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 La relique de la Lune [mission 3]

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Lun 22 Aoû 2016, 17:04


Ses pieds nus couraient, écrasant l'herbe verte et piétinant la poussière pendant que des rires joyeux retentissaient autour, se mêlant au bruit des feuilles secouées par le vent. C'était un souvenir cher à ses yeux, qui datait de sa petite enfance. Itak avait toujours aimé s'échapper de sa maison familiale pour aller se perdre dans les bois, rêver en regardant les nuages ou chasser les proies les plus faciles. Mais aujourd'hui il ne restait de la maison que des cendres balayés par la brise. Quand aux arbres, certains restaient encore debout, calcinés et noircis. Ils ne tarderont pas à rejoindre le sol au prochain orage. Le Bélua contempla l'étendue dévastée et poussa un soupir à fendre le cœur, réalisant enfin que tout ce qu'il connaissait avait réellement disparu dans le feu. Depuis le massacre de Vastesylve, il avait naïvement cru que sa famille s'était réfugiée ailleurs, peut-être même était allée réparer les dégâts dans la maison pour s'y réinstaller. Jamais il n'aurait pensé que Dithys était devenue un cimetière. Il se trouvait à l'endroit exact où se tenait la maison de sa famille quelques années auparavant. Ses parents avaient toujours été fiers de ce qu'ils avaient construits, pensant que cela leur réservera un brillant futur, avec richesse et puissance. Finalement, tout était parti en fumée. C'était dérisoire.

Itak se demanda pourquoi il était revenu ici, avant de se rappeler de son étrange rêve et de la voix qui lui avait ordonné une mission. Désobéir ne faisait pas parti des choix alors il avait simplement suivi les instructions sans réfléchir. C'est avec une certaine mélancolie amère qu'il parcourait les ruines de l'ancienne capitale Bélua. Malgré sa brutalité apparente, il avait un esprit emprunt à la nostalgie et aux rêvasseries, un esprit en réalité très sensible aux émotions, quelles qu'elles soient. Même s'il avait haï cet endroit au point de s'en échapper en rejetant tout avenir familial, il n'avait jamais souhaité la destruction de la cité, ni le massacre de ses habitants. Quand il réalisait de quoi étaient capables les gens comme lui, il prenait peur. Deviendra-t-il comme ça lui aussi si l'occasion se présentait ? Sauvage et cruel ? Meurtrier ? Peut-être qu'il l'était déjà sans le savoir ? Après tout, les lynx étaient bien des chasseurs carnivores. Un profond désarroi s'empara de lui. Ses pieds s'arrêtèrent et il regarda le ciel bleu éclatant, sans un seul nuage. Parfois, il regrettait de ne pas avoir pu montrer à ses parents qu'il n'était pas aussi inutile et bête qu'ils le pensaient. Il pouvait œuvrer pour le bien, à son échelle. Alors oui, il n'était pas encore le grand héros salvateur dont il rêvait, ni l'homme puissant, intelligent et débrouillard que son père aurait voulu avoir comme fils. Mais tout ne venait pas d'un coup. Il fallait avoir le courage de travailler, de s'entêter et de ne pas faillir devant les épreuves, avant d'atteindre son but. Il leur en voulait pour l'avoir ainsi dénigré et sa rancœur était encore plus forte maintenant qu'ils n'étaient plus là pour voir ce dont il était capable. Est-ce-que les Morts allaient dans une sorte de paradis ou enfer ? Pouvaient-ils voir de loin les personnes encore en vie ? Itak ne savait pas. Il croyait aux fantômes, aux miracles divins et vénérait la Lune quand son cerveau trouvait l'intelligence de prier au lieu de penser bières et chansons. Mais il s'imaginait qu'il était trop tard pour se racheter auprès de sa famille. Peut-être que c'était son fardeau à lui, de porter ce regret toute sa vie.

Marmonnant, il évolua parmi les ruines et se dirigea vers le fameux temple de Phoebe, un bâtiment brillant et plein de puissance quand il tenait encore debout. Il se rappelait du monde qui s'y trouvait toujours, quelque soit le jour, ainsi que des fêtes religieuses qui y avaient lieu parfois. Aujourd'hui il ne restait que quelques colonnades et pierres d'angles. Le bélua gronda lorsqu'il s'aperçut qu'il n'était pas le seul, ni le premier à s'être rendu sur les lieux. Autour de lui se trouvaient des feux de camps parfois encore fumants, des traces de pas et de fouilles. Des pillards... Cette constatation lui hérissa le poil. Comment pouvaient-ils oser détruire le peu de choses qu'il restait pour leur propre pomme. C'était sacrilège, égoïste, mauvais. Itak pensait que piller un mort provoquait justement l'apparition de spectres hurlants et vengeurs. Il frissonna et avança un peu plus vite, tenant fermement le manche de Coupine dans sa main. Lui était là pour rendre justice et récupérer un bien de la Déesse pour éviter qu'on le vole, justement. Il n'y avait aucun raison qu'il se fasse attaquer par un mort.

Les restes du Temple se dévoilaient petit à petit, des centaines de mètres plus loin. Itak n'eut cependant pas le loisir d'y aller directement. Trois hommes, dont un transformé en puma lui barrèrent le passage, de toute évidence leurs intentions étaient peu amicales. "T'es qui le moche ?" grogna l'un d'entre eux. "C'est notre territoire ici. Dégage fouiller ailleurs ou bien, si tu veux passer, donne-nous tout ce que tu possède sur toi... Ton sac m'a l'air bien rempli !" rajouta le deuxième, dévoilant une série de dents jaunies et trouées. "Vais t'mettre ma hache dans l'c*l ouai !" grogna Itak en reculant de quelques pas, son visage recouvert d'une fine pellicule de saleté se tordant dangereusement. Il dévoila une série de dents toutes aussi jaunes que celles de son interlocuteur. Carnage recopia parfaitement le comportement de son maître et feula, hérissant tous ses poils. Cela sembla conclure toute tentative de discussion, les deux camps semblant l'un comme l'autre peu enclin à trouver un compromis autrement que par la destruction et la mort.

Carnage se jeta en premier sur le puma, l'énorme chat s'accrochant à la tête de la bête pour lui crever les yeux. Malgré sa taille plus petite que son adversaire -mais anormalement grosse pour un chat-, le félin était bien plus monstrueux que le bélua dont il s'occupait à déchiqueter la gueule. Itak quand à lui voulu suivre l'exemple de son animal de compagnie, mais trébucha malencontreusement sur une pierre et perdit tout son équilibre dans un cri tout droit sorti des enfers. Cela lui permit par chance d'éviter un coup mortel. Mordant la poussière, il décida de diriger sa hache vers les jambes des deux hommes, puis vers tout ce qui pouvait se trancher facilement à portée de main. Il n'était pas très minutieux, ni délicat.

Plusieurs heures plus tard, le Bélua pénétrait enfin dans ce qu'il restait du Temple, son bras pendait dans une direction anormale et du sang coulait de son arcade. Il portait plusieurs traces de coups et boitait à moitié. En échange, une série de cadavres sauvagement massacrés pourrissaient dans l'allée derrière lui. Carnage, qui avait prit la méchante habitude de manger un morceau de chair de ses victimes peu importe leur nature, était resté en arrière pour grignoter ce qui ressemblait à un doigt. Grimaçant de douleur, Itak s'appuya contre une pierre. Il était essoufflé et d'affreuses douleurs parcouraient son corps. Cela lui prit de nombreuses minutes ainsi que la totalité de sa bouteille de gnôle pour qu'il retrouve le courage de se mettre debout. Il ne devait pas s'arrêter ici. Il fallait qu'il trouve la relique de la Déesse, un certain arc en fer forgé blanc. Super... Itak ne savait même pas ce qu'était le fer forgé... Par contre il connaissait au moins la forme d'un arc. Fouiller les ruines avec un bras et une jambe en moins fut un véritable enfer qui lui prit dix fois plus de temps que prévu. Il fallait soulever des pierres ou se glisser entre deux éboulis, chose quasiment insurmontable avec sa remarquable agilité inexistante. Il faisait déjà nuit quand le Bélua trouva enfin un objet blanc enfoui dans la terre. Il se mordit la lèvre, utilisant ses mains pour déblayer autour, quand il s'aperçut que ce n'était qu'un vieil os. Prit d'une colère soudaine, il s'empara de la chose pour la jeter au loin en poussant un cri de rage. "J'ai mal, j'ai faim et je ne trouve rien !" hurla-t-il. Son cri résonna sourdement. Il frappa une pierre avec son pied et se fit mal, ce qui eut le malheur de décupler son impatience. Trépignant, le lynx tourna sur lui-même et trébucha violemment, tombant contre le sol. En se relevant, il regarda d'un air mauvais le responsable de sa chute et s'aperçut avec surprise qu'il s'agissait d'un bout blanc qui dépassait du sol et qui ressemblait cette fois-ci parfaitement à un morceau d'arc. "Je te tiens !" Dans un espoir renaissant, il enleva à nouveau la terre et sortit petit à petit l'arme du sol. Elle brillait étrangement, bien que le fer forgée soit recouvert de saleté. "Oh nom d'un chien..." Épuisé mais satisfait, Itak s'allongea au sol et fixa la lune qui brillait, sans bouger.

Le retour fut extrêmement fastidieux. Les pillards semblaient pulluler sans fin. Plus il en tuait, plus il y en avait, si bien que le Bélua choisi honteusement la fuite devant son infériorité en nombre et au vue de son état de santé douteux. Il tenait fermement l'arc contre sa poitrine, comme s'il s'agissait du plus grand trésor du monde entier, et courrait le plus vite possible dans une direction inconnue... tout droit. C'était plus simple d'aller tout droit. Sa jambe lui faisait si mal qu'il se demandai avec frayeur s'il n'allait pas en mourir. Est-ce-que ce genre de blessures guérissaient ? Cela lui faisait peur. Au bout de quelques jours qui semblèrent durer une éternité, Itak rejoignit un campement de la Coterie avec un soulagement qu'il n'avait jamais éprouvé avant. Il leur confia la relique, sachant qu'elle sera en sécurité entre leurs mains. Puis il s'écroula sur une couchette et attrapa brutalement le bras de celui qui servait de soigneur. "Vous allez pas m'amputer de la jambe HEIN ? Ah... Non ! Je veux pas ! Je préfère mourir ! Tuez-moi !" hurla-t-il en se débattant stupidement. "Ca n'existe pas les guerriers héros sans bras ! Je veux pas !" Sa voix était si forte qu'on décida de l'assommer pour être plus tranquille.


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