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 [LDM Aoüt/Septembre] - Les Pièges de Nementa Corum

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Ven 16 Sep 2016, 21:57


Raphaël avait entendu l’appel, et comptait bien y répondre. Il savait de qui cela provenait, et, bien que cela soit étrange de sa part, avait tendance à avoir confiance en elle et la croire. Yeul, ou plus connu sous le surnom de la Grande Prophétesse. Et, la seule façon dont il avait appris son prénom, était grâce aux Maîtres du temps. Il avait déjà observé certains évènements auquel elle avait participé. Ni bonne, ni mauvaise, elle n’avait aucun alignement, ne suivant que le Temps. C’est ainsi que Raphaël s’imaginait les Maîtres, et, même s’il ne s’en rendait pas encore compte, il désirait devenir comme tel. Peut-être pas aussi connu, ni avec autant de prestance, mais il souhaitait réellement protéger le temps en faisant fi des opinions des autres, ainsi que de la sienne. C’était bien plus facile à dire qu’à faire, il s’en rendait compte, et avait bien l’intention de se perfectionner. Il n’avait pas envie de décevoir les Maîtres qui voyaient sûrement quelque chose en lui pour lui confier les secrets du temps, et sa protection. Enfin bref. Il se doutait que si Yeul envoyait un message à tous ceux qui avaient l’intelligence de tendre l’oreille, ce n’était pas pour rien, et ça ne devait pas être un piège. Enfin, pas pour ceux qui prie pour Sympan. Pour tous, elle était normalement neutre, comme toujours, rares, ou presque inexistante, étaient les personnes qui connaissaient la position des Maîtres du temps, dont Yeul. Qui ne pourrait pas se positionner de toute façon.

L’Elémental était donc en route pour Nementa Corum. Enfin, le en route ne fonctionnait pas vraiment pour lui, sachant qu’il pouvait se téléporter. Il s’était téléporté un peu à l’écart pour voir ce qui était advenu de ce territoire. Un territoire complètement dévasté. Il était déjà venu ici une fois, il lui semblait que cela remontait à plusieurs dizaines d’années, bien que cela ne soit pas aussi vieux. On lui avait confié la mission de s’infiltrer chez les Mages Noirs, dans ce qui était leur prison à l’époque, et de récupérer des informations. Il avait réussi, ce qui semblait évident puisqu’il était encore en vie. Cela le faisait doucement rire vu où il en était. Confier une mission telle que celle-ci à un jeune Elémental, cela prouvait qu’ils voyaient quelque chose en lui pour faire quelqu’un d’important dans la race. Et voilà que maintenant, il cherchait à s’affranchir. Tout le monde le verrait comme un traitre, et chercherait sûrement à le tuer. Mais depuis le temps, cet endroit avait bien changé. Désormais recouvert de quelques centimètres d’eau boueuse montant un peu au-dessus de ses chevilles, et entouré d’une végétation luxuriante, quoi que légèrement dérangeante. Pour reconstruire derrière toute cette désolation, il fallait être motivé. En effet, le sol devait être particulièrement instable avec l’eau qui gorgeait la terre. Et cette remarque lui fit se poser quelques questions sur la santé, ou la fierté de l’Empereur Noir. L’immense bâtiment gris qui surplombait la falaise ne faisait qu’accentuer l’aspect lugubre de ce lieu. Les Sorciers n’étaient pas connus pour leur joie de vivre, mais quand même, cela restait limite. Mais il n’était pas là pour discuter des goûts et des couleurs de chacun.

Raphaël se téléporta en haut de la falaise, se retrouvant devant l’entrée. Là, il y avait une femme qui attendait ceux qui avaient entendu son message. Elle était d’une grande beauté, et sa prestance dépassait de loin celle de beaucoup de personnes. Quiconque la voyait pouvait savoir qu’elle n’était pas une femme comme les autres. Pour une fois, Raphaël fit preuve de respect. Peut-être fut-il le seul, mais il s’en fichait. Pour la première fois de sa vie, lorsqu’il inclina son corps vers l’avant, baissant la tête, il était parfaitement sincère. Habituellement, les rares fois où il faisait ça, il s’en fichait pas mal, c’était surtout parce qu’il avait affaire à quelqu’un d’important, rien d’autre. Il suivait quelques rares conventions pour une fois. Raphaël avait fait ce geste en restant à distance, sans rien dire. Il ne savait même pas si elle avait pu le voir, sachant que des gens se trouvaient également ici, attendant qu’elle prenne la parole. Mais ça n’avait pas d’importance. Une fois sa marque de respect terminé, l’Elémental se redressa, et attendit, comme les autres. Yeul finit par prendre la parole, leur disant ce qu’ils devaient rechercher. Il se demandait comment elle pouvait bien gérer pour ceux adorant les Aetheri, car personne ne réagit. Etait-ce tous des adorateurs de Sympan ? Non, il devait y avoir autre chose. Ne se posant pas plus de questions, Raphaël s’enfonça à l’intérieur.

La Cité souterraine dans laquelle il était, était réellement ancienne. Il se demandait quel âge elle avait d’ailleurs, et qui pouvait bien l’avoir construit. Son esprit curieux, et d’historien, le poussait à se poser des questions, et examiner les lieux. Il désirait aller voir les bâtiments, pouvoir les explorer, puis il entendit un grognement assez effrayant, ainsi que les bruits de pas qu’il entendait. Sans attendre, Raphaël partit se dissimuler derrière un rocher. Il n’eut pas à attendre longtemps pour qu’un être aux jambes animal, au torse humain, et à la tête de taureau apparaisse au coin d’une ruelle. Un minotaure… Pensa-t-il. Il se mit alors à penser à leur caractéristique. Mauvaise vision, mais il compensait par un excellent flaire, tout comme l’ouïe. Et malheureusement, l’être tomba sur son odeur. Poussant un mugissement, il se mit à foncer vers Raphaël. L’Elémental n’attendit pas plus longtemps, et se mit à courir. Il n’avait aucune chance de lui échapper avec ses jambes, mais ce n’est pas ce qu’il voulait. D’autres monstres devaient être dans les parages. S’il arrivait à les faire se rencontrer, le combat risquait d’attirer les autres et cela lui ferait des vacances pour quelques temps. Enfin, il l’espérait. Utilisant sa vision, Raphaël trouva rapidement un serpent géant. C’était le plus proche, tout en paraissant extrêmement loin. Il n’avait pas les capacités physiques pour distancer longtemps cette bête. Ce dernier était déjà en train de le rattraper, et seulement parce que Raphaël arrivait à prendre les virages serrés, et pas lui, qu’il gardait un peu d’avance. Au moment où il tourna dans une autre ruelle, il vit le serpent à quelques mètres devant lui. Raphaël se jeta au sol, et sentit l’air bouger juste au-dessus de lui, manquant de peu sa tête. Sans attendre, l’Elémental se téléporta en haut de l’immeuble, et regarda les monstres qui se jaugeaient du regard, et qui ne tardèrent pas à s’affronter. A peine cinq minutes s’écoulèrent que d’autres monstres apparurent. Voyant que son plan marchait, Raphaël se téléporta un peu plus profondément dans les galeries.

Yeul leur avait dit de trouver un parchemin, mais dans cette immensité, cela risquait d’être très compliqué. Bon, il savait déjà qu’il devait aller au plus profond. Ca c’était fait, mais ensuite ? Ou cacher ce genre de parchemins ? S’il en savait plus sur la civilisation qui avait habité ici, il aurait pu en déduire de façon logique, mais ce n’était pas le cas. Il devait essayer de trouver d’une autre façon. En observant les bâtiments, il essaya de réfléchir. Il devait trouver les pages d’un manuscrit, ce qui voulait dire qu’il n’était plus relié. Une bibliothèque peut-être. Il chercha ce qui ressemblait au bâtiment, et entra à l’intérieur. Pendant plusieurs minutes, il longea les allées des étagères. Il ignorait si c’était vraiment bien, car il voyait des vieux livres un peu partout. Ca ne devait pas être aussi visible s’il était si précieux. Il devait être caché quelque part, mais où ? Réfléchi idiot ! Au même moment, il entendit des pierres roulées. Il chercha une nouvelle planque, mais ne trouva rien. Pile à ce moment, il se retrouva face à une araignée géante. « Et c’est repartit ! » Raphaël tourna les talons, et se mit à courir aussi vite qu’il pouvait. Il réussit à la semer quelques instants pendant la poursuite, et s’écroula à moitié contre un mur, la respiration saccadée. Il avait l’habitude de courir, mais on dirait que son corps ne s’y faisait toujours pas. Il voulut se redresser, appuyant ses mains sur la pierre, quand l’une d’elle s’enfonça. Il n’eut pas le temps de se faire de réflexion, que le pan de mur se déroba, s’ouvrant sur le côté, telle une porte, et Raphaël bascula en arrière. Il poussa un cri de surprise, rapidement coupé par sa chute, et fit des roulades tout le long des escaliers. Lorsqu’il s’arrêta enfin, ce fut assez brutalement, le dos contre un mur. Grognant de douleur, il se remit debout une fois que le marteau dans sa tête arrêta de frapper. Clopinant, l’Elémental suivit le couloir qu’il venait de trouver. Au moins, cela lui avait permis de semer l’araignée.

A force de marcher, Raphaël tomba sur une salle assez petite. Il laissa ses yeux parcourir l’endroit. Quelques livres sur des étagères. Il les prit, vérifiant chacun d’eux. Dans trois d’entre eux, il put découvrir qu’une page qui ne devait rien y faire se trouvait à l’intérieur. Il les prit, et continua de fouiller la pièce, mais ne trouva rien d’autre. L’Elémental continua ses recherches pendant quelques temps, mais ne trouva rien d’autres. Peut-être que d’autres adorateurs de Sympan les avait trouvés. Il se téléporta donc à l’extérieur de la cité, donnant les documents à Yeul. Document qu’il avait bien essayé de lire, mais qu’il n’avait pas réussi à déchiffrer.


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Mar 20 Sep 2016, 12:11

« Un appel aux croyants, dis-tu ? » La jeune femme esquissa un sourire à peine perceptible pour celui qui se tenait face à elle. Livrant un compte-rendu sans même s’en apercevoir, il lui offrait de précieuses informations sur les actes de ses congénères. Malgré son intelligence manifestement retardée, le Sorcier entendait des choses et s’empressait de les lui rapporter tel un fidèle esclave. La brune n’éprouvait aucun remords à se servir de lui. Dès que son potentiel se déploierait, il ne manquerait pas de faire payer à tous ceux qui oseraient l’approcher leur audace. Avec un air satisfait, elle se redressa de son fauteuil à bascule. Alanguir son corps lui ramollissait l’esprit, et il fallait qu’elle réfléchisse à la requête soumise par le jeune homme. Ce dernier ne l’écouterait pas. Qu’elle accepte ou non, il voguerait vers un mirage avec la gaieté d’un enfant. Seulement, elle ne pouvait le laisser rallier les siens. Lors de la récente guerre, elle avait failli le perdre, et elle ne tolérait pas de ne plus pouvoir disposer de ses jouets comme elle l’entendait. En fin de compte, peut-être était-elle bien plus monstrueuse que ses précieux colocataires ne le pensaient. Levant les yeux vers le dessin surplombant la cheminée comme une épée prête à s’abattre sur sa gorge blanche, elle invoqua sa magie. Animées par un regain d’énergie, les flammes prirent une ampleur imprévu, venant lécher le bord de la toile. À la grande déception de la Rehla, elle ne s’embrasa pas. Relâchant son pouvoir, elle baissa les yeux vers Jacob qui reposait sa tête sur ses genoux dénudés qui ne la quittait pas du regard. « Tu es laid, Jacob. » Un soupir lui échappa alors qu’elle le sentait remonter vers ses lèvres, ses bras toujours enserrés autour de sa taille. Le Sorcier raffermit son étreinte, plongeant sa tête vers la poitrine de la jeune femme qui ne bougea pas d’un millimètre. « Et toi, tu es fatiguée. » Elle ne pouvait lui donner tort, et il ne pouvait lui donner raison. Incapable de se détacher de son parfum, il inspira longuement. À bien des égards, il voulait la posséder. Ce ne pouvait être simplement la magie. Un éclat de rire répondit au grésillement du feu, et elle disparut, laissant le brun seul avec son fauteuil.

La boue collait à ses chevilles, rendant hésitant le moindre de ses pas. La jeune femme progressait au hasard à travers ce qui s’apparentait en tous points à un marécage. Pas l’ombre d’un ennemi à l’horizon. Rassérénée, elle ne s’inquiéta pas du bruit qu’elle faisait en avançant. En revanche, l’inquiétante brume verdâtre qui se dégageait de l’eau trouble ne la rassurait en rien. Une étrange masse se dégageait à l’horizon, dévorant de son implacable stature le paysage. Jamais encore elle n’avait vu de contours aussi impressionnants. Annonçant un édifice pour le moins majestueux, ils semblaient de temps à autre se distordre face à la brume, si bien qu’elle en vint à se demander si elle ne rêvait tout simplement pas. Lorsqu’elle reconnut la silhouette d’autres individus, sa méfiance s’éveilla, et pourtant, elle continua à progresser sans se soucier d’eux outre mesure. Aucun monstre ne semblait dormir sous la surface croupie du marais. La brune ne put s’empêcher de remarquer que tous convergeaient vers le même point malgré l’absence de cohérence marquant leurs pas. Plusieurs minutes passèrent, et une femme apparut. La Rehla sentit son coeur palpiter d’une curieuse manière et ses préoccupations s’envolèrent. Qu’importait la destruction d’une ébauche ensorcelée lorsque l’on se tenait face à une telle personne ? L’inconnue possédait une beauté indicible, à la frontière entre le réel et l’illusoire. Sa chevelure de neige s’étendait sur sa peau plus pâle encore, et toute la sagesse du monde battait dans son regard. Sans comprendre pour quelle raison, elle se sentit brusquement très petit et détourna les yeux en signe de respect. La créature échappée d’un songe ne la voyait sans doute même pas. Le discours qu’elle formula, Callidora n’en perdit pas une miette, se demandant ce qu’elle attendait réellement d’eux. Leur mission ne pouvait se résumer à ramener des morceaux de parchemin égarés. Pourtant, elle n’insista pas, et aussi docile qu’une fillette, elle se plia à la volonté de la jeune femme. S’agissait-il d’une déesse ou d’une apparition ?

Sans plus attendre, la brune se pressa vers le labyrinthe, ne s’alarmant pas outre mesure des effroyables hurlements qu’elle entendait quelquefois. Ce ne devait être qu’un tour de son imagination, à moins que les esprits n’aient pris possession des lieux, ce qui était tout à fait envisageable. Malgré son manque d’inquiétude, elle préféra rester sur ses gardes. La prudence ne faisait pas partie de ses qualités premières, et elle savait que s’y tenir lui éviterait peut-être une situation fâcheuse. Ce fut un sifflement léger qui l’avertit du danger qui approchait. Un serpent à l’allure vindicative venait de se dresser sur son chemin, s’apprêtant à frapper sa cheville désormais découverte. Ses chaussures étaient perdues à l’entrée pour éviter que les traces de boue ne la fassent repérer. Manifestement, elle n’était pas suffisamment discrète. Se retenant de lever les yeux au ciel, elle fit appel à sa magie pour chasser l’indésirable animal. De petites flammes bleutées crépitèrent au bout de ses doigts. Cela lui demandait un effort considérable. Le souffle coupé, elle voulut envoyer le feu vers le reptile dont les venimeux anneaux s’affolaient. Rien ne se produisit comme prévu. Ces derniers temps, ses pouvoirs se stabilisaient, et à mesure qu’elle détruisait ses souvenirs, les incidents ne survenaient quasiment plus. Et pourtant, la sphère enflammée n’atteignit jamais sa cible. Ce fut une douleur cuisante sur son bras qui la fit réagir. Croyant avoir été mordue, elle recula précipitamment. Son dos heurta un mur. Surprise, elle battit des cils. Les pierres érigées semblaient sorties du vide. N’était-ce donc qu’un piège ? Sa chair à vif rougissait sous la chaleur, et de petites cloques se formaient le long de la brûlure. Callidora se morigéna et décida d’emprunter un autre chemin. Profitant d’une accalmie pour déchirer un morceau de sa veste, elle veilla à en entourer sa blessure, prenant garde à ne pas abîmer davantage la peau. Il fallait trouver de l’eau, et surtout, ne plus faire appel à la magie. De longues minutes passèrent sans que rien ne perturbe sa marche.

De temps à autre lui parvenaient des sons de bataille. À moins que les chercheurs de parchemin ne se battent pour récupérer une quantité outrageuse de morceaux, cela ne pouvait signifier qu’une chose : l’endroit abritait des créatures belliqueuses cachées dans l’ombre et qui n’attendaient qu’une lueur pour se jeter sur leurs victimes. Les souterrains s’enfonçaient dans les profondeurs, et elle ne parvenait plus à dire à quel étage elle se trouvait. Le vague souvenir d’une dizaine d’escaliers lui revint en mémoire. Haussant les épaules, elle continua son avancée, attentive au moindre signe de vie. Soudain, quelque chose sur la droite attira son attention. Penchant la tête sur le côté, elle s’approcha sans se précipiter. Il s’agissait d’une surface miroitante sur laquelle se reflétaient des ondes tremblantes. Une tâche sombre s’étalait au fond de l’eau. La brune remarqua quelques algues qui vivaient à l’intérieur du bassin creusé dans la roche et ne mit pas longtemps à comprendre qu’une boîte se trouvait là, et son contenu ne faisait aucune doute. Pouvait-elle prendre le risque de plonger ? Sa précédente tentative marine dansait devant ses yeux. Cette odieuse sensation d’étouffement lui comprima la poitrine. Pour se rassurer, elle tourna entre ses doigts un collier cher à son coeur. Les lèvres tremblantes, elle s’approcha du bord et laissa sa main tomber dans le précieux liquide. La température lui glaça le sang. Prenant une large inspiration, elle s’élança. Garder les yeux ouverts ne lui demandait aucun effort, et son épiderme appréciait même un tel contact. Rassurée, elle fit tourner ses épaules pour se diriger vers l’objet de son désir.

Ses phalanges se refermèrent sur la boîte sans que rien ne se produise. Cela se révélait presque agréable. Son corps pivota vers la surface pour qu’elle retourne à l’air libre. Son coeur se serra douloureusement. Les algues se tissaient entre elle pour former une impénétrable sortie. La brune hoqueta, et une gerbe d’eau envahit ses poumons. S’efforçant de ne pas tousser, elle resserra sa prise sur le coffret. Arrivée à hauteur des immondes lianes, elle tenta de les arracher. En vain. Cédant à l’effroi, elle se mit à nager plus vigoureusement et se servit de ses ongles pour percer la muraille végétale. L’eau ne tarderait pas à entrer dans sa bouche et à s’insinuer en elle pour la faire taire à jamais. Une mélodie sinistre vrilla son crâne. De petits points blancs envahirent son champ de vision. Désespérée, elle s’apprêtait à abandonner la lutte lorsqu’un curieux événement se produisit. Sans la moindre explication, les algues se délièrent, laissant le passage à Callidora. Suffocante, elle prit quelques secondes pour reprendre ses esprits, ouvrant la boîte. Au moins s’y trouvait-il un papier déchiré dont les caractères semblaient venir d’une autre époque. Une fois apaisée, elle remonta les étages quatre à quatre, ne croisant aucun nouveau danger. La sortie lui tendit les bras plus vite qu’elle ne l’aurait cru. D’une main tremblante, elle tendit le parchemin encore humide à la jeune femme éthérée et tourna les talons sans plus attendre, s’enfonçant dans la brume verte.


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Mer 21 Sep 2016, 10:31


Wrath se réveilla en sursaut. Ouvrant les yeux dans la chambre plongée dans le noir, il se rendit compte quelques secondes après son réveil, qu'il transpirait de tout son soûl. Que se passait-il... ?
Sortant du lit, sans réveiller sa dulcinée, il alla directement dans la salle d'eau pour se rafraichir, passer un coup sur ce visage échaudé. Dans le salon, deux étages plus bas, il entendait Keith et Alyss discuter. Ne préférant pas se recoucher de suite, il s'habilla correctement et rejoignit ses enfants au rez-de-chaussée « Wrath ? Que fais-tu debout à cette heure ? », « Une insomnie. Je fais quelques cauchemars ces derniers temps, je ne sais pas encore bien pourquoi... » Le Génie haussa les épaules, replongeant dans son livre. Le Vampire, lui, se jeta sur son paternel, le suppliant de sortir faire un tour. Il avait besoin de chasser et ne désirait pas le faire dans le quartier où ils vivaient, de Mégido « Très bien, allons-y. Alyss, surveille qu'il n'arrive rien à Sherry je te prie. », « Hum, hum... » Soupirant, le Réprouvé sortit de la maison encore endormie.

La lune était haut dans le ciel. Elle éclairait toute la lande. Keith avait bien grandit, il avait su se responsabiliser un peu plus. Depuis que ses parents étaient de moins en moins à la maison, il comprit que c'était à lui de la reprendre, le temps de leur absence. Alyss ne se battit pas vraiment pour en prendre les rennes et le Vampire pu alors exercer son petit droit. Sauf que ce ne fut pas vraiment au goût de Wrath. Il du discipliner le garçon et lui faire comprendre comment fonctionnait la maison, avant qu'il ne veuille s'auto-désigner comme chef. Et ce bref stage avec son père lui remit les pendules à l'heure. Il prit du plomb dans la cervelle, comprenant alors que s'il voulait s'ériger en chef de famille, il allait falloir être beaucoup plus rigoureux et adulte.
Seulement, quand Wrath était là, il ne prenait aucune responsabilité et vivait au grès de ses envies. Et ici, son envie, c'était d'aller chasser pour se nourrir.

Traversant plusieurs rues et ruelles, Keith questionna son père sur les cauchemars qu'il faisait depuis plusieurs semaines « Tu en fait depuis que tu es Sentinelle... Non ? », « Oui... Peut-être un peu plus tard, mais pas avant, c'est sûr. Je n'en ai pas parlé à ta mère, je ne veux pas qu'elle s'inquiète. Elle a déjà beaucoup à penser de son côté... », « Elle n'est pas souvent à la maison non plus. C'est rare de vous voir réunis sous notre toit. », « Ah ça... En plus avec la guerre, c'est de pire en pire... Heureusement que Mégido reste ouverte comme ville. », « Il faut que cela se finisse vite. », « Nous avons essuyé l'échec de Stenfek et dorénavant, nous devons tout reconstruire... C'est difficile pour nous, pour le gouvernement. Erza est plus en colère que jamais contre le reste du monde  et il est difficile de lui en vouloir... Les Réprouvés ne sont pas là pour faire de cadeau et elle va bien le faire sentir. » Keith hocha la tête avant de se figer. Il lança un regard à Wrath qui se stoppa à son tour. D'un signe de tête entendu, le Réprouvé alla s'asseoir sur un banc non loin et laissa son fiston partir dans les ruelles sombres du quartier pauvre de la ville.

Le rêve qu'il fit cette nuit-là était beaucoup plus... Différents que les autres. Si d'habitude il ressentait surtout la peur et le vide, là c'était doux et chaud. Ca avait quelque chose de terrifiant, mais c'était agréable malgré tout... De plus, le visage de cette femme ne lui était pas inconnu. Sortant son kiseru, il se mit à fumer, sachant pertinemment qu'il allait devoir attendre pendant une bonne heure. La Prophétesse... Neutre, impartiale et pourtant, n'hésitant pas à se mêler au Chaos. Finalement, pas si neutre que ça. Elle était là pour faire respecter l'Ordre des Choses. Son Ordre. Voilà tout. Wrath se frotta la joue, anxieux. Qu'allait-il advenir ? Devait-il adhérer à sa proposition ? Les Réprouvés n'avaient enfin plus rien à voir avec les Sorciers et les terres anciennes ne l'intéressaient pas, pourquoi avait-il terriblement envie de savoir ce qu'il s'y cachait dessous.
Consciemment, il se dit qu'il se déciderait lorsque Keith reviendra de sa petite balade nocturne... Ce qui ne tarda pas. Comme si elle l'observait et désirait qu'il donne sa réponse au plus vite.

« Déjà ? », « Ils étaient deux et... Je suis un peu frustré... » Keith était nerveux, agacé « Pourquoi ? », « Ils n'ont pas couru, ils n'ont pas eu peur... Je n'ai pas eu à les... Traquer. » Wrath haussa les épaules et se leva en poussant un soupir « Aller, rentrons. Tu auras meilleure touche dans quelques temps... »
Il avait décidé d'y aller. Ce n'était pas si loin, ça lui prendrait un ou deux jours à cheval ou en volant... Donc peu importait.
Une fois dedans, il annonça « Je retourne me coucher. Ne faites pas de bruit. » MOntant les marches grinçantes de cet escalier, il finit par arriver dans la chambre, distinguant Sherry toute seule et encore endormie, dans le grand lit conjugal. Se déshabillant, il fila sous les draps, collant son corps frais contre celui, beaucoup plus chaud, de sa femme. L'étreignant de ses bras, il s'endormit comme ça.

Dans ses songes, il rencontra la Prophétesse, celle qui le convoqua. Il accepta sa proposition, lui annonçant qu'il allait le faire, que dès l'aube, il s'y rendrait. Mais la femme était bien plus scrupuleuse que cela. Dès qu'il ouvrit les yeux, il y était déjà. Allongé sur une colonne horizontale de pierres en ruine assez massive, Wrath s'assit puis se leva, le corps ensommeillé et engourdi. Ce fut alors à ce moment là qu'elle fit son magnifique discours. Discours qui n'impacta pas l'esprit du Réprouvé. Des reliques... ? Pourquoi était-il seul dans ce cas ? Comme poussé par une envie d'exploration innée, il partit dans la direction que lui montrait la femme, traversant ce qui fut jadis des portes.

Les décombres étaient ensevelies dans la terre et au milieu de plantes grimpantes et rampantes. Evitant de toucher la flore qu'il ne connaissait pas, il passa son chemin jusqu'à arriver enfin à un endroit des plus inconnus. Etait-ce un ancien temple ? Il n'en savait rien. Les gravures lui étaient inconnues, et les descriptions de même. Le Réprouvé craignait clairement à un piège. Les Sorciers n'étaient pas des abrutis finis au contraire, leur machiavélisme pouvait faire d'eux des personnes aveugles mais pas dénuées d'intelligence. Si ils ont dorénavant investit ces terres, nul doute qu'ils ont su tirer partit de toutes les richesses qu'elle proposait...
Wrath décida de faire demi-tour sur une courte distance, comme pour revenir à l'endroit d'origine, là où il s'était réveillé. Bien sur, il n'y avait plus la Prophétesse, mais quelque chose avait changé. Le décors était différents... Imperceptiblement différent... « Une illusion... m*rde ! » A peine eut-il le temps de chuchoter ces mots qu'un bruit retentit derrière lui et frôla son oreille. Une flèche se planta dans le sol, juste un peu plus loin. Il s'était fait avoir comme un bleu, il le savait ! Il savait que tout cela ne pouvait pas être réel !
Les fourrés bougeaient de plus en plus. Il s'échina à déjouer l'illusion, à faire preuve de force et de conviction pour sortir de cette boule empoisonnée dans laquelle il était, fuyant plus qu'il n'était apte à combattre. Lorsqu'il déploya ses ailes, la colère commençait doucement à grimper. Maitrisant comme il pu ses émotions les plus vives, il ne voulait pas se laisser complètement perturbé par ses sens alors qu'il en avait besoin, et de tous !

Quand il passa entre la cime de deux arbres, il comprit alors qu'il était sortit complètement du champ illusoire. Les petits guerriers au sol ne purent dorénavant l'atteindre et l'homme, victorieux malgré tout rentra chez lui. C'était une honte... Une honte d'avoir succombé au piège et, en plus, de ne pas avoir combattu dignement. Mais il était plus intelligent que ça. C'était un piège de A à Z, alors il ne risquait pas d'alimenter cette machine ignoble dans laquelle l'avait jeté cette ville créature. Qui, s'il le fallait, n'était même pas La Prophétesse.

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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

~ Sorcier ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Ven 23 Sep 2016, 22:51

Sylbille se retourna une dernière fois vers l'extérieur, profitant des dernières lueurs du jour, puis adressa un sourire timide au visage impassible de la prêtresse. "Alors Sylbille, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ? Qu'est ce que tu attends ?" La jeune femme fit face à son compagnon et attrapa la torche qu'il lui tendait. La flamme éclaira son visage inquiet, et malgré le sourire qu'elle affichait, elle ne pouvait faire taire cette angoisse grandissante. "J'arrive, ne t'en fais pas." L'homme acquiesça et se mit à avancer. "Tu as bien tout ce qu'il te faut ? Tu n'as rien oublié à la maison ?" L'orisha porta sa main libre à sa ceinture et sentit le contact familier de ses armes. Dans son dos, son sac toujours rempli de provisions pesait. Elle pourrait survivre encore une bonne semaine, avec tout ce qu'elle avait là dedans... Björd était toujours trop prévoyant à son goût, mais il avait insisté pour qu'elle prenne tout ça avec elle. "On ne sait jamais ce qui pourrait t'arriver, gamine. Mieux vaut être paré face aux mauvaises surprises." Elle l'entendait encore la sermonner un peu plus tôt quand à son manque de précaution... "Oui oui, je suis équipé comme il se doit pour notre chasse au trésor..." répondit-elle sur le ton de l'ironie.

La remarque ne sembla pas plaire à son tuteur qui remua sa moustache, signe particulier chez lui qui signifiait très clairement que quelque chose lui déplaisait. Sylbille se contenta de regarder droit devant elle et d'avancer dans le dédale. Elle n'aimait pas contrarier le Gandr mais, au départ,  elle n'avait pas voulu qu'il vienne avec elle.  Elle était grande, et elle n'aimait pas que son oncle la prenne encore pour une enfant. Pourtant, quand il avait compris là où elle voulait s'aventurer, il avait insisté pour l'accompagner.  Elle n'avait rien pu faire ou dire pour le dissuader et la laisser partir seule. Ils se retrouvaient donc tous les deux dans cet endroit sordide et ce serait mentir que de dire que Björd était de trop... Sa haute carrure, sa musculature impressionnante et le sentiment de protection qu'elle ressentait en sa présence appaisaient légèrement les palpitations du coeur de la brune. Finalement, elle ne savait pas si elle aurait pu remplir sa mission sans ce molosse pour l'aider et la protéger des dangers qui se tapissaient dans l'ombre...

Il ne leur fallut pas longtemps pour rencontrer l'un des monstres que redoutait justement la brune. Aucun mot ne vint à son esprit pour décrire la bête, mis à part cauchemardesque. Elle n'avait jamais rien vu de semblable et, à vrai dire, elle s'en voyait ravir. Un corps rond ayant légèrement la forme d'un tonneau était emboîté sur deux jambes bancales, dont l'une se terminait par un pied bot. Des dizaines de bras s'activaient autour de lui et Sylbille mis quelques secondes avant de comprendre qu'il s'agissait tous des siens. Sa tête chauve, vissée au reste du corps par un cou quasi inexistant, ne comportait qu'un oeil vitreux et une bouche déformée par la douleur... Il semblait occupé à creuser un nouveau tunnel et ne porta aucune attention au duo. Sylbille, plaquée au mur, s'apprêtait à dégainer son épée mais son oncle l'en dissuada en secouant la tête.  Il n'aimait pas les affrontements et, s'il pouvait les éviter ou résoudre les conflits par la parole, il le ferait sans doute. Ici, aucun combat n'avait été engagé et ce n'était certainement pas avec lui que Sylbille pourrait se défouler.

Ils firent donc le tour et continuèrent à travers le labirinthe, s'enfonçant toujours un peu plus à travers les profondeurs du bâtiment, avançant dans l'ancienne cité... Finalement, ils débouchèrent sur une vaste salle circulaire, dont la seule entrée était celle qu'ils avaient empruntés. "Ce sera parfait." - "Parfait pour ?" - "Passer la nuit ! La journée a été longue pour se rendre jusqu'à cet endroit de malheur ! Nous avons besoin de nous reposer et qui sait lorsque nous pourront à nouveau trouver un endroit aussi sûr... Et puis, il est temps que je mange." Björd était réputé pour son appétit féroce. Il s'installèrent donc pour passer la nuit là, après s'être rempli le ventre avec un copieux repas. "Je prends le premier tour de garde, tu peux aller dormir." Après avoir négocier pendant plusieurs minutes, Sylbille obtint finalement le droit de surveiller les alentours en première. Alors que son oncle se tournait pour tomber entre les bras de Morphée, l'orisha se posta près de la porte. Elle sortit ses armes et commença à les aiguiser, même si elles étaient déjà plus tranchantes que nécessaire.

La chasseuse porta son regard vers la grand gaillard qui lui tournait le dos. Il n'était pas son père mais c'est ce qui s'en rapprochait le plus, depuis qu'elle avait décider d'oublier son géniteur. La mort de sa mère avait été un événement douloureux, et tandis que son père fuyait, les laissant elle et sa soeur seules, c'était Björd qui les avait recueilli. Bien évidement,  puisqu'elles passaient la moitié de l'année sur le continent du matin calme, à poursuivre leur formation au Hédas, ils ne se voyaient pas souvent mais à chaque fois qu'elle voulait rentrer, leur oncle les attendait. Il n'avait jamais eut d'enfant et avait renvoyé son amour paternel sur elles... Alors qu'elle pensait à tous ce qu'elles lui devaient, Silbylle commença à piquer du nez.

Quelqu'un lui tomba dessus. Sa première pensée fut de se dire que tomber sur les gens n'était pas quelque chose de très poli. Puis que ce bougre lui avait fait sacrément mal en lui écrasant le mollet. Puis, au fur et à mesure que ses yeux s'habituaient à la lueur des torches et qu'elle redécouvrait le décor qui l'entourait, la chasseuse se rendit compte que quelque chose clochait... Le garçon était dans un sale état. Sylbille se remit sur ses pieds alors que l'inconnu rampait sur le sol, essayant de s'éloigner de l'entrée. Toujours à moitié endormis, Sylbille dégaina son épée et la pointa vers le nouvel arrivé. "Reste là où tu es ! Ne t'approches pas de lui !" Mais le blessé, qui avait laissé des traînées de sang dans son sillage, ne sembla pas se préoccuper de ses ordres.

Tout ce rafus avait réveillé l'oncle. Il se redressa et, bien plus réveillé que sa nièce, il demanda, alerté : "Qu'est ce que c'est que ça ?" - "Oh je ne sais pas, il a déboulé sur moi sans prévenir ! Je suis certaine qu'il s'est teleporté sur..." - "Non non non, pas lui ! Écoute !" La jeune femme s'exécuta et tendit l'oreille. On entendait en effet un bruit étrange... Comme si quelqu'un marchait avec difficulté, traînant derrière lui un sac ou quelque chose qui raclait contre le sol... Sylbille se mordit la langue, honteuse : elle se prétendait chasseuse et pourtant, elle n'avait même pas fait attention à ce bruit suspect. "Vous l'avez ramené jusqu'ici ? Ça vous a suivi ?" Le fuyard, qui était presque inconscient, répondit par un gémissement. "Pas besoin de le suivre, avec les traces qu'il a dû laisser derrière lui, pas besoin d'être un expert pour réussir à le traquer... Toutes les créatures vont se rameuter jusqu'ici en suivant l'odeur du sang..." - "Protèges l'entrée !" La chasseuse regarda son oncle porter l'inconnu sur son dos. "Bien, je vais voir d'où vient le bruit." - "Ne t'éloignes pas trop !" Ne l'écoutant que d'une oreille distraite, Sylbille s'empara de l'une des torches et repartit sur ses pas. Comme elle l'avait imaginé, l'homme avait perdu beaucoup de sang, une belle piste fraîche qui conduirait n'importe quel prédateur affamé vers eux. Sylbille pesta intérieurement. Ils étaient dans de beaux draps !

Le bruit s'était approché. Elle l'entendait plus distinctement, mais il semblait provenir de tous les côtés. Tous les sons se répercutaient en échos ici... La brune, paniquée, fit demi-tour pour rejoindre son parent. Mais au détour d'un croisement, alors qu'elle pensait apercevoir l'ombre de Björd, elle se retrouva nez à nez avec Le monstre. Le même qu'ils avaient croisés un peu plus tôt. Sylbille n'eut pas le temps de réagir, un bras s'abattit sur elle et l'envoya contre le mur opposé. Elle lâcha sa torche et un cri de douleur. Elle entendit son nom résonner. Mais elle n'y prêtait pas attention : elle ne pouvait penser à rien d'autre qu'au corps que tiraient les bras inombrables de la créature, et à la tête arrachée qu'un autre tenait par les cheveux. Le monstre arriva à sa hauteur et utilisa l'un de ses bras pour la mettre debout. Sylbille se débattit mais il la manipulait comme une poupée de chiffon. Avec d'autres membres, il commenças à tirer sur chaque jambe et chaque bras de la chasseuse qui poussait des cris hystériques, qui se muèrent en hurlements de douleur. Elle crut qu'il allait finir par séparer sa tête du reste de son corps, comme il l'avait fait avec sa précédente victime.

Puis soudain, ça la lâcha. Elle tomba au sol et, avec difficulté, elle reprit son souffle. Le colosse venait de trancher les mains du monstre, libérant sa nièce de son emprise. Il état désormais en train de batailler avec la créature, et Sylbille, chancelante, se leva pour lui porter son aide. Esquivant les bras, elle portait de petits coups nets qui déstabilisaient le monstre, laissant le temps à son oncle de porter des attaques plus violentes. S'énervant, le monstre commença à ramasser des pierres sur le sol et à lancer les projectiles sur ses proies. Sylbille, pour les éviter, recula de plusieurs mètres. S'il se mettait à jeter des choses dans tous les sens, elle ne pourrait pas rester à proximité pour continuer... Elle attrapa donc sa hache de lancé et visa. Elle n'avait qu'un seul essaie. Vise la tête, pensa-t-elle. Et elle jeta l'arme. Elle n'atteignit pas la tête mais la base du cou. La créature se stoppa dans ses mouvements pour exprimer sa douleur dans un grognement bestial. Björd en profita et donna le coup fatal. Décapité, le monstre tomba au sol.

Le plus âgé se précipita vers sa fille adoptive. "Tu n'as rien ?" Sylbille secoua la tête, njantes malgré les larues qui coulaient.  Elle s'en sortirait avec quelques échymoses et quelques griffures mais rien de grave. C'était toujours mieux que cet homme qu'elle avait vu dans les bras de leur adversaire. "Et l'autre blessé ?" A la tête que fut son oncle, la jeune femme compris qu'il n'était plus de ce monde. "Il avait ça sur lui." Le sauveur tendit un parchemin qu'elle s'empressa de prendre. "Remontons à la surface."
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Sam 24 Sep 2016, 03:14

Les yeux figés sur l’obscurité tentaculaire qui se propageait dans une onde cauchemardesque, Livaï se résignait, non son mal.
Pour la première fois de sa vie, son arrogance et son insatiable soif d’adrénaline ne pouvaient rivaliser avec l’ingéniosité du piège macabre dans lequel il s’était embourbé.
Tout avait commencé par l’appel d’aventure, une quête en l’honneur des Ætheri. Gloire et action, ses maitres mots, ce qui ne pouvait que l’encourager dans une telle entreprise. La femme à l’honneur de cette douce folie était belle. D’une rare beauté, suffisamment pour dissiper ses doutes et faire taire toutes les appréhensions qui aurait pu se manifester face à pareille initiative. Retrouver des reliques d’un temps jadis, ou comment baigner ses illusions de lumières en le mettant lui et tant d’autres dans une fosse aussi sombre que les ténèbres. Oui, elle avait enterré bien plus que l’ego de l’humain, Yeul avait éteint tout espoir de retrouver un jour la lumière du soleil.

Prisonniers d'un dédale abyssal, beaucoup étaient tombés. Les cadavres à la surface du couloir inondé en étaient le triste rappel et les cris incessant, le glas irréel qui sonnait à toute heure leur mort imminente.
L’humain ferma les yeux en avalant difficilement sa salive. Sa main tremblait, tenant à peine l'épée ensanglantée au bout de ses doigts. Plusieurs fois, il avait manqué de l’échapper. Et pourtant, au dernier moment, il avait raffermi sa prise.
Ce n’était ni les sanglots de l’homme à sa droite, ni les prières du chaman en face de lui, qui l’encourageait. Chacun se préparait comme il l’entendait à affronter la mort. Livaï n’avait rien à la surface qui aurait pu lui donner l’envie de se jeter à corps perdu vers la créature insaisissable qui se terrait dans les bas fonds submergés. Il avait tant de fois dupé la mort, jouait de ses charmes pour la tromper et affichait avec insolence son insouciance qu’il regrettait ce temps où tout semblait plus léger. L’humain n’avait jamais aimé les responsabilités. Alors accepté sagement la mort, c’était pour lui inconcevable. Il lui restait tant à voir et apprendre…

Le guerrier en larmes à ses côtés, avait renoncé depuis un long moment. Ses armes étaient restés en arrière lorsque le corps d’un sorcier était remonté à la surface dans une macabre vision. Un corps décharné n’était pas quelque chose que l’on pouvait oublier. Une blessure faite par arme ne pouvait retranscrire l’horreur de la chair arrachée et des os broyaient. Qui plus est, nager pour se sauver dans ce bain de sang, et tenter de se soustraire aux gorgées vaseuses, resterait à jamais gravé en mémoire et en bouche comme la pire chose que Livaï n’eut jamais dû à affronter.
Une vie pour une vie, l’humain savait que pour survivre, il faudrait être plus monstrueux que les bêtes qui tapissaient les obscurs recoins de ce labyrinthe.
Son regard se porta vers le chaman qui le dévisageait avec amertume.
Avait-il compris son plan?
Acculé dans un recoin, cela s’approchait de plus en plus comme l’ultime solution à leur salut. La victime la plus plausible était l’homme tremblant à leurs côtés. Effrayé, il n’était plus que l’ombre de ce qu’il avait été et un poids dans toutes tentatives d’actions qu’ils auraient pu entreprendre.
Le chaman acquiesça discrètement faisant sourciller Livaï. Ainsi donc, ils partageaient la même vision de cette situation.
Il étira ses lèvres dans un sourire qui lui redonna quelques couleurs et soupira. Rien n’indiquait que ce plan pouvait marcher mais au point où ils en étaient autant tenter le tout pour le tout.
Il racla sa gorge et se tourna vers le geignard.

- Mon ami… Souffla Livaï doucement.
L’homme leva son regard implorant et détrempé de larmes vers l’humain.
Il hésita brièvement avant de prendre la parole.

- Nous… Nous allons mourir…
Livaï s’étonna de ces parole, lançant vers le chaman un coup d’oeil avant de reporter son attention vers l’homme en face de lui.
Il ignorait comment s’y prendre. Si cela n’avait tenu qu’à lui, il aurait balancé ce pauvre homme dans la fosse, le laissant créer cette diversion qui lui permettrait de se sauver. Mais quelque chose pesait en son coeur. Une chose que jusqu’ici il n’avait encore jamais éprouvé.
Face à ce regard déjà perdu dans les limbes du monde des ombres, il y distinguait l’agonie d’une âme qui se refusait de mourir. Était-ce peur ou bien son propre reflet qu’il entrevoyait?

- Je sais… Je sais ce que tu vas me dire, reprit l’homme dans un sourire empreint de folie. Je suis sans armes… Je n’ai plus rien à offrir… Ne serait-ce que ma vie.
L’homme se retourna vers le chaman avec cet air débonnaire et apaisé qui fit sourciller ses deux interlocuteurs.

- Il n’y a plus rien à espérer… Les Ætheri ont décidé de nous punir. Ils ont envoyé à nous des monstres pour tuer les monstres que nous sommes… Vous prévoyez de me tuer pour vous enfuir et votre plan ne marchera pas… Nul ne peut se soustraire à la volonté des Dieux.
Son sourire se transforma en fou rire qui fit frissonner l’humain. La mort avait aliéné ce pauvre hère ou bien étrangement cela l’avait rendu d’une certaine manière assez clairevoyant.
L’écho de son rire attira le chaman à lui. Dans un geste leste il plaqua sa main sur la bouche du dement et laissa Livaï se pencher derrière le mur effondré.
Les rides sur la surface opaque laissaient deviner le mouvement de la créature qui les attendait. Les paroles avaient scellé le sort de l’homme qui se débattait encore.
L’heure n’était plus à la pitié. Puisque ceux qui les avaient placés là les voyaient comme des bêtes prêtes à être sacrifié, alors ils se montreraient aussi cruels que cette épreuve.
L’humain tira sa nuque vers l’ombre du mur et détourna ses yeux vers le chaman qui poussa sa victime vers les bras de Livaï. Un bref instant, leurs regards se croisèrent, alors qu’il lui tranchait la gorge. L’homme n’avait pas bougé, ses pupilles s’étaient dilatées, figeant son visage dans une expression qui n’en finirait jamais de hanter l’humain. De sa propre décision, il avait sacrifié la vie d’un inconnu. Il ignorait qui était le plus digne de vivre et il n’était pas question de cela. Le choix s’était porté sur le plus faible et Livaï remerciait le ciel de n’avoir jamais renoncé. L’agonie de l’homme prit une tournure inattendue. S'il avait voulu sa mort, il s’étonna que cet inconnu le repousse et marche à reculons vers la créature serpentant dans les eaux troubles.
Si acculé, il avait d’abord hésité, maintenant il allait de son propre chef vers cette mort à qui il tendait les bras.
Statufiés, l’humain et le chaman observèrent cet élan d’héroïsme. Peut-être était-ce tout autre…?
Comme si l’homme choisissait sa propre mort. Comme si un sacrifice volontaire balayait le geste inhumain de ses bourreaux.
Livaï avait mal. Plus que la culpabilité, c’était son humanité qui saignait. Comment avait-il pu perdre autant la foi?
L’ombre sortit de l’eau dans un effroyable cri, s’enroulant autour de sa victime, avant d’ouvrir sa gueule encore imprégnée de chair dans une vision tout aussi tortueuse que monstrueuse.
Le chaman fut le premier à sortir de son effroi passant à proximité de ce spectacle cauchemardesque et se frayant un chemin vers la sortie. Livaï finit par se résoudre à bouger s’avançant non sans mal en serrant l’épée qu’il avait ramenait contre lui.
Cette chose ressemblait à un serpent gigantesque, jamais encore il n’avait vu pareil monstre engloutir un corps tout entier de cette façon. Il ne le dévorait pas, il le gobait, le faisant lentement disparaitre.
Terrorisé par ce qu’il voyait et le sort qui aurait pu lui être réservé, Livaï se faufila le long des murs sans quitter des yeux la proie déjà inerte qui glissait lentement dans la gueule du monstre.
Dans cette vision, c'était un peu de son âme qui disparaissait avec le défunt.
Il s’avança le coeur lesté par sa conscience, titubant alors qu’un nouveau cri rebondissait sur les parois du couloir. Au détour d’un embranchement, le chaman s’était fait prendre dans les filets de créatures bien plus obscures que le gigantesque serpent. Les araignées s’étaient abattues sur lui dans une vague grouillante et dévoraient littéralement vivant le pauvre homme. La main tendue du malheureux, se détendit progressivement alors qu’il donnait son dernier soupir.
Tétanisé, Livai se laissa tomber à genoux. N’y avait-il aucun espoir dans les ténèbres. Cet endroit serait-il son tombeau? Les Ætheri en avaient-ils voulu ainsi?
Le front appuyé sur le plat de sa lame, Livaï sentait venir la mort. L’accepter était devenu inévitable. Après tout ce qu’il avait fait, comment pouvait-il en être autrement?
Un monstre dévoré par les monstres…
Sa respiration se fit plus calme ne laissant que le clapotis de l’eau rebondir sur ses cuisses. Perdu dans les ténèbres, il était vain de chercher de la lumière. Ses yeux se perdirent dans le reflet de la lame de son épée laissant apparaitre le serpent derrière lui.
Son coeur se figea alors que le corps visqueux s’enroula autour de lui. Dans un réflexe de survie, il essaya de s’en dégager, y parvenant de justesse alors qu’il était entrainé de nouveau par l’animal. Les roulés boulés, manquèrent de le noyer plusieurs fois dans les eaux opaques. Il y mettait toute sa volonté et pourtant rien n’y faisait.
À l'agonie, les os broyaient par les anneaux qui se refermaient sur lui, il finit par manquer d’air.
Ses yeux se révulsèrent sans qu’il ne pense à rien d’autre que l’ironie de sa mort. Étouffé par son propre orgueil et le secret espoir qu’il était bénit par la volonté divine des Ætheri
Rien ne le retenait sur cette terre. Il n’était plus une flamme chancelante sur le point de s’éteindre dans obscurité d’un monde en perdition. Sans comprendre, il chuta lourdement, sentant l'eau glaciale l’envelopper. Le manque d’air et ses os brisés, le firent s’enfoncer dans les profondeurs du courant qui l’emportait. Il aperçut à peine les reflets des torches qui éclairaient la surface trouble au-dessus de lui. Une lueur d’espoir qu’un bras embrassa en se tendant vers lui, le ramenant à l’air libre, dans une bouffée d’espoir.
Il n’était qu’une ombre parmi d’autres et pourtant, quelqu’un avait choisi de l’aider.
Lui n’aurait jamais fait ce choix et pourtant quelqu’un avait cru bon le sauver. Ironie du sort ou stupidité de s’encombrer d’un mourant, il finit par trouvait salutaire ce geste fortuit.
Son corps se plia dans des douleurs innommables alors que des bras le tiraient et le poussaient au fil des couloirs. Les lumières des torches étaient son seul repère avant qu’elles ne laissent place aux rayons éblouissant de l’astre solaire.
Le vent fit s’envoler sa douleur alors qu’il tombait dans la boue aux côtés d’un corps lestait par l’effort. Leurs regards pris l’un dans l’autre, il en distinguait pour la première fois les contours harmonieux de son visage. Un minois angélique et une aura bien familière sur des traits pourtant inconnus. L’ange finit par sourire à bout de souffle, laissant son rire cristallin raisonner tout autour d’eux. Les traces de sang sur son visage blafard traduisaient des épreuves qu’elle avait dû affronter. Malgré tout cela, elle n’avait jamais perdu espoir et l’avait sauvé, lui l’âme perdue en perdition…
Une main se posa sur l’humain le forçant à se détourner du regard angélique de son sauveur. Cette nouvelle vision bien moins plaisante lui arracha une grimace tant de douleur que de surprise.
L’homme barbu éclata de rires en lui administrant une tape sur la joue, avant de s’assoir à leurs côté.

- Bien… Il a l’air brisé, mais il survivra. Nous survivrons tous par Edel.
Si cela nous à pas tué… Cela nous rendra plus fort.


Leurs rires se mêlèrent l’un à l’autre avant de s’estomper dans l’esprit de Livaï. La douleur l’emportait. Il n’était pas mort mais il était passé bien près.


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Dim 25 Sep 2016, 02:37


Le voyage n’avait décidément pas de fin. Soma, en compagnie d’Edmur son mari et d’un groupe de sorciers qu’elle ne connaissait guère marchaient sur les terres désolées sorcières, autrefois celles de la Prison. Il n’y avait plus rien, plus de maisons, aucun jardin. Toutes traces de vie sorcière semblaient avoir été rayées de la carte avec une violence digne d’un cataclysme. La famille de Soma était aujourd’hui portée disparue. Si elle avait insisté pour aller sur le Continent Dévasté, c’était pour voir de ses propres yeux l’état des lieux qu’on lui avait si souvent dépeint à travers d’effrayants souvenirs. Elle ne s’était pas imaginée l’ampleur de l’événement tant elle s’était tenue éloignée de Nementa Corum durant son mariage. Le destin, encore une fois, la forçait à se rendre compte de la chance qu’elle possédait d’être encore en vie, debout, survivante. Malgré les peurs et les mauvais jours, Soma avait réussi à se maintenir en vie jusqu’à intégrer la nouvelle cité en construction. Elle n’ignorait pas qu’un repos était toujours de courte durée, ce pourquoi elle s’était de suite intégrer dans l’expédition d’Edmur à travers les monts et les mers pour redécouvrir des endroits sous un nouvel œil. Si personne ne lui avait précisé qu’elle foulait à cet instant la terre de ses ancêtres, Soma aurait juré traverser les Marais. L’endroit était si reculé, si boueux qu’elle commençait à avoir de la difficulté pour avancer.

« Je-… Je veux voir où ils sont. » - « Et je te dis qu’ils sont morts, à quoi bon. » - « Comment peux-tu le savoir ? » - « Assez. » Edmur n’appréciait visiblement pas qu’elle insiste pour voir le cadavre du manoir dans lequel elle était née. « Si tu ne sais pas où il est, je peux le trouver… » - « Avec quoi, tu vas me dire ? » - « Avec cette boussole. » Depuis qu’elle l’avait, Soma l’avait nettoyé. L’objet semblait toujours en état de marche. « Cesse. Ca me fatigue. Continuons. » - « Mais… » La main d’Edmur frôla le visage dans un mouvement contrôlé. La jeune sorcière stoppa aussitôt. Il se retourna. « Cesse. De suite. » Elle se tut et se fit muette durant toute la marche, observant toujours d’un œil l’objet qu’elle avait en main. Elle le rangea dans son corset une fois qu’ils furent au niveau d’un bâtiment dominant la vallée fangeuse. L’immense bloc était impressionnant. Enfin, une femme - ou une princesse ? -, Soma n’aurait su dire sur l’instant, parla au groupe qui se présentait à elle. Certains hommes poussèrent des exclamations à voix haute, exprimant leur contentement envers l’Empereur ; il était juste et bon envers les siens et la bâtisse restait tout bonnement incroyable à leur échelle. Après qu’elle les eut gratifiés d’un conseil des plus avisé, comme quoi la prudence était de mise, le groupe se mit en marche vers les grandes portes et pénétrèrent l’enceinte assez rapidement.

« Ces adorateurs de Sympans… Je leur ferai manger leur queue, fils de miséreux. » s’exclama un tout petit homme à la forte musculature. Il était si petit que Soma aurait pu ne jamais le voir si elle avançait vite. Sa condition de femme enceinte et sa position au sein du groupe faisait qu’elle était à la traîne, comme toujours. A partir de cette place, elle pouvait voir des relations se créer, des discordes. Au moins personne ne pouvait lui pointer une dague dans le dos. Même si elle craignait toujours l’inconnu derrière elle, elle se rassurait en écartant l’hypothèse qu’un sorcier irait la poignarder. Idée saugrenue ou non, Soma n’avait de toute façon pas le choix physiquement pour la place. Elle était lente. Même Edmur lui faisait remarquer en lançant des piques qu’elle ne réussissait à gérer qu’en ravalant ses larmes. « Tu ne peux être qu’un appât, tellement tu traînes des pieds. »

Elle sortit sa boussole. Le dédale qui se présentait à eux était tout bonnement gigantesque. Comment pouvaient-ils réussir à trouver des squelettes d’objets ou d’architectures dans un labyrinthe ? L’aiguille de l’objet était instable. Elle pria l’Aether du Voyage et demanda à l’objet, dans un murmure, l’emplacement des vestiges : sans succès. L’aiguille devint folle, tournoyant sur elle-même à une vitesse exagérée. Soma s’arrêta. Elle l’observa. Parfois, l’aiguille indiquait la droite, une autre fois elle lui présenta la sortie, en bref l’objet était devenu incontrôlable. Elle le frappa plusieurs fois, eut espoir qu’il fonctionne et en vain bien sûr, se résigna à ranger l’objet de nouveau dans le corset. Elle remarqua tardivement qu’elle était à quelques dizaines de mètres du groupe et se mit hâtivement à les rejoindre. L’eau était de toute évidence un élément perturbant dans l’avancée de la jeune femme ; elle s’empiétait et devait effectuer deux fois plus de mouvements pour s’en sortir. C’était terriblement fatiguant. Elle arriva bientôt sur une partie sèche, où elle parcourut la distance qui la séparait du groupe plus rapidement cette fois.

Le groupe se scinda en deux. L’un continua tout droit alors que l’autre choisit de descendre les marches qui se présentaient à eux. Soma et Edmur firent partis du dernier choix. Ils se mirent en route et contre toute attente, d’autres vinrent les rejoindre à la dernière minute. La descente fut longue pour Soma, qui devait faire attention à chaque marche. Au bout d’un moment, Edmur en eut marre et décida de la porter. Il devait faire vite ; n’étant pas très fort, il risquait de la lâcher à tout instant. Enfin, ils arrivèrent dans un couloir. Le meneur s’arrêta. L’air grondait. « Quelque chose cloche. » dit une femme, devant Soma. Elle se retourna. « Oui. C’est … Silencieux. » Au loin, perdu dans les galeries sans fin, un écho loin d’être rassurant résonna. Ils n’étaient pas loin des escaliers encore. Soma fit un pas en arrière, agrippant la manche d’Edmur et pressant son cœur de l’autre. Il allait si vite qu’elle crut qu’il allait rompre ; elle n’avait pas le courage de continuer. « Viens… Viens, on sort… » Elle avait tellement vécu dehors qu’elle craignait désormais chaque long bruit étrange, qu’ils proviennent d’un animal ou d’un humain. Elle en avait peur car ils n’indiquaient rien d’autre que l’inconnu. « Non, il faut continuer. Tu as entendu la Dame ? Il est important de retrouver les vestiges, nous allons asseoir les fidèles de Sympan sous nos incroyables reliquats, une fois que nous les aurons trouvés. » Un autre long son, plus guttural cette fois que le dernier provint jusqu’à leurs oreilles. « Edmur… S’il te plaît… » Ils avancèrent. Chaque homme, chaque femme se tint sur ses gardes. Soma regarda en arrière ; le couleur était noir, aucune lumière n’était perceptible. Soma ne pourrait pas courir sans torche ; or elle n’en avait aucune. Edmur en revanche, en possédait et l’avait lui-même allumé. Il était en garde et ne prêta plus attention à sa femme qui se cachait derrière lui, apeurée.

Une flèche s’abattit entre les côtes du voisin de Soma qui s’écroula aussitôt sur le sol. La jeune sorcière cria, ce qui accentua le drame. Les sorciers se rassemblèrent, tremblant, en cercle. L’un d’eux examina la blessure du mort et conclut à une attaque d’origine elfique, la flèche était en effet joliment taillée et quelques runes étaient gravées sur les plumes. Ils ripostèrent en lançant des sorts dans le vide, espérant atteindre par chance leur cible. Un nouveau long bramement parvint à leurs oreilles et tétanisa l’ensemble des membres. Soma ne put se retenir d'uriner. L’entrecuisse était chaude, désagréable ; elle n’eut pas le temps de s’apitoyer sur son sort qu’elle courut pour échapper à un géant pourvu de bois de cerf et d’une gueule de taureau. Il abattit lourdement sa massue pourvue de flèches sur un homme qui s’écrabouilla sur le sol. Une femme, peu de temps après, trouva le même sort. Le géant hybride s’arracha une flèche ; qu’il balança. Edmur était loin devant Soma ; celle-ci pleurait, rendant sa vision floue et son avancée difficile du fait d’une respiration saccadée. Le grondement des pas et le bramement du danger n’offrirent pas d’espoir quant à la possibilité de s’en sortir vivant à ceux qui derrière Soma se retrouvaient à un mètre du danger ambulant. La chose était lente mais terriblement vigoureuse. Si quelqu’un avait le malheur de se trouver dans la zone de balayage, l’individu se faisait immédiatement écarté d’un geste anodin de la part de la créature. Dans sa course, la jeune femme tomba. Elle se rattrapa sur les hanches et eut à peine le temps de fermer les yeux que l’immonde créature l’enjamba. Il écarta de sa route une femme qui n’eut pas la même chance que Soma. Elle se releva, aidé d’Edmur, se tenant le ventre à la fois. La créature disparut dans un autre dédale. Elle fuyait. Soma décida de reprendre sa course, plus lente. Edmur reçut une flèche dans la cuisse… Avec difficulté, ils parvinrent à sortir du labyrinthe… Et ils rejoignirent comme ils le purent l’extérieur, pensant être à l’abri.

Comme eux, d’autres attendaient. Ils passèrent à côté de la Princesse. Soma avait le regard implorant… Mais rien… Aucune aide, aucun secours ne leur furent apportés. Elle dut retirer elle-même la flèche de la cuisse d’Edmur et le pansa pour que le sang coagule.


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Mar 27 Sep 2016, 17:47

L'ange s'était encore foutue dans une galère sans le savoir...

Sa crédulité n'avait désormais plus rien à démontrer. Plusieurs fois elle s'était retrouvée dans des entourloupes mêlant sa propre survie en jeu et voilà qu'elle venait de refaire la même erreur une seconde fois. Le pire dans tout cela, c'était qu'elle y allait avec toute la bonne volonté du monde en espérant ne pas avoir à rencontrer des problèmes sur sa route. Malheureusement pour elle, cela allait dépasser la notion même de simple problème qu'elle allait devoir outrepasser...

Elle avait répondu à l'appel de Yeul qui s'était cachée derrière la figure des Aetheri pour attirer piéger les nuisibles dont faisait parti Rubiel. L'Ange ne s'était pas faite priée pour y aller, sa race étant croyante par essence, elle se devait d'agir pour le bien de ses croyances dans une époque où la guerre faisait rage pour désigner qui aurait le monopôle de la foi. Et bien entendu, les croyants dans tout cela n'étaient que des pions que l'on jetait sur l’échiquier de la mort. Malgré sa foi, Rubiel n'était qu'un objet que l'on pouvait sacrifier sur l'autel de la guerre si cela devait être ainsi.

Alors elle s'était engagée dans cette expédition sur ces terres funestes qui ne laissaient pas la vie s’engranger en elle. Rubiel ne connaissait pas l'histoire de ces contrées, ni la figure emblématique qu'était Yeul connue normalement par tous comme étant la grande prêtresse. Son ignorance avait été l'un des principaux complices quant à sa mise à mal futur dans ce dédale maudit.

Lorsqu'elle avait pénétré sciemment dans cet endroit, quelques anges l'avaient accompagné de son aventure avec des motivations plus ou moins personnel. Au départ, Rubiel pouvait se targuer de s'être immiscée dans un groupe relativement bien garnit d'une demie douzaine de personne. Chaque Ange possédait ses spécialités ce qui amplifiait le sentiment néfaste de sécurité qu'éprouvait Rubiel à l'idée de répondre à cette appel. Elle n'arrivait pas encore à ressentir le danger alors qu'en temps normal, elle aurait été beaucoup plus à l'écoute vis à vis de son instinct. Vis à vis de ce frisson qui avait tendance à lui pourfendre l'échine à chaque minute qui s'écoulait.

Malheureusement, la réalité revint très vite à la charge et cette atmosphère onirique de sureté se fit rapidement balayer par le danger qui était présent en face d'eux. Ils n'avaient même pas pensé à se donner une issue de secours, à marquer leur chemin afin de pouvoir le rebrousser aisément dans ce milieu hasardeux. La sensation d'être perdue frappa très vite la pauvre Séraphine qui fut comme étouffée par l'angoisse. Elle s'était déjà engagée dans un labyrinthe pareil, mais, elle n'avait jamais ressenti ce genre de frayeur oppressante.

Ses sens par ailleurs lui répondaient vaguement. Ils semblaient être aux abonnés absents et Rubiel se retrouvait victime de son propre corps, de sa propre faiblesse. Les autres de son groupe eurent bien vite cette même sensation. Même la magie ne voulait plus montrer le bout de son nez, seules quelques petites étincelles chimériques avaient tendance à se dégager par-ci par là lorsque les anges tentèrent d'en user. Désormais, il n'était plus possible d'user de cette magie pour retrouver sa localisation. Ils étaient seuls et désarmés, et le tremblement perceptible qui faisait gronder le sol ne présager rien de bon.

En l'espace de quelques secondes, toute la situation venait de virer du tout au tout. Ils n'avaient rien trouvé d’intéressant quant aux artefacts qu'ils étaient censés récupérer à la gloire des Aetheri. Mais, on ne pouvait pas réellement dire qu'ils n'avaient rien trouvé. En effet, une bête immense semblable à un lion à la taille disproportionnée avait décidé de se montrer alors que le labyrinthe les avait guidé dans une pièce dégagée. Tenter de faire quoi que ce soit à l'heure actuelle était de la pure hérésie, et ce n'était pas de la lâcheté que d'envisager une retraite tactique selon Rubiel. Mourir ici ne pouvait arranger personne hormis les criminels qui avaient orchestré tout cela.

Mais sa présence d'esprit ne fut pas du gout de tout le monde, et l'un d'entre eux possédait des yeux bien plus gros que son ventre. Il n'avait pas semblé avoir réussi à écouter son propre corps qui lui ordonnait de s'échapper de là au plus vite. Son propre corps qui n'était que partiellement opérationnel dans ce genre d'affrontement dantesque. Rubiel voulu l'en dissuader mais cela arriva bien trop tard et alors qu'il s'était jeté arme à la main sur la bête, il ne mit pas longtemps à se faire faucher par ses griffes aiguisés. Autrefois, il avait été un Séraphin respecté et reconnu en tant que soldat... Désormais, il n'était plus qu'un tas de chaire difforme souillé par son propre sang...

Cela semblait être une boucle sans fin dans l'esprit de Rubiel qui paraissait revoir les mêmes images encore et encore. La première fois, elle avait déversé tout le continent de son estomac et c'était laissé aller dans une profonde panique. Maintenant, elle n'était pas loin de cette même réaction mais malgré toute sa détresse, elle possédait cet instinct qui s'était adapté et qui lui ordonnait de reculer avant de se laisser aveuglement à la panique.

Ce qui ne fut pas le cas de tout ses compagnons. L'une d'entre elle totalement choquée par ce qu'elle venait de voir fut la prochaine victime de la bête. Ce n'était que la seconde d'une longue liste si chacun se laissait aller à son propre effroi. Rubiel devait être forte, du moins, assez pour ordonner à ses jambes de courir au loin qu'elle pouvait.

Bien sur, elle tenta de raisonner une dernière fois son groupe totalement déstabilisé avant de courir pour sa propre vie. Elle ne pouvait rien faire dans son état, elle n'avait déjà pas la force de lutter contre un tel monstre en temps normal, alors maintenant, il était inenvisageable de s'imaginer faire quoi que ce soit. Elle avait juste donné les bons conseils au bon moment et maintenant, elle ne pouvait que se sauver elle même en espérant que ses confrères en fasse de même. Plus tard, elle allait pouvoir avoir des remords sur ce qui venait de se passer en cet instant, mais pour le moment, elle ne s'en préoccupait guère. Elle devait vivre pour un jour devenir plus forte afin que plus jamais cela ne se reproduise. Que la guerre ne puisse plus jamais se jouer d'elle et des êtres qui l'entouraient...

Elle y passa plusieurs heures dans ce dédale, totalement épuisée, déboussolée, affamée. Ses vêtements étaient d'une saleté si prononcé qu'ils paraissaient dévorer la blancheur écarlate qui se dégageait en permanence de l'Ange. Elle avait fait bon nombre de mauvaise rencontre sur son chemin. Avait tenté d'aider d'autres individus en proie au même défi insurmontable. Sur le passage, elle avait même pu accorder des soins mineurs à un homme qui avait réussi à s'extirper des griffes d'une bête encore plus affreuse, non sans être blessé au passage.

Mais désormais elle était seule, et toute son expédition n'avait été qu'une énième mascarade pour attenter de nouveau à sa vie. Elle n'avait de cesse d'enchainer les traumatismes, peut être que les dieux la mettait au défi afin qu'elle grandisse de ses épreuves. Mais même du haut de sa faible intelligence elle était capable de concevoir qu'elle n'était rien dans les desseins des dieux. Et que tout le sang qui venait de couler en ce jour n'était qu'un tour de plus dans cette guerre qui n'avait fait que trop durer...

Par miracle, elle arriva à trouver la sortie mais dû encore fuir par la suite. Nul doute que d'autres individus devaient sillonner les diverses échappatoires pour venir achever ceux qui avaient la chance de survivre... Rubiel n'allait pas mourir, pas maintenant en tout cas... Dans sa course effrénée, elle pouvait encore revoir le visage sans vie de celui qui avait été tué sans aucune autre forme de procès pour un simple sursaut de bêtise... La vie était cruelle...

Mots : 1422
Gains : 1 Point d'Agi et un 1 Point de Magie s'il vous plait o/ / +1 Aetheri
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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

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◈ Parchemins usagés : 11258
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Mar 27 Sep 2016, 22:07

Une nouvelle aube, du moins, c'est ce qu'il lui semblait. C'était difficile à dire tant les nuages noirs s'étaient amoncelés dans le ciel. Une fine couche de poussière se soulevait à chaque fois qu'ils marchaient, en cadence, vers leur destination. Un prélude inévitable de ce qui les attendaient tous, car ce monde ne serait bientôt que suie et cendres, la grisaille ne faisait que renforcer ce sentiment glacial. Et la voilà, cette pluie froide tombant doucement avant de devenir dense sur leurs têtes. A lui, cela lui faisait le plus grand bien, apaisant son mal de crâne résultant d'une nuit de beuverie. Shapûr ferma les yeux lorsqu'on ordonna une halte, lui se concentrait sur son ouïe. Les clapotis de l'eau contre la roche lui était agréable. Il abaissait sa nuque, la laissant aux prises avec l'élément. Ce qui acheva de le réveiller et de dissiper les dernières brumes qui le maintenaient dans un état de légère euphorie. Par Phoebe, cela avait été un sacré cirque hier soir ! Quelques bribes de souvenirs lui revenaient, mais la plupart demeuraient ténébreux. Shapûr fronçait les sourcils, car ce genre de choses ne lui plaisait pas. Et en prime, il s'était réveillé seul dans son lit. La poisse totale. Se grattant l'arrière du crâne, le guerrier se demandait quand il pourrait profiter d'une soirée en bonne compagnie. Ce n'était pas en traversant des landes désertiques, parfois hostiles, qu'il y arriverait de sitôt !

Ce n'était pas les bons endroits pour courir la brune, d'ailleurs, ce n'était pas parce que quelques femmes avaient des moeurs légères, qu'elles allaient se tenir à l'écart de leurs Bons Dieux. Dès qu'on débattait de religion, c'en était terminé. Au revoir et merci. Était-ce la seule raison ? Peut-être pas. Non, mais pourquoi perdre son temps ? A quoi cela rimait de convaincre des personnes qui se croyaient être des victimes incomprises ? N'avaient-ils rien de mieux à faire que de vivre leur vie avec leurs croyances, chez eux, sans faire chier le monde avec une guerre sourde ? Ça l'intriguait autant qu'il était énervé, mais Shapûr se contentait de suivre les demandes. Ce monde était vraiment dans les emmerdes. Ils nageaient tous dedans, se débattaient et coulaient corps et biens pour l'ego surdimensionné de quelques individus qui se croyaient au-dessus de tous. Bon, même s'il ne pouvait pas en avoir une dans la chaleur de son lit, il y en avait quelques-unes qui l'accompagnent, dont Sheema et Mariel. Depuis le début de l'expédition, il ne l'avait pas quitté un seul instant. Mariel, soldate de son état, était une de ses anciennes supérieures, mais aussi celle qu'il considérait chaque jour un peu plus comme une amie. Elle avait à tout prix voulu venir, après avoir organisé cette expédition en toute hâte dès qu'elle en fût avisée. Enceinte de quelques semaines, elle était fragile, mais désireuse de faire grandir son enfant dans la foi qu'elle-même aurait choisie.

Shapûr savait qu'il n'aurait pas pu la convaincre de faire marche arrière, aussi avait-il décidé de la protéger. Un sourire victorieux apparut sur les traits de l'Humain. Qu'il était agréable de savoir les Sorciers avec les pieds dans l'eau. Sur ce point, la petite Sirène avait vraiment bien réussi son coup, il l'embrasserait presque. Shapûr était uniquement venu pour admirer ce spectacle, sinon, il n'aurait pas fait le déplacement jusqu'ici. Quel était le nom de ce lieu déjà ? Ah, oui. Nementa Corum. Quel nom ridicule. Après avoir repris leur marche et marcher encore une bonne heure, ils parvinrent à un endroit assez étrange. Devant une personne tout aussi étrange. Pouvait-on seulement la qualifier d'humaine ? L'Humain dévisagea la créature qui lui faisait face. Ce ne devait pas être une personne normale, dans tous les cas. Même lui pouvait le ressentir dans ses tripes. Sa voix était irréelle, comme son apparence, mais comment osé croire qu'elle était une ennemie ? Sans même réfléchir au pourquoi du comment, ils se rendirent au lieu-dit, mais à peine entrer dans cette sombre demeure aux allures macabre, l'homme ne pouvait que regretter son choix.

Je le sens assez mal.

Ils progressent un long moment dans les tunnels, mais l'Humain avait l'impression de s'y perdre à force de tourner à droite et à gauche. Il s'agit ici d'un véritable labyrinthe et ils prenaient des tunnels plus ou moins au hasard. Shapûr essayait d'analyser ce qu'il y avait autour de lui, mais cet exercice était une gageure dans cette pénombre ambiante et lui procurait un mal de crâne évident. Sur une marque d'humour, l'un d'entre eux fait savoir que les Sorciers ont peur de la lumière et sont certainement des Vampires refoulés. Shapûr ne rit pas, rien ici n'était rassurant. Il n'avait pas peur, mais tous ses sens étaient en alerte. Malgré qu'il suive les traces de ceux ayant les indications, il n'est sûr de rien et n'est pas certain qu'il s'agisse de la bonne direction. Pourtant, il s'agit bien des seuls indices qu'ils possédaient. Au détour d'un tunnel, un grognement étrange se fait entendre. Tous s'arrêtent, certains pâlissent. Lui se demande de quoi il s'agit. Peut-être qu'ils étaient sur la bonne route ? Pourquoi en faire autant ? L'Humain ose s'aventurer en avant en éclairant de sa torche le corridor. Se dresse alors devant lui quelque chose d'affreux. Cette créature, à la fois immonde et fabuleuse, possédait un corps d'homme, mais la tête de ce qui s'apparentait à un taureau, recouverte d'une fourrure grise avec de longues cornes.

De toute son existence, jamais Shapûr n'eut vu ou entendu parler de cette créature qui marchait sur deux jambes, possédant deux bras, dont les mains étaient refermées sur une hallebarde. Son faciès se déforma en un sourire dément, de la bave coulant sur son menton, ses crocs acérés ainsi que des griffes aussi aiguisées que des lames de rasoir ne laissaient guère de place au doute. Cette bête était dominée par ses pulsions instinctives, comme tous les animaux, il ne pouvait que se sentir traquer et menacer par la venue imposante de leur groupe. Shapûr avait beau être fasciné, il savait aussi qu'il devait fuir. Ce dernier s'élance d'une agilité déconcertante dans leur direction. Sans un regard, l'homme se retourne et prend ses jambes à son cou attrapant le poignet de Mariel au passage, certains l'imitent, d'autres, ignares ou courageux, essaient de se mettre en position de combat. Ils sont balayés dans l'instant devant la force brute. Shapûr lance sur lui sa torche, brûlant une partie du corps de l'Immonde dans un cri de souffrance, empli de rage. Ce n'est pas suffisant pour le faire battre en retraite, mais il savait désormais que ce dernier était sensible aux flammes. Une véritable chance.

Si tu veux m'avoir, va falloir faire mieux qu'ça !

Et un grondement sourd fit trembler les murs, fendillant l'un, faisant chuter l'autre. La lame de son ennemi fendit les airs dans sa direction. Mariel eut à peine le temps d'esquiver qu'une autre attaque survint, balayant le mur avec une facilité déconcertante. Elle se baissa, jouant sur sa taille pour esquiver l'assaut et contre attaquer avec vivacité, sans même distinguer son adversaire, elle tire sa lame de son dos et l'abat sur ce dernier. Un bruit métallique résonne, suivi d'un crissement désagréable et, en une fraction de seconde, elle se retrouve saisie à la gorge par son opposant qui la brandit ensuite en l'air, tel un trophée. Elle étouffe, ses bras ne suffissent pas à essayer de dégager les immondes doigts qui essaient de lui rompre le cou. Shapûr eut à peine le temps de crier son nom que la silhouette de Mariel se fracassa sur le sol avec une violence inouïe, le choc lui fût fatal. Désarticulant son corps, la tuant sur le coup. Elle gisait au sol, inerte, un peu de sang coulait du coin de sa lèvre, de son ventre. C'était horrible. La fureur. C'était ce qui caractérisait le mieux le regard assassin que Shapûr lançait au Minotaure, un regard empli de haine et de rage. Lorsqu'il s'élança, le sol ne supporta plus le poids, surtout avec un pan de mur effondré. L'Humain passa au travers du sol, qui s'effondra sous le poids de la créature. Lorsqu'il se réveilla, il se trouvait toujours au milieu du dédale, mais sans doute dans un étage inférieur.

Le souffle court, il reprenait lentement ses esprits en essayant d'analyser la situation du mieux qu'il pouvait. Dans tous les cas : il n'aimait pas ça. Son premier réflexe fut d'ailleurs de chercher ses amis du regard, en vain. Sa main se crispa sur les lanières de cuir de la manche de son arme. Il était en train de faillir à son engagement. Mais il ne pouvait pas rester à s'en plaindre. Les récents événements qui avait marqué sa vie lui avait fait comprendre une chose : ce n'est qu'en avançant que l'on se donne une chance de réussir. Ainsi, il appliqua ce précepte simple et stupide et se mit en marche. Il déambulait dans le labyrinthe sans trop savoir où aller. A chaque pas qu'il faisait dans l'eau sous ses pieds, sa lourde armure s'enfonçait un peu plus dans la gadoue. Longeant les murs, il se laissait guider par ses sens : agir, agir comme s'il avait perdu la vue. Lui, seul. Personne aux alentours. Reconnaissant certains endroits, il appela sans conviction de potentiel survivants de son groupe avant de s'avancer avec prudence dans l'espoir de sortir vivant de cet endroit maudit.

1 570 mots
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[LDM Aoüt/Septembre] - Les Pièges de Nementa Corum - Page 2 Chriss10
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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Mer 28 Sep 2016, 20:57

C'est le coeur agité de nombreux troubles que Neah avait été abordé au milieu d'une ruelle. Il était reconnu par quelques personnes pour se lancer dans des actions diverses au nom des siens. Au nom des Aetheri. Au nom de plusieurs choses en ce bas monde. Après tout, il n'était qu'un pion et sa volonté était de tester sa force. La mettre au service de la Justice. C'est pour celle raison que le guerrier était en ces lieux. Après tout, la guerre n'a jamais été aussi forte et présente qu'aujourd'hui. En ce moment même, ils parlaient de Nementa Corum, un symbole territorial des Sorciers. Des gravas qui reflètent la puissance aberrante de la Dévoreuse. Dire qu'elle aurait dû s'unir à l'Empereur Noir. L'un et l'autre semblait avoir évité quelques désagréments dans l'union. Il avait fait ce chemin parce que c'était ainsi, une suite continue des choses. Et il se retrouvait désormais au sein d'un lieu sombre et humide après avoir côtoyé une créature enchanteresse qu'il n'aurait pas douté être une divinité sous couvert d'une enveloppe mortelle. Il était encore sous son charme et espérait la revoir au sortir de sa mission. C'était avant de se retrouver pris dans ce piège mortel. Nombreux de ses compagnons avaient sombré dans les pièges affreux qui sommeillaient ici.

Neah errait dans le labyrinthe tel un automate. Seul. Il était épuisé de rester sur ses gardes, à l'affût de ce qui avaient terrassé ses compagnons. Quoi qu'ils pussent être, il saurait faire face. Un bruit sur sa gauche l'incita à redoubler de prudence. Le guerrier avait appris dans un livre qu'il devait obligatoirement trouver la sortie d'un labyrinthe, en effet, il longeait constamment un même mur, sans jamais relâcher sa main droite. Ce n'était sans doute pas le plus court, mais si cet endroit est parfait, alors, un chemin unique traverse toutes les cellules de ce labyrinthe. Il devait forcément en trouver la sortie, ce ne pouvait pas être sans fin ! Il y avait des tas de bruits, certains indéfinissables, d'autres s'apparentaient à des cris. Il ne savait plus trop. Son arme bien tenue dans ses mains servait à le rassurer. Vainement. Surtout lorsque la tonalité caractéristique des pas dans son dos se rapprochaient. Dans un sursaut, Neah se retourna pour faire face à une silhouette jeune, assez grande et mince. Goguenard, le garçon la toisait en retour, lèvres retroussés. Bien sûr, il la reconnut. Le maintien, mains sur les hanches, l'habit simple, les cheveux déliés, le tatouage d'un Soleil qu'il devinait derrière l'épaule gauche. Les yeux bleu-vert, dilatés par la drogue et l'encens. C'était Mancinia. Neah baissa son arme.

Que fais-tu ici ? demanda-t-il sèchement.
J'allais te poser la même question.

Elle lâcha un long soupir.

C'est donc ainsi, dit-elle avec dédain. Toutes ces aventures pour venir se perdre ici. Nous aurions mieux fait de mourir, tu ne crois pas ?

A moitié fasciné par sa prestance, il était d'autant horrifié par ses paroles inconscientes. Neah fit un pas en avant.

Tu ferais bien de me regarder, parce que tout ceci en valait la peine.
C'est ta décision ?
On n'échappe pas au châtiment.

Neah saisit son poignet.

Mancinia à ce tatouage sur sa main droite. Tu le porte à la main gauche, tu n'es qu'un vulgaire reflet.

Sans même avoir envie de répondre, la femme détale vers les couloirs après s'être enlevée de son emprise, bondissant de bonheur, riant avec franchise, accompagnée par le tintement de bracelets et des chaînes qu'elle portait aux chevilles et aux poignets ; mais quand Neah, frissonnant, voulut reculer, son dos heurta la surface d'une des parois du labyrinthe. Qu'il le veuille ou non, il était prisonnier. Le guerrier choisi de ne pas attendre le retour éventuel de l'autre folle et s'avança un peu, au hasard, suivant machinalement l'un des murs du bout des doigts. Sa fraîche rencontre avec cette copie conforme de Mancinia lui avait laissé un durable sentiment de malaise, presque de la nausée et il ne vit pas tout de suite l'eau trouble qui lentement couvrait le sol, comme dégorgée par la terre elle-même. A vrai dire, il ne s'en aperçut que lorsqu'elle lui monta aux chevilles, clapotant doucement à chacun de ses pas. Il se baissa, goûta. Le sel dans cette eau ne le surprit même pas. A mesure que l'Ange progressait, les murs semblaient s'animer, non pas dans le sens où leur forme avait changé, ni même leur consistance ; ils étaient ça et là souillés d'ombres, de traces de poudre, de giclées de sang sec et bruni. Il refusa de les regarder. Refusa aussi d'entendre les cris ou les éclats de rire qui retentissaient parfois au détour d'un couloir, les évitait du mieux possible, pressait le pas, de peur de reconnaître une intonation de la voix familière.

Un chant fredonné sur le ton du murmure, enfantin et un peu moqueur lui glace le sang. S'arrêtant net dans sa progression difficile. L'eau lui arrivait presque à la taille, maintenant. Se tournant avec lenteur, Neah fit face au couloir d'où montait la comptine. Les murs ici étaient constellés de rouge. Comme pour lui permettre de bien apprécier la scène, il y avait une pente élevée de sorte que le sol échappait pour l'instant à l'eau montante ; et, quelques pas plus loin, juste au coude de la paroi, on distinguait une personne, agenouillée, très affairée devant...Devant quelque chose. Il avança encore, sans pouvoir s'en empêcher. Entendait à présent les déchirures de la peau qu'on arrache et le craquement sec des os sous les dents. Encore un pas. Le sol était noir et poisseux, un peu glissant, il dérapa. Se retint d'une main contre une paroi, tout aussi souillée, passa enfin l'angle de mur. En un éclair, Neah eut le temps d'apercevoir les quatre silhouettes penchées sur leur festin, fouillant les restes d'un cinquième, ainsi que le regard - bleu, reçu comme un coup de poignard - que lui lança l'un des affamés, avant qu'on ne le saisisse au col pour le tirer en arrière avec brutalité. Il retomba dans l'eau, leva les yeux. Adèle. Fidèle à elle-même, la demoiselle le dévisagea un moment, froide et altière, avant de lui désigner un autre couloir d'un signe de tête bref. Sans demander son reste, il détala dans la direction indiquée tandis que les créatures se jetèrent sur la blessée.

Les couloirs s'étaient sensiblement élargis. Sa course croisa d'autres visions, qu'il n'affronta que du bout des yeux et sans s'attarder, avant que le sol ne se dérobe brutalement. Il tombait. Non, il coulait. La terre et lisse du labyrinthe avait laissé place à des abysses bien trop méconnues ; l'eau l'entourait de toutes parts, gorgeait ses poumons. Il se débattit violemment, rua pour revenir à la surface, se retrouvant comme en pleine tempête. A peine le temps de reprendre un peu de souffle que la houle l'engloutissait à nouveau. Un regard accidentel vers les profondeurs lui glaça un peu plus l'esprit et acheva de le faire paniquer. Ils étaient là. Tous. Spectres, âmes, fantômes, une nuée grisâtre et confuse, tournoyante. Des morts par milliers, damnés et sans repos. Connus ou inconnus. Bientôt, il sentirait leurs doigts gelés se refermer sur sa nuque. Bientôt ils l'entraîneraient par le fond. A la place, ce furent ses mains à lui qui attrapèrent d'instinct quelque chose d'un peu plus solide que l'eau de mer et quelque chose qui lui rappelait du bois. Une échelle, miraculeuse. Pris d'une bouffée violente d'instinct de conservation, il se hissa confusément vers la surface, les poumons brûlants et resta agrippé. En ressortant de l'eau, Neah eut un rire, nervosité et soulagement mêlés et fit mine de ne pas voir les ombres grandissantes dans son dos.

Neah poussa violemment une porte quelconque du pied. Elle était là. Mancinia le dévisageait d'un regard ophidien. Aussi somptueuse que terrifiante, il la savait irréelle. Elle lui sourit avec délicatesse, dévoilant sa multitude de petites dents acérées et darda une langue bifide vers lui. Comment osait-elle ? Une sourde colère s'éveilla en lui et le guerrier s'élança sans attendre, profiter de l'allonge de son arme pour donner un puissant coup d'estoc, coup qui se fit contrer avec une facilité déconcertante. Écartant la lame de sa main libre, Lamia s'élança à son tour en profitant de l'ouverture pour lui asséner un puissant coup au niveau de sa taille. L'Ange ne sut esquiver et tout son flanc gauche fût ouvert du nombril vers la cuisse. C'était douloureux. Se pliant an deux, il sentit la main de Lamia lui retenir l'épaule et son visage à quelques centimètres du sien. Voir celle qu'il aimait avant de mourir. Voir celle qu'il aimait le tuer.

Tu vas mourir.

Neah eut un sourire quand le corps de son ennemie eut un sursaut. Elle baissa son regard vers sa poitrine sans comprendre tout de suite ce qui lui arrivait. Neah avait saisi sa dague et lui avait planté par le bas. Perforant doucement ses chairs. Jusqu'à son coeur.

C'est toi qui meurs.

Et elle s'effondra pour reprendre une apparence monstrueuse qui révulsa le guerrier, voyant sa maudite illusion se disloquée.

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[LDM Aoüt/Septembre] - Les Pièges de Nementa Corum - Page 2 Chriss10
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Jeu 29 Sep 2016, 19:34


La jeune Rehla contempla le domaine vaseux qui l’enserrait. Tout n’était que boue. Une boue ceinte par une large végétation, certes, mais pas une de celles dont on pourrait rêver. Aerin aimait la nature dans son ensemble, mais en cette place, elle lui semblait asphyxiante et fort angoissante. Pour une fois, elle estimait que sa peur chronique n’était pas la seule origine de son malaise. L’air était empli de lourdeur, et la prêtresse même l’avait avertie des dangers des lieux.  Un vague regret commençait à poindre en elle. Que lui avait-il pris ? Quelle folie l’avait-elle conduite à entrer dans cet endroit lugubre ? Elle avait commencé à douter dès qu’elle s’était lancée sur la route de Nementa Corum. Le voyage n’avait pas été des plus paisible, et plusieurs rencontres infortunées avait failli la convaincre de renoncer. Toutefois, elle avait poursuivi son chemin, gorgée d’une véhémence qu’elle peinait à s’expliquer. Peut être était-ce sa foi envers Sympan, enrobée d’une fine couche de curiosité qui l’avait poussée à persévérer. Sa famille avait toujours placé la religion sur le piédestal de leurs valeurs, et elle avait maintes fois était conduite à effectuer des rituels à la gloire de l'Æther Suprême. Ou alors était-ce le fait d’avoir été appelée par une si vénérable prêtresse. Une fois arrivée, la  seule vue de son visage l’avait grandement intimidée. Son charisme écrasant s’imposait avec force, quand bien même ses paroles demeuraient dénuées de toute agressivité. Perdue entre la crainte et l’admiration qui se mêlaient en elle, Aerin n’avait pu qu’acquiescer docilement.

Malgré ses fort nombreux remords, elle n’avait maintenant plus le courage de reculer. La jeune femme avait subi tant d’épreuves qu’il lui était inacceptable de déclarer forfait si proche du but. Elle espérait simplement qu’elle n’aurait pas encore à enfoncer ses nouvelles bottes très longtemps dans la boue. Elle se félicitait tout de même d’avoir pensé à porter, au lieu d’une de ses robes habituelles , des vêtements plus adéquats à la situation. Ils ne réchapperaient peut être pas au malheur de la fange, mais lui permettraient au moins de se mouvoir plus aisément.

La Rehla poursuivit sa quête tout au long de la matinée, sans, à son grand étonnement,  croiser d’éléments indésirables. Si on omettait le terrain peu praticable et l'aura étouffante du lieu, son expédition avait tout d’une plaisante balade en forêt. Cela ne la rassurait pas pour autant. Cet environnement était si inquiétant à ses yeux que le calme qui y régnait lui paraissait suspect. Elle s’attendait à voir surgir des centaines monstres de chaque fourré qu’elle approchait.  Mais rien ne se déroulait jamais, et elle sentait l’angoisse tordre ses boyaux un peu plus à chaque minute écoulée.

Aux alentours de midi, alors que les rayons de l’astre du jour peinaient à pénétrer le lieu, Aerin repéra l’un des objets convoités.  Piégé dans les branchages d’un fourré, le parchemin froissé attendait patiemment sa délivrance. L’extrayant délicatement de sa prison boisée, la peureuse l’avait observé avec grande curiosité. Elle s’interrogeait. Que pouvait bien valoir cet objet ? A quoi servirait-il ? « précieux » était le seul mot que la Prophétesse avait employé à ce sujet, et elle aurait apprécié en savoir plus. Toutefois, elle se doutait que quoi que ce soit, cela la dépasserait certainement. Elle plissa ses yeux saphirs, tentant de déchiffrer les caractères inscrits. Malheureusement, elle ne les comprenait nullement. Jamais encore elle n’avait vu d’écrit de la sorte. Rattrapée par son envie urgente de quitter le marécage, elle décida de mettre court à ses questionnements pour se concentrer sur le chemin de la sortie. Si la chance lui souriait, elle n’aurait pas à faire face à plus d’adversité qu’à son arrivée.  Elle pourrait ainsi se féliciter pour son incroyable courage, revenir à sa vie plus ou moins prudente et se promettre de ne plus jamais se lancer dans de telles aventures.

Elle retourna sur ses pas à vive allure. Le claquement de ses bottes s’étouffait dans un bruit sourd tandis qu’elle s’acheminait dans la vase de plus en plus abondante. Quelques gouttelettes brunâtres assaillirent ses chausses cendrées, mais elle n’en eut cure. Elle poursuivait sa route, pressée et de plus en plus affamée. En effet, dans son tempérament précieux, elle avait refusé de se nourrir à l’auberge douteuse qu’elle avait fréquenté le soir précédent. Son estomac, n’ayant pas été pleinement rassasié depuis le déjeuner de la veille, était maintenant indéniablement déterminé à exprimer sa colère.

Un grondement bestial s’éleva dans son dos. Sursautant, Aerin se retourna vivement. L’horreur la prit à la gorge lorsqu’elle aperçut la source du bruit, empêchant le moindre son de franchir ses lèvres. Elle ne pouvait que fixer, affolée, la créature qui l’observait de ses grands yeux ténébreux.  Les deux pieds profondément enracinés dans le sol, elle se tenait droite, ferme comme un roc. Son imposante carrure, d’au moins dix pieds de hauts et 5 de large, fit pâlir la jeune femme. Le bovidé ébroua sa tête ornée de cornes grêlées, et dans un cri beaucoup plus puissant que le précédent, fondit à toute vitesse sur la Rehla.

Terrifiée comme jamais, elle s’enfuit sans plus attendre. Malheureusement, l'humus demeurait tout aussi accueillant qu’à son arrivée, et ses pieds ne tardèrent pas à rencontrer la vase. Ses bottes s’enfonçaient un peu plus chaque seconde dans la boue, et il lui semblait avancer avec la promptitude une tortue paraplégique. Énervée, elle pesta. Pourquoi fallait-il toujours que ce soit lorsqu’elle parcourait des territoires malaisés qu’elle avait besoin de se presser? Le son retentissant des pas de la bête s’intensifia. Elle ne tarderait guère à être rattrapée, elle en était certaine.

Sa panique la fit frémir jusqu’à la moelle de ses os et son cœur s’emballa follement. L’image de son poursuivant s’imposa dans ses pensées. Ses naseaux proéminents, son horrible mâchoire, ses yeux inhumains, ses griffes effilées ; tout en lui ne lui inspirait d’autres émotions que la crainte. Elle ne se retourna pas, elle ne le pouvait pas. Jamais elle n’aurait supporté la vue de cet être qui semblait lui crier l’imminence de sa fin. Parcourant de ses pupilles vacillantes l’environnement hostile qui l’entourait, elle tenta de trouver un chemin plus accueillant. Malheureusement, tout lui paraissait semblable, des végétaux, de la boue, une lumière morte, partout ; c’était tout ce qu’elle pouvait déceler, même au point le plus lointain qu’elle pouvait apercevoir. Épuisée, la seule solution qui lui vint à l’esprit fut de grimper à l’un des arbres. D’une banalité ennuyante, et pas forcément des plus efficaces, mais c’était le seul échappatoire à ses yeux.

Poussée par sa terreur, elle se précipita sur un chêne des marais pour y grimper. La tâche ne fut pas aisée ; ses pieds glissaient et ses mains s’éraflaient au contact de l’écorce rugueuse. Le souffle court, elle abandonna son ascension une fois arrivée à la hauteur de la seconde branche de la plante. Le minotaure ne tardât à pas l’y rejoindre, et, furieux, tenta de l’attraper avec ses épaisses pattes griffues. Horrifiée, elle se serra contre le tronc, priant pour sa survie.  Agacé par les échecs successifs de ses tentatives, la bête frappa brutalement le tronc. Un tremblement inquiétant parcourut ce dernier, et il sembla à Aerin qu’ il était sur le point de s’effondrer. Toutefois, il résista à l’agression, se tenant droit et fier, tel un vieil homme fier refusant de montrer ses faiblesses malgré ses articulations douloureuses.

Cet aplomb ne dura point, et le son de l’écorce s’effritant parvint bientôt aux oreilles de la jeune femme. Trop perturbée pour réfléchir, elle clôt ses paupières et entoura sa tête de ses mains tremblantes pour se préparer au choc. Alors que la créature meurtrière enfonçait un énième poing dans l’être sylvestre, un hurlement perça au loin. Une silhouette se découpa soudain de l’horizon, et un jeune ange, poursuivi par un mal invisible, les dépassa avec hâte.  Le minotaure, vraisemblablement attirée par l’affolement de l’innocent blessé, se dressa de toute sa hauteur et s’élança vers lui. Guidée par son instinct, la Rehla quitta son perchoir avec toute la prestesse dont elle était capable. Son épaule subit une entaille profonde dans sa descente semblable à une chute, tandis que son poignet se tordait dans un douloureux craquement. Tentant d’en faire abstraction, elle se dirigea dans la direction opposée de celle prise par son ancien poursuivant.

Fort heureusement, celui-ci fut occupé durant un suffisamment long laps de temps par sa nouvelle cible pour perdre toute trace de la jeune femme. Clopinant à moitié et se servant de l’appui des végétaux pour avancer, elle parvint finalement à entrevoir la sombre bâtisse où se tenait la prêtresse après une épuisante demi-heure de marche. Lui tendant le morceau de parchemin froissé, elle se promit de ne plus jamais parcourir à nouveau ces terres périlleuses.

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Jeu 29 Sep 2016, 20:31




Arborer une enveloppe charnelle ne se révélait jamais quelque chose d’agréable. Cela faisait plusieurs semaines que le Génie menait un curieux entraînement, cherchant avec maladresse à améliorer le fantôme qu’il représentait. Malgré ses efforts quotidiens, il lui semblait que rien ne parvenait véritablement à le remettre sur pied. La conscience de sa faiblesse lui éclatait en plein visage avec toute la violence d’un poison acide. S’enfoncer dans l’oubli lui paraissait la seule solution possible, et pourtant, une étincelle en lui refusait encore de s’éteindre. Parfois, il s’agissait d’un souvenir de sa vie qui surgissait face à lui, plus coloré que le ciel et plus profond que le vide. Dans ces moments-là, il s’abandonnait aux élans intempestifs de sa mémoire, et il suffisait de fermer les yeux pour que le passé s’éveille. Son envie de retrouver sa vigueur d’autrefois était bien réelle. Lorsqu’il avait parlé de ce nouvel état d’esprit qui naissait en lui, Tobias s’était contenté de sourire et n’avait su lui répondre. Ce silence avait résonné chez le Djinn comme un encouragement implicite, et depuis, il ne cessait de s’agiter. Chercher un maître lui semblait une folie. Ce qu’il prenait comme une malédiction lui apparaissait à présent comme un immonde esclavage dont il devait se défaire sans vraiment savoir comment s’y prendre. Un défi de taille qu’il se lançait à lui-même. Bien peu de distractions s’offraient dans l’existence blafarde d’un Génie, et la moindre d’entre elles sonnait comme une véritable bénédiction.

Et puis, Loziel avait découvert un maître surprenant. Ne s’adonnant à aucun des plaisirs qu’il se devait habituellement de satisfaire, il ne lui avait pour l’instant accordé qu’un caprice minime. Le vieillard s’appuyait sur sa canne, progressant difficilement à travers les hautes herbes. Le Génie ne s’efforçait pas vraiment de lui faciliter la vie, se contentant de lui indiquer de temps à autre les cavités que sa vue défaillante ne lui permettait pas de repérer et auxquelles lui-même succombait lorsqu’il n’y prenait pas garder. Adopter un corps de chair prenait la forme d’une épreuve complexe, et il fallait pourtant qu’il parvienne à la maîtriser s’il voulait prendre des forces. La terre spongieuse provoquait un bruit de succion à chacun de leurs pas. Sans même se demander ce qu’il faisait dans les parages, il précédait le Magicien en suivant ses indications à la lettre. Les intentions de son maître, aussi étranges fussent-elles, ne le concernaient en rien, et il trouvait même un certain plaisir à ne pas savoir ce qui l’attendait. Patauger dans des terres inhospitalières ne l’enchantait pas outre mesure. Ce que recherchait l’autre avait tout intérêt à se révéler d’une importance suffisante pour que le brune ne s’énerve pas. Malmener ce demi inconnu ne le dérangerait absolument pas, et sa vieillesse n’y changerait rien. Après plusieurs heures de marche, les comparses avaient rencontré une jeune femme époustouflante qui leur avait donné une instruction qu’ils s’étaient empressés de suivre, croyant à une apparition divine.

Leur mission se présentait avec une étonnante simplicité : pénétrer dans le labyrinthe qui s’étendait à quelques mètres et récupérer un morceau de parchemin en lien avec l’Unique. Voyant là une merveilleuse opportunité de montrer sa dévotion au seul véritable être qui méritait le nom de maître, et incapable de résister à la demande de la belle, Loziel marchait d’un pas déterminé en direction du fameux endroit, manquant distancer le vieillard. D’humeur soudainement joviale, il se surprit à fanfaronner gaiement sur la douce promenade qui les attendait. L’autre ne réagit pas, se contentant de dresser une oreille attentive aux exubérances de son servant. L’incroyable énergie dont il faisait preuve avait de quoi surprendre : pour un être constitué de vide, il lui arrivait de se dire qu’il était bien plus vivant que la carcasse qu’il était aujourd’hui.  La quête qu’il s’apprêtait à mener représentait peut-être l’une des dernières aventures du Magicien. Leur improbable duo s’enfonça dans un couloir de pierre qui fouillait le sol. Une atmosphère tout aussi lugubre que celle des terres sur lesquelles ils avaient marché pendant des jours se dégageait du corridor. Incapable de dire combien de temps ils passèrent à déambuler le long des murs, le brun ne trouvait pas le moindre point de repère susceptible de lui indiquer une direction à suivre. Peut-être étaient-ils les victimes d’une affreuse illusion ? La seule certitude qu’il possédait était qu’ils descendaient. Ses doutes s’envolèrent lorsqu’ils débouchèrent finalement sur un croisement. Hésitants sur la route à prendre, ils s’engagèrent à droite.

Le chemin ne leur révélait aucun danger apparent, et pourtant, le Génie aurait dû savoir que l’invisible cache bien plus de mystères que son jumeau. Quelques minutes à peine passèrent avant qu’un premier obstacle ne se dresse sur leur route. Éreinté par leur descente, Rakon s’appuyait contre un mur de pierre pour se déplacer, ralentissant considérablement leurs déplacements. Sa démarche hésitante avait fini par agacer le brun qui était venu l’aider, lui offrant une épaule a priori secourable. Faire appel au peu de magie qu’il possédait pour apaiser ses souffrances ne lui vint pas à l’esprit. Inattentif à ce qui se déroulait autour d’eux, ses prunelles azur furetaient à la recherche d’une page déchirée qui volerait dans les airs. Leur rencontre avec la créature fut brutale. À peine avaient-ils eu le temps de tourner sur la gauche qu’un être monstrueux s’échappait de l’obscurité pour leur sauter dessus. La réaction de Rakon fut plus bien rapide que la sienne : le Magicien recula en toute hâte. Ses articulations défaillantes le firent chuter au sol. Un vœu adressé en véritable ordre parvint à ses oreilles. « Protège-moi, Génie. » Sans réfléchir davantage, Loziel se plaça face à son adversaire, dégainant un sabre qui se faufila entre ses doigts. Il s’agissait d’un cadeau offert par son premier maître, et jamais encore il n’avait éprouvé le besoin de s’en séparer. Cela lui rappelait en quelque sorte le jour où tout avait semblé prendre fin, aspiré par le vide. La lueur d’une torche passa sur l’une de ses lames, lui renvoyant son propre regard. Rien ne s’y lisait, et pourtant, il sentait ce détestable sentiment s’emparer de lui. Sous cette apparence charnelle, il était aussi vulnérable à la douleur que n’importe qui.

Le monstre chargea. Il s’en fallut de peu pour que ses gigantesques cornes n’empalent le brun et qu’il piétine son maître. Cela l’aurait arrangé. L’espace d’un instant, il envisagea de l’abandonner là et s’en révéla incapable. Les exigences du Lien ne pouvaient être défaites. Cependant, protéger l’homme d’une semblable créature semblait tout aussi surréaliste. Optant pour une stratégie différente, le brun se planta devant son adversaire en agitant les bras pour attirer son attention. « Hé, sale bête ! Viens par là, que je m’occupe de toi ! » Ne voyant pas d’autre alternative, il s’enfuit à toutes jambes dès que son interlocuteur fit un pas en avant. Les quelques mètres qu’il parcourut furent interminables. Courir avec un mastodonte trois fois plus imposant que soi à ses trousses ne faisait pas partie des expériences agréables. Le Djinn ne parvenait pas à comprendre de quelle hideuse aberration il s’agissait. Pourvue d’un pelage sombre et épais qui recouvrait presque tout son corps, la bête possédait un torse humain et une tête qui s’apparentait fortement à celle d’un taureau. Jamais encore il n’avait entendu parler de cet étrange phénomène. Peut-être la magie avait-elle soudé ces incompatibles natures pour un odieux dessein qu’il ne pouvait envisager. Semer son adversaire se révéla plus complexe qu’il ne l’avait cru. Au dernier moment, il reprit une apparence des plus éthérés, dérobant à l’animal le privilège de l’embrocher. Celui-ci poussa un beuglement de rage qui ne manquerait pas d’alerter ses semblables, si semblables il y avait. Préférant ne pas s’attarder, il s’adossa à un mur en haussant les épaules. « Alors comme ça tu n’es même pas capable de me faire la peau ? Tu parles d’un monstre ! » L’étrangeté ne pouvait comprendre ses paroles, et pourtant, sa colère parut redoubler. La charge suivante signa sa défaite. Le brun se trouvait adossé à l’un des murs de pierre. La créature s’assomma, et sa massive carcasse s’écroula à terre.

Sur le chemin du retour, Loziel fut saisi d’un violent haut-le-coeur. Foudroyé par une douleur à laquelle il ne pouvait résister, il tomba à genoux, affolé par les petites lumières blanches dansant à travers ses paupières. Nul besoin de réfléchir excessivement pour savoir ce qui se passait. Que ce soit sous les crocs d’un monstre ou sous le poids de la vieillesse, son maître venait de périr. Pas le moins du monde attristé, le brun continua sa route en sifflotant à la recherche du fameux parchemin. Combler les attentes de la jeune femme revêtait à ses yeux une importance indéniable. Ses pas le ramenèrent près du sordide animal qu’il était parvenu à duper par miracle. Observant la bête dont la poitrine se soulevait à intervalles réguliers, il remarqua quelque chose qui paraissait collé entre les poils de son dos. Faisant preuve de témérité, Loziel s’approcha pour récupérer le tissu. À bien y réfléchir, ce n’était pas du tissu. Ravi de sa trouvaille, il ne put déchiffrer les caractères qui s’étalaient sur le papier et n’y songea pas vraiment. Remonter à la surface devenant sa principale préoccupation, il lui fallut plusieurs heures pour retrouver la sortie. La nuit était tombée depuis longtemps lorsqu’il tomba par hasard sur le cadavre de son maître, pestant à voix basse contre les détours du labyrinthe. Ce n’était pas franchement beau à voir. Un autre monstre avait dû l’attaquer pendant son absence, et la chair à vif ne trompait pas sur les appétences de l’agresseur. Indifférent au sort d’un être dont la compagnie ne lui avait pas déplu, il haussa les épaules en enjambant le vieillard. Un jour ou l’autre, toute enveloppe charnelle finissait par s’évanouir. Ce fut une lueur spectrale qui guida ses pas jusqu’aux escaliers. Par l’entrée perçait la lumière des étoiles, lui permettant de rejoindre le monde. Le Djinn déposa sans plus attendre le butin auprès de la somptueuse apparition, lui offrant même une légère révérence. Un sourire ironique se grava sur ses lèvres lorsque ses prunelles azur se tournèrent vers les astres interdits. Le destin s'amusait, visiblement.
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Jeu 29 Sep 2016, 20:36


La curiosité est un vilain défaut, et il est déjà arrivé de mourir en son nom. Par l'envie du savoir, le sacrifice et le meurtre semblent être permis. Les mœurs s'effacent au profit de ceux qui n'ont de scrupules à les manipuler. La curiosité fait vivre l'esprit éteint, fait s'embraser le coeur noir de suie. Beaucoup la poursuivent dans ce seul but, mais la chute est d'autant plus écrasante. L'on y voit ce qu'il nous plairait. L'on ne parvient plus à faire part de la réalité. Celle-ci se trouve déformée par les envies de l'être qui vit à travers elle. Des scénarios pullulent dans son esprit, jamais bien fidèles à l'événement qui leur donna naissance. La déception s'ensuit. Le danger passe pour une donnée aléatoire qui n'a d'important que sa mortalité. L'impensable eut lieu, l'on ne peut plus rien pour l'arrêter.

Elle avait bu le discours de la Prophétesse à l'entrée, toutefois suspicieuse des histoires qu'elle lui contait. Elle qui était ferrée d'histoire. Elle qui avait étudié les cartes antiques pour en déchiffrer les secrets. Elle qui avait parcouru la terre pour des reliques sans nom qui s'étaient perdues dans l'insouciance. Elle qui se plongeait dans le passé, comme qui veut voir le futur se peindre de ses belles couleurs. Elle qui voyait en toute chose une once de découverte. Elle qui chérissait la justice et la vérité, sans les trouver dans ce conflit et qui avait préféré s'en écarter. Elle qui ne trouvait auparavant de réponse à la malice que l'éradication, songeait de plus en plus à en faire payer les crimes, à ceux les ayant perpétré. L'humanité n'était plus une cause sans avenir, si elle en était la seule juge ; une pour laquelle il ne fallait pas lutter. Elle était juste irrécupérable, si rien n'était fait. Certains avaient recours à des mesures plus drastiques. Certains préféraient achever, tyranniser, régner sur un trône de fer et de souffre, une marre de sang à leurs pieds. Ils en avaient tous les droits, jusqu'au coup d'état. Jusqu'à ce qu'un autre nom soit clamé, jusqu'à ce qu'on le leur arrache sans pitié. C'était ce qu'on appelait la concurrence.

Accompagnée d'elfes, quelques déchus, et un ou deux anges, elle vit les portes de l'Enfer s'ouvrir. La belle progressait sur les escaliers ascendants, les étages se défilant sous ses yeux. Les températures semblaient connaître l'effet inverse et chuter à chaque pas qu'elle donnait dans le gouffre, l'inconnu triomphant des vestiges qu'avaient laissé les Aetheri. Le domaine des Dieux n'avait jamais été sa tasse de thé, car ils la répugnaient. Du temps d'avant, jadis, elle se plaisait à critiquer leur œuvre, à contempler avec mépris leur créations ambulantes sans la laisse qu'il leur faudrait, leur savoir faire marqué par leur absence perpétuelle et leur indifférence envers les Hommes. Plus sage, elle n'avait plus de ces poussées suicidaires, et s'était même avérée une fière alliée. Ce monde n'allait pas changer par la force s'il venait à le faire. Les querelles anciennes ne la concernaient en rien, ne concernait aucun d'entre eux d'ailleurs, mais les hautes sphères désirèrent les y mêler. Ils récoltaient ce qu'ils avaient semé, et la vampire déchue portait en son coeur l'intime conviction que le monde survivrait sous la tutelle des Aetheri, comme il l'avait toujours fait. Si le Dieu Unique ne s'était pas montré jusqu'à ce jour, les Aetheri avaient au moins assisté aux désastres de l'humanité. L'humaine effleura la surface des parois, s'assurant de leur due résistance étudiant ainsi leur .formation. Elle fit ainsi de longues mètres avant d'être satisfaite du résultat. Elle avait le vide dans l'âme. Elle voyait cette cage, ces sous-terrains comme les âmes qui avaient dû y périr, comme les cachots qu'ils étaient devenus. Qu'elle y trouvât des marques d'énormes griffures ne fut pas du tout surprenant. Elle s'inquiétait même qu'on la jetât dans un piège trop évident. Les cris qui s'ensuivirent confirmaient ses suspicions dont elle avait silencieusement fait part à ses acolytes. Sauve qui peut, c'était bien la seule chose à faire.

Ils prirent la fuite vers les étages inférieurs, cherchant à rejoindre la sortie. Ils n'avaient toujours pas pénétré les galeries, et heureusement pour eux car cela aurait pu leur être absolument fatal. Ils eurent un premier aperçu des bêtes qui les pourchassaient, quand l'une d'entre elles bondit hors des galeries, les babines dégoulinantes d'un liquide rouge dont ils déduisaient tous la provenance, sans être sorcier. Se lançant dans le labyrinthe d'un des premiers étages pour lui échapper, ils espéraient survivre. Ils espéraient voir de nouveau la lumière du soleil et connaître la tranquillité des beaux jours. Ils gardaient encore en mémoire les accolades familiales, les baisers amoureux échangés la veille pour une promesse de bon retour. Ils n'avaient jamais envisagé ceci. Ils n'auraient pu savoir qu'ils courraient à la mort. Ils ne pouvaient imaginer que cette aventure leur serait fatale, et ce souffle leur dernier. Une bestiole vint par derrière, arracher un bras à celui qui se trouvait dans l'extrémité de droite. Le mur céda sous le poids de l'animal, les décombres le recouvrant quasiment vif. Pour être sûr de l'achever, la bête n'eut de peine à l'engorger et de ses dents immenses, cribler son anatomie frêle de ses crocs, du châtiment. Ils partirent dans une course effrénée, mais il n'y avait de sortie à un labyrinthe dont ils ne connaissaient guère les dimensions. Ils étaient traqués, faisant à ce jour les victimes des espèces qu'ils croyaient pouvoir contrôler. Ils n'avaient peur de rien, sauf de la Mort. Les souffles de leurs assaillants étaient chauds, comme les flammes du bûcher qui les attendait. La souffrance était de mise, et la douleur criait plus fort que n'importe quelle acte de prudence. Il s'agissait ici de réfléchir vite, mais bien. Il s'agissait d'un instinct de survie que certains n'avaient pas. Il s'agissait de sortir vainqueur, quand l'on est impuissant et démuni. Il fallait sauver ceux qui n'en possédait pas un, et sur ce point, l'humaine fit preuve de beaucoup d'une humanité dont elle ne témoignait plus depuis longtemps. Que ce fut pour se servir d'eux comme appât ou pour réellement les épargner, elle était indéniablement la plus agile du petit groupe.

Les premiers emplumés se firent distancer rapidement, préconiser le vol à la course n'étant pas le choix le plus adapté. Il en restait deux ou trois, en plus des elfes. Des murs croulaient à distance, s'effondraient, certains détruits par la force brute pour leur permettre de passer au travers, comme un raccourci. Cependant, la magie n'avait pas bon cours ici, et l'humaine fut, l'espace d'un court instant, ravie de ne pas être tentée par son utilisation, s'en voyant à ce jour dépourvue. Lucrezia avait peur, pour la première fois en des siècles d'existence. Elle voyait les limites de sa puissance, et sentait l'étau se refermer sur elle… Pas que littéralement, étant donné la mâchoire gigantesque qui s'ouvrait sur sa tête, et qui l'assaillit pour la déchirer en morceaux. D'un saut improvisé, elle parvint à l'esquiver, son dos et flanc ayant servi tout de même à nourrir la bête. Elle croula jusqu'au mur le plus proche, laissant deux elfes se faire dévorer par la même occasion tandis que les autres essayaient d'évacuer. L'héroïsme amenait à sa propre perte, mais certains actes étaient d'une beauté louable. Celui-ci en était un fière exemple. Lucrezia respirait bruyamment pendant qu'elle pressait sa plaie avec quelques compresses. Toute plaie qui ne fut pas soignée pouvait l'achever, et ce n'était pas son charisme qui la sortirait de cette impasse. Elle s'accrocha à l'ange à ses côtés qui lui souffla quelques mots, dont quelques remerciements pour ses actes de bravoure. Ils lui valaient cette aide suicidaire, ce n'était pas rien.

Le monstre se divertissait avec quelques autres gaillards, leur offrant ainsi une fenêtre dont il fallait tirer profit. Tous souffraient de blessures plus ou moins létales, leur épuisement étant une valeur tout aussi notable. La survie était loin d'être garantie, la traque n'ayant fait que commencer pour ces bêtes dont les instincts de chasse gouvernent tous les autres de la chaîne alimentaire. Ils n'étaient rien de plus que de l'aliment, de quoi nourrir et carburer leurs grosses carcasses. Ils ne devaient pourtant pas avoir besoin de se nourrir vu les années qu'ils avaient dû passer enfermés dans ces galeries… Ils n'auraient pas dû se trouver là, si réellement d'une mission divine il s'agissait… Il n'y avait pas de pureté en ces lieux, le sang étant tout ce qui tachait les murailles de l'ancienne prison… Avaient-ils été placés là pour servir d'exécuteurs ? Avaient-ils pour but de tuer d'autres qu'eux ? N'étaient-ils que des rats de laboratoire sur lesquels les sorciers testaient un nouveau spécimen au travers du nom de la Prophétesse ? Ou la réalité était-elle bien plus dure et perfide de la part de ceux qui se montrent saints, que de ceux à avoir réellement côtoyé le Mal et la cruauté ?


~


[ Avant sa croisade… ]

L'humaine vivait dans cette peau factice des douleurs qui ne lui étaient pas propres. La fièvre la frappa, et elle crut encore être en proie au Vakuum qui eut raison de son immortalité. Quel être chétif elle s'avéra être, alors qu'elle croyait, impertinemment, que plus rien ne pourrait la défaire. L'arrogance fait de ces choses dont on arrive à se remettre que très difficilement. « Merci infiniment de me recevoir, ma dame » Elle ouvrit la porte, le laissant s'immiscer à l'intérieur du petit appartement. Toujours les mêmes salutations, et ne changeait à celle-ci que le genre que le vendeur employait. « Soyez le bienvenu. Vous êtes venu de loin. Reposez-vous » Elle s'était assise, et ne prit pas la peine de se lever pour lui servir une collation quelconque. Il les refusait net, ce n'était plus la peine de ce genre de courtoisies entre eux. « Tu sembles pensif, cependant » , « Oh, pardonnez-moi. Il me faudra quelques temps pour m'habituer à votre… nouvelle parure » , « Qu'a-t-elle de si particulier ? Les crocs et la peau sont restés considérablement les mêmes... » l'interrogea-t-elle, réellement curieuse de comment les autres la voyaient à cette heure. « Rappelez-vous que c'est la première fois que je vous vois depuis que… Luka n'est plus » Elle se rappela n'avoir jamais pris la peine de lui annoncer, et fut embarrassée qu'il en soit ainsi. Non pas qu'elle dut le faire, elle y tenait. Elle aurait voulu que leur relation reste des plus agréables, mais le détail lui avait échappé. « Il est vrai que je suis toujours passée par un tiers pour me procurer tes livres après la transformation. Navrée » , « Il n'en est rien » marqua le vieil homme gêné, levé pour déguster un thé chaud.

Ils se laissèrent bercer par la chaleur de l'après-midi, palabrant de tant à autres d'ouvrages qu'ils appréciaient et dont le contenu semblait digne d'intérêt. « En as-tu trouvé un autre ? Ou des artefacts qui pourraient m'intéresser ? » Elle était gourmande de nouveauté, et de simples cavalcades à travers des pages jaunâtres de manuscrit ne lui suffisaient guère plus. L'adrénaline manquait à l'appel, ce brin de danger ayant toujours fait partie des ténèbres qui la constituaient. La belle parlait d'un ton aussi fin que la lame d'un limier. Les bras croisés, dans une tenue malaisée, elle attendait les nouvelles du marchand. Ce dernier avait pris place sur le fauteuil rouge vif, détaillant avec peine et horreur les changements qu'avaient subi la jeune femme, tout en s'extasiant devant la sublime créature que telle, et le sourire de celle-ci qui était absent. « Avez-vous récupéré de votre maladie ? » Ignorant de laquelle il était question, elle répondit sans plus de détails. « Elle était passagère. Mais plus important encore... » Elle marcha jusque dans la chambre pour s'y asseoir. Poussant un soupir venu de l'âme, elle voulut s'arracher à la mélancolie. « Je n'ai rien qui puisse vous satisfaire. Des ouvrages anciens dont on aurait toujours pas fait la découverte… Je ne puis que vous sortir les mêmes sornettes dont on a gavé les oies et les ignorants » , « Quelles sont-elles ? » , « N'allez pas vous encombrer de sottises, s'il-vous-plaît ! » , « Vous apprendrez qu'elles sont toujours munies d'une part de vérité. Vous seriez surpris si vous vous penchiez davantage là-dessus. Donc, quelles sont-elles ? » Elle lui sourit, insistante mais amicale. Mais ce qu'elle ignorait, c'est que la Mort l'y attendait...

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Miles Köerta
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Miles Köerta
Ven 30 Sep 2016, 01:48

Les pièges de Nementa Corum
« Les bêtes des souterrains »

Mon œil de visée grand ouvert, je tendis, sans trembler, mon bras vers l’avant alors que la monstruosité dévoilait ses crocs acérés. Courant dans ma direction, elle faisait trembler le plancher de la grotte avec ses énormes pattes avant, ses membres postérieurs n’aidant seulement qu’à augmenter sa vitesse de propulsion. Cela dit, il restait lent. Ses mouvements surprenaient à cause de ses soudaines accélérations et des virages serrés qu’il prenait, mais il restait lent. J’aurai une chance; non, j’avais ma chance. Respire. Respire… Et vise.

Je mis une pression sur la gâchette avec mon doigt, le carreau de mon arbalète filant droit sur la bête à une vitesse qui m’ahurit tout autant qu’elle. Un hurlement, alors, elle poussa, tandis que son corps s’affaissait brusquement au sol, sous son poids. Glissant sur plusieurs mètres, nous pourrions croire que la pierre qui l’éraflait lui causerait bien des dommages, mais sa peau, recouverte d’écailles aussi souples que solides, raclait et écorchait le plancher de pierre. Oui, c’était la roche, le roc, qui subissait les dégâts suite à la chute violence de la créature, mais cette dernière n’était pas non plus épargnée, à mon plus grand soulagement. L’arbalète avait fait mouche et le sang, dans une chute intarissable, se mit à gicler de tous les bords et de tous les côtés au moment de l’impact, les grognements que la bête exhalait e mêlant à des gémissements qui la faisaient souffrir. Ses yeux d’ambre, presque jaunes, se posèrent sur moi et je maintins son regard sans broncher, plaçant mon arme vers l’avant, visant sans une once de frayeur apparente la bête qui soulevait son imposante et encombrante carcasse. Elle me dévisageait, ses yeux injectés de sang; elle soufflait à la manière d’un dragon enragé, les volutes de sa respiration se condensant avec netteté dans les sillages aériens. Je ne bronchais pas. En vérité, je ne pouvais pas broncher, malgré la peur qui me tenaillait l’estomac: je ne devais rien montrer. Les bêtes étaient comme les hommes: elles attrapaient toute opportunité. Elles sentaient la peur qui pouvait s’émaner de moi et devant plus faible qu’elles, elles n’hésitaient pas à reprendre les rênes du combat. C’était indéniable, c’était évident: c’était tout bonnement naturel. C’est pourquoi je ne pouvais pas flancher, lui tourner le dos pour lui échapper. Je devais lui montrer que j’étais le maître, que je n’avais pas peur et que la force qui me possédait était bien plus immense que la sienne, même si, dans les faits, elle pouvait être définie comme bien dérisoire par rapport à la puissance de cette créature. Regarde-le dans les yeux. Ne flanche pas. Ne tremble pas. Ne lui dévoile aucune de tes faiblesses. Cache-les. Masque-les. Et montre-lui qui est le plus fort ici. Je tendis, avec plus d’assurance, mon bras devant moi, visant non pas la bête en elle-même, mais plutôt sa tête. C’était la seule zone dépourvue des écailles qui constituaient son armure de guerrière. J’esquissais un sourire en coin et, à cette vue, la bête hurla férocement, bestialement, son cri résonnant dans l’ensemble du souterrain. Je ne bougeais pas.
Mais mon sourire, lui, vacilla.
C’était tout ce que la bête attendait et, sans plus se laisser intimider par la pointe acérée de ce carreau qui la menaçait; sans plus prêter quelconque danger au bipède que je représentais, la bête sauta, courut, se rua pour me faire payer l’affront. Sans réfléchir, par simple instinct de survie, je tirais le projectile de mon arbalète, qui rata lamentablement sa cible, celle-ci ne se laissant en rien freiner par cette attaque. Au même titre que son lanceur, cette offensive était faible, sans danger, tirée avec une force ridiculement basse qui ne pourrait jamais la faire plier. Elle était la plus forte, la plus sauvage, la plus féroce. Elle gagnerait ce combat. C’est pourquoi la bête continuait de courir, hors de contrôle, sa mâchoire se colorant d’une répugnante couleur blanchâtre, qui tirait sur le vert cramoisi. Elle écumait. De rage, pour avoir été touché, ou de plaisir, en perspective du repas dans lequel elle irait plonger ses crocs affamés? Peu importe. Je n’avais pas l’intention de subir les répercussions de sa fureur et encore moins lui servir ma vie sur un plateau d’argent. Je savais ce qu’il me restait à faire.

Sans hésiter, poussé par l’adrénaline et ce besoin de vivre, je tournais le dos à la bête pour de bon, m’échappant, comme un lièvre en fuite, du passage qui constituait une branche, infime, de ce dédale infernal. Si je ne pouvais pas être plus fort qu’elle, au moins, je pouvais me montrer plus malin, puisque la fuite n’était pas le combat des lâches, mais plutôt celui de ceux qui savaient quand il fallait se retirer sans risquer de perdre l’existence qu’ils chérissaient tant. Je devais fuir et le plus vite serait encore le mieux. Toutefois, dans la situation actuelle, nous savions tous les deux le rôle que nous devions jouer: lui le chasseur et moi le chassé. Ce qui avait tendance à m’exaspérer en plus de m’épuiser. À la base, je n’étais pas quelqu’un de particulièrement rapide, alors tenir cette course s’avérait, du moins, particulièrement pénible. Surtout que je voulais mettre mon temps à une autre action que celle de m’échapper des griffes de cette bête. Je voulais rapporter ces parchemins que m’avaient mandaté de retrouver cette charmante et si belle femme aux cheveux blancs. Rarement, j’avais été subjugué par la beauté d’une femme autre que Lucie, mais celle-ci dégageait quelque chose de si… puissant… qu’à sa demande, je ne m’avais pas senti la force de le lui refuser. J’avais l’impression de trahir ma défunte fiancée et pourtant, je m’étais engager à retrouver ces reliques: sans même m’accorder un arrêt, je m’étais mis en quête de ces fameux morceaux de parchemins. Bien rapidement, j’avais noté la présence des monstres qui pullulaient à l’intérieur du souterrain, mais je n’avais pas été suffisamment vif pour m’éviter une rencontre avec l’un d’entre eux. En l’occurrence, cette bête était particulièrement farouche et tenace, ne m’ayant pas lâché une seconde depuis que nous nous étions malencontreusement croisés à la croisée des chemins.

Je pris une grande inspiration, profitant de l’extension d’un des corridors que j’avais emprunté pour me coller à sa paroi et me cacher, momentanément, de la vue de la bête. En plus, ça me permettait de souffler un minimum. Enfin, rien qu’un peu. Parce que, même en repos, je trimais pour me sortir de ce guêpier. Bandant le fil de mon arbalète, y plaçant rapidement le prochain projectile que je lui tirerai, je pris quelques secondes, cela dit, pour respirer un peu et me concentrer. Puis, dans un seule mouvement, sans geste inutile, je me détachais du mur sur lequel j’étais adossé, pivotant sur mon pied, avançant l’arbalète jusqu’à mon œil de visée. La bête était là. Je sentais son souffle, son haleine chaude, ses yeux dorés éclater de méchanceté. Respire. Respire…
Et vise.

Le carreau parti. La bête poussa un cri. La flèche s’était logée sous son œil droit. J’avais raté ma cible – qui se trouvait entre ses deux yeux – mais pour moi, ça me convenait parfaitement. La créature chuta de nouveau, le sang qui s’échappait de sa nouvelle blessure l’aveuglant. Sans résister, elle se laissa choir au sol. Cette bête n’était qu’une parmi tant d’autres. Les lois de la Nature s’occuperaient de son cas, à sa convenance. Je savais que cette bête n’était qu’affaiblie, qu’elle ne reculerait devant rien pour se remettre en chasse, mais pour aujourd’hui, pour l’instant, j’avais gagné le combat: je pouvais désormais partir au plus vite avant qu’elle ne saisisse l’opportunité de me happer pour me dévorer tout entier.

La course aux parchemins fut longue et laborieuse. Je ne vous raconterais pas toutes mes péripéties à l’intérieur de ce labyrinthe, mais lorsque j’en fus sorti, mon corps tremblait et mon carquois était vide de toute munition. J’avais un œil tuméfié, du sang séchait sur mes vêtements alors qu’entre mes doigts, grands et sales, je serrais fortement la pièce de parchemin que j’étais parvenu à récupérer. Lentement, souffrant, je me traînais, comme promis, vers la dame aux cheveux blancs. Sa beauté m’éblouissait toujours autant, ses yeux d’une couleur indéfinissable dans ce ciel grisâtre reflétant néanmoins les milles couleurs et nuances du firmament. Dans ma douleur et ma fascination, j’eus quand même la force d’esquisser un sourire à la jeune femme, m’aidant de ma claymore pour supporter mon poids qui faisait crier chacun de mes os. Une fois à sa hauteur, je lui tendis ma main renfermant le parchemin. J’aurais voulu lui parler, lui glisser quelques mots, mais ma gorge se trouva, soudainement, vide de toutes paroles et de tous mots. Débité, je restais simplement là, en face d’elle, à observer son visage avant de reculer de quelques pas, sentant mes joues se teinter de quelques mouchetures pivoine. Sans attendre, je lui tournais le dos, gêné comme ce n’était pas possible. Respire. Respire…

Et vise un tout autre objectif, car celui que tu convoitais n’était clairement pas accessible.


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[LDM Aoüt/Septembre] - Les Pièges de Nementa Corum - Page 2 Signat16
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Ven 30 Sep 2016, 20:05


« Tu es prêt Friedrich ? », « Nous allons mourir Sofiya. Tu te rends compte chez qui nous allons ? Les Sorciers. Ceux qui veulent anéantir nos peuples et prendre le contrôle du monde. Je ne... Le tolèrerait pas. Je ne veux pas que... », « Friedrich... » L'Ange posa une main réconfortante sur son épaule « Ne t'énerve pas s'il te plait... Nous sommes appelé par la Prophétesse, non pour venir en aide aux Sorciers. Il nous faut absolument ces reliques car, sans ça, nous allons devoir nous battre sans arme. Tu comprends ? », « Bien. Mais c'est la dernière fois. » Elizaveta sourit, enfilant un manteau de fourrure « Merci. »
La blonde se fit téléporter par le Magicien aux abords de la régions épineuse. Il y avait une atmosphère, une aura qui ne les rassurait pas. La végétation était spéciale, leurs traces de pas avaient l'air de disparaitre derrière eux, tout comme leur souffle qui ne s'attardait pas dans l'air. Ils n'entendaient rien, ne pouvaient pas parler et n'osaient pas bouger « Je sens le piège... », « Elle ne peut pas nous piéger. Elle ne peut pas faire ça. Elle n'a pas le droit de se positionner si ouvertement tu m'as dit. », « Oui, mais je commence à douter... », « Allons voir. » La belle sortit son épée qui commençait à dater. C'était sa mère qui le lui avait passé il y a de cela des années, mais elle-même s'en était servie pour combattre. Alors cette lame était obsolète sur tous les points. Le bémol était qu'elle n'avait pas assez de fonds pour s'en payer une autre hélas. Et ici, elle allait sentir son erreur. La nature risquait belle et bien de le lui faire payer.

S'engageant à travers des fourrés, Eliza coupa des branches et autres feuilles barrant sa route. Friedrich, doué de magie, se tenait derrière elle, prêt à les protéger. Au bout d'un kilomètre dans des bois similaire à une jungle qui n'avait pourtant rien à faire ici -le Magicien pensa de suite à une illusion- ils tombèrent sur un édifice en pierre noire. De l'obsidienne ou quelque chose du genre, donnant au bâtiment une allure plus que négative. Rien que la devanture était oppressante. Les bas-reliefs, qui s'étaient dégradés avec le temps, représentaient des sorte de Démons, ou peut-être était-ce des allégories... ? Sofiya voulu prendre le temps d'observer et de chercher, mais son ami la décala légèrement, la déconcentrant « Tu as entendu ? », « Non... Quoi ? », « Il y a quelque chose dans les fourrés... Prépare toi à te battre. » L'Ange serra le manche de son arme, se mettant dos à dos avec son partenaire. Tous les deux piétinèrent, tournaient doucement, dans le but de prévenir toutes attaques. L'homme créa une bulle totalement invisible autour d'eux, de manière à flouer les ennemis. La belle blonde chuchota « Je les sens devant moi... » Plusieurs bruits, des glapissements puis le silence. Les présences qu'elle sentait s'en étaient allées, comme effrayée. Se redressant, elle rengaina son arme, quittant sa position de défense « Que se passe-t-il ici... ? » Friedrich resta en place, tendant l'oreille. Ce n'était pas normal, les animaux, les monstres, ne fuyaient pas de la sorte.

A nouveau plongée dans des inscriptions en façade de ce monument démoniaque, Sofiya fini par abandonner « Je ne connais pas ça... Je ne sais pas ce que c'est... Ecoute, avançons, nous verrons bien. », « Dépêche toi d'entrer, ce n'est pas sain ce qu'il se trame ici... » Il sentait de plus en plus le piège.
Dès le premier couloir l'homme du allumer un feu et en embrasa les plafonds de manière à garder une sorte de brasero en hauteur leur ouvrant la voie. Seulement, les flammèches s'envolèrent pour disparaitre dans le néant le plus total « Il n'y a pas de... » Immédiatement elle s'arrêta de parler, faisant un bond en arrière pour tomber directement sur le dos, perdant totalement équilibre « Sofiya ! » Devant eux sortit de grandes flèches en métal, leur barrant la route et les empalant au passage s'ils s'étaient trouvé sur leur chemin. Explosant le mécanisme de la dalle, Friedrich arriva auprès de sa blonde, la rassurant « C... Ca va... Je me suis laissée surprendre... » Les épreuves seraient beaucoup plus rudes que ce qu'il n'y paraissait. A nouveau, le couple se remit en marche et le Magicien se contenta d'allumer les murs à hauteur de deux mètres maximum. Ils marchèrent à pas de loup, faisaient attention où leurs pieds se posaient et ne touchaient pas les parois des murs. Ils voulaient éviter le plus possible de déclencher des pièges qui pourraient leur être mortel. Friedrich essaya de lancer des sorts qui permit au deux de distinguer les failles possibles. Ca n'indiquait pas les pièges exacts avec leur emplacement mais, au moins, ça leur permettrait de savoir où sont les zones de danger « J'ai peur que, sur ce coup là, nous n'ayons été trop entreprenant. », « La Prophétesse n'était pas fiable... Nous n'aurions jamais du l'écouter... Combien sont morts déjà avant nous ? Je ne sais pas et je ne veux pas le savoir. », « Tu veux que l'on s'en aille... ? » Elle avait très envie de chercher cette relique mais, ici, ils allaient droit vers la mort. Un traquenard. Y avait-il seulement quelque chose au bout du couloir ? Ils ne savaient pas et l'Ange, aussi courageuse était-elle, aimait connaitre son ennemi. Ici, elle se battait contre l'invisible. Ca ne lui plaisait pas le moins du monde.

« Rentrons Friedrich, je ne veux pas risquer ma vie là où tant d'autres ont échoué, d'accord ? », « D'accord. Viens... » Attrapant son épaule il l'incita à se tourner. Mais les pauvres relâchèrent leur attention pour se voir accabler par une avalanche de pierres. D'énormes boules de roche arrivèrent vers eux, défonçant les murs et les décors, pour venir les écraser. Etouffant un cri de surprise, la blonde commença à courir avec la peur au ventre. Les larmes aux yeux, voulant vivre plus que jamais, elle emporta Friedrich qui eu un temps de réaction plus long qu'elle, et les deux sortirent de là au péril de leur vie. Chacun prit une direction opposée dans cette espèce de jungle noire. Dépassant des armes, filant dans les fourrés, ils finirent par se rejoindre plus loin, vers des côtes et des falaises. L'Ange tomba sur le sol, essouflée, rouge comme tout. Elle n'arriva pas à bien comprendre ce qu'il s'était passé mais c'était sur que ce n'était pas pour eux « Ce n'était pas une chasse au trésor... Je suis persuadé qu'il n'y avait rien là-dedans... Tu as vu ce temple ? C'était un bâtiment impie. Je n'ai pas supporté entrer à l'intérieur. », « Une construction Sorcier tu penses ? », « Je ne sais pas, je t'ai dis ne pas vouloir le savoir. Rentrons, nous en avons fait bien assez. » Friedrich attrapa la main de sa partenaire pour se téléporter dans leur village où certains les attendaient. La mère n'accueillit pas bien la nouvelle, et flagella sa fille de reproches. Elle n'avait pas envie de se voir encore accabler par cette femme qu'elle commençait de plus en plus à détester. Pourquoi était-elle comme ça avec elle ? Ne pouvait-ellle pas la soigner, l'encourager, la comprendre ? Non, elle devait forcément l'enfoncer, lui dire que tout ce qu'elle faisait était mal et négatif. Qu'elle ne faisait pas bien les choses peut importe combien elle s'y employait.
Coléreuse, mais pas trop, l'Ange partit de son foyer pour se réfugier chez des amis. Tout le village était à ses pieds alors peu importait chez qui elle allait, elle serait forcément mieux accueillit que chez cette espèce de matrone rigide. Même Friedrich avec ses sous-entendus insistants, était de meilleure compagnie. C'était pour dire... « J'en ai marre de toi ! Tu es vraiment... » Et la porte claqua.


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Ven 30 Sep 2016, 21:20


Les choses semblaient toujours aussi tendues sur les terres du Yin et du Yang, bousculées depuis peu par un conflit qui paraissait interminable, celui opposant deux camps de divinités, les Pro-Sympan et ceux servant les Aether. Ce dernier durait déjà depuis plusieurs mois, sans qu’aucun partie ne prenne réellement l’avantage, chacun d’entre eux gagnant un peu plus de fidèles chaque jour, mais en perdait autant le lendemain. Un cycle sans fin, interminable, et auquel il fallait mettre un terme. Ce a quoi aspirait grandement le fils du feu, désireux de faire pencher la balance d’un côté, celui des Aether bien entendu. Et pour ce fait, le mercenaire avait suivit les appels qui résonnaient à travers le monde et le continent dévasté, invitant les fidèles des dieux à rejoindre la Grande Prophétesse afin de l’aider dans ses projets et ainsi affaiblir les serviteurs de celui qu’ils appelaient le Dieu-roi. Marchant alors pendant plusieurs jours, Kain traversa un immonde bourbier, remplit d’une vase et de boue épaisse qui ralentissait considérablement ses mouvements. Mais les marais de la région n’eurent, malheureusement pour eux, pas raison de lui et l’homme retrouva alors une terre assez meuble et ferme, au dessus de laquelle se dressait un immense édifice à l’allure aussi fade et maussade que la région. C’était là le point de rendez-vous, aucun doute là dessus.
Ensuite, sans prendre plus de temps pour se poser un instant, l’Élémental commença à gravir la petite colline, le menant droit vers le bâtiment, aussi gris que le ciel, qu’il venait d’apercevoir précédemment. Une fois arrivé au sommet, Kain vit dans un premier temps une foule d’individu déjà sur place, certainement d’autre personne comme lui ayant répondu à l’appel. Et dans un second temps, il la vit, la Prophétesse. Toute de blanc vêtue, comme sa chevelure, une longue robe de soie glissant sur ses formes plantureuses. Tous étaient comme subjugué et attentif lorsque cette dernière commença à prendre la parole. Avalant sa salive, le guerrier se mit à l’écouter attentivement.
Discours fini, ils allaient apparemment partir à la recherche de traces, d’artefacts, d’objets divers ou de signes quelconque prouvant le passage des Aether sur ce continent. Kain fut un brin dubitatif. En quoi c’est choses allaient-elles bien pouvoir les aider ? Il n’en avait aucune idée, mais après tout, peut-être que ce gigantesque édifice recelait-il des armes ou de la magie pouvant offrir un avantage certains contre les fidèles de Sympan. En tout cas c’est ce que le guerrier voulait croire, alors il franchit, comme tout les autres,  les immenses portes menant à l’intérieur de l’édifice. Et alors que les dernières personnes entrèrent, les portes se refermèrent soudain brutalement sur ceux-ci, les laissant livrés à eux même dans les dédales du labyrinthe.

Les lieux étaient plongés dans une pénombre inquiétante, mais il fallait bien plus pour intimider le groupe parti chercher des reliques de l’ancien temps. Hélas, il y avait bien plus préoccupant que l’obscurité et Kain s’en rendit vite compte, du fait de sa magie assez élevée. Cette dernière lui semblait être instable, comme si elle ne lui répondait plus. Le mercenaire avançait prudemment, gardant une main près du manche de son épée, paré au moindre danger. Et ceux-ci ne tardèrent pas à arriver. Une première victime se fit, cette dernière se fit happé par un genre de tentacule tandis que ses cris d’effroi et de douleur ne laissèrent planer aucun doute sur son sort. Cela aurait put en rester là et tout le monde aurait continué sa route, avec certes plus de prudence, mais plusieurs autres personnes subirent le même sort, ajouté à cela l’arrivée de créatures massives et monstrueuse venant décimer les rangs des fidèles aux Aether. Ce fut alors la panique générale, les gens hurlaient et criaient, certains parlant même d’un piège, d’autres au contraire tentèrent de combattre, en vain, et les derniers, les plus avisés prirent la fuite sans tarder. Hélas Kain fit partit du deuxième groupe, prêts à vendre chèrement sa peau face à ces monstres.
Sang, viscères et acier se mêlèrent durant l’affrontement, transformant ce dernier en un véritable carnage. Jouant de sa gigantesque lame, le fils du feu n’avait guère de mal à découper et à déchirer les membres de ses adversaires, mais ceux-ci étaient bien trop nombreux et doués d’une force titanesque, il s’en rendit vite compte lorsqu’il para le coup de l’un d’eux. Usant de son épée comme d’un bouclier, le poing de la créature vint s’abattre contre cette dernière, faisant chanceler de quelques pas le mercenaire. Lui même n’était pas exempt d’une certaine puissance physique, mais là cela dépassait totalement l’entendement. De plus, des personnes s’étant lancés dans la bataille il ne restait plus grand monde. L’Élémental avait sa fierté, mais il n’était pas suicidaire non plus, il tenait à la vie un minimum, il ne lui restait plus qu’as s’échapper de ce maudit piège, trouver une sortie.
Les choses ne furent guère aisées, même pour un combattant chevronné tel que lui. L’endroit pullulait de créature en tout genre et ce à chaque tournant qu’il prenait. Jouant de sa lame, il dû se fraya un passage parmi les innombrables organismes qui venaient lui barrer la route, chacun d’entre eux désirant ce servir de lui comme repas. Dans sa course effréné, Kain réussit à semer le plus gros de la troupe, mais restait toujours quelques monstres isolés parés à lui sauter à la gorge, et de ce fait le guerrier resta sur ses gardes malgré la fatigue qui commença à lui tirailler les muscles de ses bras ainsi que de ses jambes. Mais pour l’heure, il n’avait pas le droit au repos, pas tant qu’il serait à l’air libre, loin de ce labyrinthe. Bandant sa volonté, il continua sa route inexorablement.

Combien de temps resta il à errer dans ces lieux, à lutter pour sa vie à chacun de ses pas, à lutter contre l’épuisement et la fatigue grandissant ? Les Aether eux seuls le savaient, à compter qu’ils veillaient sur lui. Peut-être que ce fut le cas, car après une lutte à main nue avec une créature tentaculaire et recrachant un morceau de cette dernière, une lumière fit son apparition. Le mercenaire lui même n’en croyait pas ses yeux. Peut-être était-ce là un autre piège, peut-être pas. Il n’avait malheureusement aucun moyen de le savoir et de plus c’était soit cela ou mourir ici. Kain n’avait pas le choix de toute manière et il devait prendre ce risque s’il désirait vivre. Ce qu’il fit. Usant de ses dernières forces, le fils du feu se mit à courir jusqu’à la sortie, tandis que des cris inquiétant commencèrent à résonner dans son dos.
A bout de souffle, il franchit la limite et passa soudainement de l’obscurité à la lumière. Ce dernier ne se souvenait pas que celle-ci puisse être aussi éclatante, éblouissante, à tel point qu’il fut obligé de se cacher les yeux afin de mieux supporter l’extérieur. Désormais en relative sécurité, son esprit put de nouveau fonctionner normalement, tout en faisant de l’ordre dans ses souvenirs ainsi que ses pensées. Ces dernières d’ailleurs le menèrent tout droit à la conclusion suivante : Ils avaient été piégés. Piégés pour servir la cause des chiens adorateurs de Sympan. Cette femme à l’entrée n’avait en rien envie de servir la cause des Aether, mais au contraire plutôt celle de son ennemi. Les poings du guerrier se serrèrent instantanément sous le joug de la colère. S’il retrouvait cette dernière elle allait le sentir atrocement passer en lui faisant apprendre qu’on ne se moquait pas impunément de lui. Hélas pour l’heure, son émotion du moment ne fit que le vider du peu de force qu’il venait de retrouver, le repos étant alors une solution plus enviable que la vengeance à l’heure actuelle. Ainsi, sa main cachant toujours ses yeux du soleil et après quelques jurons à l’encontre de la Prophétesse, le guerrier s’éloigna de l’immense édifice qu’il venait tout juste de quitter, en quête d’un lieu plus clément, avant de finalement s’adosser à l’ombre d’un arbre ou il put finalement s’abandonner aux bras de Morphée, une au moins en qui il avait une absolue confiance.


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[LDM Aoüt/Septembre] - Les Pièges de Nementa Corum

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