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 Entre joie et incompréhension [-18] [PV Aëran ♥]

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Mer 08 Juil 2015, 12:20


Il fermait les yeux. Le Soleil commençait à disparaître, il passait à l’horizon, tandis que la température s'adoucissait. La journée avait été longue. Affreusement longue. Jamais Kohei ne l'avait autant ressentit. Au matin, lorsqu'il s'était levé, il ne pouvait pas avoir les moindres soupçons quant à la tournure que prendraient les événements. Il avait purement et simplement été faire un tour dans Drosera, même pas si loin que ça de chez lui, uniquement à cause des bruits de la fête qui l'avaient attiré. Il avait subi la présence des autres races qu'il n'appréciait qu'à de très rares exceptions dans sa propre cité… Et comme si cela n'était pas suffisant, il avait ensuite subi depuis le reste de la journée un carnage indescriptible dont il ignorait tous des causes, il avait revu Mircella, dans la surprise totale, et voilà ce qu'il se passait seulement quelques heures après… Dans la forêt des murmures. Et où était passée Shi ? Que lui était-il arrivé ? Mais… pourquoi il se mettait à penser à tout cela ? Pourquoi ? Ce n'était pas le moment, ça n’avait rien avoir ! Peut-être parce qu’à ce moment précis, depuis la soirée où il s'était retrouvée dans la forêt avec Aëran, il n'avait jamais ressenti autant d'excitation, et il se mettait alors à trop réfléchir. C’était sans doute le moment le plus fort de toute la journée, et il le ressentait bien, tout au fond de lui, à l’intérieur même de ses tripes, tandis que les lèvres des deux Alfars étaient en contact, tandis qu’il se produisait cet échange… Un échange qu’il voulut connaître, mais qu’il n’avait dès lors pas encore osé avancer.

Kohei ne connaissait pas toutes ces sensations. Il ne les avait ressentie qu’une seule et unique fois auparavant. Cette intensité indescriptible. L’Alfar ne savait plus quoi penser. C’était un homme qui se tenait face à lui, et il ignorait totalement que c’était possible. Il ne se doutait pas une seconde qu’il pouvait ressentir un tel flux de sentiments positifs l’emballer en ces conditions. Il voulait quelque chose d’Aëran, il ne savait pas ce que c’était, et maintenant, il le découvrait. Lorsqu’ils s’éloignèrent l’un de l’autre, son regard resta aussi fourbe qu’avant ce moment, mais à cette lueur de folie s’était mêlée une sorte d’éclaircissement. Ses saphirs toujours ternes n’avaient jamais été aussi lumineux. Ses yeux restaient grand ouverts, et à cela s’accompagna un sourire malicieux. Il avait eu ce qu’il voulait, l’on avait répondu à ses provocations. Kohei ne savait plus qui il était, il ne savait plus si il était lui-même ou s’il était son autre, et de toute manière qui était-ce ce « lui-même » et ce « autre » ? Ils s’accordaient tous deux sur ce même point. Alors tout était mêlé, tout était mélangé, tout était confus, mais tout semblait… bien.

Quoique faiblard. Quelque chose clochait. Quelque chose clochait vraiment. Les paroles d’Aëran, qu’il n’avait écouté que d’une oreille distraite tant l’événement était fort retentir dans ses oreilles comme un coup de fouet. « Alors pourquoi ? » Pourquoi il l’embrassait ? Heiko s’en contre fichait. C’était bien le cadet de ses soucis. Il savait bien ce qu’il voulait maintenant, et ne voulait le laisser à personne. Ou plutôt, il s’en fichait. A bien y réfléchir, oui, il s’en fichait. Complétement. Aëran ne l’avait pas repoussé ! Alors pourquoi s’en préoccuper ? Le dément pouvait bien s’en taper de ce que penserait cette autre personne. Mais sa raison, son autre côté, non. Il ne s’en fichait pas. Egoïste jusqu’à la moelle, mais plein de remord quand même. « Je ne veux pas laisser tomber. Pourtant, qu’est-ce qu’elle en penserait ? » Egoïste jusqu’à la moelle, mais pas un ridicule petit voleur. Kohei ne voulait pas de ce statut. Oui, Aëran n’était pas un objet, loin de là, alors on ne pouvait pas parler de « voleur ». Pourtant, c’était tout comme. Rentrer à Drosera, dans ces conditions… Kohei ne savait plus où il en était. Il se sentait… Perdu. Il n’avait aucune idée de comment réagir. L’Alfar ne savait pas pourquoi, mais tout son être lui commandait de faire abstraction de tout ça. C’était comme… quand il était au berceau cristallin, à fêter le moment le plus important de la vie de la personne qui fut la plus importante à ses yeux. C’était comme à ce moment-là, ou la vérité l’avait frappé d’un grand coup. Revivait-il la même chose ? Non, c’était bien différent. Complétement même.

Le blond voulu en cet instant en savoir plus. Il réclamait de tout connaître. Il voulait tout savoir. Mais était-ce seulement possible ? Comment pouvait-il oser poser ses questions égoïstes à Aëran ? Le bonheur s’en alla peu à peu. Ses yeux se posaient sur le teint blême de la peau d’Aëran. Il savait ce qu’il voulait, il le savait plus qu’auparavant, et au fur et à mesure que ce sentiment s’accentuait, le remord lui pris le fond de l’estomac. Il se laissa aller, complétement. C’était comme quand il avait à peine quitté son foyer, c’était comme les premières fois qu’il avait tué depuis qu’il n’était plus chez lui. Il ressentait le besoin de son autre de refaire surface, ignorant les désirs du raisonné. Tout ça pour quoi ? Pour foutre le bordel. Mais ce fut différent. Le sourire aux lèvres, il suivit le blanc vers la ville. Ils allaient tous les deux rentrer, tout simplement, et qui sait ce qu’il se passerait ensuite. Kohei allait rentrer chez lui comme ça ? Il n’en avait aucunement l’envie. Il voulait rester avec Aëran, non pas pour assouvir ses désirs, mais dans le but de mieux comprendre. Tout ce que Kohei savait, c’est qu’il faisait quelque chose de mal, et qu’il s’en fichait. Il mourrait d’envie de poser ses questions, mais aucune ne sortirent de sa bouche. Son silence resta glacial, jusqu’au moment où il était temps de se séparer. Mais non, ils ne se sépareraient pas. Ses yeux se posèrent partout dans les rues de la cité, mais il ne sut quoi faire. Où aller ? Chez lui ? Pourquoi pas, mais Aëran le voudrait ? Kohei l’observa une dernière fois, et simplement, il lui dit « Allons boire un verre. »

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Mer 08 Juil 2015, 23:26


« Tu te poses trop de questions » fut la seule réponse à ses tourments. Pourtant, ses questions étaient légitimes… Pourquoi l’avais-je embrassé ? Parce ce que j’en avais envie. Qu’en penserait Léto ? De toute évidence, elle n’était pas là pour pouvoir nous répondre, car j’avais moi-même cette interrogation en tête.  Je marchais péniblement jusqu’à Drosera, un silence pesant entre nous. Je me risquais à quelques coups d’œil vers l’Alfar, et je ne voulais pas que nous nous séparions comme ça. Lorsque nous traversâmes le premier plateau, j’eus quelques difficultés à gravir les marches, et je marchai instinctivement vers ma demeure. Nous ne pouvions nous laisser comme ça, pour la bonne raison que nous ne savions toujours pas ce que nous étions l’un envers l’autre… la réponse restait d’ailleurs compliqué… nous avions tous les deux le cœur ailleurs, lui avec l’Elfe que j’avais vu à Drosera, moi avec Léto, pourtant, nous nous étions embrassés… c’était un fait.

Ses paroles étaient apparues comme une symphonie, et je souris, tout en ne cachant pas ma surprise : « Bien sûr, viens avec moi. » Tout en ouvrant la marche, je me demandai si pour Kohei, la relation avec un homme lui avait traversé l’esprit… Je n’avais pas non plus pris l’habitude, mais je n’avais jamais caché mon désir pour eux. Rares étaient ceux qui avaient partagé ma couche lors de ma séquestration à la secte, mais le haut parti ne faisait pas les fines bouches quand on leur offrait un peu de bon temps… quelle que soit la race, quel que soit l’âge ou le sexe. Nous débouchâmes sur une petite cour, et je remerciais Telis de ne pas sortir de chez lui, je n’osais imaginer toutes les vanneries qui allait suivre par la suite. Cet homme avait le don de lire en moi, je n’avais pas envie qu’il sache que Kohei me troublait.

J’ouvris la porte en y invitant l’Alfar, et Shalk descendis les escaliers à vive allure : « Vous êtes blessé ?! » s’alarma-t-il tandis qu’il me tendait une chaise : « Apporte-moi juste des bandes, on va faire en sorte que ça ne bouge pas trop… le temps que tout se ressoude. » Il partit, et je sortis deux verres, ainsi qu’une bouteille d’une liqueur ambre, très foncée. Tandis que je le servais, je me brisé le silence qui c’était installé être Kohei et moi : « Bienvenue chez moi… Shalk s’occupe de la maison, et… ma fille est à Basphel » je soufflais, Kohei ne savait pas grand-chose sur moi finalement. Je m’assis péniblement, et Shalk posa les bandes sur la table, m’aidant à enlever mon haut. Mon visage se plissa, mais je laissais faire l’Orine qui commençait à me nettoyer avec un tissu humide, enlevant la transpiration du combat, et la terre de la forêt. « Je me rends compte que tu ne sais pas grand-chose… » Je portai le verre à mes lèvres, s’en doute fallait-il commencer par le début : « Ma compagne s’appelle Léto. Nous avons tous les deux eu une fille… Prune, qui vit avec elle. J’ai moi-même deux filles de mère différentes… » Je soufflais en passant ma main sur mon visage : « C’est compliqué. » Je rebus une gorgée, comme pour me donner du courage, je ne savais pas par où commencer, si c’était nécessaire, ou même si je devais garder certaines choses pour moi… « Léto était Orisha, et elle a gardé cette envie de liberté… nous sommes tous les deux libres… je crois… je ne sais pas comment elle va réagir pour dire vrai. » Je ne pensais pas Léto Jalouse, mais la vraie question était : est-ce que moi j’apprécierai que Léto s’éprenne de quelqu’un d’autre ?

Quelques minutes passèrent sans que je ne dise rien, levant péniblement les bras tandis que Shalk faisait mon bandage. L’Orine restait silencieuse, ne disant mot à l’inconnue, une certaine méfiance était née, mais aussi une certaine jalousie. « Le fait que j’ai déjà une famille, ou même une compagne ne change rien. » Lâchais-je sans crier gare : « Je ne sais pas si nous sommes capables d’aimer plusieurs personnes, mais même si cet amour est différent, il n’en reste pas moins présent… » Je soufflais en passant ma main dans mes cheveux, c’était difficile à exprimer : « Ce que je veux dire… c’est que mon attirance envers toi n’est pas quelque chose d’inventer. » À cet instant, je regardais Kohei dans les yeux, je me demandai juste l’effet que cela faisait, de se rendre compte que l’homme en face de lui était père de famille, et que si notre aventure continuait, qu’il allait forcément les rencontrer.  
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Lun 13 Juil 2015, 21:04

Kohei suivait Aëran sans dire mot. Finalement, tout comme il l’avait souhaité, ils n’allaient pas se séparer, mais bien passer encore un moment ensemble, ce qui le réjouissait intérieurement. Mais physiquement, il se contentait de le suivre, le pas suffisamment rapide. L’Alfar savait qu’actuellement, il vivait de nouvelles choses. C’était de l’ordre d’événement auxquels il n’aurait jamais pu avoir le moindre soupçon auparavant. Kohei éprouvait ce genre de sentiments pour un homme, ces même sentiments qu’il ne connaissait dès lors que très peu. Et pour un homme. L’aurait-il soupçonné ? Jamais de la vie. Et puis de toute façon, c’était typiquement le genre de réflexion qu’il n’avait jamais. Alors, comment pouvait-il s’y être préparé mentalement ? Il repensait à tout ce que son propre cœur avait vécu durant toute sa vie. Rien. Jusqu’à ses dix-sept ans physique. Et voilà ce qu’il lui arrivait en l’espace d’à peine quelques années. Tout ça. Mircella. Puis Aëran. L’Alfar ne comprenait pas très bien comment c’était possible. Mais il fallait croire que ça l’était. Et ça l’était vraiment. Au point qu’il dise de sa propre bouche désirer ne pas rentrer chez lui, même après une telle journée qui lui aurait généralement arraché un « bon, je m’en vais ». Non. Il ne voulait juste pas s’en aller, et il l’avait dit de lui-même.

L’Alfar scrutait la cité, il observait un à un les regards encore touchés par les événements de la populace. Il s’attendait à ce que chacun reste digne, et c’était bel et bien le cas. Mais plus rien ne semblait être pareil. La place était dévastée, et il n’en revenait pas de ce qu’ils avaient vécu il y a quelques heures à peine. Et maintenant, les deux hommes rentraient dans leur cité, comme si de rien n’était, alors qu’ils étaient parti dans le but de ne plus se retrouver au milieu de toute cette cacophonie.

Peu après, Kohei et Aëran arrivèrent chez ce dernier. Le premier réflexe du blond fut de lever les yeux vers cette dite maison. Il s’était arrêté devant, et la mine impassible, il scrutait l’endroit d’un simple regard immobile. C’était dans un endroit pareil qu’habitait Aëran ? Il ne savait pas trop pourquoi, mais il avait toujours eu l’impression que les choses seraient un peu différentes. Qu’elles sortiraient un peu de la normale. Pourtant, il n’y avait pas vraiment de raison à ce que ce soit le cas. Mais inconsciemment, Kohei avait commencé à voir Aëran comme quelqu’un de mystérieux. Alors simplement voir cette maison le laissa perplexe. Mais il était stupide. Il baissa les yeux, tout en les fermant, et un léger sourire s’échappa de ses lèvres. Mais il fallait le dire, lui aussi en tenait une sacrée couche. C’était peut-être pas non plus très compliqué de décrypter pourquoi Kohei était tel qu'il était, mais il devait avoir une part d’énigme à élucider chez sa personne à lui aussi. Peut-être tout simplement à cause de son dédoublement de personnalité, ou même à cause de son comportement anormalement froid.

L’Alfar s’installa, comme on l’invitait à le faire, observant l’étrange homme qui venait de les accueillir. Etrange n’était pas vraiment le mot, mais voir que l’on pouvait s’inquiéter pour Aëran n’était pas si improbable que cela. Et lui qui ne le voulait pas. Ses yeux saphir suivirent intensément le mouvement de la bouteille alcoolisée. Kohei n’avait jamais bu en compagnie de quelqu’un. C’était bien la première fois. Et ça s’annonçait bien plus agréable. Mais il n’y réfléchit pas plus. Ce qui attira d’autant plus son attention fut la tournure que pris la conversation. « Ma fille »… se répéta-t-il. Jusqu’où cette histoire avait été ? Aëran été-t-il marié ? Kohei ne comprenait plus rien. Mais il n’avait pas du tout l’envie de poser trop de questions personnelles. C’était bien la dernière des choses qu’il avait envie de faire. Loin de lui l’idée de passer pour un curieux malpropre. Il contemplait plutôt la blessure d’Aëran, qui n’était pas des moindres d’extérieur, mais qui finalement n’avait que causé des dégâts non-mortels. Son corps était d’un rare blanc pour un Alfar. Tout comme pour Kohei d’ailleurs. C’était assez préoccupant de le voire dans cet état. Il leva ensuite son verre, à l’instar de son hôte, et but ses paroles tout comme le contenu de son verre. Effectivement, tout cela avait l’air bien compliqué. Kohei se doutait bien que tout ne devait pas être simple pour lui. Et le simple fait que dans ces mots était sous-entendu qu’ils ne vivaient pas ensemble en témoignait. Mais aucune sympathie. Aucune empathie. Pour Kohei, c’était insignifiant. Jusque-là, le remord s’était installé. Et il avait été d’autant empiré qu’Aëran et sa compagne avaient eu un enfant. Une « ancienne » Orisha ? Kohei trouvait cela déjà moins étrange qu’un couple Alfar et Elfe. « Et tu penses que tu fais mal d’agir ainsi avec moi ? Je n’ai pas envie de dire un truc du genre « ne t’en fais pas, si tu ne le sens pas, on peut laisser tomber » car ce n’est pas mon intention. » Il était directe. Beaucoup trop directe, irresponsable, et égoïste. S’agissait-il d’Heiko ? Même pas. Alors imaginons seulement une seconde si c’était lui. Il n’aurait même pas prononcé ces mots. Il aurait ignoré l’histoire. Il aurait juste dit « je m’en fiche », et il aurait fait ses affaires.

Kohei changeait. Et il tournait mal. Il se comportait de plus en plus comme ces Alfar de Linawen qui rejetaient tout le monde et qui ne pensaient qu’à leur ascension. Mais tous les Alfars étaient comme ça. Mais ceux des plus hauts plateaux étaient bien plus réfléchis et ne se laissaient pas aller à de tel propos généralistes. Mais Kohei étaient de ces derniers, bien que dans certains cas il préférait taire sa raison. Simplement parce qu’il se perdait dans le regard de son confrère. Il était la seule personne avec qui il osait se montrer sous son vrai jour. Le seul avec qui il aurait osé se comporter comme cela. Rien que ce qu’il disait en attestait. Il osait être direct, même s’il savait qu’il était abject. Il lui faisait des avances, et peu à peu, c’était son sourire vorace qui prenait place sur son visage. Kohei s’emballait, et plus il s’emballait, plus c’était son autre qui prenait sa place. Et plus il était présent, moins il se souciait des problèmes d’Aëran. Oui, il devait avoir des problèmes de conscience. Et une part de Kohei aussi. Mais elle s’envolait au fur et à mesure que montait son égoïsme.

Aëran ne le laissait pas indifférent. Ils se ressemblaient en un sens, et Kohei en était si captivé qu’il en devenait fou.

Kohei se penchait tout doucement vers son hôte, ignorant totalement la présence de l’homme. Il lui échangea un simple regard, un peu froid, jugeant simplement que bander ses blessures était du gâchis. Peut-être Aëran s’attendait-il à une réaction de la part de Kohei, peut-être s’attendait-il à ce que le dément pense quelque chose de sa situation, mais non. Rien. Rien du tout. Allait-il en faire un cas de conscience ? Un cas de conscience parce qu’il n’en faisait pas un cas de conscience ? La question paraissait ridicule au fou. Il en rirait, de se la poser. Mais Kohei, ce serait différent. « Pourquoi je me fiche de tout ? » C’était une question qui le prenait souvent en ce moment. Mais Heiko s’en fichait au point de ne même pas y penser, au point de ne même pas y prendre conscience. Il a trop peu de bonté pour ça. Parce que pour le moment, c’était l’autre qui était là. « Ce n’est pas quelque chose d’inventé pour moi non plus, tu le sais, je pense. » Il répondait à ces révélations avec un calme décontracté. Mais en vérité, c’étaient des palpitations qui s’étaient emparée de son ventre. « Je serais curieux de rencontrer ta petite famille. Et ravi de voir aussi à quel genre d’accueil je pourrais avoir le droit. » Il se leva et s’approcha un peu plus du blanc, verre à la main, gorgée avant de reprendre. « Vas-tu leur dire la vérité ? » Ce serait malheureux. Quoique, Kohei ne les connaissait pas. Il ne pouvait pas juger de leur réaction. Il changea de place, tout en restant autour d’Aëran, le sourire aux lèvres. Vu ce qu’il disait, il était clair que l’histoire entre les deux hommes ne s’arrêterait pas là. Le blond insistait trop. « Je me demande si la liberté sera possible. » En réalité il s’en fichait. Kohei ne connaissait qu’une légère jalousie. Celle qui s’arrêtait dans la surface de la phrase « Aëran n’est pas qu’à lui ». Ça n’allait pas plus loin, ça n’allait pas dans les profondeurs. Et il ne comprenait même pas pourquoi. Peut-être ne voyait-il pas Aëran comme une propriété ? Mais comme quelqu’un qu’il… Il ne savait même pas quel terme employer. Comme quelqu’un qu’il aimait sans conséquences ? Il n’en savait rien, et se complaisait plutôt à voir comment les choses allaient évoluer, comme s’il n’était qu’un simple spectateur de sa propre histoire.
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Ven 24 Juil 2015, 23:00

Léto était au centre des interrogations, malgré son absence. Je soufflais en portant mon verre vers mes lèvres, avant que le liquide ne me brûle la gorge, les paroles de Kohei résonnèrent dans la pièce. Posant ma chope sur la table, je la fis tourner entre mes doigts. La notion de mal et de bien était quelques peut erronée pour ma part, et je restais longtemps indécis quant à ma réponse : « non » fis-je simplement, continuant de boire, ne lui accordant aucun regard pour le moment. Un léger sourire naquit aux coins de ma lèvre, laissant mes yeux vaquer à une contemplation sans but, dans le vide et en silence. Dans un murmure, on entendit : « J’espère bien… » Et enfin mon regard se posa sur l’Alfar.

Shalk échangea aussi un bref regard avec l’autre, les yeux un peu froncés par la venue de cet homme dans son antre. « Je ne pense pas que Léto apprécierait non… » Lâcha-t-il tandis que je ne l’écoutai que vaguement : « C’était peut-être une Orisha, mais elle vous aime… elle ne vous partagera certainement pas… » Il osa un coup d’œil vers Kohei : « Surtout pour lui… » Machinalement, il prit les affaires posées tantôt pour aller les ranger, et ne pas revenir, montant les escaliers et disparaissant dans la pénombre du premier étage.

Quelques minutes s’écoulèrent, et je décidai de sortir de mes pensées : « C’est vrai...elle m’aime… après tout ce que nous avons traversé, je le crois. » Je pinçai automatiquement les lèvres, plissant les yeux : « Et moi je l’aime aussi, ce n’est pas le problème… vraiment pas… » Jouant de mes doigts sur la table, je laissai un court silence : « Écoute » fis-je finalement en me penchant vers Kohei, posant mes coudes sur mes genoux : « Notre relation est compliquée, elle ne s’explique pas, ce que dit Shalk est vrai et faux à la fois… mais la jalousie le ronge jusqu’à la moelle. Il ne connait pas non plus Léto, il côtoie mes filles à la limite, mais jamais n’adresse la parole à ma compagne. Il ne la connait pas… moi je la connais. » Léto était comme le vent, elle était insaisissable, et nous étions tous les deux ainsi… même si j’avais maintenant un peu plus l’impression d’être plus stable. « Pour le moment, gardons cette… relation… secrète, aux yeux de tous… Ne parles pas non plus de Léto, de mes filles ou quoi que ce soit… tu sais comment sont les Alfars. » Je souris à cette phrase, oui, nous le savions très bien finalement… je ne lui avais pas dit que Mozaga n’était pas à proprement parlé une Alfar, vu que sa mère était Vampire, et j’étais bien heureux que Prune ne vive pas avec moi, j’aurai eu du mal à garder ça secret. Le pire dans tout ça, c’est que moi-même étais un bâtard… un bâtard au sang bien étrange… puisque j’avais récemment découvert que mon père n’était nul autre que le Roi des Orishas.

Soufflant, je bus mon verre d’un trait, ma vie était un vrai foutoir. « Dans tous les cas, tu collectionnes les relations étranges… une Elfe et un Alfar, un homme et un homme…y a-t-il une paire dont je n’ai pas encore eu vent ? » La discussion était bien trop centrée sur ma vie privée, et j’avais bien peur de trop en dire. Mes sentiments étaient pris dans un cercle plus que vicieux, puisque la présence de Kohei me mettait en émoi, mais également me faisait me demander quelle place il occuperait au sein de ma vie…

Ma jambe droite sautait sur place, mes doigts avaient repris leur tape sur la table en bois. La pièce était sombre, et bizarrement, j’avais l’impression que le temps était aux ralenties. La seule chose que j’entendais était ma respiration, ainsi que celle de Kohei, et j’avais beau l’arrêter en espérant la ralentir, rien n’y faisait. Je me rappelai la première fois avec Léto, et l’alcool avait grandement aidé pour tout. Je me révélai tout bonnement gêné de la situation dans laquelle nous étions maintenant, et je me devais de mettre les choses au clair. Je ne savais pas où nous étions en réalité, étions-nous ensemble, ami, rien de tout cela ? Accélérant les doigts sur la table, je n’attendis pas plus, tant mon esprit s’était de lui-même embrouillé. J’attrapais le haut de Kohei sans plus de délicatesse, rapprochant son visage du mien, écrasant mes lèvres contre les siennes. « S’il y a bien quelque chose qui m’énerve, c’est l’indécision » dis-je avant de continuer mon baisé.

Quelques instants passèrent avant que je ne me relève de ma chaise, empoignant fermement les cheveux de celui-ci pour le relever avec moi. La douceur était également quelques choses que je ne maîtrisai que peu, étant partiellement habité par une chose que je n’expliquais pas. Poussant Kohei dans la pénombre, tout en continuant à l’embrasser, je le plaquai contre le mur qui nous séparait du salon. L’une de mes mains sinisait dans ses cheveux, l’empoignant pour maintenir sa tête, tandis que l’autre glissait sous son haut… moment où Shalk fit son apparition : « Aë…» Repartant aussi vite qu’il était arrivé, mais déjà avais-je arrêté, gardant pourtant mes mains où elles étaient resté.

Soufflant, je me rapprochai encore plus de l’Alfar : « Toujours au mauvais moment ». Mon excitation était redescendue, et la douceur prit le pas sur la bestialité. Alors que mes lèvres parcouraient son cou, je laissai la chaleur de ma voix siniser au creux de son oreille : « Je nous considère dès ce soir comme… ensemble. »
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Lun 27 Juil 2015, 01:22

La discussion que tenaient les deux Alfars avait une ampleur digne de mettre la pression. Mais toujours le sourire aux lèvres, le regard fourbe, ses pulsions faisaient abstraction du caractère oppressant de la situation. Cependant, le timbre de la voix du garçon de maison le fit frissonner. Voilà de bien désagréables reproches. Son regard se tourna alors vers ce dernier, bien plus dur et froid. Par pure moquerie, il se tapota les vêtements, et s’observa rapidement, lâchant le ton railleur : « Eh bien quoi ? Je ne suis pas assez bien ? Oui, j’admets que mes vêtements sont un peu salis et ensanglantés avec tout ce qu’il s’est passé, mais je ne suis pas aussi peu présentable d’habitude ! » Puis se tu, tout en maintenant un regard espiègle sur le type. Ce qui était sûr, c’était que Kohei ne supporterait pas sa présence bien longtemps. Même s’il cherchait à se moquer de lui, si tout se poursuivait dans cette lignée, tout tournerait au vinaigre. En réalité, Kohei ne pouvait pas laisser passer l’idée qu’on le perçoive comme grossier et indigne d’être en la compagnie d’Aëran. L’Alfar l’admettait, psychologiquement, il n’était pas quelqu’un de fiable, il était complètement dérangé et par-dessus tout instable parce que trop susceptible et trop impulsif… Alors peut-être que ce Shalk avait raison. Mais le blond ne le soutenait pas, et s’entêtait à vouloir prouver le contraire.

Son intention se détourna bien vite au profit d’Aëran. Un silence venait d’être brisé, et l’atmosphère oppressante refit surface. Il buvait ses paroles aussi désagréable étaient-elles par la dureté de leur contenance, mais se rendit bien compte qu’il était mille fois préférable de les connaître plutôt que l’inverse. Kohei était fixé, au moins. Il savait ce qu’il y avait à savoir, et il pensa que plus aucun secret ne pouvait trop le surprendre. Et puis, de toute façon, cette douleur n’était pour lui que minime. Car, lorsqu’il prenait soin de réfléchir à la situation, il se rendait bien compte qu’il se fichait totalement de ce que les autres Aëran à part pouvaient penser. « Je me fiche bien de ce que les autres ne pourront jamais penser. » D’ailleurs, il sentit le besoin de le préciser. « Pourtant, il est bien vrai qu’il est mieux de choisir la voie de facilité. Ce serait bien moins dérangeant si personne n’est au courant. » La vérité était qu’il éprouvait de l’excitation à ce sujet, et que l’idée mal qu’il tienne un échange au sujet d’une relation l’exaltait.

Et sans que ses pensées n’aient le temps de diverger, la conversation prit une autre tournure. La question que lui posait Aëran le laissait perplexe. Y répondre était plutôt compliqué, alors qu’en toute logique un simple « non » suffisait. « « Étrange », ce ne serait pas le mot, non. Parce que, comme on dit, l’amour est aveugle, tu ne penses pas ? » Si quelqu’un d’autre avait prononcé cette phrase, Kohei aurait eu vite fait de dégueuler. En conséquence, un rire brisant le sérieux de ses propos lui échappa. « Je dirais plutôt « Inhabituel » ? C’est vrai qu’une Elfe et un Alfar ensemble, ça ne court pas les rues. Mais un homme et un homme… Je ne trouve pas cela particulièrement rare ou bizarre. » Kohei n’aimait pas beaucoup l’idée qu’on puisse lui reprocher quoi que ce soit au niveau de ses relation. Si avoir aimé une Elfe était vu comme une abomination, alors tant pis, on le verrait comme une abomination, mais il ne le laisserait pas aussi facilement passer. Kohei ne parlait pas beaucoup de lui, et il s’en rendit bien compte. Et si la relation entre les deux hommes devait aller dans le sens qu’elle prenait, il n’aimerait pas l’idée que leurs deux êtres restent un mystère l’un pour l’autre. Mais la spontanéité, ce n’était vraiment pas son truc. Déballer sa vie par lui-même, il ne le ferait jamais, et il ne l’avait jamais fait. Alors si Aëran posait des questions, il préférait en profiter. « Mais non. Je n’ai jamais eu d’autres relations. Je n’ai pas connu assez de gens dans ma vie pour que cela puisse aller dans ce sens. » Heiko devenait plus sérieux, plus serein, au point même qu’en l’instant ses pulsion s’éteignaient et qu’il laissait peu à peu la place à son autre lui.

Mais les choses en voulaient autrement. Ses penchants pour la démence et l’irrationalité reprenaient le pas, malgré lui. C’étaient les agissements d’Aëran qui avaient eu cet effet inattendu sur lui. Car, en un instant, et sans crier gare, leur deux corps se retrouvèrent en contacte l’un avec l’autre, dans un baiser devant lequel il ne put que succomber de plaisir. L’indécision… voilà quelque chose qui semblait caractériser l’Alfar à merveille. Kohei était même plus qu’indécis. Il ignorait encore tout de ce qu’il ressentait. Il était incapable de mettre des mots sur ses émotions, sur ses désirs. Et de toutes les choses qu’il avait dites ou faites, rien ne sembla plus explicite que ce moment précis. Les membres de Kohei étaient lourds, et sa tête ne reposait qu’entre les mains d’Aëran. Mais, dans un geste lent, son bras vint se poser dans le dos du blanc, et ses doigts se resserrèrent sur ses vêtements. Le blond était debout, et il sentait la fermeté du mur derrière lui. Il ne s’en était pas rendu compte. Il n’avait pas perçu le mouvement qui l’avait poussé jusque-là. Mais tout ne s’arrêtait pas uniquement là. Kohei ne se rendait pas non plus compte de l’ampleur des événements, ni du changement que cela pouvait causer dans sa vie. Il était là, spectateur de cette scène, et se laissa enfin aller à ses pulsions.

S’il se fichait bien d’une chose, c’était le l’intervention aussi vive qu’inutile du gêneur. Pourquoi ? Parce qu’Aëran s’en fichait lui-même. Non pas que Kohei n’avait aucune pudeur, bien au contraire, mais les choses avaient voulu que l’Alfar soit bien trop accaparé par ses sentiments et par les actions qui se déroulaient pour se préoccuper du reste. « En effet. » Réagit-il le ton léger. Tandis que les lèvres d’Aëran redescendaient le long de son coup, Kohei sentit comme le temps défiler à une vitesse effrayante. Les sentiments qu’il éprouvait étaient pour ainsi dire nouveaux et d’une plaisance encore jamais exploitée pour le jeune homme. Il osa la comparer un instant à la torture, se demandant en quoi ces deux sentiments étaient différents, et comme par pure réflexe, commandé par cette simple pensée, ses lèvres se retrouvèrent sur la nuque du blanc, et il le mordit sans aucune retenue alors qu’il prit son poignet et resserra lentement ses doigts dessus.

Un frisson le parcourut à la simple entente de sa dernière phrase. Il ne sut répondre autrement que par les actes, et d’un mouvement souple quoique brutal, son dos se décolla du mur et le dément s’avançait tout doucement dans la pièce tandis qu’il porta ses lèvres à celles de son amant. Il l’embrassa alors, fermant subitement les yeux, comme si tout ce qui se trouvait autour n’avait plus lieu d’être. Kohei passa sa main dans les cheveux d’Aëran, avant de l’arrêter à sa nuque qu’il tint alors fermement. Il dirigea alors sa bouche à l’oreille de son confrère, et murmura la voix doucereuse : « Rien ne me ferait plus plaisir. » Mais ce dont il parlait, il ne l’évoqua pas. Ses idées étaient dérangeantes, démentes. Kohei voulait mêler le plaisir de voir le sang couler au plaisir que lui procuraient ces élans d’affection. Il sentit ce besoin devenir de plus en plus oppressant, et su qu’il ne pouvait plus le retenir au moment où sa main se resserrait violemment autour du poignet d’Aëran. Le moindre objet contondant sur son passage s’en serait vite retrouvé entre ses mains, et cette idée lui donna le vertige. D’un coup, il se recula, libérant ainsi le blanc de son étreinte. Kohei le savait. Il en était sûr. Quelque chose n’allait pas chez lui, et il savait que cette relation serait des plus compliquée. Il allait finir par provoquer quelque chose de dangereux au possible et en prit quelque peu peur. « En vérité, tu avais raison quand tu disais que mes relations étaient étranges. Je ne peux pas m’empêcher de vouloir étancher ma soif de sang, même si dans ton cas Aëran, tout reste différent. » Il ne dit pas un mot de plus. Mais son regard autrefois vide et à présent remplit d’incompréhensions et de plaisir suffisait à montrer que ses émotions étaient nées d’un événement bien singulier qu’il ne cacherait pas bien longtemps à l’Alfar. Kohei s’était éloigné par peur de commettre l’irréparable, mais ne trouvait rien d’autre de mieux à faire que garder cet horrible sourire aux lèvres. « Tu ne trouves pas le ciel plus brumeux ce soir ? »
1481 mots
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Dim 09 Aoû 2015, 15:36


Une mélodie inexistante naquit de cette passion naissante, les cœurs tambourinaient si fort que je crus un instant qu’il allait lâcher. Étions-nous capables d’aimer deux êtres en même temps, d’un amour si fort que ni l’un ni l’autre n’était supérieur, égaux dans ma façon de les estimer ? Je n’étais pas certain de faire quelques choses de bien, pas sûr que ces deux histoires puissent continuer en même temps, ou alors là où l’une s’arrêterait. Mes lèvres répondaient alors à Kohei, oubliant un instant les réflexions qui hantaient ma tête. Le problème étant qu’avec moi, je ne réfléchissais pas quand il s’agissait d’amour, j’agissais avant… Tout comme Léto, à qui je n’avais pu résister dès notre première soirée, même si l’alcool y avait aussi était pour quelque chose.

Reculant, les poignets prisonniers de mon amant, je me laissai faire sans résistance. J’avais l’impression de connaitre ses sensations pour la première fois, alors que j’avais rencontré beaucoup d’hommes de la secte pour pouvoir les berner et fuir… mais ce soir, ce n’était pas par survit, ni nécessité. Ses murmures firent naitre un sourire sur mon visage, et mes yeux se mirent à briller d’une malice presque dérangeante. Cela ne dura pourtant que quelque instant.

Je vis Kohei reculer, surement effrayé par quelques pensées qui lui traversaient l’esprit. L’obscurité des lieux ne me permettait pas de voir son visage, et je restais immobile, suivant les mouvements qui accompagnaient ses paroles. Ses paroles me firent rire silencieusement, tout comme sa réflexion sur le ciel. Ma main vint se poser sur le rebord de la fenêtre, et mon regard se dirigea vers le haut, avant de redescendre bien vite, m’éloignant sans plus de cérémonie. « "Le ciel est brumeux ce soir"… sérieusement ? » me moquais-je en faisant les cent pas dans la pièce, conscient qu’il changeait tout simplement de sujet : « Tu te poses vraiment trop de questions… » Fis-je en levant les yeux au ciel. Nous étions deux à nous en poser en réalité, à la différence que je tentai de ne pas faire qu’elles empiètent sur notre relation.

Je m’arrêtai net, me tournant vers Kohei, à quelques pas de lui : « De toute évidence, si tu tentes de me tuer un jour, sois certain que je t’enterai bien avant de t’arracher ton dernier souffle. » Les paroles étaient crues, mais je ne comptais pas me laisser faire si un jour  Kohei perdait le contrôle : « Pense à faire la même chose en retours. » l’Alfar n’était pas encore au courant pour cette bête qui me rongeait par rage, et nul doute qu’il allait la côtoyer bien plus que n’importe qui. Levant mon bras vers ma bouche je posai les dents sur ma peau. Mes yeux se plissèrent, et je donnai un coup sec qui contracta mon cœur à m’en faire mal. Relâchant la pression, et abaissant mon bras, mon sang commençait à ruisseler et à gouter sur le sol: « Contente-toi de ça pour le moment. »

Il ne fallut qu’un contact avec ma propre douleur pour que toute sorte d’émotion émerge. Léto était consentante à la souffrance, certes, pourtant je ne cessais de me retenir à lui faire mal. Mes morsures étaient mesurées, planifiées, ce soir, je ne savais pas ce qu’il en était. Serrant violemment le haut de Kohei, mes yeux devinrent aussi noirs que du charbon, et je m’empressai de m’emparer de ses lèvres avant que tout ne devienne incontrôlable. Ma main glissa instinctivement autour de son cou, essayant de contrôler la force qui le serrait. Mon autre main se plaqua au mur brutalement, créant un bruit sourd qui résonna dans la pièce. Alors que mes ongles commençaient machinalement à s’enfoncer dans sa chair, je glissais celle-ci vers son torse, tirant sur son haut sans plus de manière. Finalement… tout devenait incontrôlable, que je le veuille ou non. Ma main glissa sous son haut, et rien ni personne ne pouvait arrêter la bête qui venait de s’emparer de moi en cet instant. Le prenant maintenant par la taille, je le tirai vers moi, mon sang le tachant à son tour. Mon visage était plissé pour prendre un minimum le contrôle de moi-même, comme avec Léto, mais mes dents et mes lèvres parcouraient déjà sa peau à en devenir presque dangereux. Son haut fut enlevé, ses armes furent jetées au loin, un vacarme sans nom se faisait alors entendre.

Il y avait quelque chose de diffèrent chez lui, un gout du danger que j’aimais par-dessus tout. Il n’aurait pas peur de moi comme Léto, avec qui je devais faire attention, il accepterait le monstre, quel qu’il soit, et je l’accepterai à son tour, avec son gout du sang, sa passion pour le meurtre, sa deuxième personnalité, aussi dérangée soit-elle, mais aussi avec cette envie oppressante d’attenter à ma vie.
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Mar 11 Aoû 2015, 21:28


Yataaaa :
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Mer 12 Aoû 2015, 17:19

Spoiler:
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Mer 12 Aoû 2015, 20:03


Bonne lecture à toi aussi ma fleur ! :
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Ven 14 Aoû 2015, 01:07


La joue de Kohei était sur mon épaule, sa chaleur continuant d’émané. Ma main était dans ses cheveux, et je caressai du bout du doigt le dément. « Shalk… » Répétais-je en un murmure. C’était une Orine, effectivement, une Orine qui se faisait passer pour un Alfar, et qui fuyait le monde à se perdre lui-même. Je soufflais, passant ma main libre dans mes cheveux, collés par la sueur : « C’est une longue histoire... » Pas si importante que ça en réalité… qui s’intéressait à lui ? Il ne disait rien, passant son temps à mentir. « Il était devant ma porte, il ne bougeait pas, refusait de partir… Quand il a pu enfin rentrer, il s’est occupé de tout… je n’ai vu aucun inconvénient à ce qu’il reste. » L’histoire était grossièrement racontée, mais je me massais les tempes, parler de lui m’agaçait: « Il n’a aucune raison de m’être dévoué, et très franchement, je ne sais pas grand-chose sur lui. » La question fut vite expédiée, et je me relevai sans plus de ménagement. Parler de Shalk revenait forcément à Naraë, enfermé entre les murs de cette maison, étant déjà arrivé à s’enfuir. Un problème épineux auquel je n’avais pas envie de penser maintenant.

Relevant Kohei, je le pris par la main, traversant toute la maison sans me soucier de notre nudité. Après tout, j’étais chez moi, et les enfants n’étaient pas là… et malheureusement, Shalk était quelque peu invisible. L’Orine fit mine de ne rien voir, ses émotions étant pourtant parfaitement visibles aux yeux du monde. Entrant dans la salle d’eau, je jetai un coup d’œil aux alentours, craignant que Shalk n’ait fait quelques mauvais tours. Ce que j’aurais fait à sa place… enfin, cet être parfaitement bénéfique ne connaissait certainement pas la vengeance ou toute autre chose s’en rapprochant. « Je m’occuperai de tes blessures après… » Fis-je en tirant Kohei dans l’eau avec moi. Passant ma tête à l’eau claire, je repris : « Je vais essayer de bien te recoudre la troisième, pour ne pas laisser de cicatrices trop voyantes » J’avais une certaine idée du degré de douleur que l’eau chaude pouvait faire à cette dernière plaie béante, et je me lever pour disparaitre, revenant avec les outils nécessaires en main. M’asseyant, je me postais derrière lui, nettoyant ses plaies avec toute la douceur que je pouvais faire preuve. Je pris alors l’aiguille et commença à piquer sa chair. C’était la seule, parmi les trois, où la chair pendait littéralement. Je n’avais rien retenu pour celle-ci, et je ne savais pas si j’aurai pu tout à fait tout sectionner, d’un coup de mâchoire, et par conséquent montrer une nouvelle facette à mon compagnon. Soufflant, il était peut-être temps d’avouer certaines choses, maintenant que nous avions passé une étape.  

« A qui ai-je affaire, en ce moment ? » Je laissais un silence avant de continuer : « À qui avais-je affaire tout à l’heure ? » Ayant finis les points, je collais mon ventre à son dos, posant mon menton sur son épaule : « Finalement nous ne savons rien l’un de l’autre… » L’enlaçant, je murmurai : « J’aurai des tas de choses à te dire, et à t’avouer, je ne suis même pas effrayé que tu prennes peur… et pourtant, je devrais. » Tout en moi pouvait inquiéter, mes désirs, mes pulsions, tout étaient bancal, un peu comme l’homme enfermé dans les fondations de ma demeure, ou pire pour un Alfar, le fait de n’appartenir qu’à sa race à moitié. « De mon histoire jusqu’à mon prénom, tout est faux. » Je souris, au moins cela faisait un minimum Alfar, même si cette fausseté n’avait pas été mise en place. « Enfin, ce n’est pas comme si je ne m’en étais pas acclimaté » finis-je en me moquant de moi-même, saisissant le savon avant de reposer mes mains sur Kohei. L’eau commençait naturellement à mousser, et je laissais le silence prendre la place.

Lui dire que j’étais possédé par une bête restait le plus important, le reste n’avait que peu d’impact sur notre relation, même si finalement, ce monstre était né de la secte. Je ne voulais simplement pas m’attarder sur le point de départ du problème, mais sur ces conséquences. Celle-ci était simple, je risquais à tout moment de le mordre, et de continuer sans relâche, arrachant toutes les parties de sa peau. Malheureusement, cela n’aurait rien eu d’une soudaine pulsion à l’égard de mon amant, d’un désir incontrôlé –même si cela s’en rapprochait farouchement- mais plutôt d’un instinct des plus primitifs, celui lié à la destruction de l’autre, mais aussi à l’autodestruction.
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Ven 14 Aoû 2015, 17:31

La douleur dans son dos était bien présente, bien pénible, à tel point qu’il ne pouvait s’empêcher une ou deux grimasses tandis que les sensations de brûlure connaissaient des inflammations par à-coups. La douleur, ce n’était pas vraiment la tasse de thé de Kohei, et jamais il n’aurait pensé que le moment dans sa vie où il serait le plus blessé ce serait lors de… l’acte, si on oubliait de trois coupures profondes subies au combat. Inconsciemment, et à cause de la fatigue subie, sa tête s’était posée sur l’épaule du blanc. Il l’écoutait d’ailleurs répondre à ses questions d’une oreille pratiquement distraite, alors que c’était lui-même qui avait demandé à savoir. « Etrange le bonhomme en somme… » Un léger sourire naquit sur son visage alors qu’il sentait son reposoir se relever tout en l’embarquant, tirant sur son bras engourdit. La traversée aurait pu lui être gênante, s’il n’avait pas les pensées uniquement obnubilée par la douleur persistante à son omoplate, pourtant, il ne manquait pas de voir le visage expressif à souhait de l’androgyne, ce qui lui permit un petit rire. C’était peut-être à cause de cet étrange garçon qu’il se fichait complétement de se pavaner nu dans les couloirs.

Un bain. Voilà quelque chose qui pouvait bien lui remettre les idées en place. Ne serait-ce que pour nettoyer les plaies. Recoudre ? Les blessures étaient si voyantes que cela ? Il rit. « Eh bien Aëran, on peut dire que tu ne m’as pas loupé alors ! » Son corps entrait tout doucement dans l’eau, comme s’il craignait que la douleur ne se fasse ressentir d’avantage. Plus les blessures y entraient, plus il grimaçait, même s’il tentait de rester implacablement discret. Ce n’était pas une mince affaire, finalement. Il vit l’eau prendre une teinte plus rougeâtre, sans pour autant être considérablement notable. Il fallait croire que le sang continuait à couler quelque peu, et s’imagina avec amusement combien de gouttes avaient pu ruisseler sur le sol à leur passage. « Inutile de te donner autant de peine, tu sais, je me fiche bien de garder des cicatrices. » De toute façon, tant qu’elles étaient dans son dos, elles ne se verraient pas. Mais malgré tout, Aëran ne l’écouta pas, et se contenta de s’éclipser un moment avant de revenir et de se poster derrière lui. Les grimaces commençaient à se multiplier, jusqu’à ce que, finalement habitué au passage des aiguilles, son faciès s’adoucisse. Heureusement qu’il ne le voyait pas, car l’Alfar aurait bien eu honte de montrer sa sensibilité à la douleur. Mais tout ce à quoi il pensait dans l’instant, c’était à quel point il serait bien dommage de ne plus voir et sentir le liquide écarlate tandis qu’il s’écoulait. Quelle était donc cette passion dévorante pour le sang qui le happait ? Depuis son premier meurtre, il avait dû en voir tellement qu’il l’avait instinctivement associé à ce qui faisait la vie. Et la vie… Il voulait la dévorer sans ménagement. Son sourire déformé prenait place à cette unique pensée.

« A qui ? Mais à moi bien sûr. » Il souriait d’un air espiègle, tandis qu’il se tournait vers Aëran, cambrant sa tête vers lui et lui effleurant la joue de sa main. « Encore à moi, de toute évidence. » Il laissait Aëran choir sur son dos suturé, et tandis qu’il passait à son tour sa main dans la longue chevelure neige de son amant, il lui répondit plus sérieusement. « En effet. Mais je serais curieux de voir quel genre de passé a pu amener deux étranges Alfars comme nous à finir ensemble dans un bain. » Il le laissait enfin finir de parler, et d’un geste bref de la tête, il lui signifiait qu’il était parfaitement prêt à l’écouter. « Tu sais, pour que ce que tu ais à raconter me fasse peur il faudrait que… » Il mit du temps. « Je ne sais même pas ce qui pourrait m’effrayer. Après tout, tel que tu es face à moi, je n’ai aucune peur, non ? »

Mais ce n’était certainement pas à Aëran seul de raconter ce qui avait à dire. Kohei savait que de son côté il n’avait pas grand-chose à dire, mis à part peut-être la manière dont son côté dément était né. Mais ce qui lui ferait le plus bizarre lors de son propre récit, ce serait de devoir parler de lui à la troisième personne. Ou peut-être simplement de devoir tout raconter en détail, même si pour lui c’était bien trop anodin… Mais pour l’heure, ce n’était nullement ce qui l’intéressait le plus. Son attention s’était intentionnellement focalisée sur ce qu’Aëran avait à lui dire. Pour être tout à fait sincère, sa curiosité avaient totalement était prise par les simples mots que lui adressaient Aëran. Pour qu’il puisse ouvrir une telle conversation aussi sérieusement, c’est que vraiment, il avait d’importantes choses à lui avouer. Le blond s’était d’ailleurs déjà posé la question quelques temps auparavant, lorsqu’ils s’étaient retrouvés à la forêt des murmures. Qu’est-ce qu’Aëran avait pu vivre ? Même Kohei, pour s’être retrouvé dans cet état, c’était qu’il avait vécu une sorte de traumatisme, même si, finalement, pour son hôte, ce n’était que le point de départ d’une vie de débauche et d’exaltation à l’égard de son amour pour le sang.

« J’ai quelques doutes quant à ce que tu t’apprêtes à me raconter. » Il s’en frottait le dos. Ce genre de pulsion un peu trop naturelle méritait mûres réflexions, c’était une évidence. Kohei le soupçonner de lui être semblable sur le plan du contrôle de soi, la seconde personnalité dérangée en moins. Mais le dément devait bien l’avoué, lorsqu’il s’était rendu compte de ce qui lui était arrivé, son esprit s’était enveloppé d’un étrange sentiment. Non pas de gêne, mais quelque peu de désagrément. Il avait adoré voir son sang. Mais se dire qu’Aëran causait ces blessures le laissa perplexe. Pourquoi un tel élan ? Même Kohei qui avait tant perdu la tête à la vue du sang de son aman n’avait été trop loin. Il n’empêchait que… rien que d’y penser, il sentait des envies enivrantes remonter en lui. « Alors ne t’en fais pas » Finit-il le ton dérangé par ses désirs soudains.
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Mar 18 Aoû 2015, 19:17


Je soufflais en mouillant le haut de mon corps. De toute évidence, Kohei se jouait de la situation, et j’étais quant à moi assez sérieux pour mettre de côté l’ironie de la situation. Commencer une relation sans rien connaitre l’un de l’autre, toujours la même rengaine finalement, sauf qu’ici, nous étions tous les deux dangereux l’un pour l’autre, ce n’était pas à sens unique. « Si je t’écoutais, j’aurai toujours affaire au même… » Embrassant sa nuque, je continuai : « Mais l’écart est trop grand pour qu’il ne soit pas visible. » Passant le savon sur les plaies de Kohei, je commencer à les nettoyer. Mon récit allait être long, mais je devais aussi réfléchir à ce que j’allais dire, ou pas, ce que j’allais choisir de révéler. Mon vrai père resterait, par exemple, un secret, pour le moment du moins, et nul ne sait si un jour il serait révélé.  

Prenant une inspiration, je me levai, me plaçant devant Kohei. Le saisissant par les cuisses, je le ramenais vers moi, mes propres jambes autour de lui. Je commençai alors à laver son torse : « Déjà, je suis bien né à Drosera, j’ai été avec mes pairs jusqu’à l’âge de sept ans. » Mes mains s’arrêtèrent sur ses épaules, et je le collais à moi, posant par la même occasion mon dos sur le bord et basculant la tête. Je laissai un court silence avant de reprendre : « Je me suis fait enlever ici même… et tout est parti en vrille après ça. » Je me relevai posant les coudes sur chaque côté: « Dès notre arrivée, nous devions être en osmose avec la douleur, la rencontrer, l’endurer, puis l’accepter pour ne plus être une gêne. » Torturé jusqu’à s’évanouir, et dès que nous nous réveillions, le cauchemar recommençait jusqu’à ne plus crier. « Ça a duré longtemps, jusqu’à ce que je mis fasse finalement. » Je regardai le plafond, essayant de me souvenir de cette époque : « Ce n’est pas ce qui m’est resté de ce temps-là, la nourriture était rare, surtout pour moi qui me retrouvait souvent en cellule, sans rien à avaler. » Je souris : « Je me battais tout le temps avec les gardes, ou les autres enfants, comme j’étais habitué à la douleur, je ne m’arrêtai jamais… ils étaient obligés de m’enfermer, de me punir. » C’était simple de voir les cicatrices des punitions et des tortures, puisque déjà mon dos était bariolé de coup de fouet. Je plissai les yeux, toujours fixant un point : « J’avais toujours faim, et les autres s’entre-dévorait déjà entre eux… Je n’avais jamais essayé, puis un jour je l’ai fait… je ne m’en suis jamais lassé depuis. » J’avouais être cannibale, Alfar, Elfe, Humain… peut importait finalement, tous avaient de la chair, tous avaient du sang : « Mon goût du sang n’est rien, comparé à mon appel de la chair. »  

Le silence s’installa, et je regardai Kohei. J’avais finalement toujours eu envie de le dévorer, c’était un peu mon défaut en amour, puisque j’avais envie de consommer tous ceux en qui j’avais la moindre attirance, tous ceux à qui j’étais attaché. Je souris à pleines dents : « Mais ne t’en fait pas, je n’ai aucune intention de te dévorer… enfin, pas vraiment du moins. » Je soufflais, reprenant mon sérieux : « Le cannibalisme dont je peux faire preuve n’est pas non plus entièrement de mon dû… » Je jouais de mes doigts dans l’eau, la tête basculée en arrière : « Disons que je sens en moi quelque chose d’autre, une bête qui ne demande qu’une chose… prendre le contrôle. Elle est apparue dans cette foutue bâtisse, dans leurs cellules. » Je plissai une nouvelle fois les yeux : « Quand elle est là, je perds partiellement le contrôle, elle se bas pour notre survie, détruit tout sur son passage… désire également tout consumer… » Je relevais la tête : « Comme toi par exemple. »  

Relevant mon torse, j’agrippai le bord, collant mon front au sien : « Mais c’est aussi ma façon d’aimer… » Ma main droite glissa sur sa joue, jusqu’à se trouver dans ses cheveux, tandis que l’autre glissait sur son torse. Mes lèvres saisissaient les siennes, avant d’aller dans son cou, mordillant sa peau. Je relâchai mes muscles jusqu’à me retrouver dans ma position initial, continuant de sourire : « En somme, je tenterai de ne pas trop te blesser… » Reposant ma tête et fermant les yeux cette fois, je continuai : « J’ai certain vice quant à la douleur, tu dois t’en douter à présent… que ce soit pour la donner ou la recevoir. » Tapant des doigts sur le bord, je continuai : « Où en étais-je déjà… mmh… donc je me suis échappé de cette secte en manipulant ceux qui étaient en haut, et j’ai ensuite appris que ceux la dirigeant, n’était rien d’autre que ma propre famille… Que mes géniteurs s’en étaient échappés en voyant l’héritage qu’ils nous auraient laissé ma sœur et moi.  Quand ils sont arrivés ici, ils pensaient que ma grand-mère leur foutrait la paix… mais elle a eu l’excellente idée de m’enlever. Ce qui les a détruit, ma mère de chagrin, mon… père dans l’alcool et ma sœur suicidé… enfin, je n’étais pas la seule raison bien sûre, une suite d’événements en somme. » En réalité, j’avais espéré retrouver ma famille en m’échappant, mais je n’étais tombé que sur une maison dévastée par le temps. Aujourd’hui, ma famille résidait en Léto, mes filles, la vérité sur mes origines, et dorénavant Kohei.

Laissant mes muscles se détendre à l’eau chaude, je restai un moment à ne rien dire : « Je crois que je peux laisser échapper la bête qui m’anime avec toi… je n’ai jamais mordu Léto aussi profondément, tu dois t’en douter. Je me retiens, j’essaye de ne pas détruire l’image qu’elle s’est faite de moi… elle n’est pas habitée par le mal, je ne sais pas si elle comprendrait vraiment, et de toute évidence, je n’en ai pas envie. » J’ouvris les yeux, me relevant pour regarder Kohei: « Sauf qu’à force de me contrôler, je deviens de plus en plus facilement ingérable… Frustré de devoir faire taire ce qui est en moi. Je risquerai de la tuer en explosant, alors qu’avec toi, je peux exploser sans craindre de tout détruire, et je peux toujours partir en chasse si l’appel est trop grand. »

Me rapprochant de lui, je guettai tout signe de refus, ou de rejet. Quelque chose qui l’aurait dégouté, quelques choses qui l’auraient rendu méfiant, voire agressif. Mes doigts saisirent son menton, et nos lèvres entrèrent en contact. Pour autant, mes gestes étaient calculés pour pouvoir riposter rapidement, glissant autour de son cou sans serrer ma prise.    
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Mar 18 Aoû 2015, 22:53

L’Alfar laissa son amant faire, lui permettant ainsi de nettoyer le sang qui siégeait encore dans son dos qu’il ne pouvait atteindre lui-même. Et de toute manière, ce qui lui importait le plus en l’instant, c’était d’écouter tout ce que le blanc avait à lui dire. Il buvait ses paroles, englouti dans celles-ci. Pour rien au monde il ne voulut lui couper la parole, et ce fut pourquoi il garda la moindre de ses réactions pour la fin de son récit, ce bout de passé qu’il lui dévoilait qui levait enfin le voile sur tout le mystère qui devait habiter mutuellement chacun des deux amants. Ce fut enfin après qu’ils se soient tous deux longuement embrassés qu’il laissa la liberté à sa curiosité, l’attaquant sans attendre par les quelques questions qui avaient envahi son esprit. « Mais où as-tu été enlevé ? C’est quoi ce fameux endroit ? » Question plus qu’évidente, puisqu’il s’agissait tout simplement de la base de l’histoire du jeune médecin. « Pourquoi vous avoir obligés à endurer toutes ses choses ? » Toutes ces questions paraissaient plus qu’emphatique mais elle débordaient surtout de curiosité neutre. Heiko désirait réellement plus comprendre, plus que plaindre l’ancienne situation du garçon. Bien loin de l’apitoiement, bien loin de la générosité, il réagissait à son récit simplement par intérêt. Voilà quel était le défaut de Kohei. S’il était aussi égoïste, c’était en partit parce qu’il était incapable de se révolter pour ce genre d’histoire. C’est ce qu’il pensait… Et pourtant, son poing demeurait serré, prêt de finir en sang. En fin de compte, l’effet du récit d’Aëran était bien là, et Kohei était vraiment en colère pour ce qu’Aëran avait vécu, mais il ne s’en rendait même pas compte, et se contentait de poser des questions frénétiquement. Tout n’était qu’inconscience. Et pourtant, l’inconscient dans le corps de Kohei, c’était bien Heiko. Et il répondait présent, actuellement. « Comment t’es-tu enfui ? »

« Eh bien, je ne pensais pas que tout ce que tu avais vécu était mouvementé à ce point… A ce niveau-là, mon existence n’a rien à envier à la tienne, ou même à celle de ta bête. Je sais même pas si je peux dire que c’est Kohei qui est faible ou si c’est toi qui es fort. » Que cela lui faisait bizarre de parler de lui à la troisième ! Mais le plus bizarre encore, c’était d’avoir cette réflexion. Kohei devait être vraiment faible pour avoir ainsi dévoilé une schizophrénie pour si peu, alors qu’Aëran avait eu une existence bien plus pénible. Il soupira. « Et en parlant de cette fameuse bête dont tu me parle, je dois bien t’avouer que j’ai eu quelques doutes quant à son existence. » Il lui sourit, comme si pour lui cette nouvelle n’avait pas d’importance. Bien sûre qu’elle l’avait, mais n’oublions pas que c’était à quelqu’un qui avait une situation dans le même genre à qui Aëran parlait. « Effectivement, mon problème et le tiens semblent similaire, même si de mon côté je tends toujours à mieux me contrôler. Je deviens… Presque une personne à part entière en fait. » Le dément avait bien pris conscience que de son côté on ne pouvait parler d’une seconde personnalité que lorsqu’il avait arrêté de ne faire que tuer une fois éveillé. Avant, Heiko n’était qu’une pulsion dévorante qui se terrait dans les tréfonds de l’âme de Kohei. Mais depuis qu’il avait été à Okaeli, c’était comme si les deux penchant s’étaient harmonisés, et Heiko était devenue une vrai personnalité dès lors qu’il avait reçu ce nom.

Sa tête pencha légèrement en arrière tandis qu’il sentait que c’était à lui de lever le voile sur sa propre existence. Ses yeux se fermèrent, et un léger sourire parut alors qu’il réfléchissait déjà à la situation. Comment en parler ? Il allait clairement devoir employer la troisième personne, faire en sorte que lui et Kohei soient bien deux personnes distinctes, ce qui était purement et simplement étrange étant donné qu’ils étaient – de son point de vue en tout cas – une seule et même personne. « Déjà, pour commencer, je tiens à te prévenir que je ne nous vois pas comme deux personne, mais bien une seule et même. Kohei reste Kohei quoi qu’il arrive, et moi, de mon côté, je ne fais que matérialiser tous ses sentiment et ses désirs. Te dire pourquoi n’est pas bien compliqué. » En réalité, il n’avait même pas grand-chose à dire. Il était vrai qu’ils n’avaient que très rarement eu besoin de parler de lui de la sorte. Même jamais d’ailleurs. Même pas à Mircella. A vrai dire, il se contentait soit de tuer, soit d’agir, mais le pourquoi du comment restait un mystère pour tout le monde, tant l’aura qui se dégageait de lui forçait au mystère jamais dévoilé.

« Pour commencer, je suis né quand Kohei avait physiquement quatre ou cinq ans. Il était très jeune en somme. Je terrais tout au fond de lui en attendant l’éveil. Je me contentais d’emmagasiner tout ce qui allait me faire sortir un jour. Ce ne serait surement jamais arrivé si Kohei avait été quelqu’un d’un minimum émotionnel. S’il était à ma place actuellement, il ne voudrait même pas te dévoiler son passé, simplement parce que ce n’est pas son genre de l’ouvrir trop longtemps, et simplement parce qu’il ne sait pas voir ce qui est une faiblesse. Il ne sait pas peser le pour et le contre, et coir ce qu’il y a à dire ou pas pour rester protéger. Mais avec toi, je doute que ce ne soit la peine. » Il fallait cesser de tergiverser, et aller droit au but. C’est ce qu’il pensa durant ce court silence, avant de reprendre. « Kohei a toujours été affreusement impassible. C’était presqu’une maladie chez lui. Jamais il n’a rien éprouvé. Les sentiments, il ne sait pas ce que c’est ou du moins, il ne savait pas. Il faut bien le dire, plus je suis apparu dans sa vie, plus il a commencé à en prendre conscience, même si chez lui c’est resté terne. C’est dans sa nature, tout simplement. Son impassibilité était bien totale, et comme tu t’en soute, ce n’était pas normal, surtout avec ce qu’il a vécu. Chaque jour, il se faisait torturer par ses frères de toutes les manières possibles. Ils étaient bien plus âgés que lui pour info. Et ces deux-là, c’est bien les personnes que je déteste le plus au monde. Et Kohei lui, il gardait la même tête tout le temps. Ne régissait pas. Il ne pleurait jamais, ne souriait jamais, rien. Il refoulait tout. Et beaucoup trop. Tout ce qu’il refoulait, c’est devenu moi. » Il fit une pause, se rendant compte qu’il parlait beaucoup trop. Il en profita pour à son tour enlacer le blanc, l’embrassant tant l’humeur en était à ces élans d’affection alors qu’il parlait de ce qu’il y avait au plus profond de chacun d’eux.

« Finalement, j’étais devenu bien trop imposant pour Kohei. Il devait bien reconnaitre mon existence au bout d’un moment. Et alors… J’ai… » Un sale rire lui coupa la parole. Il repensait avec délectation à ce qu’il s’était passé, et s’en lécha les babines. « je suis sorti de mes gond. C’était la première fois. Jamais on ne l’oubliera. Ce jour on était si heureux, et j’étais si surpris de voir ce que c’était qu’être vivant. J’ai massacré ses frères, et j’en ai presque dévoré un. Gouter son sang était si plaisant. » Son sourire déformés et ses rires ne s’arrêtaient pas et repensait au goût de la chaire de son propre frère faisait naître des palpitations dans son ventre. « Mais je dois avouer que j’ai mis Kohei dans une sale situation. On a dû prendre la place d’héritier, et je sens que ses parents vont vouloir nous rappeler de notre « voyage ». » Il ne fallait pas l’oublier, leur voyage avait cessé depuis un bout de temps. Ce qui accélérait les risques. Un silence pesait quelques temps, jusqu’à ce que le dément, calmé de l’excitation ne finisse. « Bon, j’en ai assez de raconter ma vie. D’autant plus qu’elle n’a rien de si spécial. Allons nous habiller. » Puis il se leva. Finalement, tout avait été dit, et on pouvait le dire, ils en savaient assez l’un sur l’autre pour affirmer que leur relation avait été définitivement construite.
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Lun 07 Sep 2015, 16:42


Soufflant, je relâchai la pression, reprenant place dans l’eau maintenant tiède. Je souris en penchant la tête: « Tu m’écoutes à moitié » fis-je face à toutes ses questions, pourtant, l’une d’elles me fit rouvrir les yeux, me perdant dans la contemplation du plafond. Pour quelle raison nous avoir fait endurer cela ? Plissant les yeux, un léger : « Je n’en sais rien… » Sortis d’entre mes lèvres. Une réponse à moitié fausse, je savais qu’ils désiraient ces morceaux de pierres imbibées de pouvoir, qu’ils nous entraînaient pour être des machines à tuer, qu’ils nous enlevaient nos racines et nos repères pour que nous ayons qu’une solution, celle de leur obéir… mais il y avait autre chose, un secret plus sombre, quelque chose de cachée, et même si je me doutais de la vérité, j’avais encore du mal à mettre des mots dessus.

La fuite n’avait été qu’une suite de stratèges, de draps de soie et de tendresse faussement mesurée. Je les avais bernés, je leur avais fait croire qu’ils étaient tous exceptionnels, puis je les avais trahis le moment où ils s’y attendaient le moins. Je ne répondis même pas à sa question, qui, de toute évidence, ne lui aurait pas plus. Son débit était de toute façon bien élevé pour que cela passe inaperçu. Alors son histoire se dévoila à moi, et nous passâmes de la première personne du singulier à la première personne du plurielle.

Nous étions quatre dans cette pièce, chacun habité à notre manière. Nous n’étions pas des monstres, nous étions qu’un habitacle, qu’un refuge pour notre autre, un corps investi d’un autre. Bizarrement, les deux êtres me plaisaient, il n’y avait pas de préférence, pas de réticence non plus… peut-être était-ce ce point commun qui nous avait emmené l’un à l’autre. Ce qui restait étrange était qu’il l’appelait Kohei, son propre prénom puisqu’il prétendait faire partie du même être, être la même personne avec des désirs différents, plus prononcé… pourtant, il parlait de lui comme deux personnes distinctes : « Kohei a sa part de mystère qui me plaît aussi, et toi… quel que soit ton prénom, tu as une fougue qui me comble également. » La situation n’était pas différente de la mienne, la Bête était née dans mes pires moments, prenant petit à petit place en moi… Quant à lui, il s’était révélé de la même rage, de la même colère. « Tu as massacré ses frères… ce n’était pas les tiens aussi ? » Je souris d’un air espiègle avant de reprendre mon sérieux : « Ils ont eu ce qu’ils méritaient… quant à tes parents, je me demande bien pourquoi ils n’ont pas subi le même sort. » Un instant suffit pour que Kohei sorte de l’eau, et je continuai de me laver un court moment, avant de sortir à mon tour.

Les choses avaient été faites dans l’ordre, et je ne regrettais rien. Cela pouvait être pris pour de la trahison, mais quand avais-je à faire ? Je n’étais pas un Alfar pour rien, je n’étais pas une bête pour rien… Je me séchai avant de m’habiller, retournant dans la pièce principale. Toujours souriant, je me tournai vers l’Alfar : « Tu sais où je vis maintenant, tu es le bienvenu dès à présent. » Au loin, nous pouvions entendre des appels étouffés, des grattements stridents. Shalk se précipita vers la porte, insérant maladroitement la clef dans la serrure, avant de s’engouffrer dans le sombre couloir. Tout n’avez pas été dit, rien ne saura totalement clair… une part d’ombre continuera de régner, des choses qui n’étaient pas nécessaires de savoir, d’autre plus importantes qui resteront un secret. Mon regard envers Kohei en disait long, je n’avais pas l’intention de me dévoiler, pas maintenant, et peut-être jamais.

Un éternel sourire étirait mes lèvres. Les secrets étaient faits pour ne pas être dévoilé, et certains était bien ancrée dans mes veines, certains qui ne sortiront jamais d’ici, ni d’ailleurs. Le fondement de mes pensées étaient aussi scellé pour le moment, je regardai, je prenais note… rien n’avait pour le moment bougé, mais nul doute qu’un jour, tout basculera, et je serais là pour saisir la moindre opportunité se présentant à moi.  
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Mer 09 Sep 2015, 17:31

Aëran avait vécu une bien étrange vie, avait été confronté à une situation bien complexe, et malheureusement pour lui, il ne savait pas pourquoi. Cette histoire titillait fortement l’intérêt du dément. Il avait bien envie d’avoir les réponses à toutes ces questions pas seulement pour satisfaire sa curiosité, mais tout simplement pour qu’Aëran, centre de cette histoire, y vît plus clair. Il avait dû voir des tas de choses étranges, des choses dont il devait être incapable de comprendre le sens… Kohei trouvait tout cela insolite. Un étrange passé avait guidé le blanc à être celui qu’il était, et à croiser le chemin de quelqu’un qui était lui-même complétement dérangé. Pouvait-on simplement appeler cela le hasard ? Mais Kohei, lui, était celui qu’il était pour une raison bien moins… dure. C’était complexe, mais bien moins dure. Cela semblait pourtant similaire. C’est comme si tout avait été orchestré dans l’optique que cette rencontre se produise. Le blond commençait de plus en plus à penser que cette relation avait encore quelque chose dans le ventre, qu’elle allait encore évoluer, dans des proportions qu’il ignorait, comme s’ils allaient accomplir des choses d’une manière commune et totalement inimaginable.

Finalement, il se mit à écouter plus attentivement les questions qu’Aëran avait à lui poser en retour. Tout comme il trouvait étrange de parler de lui-même comme d’un être duel, il trouvait encore plus curieux d’entendre son compagnon en faire de même. « Mon prénom… Je m’appelle Heiko, tout simplement. Je n’ai pas eu de meilleure idée, et ce n’était pas ce qui m’importe le plus de toute façon. C’est un simple moyen de nous différencier je dirais, moralement parlant seulement. Que ce soit clair. » Il observait plus attentivement Aëran. Il n’appellerait pas vraiment cela une part de mystère en ce qui concernait son autre lui, si l’on considérait qu’il était simplement inexpressif… Il fit une pause, recevant avec un certain dégoût la question sur ses frères. « Ces frères hein… Je les renie complétement. Une part de moi – il parlait de son autre versant tout simplement, – s’en fiche un peu, et les considère comme simplement mort, sans que la chose ne dépasse le sens que ces mots lui donnent. Alors que, d’un autre côté, je ne veux même plus les voir comme partageant le même sang que le mien. Ils me dégoûtent. » Il avait dit « ces » frère d’une manière complétement démonstrative. Cette expression ne devait donc pas être confondue avec une connotation possessive. Il ne disait pas « ses » mais bien « ces ». L’amalgame résidait simplement dans l’orthographe, alors peut-être qu’Aëran penserait encore qu’il parlait de ses aînés comme n’étant pas les siens.

Il rit. Visiblement, Aëran n’avait aucun souci pour parler ainsi. Et cela plaisait à Heiko. N’importe qui aurait pu ne jamais penser la question, ou dans un autre cas, ne pas oser la prononcer. Mais son amant, lui, n’hésitait pas. Et ce fut avec un plaisir proportionnel que l’Alfar répondit. « Ils n’étaient pas là à ce moment. Et à la différence de… mes frères, ils n’étaient qu’impassible face à ma présence. Je n’avais donc pas de raison de les tuer. Mais maintenant… » Il se lécha les babines « Je me rends compte que ça aurait pu être amusant. » Et surtout, ça lui aurait permis d’éviter de gros problèmes futures… Kohei ne le savait alors pas, mais ses parents allaient lui causer d’énorme soucis par la suite…

L’Alfar alla lui aussi s’habiller, et récupéra tous ses effets personnels, pour la plupart jetés au loin dans la précipitation des actes. Pour lui, cette journée avait été riche en événements, et sans doute ne l’oublierait-il jamais. Il ne le pouvait pas, tout simplement. Après tout, elle avait été marquée au fer rouge dans sa mémoire… « Il faudra que je t’invite aussi chez moi à l’occasion. » Il sentait que quelques mystères persistaient entre les deux hommes. Peut-être Aëran aussi le pensait. Dans tous les cas, loin de là l’idée que Kohei était incapable de se dévoiler entièrement. C’était simplement qu’il n’avait rien vraiment omis des événements à raconter, alors il ne voyait pas l’intérêt d’en parler plus longuement, avec plus de détails. Ses pensées, son idéologie, ses plus profonds et personnels sentiments, il les avait gardé pour lui. Il n’était pas du genre à montrer ses faiblesses, ni même à mettre à nu son essence face aux autres. Il savait faire la part des choses entre ce qu’il devait dire et ne pas dire, et c’était pour cela que lui, contrairement à son penchant raisonné, il se permettait de plus l’ouvrier lorsqu’il devait parler de lui. Omettre des informations, c’était purement et simplement un choix qu’il faisait, et qui lui procurait même un immense plaisir. Dans d’autres situations, il aurait pu appeler cela une protection, une défense, qu’il utiliserait comme une force, mais dans le cas d’Aëran, cela n’avait rien à voir. Il lui ouvrait peu à peu sa confiance, et bien qu’il la lui donnerait très vite complétement, elle n’était pas aveugle. Et de ce fait, il ne lui disait pas tout inutilement, il se contentait de partager ce qui était sollicité, sans trop tergiverser de manière excessive. Et tout cela pourquoi ? Pour nulle autre raison que c’était… marrant.

Il se dirigea vers la porte, prêt à s’en aller. Pour le côté démentiel de Kohei toute cette vie n’était fondée que sur un jeu, et chacun de ses actes se voulaient calculés. Il aimait observer les autres, les connaître, les voir agir, en particulier dans leurs derniers retranchements. Sa vie était un échiquier, ses sentiments des pions qu’il se délectait de sacrifier ou d’utiliser comme diversion ; ses opinions des fous qu’il cachait à travers les failles des cases. Le blond voulait rire, mais cela aurait été déplacé. Il ne voulait pas partager cette part de lui à Aëran, pas pour le moment en tout cas, tout comme il ne voulait pas se jouer de lui, car il ne le voyait pas de cette manière. Aëran était à part. Alors, tout simplement, il ne lui montrerait pas cette partie de lui. Kohei voulait devenir fort, il voulait pouvoir manipuler les autres, simplement pour que chacun joue devant lui une pièce de théâtre dont il serait le spectateur amusé. L’Alfar n’avait pas de projets en tête, rien qui ne puisse le sortir de son quotidien désastreux, mais il le sentait, un jour ou l’autre, la vie aurait à lui offrir cette opportunité de mener un de ces jeux pervers. Et qui sait ? Peut-être Aëran serait-il à ses côté le moment venu ? Il lui sourit, faiblement d’apparence, mais intensément de l’intérieur. Il comprenait qu’il l’aimait, et que cet Alfar n’était à ses yeux pas comme tous ces hommes qu’il regardait chaque jour en pensant à quel point il… aimait l’humanité. Pourtant, il détestait les gens individuellement. Alors, il n’aimait pas qui que ce soit en particulier. Le seul qui était dans ce cas, c’était Aëran. Et s’il affectionnait tant les hommes, c’était pour le jeu au scénario sans cesse renouvelé que leurs histoires avait à lui offrir. C’était un amour remplit de haine.
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Entre joie et incompréhension [-18] [PV Aëran ♥]

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