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 Contamination? | Quête solo

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Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 1066
◈ YinYanisé(e) le : 04/01/2016
◈ Activité : Soldats
Isiode et Isley
Ven 15 Jan 2016, 16:56

Contamination?
« Mêmes les Éternels ne sont pas invincibles… »

« Je propose de faire halte ici. Nous avons passé une dure journée dans le Désert des Humains, et vous méritez tous une bonne nuit de sommeil.

- Je peux prendre le premier tour de garde si vous le désirez, capitaine.

- Non, ce ne sera pas nécessaire. Tu t’es ardemment battue aujourd’hui face à cette bande de Démons: tu as besoin de reprendre des forces ma chère. Je monterai la garde en premier et après, ce sera le tour de Castor et de Pollux. »

D’un même mouvement, nos têtes se redressèrent à la mention de nos surnoms – affectueusement donnés par le petit Vaence et, de fil en aiguille, le reste de l’escouade avait tout simplement suivi le mouvement. De cette manière, nous pûmes croiser le sourire moqueur du capitaine, alors que ce dernier nous jaugeait de ses grands yeux bleus étincelants et si attirants. C’était comme si les étoiles elles-mêmes s’étaient logées au plus profond de son regard, illuminant celui-ci de mille teintes et de mille éclats que nous ne pouvions décrire avec perfection, mon frère et moi. La beauté de ce regard reflétait la pureté de cette âme, le courage ainsi que le charisme qui enveloppait cet homme, comme un puissant halo de lumière. Au début de notre traversée dans le Désert, j’en avais glissé un mot à Isiode, qui s’était aussitôt mis à sourire. Il n’avait même pas tourné son visage vers moi; il n’avait même pas songé à le faire tant cela n’était pas nécessaire, car tous les deux, nous savions à quoi il pensait dans sa tête.

« Je peux le sentir… C’est un très bon capitaine, sûr de ses convictions: il a foi en la Vertu. »

Cette même Vertu qui repoussait le Mal de nos âmes en continuel débalancement; la même Vertu qui guidait nos pas vers le chemin le plus sacré qui soit: la croyance en un monde meilleur, plus pur et plus saint sans la moindre perversion du Mal. Karlhaven croyait en ce rêve et nous pouvions le voir, sans aucun mal, dans ses yeux céruléens aussi beaux et accrocheurs que sont les flots de l’Océan. Cela ne pouvait nous rendre plus fiers et plus enthousiastes: il était comme nous; toute son escouade était comme nous, et depuis plusieurs mois déjà, nous nous sentions, mon frère et moi, finalement à notre place.

« Êtes-vous d’accords, les Jumeaux? »

Nous nous rendîmes compte que nous n’avions pas encore donné notre accord, ce qui n’avait tardé, puisque nous avions hoché de la tête dans un signe affirmatif. Le capitaine semblait satisfait et il reporta de nouveau son attention sur sa lieutenante.

« Ils alterneront et ils réveilleront Chromwell pour le quatrième tour. »

Une fois encore, il attendit l’approbation de l’intéressé avant de poursuivre:

« Deux heures par garde et le dernier nous réveillera à l’aube. Nous continuerons notre traversée demain matin. »

Tous acquiescèrent d’un hochement de la tête avant de s’installer confortablement sur le sol mou et instable du Désert. Je me tournais vers mon frère, lui signalant que je prendrais le deuxième tour de garde s’il le désirait, et Isiode me fit signe qu’il me le laissait, s’allongeant déjà dans sa couche avant de fermer les yeux. À ses côtés, je pouvais voir l'épéiste Lyoons discuter à voix basse avec la jeune archère du groupe, la belle et, non la moindre, téméraire Primevère à l’Œil Perçant, ce titre lui ayant été donné après qu’elle ait accompli l’exploit, disait-on, de tuer trois aigles royaux, en plein dans le cœur, à plus de quatre-vingt mètres de distance. D’ailleurs, suite à quelques observations, je pouvais même déduire que les deux jeunes gens devaient être amants. Cependant, malgré les regards qu’ils se jetaient et les sentiments qui trahissaient leurs traits, ils étaient professionnels et ne laissaient pas leur douce moitié les déconcentrer pour si peu. J’adorais ce trait de leur caractère: le travail avant les sentiments.

Ensuite, derrière le couple, se trouvait le grand et imposant Greydan, qui dormait déjà, les yeux clos et la respiration profonde. J’esquissais un sourire en le voyant: même lorsqu’il dormait, il ne lâchait pas ses deux lances, Fortune et Chance. Au-dessus de lui, Iseult au Cœur d’or rangeait ses herbes médicinales et donnait les dernières directives à son jeune apprenti, Vaence, qui tentait de se soustraire à l’attraction du sommeil pour se concentrer sur les paroles de son mentor. Pauvre petit, cette marche avait dû épuiser le peu d’énergie qui lui était restée après le conflit avec les Démons.

En train de nettoyer son épée, Chromwell l’Imperceptible fixait le ciel étoilé au-dessus de nos têtes, pensif. Cet Ange, à l’apparence d’un garçon de dix-sept ans, ne parlait pas beaucoup, mais il était drôlement efficace, possédant une endurance et une persévérance qui semblaient à toute épreuve. Il nous l’avait démontré, à mon frère et à moi, lors de notre traversée dans le Désert, alors qu’il s’était porté garant du transport des sacs durant le trajet. Cela nous avait aussitôt impressionnés.

Pour finir, il y avait Isméralda et Karlhaven, l’Incorruptible, nommé ainsi à cause de sa franchise et de son inflexible loyauté envers le peuple angélique. Comme dit plus tôt, il était l’un de ses hommes que l’on savait sûrs et confiants, mais qui n’en abusaient point pour tomber dans l’Orgueil. De plus, cela lui donnait une certaine assurance, une certaine prestance, qui faisait que nous pouvions croire en tout ce qu’il disait sans que nous songions à nous en méfier. D’ailleurs, ce charme si naturel qu’il possédait ne semblait pas laisser indifférente la jeune et belle Isméralda, qui le scrutait avec des yeux tendres de temps à autre, sans pour autant le montrer face à l’intéressé. Peut-être n’était-elle que fascinée par son allure, peut-être qu’elle l’admirait, comme nous tous, pour ses qualités de chef. Mais quoi qu’il en soit, il y avait un petit quelque chose dans ses regards qui pouvaient laisser place à bien des suppositions.

« Tu ne veux pas profiter de ces deux heures de sommeil qui s’offrent à toi? »

Sursautant, je me rendis compte que c’était mon frère qui m’avait adressé la parole. Aussitôt, je détournais mon attention de Karlhaven et de sa lieutenante pour la porter sur Isiode.

« Tu semblais bien songeur, mon frère…

- Je pensais à nos nouveaux compagnons…. Et à la chance que nous avons eu de les rencontrer.

- Cependant, tu aurais espéré qu’ils soient d’Yüerell, pas vrai? »

Je ne pouvais le nier.

« En effet… Mais je ne suis pas moins heureux de les avoir rencontré.

- Ça, c’est peu dire: nous sommes tombés sur un sacré groupe. Maintenant, essais de dormir. Une longue journée nous attend demain. »

Je suivis le conseil de mon frère, m’allongeant dans ma couche, le visage tourné vers la toison étoilée.

Ce que la nuit pouvait être belle malgré la profonde obscurité de sa teinte. Par ailleurs, les étoiles rendaient la beauté de cette soirée céleste encore plus magnifique avec ces éclats; ces mêmes étincelles, je m’en souviens, dont nous avaient couvert les cieux le jour de notre libération. Cette sublime Créature nous avait souri et aussitôt, nous n’avions plus vus les étoiles briller dans le ciel, noyées par la Lumière qui émanait de cette douce et si belle Déesse…


« Le Soleil se lève… »

Une voix imperceptible, à peine un murmure dans le vent du Désert, et pourtant, tous se relevèrent comme un seul homme à son entente. Chromwell, debout sur le promontoire que nous avions choisis pour la garde, continuait de fixer l’horizon de son regard céladon cherchant peut-être la route qui nous mènerait jusqu’à Utopia, la cité des Humains.

Depuis qu’ils avaient été avertis de la présence de Démons dans ce secteur du Désert, l’escouade s’était aussitôt inquiétée du sort de ces hommes dépourvus de toute affiliation avec la Magie. Que feraient-ils contre ces êtres malfaisants? C’était justement sur le chemin de cette mission qu’ils avaient croisé les Démons en question, et la bataille dont nous avions été témoin, mon frère et moi, n’était que le résultat de cette rencontre imprévue. À présent, Karlhaven voulait s’assurer du bien-porté des Humains, en espérant que ces êtres, si vulnérables, n’aient point été obligés de se confronter à ces créatures démoniaques. Une inquiétude en plus pour ce chef d’escouade et pourtant, personne ne pouvait mettre en doute sa bonne volonté.

Après que toute la petite troupe se soit réveillée, Chromwell prit Karlhaven à part pour lui faire son rapport de la soirée. Comme Isiode après moi, comme moi après Karlhaven, rien n’était à signaler dans les alentours. Tout était calme et paisible dans ce lieu, à l’ordinaire, si hostile. Pourtant, cela manqua de nous inquiéter, puisque le capitaine décréta aussitôt la reprise de notre voyage. Les armes ceints autour des tailles, les sacs de couchage sur les épaules, nous étions fin prêts à mettre le cap. Karlhaven en tête de ligne, tout le reste de l’escouade suivait son rythme, même le petit Vaence qui, de ses petites jambes, conservaient la cadence, juste à quelque mètre de son mentor.

Nous avions choisis le meilleur moment de la journée pour quitter notre abri de fortune. La nuit n’ayant pas totalement laissée place au jour; le jour ne s’étant pas complètement éveillé de son sommeil, la température ambiante qui planait ne comportait donc pas la chaleur infernale du matin et la froide brise nocturne une fois le soir tombé. C’était un savant et agréable mélange de douceur tempérée qui allait nous accompagner pour encore quelques heures durant notre périple. Et qui sait? Peut-être que si nous gardions le rythme, nous parviendrons à Utopia sans même avoir à supporter la chaleur atroce et nauséeuse qui s’abattait sur le Désert.

Enfin, les nouveaux que nous étions dans le groupe peinaient un peu à tisser des liens avec les autres membres de l’escouade. Jamais auparavant, nous avions vraiment cherché à créer et à entretenir des relations, amicales ou tout simplement professionnelles, avec nos coéquipiers. Déjà, dans notre milice, Yüerell nous le reprochait souvent, croyant que nous nous rapprochions de l’Orgueil, mais c’était uniquement dans notre caractère. Nous ne pouvions rien y faire. Cela dit, ce tempérament ne nous avait jamais vraiment nuit. Les autres miliciens d’Yüerell nous respectaient à notre juste valeur et en retour, nous les respections pour ce qu’ils étaient. Nous nous ne sentions pas supérieurs aux autres membres de la milice, seulement, nos pouvoirs et notre force obligeaient, peut-être, les miliciens à nous cadrer dans une catégorie « à part ». C’est peut-être pour cela, encadrés dans notre « exception » que certaines personnes s’étaient mises à douter de nous, mais à aucun moment, nous leur avions donné la chance d’avoir raison. Tout ce qui comptait pour nous, c’était notre mission de paix; tout ce qui comptait à nos yeux, c’était Yüerell et de cela, ils ne pouvaient répliquer.

Néanmoins, sachant que nous allions passer un certain temps en leur compagnie, nous nous forçâmes, mon frère et moi, à nous montrer un peu plus amicaux et moins misanthropes. Karlhaven nous aimait déjà bien, mais ce que nous devions encore prouver, c’était notre valeur aux yeux de ses coéquipiers. Cela dit, avec quelques personnes, ce ne fut pas si compliqué de discuter un peu, comme Vaence ou bien Greydan le lancier. Enjoué pour le premier et bavard de nature pour le second, c’était même eux qui venaient à nous et il nous fût aisé de commencer à devenir un peu plus familier avec eux.

Au contraire, Chromwell, taciturne et silencieux, et Isméralda, forte mais froide, avaient érigé une sorte de mur autour d’eux, ce qui compliquait un peu les choses. Toutefois, nous ne nous forcions pas trop pour les approcher, sachant pertinemment comment ils pouvaient se sentir, puisque nous étions, en quelque part, exactement comme eux.


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Ven 15 Jan 2016, 17:13

Contamination?
« Mêmes les Éternels ne sont pas invincibles… »

Les heures s’écoulèrent au rythme de nos pas qui s’enfonçaient dans le sol du Désert. Cela n’avait tardé avant que le Soleil ne pointe son nez dans le ciel et commence son ascension autour de la Terre. Les vagues de chaleur s’intensifièrent aussitôt le voile obscur de la nuit repoussé par les éclats rayonnants du jour. Il nous était donc plus pénible de poursuivre notre route, les sacs commençant à peser sur nos épaules et nos armures se frottant désagréablement sur la sueur qui coulaient de nos pores.

Par trois fois, nous fûmes forcés de ralentir l’allure de notre marche, notant que Vaence faiblissait doucement. Ce petit était persévérant, mais la fièvre chaude du Désert lui rappelait sans cesse qu’il était tout de même de faible constitution. Cela dit, il ne voulait pas nous ralentir pour autant, prétextant qu’avec un peu d’eau et un peu d’ombre, il s’en sortirait sans mal. Mais bon, après une nouvelle heure de marche, nous dûmes nous rendre compte qu’il n’en tenait pas large avant de s’évanouir sous l’assaut de la chaleur. Aussitôt, Iseult s’afféra à lui prodiguer quelques soins, le forçant, notamment, à boire beaucoup d’eau, quitte à lui donner la sienne pour qu’il tienne encore un peu. À cette attention, Vaence rougit violemment, remerciant d’une faible voix son mentor. Celle-ci sourit, lui caressant affectueusement la racine des cheveux.

« Si tu te sens encore faiblir, ne joue pas les gros durs, d’accord? Viens me voir et je t’aiderai, quoi qu’il m’en coûte. »

Le garçon la contempla quelques secondes avant d’acquiescer et de se relever. Du coin de l’œil, j’interceptais un sourire de la part d’Isiode qui baissa les yeux, nostalgique. Un pincement au cœur, en écho au subit chagrin de mon frère, se fit sentir au fond de ma poitrine et doucement, je me rapprochais de celui-ci pour lui tapoter l’épaule en signe d’encouragement. Il était bien le premier à comprendre ce qui motivait ainsi la belle Iseult au Cœur d’or, car auparavant, lorsque nous nous trouvions encore dans les rangs d’Yüerell, Isiode avait pris sous son aile un apprenti, l’un de ces jeunes que nous pouvions voir courir dans la Citadelle blanche, l’œil pétillant, la main sur le cœur, cherchant uniquement à trouver sa cause pour répandre le Bien en ce monde.

Le petit Galaad… Je me demandais comment il se portait depuis notre soudaine disparition. Je me demandais, également, qui l’avait pris comme apprenti étant donné que mon frère et moi étions supposés être… morts. Ou du moins disparus, Yüerell n’ayant peut-être pas mis une croix sur ces deux meilleurs guerriers d’autrefois.

Vaence se sentant mieux, nous crûmes bon de reprendre notre route. Selon Karlhaven, nous serions à la cité des Humains dans moins d’une heure, ce qui n’était pas pour déplaire à plusieurs personnes. Nous soupirâmes, soulagés. La perspective d’un air plus frais, moins sec et agressant, emplissait nos têtes de doux sentiments; des sensations que nous oublions à force de côtoyer l’opposée se réveillait en notre être. Que c’était bon de songer à une journée de répit à Utopia.

Presque trente minutes plus tard, Karlhaven nous interpella en tournant son doigt vers un point perdu dans le Désert. Nous dûmes y regarder par deux fois avant de distinguer les contours d’une cité.

Utopia, enfin, se profilait à l’horizon, juste devant nos yeux.

Dès que nous l’aperçûmes au loin, notre cadence ne cessa de s’accélérer. Nous étions bien heureux d’être arrivés, mais pour Karlhaven, les choses sérieuses commençaient.

Il voulait vraiment s’assurer du bien-être des Humains et savoir si les Démons étaient parvenus à passer les barrages de la ville, malgré le dôme d’anti-Magie qui entourait la cité. Peut-être s’en faisait-il pour rien, mais il voulait simplement en être certain. Quoi que, les hommes étaient assez faibles dans ce monde régi par la Magie, mais dans un sens, c’est leur inaptitude à contrôler cette dernière qui leur octroyait cette force, inimaginable pour les êtres magiques peuplant ce vaste Univers.

Nous pénétrions alors dans la ville, notre essence magique se faisant soudainement retirer une fois cette espèce de bouclier traversée. Karlhaven se tourna vers nous, son regard céruléen se posant sur chacun d’entre nous, comme s’il s’adressait à chaque personne en particulier.

« Bien, nous voilà à Utopia. Nous ne sommes pas ici en touriste. Nous devons seulement nous assurer que rien de grave ne s’est produit avec la récente apparition des Démons dans le secteur. Explorer et visiter un peu si vous le désirez, mais dès que le crépuscule arrivera, nous nous rejoindrons dans cette auberge-ci, dit-il en nous montrant une auberge, tout ce qu’il y a de plus convivial et de chaleureux. Nous n’y passerons qu’une nuit, histoire de se reposer. Nous partirons demain, à l’aube. Est-ce clair pour tout le monde? »

D’un geste commun, nous donnâmes notre accord au capitaine et ce dernier nous gratifia d’un sourire, nous laissant former les équipes comme nous l’entendions. Cependant, lorsqu’il se retourna vers la ville, il se mit à renifler l’air, intrigué.

« Drôle d’odeur… » Chuchota-t-il si faiblement que personne ne perçut son trouble subit, tout le monde se concentrant à se trouver une petite équipe pour la suite des opérations.

Évidemment, je restais avec mon frère et ce dernier – curieux hasard – voulu se jumeler avec Iseult et Vaence.

« Est-ce que tu y vois une quelconque objection, mon frère? Me questionna-t-il en captant le regard que je lui lançais.

- Bien sûr que non. Mais j’aurais pensé que tu aurais préféré te jumeler avec Greydan et Lyoons pour être honnête avec toi. »

Mon frère haussa des épaules et rejoignit le duo soignant pour leur demander si nous pouvions nous joindre à eux. Iseult n’y vit aucune objection et Vaence, d’un grand sourire, hocha frénétiquement la tête, les yeux pétillants. Bien, maintenant que les équipes étaient faites, Karlhaven donna l’ordre de se disperser et, chacun de notre bord, nous partîmes vers un coin de la cité.

Mon frère ayant pris les devants avec Iseult au Cœur d’or, je discutais, légèrement à l’arrière, avec Vaence. J’en appris beaucoup sur ce petit, tant il adorait bavarder. Jusqu’à ce qu’un drôle de marchand nous accoste derrière son stand. Curieux, nous nous arrêtâmes et nous voulûmes avertir Isiode et Iseult, mais ces derniers décidément emportés par leur conversation, ne nous accordaient plus aucune attention. Enfin, nous n’insistâmes pas plus que cela, sachant que nous allions les retrouver de toute façon, à un moment ou à un autre dans la cité. Et le marchand devant nous continua de nous faire la conversation, dans l’espoir que nous portions nos mains à l’une de ces marchandises posées sur son étal. Personnellement, si ce n’était pas des armes ou des armures, je n’en voyais pas vraiment l’utilité, mais Vaence, petit enfant curieux de tout, ne put s’empêcher de poser ses yeux sur plusieurs objets, le marchand prenant aussitôt l’opportunité pour l’inciter à acheter. Une chance que j’étais avec lui, sinon il aurait claqué tout son argent dans ses bagatelles inutiles. C’est alors que le marchand continua son monologue en tenant ces mots qui, dans mon oreille, n’avaient aucun sens:

« Moi je viens d’un pays de désert infini où les caravanes rêvent, et flânent. Où pendant ton sommeil les serpents t’ensorcellent. C’est bizarre ça mais eh! C’est chez moi ! Quand le vent vient de l’est, le soleil est à l’ouest et s’endort dans les sables d’or. C’est l’instant envoûtant, vol en tapis volant, vers la magie des nuits d’orient. Ô nuits d’Utopia, mille et une folies, insomnie d’amour plus chaude à minuit qu’au soleil en plein jour. Ô nuits d’Utopia, au parfum de velours, pour le fou qui se perd au cœur du désert, fatal est l’amour. »

Vaence se tourna vers moi pour me jeter un regard rempli de points d’interrogation, comme s’il attendait que je décrypte le message de ce doux rêveur. Aussi perdu que lui en fait, je secouais simplement la tête, l’attrapant par la main pour l’éloigner de cet énergumène.

« Iseult doit commencer à se faire du soucis maintenant. Allons les rejoindre. »

Mais à l’instant où nous nous éloignions de son stand, le marchand poussa un cri avant de nous pointer du doigt. Je m’arrêtais alors, plantant mon regard dans le sien, cherchant à décoder le langage de cet aliéné.

« Prenez garde! Cette cité renferme bien des secrets. Un sort terrible plane au-dessus de vous, je le sens. La maladie vous guette…

- La maladie? S’inquiéta aussitôt le jeune garçon, serrant sa sacoche d’herbes.

- Ne fais pas attention à lui. Retrouvons seulement nos camarades… »

Il en avait des bonnes ce marchand, à vouloir faire peur aux enfants! Amenant Vaence avec moi, nous partîmes à la recherche d’Isiode et d’Iseult, croisant très peu de personnes sur le chemin. Et… maintenant que j’y faisais vraiment attention, il y avait comme une odeur étrange dans la ville. Vaence m’observa minutieusement, murmurant à mon intention:

« Tu ne trouves pas que ça sent un peu bizarre…?

- Je me faisais exactement la même réflexion, figure-toi.

- Et ça ne t’inquiète pas ce que vient de nous dire le marchand? »

Je dus admettre qu’il avait semé les graines de l’inquiétude dans mon esprit, mais sinon, je ne me sentais pas plus concerné que cela, quoi qu’en dise cet étrange phénomène de marchand. Longeant les rues, nos pas résonnant sur les dalles de celles-ci, le calme des lieux me préoccupait bien plus que cette soi-disant menace qui planerait au-dessus de nos têtes. Nous étions en plein milieu de la journée, et dans une telle cité, je me serais attendu à voir un peu plus d’activité. Au contraire, aujourd’hui, il y avait peu de marchands derrière leurs étals, peu de citoyens d’Utopia pour mettre de l’ambiance dans ces rues, étrangement, désertes. Intrigué, je me mis à observer plus attentivement les environs. Peut-être il y avait un rassemblement au palais du Roi? Ou alors, les inquiétudes de Karlhaven se justifiaient, et que les Démons avaient bel et bien mis la zizanie dans la cité. Quoi qu’il en soit, je n’aimais pas ça et je désirais rejoindre mon frère le plus rapidement possible, pressentant que quelque chose de terrible allait se produire.

Et mes inquiétudes se muèrent en réalité lorsque j’aperçus un corps jonchant la rue avoisinant celle sur laquelle nous marchions. Je m’arrêtais quelques secondes avant de nous y diriger d’un pas rapide.

« Respire Isiode. Respire. Isley et Vaence vont bientôt arriver je-

- Que se passe-t-il? » M’exclamais-je si brusquement que la jeune femme sursauta de peur.

Je m’excusais maladroitement, me penchant sur mon frère, étendu au sol. Il suait à grosse goutte et son front était brûlant, pire que de la braise. Je me tournais aussitôt vers Iseult, qui venait d’être rejointe par un Vaence inquiet et troublé.

« Qu’est-ce qu’il lui est arrivé? »

La soignante secoua la tête, tristement, ne sachant comment formuler sa pensée.

« J-Je n’en sais rien. Nous discutions tranquillement et puis, il s’est arrêté quelques secondes pour regarder je ne sais trop quoi, et il s’est soudainement mis à avoir des convulsions. Il est tombé au sol et… et puis vous êtes arrivés. »

Elle se pencha au-dessus de mon frère, posant une oreille sur sa poitrine pour écouter les battements de son cœur.

« Son rythme cardiaque tend à ralentir depuis quelques minutes… » Nous apprit-elle en se redressant et en fouillant dans sa sacoche, fait du même matériau que la besace que Vaence portait à sa taille.

Elle compta le nombre d’herbes médicinales qui lui restaient et dû se tourner vers le petit garçon pour solliciter son aide, ce dernier sortant déjà son mortier et un peu d’eau en bouteille. Iseult eut un sourire devant sa débrouillardise, mais elle reprit son air sérieux tout en dictant ses ordres à son apprenti, lui donnant les herbes nécessaires à la préparation de leur médicament.

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Isiode et Isley
Ven 15 Jan 2016, 17:31

Contamination?
« Mêmes les Éternels ne sont pas invincibles… »

En cet instant, je me sentais particulièrement vulnérable, incapable de faire quoi que ce soit pour mon frère. Je pouvais entendre sa respiration siffler dans mes oreilles et le voir aussi rouge, aussi mal en point me paniquait. Que lui était-il arrivé, par tous les Saints? Pourtant, il était en pleine forme au début de la journée! Et même tantôt, rien ne présageait un tel drame! Me tournant vers Iseult, je lui demandais prestement ce qu’il avait, mais la soignante fit la sourdre oreille, occupée dans sa préparation. Je commençais à me sentir affreusement mal.

« I-Isiode… Est-ce que tu m’entends? »

Un grognement indistinct me répondit et mon frère déploya toute son énergie pour ouvrir l’un de ses yeux. Sa pupille azurée se posa sur moi et je pouvais voir à travers le voile de la fièvre, la panique qui le submergeait, au même degré que l’angoisse qui me tordait l’estomac. Lui offrant un sourire tremblant, à peine rassurant, je lui dis que tout allait bien se passer, qu’Iseult était déjà sur son cas et qu’elle ne tarderait pas à trouver ce qui l’avait touché.

« Continue de lui parler. Il doit rester conscient pour que je puisse lui faire avaler la préparation », expliqua l’Ange en écrasant les herbes à l’aide du mortier, d’un geste vif et assuré.

Iseult restait calme, ayant déjà vécu moult expériences de la sorte par le passé: ce n’était pas son premier patient, et cela se voyait rien qu’à l’expression qu’elle tenait sur son visage. Vaence aussi avait le même air sérieux et concentré que son mentor, signe qu’il n’était pas, également, à son premier patient. Tous les deux faisaient preuve d’un extrême sang-froid qui me fascina, mais Isiode n’eut qu’à gémir une nouvelle fois pour que la panique réapparaisse au galop dans mon esprit. Je lui tenais l’épaule, plaçant mon visage juste devant le sien. Il ne devait pas me quitter des yeux, il ne devait pas les fermer, pas maintenant.

« Courage mon frère. Je sais que tu peux y arriver. Reste éveillé, quoi qu’il arrive. Tu ne dois pas t’endormir… »

Mais à peine ces mots venaient de traverser la barrière de mes lèvres que les paupières de mon frère se mirent à battre follement. Je le secouais, affolé, et il tenta de nouveau de s’extraire à l’attraction de l’évanouissement ou du sommeil.

« Concentre-toi sur ma voix, Isiode!

- Tout est prêt. Recule, Isley. »

À cet ordre impérieux, je fis ce qu’elle me demanda, la regardant faire, ses doigts apportant le bol, où flottait une étrange mixture, aux lèvres de mon frère. Mon cœur battait à tout rompre, menaçant de briser ma cage thoracique. Isiode peina à se redresser pour approcher sa bouche du bol et, plus rapide que moi, Vaence se plaça derrière lui pour l’aide à lever la tête. Mon frère but la mixture à petites gorgées, et peut-être que sans les encouragements pressants de la soignante, il n’aurait jamais avalé l’intégralité de la potion. Mais une fois le bol complètement vide, Isiode laissa sa tête tomber contre les genoux du petit Vaence. Il se mit à tousser, à vouloir recracher la potion, mais Iseult l’en empêcha, essuyant le coin de ses lèvres avec un bout de tissus qu’elle sortit de sa sacoche.

« Nous devons l’amener chez un médecin. »

Je m’agenouillais près de mon frère, regardant son visage devenu livide.

« Comment ça? Vous ne venez pas de le soigner?

- J’ai bien peur que non. Je ne sais pas exactement de quoi il est atteint et je lui ai seulement administré une potion de mon crue qui va réduire sa fièvre, mais sans plus. »

Je déglutis. Iseult se releva doucement, replaçant ses herbes dans leurs bocaux avant de rincer prestement le bol ainsi que le mortier qu’elle venait d’utiliser. Puis, se tournant vers Vaence et moi, elle nous annonça:

« Je connais un docteur, posté à quelques pâtés de maisons d’ici. Mais nous devrons le transporter, dit-elle en tournant son regard vers mon frère.

- Laissez-moi faire. »

Soustrayant le poids de mon frère des genoux du petit bonhomme, je l’attrapais par le bras avant de passer ce dernier autour de ma nuque pour le placer sur mon dos. Quand je fus certain qu’il ne tomberait pas, je fis signe à Iseult de nous guider jusqu’au docteur. Elle partit aussitôt, Vaence dans son ombre, moi à quelques mètres d’eux, ralenti par le poids de mon jumeau. Ne meurs pas mon frère. Tiens bon! Nous allons te sortir de là. Je te le promets…


« Hum? Qu’est-ce que c’est qu’tout c’beau monde, Cœur d’or?

- Des amis, lui dit-elle rapidement, n’allant pas plus loin dans les détails au vue de la situation. Je suis ici pour te demander ton aide, Latnemélé. Le jeune homme ici a attrapé un mal que je n’ai su identifier. »

Le vieux médecin, avec ses cheveux grisonnants à la racine, portant toutefois un peu d’orangé aux pointes, se mit à examiner mon frère de haut en bas, s’attardant surtout sur son visage fiévreux et brûlant. De ses longs doigts secs et crochus, il tâta le poignet d’Isiode pour capter son pouls. Voyant qu’il se prêtait aux mêmes examens de base qu’Iseult un peu plus tôt, je m’impatientais, rétorquant brutalement:

« Pouvez-vous l’aider? »

Le vieil homme me sourit en essuyant ses petites lunettes et me fit signe d’installer mon frère sur une couche, non loin de la porte. À ce constat, Iseult se scandalisa.

« Quoi? Vous allez le laisser ici, devant l’entrée? Qu’est-il arrivé à vos chambres?

- Toute pleine. »

J’écarquillais les yeux, incrédule.

« Comment se fait-il?

- Votre ami ici présent n’est point le seul à avoir été atteint de ce mal. »

Je jetais un coup d’œil à Iseult, qui donna son accord pour que je puisse étendre Isiode sur la couche. Vaence se proposa pour veiller sur lui, le temps que nous allions consulter le vieil Latnemélé. Ce dernier, de son pas titubant, quittait d’ailleurs le rez-de-chaussée pour rejoindre un couloir adjacent. Iseult et moi sur les talons, le vieil homme ne parut pas se préoccuper de notre présence et ne prononça aucun mot tout le long du couloir.

« Alors? Savez-vous de quel mal mon frère est atteint? »

Il ne répondit pas, entrant plutôt dans une nouvelle pièce pour s’enquérir de l’état d’un autre patient. Puis, il laissa l’infirmière à ses soins et poursuivit son chemin.

« Excusez-moi, monsieur Latnemélé?

- Jeune homme, je travaille je vous signale. »

Je me tus, considérant Iseult du regard. Celle-ci me fit signe de ne pas m’en soucier, que le vieil homme était quelqu’un de particulier, mais qu’au final, il cherchait lui aussi un moyen de contrer cette maladie. Pour l’instant, je ne pouvais que la croire.

Alors nous suivîmes le médecin à travers le couloir et nous pûmes être les spectateurs de ses brèves consultations, qu’il mettait un doigt d’honneur à accomplir pour chacun de ses patients. Puis, au bout de ledit couloir, il ouvrit une porte. C’était un grand bureau, envahi par la végétation et des bocaux, relié à un laboratoire. J’avais l’impression d’être entré dans l’antre d’un alchimiste. Latnemélé s’installa derrière son bureau et se mit à consulter la paperasse qui trainait sur celui-ci. En le voyant faire, mon sang ne fit qu’un tour et je m’approchais du vieillard essayant de croiser ses prunelles vermeilles.

« Alors monsieur? Que pouvez-vous faire contre cette maladie? »

Latnemélé fit soudainement un signe de la main dans ma direction, ne quittant pas ses feuilles des yeux.

« C’est très gentil de la part de votre molosse, Dame Iseult, de s’inquiéter de mes patients, mais j’ai de la difficulté à réfléchir en sa présence. Pouvez-vous lui demander de sortir? »

Iseult me regarda et je compris aussitôt son message. D’un pas rapide, je m’éclipsais de la pièce, refermant doucement la porte derrière moi. Je n’étais aucunement furieux de l’attitude de ce vieux bourru, mais l’inquiétude que je sentais couler de mon cœur brouillait ma raison. Mon frère se mourrait peut-être et je n’avais aucun moyen de le sauver. Les bras croisés, adossé sur le mur face à la porte du bureau, je sentis comme une douleur aigue me traverser la tête et mes poings, par instinct, se crispèrent. Isiode… S’il mourrait, je ne me le pardonnerais jamais.

Et… Et si je faisais appel à notre Déesse?
Elle nous avait bien porté secours la première fois, alors que nous nous trouvions dans une situation encore plus critique et pénible que celle-ci. Oui, sans hésiter, elle viendrait à notre secours, j’en étais persuadé. Joignant mes mains ensemble, baissant la tête, solennel, je me mis à prier notre Déesse aux yeux de perle, la suppliant de sauver mon frère. Je savais qu’en tant qu’Aether, elle avait sûrement des préoccupations plus importantes qui réclamaient sa présence, mais si elle pouvait seulement le protéger, si elle pouvait seulement nous montrer la Voie pour lui venir en aide, je lui en serais éternellement reconnaissant. Comme toujours… Nous sommes ses fidèles serviteurs. Quoi qu’elle nous demande, nous l’accomplirons. Pour elle.

Lorsqu’Iseult sortit enfin du bureau, je me redressais, m’avançant d’un pas dans sa direction.

« Alors, qu’a-t-il dit? »

La jeune guérisseuse, doigt au menton, me considéra avant de tout me raconter. Une maladie inconnue se propageait à Utopia, contaminant ses habitants, et ce, depuis que cette étrange odeur, que nous pouvions humer dans l’air, s’était étendue dans l’ensemble de la cité. À cette mention, je fronçais des sourcils.

« Est-ce que nous risquons, nous aussi, de tomber malade?

- Peut-être… Tout dépend du système immunitaire de chaque individu, du temps d’exposition et peut-être aussi de la quantité de toxine prise dans l’inhalation. »

Sans le vouloir, je songeais à Vaence. Lui qui était de faible constitution, comment se faisait-il qu’il puisse résister ainsi à la maladie? Comme si elle avait suivi mes pensées, Iseult au Cœur d’or sourit, déposant sa main sur mon épaule.

« J’ai moi-même entraîné Vaence, ne l’oublie pas », dit-elle comme si c’était une réponse en soit.

Cela dit, je n’étais pas en position d’argumenter. Je ne savais pas jusqu’où s’étendait les aptitudes de l’Ange, mais je savais d’instinct qu’elle était une guérisseuse expérimentée et efficace. Me faisant signe de la suivre, nous rebroussâmes chemin jusqu’au rez-de-chaussée, là où Vaence veillait Isiode. Il était encore plus pâle qu’il y a quelques minutes. Je me tournais vers Iseult, qui venait de s’agenouiller devant le malade et qui lui épongeait le front, soigneusement.

« Vaence, va me chercher une nouvelle compresse.

- D’accord, obéit le jeune garçon, sautant de sa chaise pour courir à l’extérieur, là où se trouvait une fontaine.

- Que puis-je faire pour aider? » Demandais-je alors, incapable de rester là, à les regarder, sans rien faire.

Iseult réfléchit quelques secondes.

« Tu devrais retrouver nos compagnons. Ramène-les ici, que je leur explique la situation.

- Bien. »


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Ven 15 Jan 2016, 17:48

Contamination?
« Mêmes les Éternels ne sont pas invincibles… »

Ni d’une ni deux, Providence accrochée à mon dos, je quittais l’établissement pour partir à la recherche du reste de l’escouade. J’espère que rien de grave ne leur soit arrivé… Songeais-je en avalant les mètres à une vitesse qui me surprit moi-même. Après un certain moment, même, je me rendis compte que je courrais à travers les rues d’Utopia. Nous ne pouvions utiliser notre Magie dans l’enceinte de ces murs et quoi qu’aurait pu faire Iseult, elle devait, dès à présent, uniquement se fier à ses talents d’herboriste et d’alchimiste. Ce que cela pouvait être frustrant…

Les premiers que je parvins à trouver furent Karlhaven, Isméralda et Greydan. Le trio était en train de parler à un jeune homme quand ils m’aperçurent débouler dans leur direction. Greydan fut le premier à prendre la parole, surpris par mon apparition.

« On dirait que tu es poursuivi par un clan de Béluas Loups. »

Je secouais la tête, inspirant et expirant avec peine. Karlhaven, moins porté à la plaisanterie, s’avança dans ma direction, laissant Isméralda à la discussion avec l’Humain.

« Que se passe-t-il? » Me posa le capitaine, sa main pressant mon épaule.

Je me redressais lentement, braquant mon regard dans ses yeux.

« C’est Cœur d’or… Nous avons découvert quelque chose de particulièrement troublant qui sévit dans la cité. »

Karlhaven me jeta un regard, ce regard qui voulait dire qu’il avait bel et bien eu raison de se méfier. Dès qu’il avait pénétré dans la ville, il avait tout de suite senti que quelque chose n’allait pas. Il me demanda de poursuivre, mais je ne pouvais pas. Le temps pressait et Iseult voulait absolument qu’ils les rejoignent chez le docteur Latnemélé. À leur question, je leur répondis tout simplement:

« Continuer sur ce chemin, jusqu’à l’enseigne jaune que vous voyez là-bas. Ensuite, tourner sur la gauche et prenez la première rue, à votre droite. Vous ne pourrez pas manquer l’édifice: il y a un grand écriteau avec un caducée dessus. »

Parler autant… me faisait mal à la gorge, moi qui étais habitué à de brefs discours concis. Mais pour le coup, deux ou trois mots n’auraient pas suffi. Me remerciant d’un signe de la tête, Karlhaven retourna auprès d’Isméralda et de l’Humain. Il lui glissa quelques mots à l’oreille et cette dernière se tourna vers moi, ses grands yeux mauves étincelants me jaugeant sévèrement. Je ne bronchais pas. Après avoir remercié l’Humain pour son aide, le capitaine et sa lieutenante revinrent dans notre direction et Karlhaven énonça de suite ses directives.

« Bon, maintenant, il va falloir retrouver le dernier groupe. Isméralda et Isley, vous irez à leur recherche: faites vite! Greydan, tu viens avec moi. Nous allons de ce pas voir Iseult.

- À vos ordres!
- À vos ordres!
- À vos ordres! » Avions-nous lancé en même temps.

Puis, le capitaine et Greydan partirent en courant dans la direction que je leur avais indiqué, alors qu’Isméralda et moi partions dans la direction opposée.

Alors que nous cherchions notre trio manquant, Isméralda me demanda d’une voix neutre ce qui s’était passé. Je lui racontais de A à Z, prenant quelques pauses dans mon récit pour pouvoir respirer un peu. La jeune lieutenante analysait la situation dans sa tête, levant brièvement son visage vers le ciel avant d’humer l’air ambiant. Le froncement de son nez m’indiqua qu’elle venait, elle aussi, de percevoir l’odeur nauséabonde qui planait dans la ville.

« Un empoisonnement par inhalation… Murmura-t-elle, songeuse, avant de me regarder dans les yeux. Et pourquoi ne sommes-nous pas contaminés, comme ton frère?

- Iseult a dit quelque chose à propos de notre système immunitaire, du temps durant lequel nous étions exposés au poison ainsi que la quantité que nous aurions pu inhaler.

- Je vois… »

Elle accéléra, me devançant de plusieurs mètres avant que je puisse la rejoindre. Un éclat d’inquiétude traversa son visage habituellement inexpressif. Songeait-elle au capitaine? Ou s’inquiétait-elle plutôt pour les trois autres?

« Notre Œil Perçant aura des problèmes… Chuchota-elle et, pour une fois, je crus vraiment qu’elle s’adressait à moi.

- Primevère? C’est-à-dire?

- Elle est asthmatique: une tare dont elle n’a pu se défaire même après sa mort… »

Je considérais la jeune femme quelques secondes, jusqu’à ce qu’elle s’arrête, l’oreille aux aguets. Je fis de même, écoutant les environs, avant d’entendre une voix, à proximité… Juste derrière ce bâtiment, là-bas. Lyoons! Aussitôt, nous nous précipitâmes dans cette direction, croisant bien rapidement le trio, qui s’était arrêté. Comme Isiode, il y a presque une heure, Primevère était étendue au sol, la respiration saccadée et la fièvre atteignant des degrés insoupçonnés. Isméralda, d’un pas ferme, s’avança vers les membres de son escouade. Chromwell fut le premier à remarquer notre présence et il se redressa, tournant son visage vers l’archère qui transpirait à grosses gouttes. Puis, Lyoons se releva prestement, les dents serrés, les yeux au bord des larmes. Isméralda passa devant lui sans lui prêter attention et elle se pencha au-dessus de la jeune femme pour tâter son front.

« Elle est brûlante… Nous ne pouvons pas la laisser ici plus longtemps. Depuis combien de temps se trouve-t-elle dans cet état?

- Moins de dix minutes.

- D’accord. Iseult veut nous rencontrer, nous devons nous hâter. Isley nous montrera le chemin. »

J’acquiesçais, attendant que la jeune femme soit prise par son amant, celui-ci la serrant très fortement dans ses bras, alors qu’elle s’accrochait désespérément à son armure. Je n’attendis pas une seconde de plus, m’élançant dans les rues de la cité pour les guider jusqu’à chez le docteur Latnemélé. En chemin, je dus encore leur raconter toute l’histoire, Lyoons arborant la même grimace qu’avait esquissée Isméralda un peu plus tôt.

« Je comprends mieux maintenant, pourquoi ça sentait si mauvais depuis le début… Surtout en se rapprochant de ces fleurs, c’était horripilant! »

J’hochais de la tête, bifurquant sur ma gauche. Le bâtiment appartenant au médecin ne se trouvait plus bien loin. Encore une minute de course, et nous fûmes arrivés sur le pas de la porte de l’édifice. Sur place, se trouvait Vaence et Greydan, assis tous les deux autour d’Isiode pour éponger son front. Karlhaven et Iseult n’étaient pas en vue, sûrement partis rejoindre le docteur Latnemélé. Dès qu’il nous aperçut – et plus particulièrement Primevère – Vaence s’élança vers nous, nous ordonnant, avec un air beaucoup trop mature pour son âge, d’installer la jeune archère sur l’un de nos sacs de couchage, que Greydan avait étendu plus tôt, en prévision d’éventuels malades venus quérir l’aide du vieux médecin. Puis, le gamin s’activa immédiatement, malaxant les herbes que j’avais vu Iseult écraser plus tôt, lorsqu’elle avait préparé la potion pour mon frère.

« Dès que j’ai appris que c’était dû à l’odeur qui plane dans l’air de la ville, je me suis tout de suite inquiété pour notre Œil Perçant… »

Lyoons resta aux côtés du petit garçon, lui disant que s’il avait besoin de quoi que ce soit, qu’il lui fasse savoir. Isméralda balaya la pièce des yeux, avant d’arrêter son regard sur moi et de me fixer intensément. Je savais d’ores et déjà ce qu’elle allait me demander et, d’un geste, je lui fis signe de me suivre dans le couloir adjacent. Nos pas résonnaient sur le plancher en marbre, se mêlant aux gémissements des malades et des seaux qui se remplissaient de leur vomie. Si l’odeur à l’intérieur du bâtiment était moins pire que l’effluve pestilentiel de l’extérieur, elle n’en restait pas moins particulièrement écœurante. Au bout du couloir, donc, nous arrivâmes devant le bureau de monsieur Latnemélé. Je cognais trois coups et les voix qui discutaient à l’intérieur se turent brusquement.

« Entrez! »

Je ne me le fis pas dire une deuxième fois. En face du bureau, Iseult et Karlhaven se tenaient debout devant le vieux médecin à lunettes, ce dernier tenant toujours des feuilles dans ses mains. Laissant les deux guérisseurs à leur discussion, Karlhaven s’approcha de nous et s’adressa directement à Isméralda.

« Vous avez retrouvé Lyoons, Prim et Chrom?

- Oui, capitaine. Mais notre Œil Perçant se trouve dans le même état que le jumeau.

- C’est bien ce que je craignais… »

Il reprit sa place aux côtés d’Iseult, qui argumentait l’opinion de l’autre médecin, ce dernier secouant sa tignasse argentée et orangée.

« Nous prendrions trop de temps à diffuser cet antidote. Je crains que, pour certains, c’est un luxe qu’ils ne peuvent se permettre.

- Vous connaissez d’autres antidotes que nous pourrions diffuser par compression d'air, peut-être? »

Le médecin fronça alors des sourcils, signe qu’il venait de se plonger dans une grande réflexion, avant de se tourner vers sa collègue angélique.

« L’idéal serait de trouver la source de cette odeur immonde. Et la neutraliser à la source. »

Pas bête comme approche. Cœur d’or considéra elle aussi le plan comme tel, mais bien vite, elle finit par secouer sa longue chevelure blanche, plaquant ses paumes contre le bureau du docteur Latnemélé.

« Et comment comptez-vous procéder? »

Le visage filiforme du vieil homme pivota immédiatement dans notre direction, ses grands yeux pénétrant littéralement nos regards.

« Pour se faire, ces gaillards nous serons bien utiles. »

Iseult se tourna vers nous. Jamais je ne lui avais vu expression aussi crispée, tant elle désirait avoir un certain contrôle de la situation, qui semblait, pourtant, lui échapper. Je fis alors un pas en direction des deux soignants, les fixant pour leur demander le droit de parole. Latnemélé fit un signe rapide de la main, m’octroyant ce droit avec empressement, peut-être frustré par les manières dont je faisais preuve.

« Iseult, maintenant que vous parlez de cela, une pensée me vient. Lorsque nous avons rejoint le groupe de Lyoons et que nous avons porté secours à Œil Perçant, il a mentionné quelque chose comme: « Je comprends mieux maintenant, pourquoi ça sentait si mauvais depuis le début… Surtout en se rapprochant de ces fleurs. C’était dégoûtant.

- Horripilant, Pollux. Horripilant », me corrigea la lieutenante qui, malgré son ton bourru, venait elle aussi de saisir la portée de ces paroles.

Lyoons, en disant ces mots, venait peut-être de nous donner la clé.

« Des fleurs, dis-tu? »

Elle se mit à réfléchir intensément, fouillant dans sa mémoire les derniers instants qu’Isiode avait passé avant de, soudainement, avoir son malaise.

« Je sais! S’écria-t-elle, en frappant son poing dans sa paume, et elle se retourna vers le vieux médecin, l’œil brillant. C’est le Fœdor! »

Aussitôt, le vieil homme se figea et pensa à la situation, amenant l’une de ses mains à son menton.

« C’est plausible… Mais comment cette plante serait-elle arrivée jusqu’ici, à Utopia?

- C’est simple Avança aussitôt la jeune guérisseuse. Le Fœdor a été placé ici par les Démons! »

Elle lui expliqua alors son combat et celle de ses camarades contre ce groupe nuisible qui s’était fait repéré en plein cœur des dunes de sable. Latnemélé fut particulièrement soucieux de cela, et aussitôt, il prit de nouvelles mesures pour le traitement de ses patients, nous laissant seuls, tous les quatre, dans son bureau.

Iseult, quant à elle, nous expliqua un peu ce qu’était le Fœdor, dans les grandes lignes. Plante des plus morbides, elle prendrait racine dans le Cimetière et même dans l’Allée des Brumes: en somme, là où les cadavres pullulaient sous terre, puisque l’eau qu’elle absorbait était en fait du sang et la fragrance qui se dégageait de sa corolle était celle de la chair en putréfaction. De plus, cette odeur, en plus d’être parfaitement désagréable pour l’odorat, empoisonnait celui qui tendait à approcher de trop près son nez, lui bloquant dès lors les voies respiratoires en plus de faire monter en flèche sa température, ce qui expliquait la fièvre.

« C’est une fleur à la corolle mauve, magnifique, qui semble vous hypnotiser par sa couleur vive et éclatante. Mais méfiez-vous en comme la peste. Elle pourrait vous mener à votre perte…

- Et comment pouvons-nous la neutraliser? » Demanda aussitôt Karlhaven, les bras croisés.

La jeune femme balaya la pièce des yeux, peut-être à la recherche de potentiels ingrédients qui pourraient lui être utile à une recette et, après quelques secondes, elle ferma les yeux, énumérant des noms de plantes et d’ingrédients divers que je ne connaissais que de réputation ou alors que je ne connaissais pas du tout.

« Hum... si Latnemélé joint ses forces aux miennes, je suis sûre que nous y parviendrons. Nous avons tout ce qui nous faut dans son bureau, à l’exception d’un ingrédient… »

À nous trois, nous haussâmes un sourcil, ne saisissant pas la raison d’un tel sourire sur les lèvres roses de la belle guérisseuse. Face à nos questions silencieuses, l’Ange se déplaça jusqu’aux bocaux hermétiques du docteur, glissant ses doigts sur le verre en contemplant les plantes, pour certaines, qui étaient immergées dans de l’eau.

« Il nous manque la source même de tout ce bazar… Le Fœdor lui-même… »


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Isiode et Isley
Ven 15 Jan 2016, 18:12

Contamination?
« Mêmes les Éternels ne sont pas invincibles… »

Iseult nous donna ses directives rapidement, nous mandatant pour aller chercher un spécimen de ce parasite et le lui rapporter. Elle ne manqua pas, d’ailleurs, de nous conseiller d’être extrêmement prudent et d’éviter d’inhaler le poison de la plante, le plus possible. Karlhaven lui promit, simplement, que nous ferions de notre mieux, avant qu’il ne quitte la pièce, rapidement suivi par Isméralda. J’allais suivre leurs pas quand la main d’Iseult m’arrêta. Je me tournais vers la guérisseuse aux yeux d’or – d’où son titre – tandis qu’elle me scrutait avec détermination.

« Pourrais-tu demander à Vaence de venir ici pour quelques minutes? J’ai de nouvelles directives à lui transmettre en attendant le retour de Latnemélé.

- C’est compris.

- Et Isley… Je sais que tu es très inquiet pour ton frère, mais fais-moi confiance. Je le sauverai. »

Je l’observais durant plusieurs secondes avant de détourner les yeux et d’esquisser un faible sourire, à peine perceptible sur le coin de mes lèvres.

« Je te fais confiance, Cœur d’or. Ne sauve pas seulement mon frère: sauve tout le monde. »

Elle hocha de la tête avant de me relâcher et je sortis du bureau en quatrième vitesse pour rejoindre le reste de l’escouade. Je passais le message à Vaence et ce dernier délaissa aussitôt ses fonctions pour retourner auprès de son mentor. Mon regard s’attarda longuement sur le visage blême et cireux de mon frère. Sa gorge avait enflé et il avait encore plus de peine à respirer et cela, c’était sans compter sa fièvre qui le rendait encore plus mal en point. Mais toute cette douleur qu’il ressentait, même son teint livide étaient, en quelque sorte, une preuve qu’il était en vie et qu’il y avait encore de l’espoir au bout de ce long tunnel. Nerveux, je pris le temps de faire une nouvelle prière à notre Déesse, avant que la voix de Karlhaven vienne brusquement perturbé ce moment.

« Isméralda, Chrom et Grey, vous viendrez avec moi.

- Et moi? Que suis-je sensé faire?

- Tu resteras ici, avec ton frère… »

Mais il n’eut même pas le temps de terminer sa phrase que je répliquais, les dents serrées, le visage baissé:

« Vous ne semblez pas comprendre, capitaine. Que suis-je sensé faire? »

L’Ange aux yeux bleus me dévisagea longuement avant d’esquisser un sourire.

« Très bien. Dans ce cas tu pour –

- Je viens avec vous. Ordre d’Iseult Le coupa subitement le petit Vaence qui réapparaissait dans le couloir, sa sacoche autour de la taille. Étant le seul ici à être immunisé contre le poison, elle veut que ce soit moi qui cueille la plante. »

Tous, nous nous mîmes à fixer le petit bonhomme qui, d’un air déterminé, soutenait nos regards. Puis, Karlhaven soupira.

« Elle n’a pas tort. Alors je vais changer mon plan. »

Il se posta au centre du rez-de-chaussée, capable de porter ses yeux sur nos visages.

« Isley, Grey et Vaence retourneront dans le secteur où Isiode s’est fait contaminer pour y cueillir la fleur. Isméralda, Chrom et moi trouverons l’emplacement des Fœdors à travers la cité. Lyoons, poursuivit-il en se tournant vers l’intéressé, qui détacha lentement son regard de sa belle pour le poser sur son capitaine. Tu resteras ici, si tu le désires, pour veiller sur nos deux compagnons. Tu as bien vu comment Vaence faisait, pas vrai? »

Le jeune homme hocha de la tête, attrapant déjà les compresses pour les remplacer.

« Bien, soupira le capitaine, tapotant machinalement sur le pommeau de son épée. Nous pouvons nous séparer. Vous trois, nous interpella-t-il en braquant ses yeux sur notre trio. Nous comptons sur vous. Soyez rapides, mais prudents. Je ne veux pas d’un autre de mes soldats en pareil état, conclue-t-il en mirant ses pupilles sur les corps tremblants de fièvre de Primevère et d’Isiode.

- Vous pouvez avoir confiance en nous, capitaine! »

Greydan avait tout dit. Attrapant le petit Vaence sur son dos, il se tourna vers moi avec un sourire.

« Allons-y, camarade. »

Et d’un bond, il s’élança à l’extérieur, moi à sa suite, légèrement troublé par ce qui venait de s’être dit. Karlhaven nous prenait déjà, mon frère et moi, comme ses soldats; Greydan, quant à lui, nous considérait déjà comme ses camarades. Sans que je puisse l’expliquer, une chaleur apaisante se diffusa dans l’ensemble de mon corps et un léger sourire vint flotter sur mes lèvres. Cette petite troupe était devenue bien plus que des amis, maintenant que j’y réfléchissais…

De mémoire, je guidais notre petit groupe, aidé par Vaence qui complétait le schéma des rues que j’avais en tête. Bien vite, nous arrivâmes sur la rue de pierres où s’était effondré mon frère, quelques heures plus tôt. Vaence quitta le dos de Greydan et à nous trois, nous commençâmes à fouiller les environs, à la recherche de cette fameuse plante. Iseult avait dit qu’Isiode s’était brièvement arrêté sur le chemin pour faire on-ne-sait-quoi. Peut-être avait-il été attiré par la couleur des pétales et, sans prudence, il s’était mis à renifler la flagrance démoniaque de la plante? Peut-être même que le scénario fut identique avec Primevère et que c’est, notamment, pour cette raison qu’ils avaient été les deux plus atteints du groupe, malgré notre propre exposition à la toxine. J’espérais sincèrement que Cœur d’or et le vieux Latnemélé parviennent à concocter un antidote. Mais avant qu’ils puissent le préparer dans son intégralité, il leur fallait un dernier ingrédient, que nous étions les seuls à pouvoir leur apporter, sans risquer de contaminer l’ensemble de l’escouade. Et tout reposait sur les épaules de ce petit bonhomme aux yeux noirs et pourtant, si lumineux.

Vaence cherchait la fleur du côté ouest de la zone, Greydan ratissant le côté sud et est tandis que j’afférais tous mes efforts à trouver le Fœdor du côté nord. Les platebandes étaient innombrables dans ce secteur, et je comprenais tout de suite pourquoi les Démons avaient caché l’épée de Damoclès ici: au travers de ces autres plantes non-toxiques, elles passaient brillamment inaperçue. Je me pinçais les lèvres. Quand, soudainement, Vaence poussa un grand cri de victoire. Rapidement, je le rejoignis, tout comme Greydan, pour voir s’il avait trouvé la fleur. Il se tourna vers nous, la malice dans les yeux, avant de s’agenouiller devant une platebande et de repousser quelques corolles et tiges qui obscurcissaient la vue. Puis, des pétales mauves s’extirpèrent de la masse. Nous écarquillâmes les yeux.

« Elle est ici… Le Fœdor

- Vaence, tu es incroyable! » S’exclama le lancier avant de glousser légèrement en remarquant la rougeur qui venait pigmenter le teint pâle du petit garçon.

Dans ma tête, les paroles d’Iseult tournaient dans tous les sens. « C’est une fleur à la corolle mauve, magnifique, qui semble vous hypnotiser par sa couleur vive et éclatante… » Je battais des yeux, tant cette couleur me paraissait surréelle. Vive et éclatante? Je dirais plutôt radieux, voire même resplendissant de beauté. « Mais méfiez-vous en comme la peste. Elle pourrait vous mener à votre perte » C’est vrai… Cette plante était une véritable faux de la Mort.

Avec mille précautions, Vaence s’approcha de la plante avant d’enfiler des gants. Rendu à une distance acceptable, il posa ses mains contre la terre avant de se mettre à creuse frénétiquement. À chaque geste qu’il esquissait, il prenait un soin rigoureux à ne pas trop s’approcher de la plante novice. Il était peut-être immunisé contre le poison, mais il me semblait qu’il lui restait quelques faiblesses. Toutefois, il était notre seul espoir et nous devions ramener cette fleur au plus vite auprès des deux guérisseurs.

« J’y suis presque… »

Doucement, avec minutie, l’une de ses mains vint s’agripper à la tige de la fleur, tirant doucement dessus.

« J’espère avoir suffisamment enlever de terre pour rendre l’arrachage plus facile… »

Et aussitôt dit, aussitôt accompli.
Les racines de la fleur venaient de s’extirper de terre et Vaence, tendant ses bras au maximum, examina la plante de long en large. Son nez se fronça, assurément – comme le nôtre d’ailleurs, à l’assaut de cette puanteur –puis, retirant l’un de ses gants, il fouilla dans sa sacoche pour en sortir un bocal rempli d’eau, jusqu’à la moitié. Rapidement, il laissa tomber la fleur à l’intérieur et il referma le couvercle par-dessus. Immédiatement, l’odeur semblait s’en être allé et nous pûmes profiter momentanément d’un petit sursis d’air frais.

« Bien. Maintenant que nous avons récolté cette plante, allons la ramener à Cœur d’or. »

Nous acquiesçâmes d’un vif hochement de la tête, le gamin embarquant de nouveau sur le dos de Greydan, avant que nous nous mettions en route. Direction: la clinique de monsieur Latnemélé.

Une fois sur place, Vaence fila directement dans le bureau du médecin, nous laissant au rez-de-chaussée, en compagnie de l’Ange affligé et des deux malades. Nous prîmes place dans l’espace vacant, aidant Lyoons avec les compresses, tout en prenant, à intervalle régulier, le pouls de nos deux victimes. Maintenant que nous avions le dernier ingrédient de l’antidote, tous nos espoirs revenaient brusquement et, intérieurement, je remerciais la Déesse, persuadé que tout ceci était de son crue. Peut-être était-elle l’Aether de la Chance inespérée? Le jour où nous la rencontrions à nouveau, il faudrait que je lui pose la question.

Une heure passa, quand Iseult et Latnemélé, suivi de Vaence, apparurent dans le rez-de-chaussée. Aussitôt, je me redressais, comme si je venais d’être éjecter par un ressort.

« Où se trouvent les trois autres? Demanda-t-elle, inquiète.

Ils sont partis chercher l’emplacement des fleurs, les zones où elles sont présentes en plus grande abondance.  » Expliqua Lyoons.

Sa réponse dû la satisfaire puisqu’elle nous montra aussitôt sa main. À l’intérieur se trouvait un flacon transparent contenant une étrange flasque violacée.

« C’est l’antidote? »

Vaence hocha de la tête, passant la manche de son chandail sur son front.

« Distiller le poison contenu dans la fleur fut sacrément long.

- Mais nous sommes fin prêts à présent. Commençons par Isiode… »

Je déglutis à la mention du nom de mon frère, m’approchant de la guérisseuse qui venait de se pencher au-dessus de sa tête. Mon frère suait à grosse goutte, son corps prit d’un frisson incontrôlable, alors qu’il luttait de son mieux contre la toxine qui se trouvait dans son corps. Une fois de plus, je remarquais que sa gorge avait enflé…

Iseult prit une grande inspiration avant d’ouvrir la bouche d’Isiode, et de me faire signe de lui prendre la tête, pour qu’il puisse avaler plus facilement. En même temps, j’aperçus Vaence et le docteur Latnemélé s’agenouiller autour de la belle Primevère qui respirait à grande peine. Le vieil homme et le garçon copièrent les gestes de Cœur d’or, obligeant l’archère à avaler la potion.

« Eh, murmurais-je à l’intention d’Iseult. Sa gorge… Elle désenfle. »

Un sourire victorieux illumina le visage de la guérisseuse.

« Ça fonctionne! Et plus rapidement que je l’avais prévu! »

Elle se mit à rire nerveusement, jusqu’à ce que mon frère ait avalé tout le contenu du flacon. À côté de nous, Lyoons répétait sans cesse:

« Prim… Prim… Prim… »

À l’intonation de sa voix, nous pouvions d’ores et déjà affirmer que le médicament marchait à merveille sur sa dulcinée.

Suite à ses résultats plus que prometteurs, Latnemélé et Iseult, en compagnie de Vaence, partirent aussitôt à la recherche de nouvelle plante de Fœdor. Entretemps, nous restâmes dans la clinique, nous afférant à prodiguer les soins que nous avait rapidement enseigné le petit garçon. J’étais au comble du bonheur, voyant mon frère reprendre peu à peu ses couleurs. Même Primevère avait chuchoté quelques mots à l’intention de Lyoons et de Greydan, ce dernier rigolant de la remarque faite par la jeune femme.

« Content de savoir que tu n’as pas perdu ton humour, Œil Perçant. »

Elle avait ensuite sourit avant de se rendormir, la fièvre n’ayant, pour l’instant, pas encore totalement baissée.

Une nouvelle heure passa et, tout à coup, nous entendîmes des pas de l’autre côté de la porte. Quelques secondes après, celle-ci s’ouvrit sur le groupe des trois soignants, rejoint par le trio de Karlhaven. Les deux guérisseurs et l’apprenti se dirigèrent aussitôt dans le couloir pour rejoindre le bureau du vieil homme, tandis que le capitaine, sa lieutenante et Chromwell l’Imperceptible se rapprochaient de nous.

« Vaence nous a tout raconté. Comment vont-ils?

- Beaucoup mieux, répondit doucement Lyoons en dégageant le visage de Primevère d’un geste tendre.

- Et vous? Avez-vous trouvé là où se concentre ces fleurs?

- Oui. Elles étaient particulièrement abondantes dans un grand parterre, non loin du centre de la ville. Nous avons croisé Iseult et Vaence et ils ont tout de suite cueilli d’autres spécimens pour l’antidote. »

C’était merveilleux. Tout le monde allait pouvoir être sauvé. Un sourire vint trahir mon soulagement, alors que, du coin de l’œil, j’aperçus qu’Isiode me dévisageait de ses iris bleutés. Aussitôt, je me penchais au-dessus de lui, l’attrapant par les épaules.

« Mon frère! Comment te sens-tu? »

Il tira une grimace.

« J’ai la nausée, j’ai froid et j'ai la tête qui tourne. Mais sinon, je crois que ça va. »

Sa voix se portait si faiblement jusqu’à moi, malgré notre proximité. Pourtant, malgré son état de faiblesse évident, je ne pouvais me sentir plus rassuré.

« Tu vas te mettre à pleurer comme une petite fille, Pollux, me taquina-t-il.

« Ni compte pas trop, Castor », souriais-je.

Mon frère… Que pouvais-je devenir sans lui?
Merci, Déesse, de l’avoir ramené à moi. Merci d’avoir gardé un œil sur lui…


Finalement, notre séjour dans la cité humaine dura un peu plus longtemps que prévu. Le temps que nos trois alchimistes confectionnent l’antidote en plus grande quantité, Isiode et Primevère eurent le temps de reprendre du poil de la bête. Leurs regards n’étaient plus ternes et fiévreux, ils reprenaient peu à peu goût à la nourriture et leur gorge, même s’il restait quelques stigmates de leur mésaventure, était revenue à la normale. Pour le mieux, après deux jours à confectionner les potions, Latnemélé pu en distribuer à l’ensemble de ses patients, qui, de la même façon que nos deux anciens malades, furent totalement débarrassé de la toxine une fois l’ingestion faite. Puis, dans l’ensemble de la ville, aidé par quelques citoyens qui eurent vent de la potion, nous nous mîmes en chasse contre le Fœdor que les Démons avaient clairsemé ici et là, à travers la cité pour que la fleur dégage son abominable odeur dans l’ensemble d’Utopia. Après deux autres jours supplémentaires, la quasi-totalité des plantes furent neutralisées, et l’air, peu à peu, redevenait frais et doux pour nos narines. Lorsqu’ils se furent assuré que tout se passerait bien durant notre absence, Karlhaven et Iseult décrétèrent que nous pouvions partir. Œil Perçant s’était totalement remise tandis qu’Isiode titubait de temps en temps, mais il allait beaucoup mieux.

« Merci pour votre aide, Latnemélé. Sans vous et vos ingrédients, nous n’aurions jamais pu neutraliser ce fléau.

- C’est plutôt à moi de vous remercier, Dame Iseult. Vous et vos compagnons avez faits d’innombrables efforts pour la cité et les malades. »

Pour la première fois durant notre séjour, je le vis se pencher légèrement vers l’avant, en signe de gratitude.

« Revenez nous voir lorsque l’envie vous plaira. Nous serons très heureux de vous accueillir les bras ouverts, mes amis. »

J’aimais de plus en plus ce vieillard.
D’un seul mouvement, nous nous inclinèrent, le remerciant. Puis, nous sortîmes de la clinique, Karlhaven signalant aussitôt notre départ de la cité humaine. Lentement, je tournais mon regard vers la ville, m’attardant quelques secondes sur son château qui gouvernait l’horizon. Mon frère me retira aussitôt de mes pensées, m’entraînant à la suite de nos compagnons. Je sentis alors un sentiment d’appartenance très fort envers eux.

« Peut-être que nous pourrions rester avec eux un peu plus longtemps, qu’est-ce que tu en penses? » Me questionna soudainement Isiode en ne me lâchant pas des yeux.

Dans les rues, l’ambiance reprenait peu à peu ses droits, les habitants choisissant enfin de sortir de leur maison pour profiter de ce nouveau levée de Soleil qui se profilait derrière leur royaume. Je souris légèrement, fixant mon jumeau à mon tour.

« Oui. Je comprends ce que tu veux dire, mon frère… »


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