Le Deal du moment :
Google Pixel 7 5G – Smartphone 6,3″ OLED ...
Voir le deal
316 €

Partagez
 

 ~ Le bouc émissaire ~ [ Pv Vik' <3 ]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Lun 25 Jan 2016, 13:10


Mots : 1 359
L'affaire était de plus en plus compliquée. L'orine se voyait confronté à une stratégie dont son esprit n'en comprenait pas le mécanisme. Elle avait beau réfléchir, comprendre les intentions, le testament les laissa coi tous deux « Bien sur qu'il est le responsable, mais en quoi... ? Quels sont les éléments pouvant l'inculper si bien ? » Ils tournaient en rond. Ils n'arrivaient pas à avoir la dernière pièce du puzzle, celle qui les délivrerait des doutes et des questions.



« J'ai hâte d'arriver à Bouton d'Or. » Assise sur le bureau, elle tressauta en le sentant contre elle, encore essoufflé par l'effort. Amoureusement, ses doigts peignirent les cheveux brun de l'homme, alors qu'il se réfugiait contre son corps encore gorgé de plaisir « Tu si beau mon amour... Et si puissant... Rien que te regarder me met dans une condition indécente... » La muse releva son menton de ses doigts fins, l'embrassant doucement, sourire aux lèvres. Tout ce qu'elle était avec lui, il le lui avait apprit par la voix, par les gestes... Il lui avait fait deviné ce qui le mettait en émoi.
Revenant à un sujet un peu plus sérieux, le laissant prendre la distance qu'il désirait, elle se tint légèrement plus droite, l'écoutant avec attention. Plusieurs choses tombaient alors sous le sens pour eux, notamment la manière de l'inculper. En touchant la fille du doyen, il s'était mis dans de mauvais draps, et convaincre le vieil homme de se ranger de leur côté ne serait pas particulièrement difficile. De plus, si David prenait soin de l'enfant, celle-ci dirait à son père combien il était valeureux et protecteur.
« Moi je pense qu'il désire se débarrasser d'Ymïr, comme il veut se débarasser de son père. Elle est handicapé, d'une piètre beauté, et n'a rien de particulier si ce n'est d'être le trésor de son père alors... Pourquoi s'en incomberait-il ? » Elle réfléchit alors à la suite « Le mage n'a pas l'air idiot. Il a du comprendre et faire un quelconque rapprochement entre les deux affaires. Ses plans sont minutieux, et il ne prend pas de risque... Convaincre le doyen et ses mercenaires ne serait pas chose aisé. Bien qu'Ymïr se soit faite attaquée sans vergogne, rien ne dit que le doyen se mettra forcément de notre côté. Il sera peut être contre Helkior, mais tout aussi réticent à nous laisser le droit d'échafauder un piège. Je te propose d'emmener les preuves au Doyen. En fonction de sa réaction, nous aviserons pour l'influencer à nous suivre, ou au contraire nous taire s'il a déjà une solution. Mais quoi qu'il en soit, je pense que ce sera des avances plutôt musclées qu'il fera au mage... »

En revenant dans la chambre, ils s'aperçurent que la petite s'était endormie. David, en homme très attaché à des valeurs patriarcales médiocres, ordonna à sa femme d'exercer la basse besogne du soin. Qu'elle l'apprécie ou non, c'était à elle de s'occuper de l'enfant. Soupirant, les yeux las, car elle aussi était fatiguée, elle acquiesça et partie vers la commode, versant de l'eau dans une bassine, où elle y trempa quelques chiffons.
La muse s'approcha alors de la femme, avec quelques réticences, ayant peur qu'elle ne la rejette encore plus violemment cette fois ci. L'eau fraîche parsemait donc son visage, épongeant une gamine souffrante. Lorsqu'elle voulu lui remettre le haut en place, elle vit son épaule dénudée, honorée d'une tâche un peu plus brune que sa peau. Frôlant cette dernière, pensant que c'était dû aux coups d'Helkior, elle remarqua que le tout avait une allure de tâche de naissance. Un petit nuage, presque minuscule, venait décorer sa peau macabre. Viktorya appela son fiancé, à qui elle montra l'indice « Son père a dessiné exactement ce nuage, à côté de la phrase de son testament. Tu crois que c'est une piste... ? » Elle n'en savait rien, ne comprenant pas bien cette histoire, au contraire.
Ses yeux à elle se fermaient petit à petit, et elle se réveillait en sursaut, évitant de somnoler alors qu'elle épongeait la jeune fille.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 25 Jan 2016, 23:44




*

L'affaire était épineuse. Aucune des déductions ne collait avec tous les éléments qu'ils détenaient, mais ils n'avaient ni l'énergie ni la capacité de faire mieux. Et avant tout, ils ne voulaient pas s'attarder là dessus. Ils avaient été pris en étau à leur insu, et ça n'avait pas changé. « Il faudra savoir jouer avec les mots quand nous le verrons. J'aurais bien aimé que tu t'en charges si c'est possible. Tu sais que je n'ai pas des grands talents d'orateur » Il le lui avait soufflé à leur première rencontre, et lui prouvait tous les jours depuis. Il s'était amélioré en sa présence, car ses pensées coïncidaient avec ce qu'exhalaient ses lèvres. Mais ça s'arrêtait à la nymphe qui deviendrait un jour sa femme. Elle s'occupait de la demoiselle, et l'avait interpelé. Elle lui montra une légère tâche sur sa peau, soulignant les probabilités que ça ait un lien avec le testament. « C'est fort probable oui. Il nous faudra agir au petit matin » Car pour l'heure, la lune était à son point le plus haut, et elle n'était pas prête de descendre. Le voile noir, maculé, ne tarissait pas ses couleurs. Le renié regarda de plus près sa femme, la trouvant de plus en plus pâle. Ses yeux se fermaient sous la fatigue, et ce n'est que là qu'il réalisa. Il l'étreignit, le plus doucement qu'il pouvait, sa main par dessus son épaule. « Je suis désolé, ma chérie. Je n'avais pas remarqué à quel point tu pouvais être épuisée.. Viens là » Il la souleva de nouveau, mais cette fois en laissant sa tête reposer contre sa poitrine, tandis qu'il la soutenait un bras autour de sa taille, l'autre sous ses jambes pliées. Arrivé près du canapé dans un coin de la pièce, il la baissa. « Tu peux te reposer. Il n'est pas l'heure de mettre notre plan en exécution. Je prends la relève, alors dors sans inquiétude » Il lui embrassa le front, la recouvrant d'une mante qu'il avait arraché au lit de la souffrante.

Il subvint aux besoins de la jeune fille pendant une voire deux heures. Il faisait encore nuit, quand les alarmes sonnèrent. Elles venaient annoncer l'évasion des prisonniers. David ne les entendit qu'à moitié, et il était donc peu probable que les deux fleurs soient sorties de leur sommeil par les pas lourds des soldats qui retentissaient au loin. Le guerrier mobilisa ses sens, sachant qu'il serait temps d'agir. Ils ne pouvaient pas se permettre d'attendre l'aube dorénavant. Il prit une cape qu'il trouva dans l'armoire de la jeune maîtresse, se rendant invisible aux yeux d'autrui. Il quitta la chambre, emportant la clé. Il analysa rapidement la situation, s'apercevant que les gardes fouillaient tous les recoins de la demeure. Le doyen avait vraisemblablement été averti, ce qui facilitait de loin la conversation. Ça ne lui pris que quelques minutes tout au plus pour retourner à la chambre. L'emplumé rejoint la couche provisoire de sa femme, la mettant en garde du danger, et la réveillant en douceur malgré l'urgence. « Il faut bouger, mon amour. J'aurais voulu que tu puisses prendre le temps de te reposer.. mais nous le ferons à Bouton d'Or dans de meilleures conditions.. » Il embrassa son front, l'aidant à se lever. « Tu peux m'aider à la draper dans cette couverture ? » Il laissa sa femme approcher, tandis qu'il aidait Ymïr à tenir debout. Elle tenait fermement ses bras musclés, collée à son torse. Sa fièvre était restée basse, et elle était encore capable de bouger. Elle n'avait pas beaucoup de forces, mais était au moins capable de rester consciente.

Une fois que ce fut fait, ils ouvrirent le passage, l'amenant jusqu'à une zone très peu fréquentée. Où très peu de chemins se croisaient en somme. C'était le plus sûr. « Reste là jusqu'à notre retour. Ne dis pas un mot si tu entends quelqu'un » , « Euh.. hein ? N.. Non ! Pas seule ! » Il sauta à son cou, ne voulant pas le lâcher. « Y.. mïr.. pas.. seule ! Davi..d avec moi » Elle regarda son visage, le sien débordant de sentiments. Sa chevelure blonde perlait des sueurs froides qui accompagnaient le stress de son agression. « Dav..id pas part.. Rester ici » Elle enlaça son torse, enlevant sa couverture sans lui laisser le temps de réagir. « Je.. » À ce mot, elle releva la tête, approchant de plus en plus ses lèvres de celles du beau brun. Elle semblait transie d'une passion qui ne lui sciait pas. Elle n'était qu'une gamine au fond, une qui rêvait de grandes choses et de grandes émotions. Le brut l'interrompit sans scrupules. La main sur sa bouche, il la regardait d'un air froid, quasi implacable. Son timbre de voix était tout aussi sans appel. « N'approche pas » La petite recula légèrement, sans comprendre à quel point elle se faisait rejeter. « Ne dis pas un mot de plus, que je ne regrette pas de t'avoir sauvée » La jeune fille alla se recueillir contre la muraille froide, glaciale, tandis que ses mots perçaient son coeur, un par un. « Je sais pas ce que tu t'imagines, mais met toi ça dans le crâne. Viktorya est la seule femme qui ait le droit de m'approcher. Tu as bien vu le lien qui nous unit, tu nous a entendu. Ne simule pas. N'essaie pas, comme une garce, de me faire des avances dans l'espoir de la blesser » Il s'approcha à son tour, tandis qu'il se levait. Il était beaucoup plus grand qu'elle, et la regardait donc de haut. « Si c'était le cas, tu aurais préféré que je te laisse pourrir entre les mains de cet homme » Ymïr commença à sangloter dans son coin, dès qu'elle comprit tout ce que ses mots impliquaient. Il se retenait de les dire depuis le début, par la courtoisie que l'orine lui avait apprise. C'en était trop, et il savait ne pas être un homme de grande patience. Il fit demi-tour, peu intéressé par la réaction de la demoiselle. Cependant, il était inquiet au sujet de celle de la bonne âme qui partageait sa vie. Il se gratta l'arrière de la nuque. « Désolé si j'en ai trop fait, Vik' mais je préfère largement la vérité » Plutôt que de la voir souffrir, sous-entendait-il.

Il observa les murs, se rappelant d'une chose. Il ne s'était pas attardé sur cet incident plus que nécessaire. Il n'était pas assez important pour cela, en ce qui concernait l'invalide tout du moins. « Il y a des galeries qui mènent jusqu'à la chambre ou le bureau du doyen ? » Elle hocha la tête, après l'avoir fait répéter une fois de plus la question. Il lui tendit de nouveau le bout de manuscrit, où elle dessina ( au revers ) une autre sorte de dessin. Elle le fit presque à contre coeur, mais elle tenait à la vie de son père. Elle tenait d'autant plus ses distances, par ailleurs. Le toucher revenait à réveiller une bête qu'elle ne voulait pas dompter. Depuis le début, elle n'était pas prête à aimer ce réprouvé. Elle ne savait rien de son instabilité, et ça se voyait dans les traits effrayés qu'elle arborait maintenant en sa présence. Elle était pitoyable à voir. Elle en devenait prévisible, et on pouvait lire sans mal ce qui lui passait par la tête.

Avec ces quelques indications, le géant saisit la main de sa femme la guidant parmi les chemins de pierre qui leur semblaient tous les mêmes. Il s'orienta comme il put, trouvant le même sigle qu'il y avait devant la porte de bureau. Heureusement qu'ils les y avaient placé. Il ouvrit avec précaution la porte, essayant de ne pas trop avertir l'homme de leur présence. Il ne fallait pas qu'il s'échappe avant qu'ils aient pu s'entretenir avec lui, et c'est bien ce qu'il risquait de se passer. Marchant à tâtons dans la chambre plongée presque totalement dans le noir, ils descellèrent une ombre à la fenêtre. Elle se découpait grossièrement avec la lumière des bougies, mais elle était sans aucun doute celle d'un vieil homme qui n'était pourtant pas plus sage. L'homme prit les devants, s'adossant à un mur entre le maître et la porte de sortie. « Nous devons parler, Doyen » L'homme tressaillit, allant presque se cacher derrière les rideaux dès qu'il comprit qu'il s'agissait des prisonniers dont on l'avait alerté. Le mage lui-même était venu lui faire un rapport. « C'est pas vrai ! C'est vous ! Les intrus ! Mes hommes !! » Le réprouvé l'en dissuada grandement de continuer cet appel. Son point s'abattit contre le mur dans un certain fracas. « Voulez bien entendre ce qu'on a à vous dire avant de tirer des conclusions précipitées. Vous voudriez pas finir sans votre tête j'espère ? » Ces menaces n'étaient pas tombées dans l'oreille d'un sourd. L'homme transit de peur était justement plus tenté de s'échapper que de faire ce que le mâle lui intimait. Il tomba sur sa chaise cela dit. « On a rien fait, alors arrêtez de nous traiter comme des pauvres vermines. C'est le mage dont vous devriez vous méfier » Il croisa les bras, agacé. Il savait que l'homme ne le croirait pas. Il était aveuglé par la confiance qu'il lui portait.. C'est indéniablement ce qu'il fit. « Vous mentez ! Helkior ne ferrait jamais ça ! C'est lui qui a aidé notre village à survivre. À se protéger d'envahisseurs comme vous ! » , « Vous ne ferez pas long feu quoiqu'il en soit. Votre fille non plus si vous la laissez entre les mains de cet homme » Il s'immobilisa, voyant que sa fille était mentionnée. « Viktorya, tu pourrais essayer de parler à ce pauvre fou ? » Sa voix avec elle avait des accents de velours, contrairement à auparavant. Elle n'avait pas besoin de faire beaucoup, juste de lui raconter la vérité avec des belles paroles et un discours construit. Ça prenait direct d'autres proportions…

+ 2 000 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 26 Jan 2016, 15:42


Mots : 1 359
Rien n'était plus beau, pour elle, que les mots de son fiancé. Elle voulait toujours plus d'ailleurs se demandant jusqu'où il serait prêt de lui donner... Le serrant de toutes ses maigres forces contre elle, la muse se laissa submerger par son trop plein de sentiments, et le bien-être qu'elle ressentait malgré l'urgence de la situation. Ils avaient essayé de ne créé l'émoi, de ne pas faire trop de bruit, mais tout ceci n'avait pas du passer inaperçu.

La discussion au sujet de l'enquête prit une tournure un peu plus claire. Ce qu'ils devaient faire et le pourquoi de l'affaire, sautèrent aux yeux du couple. Viktorya acquiesça aux dires de l'homme « Je m'occuperai de le bercer par mes mots. » Et ce ne devrait pas être difficile, vu la naïveté du bonhomme qui tenait ce village sordide.
Tout en s'affairant à humidifier le visage de la fille, elle repensait à bien des choses qu'elle avait vécue aujourd'hui. Mais plus elle y pensait, plus elle sombrait dans un coma tout sauf réparateur. L'homme, qui était aussi gentil que souple avec elle, l'arracha à sa tâche ingrate pour l'emmener dans la pièce adjacente « Oh... » Elle posa alors sa tête contre lui, luttant un brin envers ce sommeil ravageur « David... » L'Orine se mit à sourire, retroussant ses petites lèvres « Tu es si fort que même le sommeil ne t'abat pas. » Mais lorsque ses doigts frôlèrent sa joue, voulant caresser cet être qui emplissait dorénavant sa vie, ses yeux se fermèrent entièrement et elle s'assoupit, exténuée.

Des baisers la réveillèrent. Etrangement elle se sentit un peu plus alerte que d'habitude. A travers les geste de son fiancé, il y avait un soupçon d'urgence et de détresse sur lesquels elle mit aisément le doigt « Qu... Que se passe-t-il ? » Viktorya tombait encore de sommeil. Elle s'était reposée deux heures, tout au plus, mais le réveil était difficile. Les yeux rougis, la mine macabre, elle ressemblait juste à une poupée en construction, à l'air morbide. Bien qu'elle essaya de lisser ses cheveux de ses mains, ce fut peine perdue devant le cas de force majeure « Ou... oui... » Alors qu'elle se mit debout à la hâte, ne laissant pas son corps finir de s'éveiller, elle chuta en avant. David était son garde-fou, son ancre à la vie, et ce fut d'une banalité pour lui de la rattraper comme il le devait. La belle frotta doucement son visage de ses mains, avançant dans la chambre où elle s'affaira rapidement.

Le Réprouvé était encore en forme. Il prit les choses en main, et dirigea le cortège vers un cul-de-sac souterrain, s'assurant que personne n'y viendrait. Viktorya avait quelques peines à la laisser seule alors qu'elle était une enfant déboussolée. Pourquoi tant de cruauté ? Ne pouvait-elle pas l'accompagner chez le Doyen également... ? Alors qu'elle allait s'approcher d'elle pour la rassurer, essuyant peut être un rejet cette fois ci mortel, la blonde prit les devants. La femme resta clouée sur place en voyant la scène. Immobilise, son coeur rata un battement. Elle l'aimait. La malade aimait cet homme vaillant et fort et... Qui ne l'aimerait pas. La muse elle-même était tombée sous ses charmes ravageurs, adhérant à la brutalité qui parsemait son corps et qui forgeait ses muscles.
Dans cet art qui était le sien, David su parfaitement remettre à sa place cette étrangère. Il ne la laissa même pas le toucher, l'effleurer. Pourtant, sans jeter un regard à sa fiancée postée juste derrière lui, celle-ci savait. Elle connaissait assez son homme pour savoir que la colère qu'il ressentait n'était que la traduction de l'avidité amoureuse qu'il ressentait à l'égard de la sulfureuse brune. Cette dernière avait serré les poings sans même sans rendre compte. Ce ne fut que quand le Réprouvé y  glissa une main, qu'elle détendit cette petite poigne. Ce geste n'équivalait pas à une violence retenue, ni à une frustration... C'était de la peur. Peur que la scène la plus odieuse se déroule sous ses yeux, mais elle fut bien saute de croire quoi que ce soit.

Sans un mot elle le regarda, rassurée. Les tensions étaient dorénavant évidentes entre elle et l'enfant obtus qui se tenait un peu à l'écart « Désolé si j'en ai trop fait, Vik' mais je préfère largement la vérité », « Non. Je veux dire... Ca va... Je craignais le malentendu et je l'ai vu se confirmer sous mes yeux alors... Ecoute, n'en parlons plus, concentrons nous sur la situation, si tu veux bien. » Le sourire qu'elle lui servit était faible, de façade, mais il tenait la route. Comme elle l'avait dit, ce n'était pas une question de confiance en lui. Il ne pouvait pas prévoir qu'une femme se jette dans ses bras, il ne pouvait pas prévoir l'incident charnel. Et elle non plus.
Sans méchanceté pour autant, elle regarda la jeune fille qui avait trouvé une place assise dans un coin. Elle boudait, ou peut être était-elle plus vexée qu'elle ne le laissait paraitre ? Lorsque David lui parlait, lui ordonnait quelques mots, l'autochtone s'en voyait alarmée, effrayée. Viktorya se demanda même comment elle pouvait craindre cet homme. Il avait une violence autant dans ses mots que dans ses gestes mais, pourtant, l'Orine ne doutait pas de lui au point d'en avoir peur. La petite devait mal le connaitre, elle qui souhaitait se jeter sur lui quelques secondes au paravant.
Muette, la belle plante suivie son homme lorsqu'il arracha le plan des mains de la gamine.

Au pas de course, au bout de plusieurs minutes de tours et de détours, le couple arriva enfin devant le bureau du Doyen. Tout était plongé dans le noir, comme pour n'avertir personne de l'extérieur. Mais ils n'étaient pas dupes et la silhouette qui se découpait à travers les carreaux, n'était autre que celle du vieil homme. De sa voix de ténor, David parla, faisant sursauter la pauvre âme. Celui-ci se débattit quelques instants, avec que Viktorya ne prenne la parole, sur bon conseil de son fiancé « Ecoutez nous s'il vous plait monsieur... » Sa voix était aussi douce que du miel « Votre fille court un grand danger, tout comme vous. Pas plus tard qu'en fin de soirée, nous avons surpris Helkior sortant de votre bureau, et se précipiter dans la chambre de votre fille. Le temps d'y arriver à notre tour, celle-ci se remettait à peine de la strangulation dont il l'affubla. », « Lui ? Certainement pas ! Où est ma fille ? Où est-elle ? Vous l'avez... », « Calmez vous cher monsieur, votre fille est en sécuritée dans les galeries. Nous l'avons emmené dans un endroit où elle ne sera ni vu, ni entendu. En contre partie, elle a besoin de votre aide. Il n'était que trop risqué de l'escorter jusqu'ici. Notre évasion sera votre meilleure chance de rester vivant, vous et votre enfant. Helkior l'a blessé, dans le but d'en savoir plus sur votre testament, et sur vos biens. Sans vous, il serait dans le doute quant à ce qu'il hériterait. », « Ceci est de la diffamation jeune fille ! Je suis plus âgé que vous et... » David le fit taire, et Viktorya continua « Ce mage n'a pas sauvé le village par hasard. Comment, et pourquoi une puissance comme lui, se perdrait ici, dans ce village raciste, aux moeurs bien trop encrées dans sa culture ? Son affaire dure des années n'est ce pas ? Regardez la vérité en face Doyen, vous êtes piégé. Il vous a piégé. Quoi que vous fassiez ce sera lui qui héritera du village. Il est votre précieux allié, et pire, il sera celui qui énoncera le testament. Votre fille n'est qu'un pantin pour arriver à ses fins. », « Je refuse simplement de vous croire. Vous n'êtes personne. Vous n'êtes personne et vous arrivez dans mon village, vous vous permettez de tuer et de mentir... Pour qui vous prenez vous seulement ? Vous n'aurez pas mon trésor, ni même tout ce que mon village recèle ! Vous... » La porte s'ouvrit doucement, et une femme se glissa dans l'entrebaillement « Pa...pa...papapa... », « Oh ma petite fille chérie ! » Elle dépassa le couple qui ne bougea pas, et se jeta dans les bras de son père, plus petit qu'elle « Helior... Helior mal à moi... » Elle prit la main du doyen, la portant à son cou. Il alluma une lampe à huile discrète, et observa les marques, de lui-même « Hélior... Hélior tuer toi... papapa... peur pour toi... », « Est-ce... Helkior t'a fait ça ? », « Oui... Fort, mal... Malade... » Il toucha son visage, sentant sa fièvre. Alors qu'il posa ses mains sur ses épaules, il sentit la peau de sa fille, et observa son accoutrement « Tes vêtements sont... Déchirés. » Et la marque était visible « Hékior... Méchant. M'a poussé et attrapé... », « Je... », « Nous pouvons vous aider. » Le Doyen releva les yeux vers eux, comprenant alors qu'effectivement, ils étaient sa seule chance de mettre un terme à cela.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 26 Jan 2016, 22:37


Les yeux océan du beau bourgeon croupissaient sous la fatigue. Ils étaient altérés par des rougeurs, et sa peau était plus pâle que jamais. Elle paraissait malade, voire au bord de l'évanouissement. L'homme veillait à ne pas trop s'en éloigner, la jeune femme ayant trébuché tantôt. S'il n'avait pas été là pour la rattraper, la chute aurait été inévitable. Il la craignait, et gardait ainsi un œil sur la fleur aux pétales soyeux. Il n'était pas apaisé après ce qu'il s'était passé. Il l'avait rejeté comme il se doit, mais elle s'était tout de même trop approchée. Elle avait prononcé ses ardeurs devant la femme de sa vie, même si ces dernières n'avaient rien de profond ni de véritable. Cette petite ne l'aimait pas, du moins beaucoup moins qu'elle le crut. Elle ne s'en rendait peut-être pas compte elle-même, mais c'était bien le cas. Elle aimait l'homme charmeur qu'elle avait pu voir il y a des mois de cela. Elle aimait les regards qu'il lui avait lancé cette nuit-là, et l'attention qu'il lui avait dirigée. L'invalide aimait qu'on la regarde comme on admirerait une femme, et David l'avait fait. Or, le guerrier ne se résumait pas à cela. Le brut avait bien plus à conter. On trouvait sous sa peau des cicatrices, et sur son visage toute la violence qui était sienne. Il ne fallait pas se laisser duper par des illusions. Et la jeune femme, c'est justement ce qu'elle avait fait. Elle avait voulu croire qu'il était un autre, et le choc de la découverte risquait de planer sur eux pendant quelques temps. Le réprouvé n'aurait pu rêver de mieux, en ayant marre de s'inquiéter à ce sujet. Il avait toutefois peur d'effrayer sa muse en étant trop sauvage en sa présence. C'était une appréhension naturelle, au vu de la bipolarité qu'il abritait. Lui-même ne commençait que maintenant à en connaître les artifices, donc il ne la contrôlerait pas à sa guise de sitôt… L'équilibre psychologique était de loin le meilleur moyen de garder sa part de démon à l'échec, mais c'était d'autant plus facile de la libérer. Autre chose semblait assombrir ses traits toutefois, et il ne sut pas déceler de quoi il s'agissait. Si c'était, comme il disait plus tôt, le fait d'avoir vu une autre femme entre ses bras, ou encore un autre malaise qui aurait fait surface. Les deux étaient déplaisantes au possible, donc il ne fut pas surpris de son sourire guère si éclatant. Il ne laissa pas ces oscillations les perturber. Voyant que la jeune nymphe n'avouait rien, il n'osa pas interrompre le mouvement. Elle disait même qu'il valait mieux ne plus en parler, ce qu'il fit.

*

Quelques bougies brûlaient au creux des petites plats sur lesquels elles étaient posées. Leur lueur en était légèrement tarie, mais rien de grave. Les deux se tapissaient dans l'ombre, et l'homme était presque incapable de reconnaître leurs visages. La pénombre correspondait à la tension qui planait entre les 'prisonniers' et le maître de maison. Ce dernier refusait d'entendre raison. Il se cachait toujours derrière ce voile de confiance. Il ne voulait pas quitter ses repères et s'aventurer en zone inconnue. Le Courage, que le réprouvé représentait, était là comme pour le sermonner. Les étrangers parlèrent à coeur ouvert, surtout en ce qui concernait l'orine. L'exilé n'avait prononcé que menaces, tandis que la dryade apaisait le jeu peu à peu. Elle avait la parole juste, et c'était plus souvent celle qu'on voulait entendre. Sauf que pas ici. La divinité usa d'arguments qu'elle liait par des fils d'or. Sa voix de velours enrobait les coeurs d'une douce couverture, tandis que l'intérieur restait croquant. Elle lui fit des révélations qu'il ne voulut pas croire. L'épouse lui avoua les épreuves qu'avait traversées sa fille. Elle leur conta le danger qu'ils couraient, et même ce que le mage pouvait rechercher à long-terme. La jeune femme lui fit part de sa trahison, et de ce qu'il complotait dans son dos. Elle ne pouvait pas lui faire d'autres aveux sans partir dans des confidences déplacées. Mais le vieillard restait sourd à leurs mises en garde. Il utilisait son statut pour les discréditer, et pire encore, leur ignorance. Il était le seul inconscient dans cette pièce.

Sans paraître plus aimable au fur et à mesure de son discours, Viktorya menait la pensée de l'homme à bon terme. Il ne voulut pas le reconnaître, mais il était prêt à céder. On voyait sur son visage le doute, et une seule chose manquait pour le faire chavirer. Une petite voix surgit de la porte qui venait de s'ouvrir. Elle sonna le gong de la reddition. L'apparition de sa fille surprit les deux opposés, mais l'un était bien plus en proie à l'horreur qu'autre chose. Il s'en approcha timidement, tandis que la gamine lui sautait dans les bras. Ses mains tremblaient en effleurant les cicatrices éphémères. Si au début ce fut de torture et inquiétude, en fin de compte ça devint de la colère. Elles étaient tout autour de son cou. Il était difficile de ne pas avoir les empreintes claires des doigts qui avaient entouré le petit corps. Sa fièvre montait, il l'avait senti en la touchant. Les vêtements témoignaient aussi de la violence subie.. Ainsi que les pleurs de la petite. Les preuves sous les yeux, l'homme ne put qu'acquiescer péniblement. Il n'avait plus personne à qui recourir, à qui demander assistance dans un tel moment. Le désarroi frappait à sa porte, et il criait plus fort que tout le nom de sa déchéance.

« Si j'étais vous, j'arrêterais de croire aux âneries que vous a raconté cette canaille, et je commencerais plutôt à envisager comment le détrôner. J'ai une idée pour ma part. Pour ça, nous aurons besoin de vos hommes » Toujours cet air menaçant sur le visage, il vit l'homme aider à sa fille à se coucher. Il s'empressa de rejoindre la porte, la seconde d'après. « Oh ! Et les plus fidèles seulement. On ne voudrait pas qu'on nous poignarde dans le dos. N'est-ce pas ? » Le Doyen tressaillit, mais devait bien être d'accord avec les paroles sensés du brun. Comment savoir qui ne s'était pas déjà rangé du côté du mage sans qu'il ne soit au courant ? Qui sait combien de traîtres parcouraient ses armées, ou même s'il n'avait pas un complice déjà infiltré ? Tout ça n'étaient que spéculations, mais si l'homme savait se montrer réellement méfiant, c'est ce qu'il aurait fait. Il n'avait cependant pas peur d'eux, du réprouvé principalement. Jamais il ne considéra qu'ils puissent être tous deux sa perte, et que l'imberbe y participerait. Pour lui, elle n'était qu'une pauvre sotte, inutile qui plus est. Peut-être voulait-elle lui prouver qu'il avait tort. Ou alors sa pensée n'allait pas aussi loin, et elle n'agissait que pour son propre sort. Peu importait. Les derniers pions étaient en marche. Il ne leur restait plus beaucoup de temps, mais beaucoup était en jeu. Ils avaient misé gros, et sur une seule opportunité. Néanmoins, maintenant qu'ils étaient libres, ils pouvaient choisir de fuir au moindre désavantage. C'était un choix qui s'offrait à ceux qui acceptaient la défaite. Ils préféraient simplement se préserver, plutôt que d'affronter bêtement la mort. Le couple avait encore beaucoup trop à vivre pour se permettre de périr dans un tel endroit.

L'homme ne tarda pas à revenir, une hors de soldats à ses côtés. Ils n'étaient pas tellement nombreux en réalité, mais étaient imposants. Ils inspiraient le respect, et leurs regards aucunement déviants le laissaient comprendre. « Je les ai amené » Il attendait d'autres directives, et les quelques serviteurs derrière lui semblaient de plus en plus confus. « Rassemblez-les dans la plus grande pièce de votre maison. Qu'ils se dispersent et se cachent. Il faut s'attendre à attraper un gros poisson ce soir. Quant à vous, j'ai besoin d'un courrier qu'un homme valeureux apportera au mage pour l'y faire venir. Tout se fera ce soir » Les individus s'exécutèrent d'un simple signe de tête du Doyen. Ils se dispersèrent, le tout sans faire de bruit. Le vieil homme se hâta de rédiger le manuscrit, suivant les phrases que lui dictait David. Le soldat, resté sur place, se rendit dans les quartiers du mage, le conviant au rendez-vous nocturne.

La grande salle était elle aussi plongée dans l'obscurité la plus absolue. Seul le visage du vieillard restait illuminé par le chandelier aux bougies allumées qu'il avait en main. Le maître semblait nerveux, ce qui n'échappa pas à la vigilance d'Helkior qui faisait son entrée. La demeure avait repris son silence macabre, peut-être même plus qu'avant. Les pas résonnaient sur le sol, et c'est ainsi que le Doyen comprit quand le convié était arrivé à sa hauteur. « C'est horrible… Mon cher, Helkior ! Que faire ? Ils ont pris ma fille ! Ils l'ont prise tu m'entends ? » Il ne s'était pas retourné, mais semblait très bon comédien rien qu'au son de sa voix. « Comme tu disais, ils devaient en avoir après mon trésor… Ces étrangers aussi avares que pernicieux ! Heureusement, j'ai repris la clé que j'avais remis à Ymïr, mais que vais-je faire maintenant ? » , « Nous saurons les retrouver. Ils ne doivent pas être partis bien loin. J'enverrai des troupes à leurs trousses » , « J'ai envoyé quelques hommes moi-même.. mais en vain » , « La clé est en sécurité ? » , « Elle est ici, avec moi-même. Je ne pouvais pas la laisser dans mon bureau, prête à se faire voler à tout moment »

Helkior vit là son occasion de frapper. La princesse idiote n'était plus, et le mariage n'aurait donc pas lieu d'être. Personne aux alentours, et aucune âme qui vive pour raconter le meurtre qui allait avoir lieu ce soir-là. L'homme sortit un poignard de sous ses robes, s'approchant lentement du dos de l'individu. Sans faire de bruit, sans dire mot, il le brandit. L'arme blanche était prête à fendre l'air dans la direction de sa cible, quand une autre lame croisa sa trajectoire. Une de plus grande envergure, dégainée par l'homme lui-même. Il vit ses traits changer, horriblement, pour prendre des airs plus jeunes, plus hâlés, et plus revigorants. Il bondit en arrière, dans un saut trop court malheureusement. « Vik' ligote le ! » demanda-t-il dans un cri. Simultanément, toutes les silhouettes qui restaient jusque là cachées dans l'ombre de quelques piliers, sortirent pour se rendre visibles. L'homme pâlit d'horreur, réalisant qu'il avait perdu. Les soldats commencèrent à taper de leurs sabres sur les boucliers qu'ils tenaient dans l'autre main, causant un vacarme impossible. D'autres hommes arrivèrent en courant, tous ceux qui siégeaient dans cette maison en somme. Ils étaient presque une vingtaine, contre un seul adversaire. Mais sa puissance était redoutable. Il ne fallait pas le sous-estimer. « J'aurais dû vous tuer quand j'en avais l'occasion.. » La colère se lisait dans sa voix, et bientôt il la traduisit par sa magie. Contrairement à celle qu'ils l'avaient vu pratiquer la dernière fois, celle-ci était d'une portée plus grande, et d'une nature encore indéchiffrable. Le sol trembla, et les dalles qui semblaient déjà très instables, cédèrent sous leurs pas. Quelques cercueils surgirent de sous terre, tandis que des sols, des créatures semblaient vouloir sortir. Que ce fut des animaux morts et décomposés, ou les quelques cadavres qui reposaient dans ces tombes, le tout était morbide. Les soldats reconnaissaient sans peine les individus qu'ils avaient tué, et qui visiblement avaient toujours été innocents. Ils étaient revenus de l'au delà comme pour se venger, tirer au clair cette injustice. « Rira bien qui rira le dernier ahahaha ! » Un carnage complet était annoncé.

+ 2 000 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 27 Jan 2016, 22:08


Mots : 1 515
Enfin le doyen fut bien plus enclin à leur obéir. La proposition était alléchante dorénavant. Sachant Helkior bien plus machiavélique qu'il n'y paraissait, le père n'eut aucun scrupule à tourner sa veste. Ainsi, David mit au point le plan parfait, le piège adéquat pour atteindre le mage surpuissant. Personne ne rechigna, et tous se mire à la page. Il fallait des hommes, les meilleurs et les plus fidèles. Lorsque ceux-ci furent mis au pli, tous se mirent en action. Viktorya suivit le cortège, étouffant un bâillement. La nuit fut courte pour tout le monde à dire vrai... Même la jeune enfant était pâle et fiévreuse. Du repos aurait fait du bien à chaque mais, ici, ce n'était plus une question. Ainsi, tous se mirent en position. L'Orine en profita pour s'approcher de son amant « Bon courage mon amour. Je serai derrière toi quoi qu'il arrive... » Le baiser fut fugace, mais à la fois passionné et amer.

Lorsque le mage entra, le doyen joua une belle comédie. Il l'attira dans des filets, dévoilant alors aux yeux de tous, ses viles intentions meurtrières. David le valeureux l'intercepta de son sabre, mais Helkior avait plus de ressource que quiconque. Dans un hurlement, il fit se lever « ...oh non. » Viktorya se pétrifia. Elle revit le cauchemar auquel elle fut heurté il y a déjà des années de cela, peut être même des décennies. Le soulèvement des morts... Ce sorcier était-il aussi fort qu'Orion Shidori ?
Un garde la bouscula pour passer, l'envoyant presque à terre. Un bien pour un mal, car la douce reprit ses esprits.
Son homme se battait corps et âme contre les cadavres surgissant des dalles de la grande demeure. Contrôlant la terre, l'Orine oeuvrait dans l'ombre, essayant de retenir les derniers corps par sa magie. Ce n'était qu'un ralentissement, tout au plus...

Au front, David et les gardes se battaient comme des guerriers nés. Aussi fort que solides, aussi robustes que courageux. Sans lâcher leur attention une seule seconde, ils croisaient le fer, faisant rugir les lames rutilantes. Helkior fut rapidement rejoint par des péons, adorateurs de la sainteté qui se tenait devant eux, et dont le spectacle n'effrayait pas leurs prunelles déjà exaltées. Au contraire, les combattants se sacrifièrent, qu'importe leur force, qu'importe leurs exploits, s'empalant sur les épées et les haches déjà ensanglantées. Ils protégeaient de leurs corps, le mage emprunt d'une grandeur nocive, cherchant à l'ériger bien plus haut que la place de Doyen. Mais les fous ne savaient ce pour quoi ils dévouaient leur âme. L'entité abjecte et tyrannique que représentait l'affreux.
Viktorya se clona, sortant enfin de l'ombre, pour déjouer l'ennemi. Elle attira l'attention des pauvres hères, de manière à les faire se perdre contre des rasoirs aiguisés. Le sang commença alors à couler, d'abord en filet, puis en rivière. Les hommes se déchiraient, et chacun ouvrait le ventre de son frère, son cousin, ou même de son fils. Personne n'avait plus d'yeux pour la vraie raison du combat, tous cherchèrent à noircir un peu plus le tableau déjà mortel.

David finit par trouver une échappatoire et se recula, rejoignant la dulcinée, pétrifiée par toute cette souffrance. Elle ne pouvait aider personne sans aider un des camps, pour lequel elle n'avait finalement, pas prit position « David... David mon amour partons... partons je... J'ai peur pour toi, pour moi... » Un cri, plus puissant que les autres, retentit dans la salle. Le mage avait, lui aussi, réussi à se reculer pour ne plus être acculer dans le chaos environnemental. Mais le Réprouvé ne lui laissa aucune chance de pouvoir aller plus loin. Il se jeta sur lui, traversant la marrée humaine. Sa fiancé était sur ses talons, prête à en découdre à son tour. Le mâle se faisait balafrer, taillader, mais il lui fallait beaucoup plus pour tomber. Les louanges des divins n'étaient pas prêtes d'arriver, et la belle faisait tout pour panser des plaies qu'elle aurait pu voir. Pour cause, malgré son éloignement, le type l'a prit pour cible. Pire que tout, il chassa David d'un vent violent, pour venir à avoir champs libre. Ainsi, il jeta un sort de pétrification sur la belle. Elle hurla, voulant bouger, en vain. Mais alors qu'elle allait accuser le coup, à jamais transformée en pierre, rien ne vint.

Ses yeux semaient l'incompréhension. Dans la trajectoire du sort se tenait alors la fille du Doyen. Elle n'avait pas bougé, et visait avec ardeur, le coeur du diable « Ca... N'a pas fonctionné ? », « QUOI ?! », « J'ai... pas peur... » Un rayon lumineux étrange éclairait le buste et la poitrine de la blonde malade. Faisant un pas vers lui, elle se dirigea alors dans une allée faite de cadavres et pourtant, les morts vivants se poussèrent, tombant en lambeaux, redevenant poussière. Viktorya n'en cru pas ses yeux. Cet enfant avait le pouvoir de déchoir ce mage infernal finalement...
Le type avait beau lancer un sort, un autre, cherchant à la bruler ou même à l'arrêter, tout lui passa à travers. Tout restait inutile. Furieuse, elle poussa un cri. Un cri en la direction du traitre, qui résonna dans la salle, dans le village, et dans la vallée. Tous tombèrent à terre, mais tous se relevèrent. Tous, sauf Helkior.
Son visage était resté figé dans une litanie d'horreur, cherchant l'issue de secours sans la trouver. Son corps était déjà raide comme la mort, comme si elle avait accélérer le processus.

Viktorya se leva et se jeta au chevet de son amant « David ! David tu vas bien ? » A genoux sur le sol, elle attrapa sa main qu'elle serra de toutes ses forces « Mon amour... Mon amour dis moi que ça va... » Il était plein de sang et de torture, et voir son corps sans plus de vêtement sur le torse, la blessait comme jamais.

Le Doyen, a son tour, s'approcha de sa fille « Ma... chérie... ? Que... Que lui as-tu fait ? », « J... J'sais pas... J'étais... colère contre Hekior et... BOUM ! », « Viens là mon enfant ! Excuse moi pour tout, je n'avais pas vu que ce type était un sanguinaire... Je... S'il t'étais arrivé quoi que ce soit de grave je... », « Ca... Ca va papapa... mais eux... », « Domestiques ! Appelez tous les soigneurs du village ! Réveillez les et hâtez vous ! » Viktorya se tenait près de son héros, embrassant ce visage mutilé « Je vais prendre soin de toi... » Le Sage Homme arriva alors vers eux « Ecoutez je... je suis désolé. Je vais vous récompenser pour l'effort fourni, et le dédommagement de mes mauvais traitements. Vous m'avez sortit d'une impasse et... Qui sait ce qu'il fabriquait derrière mon dos. La nuit sera courte. Nous allons nous hâter de fouiller son bureau et ses appartements pour ne rien laisser au hasard. », « Nous devons partir également Doyen. », « Finissez la nuit au moins, nous avons une chambre toute prête pour vous. Nous ferons le point demain si vous voulez bien. », « Nous acceptons. », « Souhaitez vous un guérisseur à vos côtés pour monsieur... ? », « Merci, je vais m'occuper de lui... » L'homme les salua, et repartit en trombe. Tout le village était réveillé dorénavant, et tous allaient aider à nettoyer cela.


Le couple arriva dans la chambre. Elle était si loin de tout. Autant le bâtiment n'était pas exagérément grand, autant il était situé de manière à ne pas entendre les bruits de la salle principale et du hall, situés de l'autre côté. Les fenêtres donnaient directement sur la montagne enneigée, sans laisser entrevoir le moindre des maisonnées du bourg.
Viktorya ferma la porte à clé, ne désirant pas être dérangée. Ils leur devaient au moins ça... « Allonge toi sur le lit bel homme, j'arrive. » L'Orine aida David à s'appuyer à la tête de lit, avant de partir dans la salle d'eau adjacente pour chercher de quoi nettoyer le sang de ses plaies. En revenant, elle alluma plusieurs bougies et une grande lampe à huile, tamisant l'éclairage de la pièce, mais en mettant assez pour y voir « Comment te sens-tu... ? » Doucement elle lava ce torse saillant, gavant sa vue déjà gourmande, de cette vision sucrée à souhait « Tu es si beau... Mon héros...  » Se redressant, elle se pencha sur lui, embrassant ses lèvres salées « Je me dépêche, et nous pourrons nous reposer. » Alors elle le soigna. Tantôt par la magie, tantôt par des soins traditionnels, elle mit les deux à profit pour pouvoir le panser correctement. Au bout d'une bonne heure, l'Orine commençait à piquer du nez. Elle se lava alors les mains avant de venir sur le lit près du réprouvé « Tu t'es bien battu, fidèle amant. Vivement notre arrivée à Bouton d'Or... Nous l'aurons amplement mérité. » N'osant pas le toucher pour ne pas le blesser un peu plus, elle se déshabilla avant de s'allonger à ses côtés.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 03 Fév 2016, 00:26


Leurs rapports étaient nuancés d'une sorte de danger en ces lieux. Si d'ordinaire cette sensation put être plaisante, là elle était plus que nuisible. La fatigue faisait peser leurs corps, et une mort éventuelle leurs consciences. Quelques petites affections échangées avant le combat, ne donnaient que plus envie encore qu'il soit achevé. Le repos promis semblait hors d'atteinte, alors qu'on le prenait pour acquis le reste du temps. Les encouragements de la belle lui allaient droit au coeur, et il les lui retourna par ce baiser qu'ils échangèrent. Il la protégerait, elle avant tout autre dans cette salle. Il serait son protecteur, son écu, et le bourreau de celui qui attenterait à sa vie. Il y avait dans ce touché une pointe de tristesse et des accents d'adrénaline que les deux ne pouvaient contrôler. Ils étaient de simples spectateurs mêlés à l'intrigue principale d'une tragédie de bas étage. La trahison ne suffisant pas à attiser l'émoi du spectateur, il fallait l'ajout épouvantable d'une armée de morts-vivants qui se lève. Malgré leurs corps faits de pourriture et chair en décomposition, ils ne devaient pas être sous-estimés. Ils avaient cet avantage ne pas être épris de la douleur, et formaient d'excellents boucliers. Ils étaient une muraille dense qui se dressait entre les gardes et le mage corrompu. David essayait de se frayer un chemin parmi eux, cherchant par la même occasion leur point faible. Les lames s'émoussaient peu à peu au contact de leurs corps, et étaient bien futiles à leur annihilation. Leur nombre n'avait pas de fin, et la lutte semblait infinie pour ceux qui la menaient. Il jetait des coups d'oeil furtifs à sa femme, se disant qu'elle n'avait pas sa place dans ce bain de sang.. Qu'il voulait la voir entourée de belles parures et non une arme à la main, craignant à tout moment de se faire mordre ou transpercer.. Elle était pourtant d'une puissance signifiante, et il ne la rabaissait absolument pas sur ce point. Mais il fallait avouer qu'il portait cette vieille mentalité que les femmes restent des fleurs quand bien même leurs racines seraient fortes, peut-être plus que les siennes même. Et il fallait garder ces fleurs du mal qui les arracherait.

Peu de gardes avaient réellement les compétences pour se battre. Ceux pour qui c'était le cas, étaient cependant des redoutables alliés. David dut avouer que cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas croisé le fer avec un autre pour protéger ses arrières convenablement. Les proies étaient de partout, et les chasseurs se hâtaient de les anéantir. Avec une rage qu'il fallait assouvir, ils plantaient leurs lames dans leurs ventres putrides. On sauvait ceux qui pouvaient l'être. Les autres, malheureusement, croupissaient parmi les cadavres qui faisaient un tapis d'un des côtés de la salle. Ils étaient indubitablement des parois érigées pour les empêcher d'atteindre le tout puissant. Nul besoin de peur, de sentiments. Le sacrifice était la seule réalité. Au terme d'une adoration déplacée et aliénante. Ce n'était qu'une boucherie au final, voire un simple règlement de comptes maintenant que les horreurs réprimées avaient un nom et un visage. Ils se battaient pour cette cause, comme si elle était la seule véritable. Ils tuaient, pour leur propre plaisir limite avant la vengeance qu'ils menaient. La muse faisait de son mieux pour s'affirmer, pour se créer une place, mais décidément la présence du sang était trop forte. Il la rejoint dès qu'il put, à bout de souffle. Il respira bruyamment, tout en trouvant sa force dans la vision de sa petite femme. Cette dernière doutait toutefois, craignant comment cette bataille allait se finir. La nymphe aurait pu prier des forces inconnues pour qu'elle prit fin, mais elle préférait la fuite. L'homme y avait lui-même déjà songé. Il fut tenté d'acquiescer à la demande de la jeune femme. Il était faible face à elle déjà. Et puis la fatigue l'éreintait tout autant. Il n'y avait pas à dire que lui aussi désirait au plus profond s'échapper, et trouver refuge dans ses bras, tous deux bercés par un sommeil réparateur.

Le cri qui fendit l'air, interrompit néanmoins toutes ces pensées. Ils y virent le moment d'intervenir, un qu'ils n'auraient peut-être plus jamais. Il s'attendait à ce que la guerrière des fleurs le suive, et le renié espérait sincèrement mettre un terme à ce massacre. Le mage ne pouvait s'en sortir sans payer pour ses crimes, et parmi les rustres, il n'y avait qu'une façon d'y parvenir. Les blessures importaient peu, et pour cause. L'homme fonça tête baissée dans le bataillon, faisant valser sa lame sur les ennemis sur son chemin, tandis qu'on lui infligeait des plaies diverses et variées. Sans prendre de retard dans sa course, il se rapprochait dangereusement de sa cible. L'homme, loin de se laisser faire, l'arrêta net dans sa tentative de l'abattre. Par des rafales puissantes, il emporta le corps hâlé, tanné, cherchant à s'en prendre à celui plus molle et tentant de la petite femme. Ce dernier perdrait à tout moment de sa souplesse, de son touché de soie, pour à l'inverse trouver une épiderme rêche, sculptée dans la roche. Une coquille bientôt déserte de toute âme. David était trop loin pour intervenir, et le sol reçut son poing comme pour en témoigner quand le sort partit. Il fut surpris de la trouver toujours debout la seconde d'après. Toujours aussi resplendissante, et prude de sa beauté divine. Il commença à se traîner jusqu'à elle, s'apercevant de la présence d'Ymïr dans la trajectoire du projectile. Il la regarda avancer, stupéfait. Il voyait ce petit être triompher des horreurs qu'ils combattaient avec tant d'ardeur. Elle lui semblait maintenant futile, les voyant plier sans effort face à elle. La poussière s'échappait des cadavres desséchés, et elle ne tournait même pas le regard pour les observer. C'était une vision nouvelle qu'il ne crut pas voir un jour. À croire qu'ils étaient les seuls réellement bouchés, et à l'esprit fermé, se fiant qu'aux apparences.

La magie ne semblait pas être puissante, ni de grande portée. Pourtant, elle fonctionnait, et quoi demander de plus. Les sorts du mage faisaient comme ricochet sur une sorte de carapace que la petite aurait revêtue. Il s'impatientait, et ses traits se déformaient à chaque sort qui lui était renvoyé. Il reculait, pas à pas. Il la craignait. Elle le lisait dans ses yeux. Il la prenait enfin au sérieux, tant qu'Helkior voyait à travers ses yeux sa mort prochaine. Elle était son bourreau, et il faut avouer qu'à cette seule pensée elle tressaillit étrangement. Le cri aigu qu'elle poussa, un de rage et désarroi, marqua sa fin. La disparition de ce mage qui par ses convoitises était prêt à tous les tuer, à tout anéantir. Dernièrement, beaucoup trop se laissaient mouvoir par des envies pareilles, sans connaître de limites à ce qu'ils peuvent donner pour les obtenir. Helkior était tombé, et il ne se relèverait plus.

David s'était laissé échouer par la même occasion. Sur le sol, l'exilé trouvait une sorte d'apaisement, ses plaies ne le faisant souffrir qu'à cet instant. Il en faisait comme abstraction pendant qu'il se battait, mais une fois la bataille terminée, les élans de douleur ne l'épargnaient pas. Sa femme accourut, et rien que sa présence l'aidait dans sa cure. Elle toucha l'hybride, le baignant des mots doux qu'il avait le plus besoin d'entendre. Il ne put lui répondre que quelques mots mal formés au début, essayant de comprendre d'où exactement lui venait toute cette peine. Il remarqua son torse exposé, et son corps mutilé. « Après m'être reposé ça.. ira mieux » Et on peut dire que ses mots étaient tout sauf convaincants.

Il n'écoutait que d'une oreille distraite l'échange entre les deux parents, s'affairant davantage à démêler les paroles de sa femme, ainsi qu'à sentir ses doigts et lèvres. L'emplumé parvint jusqu'à la chambre sans accro, par pur miracle. David se laissa complètement guider, ne prêtant aucune attention au décor dans lequel ils se trouvaient. L'ailé ne se concentrait que sur elle, que sur sa voix suave et ses doigts emprunts de tendresse. Elle soignait son âme à chaque fois qu'elle l'effleurait. Le corps n'est que le réceptacle de l'âme, et ils sont ainsi indissociables. « On est.. enfin seuls.. Je vais bien.. mon amour Ne t'en.. fais pas » ajouta-t-il en dernier, grimaçant légèrement de douleur alors qu'elle lavait son torse et qu'elle chantait ses louanges comme à son habitude. Elle était aveuglée par les sentiments qu'elle lui portait. Et l'homme, en convalescence, ne cessait de se répéter à quel point il n'en était pas digne. À chaque fois bénédiction qu'elle lui faisait, une pierre venait s'ajouter à l'édifice, aux proportions d'un vrai château aujourd'hui. Et ses doutes n'étaient que des irrégularités sur des parois épaisses.

« Je ne te.. remercierai jamais assez pour ce que tu fais, Vik' » prononça l'abject dans un premier temps. Elle était encore à sa portée, et venait d'embrasser ces lèvres qui ne voulaient que s'imprégner des siennes à longueur de journée. La voyant sombrer, il la laissa se rendre dans la salle d'eau une dernière fois, avant de le rejoindre dans le lit qu'il avait préalablement chauffé. « Je te veux pour toujours à mes côtés, ma muse.. » À cette affirmation, la mention de Bouton d'Or surgit, et il pensa à la vie qu'ils partageraient tous les deux. Il envisageait cet avenir depuis le début, et était plus heureux qu'elle ne pouvait le croire de se le voir offert en sa présence. Il avait toujours désiré avoir une famille, comme Faas lui avait répété à leurs retrouvailles, et David ne s'était pas aperçu avant ce jour de l'importance que ce souhait gardait dans sa poitrine. Une famille était tout ce qu'il n'avait jamais pu avoir, et il rêvait de la construire accompagné d'une femme qui l'aimerait. Il n'avait jamais envisagé pouvoir s'en éprendre à ce point. De ce fait, l'envie n'était que plus ardente. « Plus rien ne nous empêchera, ma chérie. Plus rien ne nous sépare de notre avenir » Il embrassa son front, la tenant on ne peut plus proche. Elle était tout ce qu'il pouvait bien vouloir. Il s'endormit, comblé. Malgré la douleur. En dépit de toutes les tempêtes qui s'avoisinaient et pesaient sur le monde.

*

Le réveil fut soudain, mais pas pénible. La petite tressaillit dans ses bras quand on frappa à la porte, même si l'homme fut le premier à se redresser. Ils entendirent la clanche s'enfoncer, mais personne ne pénétra dans la chambre. Le soleil s'était bien levé, et ce ne fut même pas surprenant qu'il ait été à son zénith. Sa petite femme somnolait encore, éreintée de toute évidence par la longue journée de la veille. Désirant la préserver, il se traîna jusqu'à la porte, l'air absolument mécontent. « Ouais ? » fit-il, à peine eut-il ouvert la porte. Sans même poser les yeux sur son interlocuteur, il en exigea la raison de sa venue. « Le Doyen insistait pour savoir l'heure de votre départ. Il voulait vous inviter à un repas digne de ce nom » , « On est pas les bienvenus. On se casse après avoir dormi suffisamment » , « Vous restez les sauveurs du village. Le maître souhaite vous remercier comme il se doit » , « Qu'il se garde ses remerciements. On y tient pas. On a juste besoin de dormir, et puis d'une collation pour le voyage. Ça suffira amplement » Le soldat grogna dans sa barbe le caractère impoli du réprouvé, ainsi que la rudesse dont il faisait preuve en refusant de manière si crue l'invitation du maître de maison. Le brun n'en avait que faire, et retourna bien vite aux côtés de sa femme pour se prélasser de nouveau sur le lit aux draps soyeux. Il vint la chercher, la coller contre lui. Portant sa main à sa taille, il en apprécia la petitesse. Il la caressa, sans venir découvrir de nouveau ses courbes. Ce simple contact contre lui suffisait à tendre ses muscles, et à provoquer ses nerfs. Il ne s'infligerait rien de plus en toute connaissance de cause, et sachant qu'elle souffrirait de voir les quelques blessures restantes se rouvrir. Il l'embrassa à son réveil, comme jamais. Il fallait l'apprécier pleinement, et savoir s'en contenter.



*

À l'heure prévue par le mâle, ils étaient prêts à partir. « Bon, on y va » Il avait fini de rassembler leurs affaires, certaines ayant été confisquées par la garde. Personne n'avait fait le déplacement, et peut-être étais-ce pour le mieux. Seul le Doyen et sa fille les avaient accompagné jusqu'à la sortie de la demeure. « Êtes-vous sûr de disposer de tout ce dont vous avez besoin ? » , « Même plus » , « Je suis content alors. Votre amie a été trouvée dans cette fameuse maison. Nous avons bien vu que vous n'aviez pas été ceux à la tuer. Ce n'est même pas de l'oeuvre de ce.. monstre » , « C'est ça le pire » , « Nous lui donnerons des funérailles dignes de ce nom » , « Ah bin vous faites comme vous voulez. Ça ne me concerne pas » Plus nonchalant c'était impossible. L'âme l'avait quittée, et à partir de cet instant, il n'avait plus que faire de sa carcasse. « Ce serait fait. N'hési.. » , « On ne remettra plus les pieds ici » L'homme fut froissé par un si prompt refus, comprenant toutefois que les regards indiscrets qui les scrutaient seraient la raison première. « Oui, vous avez raison. Sachez au moins que nous vous sommes reconnaissants. C'est un minimum » , « On risque pas de l'oublier » Il leur tourna le dos, avant de sentir une petite présence et une voix maigre retentir. « Re..ntrer bien » Cette phrase était pleine de ses efforts, mais il fallait avouer que l'homme ne la voyait pas d'un très bon œil. Tous ici avaient profité de leur bonne foi pour les mener par le bout du nez, et il appréciait très peu ce geste. La sachant sincère, il articula un « Reste envie, morveuse » avant de saisir la main de sa petite femme et quitter l'enceinte déjà de moins en moins visible du village. Les barrières faites du bois des habitations ne furent bientôt plus qu'un très mauvais souvenir, comparées aux prières luxuriantes et riches en céréales qui leur étaient promises. Le soleil s'y levait gourmand, et la lune était douce avec ses serviteurs. On y vivait en paix, et ils en avaient grassement besoin.

+3 000 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 03 Fév 2016, 13:59


Mots : 2 147
Viktorya sursauta, poussant un gémissement de peur. Elle fut réveillée violemment par des coups de poings contre le bois peu solide de la porte. Entendant le mécanisme s'enclencher, elle eut du mal à réellement émerger. La belle plante se trouvait légèrement sur le corps chaud et aride de son amant, entourant son torse de son bras blanc. La femme était lovée contre lui, dans un cocon de bonheur et de bien être. Chaque nuit, elle était attiré par cet être, quoi qu'il en soit, pour se voir se réveiller contre lui, si ce n'était sur lui. La chaleur était une marque de sérénité pour elle, et il en dégageait assez pour la rassurer. L'odeur, la douceur, jamais elle ne l'aurait échangé...
Mais voilà que son homme quitta les draps, emportant dans son geste des couvertures, dénudant le corps déjà peu vêtu de la belle. Une simple chemise suffisait à tenter de cacher l'impensable, sans plus. Dans un demi-sommeil, captant la lumière ambiante sous ses paupières qu'elle n'ouvrit pas, elle n'eut pas le temps de définir le brouhaha qui venait de l'entrée, que déjà la porte se ferma.



Lorsque tout fut prêt, les amants se rendirent devant la case du Doyen, en compagnie de ce dernier et de sa fille. David se montra rustre, dégoûté, et hâtif dans ses paroles. Viktorya, légèrement peinée par ses dires, préféra se taire jusqu'au dernier moment. Alors quand il lui prit la main pour se téléporter, elle prononça « Je suis désolée. » Et le couple disparut.

L'apparition se fit aux abords de Bouton d'Or. Viktorya découvrit la lande gracieuse, orangée, magnifique. Elle entendait le bruit des bovins qui meuglaient au loin, et sentait l'odeur de la farine, du blé, du houblon et des différentes céréales cultivées. Dans un spasme, elle serra la main de David « Nous... Y sommes enfin, Amour... » Viktorya fit quelques pas en avant, émerveillée par cette lande dorée « Ma nièce habite ici, allons lui rendre visite, nous aurons tout le temps de voir Faas et Fëlya plus tard, qu'en penses-tu ? » Elle s'engouffra sur les routes qui entraient directement dans le village clairsemé. Comment dire qu'elle se voyait déjà avec son mari et ses enfants, s'épanouir dans ce cadre si rustique et pourtant romantique ? Elle ne voulait pas attendre, préférant savourer son bonheur immédiatement. La jeune femme demanda un renseignement à un passant. Paysan rustre et pourtant civilisé, il lui répondit calmement, voyant qu'elle était accompagnée d'un des leurs « Bonjour, excusez moi, savez vous où réside Hasnna Sforza ? Elle est blonde, assez... fine, et aveugle. », « Ah ouais, la mignonne qui vit au pied de la falaise ? », « Euh, très certainement... Je crois qu'elle habite avec un Réprouvé. », « Ouais je vois, je la croise quand je vais porter du foin à Jynian. Vous êtes sa soeur ? » L'Orine sourit, brillant deux fois plus « Vous me flattez. Non, je suis sa tante, je viens la visiter. », « Héhé, bha vous prenez la route là, et après le pont c'est la maison à gauche. Aller, bon séjour ! », « Merci beaucoup. » S'inclinant légèrement, elle fit volte face vers David « Allons-y, j'ai hâte de la voir ! »

Il ne leur fallut qu'une dizaine de minutes pour se rendre alors à la ferme de la blonde. Viktorya traversa le pont comme dit, et vit alors le chemin se diviser. Dans le jardin potager de la batisse de gauche, elle distingua une tête blanche. Zol'hah avait tellement grandit, et elle n'imaginait pas la belle femme qu'était devenue sa petite amie... Lorsque Viktorya s'approcha de lui, il se redressa en massant son épaule droite. Intrigué, il la laissa arriver, jusqu'à la reconnaitre « Oh ! Viktorya, vous allez bien ? » Le réprouvé se mit face à elle « Zol'hah... Tu as tellement grandit... Combien de temps vous ai-je donc quitté ? », « Eeeeh... Je ne sais pas en fait... Désolé pour les politesses mais j'ai les mains pleines de terre... », « Ne t'inquiète pas, mes enseignements doivent être loin maintenant. Hasnna est là ? Nous vous dérangeons ? », « Oui, elle prépare à manger pour le repas. Non, vous tombez bien, restez pour midi, elle sera ravis. », « Je vous présenterai à l'intérieur. » L'Orine montra David d'un signe de tête « Pas de soucis... » Zol'hah se baissa pour passer l'encadrement de porte « Onean ! On a de la visite ! », « Ah... ? Est-ce des voyageurs ? », « Mieux que ça poupée, viens là. » La blonde arriva, sortant de la cuisine avec une facilité déconcertante. Où était cette cécité qui, petite, lui faisait peur ? Elle connaissait sa maison par coeur, et Viktorya en fut agréablement surprise. D'ailleurs, ce ne fut plus la petite fille qu'elle vit, mais une femme, une adulte. Elle était de taille moyenne, avec un visage poupon, et aux cheveux si blonds qu'ils étaient radieux. Elle était coiffé d'une frange et d'une tresse pour plus de confort. Ses habits étaient très simples également, d'un léger vert, et affublé d'un tablier « Bonjour... ? », «  Hasnna... Tu es si belle ma chérie... ! », « V... Viktorya ? » L'Orine se jeta dans ses bras, et la jeune femme l'accueillit en pleurant. Cette voix, jamais elle ne l'oublierait, car c'était celle qui l'avait élevé. Lorsque les deux filles se décalèrent, la blonde toucha le visage de la brune « Tu n'as pas changé tu... Tu n'es que plus parfaite encore... Quand t'arrêteras-tu tantine ? », « Ah ! Dis le à mon fiancé ! », « Est-il là ? », « Oui ! Je tenais à te le présenter… » L'Orine prit sa main, l'emmenant dans le hall où les deux hommes n'avaient pas bougé. Zol'hah croisa les bras, alors que la beauté posta Hasnna face à son fiancé « Mes chers petits, je vous présente David, mon futur époux ! David, voici Zol'hah, et Hasnna. Je la connais depuis sa naissance quasiment, et lui depuis sa petite enfance… ! » L'homme tendit sa main vers son compatriote, la poigne ferme et conviviale « Je vois qu'on reste dans les réprouvés chez les Sforza. Enchanté David, aal faal dez mu ilost. » Une fois les politesses entre hommes échangées, ce fut au tour de la jeune fille. Elle tendit une main, touchant l'épaule du bronzé pour se situer et se rapprocher de lui. Doucement, ses doigts tracèrent son visage, sans une once de sous entendus « Hasnna en a besoin pour connaître et mémoriser les personnes qu'elle rencontre. C'est important pour elle, ne le prends pas mal, Amour. » La blondinette fini par se décaler, et se mit à sourire « Vous devez bien vous entendre avec Viktorya… Vous avez les traits de la malice David, mais de la bonne malice. », « Hé Onean, il n'a peut être pas envie de savoir tout ce que son visage reflète, tu ne crois pas… ? » La prenant par les hanches, il se penchant sur elle pour baiser sa joue. Alors qu'elle mit une main sur sa bouche, l'air gênée, elle argumenta «  Excusez moi Sieur, je ne voulais pas vous froisser… ! » De la cuisine, une odeur légère de brûlé se fit sentir. L'aveugle le distingua en premier, et elle s'éclipsa pour éviter que le repas ne roussisse un peu trop « Vous restez manger ? Zol'hah ! Rajoute des couverts s'il te plait ! »


*Puisse le destin nous rapprocher.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 18 Juil 2016, 19:42


Elle était un bourgeon qui s'ouvrait timidement, une gemme brute qu'une entité puissante polissait avec patience. N'ayant connu d'autre réalité, elle s'accrochait à l'actuelle de tout son être. Cette dernière, des plus plaisantes, répondait à ce bonheur et à la plénitude qu'il lui faisait sentir. Il voulait lui inspirer cette sureté et tendresse béantes qui la faisaient frémir, autant qu'elles transparaissaient dans tous leurs gestes, mots, regards. La peur de l'inconnu y avait une place inespérée dans un premier temps, avant qu'elle ne se fasse à cette douceur libre et absolue dans laquelle on la baignait. Ils avaient besoin d'un contact déchirant, de ces accroches qui feraient cesser ce désir intense qui chauffaient leurs bassins respectifs. Ils ne goûtaient jamais suffisamment à l'anatomie de leurs partenaires, ni aux mots doux qu'ils avaient à profaner. Les bisous et autres caresses suffisaient à leur faire perdre toute notion de réalité, et une bulle à deux était on ne peut plus désirable. Se délester de toutes les obligations, et se laisser aller. Le réprouvé ne se supprimait à ces élans que grâce à l'habitude qu'était devenue leur vie conjugale, et le quotidien qui les pressait. Autrement, il ne l'aurait lâché sous aucun prétexte. Et les conditions étaient secondaires pour un homme si peu pratique.

*

Il était le plus heureux de l'avoir faite venir. Ému par sa seule présence en ces lieux, qu'elle se trouve là parmi les siens, il laissa échapper un sourire. De ceux qui déchirent rarement les lèvres d'un homme, d'autant plus un qui endurci par les années, n'espérait plus rien de la vie qu'il menait. Chaque pas à travers la lande fleurie avait des airs de promesse et d'avenir. Ces odeurs, ce paysage lui étaient familiers, mais quand bien même les aurait-il décrits de mille et une façons, jamais elle n'aurait pu mieux se les représenter qu'à cet instant. « Ça fait du bien d'être de retour. Avec toi à mes côtés » Il la laissa légèrement s'éloigner, comme nostalgique. Il était tel un cours d'eau calme, à la surface limpide et imperturbable. « Quand on se sépare, j'ai l'impression que tout n'est qu'un rêve » Des doutes expliqués, mais qu'il apprenait à maîtriser. Hochant de la tête à sa demande,  David laissa sa femme guider le chemin, bien que la bourgade ne permette pas vraiment qu'on s'y perde. Les champs fouettés par les brises portaient en eux de belles visions. On entendrait presque les rires des enfants ; on sentirait presque l'odeur d'un met succulent au loin ; on percevrait presque leur bonheur à travers le voile de la réalité.

Il salua de la tête l'homme qu'ils abordèrent, ayant déjà eu l'opportunité de le croiser une ou deux fois. À Bouton d'Or, il était rare de ne pas se reconnaître. Impossible de côtoyer tout un chacun, mais l'habitude les poussait à amicalement distinguer une tête familière, un sourire des leurs ou une voix particulièrement caverneuse. Tout signe était bon à prendre. Il répondit comme il se devait aux questions lui étant posées, rehaussant le tout d'une salutation bien personnelle à la fin. Le réprouvé se réjouissait que rien n'ait changé en son absence. Il devait avouer que c'était une de ses grandes peurs, ayant assisté au retournement des siens, de ceux qui l'avaient vu grandir contre le même jeune adolescent qu'ils épaulaient et pour qui ils auraient juré se sacrifier la veille, à l'aube d'un nouveau départ. Qu'il puisse retrouver Bouton d'Or à l'image de celle qu'il avait quitté.. lui paraissait irréel mais magnifique. Sans dire mot, il suivit les pas de la déesse, se laissant submerger par sa beauté, les airs chantants de sa voix et la commissure de ses lèvres qui l'appela à les embrasser.

Au loin, des silhouettes se dessinaient sur un paysage qui était tout autre de celui dont il avait souvenir, qui à l'inverse du précédent relevait du pur inconnu. Ils s'étaient récemment installés, et la ferme n'était plus exploité depuis des décennies. Les deux amants descendirent  le petit sentier, avant de croiser l'homme viril qui s'affairer à ses tâches. David, par soucis de protection, se dressa devant l'orine une fois que l'homme l'eut saluée. Celle-ci répondit avec flegme et une émotion débordante. Le réprouvé discerna des traits caractéristiques des leurs, dans un premier coup d'oeil qui suivit son geste de colosse. Un corps bâti, viril, des mains dures et abîmées, un visage carré, une voix grave faisaient du jeune Zol'hah quelqu'un que l'escroc ne pouvait juste pas dénigrer. Viktorya s'introduisit à l'intérieur pour aller embrasser en pleurant la petite princesse qui n'était plus, et saluer la merveilleuse femme qu'elle avait trouvé à sa place. Elles échangeaient des mots pleins de tendresse, de ceux qu'une enfance heureuse berce et que des liens profonds, d'affection, ne sauront jamais capables de briser. Même le temps n'y peut rien contre deux êtres qui se chérissent réellement, et la nymphe était pleine de ce genre de surprises. Elle lui prouvait tous ses dires, et plus encore.

Les deux hommes étaient restés inertes, échangeant à peine quelques regards, le roturier les bras croisés, l'orphelin attendant que sa belle le rejoigne. Quand l'épouse revint main dans la main avec la perle blonde, elle s'initia aux présentations officielles. Le soldat accepta volontiers le salut patriote qu'on lui adressa. « . zeymah zin ahrk zind sil los. prononça-t-il tout en esquissant un léger sourire qu'il tourna ensuite vers Hasnna, la laissant agir à sa guise, conscient qu'elle était aveugle. Il acquiesça uniquement aux instructions de la dame aux cheveux ébène, la petite s'éclipsant très rapidement à l'intérieur. « Avec plaisir » cria-t-il le premier à l'intention de la cuisinière. « Ça te fera sûrement du bien de fêter vos retrouvailles. Je veux que tu te sentes le plus à l'aise possible à Bouton d'Or » Il à son tour son front, avant de cribler son cou de quelques baisers. Il l'intima à aider la mignonne en cuisine, tandis qu'il ferait de même avec le réprouvé dehors.

« Ça fait combien de temps que vous êtes installés ? » demanda-t-il en premier, sans la moindre gêne ni inquiétude d'être indiscret. Une fois qu'on est acceptés par un réprouvé, il devient comme un frère, et il ne serait pas exagéré de dire qu'à l'heure actuelle, Zol'hah avait une telle importance dans le coeur du guerrier, ce dernier faisant non seulement partie de son peuple, mais aussi de la famille très proche de son épouse. « Je suis curieux de savoir ce qui a changé depuis que je suis parti… Tu connais déjà des gens ? Faas peut-être ? Il l'invita à partager sa charge de travail en deux, et s'y affaira une fois que le réprouvé fut convaincu. « Tu travailles toujours à la ferme ? De toute manière, n'hésitez pas à nous appeler si vous avez besoin d'aide fit l'homme amicalement. C'était des gens bien, les seuls dont il aimait s'entourer.


* Frère, que l'honneur et le triomphe soient avec toi.

 1 247 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 18 Juil 2016, 20:53


C'était assez amusant de voir combien l'Orine aimait la campagne. Elle puisait son énergie dans l'air, la mer, les champs, tout ce qui pouvait être distant de villes et cités. Pourtant depuis ses dix-huit ans elle vivait dans une Capitale, dans un palais, avec un roi et, pourtant, elle n'aspirait qu'à la tranquillité que pouvait lui apporter les grands pâturages. C'était intéressant de voir comment elle avait grandit finalement, dans la simplicité. Le maître qu'elle avait était, justement, homme à désirer simplicité. Il n'était en rien matérialiste, ne s'entichait pas de broutilles quelconques, de bijoux, de meubles, de maison... C'était lui seul et ça lui allait bien. Ainsi, Viktorya calqua rapidement cette mentalité. Bien qu'elle soit habillée d'habits particulièrement saillant, elle pouvait les abandonner pour une robe de bure, ça lui infligerait la même souffrance c'est à dire : aucune.

Sa main dans celle de son amant, tout la ravissait ici. David connaissait ses propres terres et elle s'en trouvait gourmande d'en apprendre plus que lui. Rencontrer Faas à nouveau, retrouver sa petite nièce, comprendre comment vivaient les Réprouvés... Elle chérissait ce peuple car elle chérissait son amant. Elle ne se le répèterait jamais assez finalement mais la rudesse dont il faisait preuve et la bestialité qui galvanisait ses muscles et son corps, la mettait en émoi. Elle adorait toucher ses bras, son corps, dessiner de son doigt son tatouage, s'imprégner, finalement, de ce qu'il était, de son essence.

Elle était amoureuse, voilà tout. Et c'était tout ce qui la caractérisait.

Viktorya eu l'agréable surprise de voir combien sa famille appréciait David et vice-versa. Elle émit un petit rire de bonheur, de joie, lorsqu'il annonça à Hasnna qu'en effet, ils restaient pour dîner au soir. Ils se sentaient déjà chez eux. Pas de politesse, d'éloge ou de brossage dans le sens du poil. Ici il n'y avait que la loyauté et l'honnêteté des Hommes. L'Orine embrassa son homme, rejoignant sa nièce à côté des fourneaux. Toutes deux discutèrent de leur situation, avant que l'Elementale ne pose des questions sur le bel étalon qui accompagnait sa tante.
Dans la salle à manger, ce fut aux hommes de discuter alors « Ca fait quelques années... En vérité, j'avais besoin de rentrer pour travailler. Il fallait que je reprenne une ferme alors j'ai dis à Hasnna de venir avec moi. Elle était petite à l'époque, son père à un peu hésité à me la laisser. Alors je suis partit, j'ai commencé a faire mon trou, et vers ses... Quatorze ans elle m'a rejoint. Mais son père est sévère. Il a l'œil ouvert et le bon malheureusement... J'ai envie, mais je peux pas. C'est comme ça depuis un moment et ça commence à être rude... » Si David pouvait trouver ça stupide aux premiers abords, c'était parce qu'il ne connaissait pas le père en question en réalité... « Mais ouais, pas trop de choses à changé en fait. On a agrandit un peu les champs, le territoire, on a fait construire de plus grandes granges car avec les catastrophes, les demandes de vivres sont de plus en plus pressantes mais à part ça... Je connais du monde ici. Faas tu dis ? Je sais pas, le nom me dit rien... Peut être que je connais son visage. Mais, tu dois parler des nouveaux. Y a un frère et deux femmes avec lui. Plutôt bien entouré l'bonhomme héhé... » Il finit de poser les assiettes et la jarre d'eau. Prenant un broc vide, il alla dans un coin un peu ombragé de la maison pour sortir du fût de la bière fraîche « Ouais moi je bosse en ferme. Hasnna... Elle peut pas travailler. La communauté a un peu pitié d'elle. Ils sont gentils mais... Disons que ça la rend triste car c'est une forme de rejet tu vois. Enfin bon du coup je dois bosser pour deux, ça me claque. Mais je ne m'en plains pas, je veux qu'elle soit heureuse. »

Une fois qu'ils eurent fini de discuter et mettre la table, Zol'Hah annonça « Bien, je vais me laver, je vous retrouve dans quelques minutes. A... », « Et frotte toi les ongles ! » Entendit-on depuis la cuisine « Ah ça va ! Sil los zadum. », « Je t'ai entendu ! » Viktorya se mit à rire avec entrain et sincérité. Elle n'avait pas compris un mot, mais la situation était particulièrement délicieuse. La blonde resta dans la cuisine alors que l'Orine la quitta pour rejoindre son amant. Celle-ci en profita pour s'asseoir en inciter le réprouvé à prendre place à ses côtés « Je suis tellement heureuse David... J'ai hâte de revoir mes amis et de vivre ici, avec toi. » Elle s'approcha de lui, embrassant d'abord sa joue, avant de venir un peu plus sur ses lèvres « J'ai hâte de faire ma vie à tes côtés, mon Amour. »


T'es chiante
848 mots
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

~ Le bouc émissaire ~ [ Pv Vik' <3 ]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

 Sujets similaires

-
» Le bouc émissaire (pv Zélephant)
» Le bouc émissaire [PV Yami]
» Le bouc émissaire | Quête Solo
» [Quête] Bouc émissaire - Ft Mirra
» [Quête] Le bouc émissaire - feat Dante
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Est :: Edelweiss enneigée-