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 Un labyrinthe tu feras (Hana & Esther - Djinshee & Kael)

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Dim 1 Nov 2015 - 14:41

Un labyrinthe tu feras (Hana & Esther - Djinshee & Kael)  Sans_t15

Elle était arrivée un beau matin accompagnée d'un coursier et de son cheval. La jeune rousse l'avait prise entre ses mains fines et pâlottes, une enveloppe d'un blanc cassé. Elle avait pressentis l'arrivée de cet être et de son cheval, et avait décidé de venir à leurs rencontre, laissant Kael à son jardin. Il était encore trop jeune, trop faible pour reconstruire comme il se doit ce jardin qui avait naguère été magnifique. Et ce n'est pas elle qui était réellement en mesure de l'aider. La peine qu'elle ressentait et qui émanait de la pauvre petite créature lui serrait le cœur. Surtout qu'elle voyait le jeune homme un peu comme un fils. Esther laissa repartir le cavalier avant de se rapprocher de la petite clairière qu'était le lieu de prédilection de la jeune fée. Il était encore en train d'arroser inlassablement les jeunes pousses qui avaient timidement sorties la tête du sol. Mais il semblait presque que cette terre avait été maudite par le sang qui avait tâché ce beau lieu, par les pieds qui avaient saccagés cette forêt, elle ne se souvenait de rien... Mais un affreux doute lui retournait bien souvent le ventre. Ce sang retrouvé dans ce lieux, était-ce le sien ? Ces pieds ayant piétiné toutes ces fleurs, là encore appartenaient-ils à la jeune rouquine morte dans la fleur de sa jeunesse ? Ses yeux verts embrassaient le jardin, elle ferait tout pour aider cette petite fée à reconstruire ce qu'il avait perdu. Elle se l'était promis, le premier jour où elle l'avait vu, à genoux dans ce jardin qui avait du être beau et coloré à une époque, et qui était désormais souillé. elle s'installa contre un arbre, lettre à la main et elle l'ouvrit. Comme Kael était un petit être curieux il s'approcha bien vite d'elle pour se placer à ses côtés, il était méfiant mais avait apprit à apprécier la jeune femme et à vraiment la considérer comme un membre de sa famille. La jeune demoiselle avait trouvé un semblant de stabilité pas encore trop malsain avec Kael. Le jeune homme parcourus les lignes du papier rapidement avant de s'exclamer avec une vivacité qui lui était proche:

- Tu devrais y aller, je pense que te balader un peu te ferait du bien, t'inquiète pas, je serais toujours là en revenant je dois m'occuper de tout ce bardas, et j'y serais encore dans 3 mois si tu veux mon avis. Alors vas y, et profite de ton voyage. Ha... Et tiens... C'est pour toi, parce que je ne veux pas qu'il t'arrive malheur, mais elle s'appelle reviens.

Il lui tendit sa rapière, cette lame fine et légère qu'il aimait tant. Parce que malgré tout ce qu'il pouvait dire... Il s’inquiétait pour elle. Il avait peur pour elle. Alors elle embrassa le front de son petit protégé avant de partir. La banshee était vêtue d'une robe noire et vaporeuse qui semblait voler à chacun de ses pas. Nul besoin de nourriture, de sommeil, aucune fatigue ne l'atteignait depuis qu’elle était morte. Elle se contentait de marcher, encore encore... Sans ressentir grand chose. Mais ses yeux captaient des choses, ses oreilles en entendaient certaines glissés à son oreille; des échos du passé, du futur, du présent. Ses yeux voyaient les gens et leurs sentiments, son cerveau traitait les données qui pourraient lui être utile. La surprise se lisait sur certains regards quand les gens la croisaient la nuit. Pourtant... Sa robe n'était pas ensanglanté, son visage n'était pas émaciée, c'était juste une femme, une très belle femme marchant jusqu'à son destin. Elle finit par arriver, ne se souvenant même pas de la durée de sa traversé, ce qu'elle savait c'était qu'elle était attendue, ses cheveux roux volaient, le vent lui fouettait le visage. Elle ferma un instant ses yeux d’albâtre, emplissant ses poumons d'un air que certains voyaient essentiel, pour elle... C'était pour avoir l'impression de se sentir humaine, de se sentir vivante une fois encore avant de délaisser toute sa vie d'humaine qu'elle avait du laisser bien trop tôt derrière elle. L’émeraude qui brillait dans ses yeux s'assombrit un instant. Oui... Elle était morte trop tôt. Elle aurait aimé pouvoir enfanter au moins une fois dans son existence. Mais il fallait rester forte. Être enceinte n'était pas obligatoire pour avoir des enfants n'est-ce pas ? Elle aperçu une jeune femme et sut tout de suite qu'elle venait pour la même chose qu'elle. Elle lui montra sa lettre, avant de laisser ses cordes vocales surnaturelles parler d'une voix douce... Si douce... Tantôt aussi enfantine que celle d'une fillette, puis celle d'une femme et enfin celle d'une vieillarde. Elle ne modulait pas sa voix, elle oscillait d'elle même, donnant des fois l’impression que plusieurs personnes parlaient en même temps.

- J'imagine que vous avez été vous-même invité par les maîtres de maison ?


Elle n'était jamais bien bavarde. Elle appréciait le silence, mais n'y était plus habituée depuis qu'elle avait choisit d'être en compagnie du jeune homme.
Esther était le genre de femme qui dégageait un petit quelque chose d'aussi dérangeant que magnifique, elle était belle, gracieuse et surtout impossible à saisir, le mystère l'entourait et elle y était attirée invariablement. Elle y était liée comme elle était liée à la mort. Elle leva alors les yeux pour observer sa comparse et en eut le souffle coupé. D'une beauté sauvage, mi femme mi animale, elle ne pus s'empêcher de se trouver troublée par cette beauté atypique, des yeux de félin, une fourrure sans doute très douce. Elle en fut chamboulée au fond d'elle même. Son regard se porta une nouvelle fois vers le ciel, alors qu'aucun mot ne passait la barrière de ses lèvres, lettre en main elle s'avança de sa démarche flottante et féminine jusqu'au manoir, tel l'être d’éther qu'elle était.

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Dim 1 Nov 2015 - 18:53

Un labyrinthe tu feras (Hana & Esther - Djinshee & Kael)  Hana10

   Hana ouvrit la porte de la petite maison de Djinshee et positionna sa main devant ses yeux. Le ciel était resplendissant, pas un nuage ne le couvrait. Cependant, il commençait à faire un peu frais. Le soleil avait commencé à descendre, la lumière virait petit-à-petit à l’orangé. Heureuse, elle ferma les yeux et s’étira les bras. Elle l’était toujours, ici, avec Djinshee, car elle l’avait acceptée telle qu’elle était. Bien qu’elle fût froide aux premiers abords, l’Elémentale était très tolérante quant aux apparences. En fait, elle s’en fichait. Hana s’était bien promise de lui rembourser ses dettes, d’être pour elle une fidèle alliée sur laquelle elle pourrait toujours compter. Cependant, elle avait encore besoin d’entrainement. De beaucoup d’entrainement. Elle ne maniait pas les armes et son unique pouvoir la fatiguait assez rapidement mine de rien.
   Elle baissa les yeux en voyant quelque chose apparaître dans son champ de vision. Enderah. La panthère à plaques examinait un papier, soigneusement déposé sur le sol. Hana le ramassa doucement pour ne pas froisser cette belle enveloppe parfumée et donna une caresse à la bête. Enderah se coucha, le dos contre le mur de la maison et elle s’assit près d’elle.
   L’écriture était fine et penchée, élégante. L’encre noire avait laissé sur son sillage des traits réguliers, parfaits. C’était une lettre d’invitation. Enfin, de ce qu’elle avait lu. En effet, avant de rencontrer son amie, elle ne savait pas lire non plus ; son physique avait toujours était un problème en ce qui concernait son intégration. On l’avait souvent insultée de monstre, d’un croisement entre animal et un démon… Toutes sortes d’atrocités. Par conséquent, elle n’avait jamais eu l’occasion d’apprendre grand-chose.
   Hana prononçait chaque mot, lentement, pour mieux les assimiler. C’était un exercice assez difficile, mais elle y parvînt. Une fois qu’elle eut terminé, elle sourit et se leva. Une invitation ! Qui pouvait donc les inviter, elle et Djinshee ? Les membres de la famille « Malkavian »… Elle n’avait jamais entendu parler de ces gens. Elle rentra à l’intérieur, rayonnante et posa la lettre sur la table en bois. Son amie n’allait pas tarder à revenir. Elle était partie entraîner Morokei elle ne savait où. En attendant, la Bélua décida de se préparer. Aller se laver lui ferait déjà du bien.
 
   -Djinshee !
   Hana était assise, face à la lettre. Elle l’avait relue au moins trois fois.
   -Tu ne t’es pas trop ennuyée, je suppose. Avec cet air…
   L’Elémentale ferma la porte derrière elle et déposa la selle et les affaires de Morokei. Elle garda, comme à son habitude, ses armes avec elle.
   -Nous avons une invitation ! S’exclama la femme-puma.
   Elle lui tendit le papier. Djinshee le lut rapidement, les sourcils froncés.
   -Et tu veux y aller ? Dit-elle une fois fini.
   -Evidemment !
   -Sais-tu au moins qui sont ces Malkavian ?
   -Non.
   Djinshee soupira. Elle avait beau s’entendre avec Hana, elle l’exaspérait parfois. Mais son ignorance était pardonnable. Elle ne pouvait pas crier.
   -Je ne les connais pas moi-même, mais je sais que ce sont des Vampires. Or, les familles de Vampires comme celle-ci sont à éviter. Cette invitation n’est qu’un mensonge, un… prétexte pour te piéger. Ils veulent juste être divertis. En tant qu’ « invitée » tu es leur jouet. Je l’ai déjà été, et saches que ça n’est pas drôle du tout. Loin de là.
   Les yeux jaunes de la Bélua perdirent de leurs reflets pétillants. Ses oreilles s’affaissèrent.
   -Si tu ne veux pas y aller, je pourrais au moins…
   -Non ! Et ne me demande pas pourquoi, je ne veux pas avoir à te ramener vidée de ton sang ou je ne sais quoi encore. Répliqua Djinshee d’un ton ferme.
   Elles restèrent à se fixer pendant de longues minutes, puis Djinshee ferma la discussion et partit voir sa panthère. Hana baissa la tête et serra les poings. Elle n’allait pas se laisser faire. Cette invitation signifiait sortir d’Aeden. Or elle aimait voyager. Elle s’y était habituée. Et puis, le château n’était pas si loin, puisqu’il y avait un portail. D’un coup, elle tapa sur la table et rejoignit son amie. Elle claqua la porte derrière elle et fixa l’Elémentale, qui caressait Enderah, songeuse. Elle l’était souvent en ce moment. Elle avait un projet en tête. Hana se concentra sur elle, et parla, sans même ouvrir la bouche.
   -Ce n’est pas toi qui m’en empêcheras.
   Elle était ferme. Djinshee tourna la tête vers elle. Elle avait évidemment reçu son message mental.
   -Tu t’améliores, se contenta-t-elle de répondre.
   Elle laissa ensuite place au silence le temps de réfléchir. Cette Bélua était persuasive, quand elle y pensait. Elle empoigna le poignard qui pendait à sa ceinture et le sortit de son fourreau.
   -Dans ce cas, prends ça. Tu n’as pas intérêt à y laisser la vie, j’y tiens à ce poignard.
   Hana prit l’arme, son visage ayant l’air de dire « sérieusement ? ». Elle remercia Djinshee par un grand sourire avant de partir en courant vers le lieu de l’invitation. L’Elémentale n’eut même pas le temps d’ajouter quoi que ce soit. Elle lui aurait bien proposée d’emmener Enderah…
 
   Hana arriva au château à la tombée de la nuit, soulagée. Malgré le temps qu’elle avait mis à trouver, elle n’était pas en retard. Ou en tout cas, rien n’avait l’air commencé. Elle était dans un somptueux jardin, illuminé comme par magie. Elle n’avait que vaguement compris en quoi consistait la soirée. Elle ne s’était en fait même pas posé la question sous le coup de l’excitation. Elle avait lu le mot « labyrinthe » mais ne savait même pas ce que c’était. Et Djinshee n’en avait rien dit.
   Une lettre similaire à la sienne apparut soudain dans son champ de vision. La Bélua sursauta et se tourna vers l’interlocutrice qui lui adressa par ailleurs quelques mots. Ses cheveux ressemblaient presque à ceux de son amie, ses yeux étaient verts. Elle était très belle, mais quelque chose d’étrange ressortait en elle. Un air… fantomatique ? Elle semblait légère… C’était étrange. Hana n’avait jamais vu de femme comme celle-là.
   -Oui, c’est bien ça. Lui répondit-elle.
   L’inconnue la considéra. Gênée la femme-puma sentit ses oreilles se baisser un peu. Elle n’aimait pas qu’on l’observe ainsi lorsqu’elle ne connaissait pas la personne en question. Elle imaginait toutes les remarques qui devaient tourner dans sa tête. Enfin, la femme se dirigea doucement vers le manoir qui les attendait. Hana la suivit. Elle ne savait pas où aller, alors autant ne pas être seule. Elles allèrent jusqu’aux grandes portes qui servaient d’entrée principale. Ici, un jeune homme, grand et bien habillé les accueillit :
   -Mesdemoiselles, je vous souhaite la bienvenue dans notre humble domaine, le Château Malkavian ! Je suis ravi de constater que vous avez répondu à notre invitation. Cette nuit est en réalité particulière, car comme vous l’avez appris de par le biais de la lettre, vous avez été choisies pour faire renaître le somptueux labyrinthe qui entoure de jour la demeure.
   Le Vampire leur montra un sourire des plus délicieux.
   -Il se trouve en plus que vous arrivez à temps, nous allons dès à présent commencer, et pour cela je vais vous apprendre les fondements de cette magie. Si vous voulez bien me suivre, nous allons aller au centre du jardin. Ainsi il sera plus facile de faire renaître le labyrinthe. Aussi nous pourrons nous promener une fois cela fait. J’en connais les moindres recoins, il n’y aura pas à s’inquiéter.
   D’un signe de la main, il les invita à venir avec lui.

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Ven 6 Nov 2015 - 9:56

Un labyrinthe tu feras (Hana & Esther - Djinshee & Kael)  Sans_t15

Elle embrassa du regard la bâtisse. Elle était sombre, mais il y avait une certaine beauté. Les lieux les plus dangereux sont les plus beaux. Et Esther savait qu'au fond de ce lieux se trouvait des dangers encore pire qu'au dehors. Tout ça elle le voyait sans le voir, elle voyait le futur, le présent, tout ça en même temps. Tout ça s'embrouillant toujours dans sa tête. Tous ces messages qu'il fallait interpréter. En tout cas... Elle le sentait jusqu'au fin fond de ses os... Ce lieu allait lui être néfaste, et pour elle, et pour la jeune femme à ses côtés. Quelque chose se répercuta dans mon crâne, sa gêne, le fait qu'elle n'aime pas être regarder. Sans doute de peur d'être jugée, et c'était une certitude. Alors,  elle ouvrit doucement sa bouche qui était naguère aussi rouge que les roses et qui désormais abordaient une teinte légèrement rosée qu'on les fleurs commençant à se faner.

« Il n'y a pas plus belle beauté que celle de la nature même. Elle vous a doté de charmes dont vous n'avez pas conscience. C'est tout. »


Et derrière sa voix, on pouvait entendre celles d'autres personnes. Des tas d'autres voix de femmes, dans sa seule gorge. C'est alors qu'elle s'éloigna à nouveau de son pas aérien, avant de se stopper une nouvelle fois à cause d'un flash lumineux dans sa tête. Prise d'une sensation de malaise. Ses yeux devinrent intégralement blanc alors qu'à nouveau sa parole se rependait dans l'air.

« Aujourd'hui, de chasseurs, vous deviendrez le gibier. Un grand danger menace. Des oiseaux de proies n'attendent que vous pour fondre. »


Elle se retrouvait alors pliée en deux sous les coups de sa prédiction, reprenant son souffle. D'habitude elle se contrôlait mieux. D'habitude elle n'était pas aussi dévastée. C'est sans doute parce que d'habitude... Elle restait dans le jardin de ce petit Kael et donc n'entendait que des bribes sans trop d’intérêt du futur. Elle releva les yeux vers l'autre femme. L'air hagard.

« Excusez moi. »

Elle continua sa route d'un pas un peu plus faiblard. Elle n'avait pas plus de précision. Tout ce qu'elle avait vu était flou, et les mots qui étaient sortit de sa bouche étaient trop flous, trop flous pour être bien interprétable. En tout cas elle était décidée à rester sur ses gardes. Ses grands yeux verts scrutaient tout ce qui pouvait l'être. Sa crinière rousse voletait élégamment autour de son visage. Esther était un être irréel, mais elle n'en avait pas vraiment conscience. Et sa mort avait fait en sorte de lui retirer tout ce qui faisait d'elle une humaine envieuse. Vivante... C'était le genre de fille qui convoitait le bonheur des autres, très envieuse, et très soigneuse de sa petite personne. Aujourd'hui... Son seul rêve étant impossible, elle continue d'avancer sans bruit drapée de sa non-vie. Avant de mourir... Elle était sensé se marier... C'est tout ce dont elle se souvent. Qu'elle allait enfin avoir un mari, une belle maison, et surtout des enfants. Mais qu'elle ne les auraient au final jamais. Elle n'avait pas grand chose à regretter puisque ses souvenirs étaient très flous... Impossible à interpréter correctement. Soudain, un vampire en costume leur fit face, la jeune femme pencha la tête, l'écoutant attentivement. Mais elle le sondait aussi avidement, savoir ses émotions, ses désirs. Rien de louche pour le moment... Non... Rien de louche, juste de la normalité, une normalité rassurante. Sa voix était douce, charmante. Elle ne doutait pas qu'il devait s'en servir afin de faire pâmer toutes les petites minettes et de les vider de quelques litres de sang. Mais ça elle préférait passer outre. Elle emboîta le pas de l'être vampirique. Observant l'homme de ses yeux morts, mais remplis d'intelligences et de perspicacité. Esther n'était pas une gourde. De son vivant elle était même beaucoup plus intelligente que toutes ces autres filles. Un génie dans une robe de coton.

«  Vous invitez souvent des inconnus dans le but de leur apprendre ce genre de chose ? »

Elle se tournait un instant vers sa comparse, une voix douce et calme s'échappa de sa gorge gracile.

« Au fait, excusez le peu de manière, je n'ai pas l'habitude de sortir des bois. Je suis Esther. »

Elle arqua un sourcil, sceptique. En fait  depuis le flash... Elle se méfierait de tout ce à quoi elle serait confronté. L'homme était d'une beauté incroyable. Il était élégant et semblait avoir de bonnes manières, il était aussi très bien coiffé, aucune mèche rebelle. On ne pouvait pas en dire autant de Kael qui se retrouvait être la seule créature à sa connaissance à passer trois heures à coiffer sa tignasse mais qui, au bout d'un petit quart d'heure retournait à son état naturel... C'est à dire pointait de tous les côtés.
Elle se demandait si tout cela allait être néanmoins intéressant. Non pas qu'elle s'ennuyait. La jeune femme n'avait plus aucun besoin à satisfaire... Et l’ennui, c'était surfait quand on était morte. Enfin ça... Les gens n'étaient pas sensé le savoir. Cultiver le mystère pour une femme, c'était le strict minimum.

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Mar 10 Nov 2015 - 19:26

Un labyrinthe tu feras (Hana & Esther - Djinshee & Kael)  Hana10


Hana avait sursauté lorsque la jeune femme s’était mise à réciter à toute allure des paroles sur le coup incompréhensibles. La Bélua était restée immobile tant cela était passé vite. L’inconnue avait ensuite semblé reprendre ses esprits et s’était excusée. Mais elle n’avait rien répondue, trop surprise. Elle s’était contentée de la considérer avec stupéfaction, ne sachant pas très bien si elle devait se méfier ou ignorer.
   Elles marchaient à présent derrière l’homme. Tout était devenu silencieux. C’en était devenu irréel. Les bruits de leurs pas étaient inaudibles, si bien qu’Hana entendait plus les battements de son cœur que le reste. La jeune femme qui l’accompagnait posa une question au Vampire, qui lui répondit de sa voix agréable.
   -Tout à fait, Mademoiselle. En fait nous faisons cela chaque année. Nous aimons beaucoup qu’on nous rende visite, mais nous aimons également enseigner, notamment les arts inconnus de tous, comme celui auquel vous allez pouvoir assister.
   Ils continuèrent de marcher. Ce jardin était immense ! L’inconnue se tourna vers Hana. Elle s’excusa pour son manque de manières et se présenta.
   -Oh, eh bien, enchantée Esther. Je suis Hana.
   Elle ressentait encore un peu cette gêne de se présenter. Non pas parce qu’elle n’aimait pas dire son nom à des inconnus, comme Djinshee, mais parce ça lui donnait l’impression de focaliser l’attention sur son physique. Bien sûr, elle l’assumait de plus en plus et s’y sentait bien, mais il restait difficile de se montrer sans penser au regard que pouvaient porter les autres sur elle.
   -Nous y voici, mesdemoiselles. J’espère que cela ne vous a pas paru trop long.
   La Bélua secoua légèrement la tête en signe de négation. Cet homme était charmant, c’était certain, mais aussi très impressionnant. Tout en lui était parfait, de sa démarche jusqu’au moindre pore de sa peau. Même sa respiration semblait parfaite. Hana était assez troublée. Il les invita à prendre place devant une petite stèle de pierre, dont le pied était couvert de timides fleurs dorées et parfumées. Elle obéit.
   -Très bien, il est temps de commencer. Si vous voulez bien m’en donner la permission, je vais vous transmettre des informations qu’il vous faudra suivre à la lettre, bien qu’en réalité la procédure soit plutôt simple. Je vous prie de fermer les yeux et de penser du plus intensément possible à une haie. Vous devez la sentir, la faire pousser dans votre esprit comme si elle poussait ici-même, juste devant vous, à la place de la stèle.
   Après un instant d’hésitation, Hana ferma les yeux et visualisa cette haie qui poussait. Elle était un peu sceptique, mais faisait de son mieux pour s’y persuader. Elle se demanda si Esther faisait de même, mais dégagea vite cette idée de son esprit pour revenir à son but initial. Le silence s’imposa pendant près d’une minute. Elle commençait à s’impatienter. Le silence rendait souvent les choses interminables. Elle n’aimait pas le silence. Elle préférait bouger, se battre, voyager… Maintenant que sa vie était remplie d’action elle peinait à se calmer. Ses oreilles étaient dressées, tentant de capter le moindre bruit suspect. Ses mains étaient jointes, au niveau de sa taille. Le pommeau du poignard que lui avait prêté Djinshee frottait doucement son bras. Qu’allait-il se passer exactement ? Elle n’en savait finalement rien. Juste qu’un « labyrinthe » allait apparaître. Elle espérait qu’elle allait pouvoir se défouler, avec ce labyrinthe.
   Deux minutes. C’était trop long. Hana ne pouvait plus attendre. Ses pensées avaient dérivé depuis longtemps déjà. Elle osa entrouvrir les yeux, puis totalement, en s’apercevant que le paysage autour d’elle avait changé. Elle chercha Esther du regard, puis le Vampire… Mais elle ne trouva pas ce dernier. Elles étaient encerclées par un énorme mur de haies, d’une hauteur surprenante. Les magnifiques fleurs et les plantes surprenantes avaient disparu. Il ne restait plus que deux chemins, de chaque côté du cercle.
   -C’est ça un labyrinthe ? Dit-elle à l’intention de sa compagne.
   Au même moment elle entendit un bruissement venant du chemin qui se trouvait en face d’elle.
   -Je vous félicite, vous êtes parvenues à recréer le labyrinthe ! S’exclama soudain la voix séduisante de l’homme. Il y avait une pointe d’euphorie dans la voix.
   La Bélua le vit sortir du sentier. Un grand sourire illuminait son visage, dévoilant ses dents parfaitement blanches et ses canines aussi acérées que celles d’Hana. Ses yeux rouge sang semblaient plus lumineux que dans son souvenir.
   -Nous allons pouvoir nous amuser un peu, à présent.
   Il ricana. Hana recula. Son cœur battait de plus en plus dans sa poitrine. Elle sentait un danger. Et ce danger était juste devant elle. Ses oreilles se rabattirent sur son crâne.
   -J’ai déjà mangé mon entrée, avant votre arrivée. Il ne me manquait plus que le plat de résistance – il regarda intensément Hana – et le dessert !
   Elle recula encore. Son dos rencontra la matière froide et rugueuse de la stèle. Elle attrapa le bras d’Esther et l’entraîna dans l’autre sentier. Le Vampire se mit à courir.
   -Courez donc ! Quoi de mieux que des corps encore chauds et palpitants.
   Hana tourna de nombreuses fois, sans se soucier d’une quelconque logique. Elle voulait juste fuir. Elle tenait toujours Esther. Elle ne savait pas si elle arrivait à suivre son allure féline, mais peu lui importait. Il fallait juste partir, sortir d’ici.

   Elle qui voulait de l’action… Elle était servie…

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Jeu 12 Nov 2015 - 9:18

Un labyrinthe tu feras (Hana & Esther - Djinshee & Kael)  Sans_t15



Sceptique qu'elle était... La mort avait apprit quelque chose à Esther (enfin c'était surtout le fait de pouvoir lire les émotions des gens) il ne fallait pas se fier aux gens aveuglément. Et... Son petit doigt lui chuchotait que cette proposition était bizarre. Pourquoi y être allé dans ce cas ? Car elle le sentait du fond de ses tripes, sa place était ici, entre l'homme et la jeune femme. Ses lèvres pincés... Elle écoutait la réponse du vampire tout en se demandant ce qui allait se passer. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle était incapable de lire les émotions de leur hôte, et les flashs qu'elle avait eu n'étaient pas franchement rassurant. Elle regarda du coin de l'oeil sa comparse et se surprit à sourire doucement. La jeune femme semblait pleine de vie et de vitalité, un tel spectacle de temps en temps, ça faisait du bien. Sa voix se fit claire, mystique, mais elle se fit entendre, faisant vibrer ses cordes vocales.

« C'est un fort beau paysage en tout cas... J'aime beaucoup ce lieu, mais étrangement... Je n'aimerais pas y vivre. Quelque chose cloche, non pas qu'il y ait un défaut à ce lieu qui respire la perfection. »

Elle réfléchit un instant. Regardant tout autour d'elle avant de finir sa tirade. « Oui... ça manque de vie. » Et Esther avait besoin de côtoyer les vivants pour se donner l'illusion qu'elle aussi, elle faisait partie de cette caste très VIP qu'était les « vivants » elle... Elle ne pouvait pas entrer dans cette catégorie. Elle n'avait ni le besoin de manger, ni celui de dormir. En fait... Son corps ne marchait plus correctement il n'avait plus besoin d'aucun carburant d'aucune sorte. Elle pouvait traverser de longues plaines sans ne rien sentir. Mais elle n'était pas morte non plus... Ho non... Elle avait baptisé sa petite « caste » les « non-vivants » ou alors était-ce les « non-mort » ? Tout cela était tellement complexe. Privé de tout... Son cœur battait-il encore ? Peut être, mais il ne se situait pas dans sa poitrine là ou l'organe qui le représentait devait avoir séché depuis longtemps. Non... Son cœur il battait dans chacun de ses gestes. Elle tentait d'apporter un regard sans haine autour d'elle. Un regard neutre et chaleureux au reste du monde. Une main tendue aux plus démunis.

Sa comparse lui adressa la parole, et la jeune femme perdit son regard dans le sien un instant, avant de sourire tout simplement et de hocher la tête. Soufflant un « Moi de même Hana. ». Une nouvelle fois, elle ressentis en écho les émotions de la jeune femme, ainsi que ce qui ressemblait à un désir, celui de s'accepter totalement. Esther avait eut du mal dans sa vie de vivante. Elle avait du se battre contre ses propres sentiments et elle avait finit par devenir une sorte de bloc de granit fait de confiance. Si elle pouvait offrir cette même confiance à ces gens qui en manquaient... Cela valait pour Kael autant que pour la jeune Belua... Elle en ferait cadeau. Certains ont besoin d'être rassurés, maternés plus que d'autres... Et elle, elle avait ce besoin, cette envie toujours plus puissante de materner les autres, de les guider vers les meilleurs chemins. Elles arrivèrent finalement à destination. La voix suave et mielleuse de leur hôte avait tendance à crisper la Banshee... Surtout qu'elle ignorait ce qui se cachait derrière tout le miel dont il enrobait ses phrases. Elle prit place à l'endroit que l'homme lui indiqua dans une attitude soumise qu'il s’insurgea contre elle même. Mais elle le fit tout de même. Esther avait été bien éduquée... Elle baissa les yeux vers les fleurs. Elle avait perdu l'odorat et donc se retrouvait incapable de sentir le parfum floral... Voir même de l'imaginer.

   -Très bien, il est temps de commencer. Si vous voulez bien m’en donner la permission, je vais vous transmettre des informations qu’il vous faudra suivre à la lettre, bien qu’en réalité la procédure soit plutôt simple. Je vous prie de fermer les yeux et de penser du plus intensément possible à une haie. Vous devez la sentir, la faire pousser dans votre esprit comme si elle poussait ici-même, juste devant vous, à la place de la stèle.

Sans même une hésitation, Esther ferma les yeux, oui... D'un côté elle se méfiait, de l'autre elle voulait créer ce labyrinthe, c'était sa façon à elle de créer quelque chose. Elle plongea donc dans le noir, imaginant une haie pourvue de fleurs d'un rouge carmin. Un sourire doux présent sur ses lèvres. Oui... Une haie immense, si elle y arrivait ici, peut être que cela marcherait dans le jardin de Kael ? Elle chassa tout ça de son esprit avec facilité, se focalisant sur la haie. Il fallait penser haie, être haie... Oui ! C'était ça. En rouvrant les yeux elle eut la surprise de voir qu'elle et Hana étaient entourés de par de grandes haies. Un labyrinthe était né.

   -C’est ça un labyrinthe ?


Un sourire doux éclaira un instant le visage de la Banshee alors qu'elle se tournait vers la jeune demoiselle.

« Oui. C'est un labyrinthe, ça peut servir autant à s'amuser, qu'à cacher un précieux trésor. Mais ils peuvent être faits sous des aspects différents. En pierre, en glace aussi, ou encore un labyrinthe végétal comme c'est le cas ici. »

Le vampire revint d'on ne sait où, tout sourire. Voir ses crocs n'était pas la chose la plus rassurante à quoi elle avait eut à faire face. De plus... Elle ressentait en écho ce besoin presque fou que ressentait le monstre.

   -Nous allons pouvoir nous amuser un peu, à présent. J’ai déjà mangé mon entrée, avant votre arrivée. Il ne me manquait plus que le plat de résistance et le dessert !

Elle sentit la panique de sa comparse, mais Esther ne put s'empêcher de penser très fort un « je le savais » alors qu'en fait... Elle ignorait tout de même d’où allait venir la menace. Elle sentit la main chaude de Hana attraper la sienne et l'entraîner. Elle la suivit au pas de course,la suivant. La jeune femme était rapide, et les petits pieds de Esther avaient du mal à suivre la cadence proposé, mais la demoiselle ne bronchait pas. Elle regardait de temps à autre derrière elle. Personne. Et ce n'était pas en courant dans tous les sens comme des cabris égarés qu'ils allaient arriver à quelque chose. Avec quoi se repérait le vampire ? Son flaire ? Comme les chiens ? Elle força sa comparse à s'arrêter. Sortant la rapière de son fourreau... Elle regarda la jeune femme dans les yeux.

« Il faut sauver notre peau, mais il ne faut pas oublier dans la panique que nous pouvons brouiller nos pistes. »

Elle déchira un bout de sa robe sans même un état d'âme. En réalité elle se faisait belle pour se sentir appréciée, aimée, elle aimait voir le regard s'accrocher sur elle, et y voir une pointe d'envie dans le regard des autres, pas ce dégout due à sa peau pâle, ou à ses yeux qui paraissaient des fois trop éteints. Elle se coupa la main avec l'arme, laissant le sang imprégner le tissus, avant de trottiner vers un autre embranchement du labyrinthe, laissant le tissu à une branche, comme s'il avait été déchiré en s'accrochant à cette dernière. Deux ou trois gouttes de sang suffirait. La couleur de ce dernier la fit pâlir légèrement. Un sang d'un rouge presque noir. Anormal hurlait sa tête. Elle enroula la petite coupure qui ne saignait déjà plus autour d'un autre bout de robe avant de revenir sur ses pas et d’attraper la main de la jeune femme.

« Allons allons Hana, ça va aller, pas de panique, il faut réfléchir. Et si nous tombons sur ce goujat, le tout sera de frapper là où un homme est le plus fragile. Suit moi,pressons le pas, le bout de tissu va attirer le vampire dans l'autre direction alors prenons de l'avance. »

1387 mots

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Sam 21 Nov 2015 - 20:13

Un labyrinthe tu feras (Hana & Esther - Djinshee & Kael)  Hana10

   « Djinshee avait raison… Jamais je n’aurais dû venir ! »
   Hana sentit son bras la tirer un peu en arrière. Elle tourna rapidement la tête, persuadée que c’était le Vampire qui venait de la rattraper. Mais ce n’était autre qu’Esther, qui tentait de l’arrêter. La Bélua la regarda, haletante. Son cœur battait à toute allure. Elle n’avait jamais couru aussi rapidement. Elle avait si peur… La jeune femme la regarda dans les yeux. Elle avait presque envie de pleurer mais refoulait ses larmes. Elle ne devait pas pleurer. Elle n’était pas faible. Esther lui parla. Elle avait toujours cette voix assez calme, étrange, presque irréelle. Hana ignorait comment elle faisait. Mais elle avait raison, elle se devait de rester calme, elle aussi. Elle ne devait pas paniquer. Elle devait réfléchir, être prête à se battre, avoir la rage au ventre, toujours prête à rugir, et non la peur. Esther avait sorti une arme de son fourreau pour déchirer un pan de sa belle robe et s’entaillait maintenant le bras. La femme-puma comprit. Il ne restait plus qu’à espérer que le subterfuge marcherait. Elle alla déposer le tissu taché sur une branche, de sorte à ce qu’on croit qu’elle se fut écorchée.
   Ce fut alors au tour d’Esther de lui prendre la main. Hana écouta ses conseils. Ils lui semblaient évidents et elle s’en voulait de ne pas y avoir pensé plus tôt elle-même. Elles se remirent à courir, allant évidemment dans le sens opposé à la fausse piste. Hana entendit les bruits de pas du Vampire, qui se rapprochait rapidement. Tandis qu’elles tournaient, à gauche, puis à droite, sans se soucier d’où elles mettaient les pieds. Elle crut entendre son rire, presque devenu démoniaque. Il se répercuta dans tout le labyrinthe, comme s’il eut été fait de pierre, le son s’amplifiant à chaque rebond. Elle en eut un frisson. Même ses cheveux blonds, qui volaient dans sa fuite, semblèrent trembler.
   -Vous n’avez aucune chance ! Dit-il.
   Sa voix était surpuissante. Cela devait faire partie de ses atouts magiques. Il n’empêche que c’était assez terrifiant. Hana trébucha et heurta violemment le sol. Elle laissa un couinement s’échapper de sa gorge. Ses bras cherchaient toujours plus loin, ses griffes s’enfoncèrent dans la terre meuble. Elle rampa quelques secondes avant de se remettre à courir. Elle tourna la tête pour voir quel avait été l’objet de sa chute. Elle eut une violente montée de stress et d’adrénaline lorsqu’elle crut percevoir une sorte de racine se rétracter lentement dans la haie. Elle l’aurait signalé à sa comparse si elles n’étaient pas en train de courir du plus vite qu’elles pouvaient. Le son avait de plus en plus de mal à sortir de sa gorge sèche et elle s’essoufflait. Elle s’essoufflait mais ne pouvait pas le dire. Ne le voulait pas. Il ne devait pas les rattraper. Pour rien au monde. Pourtant, elle en fut contrainte, après de longues minutes à tourner aveuglément à presque chaque intersection, à faire demi-tour dans les impasses. Les impasses… Elles étaient un véritable enfer. Elles les contraignaient à rebrousser chemin, à leur faire perdre un temps précieux et à les fatiguer inutilement. Hana avait essayé de les traverser, de déjouer les lois de ce labyrinthe, mais c’était comme si un mur invisible l’avait repoussée. Pas que la végétation était dense. Mais tout était magique en ce lieu. Tout était bien trop magique. C’en était déloyal. Y avait-il au moins une sortie ? « Chacun a son point faible. Et ça peut être difficile à croire, mais à chaque problème, même au plus complexe, il y a une solution. » C’était ce que lui avait dit Djinshee, une fois. Et depuis, elle tentait – parfois désespérément – de s’accrocher à cette idée. Elle tira la manche d’Esther pour l’arrêter dans son élan.
   -Une solution, haleta-t-elle, il doit y avoir une solution, quelque chose de logique.
   Elle chuchotait. Et si ce monstre pouvait les entendre ? De toute façon, sa voix n’avait pas l’intention de se manifester si elle n’en faisait pas l’effort. Elle leva la tête à la recherche d’un signe. Les haies étaient bien trop hautes. Elle ne vit rien. Elle fixa alors le sol, puis fit le tour d’elle-même. En vain.
   -On trouvera peut-être quelque chose plus loin.

   Elle avait du mal à reprendre son souffle. Elle n’avait pas le droit au repos. Il fallait déjà repartir.

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Jeu 1 Déc 2016 - 22:30

   Ses yeux parcouraient les murs de végétation au fur et à mesure qu’elle avançait. Rien. Rien. Rien ! Elle ne savait pas ce qu’elle ressentait à ce moment-là. De la peur, de la panique, mais aussi peut-être de la colère. Une colère contre elle-même, celle de ne pas trouver. Ca ne devait pourtant pas être compliqué ! La voix du Vampire ne s’était plus manifestée depuis un temps. Elle ignorait si celle-ci était un indice de sa proximité, ou si cela n’avait rien à voir. Elle était à bout de souffle, et un énorme point de côté venait de l’assaillir. Elle voulut décélérer. Ses jambes s’étaient tant habituées à courir qu’il lui semblait impossible de s’arrêter. Lorsqu’elle y parvînt enfin, elle était au beau milieu d’un cercle d’herbe où se rejoignaient plusieurs branches, formant une sorte d’étoile. La Bélua s’écroula sur le doux matelas de verdure. La fraîcheur était agréable. Ca la calma un peu. Elle avait les yeux fermés, concentrée sur sa respiration. Elle avait vraiment mal à la gorge, mal à la gorge et mal au cœur. Elle avait tellement couru puis s’était stoppés si soudainement qu’elle avait l’impression qu’il allait éclater, qu’elle allait rester là, allongée le nez dans l’herbe. Elle s’efforça de s’assoir, à la fois pour mieux respirer et pour étudier l’environnement, voir comment allait Esther. Elle regarda tout autour d’elle, plusieurs fois, tournant la tête à droite et à gauche, se retournant, à quatre pattes mais prête à bondir si nécessaire.


   -Esther… ? Souffla-t-elle. Son souffle se changea en une voix cassée. Esther ??


   Elle ne la voyait plus. Elle ne la voyait plus ! Où était-elle ? Par Phoebe, qu’est-ce qui… Bon sang, où était Esther ? Elle l’appela une nouvelle fois, debout, titubante. Elle faisait le tour du cercle, vérifiant chaque branche. Peut-être s’était-elle arrêtée plus tôt, peut-être… Non, elle ne devait pas être bien loin… Mais pourquoi ne répondait-elle pas, alors ?! Hana prit son visage dans ses mains, massa ses tempes, comme si cela allait l’aider à réfléchir. Mais l’angoisse remontait de plus belle et elle ne pouvait lutter contre. Où était Esther ? C’était de sa faute, elle n’avait pas regardé où elle allait, elle ne s’était jamais retournée pour voir si la femme la suivait… Elle se mordillait la lèvre. Elle avait une boule de culpabilité dans la gorge. C’était pas possible… Elle ne voulait pas y croire, et pour preuve : elle la rappelait régulièrement. Dès qu’elle pouvait, qu’elle avait suffisamment d’air pour cela. Elle fit le tour deux fois. Elle n’avait toujours pas récupéré de sa course. Alors, elle resta plantée là, démunie. Elle avait une folle envie de pleurer. Tout était de sa faute. Et si ce monstre l’avait rattrapée… ? Non, elle ne devait pas y penser. Elle la retrouverait plus tard, n’est-ce pas ? Elle était déchirée entre deux choix : continuer et sauver sa peau, ou rebrousser chemin ? T’es dans un labyrinthe, crois-tu vraiment pouvoir faire demi-tour ? Oui mais… Elle regrettait déjà son geste. Optant maintenant pour la marche, elle s’engagea dans un nouveau chemin, l’un de ces sempiternels couloirs verts, si haut qu’on ne voyait plus que cette couleur, et un peu du noir céleste. Elle tentait de s’occuper l’esprit, de chercher avec plus de précautions une issue. Mais sa réflexion dérivait malgré elle vers des pensées plus sombres. Elle finit par éclater en sanglots.


   Elle entendit des bruits de pas sourds. Elle tressaillit. Les oreilles dressées, elle écoutait. Elle était incapable de bouger. Esther ou le Vampire ? Sa raison lui hurlait de se cacher, mais elle était tout simplement paralysée. Elle fixait droit devant elle le point où risquait de surgir l’inconnu.



   Un visage crispé, une belle tenue, un regard vers elle, puis un juron et une accélération. Sur le coup, elle n’avait pas compris, et avait été éprise d’une vague stimulante très désagréable. Ce n’était pas les habits d’Ether, mais… on ne lui avait pas sauté dessus alors qu’on l’avait vue. Non, ça ne pouvait être personne d’autre qu’elle ! Espoir. Hana fonça. Ses jambes n’existaient plus, si ce n’étaient que les quelques muscles broyés qu’il lui restait, et pourtant… elle trouvait encore des forces. Elle poursuivait le fuyard. Elle songea un moment que les rôles se furent inversés. Devant elle, l’inconnu regardait régulièrement par-dessus son épaule, tentait d’accélérer. Hana ne parvînt pas à l’appeler. Mais il finit par s’arrêter, après plusieurs tentatives de feintes dans des virages. Hana se sentit soulagée d’en finir aussi. Elle le rejoignit, mais lui semblait reculer. Elle analysa son visage. Elle voulait toujours y croire. Ce n’était pas Esther.


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Jeu 1 Déc 2016 - 22:40

   Le garçon lâcha encore un juron. Il semblait désespéré.


   -Allez-y, bouffez-moi qu’on en finisse… Haleta-t-il.


   Hana le considéra sans comprendre.


   -Mais… je… non… vous… ?


   -Allez-y ! Cria-t-il.


   Elle fit un pas en arrière. Qu’est-ce qu’il voulait ?


   -Vous êtes… qui ? Je ne vais pas…


   Il l’examinait de la tête aux pieds. Elle le prit mal, comme toujours.


   -Il faut partir d’ici. Dit-elle un peu plus ferme, pour tenter d’oublier ce détail. Il y a…


   -Oui, je sais, et alors ? Répliqua-t-il sur un ton sec et désagréable. Ca fait des siècles que je tourne en rond et j’ai rien trouvé. Y’a pas d’issue, tu piges ça ?


   Elle fit volte-face.


   -Il y a toujours une issue.


   Il l’énervait. Elle ne savait même pas d’où il sortait, et elle n’avait pas envie de le savoir. Elle continua son chemin. Elle aurait aimé ne pas repartir seule, mais elle n’avait aucune envie d’avoir un être aussi odieux dans les pattes. Elle voulait partir avant qu’elle ne se mette à culpabiliser une nouvelle fois, pour avoir abandonné quelqu’un.


   -Tu vas où ?


   -Bah je cherche.


   Sa gorge était toujours serrée. Tout comme lui, il était vrai qu’elle n’y croyait pas trop, à cette issue. Mais il était hors de question qu’elle meurt ici. Elle réalisa soudain que le gars la suivait. Ben tiens. Elle ne lui fit aucune remarque. L’heure n’était pas à la dispute. Ce ne serait qu’un dialogue de sourds.


   -Tu n’aurais pas vu une femme quelque part ici ?


   -Bordel, mais on est combien dans ce labyrinthe ?!


   -Tu l’as vue ?


   Elle s’était encore arrêtée, pleine d’espoir. Où l’avait-il vue ? Quand ? Pourrait-il la retrouver, la conduire à elle ? Elle lui balança toutes ses questions à la fois. D’un geste de la main, il lui demanda de se calmer. Si elle voulait savoir, non, il ne l’avait pas vue, son amie. Hana baissa mollement les oreilles.


   -Il y a d’autres gens coincés ici ?


   -J’étais avec un ami, de base, mais je l’ai perdu de vue.


   Hana était exactement dans la même situation. Elle ne répondit pas, et se contenta de reprendre la marche. Elle ne savait pas quoi penser de tout ça. Il avait raison, combien étaient-ils à s’être retrouvés là-dedans ? Elle entendit un gloussement euphorique et sursauta. Qui était-ce ? Ce n’était pas le garçon, c’était une voix féminine.


   -Oh, p*tain…


   La Bélua sentit sa main attrapée, puis son bras se faire arracher. Elle trébucha plusieurs fois avant de plus ou moins réussir à suivre l’inconnu dans sa course. C’était qu’il avait de la poigne.


   -Où es-tu mon minet ? Où es-tuuuuu ?


   La voix résonnait, comme celle du Vampire. Sauf que ce n’était pas lui. C’était définitivement celle d’une femme, beaucoup plus aigüe, voire trop. Le garçon courait, tournait ici et là, dès que ça lui semblait judicieux. Bien qu’il n’eût rien de plus judicieux que de courir, en espérant ne pas retomber sur ses pas. Après une éternité, il la lâcha enfin et elle put respirer. Sa respiration était bruyante, un souffle rauque. Elle toussait. Elle avait soif. Et pas d’eau sur elle. Elle était par terre, mi assise mi allongée. Il récupérait lui aussi.


   -Qu’es’que c’était ?


   Il lui lança un regard noir, puis repassa en détail son corps de Sang-Mêlée. C’était à croire qu’il n’arrivait pas à croire ce qu’il voyait. Un chat à l’allure humaine. Peut-être avait-il besoin de boire et de se rafraîchir, lui aussi…


   -La fille.


   -Quelle fille ?


   -La saloperie de Vampire qui essaie de nous bouffer. Tu te fous de moi ou quoi ?


   Alors… Ils… étaient deux ? Au moins deux ? Elle prononça un mot dont elle-même ne saisit pas le sens. Un mot qui exprimait juste… son désespoir, sa terreur, le fait qu’ils n’étaient pas, mais pas du tout sortis de l’auberge… Combien de temps allait donc durer ce jeu ? Combien de temps, alors qu’elle avait déjà épuisé ses forces, alors que sa seule source d’énergie n’était plus que l’adrénaline ? Quand allait-elle retrouver Esther ? Elle n’était pas morte, elle ne pouvait pas. Hana ne la connaissait pas, mais elle avait déjà senti une amitié naître. Ses amis ne pouvaient pas mourir, c’était inconcevable… Le garçon se releva. Il comptait reprendre la route. Elle ne bougeait pas.


   -Je pensais que tu ne comptais pas mourir. Déplora-t-il. Allez…


   Il s’imaginait peut-être que ça lui donnerait du courage. Malin. Il avait raison. Ca lui en donnait effectivement. Psychologiquement.


   -Lève-moi alors…



   Elle trouverait bien un moyen pour tenir en équilibre ensuite…


~760 mots~
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Jeu 1 Déc 2016 - 22:46

   Elle s’appuya contre son épaule. Elle ne s’était jamais retrouvée dans un état aussi avancé de fatigue. Elle tenait tout juste à cause, ou plutôt grâce à la peur. Elle avait trop chaud, elle ventilait toujours. Tout ce qu’elle voulait pour continuer c’était de l’eau. Elle priait pour cela. Elle le soufflait, involontairement à l’oreilles du garçon, qui, professionnel en matière de dédain, continuait d’avoir quelque chose à redire.


   -Je l’ai pas ton eau, y’en n’a pas ! Allez, arrêtes, je vais pas te porter, alors tu marches un point c’est tout.


   Si elle avait été en forme, elle l’aurait très probablement frappé. Mais bon, il fallait que cet idiot soit le seul à pouvoir l’aider. Elle se demandait comment il pouvait avoir cette attitude dans un moment pareil. A moins que c’était la situation qui le rendait ainsi. Il la pressa encore, et elle finit par le lâcher. Elle fit quelques pas hésitants avant de retrouver un fragile équilibre. Tant qu’on ne la bousculait pas, ça pourrait le faire. Ils avancèrent dans le dédalle. Hana regarda le ciel. Il n’était plus tout à fait noir, mais prenait une teinte violette annonçant qu’il était tôt. Depuis combien de temps était-elle là ? Elle n’avait plus aucune notion.


   -Coucoouuu !


   Hana regarda à chaque bout du couloir verdoyant. Il faisait pareil. Rien. Mais ils ne savaient pas d’où provenait la voix. Alors ? A droite ou à gauche ? Le garçon prit les devants, d’une marche rapide. La Bélua suivait pour l’instant. Puis, d’un coup, au bout du chemin, il tourna à droite et elle le perdit de vue. Elle accéléra un peu. Non mais quel abruti, il pouvait l’attendre, au moins ! Alors qu’elle arrivait à son tour au bout, elle se sentit fauchée. Le souffle coupé, elle n’eut même pas le réflexe de se débattre. Ses pieds ne touchaient plus le sol, et elle était fortement secouée. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle ne vit que de l’herbe. Elle se redressa un peu. Le garçon la portait à moitié. Il avait voulu la mettre sur son épaule, mais avait apparemment échoué. Toujours était-il qu’il était poursuivi. Enfin, qu’ils étaient poursuivis. La femme, habillée d’une robe digne des plus grands bals, un sourire dévoilant ses redoutables dents aux lèvres, courait derrière eux. Hana poussa une sorte de cris, puis abattit ses poings sur le dos de son camarade.


   -Lâches-moi ! Elle va nous rattraper !


   Pas qu’elle doutait de ses capacités, mais son instinct lui hurlait de courir, ce qu’elle ne pouvait faire en étant portée. Elle voyait la Vampiresse se rapprocher dangereusement.


   -Dépêches-toi !


   -La ferme !


   Il vira à droite et elle lâcha prise. Elle fit quelques roulés, se releva du mieux qu’elle put, avec toute la précipitation du monde. Leur prédatrice avait dérapé, maladroitement, arrachant le tapis d’herbe pour découvrir la terre en-dessous. Hana était de nouveau seule. Elle avait perdu le garçon de vue. Il l’avait sûrement bien distancée, maintenant. Alors qu’elle reprenait de la vitesse, un énorme poids s’abattit sur elle. Elle s’écrasa. Sa mâchoire heurta le sol. Elle glapit. Ses griffes allèrent se planter plus loin pour lui permettre de ramper, hors de l’emprise de la femme. Cette dernière la retourna sec sur le dos. Elle était à genoux, juste sur elle, les mains plaquées sur ses épaules pour la maintenir en place. « Je me demande quel goût tu as… » Entendit Hana dans son esprit, tandis que la Vampiresse gloussait. Cette phrase lui glaça le sang. Elle lui laboura les avant-bras, sans succès ; la femme déployait ses crocs parfaitement blancs et aiguisés. Hana passa une main à son cou et attrapa l’une des chaines qui y pendait. La griffe. Aidez-moi… Elle avait les larmes aux yeux. Elle ne contrôlait plus ses émotions, elle était concentrée sur sa survie. La Vampiresse se baissa soudain pour la mordre. Hana tendit le bras et lui bloqua le cou. Elle se faisait mal, mais ressentait à peine la douleur. Aidez-moi… Une ombre surgit et se jeta sur la prédatrice, qui bascula en arrière. La Bélua se redressa aussitôt. Un lion à l’allure irréelle rugissait au visage de la buveuse de sang. Un cerf passa devant la jeune femme, puis un loup. Hana ne se fit pas prier et fila. Merci, merci, merci... Elle remerciait Phoebe, elle remerciait son peuple, elle remercia tout, tout ceux et ce qui traversaient ses pensées. Elle reniflait encore. Où aller maintenant ? Inutile de partir à la recherche du garçon. Ce n’était qu’un lâche, qui l’avait abandonnée dans sa course. Elle était sûre qu’il ne s’était même pas retourné lorsqu’elle était tombée…



   Enfin bon… Elle était idiote, elle aussi.


~778 mots~
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Jeu 1 Déc 2016 - 22:52

   Elle continuait de pleurer, sans s’arrêter. Elle avait eu si peur… Elle ne s’en remettait plus. Les larmes coulaient toutes seules, brouillant sa vision. Il était temps que ça s’arrête. Il était temps qu’elle trouve la sortie. Il fallait qu’elle s’éloigne de cet endroit. Elle espérait que les spectres qu’elle venait d’invoquer occupaient toujours la Vampiresse, auquel cas elle aurait vite fait de la rattraper. Elle murmurait quelques prières à toute allure pour qu’on la sorte de là. Elle ressemblait à une folle, une sorte de zombie possédé par un esprit en terreur et quelque peu dépressif. Elle-même n’était plus sûre de se reconnaître. Où étaient passés ses espoirs, son optimisme, son envie de bien faire, d’aller au bout des choses ? Perdus, perdus par la fatigue immense qui s’abattait à chaque pas un peu plus sur ses épaules, sa culpabilité envers Esther, son manque de pertinence. Elle était têtue et elle le payait cher.


   Elle tournait en rond. Elle en était persuadée. Elle n’avançait pas. Elle se trimballait juste dans un couloir vert. Trop vert. Trop silencieux. Il faisait froid. Elle avait froid. Elle était gelée, même. Ses paupières devenaient lourdes et son rythme cardiaque s’était calmé. Cela faisait longtemps maintenant qu’elle marchait. Elle n’avait plus croisé personne depuis… Peut-être ne croiserait-elle plus personne… Peut-être qu’elle allait finir là… Elle s’arrêta. Le désespoir lui donnait sommeil. C’était idiot. Jamais elle n’aurait cru que le corps lui-même, l’instinct, aurait pu lâcher prise. Pourtant… ça semblait être le cas… Elle s’assit par terre. Au fond, quelque chose lui disait qu’elle allait le regretter. Elle savait que ce qu’elle faisait était totalement con, mais elle ne pensait plus à rien d’autre qu’au moment présent et à sa lassitude. Ses yeux se fermèrent tous seuls. Elle n’attendait plus que les bras de Morphée…


   Elle enchaîna les courtes phases de sommeil. Elle se réveillait fréquemment, alertée par un bruit inventé par son imagination, ou par une quelconque pensée prévoyant un danger imminent. Le froid était aussi l’un des facteurs. Son pelage ne la protégeait pas suffisamment. C’était une nuit sans nuages.
 
*


   Déris courait. Encore… Bon sang, dans quelle galère s’était-il mis… Il en avait marre. Tout ça l’énervait. Il en avait marre d’être énervé. Il ne sentait plus ses jambes. Il fonçait, elles obéissaient et restaient bloquées sur ce mode de fonctionnement. Il n’avait qu’à penser « droite, gauche, tout droit » et prévenir les points de côtés. Le reste allait tout seul. Il essuya les larmes causées par sa course du revers de sa manche et plissa les yeux. Devant lui, il n’y avait plus que du vert. A une centaine de mètres gisait une masse fauve et rouge. Il s’approchait vite, même s’il pensait avoir deviné de quoi il s’agissait. Cette… fille. Cette fille ou ce chat ? Pour tout dire, c’était le mot « créature » qui était apparu en premier, à chaque fois qu’il avait posé les yeux sur elle. Mais qu’est-ce qu’elle foutait là ? Qu’est-ce qu’elle attendait pour fuir, cette abrutie ? Il poussa un cri pour l’interpeler. Il y avait franchement des gens… bizarres !

*


   Hana sursauta. Le gars. Elle le voyait, il était là-bas, plus très loin et il se rapprochait vite. Que se passait-il ? La peur revenait à grands pas. Elle se releva comme elle put. Ses muscles étaient ankylosés. Déris l’attrapa par le col. Elle trébucha, surprise par une telle violence. Elle était encore un peu assommée, reprendre le rythme était comme un rêve cauchemardesque un peu trop réaliste. Son souffle et son cœur ne suivaient plus très bien. Elle ressentit vite des faiblesses. Elle réussit à trouver le courage d’interpeler le garçon. S’il venait de croiser un Vampire, il l’avait semé depuis longtemps.


   -Il est pas loin !


   Deux ombres surgirent devant eux. Il stoppa net et elle se heurta à lui, l’ébranlant à peine. Le couple de chasseurs jubilait. Ils étaient en pleine forme, à croire qu’ils n’avaient jusqu’ici fait qu’une promenade de santé. Et s’ils passaient aux choses sérieuses ? Ils s’étaient bien amusés, mais ils avaient faim. Déris recula et fit reculer Hana. Partir ! Partir ! Partir ! Il était aussi terrifié qu’elle, voire même plus.



   C’était la énième course poursuite qu’ils enchaînaient. Hana s’était remise à pleurer. Elle avait mal partout. Plus de jambes, mais mal partout. Elle ne suivait plus. Elle appela Déris plusieurs fois. Sa voix n’était plus qu’un court gémissement, une plainte pitoyable. Le Vampire apparut devant elle. Elle tomba. Par Phoebe…


~748 mots~
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Jeu 1 Déc 2016 - 22:53

   Il allait la bouffer. Derrière le Vampire, la même scène se jouait avec Déris : la Vampiresse lui bloquait le passage. Pour lui c’était tout de même pire : il était encerclé. Certainement, des deux il était le plus « dangereux », car le moins fatigué. Hana avait remis la main au niveau de son cou. Elle portait deux colliers. Deux armes. Elle en avait déjà utilisé un cette nuit, pour la première fois. Pouvait-elle l’utiliser plusieurs fois de suite, ainsi ? Elle l’ignorait. Quant au hou… Elle ne maniait pas cette arme. Disons qu’en théorie, personne ne maniait le hou. Mais elle ne maniait même pas un glaive, alors du hou… Elle détacha la chaîne et la lança, visant maladroitement le garçon.


   « Hé ! Bas-toi av… »


   La communication coupa, car le Vampire venait tout juste de l’attraper par le cou. Il la souleva. Hana n’avait plus d’air. Elle griffait ses doigts, à la recherche d’une ouverture pour respirer. Elle lui donnait des coups de pieds, mais elle se faisait plus mal qu’elle ne le lui faisait. Sa poigne perdit soudain en force. Elle était toujours sous son emprise, mais elle entendait de l’agitation derrière. Son regard se porta au-delà du visage de son agresseur, qui d’ailleurs s’était mis à grimacer. Il finit par la lâcher. Elle retomba comme une poupée de chiffon. Elle émit un sourire, mêlé à une grimace douloureuse. Déris se battait. Les branches de hou semblaient plus redoutables que ce qu’elle avait imaginé… Les feuilles ne faisaient qu’écorcher, mais ça semblait particulièrement les déranger, surtout lorsqu’on s’en prenait à leur cou. Ils saignaient pas mal, d’ailleurs. Le garçon ne se laissait pas approcher. Le bras tendu, lui balayait vite l’espace pour ne laisser aucune issue. Hana ne devait pas rester là. Elle n’avait pas d’idée particulière à moins de réutiliser son pendentif... Et puis tant pis… Il n’y avait plus que ça à faire, après tout…


   L’appel prit quelques secondes. Hana crut un instant qu’ils ne viendraient plus, et elle fut soulagée de constater qu’elle s’était trompée. La Vampiresse fut évidemment la première à réagir à leur apparition. Il y avait toujours trois spectres, toujours les mêmes. Le lion sauta sur l’homme tandis que les deux autres partaient à la poursuite de la belle femme, dont Déris avait taché et troué les vêtements. Ce dernier assistait à la scène, un peu paniqué à l’idée de devoir affronter des ennemis supplémentaires. Hana l’appela et lui fit signe qu’il était temps de partir. Il protesta d’abord. Il voulait en finir avec ces buveurs de sang complètement tarés. Ensuite, peut-être seraient-ils toujours aussi paumés dans ce dédalle de haies, mais au moins, ils auraient l’esprit tranquille. La jeune Bélua regarda le travail des spectres. Ils n’y allaient pas à la légère. Ils étaient juste là pour vaincre et protéger. Elle le prit par le bras pour insister. Il la considéra sévèrement. Elle était au bout du bout. Il le voyait. Elle ne ferait jamais cent mètres sans lui.



   Il leva les yeux au ciel. La nuit s’éclaircissait. Par tous les Dieux, ils avaient passés toute la nuit ici. Il peinait à y croire. Une éternité en si peu de temps… Impossible. Il portait Hana sur ses épaules. Elle ne bougeait pas d’un pouce. Elle s’était endormie. Elle avait pourtant lutté, mais pas longtemps. Le garçon avait fini par fuir avec elle. Les spectres avaient semblé avoir pris l’avantage, alors il s’était dit que c’était bon. Il avait porté la jeune femme, puis installée sur ses épaules, non sans une certaine gêne. Jusqu’ici il n’avait pas réfléchi. Maintenant que la pression retombait, il… enfin m*rde, c’était une femme-animale ! Encore, si elle n’avait qu’eu des oreilles, ou… des yeux de chat, d’accord, mais… mais là… C’était vraiment très perturbant. Il était fatigué lui aussi. Il décida de s’accorder une pause. Il était inutile de continuer pour le moment. Il n’était plus en mesure d’apporter la moindre réflexion patiente et sensée. Il verrait dans quelques heures… Il se figea. Il sentait quelque chose d’anormal. C’était visible, progressif. Il fit un tour sur lui-même. Les haies lui semblaient soudain plus petites. Elles disparaissaient. Et il était là, la bouche entrouverte. Il n’en croyait pas ses yeux. C’était un piège, une illusion, ou bien… Il marcha là où s’étaient précédemment trouvés les murs. Du vide. Du vide ! Il voyait à perte de vue, et c’en était vertigineux ! Il marcha encore, de plus en plus vite. Il était libre. Ils étaient libres ! Son premier instinct fut de s’éloigner. S’éloigner le plus possible de ce terrain hanté et de ce domaine. Il avait envie de courir. Ses jambes n’attendaient que ça.


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Un labyrinthe tu feras (Hana & Esther - Djinshee & Kael)

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