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 La fumée macabre de la Dynastie des cauchemars | Devaraj

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Mitsu
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Mitsu
Dim 04 Fév 2018, 16:58

Oh elle pouvait se convaincre qu’elle avait toujours un semblant d’emprise sur lui. Peut-être en avait-elle mais elle n’était pas des plus douces et indolores. Il allait la faire souffrir, la mettre à genoux devant lui et la faire ramper, là, dans la boue. Il allait la torturer comme elle l’avait si bien fait avec lui, distillant la folie peu à peu en son esprit touché par un amour qu’il avait au début nourri sincèrement. Ni les Magiciens ni les Anges ne pouvaient convaincre une femme comme elle, initier un semblant d’intérêt en son esprit. L’amour, le vrai, le pure, celui qui n’était entaché d’aucune noirceur, lui paraissait fade et ennuyeux. S’il était ainsi aujourd’hui, elle en était la cause. Elle en paierait donc les conséquences. Aujourd’hui, elle n’était qu’un pion qu’il pouvait annihiler d’une simple volonté. Il pouvait mais cela n’était pas son rôle. Oh non, il jouerait les sauveurs, venant à son secours quand elle en aurait besoin sans qu’elle sache que son véritable ennemi serait en fait celui qui panserait ses plaies. Il allait la détruire comme elle l’avait détruit, pour qu’ils soient de nouveau réunis, telles les statues présentes dans l’Au-Delà. Elle finirait par lui avouer son amour, de gré ou de force. Il le lui ferait cracher si c’était nécessaire. Aujourd’hui et pour les siècles à venir, jusqu’à ce qu’elle capitule, il allait faire de sa vie un véritable cauchemar. Il en était le Prince, faute d’en être l’Æther. Il allait offrir au Monde un véritable duel, un spectacle d’une beauté et d’une cruauté sans pareille. Il lui laisserait penser qu’elle pourrait obtenir un semblant de victoire mais tout ce qu’elle ferait à partir de maintenant serait pour lui. Elle lui serait soumise, dans tous ses gestes, dans toutes ses pensées. Elle était à lui et il prendrait un plaisir malsain à le lui faire comprendre, petit à petit, dans un dédale impossible à résoudre. Il allait tisser la toile de la Veuve Noire et la cramerait une fois qu’elle aurait élu domicile dessus. Elle ne devait jamais oublier son objectif : qu’elle s’élève de nouveau. Tel était son Destin. Tel était leur Destin.

La main au-dessus du trône des Chamans vibra quelques secondes, juste avant que l’homme n’y apparaisse, entièrement nu, le corps recouvert d’une peinture rouge foncé qui montrait clairement qu’il avait en lui une colère profonde, autant que l’était son envie de vengeance. Des millénaires à être sous la croupe d’une femme qui se plaisait à lui refuser ce que tous deux savaient qu’elle accepterait un jour. Peu importe ses raisons, si au moins elle en avait, car à présent qu’il la dominait, ils allaient réellement commencer à jouer selon les règles qu’elle avait elle-même institué. Pour cela, il lui fallait des alliés, des Mortels qui guideraient sa volonté et qui le placeraient loin du moindre soupçon. De toute façon, si elle commençait à en avoir, il les supprimerait. Elle avait choisi de prendre un risque, de le laisser seul dans les Hautes Sphères et maintenant qu’il y était et qu’elle croupissait dans le Monde des Petits il n’avait plus d’autres choix. Un sourire malsain apparut sur son visage, habillé du noir qui représentait Ezechyel. Quelle meilleure représentation que lui-même ? Il appuya son coude sur le trône, plaçant négligemment sa joue dans la paume de sa main. Il attendait le Suprême de l’Au-Delà car il l’avait choisi pour perpétrer ses noirs desseins. Il allait créer une relation complexe, excitante et profondément dangereuse. Mais, avant de lui exposer la chose, il devait quelques explications à celui qui était le dernier descendant de la lignée Taiji sur le trône et, surtout, son véritable descendant, direct. Il avait relâché ses cheveux, les laissant tomber sur les muscles de son torse. Dire qu’il avait été un mauvais Roi n’aurait pas été faux. Certes, les recherches macabres, l’utilisation des Esprits et l’emprise qu’il essayait d’avoir sur les Parasites l’avait comblé jour après jour mais, en ce qui concernait l’honneur qu’il aurait dû porter à Edel, il y avait toujours envoyé son clone. Personne ne le savait et c’était mieux ainsi. Il ne voulait pas honorer Edel, il voulait la baiser directement. Là était la nuance.

Afin d’ajouter un aspect un peu plus théâtral que l'était sa simple présence, il convoqua quelques Esprits, les obligeant à s’agenouiller devant lui. Tous le craignaient et sans doute certains rêvaient-ils qu’il puisse être déchu de sa divinité et affaibli pour pouvoir le détruire à jamais. Ils pouvaient toujours le fantasmer ; cela n’arriverait jamais.
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Dim 04 Fév 2018, 19:35

La fumée macabre de la Dynastie des cauchemars
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Le Fumeur Macabre souleva la lourde teinture qui barrait l'accès à la salle du Conseil, suivi de près par ses pairs. Saisit par l'apparition qui manqua de peu de lui brûler la rétine, il fût prit d'un violent soubresaut, envahit du besoin urgent de rester seul, comme persuadé -sans justification- que cette entrevue ô combien imprévue se devait de rester discrète. "Hum." Immobile, il barrait complètement le passage et la vue, les onze Draugr s'impatientant derrière lui. Le Maître des Esprits eut pour seule explication de les foudroyer du regard, un sourire malsain alimenté par sa propre anxiété pour devoir faire face à cet événement incongru, promettant qu'il sacrifierait avec grande joie quiconque entrait ici avant qu'il n'en ressorte lui-même en premier lieu. Les environs se vidèrent sans trop d'encombre. N'avait-il pas déjà poignardé sauvagement un homme portant des vêtements et amulettes étrangers, pas plus tard que la semaine passée ? Ses colères n'étaient plus à justifier.

Désormais seul, façon de parler, il entra, silencieux. Peut-être aussi soulagé de voir qu'en sa présence, même ses propres Esprits Parasites fuyaient. Toutefois la lame était à double tranchant, certains redoubleront plus tard d'ardeur pour l'abattre, espérant peut-être se servir de lui pour atteindre celui qui occupait actuellement son trône avec une sans gêne déconcertante. Parfois, Devaraj aimerait simplement disparaître au fin fond d'une caverne. Tombant à genoux, il se prosterna sans attendre, peu étonné par son propre geste. Cela lui semblait dans l'ordre naturel des choses. Il lui demanderait de lui céder tout ce qu'il avait que le chaman s'exécuterait sans attendre, et pourtant jamais il n'avait eu l'honneur ne serait-ce que de lui parler. A l'époque de son règne, il n'était qu'un insignifiant Barnœska d'une faiblesse ridicule. Il se rappelle de certaines apparitions du souverain, mais Seth n'avait pas tardé à lui succéder. Voilà maintenant qu'il l'avait sous les yeux, à portée de main, autant dire que sa raison ne savait que faire de la situation. Mille et une questions lui brûlaient les lèvres, mais il finissait par les trouver toutes plus futiles les unes que les autres. Au fond de lui, il admirait et avait toujours envié la puissance néfaste que dégageait cet homme -était-il seulement encore un homme ? Devaraj n'hésitait pas à lui prêter maintes qualités divines. Il faisait vibrer son être, tout comme les senteurs des nimbes qui se dégageaient du Temple d'Ezechyel. Sa présence s'accompagnait de cette lourdeur macabre et cauchemardesque, une aura particulièrement merveilleuse aux yeux de l’Orphelin de la Mort, qui ne pouvait que tomber sous l'emprise la plus totale de son interlocuteur et qui ne tarda pas à afficher un très grand sourire vidé de bienveillance mais rempli de joie sulfureuse. Les incrédules pourraient le comparer à un enfant contemplant son plus beau cadeau, ignorant simplement que ce dernier n'était que Mort et chaos. Devaraj releva enfin les yeux. "Hoh'Haz'We, Hǫfðingi." annonça-t-il solennellement. Enfin, il expliqua sa principale incompréhension. "Pourquoi revenir en voleur dans votre propre maison ?"

L'idée de lui déplaire l'horripilait forcément au plus haut point, ainsi malgré la grande envie de rester bouche bée perdu dans sa contemplation, il ne tarda pas à se relever pour rajouter du bois dans le feu et préparer le calumet sacré. Ses mains plongèrent dans un bol empli du sang d'un sacrifié ce matin-même en l'honneur d'Ezechyel -ironie du Destin. Il traça ainsi trois lignes le long de ses joues et ses lèvres après une brève invocation gutturale, avant de présenter à son invité le bol, le calumet ainsi une mixture alcoolisée s'apparentant de loin une bière amère. "Puisse les Aetheri combler vos vœux les plus chers." susurra-t-il, sachant parfaitement bien qu'il n'avait pas besoin qu'on lui souhaite protection, ni guérison. Il n'était pas assez fou pour ne pas sentir la force qui coulait du trône, ni ignorer l'orage que semblait représenter le pourpre recouvrant le corps de Hoh'Haz'We. En réalité, cela excitait beaucoup la curiosité du chaman, qui ne demandait qu'à participer du mieux qu'il pouvait à l'ouragan de rage qui se défilait à l'horizon.

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Mitsu
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Mitsu
Dim 04 Fév 2018, 21:54

Un sourire inquiétant étira les lèvres de l’homme. Il était le premier à avoir fédéré les Chamans. Revenir en ces terres lui apportait une certaine satisfaction. Bien avant de devenir Hǫfðingi, il avait entraîné des sots dans le Phare qui se trouvait plus loin, leur laissant un petit mot pour leur indiquer qu’un gaz toxique n’allait pas tarder à se répandre, causant mort et destruction, et qu’ils avaient intérêt à trouver la sortie rapidement s’ils souhaitaient garder la vie. Beaucoup étaient morts ce jour-là. La folie qui était sienne à l’époque justifiait souvent ses actes, cruels et illogiques. Cela l’avait beaucoup amusé. Se laisser ronger par Lux in Tenebris était semblable à se faire dévorer par un Parasite ; sauf que dans un cas, il était possible de s’en sortir. Entrevoir cette perversion dans l’esprit de son fils le comblait. « Wom'Zaïkam'Yé » fit-il simplement pour répondre à ce qui servait de salutation. Il n'en fit pas de même pour la question, pensant simplement que l’avantage d’être chez soi absolument partout permettait d’y entrer en voleur sans qu’aucune conséquence ne puisse venir contrarier ses projets. Son regard pourtant sembla indiquer au Suprême de l’Au-Delà que c’était lui qu’il venait voir ; personne d’autre. L’ancien Chaman observa ensuite Devaraj s’activer, appuyant ses deux coudes sur le trône et liant ses mains devant sa bouche, légèrement penché en avant.

Le brun se redressa quand le Roi revint vers lui. Trempant ses doigts dans le sang, il dessina sur son torse un cercle parfait avant de se saisir du calumet. « C’est pour ça que je suis ici. » dit-il. Il sourit sans que ce sourire ne dégage ni joie ni bonheur. Il était simplement malsain, comme absolument tout chez lui. Il dégageait quelque chose de malaisant, de particulièrement sombre et effrayant. Oh il savait se transformer en véritable prince quand cela s’avérait utile mais il préférait de loin son apparence naturelle, celle qui faisait de lui un monstre de ténèbres. « Les Ætheri pensent qu’il est temps. ». Il inspira calmement. Il avait le temps et jouissait de la situation. Ce n’était pas d’observer l’influence qu’il avait sur l’Hǫfðingi qui lui plaisait mais plutôt le fait d’être en sa compagnie. Cela faisait si longtemps qu’il ne s’était pas invité à la « table » d’un Souverain, si longtemps qu’il n’avait pas réellement foulé ces terres. La question du mariage infertile de son fils lui vint à l’esprit mais il la repoussa avec un certain amusement. Il avait prévu de féconder la femme de Devaraj d’ici quelques temps. Les Chamans y verraient le signe de ce qu’ils voudraient bien y voir : le fils du Maître des Esprits ou le fils d’un Æther, encore ; la différence entre les deux était particulièrement mince aux yeux du peuple. Il expira, la fumée prenant la forme inquiétante d’un corbeau furieux. Il regarda en l’air un instant avant de passer la pipe à son hôte qu’il détailla avec bien plus d’attention. Un léger signe de la main de sa part eut pour conséquence de chasser une bonne fois pour toute le moindre Esprit de la pièce. Il voulait qu’ils soient seuls ; vraiment seuls. Son regard sur la broche qui liait la tunique de Devaraj suffit à la faire tomber au sol, suivie de près du tissu. Un sourire en coin naquit sur ses lèvres avant qu’il ne se lève, imposant.

Il réduisit la distance qui les séparait et, lentement, apposa sa main sur la gorge du Chaman, fermement sans pour autant rendre son emprise désagréable. Son corps le frôlant, son visage à quelques millimètres du sien, il resta ainsi un instant qu’il étira au maximum, semblant lire en l'homme un texte occulte. Il finit par le lâcher et retourna s’asseoir, portant la mixture à ses lèvres. Il sembla réfléchir à la tournure et articula une phrase qu’il savait assassine pour la personne dont il était question. « Ta femme me ressemble beaucoup, tu ne trouves pas ? ». L’un comme l’autre étaient ses enfants, en réalité. Devaraj, cela dit, était blond aux yeux verts, une particularité qu’il devait tenir de sa mère. Il n’y avait rien chez lui qui aurait pu indiquer qu’il était son fils, si ce n’était cette folie délicieuse qui hantait son être tout entier. Il émit un rire bref, comme si le sujet l’amusait, et reprit une gorgée du liquide amer, continuant sa contemplation du corps nu du Suprême de l’Au-Delà. Celui-ci était une œuvre d’art, sa peau disparaissant sous les tatouages et les peintures. Après un silence lourd, il laissa échapper sa dernière remarque l’air de rien. Il savait valser entre la nonchalance et la gravité. « Si j’avais su que mon fils me succéderait sur le trône… ».
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Lun 05 Fév 2018, 22:52

La fumée macabre de la Dynastie des cauchemars
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Sa raison lui aurait fortement indiqué de reculer, si seulement elle n'avait pas été réduite en miettes il y a de cela des dizaines d'années. N'importe qui voudrait fuir plutôt que supporter la présence d'un être aussi malsain, mais lui non, il hésitait tout juste à se jeter dans ses bras. Enfin... le respect l'empêchait tout bonnement de ne pas céder à cette pulsion infantile, ainsi restait-il parfaitement immobile, aussi réactif qu'un pantin en bois. Son souffle retenu, il subissait cet examen étrange sans un mot, frissonnant. Son âme était aussi dénudée que son corps face à un regard autant perçant, mais c'étaient les Divins qui l'observaient à travers les pupilles sombres fixées sur lui, ainsi n'y voyait-il aucune honte ni gène. Par ailleurs cela faisait longtemps qu'il n'avait ressenti une telle peur, car oui, frôler ce monstre instillait en lui une crainte tout comme une profonde attirance. C'était un mélange dangereux, bien trop addictif une fois qu'on y avait prit goût. Rien de nouveau pour lui, il avait toujours trouvé que se jeter dans la gueule du loup était un style de vie tout à fait intéressant, d'où le sourire ravi qui déchirait ses lèvres alors qu'il braquait son regard droit sur celui de son invité quitte à devenir aveugle.

Devaraj ne voyait pas ce que Lilith venait faire ici... Peut-être physiquement y avait-il des similitudes, mais il ne voyait en Hoh'Haz'We que la magie brute, poignante et fascinante, que la Mort lugubre. Cet homme avait tout ce qu'il aimait et adulait, mais en plus raffiné, plus beau, plus éclatant. Evidemment, sa femme n'était rien de tout cela. Aveuglé et plutôt troublé par la situation, il ne saisit pas le véritable sens de l'allusion. Quant au reste, il eut la vague impression d'avoir été brusquement jeté d'une falaise. "Je crains de ne pas comprendre." souffla-t-il, blême et nauséeux, après s'être repassé en tête ce qu'il venait d'entendre une bonne cinquantaine de fois. Ou plutôt refusait-il de comprendre, car après tout la phrase en question était tout à fait explicite, claire. Seulement son esprit borné n'était pas vraiment configuré pour accepter une telle révélation. Il ne souvenait pas de ses parents biologiques, ayant toujours considéré qu'ils valaient moins que rien. Les chamans de son ère n'avaient pas de place ni de temps à accorder à leur ancienne vie originelle... Il n'existait que mépris pour ces vieux souvenirs. "Hum. Si c'est une allégorie, je suis pourtant bien loin -hélas- de vous ressembler." Il y avait du regret dans sa voix. Maintenant qu'il baignait dedans, il ne pouvait plus ignorer sa jalousie pour une telle puissance. Cela réveillait des désirs si violents que sa main en tremblait... Imaginer tout ce qu'il pourrait réaliser ne serait-ce qu'avec un dixième de cette force... Non, il s'agissait vraiment d'une mauvaise idée. Le chaman se réserva ce fantasme brutal pour un moment plus approprié.

Les jambes flageolantes, il n'eut pas d'autres choix que de s’asseoir et porter à son tour le calumet à ses lèvres, en espérant que la fumée âpre calme toutes les ardeurs qui l'envahissaient. Les minutes coulaient. Une sorte de sombre fierté l'envahit petit à petit. Finalement, ce n'était pas si dur à accepter. Il s'avérait qu'avec un peu d'imagination, l'idée paraissait même extrêmement plaisante. Jouissive. Un rire nerveux lui échappa, bientôt mué en sarcasme. En fait, c'était très drôle. Il mit plusieurs minutes à se calmer, ne sachant toujours pas ce qu'il devait croire. Après avoir gardé les yeux fermés un long moment, il considéra de nouveau la scène avec sérieux. "Quels plans les Aetheri me tracent-ils donc ? Vers qui est dirigée votre colère et par extension la mienne ?" Inutile de préciser qu'être un pion entre ses mains n'était pas un problème à ses yeux. Au contraire, il ne demandait qu'à se jeter corps et âme et dans l'océan néfaste qui semblait animer cet homme, comme attiré et aimanté par les horreurs qui se dégageaient de lui.

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Mitsu
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Mitsu
Ven 09 Fév 2018, 16:15

Un fin sourire amusé mais non moins supérieur naquit sur les lèvres de l’homme à l’évocation du Chaman. Contrairement à ce que ce dernier disait, il pensait, au contraire, qu’il avait très bien compris. Ce n’était qu’une question de secondes pour que l’acceptation s’impose à lui, entre dans sa chair et s’y imprègne profondément. Aussi, il se demandait ce qu’il ferait de l’information, ce que cela impulserait en lui. Il espérait que celle-ci le pouce vers des limites encore et toujours plus dangereuses. Il voulait que son fils continue son œuvre et se perde dans la même folie que lui. Celle-ci n’était pas forcément négative. Loin de la raison, il était possible de trouver des forces insoupçonnées, d’envisager des réalités longtemps cachées. La folie était une alliée précieuse, surtout contre celle qu’il visait. C’était aussi pour cela qu’il avait choisi Devaraj. Plus son comportement serait insensé, plus elle serait démunie face à lui. L’art des manipulatrices s’estompait face à ce qui ne l’était pas et contrôler un puissant insensé était délicat. Quand le Suprême de l’Au-Delà se mit à rire, le sourire de l’invité s’accentua. D’un point de vue extérieur, il aurait été évident pour quiconque que ces deux hommes étaient totalement déments.

Quand son hôte évoqua l’objet de sa colère, une lueur terrifiante passa dans son regard. Il allait la piétiner à petit feu jusqu’à ce qu’elle regrette de lui avoir préféré la Mortalité. Son sourire s’estompa un instant avant de se faire carnassier. Il avait envie de lui tordre le cou mais la tuer ne réglerait pas le problème, bien au contraire. Il devait gérer la frustration de s’être fait, encore une fois, abandonner au moment du dénouement de leur Histoire. Maintenant qu’il s’agissait de recommencer une énième fois par « Il était une fois, un homme et une femme faits l’un pour l’autre. Ils auraient été heureux si la femme, cette charmante petite s*l*pe, ne prenait pas un pied incommensurable à se refuser à l’homme. », autant préciser qu’il ferait de ce conte un véritable cauchemar. Il s’apprêtait à confier à Devaraj les rênes d’un pouvoir bien spécifique à sa tâche, des serviteurs utiles et malfaisants, de ceux qu’il n’était guère bon de placer entre toutes les mains. Bien sûr, il allait limiter sa domination sur eux à ce travail spécifique mais il était certain que la chose lui plairait particulièrement ; ils avaient toujours été un sujet de fascination pour tous les Hǫfðingi.

« Une femme. » fit-il en se levant de nouveau. Il fit quelques pas, lentement, jusqu’à se trouver derrière le trône. Il fixa la main un moment en réfléchissant à ce qu’il allait lui avouer exactement. Devait-il tout lui dire ou, au contraire, le laisser chercher et trouver les méandres de l’existence de sa charmante moitié ? Devaraj devrait bel et bien découvrir un jour la vérité, sur lui, sur elle. Il lui semblait pourtant plus cruel de le laisser dans le flou, plus intéressant aussi. Il reprit son chemin, suffisamment pour pouvoir rencontrer de nouveau le regard du blond. « Une femme dangereuse. » précisa-t-il. Il ne pouvait décemment lui cacher cette information. « Elle se fait appeler Ostara Stark. Un mensonge de plus dans la longue liste de tous ceux qu’elle a proféré au cours de son existence. ». Sans la moindre once d’amusement, il lui asséna la suite. « Je veux que tu la trouves et que tu la mettes en échec. ». L’échec et mat, il se le réservait pour plus tard. Devaraj était l’un de ses deux fous, une pièce puissante. « Pour le moment elle n’en a pas mais elle se trouvera des alliés, puissants. Je la connais, elle serait capable de convaincre un Chaman de cesser de prier les Ætheri. C’est une hérétique avec laquelle il ne faut avoir aucune pitié. Celui qui la sous-estimerait serait voué à la pire trahison et à la pire fin qui soit. ». Il s’approcha. « La seule chose qui l’anime est la puissance et l’intérêt qu’elle porte aux êtres n’est limité qu’à ce qu’ils peuvent lui apporter, directement ou indirectement. ».

Après un court silence, il fit claquer ses doigts entre eux séchement, cinq Esprits Parasites se manifestant alors. « Je t’offre le contrôle de ces êtres. Ils t’obéiront dans ta tâche. ». Il avait dit la dernière phrase plus pour ces derniers que pour le Suprême de l’Au-Delà ; une délicieuse menace à peine voilée. « Corromps l’Esprit de ses alliés, réduis-les en miettes. ». Il sourit méchamment, ce qui provoqua le ricanement maléfique des Esprits. Pour le reste, il donnait carte blanche au Chaman. « Acceptes-tu, mon fils ? » finit-il. C’était une question rhétorique plus qu’autre chose. Ses noirs desseins étaient bien trop délicieux pour que son interlocuteur ne se laisse pas corrompre par ces derniers. Devaraj avait tort quand il disait qu'il était loin de lui ressembler.
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Dim 15 Avr 2018, 23:02

La fumée macabre de la Dynastie des cauchemars
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Dangereuse. Un rire enfantin lui échappa brusquement des lèvres. C'était ainsi, il ne pouvait indéfiniment retenir un trop-plein de nervosité et d'excitation. Le chaman dût avouer que son interlocuteur savait parfaitement où appuyer pour déclencher ses pires démences, et il se plût à constater qu'être ainsi à sa merci ne lui déplaisait pas une seule seconde. Qu'était-il après tout ? Un fou qui aimait qu'on le rende fou, un écorché qui prenait autant de plaisir à être soigné qu'à plonger dans une bassine de sel. Et dire qu'on lui avait confié un peuple. Bien heureusement, il ne trouvait pas encore assez de désespoir pour remettre en question le choix divin qui planait sur sa tête. "Oh, vraiment ?" souffla-t-il en se mordant la lèvre, plongeant un regard dément sur ceux qu'on lui offrait sur un plateau d'or, tout en savourant une première fois ce nouveau titre qu'on venait de lui affubler. "Mon fils"... S'il ne ployait pas l'échine devant la prestance de son père au point de ne plus savoir parler, il lui aurait bien demandé de répéter ceci une cinquantaine de fois. A défaut, cela restera un fantasme de plus dans la longue liste de ses chimères. Il expira plusieurs fois, avant de traverser la tente d'un pas vif, faisant ainsi plusieurs fois le tour de l'espace disponible. Son regard troublé buta sur un coffret qu'il ouvrit évasivement pour en tirer un chocolat qu'il goba avant de présenter la boîte à son invité. Le portrait représenté sur les friandises -et dont le propriétaire se trouvait en face de lui- pouvait représenter la preuve parfaite du fanatisme idolâtre que Devaraj vouait à Jun depuis belle lurette. C'était un fait -gênant pour certains- qui passait actuellement à des années lumières du chaman, dont les pensées étaient bien trop occupées par les cinq esprits présents autour d'eux. Il n'aimait pas le chocolat, décréta-t-il sur un coup de tête, trouvant le goût amer et bien trop insupportable pour la nausée qui l'envahissait un peu plus à chaque seconde.

Cela était bien trop facile. Facile, merveilleux et détestable. Il n'avait qu'à tendre la main et prendre. Prendre, cela lui plaisait... Sans effort, cela ne lui plaisait plus. Pourtant, on lui offrait là un de ses plus grands désirs... Il ne savait plus s'il devait se consumer de joie, s'étrangler devant la gratuité de l'offre, ou simplement crever de jalousie devant la vision d'une force capable de mettre à terre des créatures aussi puissantes. Son esprit essayait vaguement de concevoir tous les choix à la fois et il s'épuisait ainsi, parfaitement hagard. A force de tripoter ce qui était à portée de main, les doigts du chaman rencontrèrent un savon qu'il fit tomber pour faire apparaître un immense bain en bois, remplit d'eau chaude. Parfait pour se détendre avant qu'il n'explose. Devaraj enjamba le rebord et s’immergea dans le bassin sans un mot.  "Une hérétique, hm." finit-il par grogner. Dans une toute autre situation, il aurait rit du choix des mots. Ici, il se contenta d'hocher la tête pour montrer un accord qu'on ne lui demandait pas, car autant troublant que cette demande pouvait paraître, il n'aurait jamais pour idée de refuser quoique ce soit à cet homme.

Le Fumeur Macabre ferma les yeux, retrouvant ainsi un calme relatif, s'imaginant la pièce vidée de ses intrus. Il sourit, se laissant enfin couler dans les méandres du Destin sans résister à tout va, abandonnant pour un temps fierté, ambition et jalousie. "Oui, cela promet d'être amusant. Mourir un peu moins, un peu plus, quelle différence ?" Même s'il espérait gagner quelques années, il n'était plus dupe concernant l'Emprise qui gangrenait son esprit. Qu'on lui propose d'occuper le temps qu'il lui restait pour une cause aussi joliment décrite lui faisait particulièrement plaisir. Il ne savait que faire de l'honneur qu'on lui faisait si ce n'était exécuter les ordres du mieux qu'il le pouvait. "Dangereuse au point de vouloir annihiler tout ceux qui me sont liés ? " La question était brusque et la pente sur laquelle il s'engageait était bien trop glissante pour son équilibre. Il ne pouvait concevoir de prononcer le mot échec et pourtant il était assez fou pour demander les conséquences de la défaite sur ses proches et par là, il pensait uniquement à Lilith. Peut-être était-ce parce-que le sujet de sa femme avait été abordé plus tôt ? Il se retrouvait à apprécier l'idée que des dommages collatéraux puissent l'atteindre. Ce serait une sorte de vengeance malsaine pour tous les maux de tête dont était responsable l'Ange d'une part et d'autre part il préférait être l'unique facteur de souffrance de son épouse, avide d'avoir le terrain pour lui tout seul tant en amour qu'en haine.

Comme la réponse semblait couler de source, il ne l'attendit pas pour exploser d'un rire macabre qui n'avait rien de joyeux.

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Mitsu
Mar 26 Juin 2018, 23:24

L’être disparu un instant, une fumée noire se déplaçant pour atterrir derrière le Suprême de l’Au-Delà qui riait. Il se matérialisa de nouveaux, ses lèvres proches de l’oreille de son interlocuteur. L’ancien Hǫfðingi émit un rire bref. « Dangereuse au point de vouloir mettre le monde à genoux devant elle. ». Il y aurait des pertes, de nombreux dommages. Il sourit. Au fond, cette comédie se transformerait inéluctablement en tragédie. Il avait besoin d’elle pour une tâche précise mais il ferait en sorte d’enchaîner sa volonté. Elle lui obéirait, non parce qu’elle le voulait mais parce qu’il la forcerait.

Il se redressa, enjambant à son tour le bain pour s’y tremper, en face de Devaraj. Il fixa ce dernier longuement, d’une façon qui aurait terrorisé n’importe quel individu lambda. Seulement, son fils perdait la raison et le Parasite qui gangrénait son Esprit resserrait son emprise, encore et encore. Son sourire se fit mauvais. Il aurait pu chasser l’Hozro, le détruire, purement et simplement. Seulement, les choses auraient été moins divertissantes. Au fond, peut-être que, malgré tout le pragmatisme dont il faisait preuve, lui aussi était embrassé par une douce folie. Il pencha la tête en arrière, découvrant son cou. Il n’aurait jamais osé du temps où il était Empereur Noir, bien trop paranoïaque pour tenter le Diable. Aujourd’hui, les choses étaient différentes. Il posa ses bras sur le bord du bassin, contractant ses muscles quelques secondes le temps d’attraper la paroi. Il resta ainsi un temps indéfini, plongé dans ses pensées, avant de susurrer. « La dernière fois que nous nous sommes affrontés… hum… ». Il se remémorait sa démence et sa fureur. Il aurait détruit jusqu’à la moindre parcelle d’humanité s’il avait pu. « Le Monde brûlait sous les flammes de ma rage. Les corps se désarticulaient comme des pantins mal conçus. Elle a fait de moi une bête assoiffée de sang et a façonné mes rêves les plus cruels… des cauchemars pour le commun des mortels. ». Il sourit. Il aimait cette garce et il finirait par la posséder. « Elle est tel un Esprit Parasite n’ayant aucunement besoin de prendre place dans mon Âme pour torturer ma raison et faire naître une passion emplie de vices et de haine. ». Il redressa la tête, mauvais et amusé à la fois. « Sauf qu’elle a fait des erreurs qu’il faudra exploiter. ». Il allait la malmener, pour le plaisir de la voir se débattre. Elle aimait ça ; il le savait. Le lien qu’ils entretenaient était une douleur exquise, un défi constant et dévastateur. Il la haïssait, cette garce.

L’homme quitta sa position pour s’approcher de Devaraj, plaçant son visage en face du sien. Il allait lui avouer quelque chose, une certitude qu’il avait acquise. Il n’avait pas eu besoin de regarder le futur. Il savait que la rencontre se ferait car elle représentait trop pour l’ancienne Æther de la Vie. « Elle rencontrera ta femme, un jour ou l’autre. Lilith possède des petits secrets dont un en particulier lié à son ancienne vie ; un objet qui appartenait à Ostara il y a longtemps et qu’elle voudra récupérer. Si elle y arrive, les Esprits Parasites deviendront inefficaces. ». Son sourire revint. Si Devaraj croyait qu’il lui facilitait la tâche, sans doute avait-il raison, mais en partie seulement. Ce jeu là se jouait contre la montre et, malheureusement, Mitsuko avait bien moins d’obligations que le Maître des Esprits. Il ne voulait pas envisager ce qu’elle lui réservait, laissant ses dons en suspend quant à l’avenir. Il avait juste apprécié le résultat. Il gagnerait, forcément. Quand et comment ? Il l’ignorait.

D’un geste puissant, il se redressa. À présent debout, son regard se baissa pour contempler l’Hǫfðingi. « Si tu veux qu’elle soit à toi alors détruis tout ce qu’elle aime. » susurra-t-il simplement sans préciser de qui il parlait. Après un dernier sourire, cynique cette fois-ci, il se volatilisa, ne laissant derrière lui qu’un corbeau plus imposant que la moyenne qui se mit à fixer le Suprême de l’Au Delà après un croassement lugubre.
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La fumée macabre de la Dynastie des cauchemars | Devaraj

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