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 Le disciple | Djinshee & Sammy

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Astriid
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Astriid
Dim 29 Nov 2020, 18:57

Le disciple




L'air préoccupé, Sammy se pencha pour mieux voir son reflet. Que tous les Aetheri le maudissent, il avait des cernes. Il se massa les tempes en murmurant. «Réfléchis, réfléchis...» Mais oui ! Les cernes, ce n'était pas un signe de faiblesse, ça signifiait juste qu'il travaillait dur, qu'il était un passionné - et non pas qu'il avait passé la nuit à s'exploser les yeux en s'amusant à faire des ronds de fumée, non pas du tout - et que le sommeil, c'était pour les tapettes de toute façon. Lui, il dormait que trois heures par nuit, non, deux ! Et il avait encore de l'énergie pour quatre après ! Ca c'était la qualité qu'attendait une Lyrienne comme Djinshee. Rolala, qu'est-ce qu'il avait hâte de voir son air impressionné devant son super top profil de la mort qui tue. Non. Elle était trop cool pour ça.
Nerveux, il s'observa sous toutes les coutures. Une chemise blanche histoire de pas avoir l'air d'un total plouc mais quand même ouverte parce qu'il fallait pas avoir l'air trop coincé non plus, une veste volée à son paternel pour se donner un air plus mature, des grosses bagues achetées à prix cassé sur le marché noir. Il était vraiment à tomber. Il avait même fait l'effort de souligner ses yeux d'un trait de crayon noir, celui que sa maman mettait parfois avant de sortir, car il paraît que les filles aimaient ça et il devait mettre toutes les chances de son côté. Avec son regard vert ravageur, elle ne pourrait pas résister une seule seconde. Non, il manquait quelque chose. Le Lyrienn sourit à son reflet. Il leva deux doigts qui s'enflammèrent aussitôt, jetant des ombres mouvantes sur son visage. Les yeux soudain fous, il enfonça ses doigts dans son nez et une décharge sembla le parcourir, dressant ses cheveux sur sa tête et de la fumée sortit de ses oreilles et de sa bouche. Sammy renifla avant d'éclater de rire. «Bah dis, rien de tel pour te réveiller un mort et te donner l'air d'un mec qui sort juste d'une partie de jambes en l'air tout à fait satisfaisante.» Non pas qu'il sache ce que c'était. Quinze ans et toujours puceau. Son plus grand complexe. Il caressa de l'index la cicatrice qui barrait son nez sur la largeur pour se porter chance, cicatrice qu'il avait obtenu en se battant contre un de ces bouseux de Lyrienn de l'eau. Il avait gagné, bien sûr.
La porte tambourina derrière lui. «Tu as fini mon chéri ? J'ai besoin de la salle de bain, il faut que je parte au travail mon petit Sammy.» Il leva les yeux au ciel. «Ca va, ça va je sors.» Il avait bien le droit de se faire tout beau pour son idole non ? Il sortit finalement en prenant soin de prendre un air important. «J'y vais, Maman.» Il arrivait sur le pas de la porte quand un raclement de gorge inquiétant le figea dans son élan. «Tu n'oublierais pas quelque chose par hasard ?» Le Lyrienn soupira et revint sur ses pas pour planter un baiser sur la joue de sa maman qui gloussa, satisfaite. La honte.
Le disciple | Djinshee & Sammy Zktc
La nervosité avait créé d'horribles plaques rouges sur le haut du torse et dans le cou du Lyrienn et il se donna quelques secondes pour lui, ramassant tout le courage qu'il pouvait. Il allait enfin parler à Djinshee. Bien qu'il habitât dans le même coin que la rousse, il n'avait jamais eu la prétention d'aller lui parler, il était insignifiant et ne voulait pas qu'elle se souvienne de lui comme un enfant mal léché. Non, il avait attendu que la puberté fasse son travail, qu'il découvrit son élément - le feu évidemment, car il ne pouvait en être autrement - et qu'il soit enfin prêt à voler de ses propres ailes. Il inspira, gonfla le torse et finit par frapper à la porte de celle qu'il idolâtrait. Quand elle apparut, il entra en apnée, oubliant momentanément tout ce qu'il avait préparé comme introduction. Le silence s'éternisait et il se donna un coup de pied au cul mental pour balbutier. «S - Salut ! Je - Je su - suis Connor ! Oui, Connor comme» comme une saloperie de nom de beau gosse comme on en fait plus. Il n'allait tout de même pas lui dire qu'il s'appelait Sammy ? Sur la tête de sa mère, jamais il ne donnerai ce nom de fragile devant Djinshee. «comme Connor voilà parce que c'est mon nom.» termina-t-il assez pitoyablement. Il fallait rattraper le coup, vite, une idée de génie. Il s'accouda au chambranle de la porte pour avoir l'air cool bien que son coeur tambourine dans sa poitrine comme s'il cherchait à s'évader. «Je passais dans le coin et je me suis dit que t'aurais besoin d'un disciple.» Il avait bien travaillé sa présentation et il termina avec plus de confiance dans la voix. «Et comme je cherche la meilleure pour me montrer la voie, je me suis dit qu'il n'y avait que toi que j'accepterai comme maître. Enfin, maîtresse.» Il rit bêtement. «Je sais faire des trucs chouettes en plus, ça t'amusera quand on voyagera et qu'on s'ennuiera sur les routes, regarde.» Il recula un peu, colla son poing contre sa bouche et se mit à faire des bruits de bouche saccadés, donnant un peu l'impression qu'il crachait dans son poing. En même temps, son autre main faisait des gestes bizarres, comme pour donner le rythme. Il s'arrêta enfin, hors d'haleine et les yeux brillants, essayant de dissimuler sa fierté. «C'est du Bee't Bauks.» L'informa-t-il. «Une technique de chant Eversha.» Il gardait son numéro de ronds de fumée pour plus tard, il ne fallait jamais dévoiler ses meilleures cartes dès le premier tour.



Message I | 1016 mots



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Mer 02 Déc 2020, 22:41

Le Discipleft. Sammy

Se dirigeant tranquillement vers la cuisine pour prendre un rapide petit-déjeuner, Djinshee lâcha un long bâillement. Elle avait sacrément bien dormi, et si la matinée promettait d’être calme, elle se préparait déjà pour l’après-midi, où elle partirait couper du bois pour alimenter sa cheminée – et celle d’autres foyers du village. Elle aimait bien aller couper du bois. Elle n’était pas la plus douée et comme elle était majoritairement entourée de mecs quand ils décidaient d’y aller en groupe, elle se prenait toutes les remarques machistes et salaces du monde. Cela tournait généralement autour d’une invitation chez l’un ou l’autre pour venir « réchauffer l’ambiance », parfaitement dans le thème avec cette saison qui se rafraichissait et la nature de la Lyrienne. Pourtant, ces idiots savaient pertinemment à quoi ils se frottaient en la provoquant : cela se terminait souvent en règlements de compte, mais heureusement ce n’était jamais trop méchant. Ce ton humoristique s’était installé entre eux depuis qu’ils se fréquentaient et c’était bien dans ce seul cadre que la rousse tolérait de telles railleries. De toute manière, elle savait le leur rendre.

Djinshee attrapa la miche de pain achetée la veille qui trônait au milieu de la table, le couteau à pain, du beurre et un pot de confiture, avant de s’installer pour préparer ses tartines. Tandis qu’elle beurrait, elle songea que sa maison commençait à être dégueulasse et qu’il allait être grand temps de faire le ménage. Elle décida qu’elle se pencherait sur le sujet dès qu’elle se serait habillée.

Alors qu’elle donnait un premier croc dans sa tartine à la confiture de fraise, on frappa à sa porte. La Lyrienne ferma les yeux quelques secondes. Elle n’aimait pas qu’on la dérange, surtout quand il ne s’agissait pas de ses amis – ils ne frappaient pas de cette façon – car elle n’acceptait pas que des inconnus voient les phases les plus obscures de sa vie.

-J’arrive ! S’écria-t-elle à travers la pièce.

Avant de se lever, elle termina tranquillement sa tranche de pain. Quand on la dérangeait, elle aimait faire chier en retour. Prendre son temps était certainement la plus belle des techniques.

-Merde.

Ouvrir la porte à un inconnu en robe de chambre, elle n’était pas prête à le faire. Cela faisait partie des phases obscures de sa vie.

-Deux minutes ! Ajouta-t-elle.

Se dirigeant vers sa chambre, elle s’empara de la tenue qu’elle avait mis la veille et l’enfila rapidement. C’était une tunique simple et sombre accompagnée d’un pantalon tout aussi joyeuxx. Remettant ses cheveux en place, elle se dirigea vers la porte d’entrée. Elle était encore pieds nus – elle n’aimait pas ses pieds. Tant pis.

-Bonjour ?

Elle ne s’était pas attendue à recevoir un tel visiteur : un gringalet blond et nerveux dans la force de l’adolescence. Djinshee l’avait reconnu comme étant l’un des gosses du village, mais sa connaissance sur la personne s’arrêtait là. Elle leva un sourcil à l’entente de ses propos décousus. Un moment, elle se demanda s’il ne s’était pas trompé de porte – peut-être un ami à Elh, qui sait ? – mais visiblement, comme l’erreur ne le faisait pas percuter, peut-être que ce n’en était tout simplement pas une. La Lyrienne fit une fixette sur le bras de son interlocuteur alors qu’il s’engageait dans son encadrement de porte. Il empiétait sur son territoire. Elle croisa les bras.

-… Non.

Franchement, absolument personne ne décidait d’avoir un mentor de cette façon. Elle imaginait que Connor avait dû apprendre un texte avant de venir ici, ce qui, en plus de lui paraître un peu débile, était un poil flippant. Ses mains se resserrèrent sur ses bras. Et puis… Maîtresse ?! Le terme lui fit l’effet d’un coup de massue. Des responsabilités. Un enfant à charge. Qu’est-ce qu’il racontait ? Quels voyages ? Ce garçon se méprenait totalement. Était-il en train de lui dire qu’il voulait apprendre à ses côtés ? Quoi ? Elle était perdue. Elle n’avait rien à enseigner, encore moins à un abruti qui apprenait son texte. Elle n’était pas faite pour être pédagogue, encore moins pour être mère. Ses propos sonnaient tellement comme une blague qu’elle avait envie de souffler du nez. Et en effet, ce devait être une blague. Alors qu’il se reculait, elle découvrit, les yeux exorbités par la gêne, la prestation pitoyable du blond. Djinshee se pinça les lèvres. Lorsqu’il eut terminé, elle se retrouva aussi émue que lui. Mais pas pour les mêmes raisons.

-…

Il fallait qu’elle reprenne ses esprits avant qu’un fou rire ne l’en empêche. Djinshee prit une inspiration pour se détendre et reprendre son ton grave et sérieux.

-Bon allez, ils sont où tes potes ?

Il n’y avait aucune autre explication possible : c’était une farce, un canular monté de toutes pièces par un groupe de gamins à la recherche de défis à relever tous plus idiots les uns que les autres.

-Désolée mais si tu voulais trouver quelqu’un pour rentrer dans ton jeu… tu ferais mieux d’aller voir quelqu’un d’autre. Ebelh, la mère du boulanger, par exemple. Elle est un peu sénile et je suis sûre que ça marcherait beaucoup mieux.

Elle se recula à son tour et tendit le bras vers le battant de sa porte. Sans un sourire, elle ancra son regard glacé dans celui de l’adolescent.

-Bonne journée.

Elle, elle avait un petit-déj’ à finir.



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Astriid
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Astriid
Ven 04 Déc 2020, 22:14

Le disciple






Sammy resta un long moment à fixer la porte close, comme si, par sa simple volonté, il pouvait faire reculer le temps et revoir éventuellement sa présentation. Pourtant, il avait tout fait pour que ce soit parfait. Ce n'était quand même pas lui qui clochait, si ? Soudain, le feu crépita dans ses neurones. Mais oui ! Il se précipita à la fenêtre pour tambouriner à la vitre. «Djinshee ! Djinsheeeeee ! J'ai oublié de te dire le plus important ! Le matin, je te ferais des gaufres au sucre !» Ben quoi ? Maman les adorait. Voyant que ses efforts ne rencontraient qu'un silence blessant, il retourna tristement devant la porte puis soupira en se laissant glisser le long de celle-ci. Remettant en question sa vie toute entière, il fixa d'un regard mauvais la salissure sur sa chaussure comme s'il la tenait pour responsable de ce cuisant échec. Renversant sa tête en arrière pour la laisser retomber contre la porte, il poussa un nouveau soupir à fendre l'âme. Au fond de lui, il savait que la rousse n'acceptait pas n'importe qui et, quelque part, le fait qu'ils ne se soient jamais parlé n'aidait sûrement pas à le placer dans ses faveurs. Mais la déception labourait son coeur malgré tout. Il avait fondé toutes ces attentes en ce jour précis où il déclarerait ses intentions à la Lyrienne. Que devait-il faire désormais ? Abandonner ? Il fronça le nez. Ça jamais. Son poing se serra sur un caillou et de la fumée monta bientôt alors qu'il fixait un point sur l'horizon, un rictus mauvais arquant ses lèvres. Sammy était peut-être un gringalet faiblard mais Connor lui, était le plus grand Lyrienn du feu en devenir. Connor ne baissait pas les bras. Pas même face à Djinshee. Connor lui, aurait compris qu'elle lui faisait passer un test. D'un bond, il se releva avant de clamer d'une voix qui portait. «Je vais rester devant ta porte jusqu'à ce que tu acceptes de me prendre comme disciple. Je dormirai dehors cette nuit s'il le faut !» Si ça c'était pas une preuve de motivation, il ne savait pas ce que c'était. Satisfait, il se retourna pour voir les regards surpris de quelques passants. «Il veut que je lui crame la bouille le pignouf ?» Articula-t-il, méprisant, en suivant ses paroles d'un geste que les garçons bien élevés n'utilisaient pas. Croisant les bras sur sa poitrine comme il avait vu les grandes personnes le faire, il se mit à faire les cent pas devant la maison de Djinshee en se donnant un air important.
Au bout de quinze minutes, il était fatigué de tourner en rond et il vint se caler contre la porte. Là, une troupe de jeunots arriva en courant et en riant. Sammy sourit et leur adressa un geste de la main. «Salut les morveux ! Vous avez encore planté vos vieilles pour aller jouer ?» Un bambin à l'air rebelle repoussa la frange qui retombait devant ses yeux avant de poser un regard moqueur sur le Lyrienn. «Salut ! Alors comme ça, tu t'es fait recaler à la porte ?» Ses copains se mirent à rire et Sammy leur lança une œillade incendiaire qui les fit taire temporairement. Le Lyrienn prit un ton hautain en observant ses ongles, comme s'ils n'étaient pas suffisamment intéressants pour qu'il daigne les regarder. «Je n'ai pas été recalé, la preuve, je suis encore là.» «Bah t'es dehors.» L'informa le garçon. «Faux ! Je suis sur le pas de sa porte !» dit Sammy sur un ton triomphant. «Donc dehors.» Insista Germain, un sourire commençant à s'étaler sur son visage. «T'as pas entendu c'que j'dis Germain ! T'écoutes pas Maman quand elle dit qu'il faut laver la cire des oreilles. Pourquoi crois-tu que je suis sur le pas de sa porte ?» Il y eut quelques secondes de réflexion. «Parce qu'elle t'a recalé ?» Tenta une petite fille qui voulait faire sa maline. «Boucle-la, Siri. Reviens me parler quand t'auras trouvé ton élément.» Il fit apparaître sur son index une flamme qu'il souffla dans la direction de la blondinette qui couru se cacher derrière Germain, les yeux larmoyants. Ce dernier, que son tout récent statut de protecteur de petite fille gonflait de fierté, bomba le torse et pointa un doigt accusateur sur Sammy. «T'es un naze et tu s'ras toujours un naze ! Je te crois même pas ! T'es qu'un menteur !» Le Lyrienn se rappela soudain qu'il avait un jour brûlé la jupe de sa soeur en classe. Il n'était pas sûr mais, selon sa mémoire, elle était amoureuse de lui mais elle avait un gros nez et une voix désagréable. En tout cas, ça expliquait le comportement du petit Germain à son égard. N'empêche que Sammy n'allait pas se laissait parler ainsi de la sorte et il se redressa, le regard dur. «On montre pas les gens du doigt, sale mioche va ! Djinshee m'a chargée de garder sa maison. Elle a tout de suite reconnu en moi les qualités d'un homme fort, sur lequel elle pourrait compter ! Et maintenant, dégagez avant que je vous considère comme de la vermine qu'il faut cramer pour pas que vous infestiez le devant de sa porte.» Les bambins détalèrent et Sammy se passa la main dans ses cheveux, soudain las. Il ne pouvait pas convaincre la Lyrienne de le prendre avec elle si elle n'ouvrait même pas sa porte. D'un geste habitué, il fit apparaître entre ses doigts du tabac qu'il roula dans une feuille fine. Il se la colla dans le bec et l'alluma d'un doigt avant de regarder pensivement les volutes de fumée odorante s'élever dans l'air.



Message II | 984 mots



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Mer 09 Déc 2020, 23:17

Le Discipleft. Sammy

Une fois la porte claquée et fermée à clef, Djinshee reprit place à table. Malheureusement, son répit fut de courte durée. A peine eut-elle mangé sa deuxième tartine que l’autre abruti tapait maintenant à sa fenêtre. Cela la tendit. Elle sentit son corps s’échauffer un peu, mais elle décida de ne pas bouger.

-On peut même plus être tranquille chez soi. Marmonna-t-elle comme une vieille chouette aigrie.

Elle ne savait pas ce qui était le pire encore ses coups contre le carreau ou sa voix qui criait son nom. En tous les cas, s’il continuait elle allait vraiment s’énerver et… elle ne voulait pas savoir ce qu’elle allait faire, que ce soit à lui ou à leur environnement proche. Elle ne devait pas y penser. Elle devait rester raisonnable autant que faire se pouvait. Djinshee se retenait de faire un doigt d’honneur à travers la fenêtre à l’adolescent. Se relevant, elle finit par simplement tirer les rideaux. La Lyrienne espérait que cette situation ridicule ne durerait pas. Elle n’avait pas l’intention de passer chaque petit-déjeuner dans le noir à cause de la lubie étrange d’un gamin. Elle supposait que dans ce cas, elle devrait avoir affaire à sa mère. L’idée de ridiculiser le gamin, qui ne lui avait pourtant encore rien fait, ne lui était pas déplaisante…

Lorsqu’elle eut fini de manger, Djinshee nettoya la table, puis sa vaisselle. A nouveau, la voix de Connor lui parvint. Ses muscles se crispèrent. Ce n’était pas un sursaut ; c’était une colère grandissante qu’elle essayait de contenir, dans un souffle.

-Quel con. Souffla-t-elle.

Elle doutait qu’il passe la nuit au pas de sa porte. Déjà, parce qu’il ferait moins le mariol quand il comprendrait qu’il ferait super froid, qu’il se sentirait con à coucher par terre comme un clochard, qu’il aurait sûrement un peu peur qu’une bête sauvage ne vienne le manger et que surtout, qu’il lui suffisait d’à peine traverser le village pour retrouver son lit chaud et douillet. En attendant, Djinshee fit le ménage. Cela lui prit plus de temps qu’elle avait imaginé. Elle avait trouvé plusieurs babioles qui ne lui appartenaient pas cachées au fond d’un tiroir : des bijoux et tout un tas de trucs brillants dont elle imaginait que l’utilité n’était que décorative. Elle referma la main sur un médaillon. Elle avait oublié cet épisode gênant. Tout ça, ça appartenait à Elh. Elle l’avait volée la dernière fois qu’elle avait essayé de mettre cette foutue bague raciale. Djinshee ferma les yeux un instant. Si les capacités de cette bague étaient particulièrement intéressantes, celle-ci avait le malheur de la rendre au moins autant ridicule. Si le moment du vol en lui-même lui paraissait vital, c’était l’après coup, lorsqu’elle redevenait Lyrienne, qu’elle réalisait l’ampleur des dégâts. C’était un peu comme un lendemain de cuite, sauf qu’elle avait été consciente tout le long du processus. Peut-être était-ce ainsi que les fous vivaient… Attrapant un sac, elle mit toutes ses trouvailles dedans et partit en débusquer d’autres. Elle avait ingénieusement multiplié les cachettes au cas où quelqu’un voudrait la cambrioler : ainsi, elle ne pouvait jamais tout perdre.

Lorsqu’elle eut tout récupéré, elle déposa le sac près de sa porte. Elle le rendrait tout à l’heure. En attendant, elle partit lire son courrier, se prépara pour l’après-midi et prit son déjeuner. Lorsqu’elle rouvrit enfin la porte pour sortir, elle avait complètement oublié l’éloquente existence de Connor.

-Si tu l’avais pas encore compris, je t’avais dit de dégager tout à l’heure.

Elle l’enjamba sans la moindre considération et ferma la porte à clef avec le maximum de tours qu’il était possible de faire pour ne pas laisser à ce malade l’opportunité d’entrer.

-Tu diras à tes potes que la blague a assez duré. Rentre chez toi, tu perds ton temps. T’as pas école normalement ?

Elle savait qu’à ce stade, il n’y avait probablement aucun pote dans son histoire, mais elle essayait de le décourager comme elle pouvait.

-Disciple. Franchement. Qui t’as mis ça en tête ? J’ai une gueule à avoir un disciple ?

Avait-il une gueule à être son disciple ? Dans les deux cas, c’était non. Cette réponse silencieuse obtenue par la tournure rhétorique dont elle avait usé, elle tourna les talons. La Lyrienne n’alla cependant pas bien loin. Elle avait de l’avance pour le rendez-vous des bûcherons et elle voulait rendre ses affaires à Elh, dans la maison juste à côté. Après avoir frappé à la porte, elle s’efforça d’ignorer Connor en attendant que son amie lui ouvre.

-Salut. Tiens, j’avais ça chez moi. Elle lui tendit le sac. Et ne me dis pas que je peux les garder, c’est à toi.

Elh cligna des yeux avant de le réceptionner, la remerciant d’un geste. Elle était un peu étonnée. Djinshee lui paraissait… pressée ? Sortant la tête à l’extérieur, elle regarda aux alentours. D’un signe de la main, elle salua Connor.

-T’occupes pas de lui. Il m’a déjà gonflé ce matin et j’aimerais qu’il arrête le plus vite possible. Ne lui ouvres pas la porte.

Ça serait compliqué pour la gentille petite fille qu’elle était à ses yeux, mais c’était nécessaire pour éviter un meurtre ou un incendie dans les heures ou les jours à venir.

-Vraiment. Insista-t-elle.

En lui adressant un sourire chaleureux, Djinshee la quitta, se dirigeant enfin vers le bosquet, à quelques centaines de mètres du village.


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Sam 30 Jan 2021, 18:24

Le disciple






Assis contre la porte, Sammy somnolait à moitié. Il avait passé plusieurs minutes à réfléchir à un plan pour sauver ses ambitions de la mauvaise volonté de Djinshee mais comme c'était fatiguant, il avait décidé de faire une sieste. Même les génies font des siestes, non ? Bercé par un doux cauchemar où Djinshee se transformait en dragon qui lui cramait le derrière, il fut ramené à la réalité - pas si éloignée - quand la porte s'ouvrit et qu'il bascula en arrière. Son premier réflexe fut d'engueuler l'imbécile qui l'avait fait tomber sans faire attention à lui mais il se retint in extremis en voyant le regard fulminant de sa dulcinée. Il voulait faire le dur mais les paroles de la rousse heurtèrent son petit coeur d'artichaud. Par conséquent, il fit une moue boudeuse et ravala les larmes qui montaient. La frustration enflammait ses veines d'une lave liquide. Il faisait pourtant plein d'efforts non ? «J'ai plus école ! J'ai terminé y a longtemps !» C'était il y a une semaine. «Djinshee steuplé, tu sais pas tout ! Je peux vraiment être utile !» Voilà qu'il suppliait maintenant. Mais seule Djinshee méritait qu'il meurtrisse son ego. Pour elle, il aurait brûlé tout le village (sauf la maison de maman parce que faut pas déconner) et peut-être même quelques arbres autour. En avait-il la puissance ? Pas sûr. Pas sûr du tout même. Mais ne disait-on pas que l'amour donne des ailes ? «Je vais me surpasser pour toi !» Geignit le Lyrienn mais la jeune femme ne daigna même pas se retourner. Il serra les poings. Il n'y avait que deux femmes en ce monde qui avaient le pouvoir de lui faire ravaler son insolence. Djinshee et sa maman.
Il la suivit avec la persistance d'un chiot. «D'accord mais on peut discuter non ?» Sur un malentendu, ça pouvait marcher. Sammy était capable du pire des mensonges et de le faire gober à n'importe qui. S'il parvenait à avoir une vraie discussion avec la rousse, il pouvait faire flancher sa détermination. C'était un peu comme décrocher un travail. Le plus dur était d'obtenir un entretien. Il se tut finalement quand il vit Djinshee parler avec sa voisine. Il la connaissait un peu mais comme elle ne partageait pas le même élément que lui, Sammy n'en avait, pour ainsi dire, rien à faire. Du moins jusqu'à ce qu'elle lui fasse un signe. Ses yeux se gorgèrent de reconnaissance. Enfin quelqu'un qui était sympa avec lui ! Si c'était une amie de Djinshee, il pouvait peut-être l'utiliser pour se rapprocher de sa belle. Oui. Le plan était parfait. Son intelligence était vraiment remarquable et pour un peu, le Lyrienn se serait caressé la tête (à défaut d'autre chose, il n'était pas exhibitionniste non plus). Dissimulant mal un sourire victorieux, il articula d'une voix un peu plus forte que d'habitude. «À bientôt Djinshee ! C'est l'heure d'aller faire ma musculation ! On dirait pas comme ça mais j'ai des abdos de folie, tu veux voir ? Djinshee ?» Elle était partie. Mais Sammy ne se démontait pas. Jamais. C'était à ses yeux une qualité. Son seul défaut, finalement, c'était son prénom de plouc. Mais tant qu'il vivrait, il ne laisserait rien ni personne l'apprendre à la belle rousse.
Il était désormais temps d'enclencher la partie deux de son plan. Il toussa dans son poing et toqua à la porte de la voisine de son idole. Une fois qu'elle eut ouvert, soit pas moins d'une quinzaine de minutes après ; il soupçonnait la donzelle d'être sourde en plus d'avoir un élément merdique ; il prit la pose. Une main sur la hanche, il fit mine de regarder ses ongles avant de regarder enfin la jeune femme comme s'il la remarquait seulement. Habile, il afficha son regard de séducteur qui consistait à relever un sourcil plus haut que l'autre avant de dévoiler son sourire en coin, célèbre dans le village parmi les jeunes femmes de dix ans. «Bonjour.» Susurra-t-il sur un ton dégoulinant de suffisance. «On s'est vus il y a quelques minutes et... Je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer que...» Il retint son souffle et afficha une mine tourmentée, comme si l'aveu était trop difficile et nécessitait un réel courage. «Nous partageons la même couleur de cheveux.» Lâcha-t-il enfin. Il prit les mains de la jeune fille. «C'est forcément un signe. Que diriez-vous de prendre un café ou quelque chose de plus fort ?» Il montra du menton l'intérieur de la maison, s'invitant sans vergogne. «Nous avons tant de choses à nous dire. Je ne saurais imposer à une demoiselle d'une telle classe d'avoir une vulgaire discussion de pallier.»



Message III | 822 mots



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Sam 13 Fév 2021, 00:35

Le Discipleft. Sammy

Elh n’arrivait plus à rien faire. Les bras croisés, nerveuse, elle avait trouvé place par terre, en tailleur, pour surveiller sa porte d’entrée. La jeune femme avait suivi les indications de son amie : elle avait fermé sa porte à double tour et ne le laissait pas entrer. Maintenant, il ne cesser de frapper à sa porte. Et elle, elle ne pouvait s’empêcher de rester devant jusqu’au moment où les coups s’arrêteraient enfin. La Lyrienne avait pensé que cela ne durerait que deux minutes tout au plus, ce après quoi elle aurait pu retourner vaquer à ses occupations. Mais non. L’inconnu restait apparemment flanqué devant chez elle, à toquer comme un sauvage en espérant qu’elle lui ouvre un jour. Elh le vivait plutôt mal. La scène était oppressante était faisait remonter de mauvais souvenirs. Secrètement, elle craignait qu’il ne finisse par défoncer le battant pour s’introduire chez elle, détruire tous ses meubles, la trouver, la sortir de la cachette dans laquelle elle se serait recroquevillée et… La jeune femme se concentra sur sa respiration. Et rien. Il ne ferait rien. Fermant les yeux, elle s’efforça de se détendre. Elle l’avait vu au-dehors. Le garçon n’avait pas l’air méchant, si ce n’était même peu confiant. Pas confiant, peut-être, mais pourtant suffisamment tenace.

D’ailleurs, elle ne comprenait pas : n’avait-il pas saisi que si Djinshee ne voulait pas avoir affaire à lui, mieux valait arrêter tout de suite ? Pas qu’il n’y parviendrait jamais, la rousse avait ses failles. Mais Elh s’inquiétait davantage sur les conséquences que pourraient avoir cette insistance malsaine, notamment sur la vie du garçon en question… Lorsque le choc des phalanges contre le bois de sa porte devint insupportable, Elh se munit d’un carnet et griffonna quelques explications. Prête à le montrer au concerné, elle lui ouvrit finalement.

Sa manière de prendre la pose et de se foutre royalement de son mot la déconcerta. Ses paroles la décomposèrent encore plus. Elh était une personne aimante et adorable. N’importe lequel de ses proches pourrait attester de sa générosité et de sa douceur. Elle jugeait rarement ceux qu’elle dépréciait, évitait de ressentir de la haine, ne se voulait pas rancunière ni inquisitrice. Vraiment, si Elh n’avait pas eu des penchants kleptomanes ni été élevée par des Lyrienns de Feu, elle aurait été une crème parmi les plus pures de l’île. Mais là, franchement, ce type était atrocement gênant. Elle comprenait soudainement pourquoi Djinshee le fuyait à ce point, et elle comprenait aussi pourquoi elle n’aurait pas dû lui ouvrir. La Lyrienne sentit ses joues rougir légèrement. A quoi jouait-il ? Elle usait de son pouvoir d’Empathie pour en savoir davantage, mais cela ne fit que la troubler plus encore. Contrariée, elle le tira à l’intérieur pour éviter qu’il ne lui cause plus d’embarras en public – et surtout que Djinshee ne voit jamais cette scène.

Arrivé dans son antre – ses meubles étaient remplies que babioles – la jeune femme ne fût pas moins sèche. Elh affichait la mine sévère d’une institutrice réprimandant un élève, même si ce n’était pas très impactant étant donné leur différence de taille. Ne l’invitant même pas à s’installer, elle relut plutôt le mot qu’elle avait prévu pour lui, hésita, puis le barra avant de consommer une nouvelle page de son carnet, qu’elle afficha sous le nez de l’adolescent pour s’assurer qu’il ne l’esquive pas comme la première fois :

« Je ne devrais pas te laisser entrer. Djinshee m’a interdit. C’est que tu as dû sérieusement l’énerver. »

En même temps, s’il lui avait déblatéré autant d’âneries qu’à elle avec ce ton mielleux et cette attitude suffisante, il était évident que cela n’ait pas plus à la rousse. Le mot se terminait par deux questions :

« Pourquoi viens-tu me voir ? Qu’est-ce que tu lui veux ? »

Elle n’était pas très intelligente, mais pas au point de croire qu’il avait quelque chose à faire d’elle. Elle était habituée à ce qu’on ne s’intéresse pas à elle et ça lui allait très bien. Après quelques secondes, elle libéra sa vue pour écrire quelque chose d’autre :

« Tu devrais la laisser tranquille. Elle peut te causer des ennuis si tu la provoques trop. »

Ce n’était pas une menace, mais un fait. Djinshee tâchait de faire partie des personnes calmes de son espèce, mais un excès de colère était si vite arrivé… La Lyrienne de l’Air l’avait trop de fois empêchée de tabasser un interlocuteur pour ne pas pouvoir l’affirmer. Malgré tous ses efforts, la rousse resterait avant tout une engeance destructrice.

~756 mots~

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Astriid
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Astriid
Ven 05 Mar 2021, 23:05

Le disciple






Le Lyrienn jeta un oeil intrigué sur l'intérieur. C'était un bazar sans nom. En comparaison, sa propre chambre était un havre de paix et de minimalisme. D'un autre côté, sa mère ne lui permettait pas de se laisser aller à la fainéantise et la moindre saleté repérée par son oeil acéré était sévèrement réprimandée. Mais les choses changeraient quand il aurait sa propre maison. Oh le joyeux bordel que ce serait.
Il réalisa soudain que le silence se faisait pesant depuis qu'il était entré et Sammy chercha la jeune femme du regard. Pourquoi ne disait-elle rien ? Troublé, il la regarda griffonner dans un petit carnet. Il fronça les sourcils. Qu'est-ce qu'elle fabriquait ? L'adolescent lut le mot qu'elle lui tendit avant de le repousser avec mauvaise humeur. «J'suis pas sourd !» S'offusqua-t-il, son masque de séducteur s'évaporant. Au même instant il comprit son erreur. Quel imbécile. Pris de remords, Sammy se mordit la lèvre inférieure avant de décider tout aussi rapidement qu'il s'en foutait. C'était pas sa faute si cette fille était muette. Il se renfrogna en relisant le mot de la blonde puis partit s'installer sur une chaise à la table. Il n'allait pas attendre qu'elle le lui propose étant donné son handicap.
Sammy croisa les bras sur son torse et détailla l'amie de Djinshee. Petite. Frêle. Fragile. Inintéressante. Elle lui paraissait aussi terne que Djinshee était flamboyante. Il renifla avant de consentir à répondre, toute galanterie et mièvrerie oubliées. «Tu fais toujours tout ce que te dit Djinshee ?» Son ton s'était fait légèrement moqueur mais au fond, il comprenait. Personne ne voulait énerver la rousse et si la Lyrienne de feu était amenée à devenir sa mentor, il la suivrait au doigt et à l'oeil. Sammy reprit, plus sérieusement cette fois. «Ecoutes. J'ai besoin de ton aide... Comment tu t'appelles ? Enchanté, moi c'est Connor. Bon, voici la vraie raison de ma venue ici. Il faut que Djinshee consente à me prendre sous son aile. Je ne veux personne d'autre pour me montrer la voie. Tu dois comprendre toi j'en suis sûr !» Sa voix s'était faite tremblante, implorante et il paraissait soudain son âge, assis à sa chaise tristement, avec l'air abattu de celui qu'on vient de priver de goûter.
«Je suis à l'aube de ma carrière ! Je ne peux pas perdre plus de temps ! Si je dois avoir un futur exceptionnel, je dois y travailler dès maintenant ! Et, enfin tu es l'amie de Djinshee donc tu me comprends non ?! Je ne veux pas d'ennuis, j'ai juste besoin qu'elle accepte que je devienne son disciple. Oh je ne prendrai pas de place, je me ferai petit et elle ne s'apercevra même pas que je suis là!» Que la jeune fille soit muette l'arrangeait finalement car il pouvait évacuer toutes ses inquiétudes, ses désirs sans risquer de se faire interrompre. Ne pas avoir pu dire tout ça à la rousse au tempérament corsé faisait naître des flammèches de frustration qui vinrent lécher ses doigts sans qu'il s'en rende compte. Il serra le poing, les yeux plantés dans ceux d'Elh. «Que dois-je faire ?» Le Lyrienn était déterminé, il ferait n'importe quoi. Même ramper devant le village tout entier si ça signifiait devenir l'apprenti de la Lyrienne aux oreilles pointues. Il rapprocha sa chaise d'Elh dans un vilain crissement et souffla comme si les murs pouvaient les entendre. «Tu peux me le dire toi. Enfin l'écrire. Qu'est-ce que je peux faire ? Tu connais Djinshee alors tu dois savoir comment la prendre. Enfin je veux dire... Tu m'as compris.» Il gloussa bêtement. Aaah les adolescents.
Sammy se leva soudain, il avait toujours été hyperactif et ne supportait pas de rester trop longtemps assis. Surtout en période de crise. Marcher l'aider à se canaliser, à réfléchir. Il se rapprocha des meubles surchargés et maugréa pour lui-même. «Franchement c'est quoi ce taudis... Tu te sers de tous ces trucs là ?» Ajouta-t-il, un brin insolent. Il se demandait comment Elh avait pu devenir l'amie de Djinshee. Sous sa silhouette menue se cachait-il des pouvoirs insoupçonnés ? Il jugea préférable de retenir ses prochaines remarques acerbes pour lui. Il avait besoin d'elle après tout et ennuyer l'amie de Djinshee n'était pas une bonne idée pour ses projets à la réflexion. Il sourit et revint s'asseoir sagement devant la blonde.



Message IV | 770 mots
J'ai envie de m'amuser à compter combien de fois il pense à Djinshee sur ce seul poste



Le disciple | Djinshee & Sammy Aoyv
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Mer 10 Mar 2021, 00:48

Le Discipleft. Sammy

Il n’était pas très rare de voir la jeune Lyrienne un peu crispée, ou sur ses gardes. Elh était d’un naturel craintif et nerveux, et c’était un trait qu’il lui était impossible de cacher. Dans ces moments, sa tension se ressentait dans l’air d’une manière indescriptible, un peu comme si tout mouvement dans l’atmosphère s’était arrêté. Ça se remarquait forcément mais aussi inconsciemment, sans trop que l’on sache de quoi il s’agissait, un peu comme un sentiment de malaise. Cependant, à l’heure actuelle, Elh en était à se demander si ce Connor connaissait ne serait-ce que la définition du mot « tact ». A ce stade, inutile de faire semblant d’être surpris en disant qu’elle n’aimait pas ce gosse. Vraiment pas. La Lyrienne secoua la tête. Non, elle n’obéissait pas à tout ce que lui disait son amie. Presque, mais pas tout. Puisqu’il lui demandait, elle écrivit son nom, avec néanmoins la conviction qu’il l’oublierait dans trente secondes malgré le fait qu’il n’y avait que trois lettres et une syllabe à retenir. Mais cela avait-il de l’importance lorsqu’on manquait de s’étouffer avec sa propre salive ? Chez les Lyrienns, il y avait des combles dont il ne fallait pas abuser. Tant bien que mal, Elh retenait un rire. Devenir le disciple de Djinshee, vraiment ? La mâchoire serrée, elle essayait d’estomper son sourire moqueur, mais Connor ne lui rendait pas la tâche facile. C’était dommage quelque part, parce qu’effectivement, elle le comprenait très bien. Sa relation avec Djinshee était très particulière. La blonde avait grandi sous son aile. Plus jeune, elle s’était parfois considérée comme sa fille, mais cela n’avait été qu’éphémère. Si la rousse lui avait appris à devenir adulte, Elh avait en contrepartie été une confidente et la seule capable de la canaliser. Au fil des ans, leurs positions s’étaient équilibrées.

« Pourquoi elle ? Quelle carrière ? »

Pas qu’elle veuille remettre en question les choix de l’adolescent ou les compétences de son amie, mais c’était qu’il s’était mis une idée très farfelue en tête. Evidemment, Djinshee n’avait aucune envie de se coltiner un clampin qui la suivrait partout comme un caneton. Si elle avait les compétences techniques pour enseigner des choses et d’autres, elle manquait cruellement de pédagogie et vouait sa force mentale à autre chose que ce qui pouvait lui faire perdre du temps. En bref, c’était une mauvaise idée. Elh supposa qu’il suffisait à Connor de regarder la tête qu’elle tirait pour le comprendre. Mais l’idée du blond était aussi ancrée dans sa tête qu’une moule sur un rocher. Elle alla s’interposer entre lui et ses affaires.

« Pas touche. »

Pour le moment, elle était gentille, mais elle finirait par ne plus être très tendre s’il continuait de la provoquer comme ça. Elh n’invitait pas souvent du monde à venir chez elle. Elle avait un peu honte de révéler ses biens au grand jour et elle n’appréciait pas qu’il en rajoute une couche. Elle ne lui avait rien demandé, en plus. Lasse, la jeune femme poussa un soupir.

« Je peux te dire comment t’y prendre mais je ne garantis rien. »

Allait-elle trop vite en besogne ? Devait-elle regretter de céder aussi facilement ? Disons qu’elle le savait dépourvu de mauvaise intention et qu’elle voulait que cette histoire se termine au plus vite, alors autant lui donner sa chance. Peut-être qu’il ne serait pas aussi terrible qu’il en avait l’air. De nouveau assis, la jeune femme se prépara à écrire la suite. En réalité, elle avait du mal à retranscrire la manière dont elle lui conseillait de s’y prendre. Il n’y avait pas de recette magique. Djinshee n’était juste pas faite pour enseigner à un plus jeune avec cette étiquette de maitresse au-dessus de sa tête. Elle préférait la spontanéité de l’instant, là où aucune responsabilité stupide ne l’engageait à rien.

« Arrête de faire le malin et de vouloir impressionner la galerie. Au lieu de la harceler avec des mots, et des fausses attitudes, fais quelque chose qui lui montrerait que tu en vaux la peine. »

Elle espérait qu’il comprendrait ce qu’elle voulait lui dire sans le prendre mal. C’était la formulation la plus claire qui lui était passée par la tête. L’objectif, s’il voulait parvenir à ses fins, était de ne pas être un boulet. Djinshee devait avoir le sentiment de pouvoir se détacher de ce potentiel fardeau à tout moment. Elh ancra ses pupilles dans celles du garçon. Malheureusement, vu comment ça avait commencé, sa tâche n’en serait que plus compliquée. Ses capacités devraient être à la hauteur de l’erreur de sa première approche s’il voulait avoir une chance.

« Qu’est-ce que tu sais faire ? »

Plus vite elle saurait, mieux elle pourrait évaluer son taux de réussite.


~791 mots~

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Lun 05 Avr 2021, 11:39

Le disciple






L'adolescent haussa les épaules et marmotta à voix basse : «C'est pas intéressant de toute façon.» De nouveau assis face à la muette, il baissa les yeux jusqu'à son carnet. Un large sourire éclaira son visage au teint basané, éveillant l'air enfantin qu'il essaie vainement de cacher. Il se gratta la nuque avant de répondre avec un petit rire presque gêné. «Ah c'est une bonne question ça, pourquoi elle. Tout simplement parce qu'elle est un esprit libre, son indépendance m'attire.» Certainement car Sammy vivait toujours avec sa maman qui n'oubliait jamais de lui préparer son goûter, de s'assurer qu'il sorte toujours avec des vêtements propres et sans trous mais il préfère taire ça. Il a bien conscience que Djinshee ne voudrait pas s'embarrasser d'un enfant qui ne sait pas plier ses propres chaussettes. Mais si elle ne le sait pas, ce n'est pas un problème. Armé de cette logique imparable, le blond poursuivit : «Et surtout elle est super forte dans le village. Je voudrais être comme elle et à nous deux, on seraient les super Lyrienns du feu ! On seraient connus dans le monde entier !» Il s'enthousiasme, agitant ses mains sous le nez de l'amie de Djinshee et des paillettes scintillent dans ses prunelles dorées. Il braqua son regard sur la Lyrienne aux cheveux pâles. Sa chance de voir un jour cette vision se réaliser dépendait peut-être de la jeune femme. Il pensait comprendre la femme aux cheveux de feu mais cette première rencontre était un tel échec qu'il devait bien admettre qu'il avait dû rater un détail important. Elle griffonna à nouveau et les doigts de Sammy pianotèrent sur la table avec impatience. C'était compliqué pour lui de ne pas brusquer Elh. Elle avait compris ce qu'il voulait dire, qu'attendait-elle ? Il n'avait pas toute la journée, bientôt sa mère le chercherait. Quand elle termina, il lui arracha presque son carnet. «Ah ! Merci beaucoup Elh ! Tu viens de devenir ma nouvelle meilleure amie !» S'exclama le Lyrienn de feu en se saisissant de ses mains. Il avait envie de se lever et d'exécuter une petite danse de circonstance mais il se retint heureusement et repoussa le carnet vers la jeune femme : «Pardon pardon, continue je t'en prie.» Il gigotait si fort que sa chaise vibrait sous lui et ses yeux scrutaient avec attention la main d'Elh en train d'écrire. Quelle plaie qu'elle soit muette ! Quelle perte de temps franchement ! Ne pouvait-elle se faire soigner par la magie ? Tiens, en voilà une idée pour la remercier de ses précieux conseils, lors de ses voyages avec Djinshee, il mettrait un point d'honneur à rechercher un médecin qui saurait lui rendre la voix.
Sammy perdit son sourire en voyant ce que la Lyrienne avait écrit. Il la regarda sans comprendre. Est-ce qu'elle se moquait de lui ? Il fronça les sourcils et frappa sa paume sur la table. «Je fais pas le malin ! Et j'suis pas un harceleur !» Cracha l'adolescent avec hargne, à moitié en train de se lever. Ne comprenait-elle pas que s'il agissait ainsi, c'était pour les convaincre de son talent ? Djinshee ne lui aurait même pas accordé un regard s'il avait été une crevette faible et sans personnalité. Il fallait l'éblouir pour qu'elle le remarque, c'est comme ça qu'ils fonctionnaient non ? Comment osait-elle l'insulter ? Elle ne savait rien du tout. Il inspira profondément pour se calmer, sentant le brasier en lui, prêt à laisser éclater sa colère pour brûler cette sale chaumière et son habitante avec. Sammy ferma les yeux pour se recentrer, comme il avait appris. En exhalant un soupir, il passa une main dans ses cheveux avant de fixer son regard sur un point au dessus de la muette. D'une voix contenue, il reprit comme si de rien n'était : «Ce que je sais faire ?» Ses lèvres esquissèrent un sourire coquin et il ne put s'empêcher de la provoquer en riant : «Tu aimerais le savoir hein ?» Il émit un rire grinçant parfaitement insupportable avant de reprendre plus sérieusement sans lui laisser le temps de réagir : «Il y a un truc sympa. Comme c'est toi, je vais te le montrer. Je voulais aussi le montrer à Djinshee mais elle est partie trop rapidement.» Il sortit une feuille transparente dans laquelle il déposa quelques herbes avant de rouler le tout. Pendant la procédure, il jetait des clins d'oeil à Elh pour, selon lui, faire monter le suspense. L'allumant d'un bref claquement de doigts, il inspira longuement dessus, garda la fumée en bouche un instant puis il creusa les joues et tordit ses lèvres pour en faire sortir des cercles de fumée de tailles différentes. «Alors ? Impressionnant hein ?» Se rengorgea Sammy en croisant les bras sur son torse, fier comme un coq. «Bon sinon, tu sais quand Djinshee va revenir ? Ou alors on peut aller la retrouver ? Si tu lui parles, elle acceptera peut-être de m'écouter ? Tu crois qu'elle aimerait mon tour avec les ronds de fumée ? T'aurais pas des astuces pour qu'elle accepte ? Je veux bien essayer de "moins faire le malin" comme tu dis mais je ne garantis rien. Le plus simple, c'est que tu me dises quoi dire. Et quoi faire.» Qu'elle soit sa maman temporaire quoi.




Message V | 915 mots



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Dim 18 Avr 2021, 21:41

Le Discipleft. Sammy

Trouble's Coming - Royal Blood

L’aveu eut pour effet d’adoucir son jugement. Elh ne pouvait que le rejoindre sur ce point : Djinshee était une femme forte et indépendante. La blonde l’admirait elle-même pour sa manière de mener sa vie comme elle l’entendait, en se fichant parfaitement de l’avis des autres. Connor avait raison et cela, un peu malgré elle, la faisait sourire. Au final, le garçon n’était pas si affreux que ça, il voulait juste suivre un modèle qui lui tenait à cœur.

La vague d’inspiration et d’indulgence qui avait inondé son cœur s’évapora malheureusement en quelques secondes. Que l’adolescent n’admette pas qu’il était un harceleur était précisément une réplique d’harceleur. Consciente qu’elle venait de le blesser, Elh restait attentive à ses moindres mouvements, au cas où elle devrait l’étouffer avant qu’il ne mette le feu à sa maison. Cependant, ses yeux ronds comme des billes se refermèrent de moitié dès lors que le garçon lui vanta les mérites de ses capacités. Vraiment, il était lourd. Puis, comme si la réplique précédente n’avait pas été un coup de grâce, il jugea pertinent de fumer dans sa maison. Ses meubles, ses draps, ses vêtements et même ses murs allaient empester pendant des lustres ! Quel idiot, elle ne lui demandait pas de foutre en l’air son mobilier, mais de lui montrer de quoi il était capable ! … Était-ce justement ça sa compétence ? De foutre en l’air le mobilier ? Incrédule, la Lyrienne le regarda faire, prête à se jeter sur ses fenêtres pour aérer. Suite à cette longue tenue en haleine ridicule, elle tomba finalement des nues devant son petit spectacle. Pensant tout d’abord à une blague, elle réalisa vite que Connor était on ne peut plus sérieux. Dès lors, la réaction de la jeune femme fut pour le moins étrange. Y’avait-il, d’ailleurs, une réaction appropriée pour ce à quoi elle venait d’assister ? Probablement pas. Il y eut un silence. Non pas parce qu’Elh était muette, non, c’était bien plus que ça. C’était un silence profond, un silence qui dépassait la barrière des mots. C’était un silence psychologique, spirituel, biologique, matériel. Le plus gros silence auquel Elh n’avait jamais eu à faire face. Elle avait peur de réagir autrement, car elle savait que, quoi qu’elle ferait, elle heurterait l’adolescent. De longues secondes passèrent, après quoi Elh fut contrainte de reprendre son souffle. Aussitôt, sa main vînt cacher le bas de son visage et elle éclata de rire. Pliée en deux, elle lui faisait le geste de la pardonner. Il ne comprenait sûrement pas ce qu’elle essayait de lui dire. Peu connaissaient sa langue des signes. Quand elle reprit enfin ses esprits, elle s’empara de son carnet.

« Pardon » Elle essuya les larmes de rire qui bordaient ses yeux. « Ne lui montre pas ça » Comme elle se sentait un peu méchante, elle rajouta : « C’est beau mais pas impressionnant » Ce n’était pas mieux. « Pour elle »

Ses joues s’empourprèrent légèrement alors qu’elle assistait à son propre enfoncement. Dépitée, elle s’avachit sur la table. Y’avait-il quelque chose à faire pour ce gamin ? Il commençait à lui faire de la peine, autant qu’il la désespérait. Soudain, elle eut une nouvelle idée. Compte-tenu du cas qu’elle avait sous le nez, elle ne trouvait rien de mieux. Cela impliquait de changer de stratégie : ne pas lui laisser le choix.

« Tu sais te battre ? »

Probablement pas, mais s’il arrivait à lui tenir tête, Djinshee envisagerait peut-être de lui donner quelques conseils. Dans le cas improbable où il la battait, elle le tiendrait suffisamment en respect pour l’écouter. Quant au cas où elle refusait le combat, alors Connor resterait le parasite insupportable qui avait happé sa jambe ce matin. Le subterfuge était intéressant, néanmoins il garantirait la mauvaise humeur à long terme de la rousse, ce qui rendait la qualité de l’idée discutable. N’attendant pas de réponse, Elh attrapa le bras de l’adolescent et l’entraina à sa suite. Plus ça allait, moins elle était fière de son plan et plus ça l’énervait, elle aussi. Mais elle ne savait pas quoi faire d’autre. Avec la démarche d’une personne sur le point d’aller tabasser son pire ennemi, la Lyrienne l’emmena donc dans le bosquet qui bordait le village. Elle ne ralentit le pas que lorsqu’elle commença à apercevoir des éclaircissements dans la canopée, signe qu’ils étaient arrivés dans le secteur d’abattage. Elle rencontra Toni, un grand type baraqué et bûcheron de métier, que Djinshee accompagnait dans son activité du jour. De toute façon, ils ne risquaient pas de se perdre dans un bois aussi petit.

-Salut. Qu’est-ce que tu fais là ? La question était rhétorique. Si Elh était là, c’était forcément pour Djinshee. Elle est là-bas.

Malgré son mutisme, l’arrivée de la blonde ne passa pas vraiment inaperçue. Quelque chose dans sa démarche la rendait plus impressionnante qu’en temps normal. Sans parler du guignol qu’elle trainait derrière elle. Quand Djinshee l’aperçut, cette dernière siffla un juron.

-Je t’avais dit de ne pas lui ouvrir !

La plus jeune lui indiqua qu’elles en reparleraient plus tard. En attendant, elle lâcha enfin Connor. Une fois qu’elle se fut assurée que le gamin ne bougerait pas et gardait la bouche fermée, elle partit rameuter les coupeurs de bois. Elle confisqua ensuite la première hache qu’elle trouva et la colla dans les mains de l’adolescent. En reculant, Elh invita les spectateurs à former un cercle autour des deux Lyrienns de Feu. Djinshee dévisageait son amie.

-Tu veux que je me batte contre lui ? Comme si ce n’était pas assez évident. Elle secoua la tête. Non. Je vais le battre, ça sert à rien.

Il n’y avait aucun loisir à battre Connor, à part, peut-être, l’humilier. La Lyrienne n’avait pas envie de perdre son temps pour si peu. Elh rétorqua aussitôt avec un signe : celui de la peur.

-Je dis juste que c’est inutile.

Comme elle était peu encline à céder à la provocation et à la pression du cercle, Elh effectua de nouveaux gestes : si elle ne lui foutait pas une raclée maintenant, Connor continuerait de la harceler pendant longtemps. Cela hérissa aussitôt le poil de la rousse.

-Bon, vous vous battez ou on se remet au boulot ?

Et Toni ne parlait pas de l’arbre. S’emparant de sa propre hache, Djinshee poussa un long soupir et ancra ses pupilles dans celles de Connor.

-Tiens-toi bien, et essaie de pas être trop pitoyable s’il-te-plait.

~1074 mots~
Tu peux jouer Djizou pour le combat nastae Enfin, si combat il y a !

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Jeu 20 Mai 2021, 08:13

Le disciple






Sammy n'avait pas relevé l'hilarité insultante de la jeune femme au terme de sa prestation. Bouffi d'estime de soi, le Lyrienn avait simplement conclut que son handicap privait la jeune femme de la sensibilité requise pour apprécier ses incroyables talents. Il songeait qu'il fallait se montrer conciliant avec les êtres inférieurs et qu'elle finirait obligatoirement par voir qu'il était tout sauf médiocre. Du moment que ça n'empêchait pas Elh de l'aider à approcher la rousse qui hantait ses projets, il ne voulait pas se laisser déconcentrer de son objectif ni s'encombrer de l'opinion des autres, c'était tout simplement une perte de temps. Il se pencha pour lire la note de la blonde et un éclair de fierté blessée passa dans son regard et il rouspéta : «Bien sûr que je sais me battre ! Y a pas un gamin à Sülh qui ne porte pas des cicatrices à cause de moi !» C'était un mensonge évidemment. Il se battait oui mais il récoltait tout autant de blessures que ses adversaires. Il ne sut si elle fut impressionnée par ses impressionnants biceps ou si elle voulait simplement se débarrasser de lui mais elle les mena enfin jusqu'au lieu de travail de Djinshee.
Sur tout le trajet, Sammy arbora un air victorieux et ne cacha pas son impatience. Il marchait d'un pas si vif qu'il semblait à chaque foulée qu'il allait se mettre à courir et il ne cessait de passer nerveusement sa main dans ses cheveux pour s'assurer qu'ils soient soigneusement décoiffés. Cette seconde chance offerte par Elh était une aubaine qu'il n'allait pas gâcher par un cheveux trop sage, il n'était pas un de ces péquenauds de Basphel, c'était un dur lui et il comptait bien le montrer. Changer d'identité pour devenir Connor n'était que le premier pas. Il repensa aux mots de la femme aux cheveux cendrés et réfléchit à une stratégie. Contre qui allait-il se battre ? Il ne souffrait pas la peur, pas même celle du ridicule assez ironiquement car il ne vivait que de ses illusions, porté par ses espoirs. L'échec n'avait pas sa place dans ses plans.
Les paroles de Djinshee claquèrent comme un coup de fouet ce qui le ramena brutalement à la réalité. «Djinshee !» S'exclama Sammy, un air énamouré étalé sur le visage qui ne pâlissait pas même sous le regard mauvais qu'elle lui lançait. Même là, dans un environnement aussi banal, elle irradiait une aura de force qu'il vénérait. En l'entendant à parler à Elh, il comprit soudain ce qu'elle avait voulu faire. Il n'allait pas faire ses preuves contre n'importe qui. Un sourire de requin découvrit ses dents et l'excitation inonda ses veines. Sans prendre en compte les protestations de la rousse, il se défit d'un geste sa veste qu'il jeta au sol. «Allons-y Djinshee ! Je promet de vous laisser tranquilles si tu arrives à me battre !» Ou pas. C'était un nouveau mensonge car après tout, s'il voulait que la Sans Nom devienne sa professeure, n'était-il pas évident que c'était parce qu'il avait besoin d'elle pour être plus fort ? Il ne nourrissait que peu d'espoirs de gagner mais il comptait montrer tout ce qu'il savait pour qu'elle réalise enfin son haut potentiel. Sammy se voyait un peu comme un combustible sec qui n'attendait qu'une petite flamme pour s'embraser et éblouir le monde. Son haut rejoignit la veste et il se présenta torse nu devant la Lyrienne. Son physique fin et nerveux comme une branche de saule trahissait une musculature peu développée et un large panel de meurtrissures de toutes les couleurs fleurissait sur sa peau basanée. Oui il se battait souvent, et oui c'était souvent pour rien. Néanmoins, le Lyrienn savait se montrer rapide et particulièrement souple et c'est sûrement ce qui lui permit d'éviter la lame qui chercha à le cueillir et qu'il esquiva de justesse d'une torsion du buste. «Je ne suis pas pitoyable. Et je vais te le montrer.» Il se baissa à nouveau, fuyant l'éclair argenté de la hache qui avait voulu conquérir sa tête. Un rire monta à ses lèvres. L'adolescent se réjouissait de pouvoir enfin faire ses preuves, d'avoir suffisamment capté l'attention de Djinshee pour qu'elle daigne se battre avec lui. Un genoux au sol, il tira le long poignard logé dans sa botte et se remit en garde d'un bond. «Je crois que je m'attendais à pire.» Lâcha-t-il goguenard, dans l'objectif d'éliminer toute hésitation qui puisse encore résider chez la rousse. Il voulait assister à une explosion de puissance et qu'elle se retienne était une insulte qu'il ne tolérerait pas. Sammy se positionna de profil et lorsqu'elle passa à nouveau à l'attaque, il glissa le long de son arme pour se rapprocher de la Lyrienne dans l'objectif de cerner sa gorge de son poignard. Il ne prédit pas le coup de boule qu'elle lui réservait et qui lui fit voir trente-six chandelles. L'adolescent tomba à genoux en lâchant un cri de douleur mêlé de surprise. Voyant qu'il restait prostré le temps que sa vision se stabilise, un coup de pied le fit rouler un peu plus loin. Il grogna et se releva, ses prunelles se plantant férocement dans celles de la rousse. Evidemment qu'elle était aussi douée en combat rapproché, il avait entendu quelques histoires dans le village sur son passé, il savait qu'elle n'était pas fleuriste ou une connerie du genre. Loin de capituler, Sammy se sentit gagné par une détermination plus forte encore. Il lui lança : «Je considère ceci comme ma première leçon.» Comme l'idiot qu'il était, il fonça sur elle et ne dut qu'à beaucoup de chance de faire dévier la hache de son poignard pour qu'elle ne lui coupe pas le bras. À court d'idées, il se jeta tout simplement sur elle mais la rousse lui colla une gifle magistrale et il retomba à nouveau, sonné. La lame de son poignard, fendue, ne lui était plus d'aucune utilité et il jeta l'arme plus loin. Sa mère allait le tuer quand elle verrait qu'il l'avait cassé mais ce serait un problème auquel il ferait face plus tard. Il se releva et brandit ses poings serrés, ignorant la peau cuisante de sa joue qu'il sentait déjà gonfler. Pour ça aussi, sa mère allait l'engueuler.




Message VI | 1118 mots
Tu peux jouer Sammy aussi en continuant le combat si tu veux nastae Il est globalement plus agile que fort (mais reste moins agile que Djinshee) et il n'est vraiment pas intelligent donc c'est forcément elle qui gagnera Le disciple | Djinshee & Sammy 1628



Le disciple | Djinshee & Sammy Aoyv
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Dim 06 Juin 2021, 11:35

Le Discipleft. Sammy

-C’est ça… Maugréa-t-elle.

Première leçon, son œil. Djinshee comptait lui donner la raclée de sa vie. Déterminée, elle faisait siffler sa lame à toute vitesse. Loin d’elle l’intention de lui faire une fleur. L’objectif était avant tout de se débarrasser du parasite, non de lui offrir une séance d’éducation physique. La Lyrienne était un peu surprise, mais aussi agacée. Certes, elle le menait par le bout du nez pour le moment, mais le bougre était tout de même parvenu à l’essouffler. Un peu. Le fait est qu’il n’était pas aussi incompétent qu’elle l’avait cru, et devoir l’avouer lui arrachait les tripes. Elle refusait qu’il fût bon dans quoi que ce fut, car il lui avait donné une affreuse première impression, elle le trouvait stupide et il ne ressemblait à rien. Les kékés dans son genre n’étaient que des êtres agaçants à exterminer au plus tôt, en temps normal. Connor avait juste de la chance de ne pas habiter Yangin, où ses jours auraient été écourtés depuis longtemps.

Djinshee lâcha finalement son arme. Ses yeux lançaient des foudres sur l’insolent. Armant ses poings, elle attaqua la première. Le garçon esquiva la trempe de justesse. Il était plutôt agile, mais elle ne démordait pas. Les deux combattants échangèrent quelques coups. Ceux de la femme étaient plus puissants, mais lui était persévérant. Elle lui carra son poing dans la figure, puis dans le ventre sans que celui-ci ne déclare forfait. En échange, il lui rendit un ou deux bleus qu’elle camouflerait stratégiquement plus tard. Djinshee cerna rapidement la gestuelle de Connor et chercha à en profiter. Envoyant une nouvelle fois son poing en direction de sa tête, elle attendit qu’il se baissât en avant. En ramenant son bras à elle, elle l’enroula autour du cou de son adversaire, le contraignant à rester plié. En deux coups de genoux dans le ventre, elle parvînt à le mettre à terre. Du pied, elle le poussa pour pouvoir voir son visage. Si le combat avait été plus important, elle aurait pris la peine de se baisser pour le défigurer. Mais puisqu’il n’était qu’un gamin, elle ne souhaitait pas se mettre ses parents sur le dos. Elle l’avait déjà assez amoché.

-Tu es faible. Rentre chez toi et apprends à utiliser ta tête. C’est la deuxième leçon.

Certainement la plus compliquée pour lui. Il réfléchissait si peu que Djinshee se demandait s’il savait ce qu’il faisait. Dans le meilleur des cas, elle continuait d’espérer qu’il se moquait d’elle, mais cela ne le rendait pas beaucoup plus malin.

-Et la troisième leçon est la plus importante : tu ne seras jamais mon disciple et la prochaine fois que tu me le demandes, je t’embarque en croisière et je te jette par-dessus bord.

Un cauchemar redondant chez les Lyrienns de leur espèce. Djinshee ne disait pas cela à la légère. Elle était réellement capable de se rendre elle-même malade pour le foutre personnellement à la mer et s’assurer qu’il ne revienne pas l’emmerder.

-Tu es un peu dure Djinshee, quand-même.

Son regard seul aurait pu incendier le bûcheron, mais pour une raison ou pour une autre, elle n’y mit pas feu. Ce genre de commentaire était la dernière chose qu’elle voulait entendre et il le savait très bien.

-Mêle-toi de ton cul, Toni.

Le concerné s’avança dans le cercle, bien qu’il restât à une distance honorable. Il la dépassait facilement d’une tête et il était une fois et demie plus large qu’elle. C’était un brave type, gentil et compréhensif, mais qui préférait lorsqu’on lui parlait correctement.

-Me parle pas sur ce ton. Et le traite pas trop durement, c’est qu’un gamin. Tu devrais être honorée qu’il veuille apprendre à tes côtés, et t’es capable de lui enseigner. Tu as bien vu Elh grandir et…

-La ferme ! S’écria-t-elle.

Au même moment, elle lança une boule de feu en sa direction. Celle-ci fut étouffée par Elh avant qu’elle n’atteigne sa cible. Djinshee réalisa qu’elle était allée un peu loin. Elle reprit, plus calmement :

-Ca n’a rien à voir.

Elle détestait que l’on remette le cas de la muette sur le tapis, déjà parce que si elle l’avait élevée, ce n’était pas seule et parce que le contexte était différent. A l’époque, Elh venait de perdre ses parents. Elle était sage, discrète, persévérante et attentive, à savoir des qualités qui complétaient les défauts de la rousse. Ici, elle avait affaire à un gars avec trois neurones actifs, en plein milieu de la période la plus redoutée par tous les parents : l’adolescence. Le regard des autres sur elle la tendait. Elle reposa le sien sur Connor. Cela faisait une dizaine de secondes que le silence avait repris ses droits. Détournant le regard, elle fit claquer son palais et prit une inspiration. Rien que voir sa tête l’énervait.

-Je ne sais pas si tu te rends compte que c’est une perte de temps pour nous deux. Elle aurait ponctué sa phrase en terminant par le nom du garçon si seulement elle s’en était souvenu. Je n’ai rien à t’apprendre et tout ce que tu fais pour l’instant, c’est m’énerver. Commence par faire des choses un peu plus intelligentes et remarquables que ta foutue démonstration de tout à l’heure et on en reparle.

Une tournure de phrase qui relevait de la rhétorique pour elle, mais qui était en réalité regrettable. Djinshee pivota sur elle-même, comme pour faire face à son public. Sa mine contrariée s’attarda sur Elh.

-J’me casse. Annonça-t-elle en tournant les talons. Avant de partir, elle pointa un doigt accusateur sur Connor. Et ne toi ne t’avise pas à me suivre.

Elh baissa les yeux. Evidemment, ça s’était mal passé. Elle l’avait bien cherché. Maintenant, elle éprouvait de la culpabilité. La jeune femme savait qu’il lui suffirait de s’excuser lorsque l’animosité de son amie serait retombée, mais ces moments où elles se mettaient en colère l’une contre l’autre étaient tellement rares qu’ils lui faisaient toujours bizarre. Alors que les coupeurs de bois se dispersaient, Elh s’approcha du garçon. Elle signa un « désolée » qu’il ne comprit sûrement pas, se demanda si elle devait lui proposer de prendre un thé chez elle pour parler de ce qu’il pouvait encore faire, puis se rappela qu’elle ne voulait plus jamais de lui dans sa maison.

« Laisse-lui du temps » Nota-t-elle sur son calepin.

Puis, en silence, elle passa son chemin et rentra chez elle.


~1063 mots~
J'espère que ça te va 8D j'ai essayé de tourner ça pour donner une raison à Sammy de participer à la Cd8. Et sinon je me dis que c'est une bonne fin, avec un beau to be continued... Sauf si tu veux continuer encore un peu bien entendu /sbaff

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