Basphel. Un lieu de légende que je ne connaissais qu'à travers les livres et ses propres parole. Depuis le premier jour ou ce nom était sorti de ses lèvres, j'étais habitée par l'envie de découvrir ce monument. Une gigantesque école capables d'offrir n'importe quelle éducation à tout enfant choisi pour étudier en son sein. Et que dire des enfants. La plus grande majorité d'entre eux sont devenue des personnes importante au sein de leur race, certain la gouvernant même maintenant. De telles opportunités sont capable de faire rêver n'importe qui. Et je suis la première à pouvoir affirmer que durant tout le temps que j'ai passé avec lui, ma plus grande envie était de pouvoir venir étudier ici. Cependant, il n'avait pas jugé bon de me faire ce cadeau, préférant m'offrir sa propre éducation. Que je ne peux néanmoins pas regretter. L'étendue de mes connaissances grâce à lui, est bien plus grande que celle d'une bonne majorité de personne en ce monde. Quoi qu'il en soit, la question ne concerne pas le passé mais le présent. Si j'ai jadis rêvé de voir l'école, aujourd'hui je me tiens à ses pieds. Et si j'ai un jour désiré pouvoir suivre leurs enseignements, je suis maintenant prête à en dispenser moi-même. Croisant les mains sur mon ventre, je me remémore cet événement. Une lettre, envoyée presque par hasard. Comment pouvais-je seulement imaginer qu'elle allait m'accepter. Rédiger cette lettre avait plus tenu du paris stupide qu'autre chose. Mais... Mais de toute évidence, l'idée d'avoir un professeur humain enseignant dans son école avait du plaire à la directrice. Une pointe d'hésitation vient prendre place dans mon esprit. Quel est son nom déjà. Il me semble qu'il s'agit d'une déchu, de ça je suis presque sûre. Mais, il m'est impossible de parvenir à remettre la main sur son nom. De longue secondes s'écoulent avant que je me décide à me résigner. Il me reviendra quand le moment sera venu. Je l'espère en tout cas.

Me levant du rocher ou j'étais assise, je me dirige vers l'établissement. Enfin, plus précisément, je me dirige vers ce qui va nous élever et nous permettre de rejoindre le monument. Je marche lentement, prenant le temps de regarder le paysage nous environnant et les îles volantes, flottant au dessus de ma tête. J'ai peur. Ce n'est pas du trac, ou tout autre sentiment pouvant s'en rapprocher, non , c'est de la peur. J'ai peur de ne pas être à la hauteur de ce qu'on attend de moi. J'ai peur du regard des enfants sur l'humaine que je suis. Ce ne sont que des enfants, je le sais et ne devrais pas avoir à les craindre. Mais cela m'est impossible. Je n'oublie pas que cette école regroupe des élèves venant de toutes les races. Et bien qu'ils soit jeune, les idées et préjugé de leur parents sont déjà profondément ancré dans leur tête. Cette peur me fait m’arrêter. Suis-je vraiment prête ? Suis-je en mesure de pouvoir prétendre apprendre des choses à ces gamins. Je secoue la tête, expirant un bon coup. Hésiter ne sert à rien. Pour l'instant, mon seul objectif est de monter la haut et de faire tout ce que je peux. Et si cela est insuffisant alors, il ne tiendra qu'à moi de m'améliorer pour être à la hauteur de cette tâche.

Relevant la tête, reprenant ma marche en direction des griffons qui vont me permettre de rejoindre mon futur rôle. Arrivé à quelques mètres de ces derniers, je remarque un homme à côté d'eux. Il semble aussi hésitant que moi si ce n'est plus. Un petit rire retentit dans l'air alors que je souris. De toute évidence, je ne suis pas la seule à prendre mes fonctions aujourd'hui. Et je ne suis pas la seule à être pétrifiée de peur à cette idée. Comblant rapidement l'écart me séparent de lui, je viens me poster à ses côtés, me plaçant à une dizaines de pas derrière lui. « Heu... Bonjours. Vous aussi vous êtes la pour intégrer l'école ? » Je parle d'une voix hésitante tremblant légèrement par l'anxiété de cette rencontre. Cet homme est peut-être le premier enseignant de l'école que je rencontre, et je n'ai pas envie de lui faire une mauvaise impression. Pourtant, je suis tétanisée par la peur. Et pourtant, à voir son attitude, lui aussi est un nouvel arrivant. Me rendant compte de mon état, je lui souris timidement, rigolant doucement « Pardonnez-moi, c'est mon premier jour à l'école et je suis un peu anxieuse. Je pense d'ailleurs que vous devez le voir non ? » je rigole de nouveau un peu gênée. Si elle continue de cette manière, cette journée risque d'être très longue.

Me contentant de soupirer faiblement, je le laisse néanmoins me regarder sans rien dire. Quelques défauts capables de l’empêcher d’exercer correctement cette profession. S’il regarde les élèves avec la même insistance qu’il me regarde moi, alors oui, il ne fait aucun doute qu’il va avoir des problèmes pour tenir des cours. D'autant plus que même si je suis habituée à être la cible des regard des hommes, ce ne sera sûrement pas le cas de tout le monde dans ce bâtiment. Enfin bon, lui parler ne serviras sûrement à rien et cette école se vante de posséder une diversité à toute épreuve, il est donc normal que cela soit aussi bien chez les élèves que chez les enseignants. Et puis, si ce n’était pas le cas, jamais je n’aurais pu bénéficier de cet entretien avec la directrice. Je suis soudainement tirée de mes pensées par sa question. Si je connais des anges ? Fermant les yeux, je tente de retenir le fou rire qui commence à poindre en moi. Me poser des questions sur les anges n’est pas vraiment quelque chose à faire. Enfin, il ne peut pas le deviner juste en me regardant. C'est dommage, cela aurait-été préférable « J’ai déjà côtoyé un ange en effet, mais je ne risque pas de vous être d’une grande aide concernant ce qu’ils aiment. En faîte, pour ne rien vous cacher, je déteste cette race. » Je ponctue ma phrase d’un grand sourire avant de plonger mon regard dans le sien. S’il aime une ange, grand bien lui face, je lui souhaite tout le bonheur du monde avec elle. Mais, dans mon cas, je ne veux pas entendre parler une seconde de plus d’eux. Savoir que mon destin est lié à l’un deux est déjà un poids suffisamment lourd à porter. Je considère un instant la fin de sa question. Il n’est pas moi, il n’a aucune raison de faire les frais de mon aversion envers cette race, et même si je risque de ne pas être capable de réellement l’aider, cela ne me coûte rien de tenter de l’aider. Toute fois, avant de faire cela il nous reste une chose à faire. Rejoindre Basphel. Nous aurons tout le temps de parler sur le chemin pour rejoindre l’école, ou celui du bureau de la directrice.

« Je me nomme Lumi et, comme vous, mon poste n’est pas encore certifié néanmoins, je compte rejoindre cette école comme professeur d’histoire. Enfin, exclusivement l’histoire des humains. » Un petit rire nerveux franchit mes lèvres. Je ne lui ai pas encore fait par de mon appartenance à la race humaine cependant, il ne doit pas vraiment avoir de doute à ce sujet. Priver les gens de leur magie n’est pas donné à tout le monde après tout. « Pour tout te dire, je ne suis jamais monté sur un griffon non plus et je ne sais pas vraiment comment va se passer le trajet. Mais bon, s’il utilise cela depuis l’ouverture de l’école, il n’y a aucune raison que nous rencontrions un problème quelconque durant notre voyage. » J’ai beau tenter de paraître sûre de moi, c’est loin d’être le cas. Voler n’est pas quelque chose de naturel pour la plupart des races peuplant ces terres et je ne me suis moi-même jamais amusée à tenter l’expérience. Et j’aurais probablement préférée repousser au plus tard possible cela. Soupirant de nouveau, je lève les yeux vers les îles volantes et l’institut. Si je dois monter sur ces créatures afin de tenter de réaliser ce pour quoi je suis venue ici alors ce n’est qu’un faible sacrifice. « Je ne suis pas sûre de pouvoir vous être d’une réelle aide concernant les anges et la manière de se rapprocher d’eux, mais je veux bien tenter de vous dire ce que je sais. Toute fois, nous verrons tout cela une fois la haut si vous le voulez bien. Je n’ai pas forcement envie de perdre plus de temps ici. »

Me rapprochant d'un des griffons, je jette un dernier coup d’œil en arrière. Souriant, je me retourne de nouveau vers lui. « Mais dis moi, pourquoi regarde tu donc ma poitrine avec autant d'insistance ? Aurais-je une tâche ou quoi que se soit sur mes vêtements ? » Je rigole faiblement tout en plongeant mon regard dans le sien. Je sais pourquoi il fait cela et je n'avais nullement besoin de lui demander. Mais voir ce que va être sa réaction m'amuse et… Je suis curieuse de voir ce qu'il va dire à une femme qu'il regarde avec insistance depuis le début de leur rencontre.

En lui demander pourquoi il regarde ma poitrine avec autant d'insistance, j'avais envisagé un certain de nombre de réponse. Et pourtant, celle qu'il me donne dépasse de loin tout ce que j'ai pu envisager. Le voir dévoiler ses pensées et fantasme avec une telle franchise me laisse sans voix. S'il ne parvient pas à changer une fois son post obtenu, ce n'est pas quelques problème qu'il risque d'avoir. Clignant des yeux, je reviens rapidement à moi. Un déchus de la luxure. En effet cela explique assez facilement pourquoi il agit de cette manière. J'ouvre la bouche pour lui répondre avant de la refermer cherchant mes mots. « Ce… Ce n'est pas grave. Je… Chaque personne à ses défauts après tout non ? Dans ton cas… J'espère que cela ne te porteras pas trop préjudice pour acquérir cet emploi. » Je secoue la tête s'entend mes joues s'empourprer. Pourquoi lui ais-je demandé cela. Et pourquoi suis-je en train de réagir de cette manière. Ce n'est pas sa faute, c'est sa nature qui veut cela. C'est son statut d'ange déchus qui le force à régir de cette manière, à être attiré par la gente féminine. Je ne dois pas m'offusquer de son comportement.. Non, au contraire, le voir me témoigner une si grande importance est une sorte d'honneur. Si j'étais une femme banal, semblable à toutes les autres, cela ne serait pas le cas. Oui, c'est sur ça que je dois me concentrer, l'importance qu'il m'apporte, en dehors du fait que je sois la seule femme présente ici, doit découler d'une quelconque beauté venant de moi.

Le voir monter sur le griffon et s'envoler vers l'institut m'aide à sortir de mes pensées et me concentrer de nouveau sur la situation actuelle. J'étais venue en ayant dans l'optique de devenir professeur. Si je me fais déstabiliser uniquement par une phrase alors cela ne sert à rien que je monte la haut. Je dois me ressaisir et devenir plus forte. C'est avec cette idée en tête que je monte sur le dos du griffon et agrippée à lui, nous nous élevons vers l'école. Détournant les yeux, je regarde admirative le sol s'éloigner de moi et le paysage se modifier au fur et à mesure que nous nous élevons dans les airs. Relevant légèrement la tête, je profite du souffle de l'air sur mon visage pour reprendre mes esprits. Ses paroles ne doivent pas me choquer, ne doivent pas me faire douter de moi. Il est ainsi, c'est son essence qui le pousse à agir de cette manière. Je ne dois pas le juger, juste l'épauler dans cet objectif qu'il c'est fixé.

Quelques secondes plus tard, le griffon me dépose aux côtés d'Adam qui ne semble pas vraiment rassuré suite à notre petite excursion aérienne. Je le regarde avec un regard chaleureux, un petit sourire sur les lèvres. Malgré cette petite escapade aérienne et ses pensées vagabonde à propos de mon corps il n'a pas oublié ce que je lui ai dit en bas. « Cette ange doit réellement être quelqu'un d'important pour que tu fasse tout ça pour elle. » Je me tais plongeant mon regard dans le sien, profitant du fait que pour une fois que ses yeux sont rivé sur mon visage et non pas à un autre endroit de mon corps. « Je veux bien tenter de te dire ce que je sais d'eux, mais malheureusement, mes connaissances ne sont pas réellement élevé. Comme je te l'ai dis, malgré mon statut d'humaine, je n'apprécie pas vraiment cette race je n'ai donc jamais vraiment cherché à m'en rapprocher. » Je soupir avant de me détourner, lui tournant le dos et marchant tranquillement vers le vide, me postant devant ce dernier, croisant tranquillement les mains dans mon dos et regardant distraitement devant moi. « Je ne sais pas vraiment ce que tu veux savoir cependant, si ton premier objectif est vraiment de lui plaire alors je pense pouvoir affirmer que ce que tu fais est la bonne marche à suivre. » Je me retourne, un grand sourire sur les lèvres avant de pencher légèrement la tête sur le côté. « Je pense que venir enseigner peut-être très intéressant pour toi. Non seulement pour le rapport avec les autres que nous allons apprendre à mettre en place, mais surtout pour t'aider à retenir tes pulsions. » Soupirant doucement, je m'avance vers lui, me penchant, plaçant mon visage à seulement quelques centimètres du sien. Soupirant doucement, je m'avance vers lui, me plaçant à une dizaine de centimètre. « Je ne sais pas ce que tu ressens réellement et... Enfin, je me doute que cela doit-être dur pour toi » Je me tais, me retenant de rajouter qu'il suffit de voir sa manière de me regarder pour comprendre cela. « Cependant, tu a décidé de changer pour la personne que tu aime, et ça je suis obligée d'en tenir compte. » Gardant de nouveau le silence je prend ses mains entre les miennes avant de plonger mon regard dans le sien. « Je sais que nous venons de nous rencontrer et que mes paroles n'ont sûrement pas beaucoup d'impact pour toi, mais je te demande de me croire. Je vais t'aider. Je ferais tout ce que je peux pour qu'un jour vous puissiez être ensemble. » De nouveau le silence. Un silence que je brise d'un petit rire avant de reprendre. « Par contre, si nous sommes accepté ici, je te demanderais de ne pas me sauter dessus au détour d'un couloir si tu le veux bien. »

Au moment ou sa main passe derrière ma tête et m'attire à lui je me contente de fermer les yeux. Je le laisse me guider et même si je ne réponds pas à son baiser, je ne me débat pas pour autant. Pourquoi le ferais-je après tout ? Dans cette histoire je n'ai rien fait d'autre que me jouer de lui et tenter de le pousser à bout. C'est maintenant chose faite. Et avoir réussis à déterminer ou se trouve ses limites inclus aussi le fait de devoir m'y plier. Ce qui dans la situation actuelle veut dire le laisser m'embrasser. Et puis… Puis-je réellement dire que cette situation m’insupporte et m’embarrasse ? Certes je dois avouer trouver son geste légèrement déplacé et ressentir une certaine gêne vis-à-vis de cela cependant… Avant que je ne m'en sois rendue compte je profite de l'instant présent et du contact de ses lèvres contre les miennes. Après tout, je n'ai embrassé que deux personnes dans ma vie, cette expérience peut donc être considérée comme toute nouvelle pour moi.  

Cependant, comme toutes les bonnes choses celle-ci aussi à une fin. Qui arrive bien vite et de manière inattendue sous la forme d'un raclement de gorge. Dans un même mouvement nous nous écartons l'un de l'autre, légèrement gêné par la situation. Relevant légèrement la tête je tente de capter le regard de notre interlocutrice pendant qu'elle s'adresse à Adam. S'il les a prévenue de son envie d'étudier ici il a du les informer de ses… penchants et petits problème. Il sera donc probablement excusé d'avoir agis de la sorte. Dans mon cas toutefois ce n'est pas exactement la même chose. Je n'ai aucune excuse et rien ne peux excuser mon comportement. D'autant plus qu'il est hors de question que je me cache derrière sa nature pour expliquer tout cela.

La voix de l'inconnue me tire de mes réflexion et me fait monter le rouge aux joues. « Non, c'est bon ne vous excusez pas ce n'est pas grave… De… De nous avoir séparé je veux dire. » Je tente péniblement de la regarder dans les yeux néanmoins, face à la gêne provoquée par la situation mes tentatives restent vaines et je me retrouve à regarder fixement le mur « Pour l'entretien je… je suis prête, je vous attends » Un mensonge honteux, ni plus ni moins. Il ne fait aucun doute que je ne suis absolument pas prête et si je venais à devoir parler à la directrice dans mon état actuel je ne serais pas capable d'aligner plus de trois mots à la suite.

Sans un mot envers Adam, vaguement un sourire d'encouragement, je le regarde s'éloigner vers le bureau de la directrice. Mon sourire s’agrandit quand je me rends compte de l'ironie de la situation. Nous sommes tous les deux venues ici dans le but de devenir professeur et pourtant, au vu de ce que nous avons fait aujourd'hui, nous ne sommes pas mieux que des étudiants. Néanmoins, sommes nous réellement différent d'eux ? Je n'ai finalement que quatre ans de plus que les élèves les plus âgé résidant ce lieu.

Je reste ainsi à méditer sur tout cela pendant plusieurs minutes, faisant les cents pas dans le couloir, regardant de temps à autre par une fenêtre l'extérieur du bâtiment, me demandant si je serais à la hauteur de ce travail et, d'une manière générale, si elle acceptera de moi en temps que professeur. Je n'ai aucune idée de la manière d'agir en temps que professeur, je n'ai même aucune idée de ce que je pourrais être amenée à parler. Appuyée sur le rebord de la fenêtre, je soupire longuement en regardant l'extérieur. Je n'ai pas à avoir peur. C'est moi qui ai décidé d'envoyer une lettre afin de prétendre à un post d'enseignant. Et elle a accepté de me recevoir afin de s'assurer que je convienne bien à ce rôle. Si elle ne m'avait pas crue capable de tenir cette place, elle n'aurait pas répondue. Cette idée en tête je souffle longuement. Je ne suis pas prête, mais je suis apte à prendre cette place. Je le sais, c'est un fait. Je ne dois pas me laisser abattre et ne dois pas paniquer. Cet entretien va bien se dérouler.

Quand on me demande d'entrer dans le bureau de la directrice, je me présente face à elle avec une assurance que je ne pensais pas posséder quelques minutes plus tôt. Le début de l'entretien se passe sans encombre particulière jusqu'à ce que la question tant redouté franchit ses lèvres. « Et que pensez-vous pouvoir apporter comme enseignement à l'établissement ? » Les secondes s’égrènent alors lentement à la suite de cette question. Occupée à réfléchir, à trouver une réponse, je me coupe de ce qui m'entoure avant de revenir à moi, souriante. « L'histoire. Pas l'histoire de nos terre, celle-ci est bien trop vague et comporte bien trop de mystère pour que je puisse prétendre en connaître la moitié, mais l'histoire des humains. » Je me tais, lui laissant quelques instants afin de considérer cette proposition. « Cette partie de l'histoire, je pense être en mesure de pouvoir en parler et l'apprendre à ces enfants. Certes, aujourd'hui les humains ne sont plus qu'une poignée sur ces terres néanmoins, ce n'est pas pour autant que nous devons être oublié. » Une lueur résolue dans les yeux je fixe la directrice sans rien dire de plus. La suite de cette discussion ne dépend plus de moi maintenant.

Sans un mot elle se lève avant de tendre une main vers moi. « Quelqu'un va vous faire visiter l'école et vous montrer les quartiers où vous pourrez résider quand vous serez en fonction » Il faut quelques secondes à l'information pour atteindre mon cerveau. Et même une fois celle-ci assimilée je ne comprends pas immédiatement l'étendue de ce que cette phrase signifie. « Je… Je vous remercie. C'est… Je ne gâcherais pas cette chance que vous m'offrez et je ferai en sorte que vous n'ayez rien à me reprocher. » Lui serrant solennellement la main, je fais demis-tour et sors de la pièce. Ainsi c'est fait. Je suis désormais un professeur de cet établissement. Jetant un coup d’œil par la fenêtre je me perds quelques instants dans la contemplation d'un vol d’oiseau. À aucun moment je n'ai imaginé que cela puisse être aussi simple. Souriante je rejoins la personne chargée de me présenter les lieux. Peut-être avait-elle depuis le début prévus de me m'accepter en tant qu'enseignante. Sûrement même. Elle ne semble pas être une femme prenant ses décisions au hasard ou en se reposant sur la situation présente. Au contraire, je la perçois plus comme une personne aimant avoir le contrôle de la situation. Ce qui n'est possible qu'en ne laissant que le minimum de choses aux mains du hasard.

Je viens tout juste de finir de penser à cela quand je rejoins mon guide. Après de brève salutation, nous enchaînons directement sur la visite de l'école. Cette dernière nous prends plusieurs heures et à la fin, arrivée devant ce qui sera ma chambre pour les temps à venir, je sais qu'il va me falloir plusieurs jours avant d'être capable de me repérer et de connaître un minimum cet endroit. Remerciant mon aide improvisé je me glisse dans ma chambre avant de me diriger vers la fenêtre. C'est bon. Dans les temps à venir je prendrais ma place de professeur et je pourrais commencer à enseigner aux élèves. Un soupir vient laisser une trace sur la vitre. Bien qu'impatiente je suis anxieuse. Et surtout, je ne vais pas devoir perdre de temps. Je lui ai proposé cela sans savoir ce que je pourrais ne serait-ce que dire et apprendre aux enfants. Fermant les yeux je reste un instant immobile. Je n'ai pas le droit à l'erreur. Cependant, cela m'est égal. Je ne ferais pas d'erreur.