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 [LDM Février/Mars] La rébellion des démons

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Lun 01 Fév 2016, 21:48


La rébellion des démons

[LDM Février/Mars] La rébellion des démons Ldm10

L'Enfer portait bien son nom, dorénavant. Des têtes tombèrent, la couronne démoniaque restait accrochée au trône, et personne ne pouvait dorénavant plus la porter. Pire, le premier s'en emparant mourrait immédiatement sous les coups du peuple, ou le joug des divins. Etant un peuple finalement chaotique, il était après tout normal qu'il reprenne ses droits. L'agitation générale ne se fit donc pas sentir qu'en Enfer ou aux terres arides. On répertoria plusieurs cas de démons, ici et ailleurs, faisant justice eux même. Delta avait parlé, la prise de position était dorénavant évidente, et pour ce faire, ils allaient devoir oeuvré dans le sang et la douleur.

Dans une guerre Divine elle refit son apparition. Alors, était-elle réellement une Déesse ? Tous les démons la reconnurent dès qu'ils la virent. Elle imprégnait les esprits de son peuple, et envoûtait leur coeur noir. Elle était aussi tentatrice que pècheresse. Les bruits montèrent, coururent à travers la race entière : Esméralda était-elle revenue ?
Une prise de position évidente ?
Dans l'inconnu le plus total, les ailés se laissèrent aller à croire en cette femme qui, autrefois, emplirent leur maigre vie. Elle était un pilier, un semblant de raison, quelqu'un de discret mais terriblement efficace. Bien que sa statue n'existait plus, beaucoup la cherchait encore. Ceux ayant foi en elle, une foi inhumaine, et qui désiraient alors la voir peser dans la balance, prirent les armes. Elle leur parla, éduqua leurs esprits malléables pour les faire se battre. Les faire se battre pour elle, pour une femme qui allait certainement mourir si Delta portait les yeux sur elle. Mais qu'importait. Plus aucun de leurs dieux n'avait d'importance, tout ce qui comptait maintenant, c'était Elle.

Les terres d'émeraude fut alors la première contrée touchée par cette guerre divine. Des hordes d'ailés, horreur aux ailes rachitiques, arrivèrent en armée par le ciel et sur les côtes, pour pouvoir envahir la lande ensoleillé. Des villages, des villes, des bourgs, des fermes, peut importait, tout lieu de vie était bon à exterminer si l'un de ses habitants n'était pas du côté des Ætheri. Sans pitié, et guidés par une main de fer dans un gant de velours, il était alors évident pour cette race de croire en une  entité qui su gérer leur vie. Ainsi, des corps se firent arracher, sans que personne ne puisse les arrêter. Puissants, en nombre, et enragés, les Démons étaient imprenables. La guerre pouvait éclater, ils iraient au front immédiatement.

Esméralda, elle, regardait ce chef-d'oeuvre avec envie. Ses yeux gourmands reflétèrent toute la démence de son être, et il n'était alors plus interdit de croire qu'elle était enfin revenue.

Explications


Pour les Démons : Esméralda (voir 'aller plus loin' de la fiche des Démons) est revenue, en ces temps de guerre. Du coup elle est apparue, elle vous a parlé et vous a embringué de son côté. Du coup, votre foi s'est carrément tournée vers elle. Sous ses paroles, vous attaquez les villages donc ^^

Pour les autres : soit vous aidez les démons a tout péter, soit vous défendez. Comme vous ne pourrez pas les résonner, le mieux sera de les tuer ou les chasser ^^ Ce LDM sera un des premiers où vous pouvez vous positionnez dans la guerre qui opposera les Anges contre les Démons.

Le LDM prendra fin le 1 avril 2016.

Si question : me MP

Gain(s)


Pour les démons :
(1 200 mots) - L'oeil d'Esméralda : Ce pouvoir vous permet de connaitre les intentions d'une personne. Vous pouvez deviner ce qu'elle pense au moment où elle le pense, et donc anticiper ses gestes et ses actions. De même vous pourrez vous en servir comme atout majeur lors de négociations de Pacte, et comprendre si la personne cherche à vous menez en bateau ou non [dépend des spécialités]
(Pour 450 mots de plus) - Un point de spécialité au choix

Pour les pas démons :
(1 200 mots) - La tromperie des autres : Il s'agit d'un bracelet où est incrusté une petite pierre. Il permet d'induire l'adversaire en erreur quant à vos pensées. En effet, si votre esprit est lu, l'ennemi croira l'inverse de ce que vous pensez réellement.
(Pour 450 mots de plus) - Un point de spécialité au choix

Récapitulatif des Gains


Personnage / Lien / Gains

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Mer 03 Fév 2016, 12:14


Assis sur un banc, de Mégido, je regardais le ciel, fumant un mégot presque totalement embrasé. Lascivement, le délaissais alors celui-ci, attrapant un autre cylindre emplit de tabac. La vie filait lentement. Je voyais tout, j'observais le moindre des détails, toujours assit sur le même banc, dans l'espoir de revoir une belle plante. Pendant le Chaos, je n'avais eu de cesse de travailler. Je n'avais pas eu vraiment le choix, et si j'avais du risquer ma vie deux fois plus, pour me rendre riche, je l'avais fait sans me poser de question. Ma pauvre vie... Rien ne m'était cher, rien n'avait d'importance, et je n'avais moi-même, aucune importance. Il y avait maintenant quelques temps, une elfe, du nom d'Annabelle, s'éprit de moi. Elle se fichait de ce à quoi je ressemblai, ce qui l'avait touché était ma personnalité. La petite vantait mes mérites, sans que je ne le lui demande, me berçant dans une certaine amertume. Je n'aimais pas que l'on me complimente. Je n'avais rien de positif, et le compliment venait forcément d'un intérêt non fein. C'était idiot et déplacé. Pourtant... Pourtant elle me démontra son affection, à plusieurs reprises. Peu importait les gens autour ou si nous étions seuls, elle ne changeait pas d'attitude. Nous ne nous voyions pas très souvent, des fois pas pendant plusieurs semaines, mais ça nous allait. Ca m'allait du moins. Elle était mignonne, particulièrement jolie, mais un peu vide. Pas de réflexion poussée, ou de débat à enclencher. Elle ne pensait rien, ni à rien.

Je jetai le mégot âcre et amer sur le parvis, baissant la tête en entendant mon nom traverser la place centrale. Les sourcils froncés, l'air méfiant j'allai pour me lever, curieux de l'inconnu qui avait scandé mon patronyme. Mais à peine eu-je donné l'impulsion à mes jambes, que je me rassis immédiatement. Annabelle était arrivée sur moi, comme une furie, se jetant sur mes genoux. Sans honte, ni aucune gêne, elle enfourcha mes cuisses, et enlaça mon cou. Abasourdi par la rare violence de cette rencontre, je mis un peu de temps à réaliser réellement ce qu'il se passait. Les habitants nous jetaient des regards équivoques, mais j'en fis, pour une fois, le dernier de mes soucis « Annabelle ? Mais... Où étais-tu passée ? Tu as disparu pendant des semaines. » Elle se décala, me regardant de ses yeux gourmands. Bien que je puisse définir, contre moi, la rondeur de ses formes, je restais rivé sur son visage de poupée « Sergueï, je suis tellement contente de te revoir !! J'étais rentrée chez moi en vitesse à cause d'un problème familial, mais je suis revenue ! J'avais si hâte de te revoir ! » Les informations ne tarissaient pas, et j'eu du mal à comprendre exactement sa si longue absence en réalité. Elle avait des pouvoirs magiques dont la téléportation, alors pourquoi ne pas avoir fait le chemin comme tel... ?

Peu importait la question finalement. Je ne savais pas si cette fille m'aimait ou non. Mes sentiments, eux, étaient très clairs, et cette fille ne méritait aucun d'entre eux. Si je pouvais seulement en éprouvé une once, ce ne serait pas vers elle qu'ils se tourneraient. Elle était une bonne amante, sans voir au delà « Tu m'as tellement manqué ! » L'Elfe osa coller son front au mien, plus heureuse que jamais, du moins le montrait-elle parfaitement, avant de laisser glisser ses mains sur mon torse, griffant légèrement ma chemise blanche « Hé...  », « On va chez toi ? », « Annabelle calme toi... » Sa bouche se tordit légèrement dans une moue boudeuse « Mais ça fait si longtemps... » Mon interrogation première était : comment avait-elle pu me rester fidèle alors que nous n'étions pas ensemble... ? Elle était affamée de quelque chose que d'autres avaient bien plus appétissant... Je ne comprenais pas pourquoi j'étais sa cible. Au contraire, plus elle continuait, plus je pensais qu'elle souhaitait quelque chose, par pur intérêt, il n'y avait que ça...

Le lendemain, je délaissais le corps de l'Elfe dans les draps du lit, pour m'habiller et descendre. Enfilant ma veste habituelle, je remarquai du courier, arrivé en pleine nuit. Reconnaissant le cachet de cire, je m'empressai d'ouvrir la missive. Le patron me suggérait de me rendre dans les terres d'émeraudes. Une horde de Démon étaient là-bas, et je devais récupérer des biens à receler. Un piètre voleur en somme... Mais au moins, ça me permettrait de voir le tableau. Il m'expliqua en quelques lignes la situation actuelle : l'Impératrice Démoniaque s'est faite lynchée, et a du quitter le trône, laissant le poste vide et maudit derrière elle. Bien que ce peuple soit particulièrement chaotique, c'était dorénavant l'anarchie, et chacun agissait à sa manière. Certaines fortes têtes avaient décidé de prendre les devants pour mener comme un début de guerre. En premier lieu, c'était le territoire des Orines. Pour ma part, il ne fallait pas que je perde une minute.
La lettre s'auto-détruisit dans mes mains, puis sur le sol et j'en dispersais les cendres avant de me préparer.

Grâce à un parchemin de téléportation, le voyage fut rapide et me fit gagner du temps. Je n'avais pas prévenu Annabelle, comme celle-ci ne m'avait elle-même rien dit lorsqu'elle partit. Je ne la tenais informé de rien, à dire vrai.
Le paysage qui s'offrit devant moi me fit sortir de ma rêverie. Le ciel noir, lugubre, les nuages bas, et des cris retentirent et résonnèrent partout. Ils étaient déjà en place, déjà en train d'occire les malheureux qui divergeaient de leur façon de vivre, de penser. Ils étaient les êtres abominables de chair et de sang, forger par le feu et la maladie. Ils étaient putrides mais néanmoins pas démunis. Le plus discrètement possible, je tentais de me frayer un passage jusqu'au premier bourg. Il n'y avait pas grand monde dans la lande, mais le ciel était parsemé d'engeance monstrueuse, cherchant à fendre sur le premier hère qui sillonnait les routes. Me camouflant comme je le pouvais, je voyais des débris jonchant les bas côtés. Bien des caravanes furent anéanties, et les animaux morts n'étaient plus à compter.

Lorsque j'arrivai au premier petit bourg, normalement paisible, je peu simplement constater combien les démons avaient prit d'assaut le village. Des gens, réduit en esclavage, rampaient et marchaient, parfois à genoux, allant d'une cage à une autre, avant de mourir de leurs lames. Passant par une fenêtre, dans une maisonnée sombre et non éclairée, je commençais à voler quelques reliques disposées ça et là, dans un sac magique qui envoyait chaque article dans la salle au trésor du Chapiteau. Moi je volais, les experts eux, triaient.
Je pu alors faire la première bâtisse sans accro, me cachant derrière des meubles ou autre, si quelqu'un passait le pas de porte. Mais en tentant d'entrer dans la seconde, je ne fis pas réellement attention à mes arrières. Pensant les démons occupés ailleurs, ce fut un cri d'alerte qui me rappela à l'ordre.
Sans attendre, je continuais de pénétrer la chaumière vide, la traversant rapidement pour sortir au centre du village. Courant sans m'arrêter, je tombais sur un barrage de Démons, prêt à m'abattre. Non loin, des coups de lames résonnèrent, m'interpellant. Une bataille, il fallait que je me rende là-bas.
Bifurquant pour faire le tour de périmètre, j'échappais tant bien que mal aux assauts dévastateurs. Déjà blessé, épuisé, je me mêlais à la guerre déjà en court, pour lutter contre les démons. Je n'avais pas une grande animosité contre eux, mais ici, ils m'avaient détecté comme un ennemi, sans que je ne puisse m'expliquer. Un ennemi ou pire, un type à capturer, à esclavager. Hors de question que l'on me passe la corde au cou, et que l'on me fouette. Mes gênes, mon vécu, mon essence, bien que je n'y portais, parfois, que peu d'importance, ils étaient bien trop présents pour que je ne les oublie.

A l'aide de mon épée, je vins enfin à bout de la bête à corne. Les autres, se battant autour de moi, marchaient également sur des cadavres. Tantôt les leurs, tantôt ceux d'en face. N'y avait-il aucun Ange pour venir nous sortir de là... ?
Enfin, on me laissa tranquille, et je pu disparaitre rapidement. Me cachant dans une maison fermée et barricadée, je pris un peu de temps pour m'asseoir, souffler, et me reposer. Je n'avais bientôt plus l'âge de me battre comme ça, et mon but n'était pas de mourir en héros. Le champs de bataille, je le laisse à mes pairs, aux réprouvés, mais pas à moi... « On s'est perdu ? » Sursautant, je me levais d'un bond, méfiant et surprit « Je ne reste pas. », « Es-tu suicidaire ou juste idiot, petit Orisha... ? Te jeter comme ça dans la gueule du lion... Ta preuve de courage et d'inconscience me met en émoi... », « Je ne suis pas contre vous. Je suis ici pour prendre des biens qui, pour vous, ne serons d'aucune utilité. Je ne suis pas votre ennemi. », « Voyez vous ça... Un allié qui massacre mes propres hommes, comme c'est malin. Et tu crois vraiment me faire gober un tel mensonge ? » La démone était perverse, provocatrice, alors que je gardai un certain flegme « Croyez ce que vous voulez, je n'ai plus rien à faire ici. », « Hum... Tu m'intéresse, nous nous reverrons, Orisha. » J'haussai les épaules, osant lui tourner le dos pour repartir agilement par la fenêtre. Etrangement, elle ne tenta rien envers moi. Qui était-elle... ? Avait-elle compris quelque chose en réalité ?
Les mots que je prononçai par la suite me renvoyèrent chez moi. La journée de bataille que je vécu m'avait exténué et commençait à me tourmenter. Qui était cette femme... ? Et pourquoi la guerre éclaterait... ? Des questions, des doutes. Quand je pris place dans le divan, alors que mes habits étaient quasiment tous couvert de sang, je vis Annabelle sortir d'une pièce adjacente « Oh mon Dieu, Sergueï, que t'est-il arrivé ? », « Si demain une guerre éclatait, tu serais pour ou contre les Démons... ? », « Q... Quoi ? »

Spoiler:
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Dim 07 Fév 2016, 02:42

« Des nuages noirs sont en train de recouvrir le ciel de notre belle cité. Ça c’est un signe de mauvais augure les enfants »

Naksatra leva la tête de son assiette et regarda le patron de l’auberge. Qu’est-ce que le vieux racontait encore ? On n’était en pleine après-midi, Naksatra avait travaillé toute la journée pour le patron, il n’avait pas pu payer la chambre où’il louait alors le gérant l’avait embauché pour quelque temps pour réaliser des tâches manuelles. L’Ange Déchu ne voyait pas en quoi l’arrivée des nuages pouvait être la venue de tragédie, le seul signe potentiel qu’il voyait, c’était l’annonce d’un très gros orage, mais sans plus. Un habitué du client qui était aussi un très ancien ami du propriétaire de l’auberge, partageait le point de vue de ce dernier.

« Oui. Je partage ton sentiment : cet orage est certes naturel mais il va apporter avec lui son lot de malheur. Je sens que quelque chose de terrible se prépare. » « Est-ce ton instinct ou ta double vue qui te le dit ? »

Naksatra avait entendu parler par des connaissances que les deux compères dans le temps, il y a de cela quelques siècles, avaient reçu par un génie, le don de voir l’avenir, mais d’après les rumeurs, leurs dons ne sont pas aussi prévisibles que ça, il laisse juste des impressions que des évènements vont arriver, se produire. Les deux amis rigolaient toujours à ce sujet, disant que c’était juste leurs âges avancés et l’expérience de la vie qui leur avaient permis ceci. Mais là, leurs regards étaient sérieux, leurs timbres de voix laissaient aux oreilles aiguisées entendre de léger tremblement. Que se passait-il ? A vrai dire, Naksatra pressentait aussi quelques choses, mais lui c’était sur des bases concrètes : les escarmouches des Démons se faisaient de plus en plus nombreuses. Les expéditions punitives des Anges, de mêmes. Des villages réprouvés étaient retrouvés vide de toutes âmes vivantes. Les corps eux avaient été retrouvé, mais sans vie. La disparition de la régente démoniaque avait laissé la place vacante pour un nouveau roi ou une nouvelle reine démons. Or, toutes les tentatives de royautés étaient vite déjouées. Le peuple des démons est chaotique, chacun voulut la place de l’autre, cherchant toujours plus de connaissances, de puissances. Une guerre allait bientôt naître. L’ami du patron de l’auberge répondit après avoir fini son verre.

« Je ne saurai te le dire, mais ça risque d’être violent en tout cas. »

«Enfin bref, je te laisse. Je dois partir pour les terres d’émeraudes, mon frère souhaite venir s’installer ici. Les excursions éclairent se rapprochent dangereusement de lui et de sa famille. Ici, ils seront en sécurité»

« Va alors et puisse Kinath te protéger lors de ton voyage ainsi qu'à ton frère.»

Après une accolade, le client partit et resta quelques secondes sur le pas de la porte. Les yeux perdus dans les cieux de sa cité natale. Un soupir sembla se dégage de son visage et il déploya ses ailes, puis s’envola. Revenant sur son assiette, Naksatra s’adressa au vieil homme qui était de l’autre côté du comptoir.

« Tu crois qu’il y aura une guerre. Que fera le Dædalus dans ce cas ? Il ne pourra pas rester les bras croisés non. Si les Démons s’attaquent aux réprouvées, non alliés, il va réagir non. »

«  Surement. Notre seigneur s’entend très bien avec l’Archimage et  le Seigneur des deux rives. Si une créature maléfique touche ne serait-ce qu’un cheveu des amis du peuple des Déchus, alors oui, la guerre sera déclarée, on se rangera pas auprès des Ailes Blanches, on fera seulement cause commune. En tous cas cela sera une aubaine pour toi, si tu tiens toujours à prouver ta valeur, alors soit prudent. » Pendant quelque secondes, il se perdit dans ses pensées puis le reposa sur le jeune Ange Déchu en face de lui.  « Et maintenant que j’y pense. J’aimerai beaucoup que tu me rendes un service. Un grand service. Je ne doute pas de tes capacité et c’est pour ça que je te le demande, les gardes ont fort affaires avec les temps qui courent et j’ai des relations, si tu m’aides je pourrai parler de toi auprès de la garde qu’en penses-tu ? »

Naksatra réfléchit, le vieil homme lui inspirait plus que du respect, il ne voyait pas en lui un père, mais plus comme un oncle. Le conseillant et le faisait travailler dur. En réalité sa décision était déjà prise, pas pour le coup de pouce qu’on lui proposait mais par principe. Un Déchu avait besoin de lui et il se devait de l’aider mais il se doutait ce qu’on voulait de lui.

«Laisse Tu souhaiterai que je  rejoignes ton ami et que je l’accompagne dans les Terres D’émeraudes ? Pour l’aider lui et la famille de son frère à faire le voyage jusqu’à Avalon n’est-ce pas ? Je serai ravi d’accepter et d’apporter mon aide. »

Le patron de l’auberge lui répondit par un soupir de soulagement, il le remercia et l’invita à rattraper la personne qui était partit quelques instants plutôt. Naksatra fit un signe de la tête et prit la direction de la sortie. En vol, il remarqua des éclairs au loin, une tempête devait faire rage là-bas. A la sortie de la porte de sud, les marchands, fermiers et autres se dépêcher de rentrer soit chez eux, il ne pleuvait pas encore mais cela ne saurai tarder. L’Ange Déchu vit au loin l’homme qu’on lui avait demandé d’aider, après l’avoir rattrapé il lui raconta pourquoi le Patron l’avait envoyé ici, avec lui.

« Bien, je te remercie. On va devoir se dépêcher car l’orage à l’air de devenir de plus en plus violent, je préfère partir aujourd’hui même avec ce temps, car sinon on ne pourra pas partir, et je ne souhaite pas laisser mon frère ainsi que sa famille aussi proche de l’avancé des Démons et de leurs furies sanguinaires. Je m’appelle Palel. Allé, commençons le voyage, si nous sommes suffisamment rapide on sera l’abri chez mon frère avant que la pluie soit sur nous. »

Leur voyage, d’Avalon jusqu’au village du frère de Palel prit plus de temps que prévus. Ils arrivèrent de nuit et trempés dans le hameau, les allées étaient désertes. Normalement n’importe quel village il y avait de l’activité la nuit, une auberge ou quelque chose, mais là non, pas une âme qui vive. Pas un homme, pas une femme, pas d’animaux. Les seuls signes de vie qui se voyait, étaient les filets de lumières des chaumières qui dépassaient des volets. Etrange. Palel semblait connaître le chemin, au bout de quelques minutes, ils toquèrent à une porte. Elle s’ouvrit sur un colosse : Un homme grand avec de longs cheveux bruns et une barbe hirsute, il avait des yeux bruns eux aussi. Panel à coté de lui était clairement un nain et Naksatra n’en parlons pas. Sa voix était grave

«  Panel ! Mon petit frère tu es venu par ce temps ? Entre voyons et qui est ce jeune corbeau que tu nous ramènes hein ? Ma femme va mettre deux couverts de plus et vos habits près du feu de cheminée. On partira demain après une bonne nuit de sommeil. »

La soirée fut joyeuse, le repas quant à lui excellent. Naksatra fit la connaissance de la femme et des deux enfants de Lubruk. L’ange Déchu et Palel apprirent la raison du désert qui régnait dehors : Il y a environ deux semaines, le cadavre d’un homme avait été retrouvé dans un puit, à un kilomètre de là. Enfin, c’était plus le reste d’un cadavre. Un tel acte de barbarie avait fait grand bruit dans la région et beaucoup de personnes avaient déjà quitté le village, mais la petite troupe ne voulait pas finir sur une note aussi horrible, surtout devant les deux enfants. Tout ce beau monde partit dormir afin d’être reposé pour demain. Naksatra fut réveillé en sursaut par des cris, ouvrant les yeux et attrapant d’instinct son épée qi reposait auprès de lui, il remarqua bien vite être le seul dans la maison, il fit par une fenêtre qu’il faisait jour, mais ce n’était pas le plus aberrant non. Ce qui l’était, c’était plus ce qui se passait dans le village !

Des cadavres jalonnaient les ruelles, le sang se mêlait à la boue, le fracas des armes entraient en résonnance avec  les cris de dément et de terreur. L’Ange Déchu ne prit pas le temps de réfléchir et sortie en vitesse de la maison. Aucun signe de vie de Panel ou de Lubruk. Naksatra remarqua du mouvement du coin de l’œil, une forme humanoïde se ruait dans sa direction. La « chose » était un démon, de grandes ailes de chauves trouées à plusieurs endroits. Sa peau aussi, semblait être tirée d’un cauchemar : rougeoyante et craquelée sur une grande partie. Le Démon tenait dans ses deux mains des haches de guerre ruisselantes du sang des villageois. Il avançait remarqué l’apparition du Déchu hors de la maison et s’était écarté du massacre des membres de sa race pour se jeter sur le nouveau venu ou morceau de viande à en juger par l’état ensanglanté de sa bouche, qui n’était surement pas le siens. Naksatra dégaina aussi rapidement qu’il put tout en faisant un pas de côté mais il ne fut pas suffisamment rapide pour ça, car le dément réussi à entailler l’avant-bras du Déchu. Serrant les dents, l’ange déchu de la colère contrattaqua immédiatement, en profitant d’une ouverture de la part du démon, il visa la tête, la transperçant. L’être démoniaque, déglutissant du sang, tomba à genoux. Naksatra comprit qu’il s’agissait juste des sous-fifres envoyés par des autorités supérieures, il se mit en quête de Panel  et de sa famille à travers le village, il remarqua que des réprouvés et déchus armés se battaient contre les envahisseurs qui se comptaient maintenant pour un groupe d’une douzaine de Démons, il ne leur faudra pas longtemps pour se débarrasser d’eux.

Au bout d’une heure, l’excursion éclair était éradiquée. Les corps des Démons étaient brûles dans un bûcher à l’extérieur et les corps des villageois enterrés, cherchant à se rendent utile, Naksatra ne trouva pas Panel, ni Lubruk parmi les cadavres, ce qui le soulagea un peu. Il était fatigué et couvert de sang, ses plaies ouvertes montrèrent des signes d’existence en lui arrachant des grimaces. Les Démons se montraient donc bien audacieux, et encore, c’était surement le début de quelque chose de plus catastrophique

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Lun 08 Fév 2016, 07:46


Mon insignifiante expérience du monde m’avait déjà appris que,  en ces Terres, tout arrive par conflit et par nécessité. Le conflit exerce à tous les coups son pouvoir royal, pointant un doigt impérieux vers les peuples, se jouant de leurs intérêts et de leurs valeurs comme on se joue de pions sur un échiquier. Il est le père qui traverse le temps, engendrant à jamais les Aetheri et les hommes en les mettant inéluctablement en conflit les uns avec les autres. La paix n’existe pas; elle n’est présente que lorsque le conflit a fermé les yeux, reprenant des forces afin de mieux diriger le cœur des hommes. Le conflit, le combat, la guerre; tant de mots pour décrire un phénomène récurrent qui domine les relations entre peuples. Les vainqueurs accèdent à la liberté et sont élevés parfois jusqu’à la divine puissance, tandis que les vaincus sont abaissés jusqu’au rang d’esclave, forcés de fléchir les genoux devant une entité qui aura tout simplement su se prouver plus meurtrière. Le maître fait sa propre loi et contraint l’esclave de s’y soumettre; c’est dans l’ordre naturel des choses. Un nouveau conflit armé, cependant, peut renverser cette hiérarchie. C’est au rythme des assauts que notre monde évolue; certains montent dans l’échelle sociale, d’autres en descendent, mais tout cela à la cadence d’un va-et-vient digne de la plus endiablée des valses.

En temps de guerre, tous oublient leurs problèmes individuels pour porter attention au plus grand bien. Le plus grand bien des peuples courant à travers les Terres du Ying et du Yang, oui, mais aussi le plus grand bien des créatures vivant dans ses forêts, dans ses plaines et ses prairies. Le plus grand bien du Monde qui nous a donné naissance, tout simplement. Si, pour arriver à chasser la menace, du sang obscur devait être versé, alors on considérera cela un bien maigre prix à payer. Les Orines rassemblées autour de la place publique de Maëlith en étaient bien la preuve. «C’est pour le plus grand bien,» clamait une de nos aînées, parcourant la foule d’un regard implorant. Au loin, nous pouvions toutes entendre la rumeur du combat, les cris des vagues d’assaut comme unique sombre bande sonore. «Si nous n’agissons pas, les Terres d’Émeraude nous abritant ne seront bientôt plus.» Un murmure nerveux parcourait désormais la foule. Toutes écoutaient l’aînée avec respect, mais d’aucunes ne semblaient prêtes à sortir des frontières de Maëlith afin de combattre. L’aînée, qui se prénommait Ethémea, se faisait entendre car elle était extrêmement respectée au sein du village. En plus d’avoir quelques siècles derrière elle, son Maître était un conseiller Ange haut placé, leur Lien perdurant depuis des centaines d’années. Peu d’Orines présentes pouvaient se vanter d’une relation aussi fructueuse avec un homme si important pendant tant d’années. Malgré tout, la masse d’Orines assemblées autour d’elle semblaient hésiter à prendre son parti. Certaines affichaient simplement une expression dubitative, d’autres jetaient à l’oratrice des coups d’œil emplis de scepticisme, les bras croisés sur leurs poitrines.

Les fesses posées sur le rebord de la fontaine trônant au centre de la place publique, serrant ma bague parée d’une Nyseira entre mes paumes, je me penchai légèrement vers l’avant dans l’espoir de mieux percevoir la voix d’Ethémea. Au loin, un cri particulièrement sordide se fit entendre, faisant couler une sueur froide le long de ma colonne vertébrale. Personne n’avait vu venir l’attaque qui faisait désormais rage sur les Terres d’Émeraude, détruisant les villages parsemés sur ses vertes prairies. Il était cependant impossible d’ignorer le combat, dorénavant. Lorsqu’il eut été clair que l’attaque n’était pas qu’une simple escarmouche, Orine après Orine, moi y comprise, avait quitté leurs domiciles pour se masser sur la place principale, attendant nerveusement des instructions de la Vénus ou des Muses, qui ne s’étaient pas montrées. La peur gagnait rapidement mon cœur. Les quelques mois que j’avais passé en dehors du village avaient beau m’avoir fait subir l’horrible vue de multiples champs de bataille, je n’en étais pas moins nerveuse de devoir en voir un autre. Une voix impérieuse aux inflations ironiques s’éleva alors : «Et que proposez-vous que l’on fasse, Ethémea? Abandonner la cité, peut-être?» «Ne soyez pas absurde. Certaines resteront ici afin d’organiser une défense, dans la possibilité que l’ennemi arrive à braver nos Gardiens et à parvenir à Maëlith. Les autres partiront au front.» L’aînée parcourut la foule des yeux d’un air implorant. «Courage, mes sœurs. Nous devons nous battre.»

La femme ayant pris la parole plus tôt pouffa d’un rire sarcastique. «Nous battre? Et contre quoi, exactement?» Elle se retourna vers ses consœurs, pointant le ciel gris d’un index accusateur. «Vous les avez vu tout comme moi! Des créatures ailées, nées de sang et de cendres, monstrueuses, infâmes : des Démons! Et pas qu’un seul; ils sont venus par dizaines, peut-être même par centaines. Une poignée d’entre nous ne saura avoir raison d’eux.» «Nous devons défendre nos Terres,» répéta Ethémea en secouant la tête.  «Les Terres d’Émeraude aujourd’hui, Maëlith demain. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils ne saccagent notre village, notre bibliothèque, nos temples, nos maisons. La vôtre y compris,» conclut-elle en lançant un regard lourd de sens à l’Orine qui l’avait interrompu. Cette dernière soupira, un sourire contrit florissant sur ses lèvres. «Deimu Ethémea, je crois parler pour nous toutes lorsque je vous dis apprécier votre bravoure. Votre zèle de défendre Maëlith est admirable, mais le fait est que nous n’avons reçu aucune instruction de la Vénus – ni des Muses, d’ailleurs. En l’absence de directives quelconques, nous devons nous en remettre au plan de Dame Nature. Ceci est une situation où notre passivité devrait être implicite. Prétendez-vous connaître la volonté de la Vénus mieux qu’elle ne la connaît elle-même?» Elle ponctua ce trait d’humour d’un petit rire, qui fit froncer les sourcils de la plupart d’entre nous. La jeune femme manquait d’un grave égard envers son aînée. «Sauf votre respect, Éthémea, vous êtes à peine présente à Maëlith, désormais. Pourquoi devrions-nous remettre notre sort et celui de nos enfants entre vos mains? Ne devriez-vous pas être aux côtés de votre Maître?»

Lorsque la jeune femme ponctua cette ultime phrase d’une inflexion moqueuse, les murmures d’incertitude qui parcouraient alors la foule se muèrent en de véritables volutes de colère. Plusieurs Orines tentèrent de prendre la parole afin de défendre Ethémea, mais celle-ci les fit taire d’un geste.

«Je ne crois absolument pas incarner la volonté de Deimu Venya. Par contre, je suis certaine que la Vénus ainsi que les Muses se sont, à l’heure qu’il est, réunies en conseil pour tenter de négocier avec les Démons qui menacent notre territoire. D’un point de vue politique, cela est l’attitude la plus sage à adopter. Cependant, d’un point de vue pratique, c’est à nous, Orines, qui peuplons ces Terres depuis des temps immémoriaux, de les défendre contre tout envahisseur. Agenouillez-vous et priez, si cela vous chante. Vos consœurs et moi-même, qui seront au front, aurons besoin de toutes les protections de Dame Nature dont nous pourrons bénéficier.» La foule était désormais parcourue de hochements de têtes ostensibles. Le peuple Orine n’est pas un peuple lâche, généralement : mais, trop attachées à nos racines, à notre cité et à nos Maîtres, nous avions besoin d’une tête forte pour guider les troupes. Ethémea lança alors à son interlocutrice un regard assassin, ponctué d’un vague mouvement du poignet. «Quant aux arrangements qui cadencent la relation que j’entretiens avec mon Maître, ils ne sont, ma foi, nullement de vos occupations. Concentrez-vous plutôt sur votre propre quête de Lien, ma chère. Peut-être qu’un jour vous pourrez, vous aussi, enfin trouver homme désirant répondre à votre énigme.» Elle se retourna, faisant désormais dos à son interlocutrice, qui était désormais rouge d’embarras et semblait bouillonner de colère. «Mes sœurs,» reprit-elle, s’adressant désormais au reste, «je ne force nullement à combattre celles d’entre vous qui ne le désirent pas. Cependant, je compte bien franchir les frontières de notre village afin d’aller le défendre. J’apprécierai infiniment le support de celles ayant la force de se battre.» Sur ces mots, l’aînée s’en fut, murmurant des excuses aux femmes qu’elle bousculait afin de sortir de la place publique. Plusieurs femmes la suivirent, alors que d’autres restèrent sur place, y compris l’Orine avec qui avait eu lieu l’altercation. Quant à moi, le discours d’Ethémea m’avait convaincue. Nous n’accomplirons rien en restant cloîtrées dans les frontières de notre village. De plus, je faisais partie des Orines qui avaient le moins à perdre au combat : adulte, mais sans Maître, ne pas me mêler au combat alors que d’autres y avaient tout à perdrenm’aurait empli de terrible remords. J’allais accompagner Ethémea ainsi que les autres braves volontaires et me battre.

Enfilant les Griffes de bronze sur mes jointures endolories, caressant la bague parée d’une Nyseria que j’avais enfilée sur mon index gauche, je marchai d’un pas fébrile vers la sortie du village. À travers la végétation qui en cachait l’entrée, je pouvais apercevoir le massacre de feu et de sang qui se déroulait devant mes yeux. La bataille n’était pas encore aux portes de Maëlith, mais elle n’en n’était pas loin. Une colonne de fumée noire provenant d’un village incendié s’élevait vers le ciel sombre, entouré de cendres qui flottaient dans l’air avant de se poser sur l’herbe devenue grisâtre. L’air empestait le sang et la charogne, mes tympans étaient déchirés par les atroces cris en grognements. La peur commençait à me faire tourner la tête, mais motivée par les autres Orines qui s’avançaient vers le lieu de bataille, je ravalai ma salive et leur emboîtai le pas. Il ne nous fallut pas plus de quinze minutes pour parvenir à la lisière d’un petit village où le combat faisait rage. Devant nous, plus rien que le chaos, la misère, la peur. Des villageois effarés couraient en tous les sens alors des mères éplorées tentaient de retrouver leur progéniture parmi les débris encore fumants de leur demeure. Dans le ciel, des Démons aux ailes rachitiques tournoyaient au-dessus des débris, tels des vautours guettant avec délice leur proie. Le spectacle était d’autant plus désolant que nous savions toutes que ce village n’était pas le seul à être victime de ce sort.

Serrant les dents, le corps parcouru d’une vague d’adrénaline, je frottai la Nyseira qui parait ma délicate bague argentée. Une paire d’ailes se matérialisa alors dans mon dos, leur fine membrane s’attachant à mes omoplates et se fusionnant à mes muscles, provoquant ainsi un léger spasme dans mes muscles. Je ne me servais de cette bague qu'en de très rares occasions; aussi, mes ailes n’étaient pas aussi puissantes qu’elles auraient pu l’être. Adressant une prière muette à Deimu, je dépliai les ailes afin de les désengourdir, puis les secouai légèrement afin de les préparer au vol. Un simple saut en l’air acheva de me propulser dans les airs. J’atrapai le long manche boisé de la dague qui faisait tenir mes cheveux en chignon et l’enserrai dans ma paume droite. J’avais repéré ma cible; un Démon qui s’apprêtait à plonger vers une de mes consœurs, légèrement plus à l’Est. Je me dirigeais droit sur lui, le bras droit replié vers l’arrière pour me donner de l’élan, lorsque je fus violemment projetée au sol sur mon flanc droit. Mes épaules absorbèrent la majorité du choc de l’impact, mais je parvins à ne pas lâcher ma dague que je tenais toujours fermement en main. Mon assaillant et moi-même roulâmes sur le sol durant quelques secondes, jusqu’à ce qu’il me flanque un coup de pied dans les reins, me forçant à lâcher prise. Pliée en deux, je ne le vis pas revenir à l’assaut, cette fois brandissant un poignard. Je parvins à esquiver le coup fatal de peu, mais ma feinte lui permis de me taillader sévèrement l’épaule gauche. Je répondis en plaquant mon ennemi au sol, me servant des griffes du Dragon afin de lui percer la peau sensible juste en dessous de sa clavicule et de le forcer à basculer. Sur le sol, mon adversaire me regardait avec un air de défi; je pus apercevoir son visage et me rendis compte que j’avais affaire à une Démone et non à un Démon. Je pressais mon bassin de tout mon poids sur sa cage thoracique pour l’immobiliser, mais, étant plus lourde que moi, elle parvenait tout de même à bouger sous mon poids. Bandant mes muscles, je soulevai ma dague au-dessus de ma tête, prenant mon élan afin de porter le coup fatal à mon adversaire.

Un moment de silence, où la Démone et moi-même nous regardâmes dans les yeux, respirant au même rythme. Je restai suspendue dans mon élan, les deux bras au-dessus de la tête, tenant mon arme à bout de bras. J’envisageai un instant prendre pitié et de la laisser partir. Puis, elle me cracha au visage et j’abattis ma dague de toutes mes forces en plein dans sa trachée. Elle se cambra, tenta de prendre quelques respirations. En vain, puisque la Démone toussota du sang avant de mourir, les yeux exorbités.

En reprenant mon arme maculée de sang noir, je compris que la guerre, la reine et la mère de l’humanité, serait inéluctable.

Le peuple Orine n’est pas aussi sans défense que la plupart des gens semblaient penser.

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Mer 10 Fév 2016, 23:12


Le monde changeait de nouveau, semblait-il. Les rouages d’un nouvel évènement des plus imminents se mettaient en place petit à petit, tel des pions sur un échiquier où chacun tentait de mettre en échec son adversaire. Sympan et son prophète annonçant son retour, demandant aux hommes de préparer son retour, laissant ainsi tomber tous les Aetheri déjà existant dans ce monde pour ne se tourner que vers l’Être Unique et suprême. Du chamboulement au temple des Esprits. Le départ soudain du dirigeant des démons, lâchant la laisse de ses derniers, laissant alors libre cour à un chaos sans nom et certainement à de la folie. Et dans tout ce capharnaüm, ce déroulait le célèbre conseil des chefs, là ou se réunissait tous les dirigeants de chacune des races présentes sur ces terres. Les Elémentals avaient bien entendu leur représentant eux aussi, ce dernier répondant au nom d’Erine, la toute jeune et fraichement arrivée fille de l’eau. De par son élément, Kain ne la portait pas dans son cœur, ni même en grande estime d’ailleurs. Cette nouvelle débarquée, naïve et à peine sortie de son œuf, montant sur ses grands chevaux tout en soutenant ouvertement une entente avec des Magiciens. Et pourquoi pas avec les Sorciers tant qu’à faire ? Le mercenaire ne voyait en elle qu’une pauvre ingénue indigne d’accéder au trône. Pour lui, personne ne pouvait remplacer Takias, au moins il connaissait les compétences de cette dernière et il appréciait la politique menée par cette dernière, sévère, mais juste. Du coup, comment en étaient-ils arrivés là ? Pourquoi Erine et pas un autre après la disparition de Takias ainsi que celle de Kevne ? Lui même n’en savait absolument rien, mais il savait en tout cas qu’il ne désirait pas se trainer un poids, des milliers de responsabilités et une tonne de boulot derrière en montant sur le trône, il ne voyant pas l’intérêt d’accéder à ce dernier, pour l’instant. Le guerrier laissait volontiers ce poste aux autres, préférant largement l’action à la réflexion de la couronne. D’ailleurs, voilà que celui-ci venait de s’embarquer pour une étrange expédition au cœur même des terres d’émeraude, entouré de Démons et autres joyeusetés du même genre.

Marchant à travers la plaine verdoyante tel une vague déferlantes, ils ne laissèrent derrière eux que des décombres fumants, des corps déchiquetés et une terre labouré sur laquelle les Démons semaient les graines de la folie. Kain ne savait pas ce qui avait poussés les ailés à entreprendre une telle campagne, mais il s’en pourléchait les lèvres. Des combats, du sang, destruction et violence à l’état pure, il n’y avait rien de mieux pour le guerrier qu’il était, rien de plus excitant non plus, pouvant ainsi déchainer ses pouvoirs à loisir sans craindre la moindre représailles de la part de quiconque dans ce monde, seul les Démons allaient être pointés du doigts pour leurs actes et le massacre engendré sur les terres d’émeraude. Un large rictus s’afficha sur le visage du mercenaire à cette pensée, heureux comme jamais tandis que ses yeux brûlaient d’excitation.


Tu t’amuses bien mon gars ?

Le regard de l’Elémental se posa soudainement sur le Démon qui venait de l’interpeller, c’était bien le premier d’ailleurs à lui adresser la parole. L’observant un instant, Kain vit l’immonde créature à ses côtés, ses ailes noirs et rachitiques, son teint de cendre veiné de rouge, ainsi que les deux excroissance qui se dressaient fièrement sur son front. Le Démon ne cachait aucunement sa nature, ne se donnant même pas la peine de modifier son apparence pour la rendre plus humaine. Après tout, il devait se ficher royalement de ce genre de détail à l’heure actuelle. Le guerrier répondit alors à son interlocuteur sur un léger ton de défi.


Ouais plutôt, j’espère juste que les prochains villages montreront plus de résistance.


Un puissant rire, digne de sa nature maléfique, sortit de la gorge du Démon face aux propos de l’Elémental.

Ah ! Je vois. Tu es de ceux-là. Ces guerriers qui cherchent à chaque fois des adversaires plus puissants. Personnellement, je les préfère quand ils ne me résistent pas, c’est mieux lorsqu’ils me supplient de les épargner en sanglotant, cherchant à s’accrocher à leur misérable existence.

D’un air quelque peu indifférent, Kain se contenta d’hausser les épaules comme seul réponse. Mais malgré le manque d’enthousiasme de son interlocuteur, le Démon se mit à poursuivre la conversation. Le mercenaire l’écouta sans broncher, bien plus par curiosité que par réel intérêt pour le personnage. Il en apprit alors un peu plus sur ce qui poussait le peuple maléfique à entreprendre cet assaut sur les terres d’émeraude, ainsi que sur leur mystérieuse cheffe, la dénommée Esméralda, une figure de légende à l’origine de nombreuse histoire. Celle-ci arrivait à les inspirer bien plus que leur souveraine, soulevant une véritable armée pour ses propres désirs. A leurs yeux, elle paraissait être une véritable divinité. Enfin, Kain prit aussi connaissance du nom de son nouvel acolyte, Rakat, un simple parjure, mais qui avait déjà plusieurs parias et pécheur sous ses ordres, ce dont il semblait très fière. Le général de l’infanterie Elémental se garda bien de lui indiquer son grade et qu’il avait bien plus d’hommes sous ses ordres que le Démon qui se tenant à ses côtés. Un léger sourire flotta sur le visage du guerrier à cette seule pensée, mais il s’effaça aussitôt, car la troupe démoniaque finit par atteindre un nouveau village et l’attaque sur ce dernier s’en suivit sans tarder. Les Démons et leurs alliés se mirent à déferler de tous les côtés, même depuis les cieux, sur la pauvre bourgade des terres d’émeraude. Celle-ci était d’une taille bien plus importante que toutes les autres traversées précédemment par la cohorte des ailés, disposant d’une modeste fortification, mais aussi d’hommes armés prêts à se défendre bec et ongles pour protéger leur citée face à l’assaut imminent de la horde démoniaque. Passant sa langue sur ses lèvres, Kain se réjouissait déjà des combats à venir, comme devant un plat des plus appétissant, un véritable festin pour le guerrier.

Tels des fourmis sur un morceau de pain, la masse noire des Démons déferlèrent sur la ville et en assiégèrent les murs. Grace à leurs ailes, ils survolèrent les murailles, rentrant au sein de ville pour commencer leur massacre, tuant chaque personne s’approchant d’eux ou toute celles qui avaient le malheur de passer à porter.
De son côté, ne pouvant voler, le mercenaire employa un autre moyen pour pénétrer dans la citée. Chargeant, il défonça littéralement le mur, faisant s’écrouler une partie de ce dernier sur son passage et ouvrant alors une brèche dans les fortifications. Un rictus jusqu’au oreilles, Kain se mit à foncer sur les guerriers, ne se souciant guère des civils qui tentaient de fuir les Démons tout autour de lui. Ces derniers pouvaient bien s’occuper des civils, les torturer, les asservir ou tout autre chose, le mercenaire s’en fichait bien du moment qu’ils lui laissaient des défenseurs à se mettre sous la dent. Et alors que des cris d’horreurs, de souffrance, mais aussi de haine retentit dans toute la citée, appuyé par quelques rires démoniaques, le fils du feu faisait face à une dizaine de soldats qui se mirent à l’entourer avec prudence, préférant rester à distance de l’immense lame de leur adversaire plutôt que de tâter de cette dernière.
Un temps qui semblait infini s’écoula pendant que les deux camps s’observaient en chien de faïence. Aucun de ces derniers ne désiraient attaquer le premier, certains à cause de la peur et Kain, simplement pour faire grimper la tension ainsi que pour laisser le temps à des potentiels renforts d’arriver jusqu’à lui. Ayant alors assez attendu, le mercenaire, sourire aux lèvres, sauta sur le premier adversaire qui croisa son regard.


Allez ! Battez-vous !


L’ordre soudain, donné par le guerrier, fit immédiatement réagir ses adversaires qui se positionnèrent de façon la plus défensive possible, hélas ce fut sans compter sur la force monstrueuse dont l’Elémental pouvait faire preuve. Chair, os, armure et bouclier volèrent littéralement en éclat en un seul coup d’épée, tuant alors tous les ennemis qui eurent le malheur de se trouver sur le passage de cette dernière. Il réalisa par la suite un véritable massacre parmi les simples soldats de la citée, ce jusqu’à l’arrivée des officiers supérieur qui arrivèrent en renfort. Ceux-ci eurent droit à une véritable vision d’horreur. Ils débarquèrent devant un sol jonché de sang, de boyaux, ainsi que de corps et membres tranchés en deux. Des grimaces de dégoût passèrent sur leur visage, tandis que leurs regards se posèrent peu après sur un Kain ensanglanté et affichant un sourire radieux, dévoilant des dents blanches qui contrastèrent horriblement avec le pourpre de ses victimes maculant sa peau et ses vêtements. A cet instant, le guerrier ressemblait véritablement à un démon tout droit sortit de l’Enfer aux yeux de ses adversaires. Un moment d’hésitation passa sur leurs traits durant un court instant, mais poussés par la force du désespoir et la haine, ils se ruèrent sur le fils du feu qui émit un rire grinçant, entre plaisir et moquerie face à la réaction des officiers face à lui.  Corps et armes s’entrechoquèrent, le massacre pouvait désormais continuer, l’artiste reprit de la peinture pour poursuivre et finaliser sa toile sanglante.

Un soupir d’extase se fit entendre au milieu de la rue, déserte et parsemées de cadavres encore fumants. Assit sur les marches d’une habitation, Kain rejeta sa tête en arrière, sa lame délicatement posée sur son épaule, tandis que tous les muscles de son corps se détendirent peu à peu comme après un intense effort, ou plus exactement comme après un moment d’intimité avec une femme. Ses yeux se fermèrent doucement, vidé et des plus satisfait par cette journée de bataille.
Et alors que les Démons finissaient de raser la citée  toute entière, en tuant tous les innocents et ceux qui osaient s’opposer à eux, Kain finit par s’endormir tranquillement, les corps de ses ennemis gisant à ses pieds.

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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Dim 14 Fév 2016, 06:40

La Rébellion des Démons
« Envers et contre tous »

« L’heure est grave… »

Karlhaven nous accueilli avec ces mots, ses traits tirés dans une grimace que nous ne pouvions pas définir avec certitude. Mais ce dont nous pouvions être sûr, c’est que les événements qui s’étaient déroulés durant notre absence, n’avaient fait que se détériorer encore plus. Isiode et moi avions, tout d’abord, porté notre regard dans les yeux de notre chef, et bien vite, nous pûmes constater que la même lueur brillait dans le regard de nos compagnons, tous assis en demi-cercle autour d’un feu, ce dernier ayant gonflé si faiblement qu’il peinait à éclairer le paysage qui se trouvait à plus d’un mètre dans les environs. De ce fait, les ombres, à peine repoussées par le rayonnement des flammes, rendaient la scène plus obscure, plus inquiétante qu’elle ne semblait l’être – ou alors, ces ombres personnifiaient bel et bien l’angoisse qui lancinait l’esprit de nos compagnons de voyage. De toute façon, farouche et sombre, cette lueur que l’on pouvait apercevoir au plus profond de leurs mires reflétait clairement que les choses sérieuses commençaient enfin.

« Venez nous rejoindre… » Nous indiqua l’Incorruptible en tendant son bras, le bruit caractéristique de son armure me faisant songer au pire.

Nous nos jetâmes, mon frère et moi, un regard à la dérobée, cherchant dans lapis de l’autre, les réponses à nos interrogations. Cependant, tout ce que nous trouvâmes au fond de nos pupilles, au fond de nos âmes, ne fut qu’intenable confusion et horrible incompréhension. Alors, dans un même pas, nous nous rapprochâmes de nos camarades, ceux-ci se rapprochant lentement des uns des autres pour nous faire une place dans l’arc. Mon jumeau alla s’installer auprès de Cœur d’or sans hésiter. Cette dernière semblait particulièrement nerveuse et – signe à l’appui – elle ne cessait de tripoter follement une mèche de ses cheveux en serrant fermement la main de son jeune apprenti, qui la contemplait avec inquiétude et soucis. Je n’avais qu’à la regarder pour saisir la gravité de la situation, quoi qu’elle nous échappe encore à mon frère et à moi. Protecteur, délicat, Isiode, en s’assoyant à la hauteur de la soignante, voulut s’enquérir de son état au moment où je choisis de prendre place aux côtés de Chromwell qui, comme à son habitude, ne prononça aucun mot fortuit; son regard, simplement, se portait bien au-delà du Désert des Humains, bien au-delà des nuages obscurs qui se confondaient au firmament couleur ténèbres de la nuit sombre et maligne. Mais le guerrier dormait-il? Méditait-il? Non, rien de tout cela. En fait, à mon grand étonnement, je compris qu’il priait silencieusement.

Karlhaven, voyant que tout le monde était présent, s’avança vers nous, les bras croisés, le regard dur et tranchant comme l’acier des lames qui ceinturaient nos tailles. Même si nous pouvions voir à quel point cette situation le dérangeait, il prenait le temps qu’il lui était nécessaire pour poser ses iris sur chacun d’entre nous, comme pour établir, encore plus profondément, le contact entre chaque membre de la cohorte. Lorsque mon tour vint, je sentis comme une vive énergie me traverser au contact de ses mires et, sans que je puisse le comprendre, je me mis à suivre le moindre de ses gestes, attentif à tout ce qu’il faisait, à tout ce qu’il esquissait comme mouvement. Enfin, il prit la parole, et je reconnus, à sa voix, le timbre de la gravité, de l’empressement, de la situation qui s’était, depuis trop longtemps, dégénérer.

« Le temps presse, et je n’ai pas la patience ni même l’envie de vous faire honneur d’un long et épuisant discours, nous apprit-il en entrée de matière. Comme vous le savez tous, les Démons sont à nos portes. Mais en ces temps troublés, le danger qu’ils représentent n’en est que plus présent; dorénavant, ils sont absolument partout. »

Mes sourcils se froncèrent et, comme attirés l’un vers l’autre, les regards d’Isiode et de moi-même se croisèrent. Partout? Avions-nous donc laissé si rapidement la situation se détériorer de la sorte?

« Je vous présente Anton… » Annonça soudainement Karlhaven en tournant son regard vers l’arbre qui nous faisait office de parasol.

Surpris, je pivotais rapidement la tête dans cette direction, y apercevant un homme de grande taille, dont les cheveux blancs reluisaient à la lueur de l’astre lunaire. Le dos appuyé contre le tronc, la tête baissée, il ne fit même pas l’effort de nous saluer, concentré à songer à nous ne savions trop quoi. À moins qu’il dormait vraiment, celui-là?

« Anton est notre informateur en plus d’être le frère aîné de notre Cœur d’or. Il nous tient au courant de tout ce qui se passe sur les Terres. »

Ces informations, à les entendre, semblaient nous être particulièrement adressées, à Isiode et à moi. Et je savais déjà les yeux de mon frère posés sur le visage fermé d’Iseult, qui serrait un peu plus fort l’emprise qu’elle exerçait sur les petits doigts de Vaence.

« Alors que les jumeaux s’étaient absentés, il nous a averti d’une terrible nouvelle. Les Démons auraient pris d’assaut les Terres d’Émeraude, siffla-t-il avec une once d’irritation; une abondance d’amertume. Les rumeurs raconteraient même que l’Impératrice Démoniaque aurait abandonné son trône, laissant son peuple dans la plus grande folie meurtrière. »

Tous, nous savions ce que cela signifiait. Déjà, quand ils avaient un souverain à leur tête, ils étaient du genre anarchique, mais si ces on-dire étaient bel et bien vrais, alors la situation était beaucoup plus critique que nous avions pu le penser. Après avoir jeté un regard en direction de l’informateur, Karlhaven reprit, d’un ton que l’on sentait de plus en plus venimeux.

« Ils attaquent les enfants, violent les femmes, propagent la destruction comme on propagerait une maladie dévastatrice. Notre mission est de les arrêter, par tous les moyens. Sommes-nous des guerriers des Vertus? »

La question ne se posait même pas et l’Incorruptible le savait, enchaînant aussitôt.

« Les Démons nous menacent, et nous ne sommes pas les seuls à payer ces frais. Ils nous déclarent la guerre. Et nous devons leur répondre.

- Avec la même violence… »

Je sursautais presque à l’entente de cette voix. C’était Chromwell qui, ayant détaché son regard du ciel, scrutait à présent le visage, voilé dans l’ombre, de Karlhaven. Je me serais attendu à tout sauf à cela: d’ordinaire, Chromwell était bien le dernier à qui j’aurais donné la légitimité de ces mots. Le jeune guerrier et son capitaine s’observèrent longuement, jusqu’à ce que Karlhaven acquiesce d’un hochement de la tête.

« Notre Imperceptible a tout dit. Nous devons riposter, prouver que nous avons bien plus que nos langues pour nous défendre et répliquer. »

Et, d’un seul geste, il dégaina son épée. Pour ce qu’il voulait nous faire passer, point de mots étaient utiles à aligner. Nous savions parfaitement ce que nous devions accomplir et, comme un seul homme, nous nous levâmes, prêts à nous mettre en route. Nous allions nous battre. Pour le Bien. Contre le Mal.
Et aussitôt, nous déployâmes nos ailes.


Sur place, comme nous l’avions craint, c’était la destruction la plus totale. Voir un tel schéma se profiler devant mes yeux m’écœurait, faisait bouillir en moi une chaleur insoupçonnée. J’avais une irrésistible envie de me plonger dans la bataille pour faire cesser ces massacres, ces bains de sang, mais Isiode, volant à même altitude, me le déconseilla fortement. Du moins, pour le moment. Et si, au début, je crus qu’il m’arrêtait une nouvelle fois par « sécurité », je compris qu’il m’avertissait, en fait, que Karlhaven avait encore deux ou trois mots à notre égard.

« Tuez-les. Libérer ces pauvres gens de leur joug, de leur folie meurtrière. Mais je vous en prie, rester vous-mêmes en vie. Ne prenez pas de risque inutile…

- Si nous mourrons, chef, ce sera avec le plus grand honneur. Ne ressentez aucune culpabilité, aucun remords. Si nous mourrons aujourd’hui, ce sera avec la plus grande joie, commençais-je.

- Parce que nous combattons pour les Vertus et la Paix », termina mon frère et Karlhaven, dans un regard, nous sourit.

- Alors combattons, mes frères. Combattons jusqu’à notre dernier souffle pour les Vertus et le Bien. »

Et nous plongeâmes dans la bataille, levant nos armes, sans un cri de guerre, sans un cri de rage. Silencieux comme des rapaces, nous fondions tout simplement sur l’ennemi à abattre.


Les armes s’entrechoquaient avec une violence inouïe. Les hurlements décadents emplissaient l’air chargé par l’anarchie. Faux, dagues et épées se rencontraient férocement dans des étincelles dorées, d’argent. Le Mal combattait le Bien dans un combat bestial et acharné, qui n’était guère sur le point de s’achever. Les ailes d’ébènes, rachitiques pour la majorité, s’emmêlaient avec frénésie à nos ailes immaculées, blanchâtres comme le plus beau de tous les voiles de neige. Nous nous battions jusqu’à la mort, jusqu’à ce que notre adversaire périsse sous le tranchant de nos lames. La sueur au front, le cœur battant, nous laissions notre profonde croyance guider nos pas, porter nos gestes à la tempe de l’infidèle. Ils méritaient la mort, la direction du purgatoire pour faire cesser la folie dans laquelle tourbillonnait leur âme en perpétuelle démence. Nous devions triompher, pour le Bien, pour tous ces pauvres gens qui les fuyaient, sans pour autant parvenir à échapper aux griffes acérés qu’étaient leurs ongles; à la rapidité mortelle qu’était leur assaut cruel.

Malgré tout, malgré toutes les pertes, autant matérielle qu’humaine, nous étions finalement parvenus à annihiler complètement l’assaut démoniaque qui attaquait ce petit village coincé entre deux flancs de hautes collines. Le représentant du village n’avait pas hésité une seconde à prendre les armes contre l’envahisseur, allant même au front de la bataille pour repousser, le plus loin possible, l’ennemi de ses terres, jusqu’à ce que nous nous rendions compte qu’il nous était tout simplement impossible de les chasser, puisqu’ils revenaient constamment à l’attaque, plus féroces et indomptables que jamais. Son acte, cependant, courageux et héroïque lui couta la vie, mais quelle mort! que de mourir ainsi, désirant plus que tout, ardemment, fiévreusement, défendre ce qui nous était le plus cher au cœur, à l’esprit, à l’âme même. Les survivants pleuraient sa mort à grande chute de larmes et même si la tristesse eut semblé plus intense dans son cas, il n’en restait pas moins que les autres morts eurent, à leur honneur, le même chagrin, les mêmes cris de colère et de peine, dans un concentré tout aussi virulent, puissant, violent…

« Est-ce terminé? » Me questionna alors Greydan, tenant dans chacune de ses mains ses lances fétiches, Chance et Fortune.

Je ne disais absolument rien, mon visage tourné vers le firmament d’un bleu azur si pur, si éclatant… Veillez sur eux. Comme nous, ils ne demandent que Votre protection divine. Veillez sur eux, Déesse. Veillez sur eux et offrez-leur une vie meilleure, où que la Mort puisse nous porter. Je fermais les yeux, expirant un soupir. Était-ce réellement terminé? Douce utopie qu’était la pensée d’un tel rêveur. Car, au contraire, rien n’était terminé.
Tout ne faisait que commencer.


1 836 mots
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2 points d’Intelligence pour Isiode + La tromperie des autres pour Isiode (pas Isley cette fois xD)
Merci pour ce LDM! Je me suis bien amusée :D


It's a little price to pay for salvation
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[LDM Février/Mars] La rébellion des démons Signat20
Merci Mancy et Shanxi pour les cadeaux ♪:
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Dim 14 Fév 2016, 17:14

On a beau dire, ça fait toujours du bien de se poser un peu dans une ville, de pouvoir relâcher un peu ses nerfs, de se détendre, de ne plus avoir à penser à trouver un abri avant la nuit et se dépêcher sur les routes pour ne pas tomber sur des brigands ou autres choses, comme des bestioles ou des monstres. Là, au moins, j'peux finir de travailler plus tard. Bon, j'dépense un peu plus, avec la chambre, les repas et tout, mais j'ai un toit sur la tête, un matelas de paille sous l'dos et des gens autre que des esprits ou Dazia avec qui parler. En plus, du coup, j'arrive presque à trouver un travail tous les jours. Ca fait du bien à ma bourse ! Et à mes pieds et à mon ventre parce qu'les premiers, ils sont pas obligés d'écumer les routes toute la journée et qu'le second, il peut avoir au moins un repas chaud par jour. J'devrais vraiment faire ça plus souvent. Pour le moment, ça ne m'a pas trop mal réussi … Peut être qu'un jour, je devrais songer à m'installer quelque part ou tout du moins avoir un pied à terre … Y'a bien l'terrain où y'avait notre maison, mais bon … Y'a trop d'souvenir là-bas, puis d'toute façon, il reste rien. Si cela s'trouve, y'a même déjà quelqu'un qui a repris l'endroit. Après tout, c'était quand même bien positionné, sur l'trajet d'une route commerçante et tout. Ca serait vraiment dommage et bête que personne ne se soit réinstaller dans l'coin. Pas sur l'ancienne auberge, non. Parce que là, ça serait vraiment mal poli et pas respectueux, mais à côté, ou à quelques lieux. Faudra qu'un jour, j'y retourne, au moins pour voir comment s'est maintenant … Il n'y avait plus rien à récupérer, mais quand même …

Aahh … j'crois qu'la pause du midi est finie ! Merci du r'pas m'sieur, faut qu'j'y r'tourne, sinon il voudra plus m'rembaucher, et ça serait idiot ! A ce soir!

[i]C'est sur qu'c'st pas l'boulot d'l'année, curer les écuries, mais bon, ça au moins, j'peux l'faire sans trop d'mal. Y'a pas besoin d'avoir fait des études ni quoique ce soit pour réussir à fourcher du fumier et à le mettre sur un tas. J'devrais faire ça plus souvent parce que j'me rends compte qu'en fait, j'ai pas beaucoup d'force et d'muscle. J'ai déjà pleins d'ampoules aux mains et les bas des reins qui grincent à chaque mouvement. En fait, j'ressemble à un p'tit vieux avant l'heure … c'est grave ! Faut vraiment qu'j'me bouge et tout, pas ce sinon, qu'est ce que j'vais devenir d'ici quelques années ! Et même sans ça, si l'patron, il voit que j'peine trop, il voudra pas m'reprendre. En même temps, j'peux l'comprendre. Lui, il veut quand même quelqu'un qui puisse faire le travail correctement sans mettre trop de temps. Heureusement qu'jusqu'à présent, ses derniers jours passés ici, j'ai réussi à trouver divers boulots. D'toute façon, j'ai l'impression qu'y a presque toujours du travail dans cette ville pour quelqu'un, s'il l'veut vraiment. La preuve, si j'me souviens bien et que j'y repense, depuis qu'j'suis là, j'ai d'jà travaillé plusieurs fois aux champs, à labourer et tout, puis aux abattoirs .. par contre, là, c'est un peu gore, il faut le reconnaître … chez l'marchand d'bestiaux, une fois comme balayeur, et aussi au marché, comme coursier. J'crois qu'j'ai jamais autant diversifié mes activités que depuis qu'j'suis dans ce village … enfin, p'tit ville plutôt vu tout ce qu'il y a. J'devrai en profiter pour changer un peu mes affaires, en vendre pour en acheter des un peu mieux, r'faire l'plein d'mes accessoires. On sait jamais quand ça peut servir. Puis au moins, comme ça, Yrrah pourra pas râler c'soir en disant qu'j'ai glander ou un truc du genre. Il est pas chié, lui, d'dire ça, alors qu'il fout rien d'sa journée à part aller dans l'Au-Delà.

Enfin bref. Faut que j'me concentre sur c'que j'fais parce que sinon, j'risque d'faire des bêtises et ça, c'est pas trop trop top comme action. Puis faut aussi que j'fasse attention aux ch'vaux. Que j'leur donne pas un coup de fourche par mégarde, qu'ils sortent pas d'leur boxe pendant que j'les récure ou qu'ils m'bousculent et marchent pas d'ssus. Bon, jusqu'à présent, aucune chose de toute cette liste n'est arrivé, mais on sait jamais. Mieux vaut prévenir que guérir et être prudent. D'toute façon, mon travail ne pourra qu'en être mieux fait si j'agis ainsi. Et qui dit travail bien fait dit patron content dit peut être une meilleure paye et dit assurément une plus grande chance d'être repris s'il a de nouveau besoin de quelqu'un dans les quelques jours à venir. Puis j'aime bien les chevaux. La plupart du temps, ils sont calmes et paisibles, à l'écoute. Puis en même temps, ils sont curieux. Certains sont même joueurs à ce que j'ai pu remarqué, comme quand celui de la stalle du fond arrêtait pas d'essayer d'me piquer mon masque. Ca doit être sympa d'travailler tout le temps avec eux. J'pourrai p't'être d'ailleurs apprendre un jour à monter à cheval. Ca pourrait être pratique pour les voyages et j'pourrai avoir ma propre monture … Mouai bon … Faudrait que j'ai déjà de quoi l'acheter et puis surtout, que j'ai assez d'argent ensuite pour pouvoir l'entretenir et lui acheter à manger, à boire et un box à chaque fois que je vais quelque part. Ce qui, au final, quand on y réfléchit bien, revient toujours au même : trouver un métier. Parce que balayeur, c'est bien beau, mais s'en est pas vraiment un. Va falloir sérieusement que je me mette à réfléchir à ça du coup.

Tiens … Qu'est ce qui se passe ? Pourquoi est-ce que les chevaux, ils s'agitent comme ça ? Ils s'impatientent, ils paniquent, ils s'énervent, ils piétinent dans tous les sens, ils hennissent, renâclent, frappent le sol … J'crois qu'y'en a même certains qui s'cabrent. Pourtant, y'a pas l'feu. J'le sentirai quand même … Alors qu'est-ce qui se passe … Puis … C'est quoi tout ce boucan soudain dehors ? C'est pas normal. Il y a quelque chose qui cloche. Faut que j'aille voir. C'est vraiment louche tout ça. … Aahhhh !!!! On nous attaque !!!!! Des …. des démons ? Pourquoi ??? Ils nous .. massacrent ! Tous ?! Non !!!


Allez vous en!!!!

Je peux pas rester là sans rien faire ! Faut que j'aille aider les gens ! Heureusement que j'ai gardé la fourche avec moi ! Ca sera un peu plus pratique qu'avec juste mon balai. Là ! J'entends des gens ! On … On dirait des enfants ! Par les Aetheri, ils sont bloqués ! J'y vais ! J'peux pas les laisser comme ça ! Y'a un bébé ! J'l'entends pleurer ! Vite vite vite ! Tant pis, j'fonce dans l'tas ! Je sais qu'les démons sont dans s'coin, j'sens leur aura !

J'vais vous dégommer !!! LAISSEZ LES TRANQUILLE!!!

J'savais qu'les Cornus, c'était pas des tendres, mais quand même, à ce point là ? On dirait qu'ils sont devenus complètement fous … Pourquoi qu'ils se mettent soudain à attaquer tout le monde ? Y'a un truc qui cloche dans toute cette histoire ! M*rde ! Ils sont combien ? J'ai pas fait attention ! J'vais me faire rétamer la figure moi, si ça continue et que je me concentre pas assez sur ce qui se passe autour de moi ! Et il est hors de question que je morde la poussière. Non ! Je refuse ! Je vais pas me faire avoir comme cela ! J'sais qu'jsuis loin d'être puissant et tout mais quand même ! J'suis pas une mauviette ! J'suis plus une mauviette ! Faut que je m'améliore pour pouvoir lui foutre mon poing dans la figure et la tuer, Elle. Tant que j'ai pas fait cela, je n'ai tout simplement pas le droit de baisser les bras. Interdiction de me reposer sur des lauriers qui n'existent pas ! J'dois sauver ses enfants, même si pour ça, j'dois y laisser la vie ! Tant pis ! Au moins, j's'rai mort en faisant quelque chose de bien et de vraiment utile. C'est tout ce qui doit m'importer. Le reste ? Futilité ! Voila ! Rester concentré. Laisser mes sens et mon instinct agir. Rendre coup pour coup. Toujours me mettre entre les Démons et les enfants et garder ses derniers dans mon dos. Ne pas perdre d'attention les agresseurs. Essayer d'faire attention où j'pose mes pieds. Ca serait vraiment idiot que j'me fasse tuer tout simplement parce que j'ai glissé ou que j'me suis tordu la cheville et qu'ils n'avaient plus qu'à me trancher la gorge ou me décapiter. J'suis p't'être aveugle mais j'ai d'autres atouts ! J'peux y arriver ! J'peux prouver que j'peux servir à quelque chose ! … AÏÏÏÏEEEEEE !!!! MAIS IL M'A PRESQUE ARRACHE L'BRAS CELUI LA !!! Mais c'est un malade cet ailé ! Purée, mais ça fait un mal de chien en plus ! J'crois que j'vais tourner d'l'oeil … Enfin, tomber dans les pommes … Mince alors … Et moi qui croyait pouvoir réussir quelque chose … Pourquoi ça finit toujours comme ça ? Qu'est ce que j'ai fais de mal cette fois ci ? Pourquoi je foire quasiment tout le temps ce que j'entreprends ? J'suis si nul que cela ? Quand même ! C'est pas possible ! Doit bien y avoir une autre explication … M*rde … J'arrive plus à tenir mon arme de fortune … C'est vraiment foutu cette fois j'ai l'impression … Purée … j'espère sincèrement qu'ils vont s'en sortir au moins, les gamins …

Fuyez pauvres fous!

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Dim 14 Fév 2016, 17:56

« Moi quand je serai grande, je maquillerai les gens qui sont morts ! » Lully avait commencé à effrayer les autres enfants très jeune et malgré elle. Au début. Tous les peuples avaient leurs traditions en matière de traitement des cadavres et de leur mémoire. Lully s'en était passionnée très tôt. Là où les petites filles habillaient et pomponnaient leurs poupées, la sirène orpheline les découpait en petits morceaux qu'elle envoyait à ceux qu'elle n'aimait pas. Elle était déviante et seule, une combinaison qui l'avait entraînée dans les pires travers dès qu'elle avait pu goûter à la liberté. Aujourd'hui, elle restait la même, mais elle se connaissait mieux et surtout, elle avait rencontré des personnes à qui elle ressemblait. Ses alliés du jour pour assouvir ses violentes envies étaient des démons. Au début réprimée par les membres de cette race, elle avait appris à dompter leur esprit anarchique et à se faire une place parmi eux. Il ne valait mieux pas que ses voisins de Drosera découvrent dans quel type de communauté elle s'était faite une place. Le seul élément de preuve compromettant était un badge en cuir qui restait bien caché.

« Nous partons ! » avait tonné Remilio. Le groupe de démons et leurs alliés réagirent en conséquence. Ils étaient parfaitement préparés pour partir à l'assaut des terres d'émeraude, avec une organisation surprenante pour des démons. Mais selon Remilio, leur soi-disant plan s'éclaterait aussitôt qu'ils arriveraient Lully, comme les autres qui en avaient besoin, but la potion qui lui avait coûtée un bras : elle était confectionnée à base de poussière de fae et Lully ne voulait pas savoir comment elle avait pu être obtenue. « Je vais pouvoir voler avec toi, Rem' ! » s'écria-t-elle d'une façon volontairement mielleuse. La face de dégoût qu'il afficha la fit rigoler et ils décollèrent en blaguant. Le fait de voir Lully rigoler avec un homme, pour ceux qui la connaissait bien, les aurait fait sauter au plafond. Elle avait changé depuis le temps, au fil des rencontres et des événements. C'était surtout Drosera et ses habitants qui avait déteint sur elle. Elle avait appris l'importance des apparences, notamment. Les rires échangés avec Remilio n'étaient qu'hypocrisie.

Les terres d'émeraude finirent par se dessiner dans l'horizon. Lully se régalait d'avance en regardant ces paisibles terres. Quand ils arrivèrent près de là, l'armée piqua vers leur cible. Pas d'embuscade ni effet de surprise : la subtilité était superflue. Quand ils commencèrent à perdre de l'altitude, ils apparurent aux yeux des rares habitants sortis de chez eux. Des cris se firent entendre, sonnant le début de l'attaque. Lully avait un plan bien précis avec Remilio et ses groupies. Ils comptaient attendre que les premiers démons fassent sortir les habitants de leurs bâtisses. Ensuite, il s les suivraient jusqu'au lac qui bordait le village ; poussés par la panique, ils devraient y aller directement. Ce serait à ce moment-là que Lully et Remilio combineraient leur maîtrise de la foudre pour tous les faire tomber en même temps, en électrocutant une partie du lac. Le plus paisible des sommeils les envahiraient alors. Puis leur groupe rejoindrait les autres pour les aider dans leur propre ouvrage. Lully, idéaliste qu'elle était, imaginait cette attaque comme parfaite sans penser à tous les obstacles qui pouvaient se dresser sur leur chemin. Pour elle, cela se résumait à une troupe dévorant un plat inerte. L'alfar était loin de se douter que la discrétion de leurs préparatifs avait été compromise et que des combattants attendaient de pied ferme leur attaque... surprise.

Ainsi, lorsque les démons se posèrent sr le sol, des personnes armées firent irruption tout autour d'eux alors que leurs cibles s'enfuyaient du village.
]« Tant pis pour le plan », murmura Remilio en dégainant sa lance à piques.Tu n'étais pas au courant ? Un plan est fait pour être compromis », répondit Lully en se préparant à déchaîner ses pouvoirs. Leur section d'assaut était cernée. ]« Rendez-vous et nous ne vous ferons aucun mal ! » cria l'un d'eux avec autorité. Cette tentative arracha des rires narquois à certains. Les négociations s'arrêteraient là. Il ne restait plus qu'à lancer les hostilités, et ce fut quelqu'un de l'extérieur qui s'en chargea en tirant une flèche enflammée en plein dans le torse de... Gin, ou quelque chose comme ça. Le pauvre cria alors qu'il s'enflammait. Remilio s'envola soudain pour se ruer vers le tireur qu'il avait localisé en un battement d'ailes. Un flux délicieux d'adrénaline envahit Lully quand elle regarda le démon se jeter sur les ennemis en criant. Elle repéra le plus faible du cercle et s'attaqua à lui. Un voile d'effroi passa dans les yeux de sa victime quand il s'en rendit compte. Une bataille commença au milieu des habitations et faisait rage partout autour d'eux. Lully tua et blessa des cibles, la rage au ventre. Elle était comme un enfant laissé au milieu de poupées fragiles.

Lully se calma quand elle se fit percer l'épaule par une arme létale. Si l'attaquant fut aussitôt égorgé par un démon, le mal était fait : l'alfar pissait le sang et le démon n'en avait rien à faire, repartant attaquer d'autres personnes. Elle devrait se soigner, et vite. Lully prit un lambeau de vêtements parterre pour l'appuyer, mais cela lui faisait un mal de chien et s'avérait inutile face à l'ampleur de la blessure. Heureusement pour elle, en courant le plus vite possible, elle finit par trouver Remilio, le seul avec lequel elle s'était sociabilisée.
« Viens ! On a encore une foudre à déchaîner ! » Lully savait qu'elle n'aurait pas pu attirer son attention autrement. Quand il s'approcha d'elle, il remarqua vite sa main posée sur son épaule. Il eut un moment de recul, évaluant certainement si Lully se réduirait à l'utilité d'un poids mort. Mais il changea d'avis et revint vers elle. « Tu me revoudras ça », râla-t-il en la tirant vers un espace tranquille. Une fois qu'elle fut emmenée à destination, il traîna un cadavre vers elle et réussit à la soigner en puisant son énergie de ce dernier. Cette magie surprit Lully, qui n'en avait jamais vu de telle sorte. Elle était admirative. « Pas de temps à perdre ! » cria Remilio. Le duo revint dans le cœur de la bataille pour prendre des torches. Ils réussirent à faire fuir un groupe d'ennemis faibles vers le lac. Une fois qu'ils entrèrent dedans pour fuir, il ne restait plus qu'à mettre en oeuvre le plan initial... mais au moment où ils se concentraient pour la touche finale, des anges qui étaient venus par les airs leur tombèrent dessus et sabotèrent leur tentative.

Lully, qui souffrait encore de sa blessure, cria quand l'ange la toucha. Elle se rendit invisible dès qu'elle en ait eu le pouvoir, réflexe automatique qu'elle activait dès qu'elle s'estimait en infériorité. Dès que ce fut fait, elle roula sur le côté et créa l'illusion d'un piranha qui sortait de l'eau pour détourner l'attention de son assaillant. Son appât porta ses fruits ; l'ange trancha l'illusion de son épée et ne comprit pas tout de suite quand il la vit s'évanouir dans les airs. Une fois qu'il se retourna vers lui, elle était invisible, en plus d'être couverte par la nuit tombante. Si cela tira Lully hors d'affaire, cela eut l'effet inverse pour Remilio : il se battait déjà contre deux anges à lui tout seul, au moment où le troisième arriva. Lully n'hésita pas une seule seconde à fuir en les voyant gagner le combat contre Remilio. Elle l'entendit crier plusieurs fois quand elle courut à toute vitesse vers les habitations. Puis, après des dizaines de mètres parcourus, il ne fit plus aucun bruit et elle entendit les ailes des anges se déployer. Lully ne se retourna pas pour vérifier l'état de son guérisseur : elle avait mieux à faire. Une fois que Lully ait rejoint le gros des forces, elle brisa son invisibilité au moment où elle poignarda un ennemi dans le dos alors qu'il se battait contre quelqu'un.

Lully n'avait aucune notion d'honneur dans le combat. Elle prenait toutes les opportunités qui l'emmenaient à la victoire, peu important qu'elles soient lâches ou sournoises. L'important était de détruire et de survivre. L'alfar aida les démons à se battre. Cela dura quelques heures, mais ils vinrent à bout des défenses du village. Une fois que les personnes qui l'avaient défendu soient toutes mises hors d'état de nuire, les civils qui s'étaient cachés ou qui n'avaient pas fui furent achevés par les démons. Si Lully avait eut peur quand elle s'était rendue compte que leur arrivée avait été prévue, elle ne s'était pas attendue à ce que les démons soient aussi puissants et ravageurs. Cette bataille avait été une grande victoire.
« Demain, nous attaquerons d'autres villages. Choisissez une maison encore debout pour vous reposer. » La femme charismatique avait parlé et personne ne remit en question ses paroles. L'ivresse de la victoire était présente dans tous les esprits. Certains allèrent forniquer dans leur coin alors que d'autres allèrent chercher toute la nourriture et l'alcool qui restait dans le village. Lully les accompagna volontiers. L'alcool avait eu raison d'elle depuis qu'elle avait découvert ses bienfaits. C'était depuis cette fameuse soirée dans une auberge où, en compagnie d'une elfe, membre d'une race qui était maintenant son ennemie, elle avait passé une soirée unique. Depuis, elle avait réitéré l'expérience de nombreuses fois et ce soir ne ferait pas exception. Et le lendemain, tout cela recommencerait. Les démons marchaient sur les terres et ils semblaient n'être amputés d'aucune limite. Lully n'avait pas été aussi satisfaite depuis très longtemps.
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Mar 16 Fév 2016, 20:14

La veille au soir, la journée c’était mal terminée, et elle n’annonçait pas une amélioration avec celle qui allait suivre. Nissa voyageait de villages en villages, et depuis quelques jours, elle enchaînait les mauvais accueils en tout genre. Etait-ce l’air ambiant qui rendait les humains tous si susceptibles ? Non ils l’étaient déjà pour beaucoup. Elle ne pensait pas aux gentils qui se faisaient discrets, elle pensait aux êtres rustres, répugnants, qui se pensaient les plus forts, et donc qui avaient le droit de faire ce que bon leur semblaient, mais ce n’était pas le cas, pas avec elle, loin de là.

La veille au soir, elle avait bien failli tuer la femme de l’aubergiste car il lui faisait de l’œil, et qu’elle n’avait pas appréciée, l’agressant verbalement comme une harpie et le traitant de tous les noms d’oiseaux qu’elle devait connaître, mais dont leur sens tournait autour de prostituée. Elle aurait pu lui montrer ce qu’elle aurait fait à son mari, devant elle, en prostituée, mais elle avait préféré aller passer la nuit dehors, à la belle étoile. De plus, elle avait refusé d’accepter Land, le loup qui l’accompagnait partout. Si lui ne dormait pas dans l’auberge, elle non plus. C’était peut-être plus dangereux, mais elle serait plus tranquille. La solitude était ce qu’elle appréciait le plus après une journée à les avoir côtoyés. Elle y était bien obligée pour apprendre à les connaître et les manipuler, mais ce n’était pas la partie qu’elle appréciait le plus. Elle s’ennuyait avec eux, oh oui, qu’est-ce qu’elle s’ennuyait. Leurs vies étaient les mêmes, de villages en villages, seules la disposition de leurs maisons dans les villages changeaient. Car oui, même les maisons se ressemblaient. Ils étaient mornes.

Elle préféra s’endormir plutôt que de continuer à ruminer ces pensées. Cela n’y changerait rien.  Elle se réveilla bien avant que le soleil se lève. Elle était encore trop contrariée, et ses nerfs trop tendus, pour passer une nuit agréable.
Elle se mit en quête d’un court d’eau afin de faire sa toilette.  Le temps passa rapidement et elle assista aux premières lueurs de l’aube alors qu’elle se nettoyait le visage, les rayons du soleil chatouillant son visage. Une jeune fille la rejoint, elle devait avoir une quinzaine d’année, le début de sa vie de jeune femme. Selon la sirène, elle était trop couverte pour la saison, malgré l’heure matinale. Elle la dévisagea furtivement, probablement surprise de trouver une personne autre qu’elle-même dans ces lieux. Elle se mit en maillot de corps, pénétra dans l’eau et se lava  le corps. Au fur et à mesure qu’elle enlevait ses couches de vêtements, Nissa remarqua son ventre arrondi et les diverses hématomes présents sur tout son corps, mis à part son visage.
Il n’en fallut pas moins pour raviver sa colère de la veille :
« Bonjour. Je suis Nissa, tu habites près d’ici ? Je cherche un village afin de refaire mon stock de provisions.
-Il y a un village à deux kilomètres d’ici, mon village. Le boulanger est déjà ouvert si tu veux. Je m’appelle Katarina.
-Merci… Tu n’as pas l’eau chez toi ?
-Je risquerai de croiser ma mère dans la salle de bain, elle est assez envahissante. Elle était gênée, mais avait besoin de parler et qui était la mieux placée pour l’écouter qu’une inconnue qui ne connaissait personne dans son village ?
-Elle ne sait pas que tu es enceinte… Combien de mois ?
-Non, elle ne le sait pas, mais mon beau-père l’a appris il y a 2 mois. Je suis enceinte de 5 mois.
-C’est lui qui t’as fait ces marques ?
Elle ne répondit pas. Nissa prit le contrôle de ses émotions en augmentant la tristesse de celle-ci. Elle n’en était pas fière, mais si elle devait en passer par là pour que celle-ci lui avoue son malheur, elle n’eut pas de scrupules.
-Oui. Il me dit que si je veux rester sous son toit et qu’il garde le secret, je ne dois rien dire sur ses accès de colère. Le père est parti avant même de savoir que je portais un enfant. Il avait envie de m’épouser, mais on lui a offert la main d’une fille d’un autre village, qui avait plus d’argent. Je vais le donner à un couple qui ne peut pas en avoir, mais en attendant personne ne doit être au courant. Donc il en profite, et se fait passer pour un ange auprès de ma mère. »

Elle éclata en pleurs. Un homme battant une gamine et un autre abandonnant une femme enceinte après avoir bafoué son honneur, c’était d’un commun, et pourtant c’était toujours aussi répugnant. Nissa ne se faisait pas la justicière des femmes en détresse, elle trouvait stupide leurs mœurs de ne pas s’offrir avant le mariage sans voir leur avenir anéanti, et comprenait qu’elles puissent y céder, mais elles y cédaient en toute connaissance de cause, elles devraient assumer les conséquences de leurs actes sans se lamenter comme il était habituel de le voir. Chez les ondins, la culture n’était pas la même du tout, et c’en était mieux ainsi.
Après le défi, hier soir, de l’humaine, et la tristesse de la jeune fille, la sirène était désormais résolue à jeter une ordure en plus dans la poubelle des enfers. Peut-être deviendrait-il un démon, au moins eux c’était ancrée dans leur nature de répandre des pêchés, et les êtres vivants d’y céder ou non. Faire la chasse aux êtres démoniaques n’empêcherait pas les individus de céder aux vices, chacun avait cela en lui, être un peu plus tenté, ou un peu moins, peu importait, les abus de comportements seraient toujours présents. On disait que chaque humain avait un ange pour le protéger, chez certains individus, elle ne comprenait pas comment cela était possible. A moins qu’ils aient raté leur mission ou qu’ils soient vraiment lamentables.
« Tu me ramènes jusqu’à ton village ?»


Elle acquiesça, se rhabilla puis ouvrit la marche. Nissa la suivit en silence le long du chemin. Elle ne comptait pas se lier d’amitié avec elle et elle semblait ressasser les moments qu’elle avait décrit à la sirène plus en détails. Elle espérait peut-être être délivrée lorsqu’elle mettrait au monde son enfant, mais il aurait toujours un moyen de pression sur elle, il ne fallait pas qu’elle se leurre.

Le soleil continuait sa course. Elles arrivèrent au village encore calme. Katarina l’emmena à la boulangerie, puis lui montra l’épicerie qui ouvrait. Nissa fit le plein de denrées, en échangeant avec les villageois. Certains affichaient des mines inquiètes :
« Vous n’êtes pas au courant ? Plusieurs villages à des centaines de kilomètres aux alentours, ont été décimés en quelques jours à peine. Les attaques progressent dans notre direction et personne ne semble être aux faits de ce qu’il se passe.
-Comment le savez-vous alors ?
-Nous avons reçu des missives et des lettres d’avertissements, mais aucune directive n’a été transmise afin de nous informer où nous mettre en sécurité. Ces informations arriveront peut-être plus tard et aucun détail n’a filtré. On ne sait pas comment ils sont morts. »
De la passivité, cela ne l’émut même pas.   Elle sortit de l’échoppe du marchand. A son arrivée, Land, resté à l’extérieur, se leva et entreprit de la suivre. Le magasin donnait sur la place centrale du petit village, où un homme criait sur une jeune fille qu’elle reconnut : Katarina. Elle n’en fut pas étonnée selon la description qu’elle avait faite de lui.
Sans réfléchir, elle s’avança, d’un pas décidé, vers son beau-père et l’apostropha en retenant son bras menaçant en l’air avant qu’il ne s’abatte sur elle : 
« Un problème ? Vous osez battre une jeune fille ?
-Qui es-tu ? Et comment oses-tu petite garce ? Une fois que je lui aurai donné ce qu’elle mérite, je m’occuperai de toi. Il libéra son bras de la faible emprise de Nissa.
-Vous devrez déjà vous occupez de moi donc car je ne compte pas vous la laisser. »
Il lui agrippa un bras, pendant que de l’autre, elle sortait son katana de son fourreau placé dans son dos. Elle sentait qu’il avait des envies meurtrières à son égard et aussi d’autres encore plus malsaines. Elle abattit l’arme sur le poignet qui la retenait prisonnière, lui coupant la main. Il la regarda, sous le choc de ce qu’il venait de faire, puis il se mit à crier. Katarina la remercia du regard puis s’esquiva en courant rapidement se cacher. Les cris du beau-père ameutèrent tout le troupeau de rustres le soutenant, menaçant :
« Aidez-moi, elle m’a coupée la main. Tuez-la ! »


Avec sa main coupée, il mourrait sûrement d’une hémorragie. Elle choisit de ne pas l’achever et de laisser le temps faire les choses. Elle lança un regard de défi aux autres hommes sur la place s’équipant comme il le fallait pour s’occuper d’elle. Elle pouvait bien en toucher un ou deux avant de s’enfuir, car elle n’était pas folle et n’avait pas la prétention de pouvoir s’occuper d’eux tous.
Par chance, le ciel se teinta d’un voile noir. Comme si tout un essaim de corbeaux volant regroupés masquait le soleil. Cet essaim se rapprocha pour finir par fondre sur la village. Ce n’était pas des oiseaux noirs, mais des êtres vils dotés d’ailes couleur de suie.
Ils furent rapides, comme des chasseurs affamés fondant sur un troupeau de proies. Elle en profita pour achever la loque trainante qui avait perdu sa main.
Un de ces anges noirs s’arrêta à côté d’elle, laissant ses congénères fondre sur le groupe d’humains : 
« Un problème ma belle ?
-Non, vous tombez à pic. J’avais un contentieux à régler avec eux. Ils sont à vous, je partage volontiers.»
 
Un sourire carnassier naquit sur son visage. Elle laissa le peuple démoniaque la sortir d’affaire, et châtier les impudents, tout en espérant que Katarina se soit enfuie, mais ces hommes, eux avaient eu ce qu’ils méritaient. Les Aetheris avaient commencé à bouger leurs pions et l’armée démoniaque en était un parfait exemple. Elle adressa une prière à Aylidis, déesse des océans, afin que celle-ci la protège même lorsqu'elle n'y était pas.


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Mar 16 Fév 2016, 22:40

La horde est là, aux porte du village, chaotique, démentiel. Je ferme les yeux, devinant que quoi que je fasse, ce village là et déjà perdu et je ne peux qu'entendre les hurlements, m'infligeant une migraine plus grande encore à l'idée simple de toute les vies perdues. Tant de mort et de moins en moins de naissance me parvienne, comme si les premiers pleurs m'étaient interdit face à la cruauté qui s'étend. Je sais bien que cela n'est pas vrai, qu'ailleurs des enfants voient le jour mais je n'arrive pas à me détaché de tout ceux qui rendent leurs derniers soupirs. Dois-je encore rester les bras croisé ? Je m'en sens incapable et un instant durant, je me tourne vers les cieux, implorant ses derniers de m'aider, de me montrer la voie à suivre. Dois-je vraiment garder silence et neutralité ? La femme dans mon dos gémit et je me retourne, souriante, désireuse de l'apaiser. J'ai quitter le refuge tiède de la Coterie de Bois-Lune il y a quelques jours pour venir en aide à cette femme dont l'enfant est porteur d'un destin que je sais au moins assez important pour qu'il vive. Lindsey est là, elle aussi, à soulagée de ses maux la dame en larme. Enfin l'enfant paraît, rose, ses cris de nouveau né raisonnant dans la demeure. Je l'enveloppe doucement dans une couverture, l'essuyant, coupant le cordon avant de le tendre à sa mère enfiévrée. Observant ce petit être porteur d'un nouveau rêve, une vie de plus là où tant d'autres morts se font.

- Reste avec elle ...

Lindsey n'a pas temps de répliquer, elle m'observe, avant d'être ramener à la réalité, à cette mère épuisée et à son premier bébé qui hurle, quémandant le premier lait, cherchant avidement le sein nourricier. Il est en bonne santé et vif, c'est une bonne chose. Je sors de la pièce avant de sourire au père, mais même si je suis là, mon esprit et ailleurs, sur des champs de bataille improvisés où les habitants se font démembrer sous la violence de créature nommée démons.

- C'est un garçon, allez y.

L'homme n'attend pas la suite, une chance car malgré la douceur naturelle de ma voix, je me sens sèche, froide et surtout, lasse. Je m'essuie les mains dans un bac d'eau avant de sortir, les essuyant sur un vieux chiffon attrapé au passage, inspirant l'air frai nocturne. Le regard voilé par un sentiment d'injustice. Pourquoi je ne puis agir ? Je secoue la tête, qu'importe. Aujourd'hui je ne suis pas une Rehla mais Elune, membre de la coterie de Bois-Lune et de ce seule fait, ennemi du peuple démoniaque. Ma décision est prise et j'esquisse un faible et triste sourire. Ils seront bientôt là, apportant leur violence et leur haine, brisant des destins en plein vol, détruisant purement et simplement l'oeuvre de toute une vie. Je frémi, sentant l'heure approcher, repérant au loin la fumer qui annonce la mauvaise nouvelle et leur venue. Autour de moi, certaines personnes s'agite, mal à l'aise. surement pas autant que moi. Je ne saurai tuer mais j'escompte au moins mettre ses barbares en déroute. Qu'ils se fasse la guerre entre eux pour se choisir un chef digne de ce nom au lieu de nous apporter le fléau de leurs existences. J'aimerai en cet instant être impavide, repousser la peur qui doucement me tenaille, me ronge. Je suis incapable de la chasser, elle est là en moi mais je me raffermit en caressant du bout des doigt la poignée douce de mon fouet. Puisse les Esprits du Temple m'aider. Même si je pleur la disparition de Hans.
Soudainement, ça commence, la première tête corné apparaît, se rapproche et je déplie l'arme d'un geste sec qui claque fort dans le vent. Je sursaute faiblement, surprise par l'arme que je porte pourtant. Je suis une soigneuse, même à la Coterie mon rôle est un rôle de soin et pourtant, aujourd'hui, je vais me battre. Quelques villageois me force à me placer en dernière ligne, soit derrière le petit, très petit groupe qu'ils forment. Je respecte leur choix et même si j’appréhende de les voir combattre, j'entrevois là une façon de les aider plus à ma portée. Mon empathie se déploie, je tente de la diriger sur ses hommes, ses pères, ses oncles, ses frères, ses amis. J'y parviens à grand peine car je ressens la surprise du nourrisson qui découvre l'air, ses poumons brûlant du feu de la vie. la douleur de la mère dont le bas-ventre ressemble à un brasier. En somme, la moindre souffrance environnante me parvint, me frappe.

Ma main libre viens effleurer le chapelet et ses trois unique perle qui pendent aujourd'hui à mon cou. Le contact est rassurant et me redonne la force d'affronter la horde démoniaque qui avance. Le premier choc, épée contre fourche sonne et d'instinct, mes yeux cherchent l'origine. Un des villageois est en prise avec le plus proche des démons, je tend la main instinctivement pour déployer un bouclier en demi-sphère quand un second tente de s'en prendre à l'homme. le démon semble un instant surpris de cette résistance soudaine et j'étire un sourire ravi. Mais déjà une violente douleur qui n'est pourtant pas mienne me tenaille le bras. Mon empathie me pousse à suivre un autre combat inégal. Peu à peu, l'inégalité de cet affrontement me saute aux yeux. Tellement important. Les cris de terreur suivent ceux de douleur et inversement et soudain, je laisse ma magie exploser, ciblant les démons dans une colère sourde qui ne me ressemble nullement.

- Retournez donc en enfers !

Le spleen vise les tête à cornes et lentement, les démons se retrouvent pour la plupart sous le joug néfaste de ce pouvoir dont j'use avec colère. Mon fouet claque sur le bras de l'un de ses êtres qui relâche un enfant, un bambin en fait, lequel pleur fortement. Ceux qui ne subissent le spleen se battent toujours, blessant, mais dans ce groupe ci, ils ne sont qu'une minorité, à peine trois à vrai dire. Pour les autres, l'atteinte est différente, la dépression les frappes et cette bataille semble soudain en leur défaveur. De rage, j'attrape ma dague sur laquelle figure, gravée, la litanie du châtiment, suite de mots dont la puissance contre les démons se dévoile lorsque de la petite lame, je tranche dans la chair, blessant le bras d'un de mes ennemis dont la peau fume sous la magie sacrée. Je ne suis plus que colère, rage. J'en ai plus qu'assez de voir la mort, lointaine ou proche, de tant de gens. Des morts qui, de plus, ne sont que le préludes à cette stupide guerre qui plane au dessus de nos têtes, fruits d'êtres orgueilleux et vaniteux.
Je suis une furie, je blesse sans jamais tuer et pourtant, dans mon courroux, je fais couler le sang, j'impose à mes ennemis un pouvoir qui les plonge dans un état second. Les plus faibles se sauvent déjà, tête basse sans réalisé que je pourrai leur infliger la mort par cette même magie. Le spleen n'est qu'un outil de ma fureur, une preuve de l'irascibilité qui m'habite. Je ne suis que péché, colère et haine, fureur et explosion. Il en est un tel point que ma propre magie m'échappe et ici et là, de petits foyer de flammes voit le jour, fruit d'un trait magique bref et impulsif que je lance dans mon aveuglement. Bientôt, les démons sont en déroute. Je ne suis pas la seule à en être l'origine, mais ma rage a surpris et rendu aux combattant un espoir. Certains démons sont morts, et peu à peu, j'ouvre les yeux sur mes propres actes.

Je tombe à genoux au moment même où la pluie se met à tombé, observant la fuite de mes ennemis, le sang sur mes mains et plus généralement, sur mon corps. Deux membres de la Coterie ont tués, massacrés même et surtout, ont veiller sur moi. Je ne les connais pas vraiment mais en cet instant, j'apprécie leur présence. Leurs puissance peut-être aussi. L'un d'eux approche finalement, et je remarque derrière lui, devant la petite et dernière maisonnette encore debout, que Lindsey m'observe. L'ange à ce regard triste qui me choque, me frappant de plein fouet car il est aussi emplit de reproche. J'ai cédé à la colère, je le sais.

- Bha dit donc, tu fais pas semblant toi. On m'avais pas dit que t'étais aussi doué pour mettre en déroute ses saloperies de démons. Moi qui te prenais pour une sœur hospitalière sans réel importance ...

Je lève les yeux sur ce visage trop jeune, trop heureux et je me relève, profondément triste. Finalement, je soupir, avançant et m'arrêtant à hauteur de son épaule, de tel sorte qu'il ne voit pas mon visage.

- Toutes les victoires ne se fête pas. Cette bataille n'est que la première d'une longue liste à venir.

Je n'ajoute rien. Je suis épuisée, choquée aussi, de moi-même, du carnage. Triste pour ses gens qui ont perdu leur demeure, leurs lieux de travail parfois-même. Leur nourriture. Mais heureuse de les voirs en vie. De savoir que grâce à cette puissance que je me cache à moi-même, j'ai pu, un instant durant, oublier les visions terribles. Malheureusement, elles sont de nouveaux là et la bataille que je viens de mener me paraît de plus en plus irréelle. Toute droit sortie d'un étrange songe. Un rêve de plus, une réalité que je fuis déjà car je me perd dans bien d'autres, plus sombre, emplit de cris. La guerre est là et en cet instant, je la sens vraiment. Bientôt ma tête ne sera qu'une masse douloureuse contre laquelle je n'aurai que le spleen pour toute réponse. Je plongerai de moi-même dans un abîme de noirceur, espérant y trouver un repos qui, je le sais pourtant, ne durera pas. Je suis une Rehla, tel est mon fardeau.
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Dim 21 Fév 2016, 15:28


- Zéphiel ! Zéphiel ! Les démons ont lancés une offensive ! Il faut faire quelque chose !

Interceptant l'ange qui se dirigeait vers le terrain d'entraînement pour aller retrouver Nicholas, la voix du déchu le glaça sur place. En se retournant, sa crinière aux couleurs du soleil vola sous un vent violent qu'il ne su contenir. La simple évocation des démons et d'une attaque de leur part en ces temps de troubles rendait les plus bas instincts de l'ange palpable. Il les avait en horreur, surtout depuis qu'il s'était rendu compte qu'il ne pouvait rien faire pour les faire pencher du côté des vertus. Il avait essayé avec ce démon, et ce dernier l'avait presque poignardé dans le dos.
Le regard vert brillant, il s'approcha d'Orphee et lorsque sa main se posa contre lui, ce dernier saisit fermement son bras et le repoussa.

- Zéphiel, ils sont pour le moment sur les terres d'émeraudes. J'en viens, j'ai faillit y laisser mes plumes, et même si elles ne sont plus blanches, j'y tiens.
- Merci… préviens Nicholas que je reviendrais plus tard. Il est hors de question qu'ils saccagent tout sans que leur crime reste impuni.

D'un sourire, le déchu relâcha son ami et admira son envole. Il avait gagné en assurance, et cela lui allait pour le mieux. Pourvus qu'il n'en prenne pas trop et sache garder les pieds sur terre. Mais pour cela, Nicholas, le Tiregan froid et surprotecteur, et lui, Orphee, déchu paresseux, sauraient le remettre sur les bon rails.

L'ange s'envola aussi vite que le vent voulu bien le porter pour les terres d'émeraudes. Qu'ils en viennent à regretter de s'être mis à dos Zéphiel, qu'ils regrettent de s'en être pris à l'un de ses amis et qu'ils apprennent la vrai douleur et la manière dont les anges se défendaient et défendaient leurs alliés.
Dans le ciel, il suivit les courants les plus rapides et parvint en peu de temps sur les terres tachées du sang d'innocents. Au moment où il posa ses pieds sur le sol, un cri l'alerta et le fit se retourner vivement. Il se trouvait non loin d'une petite ferme et ses propriétaires venaient de croiser le fer avec un groupe de démons.
Laissant le vent pousser sa course, il arriva devant la grange dont les portes semblaient être barricadées de l'intérieur, mais où des flammes commençaient à voir le jour. Laissant ses yeux analyser la situation et dénombrer la quantité de ses futurs ennemis, l'ange redéploya ses ailes et atterrit sur le toit de la grange. Il y trouva une ouverture par laquelle il se glissa. La fumée lui obstrua son champ de vision et troubla ses sens. Faisant le vide dans son esprit, le blond créa une sphère d'air autour de sa bouche et son nez et tâcha de garder les yeux ouvert. Le feu approchait dangereusement du foin et ne tarderait pas à se répandre à vive allure sur toute la bâtisse de bois.

Il écouta les cris et se guida par les pleurs d'un jeune enfant. A en juger par ce qu'il percevait dans la fumée, il était en train de secouer une femme, sans doute sa mère. Arrivant à leur hauteur, l'enfant faillit jeter des petits cailloux sur Zéphiel mais se ravisa en voyant ses ailes blanches dont les extrémités luisaient comme de l'or.

- Viens avec moi, je vais te sortir de là.

- Pas sans maman !

Observant la femme sur le sol, avec beaucoup de chance, l'ange pouvait encore avoir la possibilité de la ramener à la vie.
Inclinant positivement son visage, il attrapa le corps de la femme dans ses bras et demanda au jeune enfant de s'agripper autour de son cou et de ne le lâcher sous aucun prétexte. Se cramponnant à l'ange, l'enfant ferma les yeux, attendant la suite avec inquiétude.
De son côté, Zéphiel en appela à son vent et vint détruire la porte de la grange. Il provoqua à important appel d'air qui fit redoubler d'intensité les flammes mais il eu le temps de passer par l'ouverture avec la femme dans ses bras et l'enfant dans son dos.
Se propulsant un peu plus loin, ses yeux eurent du mal à se faire à la différence de lumière et il se stoppa tout juste avant de heurter un individu. Au premier coup d'oeil, l'ange conclu qu'il s'agissait d'un homme, et au second, grâce à ses sens céleste, il comprit qu'il s'agissait d'un des démons qui avaient attaquer la grange.

- Gamin, ne bouge pas et ne t'inquiète pas, il me reste du temps pour sauver ta maman, alors prend soin d'elle jusqu'à ce que je revienne.
- Oui !

Regardant l'homme aux cheveux dorés se relever et faire face à ce démon, l'enfant vint se blottir contre le corps tiède de sa mère et attendre en priant autant qu'il le pouvait pour la survit de cet ange, de cet inconnu qui était venu les aider.

Zéphiel déposa sur le sol le corps de la femme puis se redressa et fit face à son ennemi qui, de son sourire sanguinaire, en disait long sur leur futur combat.
La magie de l'ange se leva, venant former comme une protection autour de l'enfant et sa mère et se teinter d'un vert foncé, semblable à la forêt. Tourbillonnante dans sa main, des volutes de vent se laissèrent voir, presque palper, avant que le démon ne jette sur lui un sort de feu. Gardant son sang froid et sa détermination à protéger les deux êtres humains dans son dos, l'ange créa un couloir de vent, attirant à l'intérieur les flammes, puis redirigea son vent enflammé vers son ennemi qui repoussa le sort comme on repousserait une feuille qui nous gêne. Dans un rire cynique, le démon dégaina une lourde hache et vint l'abattre contre l'homme aux plumes blanches.
Par un simple réflexe, Zéphiel parvint à esquiver de justesse l'attaque qui lui était porté. Mais il fallait qu'il prenne garde. Sa magie n'était pas éternelle, et à garder une protection active autour de ses protégés ne l'aiderait pas à se concentrer pleinement sur son combat. Pourtant, il n'avait pas le choix et il devait faire de son mieux, ne pas les décevoir, voir sur le visage de l'enfant ce sourire qu'il chérissait tant.
Redressant son corps lentement suite à l'attaque du démon, l'ange créa un arc et une flèche de vent. Armant son arc, il visa le coeur du démon, tirant un rire de ce dernier qui se mit à se ruer sur lui de toutes ses forces, brandissant bien haut sa hache. Décochant sa flèche, un mur de métal vint se dresser sur la route de son attaque. Mais ce fut sans compter sur la volonté de l'ange de parvenir à ses fins. Sa flèche traversa la magie de métal et se ficha malgré tout dans le coeur de son premier ennemi qui, dans un hoquet de surprise, s'écroula sur le sol.
Néanmoins, l'arrivée d'un nouvel ennemi fit se mettre en garde l'ange qui laissa retomber un peu sa magie pour en garder sous le coude. Il ne fallait pas qu'il s'épuise s'il voulait tous les protéger et redonner la vie à la mère de l'enfant.

Son nouvel ennemi apparu devant lui, un corps tout en métal, presque impénétrable. Fronçant les sourcils, Zéphiel inspira lentement avant de saisir sa lance dans son dos et de se mettre en garde. Il économiserait sa magie ainsi. Les deux adversaires foncèrent l'un sur l'autre, toutes armes dehors et le choc fut violent. Malgré sa faible force, avec sa magie, l'ange rivalisait de violence avec le démon. Le sang coula des deux côtés. Visiblement, ce démon là devait être la tête de leur groupe, il était fort, agile et pensait rapidement. Pourtant, le blond ne pouvait pas perdre.

Alors que leur corps à corps se faisait de plus en plus intense, une petite pierre tapa l'oeil du démon et le déstabilisa une seconde. L'enfant voulait qu'il parte, qu'il arrête et que l'ange gagne pour revoir sa maman. D'un sourire adresser à l'enfant, la lance de l'ange percuta le coeur et s'y brisa, mais son extension magique, la lame de vent, s'enfonça dans le coeur de son ennemi comme dans du beurre et, dans un gargouillis écoeurant, le démon s'effondra.

Laissant son corps parler pour lui, l'ange tomba à genou. Il était épuisé, mais il n'avait pas finit. Il avait promis à l'enfant que sa mère reviendrait. Ses combats avaient duré bien sept longues minutes. Il ne restait plus qu'à prier que la mère n'avait pas perdu connaissance bien avant son arrivée, sans quoi, il ne pourra jamais la ramener.

Relâchant toute sa magie et le mur de vent protecteur autour de ses deux protégés, Zéphiel s'avança lentement vers eux.

- Éloigne toi, je vais te la ramener, je te le promet.


L'enfant s'exécuta péniblement et observa. Les mains de l'ange se posèrent sur le coeur de la femme et sa magie jaillit, englobant leurs deux corps dans une douce lumière verte pâle et chaude. De la sueur perlait de plus en plus du front de l'ange, mais il ne cessait pas et en appelait à ses dernières réserves. Il n'avait pas le droit d'échouer, il ne pouvait pas, sinon, à quoi bon être un ange, un être de lumière ?
Dans un dernier élan d'effort, sa magie s’immisça dans le corps de la mère de l'enfant et les joues de cette dernière reprirent des couleurs, et son coeur repartit ainsi que sa respiration. Elle toussa pour marquer sa vie et se redressa d'un bon. Lorsqu'elle remarqua l'ange à ses côtés, lequel venait de perdre connaissance pour avoir été trop loin dans l'utilisation de sa magie, elle sourit et accueillit son fils dans ses bras.

- Tu vois, je t'avais bien dis que les anges viendraient nous sauver.

- Il faut l'aider maman… il les a tous tué les méchants…
- Oui, aide moi à le porter jusqu'au lit et donnons lui de l'eau, il l'a bien mérité.


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Mar 23 Fév 2016, 10:42




La rébellion des Démons




"Mes amis, l'heure est grave." Assit sur un rondin de bois, Itak caressait l'épaisse fourrure de Carnage allongé sur ses genoux, tout en écoutant leur chef parler. Il n'aimait pas les longues explications, ni les discours. Tout ce qu'il retint de la discussion fut le mot "démon" ainsi que "combat". Les yeux perdus dans la lueur du feu, il afficha un sourire carnassier. Depuis que la situation s'était empirée chez les Démons, lui et quelques compères de la Coterie avait décidé de partir en exploration et de passer à l'action. "Ça, casser du démon on aime ! Pas vrai Itak ?!" Karbak, un bélua ours au gabarit impressionnant, donna une grande tape dans le dos du félin, qui manqua de tomber de son siège improvisé sur la force du coup. Le blond garda néanmoins son sourire. Il aimait ce genre d'action héroïque, où il s'agissait de combattre le mal. C'était l'occasion pour lui d'avoir l'impression de faire quelque chose de bien dans sa vie. Et puis se battre en compagnie d'hommes comme Karbak était très appréciable pour le blond, qui le tenait en haute estime pour sa grande force et aussi sa grande gueule. Il était heureux que les autres aient accepté de l'accueillir parmi eux pour l'expédition. Demain, le petit groupe rejoindra les villages des Terres d’Émeraude pour aider à la défense. Itak avait hâte d'y être, même s'il appréhendait un peu ce combat. Ce n'était pas la première fois qu'il attaquait les êtres infernaux en compagnie de la Confrérie, mais il n'avait jamais vécu de grandes expéditions dans une situation aussi grave et urgente. Puis les souvenirs du massacre de VasteSylve étaient toujours là, chauds et sanglants. Depuis, il avait du mal à savourer de nouveau les combats. La vision de ses frères de races s’entre-tuant et l'horreur de la mort le hantaient toujours et il allait lui en falloir beaucoup pour surmonter ce traumatisme, lui qui pourtant adorait se battre plus que tout. Et voilà que maintenant il devait de nouveau partir en guerre. Pour la première fois de sa vie, l’appréhension dominait l'adrénaline et l'envie de casser des os. L'échec n'était pas permis s'ils voulaient réussir un minimum à repousser l'envahisseur démoniaque.

Ils arrivèrent au village en retard. La tuerie avait déjà commencé. Les confrères de la Coterie accoururent pour se disperser parmi les défenseurs. Itak ne réfléchit pas et se jeta dans la mêlée, agitant Coupine dans tous les sens dès qu'il voyait un démon devant lui. Ses gestes étaient devenus sacrément plus lent et il contrôlait encore moins sa masse corporelle qu'avant. Mais il fallait qu'il bouge, pour la vie des villageois, celles de ses amis, pour sa propre vie, pour le Bien et la paix. Comme mué par l'envie de vaincre cette engeance destructrice qui salissait le monde, il évoluait dans le combat, frappant, brisant, bousculant tout ce qu'il voyait de mauvais. En quelques minutes à peine, son front était couvert de sueur brûlante. L'odeur du sang et les cris le rendait fou, réveillait la bête sauvage qu'il était. Trop souvent, il se heurtait à plus fort que lui, mais cela ne faisait qu'agrandir sa rage. Une rage que, depuis VasteSylve, il avait peur de laisser sortir. Une colère qui montait en lui mais qu'il ne voulait plus montrer, de peur de ne pas réussir à la contrôler. Avant il se serait volontiers laisser aller à la sauvagerie la plus totale, mais il avait vu trop d'horreur se dérouler sous ses yeux depuis. Il ne voulait pas être comme eux, comme les autres de sa race qui s'étaient volontiers entre-tués. Il voulait être un héro, faire des actions bonnes et justes, être utile. Mais malgré tout, la volonté ne faisait pas tout. Les adversaires étaient plus nombreux, plus doués que lui. Plus le temps passait, plus les blessures s'accumulaient sur son corps, une fatigue sourde s'installant dans ses muscles meurtris. Cela n'avait-il donc pas de fin ? L'ennemi arrivait toujours avec de nouvelles vagues, plus nombreux, plus puissants. Il serra les dents. Une sourde fureur mêlée à son propre instinct de survie s'empara de lui, et il aurait définitivement laissé sa conscience derrière si une troupe d'anges n'était pas arrivée par les cieux pour leur porter secours. Itak ne fit plus vraiment attention à la suite des événements. Il tua encore un ou deux démon, avant que le groupe ne s’enfuit sous les assauts angéliques. Sa tête lui faisait extrêmement mal. Il avait le vague souvenir de s'être prit un coup sur le crâne et du sang coulait sur son front, l'aveuglant à moitié.

Un bourdonnement constant résonnait dans sa tête. Il se sentait affaibli, sa vision était floue, noircie par les cendres qui salissaient son visage. Brutalement, sa masse corporelle tomba au sol et il s'assit comme il put, au milieu des cadavres, du sang chaud, des débris brûlants. Une vague de dégoût s'empara de lui. Prit d'un spasme, il tourna la tête vers le côté et dégurgita tout ce qu'il avait dans l'estomac. Puis, le souffle court, il contempla le désastre. Ses yeux de félidés détaillèrent la femme désespérée qui pleurait son enfant, le fermier agonisant au sol, les flammes qui dévoraient leurs richesses, leurs villages. Les Démons étaient morts et pourtant... le mal était fait. Un fort sentiment d'impuissance s'empara de lui et lui retourna les entrailles. Ils avaient gagnés le combat, mais c'était déjà trop tard. Beaucoup d'innocents étaient morts malgré tout leurs efforts pour empêcher le désastre. Itak ferma les yeux, écœuré. Soudainement, il perdit confiance en ses propres convictions. Serait-il vraiment assez fort pour empêcher la propagation du mal ? Non. Il ne l'avait pas été aujourd'hui et il ne le sera pas demain. Dans sa vision naïve du monde, le héro empêchait l'innocent de mourir, au lieu de trouver son cadavre et de tuer le coupable. Peut-être que ses parents avaient raison finalement, il n'était qu'un être inutile et voué à l'échec. "Itak ! Je te cherchais partout... Viens, allons rejoindre nos frères combattants et aider les survivants !" Le visage recouvert du sang de ses victimes, Karbak se précipita à sa rencontre, s'accroupissant à ses côtés et passant le bras du blond sur ses épaules pour le remettre debout. "Karbak..." La bouche pateuse, Itak dévisagea son ami, un faible sourire étirant ses lèvres. "Est-ce que je mérite vraiment de combattre avec vous ? Je..." Un fort coup sur la tête manqua de peu de l’assommer. "Bordel mais ils t'ont bouffé la cervelle ou quoi ? Ce n'est que le début, tu vas pas abandonner ici ?!  C'est ça la vraie guerre Itak, ni blanc ni noir, mais gris..." L'ours le secoua dans tous les sens, manquant de faire tourner l’œil au blond. "Alors oui c'est vrai, cette fois-ci les démons avaient de l'avance sur nous. Mais il faut prendre sur toi et persévérer. Nous vaincrons, je te le promet !"


Merci pour ce LDM !  nastae

Mots : 1200+
Gain : La tromperie des autres


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Mar 23 Fév 2016, 14:25

" Et bim ! Son adversaire abattit sa carte-maîtresse, sous le regard dépité de Pendrake.
- Tu as glissé cette carte dans ta manche lorsque je me suis resservi de la bière.
- Je note celle-là dans mon carnet des "Réactions des mauvais perdants". " Le réprouvé râla et jeta sa main – ses cartes – sur la table.

Heureusement, son camarade de beuverie ne l'avait pas incité à parier de l'argent et il devait déjà repartir. Sans plus de cérémonie, le réprouvé se retrouva seul à cette taverne, à la lisière des Terres d'émeraude. Lui aussi devra bientôt rentrer à Sceptelinôst, histoire de se remplir les poches avec les corvées de Maître Merwin. Puis il avait un rendez-vous avec le délicieux couple des Bolzek, charmant duo dont il avait fait visiter sa ville natale dès leur arrivée. Ils se sont installés dans l'espoir de fonder une famille, de se poser définitivement. La cité portuaire était pourtant un coupe-gorge, mais les Bolzek cachaient quelque chose, un petit on-ne-sait-quoi qui les rendait imprévisibles, peut-être même intouchables. Pendrake avait besoin de savoir, de les cerner, apprendre auprès d'eux avec un peu de chance. Puis ils avaient du goût en matière culinaire, la belle Bolzek en avait autant dans la cervelle que dans les formes. Vil veinard… Il devait encore s'assurer si les joyeux tourtereaux s'attachaient trop aux valeurs des fiançailles.

Pendrake termina sa chope et rabattit sa tête vers l'arrière, il fixa le plafond. De la poussière en tombait, il y avait du mouvement là-haut ou à l'extérieur ? Difficile à dire avec tout le brouhaha ambiant, même avec sa petite manie à filtrer les bons morceaux pour rafler les meilleurs échanges. Il jeta un regard du côté du comptoir : le propriétaire n'avait pas changé d'un pouce depuis la dernière fois, mais ses serveuses, si. Qu'a-t-il pu donc bien se produire en son absence ? C'était quand même curieux qu'il remplace les deux dernières, elles étaient si charmantes, si efficaces… L'une des filles, d'ailleurs, revint lui tenir compagnie, histoire qu'il ne soit jamais en manque côté boisson. Pendrake fit de gros efforts pour étirer un sourire, le meilleur outil pour amener une inconnue à lâcher quelques morceaux en plus dans ses discours.

" Rien de plus, ma chère, je suis suffisamment bien rempli. Il tapota son bidon, c'était surtout sa bourse qui était un peu trop vide. Karla n'est plus dans le coin ?
- Karla ? … Ah, le patron les a virées. Elle débarrassa la table. Enfin, elles sont plutôt parties d'elles-mêmes. Le réprouvé plissa des yeux.
- Vraiment ? Olivia, en particulier, tenait son travail à cœur pourtant… Elle lui lança un regard complice, il venait de l'hameçonner.
- J'ai entendu des choses… Lui chuchota-t-elle. Le patron aurait tenté de les peloter, un peu trop, en public. Mais il était ivre aussi… Pendrake rapprocha son visage du sien, son sourire s'était effacé entretemps.
- Être ivre n'excuse pas tout. " Il était très bien placé pour le savoir.

La jeune femme s'éloigna rapidement, il avait dû exhiber un regard un peu trop froid. Enfin bon, les réprouvés avaient le sang chaud après tout, alors cette histoire d'attouchement le laissa de marbre. C'était commun, il va s'en dire. Tout aussi dommage, Karla était une chouette fille. Olivia, un peu moins ; trop droite, trop accommodée à l'uniforme. Ce ne sont que des tabliers pourtant. Il fallait toujours qu'elles se rattrapent sur le reste. Oui voilà, comme ce merveilleux cri de détresse, cette violence d'entrer d'un coup dans la taverne, le visage perlée à foison de gouttes de sueur, et la respiration saccadée…

" D-D-D-D-D— Elle bégayait tellement que la plupart n'était pas sûr de l'unique lettre prononcée.
- "Désolée" ? Tenta l'un des soiffards.
- "Dur" ? Un autre fit une blague sur son membre à ce sujet.
- "Drôle" ? Tout comme ce jeu, alors que…
- "Démons". " Termina un gaillard plus sérieux posté à l'une des fenêtres, la bonne dame se mit à sangloter de plus belle.

Ni une ni deux, plusieurs curieux vinrent espionner l'extérieur et leur expression facial suffit à faire comprendre à tout le monde le verdict : une attaque de démons. Des cris à l'extérieur confirmèrent le tout. Ô joie, ô allégresse… Pendrake s'empara d'une carafe et d'une chope voisines pour se servir. Alors qu'il sirotait lentement et que les ploucs préparèrent une ligne de défense – tel que tirer les rideaux, éteindre les bougies et renverser quelques tables en guise de barricade – Pendrake fit le point dans sa tête. Il avait entendu parler de ces rumeurs comme quoi l'Impératrice démoniaque avait laissé son trône, il se doutait déjà que quelque chose de bien lourd allait arriver du côté des démons, mais de là à ce que ça se termine ainsi… Est-ce qu'un nouveau roi avait déjà lancé l'assaut ? Ou ils se lâchaient purement et simplement sur la populace ? Comme par hasard, il fallait que cela arrive dans le patelin où il se trouvait.

Il se retourna sur sa chaise et lorgna du côté de la salle. L'analyse de la situation était sans appel : ils étaient foutus. L'idée des barricades de fortune n'était pas mauvaise en soi, quoiqu'assez limitée, mais elle aurait pu offrir une réelle utilité si le tavernier avait confié qu'il y avait une sortie de secours. Mais non, étant donné ses répliques, il n'y avait qu'une unique entrée et sortie : cette porte saloon. Et encore, ils auraient pu en profiter pour se réfugier autre part, comme dans une cave ou un grenier, sauf que le principal souci était ce gars, ce gaillard qui donnait l'air d'être un soldat en vacances.  Puisque le reste de la volaille n'était composé que de filles innocentes et d'imbéciles ne sachant pas par quel bout tenir une épée, autant dire que le guerrier de pacotille se vit octroyer plusieurs points de crédibilité et d'honneur : ils étaient obnubilés par son plan de guerre, son expertise lui donnait un crédit sans faille. C'était aisé de glorifier une manœuvre à suivre, de tenir des promesses de renforts, etc… Pendrake avait envie de vomir dans la carafe, autant à cause de cet orateur qui le faisait sortir de ses gonds que la position délicate dans laquelle il s'était retrouvé.

Furtivement, il profita de l'attention que le guerrier s'attribua pour se rapprocher de la fenêtre. Cette tâche ne ressemble pas à de la sauce… S'il y avait déjà du sang ici, cela voulait dire qu'ils n'étaient guère loin. On entendait encore des hurlements au loin mais Pendrake n'apercevait encore ni cadavre, ni démon. Son timing devra être parfait : tout le monde ici ne survivra pas à l'assaut et il comptait bien faire partie des survivants. Le froid épéiste lui tonna de s'éloigner du rideau, ce à quoi le réprouvé répondit par un levé de mains et à un éloignement sans regard échangé. Il est trop attentif, il me faut quelqu'un d'autre. La plupart des convives était sur les nerfs, ils balançaient leurs yeux un peu partout mais ne semblaient pas réellement voir quoique ce soit. N'importe qui ferait l'affaire, mais il avait besoin de se satisfaire lui-même. Donc…

Il s'approcha du comptoir et s'y accouda, un petit regard au tavernier puis à l'entrée. Le silence s'installa doucement, on entendait des pas lourds se rapprocher de l'établissement. Les pleurs étaient contenus mais point la panique : certains allèrent se réfugier dans des salles voisines à quatre pattes, sous le regard médusé du soldat prêt à en découdre. Pendrake continua de fixer la porte, c'est lorsqu'il discerna enfin une ombre grandissante qu'il fit glisser sa main sous son manteau pour y extirper le sceptre et l'abattit avec le plus de force possible sur la tête du proprio. Cela le sonna suffisamment longtemps pour qu'il lui attrape les cheveux et fracasse son visage sur le bar. Dans le processus, il lui avait bien saigné le nez au final, c'était tout ce dont il avait besoin.

" Pour Karla. Lui murmura-t-il avant de monter sur le comptoir et d'offrir un grand sourire à leurs invités démoniaques ; comme tout le reste, il avait bien accaparé le cours des évènements, c'était juste parfait. Vous ne l'avez pas vu venir, hein ?! Il se désigna du pouce. Je suis des vôtres ! " Il usa de l'invocation du divin chaos, l'heure de faire semblant de tomber le masque en somme.

… C'est un peu trop clair. Il examina sa main, l'aura était un chouïa trop pure pour paraître maléfique. Aux yeux de tous, il se rapprochait plus d'un ange que d'un démon, et cela posa bien des problèmes. Pendrake avait atteint le summum du désespoir avec sa magie défaillante, ce n'était clairement pas le moment pour qu'elle l'abandonne à son sort. Cette hystérie de sa part retrancha les êtres des Enfers dans leur plus sombre colère, ils se jetèrent à corps perdu sur la moindre proie. Si le combattant de tantôt survécut à la charge, cela ne fut point la même chanson pour les autres péquenauds. Le réprouvé balaya la magie de son corps et se jeta sous une table pour éviter un coup mortel. Lorsqu'il se releva, le sceptre bien devant lui permit de dévier une autre attaque. L'espace d'un instant, il vit la sortie grande ouverte. Il enjamba la barricade mais se prit un coup au niveau de la hanche, un coup d'œil en arrière lui fit comprendre que c'était le soldat dont il se moquait depuis tout à l'heure. Ce regard qu'il lui lançait, il devait avoir un profond sens de la justice… Dommage pour lui, Pendrake était loin d'être un héros contrairement à lui. Le réprouvé recula, un peu de sang coulait sur son vêtement d'emprunt, et il assista au bras de fer entre le guerrier et un démon. Le bonimenteur était encore bien cerné, il ne se fit alors pas attendre pour se dresser une protection : avec son lacet étrangleur, il se servit du démon comme bouclier.

" A charge de revanche ! " Rétorqua-t-il au sacripant qui l'a poignardé en traître.

Il étrangla, tout en traînant avec vigueur jusqu'à la sortie, l'agresseur. Malgré tout, il eut affaire à un assaillant relativement fort, Pendrake préféra rapidement lâcher l'affaire à mi-chemin, il donna un coup du plat de sa botte pour éloigner sa proie et se propulser vers le dehors. Après quoi, il reprit son manteau de lâche et courut à travers les champs et les plaines. Partout où il allait, le réprouvé continuait d'entendre des appels de détresse. C'était bien leur veine d'être les apéritifs de choix pour les démons et d'être rejeté par les anges au point de ne pas avoir leur soutien. Je voulais juste boire une bière ce midi et forniquer avec Madame Bolzek à minuit…


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Jeu 25 Fév 2016, 20:46

Tout cela n'avait commencé que comme une simple étincelle, un bref courant électrique parcourant cette bête assoupie et désormais elle s'embrasait pour provoquer la mort et la destruction. La guerre était en marche et elle engloutirait le monde dans ses flammes mêlées d'injustice et de grief. Cependant, elle dormait toujours, son corps calleux n'étant agité que par quelques frissons d'excitation. L'histoire de l'un de ces soubresauts était intimement lié à la vie d'un jeune homme, un Bélua parcourant le monde et répondant au nom d'Andrzej Baran. Ce dernier avait déjà vécu sa part d'aventures et surmonté des épreuves mortelles mais n'aurait pu le préparer pour la suite d'événements à venir. Ma bête se délectait d'ores et déjà du doux nectar de sa douleur.

Les dernières activités d'Andrzej le forcèrent à la vie sédentaire. Il ne regrettait pas ces expériences instructives sur le monde et les Hommes mais son aspiration nomade pesait son poids dans l'esprit du jeune qui se décidait alors à entamer un nouveau voyage. Cela lui permettait de retrouver une forme de paix intérieure, non pas qu'il fût torturé, mais la vue des splendeurs offertes par Phoebe le réconfortait. Il aimait aussi découvrir villes et villages car chacun avait ses caractéristiques propres, ses rites et son éventail de personnages insolites.

L'un de ces hameaux pittoresques se vit transformer en escale en accueillant le voyageur. Il avait jeté son dévolu sur cet endroit car il avait quelque chose à célébrer. En effet, en ce jour précis, Andrzej avait dix-neuf ans et il voulait profiter de cette occasion pour s'arrêter dans un village pour faire une petite fête privée.  Rien d'extravagant cependant. Une bière au fût, un bon repas riche et chaud ainsi qu'une chambre plus confortable que d'habitude constituaient son cadeau. Un autre présent, bien moins agréable, prenait forme dans une grotte non loin de là et se composant d'une petite bande de démons en maraude.

Sans grandes cérémonies, il prit son repas, bu sa bière et allait dans la pièce louée à l'étage. La grande fenêtre donnait sur la rue principale du village mais il était si petit que le bruit provoqué par les allers et venues des habitants était minime. Comme s'il s'agissait de la première fois qu'il dormait de sa vie, le Bélua tombait comme une masse. Ce ne fut que bien plus tard pendant la nuit qu'il fût réveillé par un bruit sourd. Il eut l'impression que quelqu'un frottait lentement deux cailloux l'un contre l'autre. Ce grincement lancinant était accompagné par un tremblement. Tout autour de lui semblait vibrer. Il ouvrait les yeux et vit une lueur jaune orangé briller à travers la fenêtre et émanant du village. D'un bond, il se précipitait pour en voir l'origine. Il soupçonnait un incendie. Andrzej avait raison mais il était loin d'en imaginer la cause.

De l'autre côté de la rue, il pouvait apercevoir un jeune homme à l'apparence des plus normales mais possédant une paire d'ailes faites dz cartilage et de cuir noir, à la manière des chauves-souris, lui sortir du milieu du dos. Son visage semblait déformé par une rage insondable alors que des torrents de flammes se déversaient sur les toits des maisons qui partaient en fumée. Il hurlait d'immondes insultes dans sa colère pyromane. A l'opposé de cette rue, une autre, bien plus âgée, avançait d'un pas lent mais lourd. Autour de lui, la terre tremblait comme s'il en était l'épicentre et chaque pas qu'il faisait envoyait une petite onde de choc qui se traduisait en une secousse du sol. Les gens qui fuyaient perdaient leur équilibre. Ils tentaient de se relever en vain à cause de ce démon. De temps à autres, il voyait une statue, une grande demeure ou une personne parvenir à se remettre debout. D'une voix dédaigneuse il les invectivait en piétinant le sol sur place.

« Je suis le plus grand et le plus fort ! A genoux ! »

Andrzej pouvait admirer les ravages de colère et orgueil. Il voulait saisir sa longue épée bénite pour les châtier mais il vit au loin des éclairs traverser les cieux et chaque déchirement lumineux s'accompagnait d'un cri malheureusement humain ou encore cette énorme vague d'eau salle qui avait englouti le quartier sud-ouest. D'autres forces étaient à l'œuvre, manifestées par d'autres démons.  Ils étaient bien trop nombreux et bien qu'il n'aurait aucune hésitation à mourir en combattant, il ne pouvait tourner le dos aux villageois qui souffraient et seraient exterminés. Il prenait son épée non pas attaquer mais pour protéger cette fois. Il sortit en trombe de l'auberge et se dirigeait du côté opposé d'où étaient apparus les monstres.

Il hurlait, criait et s'époumonait pour alerter les personnes encore assoupies. Il les prévenait du danger. En temps normal, n'importe quel fou criant à la mort serait ignoré mais l'étrange rassemblement d'éléments déchaînés parvenait à convaincre même les plus sceptiques. Tous les habitants se mirent à sortir dans la rue en panique. Certains portaient sous le bras un petit coffret contenant leurs économies, des bijoux de famille ou bien des lettres importantes. D’autres se contentaient de courir les rues en tenue de nuit sans avoir pris la peine de préparer quoi que ce soit pour leur départ, effrayés qu’ils étaient. Les enfants pleuraient devant l’apparente terreur des parents qui se bousculaient dans les rues les plus étroites. Andrzej filait tel une flèche à travers la foule pour les guider et aider les éventuels retardataires qui ne pouvaient suivre le mouvement comme les personnes âgées, les malades et les enfants perdus. Dans un élan de solidarité incroyable, pouvant redonner foi au pire des solitaires, les femmes attrapaient les gosses égarés par la main pour les entraîner avec eux. Le but actuellement était de survivre et s’ils y parvenaient, ils rendraient les enfants sauvés ainsi à leurs parents légitimes. A la condition seule qu’ils soient en vie pour le faire et c’était à cette tâche que s’attelait le voyageur lorsqu’il pensait avoir rassemblé un maximum de personnes.

Tandis que les démons prenaient leur pied dans la destruction, pierre par pierre, âme par âme, du hameau, Andrzej guidait le reste de la communauté dans les bois non loin de là. Il lui fallait rallier une zone naturelle pour augmenter les couverts et cacher les rescapés. Et si les démons parvenaient à les retrouver, il serait entouré d’armes potentielles grâce à son contrôle sur la flore et la terre. D’ailleurs, c’était en se servant de ces pouvoirs qu’il modelait légèrement les bois pour améliorer encore un peu plus les cachettes naturellement présentes. Il était posté vers le milieu de la forêt, à l’endroit où elle était le plus dense, et en se concentrant de toutes ses forces il se mit à former des replis de terre qui venaient boucher la vue de l’horizon. Suite à cela, il rassemblait les branches pour former des sortes de murs végétaux bloquant la vue et les sons, en plus d’empêcher le déplacement rapide en leur sein. Finalement, et à contrecœur, il ouvrait le sol meuble des bois pour créer des trous et autres embûches pour que les poursuivants ne puissent accomplir leurs sombres desseins. Le moindre élément naturel présent dans cette forêt était devenu un obstacle pour les démons qui devraient perdre du temps soit en traversant les denses feuillages soit en le contournant totalement.

Les cris résonnaient au loin et les quelques survivants restés en arrière étaient désormais en train de se faire torturer ou pire encore. Andrzej regardait vers le village qui était maintenant une boule de feu géante, animée d’éclairs, se détachant sur la toile noire de la nuit. Il eut une pensée vers ces victimes et un instant de regret, de culpabilité, mais il savait qu’il avait fait le bon choix. En essayant de sauver tout le monde en se battant contre la bande entière, il aurait condamné le reste du village. Une moitié du village avait, malgré elle, été sacrifiée pour sauvegarder l’autre moitié. Toutefois, ces pensées bien que logiques et fondées ne suffirent pas au jeune homme pour se persuader totalement du bien fondé de ses actions récentes et à aucun moment de cette nuit maudite il ne put regarder dans les yeux l’un des villageois. Même lorsqu’il demandait à l’un d’eux, un ancien, pour savoir ce qui se trouvait dans les environs, il ne put relever la tête pour voir au moins son visage. Le remord avait la dent dure lors des conflits armés, d’autant plus dans l’âme d’un homme aussi jeune que lui.

On lui avait indiqué qu’un autre hameau, un peu plus grand et plus riche, se trouvait un peu plus au nord. Il était protégé par une garde permanente et bien nourrie composée par plusieurs représentants de diverses races, une palissade en pierre de plusieurs pieds de haut mais surtout une route menant directement les éclaireurs et messagers vers le fief du Seigneur de la région qui avait à sa disposition une petite armée. Impossible que la bande de démons qu’ils avaient vu soit en mesure de lutter à armes égales face à ce rassemblement de héros. Ils décidèrent donc tous de se diriger vers ce petit village sans même qu’Andrzej n’ait besoin de les encourager à le faire. Une lente marche s’entamait donc. Le Bélua restait en arrière pendant une longue partie du trajet afin d’être l’arrière garde. D’autres hommes, armés de fourches et d’outils, à l’apparence robuste, l’avaient rejoint pour le soutenir dans cette tâche. Mais malgré ce regroupement d’hommes durs et déterminés, pas un ne relevait son visage de peur de montrer les larmes ruisseler le long de leurs joues.

Serrant avec une sorte de ferveur fanatique son chapelet qu’il portait autour du cou, Andrzej se promit ce jour-là qu’il éliminerait ces démons, plaie du monde. Qu’il les traquerait sans relâche pour leur porter un coup au cœur. Qu’il anéantirait cette race, peu lui importait les conséquences. Cette guerre, ce monstre qui venait de se réveiller brusquement en renversant la paix de sa masse suintante de noirceur, avait aussi initié la mise en marche de sa défaite car Andrzej et tant d’autres gens à travers le monde venaient de perdre leur innocence ce jour où les démons perdirent la tête et ils s’étaient jurés, chacun à leur manière, de riposter.

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Mar 01 Mar 2016, 19:56

L’atmosphère s’était naturellement tendue. Personne n’avait rien dit ni rien fait à Aeden, et pourtant une certaine agitation était palpable. Tout le monde, sans exception, l’avait senti. Pour Djinshee, c’était loin d’être une bonne nouvelle. Alors que les hostilités et les catastrophes s’étaient plus ou moins calmées il y avait quelques mois de cela, elles allaient reprendre de plus belle. Il n’y avait pas besoin d’être savant pour le comprendre. Malheureusement, les mortels semblaient destinés à être victimes des foudres des Aetheri et des futiles querelles entre races pour l’éternité. C’était fataliste, mais elle n’avait jusqu’à présent vécu que cela – et les Dieux savaient qu’elles n’était pas fataliste – noterez l’ironie. C’était désespérant. Pourquoi les mortels eux-mêmes se sentaient-ils obligés d’en rajouter une, alors que les cieux se déchiraient sous leurs yeux ? N’en avaient-ils pas assez ? Y avait-il un but à tout cela ?

   Les Démons étaient sur le point d’étendre leur propre chaos. Si ce n’était pas ridicule… De vraies bêtes sauvages. Chacun ne pouvait-il pas se contenter de son bout de terre, non ? Il fallait toujours gagner, on ne savait pour quelle raison, quitte à tout détruire, même sa personne ?

   Evidemment, Djinshee n’allait pas rester ici à rien faire. Oui, elle avait beau trouver toutes ces histoires ridicules, elle ne pouvait s’empêcher d’aller voir par elle-même. Peut-être que son peuple était neutre, elle n’en savait rien – elle s’en fichait un peu – mais elle ne pouvait pas rester. Comment faire bouger les choses, autrement ? Elle avait préparé Enderah, mais hésitait encore. Elle ne voulait emmener personne d’autre. C’était dangereux, ils étaient plus faibles qu’elle et elle n’était pas en mesure de les protéger… Le problème était que Shams et Neferet seuls au même endroit, ce n’était pas forcément la meilleure des options. Elle comptait sur Hana. Elle espérait qu’elle pourrait les gérer.

   On disait que les Terres d’Emeraude avaient été prises d’assaut. Ne connaissant que peu l’endroit, c’était une raison de plus pour s’y rendre. Le voyage prit son temps, heureusement, la panthère allait vite et Djinshee put rapidement constater la situation. Les plaines n’étaient pas aussi vertes que ce qu’elle aurait imaginé en temps normal… Elles étaient labourées, elle eut aussi le privilège de croiser quelques cadavres. Ils ne devaient plus être très loin… En parlant du loup… Elle s’arrêta et apercevant un éclat orangé au loin. Une odeur de fumée. Du feu. Un village en feu, pour être plus précis. Les hostilités semblaient déjà bien entamées. Elle descendit et continua à pieds, Enderah sur les talons. S’approchant d’une maison dont il ne restait plus que les murs, elle repéra un Démon. Elle se plaqua contre la pierre brûlante et dégaina son épée. Lorsqu’elle s’estima prête, elle sortit de sa cachette et marcha jusqu’à l’homme. Elle lui prit l’épaule et l’embrocha sans plus de discours.

   En fait, elle ne savait même pas si c’était un Démon. Mais à la vue de son attitude tout à fait normale, il ne devait pas non plus être une victime. Enderah rugit derrière elle. Elle fit volte-face. Un sourire sadique apparut dans son champ de vision.

   -Alors, ma jolie, on tue ? Dommage pour toi, c’était la mauvaise personne.

   Il l’attrapa par le cou. Il avait une poigne puissante, comme toute sa carrure en fait. Il prenait un malin plaisir à la voir devoir lâcher son arme et porter ses mains à son poignet pour ne pas se briser la nuque. La panthère lui sauta dessus et il tomba en avant sous son poids. Djinshee se retrouva écrasée, à moitié étranglée. Elle s’enflamma. S’ensuivit le bruit caractéristique de la souffrance. Cependant, il y avait un problème. Ce n’était pas le fait d’avoir un homme agonisant sur soi. Ce n’était pas l’odeur de chair brûlée qui s’élevait. C’était qu’elle était coincée sous ce corps volumineux. De ses forces et avec sa télékinésie, elle le fit rouler sur le côté et se releva douloureusement. Ca commençait bien. Et chercha son épée double des yeux sans la trouver. Elle fit un tour sur elle-même avant de se rendre compte que plusieurs autres tentateurs venaient de rappliquer. Ca commençait très bien. Le fauve gronda.

   -C’est ça que tu cherches ? Ricana un homme.

   Il tenait son épée dans ses mains. Elle l’assassina du regard.

   -Avec ta bête, je pourrais me faire une belle armure… Continua-t-il.

   Elle serra les dents et inspira un grand coup. Il allait regretter d’être né, celui-là. Les poings fermés, elle s’avança vers lui. Ses compatriotes observaient la scène en riant. Comment une femme si fine pourrait-elle lui mettre la pâtée ? N’avaient-ils pas capté pourquoi l’autre s’était enflammé ? Une autre démonstration s’imposait. Elle fit partir un rayon incandescent de sa paume. Il subit le même sort que son ami. Satisfaite, elle récupéra son arme et se tourna vers les autres. C’était sans compter le fait qu’ils fondaient déjà tous sur elle. Ils étaient beaucoup trop. Elle n’avait pas vraiment le choix…  A regret, elle prit la fuite. Enderah la rattrapa et elles se réfugièrent dans la première maison en feu qu’elles croisèrent. Djinshee récupéra de l’énergie et se détendit. Ils étaient tout autour de la bâtisse. On essaya d’entrer en sautant à travers les flammes qui faisaient office de porte d’entrée, mais elle le calcina avant de repousser le corps à l’extérieur. La panthère continuait de gronder. Elle faisait des cercles, balançant sa queue de droite à gauche comme un lion affamé en cage. Les murs se mirent soudainement à trembler. Une lance passa à travers l’ouverture d’une fenêtre. Le plafond s’affaissa. Il était grand temps de sortir, avant qu’elles ne se fassent aplatir, puis embrocher. L’Elémentale enfourcha sa monture et laissa son corps s’enflammer. Au point où ça en était… Autant faire une petite explosion, on ? Le feu s’accumulait autour d’elle, encore et encore. Elle était devenue une énorme boule incandescente, ou un petit soleil. L’incendie en avait presque cessé. Des cris de guerre retentirent. Signal d’alarme. Djinshee relâcha tout. La sphère s’étendit, formant une immense bulle prête à éclater, ce qu’elle fit quelques secondes plus tard. La déflagration les toucha tous sans exception. Elle avait même détruit la façade de la maison. Haletante, elle parvînt à se calmer et à faire baisser sa température corporelle. Elle n’avait encore jamais expérimenté cela. Ce n’était pas très discret, mais c’était plaisant. Elle ne s’était jamais sentie aussi puissante. Elle fit faire un tour à Enderah. Tous les Démons étaient morts. Ça avait été du gâteau. Ces bestioles étaient-elles dans un tel chaos psychologique qu’elles en avaient perdu leur intelligence ? Elle n’en avait pas été témoin personnellement, mais elle s’était attendue à plus vicieux.

   En réalité, elle s’était plutôt mise en tête de leur donner sa façon de penser avant de les massacrer, mais elle avait bien vu, dès le premier coup d’œil, que ce n’était pas possible. Elle le savait : lorsqu’on était furax, on était incontrôlable et plus rien ne comptait si ce n’était d’assouvir ses soudaines pulsions. Elle était néanmoins plutôt satisfaite de sa prestation. Cela lui avait donné l’occasion de se défouler. Surtout avec Neferet qui lui tapait sur le système en continu.

   Elle n’allait pas pour autant s’arrêter là. Des Démons, il devait y en avoir par centaines, voire par milliers sur les Terres d’Emeraude. Elle n’avait pas l’intention de tous les faire cuire, mais au moins une petite partie. Après avoir vérifié que le hameau était vide, elle continua sa route. Elle n’avait pas vu la moindre trace de ses habitants, mise à part des cadavres. Le reste avait dû fuir. Les laisser dans la terreur n’était pas dans ses idées, aussi, si elle avait la chance de les croiser, elle tâcherait de les tenir informés.

   Elle n’eut pas à faire longue route. Plus loin, à quelques centaines de mètres, il y avait une sorte de petit champ de bataille. Tout ceci n’avait stratégiquement aucune logique. Et maintenant que c’était commencé, il était impossible d’en avoir une.

   -Vous êtes pitoyables ! Cracha-t-elle.

   Un homme, suivi d’une femme dont les cornes avaient émergé du crâne, se retournèrent en premier. Cette dernière ricana.

   -Ben voyons, et d’où tu sors, toi ? Tu es complètement suicidaire ! Tu ferais mieux de partir, avant que je ne t’arrache le cœur pour le manger !

   Djinshee s’approcha, sans crainte.

   -Pauvres de vous, votre reine est partie, et vous avez besoin d’une maîtresse pour vous diriger. Et vous, vous suivez comme de vulgaires chiens aveugles ! Si ce n’est pas être débile…

   Le visage de la Démone se tordit en une grimace de colère.

   -Tu vas regretter de nous avoir insulté !

   -J’aimerais bien voir ça.

   La maléfique déploya d’immense ailes noires et prit aussitôt son envol. Pendant ce temps, quelques innocents profitaient de l’attention détournée pour en abattre quelques-uns. Djinshee se prépara à cracher le feu. Les armes de main de lui seraient que plus difficiles à manier, ici. Un premier rayon ardent transperça les airs et toucha sa cible, sans pour autant l’affecter. Elle rit encore. Elle résistait au feu… Un homme fonça sur elle. Djinshee empoigna son poignard et le lui planta dans le ventre. Elle l’acheva avec un autre coup dans le cœur, puis se ré intéressa à la voltigeuse. Cette dernière l’attrapa par le bras, et battit un peu plus fort des ailes pour l’élever. Ses ongles – ou plutôt ses griffes – s’enfonçaient aisément dans sa peau. Enderah ne la rattrapa pas. La jeune femme défia sa geôlière du regard, qui prenait plaisir à lui labourer l’épaule. Elle s’enflammerait plus tard… Elle fit s’abattre une énorme force sur elles, un lourd pavé invisible tout droit tombé des nuages. Elle faisait des efforts montres, mais cette garce tenait bon. Son corps s’échauffait et tremblait un peu. Elle devait ignorer qu’elle était dans le vide… Prenant de l’élan, et ce malgré la douleur, elle s’agrippa aux cheveux de la Démone de sa main libre et tira violemment dessus. Ce n’était pas pire que la fois où elle avait tué une Masque d’Or, se disait-elle. C’était une pichenette, comparé à ce qu’elle avait enduré. Une vulgaire petite pichenette… Elle y était presque. Encore un effort… Elle matérialisait ce pavé dans son esprit, elle appliquait de plus en plus de pression dessus.

   A bout de forces, les deux femmes s’effondrèrent en même temps. La panthère accourut, les griffes sorties et ensanglantées. Elle venait de faire un massacre, avec les quelques courageux villageois. Enderah émit un miaulement rauque, tandis que la tentatrice se relevait. Elle assena un coup de poing à Djinshee. Le fauve se jeta sur elle et l’écrasa de tout son poids. L’Elémentale n’était plus bien sûre d’être capable de se remettre debout. Elle stoppa son compagnon, qui s’apprêtait à lui arracher la tête. S’il y avait quelqu’un pour la tuer, ce serait elle, sans hésiter. Elle rampa jusqu’à son adversaire et plaça sa main autour de son cou. Elle serra son étreinte.

   -Laissez ce monde tranquille, bande de tarés… Souffla-t-elle.


   Pour toute réponse, elle eut un regard plein de défi qui signifiait « J’aurai ma revanche ». Le problème, c’était que ce ne serait pas le cas. Ca ne le saurait jamais. Elle l’acheva et reposa sa tête dans l’herbe. Haletante, elle ferma les yeux, et derrière elle, entendit les voix des villageois qui s’approchaient. Elle sentit qu’on la portait. Vers un lieu plus sûr.

~1891 mots~

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[LDM Février/Mars] La rébellion des démons

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