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 [LDM Février/Mars] Il était une fois, un Dieu

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Mar 02 Fév 2016, 14:45


Il était une fois, un Dieu

[LDM Février/Mars] Il était une fois, un Dieu Ldm12

« Ce ne sont que de pauvres âmes égarées, manipulées par le discours bien ficelé d’un traite éloquent et persuasif. Notre devoir est d’apporter notre aide, notre soutien et notre appui à ces gens, perdus dans le flot de manipulations trop vastes. Ils doivent comprendre. Ils sont dans l’erreur, mais ce n’est pas leur faute. » - « Comment peuvent-ils être dans l’autre camp ? Sont-ils fous à ce point ? » - « Ils sont dans l’erreur. » - « Ils se fourvoient tellement. » - « Nous devons les aider. » - « Il faut qu’ils soient guidés. » - « Qu’ils ouvrent les yeux. » - « Qu’ils comprennent ! » - « Expliquons. » - « Démontrons la suprématie de nos Dieux ! » - « Ils comprendront. » - « Ils réaliseront. » - « Ils ne pourront que nous rejoindre. » - « Ce n’est pas de leur faute. Ils ont le regard voilé par la décision erronée d’un Souverain. » - « Nous devons faire quelque chose. » - « Nous ne devons pas abandonner ces villageois. » - « Ils verront, enfin. » - « Il faut seulement leur expliquer, leur prouver la puissance de nos Aetheri. » - « L’Originel ! » - « Les Aetheri … » - « Ils ne pourront plus douter. » - « C’est évident que Sympan … » - « … William … » - « … Haziel … » - « … Ezechyel … » - « … Kaa … » - « … Suris … »  - « … Asîlah … » - « … Edel … » - « … Harôun … » - « … Kinath … » - « … Xaraxus … » - « … Méli … » - « … Harabella … » - « … Aylidis … » - « … Fuzâil … » - « … Drejtësi … » - « … Talëorn … » - « … Yanna … » - « … Brylan … » - « … Déiopéa … » - « … Rhéa Latia … » - « … Azazus … » - « …détient la vérité. »

Les Hommes, tiraillés par l’ampleur inédite d’un conflit divin, se réfugient dans la douceur de leurs croyances, de leurs convictions. Guidés par leur Souverain, ils se laissent bercer par le courant et se complaisent dans l’idée qu’ils sont dans le vrai, dans le bon camp. Toutefois, comment ne pas grincer des dents en voyant que les voisins n’ont pas fait le même choix ? Beaucoup ne le supportent pas, ne le tolèrent pas et se sont mis en tête de convertir ceux qui ne partagent pas leur idéal. Ils sont plusieurs centaines à parcourir les Continents, apportant une parole plus ou moins convaincante et douce. Les méthodes divergent d’un prêcheur à l’autre. Certains prônent un véritable débat tandis que d’autres feront preuve d’une violence inouïe. La religion a toujours été un sujet délicat, propre à déclencher des rancœurs et des haines. Cela n’a jamais été aussi vrai.

Toi, voyageur qui croit, comment t’y prendras-tu pour défendre le bien-fondé de tes idées ? Sont-elles en accord avec la position de ton Roi, des tiens ? Comment vivre dans un monde déchiré en deux, si ce n’est en l’unissant sous une même bannière ? La tâche est difficile, impossible, mais le jeu en vaut la chandelle.
Explications


Votre personnage a, ici, l’occasion de manifester sa position au sein du conflit entre les Aetheri et Sympan. Votre but est d’aller dans un petit village de votre choix, inventé par l’occasion dans un endroit propice pour ses habitants – soyez logique, simplement – pour tenter de convaincre, persuader les habitants, qu’ils sont dans l’erreur et que votre position est la bonne. Pour trouver la position de votre Souverain, allez dans ce sujet. Vous n'êtes pas obligé d'être en accord avec votre Chef mais cette décision ne sera pas sans conséquence pour l'avenir, car vous serez un traitre. Quoiqu'il en soit, peu importe votre race, si vous êtes pour les Aetheri, vous devez vous rendre dans un petit village [forcément, interdiction d'aller dans les grandes villes et les Capitales, vous ne survivrez pas !] dont la race est positionnée pour Sympan afin de tenter de les faire changer d'avis - et inversement. Si vous êtes à l'encontre de la position raciale, vous pouvez essayer d'influencer un petit village de votre propre race [ce qui déplaira encore plus à votre Roi, mais vous pouvez !]

Pour information, Drejtësi, Phoebe, Harabella [Brylan et Déiopéa aussi mais on s'en fiche car ce sont des Dieux priés par les Castes et elles ne nous concernent pas ici, vous n'allez influencer que des villages raciaux] sont dans le camp de Sympan. Vous n'êtes pas obligé de connaître cette information qui est plutôt difficile à obtenir et donc vous trompez. Vous ne pouvez pas aller dans des villages de Tælora, parce qu'il n'y a pas de village encore sur ce Continent.

Vous pouvez utiliser toutes les méthodes que vous voulez pour convaincre les villageois mais sachez qu'ils réagiront de façon assez virulente puisque vous bafouez leurs croyances et ils seront aussi acharnés que vous. Pour ceux qui auraient manqué le coche, n'hésitez pas à aller lire - ou relire - la brève sur la religion afin d'éclairer votre lanterne. Disons que si vous n'avez pas plus de 20 ou 25 de charisme, il y a peu de chance pour que vous semiez le doute dans l'esprit des gens et ils risquent de vous en faire baver.

Si vous avez des interrogations, n'hésitez pas aller sur le sujet des questions. Fin le 1er avril, à 23h59.

Gain(s)

■ Pour 900 mots : Un point de spécialité au choix
■ Pour 450 mots de plus : Un autre point de spécialité au choix

OU

■ Pour 1 200 mots : Le collier de prière : Ce bijou s'achève avec une amulette représentant le Dieu ou la Déesse en qui vous avez le plus foi. Grâce à lui lors de vos prières, lorsque vous le tenez entre vos mains, vous gagnez en énergie et vos blessures guérissent doucement. Ainsi, même si vous étiez au bord de vous effondrez de fatigue, une prière sincère pour votre Aether vous permettra d'aller de l'avant, de tenir un peu plus longtemps. Aussi, l'amulette scintillera lorsqu'un danger approche, la luminosité indiquant le degré de péril qui vous attend. Ce collier est efficace sur les Humains.
■ Pour 450 mots de plus : Un autre point de spécialité au choix
Récapitulatif des Gains


Personnage / Lien / Gains

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Ven 05 Fév 2016, 17:29

Je soupir, observant le petit village D'Ysterax qui se tiens à quelques mètres de moi, trop peu de distance et en même temps, encore tellement. Je sais que des sorciers vivent ici, Arès en est plus que certain d'ailleurs, d'anciens magiciens ayant sombré du côté obscure. Des bannis où presque, des oubliés du peuple magicien, rejetés, des sorciers sans puissance mais suffisamment nombreux pour que je reste prudente. Je finis par entrée dans le village, attirant aussitôt les regards, mais qu'importe, j'étire un sourire léger, le regard triste. Ses gens ne savant pas. Je finis par m'éclaircir la voie puis soudain, je parle, assez fort pour attirer l'attention des habitants de ce village. Que dis-je, un hameau en vérité.

- Xaraxus est une ordure, un déchet qui ne vous sauveras pas. Cette pourriture n'a rien d'un dieu, Phobe et Drejtësi, elles seuls vous sauverons.

Les regards qui se pause sur moi sont sombre, cruel. Qu'importe, je me dois de leur ouvrir les yeux, de leur offrir la vérité sur un plateau. Leur Aether n'est pas un de ceux en quel les gens doivent avoir la foi. En même temps je sais pleinement que ce que je viens de dire est violent. Je me mord doucement la lèvre inférieur quand un homme tout en finesse mais certainement plus dangereux que tout les autres ici viens se planter devant moi. Je sus avant même qu'il n'ouvre la bouche que ma venue ici, issue de ma foi et de mon besoin de soutenir les Aetheri en lesquels je crois, risquer de mettre ma vie en péril.

- Et t'es qui toi pour venir cracher comme ça sur Xaraxus ? Une prostituée qu'on va se faire une joie de déshabiller où une malheureuse qui cherche un moyen de mourir ? Disséquée ton petit corps devrais pas prendre bien longtemps.

A l'idée de mon corps, frêle, sur une table, ouvert, exhibant mes tripes et autres, mon estomac se noue, mais je serre doucement les poings. Je ne céderai pas à la violence, je serai d'une douceur incomparable, répliquant avec calme. Je souri doucement à l'homme, un sourire pâle finalement, triste même. Ils ignorent tellement le destin qui attend ce village. Moi-même de toute façon je le sais incertain mais une petite voie intérieur me promet que j'ai raison. Et je rejette le doute comme s'il était issu d'un mauvais rêve. Seuls les Aetheri que je porte dans mon cœur ont de la valeur face à cet imposteur de Xaraxus. Qui pourrait vénéré un tricheur, un maître dans l'art de la tromperie alors qu'il est capable de tromper jusqu'à ses fidèles, ce qu'il fait sans nul doute. Inconsciemment, je caresse le chapelet autour de mon poignet, les trois petites perles qui le compose pour le moment brille d'un pâle éclat. Finalement, je choisis de répondre.

- Je suis le porte parole de Phobe et Drejtësi et je viens pour vous guider vers le chemin qui vous permettra de survivre. Xaraxus est capable de vous tromper, en ce cas pourquoi croire en lui quand tout les signes qu'il pourrait soit-disant vous donnés ne sont qu'honteuse supercherie ? Croire en lui, c'est accepter de perdre tout savoir pour croire en des mensonges.

Une femme, très jeune semble réfléchir à cela, l'expression de son visage trahis d'ailleurs ce qu'elle pense et je sais avoir acquis à ma cause la demoiselle. Et pourtant, il me faut reculer d'un pas car le coup qui me manque passe si près que je sens le souffle sur ma peau. Un coup de chance finalement car à peu de chose près, il me touché. L'homme semble s'énerver et il peste dans sa barbe un instant avant de me fixer dans les yeux.

- Tu vas crever toi, tu le sais ça ? Tu mourras d'une petite plaie, crois moi. Et à ta prochaine blessure, tu pensera à moi, inconnue. Tu seras maudite.
- Vos malédictions ne sont elles que supercherie, comme le dieu en qui vous voué une foi aussi vide ? En ce cas, je ne crains riens, je présume.

Pourtant au fond de moi je tremble et mes doigts se sont refermer sur les perles du chapelet, cherchant sans doute à puiser en elle la foi nécessaire pour faire face à cet être perfide et à l'attroupement qui se forme. Peu à peu, des voies s'élèvent. Certaines semble pencher en ma faveur mais peu, tellement peu dans ce si petit village. Et puis, je sens la magie noire de ses sorciers qui crépitent, dangereuse. Etre ici est tellement dangereux. Ma peau en frissonne d'ailleurs. Je sens que si je reste ici, je mettrai ma vie en jeu à tel point que je risque de ne plus pouvoir partir.

- Je suis venu car dans la guerre qui se profile, l'Aether que vous vénéré ne saura survivre.
- Non mais écouter ça, elle débarque, elle insulte Xaraxus et elle voudrait nous convertir. Tu sais ma jolie, tu vas sagement venir avec moi.
- Ecoutons ce qu'elle a à dire, non ?
- Pourquoi, tu la crois toi ? T'es une traitresse c'est ça ?

Je recule d'un pas, par prudence alors que les sorciers commencent à se séparer en deux camps, mais celui qui veux attendre que j'ai fini mon plaidoyer ne comporte que trois personnes. De ça et là, j'aperçois des corps qui s'extirpe du sol, rappel affreux que je suis chez des sorciers. Si Arès était là, il chercherait sans nul doute à comprendre cette magie noir et en même temps, je pense qu'il serait dégouté de voir ce que je vois. J'aimerai presque être humaine là, afin que l'anti-magie soit à l'oeuvre. Je prie silencieusement Phoebe et Drejtësi de veiller sur moi. Les cadavres commence à s'entre re-tuer et j'observe avec frayeur la chair décomposer où les os qui vole.

- Regarder, Xaraxus n'agit même pas contre vos soit-disant traître. Il est bien trop occuper à lutter contre Sympan.

A cette remarque, un autre homme qui jusque là semblait prêt à vouloir m'utiliser comme cobaye se fige, observant autour de lui. Je ne sais pas si la chance est de mon côté où si les déesses en qui je crois veille sur moi toujours est il que je décide d'enfoncer un peu plus le clou, il en va de ce que j'ai pu voir. Je crois que c'est le seul moyen de sauver ses gens des hurlements que je peux entendres, des pleurs et puis peut-être, de la mort. Et puis, j'entrevois peut-être aussi là un moyen de guider les sorciers les moins sombres vers le peuple magicien. C'est une lutte religieuse que j'ai choisis d'entreprendre. Je sais pourtant que je ne suis qu'un grain de sable dans le désert. Un rien qui ne changera peut-être rien justement, mais il faut quand même que j'essaie. C'est ainsi, quand bien même je ne tolère que très peu les sorciers, ils sont nécessaire à mon monde, la partie la plus noir, le Yin sans lequel le Yang ne peut exister.

- Si c'est ce que vous souhaitez, je partirai mais Xaraxus, ce chien galeux, vous trahira et vous laissera mourir. Il a ça dans le sang, croire en lui ne vous mènera à rien, c'est un traître et un traître reste ce qu'il est, c'est dans sa nature.

Deux autres sorciers semblent touché par ce que je dis. Pour ma part je choisis ce moment pour laisser ma magie amplifier, espérant passer inaperçu et je recule peu à peu, heureuse d'avoir peut-être changé les mentalités des habitants. Si jamais il cesse de prier Xaraxus, j'aurai gagné ma bataille contre le destin, du moins, c'est la seule solution que j'ai trouvé pour tenter de faire taire les hurlements dans ma tête. Ils sont toujours plus puissants, toujours plus nombreux ses derniers temps. Ils sont le symbole de la guerre qui nous surplombe. Une guerre qui apportera son lot de mort et bien trop peu de miracle, je le crains.
1 390 mots
Gain : 2 points d'agi
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Lun 08 Fév 2016, 18:41

Sympan … Aetheri ? Comment savoir ? Surtout quand on avait connaissance du fait que certains Aetheri avaient rejoint les rangs de l'Originel. Comment concilier ses propres croyances avec celle de son peuple, de ses amis, de sa famille ? Raeden ne savait pas sur quel pied danser. Il se retrouvait en porte à faux quelque soit l'endroit et la direction dans lequel se portait son regard. Les Béluas suivraient Phoebe quoi qu'il advienne et des rumeurs racontait que cette dernière faisait partie des Ultimes qui soutenaient le Créateur. Les Vampires, dont sa fille était la reine était apparemment pour ce dernier aussi. Le Gardien de Phoebe savait que l'Impératrice de la Nuit, ou plus exactement qu'Alice Liddell avait malheureusement perdu la fois depuis bien longtemps. D'une certaine façon, il la comprenait. Après tout ce qu'ils avaient vécu et traversé ensemble, tout ce qu'on leur avait fait enduré, elle considérait au mieux que les Aetheri s'étaient contentés de se tourner les pouces en regardant le monde partir en cacahuète, au pire, qu'ils avaient joué avec leur vie comme un pion sur un échiquier géant.

Et puis, il y avait son propre ressenti, sa propre foi, son avis en son âme et conscience, ses convictions ancrées au plus profond de ses entrailles et de son être. L'Ange qu'il avait été autrefois battait encore la chamade, régulièrement. Il n'était plus un immaculé, mais tout ce qu'il avait vécu, tout ce qu'il avait appris quand il avait encore des plumes blanches étaient toujours là, et ça, il ne pourrait pas l'effacer, même s'il le voulait. Ce qui n'était pas le cas. En dehors de cela, il y avait aussi les Esprits du Temple … Et notamment Hans. L'Immortel se souvenait encore, comme si la scène se passait à l'instant sous ses yeux, de l'apparition de Delta à la Coupe des Nations et de comment ce dernier avait jeté au sol l'arme du Dieu de l'équité. Comment, par son geste et par ses paroles, il avait raillé la mort de l'Aether, la dédaignant et la méprisant. En tout cas, c'était comme ça que l'avait interprété le Forgeron. On pouvait tuer un ennemi, mais à aucun instant, on avait le droit de le rabaisser encore plus une fois cela fait, de souiller sa mémoire de quelque façon que ce soit. Telle était la façon de penser de Raeden.

C'était pour cela et pour ses autres convictions intimes qu'il comptait soutenir les Aetheri. Cela ferait à coup sur de lui, un paria aux yeux de bons nombres de personnes qu'il pourrait côtoyer. Sa vie et même son travail risquaient d'en prendre un sacré coup sur le nez et il était plus que probable que certaines personnes en viennent même à vouloir attenter à sa vie. Après tout, en agissant tel qu'il comptait le faire, en affirmant sa position, il ne ferait que confirmer qu'il était bel et bien un paria, un traître. Une honte à sa race qui ne méritait pas de respirer ni de fouler le sol. Dès lors, il fallait l'éradiquer. Bien évidemment, le Gardien de Phoebe aurait préféré que les choses ne s'enveniment pas comme elles risquaient malheureusement de le faire. S'il pouvait garder sa vie, son corps et son esprit intacts et entiers, cela lui conviendrait parfaitement. Mais ne rien faire n'était pas dans ses gênes. Par contre, ce qui lui posait le plus problème, c'était que s'il y avait combat, il risquait de se retrouver confronté à des êtres chers. Jamais il ne pourrait lever la main et l'épée sur eux. Et que se passerait-il s'ils étaient blessés alors qu'ils n'étaient pas sur le même champs de bataille ? Comment pourrait-il leur venir en aide, les soigner ?

Sympan n'est pas fiable.

[i]Ses mots sortirent de la bouche de l'homme-ours tandis qu'il était assis autour d'un feu en train de partager un repas dans l'un des camps de réfugié des Béluas. Les conversations des personnes assises avec lui se turent brusquement et tous les regards se braquèrent sur lui. Un homme-buffle prit la parole en le foudroyant presque du regard. Assurément, si ses pupilles avaient été des arcs armés, le Forgeron aurait été mort sur le champs, criblé de flèches. Heureusement, ce n'était pas le cas.


Phoebe suit Sympan ! Elle est notre mère à tous, elle sait ce qu'elle fait. Tu critiques Sympan, tu critiques Phoebe et par la même occasion, tu nous critiques. Alors arrête de dire n'importe quoi, fait comme les autres et mange!

Le flottement de gêne et de colère mêlée continua pendant quelques secondes puis les gens se remirent lentement à manger. Toutefois, ils jetaient quand même régulièrement des regards à la dérobée en direction de Raeden. Celui-ci venait d'éveiller leur soupçon. Ils ne savaient plus vraiment comment ils devaient le considérer, même si ce n'était que le début. Quant à lui, il secoua la tête. Même s'il savait que cela allait lui apporter des ennuis et qu'il risquait d'en sortir blessé – car après tout, les Béluas n'étaient pas reconnus pour leur self-contrôle – il ne pouvait pas s'arrêter là. Il devait essayer de leur faire comprendre son point de vue, à défaut de pouvoir les faire réfléchir.

Phoebe a peur et je peux la comprendre. Soutenir l'Originel, c'est s'assurer la survie, pour soi même et pour les siens. Pour nous. Si elle veut nous protéger, elle ne peut pas vraiment faire autrement. Il a quand même détruit Hans ! L'un des plus anciens Aetheri ! Le Dieu de l'équité ! Regardez moi dans les yeux et dites moi sincèrement que ce dernier avait mérité ce traitement ? Sympan, parce qu'il les a créé, parce qu'en quelque sorte, il est notre père à tous, croit que tout lui est dû. La soumission de tous à son égard ! A-t-il un seul instant cherché à discuter, à rallier les gens à lui pacifiquement ? Non ! Depuis son retour et jusqu'à présent, il n'a œuvré qu'à une seule chose : semer la panique et déclencher la guerre. Ce qui va entraîner la mort de milliers de gens. Est-ce là le comportement qu'un père doit avoir envers ses enfants ? Non. Bien sur que non. Il se comporte juste comme un tyran qui réclame vengeance après qu'on l'ait destitué de son trône ! Comment peut-on, à partir de ses faits, se rallier à lui, avec la crainte qu'une fois qu'il en aura fini avec les Aetheri, il ne se retourne pas contre ses alliés pour les soumettre?!

A peine quelques mots avaient franchi ses lèvres que des grognements et autres cris animaliers avaient été poussé. Mais il avait continué jusqu'au bout, jusqu'à la fin de ce qu'il avait à dire, imperturbable. Il ne menaçait personne. Il restait toujours tranquillement aussi là où était. Son corps s'était quand même légèrement tendu, prêt à réagir au quart de tour si les choses s'envenimaient réellement. Ce qui malheureusement était en voit d'arriver. L'homme qui s'était déjà adressé à lui un peu plus tôt pour lui dire d'arrêter ses bêtises, le Bélua au totem de Buffle, reprit une nouvelle fois la parole. Mais on avait dépassé le stade des avertissements.

On t'avait dit de la fermer ! Tu nous as pas écouté ! Et tu oses te prétendre Bélua ? Tu n'ai qu'un traître oui ! Pas étonnant quand on y réfléchit ! T'es un Monstre et en plus, t'es considéré par les Dentus comme l'un des leurs, comme si toi aussi tu faisais partie de leur race ! Tu vas payer pour ce que tu as dis et tu vas le regretter ! Phoebe est notre voie ! Sympan est le seul et l'unique juste à suivre!

Comme si la déclaration de guerre était faite et signée par ses derniers mots, les fils et filles de la Lune qui avaient assisté à toute cette histoire se levèrent et s'approchèrent de Raeden, menaçants. Certains avaient même revêtu leur forme animal, crocs, griffes, cornes, serres ou sabots prêts à trancher dans la chair de cet homme qui osait remettre en cause les paroles de leur Déesse. Ce frère qui ne méritait plus ce nom et qui devait être puni. Ce paria qui polluait, rien que par sa présence, leur espace vital. Certains se disaient qu'ils n'auraient jamais dû lui faire confiance, depuis le début. Il n'était pas l'un des leurs. Ce n'était qu'un transformé et même pas par un autre Bélua, non. Un Monstre ici d'un vœu d'un Génie. Voila qu'il révélait enfin son vrai visage, celui d'un traître, d'un sans patrie!

1515 mots
Gain : 1 point d'agilité + 1 point de charisme
Position : Pour les Aetheri ¤ Traitre à sa race
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Mar 09 Fév 2016, 18:27

Le soleil se couchait dans le port d’une petit cité elfe, et l’activité frénétique des marins chargeant et déchargeant  les bateaux qui avaient accosté dans l’après-midi, diminuait petit à petit, permettant aux individus se trouvant là-bas, d’apprécier une minute la beauté du paysage, de ce qu’ils avaient construit sur la mer, et de prendre conscience du travail abattu durant la journée. Il s semblaient mal à l’aise de se trouver en présence des elfes qui les surveillaient.
Une fois leur travail terminé, ils ne traînèrent pas près de ce peuple intimidant et filèrent se réfugier dans une auberge où ils devaient avoir décidé de passer la nuit avant de repartir tôt le lendemain matin.

Nissa ne comprenait pas comment les hommes faisaient pour supporter la charge de travail éreintante quotidienne pour un si faible salaire. En quel dieu croyaient-ils pour se dire qu’il leur imposait volontairement ces épreuves pour leur bien ? Ils ne pensaient pas d’une façon logique.
Elle se trouvait au bas d’un escalier donnant sur l’océan, lui permettant de tremper ses pieds dans ce doux élément dans lequel elle était née et qu’elle vénérait.  Elle s’arracha à sa contemplation lorsque aucune lumière ne put lui permettre de contempler encore davantage la beauté de l’océan.

Elle se dirigea vers l’auberge qu’elle avait aperçue, une dizaine de minutes auparavant, afin de voir s’il restait de la place pour qu’elle puisse y passer la nuit. Lorsqu’elle franchit le pas de la porte, l’air chaud la frappa en plein visage, contrastant avec celui humide qui s’imposait en même temps que tombait la nuit. Des frissons parcoururent son dos.
Certains marins c’étaient retournés sur son passage, puis avaient replongé leur nez dans leur verre, un air las sur le visage. Elle parcourut l’endroit du regard pour y discerner autant d’elfes que d’hommes.

Elle alla au bar et commanda un des nectars dont les elfes avaient le secret et qu’elle trouvait vraiment délicieux. Ils avaient vraiment un don pour ces boissons, elles changeaient tellement de celles que fabriquaient les humains… Bien qu’elles soient aussi très bonnes et brutes, celles-ci étaient plus douces et délicates, à l’image des races.
Une fois servie, elle avait comme ambition de rester postée au bar le temps d’un ou deux verres, puis de prendre la direction de sa chambre afin de passer une soirée reposante et tranquille.
Un éclat de voix lui fit vite changer d’avis. Tout un grand hétéroclite, composé d’hommes et d’elfes, étaient regroupés autour d’un elfe qui semblait mener un débat plutôt animé. Il n’en fallut pas plus pour piquer la curiosité de la sirène. Elle paya l’elfe au comptoir puis saisit son verre dans sa main et rejoignit le groupe afin de découvrir quelle conversation passionnée était en train de s’entretenir dans ce coin-là. 
« … Il ne fallait pas demander ou vous pouviez vous recueillir si vous ne vouliez pas entendre la réponse. Vous êtes sur un territoire elfe ici, pas sur vos terres d’humains.
-C’est une cité portuaire, de nombreux peuples transitent par ici, j’avais supposé…
-Et bien vous supposez très mal. A moins que Phoebe, l’Aether de la nature, ou Sympan, le créateur original, fassent partis de vos désirs, vous ne trouverez rien d’autres ici.
Le débat qui s’opérait ici n’en était qu’un parmi tant d’autres. La religion était un sujet très sensible, et chacun avait son avis là-dessus. Par contre, elle n’appréciait pas du tout le ton que l’elfe prenait, comme si ses croyances étaient les meilleures. Elle aimait Phoebe car elle aimait la nature, mais son allégeance allait à Aylidis, l’Aether  des Océans.
L’elfe reprit :
-Qui donc considérez-vous comme plus puissant et important?
L’homme osait à peine prendre la parole, l’aura de l’elfe écrasant toute sa volonté. Nissa était, elle aussi, intimidée :
-Aylidis, elle nous protège.
-Comment vous protège-t ’elle ? Seule Phoebe se soucie de la protection de tous les peuples, et seul Sympan est assez puissant pour appliquer cette protection.
Nissa prit la parole, elle ne pouvait pas laisser cet elfe dénigré Aylidis. De plus leur altercation prenait de l’ampleur et attirait de plus en plus d’individus autour d’eux, que ce soit des humains ou des elfes :
-Phoebe et Sympan ne s’intéresse pas à l’Océan. Ce ne sont pas eux qui vont protéger ces personnes et leur permettre d’éviter les mauvais courants, et les tempêtes en mer. Ils peuvent être très violents. Peuvent-ils réellement empêcher un bateau de couler, en ont-ils quelque chose à faire de ce qui ne se passe pas sur la terre ? L’Océan nourrit des milliers d’êtres vivants. Consommez-vous des algues ? Elle n’utilisait pas l’exemple des poissons ou des coquillages, n’étant pas certaine  du régime alimentaire qu’ils avaient. Elle ne lui laissa pas le temps de répondre. Je pense bien que oui. Aylidis permet que ces denrées soient prélevées de ses océans. La terre n’est pas capable de nourrir, à elle seule, toute la population, les produits de la mer en sont complémentaires et apportent des éléments dont nos corps et nos terres ont besoin pour survivre. Sans Aylidis, tout cela ne serait pas possible.
-Bien sûr, Sympan est le Tout. Il est partout et se soucie de tout ce qui se trouve sur les terres du Yin & du Yang. Que ce soit du continent calme au continent dévasté. Sans compter toutes les terres que nous n’avons pas encore découvertes ni explorées. 
-Vous l’ont-ils déjà dit ?
C’était facile, car aucun être vivant n’avait vu aucun des dieux. C’était ça qui était extraordinaire, la foi que les croyants pouvaient entretenir face à des êtres immatériels et puissants. Et si le contraire c’était passé, ces privilégiés ne seraient pas pris au sérieux.
-Jeune fille, votre mauvaise foi ne vous honore pas. Sympan vous le pardonnera sûrement si vous vous mettez à y croire.
-Sympan a peut-être créer le monde, mais il l’a abandonné. Comment les différents cultes envers les Aethers ont-ils pu se développer si Sympan avait été encore présent ? Il leur a laissé la place, les a laissé s’occuper de ce qu’il avait créé. Il est parti.
 
Un silence pesant s’imposa dans la salle. La plupart des elfes la regardaient d’une manière qui en disait long sur leur façon de penser à ce moment précis. Elle avait dépassé les bornes en disant cela. Néanmoins, elle comptait camper sur ses positions, elle ne démordrait pas de son idée même sous la torture… Quoique sous la torture, Aylidis lui pardonnerait sûrement. Même avec son contrôle des émotions, elle ne pouvait tempérer celles qui émanaient des elfes, elle n’était pas assez puissante pour apaiser toute la salle, et même un elfe en particulier. Les humains, quant à eux, étaient heureux que quelqu’un les soutienne mais aucun d’eux ne viendrait en soutien, non, aucun. Une belle bande de lâche.
« Qu’avez-vous osé dire ? Sympan leur laisse peut-être un peu de place,  mais il reste leur maître.
-Leur maître ? Je pense que les Aethers sont assez puissants pour se débrouiller sans lui. Ne vaut-il pas mieux qu’un Aether s’implique essentiellement dans un domaine, plutôt qu’un dieu tout puissant s’éparpillant sur tous les fronts ? Il ne pourra que survoler les problèmes que nous rencontrons. Les Aethers eux s’occupent de nous protéger. »
Le ton résolu de la sirène ne lui donna pas les meilleures amitiés du monde. Elle avait exprimé son idée et elle sentait qu’elle ferait mieux de partir immédiatement. Passer la nuit ici serait trop dangereux, et elle avait plus de chance de ne jamais se réveiller que de passer une nuit tranquille. Elle était plus en sécurité dehors.
Elle leur tourna le dos et se dirigea vers la sortie, ne pouvant s’empêcher de leur lancer, afin de marquer les esprits, et son départ :
« Je comprends que je ne sois pas la bienvenue ici. Je m’en vais passer la nuit avec Aylidis. »
 

Elle ferma la porte de l’auberge puis commença à marcher vers l’océan en serrant la mâchoire et crispant les épaules, s’attendant à se faire attaquer à tout moment. C’est avec soulagement qu’elle rejoint l’eau, se déshabilla afin de ranger ses affaires, puis se transforma en sirène. Au moins là, elle était sûr qu’elle serait en sécurité, dans les bras d’Aylidis.

Mots: 1365
Gains: 1 point d'intelligence + 1 point de charisme pour Nissa s'il vous plait ! :)
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Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1067
◈ YinYanisé(e) le : 04/01/2016
◈ Activité : Soldats
Isiode et Isley
Sam 20 Fév 2016, 00:51

Il était une fois, un Dieu
« Entre Divin et Mortel »

« Kssss! Encore un emplumé?! »

À ce sifflement, je réagis au quart de tour, me retournant d’un seul bloc avec mon arme. La riposte ne fut pas l’une des plus rapides ni l’une des plus gracieuses que j’eus esquissé durant cette bataille, mais toutefois, je parvins à toucher ma cible, la vitesse de mon élan et ma force physique s’additionnant pour sectionner le cou de la bête affreuse.

« Retourne en Enfer… »

Exhalant une puissante expiration, je laissais retomber ma faux contre le sol, le sang du Démon se répandant en éclaboussure sur l’herbe verte, légèrement rosée, de la pelouse. Mais je n’avais pas le temps de me reposer, pas le temps de respirer. La guerre me tirait de nouveau à elle, intenable, et prenant sur moi-même, repoussant la fatigue qui s’insinuait dans l’ensemble de mon corps tremblant, je me replongeais dans la bataille, plus déchaîné que jamais.

☯

Une troisième attaque, une nouvelle paix provisoire, mais aucune victoire à fêter, de héros à couronner. Dans la petite lande qui longeait les murailles en bois du village, un grand feu brûlait, alimenté par la chair et les os des victimes tombées au combat aujourd’hui. Nous observions ce bûcher funéraire dans un silence religieux, les uns tentant d’étouffer les cris de leur chagrin tandis que les autres, le regard tourné vers le ciel, priait l’Originel de leur venir en aide. De mon point d’observation, je fixais ces êtres en peine, prier avec une ferveur ardente, brûlante et, moi-même, je finis par porter mon visage en direction du firmament, joignant mes mains en prière. Ma Dame aux yeux de perle, toi qui a su nous sortir des ténèbres dans lesquelles nous avons été jeté, viens en aide à ces pauvres malheureux, ces hommes et ces femmes qui prient chaque nuit pour les êtres aimés. Protège-les, veille sur eux comme tu as su veiller sur nous. J’implore votre pitié, Déesse. Vous êtes la seule sur qui nous pouvons compter. Je fis le vide dans ma tête, laissant ma pensée voguer au travers des frontières du crépuscule avant de désunir mes mains et de reposer mon attention sur ces pauvres gens, comme pouvait regarder, bienveillant, le berger ses brebis…

La guerre n’était pas juste et les conflits, en un sens, ne ferait que s’accroître, autant en nombre qu’en violence. Les batailles, au fur et à mesure, deviendront plus sanglants, plus sauvages, animées par la furie des hommes et la folie de ces bêtes infâmes. Mais je ne doutais pas, au final, de notre victoire. Les gens de ce peuple étaient vigoureux, courageux, ils avaient les Vertus de leur côté et quoi que le destin ait choisis de nous confronter, le Bien fauchera le Mal, l’annihilant entièrement, complètement, pour qu’il n’en reste aucune infime petite particule. Même si l’épuisement nous lassait tous, même si les attaques devenaient de plus en plus acharnées de la part des Démons, nous vaincrons. Quoi qu’il nous en coûte.

« Pourquoi continuer de prier cet Immortel? S’éleva alors une voix dans le rassemblement, et aussitôt, je relevais la tête, sentant une vive animosité s’étendre à travers les rangs.

- Que dis-tu là?

- Il a raison… Delta nous a promis paix et stabilité et regarde où nous en sommes! Avons-nous seulement connu cette paix qu’il nous a si aveuglément promise? »

M’étant appuyé contre le tronc d’un arbre à proximité du feu, je soulevais ma carcasse courbaturée pour savoir ce qu’il se passait. Les débats autour de la guerre des Divins commencèrent à s’enflammer autour du bûcher funéraire et chacun, délaissant sa prière, mit son grain de sel à la discussion, soit pour l’envenimer, soit pour l’apaiser. Mais rien à faire pour ces derniers, qui se heurtaient à une intolérance farouche, nourrie par la peur et les soupçons qui obscurcissaient le jugement de leurs compères. J’allongeais immédiatement le pas, craignant un soulèvement qui se terminerait, à coup sûr, dans le sang.

« Delta n’est qu’un beau parleur!

- Nous avons été stupides de croire en ces mots!

- Oui! Les Aetheri, eux, nous respectent et nous ont maintes fois portées assistance durant notre vie!

- Vous plaisantez?! Qu’est-ce que les Aetheri ont fait pour nous?!

- RIEN! RIEN!

- Mais j’ai entendu un Démon tout à l’heure! Il a dit que c’était les Aetheri qui les envoyaient décimer les parias!

- QUOI? QUOI?

- Oui! Poursuivit alors la voix, que tout le monde écoutait attentivement. Les Démons se jettent sur les fidèles de Delta! Je l’ai entendu! C’est la Colère divine qui s’abattra sur ces derniers! Les Aetheri nous envoient un signe! Nous ne pouvons pas continuer de soutenir l’Originel! Sinon, nous serons tous exterminés!

- Écoutez-le! Il dit vrai! J’ai entendu les Démons moi aussi! Les Aetheri se vengent sur les traîtres! »

La nouvelle se propagea comme une traînée de poudre soufflée par le vent. Les villageois, réticents à l’idée de tourner le dos à Sympan, le firent sans plus d’hésitation, convaincus par la véracité de cette dernière annonce.

« Que tout le monde se calme! » S’exclama alors une voix de l’autre côté du rassemblement, juste devant le bûcher, qui échappait cendres et flammèches dans les airs.

Je m’arrêtais soudainement dans ma progression, redressant la tête avant d’écarquiller les yeux. C’était Karlhaven qui, haut dans le ciel, balayait la foule à ses pieds. Ses ailes étaient déployées, devenues grandes et majestueuses par les éclats de la Lune. Je restais muet de fascination, admiration devant tant de grandeur et de Lumière. Karlhaven paraissait puissant, grand, fort: il ressemblait à un Dieu.

« Écoutez-moi! Tous! Ne laissez pas la peur vous emprisonner dans ses chaînes! Vous déraisonnez à cause d’elle! Elle vous aveugle et vous prive de votre raison! »

Le silence se faisait lourd dans la lande, seulement interrompu par le craquement significatif des bûcher dans les flammes.

« Vous désirez laisser cette peur vous guider? Laissez la menace des Démons vous priver de votre liberté?

- Au moins, nous préserverons nos vies! »

Des voix approuvèrent cette intervention. Cependant, Karlhaven ne broncha pas, posant simplement un regard oppressant, lourd, sur le rassemblement.

« Pour le moment… »

Il marqua un silence.

« Pour le moment, il vous épargneront peut-être. Que ce soit les Dieux comme les Démons, qui vous assure qu’ils ne se retourneront pas contre ceux ayant déjà prié l’Originel? Qui vous assure que les Aetheri, après vous avoir vu succomber aux paroles de Delta, vous pardonneront?

- Nous avons été trompé! Par un vil menteur! Delta nous a corrompus pour que nous nous détournions de nos véritables Seigneurs! »

La colère de la foule gonfla et aussitôt, je perçus, avec une netteté glaciale, la dégaine des armes. Je sus immédiatement de qu’il s’agissait: mes compagnons.

« Les Aetheri nous pardonneront! Ils comprendront que nous avons été manipulés! Ce charlatan nous a…

- Ce charlatan, comme vous le dîtes, veut mener notre monde à la paix! » Hurlais-je soudainement, frustré de les voir ainsi douter de la parole de Delta.

Les têtes se tournèrent dans ma direction, et je croisais, avec une violence inouïe, la rage et la colère consumant le regard des villageois. La tension était forte, le malaise oppressant, mais je tenais bon, sachant pertinemment que les regards de Karlhaven et de la Déesse me fixaient de là-haut. Je pris une grande inspiration avant de poursuivre.

« Pour la paix et pour la justice, devrions-nous vraiment nous détourner de Sympan? Devrions-nous vraiment douter de ces mots? Regardez notre monde, ce que les Aetheri en ont fait! Regardez dans quel état il se trouve, depuis qu’ils en sont les maîtres…

- Tais-toi! Et pourquoi êtes-vous si sûrs de la parole de ce Delta! Regardez vous-mêmes dans quel état se trouve notre monde depuis qu’IL est apparu et qu’IL a déclaré la guerre aux Aetheri! Tout est de sa faute!

- Nous ne pouvons pas lui pardonner!

- Si nous continuons à le suivre, nous mourrons! »

Comme un seul homme, les villageois se scindèrent en deux groupes: l’un en direction de mes camarades et l’autre dans ma direction.

« Mort aux tique! Mort aux chiens de Sympan! »

Je reculais lentement, avant de percevoir un mouvement vif sur ma droite. Instantanément, sans même réfléchir, je dégainais mon épée, tranchant le corps d’un homme qui s’était faufilé vers mon flanc pour m’attaquer par surprise. Le sang gicla de partout, les cris de l’homme percèrent cette nuit sombre et froide et, à la vue du corps retomber comme une pierre sur la lande, la fureur des villageois se décupla, plus violente et brutale que jamais.

« PARTEZ! PARTEZ! CHIENS  DE SYMPAN! VOUS ALLEZ NOUS FAIRE TOUS TUER! »

Aussitôt, je me mis en position défensive, prêt à riposter à leur assaut, mais avant même que j’ai pu esquisser ne serait-ce qu’un mouvement, je me sentis soudainement soulever du sol, emporté dans les airs par deux bras robustes.

« Arrête Isley! Nous devons partir!

- Ils ne comprennent rien! Delta a promis la paix et l’éradication du Mal! Ils ne comprennent pas qu’en se détournant de lui, ils mèneront le monde à sa perte?! »

D’un coup d’épaule, je me dégageais de la poigne de Greydan avant d’ouvrir mes propres ailes et de voler dans le ciel obscur avec mes compagnons. Tous affichaient un air sombre, désolé. Et Isiode murmura ces quelques mots qui suffirent à me glacer:

« Qui sait exactement dans quel monde nous allons vivre désormais… »

Personne n’eut le courage ou la force de lui répondre.


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Merci beaucoup <3


It's a little price to pay for salvation
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Dim 21 Fév 2016, 17:38

Il s'était rendu chez les elfes, il avait quelque chose à leur demandé, des questions à leur poser, savoir ce qu'il tramait très exactement en ce moment. Il voulait des réponses, mais il n'aurait probablement pas ce qu'il était venu cherché, au fond de lui, il en était sûr.
Alors qu'il foulait de ses pieds nus le sol des rues du petit village bien en amont de la cité d'Earudien, il entendit un discourt pour le moins choquant, mais qui, en y réfléchissant, ne pouvait être que logique aux yeux de ceux qui le prononçait. Qui était-il pour dire ce qui était bon de croire ou non ? Quel homme était-il pour venir dans ce lieu et leur imposer son point de vue ? Pas celui-là en tous les cas. Il ne voulait pas être comme tout le monde et tenter de les faire changer d'avis. Après tout, il n'était pas sûr lui-même de ce qui allait se passer.
Oui il croyait plus que tout aux Aetheri, mais, uniquement parce qu'il ne connaissait de Sympan rien d'autre que ce que certain avait pu lui raconter, ce qui était de maigres informations, il fallait l'avouer. Personne ne l'avait vue, tout autant que personne n'avait vue les Aetheri, mais il avait confiance en son souverain et soutiendrait ses choix envers et contre tous. Lui-même était croyant, et ce n'était pas ce message qui l'avait chambouler qui le ferait changer d'avis. Il faudrait lui mettre la vérité sous les yeux pour le voir accepter cette idée, et pour le moment, ce n'était pas dans les projets.

Avançant tout en écoutant les débats sur les Aetheri et Sympan, Zéphiel souriait de voir que quelques étrangers au village tenter de convaincre les elfes de se tourner de l'autre côté. Pas un seul n'y parvenait, et ce n'était pas l'ange qui y arriverait non plus, pourtant, il pouvait bien exposer ses idées, son point de vue. Il n'engagerait pas la bataille si on ne le lui demandait pas, mais répondrait volontiers aux questions qu'on lui poserait.
L'ange allait s'arrêter à une petite auberge pour se poser et boire un coup, mais lorsqu'il y posa les pieds, on le regarda étrangement.

- Ha tiens, encore un étranger qui va v'nir nous dire que Sympan il sert à rien je suis sûr !

- Calme toi Leon, tu fais tout un fromage de cette histoire, et qu'est-ce que t'en sais d'abord que c'pauv' gars là, il vient pas juste faire une halte.Il a une tête d'aventurier pas de donneur de leçons. Hey l'étranger, j'me trompe ?
- Messieurs…

Fit poliment l'ange avant de s'installer à une table où il fut rejoins par les deux hommes qui l'avaient interpellé quelques secondes plus tôt. Se disant que le calme ne durerait pas, Zéphiel prit son mal en patience et accepta que les hommes viennent s'asseoir à ses côtés. Il n'avait rien de mieux à faire pour le moment de toutes les façons, autant écouter les dires de ces hommes, de ces elfes.

- Alors étranger, tu viens d'où accoutré comme ça ?
- Je viens de pars delà les mers en quête de réponse.
- Des réponses ? Si tu veux savoir si les Aetheri sont une bonne chose, laisse-moi te dire que c'est faut. Le seul qui sauvera notre monde, c'est Sympan. Les Aetheri n'ont jamais rien fait pour nous, se serait stupide de continuer à les vénérer et à leur accorder une existence. Ils ne servent à rien qu'à nous regarder nous déchirer et se fichent pas mal de ce qu'on peut devenir.
- Je ne suis pas cent pour cent du même avis que vous, mais je conçois parfaitement vos théories. En revanche, que savez-vous de Sympan ? Qu'est-ce qu'il a de mieux que les Aetheri ? En quoi pensez-vous qu'il puisse vous aider ?
- P'tain Leon t'avais raison, le gosse est contre Sympan.
- Bah oui j'te l'avais dis Joe…
- Bon écoute blondin, tu vas pas v'nir nous soûler avec tes beaux discours sur ce que sait ou pas faire Sympan ou les Aetheri ok…
- Tout ce que je veux vous faire comprendre, c'est que, Sympan ne sait pas plus manifester que les Aetheri, autrement dit, qui vous prouve qu'il est encore vivant ? Qui vous prouve qu'il va venir vous sauver ? Les dieux, si nous les adorons, ce n'est pas pour rien, ça veut dire qu'ils ont fait leur preuve à un moment ou à un autre de notre existence. Ils ne restent pas les bras croisés comme beaucoup le pense, mais ils ne peuvent pas non plus agir à leur guise. Je suppose que comme les souverains ont des affaires importantes à régler, les dieux ne peuvent pas être partout à la fois, malgré leur statu omniscient.
- Mouai, je suis pas d'accord. Ils ont rien fait pour nous aider quand ça allait mal. Quoi de mal à croire que Sympan fera mieux qu'eux de toute manière ?
- Je ne suis pas contre vous, j'aimerais juste vous faire réfléchir à la manière dont vous énoncez les choses.

Se regardant dans les yeux, les deux hommes restèrent quelques secondes sans voix avant qu'un troisième type, plutôt baraqué, s'avance.

- Casse-toi d'la moucheron, on veut pas d'oiseau de mauvais augure dans l'coin, et j'ai pas envie d'entendre dire que Sympan c'est le mal. Tu t'crois où là hein ? T'es pas chez toi, on veut pas d'toi.

Se levant lentement de la table où il se trouvait, Zéphiel analysa rapidement la situation et les risques qu'il pouvait y avoir à défier un homme comme lui. Il n'était pas là pour faire couler le sang, bien loin de lui cette idée, mais il aurait aimé que les deux hommes avec qui il parlait, à défaut de croire que les Aetheri étaient meilleurs que Sympan, au moins douter sur la participation de l'Originel pour sauver le monde.
Après tout, les mieux placer pour sauver quelque chose dans cet univers n'étaient pas ses habitants ? Et il ne fallait pas oublier que pour vivre ou survivre, un Aetheri a besoin de la croyance de ses fidèles, sinon il s’éteint, et sa puissance avec.

Jugeant que ce n'était pas la peine de s'attarder davantage dans la taverne, alors qu'il mettait un pieds dehors, il se reçu un petit cailloux en pleine tête. Tournant son visage sur le côté, il releva les yeux vers celui ou celle qui en était venu à cette extrémité. Les villageois se regardèrent et pas un seul d'entre eux n'osa dénoncer le coupable. S'il n'était pas le bienvenu ici, soit, il s'en irait, mais ce n'était peut-être pas la peine de le lui annoncer de cette manière. Il n'avait encore rien fait, et même s'il était un ange qui refusait l'idée d'entamer le combat, il ne se laisserait jamais marcher sur les pieds non plus.
Déployant ses ailes blanches, la foule fit un geste de stupeur. Ainsi donc les anges pouvaient être rejeter comme de simple parias dans cette folie opposant les deux forces que représente Sympan et les Aetheri.

Lançant une prière muette aux dieux, l'ange s'envola haut dans le ciel dans quelques dernières paroles.

- Réfléchissez à votre avenir. Et n'oubliez jamais ceux qui ont réellement le pouvoir.

D'un battement d'aile l'ange s'éloigna le plus possible. Décidément, cette guerre n'était pas faite pour lui, mais il n'en démordait pas, ceux qui avaient le pouvoir était les croyants, et ensuite venait les dieux. Mais le pouvoir était détenu par les peuples, il en était certain.
C'est en souriant, sur ce que le monde pourrait devenir qu'il retourna à la citadelle pour retrouver ses amis et leur parler de ce qu'il venait de se passer et peut-être même leur demander conseil. Qu'en penseraient-ils ? Est-ce que cette guerre de religion les diviserait ? Zéphiel espérait qu'ils soient au dessus de ça tous les trois.

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Lun 22 Fév 2016, 18:28

Alix traîna des pieds jusqu'au village qu'elle avait repéré il y a quelques heures. Par delà les cimes, l'humaine avait pu suivre la fumée qui s'élevait, doux appel grisâtre pour la voyageuse solitaire. Elle remercia silencieusement Lug d'être un esprit palpable, une monture féline qui supportait le poids de la maigrichonne et celle de son armure, qui ne ressentait nullement les besoins naturels des mortels de son acabit. C'était bien tout ce dont elle avait besoin pour démarrer sa croisade, seule… Les voix le lui ont chuchoté, elle était la seule à pouvoir accomplir cette ultime mission, l'héritage que ses ancêtres lui ont légué. Côtoyant ouvertement des chamans depuis bien longtemps, elle n'avait pas osé en parler à l'un d'eux, à vrai dire elle ignorait bien si c'étaient réellement les esprits des Mohr qui s'immisçaient dans sa tête. Elle était indépendante, elle ne voulait pas qu'on la materne une nouvelle fois : c'était à elle de se "guérir", et à personne d'autre. Elle voulait se convaincre que le berserker et la chamane étaient fiers de sa soif d'aventure, mais était-ce vraiment le cas ? Après tout, elle n'était pas uniquement là pour approfondir ses connaissances sur le monde… mais aussi pour tuer, des démons et des êtres aussi abjectes.

Là où se dressait sa destination était à la lisière du territoire des déchus, guère loin de la rivière Éternité. Elle avait surtout croisé des magiciens sur son chemin et ce village ne faisait guère exception. Alix descendit de Lug et le laissa vaquer à ses occupations, tandis qu'elle s'engouffrait dans une auberge dotée d'une bonne ambiance. Pas de soiffards, ni de personnes peu recommandables, juste des gens honnêtes et des joueurs corrects. De ce côté-là, l'humaine appréciait grandement le peuple des mages blancs, mais elle fit quelques efforts pour ne pas se faire remarquer avec son antimagie qui risquait d'être un petit peu envahissante. Plus que cela, elle avait des allures de guerrière vagabonde, de surcroît la mine blafarde. On la couvrit de regards songeurs mais, fort heureusement, rien de plus. Elle s'attabla dans un coin, un peu dans l'ombre, à la lueur d'une bougie solitaire. Son apparence juvénile attira de suite l'aubergiste qui vint s'assurer de ses intentions.

" Euh… Vous avez une chambre libre ? Il acquiesça, mais le prix la refroidit. Ah, je… j'aimerais juste à manger, et de l'eau. " La commande lui vida grandement ses économies, on dirait qu'elle allait devoir bientôt retourner auprès des voyageurs.

Il était fichtrement difficile de dépendre de l'argent, elle se demandait réellement comment avait fait Léto à l'époque. Petiote pourrait s'inspirer de Galick et vivre des petits boulots, des miettes de mercenaire, mais elle ignorait comment s'y prendre… Je n'ai peut-être pas la trempe d'une voyageuse… Quelle idée, elle était encore jeune, on était même fier de ses exploits : l'enfant-soldat à Utopia et les découvertes au sein des ruines. Elle ne comptait pas s'arrêter là, elle voulait s'affranchir de sa condition, ne pas se laisser abattre par la santé défaillante qu'on lui avait légué dès sa naissance. L'odeur de la soupe chaude la boosta, elle remercia le proprio et dégusta tout en lisant l'un de ses livres favoris sur la chevalerie.

Bien que l'ambiance soit agréable entre ces murs, chaude et réconfortante, les clients lui semblaient bien bavards. Ce n'était certes pas le meilleur endroit pour s'adonner à une lecture consciencieuse, mais le sujet qui revenait souvent la titilla. Ils louaient beaucoup Sympan ici, le discours de Delta semblait les avoir charmés ; mais si ce n'était que ça, certains se laissèrent aller à quelques moqueries à l'encontre des Ætheri. Cela la stupéfia, Alix avait toujours pensé que les magiciens étaient un peuple compréhensif, très ouvert d'esprit, tout comme sa nourrice d'antan. Comment pouvaient-ils rejetés les autres dieux, surtout Suris qu'Anita priait énormément dans le temps ? C'était bizarre, ainsi qu'assez dérangeant. L'humaine ne se sentait pas à sa place ici, elle avait la nette impression que ce n'était pas que sa condition humaine qui allait les émoustiller. Rien n'est comme Ciel-Ouvert ici… Elle s'était beaucoup trop habituée à la liberté qu'offrait la cité des chansons. En ce bas-monde, la réalité était différente.

Une fois rassasiée, elle prit ses cliques et ses claques pour sortir, elle siffla pour appâter son loup et lui offrit une petite caresse sur le museau. Il était son seul allié, son unique protecteur tant qu'elle s'éloignait trop des Voyageurs et des Marcheurs. L'idée de rentrer à la maison était tentante. Petiote invita Lug à la suivre jusqu'à une petite maisonnée habitée, discrètement elle amena l'esprit-félin près de la fenêtre où se dégageait la chaleur de la cheminée et c'est là qu'ils élurent domicile pour la nuit. L'humaine espéra qu'on les voit pas, elle ne souhaitait pas être chassé à cause de sa pauvreté… Enfin, si ce n'était pas une action humaine qui allait se charger d'elle, la météo s'en donnera sûrement à cœur joie : il se mit soudainement à pleuvoir. Zut… La petite se colla davantage contre le pelage de Lug, la pluie atténuait la chaleur du feu voisin, histoire qu'elle retombe malade dans peu de temps. Heureusement que l'eau ne les atteignait pas grâce au auvent.

" Mais voyons, que faites-vous ici dehors ? Elle leva les yeux vers l'homme, il lui semblait qu'il était celui près de la cheminée. Finalement, la jeune adolescente toute en armure et son loup colossal se sont fait remarqué…
- Toutes mes excuses, je n'ai nulle part où aller et c'est le coin le plus chaud que j'ai trouvé ici… Il lui tendit la main, l'air aimant.
- Ce n'est pas un endroit pour une jeune fille, venez à l'intérieur. Elle se figea, cette attention lui fit autant un bien fou qu'un profond malaise. Son envie d'indépendance la tracassa de nouveau, elle n'aimait pas qu'on lui offre de l'aide, ce n'était pas ce qu'une guerrière devait supporter : le confort.
- Non merci… Elle détourna le regard, la tête légèrement baissée. Nous ne sommes pas dans le même monde, vous devriez me laisser tranquille. " L'homme tenta en vain de la raisonner.

Finalement, il valait mieux qu'elle parte. Depuis qu'elle avait vu, à l'intérieur de la demeure, ce tableau de Suris complètement déchiré, elle n'était que peu rassurée par la suite des évènements. S'ils découvraient qu'elle trimballait des bouquins à l'intention des divins dans son sac… Elle se releva d'un bond et traîna Lug à sa suite, sous le regard effaré du généreux fanatique de Sympan. Elle traversa assez rapidement le village, sous la pluie battante, avant de s'immobiliser, lorsqu'elle entendit une chanson populaire être scandé, au sujet de la chute imminente des Ætheri. Haziel, Aylidis, Kinath, tous y passaient au sein des couplets dégradants. L'espace d'un instant, Alix vit rouge et identifia tout ce beau monde comme des ennemis à abattre, au nom de sa justice à elle.

" Sympan n'est qu'un tyran ! Hurla-t-elle en entrant, la porte claqua en chœur pour ponctuer son affirmation. Ils se turent tous, ébahi devant tant de violence. Envoyer quelqu'un d'autre pour tuer Hans, ce n'était pas très éthique… Elle étira malgré elle un sourire moqueur, puisque l'esprit du temple en question représentait l'Éthique de son vivant. Une blague maladroite qui ne fut pas trop du goût des fanatiques.
- Elle rigole ?
- Répète un peu pour voir ! Certains commençaient déjà se lever, à renverser leur chaise en arrière.
- M-Ma langue a fourché, je ne voulais pas… Le brouhaha incessant la traita de tous les noms, elle apprit d'ailleurs de nouvelles insultes dont elle ignorait l'existence, rien de tel pour enrichir son adolescence…
- C'est exactement comme Delta le disait… Un mage avec une certaine prestance se leva, il avait l'air grave et il transpirait le sérieux par tous les pores de sa peau. Vous autres, vous êtes à l'image des Ætheri, vous nous prenez de haut et commencez à paniquer lorsque l'un d'entre vous n'est pas à la hauteur de son rang. Ta jeunesse n'excuse pas tout, petite.
- Petiote. Corrigea-t-elle tout bas, on ne l'entendit heureusement pas.
- A vrai dire, je n'arrive pas à cerner ce qu'est Delta pour Sympan, et j'étais profondément choqué qu'il en ait venu à réussir à tuer l'un de nos dieux. Mais si telle est la justice divine, la nouvelle ou celle qui a toujours existé depuis des temps immémoriaux… Alors Drejtësi, et les autres, n'ont plus lieu d'être. Il venait de bafouer la déesse juste sous son nez, elle serra des dents, toussota tout de même.
- Vous appelez ça de la justice ? Moi, on m'a appris que c'était de la vengeance. Dire qu'on la faisait parler pour un sujet qui n'était pas du tout de son âge, avait-elle l'air si vieille que cela ? Peut-être bien qu'elle grandissait plus vite qu'à l'accoutumée, qu'elle mourra plus jeune que n'importe quel enfant de son âge… Vous pouvez faire évoluer vos croyances si vous le voulez, cela m'est égal, mais je refuse que vous insultiez mes croyances à moi. Mes Ætheri sont bons, ils m'ont toujours soutenue quand j'en ai eu le besoin : Drejtësi me protège depuis que je suis toute petite, Phoebe a enchanté mon enfance, Dasha m'a recueillie lors de mes voyages, Talëorn guide mon bras quand je m'entraîne, Harabella m'a bercé durant mes nuitées… La liste était bien longue, mais l'idée était là : chaque divin avait une place dans sa vie, dans le moindre petit détail de son quotidien. Sympan pourrait très bien se rajouter à la liste, mais il est hors de question qu'il balaye les autres, ce serait… trop cruel. La salle était plongée dans le silence, la brune tourna le regard de droite à gauche, afin de se raccrocher à un semblant de soutien. Vous êtes d'accord, non ? Ils ne pouvaient que l'être, les Ætheri ont depuis tout temps été présents dans leur vie jusqu'à la mort, il était impensable qu'ils ne s'en souviennent pas… Mais naïveté enfantine oblige.
- La jeunesse n'excuse pas tout, mon pote, tu as bien raison. " Ils se levèrent cette fois tous, et ceux déjà debout s'emparaient d'objet contondant à portée de bras, quelques uns avaient même des armes.

Ses yeux rougis s'écarquillèrent grandement, ils n'allaient quand même pas s'en prendre à une petite fille ?! Enfin, une jeune fille en armure qui venait d'essayer de les convaincre de changer de position, mais tout de même… Par réflexe, comme on le lui avait enseigné, Alix porta sa main à sa hanche et se mit en position offensive, mais ce fut vain : elle n'avait pas d'arme. Ainsi dénudée de toute autre défense, elle dut choisir la fuite après avoir vociféré un juron. Elle pria silencieusement que Delta ne vienne pas en personne la châtier pour sa témérité…


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Jeu 03 Mar 2016, 23:29

Bienheureux sont les ignorants.

Fidèle à ma tâche, c'est le pas lourd, la mine assombrie, la lassitude comme compagne, que je me dirigeais vers cette ville où il m'avait été demandé, une fois encore, d'aller ôter indirectement une vie. La vie d'un inconnu. Un être dont j'allais subtiliser le bien le plus immatériel et précieux, pour une éternité de souffrance. Pourriture ou bienfaiteur, il n'y avait là aucune notion de justice, de punition, juste une implacable décision décidée là-haut, laissant le soin évidemment aux sous-fifres ignorants d'aller accomplir la basse besogne.

Le chemin pour me rendre là-bas ne m'aurait guère pris de temps si je m'y étais téléporté, ou même voyagé à travers les ombres. Pourquoi cependant me dépêcher ? Pourquoi me hâter à aller rayer de la carte une existence ? Aucune raison de ne pas "profiter du paysage" avant d'aller faucher.

Du paysage, j'en voyais assurément. Comme je ressentais cette tension palpable qui régnait depuis l'intervention de ce messager du chaos, Delta. Il promettait le changement, la révolution, il menaçait et vociférait, et les esprits faibles retournaient leurs vestes par peur, par lâcheté, ou par je ne sais quelle raison peu louable.

J'avais pour ma part une idée bien arrêtée sur la question depuis un certain temps. De mon vivant, les Aether me paraissaient être une idée abstraite ; je savais qu'ils existaient, mais n'en comprenais pas plus leur fonctionnement que leur utilité. Après que cette hampe m'ait transpercé le corps, j'ai pu assimiler contre mon gré leurs préceptes égotistes et dénués de la moindre compassion. l'Aether de la Vie avait maudit la mienne de mon vivant, me faisant vivre un calvaire quotidien sous la servitude d'un monstre, l'Aether de la Mort avait décidé d'en rajouter une couche en maudissant mon trépas. Et il fallait prier "cela" ?... Plutôt crever, enfin façon de parler.

Les jours et les nuits passaient, et je ne m'arrêtais guère au contact des vivants, n'ayant pas le moindre sou sur moi et n'ayant aucun besoin alimentaire ou de toit sur la tête. Les paysages défilaient, mornes et pourtant changeant au gré du climat de la journée. Jishin, mon Shimi, avait décidé pour une raison qui m'était inconnue de m'accompagner dans ce périple. Ma cible avait-elle suscité un quelconque intérêt à ses yeux, ou savait-il que j'allais entreprendre ce voyage comme n'importe quel vivant, à pied ?... Difficile à dire, toujours est-il qu'il me permettait à divers moments de la journée de faire quelques monologues sur tout et n'importe quoi. Tuer le temps quand on était déjà mort, c'était probablement le passe temps favori d'Ombre.

L'astre lumineux commençait à décliner, et j'aperçus au loin les esquisses de petits foyers de feu mouvants, probablement des torches maniées par ses habitants. Au fur et à mesure que j'approchais, je sentais ... non, je ressentais que la mort s'immisçait dans ces ruelles anormalement peuplées. Y'avait-il une fête du village ? Non, les éclats de voix n'avaient rien de joyeux, mais plutôt vindicatifs et vociférants. Je ne pus m'empêcher de dévier un peu mon chemin pour me diriger vers cette petite bourgade, et voir ce qui s'y passait. Jishin lui restait plongé dans son sempiternel mutisme, n'approuvant ni ne rechignant dans mon nouveau trajet.

Au fur et à mesure que mes pas me faisaient se rapprocher du village, des mots parvinrent plus distinctement jusqu'à mes oreilles. Hérétiques, Blasphème, Tuez-la !! Voilà pourquoi je n'avais mis longtemps à me décider d'aller fouiner. L'odeur âpre de la mort nourrissait la colère des vivants.

J'avais beau arriver à l'entrée de la bourgade, je pénétrais dans l'arène dans la plus totale indifférence. Tous les regards étaient portés vers un bûcher improvisé, d'où quelques hommes y emmenaient une silhouette sous les vivats haineux de la foule. Me glissant dans les ombres générées par la multitude des torches, je pus m'approcher rapidement de tous ces badauds adeptes du morbide. Car une bonne exécution morbide, il n'y avait pas mieux pour assouvir les bas instincts sans se sentir coupable : la foule justifiait les actes contre nature.

Je me permis d'interroger un homme non loin de moi, après avoir repris forme humanoïde.

- Cette infidèle a osé remettre en cause les Aetheri, elle pense que Sympa nous délivrera tous !! Elle va apporter le malheur sur nos têtes, il faut la tuer !!

- Vous pensez vraiment, tous, que tuer une personne va vous sauver de quoi que ce soit ? Ce qui doit arriver, arrivera, ce n'est pas votre petit feu de joie qui y changera grand chose.

Visiblement, les paroles que je venais d'énoncer ne plurent pas trop à mon interlocuteur, qui ne réalisa qu'à cet instant que j'étais un étranger du village qui n'avait rien à faire là.

- Que viens-tu faire ici étranger ? Si tu ne veux pas de problèmes, poursuis ton chemin et ne reviens pas.

- Je ne cherche pas les problèmes, mais tu ne me dicteras pas ce que je dois faire. C'est une chose que je ne supporte pas, vois-tu.

Mon ton n'était même pas voilé de menace, juste d'une froide vérité. Je me fichais de sa petite crise d'orgueil colérique, mais voir cette personne attachée, entravée, commençait par contre à susciter un sentiment sombre. J'élevais la voix, histoire d'être entendu d'un plus grand nombre.

- Je vous recommande de la relâcher, si son seul crime est de ne pas croire ce que vous croyez. Si vous persistez dans cette voie, celle de la mort, alors la mort viendra à vous. La Mort était déjà présente, mais ils l'ignoraient.

A peine eus-je terminé ma sombre prédiction que je fus rapidement entouré par ce flots de petites boules vivotantes dans leurs gorges. Je réprimais un sourire sans joie.

- Tu veux la rejoindre c'est ça mon gars ?! On aime pas trop les fauteurs de trouble ici ! Y'a qu'à voir celle qui va cramer hein les gars ?!

Des "Ouaiiiiis !!!" confirmèrent que leur force et leurs convictions résidaient dans le nombre. Les us et coutumes avaient perduré depuis des générations, car il en avait toujours été ainsi. Le changement de ce qu'ils ne comprenaient pas ne pouvait qu'être mauvais signe.

- Hé bien, vous qui pensez que brûler quelqu'un prouvera à l'Aether que vous vénérez votre véritable Foi, je vous propose de passer le premier dans votre purification par les flammes. S'il vous faut une raison stupide pour votre bonne conscience, considérez que je suis du côté de Sympan, qui reprendra sa véritable place au détriment des Aether usurpateurs. Mais je vous le dis une dernière fois, lâchez cette femme.

Je plaçais mes bras poignet contre poignet, comme un prisonnier le ferait, montrant que je n'opposerai aucune résistance à aller me faire immoler par le feu.

- C'est un autre taré qui a perdu la tête, s'il veut qu'on le brûle, ça s'ra un fardeau d'moins sur cette Terre !

Je fus poussé sans ménagement jusqu'au sommet du bûcher improvisé, et on s'attela à vouloir m'attacher au poteau faisant office de piloris.

- Ne vous donnez pas cette peine, je ne partirai pas. Sympan me protège.

Les pauvres imbéciles, vouloir tuer un mort était si pathétique à voir.

Les bourreaux se regardèrent un instant, avant de redescendre du tas de bois alors qu'un troisième larron y mettait le feu. L'huile de pois jeté sur les branchages eut tôt fait de rendre le tout inflammable au possible, et une fumée âcre commença à se dégager du brasier. Je les regardais tous, alors que progressivement le bas de mon corps redevenait ombre, masqué par l'épaisse fumée noire. Je les fixais tous, impassible, alors que leurs regards mauvais se changèrent bientôt en surprise, puis en peur.

Quand les flammes léchèrent le haut de mon corps, je me laissais tomber dans les flammes, totalement caché par le feu et la fumée, pour disparaître dans les ombres, sous les hourras des badauds. Finalement, ils avaient réussi à me tuer, au nom de leur divinité. Je réapparaissais derrière la femme en pleurs solidement gardée par deux rustres.

- Bon, vous la relâchez à présent ? dis-je lentement dans leur dos, leur faisant pousser un cri bien peu viril suivi d'un sursaut de panique.

- Sorcellerie ! L'étranger est une engeance maléfique !

- Sorcellerie, de m'être laissé brûler dans votre bûcher, sans incanter ? Alors que le premier étranger qui n'a pas la même opinion que vous tous, vous le tuez ? Qui sont les engeances maléfiques dans l'histoire ? Vous pensez que votre Aether, quel qu'il soit, abonde dans vos pratiques barbares et arriérées ? Vous faites honte à ce que vous êtes.

Je me tournais vers celui qui m'avait demandé de décamper.

- Voilà ce que vos Aethers vous conduisent à faire. Commettre des actes aveuglément au nom d'une entité qui vous dépasse, et qui se désintéresse totalement de vous. Vous craignez le changement alors que vos petites misérables vies ont justement besoin d'évoluer, ou vous resterez toujours affalé dans votre propre fange. Toi, qui m'a demandé de partir, je vais quitter cet endroit avant que je ne sois infecté par votre médiocrité. Mais ne croise jamais ma route, ou tu n'auras pas le même privilège que moi si les flammes viennent à se nourrir de ta chair.

Je pris le bras de la femme ligotée, et personne n'osa s'interposer face à quelqu'un qui avait réussi à braver le feu sans la moindre égratignure. De quoi étais-je capable devaient-ils penser ? Je n'allais sûrement pas leur révéler quoi que ce soit.

- Stagnez et mourez. Évoluez et vivez.

Bienheureux sont les ignorants.

1667 mots.
2 points en magie s'il vous plait, merci pour ce RP.


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Ven 04 Mar 2016, 23:01




Quai-Vif. Un petit village humain, majoritairement vivant de la pêche. Dante s'y était arrêté dans son périple. A force de voyager dans cette nature agressive, le vampire avait besoin de se ressourcer faire le plein de vivres. Il était difficile de se positionner dans cette guerre entre les dieux qui semblaient ne plus tarder à éclater. Pour le vampire il était vraiment difficile d'avoir une position qui allait coincider avec sa façon de voir les choses. Pour lui, cette querelle le dépassait de lien, il n'était pas assez porté sur la religion pour savoir grand chose, mais il avait toujours suivi ses idéaux avant tout. Alors que tout semblait finalement s'animer partout de par les continents, lui avait préféré ne pas trop y penser. Pourtant, malgré lui, il savait qu'à un moment ou un autre il devrait forcement prendre position. Ce n'était pas vraiment ce qu'il préférait, mais il allait devoir suivre ce qu'il pensait juste: suivre ce que lui dictait sa reine. Même si d'ordinaire, Yulenka était considéré à ses yeux comme une soeur, il avait un peu de mal parfois à comprendre les choix qu'elle faisait. Mais il ne pouvait pas clairement se démontrer en désaccord, car même s'il avait du mal, il comprenait parfaitement. Il allait devoir suivre ce que son coeur lui disait et ce dernier lui criait de...

▬ OH ! Croyez en eux ! Car sans eux, l'équilibre sera rompu et ce sera la mort certaine pour vous, ne trompez pas les aetheri ! Sans quoi, votre fin sera misérable ! fit un crieur dans la rue.

Rapidement, la foule commença à s'abreuver de ses paroles religieuses. Mais ce que criait vraiment le coeur de Dante Taiji Sparrow était...

▬ Protégez vos enfants, bercez les de prières pour les aetheri, faites confiance à votre Foi, sans quoi, votre vie ne sera que maudite ! Chassez les fanatiques, ces Infidèles ! Ces croyants de Sympan et ses hérétiques ! A mort ! cria-t-il.
▬ Oh ! La fin les attends ! Oui, ils doivent périr pour leur traîtrise aux aetheri ! Punissez les et prouvez votre foi ! Monseigneur, je berce ma fille toutes les nuits des louanges des aetheri, je lui conte au petit feu les histoires que m'ont contés mes parents, serais-je sauvé du courroux divin ?
▬ Nul n'est assuré d'en être protégé, les hérétiques sont parmis nous, guettant chacun de nos faux pas, renforcez vos coeurs dans la foi et jamais votre coeur ne vacillera ! Nul ne peut bafouer les aetheri indéfiniment sans connaitre leur furie divine !

Dante préféra éviter l'effet de masse que produisait ce genre de réflexions. D'autres cris continuèrent mais il préféra se dissiper dans le coin des maisons. Il voulait éviter de rentrer dans de tels débats craignant que cela ne tourne au vinaigre. Des torches s'allumèrent, dans la pénombre de la nuit, partout dans le village. Très animé ce soir, le petit village semblait commencer à ressembler presque à une rue de grande ville tant les paysans du coin faisaient une masse. Jetant un dernier coup d'oeil derrière lui, il continua face à lui. Mais ce fut avec grande surprise qu'il rencontra deux hommes, un avec une torche. Immédiatement, le vampire eut un mauvais présentiment.

▬ Je ne vous ai jamais vu ici... vous êtes un voyageur ? Hm ! Mais avant tout, si vous venez ici... énoncez votre foi ! Sans quoi...
▬ Ma foi ? Je ne vois pas en quoi ça vous regarde. fit simplement le vampire, évitant le sujet.
▬ Nul ne doit être éhonté d'annoncer sa foi ! Allons, dites nous tout. Vous n'êtes pas pour Sympan tout de même ?
▬ Il s'avère que si. Je trouve que de toute façon, Sympan à ses raisons et s'il est le créateur des aetheri, il est en son droit de reprendre à sa juste valeur ce qu'il a offert si cela n'est pas ce qui convient. Sympan est-...
▬ HERETIQUUUUUUUUUE ! A l'hérétique ! ICI ! J'en ai trouvé un ! cria soudainement l'homme qui lui avait posé la question.
▬ Mais il est sérieux ? Et m*rde... lança simplement Dante alors qu'il vit rapidement une foule accourir vers lui.

C'était mauvais. Il ne pouvait tout de même pas combattre des personnes juste parce qu'il était en désaccord avec eux non ? Et puis, jamais il ne pourrait combattre tout un village, c'était improbable ! Même s'il le pouvait, la royauté mettrait vite une mise à prix sur sa tête et il risquerait même d'enclencher une guerre avec son peuple... Yulenka ne lui pardonnerait jamais. Il allait devoir se tenir et dans le pire des cas...

▬ Sus aux hérétiques ! TUEZ-LES TOUS AVANT QU'ILS NE NOUS CONTAMINENT DE LEUR FOI IMPIE ! fit le crieur de tout à l'heure.
▬ Je crois que c'est le moment de décamper, Dante. se dit-il pour lui-même.

Tournant immédiatement des talons, il se tourna mais fut bloqué par les deux hommes de tout à l'heure. Faisant volte-face il commença à courir comme un dératé derrière la maison du coin, avant de se retrouver avec un homme et son chien. Ainsi que trois hommes armés d'une fourche un peu plus haut. Alors que l'autre givré criait "hérétique" derrière lui, très vite il se fit encercler. Remarquant qu'il n'avait nul part pour fuir il commença à réfléchir à un moyen de se sortir de là. Il tira son sabre du fourreau, espérant ne pas avoir à l'utiliser, mais il ne trouvait plus de solutions possible. Pas à pas, ils l'encerclèrent totalement et commencèrent à se rapprocher, petit à petit, pour l'acculer totalement.

▬ Au bûcher ! cria une femme.
▬ Pendons-le ! hurla un paysan.
▬ Et si vous alliez tous emmerder les vaches ? Bordel. Gardez vos aetheri, je garde Sympan, ça vous va ?
▬ TUEZ L'HERETIQUE ET SES PAROLES IMPIES ! ELLES VONT S'INSINUER EN VOUS !
▬ Toi je vais surtout insinuer ma lame dans ta cervelle pourrie. fit le vampire.

Mais il ne pouvait pas se le permettre. Très vite, le groupe de villageois armèrent leurs fourches, pelles et différentes armes de fortune. Dante n'avait plus le temps, il devait vite s'en aller. Dans l'empressement, il se téléporta, de crainte pour sa vie. Retombant sur ses genoux sous l'effet de sa téléportation, le vampire transpirait déjà à grosses gouttes. Il jeta un oeil juste derrière lui et vit les villageois qui l'avait déjà repéré alors qu'il n'était qu'à quelques mètres. Il se releva, reprenant sa course de tout à l'heure. Il n'avait pas le choix que d'éviter d'être capturé s'il voulait s'en sortir en vie. Ce n'était pas vraiment le moment de mourir.

▬ Ô sympan, si tu me donnais un peu de magie là pour me débarasser d'eux, ce serait cool, non ? Bon... les voix des dieux sont impénétrables que l'on dit. Mais quoi qu'il en soit... VENEREZ L'AETHER ORIGINAL, PAUVRE FOUS ! fit-il avant de fuir comme un pleutre.

Dante espérait sincèrement s'en sortir vivant d'ici. Il avait bientôt une guerre à mener. Qu'avait-il à faire dans un village humain après tout ? Quelle idée. Ce n'était pas vraiment le moment pour lui de faire contre-courant. Alors qu'il vit au loin quelques bois, le vampire s'y engouffra espérant semer ses poursuivants. Lorsqu'il remarqua être assez loin, il se mit alors à bondir sur un arbre, usant de sa superforce pour enfoncer son sabre et se cacher sur le flanc opposé à leur arrivée. Il serra de toutes ses forces le manche de son arbre espérant qu'il avait assez enfoncé l'arme pour ne pas qu'elle le fasse tomber soudainement. Des bruits de pas se firent entendre, puis encore d'autres. Enfin, la petite troupe s'éloigna le cherchant plus loin dans les bois. S'aidant d'une branche non loin, il jeta un oeil aux alentours depuis sa hauteur. Il descendit alors avant de s'éloigner à pied de la zone.

▬ Ne jamais sous-estimer des villageois en colère. Noté. Mais ne jamais sous-estimer un vampire désespéré, pas noté. fit-il en soupirant, bien content de s'en être sorti.

Le vampire reprit alors la route, il n'avait aucune raison de trainer ici et il n'avait pas l'intention de se faire attraper pour se faire massacrer ensuite ou pendre ou simplement brûlé vif. Non, définitivement pas.

▬ Les humains peuvent être si têtus parfois...
fit-il en s'éloignant de Quai-Vif.





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Dim 27 Mar 2016, 11:31

À Avalon, les habitants se divisent. La nuit, Flamiche doit de plus en plus éviter les groupes qui se battent ou qui s'emportent dans des envolées et des discours politiques. C'est devenu dangereux de sortir. Même au sein des déchus, une faille se fait de plus en plus imposante : c'est Angélique qui le lui dit. Elle s'évertue à se repentir mais perd de la volonté de jour en jour, et le climat actuel ne l'aide pas. Une guerre se prépare, les souverains tombent comme des mouches et provoquent une débâcle au sein des peuples. Eerah est un des rares souverains qui semble toujours aussi invaincu et imperturbable. Quoiqu'il en soit, cette atmosphère contamine petit à petit l'esprit de Flamiche. Elle prend position sur les sujets sensibles tels que les anges contre les démons et Sympan contre les Aetheri. Ces deux sujets la dépassent totalement : elle se contente de suivre la voie qui est censée être tracée pour elle. Son opinion est vide de sens, mais elle l'enrobe d'un parfum de détermination sans faille. Cette bonne comédie lui permet de créer des liens avec des personnes qui ne l'auraient, en temps normal, qu'ignorée. Elle fréquente plus puissant qu'elle et c'est formidablement gratifiant. Ainsi, quand le groupe qu'elle rejoint chaque semaine décide de se lancer  dans une opération de conversions, il n'est pas question qu'elle n'y prenne pas part. Le groupe souhaite partir d'Avalon pour faire le tour des villages un peu paumés, ceux où les habitants n'ont pas pour habitude de sortir de leur petite parcelle de territoire. Ils font du zèle et pensent convertir des centaines de personne à leur cause, qui est en définitive la Seule qui vaille la peine d'être défendue : celle de Sympan. Ils veulent informer les habitants sur ce qu'il se passe réellement, sur l'identité de Delta et sur les erreurs passées des Aetheri. Flamiche lève le poing et hoche la tête pour renforcer son enrobage, mais au milieu de tous ces discours, l'intérieur reste toujours aussi désespérément vide. Si le groupe semble aveugle à une telle réalité, Angélique, chez qui elle vit depuis plusieurs mois maintenant, la connaît mieux que ça. Même si elle partage son opinion pour les mêmes raisons qu'elle, elle tente de l'avertir des dangers de l'expédition du groupe. Elle lui dit que le sujet est sensible et que les incultes argumentent par leur force. Selon la déchue, la bélua n'en sortira pas indemne.

ANGELIQUE : Tu te prendras des coups de fourches par les paysans en colère. Beaucoup d'entre eux nourrissent une Foi sans limites aux Aetheri et parler pour Sympan, c'est pire que du blasphème.
FLAMICHE : Blasphème ? C'est quoi ?
ANGELIQUE :  ...laisse tomber. Va t'amuser avec tes amis qui veulent risquer leur vie pour une cause qui nous dépasse totalement de toute façon. Moi, j'attendrai pas ton retour. Si quelqu'un doit y rester, ce sera toi. Parce que t'es faible.
FLAMICHE :  La faiblesse, c'est refuser de se battre pour une cause juste. Je dois le faire et si toi, tu préfères te cacher ici en attendant que les choses se finissent toutes seules, alors vas-y, j'en attendais pas moins d'une déchue qui n'assume même pas sa condition ! Allez, salut !

Après ce débat de sourds, Flamiche s'en va en claquant la porte. Sa colère bouillonne non pas à cause du sermon d'Angélique en lui-même, mais à cause de la vérité qu'elle lui a jeté au visage. Flamiche est la moins puissante du groupe et elle risque sa vie dans cette expédition. Pour masquer sa peur et ne pas risquer de flancher, elle laisse sa colère se déferler et se rend à la sortie d'Avalon, là où le groupe s'est donné rendez-vous. Ils sont une vingtaine en tout ; le nombre est un avantage pour impressionner les esprits faibles, mais si des violences survenaient, nul doute que la moitié s'enfuirait sans demander son reste. Flamiche ne compte pas en faire partie.

CATHY : Te voilà !
FLAMICHE :  Prête faire ce qui est Juste !

Répond Flamiche du tac au tac. L'enrobage, toujours l'enrobage. Les déchus l'accueillent à bras ouverts et discutent avec animation de leur organisation. Ils ont fait un plan de leur voyage et ont prévu toutes les vivres nécessaires. Certains font plus de bruit que d'autres. Flamiche fait partie de ceux qui en font le plus. Une fois que tout le monde est arrivé, ils s'en vont en mangeant. Certains ont amené des gourdes qui sont remplies d'eau... et d'autres choses. Comme de l'alcool. Ils prennent quelques gorgées en pensant être discrets. Flamiche les soupçonne de chercher leur courage. Elle, n'en a pas besoin. Il faut au groupe plusieurs heures de marches pour arriver au premier village, à la tombée de la nuit. Le trajet a été égayé par des chants traditionnels d'Avalon, ceux qu'on entend dans toutes les auberges, et d'autres récemment écrits à l'effigie de Sympan. Ils clament leur Foi haut et fort. Flamiche, en joignant sa voix au groupe, est parcourue de frissons et d'un flux d'adrénaline sans pareille. Elle se croit surhumaine.

CATHY : Regardez ! C'est le poste d'observation du village, là-bas !

Elle pointe du doigt le seul édifice qui surmonte la cime des arbres. Le cœur de Flamiche s'emballe quand son regard se porte sur l'indice de leur destination. Plus elle avance en compagnie de ces déchus déterminés, plus elle a l'impression d'être investie d'une mission divine. Elle s'attend à des miracles, à voir des regards s'illuminer en partageant leur foi et à voir ceux qui seraient contre eux s'écraser au-dessous de la parole de la Vérité. Et puis voilà, en un rien de temps, ils arrivent à l'entrée du village, qui est entourée de palissades à la solidité suspecte. Et devant les portes en bois, un homme leur fait face, arborant une expression de méfiance. Ce n'est pas n'importe quel village, ça. Flamiche n'en a jamais vu d'aussi bien protégés.

GARDE : Qui va là?!
CATHY : Nous sommes des voyageurs épuisés et nous cherchons refuge.

Flamiche sait que le groupe ne ressemble pas du tout à un groupe de simple voyageurs. Elle doute que ce mensonge passera. Mais pourtant, il se passe quelque chose d'étrange. La bélua est envahie d'un frisson d'origine inconnue, et quelques secondes plus tard, l'expression et l'attitude du garde change drastiquement. Il sourit béatement et ouvre les portes pour eux. Elle soupçonne que ce passe-passe soit l'oeuvre d'un sort. Cela l'impressionne autant que ça l'intimide. Flamiche est heureuse de faire partie du clan des vainqueurs. Le groupe, dans une humeur moins chaleureuse que sur le trajet, s'avancent dans le village. Rares sont les villageois encore dans les allées à cette heure. Mais Cathy dirige le groupe automatiquement vers le peu qui le sont. Ces villageois ont des mines lugubres et ne semblent pas disposés à les écouter. Cela n'arrêtera pas Cathy, ni aucun autre du groupe, d'ailleurs. Ils commencent à effectuer leur mission de la plus haute importance, ils délivrent les arguments et retiennent l'attention de ceux qui peuvent les écouter. Tout cela se passe bien, mais Flamiche comprend que les villageois sont aussi sensibles que le groupe sur le sujet, mais rien ne dégénère et le groupe reprend ses voyages de plus belles. Les jours passent autant que les villages et le groupe lie des liens indéfectibles entre ses membres. Flamiche se surprend à se rapprocher énormément de certains.

Hélas, tout ne pouvait continuer ainsi. Les villageois, face à leur nombre, n'avaient jamais témoigné de violence à leur égard par peur pour leur propre sécurité. Mais un jour, un simple débat dégénère. Ce village est plus grand que les précédents. Cathy les a entraînés dans des ambitions grandissantes. Désormais, leur nombre est inférieur à celui de ceux qui les écoute. Et puis le ton monte, les menaces sont lancées et les armes sont dégainées. Ils sont passés de la simple discussion à la bataille générale. Flamiche veut fuir ; elle tient à sa cause, mais pas assez pour risquer des vies. Chacun n'aurait-il droit à sa propre opinion ? Elle est hélas la seule à voir les choses de ce côté et alors qu'elle court vers la sortie du village, certains la retiennent et la traitent de lâche. Elle n'en a que faire. Flamiche, les larmes de peur perlant à ses yeux, court, court et court encore. Derrière elle, des bruits de lutte s'éloignent et deviennent aussi faibles qu'un murmure évanescent. Flamiche ne se retournera pas. Elle ne se retournera plus jusqu'à atteindre Avalon, où elle entrera en recherche de sécurité, comme un enfant retourne dans les jupes de sa mère. Qu'est-il arrivé au groupe ? Cathy, Lilian, Jinn ? Les frères Pandrague ? La tourmente, l'obsédant au début, disparaîtra au fil du temps et elle aura tiré une leçon douloureuse de cette expérience. En rentrant chez elle, ou plutôt chez Angélique, la querelle des amies se sera terminée aussi vite qu'elle avait commencé.

FLAMICHE : Pardonne-moi, mon amie.
ANGELIQUE : Il n'y a rien à pardonner.
Mots: 1558

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Dim 27 Mar 2016, 18:33

Chelae inspira profondément avant d’enfin réussir à faire un pas en direction de la porte. Puis un autre. Elle positionna ses doigts fins dans l’intention de frapper mais arrêta son geste à quelques centimètres du bois. Il fallait qu’elle se calme. Ce n’était pas si compliqué… Mais elle imaginait déjà les conséquences, comment elle serait traitée… Elle espérait se tromper. Elle inspira encore. Toc toc toc. Elle crut entendre quelque chose, un mouvement. Silence. Et enfin, des pas en sa direction. La poignée pivota dans un tintement métallique et la porte s’ouvrit. Elle sourit à l’homme, d’une cinquantaine d’années. Son visage bienveillant, ses cheveux blonds et ses yeux verts lui rappelaient les Elfes. Ce qui était normal, puisque le hameau était en majorité habité par cette race. Il dû être surpris de constater la présence d’une Alfar à sa porte, mais, en bon bénéfique, il ne le montra guère.

   -Bonjour, Monsieur, j’aurais une question à vous poser.

   Il la dévisagea un court instant, étonné par cette demande.

   -Eh bien, allez-y… Voulez-vous entrer ?

   Sa voix se voulait douce et calme.

   -Merci beaucoup, ça serait avec plaisir.

   Son sourire s’agrandit et elle franchit le seuil. Elle joignit ses deux mains, comme la petite fille modèle qu’elle avait été. Maintenant qu’elle y était, il fallait se lancer. Franchement. Elle prit suffisamment d’air pour énoncer sa phrase d’une traite. Son cœur battait vite. Comment allait-il réagir ?

   -Je voulais simplement en être informée : vous soutenez Sympan, n’est-ce pas ?

   Le visage de l’Elfe se figea. Sa bienveillance se dissipa, et le vert de ses yeux devint glacé. Bon, Chelae avait raté son entrée… Ca promettait pour la suite... Elle pouvait le faire.

   -Que voulez-vous, exactement ?

   -Discuter, c’est tout.

   Fort heureusement, il ne semblait pas adepte de la violence. Elle ne montra aucun signe de défense. Elle parlait un peu vite. Elle était comme à bout de souffle.

   -Vous êtes une Alfar, n’est-ce pas ? Si vous êtes venues dans le but de me faire changer pour Xaraxus, vous vous trompez gravement sur mon compte. Vous n’êtes pas la bienvenue ici.

   Il l’invita à ressortir, d’un geste presque nonchalant de la main. Les traits de son visage étaient crispés. Elle ne bougea pas malgré le regard inquisiteur et insistant qu’il lui lançait.

   -Vous savez, Xaraxus n’est pas si mauvais. Ne dit-on pas…

   -Sortez de chez moi. Partez, en fait. Loin. Personne ne veut vous écouter.

   Son ton était tranchant. Elle s’approcha de l’encadrement. Elle était entre l’intérieur et l’extérieur et il la pressait pour fermer la porte une bonne fois pour toutes.

   -J’imaginais les Elfes plus à l’écoute que cela, Monsieur…

   Son pic ne marcha pas du tout. Au contraire, cela ne faisait que l’impatienter. Il ne voulait plus la voir.

   -Je n’ai pas à vous écouter ! Vous bafouez nos croyances ! Que vous avons-nous fait, pour que vous veniez nous importuner ainsi ?

   Il avait haussé la voix de façon soudaine. La porte du voisinage s’en était ouverte. Un nouvel Elfe fit son apparition. Il demanda au premier si tout allait bien. Chelae répondit avant lui. Il énonça ensuite sa propre version des faits. Le voisin lui conseilla alors de partir. Sans gêne, elle leur conseilla à son tour de l’écouter. Personne n’userait de la violence. La preuve, il voulait qu’elle parte. Dans d’autres situations, on l’aurait déjà mise à mort sans plus tarder. C’était d’ailleurs et en partie pour cela qu’elle avait choisi de viser les Elfes : ils étaient pacifiques. Elle tenait à sa vie, il ne fallait pas croire qu’elle était snob parce qu’elle était puissante. Ce n’était pour l’instant qu’une illusion qui allait peu à peu virer à la réalité. Elle attendait ce moment de gloire avec impatience. Quelques personnes s’osèrent à mettre leur tête dehors. Un petit groupe se formait bientôt. On lui répétait de partir. Ils n’avaient que ce mot à la bouche, de peur de lâcher une atrocité ou de passer à l’action, ce qui était la dernière chose qu’ils voulaient, dans le fond. Peut-être se disaient-ils qu’elle était encore jeune et qu’elle était dans l’erreur et l’adrénaline de la jeunesse, et qu’elle méritait de vivre ne serait-ce qu’un peu plus. Ils se trompaient, elle était parfaitement consciente de ce qu’elle faisait et de ce qu’elle pensait. Ils étaient très respectueux, au fond. Chelae avait eu de la chance de tomber sur un hameau aussi pacifique. Elle n’avait jamais vu les Elfes autrement, mais elle se doutait que certains devaient être plus impulsifs mine de rien.

   -Xaraxus ne devrait pas exister ! Comment peut-on vénérer un tel être ?

   -Dans ce cas, vous m’expliquerez comment vous pouvez soutenir un être que nous ne connaissons même pas. Certes, il est l’Originel, mais que savons-nous de lui ? Qu’a-t-il fait pour nous ? Les Aetheri, eux, sont bien là, et ils n’ont pas disparu comme ça, on ne sait pas trop pourquoi !

   -Sympan nous a donné la vie ! Rien que pour ce geste, nous lui sommes reconnaissants. Qui es-tu pour le nier ? Nous ne t’avertirons pas toute la journée ! Vas t’en, rentre chez toi, et ne reviens pas pour dire pareilles choses !

   Convertir un peuple bénéfique à un dieu maléfique relevait de l’utopie. Mais qui ne tente rien n’a rien. Aussi, pouvait-elle au moins leur montrer qu’il n’était pas si maléfique – la bonne grosse blague. Que les Aetheri dans leur ensemble étaient le bon choix. On la bouscula pour l’inciter à reculer et à retourner de là d’où elle venait. Les voix commencèrent à s’élever. Sa voix se mêlait aux autres. Il lui était impossible de rajouter quoi que ce soit. On lui cria d’aller rejoindre les Démons. Techniquement, cela ne lui aurait pas posé de problème, s’ils n’avaient pas été si… diaboliques, et en totale anarchie de surcroît.

   -Pourrions-nous au moins s’entendre et s’écouter ? Dit-elle sur un ton agacé.

   Elle l’avait bien fait, ils pouvaient l’imiter et se montrer plus attentif.

   -Pourquoi faire ? Tu n’as rien à faire ici ! La seule chose que tu mérites, c’est qu’on t’enferme, toi et ton foutu peuple ! Hurla quelqu’un qu’elle avait mis hors de lui.

   Elle tâcha de ne pas s’énerver. Il ne fallait pas, sinon elle allait devenir aussi stupides qu’eux, et ça finirait en baston générale alors qu’elle n’en avait envie d’aucune façon. Elle était en train de reculer face à eux ! Mais elle avait une fierté, elle n’allait tout de même pas se laisser faire !

   -En tous les cas, ce que je vois pour l’instant, ce sont des Elfes qui ne sont pas capable de parler intelligemment avec une personne ayant un point de vue différent.


   Certains se figèrent, comme s’ils prenaient conscience de leur manque de civilité. C’était vrai, mis à part les deux premiers, personne n’avait cherché à en savoir plus, ni à discuter. Après un gros effort, ils se calmèrent peu à peu. Seul le premier continuait de protester. Elle lui demanda avec un sourire de peste de bien vouloir se taire, en respect à ses congénères qui, eux, avaient la dignité d’écouter. Furieux, il serra les poings et rentra chez lui. Un fois qu’elle eut à peu près le silence – c’était très impressionnant, elle ne s’était jamais retrouvée devant un tel auditoire, aussi elle était ravie – elle commença par leur expliquer le pourquoi de sa venue, puis, elle expliqua clairement son point de vue des choses ; en gros un résumé complet de ce qu’elle avait dit avant sans être entrecoupée toutes les cinq secondes. C’était déjà un début. Quelques-uns s’emportèrent en la contredisant, pile au moment où elle allait développer. Non, en fait elle n’arriverait à rien si ça recommençait. Ca tournait en rond et ça ne servait à rien. Ils n’étaient pas convaincus, elle non plus. Ca ne volerait pas plus haut, elle le sentait. Elle n’était pas assez expérimentée pour garder son auditoire. Elle soupira, mais tâcha de garder son sourire, pour ne pas leur donner le plaisir d’une victoire totale. Rien n’était gagné. Ils verraient qui avait raison plus tard. En attendant, elle soutiendrait les Aetheri jusqu’au bout.

~1352 mots~
Je prendrais 2 points de charisme  nastae Merci !
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Dim 27 Mar 2016, 22:55



[LDM Février/Mars] Il était une fois, un Dieu 7538d410
Il était une fois, un Dieu




Le vent soufflait, mécontent et colérique. Devaraj se demandait parfois si ce n'était pas la voix des Aetheri qui grondait à travers le souffle. Lors de son voyage, qui n'en était pas vraiment puisqu'il n'avait ni départ ni arrivée, le nombre d'outrages que le chaman avait entendu envers ses croyances n'avait cessé d'augmenter. Nul doute que la tension montait lentement mais sûrement, et que la guerre allait éclater. Le chaman considérait calmement la situation, attendant presque avec impatience l'heure de laver les affronts dans le sang. Depuis ce jour, où il avait vu de ses propres yeux Delta piétiner avec mépris tout ce qui était pourtant si sacré aux yeux des chamans, Devaraj ne cessait de serrer les dents, regardant froidement les bouches qui regorgeaient d'insultes, de sacrilèges. Il était de nature tolérante, mais sa patience avait des limites très précisément définies. La frontière entre le respect et l'intolérance était fine, dangereuse, instable. Lui qui s'acharnait à ne pas la dépasser ne supportait plus de voir les autres la franchir sans se soucier des conséquences. Alors il attendait que le signal tombe, que la voie de la vengeance si libère enfin. Il se fera un plaisir inouï de la fouler et d'y verser le sang de tous ces ignorants. Ce sera un grand, un beau sacrifice, en gloire à l'Aether de la Mort. Et s'il devait mourir lui-même dans cette guerre, ce serait le plus bel honneur qu'on lui ai jamais donné. Les chamans ne voyant pas la Vie et la Mort d'un œil anodin, succomber et s'offrir soi-même en sacrifice était un geste des plus glorieux.

Le village dans lequel il s'abritait ce soir était peuplé d'elfes, elfes qui eux aussi s'étaient détournés du respect de la cohabitation entre les religions. Le chaman et ses peintures n'attiraient que murmures cachés et regards détournés. Son bâton, ses osselets, son collier en plume étaient vus d'un mauvais œil. "Encore un fanatique." Les bouches s'étaient remises à se tordre de mépris. "Aveuglé par ses croyances." Elles parlaient, encore et encore et encore. "Ne l'approchez pas. On raconte qu'ils font des sacrifices humains." Encore. "Ce sont des monstres." Le chaman s'arrêta brusquement, à deux pas du groupe de médisants. "Qui êtes-vous pour parler ainsi de mes coutumes et mœurs ?" Il garda la tête haute et fière. Les raisons pour faiblir ou avoir honte n'existaient pas. Devaraj se retourna doucement et planta son regard fantomatique dans les yeux de ses interlocuteurs. "On raconte que les elfes aurait coutumes de s'accoupler avec les végétaux." rajouta-t-il. Oeil pour oeil, dent pour dent. Il leva la main, pour empêcher le groupe outré de se jeter sur lui. "Voyez, ce n'est pas agréable d'entendre des rumeurs infondées, n'est-ce-pas ?" lâcha-t-il, froidement.

Cela sembla calmer l'animosité qui les entouraient, du moins pour le moment. "Disons que nos propos soient exagérés..." admis le plus âgé d'entre eux. "Cela ne veut pas dire que vous n'êtes pas aveuglés par vos soit-disant dieux..." Un faible sourire déforma le visage du chaman. Voilà une phrase qu'il n'avait que trop entendue. "Qu'as-tu à reprocher à Ezechyel et Edel  ? Dis-moi donc..." Il était curieux de savoir de quelle stupidité se nourrissaient ces pauvres êtres. "Phoebe est la seule à encore nous guider. Les autres se sont détournés de leurs obligations. Ils vous utilisent comme des pantins, à votre incisent. Ils n'ont que faire de notre bonheur. Ne vous-tu donc pas la prison dans laquelle est-tu enfermée ?" Un rire sortit de la bouche du chaman. "Et toi, ne vois-tu pas les chaînes de la couardise se refermer autour de tes membres ?" Il fit une pause, haussant les épaules. "Qu'est-ce-que ça peux vous faire si j'ai choisi moi-même de m'emprisonner ? Ce sont mes choix, mes croyances. Vous n'avez certainement pas le droit de vous moquer... Ou alors ce serait preuve qu'une barbarie sans égale." Il élargit sa grimace souriante. "Moi qui croyait que vous, les elfes, étiez civilisés..." Sa remarque acerbe ne semblait pas plaire. Tant mieux, c'était bien le but. "Ce sont vous les barbares ! Vous buvez le sang de vos meurtres ! Sauvage ! Chien ! Bête !" L'un d'entre poussa violemment Devaraj vers l'arrière, l'inscitant fortement à partir. C'en était trop.

"Ne pose pas ta main salie par le déshonneur sur ma peau. " Sa voix se fit plus menaçante. Ils étaient plus nombreux mais le chaman n'avait pas peur. A ses yeux, ce n'étaient que des individus abjectes et indignes de considération. Il se mit à rire. "C'est bien ça. Tuez-moi. Allez-y.  Succombez à votre peur. Je rejoindrais la Mort, je reviendrais hanter votre village." Derrière lui, la silhouette sombre et oppressante de Slanguen se mit à sourire, d'un air tordu, les yeux rougeoyants. L'esprit compagnon aimait beaucoup quand le chaman s'emportait. Son esprit devenait plus instable, plus fragile, plus... cassable. La vue du spectre sembla repousser certains assaillants. La tension ne redescendit pas, mais ils hésitaient à s'approcher trop près du chaman. Devaraj les contempla, un air indescriptible peint sur le visage. Il se retourna vers celui qui l'avait poussé. "Crois-tu vraiment que ta misérable existence ai une quelconque importance aux yeux des Aetheri ? Tu ne t'intéresses qu'à assouvir tes propres désirs, tu n'as jamais cherché à les écouter ou les connaître et tu oses même leur cracher dessus... Crois-tu vraiment qu'ils vont t'accorder leur attention ? Tu es déjà bien chanceux qu'Edel t'es donné don de la Vie. Et pourtant tu gâche ce merveilleux présent en le méprisant. Ton ignorance, votre ignorance à tous me dégoûte."

"Vous vous plaignez de vos souffrances, vous vous plaignez des mœurs de ma race. Oui, nous faisons des sacrifices humains, mais c'est volontaire et c'est un grand honneur pour nous de mourir dans ces conditions. Ce que nous faisons de vous regarde absolument pas d'ailleurs. Oui, des gens meurent tous les jours misérablement dans l'injustice, mais que d'autres vivent tout aussi injustement dans l'opulence. Oui des guerres ravagent les pays et sèment la mort. Et alors ? C'est comme cela que le monde marche. Une Vie ou une Mort importe peu." car le Cycle se répète sans fin. "Pour qui te prend-tu pour prétendre comprendre les actes des Aetheri et piétiner ainsi les croyances des autres ? Dis moi alors ce que pense Phoebe de tes actes injurieux ? Dis-moi ! Tu dis que les Aetheri ne t'ont pas aidé ? Comment peut-tu le savoir ? Comment peux-tu être certain que tes malheurs d'aujourd'hui ne feront pas ton bonheur de demain ? Crois-tu avoir la connaissance absolue ?!"

Devaraj n'écoutait même plus les réponses qui fusaient, insultantes et blessantes. Il ne les entendait plus. Il se contentait juste de parler, d'exprimer ce qu'il retenait enfermé depuis trop de jours. "Vous qui pensez pouvoir comprendre les pensées divines, n'êtes qu'un ramassis de lâches. Mécontent de votre propre malheur, incapable de discerner le bien du mal, vous vous retournez vers les belles paroles d'un assassin et préférez rejoindre un tyran qui vous a pourtant abandonné. Faibles que vous êtes." Incapable de s'arrêter, le chaman continua de déverser son venin. "Pensez-vous vraiment que Sympan et son Delta vont accomplir vos rêves ? C'est pourtant lui qui n'a pas hésité à tuer un Aetheri et à s’exhiber fièrement juste après. Pour moi tout ce que cela signifie, c'est qu'un jour il pourrait faire de mêmes avec vos petites vies insignifiantes. Il pourra aussi faire de même avec votre précieuse Phoebe. Et quand ce jour arrivera, vous vous mordrez les doigts d'avoir cédé à la tentation. "

"Sympan ne vous aidera pas, tout comme les Aetheri ne vous écouteront pas. Car vous ne le méritez pas. Dame Phoebe dois se lamenter devant vos actes et vos réactions. Je suis certain qu'elle ne vous a jamais dit de chasser et mettre à la porte un voyageur errant qui n'a pourtant rien demandé. Vous n'êtes qu'un ramassis puant, que des bêtes sans volonté, bêtes et méchantes. Je pense même que votre existence n'a pas lieu d'être. " Devaraj cracha sur les pieds de celui qui était le plus proche, puis tourna les talons, fulminant. Il reviendra, faire un bain de sang, quand l'heure sera venue.



Merci pour ce LDM !  nastae

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Lun 28 Mar 2016, 16:21



Par moments, la Sirène détestait ce monde. Malgré ses capacités encore embryonnaires, elle comprenait que certaines choses ne changeraient jamais. La propension des hommes à se faire la guerre n'en était qu'une manifestation chaotique. Sous les flots, protégée par la caresse des courants marins, elle se sentait libre, et forte. Sur terre, elle était aussi fragile qu'une enfant, et sa faiblesse lui empoisonnait l'existence. Une allure soignée n'impliquait pas forcément la réussite, et elle avait des êtres indélicats au possible accéder au statut de chef dans les petits villages qu'elle avait visité. La côte était bordée de ces bourgs à demi ensommeillés où l'intelligence semblait d'une rareté inouïe. Bien sûr, elle ne pouvait se prétendre meilleure qu'eux, et pourtant, elle sentait qu'elle l'était. Les créatures terrestres n'ouvraient la bouche que pour proférer des âneries ou des mensonges, et leur couper la langue pour qu'ils se taisent définitivement lui paraissait une excellente idée. Les tendances carnivores de son peuple trouvaient toute leur justification dans ce qu'elle avait pu observer ces derniers jours. Cela dit, elle en venait à concevoir un tel mépris pour eux qu'elle commençait même à penser que cette chair souillée ne méritait pas les crocs de ses semblables. Dans l'auberge où elle logeait, une panoplie bienheureuse de ces imbéciles lui tendait les bras, et elle devait avouer qu'elle faisait tâche dans le paysage.

C'est lors de l'une de ses balades sur la plage que l'incident se produisit. Profitant de l'air délicieusement salé qui lui emplissait les poumons, elle songeait à retourner chez les siens pour retrouver ce qu'elle aimait. Cependant, elle ne pouvait s'y résoudre, par crainte de voir la honte s'abattre sur sa famille. Revenir, oui, mais pas avant d'avoir gagné en force et en beauté et d'avoir appris suffisamment sur les terrestres pour s'assurer qu'au moins l'une de ses découvertes ait de l'importance. La brise marine soufflait délicatement entre ses cheveux blonds, et le soleil s'y reflétait avec une tendresse presque paternelle. La jeune femme savait qu'elle ne devait pas rester trop longtemps exposée à sa brûlure, sans quoi il risquait de lui arriver certains imprévus douloureux. Un après-midi qui s'annonçait parfait et d'un calme céleste. Et puis, elle avait entendu les voix. Des hommes qui s'égosillaient vainement, comme des porcs encerclés par des loups. Parmi eux, elle reconnut un timbre beaucoup plus doux, d'un raffinement indéniable, qui leur intimait le silence. Intriguée par toute cette agitation, la blonde se dirigea vers ce qui semblait être un rassemblement, se faufilant aisément entre les brutes qui la regardaient d'un air ahuri sans visiblement trouver une explication convaincante à sa présence en ces lieux. Se retenant de leur arracher les yeux, elle progressa jusqu'à atterrir devant une sorte d'estrade en bois d'une simplicité déconcertante. Quelques marches installées sommairement menaient au plateau.

Celui dont elle avait entendu le murmure dominait la scène sans néanmoins arborer un air prétentieux. La Sirène le trouva même charmant et s'en étonna immédiatement. Rares étaient les terrestres dont elle ne dénigrait pas la beauté, et pourtant, celui-là réveillait en elle une fascination muette. L'individu en question possédait une chevelure d'un bleu surprenant qui rappelait l'azur du ciel lorsque les nuages ne l'étreignaient pas et des yeux dont elle n'aurait su identifier la couleur, même si la distance qui les séparait était ridicule. Peut-être étaient-ils noirs, à moins qu'ils ne se parent d'une teinte chocolat. Quoi qu'il en soit, ils étaient sombres, et ces joyaux obscurs resplendissaient sur son visage délicat et diaphane. La blonde se serait presque attendue à voir les veines saillir sous la peau d'une pâleur de lune. Comment supportait-il les rayons acérés du soleil ? Cependant, ce ne fut pas ce l'intrigua le plus chez lui. Le jeune homme portait une tenue tout à fait singulière, de celles qu'on s'imagine avoir vues sans jamais en avoir la certitude. Complexe et élégante. Aucun des livres qu'elle avait lus ne mentionnait une pareille tenue. S'apprêtant à ouvrir la bouche pour lui demander d'où il venait _ elle ne faisait pas partie de ceux qui s'embarrassaient avec la politesse lorsqu'il ne s'agissait pas d'êtres respectables _, elle fut pourtant interrompue puisqu'il se mit à nouveau à parler. Captiver son auditoire était un art qu'il maîtrisait à la perfection, et elle aurait pu se prendre au jeu si le contenu de son discours ne l'avait pas outrée.

Comment osait-il parler ainsi ? Avant que d'avoir eu le temps de comprendre ce qu'elle faisait, elle sentit sa magie s'élever dans sa direction. Cependant, hors de l'eau, elle ne savait pas vraiment de quelle manière s'y prendre et vit le ciel au-dessus d'elle devenir d'un pourpre inquiétant. Jetant un œil à côté d'elle, elle vit que les autres n'avaient rien remarqué. Maudissant son manque de contrôle sur ses pouvoirs, elle rappela sa magie à elle, contenant sa colère tant bien que mal. L'inconnu paierait pour ses propos outrageants. Lorsqu'elle fut totalement revenue au monde réel, elle eut la surprise d'être curieusement essoufflée. Décidément, rien n'allait sur terre. « Le respect que nous lui devons est infini. Sans lui, aucun de nous n'existeraient, et aucun de ces dieux qui se prétendent d'une puissance inégalée n'aurait vu le jour. Sympan est le maître du monde, et le sera à jamais. » « C'est faux ! » La blonde posa ses mains devant sa bouche, horrifiée d'avoir interrompu ainsi cet homme qui fixait sur elle ses grands yeux clairs. Un regard presque attendri mêlé d'une pointe de tristesse. Pourquoi donc était-il triste ? « Vous le pensez vraiment ? » L'inconnu s'adressait à elle sans qu'aucun mépris ne transparaisse. « Oui. Pour moi, Sympan est un imposteur. » Des cris de protestation s'élevèrent autour d'elle alors qu'un des individus la bousculait. La Sirène manqua de tomber au sol. « J'aimerais entendre votre point de vue. Montez » Battant des cils une seconde, elle n'hésita cependant pas à le rejoindre sur l'estrade. De là-haut, les autres perdaient encore de leur intelligence, et ils ressemblaient encore davantage à des idiots.

Cela dit, le regard de tous ces individus sur son corps frêle l'intimidait. En dépit de son assurance habituelle, elle se sentait terriblement fragile. « Je vous écoute. » La bienveillance de l'orateur la mettait profondément mal à l'aise, même si elle appréciait son geste. « C'est peut-être celui qui a créé le monde, mais il ne s'est quand même pas gêné pour l'abandonner. Sans les Aetheri, nous serions tous morts. » « Boucle-la ! » La blonde ne s'intéressait pas aux réactions du public, concentré sur celui qui lui faisait face. « Depuis toujours, ils nous protègent et nous aident lorsque nous en avons besoin. Ce sont eux qui répondent à nos prières et de toute manière... » Lava n'eut pas le temps de terminer sa phrase. L'un des imbéciles du groupe venait de l'attaquer. Et malheureusement pour elle, il avait choisi le pire sortilège possible. Le liquide glacé éclaboussa son visage pour ruisseler sur ses vêtements. Avec horreur, la blonde sentit la transformation se déclencher, ses muscles ondulant étrangement pour former son véritable corps. Alors que ses cheveux prenaient la couleur du soleil au coucher, elle bascula en avant, heurtant lourdement les planches. Hors de son élément naturel, elle ne survivrait pas longtemps, d'autant que les yeux embrasés par la haine qui pesaient sur elle ne manqueraient pas de précipiter sa chute. « C'est une sirène ! » « Tuez-la ! » « Elle va appeler la Dévoreuse ! » Les cris explosaient en tous sens, et la blonde ne pouvait que se contenter de ramper d'une manière totalement ridicule, ses écailles douloureusement écorchées par les irrégularités du plancher. Les voix se rapprochaient de plus en plus, et quelqu'un la frappa au niveau du ventre. Une douleur suraigüe envahit son organisme. Il fallait fuir.

À sa grande surprise cependant, elle sentit quelqu'un la soulever dans les airs. Avant d'avoir compris ce qui se passait, elle se retrouva dans les bras du fameux inconnu qui l'observait tristement. « Navré pour cet incident. J'aurais aimé débattre avec vous, mais je crains qu'ils ne soient pas de cet avis. Faites attention à vous, la prochaine fois. » Sans plus de cérémonie, l'homme aux cheveux de ciel la précipita dans les flots, jetant son corps meurtri sur la rive. La Sirène n'eut que le temps de voir les autres la chercher du regard avant de sauter du promontoire pour la rattraper. « Elle est là ! Dépêchez-vous ! Elle va s'enfuir ! » Ce qui lui arrivait n'avait pas le moindre sens. Comment les terrestres pouvaient-ils traiter son peuple de barbare alors même qu'ils se comportaient comme des monstres dénués de compassion ? « Gardez votre Sympan. Il ne vous sauvera pas. » La colère rongeait ses entrailles, et pourtant, elle ne pouvait que baisser les bras. Pour l'instant, du moins. Lançant un dernier regard à l'inconnu, elle disparut brusquement sous la surface, soulevant une gerbe d'écume considérable pour marquer son mécontentement. Repartir, et devenir toujours meilleure. La prochaine fois, elle ne ferait qu'une bouchée de ces hommes. Alors qu'elle s'enfonçait dans les profondeurs en quête d'un nouveau chemin à emprunter, elle eut une pensée pour Aylidis. La déesse la protégerait, et Lava la servirait, quoi qu'il arrive.

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Mar 29 Mar 2016, 18:21

« Ah, vraiment ? » fit Mitsuko, songeuse. La situation devenait des plus excitantes dehors. Les peuples se déchiraient pour savoir qui de leurs précieux Ætheri gagneraient une soi-disant guerre. « Hum... ». La Démone trouvait cela amusant que l'on taxe Sympan d'unique alors qu'il n'était, en réalité, qu'un Æther parmi les autres. Pour une femme qui avait régné sur les Terres dans leur ensemble, partageant tout de même avec sa sœur, la chose avait une tournure de comique. A l'époque de sa toute puissance, les Ætheri étaient en voie d'extinction. Personne ne les priait et le monde ne s'en portait pas plus mal. L'absence de fidèles les avait rendu silencieux et impuissants. Nulle part l'on ne se tournait vers eux pour obtenir quelque chose. Les seuls êtres que l'on priait étaient les Rois des différents peuples et, surtout, sa sœur et elle. Elles étaient sources de toute puissance, même si cette puissance et ce rang n'avaient été obtenu que sur la base d'un mensonge des plus ignobles. Il y avait plusieurs légendes qui couraient à l'époque sur sa sœur et elle. Une Ange et une Démone naissant d'une mère Humaine, la chose était comme... venue des cieux. Et c'était bien à Sympan que l'on octroyait cette naissance, comme s'il avait été leur père, comme s'il avait souhaité créé deux guides pour le monde qu'il avait façonné. Seuls les fragments du cristal maître comptaient à cette époque là. Ils étaient les vestiges de l'Æther suprême, celui qui n'était plus mais qui pourrait, sans doute, renaître. Les autres divinités n'étaient jamais citées, jamais priées, ou par des fanatiques que la société mettait à l'écart. De ce fait, voir que, pendant le temps où elle avait été un Esprit, les Ætheri avaient réussi à prendre temps d'importance la faisait souvent rire à coup de grands éclats de voix. Les Hommes seuls étaient responsables de la puissance qu'avaient aujourd'hui ces individus. Ils les priaient, entretenaient leurs mythes, nourrissaient leur puissance comme une mère le fait avec son enfant. En règle générale, l'enfant survit toujours à la mère et le nombre de sacrifices qu'elle fait pour lui est énorme. « Je pensais les Démons plus intelligents. A vrai dire, cela ne m'étonne pas. Sans doute préfèrent-ils la quantité à la qualité. Je ne dis pas que je suis soumise à Sympan mais... comment dire ? ». Elle avait un plan. Du moins, c'était une théorie qu'elle avait fait en étudiant l'histoire de ce monde, celle qui se situait bien avant sa naissance. « Je préfère prier Sympan en espérant qu'ils détruisent les Ætheri et, qu'enfin, les Hommes se désintéressent de lui. Il disparaîtra sans doute de lui-même. ». Elle sourit. « Je n'ai jamais autant aimé les Dieux que lorsqu'ils étaient muets comme... hum... comment s'appelait-elle déjà, cette femme à qui nous avions arraché la langue et cousu les lèvres ? ». Elle n'avait pas survécu longtemps, la pauvre. « En attendant, il me semble effectivement important, si je veux que ma théorie se réalise, d'y mettre du mien... ». Que c'était regrettable de devoir toujours faire des déplacements. Cependant, il existait un proverbe très intéressant et véridique : si l'on voulait que les choses soient bien faites, il fallait les faire soi-même. « Pourrais-tu me trouver un petit village dont la population serait plutôt composée de crétins ? ». La Démone savait depuis longtemps que le temps était précieux. Elle ne souhaitait pas le perdre en discutant avec des intellectuels. Ils étaient plus difficiles à convaincre et, curieusement, elle avait remarqué que ces derniers n'avaient pas forcément l'impact qu'elle aurait souhaité sur leur entourage. Parfois, les individus du peuple trouvaient cela ennuyeux d'écouter des hommes et des femmes de science déblatérer leurs connaissances avec un langage qu'ils n'arrivaient visiblement pas à adapter à leur auditoire. Alors que des personnes comme eux, plutôt imposants physiquement, avaient bien plus d'impact. Dans les situations de trouble, la plèbe se regroupait plutôt derrière les chefs charismatiques et forts, pas derrière les intellectuels chétifs. La Démone avait donc besoin d'un village qui correspondrait à ces critères : des hommes bien battis, avec une intelligence pratique mais pas beaucoup de connaissances, des femmes aimant s'adonner aux commérages et ayant un certain poids sur leurs époux. Et, bien sûr, il faudrait que le village en question soit fervent des Ætheri et connu pour cette croyance. Mitsuko n'avait pas manipulé en masse depuis fort longtemps. La plupart, de ses actes récents, concernait un seul individu. Elle n'espérait pas réussir facilement mais, en revanche, il était hors de question qu'elle en sorte perdante.

Une fois le terrain étudié et les derniers préparatifs achevés, elle se mit donc en route pour atteindre le dit village. Il s'agissait, pour la plupart, de Réprouvés. La Démone ne les aimait pas mais peu importait. Ils n'avaient pas pour réputation d'être des érudits et les hommes savaient parfaitement faire entendre leur opinion. Le plus délicat du problème allait donc être de combattre la prestance naturelle de ces derniers. Heureusement, la Luxure en Flacon était un élément assez... convainquant. Mitsuko avait donc pris le temps de se huiler le corps et avait conservé, au cas où, une fiole qu'elle avait attaché à un pendentif qui tombait entre se seins. Arrivée à sein de la communauté, accompagnée de quelques serviteurs qu'elle payait assez pour s'assurer de leur parfaite fidélité, elle monta sur le puits, construit sur la place centrale et commença à parler. « Villageois ! » fit-elle pour attirer l'attention, un petit sourire aux lèvres. A vrai dire, elle détestait particulièrement avoir à traiter avec des bouseux pareils, mais elle ne pouvait faire autrement. Comme elle l'avait dit, si elle voulait que les Ætheri disparaissent une bonne fois pour toute, elle devait aider à la construction de l'édifice. « Je sais que vous vous targuez d'être pour les Ætheri et je ne viens pas contredire cette croyance, simplement vous apporter mon point de vue. L'histoire raconte que ces êtres que vous priez ne sont rien d'autres que des créations de Sympan. Or, pourquoi tourner le dos aux créateurs des Dieux que vous chérissez tant ? N'y a-t-il donc pas de place pour chacun de ces derniers ? ». « Delta a commencé ! » se lança un homme qui s'était arrêté devant elle, attendant qu'elle libère le puits pour pouvoir tirer de l'eau. « Et qui vous dit que ce Delta est réellement avec le Créateur ? Allons, pourquoi ce dernier tuerait ses propres enfants, ses créations ? Je pense que Delta, au contraire, est un opportuniste qui ne parle qu'en son nom, profitant de la faiblesse d'un Dieu qui nous a tous sauvé au début de l'ère pour vous faire croire n'importe quoi ! Mais sans Sympan, ce monde n'aurait jamais existé et n'existerait plus aujourd'hui ! Vous le savez tous aussi bien que moi ! Delta n'est qu'un fou à éliminer au plus vite, une menace pour notre sécurité à tous. Regardez comme il a noirci votre jugement ! Quelques paroles de lui, un fouet jeté dans la plèbe de la coupe des nations, et vous voilà partis en guerre contre l'Humanité entière. Sympan a toujours été décrit comme un Dieu adorateur de ses créations, pourquoi voudrait-il que cela arrive ? ». Pour une femme qui n'avait que faire du sort de Sympan, elle se trouvait plutôt convaincante. Un brun d'intelligence, un brun de prestance et de la Luxure en Flacon étaient les seuls ingrédients gagnants d'une bonne argumentation. Cependant, elle n'était pas satisfaite de sa puissance. Par le passé, il suffisait simplement qu'elle se tienne debout devant une foule et qu'elle fronce les sourcils pour que tous reculs. C'était navrant d'être aussi faible et impotente. Mais elle l'avait choisi. C'était ça et la vie, ou la mort. En vie, elle était plus à même de s'amuser. Tout n'était qu'une question de temps, de toute façon.

Mitsuko resta un certain temps dans le village. La première tentative ne fut qu'à moitié concluante mais grâce à son parfum, les villageois furent d'accords pour qu'elle reste quelques jours et continue de défendre sa position. Ses arguments se voulaient percutants. La plupart du temps, elle parlait simplement, mais toujours en citant des sources que chacun ici serait à même de vérifier – même si elle doutait totalement qu'ils cherchent à le faire. Il y eut des esclandres, des débats houleux mais, finalement, elle arriva plutôt à ses fins. Certains doutaient encore de la suprématie de Sympan mais le plus gros pensait à présent que pour le bien des Ætheri, il fallait aussi vénérer l'originel. Le doute sur la traîtrise de certains Dieux fut également distillé, lentement mais sûrement. En partant de ce village, elle était à peu près certaine que ceux des alentours seraient également mis au courant et que des discussions changeraient certaines visions.

1465 mots
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Siruu Belhades
~ Sorcier ~ Niveau III ~

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◈ YinYanisé(e) le : 06/12/2015
Siruu Belhades
Mer 30 Mar 2016, 22:54

Un charmant village bélua, comme il y en avait beaucoup. Une brise glacée soufflait et Siruu décida de faire une halte, la fatigue réduisant de toute façon sa mobilité. Il y avait une petite auberge agréablement décorée, avec une petite porte verte ouvrant sur une ambiance chaleureuse.
Du moins... jusqu’à ce qu’il entre. Dès qu’il s’avança, des regards noirs lui furent jetés. Avait-il contrarié les habitants ? Un homme s’avança ensuite vers lui, lui faisant signe de le suivre, avant de s’enfoncer vers les cuisines. Siruu interloqué et pressé de fuir ces regards qui l’oppressaient emboîta le pas, jusqu’à arriver près d’une autre porte, certainement une sortie. Le sorcier put discerner certains traits de l’homme qu’il voyait maintenant plus clairement. C’était un Bélua reptile, mais il ne savait pas à quel animal il était mêlé précisément, il avait de longs cheveux châtains dont les mèches les plus avancées étaient tressées, des ornements en argent et en or entourant ses yeux gris, un teint hâlé et un tissu fin recouvraient son torse.
- Je savais que vous viendriez, sorcier, Elazin l’avait prévu. Mais vous n’êtes pas le bienvenu. Dit l’homme d’un ton sec, mais calme.
Siruu se posait de nombreuses questions, mais il devait se montrer diplomatique malgré le fait qu’il n’aimait pas le contact social si il voulait pouvoir ne serait-ce que se sustenter avant de partir continuer son voyage.
- Bien le bonjour, aimable Bélua. Avant que vous ne me jetiez dehors, ce qui est compréhensible, j’aimerais savoir qui est ce Elazin, et comment aurait-il su en avance mon arrivée en ce charmant village ?
Le Bélua esquissa un sourire avant de reprendre la parole.
- Ne tentez pas de me flatter moi et mon village pour obtenir quelque chose. Mais je vais me montrer conciliant, et répondre à votre question. Elazin a reçu le don de clairvoyance durant son enfance, et elle l’utilise aujourd’hui pour nous protéger des païens comme vous.
Siruu était tombé dans un village extrémiste. Il n’avait pas confiance en Sympan : un seul dieu ? C’était un choix trop dangereux, et pour lui, le monde tournait déjà bien avec les aetheri, pourquoi changer cela ? Cela faisait grincer les dents au sorcier qui fit mine de partir avant de s’approcher de la porte principale par laquelle il était passé : il écoutait. Ils parlaient tous de Sympan, l’originel, le grand ou tout autre adjectif mélioratif. L’adepte brumeux qu’il était eu donc une idée, risquée et enfantine, certes, mais les personnes soutenant ouvertement Sympan le rebutaient tellement qu’il ouvrit la porte en grand et commença un discours malgré le peu d’éloquence qu’il avait.
- Le monde est varié, tout comme les animaux que vous représentez, et les aetheri le sont aussi. Il faut de tout pour créer un ensemble, une cohésion, et Sympan ne restera toujours qu’une seule personne, une seule figure. Vous voulez d’un dieu roi unique, même si c’est un tyran ?
Siruu avait un peu buté sur certains mots, mais le sens restait clair : il essayait de les convaincre que Sympan n’était pas fiable.
Une voix se fit entendre derrière le sorcier qui constatait en souriant que tout le monde était sous le choc.
- Arrêtez d’écouter cet hérétique, ses paroles veulent vous pervertir ! Il aurait fallu le repousser plus tôt ! Maintenant le village est souillé ! Brûlez la taverne, en même temps que le sorcier, la purification doit commencer !
Les béluas s’activèrent tous, mais ils semblaient hésiter, lent dans leurs mouvements. Siruu lui, était bloqué, cerné, et sa mort était assurée. Il avait très vite perdu son sourire.
- Ordre d’Elazin ! Cria le bélua-serpent désormais en colère.
Que pouvait faire ce sorcier ? Une seule chose : fuir. Aller loin de ce village et retravailler son éloquence. Néanmoins une question restait en suspens : comment ? Le sorcier en avait presque oublié une de ses capacités. Il l’avait beaucoup entrainée, mais il restait d’énormes lacunes à ce jeune homme.
Cette capacité, c’était celle de traverser la matière. Toutes les entrées étaient certes bloquées, mais les murs étaient toujours là. L’adepte brumeux eut donc l’idée farfelue de se jeter sur un mur tout en concentrant sa magie dans son corps, usant alors de ce qu’il avait appris pour fuir. Du moins, "fuir" est un grand mot, car il était toujours dans le village, seulement à l’extérieur de l’auberge. En tout cas, ses poursuivants eurent un temps de réaction exceptionnel au grand dam du sorcier qui s’était blessé sur un caillou en arrêtant son sortilège trop tôt. Ils manquèrent de le voir, mais celui-ci se changea en un bout de bois pour semer les béluas. L’adepte brumeux reprit aussitôt sa forme originelle avant de ramper dans des buissons pour se cacher. Les adeptes de Sympan étaient monstrueux à ce point ou ce village était-il une sorte de secte vouant un culte à cette Elazin et à Sympan ? Siruu était, comme presque toute la totalité des habitants des Terres du Yin et du Yang, étroit d’esprit quand il s’agissait de religions et généralisa bien trop vite, pensant que les béluas étaient tous comme eux, barbares.
Quelques minutes passèrent et le sorcier put enfin sortir de sa cachette et s’éloigner de ce village, sortant encore plus fatigué qu’avant. Il priait Xaraxus, espérant que celui-ci rase ce village impie tout en essayant de se soigner, car le rocher sur lequel sa jambe s’était écrasée était pointu, Siruu n’ayant décidément vraiment pas joué de chance. Au loin il voyait ces béluas qui le cherchaient toujours et l’adepte brumeux espérait de tout son cœur qu’il ne soit pas trouvé, car si cela arrivait, il était mort. En y réfléchissant, Siruu n’avait jamais vraiment affronté le danger, celui-ci venait toujours à lui et le sorcier s’enfuyait. Il aurait bien aimé trouver une personne ouverte d’esprit avec laquelle il aurait discuté, bien que le sorcier se serait emporté sur le sujet à cette époque.
En tout cas, ses poursuivants ne l’avaient pas retrouvé et il était sauf, bien qu’il dut se soigner, car il était vraiment mal-en-point, que ce soit physiquement ou de fatigue, son corps étant faible. Il ne put finalement pas atteindre son objectif principal et il dut éviter de voyager pendant un petit moment.
Siruu grandit néanmoins avec du recul à propos de cet événement : il avait rencontré d’autres béluas par la suite et ceux-ci n’étaient pas du tout agressifs, bien qu’ils n’étaient pas une race aimée du sorcier. Cela lui apprit à ne pas généraliser, mais surtout, il comprit que cette guerre ne pouvait pas se gagner au cas par cas : les opinions des gens sont trop encrées pour que quelqu’un de normal les convertissent.
Au final, c’était une guerre des dieux, certes, mais cela restait une guerre, et une guerre ne cesse que quand le sang a suffisamment coulé. Les fidèles, les mortels combattront pour les aetheri et l’adepte brumeux se rendit compte d’une chose supplémentaire, c’était évident, mais notable : sans fidèles, pas de dieux, les aetheri sont donc vulnérables, et le vrai pilier de ce monde est l’humanité, la magie, et donc, la science. Il s’était déjà rendu compte que la science était tout, mais il pensait jusqu’alors qu’elle était le fruit des dieux. C’est bien vrai, mais une fois créée, elle ne se modifie plus, du moins c’était la logique de Siruu : si Sympan a créée ce monde de fond en comble, pourquoi n’a-t-il pas choisi de corriger cette tard qui le rendait si vulnérable, pourquoi l’a-t-il tout simplement créée ? Peut-être qu’il y a quelque chose de plus grand qui régit les aetheri eux-mêmes ? Peut-être que Sympan n’est qu’un imposteur qui n’a pas créé le monde ? Qui pouvait le savoir ? Tant de questions germaient en Siruu, et sa soif de savoir s’exacerbée, il devait savoir, connaître ! Comment peut-on vivre dans l’ignorance ? La vie et la mort, de quelles façons sont elles régies ? Y-en-a t’il vraiment ? La magie, comment comprendre parfaitement ses rouages ? De toutes façons, c’était impossible pour un mortel de le savoir, car la science, celle-la même que Siruu vénérait, limitait le savoir aux avancées technologiques.

Mais alors, que faire ? Personne ne le sait. Mais ce sorcier devait le découvrir, il devait représenter ce savoir. Les dieux n’étaient pas tout-puissants, c’était un fait, mais il gardaient un savoir supérieur à celui des mortels. Faudrait-il demander à un aether ? Non, le corps de Siruu limitait cette faculté à savoir et il ne comprendrait pas, quand bien-même celui-ci lui expliquerait. Mais là n'était pas la question. Le vrai mystère de tout ceci n'était pas simplement le savoir, mais le pourquoi vouloir savoir. En même temps, c'était dans la nature de l'Homme d'être curieux. Mais, là encore : cette nature a été créée.
Alors, tout simplement : pourquoi ? C'est cette question qui poussa Siruu à commettre bien de choses atroces. Le savoir, c'était toute la vie du jeune homme, c'était peut-être un moyen pour lui de bouger, de s'animer, de vivre, mais ce savoir expliquait déjà la personnalité de celui-ci : il ne savait ni qui il était, ni quelle était sa place. Il pourrait acquérir le savoir du monde entier, il ne serait pas rassasié pour la simple et bonne raison qu'il se cherchait. Ces connaissances sont une drogue à laquelle il avait succombé.
Au final, qui était-il ? Peut-être qu'un jour il la trouverait, cette réponse, mais c'est un combat qui n'était pas encore gagné.

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[LDM Février/Mars] Il était une fois, un Dieu

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