie, alors évite de t’en faire, d’accord ? » Je lui caressai le contour des joues. « Il ne nous arrivera rien, je te le promets. » Dærion hocha de la tête. Il ne semblait pas tout à fait convaincu, mais mes paroles eurent, tout de même, le mérite d’apaiser sa conscience un tantinet.

« J’ai quelque chose à te donner avant de partir. » J'haussai un sourcil, curieux. « Un cadeau ? » - « Mieux que ça ! » Le jeune Ygdraë sourit, avant de se précipiter hors de la pièce, animé par l’élan d’une énergie nouvelle. Il revint, quelques secondes plus tard, avec un glaive sur lequel était gravé un hibou. Il me tendit l’arme de ses deux mains tant il peinait à la porter, puis élargit le trait de son rictus lorsque je m’en emparai. « Je l’ai trouvé durant une chasse au trésor avec des amis. » expliqua-t-il fièrement. « Apparemment, ces armes auraient été conçues exclusivement pour célébrer la Coupe des Nations. » continua-t-il sur la même intonation. « Cependant, comme tu peux le voir, le glaive est bien trop grand et lourd pour moi. Alors autant te le donner pour éviter qu’il prenne la poussière en attendant que je grandisse. Tu lui trouveras sans doute une meilleure utilité que moi. » - « Merci. » parvins-je à souffler, ému. Le sylvain semblait tout particulièrement satisfait de l’effet que son présent avait eu sur moi. « Juste… » reprit-il d’une petite voix. « Promets-moi juste de faire attention, papa. Pas juste pour moi, mais pour maman et le bébé aussi. » Cela lui faisait encore drôle de savoir qu’il serait bientôt grand frère. Clone ou non, il avait bien l’intention de devenir un excellent modèle pour sa petite sœur ou son petit frère. Personnellement, il espérait que ce soit une fille pour une raison qu'il était le seul à comprendre.

À ces mots, ce fut à mon tour de sourire. Je pensais toujours à eux, évidemment. C’est pourquoi le rite m’avait paru si difficile, car il symbolisait l’imminence d’un départ, d’une séparation entre moi et mes êtres aimés pour un temps que j’étais même incapable de leur déterminer. « Bien sûr. » fis-je doucement, afin de sceller ma promesse. Ce n’était plus des mots d’adieu que je prononçais, mais un serment que je défendrais ardemment pour l’avenir. Leur avenir.

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Jeu 04 Avr 2019, 18:08

« Je vous vois venir ! Oui, oui, c’est à vous que je parle ! Oh, ne faîtes pas cette tête, vous pensez bien que je peux vous parler non ? Alors, oui. Peut-être qu’en raison que vous soyez un Démon, je devrais sûrement me taire, et me contenter de faire ce que mon maître m’a demandé. A savoir aller chercher les plats à la cuisine pour le dîner. Mais, bon, en vous voyant je n’ai pas pu résister à la tentation. Et vous savez comme moi que c’est dur de résister à la tentation, n’est-ce pas ? Haha … Non, attendez, ne partez pas ! Je voulais simplement vous saluer. Enfin ça, c’était au début, parce qu’en vous regardant maintenant, je sais que vous manigancer quelque chose ! Non, ne me dîtes rien ! Laissez-moi deviner ! J’adore les devinettes ! Moi-même dans ma jeunesse, j’étais très doué pour créer des devinettes … Enfin je crois, je ne m’en souviens plus très bien. Mais là n’est pas la question, n’est-ce pas ? Enfin si, puisqu’on parlait de devinettes, mais bon, si vous continuez à me faire perdre le fil de mes pensées, je risque d’avoir du mal à trouver ce que vous cachez dans votre dos ! Mais c’est peut-être votre but ! N’est-ce pas ? Oui, c’est ça ! Qu’est-ce que je suis fort quelque fois ! Héhé ! En tout cas, je ne crois pas que nous ayons été présentés ! Voyez, je connais tout le personnel de ma famille … Je ne dirais pas que j’apprécie ma position, même si je sais que certains anges n’ont pas ma chance d’être aussi bien traités. Alors, oui, ils font quelques petites expériences sur moi, pour des raisons qui me sont inconnues, et qui, je dois vous l’avouez, ne m’intéressent pas. Je laisse ces interrogations pour des personnes plus intelligentes que moi. Et puis voyez-vous, je fais des erreurs auprès de mes maîtres. Elles sont malheureusement nombreuses, mais mes propriétaires arrivent toujours à me pardonner. Peut-être parce qu’ils aiment bien mes blagues et mes devinettes ! Je vous avez bien dit que j’adorais les devinettes n’est-ce pas ? Et bien voyez-vous, j’adore en faire, surtout à mes petits enfants démons que je garde pendant que mes maîtres sont en déplacement. Il paraît que je suis doué avec les enfants aussi. Même si je ne comprends pas vraiment pourquoi. Je leur donne à manger, parce que moi aussi j’ai faim et que comme ça j’en profite pour manger un peu ! Il faut bien entretenir ce p’tit bidon, hein ? Héhé ! Et puis, si j’y arrive – et ce n’est pas forcément tous les cas – je leur rapporte un petit quelque chose – une petite peluche, une figurine en bois ou un petit jouet cassé – que je trouve parfois dans les débris de la Citadelle Blanche. Oh oui, tout comme vous, j’ai été étonné ! Des jouets dans les décombres de la Citadelle Blanche ? Et bien oui ! Bon je vous avoue que je dois chercher pas mal … et pendant longtemps. Je tombe sur des trucs, je vous raconte même pas ! Piouf ! Une fois, j’ai même vu un squelette ! Si, si ! Horrible, je vous dis ! Bon, ce jour-là, j’ai rien ramené aux enfants, vous pensez bien ! J’étais tellement secoué ! Du coup, pour me rattraper, j’ai dit aux enfants de fermer les yeux et de compter jusqu’à vingt avant de les rouvrir. J’vous dis qu’ils ont été surpris quand j’ai mis le feu aux rideaux ! Mais c’était une blague ! En tout cas, moi j’ai bien rigolé ! Mes maîtres un peu moins … mais c’est pas de ma faute, s’ils ne comprennent pas mon humour ! On m’a toujours dit que j’avais un humour particulier. Mais il paraît que c’est à cause de mes joues roses ! Non ? On vous a jamais dit ça ? Ah bon ? C’est étrange, il me semblait que c’était une superstition bien connue ! Comme celle de brosser ses dents un jour sur deux pendant trois semaines pour avoir plus de poils à la barbichette ! Ah ! Celle-là aussi, à priori vous la connaissez pas ! Et alors comment croyez-vous que j’ai pu avoir une barbe blanche aussi belle hein ? Non, non, j’dis pas que la vôtre est moche ! Oh non ! Elle est jolie aussi. Si, si ! … Dîtes-moi, vous seriez pas entrain d’essayer de me faire tourner en bourrique par hasard ? Je vous bien votre petit jeu ! Comment ça de quoi je parle ? Ne faîtes pas l’innocent ! Non môsieur ! On me la fait pas à moi ! Allez, arrêtez maintenant et montrez-moi ce que vous tenez derrière vous ? Arrêtez de mentir et montrez-moi ! Si cela se trouve je pourrais vous aider ! Allez, montrez-moi vos mains … Non, les deux en même temps ! Vous pensez vraiment que je suis un imbécile hein ! Ecoutez-moi bien parce que je ne vais pas me répéter ! Je connais tout le monde dans cette maison. Oui, je sais que je vous l’ai déjà dit ! Mais arrêtez de vouloir m’interrompre, vous n’avez pas encore compris que vous n’y arriverez pas ! Bon, allez dîtes-moi qui vous êtes ! Comme ça, je pourrais vous annoncer auprès de la famille, et j’irais vous chercher une assiette pour vous aussi puisque je suis certain qu’ils vous demanderont de rester pour le dîner. Ils sont comme ça mes maîtres. Après tout, ils m’ont bien gardé ! Alors, que je fais pleins de gaffes. Non, le coup des rideaux, je vous ai déjà dit que c’était une blague … C’était fait exprès … Pour rigoler ! Et on a bien ri ! Oui, bon, moi, j’ai bien rigolé ! Mais là n’est pas la question ? Voulez-vous bien arrêter de me faire changer de sujet ! Oui, j’aime bien parler de ma famille, mais ce n’est pas bien, parce qu’à l’heure actuelle, il y a un intrus chez eux, et cet intrus – vous l’avez compris – c’est vous ! Qui êtes-vous ? Et que faîtes-vous ici ? Ah, vous êtes Personne. Oui, c’est un joli prénom. Et donc qu’êtes-vous venu faire ici ? Pour la Coupe des Nations ! Ah, ça me dit bien quelque chose. Un des enfants démons dont j’ai la garde, a dû m’en parlé un de ces jours. Mais bon, je devais être tellement occupé à préparer le dîner … ou à manger ... ou à prévoir ma prochaine blagounette, que je n’ai pas très bien compris ce que c’était. Mais, je sais ! Peut-être que vous, vous pouvez m’en dire un peu plus ? Alors, dîtes-moi qu’est-ce que cette Coupe des Nations ? Est-ce bien, comme je le pense, un récipient pour mettre du bon vin dedans ! Non ! Mais alors qu’est-ce que c’est ? Un tournoi ? Ah bien. Vous croyez qu’il y en aura un ici, dans les Terres Blanches ? Comme ça je pourrais y assister ? Mais, vous savez quoi ? Qu’est-ce que je suis bête ! Je demanderai à mes maîtres de m’y emmener pardi ! Je pense qu’ils seront d’accord ! Au pire, pour qu’ils m’emmènent, je leur promettrai que je ne ferais pas de blagues pendant quelques jours … je crois que cela leur ferai plaisir. Comment ça, cela ne vous étonne pas ! Dîtes-moi môsieur, vous ne seriez pas entrain de chercher à m’offusquer par tous les hasard ? Heureusement pour vous, je suis quelqu’un de très joyeux ! Et je pardonne tout à tout le monde. Comment ça je suis un peu benêt ! Mais je ne vous permet pas môsieur ! Bon allez ! C’est fini toute cette mascarade ! Dîtes-moi môsieur Personne, que faîtes-vous dans cette maison ? Ah, vous êtes un commerçant … C’est bien ça ! Vous voyez du beau monde alors ? Ah, cela doit être bien de voyager par là ou par là. Et vous vendez quoi môsieur Personne ? Un peu de tout ? Mais, dîtes-moi, vous avez bien quelques exemples non ? Puis avec toute cette agitation pour cette Coupe de Nations, vous devez avoir un sacré stock de marchandises, non ? Mon maître dit toujours qu’il faut toujours être prêt pour passer une montagne de marchés ! Ce n’est pas moi qui le dit ! Je suis loin d’être un commerçant comme vous, mais je pense que vous comprenez n’est-ce pas ? Alors, allez, montrez-moi ! Ah, vous n’avez pas vos marchandises sur vous ? C’est dommage ! Peut-être que vous pouvez me les décrire alors ? Ou, j’ai mieux ! Laissez-moi deviner ! Je suis doué pour les devinettes ! J’adore les devinettes ! D’ailleurs ça me fait penser … Si vous êtes commerçant et que vous vous appelez Personne, ça ne me donne pas d’indice pour trouver ce qu’il y a derrière votre dos ? J’en viens à penser que vous êtes un voleur môsieur Personne ! Oui, oui, j’ai bien dit voleur ! Et croyez-moi, je n’aurais pas peur de le crier haut et fort dans cette maison pour que mes maîtres viennent vous tailler en petits morceaux – peut-être même qu’ils vous mangeront pour le dîner, tiens ! – et vous prendre ce que vous avez mis dans votre dos ! Est-ce que ça appartient à mon maître ? Allez, répondez-moi ! Pourquoi vous pleurez ? Mais non, ne pleurez pas ! Ce n’est pas ce que je voulais ! On peut tout dire de Papi Doug, mais pas qu’il fait pleurer les gens ! Ah ça non ! Là, tenez, un mouchoir ! Allez, soyez gentil, dîtes-moi ce que vous cachez dans votre dos. Oh, mais c’est une très joli épée que voilà. Je ne pense pas qu’elle soit à mon maître. Bon alors, ça veut dire que vous n’êtes pas un voleur. C’est bien ça, n’est-ce pas ? Allez, séchez vos larmes. Vous voulez un câlin ? Si vous en voulez un, y’a pas de souci ! Moi-même ça fait longtemps que je n’ai pas eu un p’tit câlin réconfortant. Allez ! Venez on se fait un câlin. En tout bien, tout honneur évidemment ! Ah, vous voyez, je vous ai fait sourire ! C’est mieux comme ça ? Bon et maintenant, racontez-moi comment vous avez trouvé cette belle épée ? Ah c’était pour la cacher ? Et vous vous êtes dit que la cacher dans une maison habitée c’était le meilleur endroit pour ça ? Vous savez quoi ? J’vous aime bien vous ! Bon vous avez pas les joues roses comme moi, mais c’est pas grave ! De toute façon, j’aime tout le monde ! Et puis allez, vous savez quoi ? Donnez-moi cette épée, je vais en prendre soin pour vous. Quand vous voudriez la reprendre, toquer trois fois à la porte, comme ceci. Oui, d’accord. Allez, partez maintenant. Mes maîtres attendent le dîner. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis parti, mais ils vont finir à venir me chercher, et alors, je n’aurai pas de blagues prêtes pour vous dissimuler. Si je refais brûler les rideaux, je ne suis pas sûr qu’ils me laissent voir l’épreuve de la Coupe des Nations… Allez ouste ! »
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Dim 21 Avr 2019, 00:26

L'économieChelae & Jadélynka

-En es-tu sûre ?

-Ne sois pas ridicule, ce n’est pas comme si je n’avais jamais bu d’alcool de ma vie.

Jadélynka eut un rictus, l’air de dire qu’elle n’était responsable de rien si sa cousine en abusait de trop. Elle ouvrit la bouteille de champagne et remplit les flûtes. Les deux femmes étaient confortablement installées dans le salon de cette dernière. Chelae avait quitté sa maison familiale pour trouver un peu de calme. Etrangement, l’ambiance qu’elle retrouvait chez Jadélynka était toujours la même : confortable. Chez elle, l’ambiance était bien plus impersonnelle, et Chelae avait beau avoir grandi dans cet environnement, elle avait parfois besoin d’y échapper. Au-delà des présences qui peuplaient leurs maisons respectives, ce devait être dû à la décoration, qui se trouvait être un peu plus douce chez Jadélynka. Mais ça n’était qu’un détail. Pour revenir à l’essentiel, cela faisait longtemps qu’elle et Jade n’avaient pas discuté comme ça. Ça rappelait à Chelae un temps où elles étaient presque inséparables et où elles pouvaient se permettre de faire preuve d’une once d’innocence. Ça avait été des moments agréables, et pourtant toutes deux étaient bien contentes d’être ce qu’elles étaient à présent.

-Dis-moi tout. Dit Jadélynka en s’enfonçant dans son fauteuil. Pour elle, les tracas de sa cousine n’étaient jamais secrets très longtemps.

Chelae fit de même et soupira. Elle but une gorgée de champagne, bien plus grande que ce qu’auraient voulu les règles de bienséance. Peut-être que Jadélynka avait raison, et qu’elle n’aurait pas dû lui demander d’utiliser sa bouteille de champagne traitre. Quelque part, Chelae comptait sur elle pour confisquer la bouteille si elle se mettait à enchainer les verres sans même savourer la boisson.

-Mon père veut organiser une réception chez nous. Pour célébrer la Coupe des Nations.

-Oh, oui. Ma mère m’en a parlé. J’imagine que c’est toi qui dois organiser tout ça ?

Précisément. En soi, cela n’affectait pas l’Alfar. Ce n’était pas la première fois qu’elle se chargeait de ce genre de choses pour son père. Tout n’était encore qu’en cours de préparation. Chelae avait encore du temps, mais c’était justement quand on en avait le plus que tout se mettait à s’accélérer. Heureusement, la jeune femme n’était pas démunie, et savait par exemple à quel traiteur faire appel ou quelles personnes choisir pour compléter le personnel – tous avaient déjà été appelés pour de précédents événements. Il lui restait à trouver des décorateurs, ainsi que de nouveaux musiciens, à qui elle ne tarderait pas à rendre visite pour voir de quoi ils étaient capables. En ce qui concernait les invités, la réception serait assez ouverte. Le but principal était de montrer à quel point les Arcesi-Déléis étaient grandioses de par la participation de quelques-uns de leurs membres à la Coupe des Nations. Cependant, alors que de loin, tout était destiné à bien se dérouler, Chelae percevait déjà un élément problématique.

-Draes. Je ne l’ai pas vu depuis qu’il est revenu, mais dit-on qu’il est dans un état abominable.

Jadélynka acquiesça, songeuse. Ils avaient tous entendu parler de son cas. Elle non-plus ne l’avait pas revu. Il fallait dire, c’était à peine si elle le connaissait. Il fut un temps où ils s’étaient souvent croisés sans avoir jamais échangé plus de deux phrases. C’était dire à quel point ils avaient pu se parler en-dehors de cette période. Elle croisa ses jambes.

-Le sort s’abat sur lui, non ?

Il était vrai que lui, qui, en toute vraisemblance, n’avait jamais cherché à se démarquer de ses proches, s’était retrouvé affublé d’une notoriété qui ne le mettait en rien en valeur. Dans un sens, malgré l’embarras qu’il pouvait représenter pour eux, c’était amusant. Personne ne pouvait nier ne jamais s’être réjoui du malheur d’une personne peu appréciée. Ni même d’un inconnu.

-D’une certaine manière. Répondit Chelae après un court silence. Bizarrement, elle ne s’était jamais fait la remarque.

-Bien fait.

Jadélynka le méprisait pour les mêmes raisons que tous les autres membres de leur famille. En fait, elle se plaisait à croire que, peu importait ce qu’il avait vécu, cet événement de la Coupe des Nations, dont nul n’avait compris l’objet, était sa punition pour avoir conçu un enfant illégitime. Elle aurait aimé qu’il subisse plus, et restait optimiste : peut-être que c’en n’était pas terminé pour lui. Mais la jeune femme était également curieuse de savoir ce qu’il adviendrait de Daynes – elle en savait encore moins sur lui que sur son père et elle n’avait encore eu vent d’aucune sélection le concernant. En attendant, elle espérait secrètement qu’il meure. Ça serait un problème de réglé, et plus personne n’en parlerait. C’était un peu comme cette sœur disparue qu’avait eu Chelae : oubliée, considérée comme morte – de toute manière, elle l’était probablement. Bref : si Daynes mourrait, les Déléis retrouveraient un peu de cet honneur qu’on leur avait arraché. Qu’ils leur avaient arraché, Draskorann et son bâtard de fils.

-En attendant, ça ne résout pas le problème. Il paraît qu’il n’aime plus trop les foules. Je ne peux pas le faire participer à cette réception s’il n’est pas en mesure de le faire. Mais pour la Coupe des Nations, je ne peux quand-même pas…

-A mon avis, tu peux. Si cet homme est aussi actif qu’un amas de mousse sur un rocher, il n’y a aucun intérêt à l’inviter. D’autant moins qu’on ne sait même pas ce à quoi il a participé. On va le prendre pour un fou, et je pense qu’il nous a assez causé de tort comme ça.

A ces mots, Chelae ne put s’empêcher de penser au défunt Ilter, l’ancien maître de Satso. A vrai dire, lorsqu’on l’invitait à un quelconque événement, c’était par pure politesse. Avec l’âge, Ilter était devenu sénile au point d’en devenir désagréable, braillant à moitié à cause de son ouïe dégradée et critiquant tout et n’importe quoi en pensant qu’il était intéressant. On avait tous déploré sa mort, mais au fond, personne n’en avait pensé autant. Il avait peut-être été un grand homme, mais il avait été grand temps pour lui de laisser sa place. Comme quoi, tout était périssable.

-Draes est connu dans tout Drosera pour y avoir participé. L’objectif n’est pas de faire un repas de famille, mais de montrer aux Alfars ce que l’on vaut. C’est une vitrine, un peu. Chelae posa son menton dans sa paume. Elle réfléchissait.

-Si je puis me permettre, la vitrine sera dans un sale état.

-Peut-être, mais finalement qu’est-ce que ça fait ? Il a été choisi par les Aetheri eux-mêmes. C’est un honneur. Il suffit de mettre le doigt là-dessus. Elle marqua une pause pour terminer sa flûte et se resservir. Je passerai le voir pour constater son état par moi-même. Je lui demanderai.

-Tu sembles y tenir, à ce Draskorann…

-Figures-toi que je veux simplement faire les choses bien. Tu n’es pas sans savoir qu’un professionnel se doit de mettre ses sentiments et ses à priori de côté lorsqu’il se met au travail. Mon père est de bonne humeur, ces jours-ci. Il a l’intention de me payer si la réception est réussie.

Et par réussir, elle voulait dire exceller. Sorn était un homme strict et froid. Il était plus qu’exceptionnel de le voir de bonne humeur, et surtout, aussi généreux. En fait, c’était la première fois qu’il faisait une telle offre à sa fille. Chelae s’éclaircit la voix.

-D’un point de vue plus personnel, … eh bien, tu sais. Nous avons été plus ou moins proches, mais ce temps est révolu depuis longtemps. Draes est tout aussi déshonorant à mes yeux qu’aux tiens. Néanmoins, il faut savoir tirer parti des quelques qualités qu’il lui reste. Elle remplit une troisième fois sa flûte.

-Des quelques qualités ? Demanda Jade en rigolant doucement. Elle n’en était toujours qu’à son premier verre.

-Non, tu as raison : de la seule qualité qu’il lui reste. Et par là, elles pensaient toutes les deux à la notoriété obtenue grâce à la Coupe des Nations. Draes avait également une bonne qualité d’écoute et une forme physique particulière, mais un protagoniste l’avait mis hors de la course : Satso n’a rien à envier à Draes. N’est-ce pas ?

Chelae pencha la tête en arrière pour jeter un œil à son Mur. Satso se tenait derrière elle depuis le début de l’entrevue, droite comme un pic et regardant fixement devant elle. En réalisant que l’on s’adressait à elle, Satso battit des paupières.

-Oui, tout à fait Madame. Dit-elle sans trop savoir ce qu’elle pouvait dire d’autre, n’ayant pas été présente pour constater des capacités de son prédécesseur. A vrai dire, elle ne l’avait jamais vu.

Chelae afficha un sourire satisfait.

~1438 mots~

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Babelda
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Babelda
Dim 21 Avr 2019, 18:19


« Voulez-vous une tasse ? Une assiette ? Un service de couverts de table ? J'ai tout ce qui peut vous intéresser ! Même des soupières ! Non ? » « Peut-être aimeriez-vous savoir ce qui se cache réellement derrière le symbole du Hibou ? Ce n'est pas seulement le signe du Grand Père des Jeux ! Non, le Hibou va bien au delà d'Ismeli, et vous le sauriez si... » « Une nouvelle paire de chaussette, ça vous plairait ? » Icarus rabattit la capuche sur sa tête, comme pour essayer de se couper du vacarme qui l'entourait. Pour dresser un mur, entre lui et cette agitation ambiante qui l'oppressait... Le magicien ignora les marchands qui s'empressaient de lui mettre sous le nez divers produits, arborant sans exception l'image d'un hibou. A force, le jeune homme commençait à en avoir plus qu'assez, de cet animal de malheur. Comme si le voir continuellement dans le ciel n'était pas suffisant, il fallait également que l'oiseau devienne omniprésent sur tout ce qui se vende. Les vêtements arboraient désormais ce motif à toutes les sauces, les bijoux étaient tous parés de plumes et les couvertures de livre adoptaient même ce nouveau symbole, sans qu'il n'y ait forcément un lien avec le contenu... « E-Excusez-moi, j'aimerais passer, s'il vous plait... » Le Vaughan soupira tout en se rendant à l'évidence. On ne le laisserais pas passer, pas avant de lui avoir vendu ces précieuses marchandises... Bien malgré lui, il se laissa entraîner dans la boutique d'un petit homme à l’embonpoint quelque peu trop développé et à la moustache parfaitement entretenue. Sa boutique était remplie de bibelots, dont la majorité était, encore une fois, marqués du sceau de chouette... Tandis que l'homme lui ventait l'utilité de tel ou tel objet et lui assurait qu'il ne serait aucunement déçu s'il décidait de l'acheter, Icarus se contentait d'acquiescer en silence, attendant patiemment que la chose passe sans oser interrompre le commerçant. « Alors ? Combien en voulez-vous ? » « Je... Hum... »  « Oh oui, je sais bien, c'est un choix difficile ! A votre place, j'en prendrais trois ! Un, bien sûr, parce que vous en avez. Le second vous servira de rechange, si vous venez à égarer le premier. Le troisième, quand à lui, fera un merveilleux présent pour votre partenaire ! Alors, ça vous convient ? » « Non ! » protesta l'adolescent, poussant sur ses cordes vocales pour se faire entendre. Le peu d'assurance qui lui avait permit de s'exprimer s'envola telle une nuée d'oiseaux dès que le regard courroucé du moustachu se posa sur sa frêle silhouette. Le brun rentra la tête dans les épaules et cacha le bout de son nez derrière le col de sa cape de voyage. « Comment ça, non ? Mais, je vous assure, mon bon monsieur, que vous ne trouverez pas meilleur produit que chez moi ! Tous ces marchands, là dehors, ce ne sont que des escrocs, des charlatans, des moins-que-riens ! Si trois vous semble trop, je peux vous en donner seulement deux, il n'y a pas de- » « Ah ! Icarus ! Par ma barbe, je t'ai cherché partout ! Qu'est ce qui t'a pris de filer comme ça, d'un seul coup ? » Albert était apparut dans la salle de plafond bas, armé de sa canne et de sa pipe. Sans se préoccuper du marchand, il darda son regard sur son protéger qui laissa un soupir de soulagement lui échapper. « Je ne suis pas parti de mon plein gré. » expliqua le plus jeune d'une voix basse, à peine perceptible. Son timbre de voix n'était pas très développé et il lui fallait souvent répéter plusieurs fois avant de se faire entendre, encore plus lorsqu'il parlait en cachant son menton dans sa cape, comme il le faisait en cet instant. Le mage blanc, néanmoins, s'était habitué à cette horrible élocution et parvenait à deviner ce que disais le plus timide. « Je me suis fait arrêter par un commerçant et lorsque je me suis retourné, vous n'étiez plus là et ensuite - » « Mon bon monsieur ! laissez-moi vous montrer notre collection de - » « Non, je n'ai pas le temps pour ça, désolé. J'ai besoin de récupérer ce garçon, et de partir au plus vite ! » Pour illustrer ses propos, Albert empoigna le magicien par le poignet et le tira à sa suite, sortant de la boutique tout en ignorant son propriétaire qui râlait quand au manque de savoir vivre de ses clients qui partaient sans rien lui acheter.

« Tu es trop discret, mon petit ! » Icarus garda le silence. Pas si discret que ça, visiblement, puisque les marchands n'avaient cessé de l'apostropher pour essayer de lui vendre toute les panoplies d'idioties en leurs possessions. Albert sembla lire dans ses pensées. « Si tu étais moins timide, tu ne finirais pas dans toutes ces galères, mon petit. » « Je n'aime pas être autant entouré... » se plaignit le novice tout en détournant le regard. Ce n'était pas pour rien si, lors de leur première rencontre, c'est dans une grotte isolée de toute civilisation qu'ils s'étaient parlés... « Oui, eh bien, il faudra finir par remédier à ce trait de caractère, mon garçon. Un cartographe se doit d'être capable de dialoguer avec les gens pour qui il travaille... Tu imagines ? Un muet qui se contente de dessiner ? » « Je ne vois pas le problème, si le dessin est de qualité... » murmura tout bas apprenti. « Non non non, c'est une idée toute bonne pour se faire piéger ! Si tu n'apprends pas à négocier, on te fera travailler pour trois fois rien ! Tout travail mérite salaire et pour être certain d'obtenir un prix raisonnable, il fauta apprendre à dialoguer ! » Icarus inspira grandement. En acceptant de se mettre sous les ordres de son maître, il n'avait pas imaginé que celui-ci en profiterait pour exiger de lui tout un tas de compétences qui lui étaient aussi peu intuitives que de danser des claquettes. Finalement, il commençait à se dire que l'escroc, ici, ce n'étaient peut-être pas ses employeurs hypothétiques, mais bien Albert...

Arrivés à leur roulotte de voyage, Albert s'arrêta un instant pour scruter son protéger. « Qu'y a-t-il ? » demanda celui-ci, méfiant. « J'ai une surprise, pour toi. » déclara le plus âgé. « Une surprise ? » « Mmh... Mais je ne suis pas certain qu'elle te plaise réellement... J'ai cru comprendre que cette soudaine frénésie autour des hiboux t'insupportait quelque peu... » Le vieil homme laissa un sourire amusé étirer ses lèvres. Icarus se contenta de hausser les épaules. « Je ne comprend simplement pas pourquoi tout le monde en fait une si grosse affaire... Enfin, je sais pourquoi mais... Je ne saisis simplement pas tout cet engouement... » expliqua-t-il d'une voix lasse. « Eh bien, peut-être que tu pourras comprendre, avec ceci... » Albert lui tendit quelque chose, enveloppé dans de la toile. Les sourcils froncés, le magicien s'en empara. L'objet pesait plus lourd qu'il n'y paraissait. « Qu'est ce ? » « Eh bien, ouvre-le, tu le sauras. » S'exécutant, le voyageur découvrit une lame incurvée. Une faucille. Elle semblait aiguisé, et le brun prit soin de ne pas approcher ses doigts du bord tranchant. A la place, il étudia le manche finement sculpté, dans lequel on pouvait observer des symboles runiques ainsi qu'un hibou... Le manche était rattaché à une longue chaîne de métal où pendait un poids. Icarus fronça de nouveau les sourcils. Il ne comprenait pas pourquoi l'homme lui faisait présent d'un tel cadeau... « Où... » « Oh, je me suis simplement servit ! Des artisans plutôt généreux... Je me suis dit que tu pourrais en avoir besoin, pour notre prochaine destination ! » Le lycan pencha légèrement la tête sur le côté. « Notre prochaine... Où allez-vous nous emmener, exactement ? » « Ça mon garçon, c'est une surprise ! Tu le sais bien, le Voyage ne doit pas être révélé, il doit être vécu ! A quoi bon te dire notre destination, puisqu'elle pourrait changer en cours de route ? » Icarus se mordit légèrement la lèvre. Cela ne lui disait rien qui vaille... Il rangea néanmoins son arme et suivit son mentor dans sa caravane.
1377 mots


Merci Kyra nastae

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