Dastan se réveilla la tête lourde. Encore une fois il avait mal dormi. Cela faisait quatre jours que le jeune Bélua séjournait sur le continent du Matin Calme et quatre jours qu’il ruminait sa défaite. Comment pouvait il être aussi faible ? Ces heures heures passée à s’entrainer n’avaient elles rien donné ? Il avait passé du temps au maniement de l’arc et de l’épée dans le but de battre l’homme qui avait tué ses parents. Et quatre jours plus tôt, il avait enfin retrouvé cette personne. C’était un pur hasard et un coup de chance de le trouver maintenant. Il ne pensait pas pouvoir le rencontrer aussi rapidement. Ce n’était qu’un fois arrivé à Megido qu’il aurait pensé trouver des informations quand à son ennemi. Et pourtant, il l’avait trouvé et affronter dans les rues commerçante de la cité. Mais cette confrontation avait eu lieu bien trop tôt. Cela lui avait au moins fait prendre conscience de son infériorité vis à vis de l’assassin. Aussi savait il maintenant que le tueur de ses parents ne les avait pas tué pour un motif de vengeance ou autre règlement de compte. Il avait été payé pour achever sa besogne. Ce n’était qu’un pion dans les événement qui l’avait séparé de sa famille. Mais cela suscitait de nouvelles questions. Si le traitre Orisha n’était pas le responsable de cet assassinat, mais l’arme de ce délit, qui pouvait être la main dirigeant la lame ? Qui avait voulu la mort de ses parents et pourquoi ? Quelqu’un avait payé pour cet acte de barbarie et maintenant, Dastan devait retrouver l’Orisha pour connaitre le commanditaire du meurtre.

C’est la tête pleine de songe et de soucis que le jeune homme quitta enfin son lit et décida de rendre sa chambre et de quitter le continent. Il était temps de continuer son voyage. Il était à mis chemin de Megido depuis son départ. Quitter cet endroit lui changerait les idées. Il était temps de passer à autre chose. Au cours de son voyage, il devrait devenir plus fort et il ne le pourrait pas en restant ici. Il se leva donc et prépara ses affaires. Il s’habilla comme à son habitude, passa son arc et son crayon en bandoulière, dans son dos, et attacha le fourreau contenant ses lames jumelles sur son côté gauche, à la ceinture. Il ferma son baluchon et descendit au rez de chaussé. Une fois sa clé remis au gérant de l’auberge, il se dirigea vers le port à l’ouest du continent du Matin Calme. Il lui fallait trouver un navire pour faire la traversée jusqu’au continent Dévasté.

De nombreux bâtiments étaient amarrés aux différents quai du port. Un d’eux devait surement faire la traversée jusqu’à se destination. Il se dirigea donc vers la cabane à l’entrée du port qui contenait le registre des arrivés et des départs. La responsable des lieux devait surement savoir quel bateau avait pour destination le contient Dévasté.

- Bonjour, dit il en s’adressant à la personne dans la cabane. Je cherche à me rendre au continent Dévasté. Est ce qu’un navire compte s’y rendre ?

- Oui, celui qui compte partir le plus rapidement c’est le navire quai sur le quai cing, la Libertad. allez voir son capitaine pour embarquer dessus.

Dastan se dirigea donc vers le quai en question et se retrouva face au navire. La Libertad était un galion immense. C’était un navire qui dégageait une impression de puissance incroyable. De nombreux cannons pointaient leur tête de chaque côté du bâtiment. La cale d’un tel bateau devait être énorme. Ce ne pouvait pas être un simple navire marchant ou un navire de voyage. Intimidé par le bateau, Dastan se dirigea vers la planche qui menait au pont. Le jeune Bélua fut tout aussi intimidé par les membres d’équipe du Libertad. Où avait il bien put atterrir ? Un homme se mit entraves de son chemin tandis qu’il avançait sur le pont.

- Je crois vous vous êtes perdu… Lui dit il un large sourire au lèvre, qui n’avait pas l’air amical pour autant.

- Je cherche votre capitaine, dit il sans se démonter.

- Et que lui veux tu à notre capitaine ?

- Je veux me rendre sur le continent Dévasté.

L’homme qui lui avait bloqué la route, demanda à un autre matelot d’aller chercher le capitaine. L’homme en question courut vers la cabine où devait être leur chef. Au bout de quelque seconde à attendre, où Dastan devait supporter les sourires narquois et les regards en coin, le capitaine sortit de ses appartements et se posta devant le jeune Bélua, les bras croisés sur la poitrine. Enfin, plutôt qu’être UN capitaine, il s’agissait d’UNE capitaine. La jeune femme faisait une tête de moins que le jeune lion. Pourtant, elle n’en dégageait pas moins une impression de puissance, comme un charisme naturel qui lui avait surement permis de devenir capitaine d’un navire. Caché par sa longue chevelure flamboyante, le jeune homme ne vit pas instantanément les yeux vairons du capitaine. Il fallait peut être mieux après sa rencontre avec l’Orisha qui l’avait humilié. Même s’il s’était juré de ne pas mettre tous les Orishas dans le même sac, il n’était pas sur de sa réaction. La jeune capitaine s’adressa alors à lui, le gratifiant d’un large sourire qui n’annonçait surement rien de bon.

- Je suis Lilith. Capitaine du Libertad. Apparemment… Tu veux juste ‘embarqué pour te rendre au continent dévasté… T’as conscience que t’es pas sur un bateau de croisière où tu peux acheter ta place ?

Les cannons, les décorations du bâtiment, le nom du navire, la tenue et le comportement des membres d’équipage lui avait plutôt bien fait comprendre qu’il n’était ni sur un bateau transportant des voyageurs ou même un bateau de marchant. A partir de là il ne restait plus que quelques options avec tout cet armement et une cale aussi grande. Un navire militaire, mais les hommes n’en avait pas vraiment le style ; ou une bâtiment pirate, peut être corsaire. La deuxième option était surement la plus probable. Dans quoi c’était il encore embarqué ? Il était peut être encore temps de faire demi tour. Il fixa la jeune femme pour lui expliquer qu’il comptait chercher un autre bâtiment mais c’est alors qu’il croisa son regard. Il aurait dû le remarquer avant, un de ses yeux était doré tandis que le second était rose. Son teint hâlé ne trompait pas non plus. La capitaine du Libertad était une Orisha. Au vu de l’importance de la liberté pour les Orishas, il n’était pas étonnant qu’une Orisha soit une pirate, d’autant plus à bord d’un navire nommé le Libertad.

La première réaction de Dastan en voyant ses yeux fut une sensation de colère remontant dans son dos puis descendant dans ses poings serrés. Sa défaite cuisante ne l’avait pas encore quitté. mais ce n’était pas après elle qu’il en avait. Ni après les Orishas en général. Cela lui rappelait simplement son ennemi et ses épreuves passées. Après tout, peut être avait il de la chance d’être atterri sur ce navire. Il s’était promis d’avancer et de devenir plus fort mais aussi d’en savoir plus sur son ennemi. Rencontrer une Orisha était ce qu’il pouvait y avoir de mieux finalement. Il ne devait pas renoncé et rebrousser chemin. Il fallait qu’il embarque sur ce navire. Mais comment devait il s’y prendre ? Devait il supplier ? Ce ne serait peut être pas la meilleur des idées avec des pirates. Jouer l’insolence était à double tranchant. Cela pourrait aussi bien le faire apprécier ou le faire tuer. Peut être lui suffirait il simplement de marchander ? Qu’avait il a leur offrir ? Ils n’avaient surement pas besoin de son argent, leur cale étant pleine. Il était débrouillard et apprenait vite. Il pourrait simplement s’engager sur leur bâtiment pour la traversé. Quelle argument pourrait il utilisé en sa faveur ? Il jeta un coup d’oeil au alentour pour trouver une information utile. C’est alors qu’il se rappela une conversation avec son Alister, son parrain. Il rentrait de voyage et il avait discuté longuement sur le navire sur lequel il avait voyagé : un Galion. Le capitaine lui avait expliqué qu’il fallait au moins une cinquantaine d’homme pour faire naviguer une telle bête. Sans compter les hommes nécessaires à faire fonctionner l’artillerie du bâtiment. Cela faisait pas mal de monde à bord, et Dastan ne voyait pas tout ce monde à bord du Libertad. Il devait pouvoir jouer la dessus.

- Peut être pourrions nous trouver un arrangement ? Je dois me rendre sur le continent Dévasté et la capitainerie dit que votre navire va s’y rendre. Je vois bien sur quel navire je me trouve, et si j’ai raison vous ferez surement le plein de marchandises en mer. Mais avec un équipe réduit cela me semble compliqué. Je propose donc cela : je travaillerais sur votre navire, je m’engage pour la traversé jusqu’au continent Dévasté. A l’arrivé je quitterai votre équipage mais vous ne me payerez pas mon solde. Qu’en dites vous ? Marchez conclu ?

Il avait fini en lui tendant la main. Cela lui paraissait être une offre honnête. Apres tout, la capitaine avait besoin d’homme et lui avait besoin de faire la traversé.