Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

Partagez
 

 ~ Le bouc émissaire ~ [ Pv Vik' <3 ]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Ven 15 Jan 2016, 15:47


[ La Vengeance ne fabrique que de tristes cathédrales,
où les muses perdent voix, et le malheur s'étale ]


Le réprouvé siégeait depuis peu à Mégido, capitale des orishas, d'une race qui leur correspondait assez. Question de mœurs, et il fallait avouer qu'il s'y sentit à son aise. La vampire lui avait apporté une tranquillité d'âme qu'il ne crut jamais possible d'obtenir. Dans une petit maison qu'il louait pour une période indéterminée à ce jour, il vivait avec une déesse, avec celle qu'illuminait ses yeux et l'empêchait de se perdre en confusions et illusions. Elle était l'ancre de son existence, et il menait cette caravelle à bon port. Dans leur chambre à tous les deux, un coin avait été aménagé. Près des fenêtres qu'ils laissaient souvent entrouvertes, le sol était dégagé. Il aimait reposer sur de larges coussins, plutôt que sur un lit qui se déformait dès qu'il s'allongeait dessus. Ils n'avaient pas besoin de beaucoup pour passer un bon moment. David était plutôt simpliste, et avait laissé sa femme se charger de la plupart de l'emménagement. Dans des habits simples, voire très légers, qu'il serait facile d'ôter à tout moment, il conversait avec cette femme tombée des cieux, à la crinière aussi noire que le charbon, mais à l'odeur si fruitée, qu'il s'en aveuglait. « Tu as quelque chose à faire demain ? » Car las comme il était, et désireux au possible, il n'avait qu'une envie, et c'était de passer un peu de temps de qualité ensemble. Le bronzé humait par moments son cou, ses cheveux n'étant pas sa seule perdition. Elle lui plaisait toute entière.

Une petite brise, jumelle d'un couché de soleil aux nuances délicieuses, un oiseau toqua, appuyé sur le rebord où quelques fleurs encore à moitié fanées dormaient. Il lui fit signe d'entrer, en lui tendant un bras sur lequel il vint se poser. Il était dressé. Il sortit de sa patte un petit bout de parchemin enroulé, qui s'avéra receler une page et demie d'un long discours. Sans se pencher sur elle, il la tendit plutôt à l'orine, lisant par dessus son épaule, ses deux bras et mains logés autour de sa taille.

Chère Viktorya, cher David,
Je vous écrit pour prendre de vos nouvelles, et vous faire part de quelques tracas personnels. Je vous annonce d'ores et déjà, avec joie, que vos conseils étaient des plus avisés. Je m'habitue petit à petit au labourage des champs, et suis fière de pouvoir subvenir à mes besoins dans un milieu si… lointain de tout ce qui avait pu me chagriner. On se rend compte ici que l'on est petit, et tout cesse de vous atteindre. L'on est pourtant pas coupé du monde, juste de ses méfaits. Ce n'est pas que la vie n'y est pas difficile pour autant, mais la solidarité y est forte, et je dois avouer que la présence de Faas notamment, m'a souvent beaucoup soulagé. C'est un brave homme derrière sa façade. Je comprends mieux votre philosophie, et je ne pourrais qu'espérer qu'un jour vous deux nous rejoindriez.  Quand je ne puis m'occuper, j'aime passer du temps avec les enfants. La santé de Rowan s'améliore à vue d'oeil, même si quelques fièvres soudaines surgissent par moments. Il n'est plus obligé de rester tout le temps au lit, et profite même du beau temps pour faire quelques promenades aux alentours de notre bourgade.

Toutefois, Deity m'inquiète, et je ne puis m'en empêcher. Je voulais vous en faire part, car vous êtes néanmoins ceux qui le connaissent le plus. Malgré la liesse qu'il affiche en présence de son frère, je vois que quelque chose le travaille. Il ne dort pas apaisé le sort, et parle même dans son sommeil. Il prononce des noms, des bouts de phrases que je ne saurais pas retranscrire. J'ai avant tout voulu lui en parler. Il ne se confia pas facilement, et je dus même insister à plusieurs reprises pour déclencher un quelconque échange. Après quelques jours de profonds aveux, je compris enfin de quoi il était question.

Il me parla d'une jeune femme, une qui ne pouvait pas parler. Il peinait à prononcer son nom, et je ne le forçai donc pas à le faire. Un 'mir' semblait être la dernière consonance. Il me parla de leur allée au médecin, et de la petite maison au pied de la montagne de l'Edelweiss qu'ils purent trouver assez facilement. Elle y avait une amie qui était malade, c'est ce qu'on dit. Le jeune garçon certifie qu'elle était mal au point… Et c'est là que ça s'est gâté. Il s'est mis à pleurer, à verser des larmes amères, tandis que dans son petit corps, dans ce petit bout de chou, grandissait une certaine colère. Et quand j'essayai de comprendre, il m'avoua que la femme qui trônait là, sur son lit de mort, n'était autre que celle à t'avoir trahi. J'ignore de quoi il en retourne, mais le nom d'Irëne était effectivement celui qui ne quittait pas sa bouche, qu'il ne cessait de ressasser. Il semble désolé et pourtant refuse de t'en dire un mot. Il ne veut pas que tu 'ais mal' dit-il sans cesse. J'espère ne pas avoir dépassé les bornes, et être venue te conter chose que je n'aurais pas dû.

J'espère que tu sauras résoudre cette situation comme il se doit, et apaiser l'esprit de ce pauvre petit…. Je vous embrasse tous les deux. N'hésitez pas à nous rendre visite, les deux seraient ravis de vous revoir !

Tendrement,
Fëlya


L'homme referma sa poigne sur le corps de petite femme qui trônait entre ses bras. Ses cuisses et jambes restaient tout aussi écartées, mais il ne s'agissait plus d'un cocon dans lequel il la recouvrait. Cette distance était un piège, des abîmes infernales dans lesquelles il s'empêchait de tomber de nouveau. Le seul souvenir de cette femme le remplissait d'amertume. Elle était la seule à l'avoir dompté, à avoir réussi à faire de lui son esclave. Elle le manipulait à sa guise, même s'il essaya de diverger de son chemin quand il put. Ils s'étaient maudit, s'étaient haï dans les premiers instants. Mais les rencontres se succédèrent, sans être forcément fruits d'un destin hasardeux.
Ils se cherchaient, et se quittaient dans ce même jeu de regards et d'attirance, toujours pour mieux se retrouver. Ils étaient fébriles, dangereux. Ils étaient le poison qu'ils s'administreraient au moment de leur mort. Du moins, si leur passion avait pu brûler, avait germé en des racines épaisses et indestructibles. Ils n'avaient pas à se côtoyer très souvent pour s'aimer follement. Ils n'avaient pas à partager les mêmes ambitions pour continuer de se croiser dans les plus folles occasions, et accomplir leur devoir ténébreux dans l'ombre des plus luisants et séduisants. Ils côtoyaient tous et personne, tant que leur autre restait le centre de leur univers. Du moins, c'est ce qu'ils auraient pu être. Ce qu'ils auraient pu bâtir sans l'égoïsme et la peur d'une effrontée. Ce qu'ils auraient pu avoir, mais qui ne verrait jamais le jour.

Il ne regrettait rien. Au contraire, il s'était sorti de ce cercle vicieux qui ne lui apporterait que peine et disgrâce. Des femmes il en avait connu, et aucune n'avait pu le détruire. Celle-ci ne le méritait pas. Pas sa décadence, ni sa déchéance. Elle n'avait pas à trouver entre ses mains sa vie, et encore moins son espérance. Elle n'avait pas à le contrôler, elle qui ne serait jamais sienne.  Il avait jugé bon la fuir et l'oublier suite à sa trahison, et jamais il ne fut plus juste. Il posa sa tête, très légèrement, contre celle du petit bout de femme. David détestait l'humaine à ce jour, et l'orine était bien la seule avec une empreinte sur son âme, ou son être tout entier. Il ne lui avait pas parlé d'elle, car elle n'était plus rien. Elle n'était qu'un fragment de son passé, un qui était venu très peu de temps avant cette prophétesse de bonne fortune, mais qui avait fait toute la différence. Il jugeait, après avoir fait sa connaissance, que les femmes lui étaient inutiles, mais ô combien il se trompait…

« Je refuse d'aller la voir. Je crois savoir où elle est, mais ce.. serpent ne m'a apporté que misères. Fëlya est très gentille, je le sais. Mais une chose est me demander de consoler Deity. Une autre, c'est me demander de la pardonner, voire de me rendre sur son lit de mort. ELLE m'a laissé pour mort… » cracha-t-il. Les cicatrices étaient peut-être encore trop vives pour qu'il puisse en faire fi comme si de rien n'était. Il ne pouvait pas juste ravaler sa fierté, et il ne désirait pas utiliser sa relation avec Viktorya pour la blesser. Il baisa ses joues, sans dire un autre mot. Certes, il voulait lui rendre la monnaie de sa pièce ; il voulait se venger. Pour lui, la vengeance avait toujours été une mœurs, une qui l'accompagnait en permanence et qu'il avait laissé le dompter. S'il s'était trouvé en position de l'annihiler, de l'achever ou de lui infliger pire qu'il n'avait senti, traversé.. il l'aurai fait. Sans remords. Sans pitié. Il savait qu'elle l'avait aimé, et n'aurait pas eu non plus de scrupules à en tirer profit. Mais Vik' c'était autre chose. Il ne l'exposerait pas si facilement à cet affrontement de pouvoirs antagoniques, dont les dommages de type… collatéral, étaient bien souvent une chose que l'on ne pouvait éviter. Il voulait qu'elle le question, qu'elle lui fasse part de ses lacunes qu'il les comble comme à l'accoutumée. Ils avaient encore tant à se dire, et nécessitaient tant pour se connaître.

Il baisa son cou, dans l'attente. Il voulait de nouveau la déguster, dès qu'ils en auraient fini. Elle était trop douce, un vrai nectar des dieux…

+ 1 700 mots

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 17 Jan 2016, 01:26


Mots : 1 038
Viktorya effleura délicatement les pétales d'une fleurs, adossée au balcon intérieur. La magnifique muse prenait la lumière du soleil, derrière la vitre colorée. Choyant ses créations du bout des doigts, elle fredonnait un air tranquille, lourdement vêtue d'un kimono rose pale, aux fleurs blanches et ton sur ton. De son bras, il soulevant les différents voiles qui avaient l'habitudes de trainer sur le sol, mais qu'elle gardait précieusement propres dès qu'elle se déplaçait. Son corps était enseveli sous cette masse de soie finement brodée, et ce dernier se cachait des prédateurs alentours qui auraient pu vouloir goûter à ses charmes. Seulement, bien qu'elle fut crédule de croire que cet habit la dissimulait sans mal, il y en avait un qui savait quel trésor renfermaient les tissus.
L'Orine se déplaça dans la pièce, se dirigeant vers une autre paire de carreaux, pour y visiter les fleurs existantes, et en enlever celles fanées. D'ombre à la lumière il n'y avait qu'un pas, qu'elle franchissait avec plaisir. Lorsqu'elle se pencha en avant, sentant la douce odeur des boutons de jonquilles, elle retint d'une main sa masse de cheveux. Les fils noirs caressèrent son épaules, pour venir tomber vers l'avant, sur son visage, qu'elle tenait dégagé au possible. Dans son dos, elle sentait le regard brûlant de l'homme de fer partageant sa vie depuis maintenant des mois. Une poigne dans laquelle elle ressentait autant la sécurité que le plaisir.

La voix du réprouvé résonna dans la pièce à l'odeur âcre. Dans un coin brûlait un encens, animé par la lumière et la chaleur passant par les fenêtres. La maison de bois et les plafonds bas, rendait l'ambiance tamisée, secrète. La sublime se redressa, lorsque le ténor se fit entendre. Se retournant doucement pour lui faire face, elle le regardait, appuyé sur des coussins, homme de braises sur un lit de velours. Si la femme était innocente et pure, dans son regard bleuté se lisait plus que de l'amour. C'était de la passion. Cet homme dans sa chemise sans manche, et sa paire de braies négligée, avait bien plus pour lui plaire, que le plus beau des seigneurs. Elle adorait tout de lui, et c'était sans hésiter qu'elle minaudait, se mordillant la lèvre inférieure. Après tout, elle ne pouvait croire qu'une telle bête était à elle. Qu'elle possédait un étalon aussi fougueux, et que celui-ci s'était épris d'elle de manière déraisonné. Les regards qu'ils se lancèrent alors étaient dosés, et c'était presque à celui qui craquerait le premier. Malheureusement, ce fut elle. Faible femme devant un homme comme lui. Lorsqu'il se leva pour aller vers elle, les doigts de la muse glissèrent sur les lèvres du Réprouvé. Blottit dans ses bras, elle respira son odeur, alors qu'il dégustait celle de son cou « David... David je... » Des coups de bec à la fenêtre les interrompirent.

Un oiseau portait lourdement une lettre. Un parchemin magique, minimaliste, mais bien trop grand quand on l'ouvrait. Le Réprouve tendit les mots à sa dulcinée, qui lu la lettre à voix haute, sans faille, et d'un ton mélodieux. Dans son dos, le torse contre elle, ses bras lui servant d'étau, la belle lâcha le bas de son kimono qui tomba lourdement sur le sol. De ses épaules tombèrent un peu plus les pans, dévoilant un tatouage qui n'avait même pas entamé sa peau. Elle savait qu'il adorait baiser cette épaule et descendre jusqu'à ce sein, où de magnifiques dessins prenaient forme.
Sa bouche s'articula en de milliers de mots. Son amie était bavarde, sans en douter une seconde. Au bout de plusieurs instants, elle finit par achever « Tendrement, Fëlya. » Viktorya regarda la lettre, et remonta dans les écrits pour y lire à nouveau le nom d'Irëne, et de trahison. Une femme. Une femme souffrante, certes, mais juste son nom lui fit mal au coeur. Grimaçant, cachée de cet homme, elle ne bougea cependant pas. David esquissa un léger mouvement, et l'Orine ne le solicita pas. Elle tenait dans sa mains claire, la lettre écornée, relevant la tête pour regarder le mur d'en face. Le Réprouvé, lui posa sa tête contre la sienne, lâchant un soupir d'exaspération. Entre ses dents fusa rancoeur, colère et amertume. Viktorya se figea, cambrant son dos comme alerte à la nervosité de sa moitié. Mais alors qu'il vint se perdre dans son cou, baisant la moindre parcelle de peau nue, elle finit par se retourner. Doucement l'inciter à ouvrir son étreinte, pour courber sa taille, son bassin, le regardant dans ses yeux verts. Finissant le mouvement, la mine anxieuse, elle posa une main sur sa joue, caressant de son pouce sa pommette « David mon amour... » De ses doigts s'échappa la lettre, qu'elle négligea sur le sol. Attentionnée, elle monta ses doigts pour venir arranger de petites mèches hirsutes, dans sa tignasse brune et courte « Mon si bel amant, serai-je égoïste de te demander qui est-elle ? Serai-je odieuse de te dire combien cette lettre m'attriste ? Je... Je ne puis que me douter de tes conquêtes, et de leur nombre... intéressant. Mais la douleur de voir le nom de l'une d'elle sur une lettre a su me toucher. » Elle passant un bras autour de sa taille, touchant son dos, avant de revenir caresser son visage « Pourrai-je même me permettre de te poser plus de questions qu'il ne le faudrait ? Cette femme... Celle que tu traitres comme une meurtrière et qui, pourtant, a l'air mourante... L'as-tu seulement aimé David ? » L'Orine se hissa sur la pointe des pieds, cherchant à baiser ces lèvres brunes « L'as tu aimé comme tu m'aimes, étalon de mes songes ? » Elle effleura, anxieuse, sa bouche de la sienne, sans fermer les yeux. Un cirque, un manège, un théâtre... D'aucun aurait nommé cela comme une mise en scène, mais Viktorya n'avait rien de factice dans ses sentiments. L'honnêteté de ceux-ci transparaissaient même...
« Raconte-moi... Raconte-moi ce qu'elle était pour toi... »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 17 Jan 2016, 15:29


Nombreux poètes décrirent un jour des existences toutes puissantes. Représentations de leurs désirs enfouis, femmes de toute beauté, ils se damnaient pour cette inspiration divine qu'elles leur procuraient par un simple regard, par un simple effleurement. Difficiles à trouver parmi des dizaines de babioles insignifiantes éparpillées à travers les âges, elles étaient les bourgeons du succès. Elles étaient les clefs de la Nature à un bonheur ultime qu'on croyait inaccessible. Bon nombre les glorifiaient, tandis que d'autres maudissaient l'empreinte qu'elles avaient sur eux. Ils en devenaient esclaves, victimes de leurs charmes glorieux, et pour les plus médisantes, de larges sommes étaient à perdre dans ces échanges. Elles les rendaient insatiables, et de ce fait, ils ne pouvaient que s'incliner devant elles. David n'avait rien de semblable à ces individus qui allaient jusqu'à perdre leur sanité aux dépends de ce qu'ils voulurent appeler des Muses. Ils étaient des proies faciles, dociles qui cédaient aux doux veloutés de l'écriture et des disciplines qui l'exigent. Il était même tout l'inverse, un preux guerrier dont les mœurs étaient juste déviantes. Mais il avait une femme pour qui il se damnerait tout autant. Il avait trouvé celle qui dictait l'harmonie de son existence, et qui jouait de ses doigts, de ses hanches, de ses lèvres pour lui suggérer l'avenir. Du moins, il voyait les choses ainsi. Tous les mouvements qu'elle esquissa avant qu'il ne la fasse venir à lui, lui avaient inspiré ces mots, ces plaidoiries insensées qui dans son esprit étaient néanmoins moins bien formulées. Elle était sainte, et il s'amourachait de plus en plus de tout ce que cette pureté avait à lui offrir. Bien qu'il lui apprit les ficelles d'un jeu de séduction permanent, qu'il l'embrasa de ses yeux à maintes reprises, elle ne perdit jamais de cette sensualité pudique qui pourtant avait fondu entre ses mains, dans ses bras. Elle était aussi outrageusement délicieuse qu'à l'aube de leur première fois, que la veille de cette découverte qu'il bénit de tout son être. Il sublimait ses traits dans son esprit, et y repensait parfois. La passion qui les avait unit.. Les baisers timides qu'ils avaient échangé dans les premiers instants, tous deux désemparés par les émotions nouvelles qui les accablaient, car mélangées à tant d'autres sentiments… L'ardeur et chaleur qu'ils avaient échangé.. L'accomplissement du plaisir qu'ils atteignirent à deux, pour ensuite se regarder dans les yeux et y lire l'amour naissant qui n'aurait de frontières….

Comment prétendre qu'une si belle chose, qu'un si pur sentiment pouvait se méprendre ou se confondre avec la terrible tentation qu'ils avaient échangé ? Certes, ce genre de passions existaient, et quelque part, il ne fut pas déçu d'y avoir goûté avant de trouver l'orine. Car il lui fallait cette accroche, ce point de comparaison qui l'intimait à tout abandonner pour elle. Le réprouvé s'était plié aux exigences qui provenaient de leurs rôles respectifs, mais à rien cela n'avait servi. La douleur qu'il en garda, était bien plus lancinante que le réel plaisir qu'ils échangèrent. Il avait exprimé toute cette amertume sans en garder une miette. Pourtant, les mots n'étaient pas suffisants pour tout cracher, tout le venin qu'il gardait intact à son intention. Il ne ressentait plus rien pour elle, mais la nymphe ne pouvait le déduire par sa seule volonté, par les seuls gestes qu'il avaient esquissés. Elle le touchait avec tant de tendresse, qu'il sentit son visage se décrisper juste à son contact, son pouce sur sa pommette. Elle prononçait de mélodieuses incantations, bien que jonchés d'une claire inquiétude. Il remarquait tout l'amour qu'elle lui portait, et tout le chagrin qu'une telle découverte pouvait lui procurer. C'est pour cette seule raison qu'il ne voulut jamais entendre parler de son passé. C'est bien par son existence qu'il se flagellait en pensant à certains actes qu'il crut aujourd'hui plus que déplacés. Carrément, infectes, et qu'il aurait préféré ne pas avoir commis. Cette rencontre en faisait sûrement partie.

Elle tendit ses mains pour le toucher, encore et encore. Elle lui demandait des explications, de quoi apaiser l'ignorance profonde qui était la sienne, et il lui devait ces milliers de paroles encore jamais prononcées, ces aveux couleur cristal qu'il lui ferait volontairement. À l'heure de ces derniers, il voulait juste la sentir proche. La nouvelle l'avait plus ébranlé qu'il ne croyait finalement, bien qu'il pensa, et qu'il pense encore, qu'il ne s'agissait que d'une sorte de châtiment. Et peu importe qui le lui aurait asséné. Peut-être la nature elle-même, pour lui qui ne croyait pas en les Aetheri. Et il en était ravi. Il se laissa faire à son touché, à chacun de ses gestes, se courbant, manipulé. Il surplomba à plusieurs reprises de ses paumes rêches celles du petit bout de femme, attendri, fébrile par le torrent qui l'inondait. Il détestait ses faiblesses, et il pouvait dire que tout sentiment qu'il eut portait s'agissait des seules. Il n'avait aucun scrupule, et il n'y avait que cela qui pouvait l'atteindre, ou le tenir en laisse. Il en avait peur, parfois, mais cette femme l'incitait à tout révéler, malgré sa maladresse. « Ne dis pas ça, Vik » Il l'embrassa, des dizaines de secondes durant, lui prouvant combien il l'aimait par cette vague d'émoi qu'il lui transmettait.

L'attrapant par la taille, il l'hissa, la tenant contre lui, pour l'amener à s'asseoir sur les coussins. Assise entre ses jambes, elle pouvait lui faire face ou choisir de se retourner. L'homme tenait toujours sa taille d'une prise sûre, tandis que l'autre bras pendait par dessus son genou. « Tu n'es pas odieuse, ni égoïste, ni quoique ce soit d'autre. Si tu savais comment je me sens à chaque fois qu'un homme te dévore des yeux.. Tu as tous les droits, ma princesse. Tu as le droit de le savoir. Je ne te l'aurais jamais caché » Il souffla, mais cette fois pour se calmer. Cherchant confort auprès d'elle, il voulait qu'elle continue de le toucher, même pendant qu'il ferrait son discours. Aussi interminable soit-il. « Elle est devenue la tâche de ma vie, Vik'. Peu importe mes conquêtes, car elles ne valent rien. Elles étaient des femmes que je prenais avec considération, et avec qui je n'ai plus de rapports depuis bien longtemps. Celle que mentionne cette lettre est légèrement différente. Je n'ai pas des antécédents très glorieux qu'on puisse dire. J'ai été garde du corps à mes heures perdues, mais mes ambitions étaient toutes autres. Pendant le dernier chaos, mes actions qui ne profitaient qu'à moi m'ont amené à m'exposer à de grands dangers. Elle m'a trouvé dans une ruelle, et m'a aidé à m'en sortir. Elle m'a emmené dans une maison qui n'était pas la sienne. Je compris bien plus tard qu'elle était une sorte d'escroc professionnelle. Elle n'a pas cherché à faire de moi une autre de ses victimes, mais étrangement on s'est retrouvés.. embarqués dans une galère tous les deux. Elle nous a conduit à l'Edelweiss enneigée. Là-bas, malgré tout ce qui nous avait uni, elle choisit plutôt l'appât du gain que ma propre vie. Elle était même celle qui avait mis en scène mon exécution. Elle s'est enfuie, sans ne jamais se retourner pour s'assurer de ma survie ou de ma mort. Si tu souhaites d'autres détails, je peux te les fournir, mais je ne veux pas t'ennuyer avec un trop long discours »

Il embrassa sa joue, tournant son visage vers la fenêtre encore ouverte, et la chambre baignée dans cette tranquillité qui fit qu'il pouvait parler si librement, sans risquer de crises ou des élancements de violence. « Comme tu l'aurais compris, elle m'a trahit, et m'avait laissé là pour mourir. Nous n'avons rien échangé, elle n'a pas été mon amante. Elle a voulu croquer mon coeur, mais l'a jeté à la première occasion » Il ne paraissait pas blessé pendant qu'il disait cela, plutôt serein à l'inverse. « Si je l'ai aimé ? Je l'ai cru l'espace d'un instant. Mais depuis que je t'ai rencontré, plus rien ne semble vrai sur cette terre. Du moins, dans la vie que j'avais menée jusque là. Je croyais tout savoir, mais tu as tout bouleversé. Vik' tu n'as pas à être triste de son existence, car aucune ne pourra jamais rivaliser avec la tienne. J'ai pu me montrer.. très insistant au début et je m'en excuse par respect pour toi. Mais je n'ai jamais cessé de vouloir faire de toi ma femme » Et sur ce, il occupa sa bouche de la sienne, interrompant toute parole qui pourrait vouloir fuir ses lèvres. « Je t'attendrai, et rien ne presse, bien sûr. Mais je veux te faire comprendre qu'elle n'est rien. Elle est juste la femme qui m'a poignardé dans le dos. Je n'ai jamais réellement aimé quelqu'un avant toi Vik' malgré toute l'expérience que tu crois être la mienne. Et pardonne moi de dire ça devant toi, mais elle mérite de mourir » Il dévoilait une part de lui plus sombre qu'il n'arrivait pas à si bien retenir finalement.

La vengeance est un plat qui se mange froid, mais dont la chaleur brûle vivement dans le coeur du concerné. Elle l'empêche de voir clair, et d'agir rationnellement. Il l'aurait eu devant lui, il lui aurait planté un poignard à travers le coeur. Sans remords, il lui aurait tourné le dos, et serait parti. « Je ne pense pas avoir de comptes à lui rendre, et elle n'a certainement pas de dernière volonté. On a pas besoin d'entendre ses dernières paroles. Et je ne veux pas que son ombre pèse sur nous beaucoup plus longtemps. Je t'ai parlé d'elle, car je veux mériter la confiance que tu as en moi, et que j'ai en toi. Elle est absolue. Et je ne te mentirai jamais. Mais je pense qu'il est inutile de parler d'elle plus longtemps. Tu penses pouvoir répondre à Fëlya à ma place ? Dis lui que ce n'est rien, et qu'il n'a pas à s'en faire. Ça devrait suffire » Il se ravisa, réalisant qu'il ne lui avait pas raconté cette partie. « Ah, et en fait.. Deity la connaît, parce qu'on l'a sauvé, lui et son frère, dans les montagnes. Ils étaient perdus et mourraient de froid. C'est lui qui m'a trouvé quand je me suis enfui de cette frotte où elle m'avait piégé. Il m'a aidé à rentrer à l'auberge, et doit sûrement lui porter rancoeur. Il m'a sauvé la vie quoi » Il crut avoir fait le tour cette fois, et espérait qu'elle serait plus en paix suite à toute cette salve de paroles qu'il baignait dans du miel la concernant, tandis qu'un arrière goût des plus amers trempait un bout de la conversation. « Comme ça, elle disparaîtra de nos vies. Éternellement » Et c'était ce qu'il voulait.. L'orine serait la seule à pouvoir lui prouver le contraire. Que ses méthodes n'étaient pas les bonnes, et qu'il fallait que les adieux soient prononcés. En bonne et due forme. Si elle le croyait aussi.. évidemment.

 1 999 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 17 Jan 2016, 23:05


Mots : 1 427
Viktorya se laissa tomber dans ses bras. Celle qu'il tira contre lui oublia un instant les convenances, pour trouver refuge dans cette étreinte masculine et si désirable. Lorsqu'il touchait ses hanches, celles-ci tremblaient légèrement, voulant rouler insidieusement dans un autre contexte. Ce qui lui faisait envie c'était de savoir qu'il avait faim d'elle. Quand ses yeux verts se posèrent sur sa silhouette voluptueuse, elle pressentait combien la bête qui l'épiait, grondait au fond de lui. Un prédateur, observant une proie faible mais tellement tentante. L'Orine osait parfois outrepasser des barrières pour narguer cette envie, lui donner de vraies raisons de se tourmenter. Mais ici, l'ambiance n'était pas assez propice à ce genre de petit jeu.
Depuis qu'elle vivait avec lui, les disputes n'éclataient pas, et au contraire, un bien être certain continuait de perdurer. Ils étaient deux âmes qui se complétaient parfaitement, et épongeaient chaque nuit, les efforts de leur entente. David subissait parfois des excès de colère, changeant son visage en une horreur aux traits tirés et avides, mais Viktorya était la muse qui le faisait revenir à la réalité. Elle n'avait de cesse d'aller vers lui, de courir pour s'élancer sur ce corps d'acier dont il était fait. Un jour il la blesserait, trop pris dans ses affres démoniaques pour la reconnaitre, mais qu'importait... Elle était fière de faire partie de sa vie dorénavant.

Viktorya laissa ces lèvres brunes s'ouvrir pour raconter bien plus. Revenir sur des passages de vie, avant de tarir des flots de paroles intenses. Elle l'écoutait, soucieuse de son propre mal être qu'elle voyait entre ses yeux. Si elle était à genoux, entre ses grandes jambes charnues, elle n'avait de cesse de scruter son visage. La petite était soucieuse de tout. De lui, d'elle, des cicatrices de son passé...
Il finit par la câliner, désireux de moments de tendresse. Elle caressa son dos de ses ongles, alors qu'elle serra sa tête contre son épaule de l'autre « Ecoute moi bel homme... » Les deux se firent tendrement face, malgré la sévérité du regard de l'homme « Je... Je ne connais pas cette femme. Mais la vipère qu'elle ait pu être avec toi me touche profondément. Dans le désir égoïste qui me forme, je me rends aujourd'hui compte que ma vie sans toi n'aurait été que désastre. Et eut-elle fallut qu'elle me prive de l'amant ténébreux qui empli ma vie... J'aurai refusé, je l'aurai poursuivi. Ne te venge pas plus David. Ne la pardonne pas, mais ne te venge pas plus. Ses crimes, elle les paye de la mort soudaine qui vient l'attraper. Elle n'est qu'une diablesse pour qui beaucoup sont tombés, et je ne remercierai jamais assez Deyti d'avoir été le soigneur de tes profondes blessures. » Les images d'un Réprouvé ensanglanté, aux portes d'Earudien, lui revint en tête « Je veux la voir David. Je veux voir celle qui a failli t'arracher à ma vie. Celle qui a failli commettre l'irréparable. Dis lui au revoir, et laisse moi voir ce visage que je ne saurai oublier. Sans haine, sans châtiment. Ta vengeance est de lui montrer que tu es vivant, et elle, morte. » Viktorya, quand elle prononçait ça, sur un doux ton mielleux, n'avait pourtant rien de mignon. Elle disait des vérités, des horreurs de la vie, sans heurter quiconque. Pourtant, elle savait. Bien trop réaliste sur certains points, pour ignorer jusqu'à la perte d'un être si cher. Pour plusieurs raisons il devait aller voir Irëne, et elle en faisait partie.
~


Alors qu'elle avait attrapé l'homme par le cou, posant sa tête sur son épaule, elle se décala pour attraper son visage de ses mains. Doucement, elle embrassa son front, et piqua de baisers son nez, puis sa bouche « Je t'aime mon amour... » Et la sincérité de ses paroles traversait son corps, transpirant par tous ses pores. Ni lui, ni personne ne pouvait en douter.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 18 Jan 2016, 23:34


L'hybride mourrait de l'intérieur quand il repensait au passé. Il était singulier, car il l'avait vécu seul. Il n'y rodait que des ombres. Celles qu'il avait choisies. Un trop grand nombre restaient à l'extérieur des murs, et c'était voulu. Rentrer dans son coeur était un privilège. Un qu'il ne leur accordait pas. C'était une vie de solitude, et d'isolation pure. Une vie de privations et de tromperies. Une vie qui ne mériterait pas d'être vécue davantage. Il y avait toujours dans son regard cette lassitude et cette malice quand il y repensait, car il revivait, encore et encore, les conditions qui l'avaient plongé dans tout ce vice. Il ne croyait pas que le monde s'était amélioré. Il avait juste trouvé quelqu'un, en son sein, qui valait la peine. Et peut-être déchiffrerait-elle tout ça dans son regard… Elle garda ses yeux sur lui pendant l'ensemble du discours. Si l'homme laissa les siens vagabonder dans la pénombre qui s'installait, ils lui revenaient toujours. Comme un aimant, les forces de la nature le faisaient toujours revenir au puits de ses désirs. De lui, jaillissait le bleu des eaux épurées, le blanc des premières neiges et l'ébène de nuits éclatantes. L'orine incorporait un bonheur charnel, mais qui allait au-delà de ses frontières. Elle avait la clef de tout, la toute puissance. Elle parla. Et il l'écouta. « Tout ce qui passe par ta bouche.. a l'air de se purifier » fit-il, remarquant combien il était impuissant. Sa femme débordait de charisme, et il était sa première victime. Il n'y avait pas de vie sans elle qui valut la peine d'être vécue, et vice versa. Dans son cas, c'était également vrai. Il était heureux d'avoir survécu, d'avoir triomphé de la mort tout ce temps. Elle qui avait faillit le faucher tant de fois. Il la remercia presque de ne pas l'avoir emporté. Elle qui n'écoutait pas les mortels, et peut-être même qu'elle ignorait les voix des Aetheri. Elle décidait de tout, et il ne décidait de rien.

Il aimait qu'elle soit égoïste, de la sorte. Il aimait ce degré de corruption qu'il avait réussi, inconsciemment, à lui inculquer. Il aimait qu'elle parle de « eux » et pas d'un monde qui leur fut étranger. Il aimait qu'elle parle d'elle, et qu'elle lui fasse savoir, connaître ces mêmes pensées. Il aimait qu'elle juge les autres, par rapport à leurs critères. Il aimait la bulle qui les entourait, et rien n'autre ne pouvait être plus primordial qu'eux. Que le couple qu'ils formaient. « La vengeance, Vik', est pour moi la monnaie que je dois leur rendre. Pour moi, la vengeance est leur infliger le même mal que j'ai subi. Mais.. tu sais parler aux hommes, voire simplement aux coeurs malades » Il aimait qu'elle ait de ces airs impitoyables, et qu'elle perde, dans de rares occasions, ce côté ingénu qui était pourtant le sien. Il aimait voir ses couleurs se ternir légèrement. Il aimait juste.. qu'elle pense à eux avant les autres. Qu'elle fasse d'eux leur priorité en somme. « Je te montrerai la vipère. Nous assisterons à sa fin, alors que la Mort lui ôtera ce dont elle a voulu me priver » Ses yeux se ternirent, eux aussi, d'une ombre pernicieuse, un instant, pour reprendre celui d'après leurs nuances émeraudes plus claires. Il embrassa de nouveau son cou, sa tête posée sur son épaule, son dos en avant. « T'avoir à mes côtés me rassure. Je n'aurais certainement pas pu m'y rendre autrement » Il l'aurait tué. Il le savait, et continuerait de le répéter. Il aurait peut-être même fait pire, et mieux valait éviter. Les retrouvailles seraient tortueuses.. et il serait judicieux, pour l'orine, de le garder à sa portée.

*

Ils faisaient fi du soleil, du ciel, des oiseaux, et des passants. Ils se foutaient de tout, y compris de la vie elle-même. Peut-être est-ce exagéré, mais dans les bras l'un de l'autre, ils s'oubliaient. Complètement et parfaitement. Ils étaient dans une bulle de chaleur, et les messes-basses en contre bas.


Il sourit à ses paroles. « Comment es-tu capable de me rendre si accro à toi, ma belle Viktorya ? » Il était légèrement haletant, un arrière goût assez sensuel dans sa voix, et pourtant tant de tendresse dans le coeur. « Tu es toute ma vie, Vik' » Que ce soit au temps présent, passé ou futur.

1 622 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 19 Jan 2016, 07:39


Mots : 870
Les amoureux transits se laissèrent aller dans une bassine d'eau chaude, dégageant des effluves de vapeur. La nuit commençait doucement à poindre, tandis que dehors le brouhaha continuait. La ville ne dormait jamais. Les fenêtres avait été fermées, et la salle d'eau chauffée pour plus de confort. David accueillait le corps de Viktorya par dessus le sien, dans une infinie douceur. Tous deux discutèrent de la suite des évènements auquel la muse ajoutait « D'après la lettre, elle ne tiendra pas longtemps. Si nous ne partons pas de suite, partons au moins demain matin. Deyti a l'air au bord de la crise nerf à cause d'elle... Autant abréger les souffrances de chacun. Les nôtres y compris. » De ses ongles, elle caressa le bras du Réprouvé qui lui serrait la taille « David... Pourquoi n'habiterions nous pas chez toi, sur territoire Réprouvé ? Bouton d'Or m'a l'air si charmante... Une nièce vit là-bas... La fille de mon maitre en réalité. Nous sommes très prôche et elle a tellement grandit... Et puis nous y verrons Lindorië et Faas, ainsi que Fëlya et Deyti. » Elle décala sa tête, appuyant son front sur le cou de l'homme « Ici ou ailleurs, comme tu le souhaite, tant que je reste avec toi, homme de ma vie. »
~
Comme prévu, ils se levèrent le lendemain quasi à l'aube. Viktorya était fatiguée mais elle ne dit rien, accédant à chaque requête avec soin. Elle prépara à manger, avant de se préparer elle-même, de manière à nourrir le corps charpenté et affamé de l'homme vivant à ses côtés. Dans une tenue légère, robe faite de mousseline blanche, aussi transparente que volage, elle déambulait dans la demeure. Ils n'étaient que deux, sans serviteurs, sans majordome, sans personne en réalité. Au détour d'un couloir, elle le croisa, alors qu'il sortait d'une pièce où elle allait. Un baiser échangé, une marque déposée... Pouvaient-ils seulement se quitter ?

Lorsqu'elle le rejoignit dans des banalités quotidienne, s'asseyant sur le canapé du salon, elle s'amusa de le voir manger avec appétit. Son sourire s'élargit, alors qu'elle lui disait « Tu sais où est ce village ? La Montagne est plutôt vaste, et nous téléporter à son pied, dans le hasard, ne suffira peut-être pas. » Elle avait peur qu'Irëne ne trépasse avant qu'ils ne puissent même sortir de Mégido. Dans ce cas, comment en seraient-ils avertit de toute manière ?
Lorsqu'il eut fini d'engloutir son petit-déjeuner, Viktorya se rapprocha de lui, chevauchant ses cuisses pour se mettre face à lui. Elle l'embrassa goulument, sur ses lèvres sucrées par la confiture « J'ai très envie d'aller à Bouton d'Or en suivant. Pourrons nous faire le voyage également, mon amour ? » Elle voulait revoir tout le monde et, peut être, s'y installer pour plus tard.



Entre téléportation et pérégrinations pédestres, ils arrivèrent au petit village vers le zénith. S'étant pourtant levés tôt, il leur a donc fallu facilement la matinée pour se préparer. Viktorya, contrairement à d'habitude, avait une tenue un peu plus confortable. Un corset à boucles, brodé, une chemise à flanelle aux manches, et un pantalon de cuir assez serré, le tout dans un camaïeu de beige et de marron. Elle adorait se vêtir de la sorte, se sentant une aventurière dans l'âme. Et David aussi devait apprécier la vision... Si son kimono savait lui donner une beauté venue d'ailleurs, cette tenue rendait à la réalité un autre penchant. Elle avait des jambes fuselées, des hanches pleines, des fesses rebondies, et une taille marquée, menant à une poitrine ronde. Son cou était fin et dégagé de toutes impuretés. Divine dans une tenue qui aurait mit quiconque dans l'embarras, pour sa part, elle la portait avec fierté.

« Nous y sommes. Allons voir comment elle se porte, nous mangerons plus tard. » Main dans la main depuis déjà plusieurs minutes, voir plusieurs heures, Viktorya enclencha la marche pour retrouver la meurtrière. A travers les bicoque à peine enneigée, les visages étaient tristes, mornes, maussades. Les gens ne parlaient pas, et d'aucun souriait. L'Orine regarda son amant avec une point d'interrogation, avant de pousser la porte de l'auberge. Le tenancier lui-même n'avait pas l'air en forme, mais il essayait d'assurer le service comme il pouvait « Bonjour ! », « Oh... Des étrangers, on avait besoin de ça. Bienvenue, prenez place. La carte du j... », « Excusez-moi de vous interrompre, mais nous cherchons simplement une personne. Nous ne comptions pas nous éterniser ici, pas d'inquiétude. », « Hum, hum. Ce qui est fait est fait de toute manière. Qui cherchez vous et pourquoi ? » Viktorya regarda David pour qu'il lui en dise un peu plus. La belle Muse aurait souhaité faire bonne impression mais visiblement, dès qu'elle entra dans l'auberge, elle fut celle qui causa le plus de soucis...

Lorsqu'ils fermèrent la porte, une fois sur le pallier, la petite femme regarda son fiancé, les yeux ronds et le visage divin d'innocence. Elle le regardait quand il parlait, quand il bougeait, ou même quand il ne faisait rien « Allons-y, David... »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 19 Jan 2016, 09:51


Ils menaient une paisible existence, dans leurs étreintes répétées. Le bien être de leur présence mutuelle et la liesse grondaient dans leur alliance. David la souleva, l'empoignant sous ses jambes ténues, dans l'ombre de son corps prononcé. Celui-ci, taillé, lui était offert comme un appui ou encore une assurance. Les premiers vents nocturnes pénétraient dans la chambre et jouaient dans ses coins plus reculés, sans jamais leur parvenir. Les fenêtres fermées, les vapeurs d'eau et autres émanations, s'élevaient sans songe. Ayant fait couler un bain, ils s'y engouffrèrent tous deux. Le couple tressaillit, mais d'un extase banal et une pointe de satisfaction au contact de l'eau chaude après leurs rapports amoureux. La chaleur de l'homme, engloutie par celle du mélange, s'amenuisait en apparence, mais l'orine qui le longeait entièrement, aurait pu en dire l'inverse. L'ailé la gardait proche, toujours rassuré auprès d'elle. Sa voix était d'une absolue bonté, et sonnait les cloches d'évidences qui pour lui n'en étaient pas. Elle conjecturait, et lui acquiesçait, ou au pire re-arrangeait les détails. « Ça nous sera bénéfique, c'est sûr » La dryade bascula toutefois rapidement dans un tout autre sujet qui surprit le soldat dans les premiers instants. « C'est une ville.. que dis-je. Un monde à part. Comment pourrais-je refuser de retourner vivre dans la ville qui m'a bercée ? Je n'en suis pas parti par plaisir. Nous étions forcés d'abandonner nos terres. Mon enfance s'y est écoulée. Elle est pour nous, réprouvés, notre orgueil, mais on n'y trouve rien. Autre que des champs. Saura-t-elle te complaire, ma muse ? » Quand elle s'appuya sur lui, qu'il entendit sa réponse, l'emplumé lui rétribua le geste. Dans une tendresse qui était parfaitement contraire aux airs de démons qu'il pouvait arborer. Jamais on ne s'en serait doutés même… « Pareil. Tu ne ferais pas trop pour m'accommoder, ma chérie ? La vie.. me semble belle » Et son sens n'était pas anodin…

*

Ils émergèrent d'un sommeil lourd, très tôt. Ils s'affairèrent à la préparation de tout, la jeune femme veillant à la qualité des collations, le guerrier se chargeant des détails plus encombrants, dirait-on. Quand ils se croisaient pourtant, ils ne pouvaient s'ignorer. Quiconque les observait, comprenait leur union fusionnelle, et complète. Le géant déglutit face au plat qui se présentait à lui, le dégustant pleinement. La jeune femme le regardait, profitant pour éclaircir quelques points. « C'était lors d'un de nos voyages. Avant notre arrivée à Earudien. Nous nous sommes arrêtés dans un village au pied de la montagne. Les gens y étaient très réservistes, voire xénophobes à l'excès. Une jeune fille avec quelques soucis de langage nous avait demandé notre aide, et j'avais laissé Deyti aller quérir un médecin tout seul. Je pense que c'était pour elle. J'étais si proche, sans m'en apercevoir » C'était de l'ironie pure, mais il fut heureux que ça se passa ainsi. « Nous devrions y être assez rapidement » Il re-évalua ses paroles, sachant d'où venaient de tels questionnements. « Oui, et assez tôt pour qu'elle soit encore en vie de préférence » Le départ, suite à tout cela, était imminent. Un baiser de sa femme vint dévorer et ajouter au sucré de son système, le délicieux nectar de l'orine. Il était gâté. « Tes désirs sont les miens » fit le brun en baisant sa paume qu'il avait saisie.

*


Comme il l'avait prévu, le voyage fut de courte durée, pour lui qui du moins avait l'habitude de journées et journées de cavalgades. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'était la tenue décontractée de sa femme, de qui il ne pouvait plus détacher les yeux. Des formes qu'il n'avait détaillées que dans l'intimité la plus avide et exaltée, se formaient sous ses yeux, rehaussées par les habits inhabituels qu'elle revêtait. Elle était une source de tourments, et il dut avouer se trouver particulièrement futile sous de tels airs de bête endiablée, sauvage par la précarité de ses envies. Il roulait complètement dans ses instincts, et cette femme les réveillait de manière trop brutale, et qui plus est, imprévue. Il ne pouvait se prémunir, et souffrait au contraire de ces manifestations soudaines. Il voulait la dévorer de nouveau, et pourtant, ils n'étaient pas les plus sages qu'on puisse dire… Mais elle était délicieuse à tout instant, et ça, il allait devoir s'y faire. Dans un effort pénible et constant.

L'attente à leur arrivée fut inexistante, car le temps était compté. Le sien tout particulièrement. Viktorya menait la cadence, et il s'adaptait à cette dernière, ayant quelque peu perdu de son entrain. L'heure de la vérité approchait à grands pas. Des yeux, aux aguets, ne les quittaient pas, fixant leurs moindres faits et gestes, mais le tout dans une tension globale et une union inexistante dont il ne crut pas se rappeler. Ils franchirent le pas de porte d'une auberge miteuse, sûrement celle où il s'était rendu la première fois aussi, cette fois sans les échoppes levées, et la bonne humeur parmi les soulards, habitués de l'endroit. Il laissa sa femme commencer, et lui achèverait le discours ingrat. « Une femme. Ymïr la gardait dans sa hutte, et inutile de me mentir si c'est pour que je découvre plus tard qu'elle s'y trouve » , « Je ne vois.. » , « De quoi je veux parler ? Si vous préférez, je peux essayer d'aller extraire l'information à la concernée, mais ça risque de ne pas être joli joli. La dernière fois, c'est grâce à elle que j'ai pu dormir ici, mais j'oublie très vite les faveurs que je dois. Vous tenez assez à cette petite si je ne m'abuse ? » , « Scélérat ! » , « Contentez-vous de me répondre alors. Et rien ne lui arrivera. Ce n'est pas elle qu'on cherche. Mais bien celle qu'elle essaye de cacher de vous » L'homme dévisagea le mâle, prêt à lui sauter à la gorge. Toutefois la menace pesait, et il n'osait pas lui infliger quoique ce soit. « Elle est chez elle. C'est la maison la plus au centre… Avec une enseigne en fer noir » Le soldat se détourna de lui, sans lui jeter de regard supplémentaire. S'approchant de sa femme, il passa son bras autour de ses épaules. « Oui, nous pouvons y aller. Elle n'est pas là apparemment. Elle est chez cette jeune fille dont je te parlais. Mais nous pouvons entrer. Elle ne ferme jamais » Et vu la garde rapprochée qu'il y avait dans ce village, ce n'était pas étonnant.

*

La demeure était petite, et les couloirs assez courts. Le hall était en réalité une petite cuisine, tandis que le premier couloir donnait aussi accès aux escaliers du premier étage. Une porte au fond de ce dernier semblait suspecte. Celle-ci s'ouvrit comme dans un fracas très représentatif. David la chercha sur le lit aux larges couches empilées. Le Courage perdit ses griffes, toute son hargne devant le petit corps malade. Toute dévastation qui l'habitait, qui fusait dans le timbre de sa voix, s'évapora. À l'aube de sa vengeance, ses yeux en avaient perdu l'éclair du châtiment. L'abject détailla ses joues creusées, sa chevelure n'ayant plus rien de ses apparats soyeux. Ses muscles avaient perdu de leur fermeté, et ses lèvres, gercées, pleuraient l'éclat rouge de leurs plus belles années. Il s'approcha, le regard baissé. Sa main perdue entre les voiles des manches de la nymphe, ne montrait pas une once d'émoi. Sa marche était calme, mais paraissait saccadée. Son souffle restait contrôlé, mais peut-être s'attendait-on à le voir déstabilisé. Ses pas, lourds de sens, cessèrent une fois à son chevet. Sa main tombait sur le côté du lit, mais il ne put la saisir à l'heure de la séparation solennelle. Elle ne les avait pas encore quittés, mais la charogne qui pourrissait sous leurs yeux n'avait rien de l'éclat, de la beauté du diable dont il se souvenait. Fermant le poing dans son autre main, il prononça dans une intention dégradante. « Qui es-tu ? » Il la fusillait, malgré ses yeux toujours clos. Il voulait tout cracher, être aussi irascible et exécrable qu'elle l'aurait mérité. Or, il n'en avait pas réellement la force. La muse à ses côtés lui pompait ce vicieux musc qui lui collait à la peau. Elle le purgeait des morsures puantes qui l'infectaient, le rendant tout aussi mauvais. Son ton n'était point aussi tranchant, et sa lame avait perdu indubitablement tout son côté aiguisé.

« Regarde toi. Pour qui la beauté et les biens matériels étaient tout. Tu croyais m'avoir laissé là, mourant ? Qu'est-ce que ça fait de me voir revenir de l'au-delà ? » Il ne crut pas à une réponse, mais de derrière les rideaux de cils, la peau tachée de l'extrême fatigue, une réaction sembla émerger. Une main trembla, tandis que le corps crépitait. Ses iris s'exposèrent peu à peu, mais elle ne semblait pas vivifiée pour autant. « Tu.. ne peux pas mourir. Tu devais.. me poursuivre » Sa voix était aussi rauque, et aux accords aussi inconstants que le laissait à penser son visage blême. Une grimace déforma les traits du renié, son indignation étant énorme. « Tu comptais me condamner à te chasser ? Pourtant, il y a de ces choses que tu ne peux prévoir » Elle agrippa sa poitrine, consciente de ce à quoi il faisait référence. L'on dit qu'à l'heure du trépas, l'homme se fait plus sage, plus honnête. Elle était décidément l'une d'entre eux à qui ça n'arriverait jamais. « Tu.. as trouvé une autre.. pour me remplacer ? » Ses sourcils froncés, un sourire digne de mépris au coin des lèvres, elle semblait prête à s'effacer. David ne comprit pas où elle voulait en venir. Il rapprocha Viktorya, toujours par ces hanches généreuses, et cette taille qu'il ne brisait pas que par miracle, et se pencha pour l'embrasser. Avec toute la vigueur et la joie de ce bas monde. « Que dis-tu ? Quand t'ai-je seulement aimé, vouivre ? Tu me croyais peut-être à tes pieds, mais ma vie je l'ai construite. Et elle ne te sera pas dédiée. Je ne te pleurerai pas. Tout comme ton existence aura été insignifiante ici bas. Je vivrai. Sans toi pour me hanter » Elle voulut ouvrir sa bouche, mais tous ses muscles semblèrent lui faillir.

Il ignorait si elle avait entendu ces quelques mots, sûrement les plus traîtres d'entre eux. C'étaient ceux qu'elle avait engendré, et par l'égoïsme ultime, elle départait sans en cueillir les fruits. La lueur dans ses yeux, qui était déjà faible, n'était réellement plus. L'air de la pièce s'était figé, et le froid glacial remplaça les souffles chauds malgré les deux âmes qui y brûlaient toujours. Il serra un peu plus fort la main de sa compagne, regardant fixement le corps dépourvu de son souffle. Il lui ferma les yeux, mais fut dégoûté de ce seul geste. « Irëne était misérable. Et elle l'aura été jusqu'à la fin » Une larme perla, silencieuse, sur sa joue. Son expression restait toutefois de  marbre. Il n'était pas torturé par son départ. Il ne pesait pas sur sa conscience. Se tournant vers la déesse à ses côtés, il colla son front au sien, ses deux mains de part et d'autre de son visage élégamment tracé. Il garda quelques secondes les yeux fermés. « Merci, Viktorya » Et il y avait dans ce mot, qu'en langage réprouvé n'existait pas, toute la gratitude qu'il devait lui exprimer. L'embrassant par la suite, c'était le vœux le plus auguste, voire sacré, qu'il put lui faire. Il se dévouerait aux accomplissements de cette divinité frôlant les basses terres. Elle était tout pour lui. Cette mégère n'y pouvait rien.

+ 2 000 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 19 Jan 2016, 13:01


Mots : 870

Viktorya fredonnait doucement lorsque l'homme articula quelques phrases pour répondre aux siennes. Un état de bien-être l'envahissait, et elle se serait presque endormie tant elle était sereine « C'est ton monde David... Je veux le découvrir... Tu es un enfant du soleil, du ciel de la terre, tu es taillé pour t'occuper de ce que mes mains ne peuvent faire. Les champs ne sont pas une gêne pour moi, si tu me laisse à mes arts. Bouton d'Or m'enivre en premier lieu car celui-ci est ta patrie, tes racines. Je ne suis pas une travailleuse, et ne suis pas aussi conciliante lorsqu'on me le demande... » L'orine esquissa un doux rire qui s'étouffa dans la pièce embuée. Non pas qu'elle détestait travailler, mais elle laissait le labeur de la terre aux Réprouvés et aux gens bien plus manuels qu'elle là-dessus. Et puis elle doutait que David la laisse se souiller de transpiration dû à une journée de fauchage. Elle serait balafrée, basanée, peut être même moins innocente... Et pour quelle raison stupide prendrait-il la peine de perdre celle qu'il avait entre ses bras actuellement... ?
~
Viktorya se tut lorsque David joua de sa force pour que le tavernier avoue tout. Sous la contrainte, ne pouvant réellement résister, il énonça un lieu que le Réprouvé avait l'air de bien connaitre. Ce village... Rien ne lui était anodin. Il l'avait dit plus tôt, dans la matinée : si la muse avançait à tâtons, lui savait parfaitement où se rendre.
La belle plante n'avait fait attention à la fureur de la bête. Ce que sa tenue pouvait évoquer à son fiancé, qui dû faire bien des efforts pour se retenir de la dévorer sans préliminaires. Pour une fois, elle avait attiser son désir sans le vouloir, préférant se mettre à l'aise de tout, sans contraintes, comme le lui avait appris son maitre.

L'Orine suivit docilement David, qui se fraya sans mal un chemin dans une des maisons du centre du village. Il entra par une porte, avant d'en pousser une autre, de manière assez brutale. Un fracas, du bruit résonna dans la hutte, avant de se taire. La malade ne tressauta même pas. Aucune paupière ne se leva pour rendre hommage à la venue du Réprouvé. Sa main dans la sienne, leurs doigts emmêlés, le couple s'avança alors jusqu'au chevet de la souffrante. Viktorya ne lui jeta aucun regard, non. Légèrement en retrait, elle n'avait d'yeux que pour son homme mais, cette fois ci, sans idée déplacée. Elle guettait une faiblesse, un signe qui montrerait qu'il avait besoin d'elle, de son soutient... Mais rien ne vint. Il serrait sa main, crachait des mots impurs à l'encontre du cadavre. Au bout de plusieurs minutes, Viktorya finit par tourner la tête, et voir alors l'engeance décharnée qui avait condamné son futur. Et contre toutes attentes, elle qui ne l'a jamais connu dans ses beaux jours, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Elle ne pouvait pas la fustiger intérieurement. Au contraire...
La scène qui se déroula sous ses yeux, n'était que calvaire pour elle. David l'embrassa, mais ce baiser était distrait, là pour faire enrager une presque morte. La muse ne pu s'empêcher de verser des larmes, sans bruit, silencieusement, serrant à son tour la main de son aimé. Cette femme, à l'agonie, payant enfin l'affront de sa propre vie par sa mort, avait quelque chose d'aussi misérable que regrettable.
La culture et la coutume voulurent qu'on pleura devant le trépas d'autrui. Alors la divine pleura devant le dernier souffle de cette dame.

David la serra contre lui, l'enveloppa toute entière, la remerciant de tout son soûl. L'Orine s'accrocha à lui, le prit par le cou, serrant ses mains dans son dos. Elle n'avait pas mal... Elle ne ressentait rien, mais elle était choquée. Choquée d'avoir assisté à quelque chose qu'elle pensait largement pouvoir surmonter.
Sans parler, elle tremblait, sanglotait, laissant verser ses grosses larmes sur l'épaule de son amant. Au bout de plusieurs minutes, presque à bout de force de l'avoir tant serrer contre elle, elle articula « Ex... Excuse moi... David je suis désolée... Je suis une piètre comédienne, je ne... » Elle étouffa un sanglot suivit d'un tremblement « J'ai l'habitude de sauver les misérables, pas de les laisser mourir... Pardonne moi... » Qu'il la pardonne de cet affront, de ces larmes qui ne devaient pas couler...
~
Le visage encore rosit, mais pourtant sec, Viktorya se dirigea, aux côtés de David, vers l'auberge. Ils avaient faim, bien que l'appétit de la belle soit légèrement diminué avec les évènements...
Elle tenait sa main, comme une ancre à ce monde dont elle ne pouvait se défaire. Dans le plus grand calme et sans un mot, ils poussèrent la porte de l'édifice, qui ne résista pas vraiment. A l'intérieur, beaucoup de gens étaient déjà attablés, et certains étrangers étaient tous regroupés à une table, bien qu'aucun ne se connaissait en particuliers. Le tenancier, un peu plus gaillard que tout à l'heure, leur montra la table en quarantaine, les obligeant à s'asseoir là, comme s'il avait le Kurbus « Ne t'inquiète pas... Mangeons et partons. Nous n'avons plus rien à faire ici... » A ces mots, pourtant discrets, le tavernier derrière son comptoir écarquilla les yeux mais ne dit rien. Il laissa les intrus s'asseoir et leur servit le plat du jours, bon, gros, et gras. Viktorya grignota à peine les pommes de terres, se rabattant plus sur quelques fruits mûrs « Il me tarde d'arriver chez toi David... Je n'ai que faire de ce village où ils ne savent même pas vivre avec les étrangers. Regarde nous à cette table... Ils nous parquent comme ils parqueraient du bétail. Loin, pour ne surtout jamais nous toucher... J'en suis fatiguée... » Elle repoussa son assiette quasiment pleine, incitant David à la finir s'il le souhaitait « Je pense... Je pense qu'elle t'attendait pour mourir... L'as-tu entendu ? Ton but était de la poursuivre. Elle s'attendait à ce que tu reviennes un jour ou l'autre. » Un peu gênée, elle ajouta alors « Je... N'avais pas compris. Je pensais que... Tu avais été son amant et... Je suis heureuse d'avoir appris que non. » Elle caressa alors le dos de sa main brune, posée sur la table. Un petit sourire revint ses lèvres, sans pour autant s'étirer comme à son habitude, dans un rictus radieux.

L'après-midi s'annonçait longue, mais le moral de la belle n'était pas au beau fixe. En réalité, ce fut pire encore lorsqu'ils sortirent, déambulant dans les allés du petit bourg. Trois hommes tenant des outils de paysans, interrompirent leur marche « Que venez-vous faire ici ? », « J'suis certains que ce sont eux. Vous êtes les meurtriers. », « Pardon ? », « Ouais, t'as bien entendu petite traînée. Tu crois nous avoir dans tes habits de démone, mais on n'est pas tombés de la dernière pluie. N'essaye même pas de... » Mais le coup était partit. David était intervenu alors que Viktorya était au bord de l'évanouissement.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 20 Jan 2016, 00:23


Ses larmes étaient des perles, qu'elle gaspilla pour une moins que rien. Elle pleurait les bons comme les mauvais. Indépendamment de leurs penchants, ils avaient droit à son pardon. Ils n'avaient à le mériter, car elle priait le salut de leurs âmes de la même manière. Elle sanglotait pour tous ceux qui, sous ses yeux, étaient exemptés du souffle de vie qu'il était impossible de ramener. Que ce fut par empathie, ou simplement par habitude, la déesse versait pour ses fidèles et sujets le liquide de ses beaux yeux. Le renié était loin de comprendre la torture qu'il lui faisait vivre par ce spectacle macabre. Lui n'était pas pur, lui ne ressentait rien. Lui s'était vu trancher des têtes, et les détacher du corps pour ce qu'on considérait des broutilles. Lui n'était pas tendre, et n'épargnait pas ses adversaires. Dans une guerre, il n'y avait pas de place pour le sentimentalisme. Mais le guerrier oubliait l'existence d'individus au coeur pur dont les mains n'étaient pas tachées. Ni de sang, ni d'une quelconque avidité. C'était dans ces conditions qu'il l'avait rencontrée. L'homme connaissait bien la portée de sa gentillesse et serviabilité. Il s'était donné à elle, le temps de soigner ses blessures que la dryade pansait avec dévotion. Il se rappela que telle était la raison première de l'adoration qu'il portait à sa femme. Et ainsi, ses larmes lui parurent religieuses, avec un quelque chose d'auguste. La belle lui arrachait plus que son regard. Dans les affres qui étaient les siennes, il restait droit et inébranlable. Il avait puisé en elle toute la force qui lui était nécessaire. Le brun cherchait maintenant à faire de même, mais c'était loin d'être suffisant. La muse souffrait à la lueur sombre d'une bougie qui n'éclairait plus qu'un cadavre putride.

Ils cherchèrent un confort mutuel dans les bras de leur moitié. Couple soudé, ils traversaient ensemble les obstacles que la vie dressait sur leur chemin. L'orine laissa ses émotions déborder, s'accrochant au réprouvé comme si sa vie en dépendait. Il lui retourna tout l'émoi d'une telle étreinte, lui laissant le temps de pleurer, de laisser tout ce qu'ils avaient vécu dans ce village dans le passé. Qu'elle laisse ce qui était révolu l'être, et qu'il ne puisse plus les empêcher d'avancer. Qu'elle accepte son vécu, ses balafres et son agonie, sans pour autant en faire des fardeaux. Ce n'était pas leur objectif. Ce n'était pas ce qu'ils étaient venus chercher. Ils ne poursuivaient que l'apaisement. Ils ne voulaient que l'oubli d'une vengeance. Celle-ci érigeait des murs de fer que même l'amour ne pouvait traverser. S'il se laissait posséder par ses influences néfastes, qui sait ce qu'il aurait perdu au change. Si pour son village, il avait dû abandonner son humanité… qu'aurait-il pu sacrifier en ce qui concernait cette femme ? Ce voyage leur avait été bénéfique, mais il fallait effectivement le temps de tout assimiler. Il porta une main à sa crinière d'ébène, le corps de la jeune femme contre celui immense de l'emplumé. Il la caressa pendant qu'il parlait. « Pleure, Viktorya. Tout ce qu'il faudra. Ta bonté est si belle. Je ne peux pas t'en vouloir pour ces larmes. Tu as ce que je n'ai pas, et tu es ce que je veux le plus protéger. Reste telle que tu es. Apprécie la vie des autres comme il se doit. Jamais je ne te le reprocherai » Elle était l'emblème de sa loyauté. Elle incarnait véritablement sa divinité, et ce n'était pas pour rien qu'il avait prononcé des vœux solennels tantôt. Il était le seul à avoir compris, mais c'était là le plus important. Il s'était juré de la protéger, quand bien même il dut y laisser sa propre vie. Étant donné la peine que serait celle de son épouse, jamais il ne se le pardonnerait. Mais elle était sa raison de vivre, le Graal à la sainte existence. « Pleure pour eux si tu le souhaites. Car jamais nul autre ne le fera » Et elle se chargeait de le faire, si altruiste que ça faisait mal à voir…

*

Dès qu'elle fut plus calme, ils sortirent de la bâtisse. Longeant quelques allées dessinées par la terre battue, ils revinrent à l'auberge pour manger un morceau, avant le grand départ. La journée avait été exténuante, et ils devaient reprendre des forces. L'atmosphère clairement hostile, ne présageait cela dit rien de bon. Les villageois portaient de gros préjudices aux étrangers, et lors de sa dernière visite, le roturier avait eu droit à des moqueries répétées ainsi que l'habituelle animosité. Il crut que sa nature y était pour quelque chose, mais qu'ils aient infligé le même comportement à la divinité qu'il tenait par la main, montrait clairement qu'ils ne craignaient pas justes les êtres abjects de son espèce. On leur jetait des regards incongrus, et chargés en nocivité. L'exilé les leur rendait, les dissuadant d'approcher, mais aussi de tenter quoique ce soit d'autre. Il craignait non pas pour sa sécurité, mais qu'un grand conflit n'éclate. Dans ce cas, il n'était pas sûr de pouvoir la protéger, car il avait une idée approximative du nombre de bougres qui peuplaient ce village. Il n'y avait rien de prometteur à tous se les mettre à dos. Il acquiesça à la remarque de la demoiselle, dévorant malgré le côté infect du plat, tout son contenu. « C'est un village où il n'est pas bon de vivre, Vik'. Les jeunes qui se retrouvent ici, sont soient déjà endoctrinés et prêts à suivre les pas de leurs paternels.. soient sont contre leur système de rejet. Mais quoiqu'ils fassent, s'ils décident de rester, ils sont condamnés » Et ce village pouvait se dire un de ceux extrémistes qui pour combattre les races ennemies et les bandits, s'était armé de bien plus que de leurs armes. Ils avaient pétrifié leurs coeurs, et étaient devenus irascibles au possible. Irëne avait choisi le pire endroit où venir se perdre.. Il n'en doutait pas. « Ce n'était que cela pour elle. Elle voulait m'attirer vers elle, mais ses faveurs étaient teintées de rouge. De sang et de malice. Elle m'attendait peut-être, mais je n'étais pas celui qu'il lui fallait. Rien ne nous a jamais uni. Ne ressent rien pour celles que j'ai laissé derrière moi. Elles ne sont rien. Je les ai oubliées. Je ne veux qu'une vie paisible en ta compagnie.. » Et si elle caressa le dos de sa main brune, lui vint embrasser la sienne, polie, en cachemire. Il ne lui avait pas rendu ce sourire, lui montrant par ce geste toute l'étendue de son sérieux.

Ils ne se firent pas prier pour quitter la bâtisse. La mauvaise humeur qui inondait la pièce finit par leur être insupportable. Ils préfèrent déambuler dans les quelques rues du village, mais se firent bientôt intercepter. Ils n'avaient rien demandé et pourtant. Les troubles venaient d'eux-mêmes à leur rencontre. Les hommes commencèrent à injurier les nouveaux venus, décidément bien remontés. « Maintenant, on se venge à trois contre un ? Tout ça pour des petites menaces au comptoir d'une miteuse auberge ? » Il les avait mal jugé. Ses paroles n'étaient pas à l'origine de ce quiproquo. Elles les avait peut-être incité à agir, mais n'avait en aucun cas provoqué cette altercation. Les deux êtres ignoraient de quoi on les accusait au juste, et comme d'habitude, personne ne prenait la peine de leur expliquer. Ils voulaient les inculper, mais de quel crime ? Ils l'ignoraient. Les écarts de langage étaient toutefois à proscrire. Le premier qui l'osa, employa décidément les pires mots qui soient. La jeune femme était sensible à tout genre de médisances, et il avait pris les pires. L'hybride lui sauta au cou, lui écrasant presque la trachée sur le sol poussiéreux. Un de ses bras était immobilisé par une jambe de l'homme enragé, tandis qu'il scrutait, debout, les deux autres aux alentours. « Répétez un peu pour voir ! » Il réglait tout par la violence, mais ils rejetaient de prime abord toute compréhension et déduction logique. Ils étaient des gens avec qui il était impossible de converser. Le réprouvé en avait conscience, et leur façon de parler suffisait à le leur prouver.

Les regards se braquèrent sur lui, et pas que ceux des deux villageois qui n'osaient plus rien faire. Ils restaient là, incapables de tenter d'autres approches. Il considéra la fuite, mais jusqu'où pourraient-ils aller ? Leurs chevaux avaient sûrement été confisqués, étant donné qu'ils les avaient laissés aux écuries. De plus, s'ils décidaient d'utiliser les ailes du jeune homme, qui sait s'ils parviendraient à aller assez loin pour fuir leur emprise… Par voie terrestre, il fallait traverser le massif pour revenir dans les larges sentiers et les zones plus habitables où l'on trouvait beaucoup moins de précarité dans les conditions et même niveau mentalités. Mais cette route était décidément la plus condamnée, sachant qu'ils ne tarderaient pas à alerter les villages aux alentours. Il n'avait pas réalisé qu'ils n'avaient pas où fuir, et ne réalisa que trop tard l'échappatoire absente. S'apercevant de l'inattention du géant, celui de gauche, au visage rabougri et les cheveux crasseux, voulut s'en prendre à la petite femme, décidément pas remise de ses émotions. Sortant ses ailes et dégainant sa lame, David l'en dissuada si l'homme ne voulait pas y laisser un bras. Ils crièrent au complot, hurlant qu'ils étaient les meurtriers tant recherchés. S'ils avaient d'ores et déjà un bon public, là ce fut l'hécatombe qui déciderait de leur avenir. Des têtes étaient sorties de chaque bâtisse, et de partout surgissaient des regards accusateurs.

Dans l'esprit de l'homme surgirent alors des images, comme les fois précédentes. Elles étaient peintes d'irrégularités et pouvaient à tout moment changer. Il suffisait d'une maigre altération pour que le futur diverge de celui qui se présentait à lui. Il se forçait à y chercher la clé, épuisant ses maigres réserves de magie. La silhouette d'une femme surgit, à chaque fois qu'il essaya de trouver une porte de sortie. Et il fallait croire qu'ils devraient reposer sur l'intervention de cette dernière.. Tout du moins, ils n'étaient pas en position de force, et ça faisait toute la différence. Se faire capturer pour ensuite mieux s'échapper était une tactique commune. Mais il s'inquiétait. Sa femme entre ses bras, il ne permettait pas à un seul de ne serais-ce qu'effleurer un seul de ses cheveux, mais il ne voulait pas lui faire traverser des choses horribles. « Irëne.. Irëne est MORTE !! Ce sont forcément eux les meurtriers » , « Je les ai vus sortir de la hutte d'Ymïr » , « C'était les derniers à l'avoir vu vivante alors.. » , « On détient enfin les vrais coupables ?? » , « Qu'on les emmène !! » , « Dans les cachots du doyen » s'écrièrent les villageois à l'unisson, dans ce qui paraissait presque un chant.

C'était la dernière goutte d'eau qui fit déborder le vase.

+ 1 900 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 20 Jan 2016, 09:46


Mots : 1 000
L'émoi était à son comble. Viktorya n'avait pas la force mentale pour supporter de telles insultes a son encontre. Elle avait envie de pleurer toutes les larmes de son corps, mais s'abstint, en voyant comment la situation avait finalement dégénérée. Elle n'assumait pas qu'on la traite de prostituée, de femme de petite vertu, simplement parce que c'était simple, facile, et gratuit. Si elle avait pu, elle se serait assise, tant elle se sentait mal et presque meurtrie.
David, lui, décida de répondre par les coups, par la colère. Sa peur fut qu'il se transforme en Démon. Qu'ils arrivent à le pousser assez à bout pour qu'il cède à une de ses multiples crises. Bien qu'elle n'avait les yeux rivés que sur lui, elle n'était pas sourde au reste, loin de là. Dans sa si belle tête, pourtant pleine, plusieurs questions se chevauchèrent, et ces interrogations laissèrent place à plusieurs sentiments. L'effroi, la peur, la peine et l'agacement. Si son fiancé se laissa submergé sans mal par l'un d'eux, trouvant de suite un extrême dans la réaction, la muse se vit réfléchir à deux fois. Ils étaient attaqués, acculés contre une paroi de manière à empêcher l'évasion... Clairement, ils étaient fait comme des rats « Dans les cachots du Doyen ! », « Attendez ! » Elle n'impressionna personne mais osa sortir de derrière le basané qui lui servait de bouclier imperméable « Attendez messieurs dames... Nous sommes arrivés il y a à peine deux heures, pour rencontrer Irëne, notre amie souffrante. Nous ne sommes pas... », « Bien sur ! Et alors, c'était pas vous peut-être qu'Heis a vu hier ? Il a clairement décrit une femme disparaissant dans la nuit noire ! Ici, y a pas d'étrangère ! », « Nous n'avons pas à vous croire ! Vous ne prenez pas la peine de nous écouter, alors ne pensez pas que vous pouvez avoir main mise sur nous ! » Des villageois braquèrent leurs armes pour avancer, mais l'Orine s'irrita légèrement « J'ai dis STOP ! » Une barrière de roses et de ronces poussa entre eux et les ennemis. La belle se retourna vers David, laissant tomber son masque de femme forte, pour venir se réfugier dans ses bras, sous peine de tomber en sanglots « Je ne sais pas quoi faire David... Ils refusent de nous écouter, et personne ne peut leur faire entendre raison. Où est cette amie dont tu as tant parlé ? Crois-tu qu'il serait judicieux de... » Mais elle ne pu finir sa phrase, que sa barrière céda, révélant alors le couple.

Un puissant mage se trouvait parmi eux. Ce ne fut que de courte durée qu'ils se protégèrent. Un homme, grand et assez longiligne, usa de sa puissante magie pour détresser le bouclier de lianes « Monsieur, Madame... Je crois que nous avons un contentieux. » L'Orine se retourna alors vers lui, soupirant doucement. Enfin quelqu'un de civilisé « Très certainement oui... Je me nomme Viktorya et voici mon époux, David. Nous sommes venus voir Irëne qui est une vieille amie de mon mari. Ce dernier étant déjà passé par votre bourg quelques mois au paravant, il était naturel qu'il y revienne. Nous sommes arrivés il y a tout juste deux heures. », « Bien. J'entends votre plaidoirie cependant... Il y a plusieurs semaines maintenant que nous subissons des attaques à répétition, de jour comme de nuit, arrachant ainsi des membres de nos familles. Beaucoup se sont retrouvés tués et assassinés. Par mesure de précaution, vous comprendrez donc qu'un petit séjour chez le Doyen s'impose, le temps que nous vérifions que ce soit vous ou non. », « Tu penses que c'est eux ? » Le mage calme et placide leva la main comme pour calmer le paysan « Je vous ai appris qu'il ne fallait pas juger comme vous le faite. Les preuves seront les preuves. Si pendant leur capture les meurtres continuent, alors il paraitra évident que ce n'est pas eux. Ainsi chers étrangers, veuillez me suivre. » Viktorya ne lutta pas contre ce discours. D'habitude, elle aurait essayé de comprendre, de chercher à témoigner sa bonté mais, ici, elle obéit, le suivant calmement. Qui était-il ? La femme ne trouvait rien à dire, et plus elle y réfléchissait, plus elle pensait qu'il avait raison. Et il leur fallut qu'une dizaine de minute pour se retrouver derrière des barreaux magique, dans un sous sol un peu miteux et humide, sur une paillasse défraîchie « Je... » Comme revenant à la réalité, elle comprit qu'elle s'était faite dupée « Oh... Le vil ! David... Nous avons mordu à l'hameçon comme des nouveaux-nés ! Quelle idiote ! »

Viktorya se mit à réfléchir, faisant quelques pas dans la cellule givrée. Au bout de plusieurs minutes, elle finit par se stopper « Pourquoi nous ? Nous sommes les premiers qui passent, et cela veut dire que nous sommes ceux créant le chaos parmi eux ? Le Doyen ne pourra rien de plus, et je doute qu'il veuille faire quoi que ce soit. Si ces gens sont racistes à ce point, c'est que ça vient bien de quelque part ! » Elle serra ses petits poings « Ca m'énerve, quelle injustice... ! Nous n'arriverons jamais à leur prouver nos raisons qui sont valables en plus de cela. Ils sont bornés et irascible, comme Irëne a pu aller se perdre dans un tel bourg ? » L'Orine n'était pas souvent aussi agacée mais en réalité, c'était un spectacle amusant. Elle gonflait les joues, rougissait sous l'émois, essayait de se contenir mais tout cela se traduisait en des centaines de pas le long d'un cercle imaginaire... Elle avait quelque chose de mutin, même lorsqu'elle cédait à un péché pourtant... « Quelle plaie... Que faire ? » La femme regarda l'homme en face d'elle. Il était toute sa vie et, actuellement, sa vie était en cellule « Je pourrai... nous téléporter ailleurs, mais nous n'aurons pas intérêt de revenir avant des dizaines d'années... »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 20 Jan 2016, 22:52


David se laissa submerger. Il n'avait plus de restreinte une fois qu'on éraflait la femme de sa vie. Si on lui causait du tort, c'était se mettre le réprouvé à dos. C'était s'approprier son courroux. C'était accepter son châtiment. Nul ne s'en sortirait indemne d'avoir un jour osait souillé, même si c'était par les mots, la belle femme qui croulait sous les injures qui lui étaient adressées. Elle était sensible à ce que les autres pensaient d'elle, et l'hostilité qu'il y avait dans ces propos ne manqua pas de mettre à mal ses défenses déjà bien enfoncées… Elle était affaiblie par les épreuves, et il n'avait pas fallu beaucoup pour qu'ils aient raison de son coeur. Il n'aurait pas été surpris qu'elle pleure, et il ne pardonnait pas à quiconque l'ayant blessée. Aveuglé par ce que lui dictaient ses poings, il ne songeait plus à rien. Ni à son démon, ni aux représailles qu'il pourrait s'attirer par son geste. Il ne réfléchissait plus. Il n'était plus doté d'un quelconque jugement au point où ils en étaient. C'était ainsi sa manière de riposter. Plutôt que leur faire comprendre qu'ils avaient tort.. Plutôt que parler à des murailles qui jamais n'avoueraient qu'ils s'étaient induits en erreur. Il veillait pourtant, et simultanément, à sa protection, ne la quittant pas des yeux un seul instant. Il l'avait rejoint, et se tenait ainsi à ses côtés. La sentence était proche, et contrairement au renié, la jeune femme essaya de s'opposer à l'inévitable. Malgré le mur d'animosité qu'on lui avait opposé, elle n'abandonnait pas ses idéaux de paix. Elle ne laissait rien derrière elle. Tous ses bagages l'accompagnaient en permanence, et malgré l'échec cuisant qu'elle pourrait rencontrer, elle se lançait, éperdue, en écu. Elle n'était pas femme à se laisser faire, bien au contraire. Elle défendait ce qu'elle croyait juste, et leur innocence en faisait partie. Elle ne comptait pas les laisser la bafouer, sachant qu'ils n'avaient de preuves à leur fournir. Les premiers villageois surent cueillir sa rage, son indignation face à l'injustice qu'ils faisaient pleuvoir sur le couple à terre.

« Ils sont comme ça, Vik'.. Ils n'ont ni foi ni loi. Ils attaquent tous ceux qui leur semblent suspects.. Ils sont complètement endoctrinés » Et la remarque était fort pertinente, plus qu'il ne le croyait. L'attaque était la meilleure défense, mais contre eux, l'effet de ricochet s'avérait assez important. Plus elle essayait d'appuyer leur manque d'opportunité, la mort naturelle de leur amie.. Plus ils semblaient se fermer à cette éventualité. Ils cherchaient désespérément en eux les coupables idéales, quand bien même ils devaient se voiler la face jusqu'au bout pour les obtenir. Un être d'apparence sensée, fit son apparition, usant de ruse plutôt que de force pour les approcher. Toutefois, il avait plus que de la simple prestance. Ses talents en magie anéantirent entièrement les pousses qui les gardaient reclus. Les civils avaient déclaré les hostilités les premiers, donc les deux inconnus étaient, tout à fait, en droit de se défendre. L'homme n'avait rien à en dire là dessus. Le discours se fit, et sembla plutôt logique. Il s'opposait à ses alliés, et semblait réellement ne pas vouloir les exécuter à tort. Le réprouvé se laissa tout autant duper, ne réalisant même pas qu'il était sous l'influence d'un autre… Qu'on l'avait soumis, et qu'à de si légères suggestions, ils avaient tous les deux cédé.

[ Dans les cachots, quelques minutes après leur capture… ]

Il la laissa déverser tout le contenu de sa colère, tout ce qu'il lui pesait sur le coeur. Qu'elle laisse son irritation gronder. Qu'elle libère tous les cris étouffés. Qu'elle fulmine, ou qu'elle peste les inconscients qui les avaient jeté dans ces cachots. Elle avait tous les droits, et il la laissa faire comme bon lui semblait. Une vision rare à ses yeux était toujours la bienvenue, avant qu'il lui fasse les mille confidences habituelles, et qu'il tente de la calmer. « Vient là, mon amour » Touchant du bout des doigts une de ses mains, il longea son bras pour l'inciter à le rejoindre. Il la fit se baisser juste devant lui, l'enlaçant. « Il valait mieux que ça se passe comme ça » Il laissa l'information en suspens, le temps d'y trouver l'explication adéquate. « Nous n'avions pas où fuir dans cette situation. Nous étions entourés, et ils nous auraient suivi, où qu'on aille. Les villages aux alentours ne nous auraient pas accueilli non plus. Cet homme a été plus intelligent. Nous avions affaire à meilleur que nous » Et ce n'était que la normalité même de remarquer l'écart de puissance qu'il y avait entre eux. Il soupira, en proie à un fâcheux mal de crâne. « Ce n'était pas nous en particulier. N'importe qui aurait servi, tant qu'ils y trouvaient le bouc émissaire parfait. Tous les étrangers auraient été bons à remplir cette tâche » Il songea aux raisons qui les avaient poussé à être si extrêmes, l'homme n'ayant aucunement souvenir d'avoir observé tant de nocivité à son égard lors de sa dernière visite. Les choses semblaient avoir pris de toutes autres proportions, et l'impact pour la population se faisait sentir. « Ça ne me surprend pas qu'elle y ait trouvé des gens avec qui bien s'entendre… Par contre, es-tu sûre de pouvoir passer sa défense ? Il n'a pas protégé la cage magique ? » Il hésita quelques instants, intimant sa femme à se rapprocher. « Il faudrait que nous arrivions à attirer un garde à l'intérieur à un moment ou à un autre. Quand nous compterons fuir. J'ai de quoi le piéger, et nous pourrons alors espérer filer plus tranquillement. Attendons le soir » Il l'embrassa, lui aussi dépassé par les événements...

*

[ Dans les appartements du doyen, peu après leur capture… ]

« Doyen. Puis-je entrer ? » , « Entre, entre ! Je t'en prie » L'homme s'engouffra dans la pièce, refermant avec lenteur la porte derrière lui. « Vous me paraissez nerveux. Avons-nous quelque nouveau incident à pleurer ? » L'homme faisait les milles pas devant le mur où se découpaient plusieurs longues fenêtres en verre. Les rideaux étaient tirés, et il essayait comme d'éviter de regarder au dehors. « Il n'est rien… Qu'étais-tu venu faire ? » , « Vous annoncer que nous avions retrouvé les meurtriers potentiels » , « Oh !! » L'homme qui jusque là sombrait dans un morne désespoir, semblait pris d'une nouvelle crise d'euphorie. « Dites moi tout ! Où les avez-vous trouvés ? » , « En ville, monsieur » , « Qui sont-ils ? » , « Des étrangers venus d'ailleurs. Ils sont arrivés ce matin même d'après les dires des villageois. Le visage de l'homme leur semble familier » , « Est-ce vraiment possible ? Comment auraient-ils pu com.. » , « Monsieur. Doutez-vous de ma parole ? » , « Non ! Pas du tout, mais tu sais.. tu es mon plus fidèle conseiller et.. » , « J'ai des preuves de leur culpabilité. L'un des deux portait ceci lorsque nous l'avons fouillé au corps tantôt » , Il sortit une dague dont la lame semblait avoir été trempée dans le sang. Des résidus restaient sur la pointe et du côté aiguisé. « Quels effroyables personnages.. » , « Vous n'avez plus à vous en faire. Nous allons vite nous en débarrasser » , « Tuer les autres n'a pas empêché ces lettres d'arriver… Ils sont tous fous » , « Je vous avais dit, monseigneur, que bon nombre viendraient ici pour vous enlever votre plus précieux trésor. Les hommes sont indignes de ce dernier. Ils sont avides de richesses. Nous ne pouvons pas leur faire confiance. À chaque fois qu'un d'entre eux pénétre dans notre village, une horreur est vouée à se produire » , « Nous sommes déjà si hostiles envers eux.. Quoi faire de plus ? » , « C'est très bien, monseigneur » , « Tout est grâce à toi, mon brave Helkior » , « Il n'en est rien. Mais si je vous sens aussi.. nerveux, c'est bien car une nouvelle menace est arrivée je suppose » L'homme baissa les yeux, écartant d'une main craintive les rideaux qu'il gardait fermés en permanence. « Je ne peux décidément rien te cacher… J'ai peur pour ma vie ! » , « Avez-vous suivi mes directives ? » , « Oui, mon testament est rédigé. Je l'ai laissé dans ce placard, dont tu es le seul – avec ma fille – à connaître la clé. Il ne pourrait pas être plus en sécurité » , « Sachez que c'est pour préserver ce trésor dans votre illustre famille qu'il faut toutes ces précautions. Ils ne parviendront pas à le voler » Le regard admirateur du doyen se porta vers son homme de main. Redressant son dos, croisant les bras, il avança fièrement dans la direction opposée aux fenêtres. « Je suis fière d'avoir fait de toi mon héritier, mon cher » , « Vous ne serez pas déçu »

*

[ Une heure suite à leur capture... ]

« Mademoiselle, vous... » Une voix vociférait dans la pénombre des mots incompréhensibles. Seules quelques parties étaient déchiffrables si les deux amants taisaient leurs voix, voire même les battements de leurs coeurs. « .. par là.. Helkior vous le.. regretter ! Revenez ! » Des bruits de pas de plus en plus bruyants raisonnèrent dans les couloirs, une petite voix inaudible semblant rétorquer avec violence. Elle se taisait parfois, comme si ses crises de colère s'échappaient, pour reprendre de plus belle. Il ne fut pas étrange que toutes ces interruptions furent les moments où l'homme chercha à l'empêcher de pénétrer par dieu sait quel chemin. « .. mademoiselle ! Je vous l'ai dit ! Vous ne pouvez pas libérer les prisonniers ! » Cette fois, l'homme se trouvait juste devant la porte, et sa voix, son timbre étaient clairs comme du cristal. « Ils.. là dedans ? » s'enquit la demoiselle d'un ton de voix qui, malgré ses accords enragés, était comme à son habitude pleine de bienveillance. Elle n'utilisait pas les mots pour s'exprimer. Elle faisait parler tout son corps, toutes les notes musicales qui s'échappaient de sa gorge malade. « Tuer.. étrangers.. est pas bien. Je ne veux.. pas » , « Et bien, c'est pas nous qui avons commencé ! Veuillez le comprendre enfin ! C'est eux les fautifs ! C'est eux qui veulent tous nous prendre, et qui viennent même jusqu'ici pour égorger nous enfants, nos frères. Juste parce qu'ils ne retrouvent pas ce qu'ils veulent » , « Ils.. sont pas coupa.. bles » Le soldat demarra au quart de tour, forçant la jeune femme s'arrêter pour l'écouter.

« L'homme nous a attaqué, c'est une preuve évidente que c'est un sauvage. Il avait des ailes antagoniques. C'était sûrement un de ces réprouvés dont on a entendu parler » , « Comment.. est.. il ? » Elle sembla se rendre plus enthousiaste à son tour, soudainement. « Brun, grand.. baraqué ? » Elle redoubla d'insistance pour dérober la porte qu'on avait fermée à clé. Alors qu'elle avait supplier l'homme de la défoncer avec elle, une main vint chercher son poignet et la plaquer contre la surface de bois. « Je croyais vous avoir dit de rester loin de la demeure si vous ne vouliez pas avoir de problèmes » , « C'es.. chez moi » , « Avez-vous oublié ce que vous avions convenu, demoiselle ? » , « Que dites-vous, mons.. » L'homme leva une main, forçant l'ignorant à une perte de connaissance. Le corps tomba au sol, dans un fracas. « Accompagnez-moi. Il ne faut pas rester là. Je vous emmène dans vos quartiers. Et je vous y enfermerai. Aujourd'hui se termine tout. Vous n'y pourrez rien » , « Qu... » Le discours sembla de plus en plus lointain, et ce furent les derniers mots audibles aux oreilles des prisonniers. Le réprouvé se laissa échouer contre la poitrine de la jeune femme, avant de prendre plutôt pour refuge ses deux genoux. Il semblait plus calme, même si ce n'était qu'un peu. « Elle reviendra ce soir. Elle saura nous en dire plus » Il y avait un clair agacement qu'on lisait sur ses traits, comme sur les muscles qu'il gardait tendus, plus que de raison. « Et elle a intérêt à pouvoir nous sortir de là » Car il commençait à sérieusement s'impatienter, et il ne voulait pas commettre de bain de sang. Non seulement il serait irréversible, mais en plus l'homme n'en sortirait sûrement pas intacte. C'était leur dernier recours, et ils espéraient ne pas avoir à le mobiliser...

+ 2 000 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 21 Jan 2016, 14:40


Mots : 1 396
Viktorya dépérissait. Ils avaient osé priver du jour, une belle fleur en expansion. Avares indigènes qui se permettaient l'impensable face à cette muse de lumière, la belle ne répondait déjà plus, la tête dans les genoux, collée contre son fiancé qui lui, ne savait que faire. Pour s'être calmée, elle s'était bien calmée. Assagie, et elle s'était même épuisée. Actuellement qu'une ombre, elle n'écouta que d'un oreille les dires de son amant. Sa voix, son odeur... Tout était faussé ici, dans cette cage magique, d'où ils ne pouvaient sortir. David avait bien essayé de la rassurer, que ce n'était pas sa faute et qu'ils avaient déjà fait tout ce qu'il pouvait, mais c'était bien difficile de convaincre la belle d'un effort futile. Sa magie n'était pas assez puissante pour combattre qui que ce soit, et elle pouvait seulement réparer des maux bénins que l'on causait.

Lorsque la voix d'une femme retentit à l'entrée des cachots, l'Orine leva la tête, désireuse de visite, d'un soutient quelconque. Mais l'inconnue se fit renvoyer immédiatement par le puissant mage qui les avait tous deux bluffés, dans l'après midi. Assise au bout du banc mit à disposition, David y était allongé dessus, la tête sur les cuisses de sa fiancée « Je vais devenir folle. J'ai un Orisha pour maitre, et j'ai les mêmes valeurs que lui concernant la liberté. Me faire enfermée impunément, sans preuve, et avec une injustice pareille... » Elle râla fermement, ne pouvant rien faire de plus de toute façon. La barrière magique empêchait la téléportation intérieure et extérieure, ainsi que la communication avec autrui.

Plusieurs heures passèrent particulièrement lentement. Viktorya avait fini par s'endormir dans les bras chauds du Réprouvé. Assise en amazone sur ses cuisses, elle avait filé son visage dans son cou, respirant son odeur apaisante, qui lui permis de s'assoupir quelques instants. Ce fut piquée de baisers qu'elle se réveilla doucement. En effet son amant n'avait de cesse de la choyer, mais pas dans le but de l'attiser, bien au contraire. Il lui signifia amoureusement qu'Ymir était ici, rendu visite, cage ouverte « Qu... Quoi... ? » Lorsqu'elle tourna la tête, balançant ses jambes sur le côté pour poser pied à terre, elle vit que les barreaux étaient simples, sans sortilège magique « Ce... Ce sort était puissant, comment avez vous fait ? », « Explications... longues. Viendre à moi... vite... » La jeune femme peinait tellement à parler que Viktorya voulait l'aider, la soulager, mais c'était impossible. Elle ne pouvait pas deviner ses paroles et parler à sa place. De plus, au vue de son handicap, elle devait absolument s'entrainer et ne pas se reposer sur quelqu'un qui lui mâcherait le travail. L'Orine acquiesça alors à sa demande, et tendit la main en arrière pour que David y glisse la sienne dedans « C'est notre chance. Saisissons-là, ce sera la seule. » Ymir tourna directement à gauche et non a droite par l'entrée principale. Elle passa par une cellule vide, et traversa un mur factice posé ici. Une illusion bien menée, mais belle est bien fausse. Derrière, des galeries se dessinaient. Elle en emprunta une définie, et la longea un moment avant d'atteindre des escaliers. Alors qu'elle commençait à monter les premières marches, une voix retentit au dessus, et des pas s'ensuivirent « Mais je suis où là... ? Mer.de, je me suis encore perdu... » Ymir se statufia et le couple pareillement. Les bruits s'éloignèrent, et une porte claqua. La jeune fille lança un regard entendu aux étrangers, avant de recommencer à grimper les escaliers. Précautionneusement, elle tournait dans les couloirs aux angles abruptes, jusqu'à arriver devant une porte qu'elle ouvrit et referma rapidement, la verrouillant derrière elle.

Le trio se retrouva dans une bibliothèque. Ymir continua silencieusement ses pérégrinations, jusqu'à sa chambre qui n'était pas loin du tout. Enfermés là-dedans, elle s'assit sur son lit parfaitement fait « Sécurité... Ici, sécurité... Y a Hékior qui cherche... Mais pas ici. Cherche pas... ici... » Viktorya, une main sur sa poitrine, avait le regard noyé de compassion. Elle regardait cette pauvre fille qui luttait contre la vie qu'elle avait dans ce village de vils êtres « Je vous remercie beaucoup Ymir, votre aide nous a été précieuse... Nous sommes réellement étrangers à tout cela, nous ne connaissions que la dame hébergée un peu plus loin, et qui est décédée dans nos bras ce matin même. », « Je sais. » Elle sourit de toutes ses dents regardant David. La muse le remarqua mais, depuis le départ, Ymir ne regardait que le Réprouvé. Lorsqu'elle parlait, c'était la cible de ses paroles décousues. Et lorsque c'était Viktorya l'oratrice, elle se voyait ignorée par les yeux de l'autochtone. Ceux ci ne regardaient en réalité que son fiancé. Encore et toujours, sans relâche. Aussi gentille soit-elle, la belle ne s'offusqua pas de cela, prétendant alors que comme l'enfant le connaissait déjà un peu, par timidité, elle ne regardait que lui. Après tout, pourquoi pas... A aucun moment elle pensait que la jeune était tristement éperdue de ce vagabond à la peau basanée et aux tatouages triomphants.
Elle laissa David poser ses questions de routine, en savoir plus. Ymir ne se fit pas prier pour lui répondre, d'un air bien moins lascif que lorsqu'elle s'adressait à Viktorya « Papa... Papa doyen a problèmes de mort... Tuer lui, comme tuer vous, et Hékior veut prendre place doyen.... Il... Il... » Elle déglutit, secouant la tête « Assassin du village veut papa doyen. Lettre mort a été envoyées... Papa doyen mourir bientôt... mourir... mourir... » Elle se mit à pleurer, et l'Orine s'approcha d'elle. Lorsqu'elle voulu lui poser la main sur l'épaule Ymir leva la tête, la foudroyant du regard « Non ! Vais bien ! » Un peu bousculée, alors que sa démarche était bienveillante, la muse s'excusa poliment, reculant un peu « Aidez... moi... sauver papa doyen... », « Comment avez-vous desceller la cage ? », « Sors... Hékior sors facile a défaire. », « Des contres-sorts... Vous le connaissez bien alors. » Se tournant vers le réprouvé, elle se rapprocha de lui, posa ses mains sur son torse « Amour... Finalement, ce mage est bien plus puissant qu'il n'y parait, mais la petite a l'air de connaitre ses failles. Quand il se rendra compte que nous ne sommes plus en cellule, je pense certainement qu'il ira chercher l'enfant en premier lieu. Le temps nous ait compté... De plus, la personne que nous avons croisé dans les couloirs, plus bas, doit très certainement être une main noire du mage. A quoi bon se salir quand quelqu'un peut le faire à notre place ? J'ai en tête plusieurs choses... Helkior, en embauchant un mercenaire, pourra se sortir du pétrin si celui-ci se fait attraper. Il nie tout en bloc. Étant sous la protection du doyen , et ayant la confiance des habitants, il ne sera pas difficile pour lui de faire prévaloir son innocence. Seulement, il va devoir se charger de la mort du doyen seul... Et c'est contraignant, car son meilleur témoin tombera justement sous sa lame. Ou il fait en sorte que l'assassin ne se fasse pas prendre et qu'il joue avec les différents meurtres du village pour au final, dans le plus grand des hasards, toucher le doyen. Celui-ci a reçu des menaces de mort, ce ne serait pas étonnant que tout cela ne soit en fait que factice pour lui mettre la pression. Les politiciens sont horribles lorsqu'ils désirent le pouvoir. Je ne sais pas si nous serions en mesure de tomber sur le mercenaire du mage, mais en tout cas, pour le moment, nous n'avons pas assez de preuves contre Helkior, et je ne sais pas comment en collecter. Ce qui nous manque le plus, c'est le temps. Dans moins de deux jours, nous serons très certainement exécutés si ils nous mettent la main dessus, et la petite sera sévèrement mis à pied. Mais... Est-ce loyal de fabriquer de fausses preuves, quand bien même ce serait lui le meurtrier véritable... ? Qu'en penses-tu bel homme ? » Elle posa sa main sur sa joue, se ressourçant de sa chaleur.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 21 Jan 2016, 21:48


La nymphe souffrait à l'intérieur de cette cage. Elle vivait mal l'emprisonnement ; le fait qu'on la prive de sa liberté ne lui réussissait pas. L'homme, l'entourant de ses bras, cherchait à apaiser cette sensation d'enfermement, mais c'était évident que sa seule présence, son odeur, sa chaleur ne suffisaient pas. Il était aussi impuissant que l'homme qui observe et assiste à la chute d'un astre sans pouvoir s'en approcher. Il se brûlerait les doigts, et pas que. Elle avait besoin d'un autre, et lui aurait été en mesure de les libérer. Tout juste s'il ne détruisait pas le manoir entier pour y parvenir s'il le fallait. Il était la Liberté personnifiée. Il était le Titan destructeur qui en fait respecter l'ordre et le maintien. Il agissait en une donnée immuable, celle qui peut toujours tout contrôler. Pas étonnant que l'orine prie cet être tout puissant, malgré le fait qu'ils soient coupés du reste du monde. De son monde. Une seule lueur d'espoir se présentait à eux, captifs. Ils devaient attendre l'arrivée incertaine, pourvu qu'elle vienne. Ils devaient se plier à ses volontés. Ils n'étaient que ses obligés, ses serviteurs. David jura qu'il viendrait, mais combien de fois s'était-il trompé ? Combien de fois avait-on failli à ses espérances ? Combien de fois encore avait-on prouvé à quel point il avait tort ? Trop souvent. Des heures écoulées, l'impatience gagnait du terrain sur l'inquiétude générale, et la lassitude extrême. La belle, épuisée, avait croulé dans un sommeil réparateur, ajournant son martyr qu'on aurait pu dire supplice. Le renié l'avait tenue au chaud, caressant des bouts de peau exposés où il en trouvait. Sa femme était délicieuse en toute circonstance. Quand bien même fut-il insensible, il ne pouvait ignorer l'ombre venue ternir son visage éclatant d'une lueur divine. Il jouait avec quelques mèches de cheveux, les embrassait, puis revenait hanter ses mains. Il la cajolait en permanence, voulant qu'elle se sente en sécurité avec lui. Ces derniers devinrent plus insistants à l'arrivée de la blonde. Il la laissa ouvrir une pair d'yeux interrogateurs, mais pleins de la tendresse qu'il lui avait insufflé. Viktorya l'avait sentie, elle le savait.

L'ailé vint de nouveau trouver sa main, la douceur de sa paume et tout ce qu'elles impliquaient. David la suivit à la trace parmi les sentiers tout tracés. Ils ne pouvaient se sentir séparés, car cela donnait place à des malaises, à des manques qu'il n'était pas nécessaire de s'infliger. Des mois n'avaient pas suffi, ni de près, à étouffer la passion énorme dont ils étaient les proies. Depuis le premier jour, ils avaient été pris de court par celle-ci. Elle ne les avait plus lâcher depuis. Ils se laissaient tous deux aller à cet esclavage volontaire, car la finalité était affable et complaisante. Ils agréaient à ses effets de dépendance. En toute circonstance.

Ils s'enfonçaient dans le passage rocheux, imitant les moindres pas de la guide à leur pèlerinage. Les chemins, très hasardeux, semblaient dater de plusieurs décennies, et leur état s'avérait plutôt précaire. L'homme craint qu'ils ne leur tombent dessus en réalité. Il empêcha sa femme de trop s'en approcher, tandis qu'ils s'engouffraient toujours plus loin dans les galeries. Face aux premiers escaliers, une présence étrangère se dénota. Craignant d'avoir déjà été découverts, ils s'immobilisèrent le temps de voir que la menace était passée. Une chambre élégante les accueillit après cette marche aux émotions intenses, un endroit où ils pouvaient se réfugier, et la jeune femme les rassura quant à cette éventualité. L'escroc détailla rapidement l'endroit, notamment les objets de valeur et tapisseries onéreuses qui pendaient de chaque côté de la chambre. Le mage les avait nommé 'ses appartements' tantôt, et il n'était pas tellement surpris que ce soit vraiment le cas. Elle était une jeune personne bien trop unique pour être ainsi appréciée de tous. À moins qu'elle ne profite d'un statut privilégié au sein même d'un si petit bourg. Il ne fut pas étonné que sa déduction ait été juste, et continua de fouiller le temps que les deux femmes échangent quelques mots. Il revint vers elles, trouvant la taille de sa femme pour appui et lui permettant de l'attirer vers lui, une fois de plus.

« Ça fait longtemps petite. J'vois que tu t'en es très bien sortie » Il notait effectivement des améliorations dans son langage, et ça le rassurait dans la facilité de communication qu'il pouvait y avoir. « Par contre, tu vas m'expliquer quel mouche les a tous piqué. La dernière fois que je suis venu, ils ont failli me foutre dehors à coup de pieds, mais pas comme ça » Il se gratta l'arrière de la tête, vraisemblablement très agacé. Il faisait un énorme effort pour ne pas lui en vouloir pour tout cela. Il ne l'avait pas fait par le passé. Il s'en était même fiché sur le coup, mais cette fois, il ne fallait pas oublier qu'ils avaient fait d'autres victimes. Notamment sa femme. « Il a dû se passer un truc. Même toi t'es pas dans ton assiette » Et il voulut ajouter que ça servait à rien de nier, mais Ymïr avoua assez rapidement ses tracas. Elle était restée au fond une enfant qui ne savait pas comment gérer les choses qui lui sont nouvelles ou inconnues. Il l'avait presque oublié, mais sa façon de réagir lui suffit en petite piqure de rappel. Il assista au spectacle sans dire mot, sans même ressentir l'empathie excessive qui envahit de suite la dryade à ses côtés. Quand elle essaya de l'épauler, l'autre repoussa complètement ce geste, lui étant insensible. Loin d'apprécier son attitude, l'homme préféra veiller à une ambiance solennelle et surtout sérieuse. Il l'intima de cesser ses sanglots, réfléchissant jusqu'à ce que sa femme se tourne vers lui. Viktorya s'enquit de quelques détails, avant de lui faire dire le fin fond de sa pensée. Elle se rapprocha de lui, au possible, et il baissait les yeux amoureusement pour de nouveau construire une bulle autour d'eux.

L'épouse avait raison sur plusieurs points, et avait particulièrement bien saisi l'affaire. Ce qu'ils avaient entre les mains, n'était qu'une mise en scène absolument macabre, dans un but qu'ils ignoraient encore. Pas pour bien longtemps cela dit… La puissance du mage était redoutable, ils n'en doutaient plus. Ses interventions étaient celles qu'ils devaient le plus craindre, et le fait qu'il comprenne qu'ils s'étaient enfuis, faisait partie des éventualités à éviter. Il était leur principal suspect, ses mots étant à eux seuls bien plus que suspects. Et puis c'était bien connu que toute bonne opération devait avoir un cerveau à sa tête pour tout diriger. Il était certainement le seul à en avoir les capacités. Pour ce qui en est de son mobile, les trésors parsemés dans toute la demeure, devaient être suffisants à réveiller l'avidité de l'homme. Très peu ne s'intéressaient pas aux biens matériels. Il avait tout prévu, des meurtres survenus qui étaient censés cacher la cible principale, au racisme populaire qui devait empêcher les étrangers de venir fourrer leur nez dans leurs affaires. Il s'était mis tous les villageois dans la poche, à commencer par le doyen. Il était décidément le plus sot de tous, mais ça, David évita de le dire à voix haute. « Tu as tout juste, ma chérie. Même dans le pire des cas, il s'en serait sorti. Il manipule assez bien leurs esprits pour ça » Il n'y avait rien de plus puissant dans une petite bourgade que la confiance après des bons et loyaux services. On ne douterait pas de lui, peu importe combien les preuves seraient évidentes. « Je pense que c'est lui qui est derrière tout ça depuis le début. Il voulait, comme tu dis, cacher sa cible principale et que tous se tournent vers l'assassin fantôme qui perpétrait des meurtres en ville. Ils ne sauront jamais comme ça » Il se vit réellement convié à lui faire part de son avis, mais l'embrassa avant toute chose. Il ne pouvait pas rester sérieux très longtemps devant elle. Son côté tactile ressortait à tout instant, même sans qu'il le remarque.

« Je pense que ce serait.. dangereux pour nous de faire ça. Comme tu as dit, il a la confiance des villageois. S'ils nous tiennent tête trop longtemps, ils parviendraient peut-être à faire tomber nos masques, et à comprendre que les preuves sont fausses. Les soupçons retomberaient sur nous. Et cette fois, il n'y aurait pas de seconde chance pour les convaincre de notre innocence » Toutefois, ses remarques étaient si pertinentes qu'il crut qu'elle avait déjà tout dit. « C'est plus dans mes méthodes de les prendre à leur propre jeu. C'est peut-être plus vicieux, ou juste plus difficile, mais je pense que c'est aussi la meilleure façon de leur faire croire à notre vision des choses » Ce qu'il avançait était pour l'instant absolument hypothétique, et il leur fallait déjà bien construire un plan. « Il aurait fallu mettre le doyen de notre côté. L'appât idéal c'est justement le meurtre que Helkior veut perpétrer. S'il n'a pas son homme de main, il devra s'en charger seul. Or, comment le forcer à sortir ? Il faudrait justement lui créer l'occasion idéale de le commettre. Il faudrait convaincre ton père qu'il est mauvais dans un premier temps.. T'aurais idée d'un.. objet ou je sais pas qui le désignerait ? » Elle songea un instant, et le regarda les yeux brillants. « Anneau » , « Que ton père lui a donné ? Il est le seul à l'avoir ? » Elle hocha la tête. C'était à son tour de se creuser les méninges maintenant en espérant trouver de quoi l'inculper avec ça.. « J'avais prévu de nous faire lui mentir, et lui faire croire qu'il t'avait fait du mal… Des preuves physiques auraient été nécessaires pour ça. Faudra revoir cette partie »

La jeune femme fit un signe négatif de la tête. S'approchant très légèrement de l'homme comme pour montrer son ton impérieux, elle désigna son cou. « Marques.. Anneau.. Culpable » Le couple comprit ce qu'elle voulait leur faire comprendre, mais la solution n'était pas la plus tendre qu'il y avait. Il voulut s'assurer que ça lui allait, mais elle renchérit plus vite. « Pas temps.. indécis » Il était d'accord, et n'avait pas de scrupules si ça leur permettait de sortir de là. Il jeta juste un regard inquiet à sa femme qui, elle, n'avait pas vraiment ce genre de philosophies… « Où est-il ? » , « Chambre.. » , « Dessine moi vite un plan alors » Elle alla chercher du papier et un peu d'encre avant de s'affairer à la tâche sur le bureau de la bibliothèque. Laissés seuls, l'homme vint entourer la taille de sa muse de ses deux mains. Elle était proche au possible, et c'était comme ça qu'il voulait que soient les choses. « Écoute moi, mon amour. Il faudrait que j'aille chercher cette bague.. Je peux me rendre invisible, donc tant que je me perds pas, j'irai bien. J'ai beaucoup plus peur pour toi, même si tu sais te défendre. Même mieux que moi je dois dire » Il approcha son visage du sien, appuyant d'abord son front contre le sien tandis qu'il la regardait. Il l'embrassa ensuite, à ce même endroit. « L'idéal serait que vous puissiez obtenir plus d'informations de votre côté… Sur ses antécédents, voire ses ambitions.. Le doyen doit détenir quelque chose qu'il recherche. Il se serait pas donné tout ce mal autrement. Sur ces terres, il n'y a rien a priori.. Et le bourg n'est pas très grand. Mais sa mort, qui sait même son testament, pourrait nous en dire plus » Il embrassa de nouveau sa femme, avant d'entendre des pas venir dans leur direction.

Il avait du mal à se résoudre à la quitter. Plus il la regardait, plus cette peine grandissait, jusqu'à devenir immense. Quelle était cette appréhension au juste ? Si elle lui demandait à venir, à l'accompagner, il ne pourrait qu'y céder aussi vite. Sans quitter le contact de sa main, il attendit ses réactions diverses, le plan en main.

+ 2 000 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 24 Jan 2016, 20:39


Mots : 1 022
David ne se détachait plus d'elle. Si la brune voulait jouer les inspecteurs en chef sur cette affaire chronométrée David, lui, désirait plus que tout la dévorer. Pour ne pas s'en voir frustré ou priver, il n'arrêtait pas la toucher, l'attraper, la garder près de lui, pour sentir son cou, ses cheveux, et embrasser ses lèvres. Si la muse n'était pas contre toute cette tendresse, elle était troublée de le voir aussi insistant alors que la situation exigeait une certaine urgence. S'il approuva son discours, il proposa a son tour quelques solutions pour arriver à des fins peu scrupuleuses. L'Orine voulait mettre ce plan en place, se plaisant dans le danger plus qu'elle ne l'aurait cru, mais le réprouvé n'arrêta pas ses baisers exquis. Elle se mit à sourire alors qu'il venait de se décaler de sa bouche. Son index traça sa machoire carrée, alors qu'elle murmura « Du calme bel étalon. Tu auras ce que tu voudras une fois notre tâche ici, accomplie. Patiente jusque là, et je saurai te récompenser... » Le sourire doux qu'elle arborait se voyait à travers ses yeux et ses expressions. Tout son corps symbolisait la joie.

« Allons d'abord trouver cette bague... » Alors qu'il enserrait fermement sa taille de ses bras, l'emprisonnant contre lui, elle se cambra et toucha ses bras nus. De ses mains avides elle pressa sa peau, ses muscles, laissant son bassin contre le sien. L'Odieuse finit par continuer de parler, aussi tentatrice que mignonne « ...et nous verrons, par la suite. N'est ce pas David ? » Les syllabes de son nom se détachèrent une a une, insistant d'un murmure, soufflant doucement sur ce corps presque tendu. A ce moment là, Ymïr entra dans la pièce, et naturellement, l'orine se décala de son prince « Vous avez trouvez ? » L'enfant donna le plan au Réprouvé, ignorant la femme. Commençant à s'y habituer, Viktorya se tourna vers son fiancé « Je t'accompagne chercher la bague en premier lieu. Nous aurons tout le temps de fouiller la bibliothèque plus tard, ou même cette nuit. » Outre le fait de le rassurer, elle préférait ne pas se séparer au cas où l'un d'eux viendrait à se faire malencontreusement coincé. La femme savait que la réprouvé devrait user de deux fois de magie pour les rendre invisible mais qu'importait après tout, c'était ce qu'il désirait.

Une fois sortit de la chambre, ayant conseillé à Ymïr de rester dans celle ci comme lui avait ordonné le mage, ils longèrent les couloirs pour arriver devant une porte. Le sigle correspondait avec celui qu'avait vaguement dessiné l'enfant. Armés de courage, ils écoutèrent attentivement, avant de constater qu'aucun bruit ne venait de là. Il n'était pas dans ses quartiers. La porte s'ouvrit, et le tout était plongé dans une pénombre quasi totale. Les rideaux voilaient les fenêtres, alors que les bougies étaient éteintes.
Viktorya s'avança dans la pièce, se dirigeant plutôt vers la commode de la chambre, près du lit. Il n'avait peut être pas de boite à bijou, mais au moins quelque chose qui servirait de support à cette bague. Trop bête, la femme n'avait pas pensé que cet homme pouvait l'avoir sur lui, évidemment.
Le couple chercha sans trop retourner la chambre, sans vouloir éveiller de soupçons également. Mais force était de constater la chose : non seulement il n'y avait pas de bague mais, en plus, ça se voyait clairement que quelqu'un était passé là. Etaient-ils aussi discrets que cela ? A croire que oui.

L'Orine attrapa alors la main de l'homme pour que les deux soient à nouveau hors de vue. Sortant de là, ils filèrent rapidement vers le bureau du Doyen. Avec un peu de chance, quelque chose serait rester là bas, sans qu'ils ne s'en aperçoive. Seulement, lorsqu'ils s'engagèrent dans le couloir, la porte s'ouvrit brutalement, et Helkior en sortit, claquant la porte. De fureur, il se précipita à l'autre bout, disparaissant dans l'angle.
Légèrement suspicieuse, Viktorya se demanda ce qu'il avait pu bien voir pour être dans cet état...
A leur tour, ils entrèrent alors dans la pièce, et recommencèrent les recherches. Plusieurs minutes passèrent, sans rien. La Muse, légèrement exaspérée, s'assit sur une chaise quelques secondes, réfléchissant « Pourquoi est-il sortit comme ça... ? » Comme si la réponse brillait sous ses yeux, elle vit une enveloppe un peu froissée d'où une lettre dépassait. Attrapant l'indice, elle lu rapidement les premières lignes « C'est le testament du doyen... Il y est dit : Je lèguerai mon village et toutes mes possessions à celui qui mettra la main sur mon trésor. » A côté du mot trésor était dessiné une sorte de nuage. Peut être était-ce une tâche d'encre ? En tous les cas, ce petit symbole n'échappa pas à Viktorya « Que peut-il bien être... son trésor ? Aurait-on raté quelque chose ? » Peut être qu'Ymir en dira plus.

Lorsque le couple poussa la porte de la chambre de la petite, ils la retrouvèrent sur le sol, son vêtement chaud à moitié déchiré. L'Orine, par un réflexe, se jeta à son chevet « Ymir ! Ymir vous m'entendez ? » L'enfant se réveilla avec peine, se mettant à tousser, en respirant fortement. Autour de son cou, beaucoup de marques se virent. Lorsqu'elle aperçut David, elle se leva d'un bond, se jetant dans ses bras pour trouver le réconfort adéquat, pleurant toutes les larmes de son corps. Viktorya regarda la scène, démunie. Son sourire n'avait rien d'angélique, au contraire, il véhiculait une certaine tristesse. Elle n'était pas jalouse car elle faisait assez confiance à son amant, mais y voir quelqu'un d'autre dans ses bras... Son coeur se pinça, lui créant plus de souffrance qu'elle n'en voulait. A genoux, à même le sol, son visage levé vers lui, elle capta son regard brut et téméraire. Bien sur qu'elle avait confiance, et plus que jamais...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 24 Jan 2016, 23:18


Le réprouvé était un pur concentré de sentiments. Depuis la première fois qu'il l'avait vue, il n'avait qu'elle ; le brun ne rêvait plus que de sa beauté ; l'homme ne voyait d'égal à sa pureté. Il ne doutait pas d'être capable de lui jurer une passion éternelle. Les réprouvés avaient ça de bon à ses yeux : dès qu'ils trouvaient la moitié prête à les accepter malgré leurs différends, ils ne pouvaient pas lâcher prise si facilement. Et cette femme ( cette divinité qui ne s'était juste pas élevée ) avait accompli beaucoup pour lui. Elle incarnait tellement plus qu'elle ne pouvait imaginer. Le renié avait cependant tendance à être exubérant, et à dépasser les bornes. Il pouvait même devenir oppressant avec ses caresses répétées, et ses baisers. Il voulait juste être près d'elle en toute circonstance. Du coup, il en oubliait la bienséance en public ( qui n'avait jamais fait partie de ses attributs ) et tout ce qui s'en suivait. Il laissait à la muse toutes ces mœurs compliquées, et supportait qu'on lui mette des chaînes. Si elles venaient de cette dernière, il se les imposerait. Et elle avait une manière particulièrement tentatrice de broder la réalité. Il sourit à ses remarques, aussi charmeur qu'elle avait pu l'être. Elle le touchait pendant qu'elle se référait à leurs moments inoubliables, qui ne cessaient pourtant de s'améliorer. Il se laissait influencer par son intonation langoureuse, et sa voix qui lui inspirait les chants mélodieux et dangereux des sirènes. Cette situation était semblable, et sa femme aussi. L'orine était aussi merveilleuse que dangereuse, pour lui et ses nerfs. Elle semblait jouer avec lui, et qui était-il pour la refuser. « Tu décides, ma nymphe. Tu es reine de mes envies » Et elle avait tout le droit de les attiser, et de faire de lui ce qu'elle voulait bien pendant ce genre de moments. David les appréciait tout particulièrement, car il faisait tomber son masque. Il n'y avait rien de plus réjouissant que de le voir crouler, que de la voir s'abandonner à lui et prononcer des mots qui, d'ordinaire, jamais ne quitteraient sa bouche évertuée. L'arrivée d'Ymïr tombait à point nommé. Il n'y a pas à dire.

L'homme guida leurs pas, une fois les deux tourtereaux engagés dans les couloirs. Il le tenait à la main, suivant les instructions, tandis qu'il abandonnait à son sort la blonde sans lui dédier un seul regard. Sa main perdue dans celle de sa future épouse, lui permettait d'affermir sa magie, et de rendre les efforts moins épuisants. Il ne la pressait pas dans sa course, bien au contraire. Il s'adaptait à son rythme, n'ayant pas de quoi se presser. L'impatience les mènerait à leur perte, et la jeune femme la contrôlait assez bien. Ils entrèrent dans le bureau ténébreux après s'être assurés que c'était le bon. Comme on s'y attendrait du mystérieux personnage, il ne laissait pas paraître beaucoup de gaieté d'âme. Même dans ses affaires personnelles, on lisait une sorte de couardise mesquine. Il n'était pas là, ce qui tombait bien. Ils fouillèrent rapidement étagères comme tiroirs. Ils n'avaient pas idée d'où il aurait pu mettre l'anneau, et encore moins s'il le gardait dans ses appartements. Le tout n'était pas très bien rangé. On y dénotait même une sorte de bazar, sans savoir ce qu'il impliquait. Ça pouvait venir simplement de son caractère, comme d'un moment d'agitation. Et pendant ces derniers, il était naturel de commettre des erreurs, l'espéraient-ils. Les éléments étaient trop peu pour en déduire quoique ce soit.

Ils sortirent de la chambre après un cuisant échec. Ils ne pouvaient rentrer les mains vides, et une piste leur restait à explorer. Sachant que le doyen ( vu l'heure avancée de la nuit ) ne serait pas dans son bureau, ils osèrent s'y rendre. Pour y rencontrer nul autre que le mage en personne. Il quittait la pièce, fulminant. Dans un fracas, celle-ci s'était close. Il ne les aperçut pas, traçant son chemin vers la fin du couloir. Il s'y perdit, les laissant de nouveau seuls avec leurs interrogations. À son inverse, ils entrèrent dans la pièce, espérant y trouver leur bonheur. Les recherches infructueuses se poursuivaient cependant. La jeune femme céda aux nerfs, et à la pression qui pesait sur eux. Elle s'assit, trouvant instantanément une réponse à la question restée en suspens. « Combien tu veux parier que c'est pour ça qu'il a perpétré toute cette mise en scène.. » Le réprouvé sembla plutôt déçu, sans pour autant y attacher grande importance. Cet homme valait plus mort que vif, et il ne serait pas assistait avant qu'ils ne lui tranchent la gorge. Peut-être étais-ce dû à sa mauvaise humeur, mais il ne supportait pas qu'il les mène par le bout du nez plus longtemps. Ils étaient en territoire ennemi, et à tout moment ils pouvaient se faire prendre. C'est comme s'il jouait jusque là avec eux, leur murmurant à l'oreille qu'il pouvait à tout moment les abattre. David était légèrement satisfait de voir que ses plans tournaient légèrement au vinaigre, sachant qu'il n'y avait dans le contenu du courrier, aucun élément qui put le mettre dans cet état. « Ils n'ont clairement pas assez de moyens pour se permettre une telle chose. Le doyen semble être quelqu'un de naïf, et finalement pas si nocif contrairement aux autres. Je pense qu'il aurait pris ses responsabilités, et aurait vendu les objets de valeur s'il en avait. Ça doit être autre chose. Ce n'est pas possible autrement » Les deux étaient perdus dans un brouillard profond d'où ils ne voyaient pas le bout. Le mage et ses intentions échappaient à leurs raisonnements. Ils étaient pleins de paraître et de subterfuges emmêlés les uns aux autres. Il avait eu des années pour tisser sa toile d'araignée. Ce n'était pas étonnant qu'elle fut dense.

Une vision odieuse se présenta à eux à leur retour. La jeune femme sembla la plus désemparée, se précipitant sur le corps meurtri de la malade. Viktorya semblait morte d'inquiétude, malgré l'hostilité que l'incapable lui portait et avait affiché en toute occasion. Leurs regards se portèrent sur son cou qu'elle tenait sans trop de force en se réveillant. De nombreuses marques parsemaient sa peau, plus qu'ils n'auraient pu espérer. Certes, l'exilé n'avait pas imaginé que son plan verrait le jour à travers un tel concours de circonstances. Le mage avait dû lui infliger ces blessures lui-même, mais la jeune femme avait risqué la mort. Pour de vrai, contrairement à ce qu'il voulait. Ymïr prit du temps à s'en remettre, et avant de voir le mâle. Elle sauta dans ses bras, comme si ce geste était d'un parfait naturel. Elle était telle une enfant, pleurant à grosses gouttes de chaudes larmes. Or, elles ne touchaient absolument pas le corps du réprouvé, qui voyait plutôt cette agression comme une branche imprévue dans le schéma de son esprit. L'orine, le visage levé vers lui, affronta son regard. Il le croisa, le détailla dans tous les éclats qui pouvaient s'y dessiner. Il l'avait dit qu'il se calmerait pour la suite de leur séjour en cette montagne infernale. Mais la tristesse qu'il discernait dans ses yeux, était de trop. Il ne comprit pas quelle pouvait en être la source. Cette femme n'était rien après tout. S'il l'avait voulue par le passé, aujourd'hui ce n'était plus le cas. Il ne l'aurait plus revue, ça ne l'aurait pas dérangé. En l'espace de quelques mois de plus, il ne se serait même pas rappelé son nom, ni les circonstances dans lesquelles ils s'étaient rencontrés. Ils n'avaient rien partagé, absolument rien du tout. David souleva la victime, la passant par dessus son épaule. Il forçait juste ( et très légèrement ) sur les muscles de son abdomen, et ne lui causait donc aucune douleur. Il la déposa sur le lit juste derrière, voyant que les draps avaient été défaits. Ça montrait qu'elle s'était débattue, et qu'elle avait essuyé de fuir. Il l'allongea, sans mot dire. Il vit une carafe d'eau sur la commode à côté du lit. « Bois un peu » De cet air impassible et intouchable.

Il se tourna d'elle aussi vite, venant aider sa femme à se relever. Ils s'éloignèrent du lit, laissant la jeune femme pour parler en privé. Dans la pièce juxtaposée, il la souleva de ses deux bras, la collant à son torse légèrement en hauteur, pour finalement la déposer sur le bureau qui était juste à côté. « Ne me demande pas de m'éloigner de toi, si c'est pour avoir un tel regard » Il sembla aussi peiné qu'elle à cet instant. Il ne voulait jamais la voir esquisser des airs pareils, surtout si c'était de sa faute. « Je t'aime, ma belle Viktorya » Sa seule âme soeur, susurrait-il aussi. Il ne jugeait pas que débattre d'une confiance déjà présente vaudrait vraiment la peine. Il lui laissait de quoi lancer le débat si ça lui plaisait, si ça lui était nécessaire. Lui, toutefois, voulait uniquement lui faire comprendre qu'elle était la seule à ses yeux. Que cette femme ne s'y reflétait pas. Pas le moins du monde même. Il diminua la distance entre eux, jusqu'à ce qu'elle soit à quelques centimètres de son visage. « Bouton d'Or nous attend après cette longue excursion. Nous n'avions pas prévu de nous attarder autant.. » Il envisageait sérieusement cette perspective d'avenir qu'elle avait annoncée, et qu'il était béat d'entendre. C'était son initiative qui plus est, alors qu'à l'accoutumée c'était lui. Il était pressé, et se lançait peut-être trop hâtivement dans certaines choses. Sa relation avec l'orine n'en faisait pas partie, et ainsi, de plus en plus, ils partageaient une volonté d'union éternelle. Et ils feraient en sorte de la voir réalisée.

Pour aborder de sujets plus sérieux, il installa une certaine distance. Il la laissa aussi reprendre la position qui lui serait plus confortable. « L'idéal, ce serait de faire venir le doyen. Nous n'avons plus à mentir, car les preuves ne sont plus fausses. Tout est contre lui de ce côté. Il nous serait également possible de le questionner au sujet de ce trésor que cette vermine semble si désireuse d'obtenir » Il fit une pause, songeant aux galeries qu'ils avaient traversé tantôt. « Je cherche une nouvelle solution, mais je trouve toujours que la plus facile serait de lui tendre un piège… On peut utiliser le trésor à son insu maintenant qu'on sait qu'il est sa vraie faiblesse. Il veut hériter de tout à la mort du doyen, voire prendre aussi sa fille pour femme » Ce cas de figure ne serait pas étrange, malgré le mariage sans sentiments, et même avec une haine profonde à la clé. « Ils vont être dans nos pattes si ça continue.. Il faudrait les faire fuir par les galeries de pierre derrière les murs... Le mage ne doit pas les connaître, sinon il n'aurait pas enfermé Ymïr dans sa propre chambre… »

Il réfléchit plus longuement, ravisant certaines choses qu'il avait dites. « Ou tout compte fait, il faudrait faire fuir Ymïr. Pas forcément très loin, juste pour qu'elle soit cachée, et qu'elle échappe à tout ça. Le père devrait, oui encore, attirer le mage en prenant l'identité du testament pour appât. Voire mentir en disant qu'Ymïr a fuit, si c'est réellement elle qui l'inquiète. Il a peut-être déjà compris, peut-être que non. Il aurait fallu que les mercenaires proches du doyen soient de notre côté également... Comme ça il n'aurait nulle part où fuir une fois qu'on l'aurait acculé dans une grande salle, pleine de sbires qui se tournent contre lui » Les risques étaient plus faibles dans ces circonstances, et le plan lui semblait plus viable que le précédent. Ils étaient trop faibles pour le combattre, et devaient donc recourir à des mises en scènes aussi loufoques. « Qu'en penses-tu ? C'est faisable ? » Il entendit la petite tousser à côté, mais heureusement à la fin de leur discussion. « Tu pourrais.. lui appliquer des linges froids ? Elle risque de développer une fièvre » Sous-entendu, qu'une fille malade les dérangerait encore plus si sa santé venait à s'aggraver. Il embrassa rapidement sa joue, fouillant quelques parchemins dans la chambre. La jeune femme l'appela cependant tout aussi vite, lui faisant part d'une révélation assez intéressante sur la peau de l'endormie. Cette dernière avait sombré, et exposait des secrets dont elle risquait de ne pas être elle-même au courant. « Raison de plus pour la faire évacuer je pense » Car elle ne devait pas tomber entre les mains du mage.

+ 2 000 mots
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

~ Le bouc émissaire ~ [ Pv Vik' <3 ]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

 Sujets similaires

-
» Le bouc émissaire (pv Zélephant)
» Le bouc émissaire [PV Yami]
» Le bouc émissaire | Quête Solo
» [Quête] Bouc émissaire - Ft Mirra
» [Quête] Le bouc émissaire - feat Dante
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Est :: Edelweiss enneigée-