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 Une cargaison d'épice [Quête solo

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Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

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Babelda
Sam 09 Jan 2016, 22:29


Ca n’avait été qu’un enchainement de mal entendus. Vraiment, une simple erreur ! Et même pas de sa part, en plus ! Alors pourquoi cet idiot de Compte s’acharnait-il à lui en tenir rigueur, à lui ? Après tout, même s’il avait du mal à l’accepter, lui aussi avait été victime d’une mascarade, lui aussi s’était fait duper ! Il n’avait fait que rendre service –à son porte monnaie- et le voilà qu’il était recherché sur tout le continent du matin calme ! Vraiment, quelle barbe de ne pas pouvoir s’offrir des vœux à sois même ! Si ça avait été le cas, il aurait fait en sorte d’effacer toute cette histoire ! Et pourquoi pas, au passage, s’occuper de ce charlatan !

Mais vous devez êtes perdus… Commençons donc par le début de cette histoire. Asgard avait atterrit au continent du matin calme, se faisant balader de droite et de gauche par sa maîtresse, la non sublime Babelda. Cette empotée s’amusait à parcourir les terres du monde entier pour vendre de ce thé ignoble qu’elle prétendait bon, et puisqu’elle avait hérité de son habitacle, et qu’il n’avait pas encore la capacité de s’en éloigner pour un temps trop conséquent, il s’était retrouvé à devoir la suivre de partout. Il prenait néanmoins un malin plaisir à lui mener la vie dure ! Il s’amusait à glisser quelques mots peu favorable à propos de sa marchandise pour faire couler son commerce –malheureusement, elle avait fini par s’en rendre compte et elle lui avait ordonné de ne plus s’amuser à le faire-, prenait un plaisir malsain à mettre le bazar dans leur chambre pour que les femmes de ménages qui s’occupaient de nettoyer l’auberge leurs laisse de mauvaises surprises –comme une théière mordeuse de doigts- ou encore à cacher ses lectures du moment pour qu’elle ne puisse mettre la main dessus avant plusieurs heures –qui aurait pensé qu’il puisse aller les ranger près du pot de chambre du voisin ? De telle sorte qu’elle trouva cette alliance aussi peu agréable que lui.

Enfin bon, Asgard continuait sa petite vie de génie sans que rien ne le perturbe vraiment. Malheureusement, il avait déjà fait le tour de la cité-continent, et l’ennui avait finalement réussi à s’emparer de sa petite âme… Il n’appréciait guère de devoir se sédentarisé. Voilà sans doute le seul point commun qu’il partageait avec la Rehla : son amour pour le voyage, et son dégout pour la sédentarisation. Aussi se mit-il à chercher de nouvelles occupations pour occuper ses journées, loin de sa cage dorée et de l’insupportable « je sais tout » qui lui donnait des ordres. C’est comme ça qu’il a fini par tomber sur ce type louche…

Alors qu’il flânait dans la ruelle, sans réel but, à part peut-être celui de tendre quelques croche-pattes aux enfants qui couraient trop près de lui, et créer quelques quiproquos qui se terminaient en bagarre générale –il avait particulièrement apprécié toucher le derrière d’une donzelle et voir celle-ci se retourner en accusant un innocent, qui avait ensuite subit les foudres de son mari- Asgard fut interpellé par une voix mystérieuse. Un « Pssst ! Eh, toi là ! » tout à fait dérangeant. Enfin, dérangeant pour les gens bien comme il faut, qui ne voulaient pas se faire embarquer par des histoires louches. Or, Asgard était rongé par un tel ennui qu’il intercepta ce message comme une délivrance. Aussi se retint-il de bondir comme un chiot vers le mystérieux inconnu.

Celui-ci avait tout du type pas net… Pour commencer, il se tenait dans l’ombre d’une petite ruelle, étroite et malodorante. Le genre d’endroit où vous avez trop peur d’entrée, sous peine de vous faire voler, vous faire chaparder votre bourse par des bandits de pacotille. Mais heureusement, le génie n’avait pas besoin d’une telle chose : l’argent était bien futile pour les enfants de pandore. D’un claquement de doigts, ils pouvaient se procurer ce qu’ils désiraient ! Cela passait donc par une grande bourse d’or lorsque le moment l’exigeait… Enfin bon, peu importe ! Le plus important reste ce type louche, dans la ruelle malfamée. En plus de se trouver dans l’un des endroits les moins fréquentable du continent, il dissimulait son visage sous un long capuchon noir, de telle sorte qu’on ne puisse apercevoir que ses lèvres noiraudes bouger, et laisser échapper un filet de voix roque et sifflant, peu rassurant. Asgard aurait bien rit en voyant un tel stéréotype. Qui avait encore peur des vieux sorciers cachés sous une cape miteuse ?

Sans cacher son amusement, le compte déchu se tourna donc vers la provenance de la voix, un sourcil haut perché sur son front lisse, un sourire moqueur étirant les coins de ses lèvres pâles. Donnant une pichenette pour éloigner une mèche de cheveux qui s’était égarée sur son épaule, il s’approcha du vieillard. Car il s’agissait visiblement d’une personne âgée : le bras qu’il avait sorti de sous le tissu délavé avait une peau pendante, et parcheminée de tâche de vieillesse. C’était bien sa veine, il détestait les vieux ! Enfin, disons les vieux qui n’étaient pas capable de se cacher sous une jeunesse trompeuse. Lui-même ayant dépassé le siècle d’existence, ne pouvait prétendre haïr ceux qui avaient réussi à résister au temps.

Voyant qu’il était parvenu à attirer son attention, le non pas effrayant personnage se replongea dans l’ombre de sa cachette, y attirant l’insouciant qui était persuadé de pouvoir s’échapper sans une égratignure –ce qui n’était pas totalement faux : un claquement de doigt, et il disparaitrait en fumée pour réapparaitre dans son habitacle. Il atterrirait bien confortablement sur le sol recouvert de coussins de son tableau. Aussi avançait-il avec toute l’assurance du monde vers le piège qu’on lui tendait, sans se douter un instant qu’il serait le dindon de la farce.

Le dos vouté qui lui faisait face s’exprima en se frottant les mains. On devinait un sourire pointant sur sa face au simple son de sa voix. « Mon brave jeune homme… Vous semblez être bien serviable, dites moi… » Asgard répondit par un rire insolent. « Que me veux-tu, le vieux ? Je n’ai pas tout mon temps, alors dépêches toi. » Ce qui était totalement faux, bien évidemment, mais ça, le vieux fourbe ne le savait pas. Aussi s’empressa-t-il de répondre, inquiet que le seul qui ait répondu à son appel décide de s’en aller avant qu’il n’ait pu confier sa mission. « J’ai ici une cargaison d’épices de Clofol qu’il me faut livrer avant la fin de la journée… » Voyant l’air interrogateur de son interlocuteur, le conteur se sentit obliger de préciser : « Il s’agit d’une épice extrêmement rare, que l’on trouve uniquement sur le continent dévasté. Il faut braver les pires créatures et les bandits les plus immoraux pour parvenir à en ramener jusqu’ici… Mais elle fait un ravage en cuisine, et tous ceux qui prétendent posséder la meilleure table se l’arrachent à des prix exorbitants. » L’escroc se mit à rire, sans qu’Asgard comprenne pourquoi. Peut être était-il simplement sénile ? « Le compte Brinpier m’en a passé une commande importante, mais je ne peux lui livrer son bien… Vous comprenez, en me voyant transporter un chariot entier de cette épice rare, les gens m’attaquerons pour me dérober mon gagne pain. J’ai donc besoin d’un homme comme vous ! Robuste, qui découragera les plus décidés à me voler… »

Flatté par les compliments qu’on lui faisait, Asgard s’était mis à lever légèrement le menton, prenant l’attitude des fiers qui… ne devraient pas l’être. Après tout, n’importe qui aurait flairé l’escroquerie : Asgard était aussi maigrichon qu’un humain, et il n’avait rien qui puisse dissuader des bandits de s’en prendre à un convoi… Mais il aimait l’impression qu’il ressentait lorsqu’on lui glissait de tels mots au coin de l’oreille. Aussi se laissa-t-il berner facilement. Sans oublier qu’il avait excessivement confiance en sa faculté de disparaitre dans un nuage de poussière. « Et qu’est-ce que je gagne, en échange de ce service ? » -« Hoho, je vois que mon seigneur ne perd pas le nord ! » Cette déclaration pompa encore plus l’égo du bonhomme, qui gonflait à présent la poitrine. Le vieillard sorti de sous son vêtement une bourse de cuir qu’il secoua, faisant tinter les pièces d’or qui y étaient. « J’ai déjà été payé par ce bon vieux compte. Je vous offre la moitié de mon butin si vous me rendez ce service. »

Asgard n’avait aucune preuve que le vieillard lui disait la vérité, s’il lui offrait bien la moitié de son trésor… Mais en réalité, le brun n’avait que faire du montant de cette somme. En réalité, il avait décidé d’accepter cette requête avant même qu’ils abordent la question de la récompense. Ce petit travail suffirait à occuper sa longue journée… « Marché conclu. » déclara-t-il après avoir fait semblant de réfléchir à l’offre. « Où dois-je livrer cette épice ? » Il reçut de son employeur un plan qui le mènerai jusqu’au domicile où aurait lieu la réception du compte. Après avoir récupéré la bourse qu’on lui promettait, Asgard se mit en route, trimballant le petit chariot dans son sillage.

Ce qui suivit n’a pas grand intérêt dans notre histoire… Il se contenta de faire ce qu’on lui avait demandé, et livra en temps et en heure les épices de Clofol à bon port. En revanche, ce qui est intéressant, c’est ce qu’il entendit en s’y rendant. Le soir même, le compte organisait son annuelle soirée des masques… Une fête locale où tout le monde devait se rendre dissimulé sous un accoutrement capable de cacher son identité. Les masques étaient donc de rigueur. Tous les bourgeois et aristocrates s’y rendraient. Asgard n’en espérait pas temps ! Il ne pouvait espérer une pareille occasion de mettre la zizanie ! Qui plus est, le génie avait toujours adoré les soirées masquées, et avec cette plaie de Babelda, il n’avait pas pu s’y rendre depuis… Bien une éternité !

Aussi, une fois qu’il eut exécuté son contrat, il s’éclipsa dans son habitacle pour se reposer un peu avant la soirée mouvementé qui aurait lieu le soir. Les heures passèrent, et il tua le temps en lisant un nouvel ouvrage aussi barbant que les autres. Puis, lorsque son horloge interne lui indiqua qu’il était l’heure pour Babelda et Javaah de rentrer à l’auberge, Asgard se matérialisa dans la chambre que les deux demoiselles partageaient. Il s’installa sur le lit de la Rehla et attendit, allongé, une main sur les hanches, l’autre soutenant sa grosse tête, et fit apparaitre une rose rouge entre ses dents… Il jeta un coup d’œil à son méfait et, satisfait, attendit.

Son timing était parfait. Les pas des commerçantes arrivèrent, et bientôt la porte s’ouvrit sur la silhouette de la Voyageuse. Celle-ci s’arrêta sur le pas de la porte, méfiante. Le sourire qu’elle affichait plus tôt s’évanouit. Elle scruta Asgard un instant, jeta un œil sur la chambre pour trouver quels dégâts il avait encore fait… mais rien. Il semblait ne rien avoir cassé, ses parchemins étaient toujours à leur place, pas de bazar… Surprise, elle posa ses yeux verts sur la silhouette avachie. « Qu’est ce qu’il y a ? Qu’est ce que tu as encore fait. » Elle semblait visiblement ne pas pouvoir croire que le génie s’était contenté de l’attendre bien sagement dans cette position ridicule. Pas si stupide, la gamine !

Asgard prit une mine vexée, et s’exprima d’un ton outré : « Voyons, voyons ! Babelda, ne puis-je pas simplement désirer te faire plaisir ? » Il attrapa la rose qu’il avait coincé dans sa bouche et la tendit tout en s’agenouillant devant la belle. « Je t’offre cette rose en gage de réconciliation. » Babelda lorgna sur la fleur, mais l’ignora, et entra, suivit par Javaah. Celle-ci, toujours aussi amusée de voir ces deux là se chamailler à longueur de journée, attrapa la rose qu’Asgard avait fini par lui tendre en lui faisant un clin d’oeil. La mord’th, elle au moins, savait comment s’amuser.  

Lorsque Babelda referma la porte, elle découvrit avec horreur les propos injurieux que son ennemi avait inscrit en lettres majuscules- nous tairons ici ces injures pour protéger la sensibilité des plus jeunes. Cette vue déclencha une bouffée de colère chez la jeune femme, qui se retourna en incendiant l’auteur de ce graffiti, le gratifiant de mots aussi peu sympathiques qu’il avait inscrit. Mais finalement, il fini par obtenir ce qu’il voulait. Dans sa rage, Babelda lui lançait ce qui lui passait sous la main, et fini par s’écrier : « Dégage d’ici ! Tout de suite ! » Il n’en espérait pas tant.


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Babelda
Sam 09 Jan 2016, 22:33


Asgard apparu dans un « ploc » sonore, faisant irruption dans la pénombre d’une ruelle. La nuit tombait lentement sur le continent, la soirée allait bientôt commencer. Le génie fit quelques pas jusqu’à une boutique. Il s’agissait d’un magasin de poupée, vendant de fabuleuses amies de porcelaines pour les parents pouvant offrir ces bibelots à leurs mômes pourris gâtés… Mais ce qu’il y avait dans ce magasin n’avait aucun intérêt pour le géni. Ce qu’il était venu chercher, c’était la vitre. La vitre dans lequel il pouvait apercevoir son reflet. En voyant son visage aux traits fins, son petit nez en trompette figé au milieu de ses deux yeux en amandes, luisant de brun, ses pommettes saillantes … Il pensa qu’il possédait toujours autant de charme et sourit à son reflet, satisfait.

Malheureusement, il serait obligé de dissimuler autant de beauté derrière un masque. Il soupira. Ce serait un gâchis de priver ces Dames de se régaler les yeux… Mais les règles étaient les règles et, tout aussi beau et puissant fut-il, il devait s’y tenir. Aussi n’eut il pas le choix : il devait se cacher derrière des vêtements. Mais heureusement pour lui, ce ne seraient pas des vêtements de mendiant. Il pouvait –et devait- se vêtir de vêtements luxurieux ! Lorsqu’il claqua des doigts, un costume de grande qualité, qui aurait sans doute été cousu par les meilleurs artisans s’il ne s’agissait pas là d’une simple illusion de son corps, apparu. Le tout était coloré, doré, sans pour autant déranger le regard. Asgard esquissa quelques mouvements pour être certain que le vêtement ne l’entraverait point. Ce n’était pas le cas.

Il passa donc au plus important… Le masque. Ses cheveux furent d’abord noués en une couette basse. Puis une coiffe vint décorer son crâne. Deux branches imitaient le ramage des cerfs les plus impressionnants. Quelques joyaux factices y étaient accrochés et dansaient en même temps qu’il faisait bouger sa tête. Des fleurs aux couleurs accordées à sa tenue recouvrèrent la couronne. Puis un masque doré vint dissimuler son visage. Des gravures et dentelles se mélangeaient pour donner une touche élégante à son costume. Il laissait percer son regard chocolat, de telle sorte qu’il puisse dévorer les dames qui se mouvraient devant lui. Et de même, il ne cachait pas trop son visage, pour que l’on puisse le reconnaitre… Bien évidemment, là-bas, personne n’en serait capable, puisqu’il ne connaissait personne.

Il observa encore quelques secondes son allure dans la vitre. Il n’était définitivement pas laid, il était même beau ! L’orgueilleux poussa le vice jusqu’à envoyer des bisous à son reflet. Satisfait, il arbora un sourire sournois, et se dirigea en direction du manoir qui accueillerait les festivités. Heureusement, il n’avait pas à marcher longtemps. Il était apparu à quelques rues seulement de l’endroit prévu. En quelques minutes seulement, il était donc à destination. Dans les ruelles, il croisa d’autres nobles, vêtues de façon semblable à lui –mais ils avaient bien évidement moins de classe, cela va sans dire. Il les salua d’un signe de tête, faisant parfois quelques courbettes lorsqu’il croisait des couples.

Une fois devant les portes massives, des majordomes lui réclamèrent une invitation. Invitation qu’il ne possédait évidemment pas. Mais le désir de sa maîtresse était claire… Elle le voulait éloignée d’elle pour un long moment. Aussi s’efforça-t-il à la satisfaire : il passerait la soirée ici. Comme par magie, l’invitation apparut dans la main du serviteur, qui le laissa passer en s’inclinant bas, comme s’il souhaitait venir embrasser ses souliers. Asgard entra donc dans la bâtisse luxurieuse. Il arriva dans un hall d’entrée gigantesque. Rien que ce hall faisait plusieurs fois la taille de la petite auberge miteuse où son groupe avait créché les dernières nuits. Quelques bourgeois discutaient encore ici, mais le gros de la fête était bien évidement ailleurs.

Asgard entra dans la salle de réception. S’il avait trouvé le hall grand, ce n’était rien en comparaison de cette salle-ci… Bien qu’elle fut remplie par la population aisée du continent, on devinait l’ampleur grâce au haut plafond et à la profondeur des murs opposés. Des tables avaient été installées contre les murs, et au centre, une piste danse où les nobles valsaient occupait l’espace. Chacun semblait s’amuser, dissimulant leur identité derrière des masques tour à tour hideux, excentrique et sobre. Asgard frémit d’excitation. Cette soirée promettait d’être amusante, tout du moins pour lui.

Lorsqu’un domestique passa devant lui, portant d’un bras robuste un plateau où étaient disposés des verres de champagne, l’aristocrate attrapa une coupe. Mais il s’agissait d’un être des désirs… et chacun sait qu’il n’avait aucunement besoin de s’hydrater, ou bien de se nourrir… Ni même dormir. Pourtant, il s’était équiper de ce verre, pour se fondre dans la masse, passer inaperçu. Le meilleur moyen de ne pas se faire remarquer, c’était d’imiter ceux avec qui il voulait se faire confondre. Armé de sa boisson pétillante, il s’avança donc plus profondément dans la salle. Ne sachant où aller, il se dirigea vers l’un des buffets disposé à sa droite, et s’arrêta pour scruter la foule, à la recherche d’une proie facile.

Mais il n’eut pas à chercher bien longtemps. Sa brebis se présenta d’elle-même. Sans doute n’avait-elle pas su résister à sa beauté naturelle. Avec un sourire satisfait, il se retourna vers la demoiselle qui l’avait accosté par un charmant « C’est étonnant de voir quelqu’un comme vous rester seul, ici… ». –« Quelqu’un comme moi ? » Le géni arqua un sourcil, prenant l’air intéressé –ce qu’il était. L’inconnue rougit derrière son masque fin et rosé, et essaya de cacher cet embarras devant un éventail qu’elle déplia devant ses joues. « Un homme élégant comme vous… J’aurais pensé que vous auriez déjà invité une dame… Ou que vous seriez au moins venu accompagné. » « Et qui vous dis que je ne suis pas accompagné ? » Dissimulant encore plus son visage cramoisi, l’adolescente avoua d’un ton coupable : « Je vous ai vu arrivé… Vous étiez seul, sans personne à votre bras… » Asgard se mit à rire. Pour une fois, il l’avait dénué de toute note de prétention ou de mauvaise onde… Ce rire était doux, chaleureux… le genre de rire qui résonnait agréablement aux creux des oreilles de celles qui espéraient plaire à un prétendant. « Et bien, peut-être ne voulais-je pas m’encombrer d’une compagnie qui aurait pu m’empêcher de faire votre rencontre, Mademoiselle… » Il attrapa délicatement la main de la noble, se baissant dans l’intention d’y déposer un baiser, mais ne la lâchant pas une seconde de son regard perçant. La demoiselle, s’éventant frénétiquement de son accessoire, délivra son nom. « Agathe. Agathe Delabert. » « Enchanté, Agathe. » Entendre son nom de la bouche d’un inconnu sembla emballer le cœur de la pauvre gazelle. Non déçu de l’effet qu’il avait visiblement sur elle, Asgard sourit de plus belle en se redressant, surplomba la jeunette d’une bonne trentaine de centimètres. « Vous m’avez l’air d’un parfait inconnu, ce qui est plutôt… surprenant… Comment dois-je vous nommer ? » « Connaissez-vous toute la bourgeoisie de cette vaste ville ? » Non sans montrer sa fierté, l’enfant-femme releva le menton de derrière les plumes de son éventail. « Oui, on peut dire ça… »

Le brun ne répondit pas de suite, prenant soin d’avaler quelques gorgé du délicieux champagne que l’on servait ici. Enfin, supposait-il être délicieux, car à vrai dire, il ne s’agissait que de quelque chose de fade, sans saveur. Si à ses débuts de génie, la boisson pétillante aurait hypothétiquement pu provoquer une réaction sur sa langue, il était désormais trop tard, et il n’apprécia pas plus de boire de champagne que vous n’apprécieriez de prendre les remèdes médicinaux de votre arrière grande tante, à base de plante et de bave de crapaud. Malgré tout, il avait toute l’attention de la demoiselle. Aussi, lorsqu’il laissa échapper son nom –enfin, son faux nom, personne à part lui ne connaissant sa véritable identité- les yeux de sa futur victime s’illuminèrent de contentement. Je vous laisse imaginer sa réaction lorsqu’elle le vit déposer son coupe, lui tendre le bras et l’inviter sur la piste en lui demandant poliment « M’accorderiez-vous cette danse ? »

Asgard les conduisit au plein centre de la scène. Déposant une main délicate dans le bas de son dos, et tenant fermement mais avec douceur la main de sa partenaire, il la guida au rythme de l’orchestre. S’approchant lentement, il continua à discuter avec Agathe. Il lui sembla que cette mascarade dura des heures, tandis qu’elle ne voyait pas les secondes filer. Il décida tout de même à passer à l’action. S’il parvenait à la faire monter dans une chambre et à suffisamment la charmer, il pourrait en faire son pantin personnel. Menant habilement son jeu, il parvint à convaincre sa conquête de l’accompagner à l’étage. Arrivant devant une porte fermée, Asgard se retourna vers elle. Ses yeux luisaient de désir, d’envie. Ses lèvres entrouvertes laissaient passer sa respiration haletante. Ses joues rougirent de plus belle. Certain qu’il était la raison d’un tel émoi, il rapprocha son visage du sien. « A-Asgard, je… » -« Chhh. » la coupa-t-il en posant un doigt frai sur ses lèvres pulpeuses. Et alors qu’il allait y déposer les siennes, sa compagne s’évanoui dans ses bras.

Il faillit ne pas la retenir, ne comprenant pas ce qu’il lui arrivait. Avait-elle succombé à son charme au point de s’évanouir à l’approche d’un simple baiser ?  Toutefois, il réceptionna son corps inconscient avant qu’il ne s’écrase sur le sol. Il la porta à l’intérieur de la chambre et la déposa sur un grand lit. Il soupira grandement. Qu’allait-il pouvoir faire, maintenant que son jouet était hors d’état de marche ? Il n’avait aucunement l’envie de recommencer son petit jeu de séduction depuis le début… Tout du moins pas ici. Il se résigna tout de même à retourner dans la grande salle.  

La scène qui l’accueilli fut pour le moins… Déconcertante. Alors qu’il avait laissé les autres invités en pleine forme un peu plus tôt, voilà que les aristocrates semblaient tomber comme des mouches, les uns après les autres. Certains, comme Agathe, tournaient de l’œil, manquant de se fracasser le crâne contre un coin de table ou sur les souliers de leurs partenaires. D’autres étaient pris de violents vomissements ou bien se mettaient à transpirer abondement, pris de chaleurs insupportable. Asgard ne comprenait pas ce qu’il arrivait à ces pauvres mortels, et les regardait d’un air supérieur. Il s’apprêtait à faire demi-tour pour rentrer –Babelda devait s’être calmée, ou au moins assoupie, à l’heure qu’il était- mais on ne lui en laissa pas le temps.

Il vit les cuisiniers sortir en trombe, paniqués. L’un des commis vint agripper le bras du génie. « S’il vous plait… il nous faut un docteur ! Le chef ! Le chef ne se sent pas bien ! » Hargneux, Asgard retira violement son bras de cette étreinte. « Et bien je ne le suis pas. Vas chercher quelqu’un d’autre, mon p’tit. » Asgard pensait en avoir terminé mais le commis l’attrapa de nouveau. « C’est vous ! » Asgard se retourna, irrité. « Moi quoi ? » répliqua-t-il. « Garde ! Garde c’est lui ! C’est lui qui nous a vendu un produit illicite ! » Surpris, Asgard en eu la mâchoire qui se décrocha. « Je vous demande pardon ? » Mais il n’eut pas le droit à une réponse. En effet, des gardes arrivaient déjà sur lui avec la ferme intention de l’attraper pour de bon.

Il se volatilisa juste à temps, alors que le premier garde refermait sa main gantée de fer sur son épaule.
                                                                                                                 

1904 mots


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Babelda
Dim 10 Jan 2016, 00:12


Asgard n’avait jamais été si heureux de finir entre ces quatre murs, de retrouver sa cage dorée. Ce que c’était bon, de rentrer à la maison, de retrouver son "chez sois. Particulièrement, après s’être vu victime d’une injustice, ou de se savoir traqué, recherché par les forces de l’ordre. Même si Asgard ne savait pas encore ce qu’il avait déclenché, il sentait au fond de lui que quelque chose clochait, et il eut l’infime conviction qu’il s’était mis dans le pétrin, même s'il ne s'en préoccupait pas encore. Aussi apprécia-t-il anormalement d’être au milieu de sa bibliothèque de contes pour enfants. Bien évidemment, il changerait rapidement d’avis… L’ennui le gagnerait à nouveau et cette petite fête, combien même la fin fut désastreuse, lui manquerait -au moins un tout petit peu, après tout il s'était bien diverti avec cette chère Agathe… Mais pour l’instant, il se contenta d’attraper un livre qu’il ne lirait pas à travers les rayons poussiéreux, de longer les pâtisseries succulentes de sa chambre qu’il ne prendrait jamais plaisir à dévorer, et s’échoua sur son grand lit double, sur lequel il ne parviendrait jamais à s’endormir, trompant le temps en regardant le plafond d’étoiles de son habitacle.

Ce fut Babelda, qui le tira de son inoccupation. Alors qu’il colmatait, le regard perdu dans le vide, vitreux, des livres tombèrent de leurs étagères. Puis ce fut le tremblement, comme si tout son monde était pris de frissons incontrôlables, comme si son univers s’effondrait au-dessus de sa tête. Bientôt, la voix nasillarde de sa maitresse résonna en écho dans sa chambre. « Asgaaaaaaard ! Sors de là, immédiatement ! » Poussant un profond soupir, désespéré, l'interpellé se redressa, et épousseta sa veste, pas troublé le moins du monde par ce qu’il arrivait à sa demeure : la prochaine fois qu’il reviendrait, tout aura été remis en ordre. De plus, il commençait à être habitué aux appels imprévus de la jeune Rehla, qui mettaient à chaque fois un désordre sans nom dans ses appartements.

Asgard était désormais assis sur l’étagère, comme s’il y avait toujours été. Le « ploc » significatif s’était encore fait entendre, mais seul Javaah l’entendit, son amie étant trop occupée à secouer comme une folle le tableau représentant son serviteur. La mord’th posa une main sur le dos de la forcenée, pour attirer son attention sur celui qu’elle avait invoqué. « Que me vaut se réveil aussi brusque, ma dou- » -« Toi ! » Explosa-t-elle sans le laisser finir de s’exprimer. Comme une furie, elle traversa les quelques mètres qui les séparaient, fracassant de ses maigres bras tout ce qui fut à sa portée -c'est à dire une théière, une bougie qui heureusement était éteinte, et le tableau d'Asgard qu'elle envoya sur le lit. « Maudite machine à souhait ! Génie de malheur ! »fulminait-elle. « Tu es IN-SU-POR-TABLE ! Je ne peux pas te laisser une minute –UNE MINUSCULE MINUTE !- sans surveillance, sans que tu ne fasses des bêtises phénoménales ! » « -Je ne v- » -« Tu trouves toujours les MEILEURS moyen de nous mettra dans le pétrin ! A cause de toi, on a encore DE GROS ENNUIS ! » N’ayant d’autre moyen de faire sortir sa rage, la Rehla se mit à taper sur le corps immatériel de sa « machine à souhait », comme elle l’avait nommé –sobriquet qui ne plus pas le moins du monde à celui qui en avait été affublé. Après tout, il ne ressentait pas la douleur, elle pouvait donc se permettre d'abattre ses poings sur lui.

La laissant se défouler encore un instant, il perdit patience et finit par demander de quoi diable on l’accusait. Javaah arriva avec à la main, un morceau de parchemin. « C’est distribué dans toute la ville depuis ce matin. » Asgard attrapa ce qu’on lui tendait, et décrypta ce qu’il y était inscrit. « Recherché vif, récompense à la clé. » En dessous, un portrait y était dessiné. Asgard releva le regard, à moitié hilare. « Haha, non, ça ne peut pas être moi ! Les filles voyons… » Et il repartit dans un grand rire. Mais devant l’expression courroucé de Javaah et Babelda qui semblait sur le point d’essayer de l’étriper –dans un veine essaie- il se ressaisit et retrouva son sérieux. « Non, vraiment… Ca ne peut pas être moi… » Il regarda de nouveau l’avis de recherche.

Le portait qui illustrait l’annonce possédait un nez excessivement volumineux, ainsi qu’une mâchoire ridiculement petite. Des yeux asymétriques –le masque avait réussi à déconcerter les visiteurs qui n’avaient suent le décrire parfaitement-, et des lèvres trop charnues pour lui appartenir. A ses yeux, ce portrait ne lui ressemblait pas pour un sous ! Mais si on analysait le croquis avec un regard objectif, il s’agissait définitivement de lui. La description de l’apprenti cuisinier avait été suffisante pour dresser un portrait à peu près correct. Asgard continua sa lecture. « Recherché pour avoir empoisonné l’annuel bal organisé par le baron Brinpier, en ayant fait passer sa cargaison de sucrelane pour du clofol. Tous les invités furent ainsi pris de violents maux, mettant fin prématurément à la fête. » Le criminel redressa le regard.

« Nom d’une chouette… C’est bien moi… » Il relu encore et encore les derniers mots inscrits au bas de la page, incrédule. « Qu’est ce que tu as encore fait ! » -« Je me suis contenté de rendre service à quelqu’un… » -« Ah oui, et à qui ? » demanda l’investigatrice, ayant visiblement des doutes prononcés. Agacé de la voir aussi suspicieuse, le génie la poussa doucement de son chemin. « Un vieillard… Il m’a demandé de livrer pour lui des clofol… » -« Oui, et bien il t’a menti sur la marchandise, et tu n’y a vu que du feu ! Sérieusement, du sucrelane ! C’est illicite ! » -« Eh bien je n’étais pas au courant ! » Babelda soupira rageusement. « Bon, et bien tu n’auras qu’à te glisser dans ton tableau jusqu’à ce qu’on quitte ce continent, à jamais ! Avec un peu de chance, personne ne fera le lien entre toi et cette affiche. Personne ne t’a jamais vu venir jusqu’ici, n’est ce pas ? » Asgard se mordilla les lèvres, visiblement tendu. « Et bien… ce n’est plus tout à fait vrai… »

Oh bien sûr, les personnes présentes à l’auberge ne sauraient jamais qu’il avait créché ici –à part les domestiques, peut-être, qui étaient venu nettoyer leur chambre ? Il n’utilisait jamais la porte d’entrer, pour regagner son domicile. Mais en revanche, il y avait bien une jeune personne qui savait désormais où il se cachait… La veille, il s’était montré trop bavard avec Agathe, et lui avait révélé là où ils créchaient. Fort heureusement, il lui avait donné un doublement faux nom –Sir Esthan Lanchebleu- ainsi personne ne ferait le rapprochement avec lui et les hurlements de Babelda qui s’exprimait « Asgard, espèce de cafard ! » à longueur de journée. Tout de même, s’il était fortement recherché, ce ne serait pas étonnant qu’on voit des gens débarquer dans la chambre.

Babelda se mit à blêmir à vue d’œil. Une nouvelle vague d'insultes allait arriver, aussi Asgard prit les devants. « Ne t’en fais pas, je vais arranger ça. Contente-toi de cacher mon tableau. Tout s’arrangera. » Comment il allait s’y prendre, il n’en avait aucune idée, mais il trouverait bien un moyen de s’en tirer. Il trouvait toujours une solution ! Et c’était à lui d’arranger son erreur. Après tout, il avait réussi à s’y empêtrer comme un grand, il saura aussi s’en sortir tout seul. Il secoua Babelda pour qu’elle lui obéisse –quel ironie, le serviteur qui ordonnait la marche à suivre à sa maîtresse…- et attrapa Javaah par le bras, pour lui parler à l’écart. « J’ai un problème, mon amie. » -« Encore plus gros que celui-ci ? » « Disons qu’il s’agit… du prolongement de ce souci. Il se trouve que le baron n’a pas acheté toute cette quantité de sucrelane, et qu’il m’en a laissé sur les bras. Je pensais le revendre, persuadé qu’il s’agissait simplement de kerujf. Il faut que tu m’aides à m’en débarrasser avant tout ! » La blonde allait à son tour s’emporter, avant qu’une idée ne lui vienne à l’esprit.

« Ta marchandise… Ton imposteur l’a touché, n’est ce pas ? » -« Euh… je suppose, en effet. » Javaah sourit, visiblement satisfaite. Asgard, lui, était tout bonnement perdu par les réflexions de sa complice. Celle-ci se contenta d’appuyer son regard sur Babelda, qui s’évertuait à trouver une cachette pouvant contenir l’œuvre d’art. « Oh non… » « On a pas d’autre moyen ! » « Mais elle va me tuer, si elle apprend qu’il m’en reste encore ! » « Et elle te tuera encore plus, si tu n’arrives pas à résoudre tes problèmes. Et as-tu la moindre piste, pour commencer ? » Asgard regarda ses pieds, comme un enfant. « Bien. Donne-moi un de tes récipients. Part devant essayer de chercher d’autres indices, je demanderai à Babelda de s’en occuper lorsqu’elle sera calmée… Et que tu seras loin. » Asgard sourit et embrassa sur le front sa camarade. « Merci ma douce. Je te revaudrais-ça ! » Il avait beau parler, et prétendre que ces deux filles n’étaient qu’une gêne pour lui, pour sa grandeur… il s’était lié d’amitié avec l’une, et ne restait pas insensible au jugement de l’autre.

Le génie disparu dans les airs, se dispersant en une fumée dorée. Il se re-matérialisa dans la ruelle, au bas de l’auberge. Son corps n’avait pas changé, mais ses vêtements eux étaient ceux d’un pouilleux, d'un mendiant. Ses cheveux, là veille peignés avec soins, étaient désormais ébouriffés, formant un nid sur sa tête. Discrètement, il se baissa à terre pour mettre sur ses doigts un peu de terre sèche, qu’il étala ensuite sur son si beau visage. Il répugnait à devoir le traiter ainsi, mais il n’avait pas le choix. Prenant une démarche claudicante, il se dirigea vers là où tout avait commencé… Cette fameuse ruelle où il avait discuté avec le vieillard… celui là même qui l’avait berné. Lui qui s’était cru plus malin que les autres, s’était bien fait avoir. Avec amertume, il se dit que Xaraxus avait préféré bénir cet escroc que lui… Pris de jalousie, son envie de retrouver l’imposteur se raviva. Il lui ferait payer d’avoir volé l’attention de son Aetheri fétiche.

Bien évidement, le recherché n’était pas resté là à attendre qu’on vienne le retrouver. La ruelle crasseuse, sombre et lugubre, était déserte. Mais peut être que s’il était attentif, il parviendrait à trouver, comme l’avait dit Javaah, quelques indices qui pourraient le mettre sur la bonne voie. Il se mit donc à fouiller les restes du clochard. Il ne trouva rien non plus, à part un médaillon. Mais il n’était pas certain qu’il ait appartenu à celui qu’il recherchait. Il userait des petits doigts de faé de Babelda, pour connaitre l’heureux propriétaire de la breloque. Il rangea donc le bijou dans la poche de son pantalon déchiré, et continua son inspection sans rien trouver de mieux.

Asgard se retourna et sursauta. Derrière lui se tenaient les deux jeunes femmes. « Heuresement que je suis là pour te sauver les miches. »
1804 mots


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Babelda
Dim 10 Jan 2016, 14:20


Ces mots ne signifiaient rien de bon pour le génie. S’il y avait une chose dont il était certain, c’était qu’en acceptant leur aide, il allait entendre parler de cette histoire pendant un long, très long moment. Babelda se ferait une joie de lui rappeler qu’il lui était redevable à chaque fois qu’il tentera de l’embêter. Cette idée ne lui plaisait guère, aussi hésita-t-il à se passer de leurs services… Mais il savait pertinemment qu’il ne pourrait avancer sans les mains curieuses de la Liseuse. Son seul et unique indice –qui n’en était peut être même pas un- ne pourrait l’éclairer qu’après être passé sous l’expertise de la jeune femme. De plus, l’assurance et la joie qu’affichaient les visages des deux demoiselles lui indiquaient qu’elles avaient de quoi être satisfaites… C’est-à-dire un début de preuve…

« N’y prend pas trop gout, ça n’arrivera pas souvent. »  ajouta la jeune femme en croisant les bras sur sa poitrine, non peu fière de sa découverte. Asgard ricana. « Ne te fais pas de souci sur ce point, je m’assurerai de payer ma dette dès que j’en aurai l’occasion. » Au tour de Babelda de rire. « C’est ce qu’on verra. En attendant, as tu réussi à trouver quelque chose d’autre ? » Pour toute réponse, le brun tira de sa poche le médaillon qu’il avait trouvé au sol. Il le déposa dans la main tendue de Babelda. Celle-ci se concentra un instant, ses traits pincés se crispant encore plus qu’à l’accoutumé. Asgard l’observa pensivement. Il était toujours impressionné, même s’il se gardait de le dire à voix haute, par la faculté étrange que possédait sa protégée, sa capacité à remonter le passé des objets pour remonter à leur source… Il l’avait déjà vu exécuter ce genre de tour des milliers de fois lorsqu’elle s’entrainait dans la roulotte, au désert, mais il était toujours autant captivé. Aussi, avec le temps, il avait réussi à décrypter ses émotions à travers les mimiques étranges qu’elle faisait lorsqu’elle n’était plus tout à fait elle-même… Par exemple, à cet instant, elle n’appréciait vraiment pas ce qu’elle ressentait : Ses sourcils étaient tellement froncés qu’ils se rejoignaient pour ne plus former qu’une ligne droite. Son nez retroussé frémissait et ses lèvres se tordaient, comme si elle souffrait de cette Lecture.

Asgard ne pouvait rien faire pour améliorer son confort durant cette enquête, aussi s’approcha-t-il discrètement de Javaah, pour la questionner à propos du reste de ses affaires. Pendant que Babelda était déconnectée de la réalité, il pourrait discuter librement avec son amie. « Alors, tu as pu te débarrasser de ce dont je t’ai parlé ? » Javaah acquiesça, un sourire aux lèvres. « Il s’avère que le sucrelane fait un très bon combustible. Les vapeurs ne sont, d’après Babelda, pas dangereuses. On est donc allé faire une flambée dans la cour de l’auberge. » La blonde marqua une courte pause. « Le tenancier n’a pas vraiment apprécié. Nous devrons trouver rapidement une autre auberge. » Elle accompagna cette dernière remarque d’un rire léger, comme si l’anecdote était amusante. « Bien… Et… vous avez découvert quelque chose d’intéressant ? »

« Il s’agit d’un noble. Le compte Florantin. » Asgard se retourna vers la jeune femme qui avait parlé. Même si elle parvenait de mieux en mieux à utiliser son don, remonter trop loin dans le temps la fatiguait toujours autant. Et elle avait dû creuser loin, à en juger par l’affaiblissement apparent. Sa respiration était haletante, et elle vacillait dangereusement. Comme un seul homme, les deux compagnons soutinrent leur amie pour s’assurer qu’elle ne tombe pas. « Il… Il a changé d’apparence pour ressembler à un vieil homme, mais c’est en réalité un jeune homme… La quarantaine » précisa-t-elle. « Il… Il avait l’air remonté, lorsqu’il a préparé sa marchandise. » Ce qui laissait une question. Remonté contre qui ? « Et ce médaillon lui appartient également. Lorsque tu es parti, il s’est dépêcher de s’en aller et le collier s’est détaché de son cou. » Babelda posa quelques doigts sur sa tête qui commençait à tourner dangereusement. Asgard la fit s’assoir sur une caisse en bois qui trainait contre le mur de la ruelle.

Les morceaux du puzzle se rassemblaient peu à peu dans l’esprit du génie. Lorsqu’il avait dansé en compagnie de sa douce conquête, la veille, il avait appris de précieuses informations de la bouche bien ouverte de l’aristocrate. Le compte Florantin n’était en réalité qu’un bourgeois qui souhaitait à tout prix se faire anoblir. Pour cela, il avait pendant longtemps convoité la main d’une jeune femme, un parti très prometteur : non seulement elle possédait un titre capable d’améliorer sa condition, mais elle était en plus ravissante et dotée d’une très grande intelligence… Il avait donc courtisé pendant plusieurs mois la belle enfant, étant de plus en plus certain d’obtenir le droit de l’épouser… Malheureusement, le compte Brinpier était arrivé et lui avait volé son dû, sans qu’il ne puisse rien y faire. N’ayant d’autre choix, le compte Florantin s’était résigné à épouser une vieille fille, tout à fait le contraire de sa première conquête, mais qui possédait encore un titre et un coffre bien rempli. Il avait donc toutes les raisons d’en vouloir à son adversaire de lui avoir arraché de la gueule un morceau de viande appétissant…

Rapidement, il élabora un plan dans son esprit. « Très bien, les filles. Je vais encore avoir besoin de votre aide… » Bien évidemment, elles n’auraient pas grand-chose à faire et en plus de cela, se verraient habillées comme des princesses.

ϟ ϟ ϟ

« C’est une mauvaise idée. Ca ne marchera jamais. » Babelda tira sur son corset trop serré. Elle n’arrivait même pas à respirer convenablement, dans cette robe à froufrous, dentelle et rubans. Pour l’occasion, ses cheveux avaient été redressés en un chignon élaboré et élégant. Cet accoutrement, qu’elle qualifiait de « grotesque, ridicule, et absolument inconfortable » lui allait pourtant bien mieux que ses pauvres robes de nomade. Javaah, elle, ne faisait pas la difficile et se contentait d’arborer un sourire charmant. Elle tapa la main de Babelda, qui était en train de ruiner son déguisement. « Arrête de toucher à ça. C’est un très bon plan, tout du moins le meilleur qu’on ait. Alors arrête de râler et souris. » Elle avait dit ces mot d’un tout calme, où perçait une note joyeuse, sans quitter son masque de fille de bonne famille. Babelda devrait prendre exemple sur elle !

Asgard, quant à lui, était habillé d’un costume de majordome. Le noble ne ferait pas attention à un serviteur, il ne poserait probablement même pas les yeux sur lui. Il s’agissait là de la meilleure couverture qu’il puisse imaginer. Même si tenir le rôle du bon à tout faire ne l’enchantait pas… Il craignait que les deux jeunes femmes en abusent… Mais en voyant la Rehla paniquer de la sorte, il se dit qu’elle ne prendrait pas le risque de le faire repérer, et ne solliciterai probablement pas ses services. « Tu devrais l’écouter, il n’y a que toi qui panique. Et tu paniques toujours pour un rien. » « C’est parce que je suis la seule consciente des dangers de ce plan stupide ! » Siffla-t-elle entre ses dents d’une voix stridente. Elle inspira profondément. « Bon allez, dépêche-toi avant que je change d’avis. » Asgard ne se le fit pas répéter deux fois. Il attrapa l’anneau en or accroché contre la porte et donna trois coups.

La porte s’ouvrit quasi instantanément. Un majordome les accueilli de sa voix trainante. « Mesdames… Que nous vaut le plaisir de votre visite. » Voyant que Babelda n’arriverait pas à répondre, trop angoissée, Javaah prit les devant et déclara sur un ton léger : « Nous aimerions nous entretenir avec le compte Florantin. Nous avons… Quelque chose qui pourrait l’intéresser. » A peine eu-t-elle terminé sa phrase, une silhouette se découpa dans l’ouverture de la porte. « Et à qui ai-je l’honneur ? » En voyant l’homme souriant qui les rejoignait, Babelda se crispa, arrêtant même de respirer. Le génie se retint de soupirer. Comment voulait-elle ne pas paraître suspecte en réagissant de la sorte.

Comme prévu, l’homme ne posa même pas les yeux sur le domestique qui accompagnait ses deux invités. Il n’accorda même qu’un regard sommaire à Babelda. Il préféra se concentrer sur Javaah, qui semblait maitriser la situation. « Nous sommes les filles de Sir Grégore Tullieil… L’illustre magicien. » Monsieur Tulliel était le frère cadet de Barnabé, et avait réussi à percer dans le domaine de la haute couture grâce aux illusions qu’il associait à sa Transmutation, créant ainsi de sublimes œuvres, relevant du divin. Sa renommée avait traversé les terres du Yin et du Yang, et tous les riches adoraient ses créations. « Oh, je ne savais pas que monsieur avait de si belles filles… » Javaah, jouant à la perfection la comédie, parvint à teinter ses joues de rose, et feint d’essayer de cacher sa gêne derrière sa main gantée. « Oh… Hum, et bien… C’est que notre père préfère nous garder loin de sa célébrité… Il dit que ça nous monterai à la tête… » -« Je trouve ce jugement bien dure, pour deux jeunes fleurs ne demandant qu’à s’épanouir… » Le dialogue continua ainsi, le bourgeois flirtant avec l’actrice qui tenait son rôle à cœur, jusqu’à ce qu’il se décide enfin à les laisser entrer.

On les conduisit dans un petit salon, décoré ostensiblement. Javaah prit place aux côtés de leur hôte, qui semblait visiblement apprécier de bavarder avec elle. Babelda, pendant ce temps, fit semblant de s’intéresser aux décors… Par chance, il avait décidé de décorer cette pièce à l’aide de nombreux tableaux. Le temps passa, chacun tenant son rôle –Asgard, lui, servait actuellement de plante verte, planté debout comme un piquet devant les portes. Il gardait un œil sur sa jeune amie. Et avant qu’il ne s’en rende compte, elle avait disparu de son esprit. Même s’il savait qu’elle utilisait son don de l’oubli pour passer inaperçu, il dû user de toute sa concentration pour se rappeler qu’elle était ici, et de continuer à la surveiller. Cette gamine l’impressionnait. Elle maitrisait de mieux en mieux ses pouvoirs.

Babelda finit par rejoindre les deux tourtereaux, qui bavardaient bien tranquillement, et s’installa dans un fauteuil, à l’écart de la couveuse sur laquelle ils avaient pris place. « Bien, terminées les salades. » déclara-t-elle d’une voix froide. Surpris par l’intervention de cette demoiselle qui était restée jusque-là silencieuse –il avait fini par penser qu’elle était muette- il se contenta de demander : « Excusez-moi ? Je n’ai pas bien compris ce que vous disiez… » « Nous savons, monsieur… Pour vos manigances… » Choqué, le noble regarda d’un air incrédule les deux gamine qu’il avait invité dans sa demeure. « J’ai bien peur de ne pas comprendre ce que vous insinuez ! » Pourtant, sa voix tremblait, son assurance commençant à s’effriter. « Oh vraiment ? » « Vous ne vous souvenez pas, par hasard, avoir confié à un inconnu une cargaison d’épice, qu’il se devrait de livrer hier soir, chez le compte Brinpier ? » « Des épices qui, bien sûr, n’en étaient pas vraiment… » « Vraiment très malin, très astucieux, je dois bien vous reconnaitre cela. » Pris de court par les accusations des deux jeunes femmes, l’homme tournait la tête de l’une à l’autre.

Son corps commençait légèrement à trembler. Une perle de sueur commençait à couler le long de ses tempes, et le rouge lui montait à la tête. Pressentant qu’il allait appeler ses domestiques pour raccompagner ces Dames, Asgard s’arma discrètement d’un couteau –ou un ouvre enveloppe, plus vraisemblablement- et rejoignit le groupe en quelques enjambées. Se plaçant derrière le quarantenaire, il appuyant la lame de l’objet coupant sur sa gorge, pour le dissuader d’essayer de crier à l’aide. « Je serais vous, je n’essayerais même pas de bouger. » Il avait dit cela sur un ton menaçant, s’assurant qu’il se faisait comprendre : il ne jouait pas, et s’il le fallait, il n’hésiterait pas à s’en prendre à lui. Après tout, il était déjà recherché. Ajouter cela aux charges ne ferait qu’alourdir sa peine de quelques années… Mais qu’est ce qu’une décennie dans la vie d’un immortel ?

Coincé, le compte se contenta de pousser un petit gémissement. Pitoyable. « Niez-vous avoir piégé cet inconnu dans la rue ? » « Niez-vous avoir organisé cet empoisonnement de masse pour vous venger du Compte Brinpier, qui vous a volé celle que vous convoitiez ? » « Je-Je ! Oui, je l’ai bien fait mais ! Comprenez-moi ! Cet idiot est arrivé sur son cheval blanc, et m’a dérobé ma douce, que j’avais mis tant de temps à conquérir… Et simplement parce qu’il est né dans une famille plus respectée que la mienne, il aurait droit de l’épouser ?! » Le compte continua à dire ce qu’il avait sur le cœur, déversant sa rancœur. Asgard s’était retiré de sa gorge. Son oreille fine lui avait indiqué que les inspecteurs étaient arrivés depuis le début de la conversation, ils ne tarderaient pas à arriver : ils en avaient suffisamment entendu.

« Vous auriez pu trouver un autre moyen pour régler vos comptes, plutôt que d’utiliser un pauvre innocent. » Et sur ces mots, Babelda se redressa. La porte s’ouvrit, laissant débarquer un flot de gardes. « Monsieur le compte, vous êtes en état d’arrestation. » « Je quoi ? Mais… Non, je nie ! Ils m’ont arraché ces aveux sous la contrainte, on menaçait ma vie avec un couteau ! » En essayant d’appuyer sa défense, il pointa un doigt accusateur sur le génie, qui avait eu le temps de déposer son arme et de se repositionner dans un coin. Les forces de l’ordre participèrent à l’arrestation, et les trois complices s’éclipsèrent avant qu’on ne leur demande leur reste.

Plus tard, lorsque les enquêteurs organiseraient une fouille dans le manoir, ils trouveraient une quantité suffisante de sucrelane dans son bureau pour l’emprisonner. C’est ce que Babelda s’était évertué à faire discrètement, pendant que les deux autres discutaient : elle avait placé un bocal qu’elle n’avait pas brûlé, rempli un peu de cette substance, dans l’armoire du compte. La Rehla, malgré ses dires, avait voulu garder un échantillon de cette substance qui possédait des propriétés très intéressantes… Elle pourrait peut-être un jour s’en servir… Mais cette fois-ci, il ne lui restait plus rien.

Voilà donc une histoire qui ne se terminait pas si mal, finalement. Les trois Voyageurs s’étaient contentés de reprendre le cour de leur vie, allant dormir dans une autre auberge, et continuant de vendre leur thé.
2364 mots


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