Un simple bout de papier. Un fort sentiment d’excitation. Alors que je lisais la lettre à la calligraphie stylisé, je ne pouvais m’empêcher de sourire. Il s’agissait d’une invitation qui avait dû être envoyé à foule de gens. Pourtant, au lieu de me sentir vexé par le sentiment de faire partie d’une masse indifférenciée de personnes, j’étais presque à sauter de joie. Une soirée masquée ? Parfait. Depuis que j’avais testé le déguisement sur le continent désormais englouti par les eaux, lors d’une expérience quelque peu mouvementée, je m’étais découverte une passion pour ce dernier. Quel amusement ! Quelle autosatisfaction de se voir transformer en une autre personne ! Et puis, c’était toujours l’occasion de découvrir un peu plus les tissus et vêtements crées par les Gælyan. Ils pouvaient faire des miracles parfois ! Une chose que je ne dirais jamais à voix haute. J’avais encore trop de préjugés à leur propos. Enfin… Sam était l’exception qui détruisait peu à peu mes jugements peut-être trop hâtifs. Et puis j’avais rencontré quelques personnes de leurs espèces. Ces derniers m’avaient appris beaucoup plus que je ne l’aurais pensé. J’étais certes encore ignorante sur grands nombres de choses à propos de ces bipèdes et de leur monde mais l’ignorance avait remplacé mon côté ignare.

Je secouais la tête pour cesser de divaguer. J’avais encore du mal à rester concentrerée sur une unique chose. Je fixais la lettre d’une manière incongrue. La soirée était une occasion pour moi de sortir, de découvrir un peu plus les secrets de ce monde terrestre, de nouer des relations. Et peut-être de me faire un nom. Espérons juste que mon nom n’allait pas se faire connaître à cause d’une ridicule raison. Croisons les doigts et prions les Ætheri pour que cela n’arrive pas.

Je jetais la lettre sur mon lit et me planta devant le miroir. Se déguiser en l’un des nombreux souverains qui avait, un jour, foulé ce monde ? Je grimaçais essayant de trouver une position debout qui me montrait un peu plus charismatique que je l’étais réellement. Un éventuel témoin de cette scène aurait trouvé cela très ridicule de la part d’une Næphina, encore plus lorsque celle-ci avait du sang noble. Mais heureusement personne n’était présent dans cette chambre qui était mienne. Il y avait seulement ma petite personne et mon reflet qui se dandinait de tous les côtés.

Après une succession de positions et mouvements farfelus, je soupirais et m’écrasais sur le lit, observant le plafond de la pièce. Il ne s’agissait pas réellement de ma chambre mais d’une chambre d’auberge que j’avais loué pour un très long moment. Je ne me sentais pas encore de rentrer chez moi. Je n’avais pas encore appris de ce monde. Je n'étais pas encore assez digne pour faire mon grand retour chez moi.

« Je n’aurais jamais la prestance d’une souveraine. » me morfondais-je en me recroquevillant sur moi-même, prenant par la même occasion la position qu’avait un nourrisson dans le ventre de sa mère. J’étais encore trop faible mentalement. Le pire, c’était que je le savais. Je commençais à cacher mon visage derrière mes genoux pour pleurer sur mon triste sort lorsque la porte s’ouvrit brusquement. Je me redressais le plus rapidement qu’il m’était possible et m’assis sur le bord du lit. J’observais Sam qui refermait cette fois prudemment la porte. Lorsqu’il se retourna il était tout sourire. Apparemment il ne m’avait pas vu en position fœtale ! Ouf, l’honneur était sauf. J’allais lui demander ce qui lui valait ce si beau sourire mais à peine ma bouche ouverte qu’il me sautait dessus ! « Hé hé ! Tu sais que c’est la fin du monde ?! » Je le poussais délicatement afin que lui-même soit assis sur le bord du lit et le regardais perplexe. « Sam… Tu sais que ce n’est pas une raison pour se réjouir ? Il y a beaucoup de personnes qui sont mortes à cause des évènements qui se sont produits récemment. » Rapidement je repensais à l’engloutissement du continent calme sous les eaux. La faute à mon peuple, tout du moins la faute à la Khæleesi. Sam affichait une mine renfrogné et croisait les bras. « Je ne suis pas heureux pour cette raison. Loin de là. Je n’aime pas prendre conscience de l’étendu des dégâts. Et puis… toutes ses familles brisées. » Sa voix se brisa et ses yeux commençaient à briller d’émotions. Je savais qu’il repensait à son père. Un regain de culpabilité commençait à m’envahir l’esprit, sa blessure psychologique ne se refermera jamais vraiment. Je grimaçais et l’enserra de mes bras. « Je sais, je sais… Je… » Je quoi ? Suis désolée ? Pourquoi ? Oh pour rien, j’ai juste participé à la mort de ton père, rien de plus ! Je ne pouvais dire cela ! Sam ne m’aimerait plus… et je ne voulais pas cela. Etais-je égoïste ? Sans aucun doute car le petit méritait de connaître la vérité.

« Oh ! c’est quoi ça ? » Sam était en train de tourner et retourner l’invitation que j’avais lancée sur le lit quelques instants plus tôt dans ses petites mains. Il ne savait pas lire, je ne lui avais jamais enseigné. Je faisais une piètre mère. D’un coup rapide et brusque je lui retirais le papier des mains, manquant de peu de le couper. « Ça, c’est une invitation à une soirée déguisée ! » Lui dis-je en souriant. Ces yeux brillaient d’excitation. « Oh ! Dis je peux venir ?!! » « Non. » lui assénais-je un peu trop brusquement. « Tu n’as que douze ans ! Ce n’est pas assez âgé pour de telles soirées où l’alcool coulera surement à flots. De toutes manières un souverain d’aussi petite taille ne trompera personne ! » Sam ronchonna dans sa barbe inexistante. Il n’était pas content. Je me relevais du lit et soupira en haussant les épaules. « Et puis tu sais surtout que je n’aime pas te savoir avec tous ces Gæl… Inconnus ! Je ne veux pas te perdre. Tu es mon trésor à moi. Mon humain. Mon enfant. » Dis-je sans l’ombre d’un doute. Sam n’insista pas mais se proposa tout de même de m’aider dans l’élaboration de mon déguisement.

Nous avions choisi de me transformer en l’Impératrice de la nuit. Le déguisement de base était rudimentaire : une perruque feignant de longs cheveux bleus, des jolis talons blancs et une robe blanche légèrement échancré sur le côté droit, ce qui laissait apercevoir une jambe de porcelaine. Le rendu n’était pas mal même s’il ne faisait aucun doute que ma prestance n’arrivait même pas à la cheville de l’impératrice.  

Après avoir, souhaité une bonne soirée à Sam je me faufilais vers les lieux de la réception au Rocher du Clair de Lune. L’esprit accaparé par la soirée que j’allais vivre, j’avais complètement oublié de demander à Sam la raison de son précédant emballement à propos de la fin du monde. "Hum… Je lui demanderais en rentrant." Me promettais-je à moi même. Une fois arrivée devant les portes du manoir j’installais sur mon visage un demi masque blanc orné de faux or et entra.

L’ambiance était pour le moins attractive. Je commençais à avancer afin de m’approcher du buffet quand je trébuchais à cause de mes talons. La perte d’équilibre ne dura qu’un instant mais je jetais tout de même un regard panoramique autour de moi pour m’assurer que personne ne l’avait remarqué. Heureusement, une fois encore, l’honneur était sauf. Les Ætheri était peut être avec moi ce soir.

« Une coupe madame ? » J’hochais la tête en direction de la serveuse qui me tendait déjà un verre. Je le saisis et but le liquide d’une traite, voulant moi-même oublier que j’avais faillis me retrouver face contre terre à peine arrivée. Elle m’en proposa une autre. J’acceptais mais gardais la coupe dans ma main blanche, sans toucher au liquide. Je ne remerciais pas la fille – après tout c’était son métier de servir les autres- et m’enfonçais dans le manoir, cherchant à faire la connaissance d’un nouveau ou d’une nouvelle Gælyan à rencontrer.

spoiler:

Je regardai le paysage défiler à travers la fenêtre de la calèche, la tête calée contre un duveteux oreiller vert et bleu. Au dehors, j’aperçus forêts et petits villages nichés au creux de vallées, des paysans et leurs enfants travaillant la terre s’arrêter un moment en observant la caravane passer. Je me demandai en gloussant ce qu’ils devaient penser, alors qu’ils détournaient la tête de leur besogne l’espace d’un instant, en observant le cocher guider les deux chevaux sur le chemin de terre battue. Pensaient-ils avoir à faire à de riches commerçants? Croyaient-ils à la visite de quelque noble venu inspecter ses propriétés terriennes? Je me gardais bien de leur donner un indice, affichant un sourire mystérieux à chaque fois que mon regard croisait l’un des leurs, retenant un rire au fond de ma gorge. Il fallait bien que je me divertisse! Le voyage, qui touchait pourtant à sa fin, avait été atrocement long. Bien que la calèche était d’un confort irrévocable – elle avait probablement été enchantée pour paraître plus invitante qu’elle ne l’était réellement –  rien ne réussissait à tromper l’ennui durant huit jours de voyage consécutifs. Les escales effectuées dans les petits villages, pour que les chevaux se reposent ainsi que pour faire le plein de provisions, avaient été trop courtes pour faire une différence. Il faut dire que huit jours était néanmoins une échéance respectable pour faire la route qui séparait les Terres d’Émeraude aux territoires avoisinant le Lac de Transparence. J’avais réussi à dénicher un cocher faisant le voyage après m’être rendue à Stenfek, dans une petite auberge qui était réputée pour abriter de nombreux voyageurs. Je m’y étais directement rendue après avoir déchiffré l’invitation qui m’avait été adressée, d’une calligraphie impeccable, me conviant à un bal masqué qui se déroulerait sur le Continent. En étant partie huit jours d’avance, j’avais calculé mentalement pouvoir arriver à destination à temps,, me donnant ainsi un peu de  temps afin d’entamer ma métamorphose en Souveraine.

Bien sûr, je n’avais pas les moyens de payer un cocher ainsi qu’une calèche privée par moi-même. Sans être sans le sou, je ne bénéficiais ni d’un Protecteur, ni d’une carrière me permettant d’investir mes avoirs ici et là. Je payais donc ce convoi à part égale avec trois autres gens qui se rendaient sensiblement à la même destination que moi. Aucun d’entre eux ne m’avait adressé la parole, mis à part de brèves salutations lorsque le cocher m’avait tendu la main pour m’aider à grimper à bord du véhicule. J’avais cependant pu les détailler rapidement; deux hommes et une femme, tous plus âgés que moi et sobrement vêtus. Un des hommes portait un capuchon blanc, ce qui m’avait empêché de voir son visage. Notre silence n’était rompu que par les rares craquements du véhicule ainsi que par la voix du cocher, qui chantonnait parfois quelques airs folkloriques de son coin de pays pour se distraire. Cela semblait énerver ma voisine qui pinçait les lèvres dès que la voix rauque de notre chauffeur parvenait à ses oreilles. Pour ma part, je trouvais le tout assez divertissant. Bercée par la trame sonore pittoresque du cocher, je laissai mon esprit voguer en direction de la soirée vers laquelle je me dirigeais. Je m’étais un peu isolée, ces derniers temps. Je n’avais pas eu le cœur à la fête, après les chamboulements associés aux évènements funestes des derniers mois. Assister à ce bal masqué marquerait pour moi le début d’un nouveau chapitre, plus heureux que le dernier. De plus, cela serait l’occasion de faire de nouvelles connaissances et de me tenir au courant des dernières nouvelles des Terres – ou, du moins, du continent.

Quelques heures après avoir aperçu le Lac de la Transparence défiler par la fenêtre, je tendais un petit sac de toile empli de pièces d’or au cocher, en le remerciant de ses services et de sa diligence. Comme tous les cochers, il n’avait pas l’air très intelligent. L’idiot du village cherchant à se rendre utile, j’imagine. Je lui promis une bourse supplémentaire s’il concédait à m’attendre  quelques heures de plus et à m’emmener au manoir où la fête se déroulerait. Après avoir pris congé de mes compagnons voyageurs, je me dirigeai vers une menue auberge au centre du village, où je fis l’acquisition d’une petite chambre où me préparer. J’avais traîné avec moi une malle qui contenait la robe ainsi que le masque que je comptais porter. En nouant le corset ébène qui composait la partie supérieure de la robe, un rapide coup d’œil à l’horloge me fit comprendre que je n’avais pas beaucoup de temps devant moi si je ne voulais pas être en retard. De plus, rien ne m’assurait que le cocher n’allait pas perdre patience et m’abandonner, faisant une croix sur les pièces d’or que je lui avais promises. Je dénouai mes cheveux de jais, enfilai le reste de ma robe incrustée de fausses pierres, puis sorti de la chambre en attrapant mon masque ainsi qu’un miroir à main. Tout en indiquant la direction du manoir au cocher, j’achevai de parfaire ma métamorphose en me servant du miroir à main pour me perfectionner. Je lissai mes cheveux afin de les rendre droits et souples, puis m’activai à modifier les traits de mon visage pour les rendre moins fragiles, plus fonceurs. Enfin, je m’efforçai à rendre l’illusion complète en rendant ma peau aussi pâle qu’une perle trouvée au fond de l’océan.

J’adoptai ainsi l’apparence d’Edwina Nilsson, la Reine Blanche, juste à temps; je n’avais pas encore enfilé mon masque lorsque mon cocher s’arrêta devant une immense propriété autour de laquelle se massait une foule masquée. L’illusion n’était évidemment pas parfaite, car elle reposait uniquement sur ma magie. Un simple manque de focus suffirait à faire tomber les masques pour de bon. De plus, n’ayant jamais eu l’honneur de côtoyer Lady Nilsson, j’avais dû uniquement me baser sur des portraits circulant au sein des Terres. Nul doute que mon apparence ne suffirait pas à berner les grands de ce monde. Pourtant, elle sembla assez bonne pour tromper mon cocher – ou alors, mon cocher fut assez stupide pour y croire. En me voyant arborer les traits de la Souveraine des Magiciens, le pauvre homme qui me tendait la main pour m’aider à descendre écarquilla les yeux alors que je lui tendais le montant convenu. «Madame…! entama-t-il après avoir déglutit avec peine, Madame, j-je ne peux… je ne peux accepter…» Me complaisant dans mon rôle de Souveraine, je m’efforçai de prendre le ton le plus hautain possible. «Je vous offre ceci en signe de reconnaissance, mon brave.» Je profitai de son silence pour enfiler mon masque doré. «Et que cette rencontre reste entre nous, si?» Je saisis sa main tendue avant qu’il n’ait le temps de répondre et fit mon chemin vers l’entrée du Manoir, tenant à peine sur les talons que j'avais enfilé.

Mon masque était plutôt original et j'en étais fière. Composé entièrement de lamelles dorées retombant sur mon visage tel un rideau, il prenait la forme d’un lion rugissant sur mon front, dissimulant la racine de mes cheveux. Bien sûr, la fantaisie avait un prix à payer : les franges dorées qui retombaient sur mes yeux jusqu’à l’arrête de mon nez m’empêchaient presque totalement de voir. Après un moment passé à inspecter les lieux, lasse de trébucher sur presque chaque décoration ou ornement, j’élus d’attraper une coupe contenant un liquide églantine d’un serveur qui passait par là. Après une gorgée et un bref coup d'oeil aux alentours, je jetai mon dévolu sur un canapé dans un coin de la pièce, où je fus à mon aise pour me délecter du liquide qui m’avait été servi sans être gênée dans mes mouvements. Liquide qui était tout bonnement divin, il faut le dire. Je trempai mes lèvres dedans une nouvelle fois, me laissant gagner doucement par la bénie allégresse qui semblait régner auprès des convives.

HRP:

La marche : Rien de tel pour faire circuler correctement le sang dans son corps ! Un véritable bonheur. Sauf pour moi. Je détestais ses jambes, n’ayant jamais vraiment pu m’y habituer. Et puis que ces talons faisaient mal ! J’hésitais un instant de les retirer mais je me ravisais. Je n’imaginais pas l’Impératrice de la nuit marcher pieds nus en pleine réception. Cependant, je pouvais me tromper. Je ne connaissais pas vraiment le caractère de cette souveraine. Ni d’aucune autre souveraine Gælyan. Je n’avais jamais pris vraiment le temps de m’intéresser à leur politique.

Mes yeux bleus détaillaient les lieux. Je vivais dans un monde fait de noir et de blanc mais pourtant je savais que les lieux étaient splendides, décorés avec goût. Après tout, il fallait être un imbécile pour décorer de manière rustre un manoir. Je me concentrais alors sur les personnes présentes pour la fête. Et, ne tournons pas autour du pot, il y avait des Yulenka beaucoup mieux réaliste que moi. Leur costume étant réalisé avec un souci particulier du détail. Je me renfrognais, vexée pour si peu. Le bras croisés sur ma poitrine j’essayais de me trouver des excuses afin de me convaincre que ce n’était pas grave de ne pas être la meilleure. Après tout, je n’avais pas usé de la magie comme d’autres. En effet, certains l’avaient utilisé pour perfectionner leur apparence et peut-être même pour se travestir. Je souris méchamment tout en espérant qu’un humain doté d’une forte anti-magie allait participer à la fête. Réduisant à néant leur costume. Certes, penser et surtout espérer qu’une telle chose allait se produire n’était pas très morale mais à l’heure actuelle je m’en fichais totalement. Je voulais que mon costume paraisse superbe.
Dans la salle, se bousculaient des souverains qui m’étaient méconnus. Pour dire vrai, la majorité des souverains présents ici m’était inconnu. Je devais vraiment m’instruire un peu plus pour ce qui concernait ces bipèdes. Oh certes, je reconnaissais certains souverains des plus connus. Par exemple il y avait un groupe de personnes qui représentait Le Titan, d’autres s’étaient déguisées en la plus belle femme de ses Terres : Lily-Lune, ma Ran : la femme que je respectais et que je jalousais. Et puis surtout il y avait Nastaé. Celui qui avait remplacé la Khæleesi. Une Khælessi qui nous avait tourné le dos. Je n’admirais pas vraiment l’homme mais je savais que je lui devais loyauté et respect. L’Abyssum nous avait beaucoup aidé.

Je réalisais soudain que depuis, maintenant un bon moment, j’étais restée immobile, observant simplement, semblable à une plante. Je reprenais lentement conscience de mon corps et surtout de mes pieds meurtris. Il était peut-être temps que je m’installe quelque part, près d’une personne à laquelle parler. Après tout, parler, me faire des relations, c’était un peu le but que je m’étais fixée.

Je bus une gorgée de la coupe que je tenais toujours dans la main et parti d’un pas trainant vers l’un des canapés de la salle. Au loin j’entendais une personne en bousculer une autre. Cela me fit sourire. Heureusement, je n’étais peut-être pas la personne la plus maladroite ici. La honte allait pouvoir s’abattre sur une autre tête que la mienne. Je remerciais les Ætheri qui, peut-être, m’aidaient à connaître une belle soirée.

Je m’installais près d’une femme qui portait un masque bien originale et surtout magnifique. Vraiment, les Gælyan étaient capable de merveilleuses choses parfois ! Je tournais mon regard vers elle essayant de deviner en qui elle s’était déguisée. Malheureusement, même si je ne doutais pas que le costume était réaliste, je ne connaissais pas la souveraine. Surement que celle-ci faisait partit du camp bénéfique.
« Magnifique costume ! » Finissais-je par dire, un sourire que je voulais bienveillant aux lèvres. « Ce masque est très raffinée. Il sort du lot ! » M’exclamais-je tout en montrant mon masque, qui lui faisait partie du lot de masque indifférencié. Assise, droite, au bord du canapé, je repris une gorgée de la coupe. Le vin était exquis. « Pourriez-vous cependant m’éclairer sur le personnage ? » Je caressais le bord de ma coupe du bout de l’index. « Je suis assez ignorante au sujet de la politique, voyez-vous. » M’excusais-je. Cette conversation pouvait se révéler intéressante et instructive bien que j’étais en face d’un Gælyan. Peut-être que je ressortirais moins ignorante de cette soirée. J’allais même pouvoir apprendre toute ses choses à Sam lorsque j’allais rentrer à l’auberge. Je me penchais pour frotter mes chevilles, toute en maudissant mes talons avant de replonger mes yeux bleus dans ceux de la jolie jeune femme en face de moi.

Spoiler: