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 [LDM Aoüt/Septembre] - Les Pièges de Nementa Corum

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Lun 01 Aoû 2016, 17:21



Les Pièges de Nementa Corum


[LDM Aoüt/Septembre] - Les Pièges de Nementa Corum Btrg10

Elle avançait d’un pas lent à travers les terres boueuses de cette région, noyées sous quelques centimètres d’eau. Les voiles et la soie de sa longue robe traînaient avec nonchalance dans les marais, sans qu’elle n’y prête la moindre attention. Pensive, elle songeait aux affres qu’avaient subi ces contrées, à la vague qui avait presque tout détruit. La Prison et ses environs avaient été défigurés, au point qu’il paraisse peu probable de procéder à des réaménagements convenables. L’Empereur Noir avait fini par prendre la décision qui s’imposait et avait fait raser les restes de l’édifice. Néanmoins, il n’avait jamais eu l’intention d’abandonner ce petit morceau de territoire qui était le leur et de titanesques travaux furent entrepris, afin d’ériger autre chose. Les constructions touchaient à présent à leurs fins. La Grande Prophétesse devait agir rapidement. Bientôt, les Sorciers pulluleraient. Il lui fallait mettre à exécuter ses plans avant qu’ils n’envahissent les lieux. Nementa Corum n’était pas vraiment un endroit agréable à vivre. Les paysages possédaient un petit rien de dérangeant et d’inquiétant, sous un halo verdâtre de cette végétation vivace qui poussait à profusion. Les plateaux les plus hauts pourraient peut-être devenir fertiles, avec les ans, si les Mages Noirs avaient la patience et le désir de faire des champs. Tout cela n’intéressait guère Yeul, qui se dirigeait toujours vers l’immense bâtiment qui surplombait les falaises. C’était aux portes de la bâtisse qu’elle avait donné rendez-vous à ceux qui tendraient l’oreille à son message. Elle avait demandé l’aide des mortels, pour qu’ils puissent faire pencher la balance dans la Guerre qui opposait les Dieux, sans préciser toutefois de quel côté elle entendait faire basculer les évènements. La Prophétesse était reconnue pour sa neutralité, pour le soin qu’elle apportait à protéger la Véritable Ligne du Temps. Elle ne prenait jamais parti lors des conflits. Jamais, avant aujourd’hui. En une époque aussi trouble, personne ne pouvait rester indifférent, pas même elle. La jeune femme était éprise du mauvais sentiment de ressembler à sa mère, cette créature qu’elle abhorrait tant. Elle n’avait pas d’autres choix. Il fallait qu’elle se mêle aux affrontements, d’une manière ou d’une autre. Patiente, elle attendit que l’on réponde à son appel. Elle changeait de discours, suivant la position de celui qui se présentait à elle.

« Bienvenue à vous, Adorateur de l’Unique. Aujourd’hui, vous allez servir la cause du Dieu-Roi de la manière la plus pure qu’il soit, en partant à la recherche des vestiges de ses reliques. Nous sommes sur des terres sorcières mais avant d’appartenir aux Mages Noirs, elles ont été entre bien des mains. L’Empereur a fait construire son grand édifice sur les ruines d’une ancienne Cité, usant des vieux souterrains pour ses projets. Seulement, il ignore à quel point certains trésors oubliés peuvent être précieux. Fouillez l’immense dédale, descendez au plus profond du labyrinthe. Il vous faut trouver les pages d’un antique manuscrit, celui qui retranscrit la parole de notre Dieu. Prenez garde. Bien des dangers vous attendent. Tâchez de ressortir vite et entier. » Elle gratifiait d’un léger sourire le fidèle à la cause de Sympan, avant de le suivre des yeux tandis qu’il s’enfonçait dans l’inconnu.

« Bienvenue à vous, Adorateur des Dieux. Aujourd’hui, vous allez servir la cause des Aetheri de la manière la plus sage qu’il soit, en partant à la recherche des vestiges de leur passage sur nos continents afin de prouver leur bienveillance à notre égard.  Nous sommes sur des terres sorcières mais avant d’appartenir aux Mages Noirs, elles ont été entre bien des mains. L’Empereur a fait construire son grand édifice sur les ruines d’une ancienne Cité, usant des vieilles pierres pour ses projets. Seulement, il ignore à quel point certains trésors oubliés peuvent être précieux. Fouillez l’immense dédale, montez au plus haut du labyrinthe. Il vous faut inspecter les murs, jusqu’à dénicher les briques marquées par les Dieux. Vous serez attirés par elles. Vous les reconnaîtrez. Prenez garde. Bien des dangers vous attendent. » Elle gratifiait d’un petit sourire le fidèle aux Aetheri, avant de le regarder s’avancer à travers les grandes portes.

Explications


Bonjour,

Il n'y a pas encore de description pour le lieu, servez-vous seulement des indications de ce LDM. Vous vous retrouvez donc dans un lieu plutôt étouffant de végétation et boueux, avec quelques centimètres d'eau partout (on dit merci à mon personnage pour ça). La région s'appelle Nementa Corum, c'est une terre sorcière. Avant, c'était là où il y avait la Prison, que Vanille a détruite. Lord a fait de gros travaux et il y a un énorme bâtiment gris (vraiment vraiment vraiment immense) près des côtes. C'est là que Yeul vous attend. Vous ne pouvez pas la jouer, c'est mon PNJ [d'ailleurs, elle a plus de 50 dans toutes les spécialités alors un peu de respect, merci ! x) ]

Si vous êtes Pro-Sympan : vous avez droit au premier paragraphe et vous devez chercher des morceaux de parchemins que vous n'arrivez pas à déchiffrer. Si vous êtes Pro-Aetheri : vous vous êtes fait avoir en beauté et votre unique but est de survivre jusqu'à réussir à sortir et soyons clairs : vous allez vraiment morfler. La plupart des PNJ de votre camp qui vont venir vont mourir. Dans un cas comme dans l'autre, vous vous trouvez dans un immense labyrinthe, vraiment très impressionnant dans lequel c'est très difficile de se repérer et où votre magie semble un peu brouillée, un peu hors de contrôle, un peu folle. Il y a des monstres pas sympathiques, cruels, carnassiers, qui rôdent et qui veulent votre mort. Il n'y en a pas beaucoup dans les souterrains mais énormément dans les étages. Les Pro-Aetheri, vous allez donc être traqués et blessés (Je vous encourage à inventer des PNJ qui vont mourir pour l'occasion) par un tas de bestioles type minotaure, basilic, araignées géantes et autres joyeusetés (pas de dragon). Même pour les personnages puissants, ce n'est pas une promenade de santé. (Du moins, si vous êtes Pro-Aetheri, car Yeul favorise les Pro-Sympan xD Ce n'est pas facile pour eux pour autant. Les bêbêtes n'ont pas d'alignement, elles ne font pas de différence. Il a juste été fait en sorte de favoriser une situation et de plomber l'autre.)

Les Sorciers ont le droit de s'offusquer de ce que l'on fait à leur lieu (mais ne vous en prenez pas à Yeul, sinon la réplique ne va pas vous plaire ^^) et peuvent essayer de mettre au courant le gouvernement. Les Pro-Sympan qui récupèrent les morceaux, vous les donnez à Yeul en sortant !

Questions : Mp ^^

Gain(s)


■ Pour 900 mots : Un point de spécialité au choix
■ Pour 450 mots de plus : Un point de spécialité de plus au choix

ATTENTION : Ce rp est un rp d'event donc vous devez attribuer un point de pourcentage à la fin de votre message.
Si vous êtes pour les Aetheri : soit +1 à votre équipe, soit -1 à l'équipe adverse.
Si vous êtes pour Sympan : soit +1 à votre équipe, soit -1 à l'équipe adverse.
Veuillez à bien le préciser avec vos gains.

Récapitulatif des Gains



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Lun 01 Aoû 2016, 23:19

Tôt ou tard, tout finissait par arriver chez les Ombres, il suffisait de savoir tendre l'oreille. Par le biais des âmes à récolter, des suicidés venant grossir nos rangs, la curiosité se révélait rapidement être un formidable vecteur d'informations. Sans aller puiser chez les Esprits comme les Chamans pouvaient le faire, nous disposions d'un réseau secret d'informations à ne pas négliger.

Or côté curiosité, j'étais parmi les premiers de ma race. La plupart se bornait à faire leur travail, sans demander leur reste, mais pas moi. Dans cette guerre divine où la moindre information pouvait se révéler cruciale. Or les Ombres plus que n'importe quelle race la victoire de Sympan nous permettrait de nous délier une bonne fois pour toute des Aetheri qui nous ont asservies, et rêver qui sait d'un avenir plus radieux.

Aussi quand une Ombre revint à Umbrae, notre cité, évoquant qu'un récent mort parlait avant son trépas d'une expédition menée par une femme en vue de dénicher des écrits pour aider la cause de Sympan, je laissais traîner un peu plus l'oreille avant d'aller interroger ma consœur. Celle-ci me relata tout ce qu'elle avait pu entendre, et l'endroit où cette recherche avait lieu. Je la remerciais d'un signe de tête et décidai d'emprunter la voie des ombres pour m'y rendre. J'allais retourner dans ma demeure pour en informer Jishin et la fouine, mais le premier était niché autour du cou de mon Ondine, et l'autre ... l'autre ne serait plus là pour voir tout ce que j'accomplirai. Secouant la tête pour me chasser ces idées noires, je me retrouvais devant un "charmant" paysage, lieu de désolation où la boue y avait une place de choix. Le tout donnait un côté de simili marécage, dont la mauvaise herbe avait pris les devants en investissant la plupart des environs. Mais ce qui retenait le regard n'était pas tant ce bourbier, mais bel et bien le bâtiment démesuré qui se dressait telle une verrue au milieu de la Nature. Tous les superlatifs n'auraient pas suffi à le décrire, mais son concepteur avait voulu repousser le plus gros, le plus haut, et se targuer de détenir ces records.

Malgré cette forteresse impressionnante, les lieux étaient étrangement déserts, si ce n'est quelques âmes et notamment celle qui avait organisé cette mission. Je finis par m'approcher d'elle, et elle présenta de façon fort polie la situation actuelle et ce que nous devions faire ici. Visiblement, l'édifice n'avait pas été construit par hasard, et les fondations existaient déjà bien avant le bâtiment actuel. Or les trésors que ces tréfonds abritaient ne devaient pas tomber entre de mauvaises mains et certains écrits pourraient se révéler utile à la cause du Dieu Unique. Pour la première fois, mon apprentissage accéléré à Basphel allait être mis à rude épreuve, car pour ramener des écrits sacrés, encore fallait-il les comprendre pour savoir qu'il s'agissait des bons ouvrages à remonter !!

Je remerciais d'un signe de tête la prophétesse, et jetant un dernier regard dehors, m'enfonçais dans les ténèbres.

Les marches étaient glissantes, où le clapotis presque synchronisé des gouttes d'eau noircies par la boue venant s'écraser sur la pierre accompagnait nos pas plus sourds. L'éclairage était pour ainsi dire inexistant, et seule la lumière filtrant de l'extérieur empêchait d'être dans le noir le plus complet. J'appris rapidement à rester le plus au milieu possible des marches, à peine de détapisser les murs des toiles d'araignée se logeant dans ma chevelure, laissant un sentiment désagréable d'avoir une nuée de bestioles grouillant dans notre cuir chevelu. S'il y avait bien une chose dont j'étais certain, c'est que personne, quel qu'il soit, n'aimait cette sensation, de cette soie collante venant jouer les intrus sur notre peau pour ne jamais s'en déloger.

L'escalier descendait encore, et encore, colimaçon interminable jusqu'à aboutir enfin dans un vestibule poussiéreux. Si les lieux n'avaient plus été habités depuis un certain temps, la magie qui y régnait était palpable. A peine eus-je posé le premier pied sur la dernière marche que des gemmes cristallisées diffusèrent une pâle lueur vers le couloir à la suite.

La logique élémentaire voulait qu'au plus un ouvrage, artefact, bijou, bref au plus un trésor était rare et précieux, au plus celui-ci était protégé et éloigné de l'entrée. Aussi me fallait-il être prudent sur toutes les joyeusetés que j'allais rencontrer entre ma position actuelle et la destination finale. Même si généralement la seule chose dont je devais me méfier était l'antimagie, que je ne sentais pas ici, je m'inquiétais un peu plus de l'instabilité de cette même magie qui me constituait. Je ressentais comme une sensation étrange, un défaut dans l'équilibre habituel entrant en ligne de compte. Je ne disposais pas de beaucoup de sorts offensifs, je devais donc me montrer très vigilant en cas de rencontre non désirée.

Je marchais d'un pas prudent mais lent, cherchant du regard une quelconque anomalie synonyme de problème en devenir. Il n'était pas rare que les pièges soient légions pour qui ne connaissait pas le mécanisme d'annulation et c'était l'endroit parfait pour ce genre de mauvaise surprise.

L'eau avait cessé de tomber au goutte à goutte, mais ce bruit neutre était remplacé aléatoirement par un cliquetis dérangeant, ce genre de son à vous faire hérisser le poil. Bien que difficile à décrire, il s'agissait presque d'un raclement d'un os crénelé sur un autre, suivi d'un claquement de mâchoire énorme. Je regardais par dessus ma tête, et ne vit rien à cause de l'obscurité ambiante. Soupirant en m'attendant au pire, je poursuivais mon chemin, alternant couloirs et pièces abandonnées où jonchaient au sol des récipients ou du mobilier vermoulu par le temps.

J'avais perdu toute notion du temps quand j'atteignis enfin une salle plus grande que les précédentes. Même si l'état d'abandon était le même que le reste des précédentes pièces, l'architecture y était plus travaillée, que ce soit les moulures sur les piliers de soutènement que les anciens vestiges de tapisseries autrefois richement travaillées et désormais en haillons.

J'essayais d'y trouver les reliefs d'anciens dessins quand une masse inattendue me plaqua au sol. Un moment d'inattention, et je passais d'explorateur à proie. Je comprenais - un peu tard certes - d'où provenaient ces bruits stridents : les mandibules et la mâchoire de cette arachnide qui n'aurait jamais dû avoir cette taille. Je me retrouvais sur le dos, tenant dans chaque main ces deux lances insectoïdes qui voulait me taillader et arrêter de me faire gigoter.
J'avais beau être mort, la peur s'emparait de plus en plus de ma logique, et seul mon instinct de survie - triste ironie en y repensant - guidait mes gestes. Je tentais des chocs mentaux sur l'insecte, mais ils semblaient avoir autant d'effets qu'une chatouille sur sa carapace.

Je la martelais de coups de pieds, criant comme un enfant qui recevait une punition bien méritée, et l'araignée commençait à perdre patience en même temps que sa prise sur mon corps. Elle ne devait pas s'attendre à une telle résistance après m'être tombée dessus, mais seule la force du désespoir me permettait de tenir, sûrement ma force physique habituelle. Le peu de raison qu'il me restait me fit articuler un mot dans mes cris, un mot inintelligible car il singeait celui de mon adversaire. J'y mettais toute ma force, toute la magie capricieuse qu'il me restait pour lui ordonner de faire marche arrière. Cette magie lui fit comme l'effet d'un bouclier balancé de toutes ses forces en pleine tête. L'arachnide fit un bond fulgurant en arrière, retombant sur ses pattes pointues, et un fil fut projeté vers le haut. En quelques secondes, mon assaillant avait disparu.

Je me relevais tant bien que mal au plus vite, histoire qu'un excès de zèle de mon ennemie ne me fasse pas retrouver le sol glacé, et pressais le pas vers la salle suivante, bien plus petite et mieux éclairée. Par acquis de conscience, je regardais avant au plafond, mais je pus voir celui-ci, et rien d'hostile en vue, sauf si le chandelier se mettait à prendre vie et m'attaquer sournoisement à coup de bougies magiques.

De chaque côté des murs des ouvrages en tout genre, certains usés par le temps, d'autres dans un état remarquable vu l'environnement. Si ce que nous cherchions avait un lien avec le Dieu Unique, je doutais que les affres du Temps aient prise sur ces livres bien spécifiques. Sans les toucher je lisais sur la tranche du livre d'éventuelles inscriptions susceptibles de m'aiguiller, mais la plupart du temps, le langage m'était inconnu.
A défaut de comprendre le fond, j'optais pour la forme, et choisis celui à la couverture travaillée, recouverte de dorures et en relief.

A peine eus-je retiré ce livre qu'un bloc de pierre tomba sur la seule entrée de la pièce et les murs latéraux se mirent à se rapprocher, poussant les armoires en son centre. Ce sentiment de claustrophobie me rappela ma servitude passée et mon souffle se fit haletant et irrégulier. Je n'arrivais pas à réfléchir, je ne voyais aucun mécanisme à actionner pour que ces fichues armoires ne m'écrasent pas. Je tentais de pousser vainement de l'épaule ces meubles en vain et pour une raison que j'ignorais je tenais ce livre comme si j'y tenais comme la prunelle de mes yeux. Tant qu'à rester enfermé ici, que je puisse conserver l'objet de mon emprisonnement.

Il ne restait plus qu'un mètre entre les deux murs, moi au milieu, et comme contre l'araignée, je luttais contre la magie ambiante qui parasitait la mienne. Ce qui me prenait à peine l'espace d'un clignement de cils m'arrachait des efforts considérables de concentration et de canalisation pour y parvenir. Alors que les murs furent à deux doigts de se rencontrer, je réussis enfin à me téléporter, me retrouvant en haut de l'escalier menant à la sortie. J'étais en nage, désorienté, hagard. La moiteur de main perlait sur la couverture du livre, et je plissais les yeux alors que la lumière extérieure m'agressait de son éclat.

Je remis le livre à Yeul, qui me gratifia d'un sourire et d'un hochement de tête en guise de remerciement. Je songeais à quel point ma force était également ma pire faiblesse. La magie était mon essence même et si je n'arrivais pas à la maîtriser, je serai la proie du premier venu. Or en tant qu'Ombre, il m'était interdit d'être faible.
1 842 mots
+2 en Magie !
+1 Sympan.
Merci pour ce LDM o/.
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Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

~ Rehla ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 772
◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
Babelda
Ven 05 Aoû 2016, 18:07


Babelda tomba dans l'eau boueuse, éclaboussant son visage et ses vêtements. Elle observa un instant son visage sur le reflet de l'eau trouble. Ses yeux verts étaient soulignés de cernes violacés, trahissant sa grande fatigue. Le voyage pour arriver jusqu'ici n'avait pas été des plus reposant, et elle avait dû essuyer quelques nuits blanches qui semblaient l'avoir affaibli. Un soupire traversa ses lèvres. Elle se demandait encore pourquoi elle s'était engagé dans cette aventure qui, elle en était sûre, lui apporteraient de nouveaux ennuis. Son esprit lui répondit du tac au tac qu'elle n'avait pas vraiment eut le choix... Depuis plusieurs nuits, elle ne rêvait que de ça... Un immense et étrange bâtiment, entouré d'eau... Ce n'est qu'en entendant les rumeurs d'une prêtresse ayant besoin de l'aide des fidèles qu'elle associa les deux événements, et comprit qu'elle devrait s'y rendre. C'était du moins son interprétation.

Avec un nouveau soupire, elle se redressa péniblement, regardant avec dégout l'état dans lequel elle s'était mise. Elle avait eu la bonne idée de laisser ses robes au placard et de se vêtir d'un long pantlon brun et de bottes en cuir souple, accompagné d'un haut en lin vert. Ses cheveux avaient été tressés mais quelques mèches venaient tout de même chatouiller ses yeux. Elle n'avait jamais autant ressemblé à une aventurière qu'en cet instant, sa tenue tachée de boue et son arc à la main. Pourtant, elle était effrayée, ne sachant pas à quoi s'attendre avec cette étrange prêtresse dont on lui avait parlé... Devrait elle affronter des criminels, des monstres, ou encore pire ? L'envie de faire demi-tour lui traversa l'esprit avant qu'elle ne se ravise... Asgard se moquerait d'elle si elle abandonnait avant même d'essayer. Elle continua donc en direction du grand bâtiment gris qui s'élevait devant elle.

Là-bas, une jeune femme au teint de porcelaine et à la chevelure de neige l'accueillit. La prêtresse, sans doute. Avec une pointe de jalousie, Babelda se dit que cette femme, sans doute aussi puissante que belle, pourrait être une Rehla... Et se voir confronter à des gens aussi puissants lui faisait ressentir sa propre faiblesse. Elle se complaisait dans sa propre petite vie tranquille, tandis que la guerre se déroulait partout ailleurs. Bien sûr les tensions n'épargnaient aucune contrée mais la brune avait réussi à rester loin des tourments apportés par ces conflits -si on épargnait bien sûr les mondanité auxquelles elle avait participé et qui avaient viré au cauchemar.

Un étranger se trouvait également à leur côté. Ses oreilles pointues indiquèrent à la jeune femme qu'il s'agissait s'un elfe. La prêtresse leur indiqua leur mission : entrer dans l'étrange bâtiment derrière elle, et descendre dans les sous-sols à la recherche de parchemins transmettant la parole du Créateur. Les deux fidèles de l'unique entrèrent dans le bâtiment sans se retourner.

Leurs pas résonnaient entre les murs du labyrinthe. Il y faisait sombre, on y voyait à peine. Aussi, l'homme, qui n'avait pas encore prononcé de mot, fit jaillir de sa paume une boule enflammée. La lumière éclaira un étroit couloir, d'où s'étiraient plusieurs autres tunnels. Babelda se colla légèrement à l'homme, effrayée par l'obscurité. Il pouvait s'y cacher bon nombre de créatures sournoises, vicieuses. Lorsque son compagnon tourna à gauche, la rehla en fit de même,  toujours sur ses talons. Avoir une nouvelle ombre sembla agacer l'elfe qui s'arrêta brusquement pour se retourner face à la demoiselle. "Ne pensez vous pas qu'il serait plus astucieux de nous séparer pour retrouver ces écrits ?" "-Euh..."Babelda se mordit la langue. Bien évidement qu'il serait plus judicieux de faire cavalier seul, car cela signifiait plus de chance de trouver les écrits. Mais la quinquagénaire, soudain redevenue enfant, n'était pas sûre de vouloir faire  ce que sa raison lui indiquait de faire.

Soudain, un nuage de fumée bleu apparut autour d'eux. La voix d'Asgard s'élèva, un tantinet moqueuse : "Vous avez bien raison, mon ami, mais voilà la chose, cette demoiselle est bien trop empottée pour s'en sortir seule. Que diriez vous de l'escorter à travers ce dédale de couloir ? Je vous accorderai trois voeux si vous remplissez cette mission. Et s'il vous tient vraiment à coeur de faire plusieurs groupes, je me porte volontaire pour faire cavalier seul." L'elfe sembla réfléchir à la proposition. Et à l'effarement de la Voyageuse, celui-ci finit par accepter le marché. Babelda ne comprit pas exactement pourquoi, même elle pouvait se rendre compte que le génie était en train de faire une arnaque, vu la façon dont il l'avait vendu, il disait très clairement qu'elle se révélerait être un fléau. Qui sait, peut être l'elfe avait-il besoin de s'offrir les services d'un enfant de Pandore ? En tout cas, Babelda était rassurée ;: elle avait désormais un garde du corps. Jamais elle n'avait autant apprécié la présence du génie.

Tandis qu'Asgard partait suivre son propre chemin, les deux comparses se mirent en route de leur côté, empruntant un escalier qui s'enfonçait dans le sol. La prêtresse avait après tout indiquer qu'il faudrait descendre dans les profondeurs de la bâtisses. C'est donc ce qu'il firent : descendre. Jusqu'à ce que le feu s'éteigne. "Zut !" pesta l'enfant de la nature. "Que se passe-t-il ?" demanda la Rehla, de nouveau paniquée. "Je ne sais pas, je n'arrive pas à maintenir mes flammes... Depuis que nous avons commencé à descendre, j'ai plus de mal à la maîtriser." "Peut être que le manque de verdure vous affaiblit ?" proposa la demoiselle. Pas besoin de lumière pour deviner le regard foudroyant que lui lançait l'elfe, le silence qu'il lui fit pour réponse suffisait à lui faire comprendre qu'elle avait dit une grosse bêtise. Dans un claquement de doigt énervé, l'elfe ralluma son feu.

Non, c'était autre chose. Le feu état trop éloigné pour que son compagnon en soit la source. En relevant la tête, Babelda aperçut une étrange silhouette. Cela ressemblait à une femme, mais à la place de cheveux, des flammes dansaient sur sa tête. Deux défenses sortaient de sa bouche, comme un sanglier, et ses jambes étaient remplacées par d'étranges choses. L'une était une patte d'âne et la seconde semblait être faite de cuivre... Babelda n'avait jamais vu une telle chose. Elle attrapa une flèche dans son carquois et banda son arc. L'elfe fit apparaître une paire de dagues et se mit en position pour attaquer. Le bruit du métal dont était fait les armes attira la créature,  qui se tourna face à eux. Un cri, qui n'avait rien du mal, pétrifia Babelda sur place. Son compagnon, en revanche, réagit aussi vite que l'éclair. Avant qu'elle n'ait le temps de décocher sa flèche, l'homme avait déjà bondit sur leur ennemi, entaillant la jambe velue et le torse du monstre. Celui-ci répliqua en plantant ses griffes dans l'épaule du blond, lui arrachant une plainte de douleur. Babelda lâcha enfin sa flèche, qui alla se planter dans le rein de la créature, qui cria de nouveau. L'elfe trancha la main griffue qui le retenait et tituba en arrière.

Pas assez vite, toute fois, pour espérer échapper aux assauts du monstre, qui relevait son autre patte, prêt à l'abattre de nouveau sur sa proie. Babelda, reprenant ses esprits, lança une seconde flèche, visant l'hideuse créature. Avec une chance inouïe, elle l'atteignit en plein dans l'oeil. L'elfe en profita pour s'échapper et revenir aux côtés de la jeune femme. Le monstre le suivit, et Babelda essaya de tirer encore une fois, mais la chose s'y attendait et se déporta au dernier instant, esquivant la flèche. Elle n'était plus qu'à deux mètre d'eux lorsqu'elle s'arrêta. Inclinant sa chevelure enflammée vers eux la créature produisit un jet de feu dans leur directement. Babelda ne put réagir à temps, et ce fut l'elfe qui la poussa violemment contre le mur, l'empêchant de se faire rôtir totalement : ses cheveux avaient été racourcis de quelques centimètres, et elle dut souffler dessus pour l'empêcher de se propager.

Pendant se temps, l'elfe avait retrouvé l'usage de sa magie et réduit la créature en cendre, au grand bonheur de la demoiselle, tremblante. "Qu'est ce que c'était que ça ?" demanda Babelda, essoufflée. "Une empousa." répondit l'homme dans un souffle. La brune s'approcha du tas de cendre. Il ne restait du monstre que cette étrange jambe en bronze. Inconsciente des dangers qui pouvait toujours les entourer, elle poussa un cri de ravissement, en se baissant sur la jambe creuse de l'empousa. "Regardez ce qu'elle nous a gardé bien au chaud !" Elle brandissait un étrange parchemin, visiblement très ancien... La texture était des plus désagréable, comme s'il s'agissait de... peau... et l'encre avait prit une étrange teinte rougeâtre, comme du sang... Babelda en eut un frisson de dégout. En essayant de lire les étranges inscriptions, elle se rendit compte qu'elle était incapable de décrypter le texte. En fermant les yeux, elle essaya de Lire le parchemin, mais à part la présence malfaisante de la bête qu'ils avaient vaincu, elle ne parvenait pas à Lire quoi que ce soit. Avec une moue déçu -comprenez bien, sa soif de connaissance n'avait pas été assouvie- elle le tendit à l'elfe, avant de se rendre compte qu'il était blessé. Elle l'examina sommairement, puis ils se remirent en route. Ils étaient deux, il fallait donc rapporter deux parchemins, en toute logique.

Ils affrontèrent une nouvelle empousa mais à part ça, leur plus grand danger durant cette descente fut de se perdre et de ne plus jamais réussir à retrouver leur chemin. Se rendant compte qu'elle n'avait rien fait pour marquer ses pas, la brune paniqua, avant que l'elfe ne la rassure en lui annonçant qu'il s'était occupé de ce détail. Autre incident étrange, Babelda se rendit compte que sa propre magie était altérée : parfois, lorsqu'elle parlait à l'étranger,  celui-ci ne semblait pas l'entendre, et elle était forcée de crier pour attirer de nouveau son attention. Comme si son dont d'oubli échappait à son contrôle. Finalement, ils débouchèrent sur une petite salle, basse de plafond, où un autre morceau de parchemin se trouvait. Dès que Babelda s'en empara, des milliers de petites araignées se mirent à grouiller sur les murs. L'elfe fit jaillir un nouveau jet de flamme, et on ne parla plus de ces insectes.

Sur le chemin du retour, Babelda eu le plaisir de s'apercevoir que l'elfe avait, à son insu, marqué les murs qu'ils avaient empruntés à l'aide d'une étrange craie noire.

Ils remontèrent à la surface sans autre accidents, fiers de présenter à la prêtresse leurs morceaux de parchemins.
1875 mots
+1 Sympan
+2 Magie
Merci beaucoup
nastae


Merci Kyra nastae

Avatar : NIXEU
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http://yinandyangpower.forumactif.com/t34452-babelda-tilluiel
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Lun 08 Aoû 2016, 03:37


La demande avait été brève, mais claire. Les badauds, une dizaine au moins, tous dans une forme plus ou moins optimale, donnaient de la voix pour attirer les passants. Le tonnerre de leurs voix graves s’exclamant haut et fort et en appelant aux adorateurs des Aetheri envahissait la rue en entier, se méritant plusieurs regards. Les compatissants à la cause, une lueur d’amitié dans les yeux, lançaient des encouragements aux braves, tandis que les Pro-Sympan évitaient bien poliment ce rassemblement, certains allant jusqu’à déclarer leur haine dans leur barbe avant de disparaître promptement pour éviter les problèmes.

Et c’est là que j’arrive. Bien curieux de nature, la connaissance étant un pain me rassasiant, je me fis partisan de leur cause, une idée bien précise ayant germé avant de me lancer. En joignant ce groupe, j’allais pouvoir enrichir mon savoir sur les Aetheris, ce que je cherchais désespérément à faire depuis un petit bout déjà, sans grand succès, les écrits épars ne recélant que les mêmes vieux ragots. Il aurait fallu avoir accès à des informations plus récentes, mais c’était beaucoup plus facile à demander qu’à trouver. Enfin, m’embarquant dans cette aventure, je n’eus comme seule explication qu’il y avait un appel pour faire pencher la balance dans la guerre opposant les Dieux. Confiant qu’il s’agissait d’une mise en œuvre pour augmenter l’influence des Aetheris, mes nouveaux compagnons avaient entrepris de former une petite bande un peu plus nombreuse que les six qu’ils étaient au départ. Au nombre de onze, nous nous étions lancés dans le voyage, le message disant que l’emplacement de la rencontre se ferait à Nementa Corum.

Grave erreur que j’avais faite en embarquant dans ce voyage. Mes compagnons, bien qu’adorateurs des Dieux multiples, ne connaissaient que bien peu sur eux, se contentant de ce qu’ils savaient en chérissant par leurs noms certains Aetheris, maudissant par la même occasion Sympan. Mais c’était un bien maigre fardeau si l’on s’attardait à la progression lente et fastidieuse qui me torturait maintenant, l’humidité me transperçant jusqu’au cœur, l’eau alourdissant mes habits, me rendant la vie bien difficile dans mes déplacements. Malgré ma grandeur, le « marécage » m’arrivait tout de même à la moitié du tibia, ce qui indiquait que pour la majorité des onze autres, cela allait jusqu’en haut du genou. La végétation, abondante, n’était pas assez sombre à mon goût, beaucoup trop verdoyante malgré la lugubre atmosphère qui planait dans l’air. Mais enfin, malgré la boue tachetant nos habits, la fatigue recouvrant nos traits, nous furent en mesure de finir notre périple, s’arrêtant à l’entrée d’une grande bâtisse grise. Une femme nous accueillit alors, répondant aux prières de mes compagnons en prêchant la recherche d’artefacts pouvant aider les Aetheris dans la guerre.

Un sentiment de satisfaction grimpa dans nos rangs, un sourire flottant sur nos lèvres. Tous ces efforts ne seraient pas en vain. Nous pourrions aider, nous simples mortels, à faire pencher la balance en faveur de ce en quoi nous croyions. Enfin, même si je n’étais pour l’instant pas bien instruit sur le sujet, il était clair que les Aetheris étaient pour une réalité que je ne pourrais jamais effacer de mon esprit. La porte s’ouvrit à ce moment, nous dévoilant un passage menant à un escalier qui, lui descendant dans les profondeurs de la terre. Il faudrait descendre une sacrée volée de marche. La noirceur était présente, engloutissant le moindre recoin, dissimulant de sombres secrets dans ses bras.

Nous sortîmes quelques rondins, nous reposant quelques instants par la même occasion de cette longue traversée. Une fois bien taillés, le feu ne se fit pas attendre, Hughes, chef de notre petite compagnie, utilisant une magie que j’enviais. Il possédait un excellent contrôle sur son élément. Mais je me doutais que ce n’était nullement le seul atout qu’il possédait dans sa manche. Pour entreprendre une quête de cette trempe, et pour s’affirmer en tant que directeur de celle-ci, il fallait avoir le pouvoir de le faire. Dans la jeune trentaine en apparence, des boucles enflammées encadrant un visage mangé par une barbe s’apparentant à la chevelure, l’Élémental en imposait par sa carrure importante. Bien que plus petit que moi, il m’éclipsait complètement dans sa largeur et son épaisseur, présentant à tous une paire de bras musclés, les veines circulant à leur surface, canalisation de son pouvoir du feu selon ma perception. C’était un homme endurci par la vie, les épreuves qu’il avait traversées lui ayant donné l’expérience nécessaire. Et toute la compagnie renvoyait cette image. Un regard dur se présentant dans chacun de leur socle. À leurs côtés, je paraissais bien pâle. Mon visage, bien que sans émotion, ne transpirait nullement la détermination. Seule ma cicatrice barrant le côté gauche indiquait une quelconque expérience de la souffrance que pouvait amener la vie.

Nous commençâmes notre descente dans les souterrains, les sens aux aguets. Selon les dires de la dame, un labyrinthe serait notre accueil. Et nous devions explorer les ruines d’une Cité. Il n’y avait donc rien à craindre… N’est-ce pas? Mon innocence fut ma surprise. Un cri sur ma droite accompagné d’un jet de sang m’éclaboussant de haut en bas me fit sursauter. Je restai figé, ne comprenant pas ce qui se passait. La pointe vint se planter dans le bas de mon manteau, manquant de justesse ma mince cuisse. La chance de porter des vêtements amples. Autour de moi, mes compagnons avaient tiré leurs armes dans un mouvement concerté. Un manquait à l’appel. Et il y avait moi, qui restais là éberlué.

- Tire ton arme, gamin!

Ma transe prit fin. Secouer, j’empoignai mon bâton, repoussant le dard revenant à l’assaut, sortant d’un coin sombre. Je décidai de lancer ma torche dans la direction de mon assaillant, pour voir à quoi m’attendre. La queue pointue se rattachait à un corps félin, d’immenses griffes brillantes à la lueur de la flamme. Le tout était complété par une tête de serpent, les yeux reptiliens brillant d’une lueur mauvaise alors qu’ils me dévisageaient. Un vrai cauchemar. Mais tout autour, des scènes identiques se jouaient, les monstres étant au moins aussi nombreux que notre compagnie. Je me retrouvai donc seul face à cette erreur de la nature. J’eus l’idée de partir en courant, mais l’escalier avait disparu, remplacé par un mur de pierre bien lisse et montant assez haut pour que même en sautant, il serait impossible de l’atteindre. La mauvaise idée du moment fut de s’attarder à autant de détail, la queue s’apparentant à celle d’un scorpion fendant l’air, venant me transpercer l’épaule, à une telle vitesse que je ne pus réagir. La rage et les larmes s’appropriant de mon être, je levai mon bâton, le soutenant de mon bras sain, et m’avançai presque en courant pour me débarrasser du monstre. Sa patte m’accueillit au visage, me creusant de longs sillons croisant ma vieille balafre. Le sang coulait avidement de mes blessures, alourdissant mes vêtements déjà humides. Je repartis à l’assaut, y allant plus prudemment cette fois, réussissant à empêcher le venin des crocs du serpent à s’infiltrer dans mon organisme. Je reculai toutefois sous la force du coup, trébuchant et me retrouvant étendu. Mon adversaire, bien plus intelligent que ce qu’il laissait paraître, prit son envol, prêt à finir la proie que je représentais. Je fermai les yeux, sentant déjà la fin qui approchait.

Une chaleur immense m’envahit, mes mains nues commençant à brûler. Une odeur de chair carbonisée me parvint aux narines. La prochaine chose que je vis, ce fut le cadavre de la bestiole, reposant à moins de dix centimètres de moi, sa carcasse recouverte de flammes. Je tournai la tête pour voir Hughes, sa lame recouverte d’un liquide vert foncé poisseux dégoûtant au sol, la main levée dans la direction au-dessus de ma tête. Il m’avait sauvé. Et les autres en avaient fini avec leur adversaire respectif. Nous nous rejoignîmes. L’état piteux dans lequel certains de nous se trouvaient brisait le moral. Nous n’étions déjà plus que neuf. Trois étaient tombés, et j’aurais pu avoir ajouté à ce nombre si ce n’était de l’intervention de notre chef.

- Il semblerait que nous nous soyons fait piéger. Aller retrouver des artefacts… Mais ne pas nous avertir des dangers. C’est rat. C’est mesquin. Trouvons une sortie. Nous ne pourrons pas aider les Aetheris en restant piégés ici et en crevant face à ces chimères.

Un mince sourire lugubre éclaira le visage de certains de mes copains d’infortunes. Et c’est ainsi que se continua notre exploration dans le dédale de tournants et de couloirs. Tous les chemins se ressemblaient. Mais les monstres qui se présentaient à notre vue non. Une diversité incroyable. Un mélange des animaux les plus dangereux les uns que les autres. Et la fatigue qui s’emparait de mon corps. Je me croyais bien en sécurité malgré mes blessures me brûlant, mais il devint y avoir un poison dans la queue m’ayant transpercée, un engourdissement progressif m’envahissant. Et pourtant, je continuais à avancer et à combattre au mieux de mes capacités, notre nombre diminuant au fur et à mesure de nos pertes. Nous n’étions maintenant plus que cinq, Hughes suant à grosses gouttes, faisant une grosse part de notre protection. Il utilisait sa puissance à bon escient, mais même lui devait avoir sa limite. Nous arrivâmes alors devant un mur craquelé, le soleil perçant par ses lézardes. Il ne m’en fallait pas plus pour m’y attaquer, frappant rageusement dans l’espoir de le faire tomber. Il me fallait retrouver l’air libre. Mais ce fut la goutte qui fit déborder le vase. Je m’effondrai, le venin ayant fait son chemin, paralysant mon corps. Je m’évanouis.

À mon réveil, une brise soufflait, transportant des effluves marécageuses dont je me serais passé. Tournant la tête, je vis deux de mes compagnons, dans un piteux état eux aussi, les larmes roulant sur leurs joues. Je ne vis nulle trace des autres. Et je devinai… Un sacrifice pour sauver les autres. C’est cette charité que nous avions reçue. La honte me rongea, et je les accompagnai dans leurs sanglots, l’anxiété du moment s’étant dissipée…


1672 mots
+1 Aetheris
Gain: 2 points en agilité
Merci pour ce LDM, super concept ! J'aurais pu développer pendant encore quelques milliers de mots mais je me suis limité !
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Lun 08 Aoû 2016, 16:19


Le dédale. Zéleph avait comme une sensation de déjà vue. Ça n’avait rien d’agréable, bien au contraire. Comment avait-il encore réussit à se mettre dans ce genre de situation ? Ça avait simplement commencer par un service. De fil en aiguille le réprouvé c’était retrouver sur les terres des sorciers. A force de voyages et de services, on se retrouvait à faire n’importe quoi. N’importe quoi mais sur tout, jouer avec sa vie. Une fois sur les terres de ses mortels ennemies il n’en avait pas fallut beaucoup pour le persuader de suivre le groupe qu’il avait aider. Des gens bien sympathique. Parfois Zéleph se fichait pas mal des personne en détresse et d’autre fois il était étonnamment généreux. Certain dirons que c’est ça nature, d’autre qu’il est complètement ailleurs, quoi qu’il en soit cette fois il avait décidé d’être un bon samaritain, et voilas le résulta. Perdu, au milieux d’un labyrinthe, dans une tour gigantesque qui appartenaient à ces abruties de sorciers. Remplit de pièges et créatures immonde.

Au début, il avait suivi le groupe. Ces gens étaient venus là pour il ne savait trop qu’elle raison commercial. A vrais dire quand Zéleph les avaient aidés a réparé leur calèche, ils ne les avaient pas réellement écoutés. Il avait réellement fait ça par pur altruisme. Il avait refusé toute rémunération, de toute façon ces personne n’avait que des marchandises, et il ne buvait plus, alors la chose fut vite réglée. Ils l’obligèrent malgré tout à venir, une fois qu’il serait payé de leur marchandise ils auraient de quoi lui dire merci. N’ayant pas d’autre chose à faire, et puise que cela ne le détourné pas tans que ça de son chemin, Zéleph accepta. Voilas comment on se retrouve dans un endroit qu’on ne veut pas. Devant une femme, magnifique qui vous charme avec une voix enjôleuse. Vous rentrez dans la Toure, la porte ce ferme et vous vous retrouvez piéger comme un débutant. Créer le chaos chez les sorciers n’étaient pas un problème pour l’ancien souverain, ça n’était que justice après tout. Seulement, là c’était vraisemblablement l’inverse qui se passer. S’enfoncent de plus en plus dans les couloirs, le petit groupe compris qu’il s’agissait d’un drôle d’endroit. Sombre et froid, on entendait des hurlements, des plaintes de bêtes qui faisaient vibré les solides murs de pierre. A force de s’engouffré dans le gigantesque bâtiment, le groupe réalisa qu’ils étaient perdus. Un labyrinthe, Zéleph détestait ça par dessus tout.

Non, c’était faux. Totalement faux. Ce qu’il détestait par dessus tout c’était cette énorme bête velue à huit pattes qui s’avancer vers eux a une vitesse folle. Marchant sur les murs et le sol, elle était tellement énorme qu’elle toucher le plafond. Zéleph avait peur des araignées, ça paraissait ridicule, mais là en l’occurrence ça n’était pas une mignonne petite bête inoffensive, c’était une énorme arachnomorhe. Le problème étant le suivant, quand il y en a une, il y en à toute une colonie. Ce genre de bête vie en société, avec une reine, des ouvrières et des gardiennes, et ça, ça devait être une sacrée gardienne très bien nourrie et encore affamer. Devant le danger, Zéleph n’hésita pas une seule seconde. Il attrapa la première personne à coter de lui, la jeta devant la bête et ce mit à courir comme un fou dans l’autre sens. Tans pis, c’était de leur faute s’il était là après tout, et il n’était pas capable de se battre contre ça. Il était chasseurs, il connaissait pleinement ses capacités. Une arachnomorhe ce combat a plusieurs, avec des techniques particulières, de plus dans cet espace restreint les possibilités étaient limité. Puis il n’y en avait certainement pas qu’une, il devait y en avoir des dizaines. Rien que d’y penser, le réprouvé en avait des sueurs froides, accélèrent sa course. Zéleph entendit les cries d’agonie des gens qu’il avait laisser là pour sauver sa vie, mais aussi les pas d’autres qui fuyaient avec lui. Il fallait être pragmatique, c’était chacun pour soit, sur tout pour des inconnus.

Le réprouver faillit hurler quand il prit un virage pour tomber sur trois ouvrières foncent d’une traite vers lui. Rebroussant chemin, il prit une autre intersection. Il courra, encore et encore sous les hurlements et les gémissements des créatures, l’agonie et la terreur des hommes. C’était un enfer. Un enfer chaotique imbiber de noirceur. Au bout de ce qui semblât être une éternité, il n’entendit plu rien. Epuiser il se stoppa, reprenant sa respiration. Sa gorge le bruler, ses jambes étaient en coton. Il avait couru comme rarement il avait couru. C’est ainsi qu’il se retrouva dans ce couloir, en pleine obscurité, n’ayant aucune idée d’où il devait aller. L’adrénaline lui faisait oublier partiellement la fatigue, mais la peur, elle, était encore grande. Les sorciers étaient complètement dérangés d’avoir installer une reine arachnomorh et toute sa colonie dans cette Toure. Et cette fille qui leur avait d’y d’entré. Zéleph serra les dents furieuses. Il c’était fait prendre parce qu’il n’avait stupidement pas écouté, comme d’habitude. C’était terrible de vivre comme ça. Il avait éradiqué la boisson de sa vie, mais la concentration n’étais toujours pas son point fort.

Décidant qu’il n’allait pas attendre la mort ici, le réprouvé pris une longue respiration et ce remit en marche dans une direction lambda. Pas après pas, il tendait l’oreille pour entendre le moindre indice sur la présence de ces créatures. Quand il tomba nez à nez avec un mur, il comprit qu’il était dans un cul de sac. Soupirant il se retourna, et là, devant ses yeux écarquiller il le vit. Une énorme bête, a double tête, sans yeux, qu’il n’aurait su identifier. C’était une sorte d’hybride, quelque chose qui ne devrait certainement pas exister. Les pattes immense au griffes acérés, une queue de reptile de plusieurs mètres. Zéleph compris que l’animal ne pouvait pas le voir, mais il devait le sentir ou bien sentir la chaleur. Quoi qu’il en soit, la bête savaient qu’il était là mais ne bouger pas, semblant attendre quelque chose. Sa bave couler abondamment sur le sol. Le réprouvé regarda le vide du couloir derrière. Il n’avait qu’un seul moyen de s’en sortir, c’était par là. Comptant dans sa tête jusqu’à trois, Zéleph ce lança, il essaya de feinté a droite pour passer à gauche, mais avec sa queue la créature le fouetta. Le réprouvé se pris le coup de plein fouet, pour s’écraser violemment contre le mur. Le souffle couper, la douleur fut vive et immédiate. Quand il retomba à terre, sa vision étaient partiel, le temps qu’elle revienne et qu’il se redresse l’hurlante créature lança sa pattes pour le griffer. Ouvert le long de la poitrine et une partie de l’épaule, Zéleph se retrouva a terre. La bonne nouvelle se fut qu’il pouvait rampé sous la bête, la mauvaise c’était que la douleur était a la limite du soutenable. Le réprouvé fit l’effort, certainement aider de l’adrénaline, quand il fut devant le corridor, il se mit sur ses pieds, a une vitesse qui le surprit lui même. Peut être même grâce a l’aide de larme du temple. Il se mit à courir. Il avait mal au dos, son torse et son épaule faisait résonner une affreuse douleur dans ses os. Son épaule, plus qu’ouverte étais certainement déboité. Ce tenant le bras comme il pouvait, il couru, encore et encore a travers es couloir, sans réfléchir, il fonça. L’animal furieux l’avait pris en chasse et allaient bien plus vite que lui, bien que les couloirs étroits lui permettaient peut de liberté de mouvement. C’était une bonne chose. Puissant le fond des forces qui lui restaient, Zéleph réussit à atteindre un couloir final, menant a une porte. Quand ses yeux se posèrent sur la porte, ce fut comme s’il venaient de voir tout les Aetheri ensemble lui apparaître. Un miracle ! Le pouvoir du serpent fit le reste. Il le poussa a une vitesse inouïe vers la porte, si bien qu’il rentra de plein fouet de dans et fut pratiquement expulsé du dédale. A l’air libre, il roula sur plusieurs mettre après avoir trébucher. Gémissant sous l’affreuse douleur, il fini par s’arrêter dans sa chute et resté allonger juste là. Il avait la sensation d’être mort. Plu aucun de ces muscles ne répondait. Il crue même un instant que la bête viendrait le chercher pour finalement le manger, mais rien. Il ne ce passa rien, que le vide …


1430 mots

Gains :
■ Pour 900 mots : + 450 mots de plus soit 1350 = 2 Points de spé en Intelligence pour Zéleph.
■ Aetheri +1 pour mon équipe.

Merci pour ce LDM ^w^

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Dim 14 Aoû 2016, 17:37

Les pièges de Nementa Corum
« Quand conviction rime avec machination »

« Eh Rakim… »

L’Orisha tourna son unique oeil dans ma direction.

« Hum?

- C’est quoi exactement les Corvus? »

Depuis que nous étions revenus de ce fameux mausolée, cette question me taraudait l’esprit. Rakim en avait fait mention, là-bas, et maintenant que nous étions de retour dans l’auberge de Bouton d’Or, je les voyais s’activer comme des militaires prêts à partir en guerre. Armement, potions et fioles en tout genre: que préparaient-ils au juste avec tout cet équipement? L’Orisha me dévisagea quelques secondes suite à cette interrogation avant de consulter le reste de la troupe du regard. Personne ne réagit, du moins, personne ne le semblait, et pourtant, je savais que leur attention se tournait désormais sur cette conversation.

« Tu t’y intéresse?

- Peut-être?

- C’est pas un oui ça.

- C’est pas un non », répliquais-je en souriant légèrement, faisant naître un semblant de rictus sur le visage du concerné.

Rakim se redressa lentement et, à sa ceinture, j’étais en mesure d’apercevoir tout son équipement. À sa taille seyait une arbalète, plusieurs carquois de tailles variées, certainement remplis de carreaux aux propriétés distinctes – le pourquoi l’Orisha traînait avec lui tant d’étuis en somme – ainsi que quelques fioles, soigneusement enveloppées dans des tissus en cuir pour limiter les chocs. À cette vue, mes sourcils se froncèrent et, discrètement, j’analysais l’ensemble de l’attirail de chacun de ses camarades. Deux d’entre eux possédaient des armes bien plus voyantes et massives: l’un semblait plutôt se porter sur la claymore et la hache, ce qui ne m’étonnait pas vraiment au vue de sa stature de colosse, tandis que le second, beaucoup plus menu et aussi jeune que moi, avait accroché à son dos une hallebarde à double lames et à son flanc droit s’attachait le fourreau d’une épée qui paraissait légère et qui devait sûrement se manipuler aisément à une seule main. Pivotant mon visage vers les deux derniers membres du groupe, je m’aperçus que ceux-ci étaient beaucoup moins équipé, quoi qu’il y en avait bien un qui traînait, en bandoulière, une grande sacoche dont les tintements métalliques ne m’avaient pas échappé. D’autres armes? Des pièges? Difficile d’évaluer dans ces circonstances… Sinon, tous les deux s’équipaient d’un ensemble de potions et de fioles, mais sans plus, à moins que le reste de leurs armes ne soient caché dans l’amoncellement de tissus qui les recouvraient – ou bien dans cette fameuse sacoche. Est-ce que ce sont des Mages? En tout cas, celui qui ne porte pas la sacoche est clairement un Bélua: il n’y a qu’à voir ses cornes pour le comprendre. Ce fut à cet instant que je perçus, du coin de l’œil, le sourire amusé de Rakim.

« Ce que tu vois te plaît? Me taquina-t-il et je roulais des yeux.

- Je me demande seulement dans quel genre de guérillas vous aller vous embarquez pour partir avec autant d’équipement. »

Le plus jeune d’entre eux laissa échapper un ricanement moqueur avant de se tourner vers Rakim.

« Et si nous lui montrons?

- Pas faux, Skha. Rien de mieux qu’être dans le feu de l’action pour comprendre qui nous sommes vraiment. »

À tour de rôle, je me mis à observer les cinq hommes devant moi, m’arrêtant sur leur visage avant de d’attarder mon œil, plus que nécessaire, sur le visage de l’Orisha à la crinière rouge.

« C’est-à-dire…? Posais-je prudemment.

- Est-ce que tu es pressé?

- Non. Pourquoi? »

Je sentis alors cinq paires d’yeux se porter sur moi et aussitôt, je sus qu’ils allaient me proposer quelque chose dont je n’étais pas encore capable de connaître toutes les subtilités.

« Alors accepterais-tu de nous accompagner à l’une de nos chasse aux monstres?

- Une chasse… aux monstres?

- Oui… Murmura l’homme-bête, dont les yeux intensément violets se braquèrent dans ma direction. C’est notre univers à nous, les Corvus Æris, après tout. »


J’exhalais un soupir, observant Skha et Affray combattre avec acharnement la monstruosité aux multiples pattes. Ley nous avait fait une petite description de la bête que nous devions poursuivre et pendant des jours, nous avions traqué la proie au cœur même de l’Antre des Marais. Rakim et moi en tête du groupe, nous avions mené la chasse à cette bête monstrueuse qui se faisait appeler, dans le jargon des Corvus, la Centipède. Incapable de supporter le climat sec et froid de plusieurs contrées, cette énorme bête, qui s’apparentait à un mille-pattes géant, ne se trouvait qu’en des lieux où le taux d’humidité était élevé et c’était pourquoi, dans la majorité des cas, nous pouvions le retrouver soit dans des zones inondées, soit près des cours d’eau ou encore à l’intérieur d’endroits particulièrement sombres, sous la terre. Aujourd’hui, nous étions parvenus à pister le monstre, grâce à l’odorat extrêmement fin de l’Orisha et grâce à nos yeux, qui pouvaient voir à bien des kilomètres devant nous, nous avions réussis à trouver la cachette de ce monstre. À présent, c’était au tour des Chasseurs, à priori, de s’occuper de la bête. Nous pouvions les soutenir si besoin était, mais Skha et Affray se comblaient déjà suffisamment de l’intervention du Spécialiste. Poussant un râle de soulagement, suite à cette course effrénée que nous avions dû mener à travers le marais, Rakim et moi, pour titiller la bête et l’approcher des pièges de Ley, je lançais un sourire satisfait et victorieux à l’égard de mon compatriote.

« C-C’est ça, une chasse aux monstres?

- Alors, ce que tu vois te plaît? Me posa-t-il et, dans un sourire, j’hochais vivement de la tête.

- Oh oui, ça me plait! »

Après un combat acharné, la Centipède avait rendu l’âme, Affray, Skha et Ley revenant vers nous victorieux malgré la boue qui les recouvraient et les blessures qu’ils s’étaient faits infligés. Immédiatement, Byeil s’assura de leur prodiguer des soins. Les Corvus affrontaient le danger sans une once de peur, même si l’adversaire possédait plus de huit pattes et faisaient presque deux fois leur taille. La cohésion qui existait entre chaque membre du groupe m’impressionnait, comme s’il n’y avait pas cinq hommes au sein de la troupe, mais un seul. En les voyant rire et s’échanger quelques sourires après même avoir retiré la vie à cette affreuse bête, je ne pouvais que me sentir interpeller par la chose. J’aurais aimé voir leur communauté, l’ensemble de ce fameux groupe qui se faisait appeler les Corvus Æris, mais quelque chose m’empêchait encore de faire un pas dans leur direction. Qu’est-ce que cela impliquait, exactement, de faire partie des Corbeaux? La nuit venue, alors que les Corvus dormaient à poing fermé dans l’auberge dans laquelle nous avions choisis de faire escale, je sortis dehors, croyant n’y aller que pour quelques minutes seulement, le temps de réfléchir à ma décision, mais lorsque je posais un pied à l’extérieur, je m’aperçus d’une chose particulièrement étrange à mes pieds: une missive s’était glissée juste devant moi. Et le plus étrange, c’était qu’il était adressé à mon nom…


p*tain! Cette bestiole a attrapé le parchemin! Pestais-je intérieurement tout en restant collé sur le mur du labyrinthe que je longeais. Pourtant, le morceau du parchemin s’était trouvé là, juste là, à quelques mètres à peine de moi, et au moment où j’avais voulu la prendre, prêt à retourner sur mes pas pour rejoindre la jeune femme qui attendait à l’entrée de cet étrange bâtiment gris, au cœur du Nementa Corum, ce fichu monstre s’était pointé et me l’avait chipé juste devant mes yeux! Saleté! L’immonde créature ne ressemblait à rien en plus; du moins, à rien que j’avais déjà eu la chance de voir dans ma courte vie. Le monstre était un savant mélange entre un coléoptère, dont il avait la carapace; une sauterelle, dont les pattes arrières me faisaient vraiment penser aux membres extensibles de ces insectes, ainsi que des ailes fines, mais larges, et des cornes tordues à la manière des boucs. Oui, oui, quand je vous disais que ça ne ressemblait à pas grand-chose de connu… Mais peu importe. Cette bête m’avait pris le morceau de parchemin que je devais récupérer et je ne comptais le lui laisser aussi facilement. Je jetais un regard dans le couloir, tout en gardant mon dos sur le mur. Et c’est alors que, sans avertissement, la bestiole prit son envol, filant dans un bruit assourdissant vers d’autres couloirs aussi obscurs qu’inconnus. Mes poings se serrèrent à cette constatation et je me pinçais aussitôt l’arête du nez. Qu’est-ce que je fous maintenant? Songeais-je tout en me décollant du mur sur lequel j’étais adossé.

« Pourquoi tu n’essayerais pas de le traquer? » S’exclama soudainement une voix à ma gauche.

Je sursautais, mon cœur ratant un battement alors que je me retournais vivement vers le nouvel arrivant.

« Rakim?! Mais qu’est-ce que tu fiches ici?

- Je t’ai suivi, qu’est-ce que tu crois? Tu es parti, comme ça, sans même nous avertir et le reste du groupe s’est inquiété. »

Je restais muet de stupeur devant cette information. Avant de froncer des sourcils.

« Pourquoi se préoccuperaient-ils d’un mec lambda qu’ils viennent à peine de connaître?

- Arf… C’est compliqué, mais ils te considèrent déjà comme l’un des nôtres, tu sais? Finit-il par avouer en se grattant l’arrière de la tête.

- L’un des vôtres? Tu veux dire…

- Oui. Comme un Corvus. »

À cette nouvelle, je ne pus m’empêcher de baisser les yeux, mes poings se serrant et se desserrant dans des spasmes que je ne contrôlais pas. Puis, après quelques secondes de réflexion, je relevais la tête dans la direction de l’Orisha borgne, esquissant un sourire espiègle.

« Alors qu’est-ce qu’on attend pour récupérer ce parchemin des pattes de cette bête? » M’entendis-je m’enthousiasmer alors que Rakim posa sa main sur ma tête, comme il l’aurait fait avec un enfant avant de m’ébouriffer violemment les cheveux.

Je protestais un peu, mais c’était avec si peu de conviction que je préférais rire plutôt que de m’énerver pour si peu. C’est pourquoi, nous nous mîmes immédiatement à la poursuite de la créature volante, Rakim me laissant faire la majorité du travail sans pour autant me laisser complètement au dépourvu en raison de la difficulté de la traque que nous devions opérer. Le monstre volait, alors il y avait peu de chance que nous trouvions quelques indices au sol pour nous guider – à moins que je ne sois pas encore très très doué pour les remarquer. Alors, le Corbeau m’avait conseillé de tendre l’oreille et d’écouter, ce que je fis sur-le-champ, patientant quelques secondes avant d’entendre des vibrations dans l’air, comme des battements d’ailes particulièrement puissants et rapides. Était-ce notre monstre?

« Sois alerte. Je sens d’autres créatures dans les environs. »

J’acquiesçais d’un hochement de la tête, lui promettant d’être prudent, mais à peine venais-je d’affirmer cela que nous entendions une créature derrière nous et aussitôt, nous prîmes nos jambes à notre cou, bifurquant soudainement à une nouvelle intersection du labyrinthe pour nous éviter une mauvaise rencontre. Qui aurait cru qu’un souterrain pareil s’étendait en-dessous de la nouvelle construction des Sorciers? Pas le temps d’y réfléchir. J’avais un monstre et un parchemin à retrouver au plus vite. Indiquant à Rakim, d’un geste approximatif, la direction où j’avais perçu l’espèce de bourdonnement, ce dernier prit les rênes de la traque, s’aidant de son odorat extrêmement fin pour se guider dans le dédale. Au froncement de ses sourcils, je pouvais deviner que l’humidité qui régnait ici ne pouvait guère l’aider, mais il semblait, néanmoins, savoir où mettre le pied et nous avions eu raison de faire confiance à son nez, car après une dizaine de minutes à changer constamment de couloirs pour éviter les monstres qui pullulaient dans le souterrain, nous finîmes par retrouver mon petit voleur de parchemin. En nous voyant, les yeux difformes de la créature se mirent à reluire, ses mandibules claquant dans un son qui me fit frissonner de la tête jusqu’aux pieds.

« Là, normalement, ce serait les Chasseurs qui devraient s’occuper de ce truc. Mais on va faire une petite exception pour aujourd’hui », dit Rakim en sortant deux poignards de sa ceinture.

Pareillement, je m’armais d’Oörushi, resté dans ma besace magique et, dans un bond, nous nous élançâmes sur la créature.

Le combat prit plusieurs minutes à se finaliser, mais la bête finit par s’effondrer à l’un de mes coups, porté à l’un de ses yeux, qui se mit à gicler d’une substance des plus infâme et écœurante. Ne me demandez pas quoi exactement: j’avais rapidement détourné le regard de cette chose gluante qui s’était mise à suinter de l’orifice. Vivement, en constatant que la bête avait cessé de bouger, Rakim avait attrapé le parchemin, mais au moment où il l’eut en main, le monstre poussa un cri strident, qui nous forçâmes à nous boucher les oreilles. Il était enragé, se relevant d’un pas chancelant sur ses pattes avant de braquer son unique œil dans notre direction. Rakim serra le parchemin dans son poing avant de se retourner dans ma direction.

« On se pousse?

- Tais-toi et cours! » Lui criais-je en prenant mes jambes à mon cou, écoutant les cris tonitruants de la bête qui ne tarderaient pas à attirer l’attention d’autres créatures.

Le retour jusqu’à la surface se fit de manière fort pénible. Couverts de plusieurs blessures – une chance, aucune d’entre elles me paraissaient mortelles – et poursuivis par une créature furieuse, nous avions dû user de stratèges et de ruse pour nous éviter l’embrochement assuré. À présent, le morceau de parchemin en main, nous montâmes jusqu’à la lumière de l’extérieur, plissant les yeux lorsque les premiers rayons se cognèrent contre notre rétine. La jeune femme était encore devant l’entrée, droite, toujours aussi belle, ses longs cheveux d’un blanc immaculé descendant jusqu’à ses reins, suivant la forme de sa fine silhouette. Prenant le morceau de papier des mains de mon compatriote, je m’avançais jusqu’à la jeune femme, la contemplant quelques secondes du regard avant de rougir, baissant les yeux. Ce n’était pas la première fois que je la voyais, étant donné son intervention au Conseil des Chefs, mais c’était bien la première fois que je pouvais la voir d’aussi près. J’esquissais un sourire maladroit, lui tendant le parchemin avant de faire basculer mon buste vers l’avant, en remerciement.


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Dim 14 Aoû 2016, 19:58

Nementa Corum… Avait-elle imaginé se rendre un jour dans ces lieux ? La pirate regardait autour d’elle avec un certain écœurement. Le territoire des sorciers.. Le traitement qui leur avait été réservé n’avait pu qu’être trop doux. Quoique.. Le rictus sur le visage de Lilith déforma ses traits à ses pensées. Même l’empereur noir lui-même avait éliminé les derniers les dernières traces de leur horrible présence en ces lieux. Enfin… C’était sans doute sans compter sur le bâtiment gigantesque, froid, couleur de pierre qui se dressait à présent sur les côtes.. Si cela n’avait pas été pour participer à cette conquête religieuse, la rouquine se serait bien passé de ce séjour ici-même...

Un rassemblement étrange s’était agglutinée devant une femme à l’allure éthérée. La traversée des zones boueuses et marécageuses aurait transformé l’allure de n’importe quel fier attroupement. Devant la prêtresse, un nombre incalculable de personnes défilaient pour suivre le même chemin vers les vestiges. Inlassablement. A son tour, Lilith écouta patiemment la prêtresse et son discours, impressionnée par l’aura qui se dégageait de cette dernière. Aussi, bien que ses pensées fusaient dans tous les sens, la capitaine inclina la tête pour la saluer et la remercier avant de s’avancer vers les ruines sous-terraines indiquées. Etait-ce réellement étonnant de savoir qu’une construction existait ici au préalable sans que leur existence n’en soit soupçonnée ? L’empereur noir n’aurait donc pas respecté d’anciennes civilisations adoratrices du Dieu-roi ? Une nouvelle grimace de dégoût déforma les traits de la rouquine.

A l’entrée du labyrinthe, la pirate attendit patiemment. Plusieurs membres de son équipage étaient présents. Notamment Azraël et Tsakiel. Tous deux n’avaient pas caché leur soutien au dieu originel malgré les positions de leurs races respectives et s’étaient empressés de rejoindre la jeune orisha.  

- Alors, prêts ?

Un sourire enthousiaste les accueilli à ses côtés.

- On fait avec… De toute façon on est là.
- Et je vois toujours pas ce que je fous ici, moi.
- Merci Tsakiel… Tes remarques sont toujours particulièrement pertinentes. Je crois que simplement savoir que tu vas passer une journée pourrie à te perdre dans un dédale à mes côtés… C’est déjà un plaisir…


L’alfar leva les yeux au ciel.

- Se perdre… Avec toi, c’est pas bien difficile…
- Ouais… Là…
- Je n’accepterais pas de critiques ! On se mets en route.


Malgré le sourire et la bonne humeur apparente, le ton était impératif. Pourtant… Il ne fallut que peu de temps pour que le trio ne se retrouve complètement perdu. Les pierres sombres et les mauvais éclairages n’étaient en soit pas une partie de plaisir. Cumulé à une orientation défaillante… Cela en devenait risible.. La magie ne pouvait être d’une quelconque utilité, elle semblait avoir quittée leur corps. Ne s’agissant pas d’une spécialité développée par l’un d’entre eux.. Et après des essais désastreux, ils finirent par convenir d’éviter toute problématique de ce genre et de ne plus en faire usage, ignorant la fatigue que cela pouvait générer. De nombreuses fois, un face à face avec une créature du labyrinthe les forcèrent à rebrousser chemin quitte à se trouver dans les pattes d’une araignée géante…

Aucune trace de manuscrit ou même de la sortie… La tension montait, sans compter qu’il paraissait évident que le groupe n’était pas seul dans ce lieu, et que nombre de compagnons n’avaient pu attendre leur but.

D’un coup, un basilic surgit au détour de l’un des longs couloirs sombres, un coup de queue dans le ventre éjecta Lilith contre un mur qui tenta tant bien que mal de se relever. Le basilic était bien trop imposant pour qu’elle puisse envisager de le battre. Pour l’avoir vu à l’œuvre un peu plus tôt, envisager un combat frontal avec la créature n’était pas possible. Azraël se rua à ses côtés pour lui prendre le bras.

- Ca va, Li ?
- Nan mais c’est bon.. ; Je sais me lever toute seule…

Cette saleté de bestiole.. Juste encore un mauvais coup de ce genre et sortir du labyrinthe s’avérait plus compliqué que prévu. Les côtes douloureuses, elle s’en sortait plutôt bien.
Tsakiel vient à ses côtés naturellement, un sourire sur les lèvres.

- Bah écoute… Si ce n’était pas toi qui menait le bal, nous serions certainement déjà sortis…
- Je veux pas dire, Li… Mais cette fois, il a raison..
- Pas étonnant que vous vous mettiez d’accord dans ce type de conditions… Si on essayait juste de pas être la cible du méchant serpent au lieu d’organiser une mutinerie… Ce serait pas préférable ?


L’ironie pointait largement dans ses mots et son facies demeurait également bien assez expressif pour ne pas tromper le reste de son groupe. Avant même que ses acolytes ne puissent prendre la parole, Lilith fit un signe de main pour intimer le silence. Derrière le basilic qui l’avait chargée, il y avait un cadavre au sol. Sans doute une victime trop peu prudente.. Mais surtout… Dans ses mains… Il y avait un parchemin… Etait-ce réellement ce dont la prêtresse parlait ?  A une telle distance, impossible de le savoir.. Il ‘y avait qu’une seule solution.. Se rapprocher et récupérer le parchemin en question. D’un geste, elle désigna l’objet en question à ses compagnons. La créature était retournée près de sa victime, et visiblement, pas loin d’elle, il y avait une sorte de troll géant qui se rapprochait. Une forme d’animosité et de tension s’installait entre les deux bestioles qui tentaient de s’affronter plus ou moins.

Des cris raisonnèrent ailleurs dans les allées. D’autres groupes avaient succombé sous les coups des bêtes surnaturelles. Etrangement, compte-tenu du lieu sombre, la capitaine s’étonna de ne pas rencontrer plus de dangers. Ce n’était pas vraiment comme s’ils étaient immunisés non, loin de là-même… Le sens d’orientation déplorable de la rouquine, mais aussi les bestioles dont l’agressivité n’avait pas de limite les avaient conduits face à des situations difficiles. Cependant, force était de reconnaître que les embûches avaient été moins nombreuses que ce à quoi elle aurait pu s’attendre, ce qui confirmait la foi de la pirate.

Il n’était pas possible de décevoir la prêtresse. Et encore moins le dieu-roi.. Sa sainte parole se trouvait peut-être sur ce bout de papier.. Aussi, quels que soient les risques, il fallait s’y engager. Elle fit un signe en leur direction de ses camarades pour lancer l’assaut. Son second lui retint l’épaule.

- Tu crois vraiment faire le poids ? Je te trouve bien prétentieuse.
- Ne me dis rien, Az… t’es d’accord avec lui, je suppose..


Le réprouvé acquiesça, d’un visage fermé.

- Une seule créature, nous n’arrivions à rien. Et tu veux que face à une deuxième, je me sente à l’aise.. Je suppose que c’est une totale utopie..
- Evidemment, nous étions certains de ne faire qu’une promenade de santé… Sérieusement, le papier là-bas… C’est peut-être ce qu’on cherche…
- Ou pas. Moi, personnellement, je m’en fous. On y va, mais je ne serais pas l’appât.
- Pourquoi c’est pas étonnant de ta part, Tsakiel ? cracha Azraël.
- Ce n’est pas une de mes idées… Moi je suis le mouvement. Notre « capitaine » nous guide ici… Je suis.


Il avait à son tour un sourire ironique sur les lèvres. Cela visait sans doute la notion de « guide ». Lilith haussa les épaules.

- Ouais… T’es un suiveur, Tsakiel, pas la peine de le crier sous tous les toits, on est au courant… Et je ne m’attendais pas à te voir faire preuve de courage pour te proposer ce rôle.

Sentant la situation déraper, et surtout la future décision de la rouquine, le réprouvé prit les devants.

- Très bien, je m’en charge. Je fais la diversion. Tu récupères ton foutu papier, et on se casse… Y a du bruit là-bas… Avec un peu de chance… Ca va attirer tes bestioles. J’espère juste que le groupe qui les récupérera saura s’en sortir.
- Si Sympan est avec eux, ils s’en sortiront. Et il en sera de même pour nous… Après tout… Nous sommes bien tous logés à la même enseigne…


Après une profonde inspiration, Azraël se lança dans l’arène, à une distance raisonnable des deux monstres. Il sortit son épée dont le métal raya le mur dans un bruit strident. Les appellations et signes en tout genre finirent par inciter ces derniers à partir en sa direction. A peine le corps fut libre que Lilith se jeta sur la main de celui-ci et récupéra le bout de papier. Des hurlements retentirent un peu plus loin, tandis que le réprouvé les rejoignit. Il se tenait le ventre, une entaille importante le cisaillait. La pirate leva les yeux vers son allié, inquiète et plaça sa main sur sa blessure.

- C’est bon, Az… ? Ca ira ?
- Bah… Je suis vivant… C’est déjà ça… Et ton parchemin ?
- C’est… illisible… Mais il s’agit sans doute du manuscrit décrit par la prêtresse.

Avec une déception grandissante, l’orisha avait tenté de déchiffrer sans grand succès le document.

- Très bien… Et cette fois, tu me laisses guider sur le retour si tu ne veux pas que ton ami crève en route..

Lilith jeta un coup d’œil à la blessure, regrettant de ne pas s’être rendue ici-même avec Kalan, le chirurgien du Libertad. Elle maugréa quelques mots de protestation, et servit de béquille à son ami alors qu’étonnamment rapidement, Tsakiel parvint à les guider jusqu’à l’extérieur. La prêtresse se trouvait toujours là. Toujours avec cette même aura.. Humblement, elle lui tendit le document espérant qu’il s’agissait bien de ce que cette dernière souhaitait.


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Mer 17 Aoû 2016, 14:44



Ils furent cinq à répondre à son appel, ils ne furent plus que trois à se présenter à elle. La Prophétesse. Et bien qu'elle soit une fourmi face au géant de pierre qui se dressait derrière elle, immobile, elle semblait en imposer davantage que ce que sa stature pouvait laisser paraitre. En réalité, ils éprouvaient même un malaise d'être en sa présence. Un sentiment qui s'estompait à peine malgré son si joli sourire. La question de savoir pourquoi elle avait lancé cette campagne n'était même pas montée à l'esprit du jeune démon. Tout ce qui importait était de satisfaire les Dieux. Peut-être se ferait-il remarqué d'eux un jour. Ils écoutèrent donc patiemment les injonctions de l'inconnue. Des points noirs dans l'Histoire du monde. Voilà tout ce que le Démon retint. Mages noirs ? Empereur ? Des briques qui les attireraient ? Pourquoi tant de questions...? Action !

Pourtant le petit groupe ne bougea pas quand les gigantesques portes s'ouvrir. Un pas en avant tout au plus pendant que les regards fixaient le haut de la Citadelle. Leurs bottes étaient déjà remplies d'eau marécageuse, les moustiques avaient eu raison de quelques parcelles de peau et leur petit sac ne contiendrait probablement pas assez de vivres s'ils devaient se perdre dans ce "labyrinthe"... Derrière eux, la voix de la Prophétesse retentit à nouveau pour un groupe d'aventuriers plus conséquent... auquel ils se joignirent avec grand plaisir. Les voilà dix à pénétrer dans la bâtisse de Nementa Corum, à la recherche de choses qu'ils ignoraient. Curiosité ou témérité, ni l'une ni l'autre n'étaient des vertus en cet instant... et pour les heures qui viendraient.

***

L'endroit était humide et donnait l'impression d'être inhabité. Seuls les pas et quelques gouttes d'eau rebondissant dans leur flaque floutaient le silence que chacun tentait de conserver, à l'affût d'un autre bruit suspect. Soudain, un cri, suivi d'un énorme fracas et de bruits d'eau. Ils s'immobilisèrent, retenant leur souffle, avant qu'une voix agressive mais murmurée brisa le mutisme.

- Tu peux pas faire attention où tu mets les pieds ?

Il remit alors debout le dernier de la file d'aventuriers qui s'était étalé de tout son long dans un mélange boueux et nauséabond. Dzaal ne trouva pas les mots entre des sentiments d'exaspération et de peur face à l'inconnu, accompagné avec ce genre de gaillards... Mourir par bêtise était pire que... Un vrombissement suspect arrêta le fil de ses pensées. Et comme d'un seul être, le groupe se mit à courir dans les couloirs en criant à ne plus avoir de voix. Là, un escalier ! Ils le grimpèrent rapidement, à quatre pattes s'il le fallait pour ne pas perdre l'équilibre, puis tournèrent dans un petit cagibi afin de reprendre leur souffle et se cacher le temps que la "chose" s'en aille... Ils claquèrent la porte.
Voici le genre d'histoire que les conteurs ne viendraient pas chercher.

Le groupe se compta rapidement. 1... 2... 3... ... 7... .
Les individus se regardèrent, puis recommencèrent. Sept. Les autres s'étaient-ils perdus ? Aucun son ne parvenait au-dehors de leur petit lieu de repos. Ils prenaient peu à peu conscience du danger qui les guettait. L'un d'eux trembla, un autre finit en pleur et un troisième parla à la Mort qui se terrait derrière cette grosse porte en bois, lui suppliant de les laisser aller. Quant aux autres, ils semblaient davantage taillés pour le combat et à leur visage, le jeune Démon pouvait presque lire quelques unes de leurs mésaventures. Dzaal patienta un instant puis posa la main sur la clenche, attendant l'approbation des autres pour poursuivre. Ils n'allaient pas rester là à rien faire, et ils ne devaient pas non plus s'attarder. Ils acquiescèrent. La porte grande ouverte, c'est un visage ensanglanté qui dévisagea Dzaal, la peur dans le regard, la main plantée dans sa bouche et le corps sans jambe pendu par le cou. Son cœur manqua un battement, son pied manqua de glisser dans la marre de liquide pourpre mais il ne manqua pas de rendre son déjeuner. Heureusement que ses Ainés n'étaient pas là pour assister à ce piètre spectacle... Sur le volcan, ce n'était pas lui qui avait embroché un homme sur un pique. A vrai dire, il n'avait jamais vraiment observé la Mort comme il le faisait aujourd'hui. C'est son propre corps qui aurait pu se trouver là.

Le moins atteint d'entre eux s'éclaircit la voix, peut-être aussi pour dégager la puanteur de ses voix respiratoires.

- On veut nous faire peur, voire nous rendre fou. On continue. Personne ne le connaissait de toute façon.

Sans plus se poser de questions, idéalement pour ne pas penser à la suite, le groupe reprit la route. Il s'arrêta cependant quelques minutes plus tard, médusé. En effet, le chemin se divisait en deux à partir de là. Un seul chemin menait à la sortie ? L'autre à l'abandon ? Les deux peut-être ? Mais Sang et Sacrées Cendres ! Que venaient-ils faire ici ! Louer les Dieux était tout aussi facile dehors, pourquoi le faire ici ! Dzaal marmonna à l'oreille d'Ezechyel, s'il pouvait l'entendre : "Ne m'appelle pas tout de suite. Ne m'appelle pas tout de suite. Ne m'appelle pas...".

Comme souvent dans les contes, les groupes se divisent en deux pour augmenter leur chance de survie. Comme souvent dans les contes, ils oublient qu'il est possible de rester unis pour rester plus fort, quitte à tenter de revenir en arrière s'il y a un problème. Et bien comme dans les contes, le groupe se sépara en deux... Dzaal se frappa la tête contre le mur. Du moins l'aurait-il fait si cela n'aurait pas paru étrange. Et il avait besoin de rester en bon état. Le jeune démon rejoignit le groupe de quatre individus pour emprunter le chemin de droite, promettant de revenir si la sortie était par là. Et sur cette promesse, ils pourraient toujours s'assoir dessus pour qu'il la tienne.

Le couloir donna sur un ensemble de galeries qui s'entrecroisaient dans une vaste cavité. Les salles étaient finement taillées ou maçonnées, et la décoration d'intérieure avait plus de quoi ralentir les invités que leur proposer de poursuivre leur route. Mais consciencieux, ils analysèrent avec soin les différentes briques visibles dans la faible lueur des flambeaux muraux à la recherche de signes Divins. Il crut entendre un cri, très lointain... ou plusieurs ? Rien n'était certain.
Plus loin, épuisé et insatisfaits de leur quête, ils décidèrent de se reposer un temps. A tour de rôle, ils dormiraient. Un programme à peine réjouissant, mais que les deux aguerris suivirent à la lettre. Quelques minutes plus tard, les ronflements enflaient dans les couloirs. C'était sans compter les yeux tapis dans le noir et qui épiaient un moment de faiblesse.

Dzaal prit le premier tour de garde. Comme si dormir maintenant était une priorité... Sa lame en main qu'il aiguisait machinalement pour garder l'esprit clair, ses oreilles tiquèrent. Au loin, comme des roulements de petits cailloux. Il alla à l'embrasure de la porte et passa un œil. Ses paupières ne se refermèrent pas tout de suite tant le choc fut grand. Un serpent géant parcourait les couloirs, en ce moment même, juste de l'autre côté du seuil. Tout à coup, ce corps reptilien se replia sur lui-même et un grondement fit vibrer les murs. Une nuée d'araignées grosses comme son poing s'attaqua à l'animal. Pour se débattre dans cet endroit exigu, le serpent frappa contre la porte qui se brisa. Les bruits de luttes réveillèrent le groupe somnolant.

C'est le moment où choisirent les corps visqueux de se détacher du plafond. D'immenses hirudineas s'abattirent au sol dans des éclaboussures de bave, aplatissant deux de leurs confrères qui furent rapidement gobés. Une autre se dirigea vers Dzaal qui fut coincé entre la chasse à l'extérieur et "ça". Jouant de son arme en tranchant l'air, l'animal visqueux ne semblait pas s'en soucier. Un autre regard en arrière étudia rapidement la situation : serpent et araignées, ou cette chose ? Aucune des deux ! C'est là qu'une bibliothèque vint se briser sur le dos de la créature qui s'immobilisa, ensanglantée. Le soulagement fut de courte durée car le bruit attira des arachnides en masse qui gravirent les jambes du démon non sans en rafler la chair.

Dzaal perdit son calme jusque là "presque" inébranlable et agita à nouveau son arme dans toutes les directions, découpant au hasard le tissu de ses guenilles et créatures poilus armées d'yeux. Il tapa également des pieds par terre et une fois toutes parties, lui et son dernier frère d'arme se glissèrent à travers une fenêtre. Tout compte fait, ils se ravisèrent en voyant la hauteur qui les séparait du sol... Un regard en arrière et les crocs du basilic se refermaient sur eux. L'instant d'après, les voilà suspendus au rebord, les pieds dans le vide. Le souffle court, ils attendirent que l'étroitesse de l'ouverture fasse rechigner le reptile. Leurs doigts s'endolorissaient au fur et à mesure que les minutes s’égrenaient.

Un petit sourire émergea tout de même sur le visage du compagnon d'arme, qui écarquilla les yeux et devint livide. Une arachnide s'était faufilée sur sa main et glissait maintenant jusque sur sa tête. Ses pupilles dans celles du démon, celui-ci frissonna, l'imaginant lui sauter dessus et lui crever les yeux. D'instinct, il envoya une main pour écraser la bestiole sur la tête de son ami du moment. Il manqua sa cible, déstabilisant à son tour ce dernier qui lâcha prise. Sa chute fut interminable et ce cri retentirait en lui pour les mois qui viendraient. S'il s'en sortait.
Au moins la bestiole était partie avec lui...

Il tenta de remonter, avec peine. Il ne sentait plus sa jambe qui suintait doucement de sang. La blessure avait dû être faite quand il écharpa avec maladresse ces saloperies d'arachnides. A l'intérieur, tout était calme. Dans le couloir, il n'y avait plus rien.
Le Démon vogua seul dans la bâtisse, longeant les murs, marchant sur des œufs et visitant chaque salle à la recherche de ces putains de briques marquées par les Dieux. Un miroir lui renvoya une image de lui terne, exténuée, boursoufflée d'égratignures et de chausses humides de fluide pourpre. Alors c'était ça les "spoltch splotch" depuis tout à l'heure...

A mesure qu'il progressait, il se demandait s'il n'était pas déjà passé par là. Dzaal se demandait aussi s'il y avait encore des vivants sociables dans les parages. La perte de sang additionné à la peur lui fit parler à une planche en bois dont les moisissures dessinaient un visage - si on regardait bien - qu'il emporta avec lui sous le bras. Il lui promit une bière s'il sortait de là. S'il en sortait un jour de ce foutu merdier bourré de pourriture, d'ombres et de chianteries en tout genre. Quelques vivres de cadavres lui permit de se restaurer et de bander ses plaies. Approximativement dans les deux cas. Et devant, une porte d'où se dessinait un trait de lumière sur le seuil. Il accéléra le pas, dans un ultime espoir que cela soit la sortie.

Au carrefour d'un couloir, un rugissement ; un ours. La bête avait fondu devant lui, ses yeux injectés de sang et à l'haleine putride de la Mort. Le jeune démon tomba inconscient sous le choc émotionnel, sa tête ricochant contre le sol en marbre.
L'ours l'attrapa sans ménagement et le jeta sur son épaule robuste. Balloté comme dans un rêve, sa douleur s'effaçant lentement, Dzaal s'échappa de la réalité et s'enfonça dans un sommeil qu'il espérait éternel.

***

La lumière... enfin la fin... Chaude et...
Dzaal se réveilla en sursaut, frigorifié, tandis qu'un gars bourru tenait un seau en s'esclaffant.

- Trois jours que j'essaie de te réveiller, par Edel ! T'as assez profité de mon lit, dégage maintenant.

Les quelques gouttes d'eau qui parcoururent sa langue lui donnèrent soif, et faim. Et comme si l'homme - ou ce qui semblait être un démon - avait lu dans ses pensées, tout était prêt sur sa table.

- Ce soir, tu t'en vas. Mais t'as une dette envers moi. N'oublie pas. Moi j'oublierai pas. Ganaem...

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Merci pour ce LDM o/
Un peu d'action et d'humour pour le démon de bas-étage, ça lui fait pas de mal !
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Ven 26 Aoû 2016, 18:59

「 Les Pièges de Nementa Corum 」
Eärhyë pestait. Elle qui recherchait avant tout la liberté, que ce soit dans le mouvement avec des vêtements près du corps ou dans l’esprit en réfutant toute relation de domination envers quelqu’un, elle se retrouvait à présent empêtrée dans une eau vaseuse et boueuse qui prenait grand plaisir à ralentir chacun de ses gestes, tendant même à la faire basculer dans cette mêlasse insipide. Le Lynx ricana, moqueur à souhait. C’est ça, pesta-t-elle envers lui, incapable de réfréner son agacement, moque-toi, toi qui n’oserai même pas tromper une de tes gracieuses pattes dans cette fange ! Sa remarque eut le don de faire cesser les moqueries, laissant la jeune femme seule dans ces immondices. Le décor avait pourtant su la charmer, malgré ce frisson qu’il faisait naître le long de sa colonne vertébrale. Du vert omniprésent et sombre, de la chlorophylle la plus pure malgré l’odeur nauséabonde de la bourbe. Un gros bâtiment avait attiré son attention. Immense. Ecrasant. La jeune femme n’avait jamais vu une bâtisse aussi imposante que celui qui s’offrait en ce moment même à sa vue. Le souffle coupé, la Bélua s’était arrêtée net dans sa progression, s’embourbant un peu plus dans la vase spongieuse.

Tu devrais te déplacer, qui sait si ce ne sont pas des marais profonds ? Affichant une petite moue de travers, Eärhyë se tourna vers Serë, ce traître d’ami qui lui avait masqué sa nature. Si elle lui permettait bon gré mal gré de la suivre dans ses voyages, la blonde acceptait encore difficilement son mensonge au sujet de ses origines. Qu’il ait été le fruit d’une terrible malédiction ni changeait rien : lui-même avait avoué qu’il avait pris son temps pour avouer sa véritable race. Selon elle, sa propre réaction était appropriée : elle aurait réagi avec moins de virulence s’il s’était décidé plus tôt. Ce n’est que de l’eau dans la boue, je ne risque rien… La moue de Serë trahissait son incertitude autant que son inquiétude, ce qui eut le don d’aggraver l’agacement de la blonde, même si, dans les tréfonds de son être, elle restait touchée par le fait qu’il prenne soin d’elle. La Bélua sentait bien que le Lynx l’influençait, lui qui adorait courir, la gueule au vent, aux côtés du Renard, le Totem de son ami. Serë. Pas mon ami… Eärhyë soupira puis se remit en route, Serë sur les talons.
Se rapprochant de l’immense bâtisse, le duo avisa une silhouette grossissant au fur et à mesure de leur approche. La Bélua se tourna vers son accompagnateur, indécise. Celui-ci hocha la tête d’un bref mouvement presque invisible avant qu’ils ne se remettent d’accord. La grâce de la silhouette les stupéfia tous deux. Des cheveux de neige qui s’accordaient harmonieusement avec la peau marmoréenne et des mouvements fluides, comme s’ils étaient mus dans de l’eau. Eärhyë aurait pu être jalouse d’une telle agilité si elle n’avait eu le souffle coupé par cette allégorie de la Beauté. Serë, bel homme au corps incontrôlable, se détourna, comme pour cacher une gêne à un quelconque niveau que ce soit. L’étrangère prit alors la parole, et les deux Béluas se laissèrent envoûtés par le timbre mélodieux. Des pages, un Dieu, les mots traversaient les pensées de la blonde pour toucher directement son âme, laissant à peine la trace d’un quelconque sens. Séduite par la perspective de l’inconnu, Eärhyë remercia la Prophétesse et s’enfonça dans les ténèbres ; séduit par la promesse de faire acte de foi envers Sympan et ses Aetheri avec entre autre Phoebe, Serë lui emboita le pas, désireux de ne pas se faire dispenser.

Après le vert chlorophylle, c’était au tour des ténèbres d’êtres omniprésentes. Ils y voyaient peu dans ce dédale de couloirs et avançaient ainsi en tâtonnant les murs, prenant les embranchements comme ils venaient, au gré de leurs intuitions ou du hasard si ces derniers venaient à manquer. Eärhyë aurait bien voulu laisser sa griffe pour retrouver le chemin inverse lorsqu’il leur faudrait gagner la sortie, mais la moindre aspérité ou marques leur resteraient invisibles. Derrière elle, Serë se faisait remarquer par une tonne de bruitsde pas sur le sol humide ce qui eut le don d’agacer prodigieusement la jeune femme, habituée à une forte discrétion, même quand l’ancien Okatsune l’accompagnait dans ses périples. Ses pensées furent balayées alors qu’elle glissait sur une surface givrée, étonnante dans un tel lieu. Elle n’eut droit au retour de son équilibre seulement grâce au réflexe de Sîdh qui intervint avant qu’elle ne bascule en arrière.
Merci, souffla-t-elle dans un souffle rauque tandis qu’elle s’efforçait de recouvrer une respiration normale. M’arrachant aux bras de Serë qui me maintenaient ferme contre son torse, je vis une ombre disparaître vers le plafond et frissonner. Une multitude de pattes avait frémis, me laissant perplexe. Nous ferions mieux d’avancer rapidement. Serë opina et ils se mirent en route, le cœur battant.

Ils descendaient, descendaient, descendaient. Eärhyë avait l’impression que leur descente sous terre n’en finissait plus. Une matière visqueuse recouvrait les murs, les empêchant de se tenir. Ils glissèrent un nombre de fois incalculables et n’eurent la vie sauve que grâce à l’extrême réflexe de leur partenaire. Ils finirent par atteindre le dernier niveau, facilement reconnaissable puisqu’ils marchaient sur une surface plane. Une lueur s’intensifia au loin et les jeunes gens s’y rendirent avec la hâte de ceux qui veulent fuir les ténèbres pour une bonne dizaine d’année.
C’est étrange d’avoir une lumière au cœur des souterrains, tu ne trouves pas ? La remarque de Serë était on ne peut plus vraie et Eärhyë commençait à craindre ce qu’ils découvriraient. Atteignant enfin cet endroit, le vert multicolore agressa ses pupilles qui se cachèrent derrière ses paupières le temps de s’acclimater. A ses côtés, Sîdh passait un bras pour se soustraire à ce flot lumineux, douloureux. Une serre en un tel endroit, on aura tout vu… Autant cela collait avec le décor extérieur, autant ça ne ressemblait pas du tout à l’atmosphère de la bâtisse. Respirant l’air à pleins poumons, une plante remua près d’eux et la Bélua eut le temps d’entrevoir des sortes de crocs intégrés aux végétaux. On ferait mieux de ne pas traîner… Quelques branches frémirent mais aucune ne les attaqua réellement, les rassurant. Il en fut tout autre à la sortie.

L’araignée était monstrueuse. Poilue, avec huit pattes, des dards horribles… et une taille monstrueusement grosse. La Bélua se figea, incapable d’intégrer cette nouvelle menace. Sîdh fut plus rapide mais c’était un pacifique avant tout. Attrapant son fouet, il le fit cingler près de la créature qui tenta de le cisailler sans même prendre la peine de frémir. Impulsive, Eärhyë écarquilla légèrement des yeux avat d’éclater de rire, complètement amusée par la situation des plus cocasses.
Nan mais, dit-elle une main sur une hanche en reprenant son souffle, tu t’attendais à quoi avec ton fouet ? Sa question rhétorique blessa Sîdh, qui esquiva la seconde suivante et de justesse une attaque de l’araignée. Ce geste de défense suffit pour concentrer de nouveau la blonde sur la situation qui leur faisait obstacle. Elle avait beau avoir un ressenti vis-à-vis de son partenaire, elle n’allait pas le laisser se faire embrocher sans agir. Dégainant sa dague, la Bélua bondit, essayant d’atteindre une patte. Pas encore adroite, la pauvre se loupa et se réceptionna contre le pan de mur auquel elle se cogna. Légèrement sonnée, elle n’eut la vie sauve qu’à l’intervention de Serë qui détourna l’attention de la nébuleuse. Eärhyë grogna, un grognement caverneux qui venait du tréfonds de ses entrailles. Le Lynx réagit immédiatement, au même titre que le Renard. Les deux Totems prirent le relais, déguerpissant loin de l’araignée. Ils débouchèrent dans une salle vide si ce n’était une table sur laquelle trônaient quelques feuillets à l’écriture indéchiffrable. Le Lynx courba l’échine et l’humaine réapparut, nue et frissonnante. Eärhyë s’empara des feuillets et repartit en courant par une autre porte, devancée de quelques mètres par le Renard. Des cris et rugissements résonnaient tout le long de la paroi, leur faisant accélérer le pas.

Ils atteignirent finalement l’air respirable de la surface. Avalant une grande goulée d’air, la Bélua desserra sa prise sur les vélins et y jeta un coup d’œil. Exaspérée de ne pas comprendre, elle observa le Renard d’un œil acerbe.
Evite de te rincer l’œil au passage, même si tu as pu en profiter tout ton soûl auparavant. Toujours déplaisante, mais la jeune femme haïssait par-dessus tout les hypocrites.
Contournant l’immense bâtisse, le duo finit par rejoindre d’un pas léger la Prophétesse. Eärhyë lui tendit solennellement la paperasse avant de prendre la parole sans même penser à se mordre la langue.
Evitez d’envoyer d’autres idiots là-dedans, le danger grouille un peu partout. Sa remarque n'avait porté aucune morgue, au contraire elle se voulait altruiste. Comment la blonde aurait-elle pu savoir que le danger provenait de la poupée qui lui faisait face, après tout ? Essuyant le regard de la prophétesse sur sa non-tenue, Eärhyë se détourna, prenant le même chemin qu’à l’allée, Sîdh sous sa forme sur les talons.


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Ven 26 Aoû 2016, 20:28

   Shams n’était plus certain de savoir comment il s’était enrôlé là-dedans. Bien sûr qu’il s’en souvenait, mais… Il n’avait pas réfléchi sur le coup. Ce n’était pas lui, qui avait pensé, mais un être avide d’aventure. On lui avait dit qu’on avait trouvé ou presque un moyen de montrer au monde la légitimité et la bienveillance des Aetheri. On lui avait donné du courage, de l’espoir, et il avait rejoint ce groupe, essentiellement composé de Réprouvés. Il s’était particulièrement lié d’amitié avec l’un d’eux, Dekyl. Ils se ressemblaient beaucoup. Shams se sentait moins seul. Drail, lui, était plus sûr de lui, ce qui lui avait valu d’être à la tête du groupe, mais il était tout aussi gentil. En fait, il appréciait tout le monde ici. C’était aussi pour ça qu’il était venu.

   Il ne s’était pas demandé ce qui allait pouvoir se passer, de ce qu’ils allaient devoir faire. En fait, ses doutes ne commencèrent à germer qu’une fois qu’ils furent entrés dans cet immense labyrinthe. Les paroles de la prophétesse ne l’avaient pas inquiété. Il était resté scotché à la vue de cette femme magnifique et atypique. Il l’avait écoutée sans vraiment le faire. Pas une seule seconde il ne s’était posé de questions. Il ne se les posait jamais au bon moment. Soit il se faisait royalement berner au risque de sa vie, soit il psychotait sur un détail qui n’avait rien d’alarmant.

   Bref, il s’était fait avoir.

   Le groupe entra dans l’étrange bâtiment. Il ne se distinguait pas forcément du paysage extérieur, niveau ambiance. Et il y avait quelque chose de non négligeable : ça raisonnait. Le moindre son, le moindre mouvement, le moindre atome était bruyant. Le bruit initial se tordait, se déplaçait, percutait un mur, se transformait. Tout devenait impressionnant, bien plus que ça ne l’était déjà. Tous se demandaient où ils avaient foutu les pieds. Ils restaient bouche bée. Drail se racla la gorge. Shams sursauta à cause de l’amplification.

   -Bon, par où voulez-vous commencer ?

   -Tout droit ? Proposa Rem.

   Ils acquiescèrent à l’unanimité. Ils n’avaient rien à perdre après tout, puisqu’ils ne savaient rien de cet endroit. Ils avançaient d’un seul bloc. Shams était vers l’avant. Il regardait, craintif, tout autour de lui. Ils marchèrent longtemps dans la même direction. Aucun croisement ne les inspirait. Tout était sombre, tout était monotone et désert. Et par où sortir, une fois leur mission accomplie ? Ils ne voulaient pas faire n’importe quoi, ils voulaient d’abord repérer un minimum les lieux. Rem et quelques autres se chargeaient de mémoriser.

   Un grondement rauque retentit jusqu’à eux. Le groupe entier tressaillit.

   -C’était quoi ça ?

   Drail scrutait le couloir, à leur droite. Le grondement se répéta. Le grand brun écarquilla soudain les yeux. Il fit deux pas en arrière.

   -Oh, m*rde. On se casse… On se casse ! Cassez-vous !

   Shams se retourna pour voir ce qui l’avait alerté. Mais on le tira violemment par le bras et il n’eut le temps que de voir une gueule béante et monstrueusement grande.

   Ils couraient du plus vite qu’ils pouvaient. Ils n’entendaient plus la bête, mais dans le doute, ils continuaient. Ils ne s’arrêtèrent qu’au bout de longues minutes, à bout de souffle. Shams s’affala par terre, haletant.

   -Quelqu’un… a mémorisé le chemin ?...

   Silence.

   -On est perdus… Murmura Dekyl pour lui-même, terrorisé.

   -Non… non, on n’est pas… perdus… on retrouvera le chemin… Allez, on y retourne.

   Impossible de rebrousser chemin avec un monstre au derrière. Ils préférèrent continuer et s’occuper de leur mission initiale, même si quelques-uns commençaient à douter ; ils n’avaient encore trouvé aucune piste, et on ne leur avait jamais parlé de se mettre en danger.

   -J’avais oublié qu’il y avait des étages…

   Rapidement, ils s’étaient retrouvés au pied d’un large escalier de pierre menant à un étage semblant presque moins accueillant que le rez-de-chaussée. Drail et Rem s’y aventurèrent en premiers pour s’assurer que la voie était libre, puis firent signe à leurs camarades de les rejoindre. Si ça se trouvait, il n’y avait pas grand-chose à craindre. Il n’y avait peut-être qu’un monstre, et ils avaient eu la malchance de tomber dessus assez vite…

   -Drail, c’est quoi ce truc… ?

   Dans l’obscurité, une forme sombre à hauteur de genou se mouvait. On ne voyait que son corps, mais rapidement, au fur et à mesure qu’elle s’avançait, on put imaginer ses longues pattes fines et velue, ses mandibules… Le frémissement fut général. Derrière eux, à l’étage inférieur, quelque grondement résonnait. Ils étaient contraints d’avancer. Plus de doutes possibles : leur but était uniquement de ressortir d’ici vivant. Leur course reprit de plus belle. Shams était si terrorisé que son cerveau était paralysé, incapable de faire la moindre réflexion. Il suivait et ne regardait rien d’autre que leur chef de bande. Une ombre surgit à sa gauche et il hurla. Il reçut un coup à l’épaule, lui indiquant qu’il devait continuer de fuir, même d’accélérer. La bête rugit et partit à leur poursuite. Elle ressemblait vaguement à un lion géant, mais à la couleur cadavérique. Une vision d’horreur, à qui il tournait à présent le dos. Et pourtant, il entendait toujours ses pas, lourds, puissants et agiles, il sentait le sol vibrer sous ses pieds. Le groupe entier courait avec lui, mais il était seul, et toute autre notion que la Vie avait disparu. Quelqu’un devant lui trébucha ; il ne s’en rendit même pas compte. Heureusement, il se rattrapa avant que Shams ne lui rentre dedans. Un autre lui tendit la main, car il était dernier, mais trébucha aussi. Celui-ci ne reprit jamais son élan. Son cri déchira ses tympans. Il s’en foutait. Il était dans une bulle noire. Ils tournèrent dans un énième couloir, quand ils purent enfin s’arrêter. Shams heurta violemment Rem et s’écroula par terre. Il posa une main sur sa poitrine. Son cœur battait si vite qu’il avait l’impression de pouvoir faire une crise cardiaque à tout moment. Il avait mal. Ses mains tremblaient et il ne sentait plus ses jambes. Appuyé contre un mur, Drail lâcha un juron. Il le répéta cacha son visage dans ses mains. Il n’avait plus que ce mot à la bouche. A côté de lui, Rem rit nerveusement.

   -Par tous les Aetheri, je crois que j’ai jamais eu autant d’adrénaline !

   -Tais-toi, Rem…

   -Quoi ? C’est pas vrai peut-être ?

   -Rem, … t’es en train de délirer…

   Rem rit plus fort. Derrière lui, Derek plaqua sa main contre sa bouche. Shams reprenait ses esprits. Il voulut se relever. On l’aida.

   -Ca va ? S’assura Drail.

   -Dekyl… ?

   Silence.

   -Il… Tu ne l’as pas vu… ?

   Shams secoua la tête en signe de négation. Que s’était-il passé ? Il avait loupé un épisode.

   -Il est tombé, et… personne n’a pu le rattraper.

   Drail ne paraissait que désolé. Il n’exprimait rien d’autre. Shams le regardait, les yeux écarquillés. Les larmes lui montèrent. Il se jeta sur lui et le frappa au ventre, sachant pourtant très bien que sa force était ridicule.

   -Enfoiré ! Hurla-t-il, hors de lui. Pourquoi tu t’en fous ? Pourquoi ça te fait rien, ça, hein ?

   Le chef du groupe l’attrapa et recula brusquement. Un bruit sec, puis le silence retomba, plus pesant encore que précédemment. Drail était ébahis. Shams se retourna, et put voir Rem l’imiter. Bientôt, le bruit régulier d’un clapotis s’affirma. La scène des deux corps embrochés, immobiles, fut longue. Très longue. Irréelle. Lorsque le dard se rétracta enfin, ils retombèrent mollement dans la flaque de leur sang mêlé.

   -Derek… Jared… Bredouilla Drail, livide.

   -… On peut dire que j’ai eu chaud… Murmura Rem.

   -LA FERME !

   L’énorme frelon se tourna vers eux et fit claquer ses mandibules. Il examinait ses trois prochaines victimes de ses grands yeux brillants et effrayants. Drail entraîna Shams avec lui. Rem les suivit. Il était presque euphorique. Il lançait des « Vous avez vu ça ? » toutes les dix secondes, ce qui ne faisait qu’augmenter la colère de son ami.

   Shams était à bout de forces. Ses larmes l’empêchaient de voir quoi que ce soit. Il respirait mal. Drail le porta et le passa sur son épaule. A partir de là, il ne se souvint plus trop. Il avait regardé Rem, qui était suivi de près par une horde de points jaunes dont le bourdonnement était assourdissant. Il avait aussi eu envie de vomir à cause du ballotement. Il avait pensé à la Magie Blanche, puis… plus rien.

   Au réveil, il avait froid. En fait il était glacé. Il était allongé sur quelque chose de mou et humide. Il avait tourné la tête. Drail était allongé à ses côtés, les yeux rivés sur le ciel. Sa poitrine montait et descendait, secouée de hoquets. Shams se mit à pleurer lui aussi.

   -C’est fini ? Demanda-t-il, la gorge si serrée que c’était quasiment inaudible.


   Le grand brun le regarda quelques secondes et l’étreignit. Il mordit son poing et hurla. Shams éclata lui aussi. Oui, c’était fini. Mais la culpabilité, elle, ne s’éteindrait jamais.

~1500 mots~


Je prendrai 2 points de Force et 2 points d'Intelligence pour Shams, please!
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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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◈ Activité : Horticultrice
Latone
Sam 27 Aoû 2016, 18:37

Aussitôt le discours prononcé par la Prophétesse, Léto et Latone échangèrent son sourire contre le leur ; le premier était plus maigre mais chaleureux, tandis que le second resplendissait de par ses canines déployées. Elles se souvenaient de cette femme, du temps où la blonde était encore tiraillée par ses peurs, enchaînée dans un cercle vicieux provoqué par son androgynie. C'était plutôt ironique qu'elles se recroisent pour quasiment la même raison qu'auparavant : pour Sympan. La première fois, c'était pour réunir le Cristal-Maître, dans l'ombre de Maëlith, à présent c'était en son nom-même. Mais la Chamane ne devrait pas être étonnée par pareilles coïncidences, après tout du sang similaire coulait dans leur veine ; elle l'ignorait juste, malgré le fait qu'elle ressentait une certaine complicité entre elles.

" Des dangers ? C'est le mot magique pour m'appâter ! Latone était fidèle à elle-même : fébrile, prête à en découdre au moindre regard de travers.
- A tout à l'heure. " Souffla la Chamane, avec une respectueuse révérence, à l'attention de sa commanditaire.

Tandis que le duo s'avança vers la bâtisse, Léto fixa l'immensité de cette dernière. La dernière fois qu'elle était venue ici, ce n'était qu'un champ de ruines damnées, le portrait du déclin des Mages Noirs. Aujourd'hui, ces derniers venaient de prouver qu'ils s'étaient énormément rattrapés. Elle fronça les sourcils, ce n'était pas bon signe pour ses alliés, ni pour elle ; une Orisha de jadis doublée d'une défenseuse au cœur gorgé de bonté. Enfin, ce n'était que les apparences, puisque ses nobles causes ne l'empêchaient guère de sacrifier des dizaines de vies.

Un long manteau bleu de minuit recouvrait ses vêtements, jusqu'aux chevilles, pour ne laisser transparaître que des bottes de cuir et un imposant fourreau dans son dos. Une légère fourrure de félin blanc surmontait ses épaules, on ne voyait pas ses bras, enfouie sous les pans du haut. Le cliquetis caractéristique de sa chaîne, enroulée autour de son poignet comme à son habitude, était étouffé malgré le rythme frénétique de ses pas. Léto avait l'air d'un ermite versé dans les arts martiaux et ne s'en cachait guère : le voyage, l'isolement que ce dernier lui offrait, était bien son seul remède contre les maux qui prenaient d'assaut son âme. Son esprit était constamment plongé dans des crises incontrôlables, son corps ne cédait que peu à la tentation des larmes… Mais il lui était déjà arrivé de craquer, une fois. Elle n'était pas infaillible ; pas encore.

Latone, en bon esprit qu'elle était, prenait fièrement les devants, consciente qu'elle sera celle qui devra être le plus attentive à son environnement, car la seule à pouvoir accéder à des zones dont sa jumelle physique ne pourrait point atteindre. Néanmoins, tout comme Léto, elle s'attendait à un peu de résistance, histoire de s'échauffer un peu. Patauger ici dans l'eau ne plaisait guère à la blonde et la bleue détestait cet endroit, trop glauque, pas assez dangereux. Car oui, elle avait remarqué que les propriétaires de l'endroit semblaient absents, ou en tout cas très discrets. Elle n'aimait pas les embuscades, elle préférait les affronter tous de face, même si rien ne lui disait que les Sorciers attendaient réellement sa visite.

Latone siffla en levant la tête vers le plafond qu'elle ne pouvait pas ne serait-ce qu'entrevoir d'ici. Léto fixa les hauteurs enténébrées, cet endroit lui rappelait très clairement la Prison d'antan ; en plus imposant, beaucoup plus imposant. Elle remercia silencieusement Yeul de lui avoir indiqué les souterrains plutôt que les étages, Léto ne souhaitait pas revivre le même scénario qu'à sa dernière visite. La Chamane et l'Esprit s'enfoncèrent dans les fondations du bâtiment Elle marchait doucement, laissant le temps à sa seconde paire d'yeux de fouiller les parages à la recherche de leur objectif : des pages. La chasse au trésor au beau milieu d'un labyrinthe, ce n'était clairement pas sa tasse de thé, la guerrière espérait bien par trouver son compte dans ces dédales qui n'en finissaient pas.

" Et de une ! " Léto prit le morceau de manuscrit trouvé par Latone.

Ses yeux vairons tentèrent de déchiffrer les lignes en vain, elle supposa que c'était une langue étrangère mais elle ne pouvait guère s'avancer plus sur le sujet. Après tout, l'intellect n'était pas son point fort. Elle rangea précieusement le parchemin dans sa sacoche et continua de suivre la bleue, qui essaya de paraître extatique devant toute cette belle aventure.

" Hmm ? " Son ouïe l'avait alertée d'un danger imminent.

Une créature rôdait dans les parages, ses pas se rapprochaient dangereusement, le tout en émettant des petits cris sordides. La Chamane dégrafa la ceinture retenant son fourreau et prit celui-ci d'une poigne de fer, elle dégaina lentement l'imposante claymore enchantée. L'araignée géante se présenta soudainement hors des ombres, ses mandibules menacèrent la titanide qui ne semblait point déconcertée par la venue du monstre. Latone croisa les bras de son côté, un sourire équivoque à l'attention de la blonde ; cette dernière fit tomber son fourreau à terre pour dégainer pleinement sa lame. La monstruosité chargea et la Chamane repoussa celle-ci d'un coup de la Silencieuse : l'épée relâcha tous les sons accumulées dès lors sur la bête. Celle-ci recula et montra de gros signes de faiblesse face à la magie de l'arme. Léto fit des petits moulinets devant son adversaire pour la provoquer mais la bestiole ne répondit pas à la provocation. Déçue, la Chamane se contenta d'achever d'un coup sec le monstre, fendant son corps en deux, comme si elle venait de couper un simple rondin de bois.

Après avoir rengainé son arme, la blonde continua son périple aux côtés de la bleue, celle-ci toujours à l'affût du moindre bout de papier qui traînait dans ces couloirs sans fin. Elles croisèrent à de multiples reprises un monstre à apparaître, toujours les uns à la suite des autres – bon, il y eut au moins une fois où les bestioles étaient deux, mais la seconde s'était violemment assommée contre un mur lorsqu'elle tenta d'attaquer l'éthérée – ce qui entacha sa lame au fil de son périple, mais point son corps qui n'avait pas une seule égratignure ; seule une partie de son manteau avait été déchiré par une attaque surprise. Au final, la lassitude gagna Léto et ses sombres idées embrumaient peu à peu son esprit.

" Je commence à croire qu'on n'a pas la même définition du mot "danger"… Elles approchaient de la dizaine de pages, ce qui n'était pas rien à leurs yeux.
- Je ne suis pas vraiment faite pour… ce genre de choses. " Ainsi, une couronne d'os apparut dans sa main.

Ni une ni deux, elle accéléra le pas pour se retrouver dans une plus grande pièce, cette fois-ci remplie de quelques monstres regroupés. Elle ne comptait pas laisser ses pulsions prendre le pas aujourd'hui, son seul remède était – ironiquement – un autre mal, comme combattre le feu par le feu. La blonde avait enfilé la couronne de la mort et apparaissait telle une Ombre vengeresse face aux cobayes ; car oui, cette pièce ressemblait davantage à une cage qu'un simple enclos d'élevage. Les bourreaux n'étaient pas là pour trouver la mort, alors Léto se reporta sur les monstres. Tandis qu'elle faisait danser sa lame et sa magie occulte tout autour d'elle, que le sang recouvrait sa silhouette imposante, son esprit s'apaisait, se complaisait dans le doux maléfice des Ombres. Elle entendait des battements de cœur tout autour elle, elle n'était pas seule à souffrir, elle le ressentait et cette certitude lui permit de se calmer, de ne plus se soucier des tracas de la Vie. Seulement la Mort.

~~~

" Je mets fin à mon règne. " Déclara-t-elle en franchissant les portes, couverte de sang.

Un mal de crâne s'abattit sur sa caboche, elle avait gémi en recouvrant son essence primaire. Fort heureusement, Léto s'en remit assez vite, elle devenait de plus en plus habituée à endosser l'autre facette du Cycle de la Vie et de la Mort. Aujourd'hui encore, elle ignorait ce que cela impliquera de jouer sur les deux fronts, mais sûrement y trouvera-t-elle une réelle utilité, peut-être même une solution. Quoi qu'il en soit, Latone saupoudra leur retour victorieux d'un grand sourire à l'attention de Yeul, à laquelle la vivante lui remit le tas de manuscrits comme convenue. Une fois de plus, Léto remettait des documents sans en comprendre la portée, elle était seulement convaincue que cette action leur fera découvrir l'issue de cette guerre beaucoup plus tôt.


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By Jil ♪
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Jeu 01 Sep 2016, 18:20



La Prison. Un lieu qui ravivaient de lointains souvenirs dans l'esprit du Chaman. Il y a plusieurs années de cela, il s'était introduit dans le lieu accompagné d'un certain Démon, puis ils avaient farfouillé un peu partout, manqué de mourir plusieurs et finalement s'étaient beaucoup amusés. Il faut dire que les Sorciers avaient un bon sens de l'humour, apparemment. Quoiqu'il en soit, c'était une visite inédite et unique, car aujourd'hui il ne restait plus rien de cet endroit remarquable. Le Chaman regarda l'étendue marécage avec une pointe de tristesse. Il était venu ici pour assouvir l'envie mélancolique de contempler à nouveau les hauts murs de l'édifice. Et voilà qu'il en découvrait les ruines… Désemparé, il déambula parmi les flaques vaseuses, fumant pensivement, complétement perdu dans le monde illusoire que son esprit se plaisait à contempler. "Je te retrouve enfin." Lorsque la voix grave retentit derrière lui, le chaman sursauta et s'étouffa à moitié. Puis il se retourna et reconnu avec surprise l'esprit qui venait de lui adresser la parole. "Gideon..." souffla-t-il, amusé. Il pencha respectueusement la tête et attendit, curieux de connaître la raison de cette rencontre. Gideon, la posture fière et sévère, déploya ses ailes de brume. L'ancien Ange dégageait une aura puissante, même en étant qu'un simple fantôme. Sa vie antérieure avait été emprunte d'une gloire que même l'éclat terni pouvait impressionner. "Tu t'es…assagi." souffla-t-il après une bref inspection du chaman et de la lueur qui brillait dans les yeux de ce dernier. "Assagi, mais pas repenti de tes péchés." Devaraj lui rit au nez. "Content de l'entendre, mon cher Parasite." répliqua-t-il en insistant lourdement sur le dernier mot. Il n'attendit pas la réponse pour se remettre à marcher en direction du nouveau bâtiment que l'on apercevait. "Je ne compte pas te cacher ma nature… Contrairement à certains. où est-il passé d'ailleurs ?" L'esprit marcha à ses côtés, adoptant la même posture qu'un vivant. "Oh, lui. Je l'ai... puni. Menteurs ou honnêtes, vous vous avez tous les mêmes intentions finales." Le Chaman haussa les épaules. Il avait suffisament souffert pour comprendre que les Esprits Parasites avaient tous une même volonté : celle de parasiter. C'était assez logique, mais l'on ne faisait pas attention, l'on pouvait se laisser berner, croire qu'il était possible de les adoucir ou bien se perdre dans leurs belles paroles. "Tu devrais veiller à ne pas me comparer trop assidument aux autres vermines, Devaraj."

Le Chaman ignora la remarque, pour la simple raison qu'une femme au charisme incommensurable venait d'apparaître devant eux pour leur susurrer des mots qu'il bu avidement. "Montre-moi à quel point le Mal t'as dévoré pendant mon absence, jeune Chaman." Gideon rit. Un rire pur et presque innocent. L'esprit avait une étrange manie. Il observait le Mal avec un plaisir évidant et pourtant il avait vécu toute sa Vie et maintenant sa Mort pour éradiquer cette chose du monde. Soupirant devant le caractère très spécial de son compagnon, le Chaman haussa les épaules et entra dans ce fameux labyrinthe. "Ne le touche pas." murmura Khaal en regardant l'ancien Ange fanatique d'un air sévère. Depuis sa réconciliation avec le chaman, l'ancienne alfar avait apprit à se faire respecter des autres esprits. Mais les Parasites étaient toujours autant compliqué à contenir. "Je fais juste regarder, promis."

L'intérieur du dédale était impressionnant. Devaraj n'en avait jamais vu de tel, si bien qu'il ne regretta pas d'être revenu ici, même si la situation ne semblait pas des plus sûres. Au début c'était seulement les cris des précédentes victimes enrôlées naïvement qui parvenaient à leur oreilles. Devaraj écoutait la mélodie avec délice et satisfaction. Ils montèrent quelques marches et tombèrent sur les premiers cadavres sanglants, puis, les premières Bêtes. Pensant qu'il serait dommage de partir sans emporter un échantillon des ses étranges animaux, le Chaman s'évertua à ne pas fuir mais combattre sauvagement. Un choix un peu fou qui lui valu d'avoir une grosse morsure au bras et une éraflure à l'épaule après un combat acharné dans lequel il manqua plusieurs fois de se prendre un coup fatal. En échange de ses efforts périlleux, il décida d'emporter les griffes, les crocs et une oreille de cette espèce inconnue, pour des expériences dans le futur… Les opportunités étaient rares. Il ne fallait pas les rater, peu importe le prix à payer. "Y-a-t-il réellement des reliques en ce lieu ?" souffla-t-il en essayant de se faire un garrot pour contenir le flotde sang qui coulait de son avant-bras. C'était plus l'expression d'un gros doute plutôt qu'une vraie question. Et personne ne lui répondit.

Plusieurs marches après, la visite improvisée se transforma en course-poursuite chaotique. Et ils étaient les victimes. Devaraj était complétement fasciné et attiré par toutes ses bestioles si magnifiques rassemblées au même endroit. Il lui fallu beaucoup de détermination et de force pour se pousser à s'enfuir et chercher la supposée sortie, car il serait volontiers resté planté au milieu du chemin à admirer les puissantes pattes velues et crochues qui fonçaient vers lui et faisaient deux fois sa pauvre taille. "C'est fou ! Je… Ah !" criait-il à bout de souffle en gesticulant sans aucune logique. S'il n'avait pas eu Khaal pour le remettre sur la voie de la survie, il serait probablement mort dès les premières minutes. Au croisement de trois allées, ils tombèrent abruptement sur un groupe d'individus en panique qui hurlèrent et manquèrent de l'attaquer avant de se rendre compte qu'il était du même côté qu'eux. "Entre-aidons nous..." souffla celui qui semblait être le chef de la bande. "A plusieurs nous survivrons, j'en suis certain ! Les Aetheri sont avec nous !" Le chaman haussa un sourcil, dubatatif. "Hum. Non. Mais je vais quand même vous suivre..." Un sourire malsain orna son visage. La troisième allée, celle qu'aucun d'entre eux n'avait encore empruntée, montait ardemment en une série de marches serrées.

Alors qu'ils commençaient la montée interminable -certains à quatre-pattes tant leur épuisement était grand- quand un grondement sourd résonna. C'était un Monstre, qui à lui seul remplissait la totalité du passage. Il les avait vu et s'avançait vers eux. Devaraj le fixa, incapable de détourner les yeux. Puis il revint brutalement sur terre. Ce n'était pas de la peur qui l'envahit, mais une grande colère. On les avait trompé. On avait osé utilisé leurs bonnes croyances pour les enfermer ici. Les Dieux criaient vengeance ! Il sera l'arme de leur courroux. Lui, seulement. "Vous voyez, parfois des Sacrifices sont nécessaires." souffla-t-il. Alors que tous se demandaient ce qu'il lui prenait, il attrapa le chef de la bande par le col et lui fit dévaler l'escalier d'un geste brutal. "Magnifique ! Oh vraiment !" s'écriait Gideon alors que Devaraj réitérait son action avec les autres personnes à proximité. Les corps hurlants arrivèrent aux pieds de la bête qui les dévora sans attendre. "La Vie, la mort, tout cela n'a pas d'importance. Mais JE dois sortir d'ici, car mon Destin est grand." prononça-t-il sans une once de regret. Il tourna les talons en courant et agrandit sa vitesse avec Khaal, prenant ainsi quelques précieuses secondes d'avances sur son adversaire. Malheureusement, le Monstre se mit à sa poursuite et le rattrapa rapidement. Grimaçant, le Chaman fit un énorme effort pour ne pas ralentir à cause de son endurance qui fatiguait, de ses blessures qui brûlaient atrocement et de son souffle qui se perdait. Il pensa à ce qu'Edel lui avait dit et couru, couru, couru.

Le reste est flou. En haut des escaliers se trouvait une sortie mais il était si épuisé quand il l'avait atteinte qu'il avait fait quelques pas dans le marécage et s'était évanouit dans la vase.



1359 - 2 points de force pour Dev - + 1 pour les Aetheri - Merci nastae
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Jeu 08 Sep 2016, 14:16




Ce qui éveilla Dante, fut le bruit qu'il fit lorsque son corps toucha la boue humide, ses genoux se plongeant dans l'eau croupie de l'endroit. Il y avait quelques algues et différentes verdures dans l'eau avec des moustiques qui grésillaient déjà dans les oreilles du vampire. Cela n'avait pas tellement alimenté son sommeil qui n'était déjà pas très profond. Ses yeux rubis s'illuminèrent sur ce qui l'entourait, il voyait cependant que ce n'était pas du tout l'endroit qu'il avait quitté lorsqu'il était encore conscient un peu plus tôt, peut-être quelques heures plus tôt ? Il n'avait aucune idée de comment il était arrivé ici, ou du moins, il ne s'en rappelait pas. Il voyait sur son corps différentes blessures, quelques brûlures par-ci par là... que s'était-il passé ? Il jeta un oeil derrière lui, encore agenouillé dans la vase visqueuse. Il y avait là plusieurs corps sans vie qu'il reconnaissait. Certains étaient des inconnus dont il ne se rappelait que de leur nom éphémères désormais, d'autres, des connaissances. Comment en était-il arrivé là ?

Il fallait revenir à quelques heures plus tôt, lorsqu'il était arrivé à Nementa Corum. Il était venu suite aux rumeurs de ce qu'il pouvait y accomplir en tant que fidèle des dieux. Il levait les yeux et voyait ce bâtiment, immense, s'arrêtant presque dans les cieux. Il ne semblait pas y voir la fin et revint rapidement sur celle qui prenait désormais la parole promettant louanges et différentes victoires s'ils parvenaient à trouver dans ce dédale, des précieux messages des dieux. C'était ainsi un moyen pour le vampire de se rapprocher de ces derniers. Il ne pouvait qu'espérer réussir et autour de lui des dizaines d'autres individus. Tous étaient aussi déterminés que lui. Il reconnaissait certains d'entre-eux dont Shun, Alia, Reina, Vitali, Lordan et Johan. Il ne les connaissait que de vue, mais son regard s'arrêta finalement sur un compère vampire, venu à son tour participer à cet événement. Ce n'était autre qu'Erwan.

« Je ne pensais pas te revoir ici, Erwan. C'est un plaisir de te revoir. »
« Un plaisir partagé, je ne t'ai pas revu depuis que tu as décidé de joindre les brujah, J'espère que tu n'en veux pas à un vieux membre de ton ancien clan d'être présent à cette petite fête non ? En tout cas, je pense qu'il y aura peut-être quelques dangers, tu veux qu'on fasse équipe ? Je fais plus confiance à quelqu'un de mon peuple, que certains de ces sauvages... même si d'ordinaire j'aurai préféré être en solitaire, c'est toujours agréable d'avoir quelqu'un qui surveille vos arrières. » demanda simplement Erwan.
« Je ne pense pas que ce sera trop dangereux, mais sait-on jamais. Il n'y a rien de mal à être prudents. Mais dans tout les cas, restons sur nos gardes. » répondit-il avec presque la même aisance.

Lorsqu'ils furent tous deux lancés dans un immense labyrinthe. Ce dernier semblait abriter quelque chose de suspect et les vampires s'en doutèrent presque immédiatement lorsque divers bruits de sifflements se firent entendre. Le groupe se scinda rapidement, une dizaine d'individus se dirigèrent vers la gauche du dédale et à peu près six ou sept personnes comprenant les deux vampires, se dirigèrent vers la droite. C'était simpliste, mais cela allait vite changer. Ils tournèrent durant divers couloirs pour arriver sur une sorte de grande pièce ovale, même si le terme "pièce" n'était pas exact. C'était plutôt un mixe entre un marécage et quelques murets à moitiés effondrés, avec trois accès différents en plus de celui dont il venait d'arriver. Sur la gauche, très rapidement, des cris se firent entendre, c'était le premier groupe. Des cris apeurés, de fureur et de douleur s'entendait. Ils n'étaient pas très loin et d'instinct, tous s'orientèrent vers là-bas, même si deux ou trois eurent quelques secondes de doutes.

« On devrait les aider, plus on est nombreux, plus on a de chances de retrouver ce qu'on recherche tous, de plus, j'ai un mauvais pressentiment il est désormais certains que nous ne sommes pas seuls. » lança Erwan, plus averti que d'autres.

Tous suivirent alors Erwan et son audace. Même Dante ne traîna pas derrière lui, bien que plus prudent. Il s'arrêta un instant, s'accroupissant dans la vase, remarquant quelques traces suspectes dans celle-ci. Il passa son index et majeur sur une sorte d'empreinte qu'avait été laissée là, dans la vase, presque pour eux de le voir. Mais dans l'empressement, tout le monde l'avait manqué. Il remarqua ainsi la présence d'une créature massive, imposante... ce n'était pas quelque chose d'humanoïde, c'était plus lourd, plus... imposant. Il s'inquiéta. Il n'eut que le temps de relever ses yeux sur ce qui se passait devant lui, qu'une explosion qu'il n'avait jamais vu, se produisit. Tous sautèrent dans les airs et s'envolèrent jusqu'à atterrir comme des mouches sur le sol, encore pour certains enflammés de ce qui venait de se passer. Dante tenta de percevoir Erwan dans cette foule, mais ne vit que certaines de ses connaissances. Une seconde explosion se produisit alors, la déflagration l'envoya atterrir contre un mur qu'il défonça au passage avant de finir sa course dans la boue et les algues. Ce qui expliqua ainsi, ce qui s'était passé.

Il se releva avec difficulté, voyant autour de lui certaines personnes qu'il connaissait, pour certains mieux que d'autres, bien qu'il n'avait tissé d'amitié avec aucun, il n'était pas ravi de voir de potentiels camarades dans cette guerre anti-sympan, se faire laminer comme des insectes. Il releva son regard et vit immédiatement la cause de ce désastre. C'était tout bonnement l'un des pro-aetheri de départ, un type qu'il ne connaissait pas, qui, paniqué, utilisait ses pouvoirs à tout va contre des créatures qui y résistait visiblement plus que bien. Un énorme minotaure se dressait devant lui, avec derrière lui, de nombreux cadavres de créatures désormais tuées avec les différentes explosions. Mais dans l'ombre, une silhouette se dessinait, un homme, une claymore brandie, qui courait désormais vers l'immense minotaure et l'attaqua avec ferveur. La blessure qu'il infligea fut suffisante pour faire rugir la bête, alors que l'arme s'était enfoncé dans son pectoral, espérant probablement y déchirer son cœur. Ce muscle si précieux qui terminait la vie de tout ce qui vivait, s'il était ainsi sectionné. Mais la lame n'avait pas touché ce fameux muscle et l'homme fut projeté jusqu'à Dante, avant que ce dernier ne le réceptionne grâce à sa magie, son bouclier quasi-invisible l'arrêtant. Ce n'était autre qu'Erwan. Il était en piteux état, du sang ruisselant de son visage entier, des brûlures presque partout sur son corps, ainsi que de la cendre, probablement le résultat de ce qui s'était passé depuis.

« C'est quoi ces trucs ? p*tain de m*rde ! J'ai jamais vu une telle chose de toute mon existence... des minotaures ici ? J'ai jamais vu un tel minotaure ! C'est vraiment la m*rde, Dante. »
« J'ai encore mal au crâne, mais je peux te filer un coup de main. » insista alors Dante.

Les deux hommes acquiescèrent l'un à l'autre. Il était temps pour eux de s'unir pour vaincre l'adversaire. Erwan commença à insuffler sa magie dans sa lame, ce dernier possédait des pouvoirs de renforcements. Il parvenait à enchanter son équipement pour le rendre plus résistant, plus dur, plus léger, plus meurtrier. Dante lui, se concentra. Il n'attendit pas pour se téléporter à ce qui forgeait les ligaments de ce qui était les "genoux" du minotaures. Utilisant son Nagamaki, il enfonça au plus profond sa lame dans la chair de la créature. La première jambe se fit sans encombre, puis un poing vint heurter non loin le sol, projetant Dante contre l'un des murs du labyrinthe.
« Dante ! f*is ch*er ! » s'écria Erwan, voyant que son camarade brujah était désormais mal en point.
Il vérifia d'un seul regard son état et vit encore ses yeux rubis illuminés, bien qu'il était à moitié écroulé contre la paroi, encore assommé et incapable de se relever dans l'immédiat, il comprit qu'il devait compter sur lui-même pour la suite de l'assaut. Le minotaure lui, laissa tomber l'une de ses gigantesques pattes à sabots. Erwan n'hésita pas, armé de sa claymore, s'étant amélioré lui-même, il se projeta d'un bond vers sa précédente blessure infligé à la créature, mais elle n'était pas si dupe et d'une main, agrippa dans sa saisie le vampire qui était minuscule comparé au minotaure, tenant à peine plus grand que sa main. Un cri strident s'écria alors que celle-ci brisait les jambes d'Erwan le projetant ensuite au sol, aux portes de la mort. Relevant le poing, la créature s'apprêtait à en finir avec Erwan, c'était le coup final.

Mais soudainement, le cri de la créature se mit à retentir, avant de s'éteindre et de s'effondrer, la tête n'étant qu'à un mètre d'Erwan, désormais complètement inerte, ne pouvant que voir ce qui venait de se passer, un visage d'horreur sur sa mine désormais ensanglantée, incapable de se relever, l'un de ses bras en piteux état également. Dante se tenait sur le crâne de la créature, triomphant, avant de faillir sur son genou, ses blessures ne manquant pas de lui rappeler cette bataille frénétique. Il jeta un oeil sur le champ de bataille, il y avait derrière eux des dizaines de cadavres, de créatures, d'alliés. Dante sentit son bras gauche le lancer, il y vit un morceau de pierre enfoncé dedans, sans hésiter, il le retira, sous un râle de douleur. Erwan lui, régénérait déjà quelques blessures, mais il y avait peu de chance de survivre celles-ci: elles étaient trop importantes.

« Je crois que cela signifie que c'est un adieu, vieux frère. » fit le vampire avec un rictus ironique.
« Tss, fais pas le frimeur, tu t'en dois à une victoire à moitié mâchée. » fit Erwan, serrant les dents pour parler.
« Je suis navré que-... » « Tu fais dans l'émotionnel maintenant ? Allez, héro, libères-moi et achèves-moi. Sors de ce trou à rat. Si tu trouves des survivants, vous devriez peut-être batailler pour la sortie, mais ça devrait aller. Au final, on s'est bien faits avoir... ça nous apprendra.... aux curieux.. »

Dante n'eut pas de mots à rajouter. Il leva son arme, avant de détourner du regard et enfoncer sa lame dans le cœur de son ancien ami. Il ne pouvait pas lui offrir mieux qu'une mort sans souffrances. Sa magie ne ferait que régénérer certaines blessures, jusqu'à ce qu'il meurt dans de perpétuelles douleurs. Non, pour Dante, c'était la meilleure des choses à faire, si c'était son cas, il aurait attendu la même chose d'Erwan.
Il jeta un œil sur le couloir qui menait direction nord. Boitant jusqu'à celui-ci, il avançait, son arme prête pour attaquer si quelconque autre créature devait arriver. Il termina sa course dans un couloir en L. Enfin, il pivota dans un escalier en colimaçon, des créatures se faisaient entendre plus loin, il devait se hâter de monter les escaliers. Il ne voulait pas traîner et être rattrapé, ce serait une mauvaise idée d'être pris dans un combat désormais. Mais alors qu'il se sentit enfin à l'air libre, une femme et un homme apparurent dans le cadre de porte qui fit la sortie des escaliers. Ils épaulèrent immédiatement Dante, le prenant sous ses bras et coururent à toute vitesse. Qui étaient-ils ?

Des araignées se présentèrent alors derrière lui, elles l'avaient suivi ! Tous se hâtèrent et enfin, de la lumière se vit: la lumière du jour. Il n'avait jamais été aussi ravi de voir ce fichu soleil. Lorsque enfin ils quittèrent les lieux, un effondrement derrière eux signala qu'ils n'étaient plus dans ce maudit labyrinthe, mais enfin libres ! Ils glissèrent tous le long d'une sorte de falaise, mais n'était-ce pas plutôt le revers d'une colline ? Avant d'arriver en contrebas. Glissant sur le sol, le vampire n'en pouvait plus, il était éreinté. Il jeta un regard à ceux qui venait de l'aider à se sauver. Ils étaient aussi blessés et des blessures qui semblaient clairement dater.

« Vous étiez aussi enfermés là-dedans ? Depuis combien de temps ? Vous semblez avoir de récentes blessures, mais pas d'aujourd'hui. »
« Trois jours. Trois jours dans cet enfer. Quand on vous a vu tous arrivé, on a accouru pour venir vous aider, mais nous n'avons qu'entendu, puis vu de loin votre combat. Je regrette de savoir qu'il y a eu autant de morts cette fois-ci. Nous étions dix à avoir survécu la première fois, mais ils n'arrêtent pas de revenir et seulement Héla et moi avons survécu aussi longtemps... puis on a entendu des bruits et on a compris qu'ils en ont renvoyés d'autres... Nous étions autant que vous au départ, une vingtaine, tous tués en peu de temps. Mais on a pu se cacher et depuis deux jours, nous étions cinq, mais Nelo, Jiro et Sana sont morts hier, ce gigantesque minotaure... il les a attrapés. On avait aperçu la sortie depuis hier, mais avec les explosions, elle s'était agrandi, on avait creusé pour la créer, affaiblissant les murs peut-être, mais elle laissait seulement passer quelqu'un depuis que l'un des vôtres à fait tout ce carnage... c'est regrettable de voir autant de morts. »
« Nous sommes en vie, réjouissons-nous déjà, mais avant tout, partons d'ici pour récupérer de nos blessures. » fit Dante à la fin de l'explication du jeune homme.

Le duo hocha du chef, avant que le petit groupe ne se dirige vers la ville la plus proche. Il était temps pour tous de panser leurs blessures.





2405 mots.
+2 magie.
+1 Aetheri
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Mar 13 Sep 2016, 21:53

 « Malédiction… Nous voilà faits. »

Le glas sonnait pour les survivants. Tout espoir de salut paraissait utopiste, inatteignable. De la dizaine de vampires constituant l’expédition d’origine, seuls trois échappaient encore aux griffes d’Ezechyel. Le trépas venait d’avoir raison de Konrad, notre chef d’expédition. Son sort rejoignait celui de la funeste majorité. Acculés, désorientés et éreintés, Yggdra, Kurt et moi-même menions une vaine lutte pour nous extraire du dédale. La magie de la jeune femme répondait chaotiquement ; le guerrier bénéficiait d’un bras hors d’usage. J’étais moi-même sujet à des multiples contusions. Dans un ultime élan précédant son décès, notre meneur avait abattu le centaure qui nous poursuivait. Son office nous tira d’affaire provisoirement. Nous doutions unanimement être pourvus de ressources suffisantes pour encaisser les déconvenues d’une altercation supplémentaire. Haletant, exténué et exaspéré par la complexité de ce labyrinthe, je peinai à focaliser mes idées tandis que ces dernières baignaient dans un flou incessant. Mon esprit pataugeait en eaux aussi troubles que la fange mortifère locale. Face à cette situation inextricable, je me retrouvai incapable d’élaborer une quelconque stratégie de survie ou de secours.

**

Comment avais-je atteint pareils déboires ? Il fallait examiner, rétrospectivement, l’enchaînement des heures précédent notre débâcle. Des suites de notre échec visant à établir l’emplacement de Sanael Liddell, il avait été décrété que nous menassions une enquête alternative. Conservant la dynamique de groupe initiale, la nouvelle expédition se composa des mêmes acteurs. La teneur de l’investigation s’accompagnait cette fois-ci d’un cadre prophétique. Il ne fut précisé qu’à notre arrivée à destination – Nementa Corum, un territoire marécageux localisé aux confins du continent dévasté. Mes connaissances sur ces terres s’appareillaient à mon érudition relative au mysticisme : à mi-chemin entre la médiocrité et l’inexistence. L’occultisme demeurait un savoir opaque qui n’avait que depuis peu attiré mon attention. A l’instar, cette île n’avait nullement aiguisé mon intérêt outre la traque d’Alexender. Pour autant, un parallèle se dressait entre ces deux entités : leur caractère pernicieux ne constituait point une inconnue et soutirait méfiance. J’anticipai l’emprise du risque qui teinterait ce voyage. Du moins, ainsi l’avais-je pensé.

Ce péril fut plantureusement sous-estimé par l’intégralité du groupe…

Les apophtegmes scandés par la Prophétesse avaient été assimilés sans une once de contestation. Nous éprouvâmes une commune fascination devant son charisme et sa sagesse aux détriments d’une nécessaire méfiance. Si de dangers il était question, leur ampleur dépassait notre entemendent. Nous avions à charge de nous accaparer d’un héritage légué par les Aetheri dont le sens seul suffisait à justifier leur magnificence. Un labyrinthe boueux nous attendait et notre objectif se terrait à l’issue de son ascension. Pour triompher de ce complexe dédale, Konrad avait préconisé une progression en groupe permanente.  « Le nombre fait la force pour combattre l’adversité. » Qu’en était-il face à une opposition invisible ? Les pièges se caractérisaient par leur hostilité unilatérale. Comment lutter à armes égales contre cette fourberie systémique ?

En connaissance de l’avenir, nul parmi nous n’aurait franchi les portes désignées par la Prophétesse. Nombreux virent la fatalité de leur destin se sceller au franchissement de ces barrières. Si aucune trace de danger n’apparut expressément à nos yeux à l’emprunt du premier couloir, ni dans celui le succédant, le péril nous leurrait fort habilement. L’unique inconvenance à déplorer résidait dans la tourbe qui nous ralentissait. Les senteurs du marécage ne se distinguaient point par leur fraîcheur mais demeuraient tolérables. Quant à l’humidité ambiante, elle n’exposait son caractère désagréable qu’au franchissement des zones inondées. S’enfoncer jusqu’au genou dans un limon spongieux n’avait rien de délectable. Un bien doux euphémisme lorsque nous réalisâmes l’immondice de la gadoue. Par magie sans doute, celle-ci s’enroula autour de nos membres antérieurs, cherchant à nous aspirer dans ses tréfonds. Notre groupe s’alerta, se débattit vivement pour s’extraire de la fange. Certains recoururent à leur magie – j’accomplis pour ma part un effort soutenu pour dégager mes jambes de la bourbe animée. Les plus robustes assistèrent leurs pairs. Les autres constatèrent avec effroi l’arrivée du véritable danger plus loin dans le couloir. Un gigantesque serpent se glissa jusqu’à nous, zigzaguant dans l’allée comme pour nous bloquer tout passage. Les plus braves chargèrent pour protéger leurs comparses sollicités dans la lutte marécageuse tandis que je les assistai à distance. Mes flèches ne semblèrent hélas en aucun cas affecter le reptile, guère plus que l’attaque combinée des vaillants. Ces derniers firent les frais du caractère colossal du monstre. En dépit de sa taille, celui-ci fondit en piqué à une vitesse prodigieuse sans qu’ils ne disposassent d’un temps suffisant pour esquiver le plongeon. L’un d’entre eux fut sévèrement mordu à l’épaule. Les autres échappèrent de justesse à un sort similaire. La créature ne nous offrit nul répit, cherchant à nous balayer inlassablement. Devant l’inefficacité de nos assauts répétés, un autre vampire succomba et notre salut s’imputa d’une intervention d’Yggdra. Celle qui fut jadis une magicienne sollicita son art pour affaiblir sensiblement l’animal. Force était de croire que les flammes détenaient une efficacité incontestable sur le reptile en dépit de l’humidité ambiante. Nous honorâmes ce retournement de situation en assaillant conjointement de toutes parts la créature.

La mort eut raison d’elle, à l’instar de nos compagnons mordus. Sans doute furent-ils frappés par un abominable venin, entraînant leur perdition immédiate. Le message laissé fut fort et lourd : il ne s’agissait là que des prémices de notre déboire.  « Qu’Ezechyel veille sur leurs âmes. » déclama Konrad avant de nous mander à reprendre chemin. Le silence plana sur le groupe – toute notre vigilance se retrouva sollicitée durablement. Les dangers se multiplièrent : traquenards et engeances démoniaque nous décimèrent. Il fallut attendre le décès prématuré de la moitié de mes compagnons pour décréter l’inanité de cette expédition. Si nous décidâmes de rebrousser chemin, le parcours inverse fut soumis à deux embûches inexorables. La première résida dans des repères brouillés ainsi qu’une réponse chaotique de la magie d’Yggdra. Celle-ci échappait sporadiquement à son contrôle et nous nous retrouvâmes incapables d’estimer notre position dans le dédale. La seconde découla des contraintes de survie : l’apparition de monstruosités couplée à l’effondrement de passages nous obligeaient à nous détourner perpétuellement de notre trajectoire jusqu’à perdre tout sens de l’orientation. La fatigue et les pertes s’accumulant, l’irritation prit part aux festivités. La discorde n’arrangea nullement nos recherches, et nous poussa à commettre une erreur cruciale.

 « J’en peux plus ! Ce bordel me rend fou ! »

Kurt exprima son mécontentement et désespoir ouvertement et bruyamment. Un appel qui ne manqua point d’attirer un centaure. Kurt en paya le prix de son bras. Konrad de sa vie. Las, nous nous rendions à l’évidence. Seul un miracle nous accorderait le salut, eût égard du potentiel létal de ces marécages. Combien de temps s’était écoulé depuis notre entrée dans le labyrinthe ? Peu importait. A mon sens, notre ascension ne nous avait point permis de nous élever considérablement au-delà du niveau des portes. Pourquoi peinions-nous aussi démesurément à les retrouver ? Là résidait la vraie question. Affaiblis, nous étions adossés à un arbre, étouffant sous les relents nauséabonds de la tourbe. La fraîcheur de l’air libre se faisait fortement désirer, secondant l’extirpation de cet enfer. Combien d’heures, de minutes même, pouvions-nous survivre en cas d’une nouvelle apparition bestiale ? Assurément peu. La fin approchait.

Tout espoir semblait perdu. Je me libérai de mon manteau, alourdi tant il se retrouvait trempé. Un objet tomba de ma poche. Je détournai le regard et constatai qu’il s’agissait de la boussole subtilisée dans le laboratoire de la précédente expédition. Pouvais-je employer cet outil d’une quelconque façon afin de triompher du dédale ? Je ne perdais rien à essayer. Je me levai, suivant la direction désignée par ce dernier. Mes coéquipiers d’infortune m’imitèrent pour m’emboîter le pas.  « Où vas-tu ? », me lança Yggdra.  « Procéder à une ultime tentative. » « Comment ? » « Cette boussole me guidera. »

La tourbe paraissait identique de part en part. Nous rapprochions-nous de notre but ? Je ne pus l’affirmer. La boussole m’indiqua une direction que contesta Kurt, lorsque soudain, une araignée monstrueuse surgit. La réflexion fut reportée à des temps ultérieurs. Pour l’heure, nous pressâmes le pas, impuissants pour soutenir un combat prolongé avec cette dernière. Fermant la marche, le guerrier s’embourba dans la toile sécrétée à la volée par l’arachnide et dépérit. Son trépas assura notre escapade. Employant mes ultimes réserves, je fonçai, talonné de près par Ygddra. Un tournant. Un deuxième. Nous arrivâmes à bout de souffle. Par miracle, cet épuisement coïncida avec une découverte fatidique. Les portes de la liberté se dressèrent sous nos yeux. Nous nous précipitâmes pour les atteindre et les refermâmes afin de couper court à la poursuite. L’adrénaline fit encore effet quelques instants avant que je ne réalisasse l’expression du miracle. Nous avions survécu. Je peinai à le croire. La vampire fondit en larmes devant cet exploit. Incrédule. Je me retrouvai tout bonnement incrédule. Nous figurions comme uniques rescapés de l’entreprise mortifère. Je n’en revenais point.

**

Quel gâchis. Cette mission avait tourné au désastre. Elle me laissa un amer arrière-goût en bouche. Comment rapporter ce fiasco monumental ? J’aurais sans doute tout le temps nécessaire pour méditer sur cette réflexion pendant le trajet de retour. Le témoignage d’Yggdra s’accorderait avec le mien. Nous n’avions point été de taille à affronter un tel danger. La mort de Konrad l’illustrait suffisamment. Je m’effondrai sur mes appuis, cédant à la fatigue. Maudite soit la vanité de ces expéditions.
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Mer 14 Sep 2016, 11:40



Hohni poussa un cri à la vue du premier cadavre qui baignait dans une flaque de sang noirâtre. Non pas qu'elle n'ai jamais vu de morts de sa vie, bien au contraire, mais elle venait enfin de réaliser que le piège venait de se refermer autour d'elle. Seule et abandonnée dans le grand couloir sombre au fond duquel provenait des échos peu rassurants, la Chamane se demanda pourquoi elle avait accepté d'aller chercher ces fameuses reliques. Mais la Prophétesse l'avait convaincue qu'il s'agissait là d'une mission importance qui lui permettrait d'honorer les Aetheri. Elle avait cru que réussir lui donnerait accès à l'estime des siens, chose qui demeurait hors d'atteinte et de vue depuis maintenant trop d'années. Frissonnante, elle avança de quelques mètres et contourna le corps du malheureux. Il n'y avait pour l'instant aucun signe de ce qui avait pu provoquer tel massacre mais nul doute que le coupable devait roder non loin et qu'il s'en prendra à elle sans regret ni remord. Ses pieds nus frottaient la pierre glacée avec difficulté. Vivre dans la pauvreté n'avait jamais été autant extrême pour elle et c'est perdue et en quête d'un village, hameau ou caravane qui voudrait bien d'elle pour des petits travaux qu'elle avait atterri, ici, en enfer. Son sens de l'orientation était une grosse lacune, de toute évidence. A moins que ce ne soit la volonté des Dieux de la faire venir ici-même. Après quelques réflexions, elle se dit que c'était peut-être le choix de la Déesse, son propre Destin que de mourir dans ce labyrinthe. Ce sera une mort secrète et insignifiante, personne ne viendra se poser de questions sur sa disparition.  

Acceptant automatiquement ce futur sombre qu'elle venait de se désigner pour elle-même, Hohni avança encore de quelques mètres, jusqu'au moment où son corps entier se crispa à l'écoute de cris humains juste derrière elle. En sursaut, elle se retourna pour découvrir que d'autres individus venaient eux aussi de tomber dans le piège. Oubliant sa morosité suicidaire pour laisser place à son habituelle bonté, elle voulu se précipiter vers eux pour les prévenir de la situation. Mais c'était trop tard, l'ont ne pouvait pas ressortir ni faire demi-tour et le cadavre étalé au sol en disait déjà assez bien sur ce qui les attendait tous. Il y avait là un homme de grande taille accompagné d'une guerrière plus trapue, mais qui n'avait pas l'air moins sauvage que son acolyte. Hohni se fit dévisager sans gène alors qu'elle gardait la bouche ouverte, ne sachant finalement pas quoi dire. La panique l'empêchait tout bonnement de bouger ses jambes. "Restez près de nous !" finit par grogner le plus grand, semblant considérer la Chamane comme une faible chose incapable de se défendre, ce qui était malheureusement très réaliste. Le ton employé était si autoritaire qu'elle cessa de réfléchir et se mit à les suivre de près sans même se poser de questions. Ou peut-être avait-elle l'habitude de toujours obéir correctement, quelque soit l'ordre. Dans tous les cas, un maigre espoir de survie refit surface dans son esprit lorsqu'elle continua de trotter derrière eux.

Un nombre d'heures incroyable semblait s'être écoulé lorsqu'ils empruntèrent un énième escalier pour monter, toujours monter plus haut comme on le leur avait ironiquement demandé. Jysla, la jeune femme était blessée au flanc et peinait à avancer, bien qu'elle soit trop fière pour se plaindre. Mais son visage se contorsionnait sous la douleur et sa démarche avait perdu son dynamisme du départ. Hohni avait bien tenté de lui faire un garrot pour empêcher le sang de couler, mais elle doutait que la femme survive jusqu'à la fin, si sortie il y avait. L'idée qu'ils soient à tout jamais enfermé là-dedans lui tordait le ventre. Elle n'avait cessé de prier pour qu'ils trouvent enfin un moyen de s'échapper, au moins pour Gimrys et Jysla qui avaient eu la générosité de l'aider sans rien demander en retour. Gimrys lui, était couvert de sang de la tête aux pieds, si bien que l'on ne pouvait déterminer si c'était le sien ou celui des monstres qu'ils fuyaient éperdument. Ils avaient même croisé un autre groupe qui s'était aussitôt fait massacrer devant eux. Et quelques tournants plus loin, des serviteurs de l'Unique avaient essayé de s'en prendre à eux mais par une habile manœuvre, Gimrys avait attiré les bêtes sur le groupe ennemi et s'était enfui. En effet les monstres ne faisaient pas de différence religieuse. A leurs yeux, ils n'étaient que chair fraiche relativement facile à attraper.

Des grognements sourds et des raclements de pierres indiquaient que les bêtes n'étaient plus très loin. Jysla, qui venait encore de ralentir, s'écria brusquement qu'il fallait maintenant la laisser en arrière et ne pas se retourner. Hohni protesta vivement mais la poigne de l'homme la força sans douleur à avancer encore, puis à courir. Elle comprit avec du recul que c'était ainsi qu'ils mourraient avec honneur dans leur culture native. Par la suite, il y eut d'autres monstres que Jysla n'avait pas pu ralentir et aussi beaucoup plus de cadavres qui s'empilaient désormais contre les murs et sur le sol. La puanteur était étouffante et la vision des cadavre apocalyptique, c'était l'élément qui marqua le plus la Chamane. Enfin, ils trouvèrent une sortie. Et ils marchèrent encore pour sortir des marécages. Gimrys la laissa seule et partit faire le deuil de sa camarade. Hohni trouva un arbre centenaire et y érigea un petit autel d'herbes et de cailloux pour Edel et pour l'âme de la défunte.

989 | -1% Sympan | +2 en charisme pour Hohni | Merci  nastae
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[LDM Aoüt/Septembre] - Les Pièges de Nementa Corum

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