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 [RP Dirigé] La Déesse de la Lune

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Dim 20 Oct 2019, 19:09



La Déesse de la Lune


Vanille esquissa un petit sourire. Elle lisait distraitement son courrier, sans réellement prêter attention aux sommations de son expéditrice. Quelques avertissements, deux ou trois provocations et un soupçon de chantage. Rien de nouveau. « Qu’est-ce que ça raconte ? » s’enquit son époux, en posant son menton sur le haut de la tête de sa femme. Il jeta un petit coup d’oeil sur la missive, un peu curieux. Vanille poussa un léger soupir, avant de déchirer grossièrement la lettre puis de la jeter au feu. « Encore et toujours la même rengaine. Cette femme est plus tenace qu’une tique. » Il ricana, avant de secouer les boucles cuivrées de la jeune femme. Il lui vola un baiser au passage. « Elle cherche simplement à protéger les intérêts des siens. Par contre … » murmura-t-il en s’emparant d’un bocal qui traînait sur la table basse. Il était à moitié rempli d’une étrange mixture, sombre et poisseuse. Un papillon pataugeait dans cette drôle de potion. Ses ailes étaient d’un bleu éclatant, avec des arabesques noires et blanches. « Puis-je savoir pourquoi un Eversha est en train de se noyer dans un mélange douteux et visqueux ? » Elle fit la moue. « Il m’a énervé. » Elle arracha presque le pot des mains de son mari, le temps de jeter un regard narquois à la créature qui se débattait à l’intérieur. « Ils étaient une bonne dizaine à attendre les filles, aux alentours du domaine. » - « Où sont les autres ? » La Khæleesi haussa les sourcils, une expression persifleuse sur les traits. Cole baissa les yeux vers la cheminée. Gribouille dormait sur le tapis, près de la douce chaleur de la flambée. La petite Fripouille était assoupie à ses côtés, la tête sur le ventre de son compère. « Ah. Sale bête. » - « Arrête … Tu les adores. » - « Je parlais de toi. » Il évita la gifle en riant comme une hyène. « Ava est idiote. Elle croit encore que cette histoire peut se régler discrètement. » murmura-t-elle, après un temps de silence. « Elle fait aussi preuve de plus d’audace. Au début, elle semblait assez réticente à l’idée de faire assassiner des Princesses, portant à la fois mon nom et celui des Taiji. Cela ne la dérange plus, de toute évidence. » Yun avait prévenu le père de ses enfants, et Vanille s’était chargée d’informer la Dame Rouge, en lui expliquant brièvement la situation. « Elle est désespérée. » Le Maître du Temps glissa une main sur la joue de la Sirène, qui affichait un grand sourire. « Ce qui semble t’amuser. » - « Beaucoup. » Elle dévissa doucement le couvercle du petit récipient, pour attraper son occupant en lui pinçant une aile. Il paraissait mort de fatigue, incapable de se débattre convenablement. Il ne pouvait même pas reprendre une forme humaine. C’était le rôle du breuvage noir de l’en empêcher. « Qu’est-ce que tu comptes faire de lui ? » - « Je ... » Elle n’eut pas le temps de répondre quoi que ce soit. Fripouille avait bondi sur les genoux de la Dame des Abysses, pour croquer le papillon et s’échapper en détalant comme un lapin, avec une aile qui dépassait encore de sa gueule. « Bon. Je suppose que c’est un problème en moins. » Quelques coups résonnèrent à la porte. « Entrez. » C’était un membre de la Garde. « Les Princesses sont là. » Elle acquiesça et il se décala pour laisser passer les nouvelles venues. Héléna, Moana, Aurora et Johanna se dirigèrent lentement vers le canapé. Elles n'avaient pas l'habitude d'être convoquées de la sorte. Surtout par Vanille. « Merci d’être venues. Il faut que je vous parle. » Elles semblaient nerveuses.

« Tu as pris la bonne décision. Il fallait qu’elles comprennent. » - « Je sais. » Vanille s’étira comme un chat, avant de s’emparer d’un biscuit. « Après tout … Tout risque de dégénérer. » Elle observa son époux, qui enfilait son manteau. Pas n’importe lequel. « Tu pars. » Il souffla longuement. C’était un reproche et il le savait. « Eve ... » Il s’approcha avec prudence et prit délicatement le visage de sa femme entre ses mains. Il l’embrassa avec douceur, un éclat tendre au fond des prunelles. Elle ne broncha pas, buté au possible. « C’est le travail. » - « Tu … » Il posa son index sur ses lèvres. « En fait, ça a déjà commencé. » Son regard glissa sur la fenêtre. « Qu’est-ce que tu veux dire ? » murmura-t-elle en regardant elle-aussi à travers les rideaux. Le temps de tourner la tête, il était déjà parti. Elle se leva de la méridienne en pestant, jurant de lui faire payer son départ. « Oh. » articula-t-elle, en voyant l’horizon. En effet. C’était vraiment le début des hostilités.

Léna écarquilla les yeux, subjuguée par la beauté froide du spectacle qu’elle contemplait. Il était encore tôt. La matinée touchait à peine à sa fin. Pourtant, la lune était parfaitement visible dans le ciel. Ronde et magnifique. Rouge comme le sang, aussi. La jeune femme fronça un peu les sourcils. Bien qu’enchantée par cette vision, elle ne pouvait pas s’empêcher de s’interroger. Ce n’était pas normal. La Déesse était-elle furieuse ? Une catastrophe allait-elle se déclencher ? Elle était presque convaincue qu’il s’agissait d’un mauvais présage. Elle ressentait une drôle d’impression, comme un frisson qui lui parcourait tout l’épiderme. « C’est quoi ce bordel ? » marmonna Jake, en relevant le nez de son bouquin. Léna pouffa de rire. Pour une fois que cet ermite quittait sa chambre … « Tu pourrais ... » Elle ferma la bouche et poussa un glapissement plaintif, en prenant sa tête entre ses petites mains. « Léna ? » Elle tomba lourdement à genoux. « Il est temps de remplir ton rôle, Fille de la Lune. Ne me déçois pas. » Cette voix … Cette voix, qui résonnait dans sa tête. Cette voix qui ne cessait de lui parler. Presque de lui aboyer dessus. Elle n'avait jamais réussi à s'habituer à ces intrusions. « Léna ! » Jake s’était accroupi près d’elle pour la secouer comme un prunier. Il semblait inquiet. Il n’était peut-être pas si froid et désagréable que ça, au final. Sa bonne action fut récompensé par un coup dans le nez, en bonne et due forme. « Lâche moi ! » Et Léna se releva d’un bond pour courir. Courir dans le seul endroit logique, où elle pouvait se rendre.

1 050 mots

Points de spécialité et choses utiles:

Déroulement


On commence vraiment tout doucement. Pour ce tour, je vous laisse faire votre vie. Mais où que vous soyez, il va se passer quelque chose de remarquable : aux alentours de midi, la lune est ronde et bien visible dans le ciel. Elle est aussi d’une couleur rouge très intense et fait planer un certain malaise sur les Terres du Yin et du Yang. A vous de réagir à ça. Pas de choix pour l’instant, la prochaine fois on passe aux choses sérieuses.

Pas de choix, par contre, sachez que j'ai instauré les "actions récompenses" dans mon RP. Cela signifie que si votre personnage fait une action précise (sans que je le dise hein xD) il aura un gain supplémentaire. Cela dépendra des tours. Pour celui ci, il y a une action récompense.

Les Rehlas : Selon votre niveau, je vous conseille d'aller voir ou non Caleb avant de poster. Si vous avez des choses à savoir.

Les Evershas : Depuis quelques temps, c'était moins la tyrannie chez vous. Vous ignorez pourquoi. Aucun effet de la lune rouge sur vous pour l'instant.

Règles


- Vous devez noter votre nombre de mots en bas de votre message. Celui-ci doit faire au minimum 720 mots.
- Vous devez également noter le pseudo, le niveau, les possessions intéressantes et les points de spécialité de votre personnage. Ceux-ci seront amenés à évoluer donc prenez soin de bien les mettre à jour.
- Il est souhaitable que vous fassiez un résumé de votre messages, avec votre choix (quand il y en aura). Ceci ne doit néanmoins pas vous dispensez de la lecture des posts
- Points importants : la langue de votre personnage. Certains personnages ne connaissent qu'un langage (celui de leur race). Attention à ça. Vous ne pouvez vraisemblablement pas tous communiquer les uns avec les autres ^^ Aussi, il existe des inimitiés naturelles. Un Ange et un Démon côte à côte sentent une tension.

- Vous avez jusqu'au 03 novembre 23h59, heure française, pour poster votre message. N'attendez pas la dernière minute pour poster parce que ça fera fouillis. Au premier tour ça va, à partir du deuxième vous allez vite déchanter si vous vous y prenez le dernier jour et que tout le monde fait pareil.

Comptes


Je ne remplis pas pour le moment vu que c'est le premier tour. Voici les règles :
- Deux personnages maximum par message (Moi, c'est Vanille et Léna)
- Chaque personnage aura le droit aux bonus et gains spéciaux.

Étant donné l'organisation du rp, ce premier tour compte comme une inscription. Donc même si vous ne vous étiez pas inscrits, de base, vous avez jusqu'au 31 octobre pour le faire, en postant ici et en postant dans le sujet d'inscription ce que j'avais demandé de base.

Gains


Les gains de base sont ceux des quêtes pour votre nombre de messages. Après, vous allez rapidement vous apercevoir que je vais en distribuer pas mal tout au long de l'aventure donc ça sera avantageux. J'ai décidé aussi de reprendre le système de notre Mitsuko.
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Lun 21 Oct 2019, 10:40


Neeha avait disparu depuis quelques semaines maintenant. Cela faisait du bien de voir cette neige disparaître des horizons et des montagnes. Nous pouvions ressortir de nos maisons et reprendre le cours de notre vie. La viande de la grande chasse que Dhavala et moi-même, nous avions réalisé, avait complètement disparu des réserves. Je remerciais la Déesse de la nature, Phoebe, d’avoir échappé à un destin tragique pour le village. Heureusement que Neeha n’avait pas duré plus longtemps, sinon nous aurions eu de graves problèmes internes et cela aurait pu se finir en cannibalisme. Pendant l’épisode neigeux, je n’avais pas arrêté de prier Phoebe pour que tout cela s’arrête enfin. L’hiver n’était pas quelque chose que j’aimais particulièrement. Je l’avais subi pendant la grande chasse. Le fait de tomber dans la rivière glacée m’avait fait réaliser que je devais continuer d’avancer et d’arrêter de regarder en arrière à chaque fois que j’avais peur… Teanvi était présent en ce moment. Il s’agissait d’une période assez brève, faisant le lien entre Neeha et Tayza. Le temps était morose, avec des intempéries fréquentes et des températures variables. Il était impossible de prévoir le temps du lendemain. Cela pouvait être énervant pour faire la cueillette de plantes médicinales ou bien pour aller chasser. Mais, les enfants pouvaient maintenant de nouveau jouer dans la forêt et les adultes pouvaient refaire leur affaire dans le Territoire du Rocher au Clair de Lune.

Je pus enfin respirer l’air frais et humide des montagnes rocheuses. J’étais partie tôt le matin pour aller chercher des herbes pour que nous puissions soigner les Evershas blessés de la chasse ou bien apaiser certaines maladies. La cueillette était bonne, je pus trouver tout ce que je voulais. Je marchais pendant des heures et à force de m’enfoncer dans la forêt pentue, je me souvenais de la chasse avec Dhavala. Le jeune homme m’avait bien fait comprendre que les traditions étaient primordiales pour éviter les problèmes de communauté et de guerres. Je compris qu’il fallait que je sois encore plus investie dans la communauté et que je devais faire encore plus d’efforts pour ne plus être une étrangère. Le village m’avait déjà bien accepté. Cependant, je me souvenais encore du rêve de Takias, qui me disait que je devais aller plus loin, que je devais continuer à avancer et de prouver à l’ensemble de la race que je pouvais être un élément indispensable. Mais comment ? Je n’étais qu’une pauvre Enfant de Phoebe. Il fallait que je prouve aux Evershas que j’étais une personne plus dévouée, que j’étais prête à recevoir leur entière confiance. Mais est ce que Phoebe avait d’autres projets pour moi ? Est-ce que je ne me trompais pas encore une fois de route ? Je soufflais, car je n’arrivais pas à savoir ce que je devais faire.

Je décidais de rentrer à la tente de soin pour rejoindre la vieille guérisseuse du village, Kalya. « Ah te voilà enfin, Anwen » - « Oui désolé, j’ai mis de plus de temps d’habitude. J’ai pu trouver tout ce que nous avions besoin pour le moment. Toutes les plantes n’ont pas encore poussé après Neeha. » Je rangeais les plantes dans ces vases en terres cuites. « Anwen, as-tu remarqué ? » - « Remarqué quoi ? » - « Les espions de la Reine Ava » Je me retournais vers Kalya avec un air interrogateur. « Il y a moins d’enlèvements de personnes dans notre village… Moins de disparitions… » - « Maintenant que tu le dis… C’est vrai qu'il y a de moins en moins de disparition... Une raison valable ? » - « Aucune idée. » Je restais immobile pendant plusieurs minutes à comprendre cette baisse de vigilance de la Reine Ava. Il s’était passé quelque chose à la capitale ? Kalya me regarda dans les yeux et je vis une once de peur et d’inquiétude. « La Reine a eu quelque chose ? Un problème avec le gouvernement ? Les Vampires sont de retour sur nos Terres ? » - « Non, il aurait eu des messagers depuis le temps. Et aucune nouvelle du gouvernement… Et la Reine a l’air d’être en forme aux dernières nouvelles. »

Un jeune homme arriva en courant dans la tente sans dire bonjour. « Anwen, Venez ! Maintenant ! C’est urgent ! » Je le suivis immédiatement sans lui poser plus de questions. À l’extérieur, j’entendis des cris, des murmures de peur et d’autres bruits. « Là-haut ! » Je levais la tête vers le ciel. Le ciel était très bien dégagé, sans aucun nuage. Mais la Lune était haute, grosse et bien rouge… Rouge sang. Comme si quelque chose de dangereux allait se passer prochainement. Phoebe essayait de nous faire comprendre quelque chose, ou nous mettait en garde d’un événement majeur. Je me retournais vers Kalya pour essayer de savoir si cela s’était déjà produit auparavant. Elle me répondit que non, que c’est la première fois qu’elle voyait cette Lune Rouge géante. Je pris un objet dans mon sac en cuir, une liseuse qui me permettait de revoir tous les livres que j’avais lu jusqu’à maintenant. Je regardais les mentions de Lune Rouge, mais rien. Seule la pleine lune renforçait les capacités de notre Totem. Mais rien en rapport avec la Lune rouge. « Par Phoebe, mais que se passe-t-il au juste ? Qu’est que tu essaies de nous dire ? »

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Lun 21 Oct 2019, 13:55


Syrianne avait ouvert les yeux un peu plus tard que d’habitude ce matin-là. Et dès que son cerveau fut en capacité de penser logiquement, elle avait décidé de se consacrer du temps, une journée rien que pour elle, loin de tout ; la Famille, le bruit, la vie environnante, les responsabilités… Elle était sorti du lit, avait enfilé à la hâte un vieil ensemble tunique et pantalons gris, dont la couleur était un peu passé, sa paire de bottes en cuir souple pour au moins traverser le domaine, ainsi qu’un gilet noir trop grand pour elle, qu’elle avait sans doute dû récupérer à l’une de ses cousines lorsque cette dernière n’en avait plus voulu. Elle avait également fouillé les poches de cette veste large et en avait sorti un morceau de ruban blanc, qu’elle avait utilisé pour ramener la masse de cheveux encombrantes qu’elle possédait en queue de cheval basse. Sans même prendre le temps de passer par les cuisines, Syrianne s’était alors enfuit de la Résidence, évitant de croiser qui que ce soit qui aurait pu lui donner une tâche à accomplir, un enfant à surveiller ou qui aurait commencé une discussion sans fin de laquelle elle n’aurait pas pu se débarrasser.

Une fois à l’air libre, elle avait pris le temps de respirer, lentement, de grandes goulées d’oxygène frais et matinal. Les température étaient encore assez fraiche dans la matinée, mais les doux rayons du soleil avait tôt fait de réchauffer la Magicienne. Elle profita des caresses de l’astre lumineux sur sa peau métisse un petit moment, le visage tourné vers lui, avant de reprendre sa route vers le Manoir. Là-bas, elle était entré par la porte des serviteurs et s’était rendu machinalement jusqu’à la bibliothèque. Cette pièce de savoir était accessible pour tous, même pour eux, simple jardiniers pour le Comté. Et Syrianne ne s’était jamais gênée pour en profiter. D’ailleurs, Hermède, le maître des lieux, la connaissait plutôt bien. Il l’avait vu grandir et plonger le nez dans bons nombres de bouquins, depuis le temps. Le vieil homme avait salué l’adolescente à son entrée. Il ne parlait jamais vraiment, sauf quand la jeune femme avait besoin d’un livre spécifique qu’elle n’était pas sûr de trouver. Mais cela leur était suffisant, ils avaient un point commun, leur amour des livres.

Syrianne s’était pressé directement dans un rayon bien précis. Elle avait déjà eut le temps de pensé à ce qu’elle allait emprunter. Elle avait fait le choix de s’intéresser aux différentes races présent sur le Continent Naturel. Cela lui avait parut important, surtout avec les découvertes qu’elle avait faite ces dernières semaines. Elle avait notamment croisé une drôle de Fae, à l’allure cauchemardesque, dans l’une des forêts qui bordaient le Lac Bleu… Elle avait également étudié la Magie Élémentaire aux côtés d’Aleran, qui avait mentionné le peuple des Lyrienns, dont elle ne savait pas tant de choses que ça. Au final, c’était sur tous les autres peuples que la Magicienne avait un déficit de connaissance. Elle ne s’était pas trouvée assez ouverte au monde qui l’entourait et si elle comptait voyagé, il allait falloir étudier plus en profondeur chacun de ceux qui vivent sur le même continent qu’elle, au moins pour commencer. Elle avait sillonné un étage de livres pendant une dizaine de minutes, avant d’en sélectionner un qui lui semblait assez général pour commencer et faire le tour de ceux qu’elle pourrait peut-être côtoyaient un jour.

C'était de cette manière que Syrianne avait passé les quelques heures restantes de la matinée. Elle était assise dans un coin calme des jardins, le dos posé contre un tronc et surtout tournée en direction des jardins, de la flore qui recouvrait une bonne partie du domaine. Elle avait sous les yeux de quoi lire, et si elle relevait la tête, elle pouvait profiter de la vue qui s’offrait à elle. C’était tout bonnement parfait. Elle avait d’abord ouvert son livre au chapitre des Fae, apprit que les petites femmes ailées produisaient essentiellement des parfums, des herbes aromatiques, des cannes à sucre, des broches à cheveux, des paillettes, des myrtilles, du cassis, des asperges, des aiguilles et des bonbons. Elle était sur le point de commencé un point important de la vie des Faes, les Contes, quand quelque chose la troubla. Les rayons du soleil, qui répandaient d’ordinaire des couleurs jaunes et dorées, avaient changés. La lumière qui éclairaient à présent les lignes qu’elle lisait se tentait peu à peu d’orange et de rouge vif. 

La Magicienne chercha à comprendre le phénomène. Elle posa doucement son livre sur le côté, pour ne pas l’abîmer, et se releva lentement. La tête tourné vers les cieux, elle la vit enfin : La Lune. Il devait être à peine la mi-journée, et la Lune apparaissait dans le ciel. Le pire était qu’elle s’était parée de rouge, d’un rouge vif, d’un rouge de sang. Rien qui annonçait des évènements de bonne augure… Inquiète et mal à l’aise, Syrianne pensa directement à Phoebe. L’Æther, prié par les jardiniers de manière très régulière puisque c’est elle qui régulait leur vie en grande partie, essayé sans doute de faire passer via ce moyen, un message. Mais lequel ?

Post I - 862 mots :

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Typhon Gargantua
~ Eversha ~ Niveau V ~

~ Eversha ~ Niveau V ~
◈ Parchemins usagés : 911
◈ YinYanisé(e) le : 09/01/2019
◈ Activité : Chasseur [Rang III] & cuisinier [Rang III]
Typhon Gargantua
Lun 21 Oct 2019, 21:28



Dhavala se réveilla ce matin-là comme bien d'autres matins. Il était enroulé dans plusieurs couvertures de fourrure, sur le sol, entre le lit et le feu qui réchauffait l'unique pièce de la petite maison. Le jeune homme avait bien cherché à utiliser cette petite structure de sommeil, mais en vain. Il n'avait pas l'habitude de dormir dans une position aussi élevée.

Le soleil avait déjà pris sa place dans le ciel quand l'Eversha du Totem du tigre se donna la peine de commencer sa journée. Après avoir passé la saison de Neeha dans le village, Dhavala s'était plus ou moins intégrer aux villageois. Enfin, il était plus adéquat de dire que c'était les villageois qui s'étaient habitués à leur invité, et non l'inverse. Les habitudes du jeune homme étaient tenaces et si la toute puissante Anwen n'avait pu le convaincre de changer, il y avait peu d'espoir pour qui que ce soit d'autre.

L'invité se montrait parfois serviable, quelques fois enjoué et toujours affamé. Il avait toujours du temps à donner à quiconque pouvait lui promettre une récompense cuisinée. Il fallait dire que le jeune homme commençait à se distinguer par son physique de plus en plus imposant. Si son surpoids se maintenait, son corps gagnait en force, à la fois naturellement et magiquement. Si Dhavala n'avait pas activement participé à nourrir ces villageois, ces derniers se seraient probablement montrés bien plus craintifs à son égard.

Il faut dire que l'Evergrim avait plus en commun avec les pilleurs que les constructeurs. Son attitude, bien que tempérée, demeurait dominante et indépendante, avec un Totem à l'image de ces traits. Peu cherchaient véritablement à se rapprocher du chasseur, qui se démarquait par sa nature de prédateur. Enfin, ils étaient peu du côté des adultes à le côtoyer, c'était une tout autre histoire du côté des enfants.

***

Ce jour-là, il pleuvait. C'était une journée de la saison de Teanvi des plus normal, à l'exception d'une température plutôt chaude, malgré le ciel couvert et la pluie. Enfin sortie de chez lui, Dhavala fut assaillie par les enfants du village qui n'attendaient que ce moment pour tendre une embuscade à leur ainé sous sa forme de tigre. Évidemment, ce n'était pas quelques branches et quelques kilos de muscles sous-développés qui allaient faire du mal à un tel animal.

Il faut dire que la relation entre les adultes et les jeunes sont assez tendus chez les Evershas. Dès l'éveil de leurs Totems, ces Réceptacles sont des dangers pour eux-mêmes, ainsi que leurs confrères Evershas. L'excitation, la peur, le stresse... ces émotions intenses risquaient à tout moment de faire perdre le contrôle et le jeune risquait alors de se transformer et de devenir sauvage.

Un simple villageois, d'un Totem faible, est limité dans sa capacité de guider les jeunes vers la maitrise de leur Totem et d'atteindre la stabilité nécessaire à la vie en société. C'était donc le rôle des Gardiens de Phoebe de veiller sur ceux-ci. Toutefois, les Gardiens sont plutôt rares dans les régions plus reculées du Rocher au Clair de Lune, agissant la plupart du temps, comme chef de meute. Ils sont donc peu nombreux à dédier leur temps à guider la nouvelle génération. Ces derniers doivent alors couvrir un vaste territoire et répartir leur temps entre les meutes vagabondes et les villages dispersés. Les jeunes dont le Totem s'est éveillé ont donc tendance a être isolé du village et incité à jouer dans la forêt, où le risque est moindre qu'ils causent du tord aux adultes.

Dhavala n'était pas encore un Gardien, mais à force d'expériences diverses, il était devenu bien plus fort que le villageois moyen. Qui plus est, ils n'étaient pas nombreux les Totems qui surpassaient celui du tigre en force et en poids. Il ne craignait, ni n'était intimidé par les jeunes du village. De ce fait, il était populaire auprès de ces jeunes qui n'hésitaient pas à défouler leurs trop-pleins d'énergie sur leur nouveau compagnon de mésaventures. Le jeune homme y trouvait lui aussi son compte en s'amusant et en s'évitant diverses corvées.

***

Les jeux de ce jour furent écourtés par un éclaircissement dans le ciel. La pluie cessa et une lune rouge se dévoila. Ce n'était pas le soleil. Bien que voilé par les nuages, il était légèrement perceptible, à son zénith, alors que la lune était dans une position invraisemblable pour le soleil à cette heure de la journée. Dès lors, Dhavala s'empressa de retourner dans sa maison au village et de reprendre sa forme humaine.

La vue de cet astre impossible perturba l'Evergrim au point qu'il faillit rester nu. Il se ravisa de peu et s'habilla avant de sortir de sa maison. Le jeune homme s'empressa également de rassembler ses affaires pour être prêt à partir immédiatement si le besoin s'en faisait sentir.

Le jeune homme n'avait ni l'autorité, ni la capacité d'interpréter les signes de Phoebe, aussi évident pouvaient-ils sembler. Toutefois, son sens de la survie lui indiquait qu’ils seraient nombreux à se servir de se prétexte pour assouvir leurs pulsions meurtrières. Dhavala appréciait la compagnie d’Anwen et des villageois, mais pas au point de vouloir mourir pour eux.

Dhavala arriva auprès d’Anwen juste à temps pour entendre la confusion de la jeune femme.

« આપણે એક ગુર શોધવા જ જોઈએ. મેં જોયું છે કે પેક્સ તેના કરતા ઓછા માટે નાશ કરવામાં આવે છે. »
(Grimwyn : « Il faut trouver un Augure. J'ai vu des meutes se faire anéantir pour moins que ça. »)

À la suite de cet avertissement, Dhavala proposa à Anwen de se mettre immédiatement en route pour le Kiansha le plus près. Au premier instant qu’il eut seul avec la jeune femme, le chasseur lui dit que certaines meutes plus agressives, comme son défunt clan, voyaient la Lune de Sang comme le signe qu’il fallait immédiatement se battre et couvrir la terre du sang de leurs adversaires. Ceux qui ne respectaient pas cette tradition perdraient le soutien de Phoebe jusqu’à ce qu’il puisse s’amender de leur faute. Il n’y avait que la parole d’un Augure qui pouvait les convaincre du contraire.

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Points de spécialité:


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Lun 21 Oct 2019, 23:27

Abeni
La Déesse de la Lune
Assise en tailleur auprès de son feu de camp, Abeni avait les yeux rivés sur le ciel. Ses pupilles, dilatées au maximum, ne quittèrent la voûte céleste que pour ouvrir la petite boîte en bois placée juste devant elle, dans laquelle attendait son repas. Aujourd’hui, c’était deux tranches de pain entre lesquelles elle voyait dépasser des crudités. Abeni passa sa langue sur sa lèvre supérieure et croqua le sandwich à pleines dents avant de remettre son attention à ce qui se trouvait au-dessus de sa tête. Une lune à la couleur du sang. Ça inquiétait beaucoup de monde, cette histoire. En tous cas, ça inquiétait les membres de sa meute. Il fallait dire qu’elle était entourée de gros stressés, alors cela n’arrangeait pas les choses. Elle, elle n’en savait rien. Il était vrai que le phénomène était perturbant, mais Abeni avait toujours tendance à voir le bon côté des choses en premier. La lune, c’était Phoebe, et la jeune femme croyait en Phoebe. C’était leur déesse, alors elle ne pouvait pas leur vouloir du mal. Néanmoins, ça n’expliquait pas ce soudain changement de couleur. Peut-être qu’il suffisait de lui demander. S’éclaircissant la gorge, la jeune femme se redressa un peu pour prendre une position un peu plus digne.

-Phoebe…

-Abeni ?

Elle se retourna. Dans le noir, elle ne pouvait pas reconnaitre la silhouette de celle qui venait de l’interpeler, mais elle avait reconnu sa voix. Elle ne répondit pas, consciente que son seul mouvement avait été suffisant.

-Qu’est-ce que tu fais ? Eteins ce feu et rentre. Ce n’est pas bon de rester là.

-J’arrive.

C’était faux, elle arriverait quand elle en aurait décidé ainsi. Elle voulait juste que Rhana la laisse tranquille. Elle n’avait rien à craindre, de toute manière, le campement de la meute n’était pas loin. Elle avait simplement voulu s’isoler, pour passer une soirée avec elle-même. Ça lui permettait de décompresser de temps en temps. Elle ne voyait pas en quoi ça dérangeait qui que ce soit, et en plus, elle était assez grande pour prendre ses propres décisions.

-Quand je te dis de rentrer, ça veut dire tout de sui-…

-J’arrive, je t’ai dit.

Elle finit son repas et referma la boîte à présent vide avec un certain renfrognement. Elle n’aimait pas quand Rhana lui donnait des ordres comme ça, surtout quand elle répétait deux fois – car la troisième étant souvent fatale, il fallait mieux se résigner. Sous prétexte que son père l’avait choisie comme sa garante, chose à laquelle Abeni tendait de plus en plus à douter, elle se permettait de lui donner des ordres stupides. La jeune femme n’y obéissait qu’à moitié car elle n’aimait pas l’attitude froide de son aînée. Le problème, c’était que Rhana ne supportait pas de se laisser marcher sur les pieds. De manière générale, elle avait un sale caractère. Abeni était certaine que parce qu’était une hybride et que les temps étaient durs, elle se permettait d’être encore plus désagréable.

-Eteins-moi ce feu.

L’Eversha laissa échapper un grognement boudeur pour exprimer ouvertement son mécontentement. Elle fit éteindre la petite bûche et la mit dans sa besace. Rhana la regardait faire, les bras croisés. Elle analysait ses moindres mouvements.

-C’est à toi, cette chose ?

Abeni tressaillit.

-C’est une bûche magique, elle s’enflamme toute seule. Répondit-elle à contrecœur.

Elle aurait aimé garder l’existence de cet artefact secret, mais elle aurait été incapable de mentir face à elle. Elle savait toujours quand on se payait sa tête et n’en devenait que plus méchante, si ce n’était violente.

-Tu aurais pu nous le dire avant, plutôt que de la garder pour toi toute seule. Et dire qu’on se fait chier à faire des feux alors que toi t’as la solution sous le nez.

-Les autres vont me la voler.

-Pas si je les en empêche. Depuis quand as-tu ça ?

-Pas longtemps.

Ses oreilles plaquées sur son crâne témoignaient de son irritation profonde. La tête baissée pour cacher son visage crispé par la colère, elle rejoignit sa tutrice. Cette dernière l’attrapa par le bras pour l’emmener avec elle. Elle serrait fort et elle lui faisait mal, mais Abeni ne disait rien. D’une, parce que ça ne changerait rien, et de deux, parce qu’elle était trop fière pour se rabaisser à cela.

-Tu vas leur dire ?

C’était bête comme question. Evidemment qu’elle finirait par leur dire.

-Pas maintenant. Il y a déjà un feu de fait, et nous devons prier. Personne n’aime cette lune rouge. Certains craignent des choses terribles.

Il lui semblait que les gens craignaient souvent des choses terribles, mais elle ne le releva pas car cette fois-ci, ce n’était pas à cause d’un signe imperceptible recensé par les plus anciens de la meute. Là, être sceptique aurait été aussi absurde que ne pas voir une montagne sur les terres de l’Edelweiss.

~804 mots~

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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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Latone
Mar 22 Oct 2019, 18:41

La Déesse de la Lune


Des rires enfantins lui parvinrent, alors que la Chamane couvrait ses yeux avec son bras taillé dans le roc. Aujourd'hui, il faisait chaud, bon, une nouvelle journée agréable sur cette île que Léto aurait tôt fait de qualifier de paradisiaque. Difficile de faire plus glauque que celle de son peuple, dont le nom portait à lui tout seul les afflictions de ces terres. Ce banc, bien trop confortable à son goût, lui permit de profiter d'une brise silencieuse, écourtée par les incessants jeux des petits Deslyce. Courir, s'amuser, se moquer, le jardin n'en devait sûrement plus de devoir être piétiné quotidiennement par les canailles de cette famille nombreuse. " June, on ne tire pas les cheveux de Thérésia. " La Sùlfr n'entendit qu'une moitié de complaintes. Étant la coqueluche de ces deux jeunes filles, Léto gardait instinctivement un œil sur elles, comme si elles étaient ses propres enfants. D'ailleurs, elle se demanda où se terrait Galaad ; ce ne serait pas la première fois que celui-ci fasse preuve d'immense discrétion, mais bon. La Souriante repassa son bras sur ses yeux, après avoir observé succinctement l'envol de quelques bêtes ailées, dont ses deux camarades de toujours : Narfi et Vali, inséparables. Davantage modeste, son très cher lapinou revint de son temps de jeu avec les chats pour se coller au mollet dévoilé de la Chamane. Le contact doux et chaud de la petite bouboule immaculée lui donna envie de réaliser une sieste. Elle entendit la végétation alentour frémir. Oui, c'était le moment idéal pour fermer les yeux. Un sommeil profond.

Les battements. Le fer qui frottait le cuir du fourreau. Les pas de loup. Les papillonage des yeux. L'avancée prudente et hésitante. L'Esprit de la Draugr voyait tout, et eux demeuraient aveugles. Ils devaient être une bonne dizaine à rôder autour du domaine, mais ces cinq-là… Elle en fera son affaire. Sa forme spectrale se dissipa, après avoir noté leur emplacement précis. À peine quelques secondes plus tard, alors qu'ils étaient à deux doigts de rejoindre un endroit stratégique pour l'une des captures, les Evershas entendirent le bruissement des feuilles. Cela aurait pu être des pas d'enfants trop aventureux, voire une patrouille soucieuse de ce qu'il se tramait dans les fourrées. Mais ce qui caressa les nervures des folioles furent tout autre : des lances de facture Ondine fusèrent jusqu'aux points vitaux, avec suffisamment de force pour abattre les nuisibles sur l'instant. L'un des d'eux, plus en retrait, crut voir sa chance apparaître en étant épargner par les lames ; cependant, lorsqu'il se retourna pour battre en retraite, il se figea face à un sourire soutenu par un index bien tendu. " Chut, tu vas déranger les enfants. "

Les filles ne remarquèrent pas de suite l'absence de leur protectrice, trop affairée par leurs propres occupations. Pensant que celle-ci s'adonnait toujours à sa grosse sieste, elles furent un brin étonnées de voir Léto sortir du bosquet, avec son lapin dans les bras. Peut-être que ce dernier s'était trop éloigné ? Allant se rassoir sur son banc favori, les doigts de la Chamane continuèrent de peloter l'animal au creux de sa main. Entre ses dents, deux ailes bleutées tentèrent en vain de s'échapper. " C'est bien, mon beau. Sa maîtresse lui gratifia un bisou entre les deux oreilles. Va lui apporter. " Libéré, Chô défila à toute vitesse à l'intérieur, là où se trouvaient Gribouille et Fripouille ; et, sûrement, sa grand-mère. Léto reprit peu à peu son souffle normal, l'adrénaline redescendant doucement, alors que ses iris vaironnes se perdirent une fois encore en direction du ciel. Oh…

~~~

" Oh, quelle douce écarlate. " Le bras tendu au maximum, l'Ygdraë s'exerça à renforcer ses muscles et sa précision. Certes, il n'était – étrangement – pas friand d'arc et de flèches, préférant se rabattre sur cette arbalète et ses carreaux. Mais un aventurier tel que lui avait tout autant intérêt à maîtriser tous les outils à sa disposition pour rester en vie. Et aujourd'hui, en ce radieux milieu de journée, il visait la lune sanguinolente.

" Bah alors, qu'est-ce que tu fiches, Vantelme ? " Détendant la corde sans décocher, l'Eskët se tourna vers sa sœur d'arme, Filauria. Ils sourirent mutuellement, comme des tourtereaux n'osant pas se déclarer. Ce groupe d'Eskët semblait comme une évidence pour lui, chaque tête, chaque nom symbolisait une importance. Comme si les Anciens savaient pertinemment que leur destinée se nouerait jusqu'à la concrétisation de leur voyage initiatique. De toute manière, qui était-il pour juger la décision des Grands ?

" Eh Fil'. Lève les yeux. " Dit-il en pointant du doigt la lune rouge. Bientôt, tout le monde la remarqua et les hypothèses fusèrent comme des cartes sur une table de taverne. Lucora, le Braskä qui les accompagnait lors de leur long, très long périple, ne pipa mot. Ce qui en soi fut une confirmation pour les jeunes Elfes : ceci n'était pas normal pour les terres en dehors de Melohorë.

Rien dans sa mémoire n'indiqua au Jusilthil les origines d'un astre de sang ; d'autant plus une étoile qui n'avait rien à faire là, à cette heure de la journée. Après, l'Ygdraë était encore jeune et toute une vie l'attendait pour apprendre et comprendre les rouages de ce monde. En la fixant tel un bambin ébahi, Vantelme pensait toucher du doigt quelque chose enfoui en lui, une évocation dans le rouge intense. Néanmoins, il ne parvint pas à l'extirper…

" On ne devrait pas la regarder trop longtemps. Quelque chose de douteux se prépare… " Filauria et lui-même échangèrent un regard entendu. Ils ne possédaient pas la veine de décisionnaires, toutefois ce sombre présage ne devrait pas être prendre à la légère.

Ni une ni deux, le campement fut défait pour continuer le voyage. Au fond d'eux, les Ygdraë savaient que leurs pas les mèneront à comprendre ce phénomène. Tôt ou tard, Phoebe les guidera. Vantelme lui adressa une prière intérieure, alors qu'il talonna tant bien que mal ses camarades.


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By Jil ♪
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Mar 22 Oct 2019, 22:35




Sur les Terres de l'Île Maudite, au bout du bout du monde, la Lune Rouge faisait beaucoup parler d'elle. Les Chamans adoraient, après tout, décortiquer les signes divins sous toutes les coutures possibles. Ces derniers régissaient toute leur vie sociétale, de la politique à l'économie en passant bien évidement par la la religion. S'agissait-il d'un phénomène météorologique présent sur l'ensemble des Terres du Yin et du Yang, ou bien spécifique à l'Île Maudite ? Dans ce dernier cas, une évacuation de la population sur la Terre d'Edel semblerait raisonnable... Les Chamans avaient trop vu la colère des Dieux se déchainer sur leur île natale pour pouvoir le supporter une nouvelle fois. Tremblements de terre, tornade, éruption volcanique et autres cataclysmes avaient rythmé le quotidien du peuple, d'où la crainte justifiée du Souverain d'avoir à essuyer une nouvelle catastrophe. Devaraj se téléporta donc rapidement en plusieurs endroits du monde afin de vérifier les théories qui voyaient le jour autour du Conseil des Chefs convoqué d'urgence. Il réapparût brusquement sur son trône. "Elle est partout." trancha-t-il dans un demi-sourire. Des murmures de soulagement parcoururent aussitôt les Draugr assit en tailleur autour de lui. Il faut comprendre que l'annonciation de cataclysmes divins spécifiques à leur peuple était une source d'anxiété et de complexités à venir pour eux, sans exception. Ils étaient donc rassurés en quelque sorte, de ne pas être les seuls peuples dans le navire, et de ne pas être les directs responsables de cette apparition céleste.

"Soyez tout de même prêt à tout. Cela ne nous concerne sûrement pas directement, peut-être pas du tout. Nous ne sommes pas du tout les protégés de Phoebe, ni ses intermédiaires préférés. Mais il n'empêche que nous devons garder notre proximité avec les Aetheri et essayer de comprendre ce que la déesse souhaite nous dire à travers son signe. Peut-être cela vaudra le coup d’œil et l'inscription dans nos nouveaux livres d'histoire." Sur ces paroles prononcées d'un ton calme et rassurant, il laissa les chefs de tribu délibérer entre eux. Certains étaient inquiets, d'autres positifs. Le général Zawa'Kar par exemple, aussi assoiffé de sang qu'un vampire, voyait dans le rouge la possibilité d'une guerre future. Mais le chef de chasse Mior lui, fervent de Phoebe, voyait là un sombre augure pour ses futures trappes... Devaraj était parfois fatigué de leurs façon de réfléchir qui devenait étroite. Comment leur en vouloir ? Il avait volontairement tenu éloignées ces tribus du reste du monde. Lui, victime de sa légendaire curiosité un peu folle et égoïste, voulait savoir ce qu'il se passait chez les Evershas pour qu'une telle apparition se fasse dans le ciel. Non pas qu'il aimait ou s'intéressait à ce peuple, ni à tout autre peuple, d'ailleurs, mais il était curieux sans raison valable. Il détestait néanmoins le monde entier, fier de son excellent racisme.

Le Suprême de l'Au-Delà envoya plusieurs milliers d'Esprits sur les territoires concernés, chargés de faire des rapports à leurs supérieurs, qui le lui transmettraient. Voyez-vous, la politique internationale, c'était pour lui un peu comme un épisode d'une grande série de romans. Croustillant, pleins de rebondissements et de suspense, et en même temps, sans impact sur sa vie quotidienne et sans aucun intérêt pour lui. Il avait prit un soin infini à retirer complétement son peuple de la scène géopolitique internationale et non sans raisons. Plus personne ne s'intéressait aux Chamans et c'était exactement ce qu'il souhaitait : avoir les mains libres pour être amène à mettre en œuvre les volontés divines et garder le secret du Cycle. Le piège des Esprits étaient que les Morts adoraient bien vite leur situation de stalkeur. Et cette addiction se transmettait très bien aux Chamans...

Le Chaman prit la direction de la hutte occupée par l'Oracle, qui se situait au dessus de son palais, en haut de la falaise. Kaori l'attendait, comme à chaque visite. Cette vieille bique semblait capable de voir le futur et avait le tic insupportable de répondre à ses questions par d'autres questions ou pire encore, par des énigmes. De cette concertation il en ressortit plus contrarié qu'à son entrée, comme d'habitude.

Le lendemain, les hauts dignitaires de la race se rassemblaient dans le Temple d'Edel. A l'intérieur de la pyramide géante se trouvait aussi un autel dédié à Phoebe,  construit par Mior et Delawam, deux tribus qui aimaient le culte de cette Déesse. Les Oracles, guidés par Kaori, ordonnaient une prière constante jusqu'à la disparition de la Lune Rouge, prière bien évidemment débutée par le Suprême de l'Au-Delà, après lequel pouvaient se relayer des Chamans volontaires de toutes origines et rangs confondus. Baigné dans la lumière éclatante qui pénétrait dans le Temple, entouré des colonnades gravées, des roses blanches et d'un bassin d'eau claire, Devaraj leva les bras et prononça. «o Wom'Zaïkam'Yé'Hǫfðingi  y'rësoli wa Azetheri» En tant que Suprême de l'Au-Delà, messager des Aetheri. «Phoebeaza wa h'mtali kalamisahn'Helma erët.» Que la Nature bénisse cette terre sacrée. «Molideaza wa h'mtali kalamisahn'Helma erët.» Que la Lune bénisse cette terre sacrée.

Et il introduit la longue litanie.


Lyiela se trouvait, elle aussi sur l'Île Maudite lors de l'apparition. Néanmoins, la fausse Chamane rejoignit bien vite les siens dans la maison natale sur les Terres de Lua Eyael, dans la plantation de cotons de ses parents. Elle arriva toutes habillée dans ses vêtements mi-chamanique mi-rehla, une fantaisie ridicule qui lui valait des sobriquets de la part de ses proches. Néanmoins personne ne rigolait en ce moment chez les Minaé. L'heure semblait plus grave et inquiétante que les Chamans. Si ses dons magiques ne lui permettait pas de voir quoique ce soit encore, la jeune fille fût par contre vite influencée par l'humeur sombre de son entourage.

Elle eut tendance à s'écarter des autres pour se réfugier seule, soit dans le jardin, soit dans sa chambre. Mais l'extérieur lui faisait peur, éclairé sous cette lumière rouge. Elle lui devint vite insupportable. Ainsi donc la Rehla s'enferma dans sa chambre de bonne, derrière les volets clots, une bonne pile de bouquins et de douces lumières blanches et jaunes qui éclairaient la pièce et son mur et plafond peints d'une fresque astrale.

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Jeu 24 Oct 2019, 12:07

J’avais pu rejoindre le jardin de Jhen. Ce lieu où beaucoup d’anges m’avaient parlé. C’était un lieu simple, sans complexité et qui ne ressemblait pas du tout à la Terre Blanche, avec leur grande tour. Ici, ce n’était qu’un village avec des maisons toute petites. Lorsque j’étais arrivée dans ce lieu, je me demandais si je pouvais rentrer à l’intérieur et y vivre avec mes grandes ailes. Cela faisait à peine quelques jours que j’étais dans ce village. Mais je n’osais pas sortir de la petite maison que mes compatriotes Anges m’avaient offert pour mon rétablissement. Je reçus beaucoup d’aides, d’encouragements, ainsi des affaires. Ils faisaient tout pour que j’aille mieux, pour que je sois en forme psychologiquement. J’étais vraiment heureuse d’être de la route de la mort. Maintenant, j’étais vraiment libre de vivre ma vie. Je n’étais plus emprisonnée par ces vilains de démons. Je pouvais jouer autant de musique que je le voulais. Je n’étais plus battue, je n’étais plus enfermée dans une prison de métal avec d’autres compagnons d’Anges. Cette maison m’allait très bien. Je me sentais bien, à l’abri et en sécurité. Cependant, j’avais encore du mal à sortir à l’extérieur. Ma confiance en soi avait été brisée pendant des années. Ma voix était toujours au fond de ma gorge. Ma confiance en soi avait été brisée pendant des années. Les autres Anges avaient bien compris que je n’étais pas dans ma phase et ils savaient ce que j’endurais. Ces derniers étaient déjà passés par là. Ils me comprenaient. Mais je leur en voulais aussi, car ils n’avaient rien fait pour nous aider là-bas. Au final, nous étions seuls jusqu’au bout. Cependant, il s’était passé quelque chose à la Terre blanche, plus de mille anges avaient rejoint le Jardin de Jhen. Ils avaient réussi à passer outre les démons pour venir ici. Mais, il restait encore des prisonniers dans notre si belle cité, maintenant souillée.

Enfin bref, beaucoup de choses s’étaient passées depuis. Il fallait que je reprenne une vie moi aussi, même si cela me prendrait plus de temps que prévu. Mon corps et mon esprit n’étaient pas en phase, et étaient très fatigués par tous les événements que j’avais vécus depuis mon départ de la tour. C’était vraiment une grande aventure. Le genre d’aventure dont j’avais toujours rêvé, même si elle fut complexe et remplit de sangs et de morts. Aujourd’hui, j’avais prévu d’aller visiter les terres des magiciens, ainsi que de jouer de la musique. Je n’avais plus ma harpe avec moi, mais un Ange m’avait fabriqué une lyre pour que je puisse jouer n’importe où et n’importe quand de la journée. Je l’avais fortement remercié, en jouant pour lui, afin de calmer sa tristesse et ses souvenirs douloureux. Le soleil était beau et fort en ce jour. Donc, il fallait bien que je commence à sortir de ma maison pour renouer avec la nature, mais aussi pour discuter avec d’autres personnes. La vie devait reprendre son cours ! Je sortis alors calmement avec ma Lyre sous la main. Je m’éloignais un peu du village, pour me rendre près du Lac Bleu. Le village des Anges se trouvait au sud du lac. Donc, nous n’étions pas si loin des magiciens. Je n’avais jamais encore la chance de rencontrer un magicien pour leur exprimer ma gratitude de nous héberger, même si nous ne voulions pas rester ici jusqu’à la fin de notre vie. C’était juste un point d’ancrage pour nous permettre de se reposer et de reprendre des forces avant de repartir dans notre patrie.

Pour aller au Lac Bleu, je n’avais pas envie de voler. Je voulais prendre le temps de marcher, de profiter de la nature et de ses bienfaits. Cela faisait si longtemps que je n’avais pas fait cet exercice. Ça m’avait manqué, cette liberté d’aller n’importe où. Une fois au bord de l’eau, je commençais à jouer de la musique, pour me détendre et surtout pour m’exercer. Le soleil brillait tellement fort, l’eau clapotait au rythme de mes notes de musique. Soudain, la lumière disparut. J’ouvris les yeux en m’arrêtant de jouer. L’éclat du soleil avait disparu pour laisser place à une grosse pleine lune rouge-sang. Je regardais l’événement qui se déroulait sous mes yeux. Je fis tomber ma lyre au sol, trop absorbée par la lune Rouge. Mais c’était quoi encore le problème ? Les Aetheri ne voulaient-ils pas me lâcher pour un moment ? Mon karma négatif était-il toujours présent ? J’avais l’impression que les Dieux n’avaient pas envie de me lâcher. Étais-je maudite ? Je n’avais rien fait de mal dans ma vie, alors pourquoi tous ces événements qui s’enchaînaient ?

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Kyra Lemingway
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◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
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Kyra Lemingway
Ven 25 Oct 2019, 20:15


Yllore levai les yeux au ciel. Des grues survolaient la forêt d'un vol rapide et régulier dans une belle formation en V, leur chant se répandant en écho jusqu'aux oreilles de l'Eversha du même Totem. Un sourire rêveur se dessinait sur ses lèvres. Elle avait presque envie de les rejoindre dans leur migration annuelle. Mais c'était dangereux. Tous les aînés le répétaient. Il était dangereux de quitter la horde, ou pire, la forêt, sans prévenir personne ni même raison valable. Régulièrement ils faisaient la morale aux moins expérimentés, et principalement aux Réceptacles. Yllore en faisait partie. Elle fronçai soudain des sourcils. Cela faisait quelques jours qu'ils ne leurs avaient pas rabâché les oreilles avec ça. Elle répondit silencieusement à sa remarque d'un haussement d'épaule, reprenant sa route, le kangela sur ses talons. Depuis sa rencontre il ne l'avait pas quitté. Il allait vraiment falloir qu'elle le suive un jour. A nouveau elle se répondit à elle-même en secouant la tête de gauche à droite. Elle ne pouvait pas. Elle venait de se le répéter plus tôt. C'était dangereux... Un départ précipité pouvait être mal interprété. Elle poussa un soupir et, sa pêche du jour en main, c'est à dire pas grand chose, laissa fuir ses pensées. Elle avait beau être un oiseau piscivore, elle avait encore des choses à apprendre avant de pouvoir réussir à attraper ses proies du premier coup. A l'approche du petit village, elle fut rejoins par sa sœur, avec sa chasse. Un beau lièvre dans main, Yllore le détaillait un instant. « Tu vérifies s'il est bien mort ? » - « En quelque sorte... ». En l'occurrence il l'était, mort. Mais s'il était encore en vie, elle voulait vérifier une chose avant de pénétrer sur le territoire de leurs ancêtres. Que ce lièvre n'était pas un Eversha sous la forme de son totem. Ça leur était déjà arrivé une fois et elle se souviendrait toujours de la punition. Elle ne comptait pas la revivre une seconde fois. Yllesha non plus à l'évidence car, après l'inspection minutieuse de l'animal, elle put remarquer que la tête de la bête n'était pas tout à fait dans le bon alignement du reste du corps. « Et toi, au lieu de t'intéresser à ma prise, tu as vérifié ta mini-truite ? », repris la Réceptacle. Sa jumelle fit une moue contrariée à sa remarque. Oui, le poisson n'était pas gros, et alors ?! « Tu sais bien qu'on a jamais vu d'Eversha aquatique... C'est idiot ce que tu demandes. », rétorquait-elle sur le même ton. « Ce n'est pas parce qu'on n'a jamais vu que ça n'existe pas ! » - « Gnagnagna... ».

Soudain, la luminosité changea. Les doux rayons du soleil qui traversaient l'épais branchage s'effacèrent doucement, laissant place à quelque chose de plus dense, dur... Dans un même mouvement, les jumelles levèrent la tête et observèrent le ciel. Cependant, l'épaisse canopée les empêchèrent de voir ce qui avait pu causer un tel changement dans l'éclat solaire de Jeriel. Rapidement elles s'aidèrent mutuellement à rejoindre la cime des arbres afin de satisfaire leur curiosité et, dès l'instant où elles furent à découvert et que leurs yeux se tournèrent une nouvelle fois vers le ciel, les deux Réceptacles ne purent retenir un cri d'effroi en voyant le spectacle qui s'offrait à leur yeux effarés. Ce n'était pas l'humeur de Jeriel qui avait changé. C'était Phoebe. « Comment... » - « Pourquoi... ». Elle brillait, là, en plein milieu de la journée, d'un rouge sanglant, comme un être que l'on venait d'égorger et dont le corps s'était recouvert de son propre sang. Des larmes vinrent courir le long des paupières d'Yllore, effrayée par ce qu'elle voyait. Yllesha parti à la recherche de la main de sa sœur qui s'en saisit d'un geste réconfortant. Pourtant, aucune des deux n'arrivaient à détacher leurs pupilles de cet événement.

Ce furent les croassements d'un corbeau qui les tirèrent de cette étrange transe. L'animal se posa sur une branche suffisamment épaisse avant de reprendre forme Humaine. « Ne restez pas là. Tous le monde rentre au village. L'Augure n'est pas rassuré de voir Phoebe ainsi... Personne ne l'est d'ailleurs. ». Sur ces mots, il revint sous la forme de son Totem pour reprendre son envol et attendit que les jeunes Evershas face de même avant de reprendre le route de leur village. Ils ignoraient s'ils y seraient en sécurité. Mais ils le seraient peut-être plus qu'à l'extérieur. Du moins, le supposaient-ils tous.

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Sam 26 Oct 2019, 03:03





Midi sur les Terres Oubliées, dans le cœur même du Léviathan, en la cité portuaire de T’ek’ilala. Un midi où la mer battait l'écume contre les rochers et les multiples pontons du port. A l'exception de quelques ivrognes bien arrosés et des types louches habituels à ces rues sombres et parfois malfamées, l'essentiel de la populace profitait d'un peu de repos alors que la pluie battait et le vent soufflait. Temps de tempête : Peu de pilotes intéressés pour prendre la mer.La situation n'avait pas été des plus confortables jusqu'ici pour Vylker et ses comparses monstrueux. Lui qui avait réclamé sa mise en fonction immédiate en tant que capitaine auprès du Léviathan se retrouvait à devoir faire ses preuves avant de pouvoir prendre la mer pour de bon.
Le Geobukseon était non opérationnel en raison de la nécessité de lui fournir une nouvelle armature, et la plupart des monstres piquaient du nez dans l'espoir que des nouvelles viennent les tirer de leur pause d'activité actuelle. Ils étaient passés d'évadés de bâteau-prison à pillards, avant de devenir pirates et potentiellement des corsaires, jusqu'à finalement se retrouver au Léviathan sous l'impulsion du leader de groupe : Vylker lui même. Entassés dans cet entrepôt sommaire aux cotés du squelette massif du Geobukseon, les Hessah Perrys avaient essayés de s'aménager un peu de confort en entassant des affaires pour se faire des lits ou des hamacs sommaires. Un cauchemar pour ceux dotés de piques, de membres en trop, ou d'une taille trop imposante. Vylker lui même n'était pas des plus satisfaits. Son hamac de fortune grattait, tanguait dangereusement proche du mur et il était compliqué pour lui de trouver une position confortable en raison de ses deux têtes.


Peinant à trouver le sommeil nécessaire à sa sieste, fulminant un peu, et se décidant finalement à sortir du lit, Vylker grommela. Il manqua de se casser la, ou plutôt les figures, en descendant de son hamac et tituba plus ou moins gracieusement dans l'entrepôt, enjambant ses hommes qui dormaient au sol. Certains ronflaient là ou d'autres semblaient en pleine torpeur. D'autres encore avaient abandonnés tout espoir de sieste pour le jour et s'adonnaient plutôt aux jeux de dés ou de cartes dans divers endroits du bâtiment. Le capitaine en devenir finit par atteindre la porte qu'il ouvrit, se glissant dehors. Peut-être qu'un peu d'air frais lui ferait du bien.

« Par les chaussettes du plus grand amiral : Que cet entrepôt est sommaire... Il va être difficile de contenter les hommes de ces conditions de vie très longtemps. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, nous étions mieux installés en pleine mer ! Nos chiens de guerre devront être tenus en laisse... Qu'en pensez vous mon cher camarade de jambes ? » bougonna la partie dorsale de Vylker.

« En effet, cher ami de guibolles. Il me tarde de reprendre la mer au plus vite ! Que les nuits étaient douces, bercées par les flots de la mer, bénie soit-elle. Voilà qui m'inspirait des chansons et des poèmes par millier. Peut-être devrions nous rendre aux nuages un petit regard ? Le temps est humide, mais idéal pour se prêter au récital. »répondit la partie ventrale.

L'avantage à avoir deux têtes, c'était que l'on avait toujours quelqu'un avec qui discuter. Quand bien même seul l'un d'entre eux avaient les jambes du bon coté du torse.
Traçant son chemin vers les pontons et quais du port, il se mit en quête d'un endroit dégagé où il pourrait composer quelques vers ou lignes de musique. Un petit rocher sur une butte de terre, un peu en sur-hauteur : Voilà qui était délicieux. Dans des mouvements souples, il bondit de rocs en rocs jusqu'à atteindre son objectif. Il était trempé mais sa peau de reptile n'était pas dérangée tant que cela par cette condition. Il leva les deux têtes dans les airs avant de se mettre à contempler les nuages. Son imagination lui fit deviner plusieurs formes et sa créativité se mit à travailler à tout allure.

« Mmh mmh... mmh... Aérier et léger... Attendant le souffle des tempêtes... »

« Comme un triste miroir... reflétant les larmes du ciel... »

Il plissa les quatre yeux cependant quand il crû apercevoir quelque chose... Tiens donc... Les nuages se déplaçaient et quelque chose prenait leur place... Quelque chose de rouge, écarlate... Qui semblait très grand et... Bonté divine. Qu'est ce qu'il se passait ? Il perçut derrière lui l'étonnement et la surprise des quelques passants s'aventurant sous la pluie, alors que le mot se diffusa.. Vylker quitta son perchoir pour se reculer un peu et ouvrir plus amplement les yeux. Il y avait dans le ciel une grande lune cramoisie qui régnait maintenant que les nuages s'étaient un peu dispersés...

« … Par tout les flots... Qu'est ce qui se passe ? »
« … Une lune rouge à midi ? Poétique et gracieux... Mais... Inquiétant... Est-ce là une forme de magie à l'oeuvre, ou un prélude à une apocalypse à venir ? »

Vylker resta à observer le spectacle. Lui qui souhaitait de l'inspiration à travers les nuages venait de se retrouver avec un visuel qui lui promettait nombreux vers à écrire.

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Lun 28 Oct 2019, 10:10


« Comme ça ? » demanda Sun-Hi, concentrée sur l'objet qu'elle tenait entre les mains. Bellone se pencha légèrement en avant pour observer la position de ses doigts sur l'instrument. « Non, plutôt comme ça... » corrigea-t-elle en bougeant légèrement les doigts de son aînée. « Voilà, comme ça. Essaye. » encouragea-t-elle sa consœur. Celle-ci se mordilla les lèvres avant d'approcher sa bouche des petits tuyaux. Elle inspira une dernière fois avant de souffler dans la flûte de pan. Un son tremblotant en sortit. Bellone sourit tout en observant son élève et acquiesça pour l’inciter à continuer, ce que fit la concernée, soufflant de plus en plus fort pour stabiliser le son qu'elle produisait, jusqu'à produire une mélodie simpliste mais réussie. A bout de souffle, Sun-Hi reposa l'instrument sur ses genoux et se tourna vers sa professeur, un sourire calme accroché aux lèvres. « Eh bien, tu es plutôt douée avec les instruments ! » félicita la plus jeune, visiblement impressionnée. « Merci. Mais je n'ai rien fait de bien compliqué. » répondit modestement la Hanatsu en haussant les épaules, comme si ce n'était pas grand chose. « Et puis, j'ai appris à jouer de la flûte à Maëlith. Ce n'est pas vraiment la même chose mais ça s'en rapproche un peu. » continua-t-elle pour rassurer sa camarade en s'apercevant que celle-ci n'était pas convaincue par son premier argument. « Tiens. Il vaut mieux que je te la rende : tu restes bien plus douée que moi ! Pour nos oreilles à tous, il vaut mieux que tu la gardes entre les mains plutôt que je ne me risque une fois de plus à en jouer. » plaisanta Sun-Hi en tendant l'objet à la musicienne, qui s'en empara et commença aussitôt à en jouer. Les deux Orines avaient fini par être réunies ensemble, suite aux enlèvements dont était victime leur peuple. Dès lors, elles avaient continué leurs voyages ensemble, accompagnées de leur garde du corps qui veillait constamment sur elle. Si voyager à plusieurs aurait pu sembler amusant à certaines, les deux jeunes femmes avaient fini par épuiser les sujets de conversation : même si elles étaient issues du même peuple, leurs centres d'intérêts étaient totalement divergents et les goûts particuliers de Bellone en matière d'Art n'aidaient pas à développer une conversation. Sun-Hi avait alors eut l'idée d'apprendre de l'autre et d'échanger quelques leçons d'Art Divin avec l'autre. Une activité qui les avait bien plus intéressé, au final.

Handri entra précipitamment dans la grotte. « Il faut partir, vite. » Sun-Hi se figea en observant l'homme rassembler ses armes. « Quoi, qu'est ce qu'il se passe ? On nous attaque ? » Le mercenaire marqua une légère pause. « Je ne suis pas sûr. » répondit-il avant de se remettre en mouvement et d'aider la musicienne à se lever et à prendre ses affaires. « Comment ça tu n'es pas sûr ? » « Je ne sais pas de quoi il s'agit, mais ce qu'il se passe dehors ne présage rien de bon. Et je ne veux pas prendre de risque. Dans le doute, je préfère vous emmener loin d'ici pour vous emmener en lieux sûr le plus vite possible. » « Retourner en Avalon ? Mais on vient à peine d'en partir ! » s'offusqua Bellone en imaginant devoir rebrousser chemin. « Non, il y a un village, non loin d'ici. Les bêtes ont repris suffisamment de force pour nous y emmener. » La gorge nouée, Sun-Hi se leva enfin et rassembla à son tour les affaires qu'elle avait éparpillé autour d'elle puis suivit les deux autres hors de la grotte. La luminosité l'éblouit et elle dût attendre quelques secondes avant de pouvoir y voir clairement. Lorsque ce fut le cas, elle porta un regard au ciel pour essayer de déterminer l'heure qu'il était - une compétence qu'elle avait développé à force de voyager. Mais au lieu de s'intéresser au soleil et à sa position, ce fut la lune, d'un rouge sanguin, qui accapara tout son intérêt. « Par Phoebe... Qu'est ce que c'est que ça ? » murmura-t-elle pour elle même, sentant un mauvais pressentiment l'envahir. Elle ne pouvait s'empêcher de voir là un terrible présage. Un présage pour ses soeurs, retenues captives on ne savait où. « Sun-Hi, dépêcha toi ! » la pressa Bellone. Sortant de ses pensées, l'Orine monta sur le dos de sa monture, une étrange et large créature recouvertes d'écailles, dotée d'une large corne recourbée et d'une paire d'ailes qui, contre tout attente, parvenaient à la faire voler. Tandis que le trio s'envolait, la danseuse adressa une prière silencieuse à Dame Nature.

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Lun 28 Oct 2019, 19:08



La Déesse de la Lune


« Ne la touche pas. » Jun sourit en se redressant. Sa main gauche s’apprêtait à glisser de la mâchoire de Séléna, endormie, pour s’aventurer vers d’autres contrées un peu plus réjouissantes. Elle n’avait pas esquissé un seul mouvement. Son visage était resté paisible. Elle devait faire de beaux rêves, malgré l’heure tardive. L’Æther croisa les bras sur son torse, un petit sourire en coin marquant ses traits. Haruki comprit alors que son père avait fait exprès pour l’attirer ici. « Un Maître du Temps ayant une faiblesse, quelle qu’elle soit, est un Maître du Temps vulnérable. » Il avait raison, ce qui ne l’empêcha pas d’esquisser un sourire à son tour. « C’est vrai que tu t’y connais, toi, en faiblesse. » Jun haussa les épaules, visiblement peu enclin à entrer dans ce jeu-là. Au lieu de quoi, son regard effleura le visage paisible qui appartenait à une femme qu’il ne pouvait s’empêcher de haïr pour sa trop grande ressemblance avec Edelwyn. « C’est douloureux, n’est-ce pas ? » demanda-t-il alors au blond. Il serra les dents. « Tu ne seras pas le premier à la faire gémir, tout comme tu n’as pas été le premier à être aimé par elle. Tu sais que le Temps vous rapprochera et qu’elle t’aimera. Tu sais que vous fonderez une famille. Et le fait de le savoir tout en étant impuissant face à ça te ronge. Et puis, si tu me détestes, c’est que tu sais parfaitement que je risque d’intervenir pour que jamais tu ne puisses poser tes doigts sur elle. » Ses yeux marrons étaient remontés lentement pour venir se ficher dans ceux de son fils. « C’est ce que tu crois, en tout cas. » Il s’assit sur le lit et fit glisser délicatement le drap blanc qui couvrait le corps nu de Séléna. L'ironie voulait qu'ils étaient dans la même position d'attente, l'un comme l'autre. « Arrête. » souffla Haruki en détournant les yeux. « Tu te fourvoies. Crois-moi, si j’avais voulu te la prendre, ça fait longtemps que je l’aurais fait. » « Couvres-la. Tes manigances me déplaisent. » « Regarde-la au lieu de jouer les rabats-joies. » « Je ne suis pas comme toi. » Il y eut un silence. « Ce n’est pas le moment. La lune est rouge. Je dois la réveiller pour… » Jun soupira. « Ce que tu peux être fatiguant, empli de vertus et de principes. Tu es de loin le plus ennuyeux de mes enfants et, crois-moi, ce n’est pas un compliment. » Un petit sourire en coin apparut néanmoins sur son visage, signe évident qu’il allait mettre l’Ange dans l’embarra. Il disparut. Séléna s’éveilla, se redressa et se retrouva nue devant Haruki qui prit un soin presque maladif à regarder ailleurs.

La jeune femme n’émit aucun son mais se dépêcha de remettre le tissu sur sa peau afin de se couvrir. Ses longs cheveux cascadaient à présent sur son dos et le drap. Contrairement à lui, elle le regardait. Il fallut une bonne dizaine de secondes avant qu’elle ne lui demande : « Oui ? » Le blond accepta alors de la contempler, jugeant le moment propice. « J’étais venu vous réveiller. Il est presque midi et… » Il ne pouvait lui avouer ce qu’il se passait. Il le savait pourtant. « Venez. » finit-il par dire en lui attrapant sa main libre. La Rehla tira sur le drap afin de l’emmener avec elle. De là où ils se trouvaient – il avait choisi l’endroit exprès – ils avaient une vue imprenable sur la lune rouge qui était apparue dans le ciel. Il aurait suffi d’ouvrir la fenêtre de la chambre pour entendre les habitants des Jardins de Jhēn s’affoler. Ce genre de phénomène n’était pas anodin, loin de là. Il posait question et rapidement, les érudits et religieux avaient été mis à contribution pour en trouver la signification. La Guerre des Dieux avait laissé des traces que personne n’arrivait à oublier. Avaient-ils offensé les Divins ? Une autre Guerre se préparait-elle ? Était-ce un phénomène rare, qui n’avait jamais été observé auparavant ? Yaveäth était-il en colère ? Phoebe peut-être ? Toutes ces questions, Séléna se les posa également. Elle fit glisser sa main de celle de l’Ange pour la poser contre la vitre. « Qu’est-ce que c’est ? » demanda-t-elle alors, entre fascination et inquiétude. Il s’éclaircit la gorge. Depuis qu’elle ne le regardait plus, il l’observait. Il avait vu le futur et la contempler à côté de lui, sans pouvoir faire de geste tendre à son égard, le hantait. Son père avait raison, c’était une vraie torture. Il avait détesté le désir qu’elle avait éprouvé envers Caleb. Il détestait les restes d’amour qu’elle ressentait pour Zéleph. Il voulait qu’elle le regarde avec tendresse et qu’elle cesse de le voir comme un professeur. Ce ne serait pas pour tout de suite, malheureusement. Jun l’avait dit : elle en aimerait d’autres, d’autres l’aimeraient et elle aurait des enfants qui ne seraient pas les siens. Le pire c’était que c’était à lui de la guider à travers le temps, de l’y déposer pour qu’elle accomplisse ce qui devait être fait. Là était son fardeau : la pousser lui-même vers ces hommes, dans des situations où elle serait blessée, vers des contrées qui l’éprouveraient. « J’aimerais pouvoir vous le dire. » lâcha-t-il.

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Mer 30 Oct 2019, 16:49


Crédits : The last Jedi par Andrew Kwan
La Déesse de la Lune


La jeune femme poussa un soupir tant en rejetant une mèche rebelle en arrière pour dégager sa vue. Elle frotta ses yeux fatigués par les lectures intensives avant de reprendre son travail d’apprentissage. Il n’était guère aisé de se nourrir de toute une culture inconnue dans un langage tout aussi méconnu. Alahna avait profité de sa venue au rocher de clair de lune pour en savoir plus sur le peuple qui était le sien et dont les traditions lui échappaient. Elle espérait ainsi se sentir plus apaisée et moins intimidée par le monde environnant. Les Eversha n’étaient pas tendres entre eux et les regards que certains lui portaient la mettaient mal à l’aise. A son grand désarroi, l’evergrim cumulait les tares et les maladresses. Entre son incapacité à maîtriser son totem endormi, l’odeur pestilentielle dégagée par ses crises d’angoisses, son impossibilité d’entrer par une porte, son inaptitude à communiquer en Grimwyn et sa méconnaissance absolue des us et coutumes, le choix était varié pour la blâmer. Heureusement le vieux Célestin, l’eversha castor du petit village dans lequel elle était venue pour combler ses lacunes,  possédaient quelques manuscrits pour lui permettre d’assimiler les connaissances qui lui manquaient. Le souci restait l’écriture aux courbes sauvages et raffinées qui les remplissaient. Devant sa perplexité, l’ancêtre avait été clément et lui avait remis un parchemin en langue commune pour lui permettre de traduire les lignes tracées sur les papiers jaunis. L’initiation à la culture du peuple sauvage et disparate était lente, mais Alahna s’appliquait à traduire, comprendre et retenir autant qu’elle le pouvait. Parfois, elle avait l’impression de progresser, mais cela n’était qu’une impression. Chaque avancée dans la connaissance de la race des Eversha était ponctuée par l’arrivée du barbu Célestin qui lui déposait un nouveau livre sur la pile qu’elle entamait. De ce fait, elle lui semblait sans fin.


Heureusement, de temps à autre, la venue de l’Eversha castor était plus plaisante lorsqu’il avait les bras chargés d’un plateau. S’il était ravi de nourrir son cerveau avec la culture de son peuple, il n’oubliait pas de sustenter également son estomac. Petits biscuits aux insectes légèrement grillés et thé réconfortant était toujours accueilli avec soulagement pour l’Eversha mouffette. Elle était d’ailleurs occupée de grignoter un savoureux grillon légèrement caramélisés lorsque l’agitation extérieur lui parvint aux oreilles. Elle n’eut d’abord aucune réaction, habituée aux rixes naissantes parfois entre deux Evershas aux totems incompatibles. Toutefois, Alahna dû bien admettre que les voix ne semblaient guère empreintes d’agressivité, mais plutôt d’inquiétude. Le mot lune fut répété à de nombreuses reprises et attisa la curiosité de la jeune femme. Il lui semblait que la journée n’était pas aussi entamé que cela et que son repas correspondait à son temps de midi.

Aussi, elle se leva, non sans avoir pris la peine de laisser un marque-page à l’endroit de sa lecture. Elle savait le vent assez vicieux pour s’infiltrer dans les moindres interstices et soulever les feuilles légères pour les tourner et lui faire perdre sa page. Elle s’était déjà fait prendre à ce petit piège et ne souhaitait pas recommencer à tourner les feuilles pour retrouver le texte qu’elle cherchait à assimiler. Lorsqu’elle fit un pas dehors, elle comprit rapidement la raison de toute cette agitation et surtout l’interrogation générale qui régnait au sein du village Everscha. Dans le ciel, une lune rouge trônait avec autant d’élégance que de menace, colorant l’horizon de tons rougeâtres, loin du bleu azuré habituel. Le rouge n’était pas la couleur naturelle de l’astre lunaire. Ce n’était pas non plus dans ses habitudes de régner dans le ciel en pleine journée. Alahna écarquilla les yeux, étonnée par ce phénomène météorologique qu’elle ne connaissait pas encore. Au vu des questions qui s’élevaient, elle comprit qu’elle n’était pas la seule et d’une part, cela la rassurait quelque peu. Face à la lune rouge, l’Eversha mouffette était sur un pied d’égalité avec les siens.

Le prénom de l’Aether de la lune, Phoebe, fut énoncé à de nombreuses reprises, souvent accompagnée d’une envie de prier pour converser avec Celle-ci et déchiffrer le mal qui L’affectait. Pourquoi la couleur rouge, majoritairement synonyme du sang versé ? Une manifestation de l’Aether qui n’était pas de bon augure, assurément. Quant à savoir le motif de cette expression divine… Alahna était bien embêtée. Elle n’était pas douée en prière et espérait que l’Aether ne lui en tiendrait pas rigueur. Aussi, elle hasarda une oraison à l’intention de Phoebe dans l’espoir que la lune rouge ne fût qu’une apparition temporaire d’un mécontentement astrale qu’il serait aisé d’apaiser.


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Mer 30 Oct 2019, 16:59


Crédits : The last Jedi par Andrew Kwan
La Déesse de la Lune


Tête baissée et cornes en avant, le vieil Eversha frottait le sol de son pied droit, soulevant quelques mottes de terre. Ses narines vibraient sous sa respiration forte. Il se concentrait autant que possible. Pour pallier la finesse de sa carrure qu’il cachait déjà sous une épaisse fourrure, il arqua ses bras et serra les points. Il était prêt. Son adversaire aussi…

TCHAK !

Le bruit des cornes raisonna dans la forêt, faisant fuir une volée d’oiseaux perchés non loin de la scène étrange. Les deux Wynmeris Shua rennes gesticulaient tête en avant et cornes emmêlées, se tordant le cou à tour de rôle dans l’espoir de faire fléchir l’autre. Les bois imposants claquaient sous les mouvements des deux mâles qui ne voulaient pas abdiquer. En trophée pour le vainquant, une belle eversha renne aux yeux de biche et à la croupe plutôt accueillante. Elle regardait le combat sans émotion, attendant de savoir qui en sortirait vainqueur. La belle n’avait pas vraiment de préférence, il souhaitait avant tout un mâle pour la protéger au cœur de la forêt et tous deux avaient une très élégante ramure.

« Va donc brouter des racines, vieux bouc ! fit son adversaire en cherchant à dégager ses cornes
N’espère pas gagner ce combat, freluquet ! J’ai l’expérience des combats, moi ! » répondit-il, offusqué d’être considérée comme vieux, surtout par un jeune Eversha qui venait à peine de voir se développer son panache sur sa tête.

Ladriath comptait bien lui montrer qui avait encore de l’agilité dans les luttes pour la séduction. Certes, il n’avait plus combattu depuis longtemps et son ancienne blessure lui piquait de temps à autre la cuisse, mais ses cornes se sauraient le trahir. Jamais. De plus, il ne manquait pas de ressource et s’il fallait se mettre à nu pour combattre, il le ferait. Littéralement. La nudité ne lui avait jamais posé de réels problèmes de mœurs. Il était fier de sa fourrure et de ses attributs. Seule sa carrure le gênait, mais il la compensait par une couche de fourrure cousue de ses mains avec ses propres poils et une ramure imposante. Un jeune renne ne saurait le mettre en échec, encore moins devant une demoiselle à la recherche d’un mâle.

« Alors, on faibli… se moqua le jeune renne en sentant une perte de résistance
Absolument pas », grogna Ladriath qui avait toutefois du mal à tenir la cadence.

Ses pieds laissaient des traînées sur le sol meuble tandis qu’il sentait son adversaire le repousser. Il ronchonna en donnant des coups de tête dans l’espoir que ses cornes fracassent le crâne de son concurrent, mais rien n’y fit. Il perdait du terrain et en même temps, sa place dans le cœur de la belle renne. Sans compter que sa vue commençait à lui jouer des tours. Une lueur l’embêta et l’empêcha de mieux observer son adversaire. Il crut d’abord qu’il saignait. Puis, la jeune femme se redressa, inquiète. Elle s’approcha des deux combattants, tremblante et pointa le ciel. Les deux mâles cherchèrent à regarder dans la direction indiquée, mais aucun ne souhaitait lâcher prise. Aussi, ils penchèrent la tête sur le côté en même temps afin de pouvoir observer à leur tour le ciel. Celui-ci était rouge, coloré non pas par un coucher de soleil, mais bien par une lune qui avait pris possession de l’horizon en pleine journée. Machinalement, les deux adversaires dégagèrent leurs cornes pour observer pleinement l’étrange spectacle qui s’offrait à eux.

« Vous avez déjà vu cela ? demanda le jeune renne, surpris et quelque peu inquiet.
Non, jamais et vous ? répondit-il spontanément.
Je suis plus jeune que vous ! Comment pourrais-je connaître une chose que vous n’avez jamais vu ? » lui fit-il alors remarqué.

Ladriath devait reconnaître qu’il n’avait pas tort. Etant le plus vieux, les deux evershas attendaient de lui une réaction, voire une recommandation sur la marche à suivre. Le vieux renne n’était pas très rassuré par la couleur de cette étrange lune, mais il ne souhaitait pas le montrer. Aussi, il prit une grande inspiration pour gonfler sa carrure tout en passant un bras autour de la belle anxieuse pour la rassurer. Il associa la couleur rouge avec celle du plaisir afin de s’assurer d’avoir la belle pour lui seul. Son adversaire ne le vit pas de la même manière.

« Le rouge, c’est aussi la couleur du sang, du sacrifice… lui fit-il alors remarquer sur un ton de défi.
Je suis le plus vieux, c’est moi qui interprète le message de Phoebe.
Non, c’est les augures, pas un vieux charlatan… »

TCHAK !

Le combat entre les deux rennes reprit alors pour se mettre d’accord sur la manière dont il fallait interpréter la lune rouge qui éblouissait le ciel.



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Mer 30 Oct 2019, 23:33

Rhina était concentrée sur son apprentissage, elle savait désormais maniée les étapes de la taille du bois. Elle était encore maladroite dans certaines d'entre elles, mais les progrès étaient constants. C'était le moyen de lui changer les idées, d'être une sorte d'enfant modèle pour ses parents, d'honorer son clan. Maintenir son esprit et son corps actifs ne lui donnaient ainsi par l'impression d'être inutile, alors, ce matin, l'Eversha était partie chercher le bois dans le but de réaliser une nouvelle oeuvre. Cette étape était celle qui importait le plus, mais son apprentissage étant en cours, elle utilisait celui qui était tendre, avec une préférence pour le bouleau. Vu sa force relativement ridicule, la demoiselle s'assurait de prendre des matériaux fendus au préalable par le bûcheron de son village. Rhina l'avait déjà vu faire et aspirait un jour à le réaliser comme lui, mais ce ne serait pas pour tout de suite. Elle admirait ce travail. C'en était fascinant. La précision de la hache au centre du morceau de bois, la planter sans forcer pour ne pas l'abîmer, la soulever encore et frapper par petits coups, nettoyer ensuite son coeur en enlevant la partie sombre en son centre. Il faut à présent enlever l’écorce et nettoyer le bois, arrondir le bois aux deux extrémités et fignoler ces arrondis. Et voilà. Elle pouvait l'emporter après compensation pour ainsi le tailler dans la forme de son choix. Moralité, son travail n'était possible qu'avec l'aisance et l'efficacité d'un excellent bûcheron. Peut-être devrait elle envisager d'épouser l'un de ses apprentis ? Leur travail se complémenterait.

La sculpture sur bois était assez très particulier. Transformer un morceau de bois brut en une oeuvre d'art sophistiquée est mentalement et physiquement éprouvant, raison pour laquelle ce qu'elle produit n'est en rien quelque chose d'époustouflant. C'est déjà une chose énorme que de réaliser une cuillère de bois pour s'entraîner avec les outils spécifiques. Rhina trouvait surtout satisfaction dans le côté physique de la sculpture sur bois, même si elle était maladroite et terriblement gauche, devant parfois demander à sa mère de soigner ses petites blessures, au moins, elle persévérait et ce trait de caractère semblait plaire à ses parents. Elle ne savait pas d'où venait cette passion, celle de donner une deuxième vie aux arbres en créant des sculptures dans leurs dépouilles. Peut-être était-ce en rapport avec son totem ? Qui sait. L'adolescente rentrait chez elle assez rapidement pour se mettre au travail, à l'aide d'un crayon, elle dessina un cercle à l'une des extrémités du morceau dans sa main, en laissant à peu près un centimètre tout autour en n'oubliant pas d'élargir le manche près des cercles. Il faut à présent donner la forme typique d'une cuillère. Saisissant cette dernière au niveau du manche, creusant les deux cercles avec un couteau, ciselant le bois très lentement en palpant régulièrement avec les doigts. C'était long et difficile pour elle. Elle avait besoin de souffler de temps en temps. Rhina avait entendu les murmures, les craintes, mais elle n'en prit réellement conscience que quand se concentrer devenait délicat, impatiente, avec une respiration profonde. Rien de ce qu'elle faisait n'était bien et chassait bien vite cette pensée.

Peut-être travaillait-elle depuis trop longtemps et qu'une pause s'imposait ? L'Eversha relâchait un léger soupir, reposant son outil d'un côté et son essai de l'autre, sortant de la maison pour respirer l'air frais. Elle eu un hoquet de surprise. Oui, elle avait relevée la tête et observait désormais la voûte céleste d'un air médusée. La Lune était d'une beauté redoutable, comme à l'accoutumée, à la différence qu'elle était d'un rouge sanglant. Ce spectacle était à la fois magnifique et effrayant. Comme si les contraires s'attiraient pour mieux se rejeter. L'adolescente était comme envoûtée, c'en était presque malsain et désagréable. Cela lui faisait autant peur qu'elle en était fascinée. Jamais de sa vie, elle n'avait vu pareil événement et, visiblement, personne ne son clan n'en avait vu. Quelle signification est-ce que cela pouvait avoir ? Est-ce que Phoebe était en colère ? Contre les terres, contre eux ? ...Peut-être l'était-elle contre la Reine ? Cela expliquerait ce dont les adultes parlaient discrètement, sans que cela ne le soit réellement. Vanter la gentillesse de la Souveraine pour souligner l'étrangeté de cette bienveillance aussi récente que soudaine. Peut-être y avait-il simplement plus urgent ailleurs, tout simplement. La demoiselle était encore jeune, mais savait parfaitement que le conflit avec les Vampires pouvait s'accentuer, engendrer une vraie guerre. Ce serait affreux si cela était le cas, même si ces immondes buveurs de sang méritaient bien une leçon, elle ne souhaitait pas voir les siens être victimes de leurs crocs. Elle joignit ses mains, dans une prière, baissant la tête en signe de recueillement, certainement comme bien des Evershas et bien des êtres sur ces terres, demandant à Phoebe de leur envoyer un signe sur ce qu'il convenait de faire pour l'apaiser ou pour réaliser sa demande. Rhina était prête à le faire.

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