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 [LDM Février/Mars] Une guerre en préparation, un choix à faire.

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Dim 13 Mar 2016, 10:23


Les nouvelles allaient bon train. Peu importe où elle se trouvait sur les terres du Yin & du Yang, tous les colporteurs de nouvelles clamaient les mêmes choses, annonçaient l’instabilité royale chez presque toutes les races, la destitution des rois, leurs remplacements etc… Nissa c’était isolée quelques jours dans les montagnes de l’Edelweiss afin de faire le point sur tous les bouleversements qui se passaient en ce moment. Bien entendu, elle souhaitait en faire partie activement, que ce soit dans la guerre Aetheri/Sympans où elle soutenait activement les premiers, et notamment Aylidis, ou la guerre qui opposerait bientôt les anges et les démons. Les ondins n’avaient pas pris partis et elle respectait leur choix, mais pour elle, les démons seraient à même de mettre enfin un terme à la présence des humains sur terre, ainsi qu’à leurs protecteurs. Elle revenait des montagnes enneigées, accompagnée de Land, le loup massif qui l’accompagnait dans tous les endroits où elle allait, et d’une nouvelle petite fille : Kimi, jeune orisha orpheline qui se faisait exploitée en tant que serveuse. Encore une preuve de l’égoïsme humaine et sa cruauté. Nissa l’avait donc arrachée à cette condition et se retrouvait avec elle sur le dos afin de respecter les ordres donnés par un dragon. Ils n’avaient été que tous les trois pendant quelques heures, avec seulement les paroles incessantes de Kimi pour briser le silence des étendues de plaines dans lesquelles ils progressaient. Cette jeune fille ne s’arrêtait jamais de parler. La jeune femme avait appris à l’ignorer et à la transposer en bruit de fond, mais cela pouvait être agaçant.
En début de matinée, ils arrivèrent en vue d’un petit village à l’apparence tranquille. C’était le premier qu’ils rencontraient, et semblait-il, le seul à des kilomètres à la ronde :
« Arrêtons-nous ici pour nous reposer. Dit Nissa. -Chouette ! » Kimi était enthousiaste pour un rien et ne se privait pas d’en faire partager la terre entière. En pénétrant dans le village, les résidents étaient déjà levés, on pouvait apercevoir de la fumée s’échappant des cheminées, des clients se rendant d’échoppe en échoppe… Le colporteur de celui-ci était déjà en action. C’était le matin qui les gens semblaient davantage réceptifs aux nouvelles, lorsque rien d’autre ne polluait encore leurs esprits.Nissa n’y fit pas attention, mais Kimi était absorbée et se voulait être une éponge aujourd’hui « Cocoon a eu un enfant avec la Khaeleesi… -Nissa, qui est Cocoon ? Et cette Khaelessi ? Nissa
[LDM Février/Mars] Une guerre en préparation, un choix à faire.  - Page 2 Kimi17
expira. -Cocoon est ton souverain, celui de tous les Orishas. Je crois qu’il faut l’appeler l’Orsihala, et cette Khaelessi, c’est l’ancienne souveraine des sirènes. –Et… ? –On parlera plus tard de ce qu’elle a fait. Suis-moi. » Nissa avait repéré une auberge et elle comptait bien s’y rendre afin de prendre un bon petit-déjeuner. Alors qu’elle ne poussait la lourde porte, le colporteur ajoute « Les démons ont attaqué les terres d’Emeraude, les démons arrivent sur nous ! » Tout cela, elle le savait, elle y avait assisté et même participer. Elle prit Kimi par la main et l’entraîna à l’intérieur, suivies de Land. Elle la fit asseoir à une table, partit commander à l’aubergiste un petit-déjeuner copieux, car personne n’avait mangé depuis la veille, et ils ne remangeraient pas avant ce soir et une longue marche les attendait de nouveau pour la journée. Elle revint à la table et ils furent servis presque immédiatement. Nissa regarda avec envie ce qui se présenta à elle, et au moment de mordre dans une tranche de jambon,  elle remarque que la jeune fille ne semblait pas être intéressée par son assiette « Qui y-a-t-il Kimi ? –Le colporteur… –Oui ? Et quoi encore ? –Et bien, il a parlé de démons. Qu’ils étaient là, qu’ils avaient attaqué les terres d’émeraude et qu’ils arrivaient pour tout conquérir… Il fallait qu’elle la rassure, sinon elle ne s’en sortirait jamais. Elle comprenait son incompréhension. Bien entendu, elle ne se donnait pas la prétention de tout savoir et de tout comprendre sur les intrigues les entourant, mais elle avait un avis bien tranché sur la question. –Oui Kimi, les démons attaquent. Ils sont sortis des enfers, et souhaitent sûrement se venger des humains, les anéantir, et par la même occasion, les anges. Une expression d’effroi naquit dans le regard bleu/marron de la jeune Orsiha. –Mais c’est horrible ! Catastrophique même. –Et pourquoi Kimi ? J’étais là quand les démons ont attaqué les terres d’émeraude. Ils m’ont sauvée des humains qui cherchaient à me tuer car j’avais empêché un homme de battre une femme. Et toi, petite Orisha ? Où étais-tu avant que je ne te trouve ? Tu faisais le service dans un chalet, gratuitement, sans espoir de pouvoir t’échapper un jour. Cet homme se servait de toi comme de son esclave, longtemps les hommes se sont servis des Orishas comme de leurs esclaves. –C’est vrai, mais ils ne méritent pas de mourir Nissa. –Je ne sais pas ce qu’ils deviendront tous, après cette guerre. Peut-être vont-ils devenir des esclaves eux-aussi. Ce n’est pas une guerre qui te concerne. Quand tu seras plus grande, et plus puissante, tu pourras agir, mais pour le moment tu ne t’en mêles pas. –Toi, tu pourrais t’en mêler. –Je n’agirai pas pour les humains, pour les anges Kimi, je les déteste trop pour cela. Si je devais agir, ce serait même pour les raisons inverses.»
La jeune fille eut l’air de comprendre que Nissa ne parlerait pas davantage de ce qu’il lui avait fait tant de mal, ce qui lui faisait détester les humains. Elle se mit à manger. L’ondine avait été tellement absorbée dans son discours, dans son désir d’expliquer et de faire comprendre à Kimi pourquoi la destruction des humains et des anges n’étaient pas forcément une mauvaise chose, qu’elle n’avait pas faite attention à la tablée d’hommes à côté d’elle. Dans le seconde où elle eut fini sa phrase, on l’aborda : « On ne se serait pas déjà rencontré quelque part…ma belle ? Approche typique et sans grande originalité des hommes. Néanmoins, la fin de sa phrase et sa voix lui disait quelque chose. Peut-être c’étaient-ils déjà rencontrés, en effet. Elle se tourna vers lui, le fixant dans les yeux : -Je ne crois pas. Et se retourna. –Pourtant tu étais bien en difficulté avec un homme, tu sais, dans ce petit village sur les terres… Intriguée, elle se mit à l’inspecter avec davantage de précautions. Il était sincère, sinon elle l’aurait senti s’il mentait. Etait-ce le démon qui l’avait aidé lors de leur attaque sur les terres d’émeraude ? Elle l’avait vaguement vu sous sa forme démoniaque et celui en face d’elle était sous forme humaine. Furtivement, ses yeux devinrent noirs, puis reprirent leur apparence initiale. Elle sourit –Quand vous n’êtes pas en service, cela vous change. –Je sais. J’ai entendu ta conversation avec la gamine. J’ai une opportunité en or à te proposer. Tu voudrais participer à l’anéantissement des humains ? –Si l’occasion s’en présente, ça peut-être une idée… Elle se méfiait, il restait un démon, même si il avait tout intérêt à l’inclure dans leurs causes. –Mes amis et moi partons bientôt rejoindre une joyeuse troupe prête à casser de l’ange… Une joyeuse troupe désertant entièrement les enfers ! Elle ne connaissait pas le nombre exact de démons pouvant bien peupler les enfers, mais c’était sûrement conséquent, sans imaginer tous leurs partisans. –Qu’en dis-tu ? –De quoi ? –Oh ne fais pas ta sainte-ni-touche ou ta potiche débile ! On sent bien que t’as envie de participer, d’éliminer les asticots et leur anti-magie avec ceux qui les élèvent et leur permette de se reproduire, leurs « gardiens », comme ils se font appeler. Avec toi ou sans toi, on va s’attaquer au problème, mais avec toi ça serait mieux. »  Le démon lui fit un clin d’œil.
 

Traiter avec ce genre d’individus ne la mettait jamais mal à l’aise. Malgré le vice qui animait leur être, son pouvoir de détection des mensonges ne la trompait jamais. « Oui, j’en serai les gars. –Ok, on t’inclue dans la liste à contacter dès qu’on a des infos. A bientôt. » Sur ces dires, ils se levèrent et partirent. Son recrutement n’avait pas dû être prévu au programme, mais c’était un bonus, autant pour eux que pour elle. Elle se retourna vers Kimi « Tu feras attention Nissa… -Ne t’inquiètes pas Kimi, il ne m’arrivera rien. » Elle n’était pas sûr de le penser, mais elle comptait bien rester en vie durant la prochaine bataille.

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Dim 13 Mar 2016, 20:40

Les cloches du lieu de culte sonnaient midi. Je rentrais de mon entrevue avec Maëlle franchement fachée par ce que j'avais vu, et par le discours de ma soi-disante amie. Le visage probablement cramoisi, je déambulais dans les rues marchandes du continent naturel, envoyant valser du pied tous les objets que ma chausse croisait. Je fulminais, j'enrageais, je me sentais plus énervée que je ne l'avais encore jamais été.
Maëlle, l'ondine avec qui j'avais passé une bonne partie de mon enfance, m'annonçait que la guerre entre les anges et les démons se profilait sérieusement, ce que je ne remettais pas en cause, même sans en avoir de preuves. En revanche, l'élément qui me mettait hors de moi c'était qu'elle soutienne ces horribles êtres égoïstes, promettant un avenir sombre à bien des espèces, dont les humains. Elle ne remettait pas le moins du monde ses idées en question, elle était vraiment sure d'elle, et quelque part c'est ce qui me faisait si mal. Comment était-il possible que nous ayons grandies ensembles, fréquentant une population diverse et variée, et qu'elle me dise maintenant qu'elle serait prête à participer à l'extinction d'une seule race.
Des clapottis d'eau attiraient mon attention. J'abaissais ma tête en direction du son, espérant que ce soit elle qui vienne s'excuser. A la place, un pécheur me souriait, hameçon dans l'eau.
A quoi pensais-je ? Elle n'allait pas revenir sur ses paroles, elle pensait chacun de ses mots. Le plus désagréable, c'était de ne pas savoir où elle était. Je lui avais demandé de m'attendre ce matin lorsque j'étais partie aider un village qui se faisait attaqué par des démons, et lorsque je suis revenue vers l'endroit où je l'avais laissé, elle n'y était plus.

J'étais tellement enfermée dans mes pensées négatives que je réalisais avec stupeur que tout le monde dans les rues parlaient à voix basse et gardaient les yeux rivés au sol. Ma curiosité prit le pas sur mon savoir vivre et je me mettais à poursuivre discrètement deux femmes qui chuchottaient entre elles. Je n'entendais pas tout, mais je pouvais distinger des morceaux de phrases : "Ils vont attaquer bientôt.... Oui, tous les humains... Nous sommes perdus.... Mon mari, ma fille et moi allons nous rendre loin d'ici, dans un endroit le plus reculé possible de l'agitation des villages". Je ne remarquais pas qu'elles s'étaient arrêtées de marcher et ma tête heurta l'épaule de la plus grande de deux femmes. Elles se retournèrent d'un seul mouvement et me dévisagèrent sévèrement.

"Je suis désolée mesdames" bredouillais-je le feu aux joues.

Je me redressais nerveusement, réalisant que j'avais surement été prise la main dans le sac. Leurs yeux ne me quittaient pas, elles attendaient une explication.

"Ma curiosité me nuira un jour" dis-je d'une voix stressée en remettant mes cheveux en place. "Je vous ai entendu parler d'une attaque, je n'ai pas pu m'empêcher de vous écouter... J'ai eu peur en entendant ce mot, j'espérais obtenir plus d'informations à ce sujet".

Les deux bonnes femmes se regardèrent mutuellement, visiblement très étonnées de ma franchise et probablement aussi du fait que je fasse allusion à la guerre qui se tramait de façon si ouverte. La petite rondouillarde ouvra la bouche, la referma. Elle cherchait quelque chose à répondre et elle espérait que son amie la soutienne du regard.

"De quoi êtes-vous au courant exactement?"

Je la regardais, encore plus choquée qu'elle.

"On m'a dit qu'une guerre entre les anges et les démons se préparait silencieusement. Puis j'ai vu de mes propres yeux une attaque ce matin. Alors quand je vous ai entendu en mentionner une autre, j'ai paniqué ...."

"Une attaque ? Où ça ?" demanda la grande brune en coupant la parole à sa camarade.

"Un peu plus au nord d'ici, dans un petit village dont je ne connais pas le nom. J'y étais un peu par hasard. Je n'ai eu le temps que d'aider un petit groupe à s'enfuir. Tous les autres habitants ont été sauvagement massacrés. Tous des humains ..."
ma voix s'éteignait à la fin de la phrase, me demandant de quelle race elles appartenaient.

Leurs yeux s'emplirent d'un nuage de tristesse et de peur. La petite rondelette lâcha son panier de courses alors que la grande brune me regardait d'un air épharé.

"Pardonnez-moi, je ne voulais pas vous perturber de la sorte" m'excusais-je très mal à l'aise.

Les deux femmes rassemblèrent leurs affaires, m'assurant que tout allait bien et s'enfuirent rapidement en ommettant toute forme de politesse... Moi même je n'avais pas été très bien polie en les épiant, je ne pouvais pas leur reprocher leur faute.
Je reprenais ma route, déçue de ne pas avoir obtenues de plus amples informations.
Plus tard dans l'après-midi, je surpris une autre discussion qui ne m'était pas destinée. Un groupe de trois hommes parlaient à voix audible d'un projet consistant à aider le plus d'humain possible à échaper à la folie des démons.  D'une façon encore maladroite, je m'imisçais dans leur conversation.

"Je peux vous aider je pense. Je vous ai entendu par hasard, et si j'ai bien compris vous recherchez une solution pour informer le plus grand nombre possible de familles quant à l'arrivée de l'armée des Démons afin de les mettre en lieu sur ?"

Les trois hommes se regardaient l'air méfiant, puis l'un trancha le silence :

"Les gars, nous n'avons pas d'autres solutions que de partager cette idée avec d'autres, sinon comment prévenir les populations ?"

"Il a raison"

Le premier homme reprit :

"Comment comptez-vous nous aider concrètement jeune demoiselle ?"


Je ne désirais pas leur révéler ma nature, mais je pouvais inventer un mensonge crédible.

"Je suis une voyageuse, et je parcours beaucoup de kilomètres en très peu de temps. Je peux transmettre ce message dans chacun des villages par lesquels je passerais ?"

Nouvel échange de regards, puis les trois hochèrent la tête dans un mouvement unanime.

"Comment vous remercier ?" fit le troisième homme.

"Nul besoin de remerciements, je ne fais que mon devoir de citoyenne".

Et encore un petit mensonge bien placé, j'étais loin d'être une citoyenne ici, mais au moins ils me faisaient confiance et si leur plan fonctionnait nous pourrions sauver des vies.

"Ah, tout compte fais" les coupais-je avant qu'ils s'en aillent. "Je sais ce que j'aimerais en retour... Avoir un peu plus d'informations sur la guerre à venir".

Le deuxième homme prit la parole :

"Il parait que des hordes de démons affluent par certains lieux, comme le Lac de la transparence et qu'ils marchent droit sur le continent. Ils ravagent tous les villages sur leur chemin, ne laissant aucune âme qui vive. Ils tuent même les enfants, vous imaginez !"

Un sanglot ettoufa son discours. Ses amis le réconfortèrent comme ils purent.

"Excusez le mademoiselle, il a perdu sa fille il y a peu, assassinée par un de ces êtres abjectes".

Je m'excusais pour le dérangement et je les quittais. J'étais déterminée à parcourir le plus de lieues possibles pour mettre en garde les populations maintenant que j'étais sure de moi. Je ne comptais pas me battre ouvertement contre les démons, je n'étais pas sure d'en avoir la force en ce moment, mais je demeurais certaine de vouloir aider les gens, les familles et les enfants, qu'ils soient humains ou anges. Peut être même les rejetons appartenant à la race des démons ? Mais pour le moment ce n'étais pas ce que j'envisageais. J'achetais un cheval à un aubergiste, lui indiquant les raisons pour lesquelles j'en avais un urgent besoin et je partais rapidement répendre la nouvelle dans les villages alentours. Je m'assurais de frapper à chaque porte de domicile afin de partager notre sollution avec le plus grand nombre. Beaucoup de familles ne me croyaient pas, ce qui majorait la difficulté de ma tâche. Pour une grande partie des paysans, tout ce qu'ils ne pouvaient pas voir n'existait pas. Mes paroles étaient vaines dans trop de foyers, mais je demeurais satisfaite lorsqu'une famille de temps en temps me remerciait et m'affirmait qu'ils partiraient en lieu sur, ou au moins rejoindre le lieu indiqué en temps et en heures.

Ainsi, je contribuais à mon humble niveau à la protection de l'espèce humaine, m'acharnant à convaincre les plus têtus et à rassurer les plus craintifs. Je m'étais même décidée à m'occuper par la suite de la sécurité des transports entre les villages et les zones plus sûres. Je n'étais pas sure que mon Ot'Phylès approuverait complètement mon choix, mais en tant que négociatrice, il ne pouvait m'être complètement reproché.


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Dim 20 Mar 2016, 03:31

La situation devenait de plus en plus compliquée dans le monde. Les gens devenaient de plus en plus fous ou de plus en plus paranoïaques. Les voisins, autrefois amis, se tournent désormais le dos à la moindre manies étrange, qui pourtant sont toutes à fait banale. Par exemple, un tel va rentrer un peu tard de son travail, on pense tout de suite à un conspirateur, un espion des Démons. On part de chez soi, pour partir dans des lieux encore sûrs et protégés. Les plus bornés restent chez eux et imposent des modes de vies cornéliens à leurs familles, ils barricadent leurs chaumières, les plus riches demandent des sorts de protections auprès de puissants mages. Les gardes encore en postes dans la citée d’Avalon et les environs de cette dernière.

Naksatra n’était plus à Avalon depuis quelques semaines. Après revenu et annoncé au Patron de l’auberge la triste nouvelle du village qui avait subi l’assaut. Il avait fermé et s’était rendu dans le Continent du Matin Calme, afin d’être avec sa famille, qui de plus inquiète souhaitait plus que tout l’avoir à ses cotées. L’Ange Déchu ne pouvait le blâmer, il n’avait plus de famille mais il comprenait parfaitement sa position, après lui avoir serré la main, il le regarda fermer l’auberge et partir pour le port le plus proche. Bon, la première des choses à faire à présent, était de trouver un endroit où dormir pendant quelques jours afin de trouver la marche à suivre pour les jours à venir.

Il rejoignit son ancienne demeure. A sa vue, délabré et noircie, il n’arrivait plus à se remémorer à quoi elle ressemblait avant. Elle était à moitié brulée. Il venait rarement ici, car même si c’était ici qu’il avait en grande partie vécu, cela avait était plus un lieu d’attente qu’autre chose. Un lieu d’attente avant de partir dans le monde qui l’entourait. Mais bon, une nuit à la belle étoile au milieu des décombres de son ancien lieu de vie, ferait un bel endroit pour dormir. Le jour suivant, alors que le soleil était déjà depuis un long moment dans le ciel. L’Ange Déchu, se trouvait au cœur de la citée d’Avalon, par un jour de chance, c’était un jour en pleine effervescence, surement à cause de l’arrivée d’un convoi de marchand ou alors des artistes et clowns étaient venus pour amuser la foule. En tout cas, rires et conversations aller de bons trains dans les rues, c’était une bonne chose. Soudain, il capta une conversation entre deux gardes de la citée. Il se retourna car le sujet était fort intéressant. En effet, une opération de grande envergure était en place entre ceux qui s’opposaient à la race démoniaque, des éclaireurs avaient aperçus du mouvement dangereux,   afin de contrer l’avancer d’une grosse troupe de Démons sur les différents territoires des Réprouvés, les différents chefs de races s’étaient préparés. Les deux soldats disaient aussi que plusieurs campements étaient dispersés un peu partout sur le continent, et que ceux qui souhaitaient défendre leur vie et celles des autres, devaient s’y rendre pour se faire connaitre, dans le sens de ne pas être vu comme un ennemi ou un civil. Ainsi, le nom d’un de ces lieux fut évoqué, et il se situait, apparemment, pas très loin d’Avalon.  A une ou deux jours de marche rapide.

Prenant nourritures et eau. Il quitta sa citée pour le fameux camp, il était sur les berges d’une rivière, entre les cascades cristallines et Stenfek. Il se mit donc en marche, en suivant la Rivière Eternité qui s’écoulait vers le Sud, il ne rencontra aucune menace lors de la première journée. Il ne vola pas, non pas qu’il n’avait pas envie, mais il ne voulait pas se faire repérer. C’était peut-être une pensée de paranoïaque, mais il ne voulait pas être prit pour un espion de la part des siens, ou alors qu’une troupe de Démons se soit infiltrée aussi loin dans le continent et le crible de flèches. Et puis marcher, ça lui permettrait de se muscler les jambes.

Lorsque la nuit tomba, il entreprit de grimpé un arbre assez grand et assez large afin de pouvoir dormir, et l’endroit choisit le laissait tranquille pour se reposer. Après s’être fait un petit lit douillé de feuilles, il s’endormit rapidement, or, quelques temps plus tard, des minutes ou de heures. Il fut réveillé par des bruits de courses. S’approchant doucement du bord de l’arbre, il vit une troupe d’hommes en armures noires, ils n’étaient pas nombreux, cinq en tout. Ils s’arrêtèrent pile au pied de l’arbre ou il était, et soufflèrent un peu. Ils échangèrent des mots et de ce que Naksatra comprit il s’agissait d’une troupe d’éclaireurs. Car il entendit des injonctions comme «  Dépêchons-nous de récolter les informations », «  Il ne faut pas se faire repérer maintenant ». Il nota une certaine ressemblance entre les différents hommes présents : Tous étaient grands et possédaient, soit de longs cheveux noirs ou blancs, ce n’étaient ni des Elfes, ni des Alfars. Qui étaient-ils ? En vérité, il hésitait entre les tuer ou laisser le temps couler un peu pour connaitre leurs véritables identités. Il distingua parmi la troupe, que l’un des hommes étranges semblait trépigner d’impatience. Son teint était beaucoup plus blafard que les autres. Au bout de quelques minutes, il rechignait de ne pas avoir mangé et qu’il se sentait faible. Celui qui semblait être le chef de l’expédition le rappela à l’ordre et lui signala que c’était faute de ne pas avoir assez bu. «  Des Vampires » pensa tout de suite l’Ange Déchu. Il ne savait pas ou en n’était les Vampires dans la guerre qui opposait principalement les Anges et leurs némésis démoniaques, mais ceux-là n’avait pas l’air d’être du cotée des ailes blanches. Il devait les empêcher de reprendre leurs routes, malheureusement, il n’était pas assez discret pour les assassiner un à un. Que faire ?

Au moment où les fameux vampires allez partirent de nouveau après leur courte pause. L’un d’eux s’exclama

-Hey ! Regardez auprès le pied de cet arbre. Une sacoche.

Eh mince. Comment il avait fait pour oublier ses provisions. Se maudissant de sa stupidité. Il se recula du bord pour éviter de se faire repérer.

-Les provisions ont l’air encore fraîches. Dispersez-vous, histoire de voir si on n’est suivit.

Ainsi, prenant cinq directions différentes, ils s’enfoncèrent dans les fourrées, de ce fait, ils commencèrent à s’éloigner les uns des autres. Naksatra attendit quelques minutes, pour s’assurer qu’ils s’étaient suffisamment éloignés et descendit de l’arbre. Prenant une direction, il s’agenouilla et s’approcha discrètement de l’un des vampires. Il savait qu’il jouait à un jeu dangereux, mais il devait prendre les risques nécessaires. Peut-être qu’ils n’avaient des informations importantes, mais peut-être que si il les laissait en vie, ils allaient en n’avoir. Non, son opinion était faite. Il aperçut une ombre bougée devant lui. L’un des cinq vampires. Il sortit lentement sa dague, pour éviter d’attirer les oreilles de sa cible. Mais il semblait avoir entendu quelque chose et Naksatra dut se décaler pour ne pas se faire voir. Il vit le vampire renifler autour de lui, mais il ne se rendit pas compte de sa présence, en tout cas, il sortit une lame recourbée de son fourreau. L’ange Déchu savait qu’il devait se dépêcher de le tuer. Il était maintenant à deux ou trois mètre de lui. Il se cacha derrière un tronc d’arbre et siffla assez fort pour pas que ce soit un sifflement naturel d’un oiseau. Le vampire fronçant les sourcils s’approcha du tronc d’arbre, par chance, Naksatra était assez maigre pour ne pas dépasser de l’arbre. Ainsi quand le suceur de sang fut à portée, il tenta de lui transpercer la gorge afin qu’il fasse le moins de bruits possible, seulement sa cible ne laissa pas aussi facilement avoir et lui attrapa le poignet. Devant agir au plus vite, l’Ange de la colère réagit à l’instinct, et lui envoya un coup de genoux droit dans ses parties. Poussant un cri que Naksatra s’empressa d’étouffer avec sa main. Trop tard car il entendit les cris des congénères du vampire. Tranchant vite la gorge de la chauve-souris, il ramassa dans le doute la sacoche qu’il avait et chercha un endroit dégagé ou déployée ses ailes.

Voilà maintenant depuis plusieurs heures qu’il volait. L’aube pointait et il était fatigué, jamais il n’avait autant volait sans se reposer. Il ne pensait pas être suivit, et se descendit sur la terre ferme. Il aimait parcourir le ciel, mais pour une fois, il était bien content de s’être arrêté. S’assaillant par terre, il regarda le contenu de la sacoche et découvrit un rouleau de parchemin.

«  Arkan. Vous et vos hommes je vous envois noter les allés et venus des Anges et de leurs alliés. Je veux savoir ou sont leurs différents postes, leurs effectifs si vous y arriver et si ils ont des informations sur nos mouvements. »

Il n’y avait pas de signature, ni de nom. Mais en tout cas, il avait eu raison, c’était bien des éclaireurs qu’il rencontré. Le campement qu’il devait initialement rejoindre n’était pas loin. Mais avant, il devait se reposer un peu.


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Mar 22 Mar 2016, 21:01


Pour ou contre ? Dans quel camp es-tu ? Pour qui te battras-tu ? Voilà les nombreuses interrogations que se posaient les individus en ces temps troubles. Privés de leurs chefs, les démons avaient ouvertement déclaré la guerre au reste du monde. Enfin, ils l’avaient surtout déclaré aux anges et aux humains. En d'autres termes, les espèces qui étaient à l’exact opposé de leurs aspirations. En dehors de ça, ils acceptaient l’aide de quiconque voulait les soutenir dans la démarche de leurs génocides. Fascinant de voir à quel point le monde en général avait davantage de complaisance à confluer vers les camps bénéfiques, car le mal, c’est mal. Voir tant de mièvrerie parmi les hommes était si navrant que cela enthousiasmait le tentateur à déterrer de fidèles alliés pour leurs futures conquêtes. Cette guerre était finalement comparable à celle que les dieux se disputaient de jour en jour entre l’originel et les Aethri qui se querellaient dans des prétextes qui ne différaient pas tant que ça des leurs. Tout était toujours une question de force et de croyances. Ceux qui parvenaient à rassembler le plus de monde à leurs côtés étaient souvent notifiés comme les vainqueurs, mais ce n’était pas toujours le cas. Certains grands guerriers menés par un stratège hors pair parvenaient sans grand mal à renverser de grandes armées. La foi, la volonté, tout ça jouait assurément en la faveur des invaincus. Seulement, voilà, c'était surtout la disposition branchée à un évènement qui marquait généralement l’histoire. Quand les poings ne suffisaient plus au niveau des arguments, il fallait quantifier sur sa cervelle pour faire valoir ses opinions et pousser autrui à se joindre à la cause. Dans cette intention nouvelle, le tentateur parcourait ainsi les divers continents afin de trouver qui voulait bien l’entendre. Certains se prêtaient mieux au jeu que d’autres. Inutile de souligner que les bienfaisants étaient toutefois plus réticents et le recevaient avec bien moins de chaleur que les malins.

Pour être le plus incognito possible, il décida alors d’aller à la rencontre d’un de ses amis sorciers pour corrompre son apparence ainsi que son aura. Se maquillant d’une nouvelle identité, ses approches furent désormais beaucoup moins pénibles. Sous les traits d’un jeune homme beau et séduisant -pas de grands changements donc-, le mâle reproducteur apporta son appui à une troupe de voyageurs. Au nombre de dix, ces derniers venaient de divers horizons, et donc étaient accrochés à de multiples races, ce qui facilitait plus ou moins la tactique du démon. Alors que le groupe s’était arrêté pour faire une halte et monter un campement, le bellâtre qui détenait une cuisse de poulet dans sa main gauche aborda le sujet au moment qui lui semblait le plus propice, au milieu de divers propos. « Je vais être sincère avec vous, les amis, car vous l’avez été avec moi. Vous n’êtes pas sans savoir que les démons sont en plein dans la révolte actuellement. Ils n’ont plus personne pour les tenir en laisse et beaucoup projettent de les éliminer une bonne fois pour toutes. J’y ai réfléchi maintes et maintes fois, et je crois que je vais m’allier à eux pour conquérir la cité qu’ils ambitionnent. » Un homme s’approcha virulemment de lui pour le secouer par le col en vociférant et en postillonnant. « Pourquoi comptes-tu t’allier avec ces monstres ?! Ils te jetteront en pâture à la première occasion, toi et tous ceux qui les assisteront ! » Les autres restèrent cois et ne réagissaient même pas, sauf l’un d’entre eux, ou plutôt l’une. « Calme-toi, Steaf. Tu n’es pas sans savoir que nous ne sommes pour aucun des deux camps. Le tout noir et le tout blanc, ça n'a pas sa place dans ce monde. Cela dit, je suis curieuse de connaitre ta motivation. » Bonne question. Cette femme était passionnante. Décalant la main du patibulaire qui était sans relâche suspendu à lui, il se tourna vers elle. « Je suis conscient du danger auquel je m’expose, c’est pourquoi je sais aussi à quoi m’attendre avec eux. J’ai connu un démon aussi bon que n’importe lequel d’entre nous par le passé, et je peux vous assurer que les anges n’ont rien à leur envier en ce qui concerne la violence. Ils ont seulement quelque chose que les démons n’ont pas ; la permission. » Ils avaient tendu l’oreille avec attention, cependant ils étaient loin d’être aussi candides qu’il l’avait envisagé de prime abord. La femme — qui était donc la chef de troupe — se leva et s’avança vers lui. Elle cambra son échine afin de considérer le singulier personnage sous tous les angles. Elle lui accorda une nasarde. « Arrête ton petit jeu. Nous avions depuis longtemps compris que tu étais un démon. Tu réclames notre aide, c’est ça ? Eh bien, nous te confierons nos vies et nos armes. Tu es un démon sans précédent, et cela nous suffit amplement. » Stupéfiant. L’arroseur arrosé qu’il était n’avait pas vu la répercussion venir. Il s’était fait devancer sur son propre terrain, soit une erreur de calcul qu’il n’aurait jamais envisagé par le passé. Le plus surprenant venant sans doute du fait qu’elle acceptait tout de même de se battre à ses côtés pour une race planétairement qualifiée de nauséabonde. Il ne savait plus quoi dire, mais le destin l’avait, semble-t-il, mené ici, à la croisée d’un chemin et d’un tête-à-tête dont il se souviendrait probablement pendant toute sa vie. C’était pour ce genre d’évènements qu’il adorait partir en excursion, à la recherche de sympathisants, qui comme lui, ne s’arrêtaient pas à une simple réputation. Les démons — lui y compris — étaient certes ce qui se faisait de pire parmi tous les continents réunis, mais la personnalité d’une âme ne s’arrêtait pas à ça. Méchants et gentils ; ils n'avaient qu'une faible propension. De simples bases construites par un illustre inconnu, voilà ce qu’était véritablement la régence du mal.

Zane était loin d’être un brave type, et il le savait mieux que quiconque. Si son but était de devenir souverain dans un premier temps, sa finalité était de défier le monde dans sa globalité pour les mettre à genoux. Il savait qu’un jour il aurait suffisamment de puissance pour mettre à mal n’importe quelle entité. Il fallait pour ça laisser au temps le temps ; subir quelques défaites pour mieux apprendre et grimper ainsi jusqu’à arracher une belle série de victoires. En ce jour, il avait gagné de bons alliés, mais c’était loin d’être suffisant pour ce qui se préparait. Tout le monde s’attendait à voir des démons surgir de n’importe où. Et lorsqu’ils étaient dans les parages, c’était rarement pour prendre un thé. En revanche, personne ne se méfiait des autres races, et c’est grâce à ça qu’ils pouvaient apporter énormément de destructions. La sournoiserie était ce qu’ils avaient de plus affuté en tant qu’arme. S’en servir pour blesser se référait à l’imagination de chaque porteur. Autant dire que Zane en possédait vastement. Utiliser son pouvoir de base en ces temps était devenu une précaution à déployer avec une profonde sagesse. Le pacte démoniaque était effectivement un élément indispensable à tout bon démon qui se respecte, et la façon de l’utiliser en disait long sur les capacités de son utilisateur. Courant le monde ainsi au gré du vent, là où n’importe quelle victime ferait l’affaire, le tentateur fit de nombreux aller-retour afin de mettre la main sur des hommes — ou bien des femmes — qui lui semblaient assez endurci pour prendre part à la guerre à leurs côtés. Derrière son allure de juvénile, il obtint ainsi bon nombre d’informations sur ses futures victimes, et lorsqu’il en avait suffisamment pour les faire craquer, il s’empara de ce qu’il leur tenait le plus à cœur. Sous sa forme démoniaque, il leur proposa ainsi un pacte pouvant arranger leurs situations, mais pour ça, le prix à payer était toujours le même : la servitude. Selon les méfaits qu’il avait accomplis pour les résoudre immédiatement par la suite, le démon avait trouvé là une ruse particulièrement rodée pour s’approprier bon nombre d’Alliés qui avaient d’autres choix que de respecter le contrat. C’était là un plan d’origine tout à fait conventionnel, mais qui fonctionnait toujours aussi bien. Ainsi, durant ce délai, Zane parvint à engraisser l’armée démoniaque déjà bien conséquente grâce à ses multiples manipulations. La supercherie était à jamais dans ses gènes, et personne ne viendrait jamais à le surpasser en ça. Ce serait exactement pareil le jour de la guerre. Qu’ils se préparent, car Zane était plus que jamais affuté pour présenter son cadeau d'adieu.  


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Dim 27 Mar 2016, 12:54

« Rejoins-moi, je te dis ! Je sais que tu rêves de voir les portes de la Citadelle, ne me mens pas ! » Hayina continuait siroter le verre que lui avait préparé Orion comme si ne rien n'était. Elle se battait depuis plusieurs jours avec Zachary pour savoir si, oui ou non, elle le rejoindrait à la Citadelle Blanche. En effet, l'ange s'y était réfugié depuis quelques temps. Il y était simplement allé pour revoir ses amis, mais là-bas, quelque chose l'avait changé. Il y avait la guerre qui était en préparation entre les Anges et les Démons évidemment, il lui était impossible de l'ignorer, mais il y avait eu autre chose. L'un de ses amis avait été tué par des démons et ses amis l'avaient entraîné dans une folie. Il souhaitait aller à la guerre et aucun doute ne semblait pouvoir s'insinuer dans son esprit. Le problème était qu'il tentait d'y entraîner Hayina, Orion et Nuitée. Encore, pour elle qui s'était déjà battue, elle comprenait qu'il y ait pensé. Mais pour Orion et Nuitée, elle ne comprenait pas pourquoi il n'avait pas encore abandonné tout espoir de les entraîner là-dedans. D'ailleurs, Hayina était en quelque sorte responsable d'eux et elle ne voulait pas qu'il puisse atteindre cet objectif. Orion se remettait à peine de la mort de sa femme ; il n'avait plus fait de tentatives de suicide depuis quelques semaines et c'était déjà un grand pas d'effectué pour lui. Mais s'il était amené à se rendre sur un champ de bataille, elle ne donnerait pas cher de sa peau. Quant à Nuitée, elle était animée par une neutralité sans bornes, celle qui était propre aux rehlas, et tout chez elle indiquait un grand recul sur les événements qui grondaient au-delà de Megido et aucune volonté de mettre sa main là-dedans. Elle aussi, se remettait à peine d'avoir perdu sa famille, et se liait à peine avec d'autres personnes de sa race ; avec son oncle, notamment. Elle avait bien des choses en tête pour, en plus, penser au problème des autres, quand bien même il s'agirait de Zachary. Si les quatre colocataires étaient proches, ils ne cohabitaient pas depuis si longtemps ensemble.  « ...non. »

La réponse était volontairement brève et cassante pour décourager Zachary. Alors qu'il soupirait un grand coup, Orion servit le dîner. Il arborait cette attitude apaisée propre aux fois où il s'était absorbé dans des tâches bêtes et méchantes. Cela lui permettait de vider son esprit et il était toujours plus ouvert à la conversation après cela. « Alors Orion, que nous as-tu préparé cette fois ? » le questionna Nuitée. Elle était d'une bienveillance sans limites à son égard. Elle était la seule qui disposait d'assez de patience pour toujours l'encourager dans ses meilleurs moments et pour le réconforter dans les pires.  « C'est... un ragoût de légumes. Mais j'ai pris le risque d'ajouter une épice assez rare qui est populaire dans les tribus chamans. À vrai dire, je ne connais pas beaucoup de choses à propos d'elle mais elle sentait bon, alors je me suis dit que je pouvais changer un peu. » Une épice populaire... chez les chamans ? Hayina était dubitative. Doué comme il était, Orion aurait très bien pu acheter une "épice" aux vertus hallucinogènes.  « C'est une très bonne idée, Orion ! Cela sent très bon. Mangez-bien ! » Continua Nuitée avec son sourire adorable. Zachary avait envie de lancer une remarque cynique, Hayina le sentait, c'est pourquoi elle lui donna un coup discret pour qu'il se taise. Le silence de Zachary était comme un cadeau du ciel tellement c'était rare. La tablée goûta le repas et Hayina fut rassurée de constater que l'épice inconnue n'avait rien d'étrange. Cela ressemblait à de la coriandre mélangée à de la ciboulette.  « C'est délicieux ! Pas vrai, Zac ? » L'ange était déjà reparti dans ses pensées. Revenu à la réalité, il cligna une fois des yeux puis se tourna vers l'elfe.  « Oui oui, très bon. J'pourrai t'en emprunter en retournant... à la Citadelle ? » Termina-t-il en se tournant vers Hayina avec insistance. L'orisha dut se contenir comme jamais pour ne pas commencer une dispute entre eux.

Les jours suivants ne furent pas meilleurs dans le foyer des De Nalgran. Zachary, contre toute attente, réussit à orienter les idées de Hayina. Elle commençait à être obsédée par cette guerre, des pensées sombres la hantaient sans qu'elle puisse les contrôler. Des souvenirs désagréables liés à la disparition de la magie qui avait secoué le monde entier revenaient à la surface et hantaient ses nuits. Elle n'arrivait plus à ignorer tous les méfaits qu'entraîneraient la guerre. Et surtout, elle savait qu'elle pouvait y faire quelque chose. L'orisha avait de l'argent et des relations. Elle pouvait aider les anges à s'organiser, c'était une certitude. Même si elle ne se voyait pas mettre les pieds sur un champ de bataille, elle décida qu'elle devrait essayer d'aider à sa façon. De la façon qui était toujours la meilleure pour elle. Par l'argent et la stratégie. La veille du départ de Zachary, pendant le repas, elle fit une annonce :
« Mes petits », commença-t-elle en se tournant vers Orion et Nuitée,  « je vais partir. Avec Zachary. » Elle s'attendait à de la surprise, à ce qu'Orion lâche sa fourchette et que les yeux de Nuitée triplent de taille. Mais il n'en fut rien. Les deux avaient appris à la connaître et avaient senti que le vent avait changé de direction. Avant qu'elle ne puisse expliquer son choix, Nuitée prit la parole :  « Vous avez raison. Nous sommes très admiratifs devant votre courage, Hayina. Nous aussi, avec Orion, avons quelque chose de prévu. Pas vrai, Orion ? » Ce dernier sourit faiblement, mais son regard resta de marbre et bientôt, des larmes perlèrent à ses yeux. Il finit par abandonner toute contenance et fondit en larmes.  « Vous allez... me manquer. »

Zachary se leva derechef et alla enlacer Orion. Les trois se lancèrent dans des envolées dramatiques, en disant qu'ils se retrouveraient tous et que ça finirait bien. À croire qu'ils se voyaient pour la dernière fois... *Ce qui, peut-être... n'est pas faux...* pensa soudain Hayina. Cette possibilité la frappa comme une évidence et elle prit enfin conscience de la gravité des événements. La guerre était lancée désormais, et aucun lieu n'était plus en sécurité. De plus, les trois étaient tous des individus purement bénéfiques : ils ne bénéficiaient pas de la neutralité dont faisait preuve Hayina. Parfois, elle peinait à les comprendre à cause de cette différence. Maintenant, elle voyait clairement qu'ils étaient tous bien plus affectés qu'elle par ce conflit grondant. Et tout ça, c'était sans parler du conflit de religions qui opposait de plus en plus les peuples. Sympan contre les Aetheri. Anges contre démons. Le calme qu'ils avaient connu ne reviendrait pas de si tôt. Mais autre chose tracassait encore Hayina, aussi demanda-t-elle à Nuitée, quand le trio s'était un peu calmé : « Qu'avez-vous prévu, Orion et toi ? » Nuitée sécha ses larmes et lui répondit, alors que Zachary emmenait Orion en-dehors de la maison pour une promenade. Nymeria, la louve protectrice de leur foyer, les suivit dehors. « Vous savez que mon peuple compte rester neutre. Nous souhaitons nous protéger du conflit qui va faire rage un peu partout. De plus, nous risquons d'être des créatures convoîtées au bénéfice de personnes mal-intentionnées. J'aimerais donc retourner chez mon oncle, sur les terres rehlas. » Et le reste semblait évident. « Et tu veux emmener Orion avec toi. » Nuitée hocha la tête. Cela lui semblait être une brillante idée. De son côté, Hayina rejoindrait Zachary dans sa lutte et elle n'aurait pas à s'inquiéter de la sécurité de Nuitée et d'Orion. Mais malgré tout, elle s'était attachée à ces deux-là et la séparation serait difficile. « Nymeria vous protègera. Je ne souhaite ni l'amener à la Citadelle, ni la laisser pour compte dans la nature. » Nuitée hocha la tête une fois de plus, et les deux femmes recommencèrent à manger ce dîner qui avait perdu toute sa saveur. Aucun retour en arrière n'était plus possible, désormais.

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Dim 27 Mar 2016, 23:59



Le monde ne tournait plus rond. Lentement, avec la douleur d'un homme déchiré par une folie qu'il ne pouvait maîtriser, il voyait son monde sombrer dans l'oubli. Tout ce qu'il avait connu un jour avait aujourd'hui disparu, et tout ce qu'il connaissait encore s'effaçait dans la brume. Les certitudes gravées en lui s'effritaient une à une, et avec la mort de Hans, ses repères n'avaient plus le moindre sens. S'affranchir de sa famille pour perdre ensuite celle qu'on a voulu choisir. Voir cet être d'une douceur exquise et violente se retourner contre soi pour une simple farce. L'incompréhension s'installe, le remords se fait amer. Il ne fallait rien de plus pour que tout bascule. La vengeance comme seul horizon. S'engager dans la guerre n'était qu'une manière comme une autre de faire payer à ceux qui l'avaient un jour blessé leurs innommables offenses. Détruire sa lignée s'il en avait l'occasion, et faire comprendre aux idiots qui croyaient encore à la bonté des hommes n'était qu'une illusion frappante dont on berçait les pleurs des enfants sans se préoccuper des conséquences à venir. Combien de mensonges, et combien d'âmes brisées ? Oui, un matin, un de ces matins où les rayons du soleil jouaient avec ses mèches obscures, il avait pensé que ces terres pouvaient connaître le bonheur et la paix. Et son rêve plein d'azur et d'espoir avait duré, longtemps. Mais l'évidence était la plus profonde des blessures, et quiconque y trempait les lèvres ne pouvait plus espérer y échapper.

Songeur, le brun se redressa brusquement pour sortir de sa léthargie langoureuse. Cela faisait plusieurs jours qu'il se complaisait entre ces draps misérables. Le temps était venu pour lui de partir, quoi qu'en dise la ravissante créature présente à ses côtés. Tournant la tête vers elle par un mouvement quasi habituel, il remonta ses genoux contre lui et posa son menton sur l'un d'entre eux. Se sentait-on toujours seul à la veille du combat ? Observer la belle endormie ne lui apportait pas le moindre réconfort. De quels erreurs lui avait-on farci le crâne ? Comme si son chagrin ne suffisait pas, elle se mit à bouger doucement, signe qu'elle se réveillait. Son corps moelleux ondulait sous le tissu, et le Sorcier aurait pu se jeter à nouveau sur elle s'il n'avait pas pensé à de plus sombres desseins. « Salut, beau gosse. Bien dormi ? » Avec une tendresse presque maternelle, elle baisa son épaule dénudée et fit courir une pluie de baisers le long de son dos. Lui ne répondait pas, insensible à ces caresses auxquelles il aurait pourtant voulu succomber. Désespérément. Pourtant, les sens ne lui répondaient plus. D'un geste qu'il espérait ne pas être trop brusque, il se dégagea de son étreinte sans hésiter avant de se relever. Complètement nu, il prit un instant pour délier ses muscles et saisit aussitôt la fameuse cape qu'il portait en arrivant. « Où vas-tu, Jacob ? » Une question qui en cachait une autre. Comme toujours. Pouvait-il seulement lui offrir une réponse ?

Négligemment, le Sorcier balança une bourse conséquemment remplie sur le matelas. Les pièces tintèrent sournoisement lorsque le choc se produisit. Interloquée, la jeune femme fixa la toile marron sans comprendre. Quant au brun, il se contentait de remettre sa cape en silence, prenant le temps qu'il fallait pour la boutonner convenablement. L'avantage de cette tenue, c'était qu'en plus d'être élégante, elle lui permettait de ne pas craindre grand-chose en dépit de sa faiblesse. Alors qu'il se retenait, il vit les traits de sa conquête se décomposer pour céder la place à un masque courroucé. « Je ne suis pas une prostituée. Garde ton argent ! » Sans plus de cérémonie, elle balança la bourse à travers la chambre. La chevelure défaite et rageuse, elle était plus séduisante que jamais. Cela dit, il fallait qu'il s'en aille. Avec un sourire carnassier, il s'approcha d'elle jusqu'à se trouver à quelques centimètres de son visage qu'il saisit entre ses doigts. « Ecoute-moi bien, ma belle. Je te paie, tu acceptes. Point. Et si tu veux ajouter le scandale à l'humiliation, ça te regarde. » Le brun n'était pas connu pour son tact, et il se moquait éperdument de la blesser. Une larme perla au coin de ses yeux avant qu'elle ne se ressaisisse et gifle sa main sans prévenir. La petite avait du caractère. « Va-t-en. » Retenant un éclat de rire, il ramassa ses affaires et tira sa révérence sans plus tarder.

Le froid lui réservait un accueil chaleureux. Dès lors qu'il passa la porte de la maisonnée, sans jeter un seul regard en arrière, l'air glacé vint le cueillir. Cela ne le dérangeait absolument pas. La sensation possédait quelque chose de terriblement revigorant. Alors qu'il se faufilait à travers les ruelles pour atteindre le coeur de la petite cité qu'il avait exploré à loisir, les rumeurs enflaient autour de lui. Un groupe de Démons se trouvait aux alentours, attaquant quiconque osait sortir de la ville, et personne n'osait les affronter. Ceux qui avaient essayé de forcer le passage n'étaient pas revenus. Jacob souffla sur ses doigts pour les réchauffer. « Une occasion en or... » Cependant, les murmures affolés qui parvenaient à ses oreilles ne le rassuraient en aucun cas sur la conduite des créatures démoniaques. Sa lâcheté le poussait à trouver une autre solution et à se conformer à son plan initial. Après tout, il lui avait fallu du temps pour obtenir les informations nécessaires, et mieux valait jouer la sécurité. Quelques instants plus tard, le brun passait la porte de l'auberge. Une abominable couche de crasse reposait tranquillement sur le sol, et l'oeil lubrique du tenancier manqua lui faire faire demi-tour. Cela dit, l'animation qui régnait correspondait à la description qu'on lui avait faite de l'endroit. Ainsi commanda-t-il une chope de bière avant de s'installer confortablement à l'une des tables du fond. Des ivrognes s'amusaient un peu plus loin, visiblement fiers d'engloutir des quantités invraisemblables d'alcool pour finir dans un état lamentable que personne n'enviait. En avaient-ils seulement conscience ?

Sans se préoccuper davantage de ces idiots, il agrippa le serveur par la manche lorsque ce dernier lui apporta sa consommation. Forçant le jeune homme à se baisser, il fit glisser une lame contre son ventre au cas où il demanderait de l'aide. « Mène-moi à celle qui s'occupe des inscriptions. Je veux en être. » Sans demander son reste, le garçon fila à toute allure vers les cuisines. Une forte odeur envahit brusquement ses narines. L'un des alcooliques venait de rendre son déjeuner sur le sol déjà peu reluisant. « Pas la moindre dignité... » Levant les yeux au ciel pour exprimer son exaspération, le Sorcier vit quelque chose bouger à côté de la porte. Pas de doute, quelque chose avait bougé. Sans se presser, il se leva pour se diriger vers le mur qui ondulait d'une manière singulière. Posant une main sur la surface hideusement décorée, il sentit celle-ci s'enfoncer au travers et agita les doigts. Une pièce secrète. Tournant la tête de gauche à droite pour s'assurer que personne ne le voyait, il croisa simplement le regard approbateur du serveur. Visiblement, il ne faisait pas erreur. Sans attendre, il laissa son corps tout entier plonger dans le mur. L'instant d'après, il se trouvait dans une salle obscure, à peine éclairée par un ou deux chandeliers. Seule une table de bois trônait en son centre, accompagnée de deux fauteuils d'une sobriété surprenante. « Assieds-toi. » La voix n'admettait pas de répartie, et le brun n'hésita pas une seconde avant de prendre place sur le siège relativement inconfortable.

Son interlocuteur n'était autre qu'une adolescente à l'air menaçant. Cette dernière faisait tournoyer une lame entre ses doigts experts. Il ne fallut pas longtemps à Jacob pour s'apercevoir qu'il s'agissait de celle qu'il avait dérobée la veille. « Alors, pourquoi veux-tu t'engager avec nous ? » Le brun savait que sa décision se jouait maintenant. Sa réponse devait être convaincante, sans quoi il échouerait définitivement. Et un tel échec ne signifiait qu'une chose : l'oubli. La chevelure blonde s'étendait sur le sol d'une manière curieuse. Sans se méfier, le brun se lança dans son explication dont la conclusion aurait amplement suffi. « Enfin, pour tout vous dire, je ne veux rien d'autre que réduire en pièces tout ce qui me tombe sous la main, et ne pas avoir à réfléchir outre mesure pour le faire. Je veux participer à la destruction, rien de plus. » Sans qu'il n'ait eu le temps de rajouter quoi que ce soit, il sentit les cheveux se nouer autour de ses chevilles et de ses poignets pour l'immobiliser. « Et toi, Jacob ? N'as-tu pas peur d'être détruit ? » Le Sorcier déglutit péniblement, sentant un frisson se promener sur sa peau. Comment diable pouvait-elle connaître son nom ? L'arme se trouvait entre ses yeux, légèrement enfoncée sous l'épiderme. Un avertissement. « Sers-nous avec loyauté, et peut-être auras-tu droit à une récompense. » Alors que la Démone s'éloignait de lui, il laissa un sourire inquiétant se dessiner sur ses lèvres. Quelle que soit l'issue des affrontements, il lutterait dès demain aux côtés des Démons.

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Miles Köerta
Lun 28 Mar 2016, 16:59

LDM | Une guerre en préparation
Un choix à faire

« Quelle justice existe en ce monde de toute façon? »

Je relâchais une lourde expiration, laissant tomber mes bras le long de mon corps. Mais je n’avais pas le temps de me reposer. Ce Démon que je venais de pourfendre n’était que la pointe de l’iceberg. Il y en avait tellement, qui courrait dans les rues, répandant de la peur à l’état pur. Lançant un crachat de sang au sol, je me relevais de sur le Démon que je venais de tuer, retirant lentement la lame de mon épée qui l’avait transpercé. Un de moins… Me dis-je en scrutant le sang qui coulait le long de ma lame. Vaguement, je me rappelais des paroles du Démon. Un justicier… Tsk! Quelle justice existe en ce monde de toute façon? Elle n’est nulle part. Ce n’était qu’un principe moral, une fausse vertu en mon sens. Car il n’y avait aucune justice en ce monde. Si elle existait vraiment, il n’y aurait pas de guerre, il n’y aurait pas d’oppressés et d’oppresseurs, il n’y aurait pas d’orphelins ni de meurtriers. Ce serait un monde parfait, n’est-ce pas? Un monde où même l’opprimé pourrait vivre en paix, où la prostituée pourrait connaître les véritables joies de l’amour.

Je redressais la tête vers le ciel, ne distinguant que la fumée noirâtre et opaque. Le rideau qu’elle formait était si épais que je ne voyais même pas le bleu azuré du firmament. Les flammes crachaient encore leurs étincelles dans le village, les Démons se bataillaient toujours pour savoir qui parviendrait à buter le plus d’innocents. Un sourire, alors, se dessina sur mon visage, écartant mes lèvres de chaque côté de celui-ci.

« ET VOUS LES LAISSEZ FAIRE?! » Hurlais-je au ciel, qui se cachait derrière le voile de la fumée.

Évidemment, je n’eus aucune réponse, aucun retour. Nous étions seuls sur ces Terres, confrontés à nous-mêmes. Les Aetheri, Sympan, tous ces divins pour qui nous nous battions aujourd’hui ne nous entendaient même pas. Mon sourire disparut, je baissais les bras, ma tête retomba. Antarès, elle, assurément, nous aurait offert sa main. Elle est morte, certes, mais je ne pouvais m’empêcher de songer que si elle aurait été présente, à nos côtés, elle aurait fait cessé cette folie meurtrière. Mes poings se serraient, mon regard détaillant le visage immonde du Démon à mes pieds. Qu’avait dit cette engeance encore? « Alors comme ça, on se lie à Sympan contre les Aetheri? » Ouais, c’était un truc dans ce genre-là qu’il avait blatérer au visage du pauvre homme qu’il était en train de brûler le visage. Les Démons font tous ces ravages pour… les Aetheri? Pensais-je quelques secondes avant de me mordre les lèvres. Alors c’était les Aetheri, les instigateurs de tous ces maux? Les Démons faisaient tout cela pour eux? Pour ces Dieux?

Une colère sourde et froide se répandit dans mon être, alors que je me tenais le visage à deux mains, mes blessures me faisant un mal de chien. C’est alors qu’un nouveau cri perçant me détacha de mes pensées. Aussitôt, je relevais la tête, croisant le regard d’un enfant complètement terrorisé, pris en chasse par un duo démoniaque qui le talonnait de près.

« Allez, petit, petit! Susurra le premier.

- On ne va pas te dévorer, non! » Ricana le secon en ouvrant une gueule démesurée, la claquant à quelques cheveux près de la cheville du bambin, qui se mit à pleurer, à vouloir accélérer pour leur échapper.

Je ne réfléchis pas une seconde, m’élançant en direction du garçon. Je sautais en direction des Démons, mon épée à double lame dans les mains, poussant un cri d’enragé. Surpris, les deux levèrent les yeux dans ma direction, mais il était déjà trop tard: je venais d’empaler la bouche de l’un d'eux.

« Qu’est-ce que…! »

Je redressais la tête, adressant un sourire carnassier à la bête cornue.

« Vous êtes morts, les mecs… »

Laissant mon épée dans la gueule du premier Démon, je fonçais directement sur son compatriote, reprenant Oörushi en main. Ma faucille se fracassa sur le bras du Démon, qui grimaça avant de relever son bras et de me rejeter violemment sur le côté. Je parvins à me réceptionner, trébuchant maladroitement sur mes pas avant de reprendre mon équilibre.

« Tu t’es attaqué au mauvais gars… » Chuchota le Démon en esquissant un sourire machiavélique, avant de se laisser tomber, à quatre pattes, sur le sol.

Sans attendre, il se propulsa dans ma direction, feulant comme un tigre. Je me poussais sur le côté pour l’éviter, m’armant déjà le poing pour contrer une quelconque offensive. Mais à ma grande surprise, même si je venais d’esquiver son attaque, je sentis une coupure me mordre la jambe. Mon visage se tira dans une grimace alors que je jetais un rapide coup d’œil à ma jambe. Je n’avais pas rêvé. Il m’avait quand même touché?

« Je vais m’amuser avec toi… »

Je relevais aussitôt la tête dans la direction du Démon, qui venait de faire un bon prodigieux. Je levais instinctivement mon gunbai pour me protéger, prévoyant l’arrêter avec ce dernier pour ensuite le repousser. Seulement, encore une fois, une surprise de taille m’attendait. Sans que je puisse faire quoi que ce soit, je fus assailli de millions de petites aiguilles invisibles, qui me coupaient la chair, tranchaient ma concentration, me mordaient l’ensemble de mon être. Cette fois, une douleur terrible se répandit dans mon corps tout entier et je relâchais un cri de douleur. Le gamin que j’avais aidé poussa un cri terrorisé en me voyant en si mauvaise posture, mais il restait planté là, les yeux débordant de larmes, tremblant, terrifié, incapable de bouger.

Après quelques secondes seulement, la tempête se calma et je laissais tomber un genou au sol, inspirant et expirant bruyamment, encore incertain de ce qui venait de se produire. J’étais complètement ensanglanté, couverts de blessures, loin des mortelles, mais surtout, trop nombreuses. Lentement, je relevais la tête, croisant alors les pupilles vermeilles de l’engeance. Elle avait pris son envol, en équilibre dans les airs, à quelques mètres à peine de moi, meurtri et blessé de partout. Je pissais le sang par tous les pores, bon sang! Qu’est-ce que c’était que cette attaque? Il n’avait pourtant pas bougé le petit doigt et… et… je n’avais vu aucune arme m’attaquer physiquement. Alors qu’est-ce que ça pouvait être? Des projectiles invisibles? Non, non… Il n’aurait jamais pu me lancer autant d’attaques en un seul coup… Alors c’était quoi, p*tain?

« Tsss… Misérable créature… »

Les ailes rachitiques du Cornu se mirent soudainement à frémir et l’air autour de lui se mit à vibrer avec intensité. J’écarquillais les yeux, mais n’eut malheureusement pas la chance d’éviter un deuxième assaut. L’Air s’agita tout autour de moi et, une nouvelle fois, je fus assailli par cette pluie de petites aiguilles invisibles. C’était l’Air, les aiguilles. Ce Démon manipulait l’Air pour en faire une arme rapide et invisible pour l’œil non exercé. Mes dents grincèrent et, par instinct, je me recroquevillais sur moi-même. L’Air me lacérait le dos, les mains, les bras, les jambes, les hanches. Je contractais ma mâchoire pour ne pas crier, mais la douleur qui se propageait dans tout mon corps devenait de plus en plus brûlante, insupportable. Je n’allais pas tenir. Plus pour bien longtemps. J’avais encore de la Force à revendre, mais la Magie que j’avais utilisée dans mon précédent combat m’avait complètement vidé. Bordel… Je me fis plus petit encore, encaissant les coups sous le rire dégoulinant de méchanceté de la créature ailée.

Quand, soudainement, son rire fut remplacé par des cris terribles. J’écarquillais les yeux. Le visage tourné vers le sol, j’eus suffisamment de force et de volonté pour le redresser et voir ce qui venait de se passer. Et la première chose que je vis fut: des plumes. Des plumes blanches partout, qui voletaient dans toutes les directions. Un mince sourire s’étira sur mes lèvres lorsque je pris connaissance de ce tableau.

Puis, sans plus m’inquiéter de quoi que ce soit, je me laissais choir au sol, Oörushi dans mes mains. Le sang qui s’écoulait de mes blessures continuait son chemin sur ma peau, zigzaguant entre mes pores avant de s’étendre doucement dans les alentours, dans les fissures du sol. Bah, au moins, je n’avais plus à m’en faire. Ils étaient venus. Les Aetheri? Arrêtez, je vais vraiment mourir si vous continuez à déblatérer ce genre d’inepties. Non. Ils étaient venus.

Les Anges.


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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Mer 30 Mar 2016, 14:58

Cela faisait déjà plusieurs jours que l’attaque avait eus lieu dans les plaines. Les cicatrices avaient guéries mais ces douloureux souvenirs étaient loin d’être oubliés. Ce village massacré, détruit. Moi qui ai failli y laisser la vie. Ces Démons tués, laissés à l’abandon. Jamais je ne me suis battue de cette manière. A vrai dire, je ne me suis jamais vraiment battue… Et j’ai eu peur, vraiment peur, le temps de quelques minutes. Peur pour ma vie. Et de cette journée sont nées des questions. Pourquoi les Démons, jusqu’alors plus ou moins calme, renouvellent ces massacres ? D’où en est-on venu à autant aimer la guerre comme une amante ténébreuse ? Cherchant toujours plus à l’oublier sans pour autant réussir à se défaire de son parfum morbide. Et au moindre chuchotement de sa part on rapplique comme d’obéissants petits chiens…

Enfin, ce ne sont pas beaucoup de pensées joyeuses tout ça. Et quoi de mieux pour oublier et retrouver le sourire que de sortir et voir du monde. Et même si c’est agréable de discuter avec Yovan, je n’avais pas envie de lui saper le moral avec mes idées noires. Je trouvais donc l’occasion dans l’après-midi pour me poser sur la terrasse d’un café. La jeune serveuse prenait ma commande (un grand chocolat avec plein de chantilly dessus) et moi je profitais des quelques rayons de soleil qui arrivaient à percer les nuages. Ma tasse arrivée, j’attaquais la chantilly aussitôt. Cette première couche terminée, je levais les yeux vers la foule… Et souriais. Le brouhaha incessant avait quelque chose de réconfortant. Il avait quelque chose de vivant. Et c’était agréable. Je respirais cette vie à plein poumons et essayais d’en imprégner chaque parcelle de mon corps. Une fois mon chocolat englouti, je ramenais la tasse au comptoir pour payer en même temps le patron. Sur le chemin, je vis un journal daté d’aujourd’hui laissé sur une table. En gros titre « Les Démons sont sur les Terres d’émeraudes ! ». « Non, jure ! Je n’étais pas au courant… ». Je laissais ce journal à sa place, voyant que les nouvelles n’étaient pas des plus fraiches malgré la date. En payant le patron je lui en touchais quelques mots. Déchu de l’avarice, depuis ces attaques son humeur n’allait pas en s’améliorant. Les voyageurs se faisaient rares, la clientèle moins variées et moins nombreuse. En temps normal, il a beaucoup d’humour. Enfin, il me semble. « Si ce n’était que ça. Je suis bon pour fermer la boutique. » - « Quelqu’un ne vous a pas régler l’addiction ? », rétorquais-je, ironique. Et cette fois c’est lui qui sourit. Un petit rictus qui voulait tout dire. « Alors comme ça tu n’es pas au courant. ». Etonnement je n’aime pas ce genre de phrase. « Et bien ça dépend. Dites – moi tout. » - « Il semblerait que les Démons aient à présent de plus grandes ambitions que de s’attaquer à de petit village un peu partout. ». Voyant mon air plus qu’interrogateur il me montra le journal d’un signe de tête. Aurais-je manqué quelque chose ? A l’évidence oui. Et ce journal n’a apparemment pas que des choses périmées entre ses lignes. Je feuilletais les quelques pages à la recherche de ce qui pouvait mettre tellement à péril ce commerce. Et enfin je le trouvais. D’ailleurs le patron du café le remarqua à ma tête. « Maintenant qu’ils ont détruit la moitié des Terres d’émeraudes ils prévoient de s’en prendre aux villes principales. Que Kinath nous protège, mais je ne pense pas qu’Avalon est à craindre une attaque de leur part. Les Démons ne s’en sont jamais pris aux Déchus. Du moins pas directement. Non, comme l’annonce le titre, c’est principalement les Anges qui seront visés, pour faire dans l’original. Mais ça ne présage rien de bon tout ça… ». Il avait raison, il y avait énormément de mauvais dans  ce qui s’annonçait. Kinath… Si Avalon s’en sort sans trop de dommage, il se pourrait bien que je m’intéresse plus à toi. Tellement de personne te prie pour être tranquille ici. En retournant dans la rue, le brouhaha qui me semblait si vivant tout à l'heure me semblait à présent n'être plus qu'un bourdonnement inquiet et désagréable.

Je rentrais chez moi réfléchir à ces dernières révélations. Moi qui avais prévue de sortir pour chasser les mauvais souvenirs de cette petite bataille… Je reviens avec de biens plus sombres nouvelles encore et l’éventualité d’une guerre. Accoudée sur le rebord de la fenêtre j’observais le soleil lentement décliner, le regard perdue dans l’horizon. Pourtant mon cerveau fonctionnait à plein régime. Le soleil était presque couché quand une voix me sortit de mes pensées. « Kyra ? Je t’ai cherché toute la journée. Je ne te dérange pas ? » - « Non Yovan, au contraire je suis contente de te voir. Pourquoi est-ce que tu me cherchais au fait ? » - « Les Démons qui veulent attaquer la Citadelle Blanche. Tu viens de là-bas non ? Je me suis dit que tu devais forcement y avoir des amis, de la famille. Je voulais savoir si ça allait pour toi… Et si tu étais toujours là surtout. ». Après un sourire je l’enlaçais chaleureusement et lui murmurait un « Merci ». Sans le savoir il venait de mettre le doigt sur ce à quoi je réfléchissais depuis mon retour du café. Je plongeais mon regard dans le sien tout en lui annonçant mon projet. « Je dois retourner à la Citadelle. Je dois aller aider ma famille… Mes amis… ». Il hocha la tête en signe d’approbation. On partira donc à deux.

Le lendemain, peu avant l’aube, nous nous sommes retrouvés chez moi pour faire un dernier point sur le voyage. On descendait les rues en silence. Presque en silence. « J’y ai pensé toute la nuit… Crois-tu que ce qui est en train d’arriver c’est à cause du retour de Sympan ? ». Après un court silence, il me donna enfin une réponse. « Qui sait ? Une guerre divine ça doit forcément avoir des conséquences… Je suppose. ».  On continua notre chemin chacun dans ses pensées, à s’imaginer ce que deviendrai le monde demain. Lorsque l’on arriva à la porte de la cité, le soleil avait commencé à se lever, laissant place à un ciel rosé. Tout était calme. On avait peine à croire qu’une guerre se préparait dans ce genre d’ambiance. Et c’est dans ce décor que l’on prit la direction du port le plus proche pour nous mener vers le Continent du Matin Calme, vers la Citadelle Blanche. C’est alors qu’une pensée vint hantée mon esprit. Une pensée qui est la cause de mon départ aujourd’hui… « Et au moindre chuchotement de sa part on rapplique comme d’obéissants petits chiens… ». Je fermais les yeux, inspirais une bouffée d’air, et me dit que de toute manière, une fois cette guerre officiellement déclarée, il n'y aurai nul part où se cacher.

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Jeu 31 Mar 2016, 18:22



Cela faisait maintenant plusieurs heures que le soleil s’était couché, et pourtant, aucun d’entre eux n’osait demander à la démone quand ils allaient s’arrêter pour dormir. Opalyne marchait fièrement devant Abel et Saphir depuis qu’ils avaient quitté le Rocher au Clair de Lune en direction des Terres d’Emeraude, et rien ne semblait pouvoir entamer son optimisme, pas même la nuit et son cortège de ténèbres. Le fils de Phoebe commençait à ressentir sévèrement peser sur ses épaules le baluchon qui contenait l’ensemble de leurs vivres. Attaché autour de son bâton, il ballotait de droite à gauche au rythme des pas hésitants du bélua. Saphir, quant à elle, avait suivi sans dire un mot. La banshee avait l’avantage de ne nécessiter ni eau, ni nourriture, ni sommeil. Elle ne ressentait pour ainsi dire aucun besoin physique de par sa condition, mais elle savait que cette expédition n’avait rien de joyeux, et cela se ressentait sur son moral. La panthère de Bois-Lune avait eu beau tenter de la dissuader de prendre le même chemin que lui, elle s’était contentée d’ignorer chacune de ses phrases, et, sous la pression de la créature des enfers, le petit groupe avait fini par se mettre en route vers le Nord. En temps normal, Abel aurait pu facilement franchir ces contrées sauvages en quelques heures, mais cela faisait plusieurs jours qu’ils avançaient, et à vrai dire, plus tard ils arriveraient, mieux ça vaudrait… Opalyne avait requis l’assistance du bélua au pire moment : lorsque la guerre entre les anges et les démons menaçait d’éclater. Les tensions étaient palpables dans toutes les landes, et les rumeurs d’armées qui se regroupaient de part et d’autre commençaient à sérieusement ressembler à des annonces faites de certitudes. Abel aurait aimé rejoindre les siens, protéger ce qu’il restait de son peuple dans ces temps que ne les avaient que trop éprouvés, mais il n’avait pour ainsi dire pas le choix. Il devait à Opalyne nombre de lunes qu’elle n’avait pas réclamées jusqu’alors, certainement en vue d’un projet de grande ampleur. Cela faisait un certain temps que la démone ne s’était pas montrée avant cette fois. Autant Abel n’aimait pas être la marionnette d’un être aux intentions parfois douteuses, mais lorsqu’elle faisait régulièrement appel à ses services, il savait que rien ne se tramait dans les sphères démoniaques. Quand elle se retenait de faire appel à lui suffisamment longtemps pour lui faire accumuler une plus grande dette, il pouvait se réjouir de ne pas accomplir les sombres besognes de la démone durant ce délai, mais il savait pertinemment que cela signifiait que quelque chose de plus sombre se préparait, et une fois encore cette logique ne lui avait pas fait défaut.

Opalyne finit par s’arrêter et se tourna vers ses compagnons malgré eux. Pour pouvoir voyager sans heurt, elle avait pris l’apparence de la jeune fille chétive qu’elle aimait arborer. Même s’il ne voulait pas lui avouer, Abel appréciait cette apparence, car c’était celle sous laquelle il avait rencontré la créature des enfers. La démone n’avait jamais songé à rejoindre le camp du bélua, mais elle le lui avait assez habilement laissé croire jusqu’à le piéger par le pacte, et, même si aujourd’hui ses intentions ne pouvaient plus tromper personne, le bélua aimait à penser qu’il avait peut-être tout de même vu juste quand il avait posé ses yeux sur elle la première fois, et qu’il y avait vu un être fragile et attachant. Mais aujourd’hui, le visage de la démone n’était pas masqué par la tromperie. Elle était visiblement agacée qu’il ne soit pas encore sortis de la forêt. Elle se laissa tomber contre un arbre, et ordonna à Abel et Saphir de monter ici leur campement, qui se limiterait à quelques couvertures.

Le lendemain matin, Abel ouvrit les yeux avec les premières lueurs du jour, et se tourna vers Saphir qui montait la garde. S’il avait été seul avec Opalyne, il en aurait sans doute profité pour rester là sans bouger, attendant qu’elle ne se lève à son tour. Mais la banshee avait veillé depuis bien assez longtemps. En rangeant sa couverture, Abel fit volontairement du bruit pour extirper la démone de son sommeil. Opalyne se leva à son tour, et en quelques instants, sans un mot, tous partirent vers le Nord.
Il leur fallut trois jours de plus pour franchir l’Edelweiss, et bientôt, avec les ultimes rayons du jour, ils parvinrent aux terres d’Emeraude.
« Enfin. »
Opalyne était visiblement satisfaite. Ils n’avaient à présent plus qu’à trouver le plus gros des troupes des enfers qui devaient déjà sévir dans la région. Une fois que ce serait fait, son plan pourrait enfin se mettre en place. Elle qui avait souvent été rabaissée et considérée comme une moins que rien par les autres démons allait enfin faire la démonstration de son plus grand atout. Une fois qu’ils auraient vu Abel et Saphir à l’œuvre, et qu’ils auraient compris que le bélua et la banshee agissent sous ses ordres, ils seraient déjà bien moins nombreux à vouloir contester sa suprématie. Nombreux parmi les siens étaient ceux qui cherchaient la puissance physique ou magique pour écraser les autres, mais elle était bien plus subtile dans ses plans de domination. Elle allait utiliser les désirs les plus secrets de ceux qui croisaient son chemin pour les faire tomber sous son influence. Bien souvent, les efforts à fournir étaient bien minimes pour inciter un homme à convoiter les possessions ou la situation d’autrui, quand il ne succombait pas déjà au pêché de lui-même. Pour Abel, cela avait été quelque peu différent, mais aujourd’hui rien de tout cela n’avait d’importance. Elle n’avait fait que lui fournir son assistance pour traquer et tuer l’un de ses congénères, qui n’avait pour elle aucune espèce d’importance, et le bélua en avait accepté de lui céder une fraction de chaque jour qu’il vivait, qu’elle pouvait venir réclamer à chaque fois qu’elle en éprouvait le besoin. Si elle avait toujours utilisé ce temps qui lui était imparti pour éliminer un adversaire trop encombrant ou simplement pour la protéger quand elle cherchait à gagner en influence, cette période-ci allait être bien plus importante. Si elle avait vu juste, Abel allait pouvoir lui servir bien au-delà de ce qu’elle avait cru possible. Peut-être même pourrait-elle réaliser un de ses propres désirs en augmentant le nombre d’humanoïdes qu’elle avait sous son contrôle. Certains des siens pouvaient se vanter d’avoir en leurs possessions assez d’âmes pour lever une véritable armée. Elle n’avait souvent du compter que sur elle-même et sur quelques âmes égarées, n’étant pas assez impressionnante pour que quelqu’un fasse appel à elle, même dans un moment de désespoir. Mais cela risquait bien de changer… Quand tout le monde aurait compris que, sur une simple demande, elle pouvait dépêcher Abel et Saphir pour régler un problème, les rapports de force en seraient grandement inversés. Il y avait fort à parier que les pactes deviennent de plus en plus simples à signer si les choses continuaient en ce sens. Partout où elle regardait, l’avenir lui semblait des plus radieux.

Tandis qu’ils avançaient, Saphir s’immobilisa soudain. Ils approchaient de plus en plus de Stenfek, suivant les rumeurs des mouvements de troupes des démons, lorsqu’ils tombèrent sur une caravane, ou plutôt ce qu’il en restait. De nombreux ballots de marchandises avaient été répandus tout autour des attelages, les montures avaient été tuées sur place et l’état global des charriots témoignait de la violence de l’assaut. Quelque chose aurait pu rappeler une simple attaque de brigands, mais la puissance déployée était bien plus importante, comme si les pauvres marchands s’étaient trouvés sur la route d’une tempête aussi soudaine que brutale. Abel remarqua que les marchandises avaient, pour la plupart, été abandonnées sur le lieu du massacre, sans que les assaillants ne se donnent la peine de chercher à les emporter. Il semblait que seules les vivres avaient fait l’objet d’un tri et d’une sélection méthodique, ce qui renforçait de plus en plus l’idée qu’ils étaient sur la bonne piste. Seule une armée en mouvement avait besoin d’autant de provisions, et seule une armée sur le point d’attaquer savait qu’elle allait assez mener de vols et de pillages pour laisser derrière elle des marchandises précieuses. Ils étaient aux abords de la cité des réprouvés. Opalyne et Abel comprirent en même temps la situation. La première afficha un grand sourire tandis que le deuxième posa sur Saphir un regard triste, comme s’il lui conseillait une fois de plus de se retirer de cette folle entreprise. Mais la banshee répondit en reprenant sa marche, impassible. Au loin se dessinait une masse noire avec quelques formes indistinctes qui décrivaient des cercles concentriques autour d’elle. Les trois compagnons approchèrent, et Abel vit se dessiner peu à peu une véritable armée prêtte à assiéger la cité des réprouvés. Etait-ce à cela qu’ils allaient participer ? Abel aurait voulu le demander à Opalyne, mais il savait qu’il était inutile d’espérer. Si c’était là que la démone les avaient conduits, c’était là qu’elle voulait les voir déployer leur puissance. Le bélua ne savait pas encore comment cela allait finir, mais il était sûr d’une chose : il allait très certainement regretter bien longtemps ce qu’il allait être obligé de faire en ce jour.


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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Jeu 31 Mar 2016, 23:05

Siruu était donc décidément l'incarnation de la malchance. Le malheureux se remettait à peine de ses blessures que les démons décideraient déjà d'attaquer la citadelle blanche. Rien n'était moins sûr et les rumeurs vont bon train, mais, si les démons faisaient cela, alors le sorcier y participerait. Encore une fois, sa condition l'aiderait à passer plus facilement les lignes des démons, même si personne ne fait confiance aux sorciers, pas même les enfants du Yin eux-mêmes. Dans tous les cas, l'adepte brumeux ne participait pas à cette "guerre" pour rien. Il trouvait stupide que des disciples des aetheri se battent entre eux, et ce même s’il n'aimait pas les anges : pour lui, il fallait faire front aux adeptes de Sympan, mais il y avait un détail, il semble petit au premier abord, mais il est important pour Siruu : il voulait se faire bien voir aux yeux des sorciers.
Car il est vrai que se démarquer est très utile dans cette hiérarchie élitiste, et, même si le sorcier n'est pas vraiment en accord avec sa race, les subventions données au scientifique pour leurs recherches l’attrayait. Et puis, qui sait, peut-être que le sorcier trouvera sa place quand il aura atteint un meilleur stade de sa hiérarchie ? Dans tous les cas, il allait soutenir les démons encore une fois, ce qui n'était pas une grande peine : toute relation positive est bonne à prendre.
Le sorcier put donc constater avec joie que les démons tramaient bien quelque chose de gros : de nombreux raids étaient menés dans les bois par des membres de cette race. L'adepte brumeux était joyeux de tout cela, mais à la fois mélancolique : il ne se comprenait plus. Peut-être qu'en son esprit le bien et le mal menaient un combat acharné ? Peut-être qu'il s’ennuyait, tout simplement. Mais l'heure n'était pas à la philosophie malgré l'attachement que Siruu éprouvait envers elle, l'heure était à la guerre.
Un démêlé des plus exquis, car le conflit qui battait son plein était l'incarnation même du Yin et du Yang, du pêché et de la vertu. L'empoisonneur novice pensait d'ailleurs à quelques décoctions ou mélanges à faire une fois son voyage terminé quand il sentit la fraîcheur du métal sur sa gorge : une lame, et celle-ci reflétait le soleil tant elle était bien entretenue.
- Qui êtes-vous ? Répondez vite avant que je ne vous tue. Cette voix était féminine, mais légèrement rauque, et le ton menaçant de la personne incitait à se presser de calmer le jeu.
- Tout dépend de ce que vous voulez, mais je pense que je peux le dire : je suis un sorcier.
Le ton utilisé par le sorcier était calme. L'attitude de la femme qui le menaçait laissait penser qu'elle était une créature maléfique. Ce n'était que des suppositions, mais Siruu préférait tenter ceci et aviser puis traverser la lame s’il avait tort.
- Oh... Intéressant. Dites-moi ce que me prouve que vous ne mentez pas, et tout de suite ! Cette femme était décidément autoritaire, mais elle semblait encline à laisser partir s’il réussissait à prouver son identité.
- Je peux vous montrer, et ce sera plus simple. Le sorcier usa donc de cette magie propre à sa race, du Lux In Tenebris, pour faire voir l'aura noire qui l'entourait : c'était le seul moyen de prouver son appartenance à cette race si passe-partout.
La femme qui était derrière lui rangea sa lame et Siruu se retourna alors pour voir cette personne qui esquissait un sourire.
- On te dit montre, et tu montres, c'est une bonne attitude. Aie encore des initiatives comme ça et on t'adopte. Physiquement parlant, c'était bien une démone, et, le moins que l'on puisse dire c'est que son mental suivait la cadence. En tout cas, elle respira un bon coup avant de se présenter : Messialar.
- Heumm... Enchanté. Néanmoins, une question me taraude : vous allez vraiment attaquer la citadelle blanche ? Si c'est le cas, je pense pouvoir me joindre à ce festival, au moins pour observer et piller quelques objets.
Cette Messialar sembla réfléchir un instant avant d'avouer ce qu'elle savait.
- Franchement, j'en ai aucune idée, on est assez désorganisés en ce moment, mais je peux peut-être t'emmener en enfer et on verra tout ça.
Les démons étaient vraiment les êtres les plus facilement manipulables quand ils n'étaient de jeunes brutes assoiffées de sang. Siruu se gaussait de la chose et se fit tout simplement escorter jusqu'en enfer, et il est inutile de dire que le voyage, qu'il soit en bateau ou à pied mit plusieurs jours pendant lesquels ils ne purent rien savoir de l'actualité. Mais vint une belle matinée durant laquelle le sorcier et cette démone arrivèrent au volcan ardent, un endroit qui correspondait si bien aux démons.
Cette guerre s’annonçait comme intéressante, et les questions que Siruu se posait allaient bientôt disparaitre. En temps de guerre, rien de mieux que plus de destruction pour aggraver le mal déjà présent et donc tirer profit du malheur des autres, c'était cela que l'adepte brumeux avait appris.
Mais bientôt ces préoccupations matérielles n'auront plus de valeur, car le vrai conflit divin, cette chose encore inédite pour les mortels, allait prendre la place de ces guerres. Il faut que les Sympan et ses alliés soient tués. Si ce n'est pas le cas, alors une tyrannie s'installera. Siruu en était convaincu.
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Ven 01 Avr 2016, 00:14

Anshû marchait dans les rues du royaume des Damnés. Il venait d'entamer un voyage qui promettait d'être long, bien qu'il n'ait aucune destination précise en tête. Anshû ne prévoyait rien à l'avance. C'était trop fatiguant. Il préférait tout faire au gré de ses envies, tel un chat domestique. « Miaw ! » En pensant à des chats, il y en avait un qui le suivait depuis un petit bout de temps. Quand le chaman ralentissait, il venait ronronner en tournant entre ses mollets. Il feignait de l'ignorer mais en réalité, Anshû savait quel esprit se cachait sous cette bouille adorable. C'était Xantha, la démone qu'il côtoyait... sans qu'il sache vraiment pourquoi. Elle revenait d'une expédition inconnue, encore. Xantha revenait toujours, mais le chaman savait qu'elle prenait beaucoup de risques. Il avait eu une bonne idée de la garder : elle portait autant chance qu'elle en avait ! Ce minuscule croissant de lune au-dessus de son œil, c'était ce qui lui avait mis la puce à l'oreille. En tous cas, il était d'autant plus certain de sa chance qu'il savait où elle était allée, cette fois. Non pas qu'elle le lui avait dit, mais il était au courant de la guerre qui se préparait entre les démons et les anges. Xantha était très fière de sa race : il savait qu'elle ferait tout pour les aider dans leur oeuvre maléfique. La question était plutôt de savoir pourquoi elle était revenue. D'un côté c'était bien, car cela prouvait qu'elle était encore en vie mais d'un autre côté, seule une chose grave l'aurait poussée à quitter les champs de bataille sanglants pour leur foyer tranquille.

En parlant de guerre, d'ailleurs, le voyage qu'entreprenait Anshû avait tout à voir avec cela. La guerre grondait et personne ne serait plus à l'abri. Sil avait eu le choix, le chaman aurait continué à se prélasser aux côtés de Maelstrom qui, puisqu'elle ne souffrait d'aucun besoin mortel, lui donnait de quoi subsister. Mais au lieu de cela, il souhaitait trouver un lieu où il serait plus en sécurité. Et pour cela, il avait un certain endroit en tête où Xantha et lui avait été un jour. Ils avaient été pris au piège par des vampires et,n finalement, s'étaient attirés leur sympathie. S'il allait s'y réfugier, peut-être qu'ils l'accepteraient parmi eux une deuxième fois, ou lui donneraient des conseils avisés pour s'en sortir. Et puis après, ils fumeraient ensemble.
« T'as fini de m'ignorer, le bigleux ?! » entendit-il tonner derrière lui. C'était la voix cassante de la démone. Il se retourna et fit face non plus à un chaton à la fourrure noire, mais à une créature aux griffes acérées et à la peau de nacre. Une peau qui était bien visible à ce moment-là, puisque Xantha ne portait aucun vêtement sur elle. « T'es au courant que t'es à poil, au fait ? » Xantha parut ne pas l'avoir remarqué, mais cette nouvelle ne la choqua pas outre-mesure. « J'irai chercher une fourrure à la maison, j'm'en fiche. » Et elle marcha pieds nus sur les pavés pour le rejoindre. Tout autour d'eux, les regards des rares passants s'attardaient sur le corps de la démone, que ce soit de dégoût, de choc ou de désir. Dans tous les cas, cela finirait par leur attirer des ennuis. « Retransforme-toi en chat, je suis déjà fatigué de voir ta face ronchonne... » Elle lui donna un coup sur l'épaule pour mettre fin à la conversation et la colère d'Anshû commença à monter.

Mais il n'eut pas le temps de la laisser prendre le dessus, car les passants, de moins en moins enclins à cette vision indécente, insultaient ou menaçaient la démone. Le simple fait qu'elle soit une démone en ces temps attirait déjà assez l'attention, mais il fallait qu'elle en rajoute, évidemment. Alors que la situation prenait un tournant qu'Anshû ne pourrait pas gérer, soudain, Xantha fut immobilisée par une couche de glace qui monta jusqu'à ses genoux, puis une grosse couche de neige tomba de nulle part et la recouvrit presque entièrement. En secouant la tête, elle fit tomber la neige qui s'était glissée sur son visage.
« Qu'est-ce que...?! » Autour d'eux, les passants se détendirent et la démone devint une bête de foire au lieu d'une menace. Anshû eut un sourire en coin en devinant ce qu'il venait de se passer : tapie dans l'ombre, Maelstrom avait suivi Anshû, certainement pour s'assurer qu'il ne lui arrive rien jusqu'à ce qu'il sorte de son territoire. En voyant comment la situation tournait, elle y avait mis fin en employant ses méthodes tordues. Agressée par la morsure du froid, Xantha eut le réflexe de se métamorphoser en chat une nouvelle fois pour se glisser hors de l'eau solidifiée. Anshû ressentit à ce moment-là un frisson, celui qui était propre aux ombres. Maelstrom venait de laisser tomber ses vêtements pour que Xantha puisse les ramasser, et elle s'était glissée loin d'eux, de retour à ses affaires obscures. Xantha, quant à elle, avait retenu la leçon : elle avait aussi deviné l'oeuvre de Maelstrom et ça l'avait complètement calmée, elle qui la redoutait tant.

« Pour faire court... j'suis là pour te proposer un truc. J'vais pas par quatre chemins : les démons ont besoin de toi. J'viens chercher de l'aide. » En voyant Anshû lever les yeux au ciel, son teint devint rouge comme une pivoine. « Non. Je pars justement pour éviter cette galère. » La réaction de Xantha ne se fit pas attendre, mais Anshû la connaissait bien et il l'anticipa parfaitement en évitant des coups de griffes dirigés tout droit vers sa gorge. Elle s'enragea un petit moment et, comme d'habitude, finit par se calmer quand elle se souvint qu'elle ne faisait pas le poids. « Alors j'ai plus rien à te dire. Jamais. » Xantha tourna les talons et s'en alla dignement, comme si elle voulait prouver à Anshû qu'il ratait quelque chose. Mais cette dernière carte le fit simplement sourire. Bien sûr qu'elle allait revenir. Elle revenait toujours. Quant à lui, il continua son chemin, bien déterminé à passer entre les ennuis tel un serpent se mouvant dans les hautes herbes. En sortant de la ville, il s'aperçut qu'il y avait bien plus de gardes qu'à l'accoutumée. Autour de lui, nombreuses étaient les personnes qui avaient fait son choix. Où partiraient-ils ? Finalement, il les suivraient. Peut-être auraient-ils une meilleure idée que lui, qu'une rumeur avait couru dans la ville sans qu'il soit au courant. Anshû était rarement au courant, Maelstrom était sa seule source d'informations, finalement. C'était elle qui lui avait dévoilé que les terres d'émeraude avaient été attaquées par les démons, et que cela n'annonçait rien de bon. Anshû ne savait même pas que le souverain avait quitté le trône, ou la souveraine, plutôt. C'était là qu'il avait vu clair dans le déplacement de Xantha jusqu'à chez eux.

Ce dernier, perdu dans ses pensées, marchait en suivant le grand groupe de voyageurs. Il s'agissait, pour la plupart, de familles ou de vieux couples. Le chaman ne pouvait se le cacher : à mesure qu'il s'éloignait des murs de la ville, un sentiment qu'il n'avait pas connu depuis longtemps le gagnait, et il était désagréable. Anshû avait peur. Il se sentait perdu, exactement comme la fois où sa tribu l'avait banni. La réminiscence de souvenir, encore marqué au fer rouge dans sa mémoire, était douloureuse. Et désormais, il n'avait plus à s'inquiéter de ce passé, car le futur l'inquiétait tout autant. Il se séparait de Maelstrom pour la première fois depuis longtemps. Elle n'avait aucun camp à choisir dans cette guerre, au contraire, mais elle n'avait pas à s'en cacher non plus : l'ombre partirait elle aussi, elle se rendrait sur les champs de bataille et dans les territoires touchés par la ruine et par la guerre, tout lieu qui serait propice à la mort. Anshû, lui, courait vers un lieu pour survivre. Il chérissait la vie comme Maelstrom chérissait la mort. Et dans un futur proche, ce ne serait plus un temps pour lui, mais pour elle.
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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11258
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Ven 01 Avr 2016, 18:30

Neah comprit que son corps ne pouvait plus suivre le rythme qui était sien lorsqu'une douleur atroce lui vrilla dans la cuisse droite, faisant plié son genou d'un coup. Déséquilibrant l'Ange et l'obligeant à s'étaler au sol sans avoir de quoi amortir sa chute, tant son tourment fût brusque. « C'est donc ici que se situe mes limites ? J'ai eu l'impression que mon corps allait exploser...Je suis pathétique. Je ne suis même pas capable de tenir la course ! ...Dire que Mancinia endure toute cette souffrance. Je ne suis pas capable de faire mieux pour la soutenir ?! » Il voulut se reprendre l'instant d'après, mais à peine eu-t-il relever les yeux qu'un éclair blanc lui vrilla ta tempe, créant un soubresaut de son estomac qui rendit les armes, lui faisant recracher son déjeuner au milieu de la colline. « Tu pourrais t'arrêter de manger avant de tout dégobiller, triple buse ! » « Je sais, Gilgamesh. Je sais... » La voix de son mentor résonnait dans son crâne. Essuyant sa bouche d'un revers de la main avec l'impression d'échouer dans ce qu'il entreprenait. Proche d'une crise de nerfs et du craquage, il fût ébloui par un rayon timide de l'aube naissance. Qu'avait-il promit ? Il avait dit qu'il ne baisserait plus les bras. Qu'il aurait un aussi bon mental qu'un physique résistant. Neah serra les dents, se redressa et se remit à courir sans attendre...

« Le truc, c'est de bien connaître ses limites et de se programmer en fonction de ses propres capacités. Il est évident qu'on ne sait pas utiliser son potentiel à plein régime, car quand on s'approche de sa limite, le corps refuse d'aller plus loin, comme s'il criait « hé ho ! Stop ! On arrive à la limite ! » Arriver à ce stade demande beaucoup d'entraînements et n'est pas exempt de risques. » « Tu parles de subir de graves blessures ? » « Évidemment. Le corps, l'esprit et la technique ! En t'exerçant sur ces points, tu pourras développer ton potentiel ! Un exercice simple pour commencer ! Entraîne-toi à courir dix kilomètres le plus vite possible en relâchant ta magie ! Tu pousseras tes capacités au maximum pour te rendre compte de tes limites ! » C'était ce qu'il était en train de réaliser. Ou tout du moins, ce qu'il essayait de faire avec beaucoup de difficultés depuis des semaines. On lui avait suggérer cet exercice en prenant en compte plusieurs paramètres, comme une bonne alimentation. Il vomissait souvent. C'est vrai que malgré la modération dont il faisait preuve, Neah avait tendance à manger bien plus que la normale pour quelqu'un qui voulait maintenir sa condition : il devait veiller à réguler cet aspect de ses habitudes.

Pour le reste, l'Ange aurait beau cogité encore et encore, cela ne l'avancerait à rien. Il ne jouait pas dans la même catégorie que ses aînés, c'est évident qu'il était complètement largué ! Mais si on se dit qu'on ne possède rien, ça pourrait être à jamais le cas. « C'est clair que tu donnes tout ce que tu as, mais chacun fait des efforts à sa manière. Un combattant digne de ce nom doit se fixer lui-même des objectifs. On se moque de savoir si tu fais des efforts ou non, on est des soldats et quoi qu'il arrive, nous devons remplir notre mission ! » Gilgamesh avait absolument raison. « Pourquoi tu t'entraînes ? » « C'est évident ! Il est de mon devoir de devenir quelqu'un qui défendra la nation » « Est-ce vraiment la seule raison ? « Non ! Ce qui me semble si insignifiant s'est autrefois révélé un véritable cauchemar pour Mancinia ! C'est elle qui souffre le plus et qui conserve son sourire ! Et pourquoi ? Parce qu'elle pense d'abord à ses camarades avant de songer à son propre sort ! » Rien à faire. Lui-même était en tête à tête avec un Ange sur ce point. Son caractère avait beau être volcanique, Mancinia était clairement une femme qui faisait passer les autres avant son propre sort. Comme avec Sarivan. Comme avec ces esclaves.

Il y a des Démons sur les Terres d'Émeraude !

Neah s'arrêta dans sa course, respirant à grand coups tout en écoutant les nouvelles de ce monde en pleine dérive. Un sourire naquit sur son visage. Étaient-ils vraiment remis pour envahir un tel territoire ? Ils avaient beau être nombreux, une fois désuni, les Démons ne pouvaient pas vraiment tenir d'armée. Jamais les choses n'avaient été si amusantes. Comment les Anges devaient-ils réagir en apprenant que l'Impératrice Démoniaque, après avoir déclenché un conflit ouvert opposant leurs races respectives, avait abandonné son Trône ? Le tout pour une sombre raison, laissant les Démons dans l'anarchie la plus complète ? Dans un sens, cela ravissait Neah de les voir aussi désorganisé, cela ne faciliterait d'autant plus leur extermination. S'ils avaient laissés de côté un temps les combats, les Anges avaient eu le temps de se remettre des assauts conjoints d'Utopia et de la Citadelle Blanche. Lui-même avait choisi de suivre une expédition vengeresse contre des Démons : il savait que ce combat envers ces engeances était nécessaire dans l'intérêt des siens. Et des Humains. Son devoir d'Ange Gardien était bien de défendre son Humaine. Si Mancinia l'avait banni loin d'elle, sans doute changerait-elle d'avis en le voyant revenir victorieux ? C'était bien ce qui lui faisait peur. Non, Neah ne doutait pas des actes qu'il avait commis, mais ces actions-là, le jeune homme ne les avaient faites que pour lui.

C'était pour être quelqu'un et se prouver qu'il existe. Il ignorait ce que lui avait fait son ancienne protégée, mais l'Humaine semblait doté d'une sorcellerie redoutable que l'Ange peinait à se défaire. Se portait-elle bien ? Que faisait-elle maintenant ? Est-ce qu'elle l'avait...Remplacer ? Ses questions l'obsédaient. Il avait envie de demeurer près d'elle, mais pour cela, il devait trouver une raison décente de la revoir. Les bruits aux alentours lui faisaient mal au crâne, des conversations stériles. Elles étaient encore pires que celles entendues à la Citadelle Blanche, c'était la raison pour laquelle il se trouvait ici pour s'entraîner dans son coin. Attendant un signe de Gilgamesh pour revenir auprès de ses nouveaux camarades quand le temps serait venu, des combattants qui luttaient contre les Maux de ces terres en mettant en avant les Vertus. Des personnes respectables et qui le comprenait, mais des fréquentations que ses parents n'approuvaient guère pour des raisons qui lui échappaient. Ils avaient l'impression que leur fils se laissait embobiner, glissant sur la mauvaise pente de la déchéance et faisaient en sorte de le tenir éloigner de ces Anges particuliers. Neah évitait dès lors de les mentionner dans les conversations familiales, mettant sous silences leurs rencontres ou leurs entraînements. Parce qu'au contact de Mancinia et de Gilgamesh, l'Ange avait changé et rien ne le ferait revenir en arrière.

Pour lui, la situation était une aubaine plus qu'un problème. Un moyen d'éradiquer les Démons de leurs terres magnifiques, mais qu'attendait l'Élu des Cieux pour lancer la contre-attaque ? Que les Anges ourdissent plus de complots pour ériger de nouvelles attaques éclairs envers leurs ennemis ? Kahel était un homme bon, mais il manquait parfois d'esprit guerrier. Si on avait renversé Mircella Rumblee et Érine White, attendait-ils que la même chose lui arrive ? Pas venant de ses sujets, mais d'être maléfiques qui s'amuseraient avec sa tête arrachée. Ce serait une catastrophe. Enchaînant sur les coups bas et les révoltes populaires chez certains peuples. L'Ange rit. Finalement, sa race était un modèle à suivre. A part peut-être en matière de féminité. Vous n'avez jamais vu de vraies femmes, vous ! songea-t-il narquoisement. Si c'est un beau corps que vous voulez observer, c'est chez les Humains qu'il faut aller faire un tour ! Mais il savait que ces personnes étaient tellement étroites d'esprit que cela ne les effleureraient jamais...

On raconte que les Démons veulent attaquer la Citadelle Blanche...

Neah tourna le dos à la foule. Qu'ils viennent. Ce n'est pas ce Zane qui nous impressionnera. Surtout pas moi. Champion de la Coupe des Nations ? La bonne blague. Battu par mon Humaine, oui ! Il ne pourra rien contre de vrais soldats ! Neah reprit sa course sans attendre après cette pause improvisée, ne souhaitant pas en attendre plus. Il savait quel serait son camp et ce qu'il ferait le moment venu. Il devait s'entraîner en préparation de cet instant, mettant en avant ses nouvelles capacités en avant. Et ce qu'il voulait avant tout, c'était de revoir Mancinia. Il ferait en sorte que ce soit bientôt le cas.

1 400 mots

Merci pour ce LDM nastae
Pour Neah [Compagnon] => 1 Point d'Agilité + 1 Point de Force


[LDM Février/Mars] Une guerre en préparation, un choix à faire.  - Page 2 Chriss10
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Sam 02 Avr 2016, 01:24

« Mange. » Brethil ne se donna pas la peine de regarder le contenu de cette assiette. Secouant ses boucles entremêlées, elle déclina l’offre. « Je n’ai pas faim. » Ça faisait presque deux jours entiers que l’Ange répétait la même chose pour ne pas avaler un morceau de nourriture. La jeune femme s’était recroquevillée dans le coin d’une chambre poussiéreuse dont le toit avait partiellement arraché, enfonçant la tête entre ses cuisses. Ses magnifiques cheveux blonds s’emmêlaient sur le dessus de son crâne, devenus aussi ternes que la poussière s’étant accumulée partout sur eux. Son teint était livide, presque semblable aux couleurs des spectres, et ses prunelles bleues céruléenne avaient perdu tout éclat qui les animaient autrefois. Pourtant, celles-ci n’avaient même pas rougies : tout simplement parce que l’Être céleste n’avait pas été capable de pleurer. Aucune larme n’était parvenue à se déverser sur ses joues creusées par la faim. Aucune goutte d’eau ne s’était suspendue à ses cils pour qu’elle puisse les essuyer. Malgré ce qu’elle avait fait et ce qu’elle avait vu. Son corps trembla, parcouru par un frisson qui ne la quittait depuis que… depuis que sa flèche avait percé la gorge du Démon. Et, à vrai dire, ce n’était pas la seule, loin de là. Il y en avait eu plusieurs autres projectiles qui avaient tué. Beaucoup trop. Mais n’était-ce pas ce qu’elle avait souhaité dès le commencement? Un haut-le-cœur la secoua, cependant, n’ayant rien mangé depuis une longue période, rien ne sortit de sa bouche. Il n’y avait que la douleur engendrée par les retournements de son estomac vide qui criait famine et celle des cicatrices qu’on lui avait guéries grâce à la Magie des Cieux, sans pour autant parvenir à dissiper les souffrances psychologique qu’elles lui avaient laissé. Son corps, ses muscles et ses os ne souffraient plus à vrai dire. C’était son esprit qui s’en persuadait du contraire en lui infligeant une punition supplémentaire à ses tourments et à sa culpabilité d’avoir massacré. Assassiné. L’Ange enfonça les ongles dans sa peau, se recroquevillant davantage au fond du coin. Tant même bien elle avait tenté de se soustraire à ces sentiments en songeant que ses victimes n’étaient que des Démons, son cœur ne lui avait jamais fait autant souffrir et son esprit, autant mal. Pourquoi n’arrivait-elle pas à s’en remettre? C’était pourtant naturel chez son peuple de vouloir exterminer ces créatures du Mal. Encore plus lorsqu’on avait choisi d’intégrer les Extrémistes.

Tenant l’assiette dans la paume de sa main, Perceval relâcha un soupir. « Ça fait presque deux jours que tu n’as rien avalé. Je m’inquiète pour toi. » - « Je suis persuadée qu’il y a plein d’autres gens qui réclame cette nourriture bien plus que moi. Je t’assure que je vais bien. » Le maître d’arme déposa l’assiette au sol et s’approcha, coinçant entre son pouce et son index, le menton de Brethil. Le contact de ses doigts glacés lui arracha un second frisson. « Regarde-moi. » Le ton autoritaire du soldat la crispa, mais elle obéit, rivant ses pupilles dans les mires dorées du jeune homme. Elle les soutint la durée d’un battement de cœur. Pas plus. Son regard azur ainsi détourné du sien, l’Être céleste se pinça la lèvre inférieure, maudissant sa faible volonté. « Tu pars pour la Citadelle demain. » - « " Tu " ?, chuchota-t-elle. Tu veux dire " nous " pas vrai? » - « Non. Moi, je vais rester. » Avec brutalité, Brethil lui empoigna le poignet, osant enfin le regarder à nouveau. Elle paraissait troublée et confuse. « Qu’est-ce que ça veut dire? », demanda-t-elle presque en gémissant. Muet, Perceval déposa une main apaisante sur son épaule. « C’est comme je viens de le dire : tu pars, je reste. » - « Mais… pourquoi?! » Elle s’était levée avec une telle brusquerie que la nourriture contenue dans l’assiette se renversa sur les planches froides de bois de la pièce. Cependant, c’était à peine si l’Ange s’en souciait : ses yeux ne quittaient plus le visage de l’Extrémiste. « C'est mon Oncle qui en a décidé ainsi. » La jeune femme en resta muette. Ce n’était pas vraiment la réponse qu’elle avait attendu sauf que, d’un autre côté, qui d’autre ça aurait pu être excepté Graael? « Le combat se passe ici non? Il n’y a aucun intérêt à ce que je m’en… » Elle s’interrompit. Non, il y avait bel et bien un intérêt à ce qu’elle parte. Sa condition mentale actuelle justifiait d’elle-même la raison qui poussait l’oncle de Perceval à souhaiter son départ vers la Citadelle Blanche. Après tout, l’Être céleste avait eu une chance de prouver son efficacité sur le terrain et elle avait lamentablement échoué. À présent, on devait la considérer comme une gêne, une simple femme inutile tirant à l’arc qui n’avait ni le courage ni le tempérament d’une vraie combattante. Les jambes de l’Ange cédèrent. Honteuse, désemparée, la Blonde ne réussissait plus à garder le contact visuel avec Perceval : par peur d’y lire exactement ce qu’elle songeait et craignait. « Notre situation a atteint son point critique. Je voudrais que tu ailles prévenir quelques-unes de mes connaissances de l’état où sont les choses ici et–  » - « Pourquoi ne dis-tu pas franchement que je vous gêne? », le coupa-t-elle.

L’Être céleste sentait quelque chose couler contre ses joues depuis un moment déjà et l’essuya précipitamment du revers de la main. Des larmes. Après deux jours à avoir gardé celles-ci dans le fond de ses yeux, l’Ange les versait enfin : elle pleurait. Brethil entendit Perceval soupirer une nouvelle fois. Puis, le guerrier se décala légèrement pour lui faire véritablement face. L’éclat de ses iris était sévère. « Prends-le comme tu le veux, mais il va falloir te rendre à l’évidence. Tu n’es pas taillé pour te battre. » La jeune femme eut un sursaut, ouvrant la bouche pour protester, avant de rapidement se raviser. « Et puis, de toute façon, que ce soit ici ou à la Citadelle, tu ne seras jamais complètement en toute sécurité. Disons que mon Oncle essaie de t’aider à repousser l’inévitable, mais ça ne durerait qu’un bout de temps. » Puisqu’elle n’était pas sortie de cette chambre depuis maintenant deux journées, l’Ange n’avait pas encore eu vent des inquiétantes rumeurs qui couraient, comme celle stipulant que les Démons s’en prendraient prochainement à leur cité et au Lac de la Transparence. « Et sache que, si j’ai accepté sa proposition, c’est avant tout pour te donner une occasion de réfléchir. » - « Sur quoi exactement? » Il marqua une pause. « Tes choix. » Elle le regarda sans comprendre. « Qu’as-tu l’intention de faire maintenant? », lui expliqua-t-il. « Je pensais te l’avoir déjà dit. » - « Mais regarde-toi! Tu es complètement anéantie après une seule bataille. UNE SEULE! Comment espères-tu survivre à d’autres combats? » Il marquait un excellent point. « Comprends-moi, je ne veux que ton bien. Alors, s’il te plait, pense-y plus sérieusement avant de me donner une réponse. » Son inquiétude luisait au cœur de ses magnifiques prunelles d’or : Brethil s’en sentait touchée, vraiment, mais… « N’est-il pas un peu tard pour changer d’avis? J’ai été capable de terminer ce combat malgré les séquelles qu’il m’a laissé. J’ai déjà vu toutes les horreurs d’une guerre. Ma première bataille n’a, sans aucun doute, pas été très luxuriante mais je peux  certainement arriver à en livrer une autre. » - « T’es sérieuse là? Ce n’est pas un jeu. », maugréa-t-il. « Mais je ne joue pas. »

Comme une preuve de sa bonne foi, Brethil ramassa le pain qui traînait par terre, commençant à engloutir une petite bouchée. Puis autre. Et encore une autre. Jusqu’à ce qu’elle l’entame tout en entier. L’Ange se retourna ensuite vers Dìn qui reposait, accoter sur le mur, en tendant lentement la main pour l’agripper entre ses longs doigts. « J’irai. », lança-t-elle de but en blanc. « Quoi? » - « À la Citadelle Blanche. J’irai, je parlerai de la situation à tes camarades et je reviendrai me battre à vos côtés contre les Démons avec les nouveaux renforts. » Étonné, Perceval dût prendre plusieurs secondes avant de pouvoir recouvrer la voix, esquissant un sourire sur le coin de ses lèvres. « Bien sûr, mais ça impliquerait que tu sois plus rapide que nous. » Il se redressa. « Nous reviendrons à la Citadelle, je te le promets. » - « Tu as intérêt à tenir ta promesse. » Ça l’effrayait encore – la guerre – mais jamais elle souhaitait faillir de nouveau : éliminer ces créatures démoniaques, coûte que coûte, demeurerait sa priorité jusqu’à la fin de ces conflits. Tant même bien l’Ange devrait se salir les mains de leur sang pour y parvenir. Doucement, la Blonde extirpa la flèche ensanglantée qui s’était enfoncée dans la gorge de sa toute première victime du carquois, contemplant le projectile mortel sans ciller. Son emprise se resserra d’un coup sur l’objet. « Perceval, je te donne trois jours pour revenir à la cité. » - « Marché conclu. », dit-il en lui serrant la main, scellant leur accord. « Mais promets-moi de manger un peu, d’accord? »

1 477 mots.

Je vais prendre 2 points d’agilité pour Brethil. Merci beaucoup! nastae
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[LDM Février/Mars] Une guerre en préparation, un choix à faire.

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